docudoo

La bientraitance en institution(IME): Accueillant des adolescents en situation de handicap mental ‘sévère’

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bientraitance en institution(IME)

Accueillant des adolescents en situation de handicap mental ‘sévère’

 

 

 

 

INTRODUCTION

J’ai commencé ma formation CAFERUIS alors que j’exerçais en qualité de chef de service au sein d’un espace d’accueil pour personnes handicapées, plus précisément des personnes adolescentes en situation de handicap. La prise de ce poste implique pour moi la prise en compte de nouveaux paramètres (nouvelle association, nouvelle population, nouveau champ d’intervention), le fait de me situer dans une position de cadre et non plus dans une projection du métier, me permet aujourd’hui de mieux appréhender cette toute nouvelle fonction de chef de service.

 

Mon étude porte sur l’établissement qui dans lequel j’ai exercé la fonction de cadre, un Institut Médico-Educatif ou IME accueillant des personnes adolescentes en situation de handicap sévère, une population particulièrement vulnérable qui demande la mise en œuvre de techniques d’accompagnement adaptées.

 

En effet, la déficience intellectuelle atteint de plus en plus grand nombre de personnes en France, les cas de déficience et de handicaps, surtout chez les jeunes sont actuellement de plus en plus nombreux, ce qui fait que les missions assignées aux établissements hébergeant des personnes handicapées doivent être réévaluées afin d’atteindre leurs objectifs légaux et organisationnels.

 

Il était à mon sens important d’observer comment la vie s’organisait au sein de cette structure : les observations de terrain, les réunions avec équipe de direction et équipe pluridisciplinaire, la participation effective enfin, tous ces temps m’ont permis de constater et dans une certaine mesure de partager les difficultés que rencontrait le personnel dans l’accompagnement de cette population.

 

En effet, le plan “Développement de la bientraitance et renforcement de la lutte contre la maltraitance “ de 2007, marque la base de la loi de 2002. La loi de 2002 fournit, entre autres, des outils permettant de lutter contre la maltraitance et de promouvoir la bientraitance.

 

De plus en plus d’institutions voient surgir ou ressurgir des cas de violences, de maltraitances  de la part  des familles, d’établissements d’accueils, plusieurs rapports en font part : l’ONU, le Conseil de l’Europe, l’Union Nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (UNAPEI) ou encore des rapports de commissions d’enquête faisant suite à des travaux parlementaires. La maltraitance est un concept difficile à définir, comme l’a souligné l’UNAPEI dans son livre blanc de juillet 2004, “le terme de maltraitance est aujourd’hui largement utilisé pour décrire une infinité de situations où se dévoile la souffrance d’une personne vulnérable”. Ce livre blanc insiste sur le fait que la maltraitance, contrairement à une idée peut être trop répandue, ne sont pas que sexuelles et ne concernent pas que les enfants. Plusieurs définitions de la maltraitance existent, “cette notion est imprécisément défini et difficile à appréhender”, selon le rapport de la commission d’enquête du sénat (maltraitance envers les personnes handicapées : briser la loi du silence (tome 1, rapport).

 

Ce sujet de la maltraitance- bientraitance m’a particulièrement questionné dans l’IME ou j’exerce, c’est pourquoi il me semble que le contexte actuel de l’IME ne favorise pas des pratiques professionnelles empreintes de bientraitance, de bien être auprès des usagers.

 

Aussi, si le fonctionnement général de l’établissement et les prestations d’accompagnement respectent globalement les conditions requises (notamment par les Recommandations de Bonnes Pratiques Professionnelles de l’ANESM), des améliorations sont toutefois souhaitables afin que l’accompagnement des usagers soit optimum. C’est ma position de cadre qui m’a permis d’avoir une vision complexe de l’établissement, et me motive pour préconiser ces améliorations, respectueuses de la spécificité des personnes handicapées appréhendées dans leur cadre de vie, en accord avec le projet d’établissement. Ces préconisations tiennent également compte des difficultés rencontrées quotidiennement par l’équipe pluridisciplinaire. Ma réflexion débutera par l’interrogation suivante :

 

« Comment l’établissement et son équipe peuvent-ils efficacement faire face aux questions posées par l’accompagnement des personnes adolescentes handicapées, afin de parvenir à une situation de bientraitance? »

 

Le projet pour ce travail de mémoire est de fait complètement intégré à ma nouvelle pratique de cadre puisque j’ai été recrutée récemment dans cette structure en pleine mutation.

 

En effet, aux termes de l’article 2 de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, constitue un handicap « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, provisoire ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. » Ce handicap peut alors entraîner des restrictions dans l’accès ou l’exercice de certaines activités professionnelles. C’est justement en tenant compte de ces restrictions et de ces droits des personnes handicapées que j’ai élaboré ce document Caferuis.

 

L’enjeu pour moi est donc aujourd’hui de renforcer l’action de ma direction à travers ma propre expérience, tout en profitant de l’expérience professionnelle de celle-ci pour asseoir ma toute nouvelle fonction de chef de service. Mes objectifs sont de fédérer l’équipe professionnelle autour d’une démarche commune, l’engager dans un questionnement et une réflexion sur l’organisation et les pratiques du service afin de les améliorer. Il faut en effet optimiser les moyens actuels à disposition en développant de nouvelles compétences collectives et individuelles afin de pouvoir gérer des situations complexes mais également pour améliorer le sens donné à l’exercice du travail socio-éducatif en direction du public accueilli.

 

Comme je me destine à être chef de service, ce dossier d’expertise aura pour finalité, face à une situation identique de déterminer quels sont les moyens et stratégies  à mettre en œuvre pour procéder à l’instauration de conditions de travail satisfaisantes et adaptées aux situations de handicap de la population accueillie par l’établissement. Mon principal objectif étant de pouvoir se conformer aux exigences de la Loi du 11 février 2005 en faveur des personnes handicapées.

 

Dans le cadre de la réalisation de cet objectif, la première partie de cette expertise technique sera consacrée aux études conceptuelles et à la présentation de l’IME. La deuxième partie, en guise de diagnostic, mettra un accent sur les dysfonctionnements constatés dans le fonctionnement de l’IME. Enfin, la troisième partie se chargera de présenter le projet que je compte mettre en œuvre en tant que chef de service.

 

 

 

SOMMAIRE

INTRODUCTION.. 2

I – APPROCHE CONCEPTUELLE ET PRESENTATION DE L’INSTITUTION.. 8

A – Généralités sur l’Institut Médico Educatif ou IME. 8

1 – Objet de l’IME. 8

2 – Population accueillie. 9

3 – Financement de l’établissement. 9

4 – Cadre légal et règlementaire. 9

Annexes XXIV de 1989. 9

Loi de Janvier 2002. 9

L’arrêté d’Avril 2009 précisant les modalités de création et d’organisation d’Unités d’Enseignement  dans les établissements  et services médico-sociaux  ou de santé. 10

Les recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées par l’Agence Nationale de l’Evaluation et de la Qualité des Etablissements et Services sociaux et médicaux-sociaux. 10

Loi du 11 février 2005 en faveur des personnes handicapées. 10

B- Présentation du secteur d’intervention. 10

1 – Le handicap et la déficience intellectuelle. 10

a-Approche légale. 10

b- Les dimensions du handicap. 10

c- Les types de handicap rencontrés par la population accueillie au sein de l’Institution. 11

2 – Les adolescents en situation de handicap mentale sévère et leurs besoins. 13

-Une équipe pluridisciplinaire attentive et à l’écoute. 13

-Un service d’accompagnement « global » aux normes souples. 13

-Une relation basée sur une relation d’aide et d’éducation. 13

C – Analyse et mise en exergue des politiques publiques sur la protection des adolescents en situation de handicap : Rappel des dispositions légales sur la prise en charge et les droits des personnes handicapées précisant les conditions attendues dans la prise en charge de jeunes handicapés. 14

II – DIAGNOSTIC. 16

A – Les personnels de l’établissement rencontrent des difficultés dans la prise en charge de jeunes en situation de handicap mental sévère : constatation d’un défaut de formation des intervenants. 16

B – Les familles ne participent pas activement aux décisions prises concernant les jeunes handicapés  17

Les causes de la non participation des familles. 17

-Entre freins sociolinguistiques et peur de s’exprimer, des parents qui ne peuvent pas donner  leur point de vue. 17

-Les freins institutionnels à la participation des familles. 18

Description des résolutions à prendre en tant que chef de service. 18

C – Inexistence de normes de prise en charge des personnes adolescentes en situation de handicap mental sévère   18

III – PRESENTATION DU PROJET. 20

A – Présentation du projet (qui se décline en plusieurs actions). 20

1 – Première action : Mise en place de structure et de moyen de participation des familles dans la prise en charge des jeunes. 20

a- La structure : le CVS ou Conseil de Vie Sociale. 20

b- Le moyen : le Livret d’accueil : Elaborer un Livret d’accueil accessible aux niveaux des parents  21

2 – Deuxième action : Une professionnalisation des professionnels de l’établissement dans la prise en charge des jeunes. 21

a- Mise en place d’une Norme de référence acceptée par tous : le Projet d’Etablissement. 22

b- Formation et accompagnement des personnels dans la prise en charge des jeunes. 22

3 – Troisième action : Mise en place d’un système d’évaluation de la prise en compte des recommandations et des bonnes pratiques. 24

a- Les grilles d’évaluation. 24

b- L’analyse des pratiques. 25

B – Objectifs de la mise en œuvre du Projet. 25

-Une meilleure prise en charge des usagers : 25

-Une mise en conformité de l’exploitation de l’établissement aux dispositions légales. 25

C – Rôle du chef de service dans la mise en place et le suivi du projet. 25

1 – Les fonctions principales du Cadre. 26

2 – Les difficultés probables dans la réalisation du Projet. 26

Les contraintes budgétaires : 26

Les risques de résistance au changement : 26

3 – Rôles du chef de service dans la mise en place et le suivi du projet compte tenu des difficultés. 27

La personne cadre dans la mise en place des orientations stratégiques du Projet. 27

La personne cadre dans l’instauration d’un système de suivi de l’application effective des objectifs du Projet : l’évaluation en tant qu’indicateur de satisfaction des cadres et chefs de services initiateurs des projets  29

D – Réflexion : Quels sont les comportements attendus des collaborateurs dans la mise en œuvre de ce Projet ?  29

III – Evaluation du projet. 31

A – Amélioration de la communication entre les équipes et instauration d’une vision commune : la bientraitance des résidents. 31

B – L’accompagnement : un moyen de perfectionnement des compétences des membres de l’équipe en termes de prise en charge. 31

C – L’accompagnement et la mise en place d’un espace d’échange et de partage : instruments de motivation des personnels dans l’exercice de leurs missions. 32

CONCLUSION.. 33

BIBLIOGRAPHIE. 35

 

 

 

I – APPROCHE CONCEPTUELLE ET PRESENTATION DE L’INSTITUTION

 

            A – Généralités sur l’Institut Médico Educatif ou IME

 

                                1 – Objet de l’IME

L’IME qui m’a accueillie durant mon stage a pour objet principal la prise en charge de jeunes handicapés, en situation de fragilité sociale, dans le but de les éduquer, et de leur dispenser en même temps des soins adaptés à leur pathologie.

 

L’objectif essentiel de l’établissement est d’accompagner les personnes handicapées vieillissantes dans le strict respect de leurs droits et dignité.

 

A la réalisation de cet objectif sont rattachées plusieurs missions :

  • Mise en place d’une structure d’hébergement adaptée aux besoins des personnes handicapées, respectueuse des normes éthiques et légales ;
  • Accompagnement par une équipe de professionnels ;
  • Elaboration de normes internes de prise en charge correspondant aux attentes des personnes handicapées;

 

L’objectif de l’IME est de développer des actions destinées aux personnes vulnérables en situation de handicap.

 

L’Institution se réfère dans son action à la législation en vigueur et particulièrement à la Charte des Droits et Libertés de la personne accueillie. Elle travaille dans le but de permettre aux personnes accueillies de se réaliser en soutenant leurs projets de vie, en recherchant et en valorisant leurs ressources propres.

 

L’Institution met en place un environnement humain et matériel adapté aux besoins identifiés et favorable à l’épanouissement. L’attention portée à la personne, le respect de l’identité et des valeurs sont fondamentaux. La personne  accueillie est encouragée à vivre à son rythme, et à s’exprimer en développant ses capacités motrices, sensorielles et cognitives, dans le cadre des projets des établissements et services. La sociabilité est confortée : les liens familiaux et le réseau relationnel de la personne en situation de handicap constituent un environnement précieux, et tous les efforts sont faits pour maintenir, tout en tenant compte des réalités institutionnelles, ses relations amicales et familiales. De fait, la les usagers avec leurs familles tous les mois).

 

Parallèlement, la participation de sa famille à la vie de l’établissement est constamment encouragée.

 

                                2 – Population accueillie

La population accueillie par l’établissement est les personnes adolescentes en situation de handicap sévère. En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé définit le handicapé comme : « celui dont l’intégrité physique ou mentale est progressivement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet de l’âge, d’une maladie ou d’un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi s’en trouve compromise. »[1]

 

                                3 – Financement de l’établissement

L’IME est un établissement de l’ARERAM (association pour la rééducations des enfants et la réadaptation des adultes en difficultés) qui est une association loi 1901 née au début des années 1950). l’ARERAM gère aujourd’hui des établissements et services pour les jeunes relevant de l’éducation spécialisée et des services pour l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des adultes. Le financement est axé comme suit: dès l’admission du jeune sous condition de notification de la cdaph et des droits de sociales ouverts, la prise en charge s’effectue auprès de l’assurance maladie. L’Ets IME est donc financé par agrément de l’ars.

 

                                4 – Cadre légal et règlementaire

Les obligations légales et règlementaires auxquelles doit se soumettre l’établissement sont contenues dans les documents officiels suivants :

Annexes XXIV de 1989

Loi de Janvier 2002

La loi  2002-2[2] est la loi sur la  bientraitance. Elle a recentrée l’usager au cœur du dispositif, elle garantit les droits et les devoirs des personnes accueillies par la mise en place de différents outils (projet d’établissement, projet personnalisé, contrat de séjour afin de formaliser l’accompagnement de la personne, charte des droits et des libertés de la personne accueillie..).

 

La loi introduit également une obligation d’évaluation qui oblige les établissements à avoir une qualité des pratiques en lien avec les problématiques des usagers accueillis. Toutes les actions menées doivent se recentrer sur l’usager.  En parallèle à cela l’Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des établissements et des services sociaux et médico sociaux (ANESM) a pour but de développer le thème essentiel aujourd’hui, qu’est celui de la “bientraitance”[3]. Elle publie en 2012, une enquête nationale sur le sujet de “la bientraitance des personnes accueillies en Maison d’accueil spécialisée et en foyer d’accueil médicalisé”, elle prend en compte les différentes dimensions de l’accompagnement (vie quotidienne, vie sociale et soins), ce qui permet à chaque institution de s’évaluer sur l’accompagnement des personnes accueillies. La loi du 11 février 2005 est la loi pour l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, celle-ci réaffirme les droits des personnes handicapées.

 

L’arrêté d’Avril 2009 précisant les modalités de création et d’organisation d’Unités d’Enseignement  dans les établissements  et services médico-sociaux  ou de santé.

Les recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées par l’Agence Nationale de l’Evaluation et de la Qualité des Etablissements et Services sociaux et médicaux-sociaux

Loi du 11 février 2005 en faveur des personnes handicapées

 

            B- Présentation du secteur d’intervention

 

                                1 – Le handicap et la déficience intellectuelle

 

                                                a-Approche légale

On nomme handicap la limitation des possibilités d’interaction d’un individu causée par une déficience qui provoque une incapacité, permanente ou présumée définitive et qui elle même mène à un handicap moral, intellectuel, social ou (et) physique.  Le terme exprime une déficience vis-à-vis d’un environnement, que ce soit en termes d’accessibilité, d’expression, de compréhension ou d’appréhension.

 

Ce terme handicap est défini par l’article 114 de la Loi du 11 février 2005 comme étant : « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »

 

                                                b- Les dimensions du handicap

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé ou l’OMS, les trois dimensions du handicap[4] permettent de mieux la cerner et la définir. Ces trois dimensions sont : la déficience, l’incapacité et les désavantages.

 

-La déficience : «Dans le domaine de la santé, la déficience correspond à toute perte de substance ou altération d’une fonction ou d’une structure psychologique, physiologique ou anatomique. »

 

-L’incapacité :  » Dans le domaine de la santé, une incapacité correspond à toute réduction (résultant d’une déficience) partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité d’une façon normale ou dans les limites considérées comme normales, pour un être humain. « 

 

-Les désavantages : «Dans le domaine de la santé, le désavantage social d’un individu est le préjudice qui résulte de sa déficience ou de son incapacité et qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle considéré comme normal, compte tenu de l’âge, du sexe et des facteurs socioculturels ».

 

                                                c- Les types de handicap rencontrés par la population accueillie au sein de l’Institution

En effet, il existe deux grands types de handicap : le handicap physique et le handicap mental.

 

Le handicap mental se traduit généralement par des déficiences intellectuelles. En effet, chez ces sujets présentant une déficience mentale, on constate une difficulté d’assimilation d’information, d’application de nouvelles compétences et d’adaptation, due à un fonctionnement intellectuel inférieur à la moyenne. Cette déficience mentale peut se présenter sous plusieurs formes, selon le degré de sa gravité. Mais toutes ont de lourdes conséquences sur les capacités intellectuelles du sujet, se traduisant notamment par une difficulté de lecture, de compréhension et de mémorisation. Et, en tant qu’handicapée, une personne présentant une déficience intellectuelle est définie comme : «  Une personne qui a une capacité plus limitée d’apprentissage et un développement de l’intelligence qui diffère de la moyenne des gens. », selon l’OMS ou Organisation Mondiale de la Santé.[5]. Et le site web de l’OMS ou Organisation Mondiale de la Santé définit la déficience mentale comme : « un arrêt du développement mental ou un développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du niveau global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage, de la motricité et des performances sociales »

 

D’un autre côté, peuvent être regroupés dans la classification des handicapés physiques :

-Les déficiences motrices (ou handicap moteur) : c’est un type de déficience qui atteint une petite minorité de la population.

-Les lésions de la moelle épinière : qui entrainent une paralysie des membres inférieurs et qui touchent plus de 30.000 personnes en France.

 

-L’infirmité motrice cérébrale qui portent gravement atteinte à la capacité des sujets à apprendre et à s’intégrer dans la vie scolaire.

-Les handicaps sensoriels : qui se manifestent essentiellement par le trouble des sens, et plus fréquemment de la vue chez les Français.

-Les déficiences viscérales et générales : ce sont les déficiences qui résultent de maladies graves telles que le cancer. Ces déficiences se traduisent généralement par des retards mentaux accompagnés de troubles physiques.

-Les handicaps esthétiques : ce sont par exemple des séquelles des accidents qui se relatent sur le visage ou le corps externe du sujet. Tels handicaps esthétiques ont de lourdes conséquences sur la réinsertion sociale et professionnelle du sujet.

 

Sachant que le handicap pris en charge au sein de l’Institution est le handicap mental. Aussi, la population accueillie est des adultes en situation de handicap[6] mental. En effet, le handicap mental est la conséquence d’une déficience intellectuelle. La personne en situation de handicap mental ne peut pas être soignée, mais son handicap peut être compensé par un environnement aménagé et un accompagnement humain, adaptés à son état et à sa situation. C’est à la solidarité collective qu’il appartient de reconnaître et de garantir cette compensation[7].

 

Une personne handicapée mentale est un individu à part entière, une personne à la fois ordinaire et singulière. Elle est ordinaire, parce qu’elle connaît les mêmes besoins que tout le monde, parce qu’elle dispose des mêmes droits que tous et qu’elle accomplit les mêmes devoirs. Elle est singulière, parce qu’elle est confrontée à plus de difficultés que les autres citoyens, du fait de son handicap.

 

Qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un adulte, la personne handicapée mentale est porteuse de manière permanente d’une déficience intellectuelle dont l’origine peut être très diverse. Elle a donc généralement besoin, le plus tôt possible, d’un soutien et d’un accompagnement adaptés pour l’aider à mieux communiquer avec les autres, exprimer ses envies, s’éveiller et développer sa personnalité : vivre sa vie.

 

                                2 – Les adolescents en situation de handicap mentale sévère et leurs besoins

-Une équipe pluridisciplinaire attentive et à l’écoute : les besoins particuliers des usagers impliquent que les acteurs de l’établissement prenant en charge les personnes adolescentes handicapées soient spécialisés dans cette prise en charge, afin qu’ils puissent en surmonter les difficultés et répondre de façon pertinente aux demandes et aux besoins.

 

-Un service d’accompagnement « global » aux normes souples : dans le domaine de la prise en charge, il ne doit pas y avoir de modèle rigide, de prise en charge « standard ». L’accompagnement doit être adapté à la population, ce qui n’exclue pas qu’il existe des normes (Bonnes Pratiques Professionnelles), ainsi que des supports institutionnels qui en sont l’incarnation (Projet Associatif, Projet d’Etablissement, sans négliger les grilles de Synthèse, les Projets Personnalisés, etc.). La prise en charge des personnes handicapées adaptée répond à deux types d’attentes complémentaires : l’accompagnement au bon déroulement de la vie quotidienne, (à ce niveau, la population accompagnée est souvent dépendante de celle qui la prend en charge) ; et l’accompagnement à la santé.

 

Du fait de leur état de santé (handicap), tous les usagers présentent un état de dépendance, dont le degré varie d’une personne à l’autre. Cet état de dépendance appelle la présence (presque permanente) des professionnels de soins dans toutes les activités quotidiennes de la personne prise en charge : se doucher, manger, se changer, se déplacer… Les professionnels qui déploient tous les moyens afin que ces activités soient convenablement réalisées par les personnes handicapées, éduquent simultanément les usagers afin qu’ils puissent entreprendre le maximum de ce qu’ils peuvent accomplir, eux – même compte tenu de leur handicap. L’objectif de l’accompagnement à la vie quotidienne est donc double : assurer une qualité de vie et réduire autant que possible la dépendance de l’usager vis – à – vis du professionnel. Par ailleurs, le professionnel qui veille à la qualité de vie quotidienne, dispense les soins médicaux (le médecin et l’infirmière), paramédicaux (psychomotricienne, kinésithérapeute…) et éducatifs (hygiène de vie) nécessaires à la santé de l’usager[8]. En termes « bio – psycho – sociaux », afin de prendre en charge globalement cette personne handicapée il est donc nécessaire de conjuguer une approche éducative (approche psychologique et sociale) avec une approche paramédicale et médicale (approche biologique).

 

-Une relation basée sur une relation d’aide et d’éducation

La relation d’aide est définie comme : « la capacité que peut avoir un soignant à amener toutes personnes en difficultés à mobiliser ses ressources pour mieux vivre une situation, c’est un soin relationnel. ». Aussi, de par cette définition, on peut affirmer que la relation d’aide est une relation de soins qui s’établit entre la personne prise en charge et le professionnel de l’établissement, dont l’objectif est de permettre à la personne handicapée d’admettre son handicap et de savoir vivre avec cette situation de handicap.

 

Et pour définir cette éducation, le Professeur Deccache en 1989 a affirmé que :

 

« L’éducation du patient est un processus par étapes, intégré dans la démarche de soins, comprenant un ensemble d’activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage et d’aide psychologique et sociale, concernant la maladie, les traitements, les soins, l’organisation et procédures hospitalières, les comportements de santé et ceux liés à la maladie et destinées à aider le patient (et sa famille) à comprendre la maladie et les traitements, collaborer aux soins, prendre en charge son état de santé…»

 

            C – Analyse et mise en exergue des politiques publiques sur la protection des adolescents en situation de handicap : Rappel des dispositions légales sur la prise en charge et les droits des personnes handicapées précisant les conditions attendues dans la prise en charge de jeunes handicapés.

 

  • La loi de 2002

La loi n°2002-2 qui rénove l’action sociale et médico-sociale en réformant la loi n°75-535 du 30 juin 1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales prévoit la promotion des droits de bénéficiaires, c’est-à-dire des personnes handicapées, en créant une définition des droits fondamentaux des personnes handicapées et en y incluant la notion de participation de l’usager (au « coeur du dispositif ») et de son entourage à son projet de vie.

 

La modalité de l’exercice de ces droits passe dans les établissements et services par la réalisation de sept nouveaux outils obligatoires : le livret d’accueil, la charte des droits et libertés, le contrat de séjour (ou document contractuel), le conciliateur/médiateur, le règlement de fonctionnement de l’établissement ou de service, le projet d’établissement ou de service réalisé pour 5 ans, le conseil de la vie sociale ou une autre forme de participation des usagers.

 

  • La loi 2005-102 du 11 février 2005

La loi 2005-102 du 11 février 2005 porte sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Aussi, les principes généraux de cette loi se réfère essentiellement au domaine du handicap.

 

-Celle-ci propose d’abord, dans son article deux, pour la première fois dans l’histoire de la législation française, une définition du handicap[9].

 

-L’objectif de la Loi est d’assurer les conditions d’exercice des droits fondamentaux même aux personnes présentant des handicaps, d’instaurer un cadre d’égalité de traitement entre les personnes normales et celles présentant des handicaps.

 

Ces orientations prévues par les dispositions légales impliquent que les législations existantes organisent de manière systématique l’accès aux soins, au logement, à l‘éducation, à la formation, à l’emploi, à la cité, des personnes handicapées, qu’il soit de droit commun, adapté ou complété par des dispositifs spécifiques. Et les missions de l’établissement répondent à tous ces objectifs légaux.

 

Force est aussi de préciser que le principe de non discrimination est le principe le plus souligné dans les différentes dispositions règlementant le handicap, ledit principe porte en effet sur 3 axes forts :

-permettre une participation effective à la vie sociale grâce à l’accessibilité,

-placer la personne au Coeur du dispositif en substituant une logique de service à une logique administrative et

-garantir le libre choix du projet de vie grâce à la compensation du handicap.

Un principe que l’établissement doit impérativement tenir compte dans le cadre de la prise en charge de ces jeunes handicapés.

 

 

 

II – DIAGNOSTIC

Le diagnostic réalisé au sein de l’Institution a permis de relever trois principales situations non conformes aux dispositions légales et aux besoins des usagers résidents.

 

            A – Les personnels de l’établissement rencontrent des difficultés dans la prise en charge de jeunes en situation de handicap mental sévère : constatation d’un défaut de formation des intervenants

En effet, les pratiques et les compétences qui sont exercées au sein de l’établissement conviennent d’être mises à jour continuellement, afin de s’adapter aux réalités nouvelles et aux besoins naissants, vu que les activités même de l’IME sont essentiellement des activités dynamiques qui nécessitent une grande faculté d’adaptation.

 

Il est constaté que l’IME ne prend pas en compte ce volet de refonte continuelle des compétences, les professionnels de l’IME se plaignent d’un manque d’accompagnement, ce qui constitue un réel blocage au développement de ses activités, et de l’Institution elle-même.

 

Autant de difficultés détectées au sein de l’IME étudié, et qui ne sont certainement pas sans conséquences sur le contexte politique et institutionnel de cet IME.

 

Un défaut de formation constaté, alors que la formation est nécessaire, et même indispensable, pour les raisons suivantes :

-La formation est nécessaire pour un perfectionnement des compétences des professionnels de l’Institution: ce qui signifie que grâce à la relation d’accompagnement, l’accompagné doit voir ses compétences évoluer, ses difficultés résolues. Il doit ainsi se trouver motivé et plus compétent à l’issue de la relation d’accompagnement dont il est le principal bénéficiaire.

 

-La formation est une première forme d’initiation au partage et à l’échange : la relation d’accompagnement/de formation met en avant deux compétences hiérarchiques, et l’initiative est prise par la personne plus compétente que l’autre et qui est censée l’accompagner via des conseils, des directives, des orientations… Ainsi, la relation est surtout basée sur un partage d’expériences dans le domaine de la prise en charge de jeunes en situation de handicap mentale sévère.

 

            B – Les familles ne participent pas activement aux décisions prises concernant les jeunes handicapés

La deuxième difficulté qu’il convient de relever est que les parents expriment peu leurs attentes / demandes  spontanément et les professionnels reconnaissent qu’ils ne cherchent pas particulièrement a recueillir celles ci. .En effet, durant la phase d’élaboration du PPI, l’usager ou son représentant est très peu sollicitée, et ce temps qui devrait permettre d’être en situation de co-construction avec l’institution, n’est que peu appliquée par l’IME, contrairement aux préconisations de l’ANESM[10].

 

En  dépit du volontarisme de la loi, de la direction, du directeur adjoint en fonction de chef de service de la structure, semble perdurer une difficulté d’associer les parents au PPI des adolescents handicapés pris en charge. Ce n’est pas une volonté des professionnels d’exclure les parents mais, l’analyse de la situation laisse apparaître des causes profondes à cette exclusion involontaire des parents.

 

Les causes de la non participation des familles

-Entre freins sociolinguistiques et peur de s’exprimer, des parents qui ne peuvent pas donner  leur point de vue

La plupart des parents dont les enfants sont suivis par l’IME étant issus de l’immigration,  un certain nombre maîtrisent peu ou pas le français.  On peut dès lors  supposer que  leur  non  participation est entre autre liée au frein linguistique, renforcé par des conditions socio-économiques  défavorables.

 

En effet, l’élaboration du projet personnalisé commence pour les  parents dès l’admission, phase durant laquelle , en principe,  ils sont invités  oralement et via le livret  d’accueil à formuler  leurs  attentes  et leur  questions à  ce sujet .Or,  au vu  des outils d’informations  remis, leurs contenu n’est pas adapté au niveau de certaines  familles qui maîtrisent peu ou pas  le français. Ce phénomène est particulièrement accru du fait que le langage adopté est souvent abscond, emprunt de tournures de phrases et de vocabulaire  de type administratif.

 

Cette non prise en compte du frein linguistique peut donc constituer un premier obstacle  institutionnel  à leur participation au PPI. On peut s’interroger sur le consentement éclairé[11]  des familles, tel que le recommande la loi si les documents transmis aux familles ne sont pas explicités ni expliqués lors de l’admission. De plus, concernant le droit des usagers, la loi du 2 janvier 2002 impose « la participation directe ou avec l’aide de son représentant légal à la conception et à la mise en œuvre du projet d’accueil et d’accompagnement qui la concerne[12] ». Ce qui sous-entend un consentement éclairé découlant d’une compréhension des supports  d’informations remis lors de l’admission.

 

Outre les freins  sociaux et linguistiques, on peut  également déduire  une certaine situation d’impuissance des parents face à la pénurie de places en institutions spécialisées. Selon la MDPH du Val d‘Oise par exemple, il y a entre 350 et 400 demandes non pourvues par an dans le département. Ce qui signifie concrètement que si les  parents  n’acceptent pas le mode de fonctionnement institutionnel, et/ou les choix élaborés pour leurs  enfants,  les parents, aujourd’hui comme hier, en dépit des avancées de la loi de 2002 ; n’ont  pas de réelles alternatives  donc un pouvoir  de négociation limité.

 

-Les freins institutionnels à la participation des familles

Les autres freins concrets de l’IME se situent surtout au niveau des espaces pour accueillir les  familles :  il n’est pas prévu à court ou moyen terme de libérer d’espaces, par manque de surface. En effet  l’IME ne dispose pas d’espaces transformables  en  lieux d’accueil pour des rencontres formelles (remises du projet personnalisé) ou informelles entre les   familles et les professionnels. Il   en résulte que les familles sont reçues au gré des espaces disponibles au sein de l’IME.

 

En ce qui concerne le  facteur  temps mis en avant par les professionnels et les disponibilités  vis-à-vis des parents, on peut supposer qu’il s’agit davantage d’un problème organisationnel que d’un réel manque de temps.

 

Description des résolutions à prendre en tant que chef de service

En tant que chef de service, je me positionne clairement dans la nécessité de passer à une autre étape de fonctionnement avec les parents. En effet, j’estime que le fonctionnement actuel n’est pas satisfaisant. Je souhaite en ce sens  faire évoluer cet état de fait vers une mise en conformité avec l’esprit et la lettre de loi.

 

Dans cette optique, en guise de rappel, la loi de 2002-2  réaffirme les droits imprescriptibles des usagers : Respect de l’égale dignité de tous les êtres humains, charte des principes éthiques et déontologiques, choix des prestations, règles liées à l’information, participation au projet qui le concerne, vie familiale et citoyenne. De plus la loi définit les outils prévus pour permettre aux personnes d’exercer ces droits : livret d’accueil et charte l’accompagnant, contrat de séjour individualisant la prise en charge via un PPI si possible en concertation avec les  usagers ou leurs représentants, accès au médiateur, participation : au conseil de la vie sociale, au règlement de fonctionnement et au projet d’établissement.

 

            C – Inexistence de normes de prise en charge des personnes adolescentes en situation de handicap mental sévère

Il s’agit à la fois d’un avantage et d’un inconvénient.

 

Accompagner la personne en fonction de critères pré – existants, voir sans rapports avec les caractéristiques singulière de celle – ci, serait démotivant pour le professionnel et dommageable pour l’usager. Toutefois un minimum de norme est nécessaire, par exemple lorsqu’il s’agit d’observer un résident préalablement à l’élaboration de son projet personnalisé.

 

Faute de critères d’évaluation objectifs partagés par l’ensemble des professionnels, le risque est qu’au fil des années, on ne puisse ni observer, ni décrire l’évolution de l’usager. En ce qui concerne l’accompagnement à la vie quotidienne, le risque est que chacun exerce ce qu’il pense convenable et adapté, au risque de désorienter l’usager. A contrario, je note que l’accompagnement aux soins bénéficie de procédures internes à l’établissement.

 

 

 

 

III – PRESENTATION DU PROJET

 

Cette partie de l‘étude essaiera de démontrer un nouveau système de fonctionnement des équipes au sein de l’établissement, afin de se conformer aux nouvelles attentes du public accueilli par l’établissement, et aux nouvelles exigences règlementaires concernant la question de la bientraitance en IME.

 

En effet, le projet est un instrument de développement important pour un Centre tel que le nôtre :

 

« Le concept de projet est vital dans toute pratique institutionnelle : vital pour la mobilité ; vital pour que le doute, l’interrogation et le risque aient leur place dans la réalité de l’organisation »

 

Il est certain que ce projet de réorganisation est orienté essentiellement vers l’amélioration de la qualité de prise en charge des personnes accueillies. Ce qui fait que par l’implémentation de ce projet à court terme, les populations accueillies feront face à des systèmes de prise en charge plus adaptés,  et l’Institution pourra répondre favorablement aux normes légalement explicitées.

 

            A – Présentation du projet (qui se décline en plusieurs actions)

 

                                1 – Première action : Mise en place de structure et de moyen de participation des familles dans la prise en charge des jeunes

 

                                                a- La structure : le CVS ou Conseil de Vie Sociale

Les différentes dispositions légales, notamment la loi de 2002-2 dans son article L311-3 réaffirme la place des usagers ou de ses représentants afin qu’ils deviennent réellement acteurs de leurs situations, en faisant évoluer leurs statuts et leur place au sein de l’institution à travers un certain nombre d’outils et d’instances. Il s’agit dans l’esprit du législateur et dans celui des professionnels de donner tout son sens à une notion « d’usager acteur » en visant son adhésion aux propositions, à le rendre lui-même force de proposition, de manière à ce que l’institution et les parents des enfants accueillis progressent dans le même sens, d’un objectif concerté de l’intérêt de l’adolescent.

 

En effet, la loi associe les usagers au fonctionnement des établissements sociaux et médico-sociaux via différents outils désormais imposés à ces établissements, dont la mise en place d’un CVS.

 

Telle instauration d’un CVS est une des actions que je préconise, en tant que cadre, pour parvenir à un meilleur respect des droits fondamentaux des résidents (de leurs représentants plus concrètement), notamment le droit d’expression et de la participation à la prise de décisions les concernant.

 

Le CVS est légalement défini comme : « un lieu d’échange et d’expression sur toutes les questions intéressant le fonctionnement de l’établissement dans lequel est accueilli l’usager. Il est également un lieu d’écoute très important, ayant notamment pour vocation de favoriser la participation des usagers. Il convient aussi de souligner que le conseil est une instance collégiale qui doit donc impérativement fonctionner de manière démocratique. »[13]

 

                                                b- Le moyen : le Livret d’accueil : Elaborer un Livret d’accueil accessible aux niveaux des parents

Dans un premier temps, Il est primordial d’étudier tous les écrits à destination des parents et de réfléchir à leurs améliorations, en associant  les équipes vers une démarche de communication en élaborant de nouveaux outils utilisables par les usagers et leurs familles.

 

Cette  mise à plat et refonte concerneraient plus  particulièrement le  livret d’accueil, le règlement de fonctionnement  et  le PPI. Il s’agirait de simplifier la syntaxe, de réviser le vocabulaire en privilégiant l’emploi de mots accessibles au plus grand nombre et particulièrement aux parents ayant une non maîtrise du français de manière à optimiser la compréhension. Ces différents écrits, à partir d’une meilleure compréhension auront pour objectif de stimuler la motivation à  participer. Cette modification écrite langagière pourrait être utilement complétée en intégrant des pictogrammes permettant de traduire le message autant que possible (traduction par des dessins, représentation graphique ou imagée pertinente). Pour exemple, au niveau de la rubrique remarque sur le PPI.

 

                                2 – Deuxième action : Une professionnalisation des professionnels de l’établissement dans la prise en charge des jeunes

 

                                                a- Mise en place d’une Norme de référence acceptée par tous : le Projet d’Etablissement

Le projet d’établissement est le document de référence qui fixe les lignes directrices de la politique de fonctionnement de l’IME. Il sert de base de travail pour tous les acteurs et intervenants dans le cadre de l’exercice des missions assignées à l’IME, et toutes les actions de chacun doivent s’y référer obligatoirement. Aussi, sont contenus dans le projet d’établissement : la politique de fonctionnement générale de l’établissement (les principales orientations, les nouveaux programmes) / le projet d’orientation stratégique de l’IME. Cela démontre que le projet d’établissement est un outil à fois indispensable et stratégique pour l’IME, il ne peut être détaché de ladite l’IME.

 

La mise en place de ce projet d’établissement devra prendre en compte les nombreuses évolutions de la prise en compte de la bientraitance qui vont de pair avec l’amélioration de la prise en charge des résidents en matière de confort et de sécurité alliée à une amélioration des conditions de travail et des organisations pour le personnel.

 

Et dans le cadre de leurs actions, ce Projet d’Etablissement (PE) servira de norme de référence et de document de base pour les professionnels de l’IME, ces derniers doivent être formés conformément aux exigences et aux orientations exigées par le PE.

 

                                                b- Formation et accompagnement des personnels dans la prise en charge des jeunes

Le plan de formation et d’accompagnement qui doit être mis en place doit favoriser le « self-confiance » de chaque membre des équipes d’intervention au sein de l’Institution. En effet, il convient de rappeler que par accompagnement, on doit entendre : « Une fonction qui, dans une équipe pédagogique, consiste à suivre une personne et à cheminer avec lui durant une période plus ou moins brève afin d’échanger à propos de son action, d’y réfléchir ensemble et de l’évaluer”.[14].

 

Dans ce sens, les professionnels peuvent bénéficier d’actions de formation au cours de leur activité : ces derniers ne sauront convenablement accompagner que dans la mesure où ils l’ont été eux – même. Il est possible de pallier dans une large mesure au manque d’expérience par le biais d’actions de formation internes. Ces sessions auront pour objectif de diffuser au sein de l’équipe l’expérience et les outils d’analyse élaborés par des tiers. Elles peuvent porter explicitement sur le grand – âge, ou aborder des problématiques plus transversales. Il s’agit là de thématiques au sujet desquels le regard porté par l’ensemble de la société évolue en ce moment, et on peut raisonnablement prévoir que les attentes manifestées par les résidents vont évoluer également, d’où découle la nécessité de prévoir des interventions. Celles – ci pourront être par le plan de formation interne.

 

L’idée et le concept d’accompagnement ont pris une certaine ampleur ces dernières années et envahissent presque tous les domaines professionnels tels que la thérapeutique, le management, ou bien l’éducation. L’accompagnement est de nos jours la forme de formation la plus adéquate pour des professionnels voulant se perfectionner dans un domaine précis.

 

Les différentes méthodologies de l’accompagnement, dans le cadre de l’amélioration du savoir des professionnels de l’institution, sont nombreuses :

 

  • L’information :

L’accompagnateur, doit normalement avoir un niveau supérieur par rapport à son accompagné, afin qu’il puisse mener à bien sa mission d’accompagnement. Et c’est ainsi qu’il doit informer l’accompagné des spécificités de la profession et par ainsi des interventions, afin que ce dernier puisse s’améliorer.

 

  • Le conseil

L’accompagnateur qui sera chargé de l’accompagnement doit avoir un niveau hiérarchique supérieur à ses accompagnés, ce qui fait qu’il est doté de plus d’expériences et de savoir faire, ce qui le met en position favorable pour donner conseil à accompagner et partager ses expériences, afin que les éducateurs ainsi que les assistants sociaux puissent évoluer dans le bon sens et gérer mieux les nouvelles missions qui leur seront assignées, compte tenu des nouveaux enjeux de leur profession.

 

  • La rectification

La rectification constitue la correction des faux pas faits par l’accompagné, et se rapproche de la mission de conseil.

 

  • Le contrôle

L’accompagnateur partage ses expériences, émet des suggestions et oriente les actions de l’accompagné. Ce qui signifie qu’il aussi pour mission de contrôler aussi bien l’effectivité de l’application des suggestions par l’accompagné que l’évolution du niveau de l’accompagné. Dans la relation d’accompagnement, les deux protagonistes acceptent de « s’intervaloriser », dans la poursuite d’un objectif commun.

 

Ainsi, dans le processus d’accompagnement, il ne suffit pas d’apporter des analyses et expertises d’une situation donnée, car cela n’apporte à l’accompagné que des savoirs exogènes. L’accompagnement doit aussi favoriser les compétences endogènes des accompagnés en développant leur autonomie dans l’exercice de leur fonction, et en perfectionnant leurs acquis.

 

                                3 – Troisième action : Mise en place d’un système d’évaluation de la prise en compte des recommandations et des bonnes pratiques

Cette troisième action consiste plus précisément, en l’élaboration de représentations partagées, d’où puisse découler des normes de conduite au sein de l’établissement, a pour objectif d’améliorer la cohérence de l’accompagnement. Il ne s’agit pas d’encourager les professionnels à se comporter de façon identique et stéréotypée, mais de leur fournir des outils communs d’analyse[15] de l’accompagnement à la vie quotidienne, accompagnement qui constitue la principale prestation du Foyer. Deux types d’outils peuvent êtres mis en œuvre :

 

                                                a- Les grilles d’évaluation

Les grilles d’évaluations ou « référentiels de comportement » de l’usager, permettent de noter précisément les comportements produits par une personne. Ce type d’outil apporte de l’objectivité dans les observations. S’il permet l’élaboration d’une information « interne » de bonne qualité, il mène indirectement à questionner les pratiques et les attitudes des professionnels : c’est ce qui se produit lorsqu’un comportement n’est relevé que par un ou quelques professionnels, et non par l’ensemble.

 

On peut alors faire l’hypothèse que ce comportement est motivé par l’attitude de ces professionnels au cours de l’accompagnement.

 

L’outil d’évaluation le plus connu est le R.O.C.S., Référentiel d’Observation des Compétence Sociales, particulièrement adapté au recueil d’information préalable à l’établissement du Projet Personnalisé.

 

Mais il en existe d’autres : la grille nationale A.G.G.I.R. (Autonomie, gérontologie, groupe iso-ressources) est dédiée à l’évaluation du degré de dépendance, selon 17 critères.

 

Ces référentiels doivent être choisis en fonction des caractéristiques de la population accueillie. Ils peuvent être adaptés finement à l’établissement (en reformulant certains critères, en en retranchant d’autres, etc.).

 

L’appropriation de ces référentiels par l’équipe pluridisciplinaire est indispensable, mais ils ne doivent être mis en œuvre qu’en fonctions d’objectifs bien déterminés (l’élaboration de synthèse en est le meilleur exemple), sous peine d’entraîner une dépersonnalisation de l’accompagnement.

 

                                                b- L’analyse des pratiques

L’analyse des pratiques consiste à réunir les professionnels en présence d’un animateur (dans la plupart des cas, un psychologue extérieur à l’institution), dans le but de communiquer entre pairs les difficultés rencontrées au quotidien, et la façon dont elles ont été surmontées.

 

Bien conduite, l’analyse suscite, outre une transmission de l’expérience, l’émergence de représentations partagées. Transmission de l’expérience après analyse et représentation partagées permettent à l’équipe d’adapter finement son accompagnement au quotidien en fonction des caractéristiques évolutives des résidents, tout en prenant en compte celles des membres de l’équipe.

            B – Objectifs de la mise en œuvre du Projet

 

Il convient de préciser que les deux principaux objectifs de la réalisation de ces actions sont les suivants :

 

-Une meilleure prise en charge des usagers :

Pour les usagers, l’évolution dans un cadre adapté à leurs besoins est une étape qui pourrait faire aboutir le processus de prise en charge. Les usagers sont plus motivés à évoluer au sein de l’établissement. Les lieux d’accueil et d’hébergement des usagers de l’établissement doivent répondre aux normes légalement exigées, pour attirer les usagers et pour contribuer à la qualité de leur prise en charge.

 

Du côté des personnels, il est aussi constaté que leurs actions seules ne fera pas aboutir efficacement la qualité de leurs prises en charge, ils ont souvent besoin d’être appuyés, et cela par des intervenants extérieurs (qui correspondent par exemple aux soins de nursing). Les intervenants extérieurs sont ainsi un soutien non négligeable aux actions des personnels.

 

-Une mise en conformité de l’exploitation de l’établissement aux dispositions légales

 

            C – Rôle du chef de service dans la mise en place et le suivi du projet

 

                                1 – Les fonctions principales du Cadre

Au sein d’un établissement médico-social, le Chef de services (ou l’Adjoint de direction) représente un « cadre-manager », membre d’une équipe de direction, chargé aux côtés de la direction de mettre en œuvre la politique de l’employeur et la mission confiée à l’établissement.

 

Il gère son service ou sa branche en étroite collaboration avec la direction et les autres managers, participe aux diverses réunions, débats, travaux nécessités par l’application du projet d’établissement.

 

Il rend compte régulièrement à la direction, selon des modalités définies, de l’accomplissement de ses tâches, de l’atteinte de ses objectifs et fait part de ses observations et propositions.

 

Par-delà les responsabilités afférentes à sa position de cadre en matière d’intérêt général, de sécurité et de protection physique et morale des personnes accueillies et des personnels travaillant dans l’établissement, il est chargé plus spécialement d’organiser  le fonctionnement du service. Un fonctionnement lié par la reconnaissance des droits et libertés des usagers passe par la promotion des droits de la personne. « L’exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute personne prise en charge par les établissement et services sociaux » La loi décline donc 7 catégories des droits  qui sont  garantis  7 outils, associés avec un certain nombre des dispositifs et procédures

 

                                2 – Les difficultés probables dans la réalisation du Projet

 

Les contraintes budgétaires :

Les contraintes budgétaires sont souvent une première source de blocage pour les Institutions voulant évoluer de nos jours. Les idées ne manquent souvent pas, mais les ressources ne s’avèrent souvent pas suffisants pour permettre le développement et la réalisation même de ces projets.

 

Les risques de résistance au changement :

En effet, la mise en place d’un nouveau projet entraine souvent une réforme dans le système d’organisation au sein de l’IME. Pourtant, il est constaté que les personnels de l’IME ne sont pas tous « motivés » à effectuer de tels changements, d’autres sont réticents, d’autres se révoltent, autant de signes de résistance au changement voulu par certaines personnes de l’IME.

 

Le changement signifie un passage d’une étape à une autre, ce qui implique une idée d’ « incertitude » sur l’avenir, et c’est la principale raison pour laquelle certains personnels dans une IME, ne voulant pas s’aventurer dans des visions inconnues, optent naturellement pour la résistance au changement. Les causes peuvent être individuelles que collectives et se manifestent sous diverses formes : l’inertie, la révolte. Les principes de la bonne gouvernance sont les meilleurs moyens à adopter afin d’éviter les différentes résistances à un changement qui doit nécessairement être mis en place. Le schéma ci-dessous montre que l’atterrissage à l’engagement peut être facile comme difficile, selon la réaction des professionnels de l’IME, mais il reste toutefois une vision possible pour les leaders du changement qui doivent savoir motiver leurs équipes.

 

Aussi, dans cette optique, le cadre, c’est-à-dire le chef de service titulaire du Projet, peut juger si des formations, des réunions de renforcement de compétences sont nécessaires, pour l’intégration du nouveau système organisationnel auprès de tous les membres de l’équipe au sein de l’IME.

 

                3 – Rôles du chef de service dans la mise en place et le suivi du projet compte tenu des difficultés

La personne cadre dans la mise en place des orientations stratégiques du Projet

En effet, le Projet d’établissement contient les objectifs, les visions communes de chacun des membres de l’équipe au sein de l’IME. Le cadre a comme mission la détermination de ces objectifs compte tenu des spécificités des missions de chacun, et des résultats attendus de lui.

 

Les objectifs sont en effet la clé de voute de la réussite d’une organisation, puisque c’est par la définition de ces objectifs que la vision commune sera instaurée, et que les tâches de chaque professionnel, compte tenu de chaque objectif et sous objectif, seront clairement déterminées. Et l’atteinte de ces objectifs, notamment la réalisation des projets prédéfinis, est le garant de la performance de l’institution, conformément à l’adage : « Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre ».

 

Et dans cette perspective, le cadre doit :

Faire le point sur le concept de l’objectif

 

Formuler l’objectif

 

Spécifier l’objectif

 

Déterminer les étapes à suivre pour aboutir à l’objectif

 

Mettre en place un cadre de suivi de l’objectif

 

Sachant que l’objectif dont il est question est : le but final à atteindre. Il peut être divisé en deux catégories :

 

-Les objectifs généraux communs : qui sont partagés par tous les professionnels sans exception dans l’entreprise. C’est une sorte de vision commune.

-Les objectifs spéciaux individuels : qui sont les objectifs de service, ou même personnels à chaque collaborateur. Ces objectifs spéciaux ne doivent toutefois être en contradiction avec les objectifs généraux.

 

Sachant que les objectifs qui seront déterminés doivent revêtir le caractère  clair et précis, et pour cela, ils doivent inévitablement être :

 

-Pertinents : en accord avec les visions globales de l’institution et de ses partenaires, en rapport avec l’environnement dans lequel évolue l’ enfant accueilli.

-Mesurables : ce qui signifie que les objectifs doivent être effectivement réalisables, et que leur réalisation peut être contrôlée.

-Datés : les objectifs doivent spécifier leurs échéances de réalisation (annuelles dans la plupart des cas)

-Acceptés : ce qui signifie que la mise en place des objectifs a été jugée utile et pertinente pour tous les salariés, qui connaissent ainsi les enjeux de la réalisation de ces objectifs.

 

Ce qui fait que certes, la personne cadre (en l’occurrence le futur chef de service) a un rôle important à jouer dans la réalisation des projets mis en place, mais elle doit toutefois le faire en collaboration avec tous les professionnels de l’établissement.

 

Une fois ces visions et ces objectifs clairement déterminés, la personne a ensuite la charge d’instaurer un système de suivi de l’application effective de ces objectifs par chacun des collaborateurs.

La personne cadre dans l’instauration d’un système de suivi de l’application effective des objectifs du Projet : l’évaluation en tant qu’indicateur de satisfaction des cadres et chefs de services initiateurs des projets

 

En effet, l’évaluation peut être définie comme une activité qui présente comme but la mesure ou le jugement de valeur relative de la contribution d’une personne à l’organisation au sein de laquelle elle est amenée à exercer ses fonctions et compétences, et dans laquelle elle est appelée à être efficace.

 

De par cette évaluation, on peut constater que le collaborateur est efficace ou efficient dans l’exercice de ses fonctions. Est efficace le collaborateur qui atteint les objectifs de travail et qui répond à toutes les exigences du travail, mais est plus qu’efficace, donc efficient, le collaborateur qui dépasse ces objectifs et qui fait mieux que les autres dans le processus de production.

 

Ainsi, la théorie fait ressortir que la performance est la combinaison de cette efficacité à l’efficience. L’organisation est performante si ses acteurs sont à la fois efficaces et efficients.

 

Aussi, la mise en place d’un système d’évaluation permettra aux responsables du Projet d’effectuer un suivi de l’application effective des termes du projet par les différents acteurs.

 

            D – Réflexion : Quels sont les comportements attendus des collaborateurs dans la mise en œuvre de ce Projet ?

Certes, les cadres jouent un rôle non négligeable en tant que leader dans la mise en place du nouveau projet, mais, comme ce dernier est destiné à être un outil à l’usage de tous les professionnels du centre médico-social, il est important que les salariés et les usagers apportent leurs parts de briques dans la mise en œuvre effective de cet outil de travail. Ces apports sont divers :

 

-La capacité à communiquer : chaque salarié et usager doit être en mesure de faire le point sur son activité, de gérer son projet professionnel, de reconnaitre et de pouvoir exposer ses difficultés professionnelles et éventuellement personnels qui auraient des incidences sur le plan professionnel.

 

-Le respect des décisions et objectifs préalablement discutés doit aussi être garanti par tous les participants à la mise en œuvre du Projet.

 

 

 

III – Evaluation du projet

La mise en œuvre de ce projet constitue une réelle révolution pour l’établissement et est bénéfique à plusieurs égards du fait des multiples avantages qui peuvent découler de la mise en œuvre effective du Projet.

 

                        A – Amélioration de la communication entre les équipes et instauration d’une vision commune : la bientraitance des résidents

La mise en œuvre de ce projet constitue une réelle révolution pour l’établissement car désormais les équipes fonctionneront selon des principes communs et selon les normes de solidarité. Il y aura essentiellement une redéfinition des objectifs de chacun et par ainsi une réelle réorganisation des plannings, mais cela va certainement dans le sens de l’efficacité de la prise en charge au sein de l’IME.

 

Les professionnels auront l’impression de contribuer ensemble pour la réalisation d’une vision commune, cela favoriserait la coopération et améliorerait la considération de l’importance de l’esprit d’équipe. La présence et les rôles de chacun seront désormais revalorisés.

 

La mise en œuvre de ces différentes actions du projet principal permettra de redynamiser l’équipe autour de ce projet pour fédérer l’ensemble de l’équipe sur des valeurs professionnelles communes. Cela permettra à chacun de : connaître les différentes entité professionnelles, de construire et de partager collectivement le sens de ses missions : c’est dans cette dynamique que la confiance peut s’instaurer, de même que l’envie de s’impliquer pour un but commun, reconnu et respecté ce travail de réflexion va produire « une énergie de production et d’énergie » comme le décrit Jean Marie Aubry[16] consultant en développement organisationnel.

 

                        B – L’accompagnement : un moyen de perfectionnement des compétences des membres de l’équipe en termes de prise en charge

La réalisation de ce projet contribuera certainement au perfectionnement des compétences de tout le personnel du FAM. Ce qui signifie que grâce à la relation d’accompagnement, l’accompagné doit voir ses compétences évoluer, ses difficultés résolues. Il doit ainsi se trouver motivé et plus compétent à l’issue de la relation d’accompagnement dont il est le principal bénéficiaire.

 

La réalisation des différents plans d’accompagnement est déjà aussi une première forme d’initiation au partage et à l’échange. En effet, la relation d’accompagnement met en avant deux compétences hiérarchiques, et l’initiative est prise par la personne plus compétente que l’autre et qui est censée l’accompagner via des conseils, des directives, des orientations… Ainsi, la relation est surtout basée sur un partage d’expériences dans le domaine de la prise en charge de jeunes en difficultés.

 

                        C – L’accompagnement et la mise en place d’un espace d’échange et de partage : instruments de motivation des personnels dans l’exercice de leurs missions

Dans le cadre de l’accompagnement, la disposition de compétences et connaissances conformes aux évolutions des besoins de l’établissement suscite plus de motivations chez les personnels à vouloir poursuivre les objectifs de l’Etablissement, par de plus amples connaissances du métier, et par une familiarisation avec les astuces pratiques de gestion du métier.

 

D’un autre côté, la mise en place de telle communication stratégique:

-Favorise la coopération des personnels : via la transmission des informations utiles en temps réel, l’harmonisation des actions de chaque collaborateur

-Favorise les échanges

-Permet d’instaurer une relation de confiance entre les professionnels.

 

En effet, les espaces d’échanges constituent une source de réflexion et d’intérêt pour le chef de service. En tant que future cadre intermédiaire, concrètement, il me parait important de les prendre en compte et de m’y inscrire de temps à autres.

 

Cela garantit une certaine proximité entre les équipes du terrain, une proximité qui peut être nécessaire pour une meilleure compréhension du climat institutionnel. Tout au long de ce travail d’élaboration de projet j’ai pris soin de m’appuyer sur un management de type situationnel permettant de m’adapter, cela signifie d’alterner mes comportements en fonction de l’objet de la situation : Ex : être directive sur la méthodologie, mais déléguative sur la production d’idées en apportant un cadre structurant a l’équipe pour lui permettre de s’y référer. Autant de comportements qui mettent en avant des stratégies de communication bien définies.

 

La réalité de l’exercice professionnel du chef de service l’amène à travailler avec une certaine proximité de l’équipe éducative grâce à une écoute attentive et active, proche des préoccupations des professionnels en lien avec les missions de service et sa hiérarchie.

 

 

 

CONCLUSION

Ce stage ainsi que mon expérience professionnelle et ma formation viennent étayer les propos de Patrick Lefèvre qui dit : « Qu’être responsable d’un service rejoint à occuper un statut et une position sociale qui aurait fonction entre autre de promouvoir tout ce qui peut permette la valorisation du projet de service, le développement des prestations, leur qualité, tout autant que l’optimisation des compétences humaines et le développement de la technicité des équipes. Il est celui qui recentre le débat capable d’apprécier la globalité d’une situation. Il est là pour mobiliser et apporter une culture commune qui s’élabore, s’entretient et se dynamise au quotidien »

 

La mise en place du Projet qui a été proposé sera synonyme de changement au sein de l’organisation, du fait que c’est un procédé nouveau pour tous les collaborateurs. Ce qui signifie que sa mise en œuvre exige inévitablement la participation active de l’ensemble des parties prenantes et une appropriation collective de la démarche.

 

Toutefois, telle participation effective ne sera possible dans les cas suivants. Premièrement, en cas de non compréhension des objectifs de la mise en place du Projet par les collaborateurs, en effet, la mission du cadre ne réside pas uniquement dans la mise en place du projet, mais l’explication de la raison d’être et de l’utilité même du projet, pour que tous les collaborateurs adhèrent à la vision commune.

 

Deuxièmement, le défaut d’accompagnement de tous les acteurs dans la mise en œuvre du système pourrait aussi être une source de blocage. La mise en place d’un système de fonctionnement ou d’un nouveau projet au sein d’une organisation ne s’arrête pas uniquement au niveau de sa mise en place, encore faut-il que les diverses personnes qui seront impliquées dans sa mise en œuvre soient pleinement compétentes pour le mettre en œuvre. Aussi, la mise en place de cette réforme est assez complexe.

 

Quelques dernières préconisations sont à soulever afin que la mise en place effective d’une continuité de service au sein d’une IME soit réussie :

 

-Expliquer à tous les collaborateurs la nécessité de la réforme : une fois convaincus de sa nécessité, ces collaborateurs déploieront les efforts nécessaires pour favoriser la mise en place du projet. Cette explication peut se faire durant des réunions d’information.

 

-Intégrer les acteurs au projet : organiser des séances de formations pour les acteurs, afin qu’ils puissent maitriser tous les termes du Projet.

 

-Former la personne cadre pour qu’elle dispose des compétences et du professionnalisme requis pour la conduite stratégique d’un Projet de telle sorte.

 

Selon Roger Muchielli, « Une équipe, ça se construit, l’esprit d’équipe ça se cultive. […] Il faut se doter des moyens appropriés pour faire d’un groupe, une équipe orientée vers la réalisation d’un but commun et pour maintenir vivante l’équipe ainsi constituée. ».

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

Textes de référence :

  • Déclaration universelle des droits de l’Homme, ONU, 1948
  • Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales, 1953, amendée en juin 1940
  • Loi 2002-2 du 2 janvier 2002  rénovant l’action sociale et médico-sociale
  • Loi 2005 -102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

 

Consultations internet :

  • Agence Régionale pour la Santé : « www.ars.sante.fr »
  • Agence Nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico sociaux (ANESM), la bientraitance : définition et repères pour la mise en œuvre. Recommandation de bonnes pratiques, août 2008.
  • Haute autorités de santé (HAS) – la maltraitance « ordinaire » dans les établissements de santé -2009
  • Ministère des affaires sociales et de la santé « www.social-sante.gouv.fr »
  • Rapport ministériel « promouvoir la bientraitance dans les établissements de santé » de janvier 2011
  • SOLRES 92
  • Le livre Blanc de l’UNAPEI -2000

 

Ouvrages :

 

  • Thierry CHAVEL « La conduite humaine du changement »mars 2002  éditions

 

  • Dynamique des groupes, Jean Marie Aubry, Editions De L’Homme, 1994

 

  • Zucman E., 2011, Auprès de la personne handicapée, une éthique de la relation partagée, Eres

 

  • Gabbaï, P., 1998, La démence sénile chez les personnes déficientes intellectuelles, CREAHI Champagne Ardenne et Fondation de France.

 

  • Aubret J., Gilbert P. (2003). Valorisation et validation de l’expérience professionnelle, Paris : Dunod.

 

[1] Romain LIBERMAN, Handicaps et maladies mentales, Que sais-je ?, PUF, 2003

[2]              Loi 2002-2 du 02 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale

[3]              2008 : premier plan du programme de travail de l’ANESM

[4] Trois dimensions définies par l’OMS ou Organisation Mondiale de la Santé, disponible sur le site : http://www.gereso.com

 

[5] Fiche n° 6 sur la déficience intellectuelle rédigée et éditée par l’AWIPH en collaboration avec l’AFrAHM.

[6] On nomme handicap la limitation des possibilités d’interaction d’un individu causée par une déficience qui provoque une incapacité, permanente ou présumée définitive et qui elle même mène à un handicap moral, intellectuel, social ou (et) physique. Le terme exprime une déficience vis-à-vis d’un environnement, que ce soit en termes d’accessibilité, d’expression, de compréhension ou d’appréhension.

[7] Le handicap mental est différent du handicap psychique. Le handicap psychique est, quant à lui, la conséquence d’une maladie mentale. Comme le définit l’Unafam, la personne malade mentale est un individu « qui souffre de troubles d’origines diverses qui entachent son mode de comportement d’une façon momentanée ou durable et inégalement grave ». Le handicap psychique n’affecte pas directement les capacités intellectuelles mais plutôt leur mise en œuvre. Il est toujours associé à des soins et ses manifestations sont variables dans le temps.

 

[8] Dans le domaine de la santé, « L’éducation du patient comprend un ensemble d’activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage et d’aide psychologique et sociale, concernant […] les comportements de santé […] destinées à aider le patient (et sa famille) à comprendre la maladie et les traitements, collaborer aux soins, prendre en charge son état de santé et favoriser un retour aux activités normales. » Deccache, A. et Lavendhomme, E., Information et Education du Patient : des fondements aux méthodes, De Boeck Université, Bruxelles, 1989, p.45.

 

 

[9] « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant« .

 

[10] ANESM Agence Nationale de  l’Evaluation et de la qualité des Etablissements et services Sociaux et Médicosociaux. « Les attentes de la personne et le projet individualisé »

 

[11] Extrait loi 2002-2 -Droit des usagers- Code de l’Action Sociale et des Familles, art L.311-3

[12] Extrait loi 2002-2 –Droit des usagers -Code de l’Action Sociale et des Familles, art L.311-3

 

 

[13] Définition disponible sur le site : http://www.kerspi.com/?page_id=225

 

[14] Dictionnaire de la Formation et du Développement Personnel (1996, éd. ESF)

[15] Une grille d’évaluation du résident inspirée de l’outil « ROCS » est en cours d’élaboration au foyer, voir annexe II.

[16] Dynamique des groupes, Jean Marie Aubry, Editions De L’Homme, 1994, page.91.

 

Nombre de pages du document intégral:45

24.90

Retour en haut