Mémoire portant sur le lait maternel et son rôle dans la nutrition du nourrisson.
Le lait maternel et son rôle dans la nutrition du nourrisson
INTRODUCTION
Partie 1 : Généralités sur le lait maternel
- Définition et description
- Les caractéristiques du lait maternel
- Le processus de production du lait maternel
Partie 2 : La nutrition du nourrisson
- Généralités sur l’allaitement
- Les besoins nutritionnels du nourrisson
Partie 3 : Le rôle nutritionnel du lait maternel
- Les apports nutritionnels du lait
- Les problèmes liés à la carence en lait maternel
- Les produits substitutifs
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Qui ne saurait pas ce que c’est que le lait maternel ? La majorité de gens en ont pris quand ils n’étaient encore que des bébés. Le phénomène d’allaitement maternel est un phénomène naturel qui répond à un besoin physiologique de l’enfant. En même temps l’allaitement peut également combler un besoin affectif entre l’enfant et sa mère car cela crée naturellement un lien entre les deux êtres.
Malgré le fait qu’aujourd’hui on peut trouver de nombreux substituts pour nourrir le bébé au cas où sa mère ne peut pas l’allaiter, la majorité des femmes préfèrent donner le sein à leur bébé, du moins durant ses premiers mois.
La question est donc de savoir quels sont réellement les apports que fournit le lait maternel au nourrisson. Autrement dit nous allons donc essayer de rôle nutritionnel du lait maternel chez le nourrisson. Il serait également intéressant de voir s’il existe d’autres aliments qui pourraient avoir les mêmes rôles nutritionnels au cas où une mère ne pourrait pas allaiter son enfant.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous allons commencer d’abord par connaître l’essentiel de ce qu’il y a à savoir sur le lait maternel. Après quoi, nous parlerons davantage du processus d’allaitement et du système nutritionnel du nourrisson. Enfin, nous verrons plus en détail le rôle nutritionnel du lait maternel.
Partie 1 : Généralités sur le lait maternel
- Définition et description
D’une manière très simple, on peut définir le lait maternel comme une substance qui est produite par les seins d’une femme qui vient d’avoir un bébé. De manière plus scientifique, il s’agit d’une substance produite par les glandes mammaires et qui contient tous les nutriments nécessaires au bon développement de l’enfant.
Le lait maternel se compose essentiellement de l’eau, des glucides, des protéines, des lipides, des sels et des oligo-éléments. Autrement dit, le lait maternel est un aliment complet qui peut remplir tous les besoins du nouveau-né au niveau nutritionnel.
En outre, le lait maternel contient également des anticorps qui sont produits par la mère et transmis à l’enfant ; lui procurant ainsi la défense immunitaire qu’il ne bénéficie pas encore durant ses premiers mois.[1]
Ci-après la composition détaillée du lait maternel humain[2] :
– 87% d’eau assurant une hydratation parfaite du nourrisson, car cette eau est liée à d’autres molécules, ce qui évite sa fuite urinaire; le nourrisson n’a pas besoin d’apport d’eau supplémentaire même s’il fait très chaud ou s’il a de la fièvre SI il peut téter aussi souvent qu’il le demande…
– des lipides (30 à 50 g/l) très variés, dont des acides gras à chaînes longues (AGCL), essentiels (non synthétisés par l’homme) et aussi de l’acide docosahexaenoïque (DHA) et de l’acide arachidonique (dérivés à chaînes très longues non synthétisés par le nouveau-né). Ces acides gras à chaînes très longues (AGCTL) permettent une construction membranaire idéale pour le cerveau et la rétine.
– des glucides (70 à 75 g/l) sous forme de lactose (important pour le cerveau, et au niveau intestinal produisant un transit rapide et des selles liquides), d’autres oligo- sacharrides favorisant une flore intestinale spécifique de bifidobactéries, et aussi de glycolipides, de glycoprotéines aux multiples propriétés biologiques
– des protides (environ 10g/l, plutôt 15g/l dans le colostrum et 9g/l dans le lait mature) :
- peu de caséines (1/3 des protéines), donc le lait maternel est vite digéré (floculat fin), et les prises alimentaires sont fréquentes (donc contact fréquent avec sa mère)
- 2/3 de protéines solubles, adaptées à l’immaturité hépatique et rénale du nourrisson car plus faciles à assimiler, telles que la lactoferrine (rôle dans l’assimilation du fer et la lutte contre les infections), des transporteurs de vitamines et d’hormones, des enzymes (tels que des lipases activées par les sels biliaires de l’enfant…), des immunoglobulines (surtout IgA…) et beaucoup d’autres protéines apportant une protection immunitaire ou stimulant l’immunité de l’enfant
- pas de béta-lactoglobulines ou des traces selon l’alimentation de la mère,
donc allergie possible pour le nouveau- né recevant une fois du lait infantile quand sa muqueuse intestinale est très perméable
– de l’azote non protéique (20 à 25% de l’azote total) constituant plus de 200 composants (dont la taurine, les nucléotides, des glycoprotéines…); on découvre que certains de ces composants sont essentiels pour les tissus à croissance rapide des nourrissons.
– des sels minéraux en faible quantité adaptés aux besoins et aux capacités rénales du nourrisson et surtout des oligo-éléments « fixés sur des transporteurs » pour une biodisponibilité maximale (fer, zinc, cuivre…) ; les enfants nés à terme et nourris exclusivement au sein n’ont pas besoin de supplément de fer pendant les six premiers mois ; après l’âge de 6 mois la poursuite de l’allaitement associée à la diversification alimentaire permet de couvrir leurs besoins en fer.
– des vitamines dont le taux est lié au statut vitaminique de la mère (alimentation et réserves), d’où la nécessité de supplémenter les nourrissons allaités en vitamine D (1000 UI/j), en vitamine K (2 mg par semaine pendant 3 mois), en fluor (0,25 mg/j) et en vitamine B12 si la mère est végétalienne (sans aucun produit animal).
- Les caractéristiques du lait maternel
Le lait maternel convient naturellement au bébé. Sa composition apporte les éléments de protection dont le nouveau-né a besoin, notamment contre les infections intestinale, pulmonaire et autres. Il assure également la croissance normale du bébé, en apportant les éléments nutritifs essentiels.
Le lait maternel possède des caractéristiques différentes selon la période d’allaitement. Quelques jours après l’accouchement, c’est le colostrum qui est d’abord secrété par les glandes mammaires de la mère. Par la suite, il est remplacé progressivement par ce que l’on appelle lait de transition ou lait primitif. Enfin, ce n’est qu’après environ trois à quatre semaines que le lait normal ou lait mature va apparaître.
Cependant, il faut noter que même pendant une même période, la composition du lait maternel n’est pas toujours la même, car elle peut varier en fonction du temps. En effet, la teneur en lipide est plus importante le matin que la nuit, ou encore que même pendant une même tétée, la concentration en protéines peut varier du début à la fin de la tétée.
Par contre, le lait primitif est d’abord assez pauvre en matière grasse et en sucre, malgré son apparence d’être épais. Cela vient du fait que juste après la naissance, le bébé n’a pas encore tellement besoin de sucre normal, mais seulement que quelques sucres essentiels qui sont facile à digérer.
Les protéines sont les éléments dont le nouveau-né a le plus besoin. Il est donc normal que le lait maternel en contienne. Ces protéines vont servir à fabriquer des anticorps, très utiles pour la protection contre d’éventuelles infections.
Vers la deuxième semaine après l’accouchement, la transformation du lait maternel va s’arrêter progressivement, pour donner une composition plus ou moins homogène jusqu’au troisième. Par contre, après ce délai, la composition du lait va encore se modifier, pour devenir encore plus riche et plus opalescent.
- Le processus de production du lait maternel
Etant donné que le lait sort des seins de la femme, il est donc fabriqué par les glandes mammaires. Le processus de fabrication se présente comme suit :
- Après l’accouchement, une hormone de lactation appelée prolactine est secrétée par la mère et circule dans son organisme. Cette hormone est produite par le lobe antérieur de l’hypophyse, ou antéhypophyse qui se trouve en plein milieu du cerveau.
- D’autre part, le placenta, les ovaires, ainsi que les glandes surrénales secrètent également d’autres hormones après l’accouchement et l’ensemble de toutes ces hormones, combiné à la prolactine produit le lait maternel.
- Parallèlement à cela, le lobe postérieur de l’hypophyse produit à son tour une autre hormone appelée ocytocine. Elle a pour rôle de contracter les muscles pour faciliter la circulation du lait dans les canaux galactophores, les canaux qui transportent le lait maternel
- Une fois tous ces processus terminé, le lait maternel peut sortir par les pores galactophores, situés au bout du mamelon
- Cependant, normalement, il faut qu’une pression soit exercée sur le mamelon pour que le lait sorte. Avec cette pression, les alvéoles de la glande mammaire se vident, mais se remplissent après pour de nouvelles tétées. Ce phénomène est dû à une stimulation du système nerveux central, mais il peut être perturbé lorsqu’il y a des facteurs extérieurs qui se présentent, comme la fatigue ou le stress par exemple.
- Ainsi, il est indispensable pour une mère qui allaite d’être en bonne forme, suffisamment hydraté et faisant beaucoup de repos.
- Dans le cas où une mère rencontre des difficultés pour produire du lait, il existe des médicaments qui peuvent aider à résoudre le problème, comme le Galactogyl, un médicament à base de plante dont le fenouil, le cumin et la galega ; mais il y a aussi des produits homéopathiques comme les granules de ricinus communis.
- Enfin, il est également possible de procéder à des massages, dans le cas où la femme trouverait des difficultés à produire du lait. Ces massages consistent à effleurer le sein avec la main, tout en épousant sa forme, pour le rendre plus ferme.
Partie 2 : La nutrition du nourrisson
- Généralités sur l’allaitement
Définitions et description de l’allaitement maternel
Jusqu’à présent, il est assez difficile de donner une définition précise du lait maternel. Cependant, l’Organisation mondiale de la santé et de l’Interagency Group for Action on Breastfeeding proposent les définitions suivantes[3] :
- le terme allaitement maternel est réservé à l’alimentation du nouveau-né ou du nourrisson par le lait de sa mère
- l’allaitement est exclusif lorsque le nouveau-né ou le nourrisson reçoit uniquement du lait maternel à l’exception de tout autre ingestat, solide ou liquide, y compris l’eau
- l’allaitement est partiel lorsqu’il est associé à une autre alimentation comme des substituts de lait, des céréales, de l’eau sucrée ou non, ou toute autre nourriture. En cas d’allaitement partiel, celui-ci est majoritaire si la quantité de lait maternel consommé assure plus de 80 % des besoins de l’enfant ; moyen si elle assure 20 à 80 % de ses besoins et faible si elle en assure moins de 20 %
- la réception passive (par l’intermédiaire d’une tasse, d’une cuillère, d’un biberon) du lait maternel exprimé est considérée comme un allaitement maternel même s’il ne s’agit pas d’un allaitement au sein.
Cependant, pour des soucis d’ordre littéraire, les termes relatifs aux vitamines et aux sels minéraux n’ont pas été intégrés dans ces définitions.
Par ailleurs, lors de l’allaitement, plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour qu’il soit le plus efficace possible. Ce sont essentiellement:
– l’âge du nourrisson ;
– le niveau d’allaitement (exclusif ou partiel) ;
– la fréquence et la durée des tétées ;
– les autres aliments consommés ;
– l’utilisation de biberons pour les liquides y compris le lait maternel exprimé.[4]
Ainsi, selon ces différents facteurs, l’allaitement peut avoir diverses significations, ce qui rend encore plus difficile le fait de donner une définition précise de ce terme. Toutefois, pour plus de convenance, on peut utiliser celui du dictionnaire Larousse, qui le définit comme étant « un mode d’alimentation du nouveau-né et du nourrisson dans lequel le lait joue un rôle exclusif ou principal. »
- Les besoins nutritionnels du nourrisson
Entre 0 et 5 mois, l’alimentation essentielle et unique du nourrisson est le lait, qui peut suffire à répondre à tous ses besoins. Le meilleur moyen pour lui attribuer cette alimentation de base est l’allaitement maternel. Cependant, il est possible de donner au bébé une autre alimentation à base de lait pour substituer au lait maternel, il est appelé lait premier âge. Dans ce cas, ce lait premier âge devrait apporter 60 à 75 kcal par 100 ml et sa composition devrait être la suivante pour 100 kcal :
- Protéines de lait de vache (LV) non modifiées : 2.25 à 3 g ;
- Protéines de LV modifiées (Cas/LS) : 1,8 à 3 g ;
- Protéines de Soja : 2.25 à 3 g
Toutefois, il faut que ce lait ait une faible teneur en sodium, pour moins de 39 mg/100 kcal, mais il doit être riche en fer.
A partir de 6 mois, le nourrisson peut digérer d’autres aliments à part le lait. Ainsi, il pourra commencer à manger une purée de légumes ou une compote de fruit, accompagnée d’un laitage. Petit à petit, les différents produits laitiers comme le yaourt ou le fromage peuvent également être introduits dans son alimentation. Ces divers nouveaux aliments pourront apporter ainsi du calcium et des protéines qui était auparavant contenus dans le lait.
Malgré le fait que l’alimentation du bébé puisse se diversifier, le lait maternel ou le lait deuxième âge (dénomination du lait de substitution à partir du 6è mois) tient toujours une grande importance dans l’alimentation du bébé. En effet, les éléments nutritifs qu’il contient figurent encore dans les besoins fondamentaux du nourrisson.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le lait contient aussi de l’eau, et cette dernière est fortement indispensable. Si le bébé prend donc du fromage, parallèlement à cela, il faut donner de l’eau au bébé pour combler ses besoins en hydratation.
Vers le 9è mois du bébé, d’autres sources de protéines et de lipides peuvent être ajoutés, comme la viande ou le poisson. En plus, la viande pourra aussi apporter du fer, ainsi que de la céréale comme le riz. L’œuf aussi peut également apporter de nombreux éléments nutritifs, ainsi que des vitamines, mais il ne faut pas en abuser, car c’est également une source de cholestérol.
Il faut noter qu’il existe des recommandations quant à l’apport énergétique de l’alimentation de l’enfant. Ces recommandations tiennent compte de deux éléments très importants, qui sont les besoins liés à la dépense énergétique, et ceux liés à la croissance.
Pour résumer les besoins nutritionnels du nourrisson, ci-après un tableau récapitulatif classé par élément et par âge :
Tableau 1 : Besoins nutritionnels du nourrisson
Composants | 0-6 mois | 6-12 mois |
Eau | 150 à 125 ml/kg | 125 à 110 ml/kg |
Protéines | 2-1,8 g/kg | 1,5 – 1,4 g/kg |
Lipides | 4-6 4 g/kg | |
Acide linoléique | 3,5-5 % énergie totale | |
Acide alpha -linoléique | 0,5-5 % énergie totale | |
Glucides | 10-15 g/kg | 14-15 g/kg |
Energie | 110-100 kcal/kg | 95-100 kcal/kg |
Fer | 6-10 mg/j | |
Iode | 40 µg/j | 50 µg/j |
Calcium | 400 mg/j | 500 mg/j |
Sodium | 1,7-2 millimole/kg | |
Vitamine C | 50 mg/j | |
Vitamine D | 20-25 µg/j | |
Vitamine A | 350 µg/j | |
Fluor | 0,25 mg/j | |
Phosphore | 100 mg/j | 275 mg/j |
Magnésium | 40 mg/j | 75 mg/j |
Cuivre | 0,4-0,7 mg/j | 0,4-0,7 mg/j |
Sélénium | 15 µg/j | 20 µg/j |
Zinc | 5 mg/j | |
Source : http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/enfants_ado/nu_492_nut_pourtous_03ans.htm
Par contre au niveau des besoins énergétiques, ils évoluent aussi en fonction de l’âge de l’enfant, mais également du sexe, comme le montre les tableaux suivants :
Tableau 2 et 3 : Besoins énergétiques d’enfants de 1 à 12 mois
Garçons | |||||
Age (mois) | Dépenses | Poids (kg) | Gain (g/j) | Energie stockée | Apport |
énergétiques | (kcal/j) | conseillé | |||
(kcal/kg/j) | (kcal/j) | ||||
1 | 67 | 4,58 | 35,2 | 211 | 518 |
2 | 71 | 5,5 | 30,4 | 183 | 570 |
3 | 73 | 6,28 | 23,2 | 139 | 596 |
4 | 74 | 6,94 | 19,1 | 53 | 569 |
5 | 75 | 7,48 | 16,1 | 45 | 608 |
6 | 76 | 7,93 | 12,8 | 36 | 639 |
7 | 77 | 8,3 | 11 | 17 | 653 |
8 | 77 | 8,62 | 10,4 | 16 | 680 |
9 | 77 | 8,89 | 9 | 14 | 702 |
10 | 78 | 9,13 | 7,9 | 21 | 731 |
11 | 78 | 9,37 | 7,7 | 21 | 752 |
12 | 78 | 9,62 | 8,2 | 22 | 775 |
Filles | |||||
Age (mois) | Dépenses | Poids (kg) | Gain (g/j) | Energie stockée | Apport |
énergétiques | (kcal/j) | conseillé | |||
(kcal/kg/j) | (kcal/j) | ||||
1 | 66 | 4,35 | 28,3 | 178 | 464 |
2 | 69 | 5,14 | 25,5 | 161 | 517 |
3 | 72 | 5,82 | 21,2 | 134 | 550 |
4 | 73 | 6,41 | 18,4 | 68 | 537 |
5 | 74 | 6,92 | 15,5 | 57 | 571 |
6 | 75 | 7,35 | 12,8 | 47 | 599 |
7 | 76 | 7,71 | 11 | 20 | 604 |
8 | 76 | 8,03 | 9,2 | 17 | 629 |
9 | 77 | 8,31 | 8,4 | 15 | 652 |
10 | 77 | 8,55 | 7,7 | 18 | 676 |
11 | 77 | 8,78 | 6,6 | 15 | 694 |
12 | 78 | 9 | 6,3 | 14 | 712 |
Source : “Human energy requirements. Report of a joint FAO/WHO/UNU Expert Consultation, 17-24 October 2001, Rome, Italy. Rome : UNU/WHO/FAO, 2004”
Partie 3 : Le rôle nutritionnel du lait maternel
- Les apports nutritionnels du lait maternel
Pour pouvoir parler d’apports, il faut d’abord reconnaître qu’il y a un besoin à combler. Selon une définition, « les besoins nutritionnels en un nutriment donné ou en énergie sont la quantité de ce nutriment ou d’énergie suffisante pour assurer l’entretien, le fonctionnement métabolique et physiologique d’un individu, comprenant les besoins liés à l’activité physique et à la thermorégulation, et les besoins supplémentaires nécessaires par exemple pour la croissance et le développement. »[5] Les apports nutritionnels sont donc censés apporter une réponse à ces besoins nutritionnels.
Le lait maternel apporte donc en premier lieu des éléments nutritifs, nécessaire à la survie et à la croissance du bébé. La composition du lait maternel a déjà été détaillée précédemment, mais pour résumer, on peut y trouver :
- de l’eau
- des lipides
- des glucides
- des protides
- de l’azote non protéique
- des sels minéraux
- des vitamines
Ensuite, le lait maternel apporte également la protection dont le nourrisson a besoin face à des phénomènes externes comme les infections, le froid, la chaleur… Etant donné que le système immunitaire d’un bébé n’est pas encore tout à fait au point, c’est le lait maternel qui apporte les anticorps nécessaires pour combattre d’éventuelles maladies.
Enfin, le lait maternel apporte aussi de l’énergie, grâce aux divers éléments qu’il contient. Un bébé, malgré le fait qu’il soit de petite taille et qu’il soit encore très limité dans ses mouvements et déplacements, dépense quand même une certaine quantité d’énergie périodiquement et qu’il doit se ressourcer assez souvent pour rester en forme. Ainsi, c’est le lait maternel qui apporte cette énergie dont le bébé a besoin pour se ressourcer.
- Les problèmes liés à la carence en lait maternel
Une carence en lait maternel peut entraîner des conséquences néfastes pour l’enfant. Toutefois, il faut noter qu’il existe plusieurs raisons qui peuvent causer cette carence en lait maternel. Tout d’abord, cette carence peut être due à l’insuffisance de lait produit par la mère. Cette dernière peut avoir des problèmes d’ordre physiologique pour produire suffisamment du lait, et ne peut donc pas allaiter suffisamment son enfant.
Par ailleurs, il se peut aussi que l’enfant ait des problèmes d’éveil et ne peut donc pas effectuer des tétées régulièrement. De ce fait, la quantité de lait qu’il consomme n’est pas suffisante pour combler tous ses besoins. De plus, lorsque l’enfant ne prend pas de tétée d’une manière régulière, à des fréquences répétées et dans une quantité suffisante, le processus de production de lait de la mère s’en retrouve perturbé, et elle ne pourra pas produire du lait normalement.
Enfin, il se peut aussi que c’est la mère elle-même qui n’a pas la volonté d’allaiter son enfant et cela pour diverses raisons comme :
- la honte de sortir ses seins en public ou devant d’autres personnes
- le désir de garder la fermeté de ses seins et ne pas risquer de les déformer en allaitant
- l’ignorance des bienfaits de l’allaitement
- le manque de temps à consacrer pour l’allaitement
Toutes ces raisons peuvent conduire à des problèmes liés à la carence en lait maternel. Ces problèmes peuvent être d’ordre physiologique, mais également d’ordre psychologique ou affectif.
D’abord, la carence en lait maternel peut affecter la croissance de l’enfant. En effet, les premiers mois d’un nouveau-né constituent une phase de développement très important pour l’être humain. Pendant cette période, différents organes se forment et se développent, comme le cerveau par exemple, et une lacune dans les apports nutritifs peut nuire à la formation normale de ces organes. Il se peut donc que l’enfant connaisse des difficultés liées à ces organes dans l’avenir.
Ensuite, il faut tenir compte du fait que l’allaitement maternel constitue un tissage de lien affectif entre la mère et l’enfant. Certes, une mère reste toujours une mère, même si elle n’allaite pas suffisamment ou pas du tout, mais le degré affectif que procure l’allaitement est assez spécial, car il y a la chaleur du corps qui se propage entre la mère et l’enfant, et il y a aussi l’odeur.
Cependant, quel que soit le motif de non allaitement, il est possible de substituer le lait maternel par d’autres produits spécialement étudiés pour procurer presque les mêmes apports.
- Les produits substitutifs
Il existe différentes sortes de préparations pour nourrir un bébé. Selon l’âge du bébé, il y a le lait premier âge pour les bébés de moins de 6 mois, puis le lait deuxième âge pour ceux qui sont entre 6 mois et 1 an, et enfin, le lait de croissance pour les plus de 1 an.
En tout cas, malgré le fait que les producteurs de lait industriel pour bébé effectuent des recherches constantes pour améliorer leur composition, afin que ce lait ressemble le plus possible au lait maternel, seuls les éléments quantitatifs sont plus ou moins assurés d’être présents, mais sur le plan qualitatif, il est encore difficile de l’imiter, d’autant plus que les interactions biologiques entre les divers constituant ne sont pas encore très bien maîtrisées.
Ces préparations pour nourrissons sont de deux type, le type A (anciennement : laits « adaptés ») et le type B. Les laits de type A sont ceux qui se rapproche le plus du lait maternel. Les fabricants utilisent des procédés spéciaux pour réduire la quantité totale de protéines du lait de vache, notamment la caséine, qui est assez difficile à digérer pour l’enfant. Ainsi, sa composition peut se résumer ainsi :
- protéines : adaptées
- graisses : enrichies en acides gras insaturés
- hydrates de carbone : lactose exclusivement
- sels minéraux : sodium, potassium et chlorure
- vitamines
Ce type de préparation reste le meilleur substitut au lait maternel, dans le cas où il n’y a pas suffisamment d’allaitement.
Pour les préparations de type B (anciennement : laits » partiellement adaptés »), ils conviennent aux nourrissons dont les préparations de type A ne suffisent pas, et n’arrivent pas à les rassasier. Toutefois, il est recommandé de ne pas donner ce type de préparation à un enfant de moins de 5 mois.
Il existe également des préparations particulières pour des cas spéciaux. Pour les enfants prématurés par exemple, ou ceux qui sont de très faible poids à la naissance, le lait qui leur convienne possède une composition spécifique. Pour les enfants malades, d’autres préparations sont spécialement conçus pour eux, comme des préparations épaissies, des préparations sans lactose, des mélanges d’acides aminés, de l’hydrolysat de protéines…
Pour voir les différences entre le lait maternel, les préparations pour nourrissons et le lait de vache, on peut consulter le tableau suivant :
Tableau 4 : Tableau comparatif des composants du lait de vache, des préparations pour nourrissons et du lait de femme mature
Source : Allaitement maternel, Les bénéfices pour la santé de l’enfant et de sa mère,
Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie
On peut constater à travers ce tableau que même si les éléments contenu dans le lait maternel sont tous retrouvés dans le lait industriel, la quantité des composants peut légèrement différer.
CONCLUSION
L’être humain est un mammifère et la principale caractéristique d’un mammifère est l’allaitement des jeunes. En effet, le lait de la mère devrait être la principale alimentation d’un nouveau-né, pendant ses premiers mois de vie. Il contient tous les éléments nutritifs nécessaires à la survie, à la croissance, au développement des organes et à la protection virale de l’enfant.
La composition du lait maternel est très complexe, car elle peut changer d’une période à une autre, et même d’une heure à une autre. De plus, elle tient compte également de l’état de forme de la mère, ainsi que de son alimentation. De ce fait, la fabrication d’un substitut du lait maternel est difficile à réaliser.
Cependant, malgré cela, il existe des préparations qui peuvent être consommés par les bébés pour pallier à une absence ou une insuffisance d’allaitement maternel. De plus, il existe des préparations spécifiques qui ont été conçus pour des cas particuliers comme les enfants prématurés ou les enfants malades.
L’absence ou l’insuffisance l’allaitement peut être due à plusieurs causes, notamment l’incapacité de la mère à produire du lait, l’incapacité de l’enfant à prendre des tétées régulièrement, ou tout simplement par choix de la mère. En tout cas, dans la mesure du possible, il est toujours préférable que l’enfant se nourrisse du lait maternel pour mieux assurer sa croissance et sa santé.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages et articles :
- Le lait maternel, aspects pratiques, par le Docteur Claire Laurent, d’après une conférence donnée auprès de personnels de PMI Le 27 Mai 2002
- Allaitement maternel – Mise en œuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant – Recommandations, Mai 2002, ANAES
- Allaitement maternel, Les bénéfices pour la santé de l’enfant et de sa mère, Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie
- Enfant et nutrition, Guide à l’usage des professionnels, ONE, Edition Benoît Parmentier
- Nutrition Maternelle, Problèmes et Interventions, Le Projet LINKAGES, L’Académie pour le Développement de l’Education (AED)
Sites internet :
Liste des tableaux :
- Tableau 1 : Besoins nutritionnels du nourrisson
- Tableau 2 et 3 : Besoins énergétiques d’enfants de 1 à 12 mois
- Tableau 4 : Tableau comparatif des composants du lait de vache, des préparations pour nourrissons et du lait de femme mature
[1] http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/biologie-4/d/lait-maternel_6181/
[2] Le lait maternel, aspects pratiques, par le Docteur Claire Laurent, d’après une conférence donnée auprès de personnels de PMI Le 27 Mai 2002
[3] http://www.santeallaitementmaternel.com/s_informer/suivre_actualite/donnees_statistiques/donnees_statistiques.php
[4] Allaitement maternel – Mise en œuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant – Recommandations, Mai 2002, ANAES
[5] Enfant et nutrition, Guide à l’usage des professionnels, ONE, Edition Benoît Parmentier
Mémoire de fin d’études de 21 pages.
€24.90