En quoi l’implantation des entreprises françaises aux États-Unis est-elle compliquée ?
KEDGE Business School
MS Programme grande Ecole
Promotion 2015
Mémoire de recherche Appliquée
« En quoi l’implantation des entreprises françaises aux États-Unis est-elle compliquée ? »
Morvan Carrier
Sous la direction de M. Hervé Remaud
Les opinions exprimées dans ce mémoire sont celles de l’auteur et ne sauraient en aucun cas engager KEDGE Business School et le Programme Grande Ecole, ni le directeur de mémoire.
SOMMAIRE
Partie I : Les enjeux de l’internationalisation pour les entreprises françaises. 7
I- L’internationalisation : pourquoi et pour quels types d’entreprises ?. 8
A- Avantages et inconvénients de l’internationalisation. 8
B- Les étapes du développement international 11
C- Les principales raisons de l’internationalisation. 13
D- Les obstacles internes par rapport à l’internationalisation. 16
E- Internationalisation pour quels types d’entreprises ?. 17
II- Pourquoi s’internationaliser aux USA ?. 18
III- Les modèles d’internationalisation. 19
Partie II : Opportunités d’internationalisation aux Etats-Unis. 23
I- Entreprendre aux États-Unis. 24
A- Analyse Pestel de l’environnement d’affaires aux États-Unis. 24
B- Les éléments à prendre en compte. 28
A- Les intérêts pour les entreprises françaises ?. 32
B- Ce qui fait des États-Unis un El Dorado. 37
III- Les obstacles au niveau de l’implantation. 41
B- Différences culturelles. 43
C- Nécessité d’adapter sa stratégie. 44
Partie III : Est-il possible de DÉPASSER ces obstacles et profiter des OPPORTUNITÉS ?. 46
I- Méthodologie et hypothèses. 46
II- Présentation et discussion des résultats. 48
B- Synthèse des avantages et des éléments à prendre en compte. 60
C- Conseils pour réussir l’implantation aux États-Unis. 62
INTRODUCTION
Au cours des dernières décennies, la sphère économique mondiale a renforcé la concurrence internationale touchant toutes les entreprises disposant d’un profil d’exportation ainsi que les entreprises ciblant uniquement le marché national. Les échanges internationaux ont depuis longtemps connue une croissance considérable liée en grande partie par l’ouverture des économies les unes aux autres. Depuis plusieurs années, l’internationalisation a commencé à prendre différentes formes à travers l’essor des grandes firmes multinationales. Pour les entreprises nationales, particulièrement les PME, elle se présente à la fois comme une importante opportunité de développement et une grande difficulté. Comparé au commerce intérieur, le commerce international est une opération complexe. Cette complexité est constatée au niveau même de la structure des contrats internationaux et au niveau de la conformité commerciale.
Ainsi pour ce mémoire de recherche appliquée j’ai choisi de travailler sur les difficultés liées aux stratégies de développement commercial vers les États-Unis pour les entreprises françaises. Lors des 6 mois que j’ai passé aux États-Unis à l’université de Pittsburgh, j’ai pu réaliser l’étendue des différences culturelles et économiques entre nos deux pays. J’ai ainsi compris les challenges auxquels les entreprises doivent faire face si elles veulent s’internationaliser. J’ai aussi été frappé par les opportunités d’affaires qu’il pourrait y avoir pour des entreprises françaises et me suis demandé pourquoi il n’y en a pas plus qui tente l’aventure.
C’est lors de deux stages effectués dans de grandes entreprises françaises qui cherchent à se développer aux États-Unis (AccorHotels et Alten) que j’ai commencé à aiguiser ma curiosité sur ce thème. Ensuite mon séjour à Pittsburgh a confirmé mon désir de comprendre les tenants et aboutissants de ce paradigme d’autant que j’aimerai un jour participer au développement économique d’une structure française dans ce pays.
Je souhaite d’une part faire un état des lieux précis des barrières économiques, légales et sociales auxquelles sont confrontées les entreprises françaises qui veulent se développer aux États-Unis et d’autre part mettre en lumière les lois qui entrent en vigueur dans cette optique de développement transatlantique. J’essaierai d’expliquer les différences culturelles entre les deux pays, la manière dont elles impactent les habitudes des consommateurs et donc, dans quelle mesure les entreprises françaises doivent les prendre en compte pour leur stratégie marketing.
Mon but est de vulgariser certains de ces thèmes complexes afin qu’à la suite de la lecture de ce mémoire le lecteur quel qu’il soit ait une idée des enjeux liés au développement économique d’une entreprise aux États-Unis et de ce dont il a besoin pour réussir son rêve américain.
Par ailleurs je souhaite discuter les notions relatives à l’internationalisation du fait de son importance grandissante dans le monde d’aujourd’hui. En effet au cours des dernières décennies, la sphère économique mondiale a renforcé la concurrence internationale touchant toutes les entreprises disposant un profil d’exportation ou ciblant uniquement le marché national.
Ce travail a ainsi comme objectif de trouver les facteurs qui pourraient favoriser l’implantation des entreprises françaises aux États-Unis, particulièrement les PME telles que les Start-ups. Il tente également de mettre en évidence les éléments qui doivent être pris en compte afin d’assurer la réussite quant à leur implantation de ces types d’entreprises sur le sol américain. La problématique choisie est la suivante : en quoi l’implantation des entreprises françaises sur le marché américain est-elle compliquée ?
Afin d’apporter des réponses pertinentes à cette problématique, ce travail sera divisé en trois grandes parties. La première partie est destinée à donner plus d’éclaircissement sur les enjeux d’internationalisation pour les entreprises françaises sur le marché américain. La seconde partie quant à elle se focalise sur les opportunités d’internationalisation aux États-Unis en mettant en évidence les intérêts des entreprises à s’y implanter ainsi que les obstacles qui peuvent se présenter. Enfin, la troisième et dernière étape consiste en une analyse empirique dans laquelle seront étudiées les opinions de professionnels et d’entreprises qui opèrent dans le domaine de l’investissement étranger.
Partie I : Les enjeux de l’internationalisation pour les entreprises françaises
La forte augmentation des échanges de biens, et à un moindre degré de services, constitue sans aucun doute l’un des plus grands bouleversements qui ont marqué l’économie mondiale durant ces dernières années.
L’internationalisation se présente comme un phénomène macroéconomique particulièrement visible qu’on peut imaginer partout et qui s’impose à tous. Les données économiques relatant les échanges internationaux renvoient souvent à une image nuancée de la réalité et la proportion d’entreprises directement engagées dans une relation internationale est très fortement minoritaire. Toutefois, même si le concept de mondialisation constitue un phénomène macroéconomique majeur, et même si les questions de compétitivité économique sont majoritairement à aborder entre nations par les décideurs politiques et les économistes, ce ne sont pas forcément les pays qui commercent entre eux, mais surtout les entreprises.
Quelles sont les principales raisons et motivations des entreprises à s’internationaliser ? Existe-t-il un cheminement progressif destiné à permettre aux entreprises de passer d’une orientation et de structure régionale ou nationale vers une orientation et structure concrètement internationale, voire même multinationale ? Quels sont les principaux déclencheurs qui poussent les entreprises à vouloir passer d’un stade d’internationalisation à l’autre. Afin de donner des réponses concrètes à ces questions, il convient tout d’abord de commencer par comprendre les différents enjeux de l’internationalisation pour les entreprises pour ensuite comprendre les différentes opportunités d’internationalisation aux États-Unis, notamment pour les start-ups.
I- L’internationalisation : pourquoi et pour quels types d’entreprises ?
Avant d’entrer dans les détails du concept d’internationalisation, il est important de commencer par sa définition.
A- Avantages et inconvénients de l’internationalisation
Avant d’entrer dans les détails des avantages de l’internationalisation, une petite définition se montre nécessaire. L’internationalisation peut être définie comme le processus à travers lequel une entreprise investit à l’étranger. L’internationalisation des activités économiques peut également se définir comme l’extension des entreprises hors des frontières de leurs pays d’origine.
Elle peut se traduire ainsi comme une stratégie destinée à augmenter les parts de marché tout en permettant de répartir les risques entre plusieurs pays dans lesquels il y a d’autres types de conjoncture et où le cycle de vie des produits ou des services est décalé.
L’objectif principal de l’internationalisation est de générer des profits tout en ayant la possibilité d’élargir le marché. L’augmentation du profit réalisé par les entreprises lors de ce processus se base généralement sur quelques aspects bien précis, notamment des salaires moins élevés avec des compétences de la main d’œuvre plus élevées, etc. Ces aspects contrastent avec les règlementations strictes et la concurrence agressive qui est souvent présente sur le marché américain. En effet, bien que présentant de nombreux avantages, l’internationalisation s’accompagne également de quelques inconvénients comme nous pouvons voir dans le tableau présenté ci-après.
Tableau 1 : Avantages et inconvénients de l’internationalisation
Avantages | Inconvénients |
– Nouveaux clients donc élargissement du marché. | – Inexistence de références internationales professionnelles et personnelles dans l’équipe |
– Une croissance qui se poursuit. | – Pratique limitée au niveau des langues, ouverture culturelle insuffisante, « distance psychique ». |
– Échappatoire aux différentes limites du marché local : saturation du marché, règlementation au détriment de la croissance, etc. | – Familiarité pouvant être limitée avec les nouveaux outils de communication distante. |
– Opportunité de contourner les mesures protectionnistes telles que les barrières fiscales, les normes et autres règlementations. | – Importante aversion pour l’incertitude. |
– Optimisation de la localisation (coûts de main d’ouvre ou productivité, fiscalité, accès aux matières premières, etc.) | – Crainte de dispersion de compétences techniques ou commerciales rares. |
– Répartition des risques. | – Crainte de fragilisation financière dans le cadre d’un environnement d’affaires peu familier. |
– Possibilité de bénéficier d’éventuelles incitations fiscales. | |
– Réseau relationnel étendu hors frontières (partenaires, associés, correspondants, informateurs). | |
– Expérience internationale du créateur/des responsables. | |
– Appartenance à une communauté d’affaires ouverte dans le pays d’origine et dans les pays cibles, existants et potentiels. | |
– Incorporation de la dimension internationale dans les structures d’accompagnement (chambres de commerce). |
Source : Données soutirées dans « Stratégie d’internationalisation », Lemaire J.P, Dunod (2013)
Figure 1 : Performances des sociétés françaises dans l’industrie manufacturière selon leur degré d’internationalisation et leur taille, en 2009
Source : Alexandre Gazaniol « Internationalisation,performances des entrepriseset emploi » La fabrique de l’industrie, laboratoire d’idées
B- Les étapes du développement international
Avant de prendre en considération les différentes étapes de l’internationalisation, il est important que les entreprises commencent par identifier le ou les pays de destination à travers le processus ci-après :
Figure 2 : Démarche à l’international
Source : Alain Deppe « Marketing international : la démarche stratégique à l’internationale», Université de Picardie, 2004 p. 2
L’internationalisation des entreprises comporte généralement divers aspects. Elle se traduit comme un processus temporel, mais également dynamique ayant comme premier objectif l’introduction de l’entreprise sur des marchés étrangers éloignés et différents économiquement, juridiquement et culturellement de ceux du marché national de l’entreprise.
Une fois les étapes d’internationalisation déterminées, il faut que l’entreprise choisisse entre les différents modes d’entrée sur les marchés étrangers. Les modes d’entrée sont multiples et chacun est susceptible d’évoluer dans le temps, à savoir : l’exportation, l’investissement direct (relation société-mère-filiale) et les systèmes contractuels de transfert de savoir-faire comme la relation partenaire à partenaire. Les différents modes d’entrée sur un marché étranger sont présentés sur le schéma présenté ci-après dont les explications seront données dans le troisième chapitre de cette première partie.
Figure 3 : Les principaux modes d’entrée sur les marchés étrangers.
Source : Données soutirées dans : Mayrhofer Ulrike, «Management international », Edition Economica, Paris 2004.
Après avoir déterminé le type d’entrée au sein d’un marché étranger, l’entreprise doit déterminer sa stratégie de développement international. Lorsqu’une entreprise souhaite pénétrer un ou plusieurs marchés étrangers, elle doit impérativement prendre des décisions stratégiques et organisationnelles afin qu’elle puisse optimiser son développement international. Les décisions qu’elle sera menée à prendre déterminent la mise en œuvre de ses actions marketing. Pour cela, elle peut choisir entre trois stratégies principales[1] :
- Une stratégie de standardisation : cette stratégie se base sur l’hypothèse que les différents besoins des consommateurs, étrangers ou locaux, ont souvent tendance à s’homogénéiser. La stratégie se fonde ainsi sur l’existence de différents segments homogènes au niveau international permettant à l’entreprise de mettre en place une même politique marketing sur différents marchés géographiques.
- Une stratégie d’adaptation : appelée également local marketing, ce second type de stratégie se base sur les particularités des marchés locaux. Dans la mise en œuvre de cette stratégie, l’entreprise a comme objectif d’adapter sa politique marketing aux différentes spécificités de chaque marché.
- Une stratégie de standardisation adaptée : une stratégie considérée comme une voie intermédiaire s’établissant entre la standardisation et l’adaptation de la politique marketing. Cette stratégie a comme objet de standardiser les actions marketing dès que la possibilité se présente et d’adapter certains éléments de la politique marketing.
C- Les principales raisons de l’internationalisation
La mondialisation pousse plusieurs entreprises à devoir trouver des solutions face à l’accroissement de la concurrence qui commence de plus en plus à se développer sur le marché national. L’ouverture et la mondialisation des marchés encouragent les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, à se diriger vers le marché international.
Selon les études menées par l’ENSR en 2003, les principales raisons qui poussent les entreprises à s’internationaliser sont premièrement la recherche de marchés nouveaux qui sont plus étendus. Ensuite, c’est l’accès au savoir-faire et à la technologie ainsi que la recherche de coûts de production moins élevés que recherchent les entreprises par l’internationalisation.
Le graphique présenté ci-après donne plus de détails concernant les principales raisons de l’internationalisation.
Figure 4 : Les principales raisons de l’internationalisation selon Lemaire (2013)
Source : Enquête entreprises 2003 de l’ENR
Le fait d’avoir la possibilité d’accéder à de nouveaux marchés plus étendus semble être la première motivation d’internationalisation des entreprises surtout pour celles qui disposent de filiales à l’étranger. Même chose pour les entreprises qui se consacrent uniquement à des activités d’exportation tout en cherchant la possibilité d’accéder au savoir-faire et à la technologie ainsi qu’à un faible coût de production. Ces constats nous permettant déjà de constater que l’orientation vers l’étranger ne se traduit pas tout simplement par une étape consécutive destinée à l’importation, mais également par la mise en place de différents objectifs stratégiques se reflétant à travers différents types d’internationalisation.
À part ces différents, LEMAIRE J-P, dans son ouvrage « Stratégies d’internationalisation », fait également part de certains points qui poussent et attirent les entreprises à s’implanter à l’étranger (données issues d’enquêtes auprès de TPE et PME).
Tableau 2 : Les éléments intangibles de l’internationalisation
Source : LEMAIRE J-P. Stratégies d’internationalisation, DUNOD, Paris, 2013.
En plus de ces différents points, il est également possible de citer d’autres raisons qui motivent une entreprise à se développer vers des marchés étrangers. Il y a par exemple la concurrence, c’est-à-dire lorsque l’entreprise est en compétition avec d’autres entreprises sur le marché local. Cette concurrence englobe souvent des concepts qui poussent les entreprises à vouloir s’internationaliser tels que le prix engendré par les coûts des matières premières ou de la main d’ouvre. Il y a également l’efficacité de la technologie.
D- Les obstacles internes par rapport à l’internationalisation
Les entreprises qui entament pour la première fois une opération d’internationalisation rencontrent souvent des difficultés avant même de s’implanter dans le pays d’accueil. Parmi les plus grandes difficultés rencontrées, il y a par exemple :
- Le manque d’expérience internationale entraine un grand ralentissement au niveau de la pénétration du marché. Également, un état d’esprit et une expérience internationale des dirigeants des entreprises qui souhaitent s’internationaliser sont susceptibles de favoriser les activités internationales.
- L’acquisition de ressources internes qualifiées : la question d’acquérir suffisamment de personnels qualifiés pour assurer les activités transfrontalières constitue un problème assez difficile à résoudre et que le fait d’employer des personnels ayant les compétences appropriées est plus onéreux, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises. D’autant plus que le coût de la main-d’œuvre (notamment qualifiée) varie grandement suivant les pays. Parfois c’est un des avantages de l’internationalisation (diminution des coûts de production grâce à une main d’œuvre plus économique), mais cela peut aussi se retourner contre une entreprise issue d’un pays où la main d’œuvre est plus économique veut s’implanter durablement dans un pays à la main d’œuvre plus onéreuse.
- Coûts élevés du processus d’internationalisation : le processus d’internationalisation demande des fonds importants étant donné que les entreprises ont besoin de local, de recruter des employés et surtout de payer les différents frais gouvernementaux, douanières et de vise, etc.
- Prix des produits et services
- Caractéristiques ou qualité des produits qui peuvent ne pas correspondre aux normes internationales.
E- Internationalisation pour quels types d’entreprises ?
Vivant dans un contexte en pleine mutation et dans laquelle la concurrence est de plus en plus féroce, plus en plus d’entreprises souhaitent affronter un défi de taille : celui de dépasser leurs frontières nationales afin de découvrir de nouveaux marchés.
L’objectif principal de l’internationalisation des entreprises est les créations de profits et l’élargissement de marché. L’internationalisation est un processus destiné à tous les types d’entreprises qui souhaitent occuper un marché plus élargi et au niveau mondial, et cela quels que soient leur taille et leur secteur d’activités. Une étude menée par TextMaster révèle tous les types d’entreprises qui développent leurs activités au niveau mondial[2] :
- Les secteurs qui enregistrent la part de marché la plus importante au niveau international sont les entreprises de biens de consommation, les entreprises qui commercialisent des logiciels et des applications ainsi que les entreprises dans le domaine de la mode et du luxe,
- Les secteurs qui enregistrent la part la moins importante au niveau du commerce international sont les entreprises dans le domaine de l’art et des loisirs, les entreprises dans le domaine de l’automobile et du transport ainsi que les entreprises d’édition et de médias ;
- Les secteurs qui se développent le plus rapidement au niveau international sont les secteurs du voyage et du tourisme, les logiciels et applications, ainsi que les agences web et communications.
Toutefois, les petites et moyennes entreprises apparaissent de plus en plus comme des acteurs importants de la mondialisation. Ces types d’entreprises, grâce à leur taille, s’internationalisent plus rapidement.
Par ailleurs, selon une étude menée par le Baromètre CCI international, les entreprises qui sont présentes à l’international ont les mêmes caractéristiques que les autres entreprises en termes de taille et de secteur d’activités. La différence se trouve au niveau du simple choix de s’internationaliser ou pas. D’après la figure présentée ci-dessous, nous pouvons voir également que les entreprises avec plus de 50 salariés sont plus susceptibles de passer le cap vers l’étranger.
Figure 5 : Les types d’entreprises qui s’internationalisent
Source : Baromètre OpinionWay-CCI International– « Les PME/ETI françaises et l’internationalisation », Juin 2014
II- Pourquoi s’internationaliser aux USA ?
Pour de nombreux acteurs économiques, investir aux USA constitue à la fois une importante opportunité et un grand défi à relever. Grâce au dynamisme économique et à la taille importante du marché, les États-Unis font partie des plus importantes cibles des exportateurs. Ils constituent également la première puissance mondiale. En effet, ce pays représente 16 % du produit intérieur brut mondial. Grâce à cela, il se positionne à la septième position en termes d’indice de la Banque mondiale en ce qui concerne la facilité d’affaires. De plus, les États-Unis bénéficient d’une relation commerciale la plus importante au monde avec des consommateurs qui consomment davantage. Par exemple pour le Canada, 75% des exportations de marchandises sont en destination des États-Unis. Cela explique que le marché américain constitue une excellente occasion d’affaires avec des possibilités d’investissement identiques aux capacités canadiennes.
Par ailleurs, les États-Unis s’agissent du marché test le plus important pour les exportateurs étant donné que le pays est généralement ouvert à tous types de nouveaux produits et de technologies. Toutefois, il est important de noter que la segmentation du marché suit différentes lignes, dont les groupes ethniques, les groupes d’âge, et même les groupes religieux ou sociaux. Cette situation pousse les distributeurs à mettre en œuvre des stratégies d’adaptation.
Ainsi, les sources d’opportunités qui peuvent se présenter sur un important et dynamique marché comme celui des États-Unis peuvent être résumées par la figure présentée ci-après :
Figure 6 : Les sources d’opportunités qui peuvent se présenter sur le marché américain
Source : M&BD Consulting, « Management et Business Developpement : la stratégie internationale », mars 2015
III- Les modèles d’internationalisation
Chaque type de stratégie mise en œuvre par les entreprises présente des risques et un niveau d’investissement distinct. La première stratégie d’internationalisation d’une entreprise est l’exportation de produits à l’étranger. L’exportation donne aux entreprises la possibilité de vendre plus de produits et ainsi de réaliser de plus en plus de profit. La décision d’exporter des produits fait augmenter la taille du marché ainsi que le nombre de consommateurs potentiels.
- Les stratégies d’exportation :
La politique d’exportation est la première étape à définir dans le cadre d’un développement international des entreprises. Dans une stratégie d’exportation, les entreprises fabriquent au niveau national et exportent vers des marchés étrangers.
- Exportation directe : cela consiste à ce que les entreprises mettent en œuvre un service export pour vendre leurs produits ou pour les représenter à l’étranger dont il gère la gestion le processus tout entier sans faire appel à des intermédiaires étrangers. Cela peut s’effectuer avec ou sans force de vente sur place. L’exportation directe a comme avantage de ne nécessiter aucun investissement local tout en permettant d’éliminer le coût des intermédiaires. Toutefois, cette stratégie semble risquée étant donné que les entreprises qui décident de l’entamer n’ont pas forcément de bonne connaissance des modes de consommations ou des pratiques commerciales et règlementaires locales. Dans ce type d’exportation, l’entreprise est menée à nouer des relations commerciales soit avec des intermédiaires localisées au niveau du pays choisi, agent commercial ou importateur distributeur, soit directement avec les clients finaux. Dans ce dernier cas, les ventes se réalisent généralement par le biais de catalogues, de téléachat ou par internet.
- Exportation indirecte : dans laquelle les entreprises font appel à des intermédiaires qui vont se charger de toutes les formalités douanières, financières et administratives de l’internationalisation ainsi que de tous les contrats de vente qui vont s’effectuer à l’étranger. Dans ce cas, l’entreprise aura la possibilité de recourir à un commissionnaire, à une société de commerce, à un négociant exportateur, ou à un contrat de sous-traitance industrielle.
- L’exportation associée : dans ce type d’internationalisation, les entreprises s’associent à d’autres entreprises pour procéder. Ceci a pour objectif d’organiser un réseau de distribution à l’étranger à travers une stratégie d’alliance et de coopération.
Par ailleurs, il est important de noter que l’exportation ne présente pas que des avantages pour les entreprises, il existe également des inconvénients qu’il faut prendre en compte. En effet, le fait de vendre des produits sur des marchés internationaux peut s’avérer onéreux pour une entreprise de moyenne ou petite taille étant donné que certaines situations nécessitent une grande capacité d’adaptation, notamment au niveau de la mise en œuvre des stratégies, car il est possible que certains pays aient des règles strictes sur certains types de produits. Des difficultés peuvent également se présenter au niveau des partenaires étrangers qui se chargent de la distribution. .
- Les stratégies d’implantation
Avant de parler de stratégies d’implantation à l’internationale, il est important de préciser que l’internationalisation ne se limite pas uniquement à l’exportation de produits ou de services, elle rassemble plusieurs opérations englobant le commerce, la formation de clusters transfrontaliers, la création d’alliance, de filiale ou de succursale, la collaboration transfrontalière ou encore les joint-ventures. Ainsi, nous pouvons distinguer différentes stratégies d’implantation à l’international[3] :
- Filialisation : peut s’effectuer soit par rachat d’entreprises existantes soit par création pure, seule ou avec des partenaires étrangers. Dans ce type d’implantation, il est possible de distinguer trois types de filiales : filiale de distribution, filiale de production, filiale de service. Dans le cas de la filialisation, l’entreprise entreprend par elle-même la pénétration sur le nouveau marché étranger, la production, la commercialisation, la recherche, etc. L’implantation à l’étranger consiste à mettre en place des filiales soit de production, soit commerciale, soit des unités de recherche.
- Stratégie internationale : dans la stratégie internationale, l’entreprise qui s’internationalise connait une importante concentration du pouvoir de décision ainsi qu’une faible coordination des opérations effectuées au niveau international. Dans le cadre de cette stratégie, les entités implantées à ‘étranger dépendent grandement de l’entité pivot, c’est-à-dire du siège ou de l’usine principale.
- Stratégie multinationale[4]: lorsqu’une entreprise atteint un certain niveau sur un marché donné, elle est disposée à commencer une production internationale. Dans ce cas, il est facile de comprendre que la production du pays d’origine migrera vers de nouveaux marchés hors du pays. Arrivée à ce stade, l’entreprise peut naturellement développer plusieurs filiales au sein de différents pays. En s’implantant à l’étranger, l’entreprise procède généralement à la recherche de meilleures conditions d’offres, de demande et position concurrentielle. La recherche de meilleures conditions d’offres se traduit généralement par la recherche de moindre coût selon deux manières différentes : la recherche d’avantages absolus sur le prix ou la délocalisation de produit banalisé. La première repose sur la compétitivité du produit en termes de coût, notamment sur un prix le plus bas possible. Il y a également le coût de main-d’œuvre ou des matières premières qui est un élément dominant dans la constitution du prix. Par ailleurs, il est également important de tenir compte du fait que le produit soit parfaitement délocalisable et que les coûts de transport, de délocalisation et d’éloignement du marché local ne soient pas pesants au niveau de la stratégie. Ainsi, la localisation au sein d’un pays étranger est plus favorable près des sources de main d’œuvre et de matières premières à bas coût plutôt que près du marché. La deuxième, c’est-à-dire, la délocalisation du produit banalisé peut s’effectuer à la fin de son cycle, car lorsqu’un produit est banalisé, la concurrence s’effectue en termes de prix et les entreprises cherchent de plus en plus des mains-d’œuvre à moindre coût et des travailleurs peu qualifiés. Par conséquent, les entreprises sont beaucoup plus tentées de transférer la production vers des pays moins développés en menant les activités d’implantation sous forme de vente de licence, de sous-traitance ou de joint-venture. La multinationalisation peut également être motivée par la recherche de meilleures conditions de la demande, notamment l’accès aux marchés et le contournement des barrières protectionnistes, la recherche de la proximité des consommateurs ainsi que la diversification internationale.
- Stratégie globale : l’approche globale consiste à effectuer une segmentation du marché afin de satisfaire des groupes restreints de clients, indépendamment de l’endroit où ses derniers se trouvent. Ainsi, dans le cadre d’une globalisation, les entreprises réfléchissent sur un marché unique. Les types d’entreprises qui adoptent cette stratégie sont généralement des PME qui se spécialisent dans des produits ou services limités et homogènes.
- Stratégie transnationale : cette approche a été étudiée profondément par Bartlett et Ghoshal[5]. Elle est caractérisée par une faible concentration du pouvoir décisionnel et par une importante coordination d’activités qui sont géographiquement dispersées. La stratégie transnationale se fonde sur la conciliation des avantages de la standardisation des activités en amont de la chaine de valeur ainsi que de l’adaptation des activités en aval. Ainsi, elle s’effectue en fonction de divers systèmes d’attributs afin d’optimiser les activités dispersées sur un ou plusieurs continents.
Partie II : Opportunités d’internationalisation aux Etats-Unis
L’internationalisation des entreprises ne se limite pas tout simplement au seul fait d’exporter. La mondialisation offre plusieurs autres possibilités d’accéder directement aux marchés étrangers permettant non seulement de mieux servir les demandes locales, mais également de profiter des différents avantages comparatifs de différents pays afin d’accroitre sa compétitivité.
D’après une étude menée par TextMaster réalisée auprès de 15 pays, les petites entreprises telles que les start-ups vendent trois fois plus à l’étranger que les entreprises industrielles. C’est pour cette raison qu’il se montre important de s’intéresser plus particulièrement aux start-ups et aux petites et moyennes entreprises pour mener une étude empirique.
Par ailleurs, selon une étude menée par Oman Charles P.[6], si les investissements directs étrangers afflux aux États-Unis c’est tout d’abord en raison de l’ouverture de son économie pendant que la mondialisation commençait à prendre son ampleur. Les investisseurs sont également attirés par les nombreux atouts que représente le marché américain, notamment : la technologie, les marchés financiers, la politique de la puissance publique d’autres facteurs clés de l’environnement tels que la facilité dans l’immatriculation des sociétés, les règlementations et les charges fiscales qui sont assez faibles par rapport à d’autres pays.
I- Entreprendre aux États-Unis
Les États-Unis d’Amérique sont reconnus comme étant le plus important pays des affaires, et les activités d’entreprenariat y sont très bien accueillies. Il existe certains entrepreneurs étrangers qui ont même eu la chance de pouvoir créer et installer leur entreprise pour une durée de 24 heures.
Se présentant comme la première destination pour les investissements directs étrangers, notamment ceux en provenance de la France, les États-Unis attirent beaucoup d’investisseurs. Actuellement, les États-Unis attirent toujours plus de Français et plus de 3600 filiales d’entreprises françaises y sont implantées et y génèrent plus de 560 000 emplois selon l’INSEE. Afin de déterminer les critères qui pourraient pousser les entreprises à entreprendre aux États-Unis, il se montre capital d’analyser son environnement d’affaires à travers une analyse PESTEL.
A- Analyse Pestel de l’environnement d’affaires aux États-Unis
Si les États-Unis intéressent beaucoup d’investisseurs, c’est notamment en raison des diverses opportunités qu’ils offrent :
- Environnement économique
L’environnement économique d’un pays constitue un critère important en termes d’internationalisation. Cette stabilité englobe plusieurs éléments comme la stabilité économique qui conditionne grandement la relation directe avec la qualité du marché ainsi que le potentiel de profit à long terme. En effet, lorsqu’un pays se montre économiquement stable, son taux d’inflation devient automatiquement stable ainsi que la valeur de sa monnaie. Ce dernier critère constitue un facteur primordial dans le processus décisionnel puisque la monnaie a une influence directe sur les exportations et les importations. Les États-Unis constituent une région qui possède une monnaie très forte, étant donné qu’elle possède la première économie mondiale.
- Croissance économique : la croissance économique est restée soutenue en 2015 avec un taux de croissance de 2,6 %.
- Salaire et chômage : la crise financière mondiale de 2016 a fait envoler le chômage avec un taux de 10 % en octobre 2009[7]. Actuellement, le taux se situe à 5 %. Par ailleurs, le salaire se trouve actuellement à un niveau assez bas, notamment en raison des effets négatifs engendrés par la crise de 2009 comme montrée par la figure présentée ci-après.
Figure 7 : Variation des salaires entre 207 et 2014
Source : Base de données des Perspectives économiques ; Department of Commerce des États-Unis, Bureau of Economic Analysis et Bureau of Labor Statistics.
- Les principaux secteurs économiques : les secteurs économiques les plus importants sont le secteur agricole et le secteur industriel. Le secteur agricole américain est aujourd’hui le plus important au niveau mondial, car les États-Unis font partie des plus importants producteurs de viande bovins, de maïs et de coton. Ce secteur est caractérisé par une forte productivité qui s’accompagne de technologies modernes. Les États-Unis sont également un pays très industrialisé et le secteur industriel participe à plus de 20 % du PIB. Les importantes activités dans le secteur industriel américain sont la fabrication de machines électriques et électroniques, de machines industrielles, de produits chimiques, de production automobile et d’agroalimentaires.
- Valeur de la monnaie : le dollar joue un rôle important dans l’économie mondiale étant donné qu’il est la principale devise internationale. La monnaie dispose ainsi d’une grande stabilité. Par ailleurs, la hausse du cours du dollar a impacté faiblement les activités d’exportations, notamment au niveau des produits pétroliers et des exportations industrielles. Les plus grands pays partenaires des États unis sont les pays de l’ALENA (Accord de Libre-Échange Nord-Américain réunissant les États-Unis, le Mexique et le Canada, la Chine qui dispose d’un fort excédent commercial avec le pays et l’Union européenne qui depuis 2013 a conclu un accord de libre-échange avec le pays.
- Environnement légal et juridique
L’environnement légal et juridique constitue également un critère important dans le processus décisionnel. Premièrement, les règlementations locales en termes de taxes et de ressources humaines sont importantes, car elles conditionnent le processus d’implantation et le déroulement des activités. Les règlementations concernant les ressources humaines sont également capitales, car dans certains pays, les employés sont protégés par des lois spécifiques.
L’environnement juridique américain se montre plus ou moins complexe étant donné qu’il existe deux niveaux de règlementations qui s’appliquent : la législation fédérale et les obligations imposées par l’État. Egalement, il n’existe pas de législation homogène et chaque État dispose de ses propres spécificités en termes de règlementations, particulièrement concernant les règlementations des entreprises.
- Taux d’imposition : si on se réfère aux pays membres de la zone de l’OCDE, le taux d’imposition sur les sociétés aux États-Unis qui est de 39,1 % fait partie des plus élevés. Toutefois, ce taux est corrigé par la base retenue pour l’imposition des bénéfices des sociétés qui est plus ou moins étroite.
- Politique fiscale : comme c’est le cas de presque tous les pays développés, les États-Unis disposent d’un système fiscal complexe qui est en évolution. Toutefois, la politique fiscale reste avantageuse pour les entreprises étrangères, car ces dernières ainsi que leurs succursales américaines ne paient pas d’impôt que sur les revenus des activités effectuées sur le pays. Par ailleurs, les obligations fiscales sont assez complexes en raison de la coexistence de deux niveaux de législation : les obligations fiscales au niveau fédéral et les obligations imposées sur le plan local[8]. Par exemple, la législation fédérale exige un salaire minimum alors que certains États prévoient une rémunération minimale. Face à cela, les entreprises doivent se conformer au taux le plus avantageux.
- Le commerce international : généralement, les États-Unis ont récemment réduit les barrières commerciales et ont coordonné le système économique mondial. Étant convaincus que le commerce favorise la croissance économique, la stabilité sociale et la démocratie au sein de chaque pays, les États-Unis tentent de toujours promouvoir autant que possible leurs relations à l’internationale[9]. Par ailleurs, afin de favoriser les activités du commerce extérieur et en même temps se protéger, les États-Unis ont mis en place différentes lois commerciales, notamment pour les entreprises étrangères qui souhaitent pénétrer son marché :
- Le Bioterrorism Act : une politique destinée à protéger le pays en termes d’alimentation, en effet, lorsque des entreprises étrangères produisent ou transforment des produits destinés à la consommation humaine ou animale, elles doivent impérativement s’inscrire auprès de la FDA (Food and Drug Admisnitration).
- Le Trade Act : une politique qui rassemble des règles qui régissent la transmission de données de fret au niveau de la douane pour les marchandises arrivées par avion, par train ou par camion. Les règles obligent les entreprises à fournir à la douane des données sur le fret ainsi que sur le transport avant que leurs marchandises n’arrivent à la frontière.
- Helms-Burton Act : une loi qui interdit l’importation de biens ou de services provenant de certains pays tels que le Cuba.
- Programmes de sanctions des États-Unis : une politique qui impose de sanctions financières et économiques pour plusieurs pays afin de se protéger contre le terrorisme, de prolifération nucléaire ou de trafic de stupéfiants. Ainsi, lorsque des entreprises souhaitent exporter des marchandises aux États-Unis, elles doivent s’assurer que les marchandises ne sont pas touchées par des sanctions.
- Environnement politique
Avant toute implantation à l’étranger, l’un des critères les plus importants à prendre en compte est le contexte politique. Le contexte politique constitue un élément qui peut avoir un impact conséquent sur le succès d’un processus d’internationalisation. Par ailleurs, une instabilité politique peut nuire au bon déroulement des activités menées à l’international.
La grande puissance des États-Unis s’explique en grande partie par trois facteurs déterminants : le dynamisme de la population américaine, la maitrise du territoire et aussi les capacités d’adaptation de son économie. Toutefois, il ne faut pas oublier les aspects politiques qui déterminent pour une grande partie comment les États-Unis ont pu promouvoir considérablement leurs intérêts économiques sur le plan international.
Étant un pays grandement développé, les États-Unis offrent aux investisseurs étrangers une meilleure stabilité politique qui les mettrait en sécurité pendant leur présence sur le marché. Cette stabilité politique permet au gouvernement américain de prendre des mesures autoritaires en cas de corruption par exemple afin de mettre en place un environnement commercial transparent dans lequel chaque investisseur peut évoluer. Ainsi, cette stabilité politique aboutit progressivement à la stabilité économique.
- Environnement social
Les américains bénéficient généralement d’un bon cadre de vie et de bien-être, notamment en raison de son dynamisme économique ainsi qu’à son secteur d’entreprises qui est particulièrement florissant. Toutefois, les avantages tirés de la réussite économique ne sont pas répartis convenablement entre les citoyens étant donné que l’appréciation des bénéfices économiques croit en fonction des revenus et les États-Unis sont marqués par des inégalités de revenus très élevés comparés aux autres pays de l’OCDE. Les revenus ont tendance à évoluer vers l’extrémité supérieure de la fourchette. Les ménages qui perçoivent de plus faibles revenus font face à des conditions difficiles presque sur tous les plans : emplois, éducation, santé, etc.
B- Les éléments à prendre en compte
C’est vrai qu’à première vue, les États-Unis offrent plusieurs opportunités pour les entreprises qui souhaitent s’y implanter. Toutefois, il faut prendre en compte certains éléments ou facteurs qui risquent de nuire au bon déroulement des processus et activités. Parmi les éléments à prendre en compte, il y a :
- Taux d’imposition : les taux d’imposition marginaux élevés découragent les investisseurs étrangers. La planification fiscale des entreprises internationales pèse sur la charge d’impôts pour les autres contribuables. Par conséquent, les ménages sont obligés d’engager des dépenses importantes pour s’acquitter de leurs obligations fiscales.
- Environnement juridique : comparé à celui de la France, l’environnement juridique américain est plus complexe. En effet, chaque état des 50 pays qui composent les États-Unis doit se conformer à deux principaux systèmes juridiques : celui de l’État fédéral et celui propre à chaque État. De plus, il est possible que pour certains États, il y ait des règlementations en surplus prises à l’initiative des autorités locales. Avec l’existence de cette dualité, les systèmes juridiques américains se présentent à travers deux ordres de juridictions caractérisés par des compétences distinctes : celle provenant des États où se règle la majorité des litiges aux États-Unis et celle des juridictions fédérales, ce qui équivaut à 51 systèmes judiciaires[10]. À part cette complexité juridique, il y a également la jurisprudence au sein des pays de Common Law. Comparée au droit français, cette jurisprudence joue un rôle capital aux États-Unis. La capacité d’initiative des juges est très importante. L’exemple de la mise en place des règles destinées à protéger les consommateurs de certains types d’aliments en est un grand exemple.
- La fragilité du taux de change : la fragilité du dollar par rapport à l’euro peut mettre les investisseurs dans une position de fragilité, surtout ceux qui souhaitent préserver leur capital.
- Le marché américain se montre également très hétérogène. Cela résulte d’une mosaïque de marchés locaux avec des caractéristiques très variées, notamment au niveau des règlements, des lois fiscales et aussi en termes de service à la clientèle.
II- Les différentes opportunités qui se présentent pour les entreprises françaises pour s’internationaliser aux États-Unis
Entre une grande puissance économique, une qualité du climat des affaires ainsi que de nombreux secteurs porteurs, les États-Unis rassemblent une multitude d’opportunités. En plus des nombreuses opportunités économiques qu’il dispose, le pays ne manque pas de séduire les entreprises étrangères à la recherche de nouvelles opportunités.
Au-delà des frontières européennes et françaises, les États-Unis proposent un certain nombre d’avantages ainsi que de services aux investisseurs internationaux qui ont toujours été bien accueillis dans le pays.
Les principaux atouts des États-Unis se résument par la figure présentée ci-après :
Figure 8 : L’hyperpuissance américaine
Source : Comment se manifeste la puissance américaine, http://www.ac-grenoble.fr/
- Salaire
Comparé à la France, le salaire minimum aux États-Unis se trouve à un niveau bien moins supérieur comme montré par le graphique présenté ci-après :
Graphique 1 : Salaire minimum en vigueur aux États unis comparé à d’autres pays (salaire minimum/salaire moyen en %)
Source : Base de données de l’OCDE sur les Statistiques de la population active ; ministère du Travail et calculs de l’OCDE
- Valeur de l’euro comparée au dollar
Les transactions commerciales au niveau international demandent obligatoirement l’échange d’une devise contre une autre. Ainsi, lorsqu’une entreprise française souhaite passer pour la première fois aux États-Unis, elle doit convertir ses fonds en argent local, c’est-à-dire en dollars. Lorsque la valeur du dollar est élevée, la valeur du fonds diminue automatiquement en volume. Dans le cas contraire, le fonds augmente. Actuellement, l’euro coute environ 1.1 dollar. C’est-à-dire que l’euro dispose d’une valeur plus élevée que le dollar. Ainsi, les entreprises françaises qui souhaitent s’internationaliser aux États-Unis peuvent profiter du taux de change pour faire augmenter le montant du fonds qu’elles souhaitent investir.
Également, lorsque l’euro est plus fort, les produits ou services européens qui sont exportés dans un pays n’appartenant pas à la zone euro et qui a une monnaie plus faible, par exemple les États-Unis, sont vendus plus chers que les mêmes produits ou services libellés en dollars. Ainsi, les pays qui vendent leurs biens en dollar sont plus compétitifs. La valeur actuelle de l’euro offre ainsi l’avantage de pouvoir importer des produits qui sont facturés en euro pour un prix plus intéressant.
A- Les intérêts pour les entreprises françaises ?
Étant la première puissance économique mondiale, les États-Unis offrent plusieurs opportunités que ce soit pour les entreprises locales ou pour les investisseurs étrangers. En effets, les États-Unis est le secteur agricole le plus important au niveau mondial. Le pays constitue également la première production industrielle. Son secteur tertiaire représente plus de trois quarts du produit national brut.
Un peu plus haut, il a été vu que les États-Unis représentent des spécificités, que ce soit économique, fiscal ou culturel. Bien que ces facteurs se présentent quelques fois comme des facteurs qui freinent les investissements, il faut dans certains cas les respecter afin de réussir un projet entrepreneurial ou d’implantation. Dans les sections qui composent ce chapitre, les plus grandes opportunités des États-Unis seront mises en évidence, notamment pour les PME ou les Start-ups qui veulent s’y implanter.
Lorsque les entreprises françaises (de plus de 20 salariés) souhaitent s’internationaliser, elles pensent généralement aux pays d’Europe de l’Ouest, aux États-Unis et aux BRI comme montrés par le graphique présenté ci-après
Graphique 2 : Perception des pays offrant le plus d’opportunités
Source : Baromètre OpinionWay/CCI International « Les PME/ETI françaises et l’internationalisation », Juin 2014
- Un énorme marché
Depuis 2006, les États-Unis ont commencé à être considérés comme le premier marché mondial, particulièrement pour l’accueil des investissements directs étrangers. En 2010, le marché a grandement évolué au niveau mondial et comparé aux autres pays du G7, le marché américain enregistre plus de la moitié des IDE enregistrés chaque année pour les pays du G7[11].
Étant la première puissance économique mondiale, les États-Unis constituent un énorme marché. S’étendant sur une surface de 9,5M2, ils rassemblent plus de 320 000 millions de consommateurs avec des besoins très variés. Avec l’accroissement naturel et le taux d’immigration, cette population s’accroit à un rythme de 1% chaque année[12]. Les dépenses des ménages représentent 70% de l’activité économique avec réduction du taux d’épargne qui est passé de 5,2% à 4,8% en 2015[13].
En raison de son attractivité, le marché américain est énorme et de plus en plus d’entreprises décident s’y implanter après avoir évalué une multitude d’avantages. Le marché américain est particulièrement vaste et attractif. Le revenu moyen des ménages est évalué à 51.371 dollars en 2012.
Par ailleurs, le marché se place également en tête sur la variété des activités. En effet, le marché américain propose de nombreuses possibilités en termes d’investissement et peut accueillir tous types d’activités : aéronautique, agroalimentaire, pharmaceutique, industrie énergétique, etc.).
- Une terre d’opportunités
Figure 10 : Opportunités et avantages du marché américain
Source : ALTIOS International
Les États-Unis est un état qui bénéficie d’une compétitivité extrêmement vive. Par ailleurs, étant le leader incontesté dans le domaine de l’industrie du commerce de détail, les États-Unis font partie des dix plus grandes sociétés mondiales de détail, cinq d’entre elles sont américaines. En 2015, le chiffre d’affaires du commerce de détail aux États-Unis a largement dépassé les 4.600 milliards de dollars soit plus de 2% par rapport à celui de 2014[14].
- Existence d’un plan de relance budgétaire et monétaire de grande ampleur
- un territoire immense, maîtrisé par un réseau de transport performant
- main-d’œuvre cosmopolite et hautement qualifiée
- les américains se placent à la pointe de l’innovation et du progrès technologique
- l’existence de la politique « built where you sell » donne aux entreprises la possibilité de mieux se rapprocher de la clientèle, d’anticiper l‘évolution de la demande sur le marché et aussi de marquer des points en termes de concurrence tout en réduisant les coûts de distribution.
- Le marché américain est également marqué par un faible coût de production. En effet la main d’œuvre sur le territoire américain se trouve parmi les plus compétentes et les plus productives au niveau mondial. Une étude menée par Altios International montre que la main d’œuvre américaine est 30% plus productive que celle en Allemagne et environ deux fois plus productive que la main d’œuvre en Corée du Sud[15]. Même avec une main-d’œuvre qualifiée et productive, les États-Unis ne concurrencent pas directement les autres pays qui ont un faible coût de main-d’œuvre, mais offre tout simplement un environnement d’affaires sûr et sécurisant, c’est-à-dire propice aux investissements internationaux.
- Aux États-Unis, l’environnement des affaires est également très simplifié, innovant et à la fois stable. Étant culturellement plongés au sein d’un environnement dans lequel tout est destiné à favoriser le développement des affaires, les États-Unis disposent d’une multitude de nouvelles propositions et opportunités commerciales. Toutes les activités sont effectuées dans le but d’optimiser les chances de succès, notamment grâce à un environnement politique stable ainsi qu’un cadre juridique et économique propice surtout en affaires.
- Le pays bénéficie également d’un haut niveau d’éducation étant donné qu’elle rassemble les 15 des 25 plus grandes universités mondiales. Cela constitue pour le pays une véritable source d’innovation et de développement. C’est pour cette raison que le pays assure une grande partie des R&D au niveau mondial tout en enregistrant le plus grand nombre de brevets mondiaux.
- Les États unis, en plus d’être le plus grand marché mondial offre également aux entreprises la possibilité d’accéder plus facilement aux marchés mondiaux grâce à leurs nombreux accords de libre-échange avec plus de 20 pays étrangers.
- L’existence des programmes destinés à promouvoir et à faciliter les investissements étrangers au pays. Il y a en premier le SelectUSA, un programme lancé par le Président Barack Obama et géré par le Département du Commerce. Ce programme est destiné à faire des investissements étrangers une priorité pour le gouvernement tout en servant de guichet unique pour les entreprises étrangères. Ce programme se base sur une coordination des démarches d’investissement tout en apportant une aide et un soutien aux États américains ainsi qu’aux diverses agences qui s’occupent du développement économique afin d’optimiser leur compétitivité aussi bien nationale qu’internationale. En deux ans de mise en œuvre, le programme SelectUSA a permis d’attirer plus de 18 milliards de nouveaux investissements. En 2014, il a permis d’engendrer des services valant environ 1 000 investisseurs potentiels internationaux et agences de développement économique destinés à leur apporter des conseils concernant les opportunités d’investissement au sein du pays[16].
- Un tremplin pour servir de « scale » à son entreprise
Afin de favoriser les investissements directs étrangers, les États-Unis développent des stratégies d’incitations au niveau économique et au niveau fiscal. Par exemple le code fiscal américain englobe des politiques incitatifs destinées à encourager les formations de capitaux, à attirer de plus en plus d’investissements étrangers et à diminuer les impôts fédéraux et étatiques. D’autres incitations sont également disponibles telles que les prêts subventionnés pour encourager les sociétés étrangères à placer leurs investissements dans des entreprises nouvelles qui mettront sur le marché de nouvelles capacités de production ou encore de nouveaux emplois.
Par ailleurs, il y a également la SBA qui est un organisme fédéral destiné à aider les petites entreprises qui sont implantées aux États-Unis, même celles qui appartiennent à des pays étrangers. La SBA propose une multitude de services d’aide financière comme les prêts pour le démarrage, le financement par emprunt ou encore des cautionnements et du financement à l’exportation.
Les différentes opportunités offertes par le marché américain constituent un véritable tremplin qui va constituer de « Scale-up » pour accompagner les petites entreprises qui souhaitent s’y implanter. Le pays vante la stabilité de son environnement politique ainsi que les différentes incitations d’investissement qu’il propose et auxquelles peuvent prétendre les entreprises étrangères. Ainsi, beaucoup d’entreprises décident d’étendre leurs activités sur le marché américain et l’utilisent comme un véritable tremplin pour leur développement. Également comme expliqué par Stéphane Alisse, Directeur de Département Tech et Services de Business, le marché américain constitue une place de choix et attrayante surtout pour les entreprises qui opèrent dans le numérique : « C’est un véritable laboratoire qui offre un excellent tremplin aux jeunes entreprises »[17].
Il y a par exemple la Silicon Valley qui constitue le numéro 1 mondial pour le développement des start-ups. Cette ville se caractérise par un écosystème offrant une multitude de ressources nécessaires pour permettre aux entreprises étrangères de passer plus facilement et plus rapidement à un produit qui s’adapte au marché et aux besoins des consommateurs. Également, l’écosystème new-yorkais a connu un développement très rapide durant ces 15 dernières années et se présente actuellement comme la seconde place la plus importante du pays.
B- Ce qui fait des États-Unis un El Dorado
Créer une entreprise, mener des investissements ou mettre en place une filiale aux États-Unis est le rêve que partagent de nombreux acteurs économiques français. Les étapes à parcourir ne montrent pas faciles, mais il existe de nombreuses opportunités qui peuvent faciliter certaines démarches d’implantation. Les États-Unis constituent depuis des années les défenseurs de l’économie libérale avec un système économique caractérisé par la propriété privée des moyens de production, la liberté de créer, de s’enrichir et d’entreprendre ainsi que la recherche de profit.
À part les avantages offerts par le marché, investir aux États-Unis se montre également intéressant grâce à la comptabilité franco-américaine et à l’attraction mutuelle entre les deux pays.
- Compatibilité franco-américaine
L’internationalisation d’une entreprise ne se limite pas tout simplement à la mise en place de procédures d’implantation ou de commercer international, mais également à la nécessité de tenir compte de la mondialisation comptable qui consiste à façonner le système comptable de comptabilité dans le cadre d’un modèle d’affaires offrant des informations comptables rapides et précises.
Les pays développés comme les États-Unis mettent en œuvre des accords commerciaux complexes comme les opérations sur dérivés et besoin de normes comptables complexes pour répondre à leurs questions spécifiques. Toutefois, l’existence d’un système d’harmonisation entre la comptabilité française et la comptabilité américaine facilite le processus d’internationalisation des entreprises. A cela s’ajoute l’attraction mutuelle qui existe entre ces deux pays. L’harmonisation comptable est ainsi considérée comme un processus institutionnel qui a pour objectif de mettre en relation, ou plutôt en convergence des normes et des pratiques comptables nationales afin de rendre plus facile la comparaison des états comptables produits par des entreprises de pays différents[18]. Cette harmonisation reflète le mouvement d’un référentiel comptable national à une référentielle internationale. Au niveau européen, c’est l’IFRS qui est utilisé et qui prend en considération l’harmonisation des règles européennes avec les Normes internationales. Ainsi, dans le cadre d’une internationalisation, les états financiers peuvent être effectués sur la base des normes nationales ou sur la base des normes internationales.
Actuellement, il existe deux systèmes de normes comptables qui coexistent : l’IFRS et les US GAAP des États-Unis. Le premier est conçu pour servir de langue mondiale commune pour les affaires commerciales ainsi que pour les comptes des entreprises. Les principes comptables généralement reconnus ou US GAAP sont les règles utilisées aux États-Unis. Les normes IFRS et américaines sont pratiquement semblables, notamment en ce qui concerne les exigences relatives à l’information par segments opérationnels
- Attraction mutuelle
Bien que les États-Unis constituent un endroit propice pour le développement des petites et moyennes entreprises françaises, il faut également souligner que la France constitue aussi un marché particulièrement privilégié par les acteurs économiques américains. En effet dans le domaine de la recherche et de l’innovation, les principaux et plus grands investisseurs sont en provenance des États-Unis, soit 30 % des investisseurs[19]. Après la Première Guerre mondiale, les États-Unis ont commencé à éparpiller leurs pions sur toute la sphère mondiale, notamment en raison du déclin de la puissance européenne. La Seconde Guerre mondiale a ensuite renforcé l’investissement américain sur le territoire européen.
Actuellement, les États-Unis sont les premiers investisseurs étrangers en France. Leurs investissements sont source de 440 000 emplois directs et de 2 000 000 d’emplois indirects. Les études menées par l’Insee montrent que les entreprises étrangères, notamment celles en provenance des États-Unis contribuent à hauteur de 19% du chiffre d’affaires de l’économie française. Elles assurent également plus de 32% des exportations effectuées depuis la France ainsi que 28% des dépenses de Recherche et développement[20]. En 2014, l’impact des relations politiques et diplomatiques entre la France et les États-Unis s’est largement amélioré et cette situation se montre particulièrement favorable pour les liens économiques franco-américains.
Si la France attire particulièrement les investisseurs américains, c’est avant tout grâce à son contexte économique, à la qualification et au coût de la main-d’œuvre, au climat social ainsi qu’au régime fiscal pour les entreprises. Ces différents facteurs contrastent avec d’autres facteurs qui favorisent les investissements étrangers, notamment la situation géographique du pays, la qualité de ses infrastructures et la disponibilité des mains-d’œuvre.
Une étude[21] menée par Bain&Company en 2014 auprès d’investisseurs américains sur le territoire français a permis de mettre en évidence les principaux critères qui attirent les entreprises étrangères à investir en France. Cela est montré par le graphique présenté ci-après :
Graphique 3 : Importance des facteurs dans les décisions d’investissement en France
Source : Bain&Company 20
En plus des avantages économiques, la France est aussi privilégiée par les investisseurs étrangers en raison de son système social, particulièrement l’accès au système de santé et la scolarité.
Ces différents avantages renforcent les investissements croisés entre les deux pays.
- Les investissements croisés[22]
Comme déjà mentionnés un peu plus haut, les États-Unis restent la première destination des investissements directs étrangers. Il existe environ 3 500 filiales d’entreprises françaises qui sont implantées aux États-Unis. Ces filiales assurent plus de 600 000 millions d’emplois avec un chiffre d’affaires cumulé plus de sept fois le montant des exportations françaises aux États-Unis. Les investissements français sur le sol américain se réalisent pour la majorité dans le domaine de l’industrie manufacturière, les services financiers et dans le secteur de l’information.
Dans le sens inverse, les États-Unis sont les premiers investisseurs directs étrangers en France. Le stock d’investissement américain en France est évalué à 114 milliards d’euros fin 2013. Les investissements directs américains assurent plus de 300 000 emplois en France et sont réalisés principalement dans le domaine de l’industrie manufacturière, les services financiers et les activités immobilières.
- Les échanges commerciaux bilatéraux[23]
Depuis 2015, les États-Unis sont devenus la seconde clientèle de la France et son cinquième fournisseur. En 2015, les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu une croissance de 14,7% par rapport à 2015. Pour cette même année, les matériels de transport (29%), les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (19%) et les produits agroalimentaires (11%), chimiques (10%) et pharmaceutiques (8%) ont été les principaux composants des exportations françaises vers les États-Unis. Le niveau des importations américaines ont également connues une légère augmentation en 2015 avec plus ou moins les mêmes types de produit.
- Une coopération culturelle, scientifique et technique[24]
Les États-Unis et la France sont fortement liés en termes d’échanges culturels, universitaires et scientifiques. En étant la première destination de choix des étudiants américains, la France accueille pus de 17 000 étudiants américains chaque année. Également, les Universités américaines accueillent plus de 8 300 étudiants français par an.
Les États-Unis constituent également le premier partenaire scientifique de la France. Actuellement, il existe plus de sept unités mixtes de recherche internationale franco-américaines, onze laboratoires internationaux associés franco-américains ainsi que plusieurs accords inter-organisme.
III- Les obstacles au niveau de l’implantation
Avant de parler des obstacles liés à l’implantation à l’internationale, il est important de préciser que les entreprises n’ont pas forcément les mêmes cartes en main leur permettant de profiter de l’ouverture commerciale et y faire face. Par conséquent, peu d’entreprises disposent de la capacité de répondre favorablement aux nouvelles opportunités offertes par l’ouverture des marchés internationaux.
S’internationaliser est une décision importante et nécessite des compétences supplémentaires par rapport à la conduite des activités purement nationales. Les compétences demandées par les opérations d’internationalisation ne concernent pas uniquement une langue de travail différente dans le cadre des relations transfrontalières, mais également et surtout de bonnes connaissances en ce qui concerne les conditions du marché étranger dans lequel l’entreprise souhaite s’implanter, des lois et règlementations qui régissent le marché et surtout des différences culturelles.
Cela dit, commencer à exporter ou à s’implanter sur un nouveau marché, surtout étranger, n’est pas un acte anodin. Les entreprises qui souhaitent s’internationaliser, même au sein de pays géographiquement et culturellement proches, sont obligées de faire face à un environnement nouveau qui est pour la plupart du temps différent de celui dans lequel elles avaient eu l’habitude d’évoluer. Ainsi, l’efficacité ou non des stratégies d’internationalisation dépendent grandement de la capacité des entreprises à faire face aux différents défis y afférents.
A- Limites juridiques
À part les contraintes juridiques, culturelles et stratégiques, d’autres contraintes peuvent également intervenir et peser sur la demande, par exemple en raison de la présence de règlementaires restrictives sur les marchés et sur l’offre, particulièrement au niveau de l’accès au statut d’exportateur.
Comme en France, les États-Unis disposent d’une législation et des réglementations locales qui leur sont propres et sur lesquelles les investisseurs doivent impérativement prendre en compte. Concernant les petites et les moyennes entreprises, la législation américaine a mis en place une stratégie destinée à assouplir les demandes de visas pour favoriser ce type de projets : une stratégie appelée « Startup Visa Act », une formule vote par le Congrès américain.
Par ailleurs, l’inexistence d’un encadrement juridique fiable de l’internationalisation des problèmes de concurrence constitue également un important obstacle pour les entreprises françaises qui souhaitent s’implanter aux États-Unis. Cette situation favorise le mouvement de concentration économique internationale donnant libre cours à l’intensification incontrôlée des pouvoirs de monopole exercés par les entreprises multinationales ainsi qu’à la multiplication des pratiques anticoncurrentielles au niveau international. À cela s’ajoute la déficience des législations en raison du système juridique étatique qui n’accorde aucune importance particulière à la protection des intérêts inhérents au marché national[25].
B- Différences culturelles
Le consommateur américain est unique, premièrement en raison de sa nature exigeante, de l’importance qu’il attache au prix ainsi que de son manque de fidélité à un produit. Par conséquent, il revient donc aux distributeurs de s’adapter continuellement au marché et de s’engager dans des efforts de marketing bien ciblés, pour gagner la fidélité des consommateurs.
Par ailleurs, il faut également noter qu’en Amérique, les citoyens ont tendance à faire appel à des avocats dans presque tout ce qu’ils entreprennent. En effet de manière systématique, les américains, même dans le cadre des actes les plus communs, font appel à l’intervention d’un avocat sans qu’il y ait forcément une perspective contentieuse. Ainsi, les avocats agissent sur différents niveaux en tant que simples conseillers juridiques ou sur le plan contentieux : implantations, rédaction de contrats, gestion des opérations courantes, etc.
Au niveau social, les Français et les Américains ont une grande différence au niveau de la mentalité. Les américains ont tendance à favoriser et à valoriser l’innovation, la nouveauté ainsi que la créativité. En France, c’est surtout la conformité aux différentes normes sociétales et aux traditions séculaires qui est valorisée. Également aux États-Unis, les citoyens considèrent le pouvoir public comme un mal nécessaire et moins il intervient, mieux c’est. Par contre en France, le gouvernement est considéré comme le gardien de leurs libertés.
En outre, les États-Unis sont très puissants en termes culturels lui permettant d’imposer leur modèle pour favoriser son économie et exercer une forte domination au niveau international. Ainsi, le mode de vie américain se répand à travers les médias et les loisirs. L’implantation d’Eurodisney en région parisienne en est une illustration. C’est également le cas pour l’alimentation (Coca-Cola et Mac Donald’s sont présents sur tous les continents) et pour les vêtements (le jean est devenu universel, Nike est une marque très appréciée des jeunes…).
Les spécificités culturelles de la France sont grandement liées au rôle de l’Êta, l’attrait de privilèges et la peur de l’échec. En effet, l’État français se présente comme un État centralisateur et se comporte comme le grand ordonnateur de l’économie contribuant au développement culturel des entreprises. L’entrepreneur français n’est pas vraiment considéré comme un individu dynamique et conquérant, mais plutôt comme un homme qui exploite son affaire à l’exemple d’en bon père de famille.
C- Nécessité d’adapter sa stratégie
L’internationalisation nécessite premièrement une adaptation au pays cible en définissant des stratégies appropriées afin que l’entreprise puisse disposer d’un positon stable et défendable. Dans le cadre d’une internationalisation, les entreprises développent une stratégie dans un contexte d’hétéronomes issu de pressions déterminantes qui leur sont extérieures. Cette situation détermine la nécessité de mettre en place des stratégies en fonction de l’importance de l’environnement concurrentiel au sein du pays d’accueil.
Dans ce contexte, les petites et moyennes entreprises se trouvent dans une situation particulièrement délicate étant donné qu’elles ne disposent pas des ressources nécessaires pour faire face aux différentes contraintes environnementales qui pèsent sur elles. Par conséquent, elles doivent mettre en place des stratégies visant à favoriser leur implantation au sein d’un terrain propice et aussi leur permettant de développer une gestion de la dépendance afin de se mettre à l’abri d’affrontements directs avec les plus grandes entreprises.
Partie III : Est-il possible de DÉPASSER ces obstacles et profiter des OPPORTUNITÉS ?
I- Méthodologie et hypothèses
Afin de répondre à la problématique : « En quoi l’implantation des entreprises françaises sur le marché américain est-elle compliquée ? », ce travail, synthétise premièrement différents travaux de recherches académiques et professionnels axés sur l’internationalisation des entreprises, notamment les PME et les start-ups ainsi que les opportunités d’internalisation aux États-Unis. Cette première étape sera ensuite complétée par une étude qualitative menée auprès de professionnels d’entreprises qui sont présentes au niveau international. Ce travail met ensuite des résultats en perspective, propose de nouvelles pistes de recherche et présente ses limites.
- Présentation des outils de collecte de données
L’objectif de ce travail est d’identifier les principaux facteurs qui pourraient faciliter l’implantation des entreprises françaises sur le marché américain. Afin d’atteindre cet objectif, la démarche de recherche et de traitement d’informations se fera en trois étapes :
- La première étape est consacrée à la revue de littérature qui se porte sur une dizaine d’ouvrages et d’articles permettant de circonscrire le cadrage théorique et déterminer les hypothèses et les questions de recherche ;
- La seconde étape quant à elle consiste à effectuer des enquêtes auprès de professionnels d’entreprises qui se développent sur la plan international ;
- La troisième et dernière étape est destinée à une analyse des données recueillies sur terrain.
- Choix des outils de collecte de données
Afin de répondre efficacement à la problématique de départ, il se montre indispensable que notre travail se base non seulement sur des revues de littérature, mais également sur des données réelles qui seront directement recueillies sur le terrain, notamment par le biais d’enquêtes auprès d’un échantillon de professionnels. Cette combinaison de deux méthodes de collecte de données nous permet d’évaluer plus efficacement les opportunités d’internationalisations des entreprises françaises sur le marché américain ainsi que les difficultés qui peuvent se montrer.
- La revue de littérature
La revue de littérature se fonde sur la consultation de revues scientifiques et académiques, spécialisée et répertoriées et va nous servir de base pour définir le fondement de l’analyse. La revue de littérature qui rassemble plusieurs types de documents tels que les ouvrages, les coupures de presse, les publications et les articles sur internet, documents professionnels et universitaires et les sites officiels, se focalise principalement sur les ponts suivants : internationalisation des entreprises, analyse économique et politique du marché américain, opportunités d’internationalisation aux États-Unis, les raisons de l’internationalisation des entreprisses, etc.
- Les enquêtes par questionnaire
La revue de littérature permet de mettre en lumière des notions concernant l’internationalisation ainsi que les raisons qui poussent les entreprises à développer leurs activités à l’étranger. Afin de compléter cette analyse théorique, l’étude qualitative à travers des enquêtes par questionnaire se base essentiellement sur des questions se rapportant à ces divers éléments. Les enquêtes vont ainsi permettre de confronter le cadrage théorique avec des données réelles, c’est-à-dire de la réalité perçue par les entreprises dans leurs opérations d’internationalisation. Il s’agit donc de déterminer les principales motivations des entreprises à s’internationaliser et les facteurs qui freinent leur développement par rapport à cela. Les différentes questions posées tournent autour des points suivants :
- Définition de l’internationalisation
- Les types d’entreprises qui s’internationalisent et les raisons qui les poussent à le faire
- Les opportunités d’internationalisation aux États-Unis
- Les intérêts pour les entreprises françaises à pénétrer sur la marché américain
- Les obstacles qui peuvent empêcher les entreprises à s’internationaliser
- Ce qui différencie le marché français et le marché américain
- Les hypothèses
Ce travail se base sur trois hypothèses de travail que nous avons pu déterminer suite à la revue de littérature :
- Les Entreprises françaises ont de grands intérêts à s’internationaliser aux États-Unis
- L’environnement légal, politique et économique du marché américain constitue un obstacle pour les entreprises françaises qui souhaitent s’y implanter
- Les petites et moyennes entreprises ont plus de chance de réussir leur internationalisation sur le marché américain
II- Présentation et discussion des résultats
A- Analyse
- Information sur les professionnels interrogés
Pour mener à bien l’étude et recueillir des données le plus proche possible de la réalité, il a été décidé d’interroger directement des professionnels qui travaillent dans des secteurs d’activités différents.
Tableau 3 : Entreprises et fonctions des professionnels interrogés
Professionnels | Entreprises | Fonctions |
1 | HD1PY | Vice-président – CEO |
2 | DrillScan | Managing Director |
3 | France-Amérique | Rédactrice en Chef |
4 | French American Chamber of Commerce of New England (FACCNE) | Executive Director |
Source : Auteur, septembre 2016
Tableau 4 : Caractéristiques des entreprises
Entreprises | Présence aux USA | Caractéristiques |
DrillScan | Depuis 2011 | Société qui fournit des solutions pour améliorer les performances de forage des entreprises pétrolières. |
France-Amérique | oui | Journal de publication Bilingue |
FACCNE | 20 organisations à but lucratif à vocation commerciale sur le territoire américain | Organisation qui aide les entreprises françaises qui se souhaitent se développer en Nouvelle Angleterre |
Source : Auteur, septembre 2016
- DrillScan
DrillScan est une société indépendante créée en 2001 et qui a comme objectif de fournir des solutions destinées à améliorer les performances de forage des entreprises pétrolières. La société s’est développée progressivement et puis elle a commencé à découvrir de nouveaux horizons en s’implantant sur de nouveaux marchés. Pour s’élargir à l’étranger, elle a commencé à faire une conférence à Houston Texas dans le but de présenter ses solutions et ses recherches. Après avoir mis en place un réseau sur le marché et après avoir eu la confirmation de l’existence de clients potentiels qui s’intéressent aux solutions proposées, la société a commencé à envisager une implantation aux États-Unis en 2010. La filiale a été créée en 2011. Cela lui a permis d’être plus près de ses clients.
- France-Amérique
France-Amérique est un journal qui a été créé en 1943. La société est exilée aux États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale pour soutenir le mouvement de résistance organisé par Charles de Gaulle. Actuellement, France-Amérique constitue la plus importante publication bilingue aux États-Unis.
France-Amérique a pour objectif de produire du contenu destiné aux lecteurs américains et franco-américains. Ainsi, la société s’intéresse beaucoup plus aux liens économiques que peuvent rassembler la France et les États-Unis, car le développement grandissant de la mondialisation a fortement rapproché ces deux pays et il n’y a jamais eu autant de connexions économiques avec de nombreux produits et services qui font le trajet transatlantique.
Pour cela, France-Amérique s’est exclusivement intéressée aux start-ups françaises qui souhaitent pénétrer le marché américain et elle constate une véritable tendance et une forte progression des petites et moyennes entreprises comme les start-ups qui tentent de trouver une place sur le marché américain comme affirme Guénola Pellen, Rédactrice en chef France-Amérique : « nous avons vu qu’en 2015 au International Consumer Electronics Show (CES), sur 600 start-ups représentées, 190 étaient françaises. Cela témoigne l’énorme vivier de jeunes entreprises françaises en quête de développement, et prouvant que la clé de ce développement pour beaucoup de celles-ci vont être de réussir à s’implanter aux États-Unis et profiter des nombreuses opportunités, investissement, connexions et importer marcher pour permettre à leur entreprise de passer au niveau suivant. »[26].
- FACCNE
FACCNE ou (French American Chamber of Commerce of New England) est un organisme à but non lucratif et à vocation commerciale. L’organisme dispose de 20 filiales sur le territoire américian et de 85 dans d’autres pays étrangers. L’organisation a pour objectif d’apporter son aide dans le développement des entreprises françaises qui ont le désir de se développer en Nouvelle Angleterre. Les entreprises françaises découvrent l’organisation via les CCI Françaises : le chargé du développement international de ces CCI renvoie les entrepreneurs vers la Chambre de Commerce à l’étranger adaptée à leurs besoins. Elles peuvent également découvrir l’organisation à travers des recherches sur internet ou via Business France. Aussi parfois ce sont par des recommandations d’autres membres de CCI ou des prestataires de service spécialisés dans le développement à l’international.
Pour pouvoir bénéficier des services de CCI, les entreprises qui souhaitent s’internationaliser intègrent l’organisation en devenant membre et doivent payer des cotisations pour accéder aux différents services tels que : l’aide à la recherche de partenaires, aide à la recherche de financements, aide à la recherche de bons prestataires et des services de conseil marketing, commerciaux et légaux.
- Opinions sur l’internationalisation
Tableau 5 : L’internationalisation pour HD1PY
Entreprise | Définition de l’internationalisation | Pour quels types d’entreprise | Les raisons |
HD1PY | Adaptation de l’entreprise aux compétences, produits et stratégies pour se développer à l’international | Pour tous les types d’entreprises, il n’y a pas de limite | La croissance vers de nouveaux marchés |
Source : Auteur, septembre 2016
Selon le Vice-Président-CEO de HD1PY, l’internationalisation constitue une adaptation de l’entreprise aux compétences, aux produits et aux stratégies pour se développer à l’international. Cette internationalisation peut être effectuée par tous les types d’entreprise qui souhaite élargir sa croissance sur de nouveaux marchés.
La principale raison de l’internationalisation est la croissance vers de nouveaux marchés. Il y a également le fait que le marché européen devient rapidement trop petit alors que le marché américain est particulièrement important et dynamique. La FACCNE précise également que les Etats Unis est un marché très dynamique et plein d’opportunités qui pourront être saisi par les entreprises françaises.
- Considération du marché américain
Tableau 6 : Le marché américain
Entreprise | Pourquoi s’internationaliser aux USA | Inconvénients | Intérêts pour les entreprises françaises |
HD1PY | – Un marché important | – Marché différent par rapport au marché européen | – Importance du marché |
– Constitue un levier de croissance | – Terre d’opportunités | ||
– Tremplin: selon les activités
– C’est en Amérique que sont réunis les fonds d’investissement et les talents |
Source : Auteur, septembre 2016
Durant l’entretien effectué, le Vice-Président-CEO de l’entreprise HD1PY affirme que les États unis constituent un marché important tout étant un levier de croissance pour les entreprises qui souhaitent s’y développer. Pour les entreprises françaises, le marché américain constitue une terre d’opportunité tout en étant un véritable tremplin. Toutefois, il existe quelques inconvénients qui peuvent nuire à leur bon développement, notamment l’existence de caractéristiques qui sont différentes de celles présentes sur le marché français.
- Processus d’internationalisation
Tableau 7 : Stratégie de pénétration des entreprises sur le marché américain
Entreprises | Stratégie de pénétration |
DrillScan | – Conférence puis Constitution d’un réseau |
– Recours à des spécialistes pour certaines procédures | |
FACCNE | – L’implantation aux Etats Unis se fait étape par étape, car cela est très coûteux |
Source : Auteur, septembre 2016
- DrillScan
Pour pénétrer le marché américain, DrillScan a commencé par effectuer des recherches et par la suite elle a trouvé des cabinets spécialisés qui proposent un service d’accompagnement pour le développement d’entreprise aux États-Unis et pour la prise en compte des éléments que cela comporte. Toutefois, en raison du coût de prestation élevé, la société a dû trouver une autre solution. Elle a donc fait appel à un stagiaire qui s’est chargé de trouver toutes les informations et les éléments nécessaires à leur implantation. Durant cette phase de recherche, DrillScan a pu constater qu’il existe plusieurs éléments à prendre en compte lorsqu’il s’agit de pénétrer un marché étranger : légal, économique, managérial, etc. Par conséquent, la société a dû faire appel à des spécialistes dans leur processus d’implantation. Malgré les différentes contraintes, notamment la crise pétrolière, l’implantation de DrillScan sur le marché américain s’est effectuée avec succès.
- Les avantages de l’implantation aux États-Unis
Tableau 8 : Les avantages du marché américain
Entreprises | Avantages |
DrillScan | – Augmentation du CA |
– Élargissement et amélioration du réseau
– Un marché très consommateur |
|
– Exploration de nouvelles opportunités : contact avec de grandes entreprises, exploration de nouveaux marchés: Russe et Brésil.
– Existence d’opportunités de développement avec une Recherche et Développement performante – Existence de multiples opportunités de synergie et de partenariats avec les nombreux acteurs présents – Tout va plus vite sur le marché américain – Marché est très important et très dynamique – Moins de marasmes économiques en période de crise |
|
France-Amérique | – Le marché américain permet aux start-ups de développer a » million dollar business » avec un succès extraordinaire et dans des délais très courts.
– Système souple favorisant le développement des petites entreprises. |
(FACCNE) | – Marché dynamique et plein d’opportunités |
Source : Auteur, septembre 2016
- DrillScan
Depuis que DrillScan a commencé à s’implanter sur le marché américain, elle a sensiblement augmenté son chiffre d’affaires. La société a également pu améliorer et agrandir son réseau au sein du « capital mondial du pétrole » tout en ayant la possibilité d’explorer de nouvelles opportunités. Le « Managing Director of the Houston Office » de la société a confirmée cela par un exemple d’avantage que la société a bénéficié depuis sa présence sur le marché américain : « nous sommes entrés en contact avec Petrobras grâce à cette filiale, et aujourd’hui nous avons une VIE à Rio qui vend nos solutions pour le marché brésilien. Puis de la même manière nous avons désormais envoyé quelqu’un à Moscou pour vendre nos solutions pour le marché russe »[27].
- France-Amérique
En prenant l’exemple de l’entreprise Prynt, France-Amérique souligne l’idée que les États-Unis permettent aux jeunes entreprises de se développer en raison de son marché et des opportunités qu’ils offrent aux start-ups. Par exemple pour les start-ups qui opèrent dans la technique, l’informatique et l’électronique, le marché de la Silicon Valley constitue un marché idéal, car : « c’est là où sont les investisseurs, les meilleurs talents et les meilleures possibilités de partenariats, c’est la où les entreprises de ce type naissent, grandissent et explosent »[28]. Par ailleurs pour les entreprises du secteur du e-commerce, de la finance et de la mode, le marché de New York constitue une plateforme magnifique pour développer leur business.
Le marché américain permet également de réaliser d’importants chiffres d’affaires dans les plus brefs délais. Cela a été confirmé par l’exemple de Thomas Gayno, le créateur de l’application Cord. Ce dernier a levé 1, 8 millions de dollars dans un délai plus court alors qu’en France, selon son témoignage, il lui aura fallu beaucoup plus de temps avec beaucoup plus de travail. Par ailleurs, la souplesse du système américain facilite la création d’entreprises et l’apprentissage, notamment pour ceux qui souhaitent atteindre le rêve américain.
- Les contraintes rencontrées par les entreprises qui s’internationalisent aux États-Unis
Tableau 9 : Les obstacles sur le marché américain
Entreprises | Contraintes |
DrillScan | – Impossibilité d’effectuer des emprunts |
– Marché de l’emploi différent de celui en France | |
– Assurance | |
France-Amérique | – Pour les start-ups: délais et coûts liés aux demandes de visas |
– Différences culturelles à prendre en compte | |
– Difficile de se faire une place sur le marché américain qui est très compétitif | |
– Il faut beaucoup de temps pour l’implantation | |
– Fiscalité | |
– Contraintes légales sur l’emploi | |
(FACCNE) | – Coûts d’installation : il faut beaucoup d’argent
– Difficultés douanières |
– Salaire | |
– Problèmes de financement: les start-ups ont des difficultés à trouver du financement | |
– Les employés ne sont pas loyaux | |
– Contraintes fiscales et douanières | |
HD1PY | – Connaissance du marché |
– Différences culturelles et juridiques |
Source : Auteur, septembre 2016
- DrillScan
Pour DrillScan, les plus grosses contraintes auxquelles elle a dû faire face concernent les emprunts, les conditions du marché de l’emploi et l’assurance.
- Les Emprunts : afin de pouvoir bénéficier d’un emprunt, les entreprises sont aux États-Unis évaluées sur leur « crédit history » alors que les entreprises étrangères ou les petites entreprises ne disposent pas de « credit history ». Par conséquent, ces dernières n’ont pas la possibilité d’avoir recours aux emprunts avant d’être véritablement implantées durant un an au minimum. Afin de faire face à cette situation, DrillScan a dû avancer des fonds pour réussir son implantation et pour cela, elle a dû dépenser environ 200 000 euros. Ce montant inclut tous les frais gouvernementaux, les frais des divers partenaires tels que les avocats, les comptables, les frais de relocalisation, les frais de locaux, etc.
- L’emploi : sur le territoire américain, le marché de l’emploi est très différent de celui en France. Par exemple les compétences sont très différentes, car les étudiants américains suivent des cursus très différents avec des formations différentes également. « Par exemple les ingénieurs américains ont une approche plus pratique, moins théorique, ils savent mieux utiliser des solutions pour répondre à des problèmes, mais sont moins efficaces pour inventer les solutions et comprendre les fondamentaux théoriques. Les ingénieurs américains sont aussi meilleurs pour se vendre, et communiquer d’une manière générale et aussi prendre des décisions d’une manière générale, ils sont plus pragmatiques. Mais leurs méthodes de fonctionnement sont différentes des ingénieurs français et cela demande une adaptation de notre part. Dans mon expérience la mixité entre ingénieurs français et américain fonctionne bien, car du coup nos profils sont complémentaires et nous avons différentes approches pour trouver des solutions et résoudre les problèmes», affirme Stéphane Menand, Managing Director of the Houston Office[29]. Par ailleurs, DrillScan affirme également que lorsqu’elle a embauché des ingénieurs, ils ne se sont pas révélés loyaux et changent de travail lorsqu’ils trouvent une meilleure offre. Ainsi, la société a été obligée recruter à plusieurs reprises. De plus, les meilleurs CV étaient demandaient des salaires très élevés. Toutefois, en raison de la crise qui frappe le secteur, les offres d’emploi diminuent et les demandent augmentent. Par conséquent, il devient de plus en plus facile de recruter. Également, le marché de l’emploi américain est flexible et cela facilité le remplacement de personnel et cela plu rapidement qu’en France.
- L’assurance : comparée à ce qui se passe en France, la société américaine est une société caractérisée par un plus grand nombre de procès qu’en France. Par conséquent, il se montre indispensable de prévenir les risques, pourtant, cela s’accompagne d’importants coûts. En effet aux États-Unis, le coût de l’assurance est beaucoup plus élevé qu’en France. En connaissance de cette situation, les assureurs profitent pour faire augmenter les prix qui atteignent environ entre 30 000 à 40 000 euros par an, d’autant plus que certaines entreprises demandent un certificat d’assurance pour pouvoir faire affaire avec elles. Par exemple, les plus grosses entreprises le demandent pour se couvrir en cas de problème, leurs fournisseurs doivent être assurés, car en cas de procès ce sera important, et les grandes entreprises sont plus à risques à ce niveau-là.
- France-Amérique
Pour France-Amérique, le temps et les coûts constituent également de véritables contraintes pour les petites et moyennes entreprises qui souhaitent s’internationaliser aux États-Unis. Ces deux facteurs constituent de ce fait une problématique qui doit être prise en compte pour réussir l’implantation sur le marché. La grande différence culturelle entre les français et les américains constitue également une véritable contrainte. En effet, comme le confirme la rédactrice en chef de France-Amérique, même si à première vue, les cultures françaises et américaines semblent avoir des cultures similaires, ce n’est pas vraiment le cas étant donné que, même avec l’existence de beaucoup de points communs, il existe plusieurs différences, particulièrement en ce qui concerne la manière de voir les choses et de faire du business : « Par exemple un point extrêmement important pour faire des affaires aux États-Unis est le réseau, le fameux networking »[30]. Par conséquent, il est capital de connaitre les bonnes personnes afin d’être bien entouré et afin de bien connaitre le marché et le client. Cela permet également de réaliser de bons partenariats dans les conditions nécessaires. Toutefois, cela demande de la patience, du travail et de l’intelligence.
- FACCNE
Pour la FACCNE, l’implantation sur le marché américain demande frais importants qui s’accompagnent de taxes élevées, à savoir[31] :
- Frais pour des avocats (avocat d’affaire, avocat d’immigration…)
- Frais pour les visas des employés français (Visa H1 = 5000/6000 € Visa Entrepreneur =10 000 € + nécessite de prouver des garanties du type nombre d’emplois qui seront créés pour des américains etc.)
- Frais pour assurances
- Frais d’installation
Aux États-Unis, c’est le coût du travail qui se montre le plus élevé et à cela s’ajoutent les obligations de payer pour la Health Insurance (Assurance Santé) pour chaque employé. Le marché de l’emploi est également très compétitif, car les employés ne sont pas du tout loyaux à leur entreprise, ils vont très souvent avoir tendance à changer dès qu’il y a une meilleure offre qui leur est proposée. Cette situation fait grimper le niveau du salaire.
Par ailleurs en travaillant avec plusieurs entreprises, la FACCNE a pu constater que la principale raison pour laquelle la majorité des projets d’internationalisation n’aboutissent pas c’est qu’il faut énormément d’argent pour se lancer. Les entreprises font également face à des problèmes de financement qui varie entre 100 000 et 200 000 euros selon la taille de l’entreprise de plus, les start-ups françaises ont beaucoup de mal à obtenir des emprunts aux États-Unis étant donné le système d’emprunt fonctionne sur la base du « Credit History ». Rappelons que le « Crédit HIstory » est l’historique de paiement et permet de déterminer si l’entreprise est bon ou mauvais payeur. Pourtant, les entreprises françaises qui souhaitent commencer à s’installer aux États-Unis ne disposent pas encore de cet historique et par conséquent, n’ont pas la possibilité d’emprunter. Elles doivent attendre qu’elles ont la possibilité de prouver qu’elles sont de bons payeurs. Face à cela, elles sont obligées d’avoir tous les fonds nécessaires à l’avance.
Un autre problème est également constaté par la FACCNE en matières procédures douanières, car les États-Unis ne font pas encore partie de auxquelles les entreprises françaises doivent faire face c’est le fait que les USA ne font pas partie de l’Espace Schengen. Cette situation rend plus complexes les procédures douanières et l’obtention de visa. L’obtention de visa demande beaucoup de temps et beaucoup d’argent. À cela s’ajoutent les fees gouvernementales qui deviennent rapidement exorbitantes. Les entreprises étrangères doivent créer des emplois pour les américains sur place.
B- Synthèse des avantages et des éléments à prendre en compte
Tableau 10 : Avantages et inconvénients de l’internalisation sur le marché américain
Avantages | Éléments à prendre à considération |
– Marché important, dynamique et consommateur
– Terre d’opportunités – Un tremplin pour les PME et les start-ups – Possibilité d’entrer en contact avec de grandes entreprises et exploration de nouveaux marchés – Existence d’une grande opportunité de développement – Moins de marasmes économiques – Système souple permettant de favoriser le développement des petites entreprises. |
– Employés : le marché de l’emploi est différent de celui de la France. Il existe également des contraintes légales sur l’emploi et les employés ne sont pas véritablement loyaux.
– Emprunts : Impossibilité d’effectuer des emprunts – le marché américain est un marché très concurrentiel et spécifique. Par conséquent, les PME ont des difficultés de financement. – Culture : les différences de langues et de culture représentent un risque pays. – Coûts élevés pour le processus d’implantation – Existence de contraintes fiscales et douanières
|
Source : Auteur, septembre 2016
De ces différents avantages et inconvénients dépend la réussite de petites et moyennes entreprises qui souhaitent s’implanter sur le marché américain. Bien que ces éléments soient tous importants dans le cadre d’une internationalisation, il se montre important de prendre en considération deux éléments essentiels, notamment la concurrence et la différence de culture.
- Concurrence
La concurrence constitue le moteur de développement du marché américain. La sélection est impitoyable, mais constitue de garantie pour la prédominance de son économie. Ainsi, la majorité des secteurs d’activité est dominée par de grandes entreprises. Cette situation est renforcée par une politique de dérèglementation de l’administration Reagan qui a pour objet de supprimer les règles limitant la concurrence au niveau de certains secteurs
Bien que permettent le développement de l’économie américaine, cela constitue un facteur risque important pour les petites et moyennes entreprises françaises qui souhaitent s’y implanter.
- Culture
L’entrepreneuriat constitue un phénomène mondial et ne se monte pas toujours comme un phénomène homogène. L’influence des conditions économiques, sociales et culturelles engendre une influence importante sur les activités d’entrepreneuriat, car les cultures les habitudes et les besoins au sein d’une région conditionnent les comportements de ceux qui entreprennent. Par conséquent, l’implantation d’une entreprise au sein d’un pays étranger ne peut se concevoir sans tenir compte de la société qui la contient. Cela fait que le contexte géographique engendre une grande influence sur les pratiques entrepreneuriales.
Ainsi, les différences culturelles entre les États-Unis et la France en termes de culture et de management peuvent engendrer des difficultés au niveau de la gouvernance pouvant entraver la réalisation de profits pour les entreprises étrangères. Cela dit, la différence culturelle, économique et financière sont à impérativement à prendre en compte dans le cadre d’un processus d’internationalisation, ce qui présuppose un apprentissage de la culture, de la société et de l’environnement dans lequel une entreprise s’implante[32].
C- Conseils pour réussir l’implantation aux États-Unis
Tableau 11 : Conseils pour les PME qui souhaitent s’internationaliser
Entreprises | Conseils |
DrillScan. | – Prévoir un certain temps |
– être très motivé et bien s’entourer | |
– Eviter de faire des activités risquées | |
France-Amérique. | – Être patient et travailler dur
– Prendre en compte les différences culturelles |
(FACCNE)
|
– Trouver le bon endroit |
– Il faut bien connaitre les règles, car elles différentes de celles en France | |
– Il faut s’adapter à la demande et aux clients | |
– Différences culturelles à prendre en compte | |
– Se rapprocher de la CCI locale | |
– Prendre en considération les témoignages d’autres entrepreneurs | |
– Prendre en compte les aspects juridiques et fiscaux | |
– Contacter des conseillers | |
HD1PY | |
– Prendre contact avec les représentants locaux de l’État français |
Source : Auteur, septembre 2016
- DrillScan
Pour assurer une implantation efficace sur le marché américain, les entreprises, particulièrement les PME doivent commencer par :
- Prévoir beaucoup de temps, particulièrement pour se faire connaitre et pour développer le réseau. Il faut au moins six mois à un an, car l’investissement ne va pas être rentable immédiatement. Durant cette durée, il est capital de bien connaitre le marché et promouvoir le produit ou le service afin qu’il se démarque sur le marché, car il faut s’assurer qu’il y ait une demande avant de se lancer complètement. Également, il faut contacter et trouver des partenaires d’affaires.
- Ensuite, il faut être très motivé étant donné que pour réussir sur un marché étranger, il faut franchir différents obstacles, ne pas baisser les bras et surtout travailler dur. Bien s’entourer et bien se renseigner sont également indispensables surtout lorsqu’il s’agit d’un domaine qui n’est pas bien maitrisé.
- Enfin, il faut éviter de faire des activités risquées, car les procès sont très fréquents aux États-Unis.
- FACCNE
Afin de pénétrer efficacement le marché américain, la FACCNE conseille aux entreprises françaises de bien connaitre le marché, car le marché européen et américain sont très différents que soit en termes de règles ou de taille. Il y a par exemple les entreprises de santé qui doivent avoir des « FDA approval » à travers lesquels l’organisation gouvernementale régule les produits que consomment les américains. L’approbation de la FDA prend généralement une ou plusieurs années de tests, donc beaucoup de temps et d’argent alors qu’il est impossible de vendre avant l’acquisition de cette autorisation.
Par ailleurs, il est important de bien connaitre le marché, les règles qui le régissent ainsi que les besoins afin que l’implantation aboutisse. En effet, lorsque les produits ou les services ont la qualité nécessaire et lorsque l’implantation a bien été préparée et surtout lorsque les entreprises sont bien entourées avec une bonne connaissance du marché, elles peuvent avoir du succès sur le marché américain. La FACCNE prend l’exemple de la Société Neolane qui a bien réussi à pénétrer le marché en 2007. Cette société a commencé très petite avec seulement 6 personnes et six ans plus tard, c’est-à-dire en 2013, elle a été rachetée par Adobe Systems pour 600 millions de dollars[33].
FACCNE préconise également qu’il faut prendre en compte les différences culturelles en prenant deux exemples bien précis :
- Les travailleurs américains ne sont pas très loyaux et par conséquent, il faut passer beaucoup de temps à recruter. La plupart du temps les effectifs sont à 100% renouvelés en 5 à 6 ans.
- Phénomène milenials : les entreprises françaises qui s’implantent aux États-Unis doivent investir dans des locaux proches de leur vivier talents afin qu’elles puissent parvenir à embaucher, car la plupart des jeunes diplômés américains refusent de travailler en banlieue loin de leur logement et de la vie active en ville. C’est une grande problématique à prendre en compte et nécessite une bonne stratégie de ressources humaines.
Conclusion
Le phénomène d’internationalisation des entreprises a déclenché de nombreux travaux de recherches sur différents domaines du management stratégique. Les recherches en rapport avec le développement international des entreprises sont actuellement abondantes à partir desquelles différents modèles théoriques et empiriques ont surgit avec l’objectif de comprendre et d’analyser le processus à travers lequel les entreprises s’engagent au-delà de leur marché local. Dans le cadre de développement international, la plupart des entreprises commencent tout d’abord à s’implanter dans des marchés psychologiquement stables et par la suite s’engagent petit à petit vers des marchés plus éloignés.
La principale critique formulée au niveau des modèles ayant appréhendé le développement international des entreprises est le fait de considérer que l’internationalisation appartient exclusivement aux grandes entreprises, pourtant l’internationalisation est également et surtout destinée aux petites et moyennes entreprises. En effet, le phénomène de mondialisation des économies a permis à ces types d’entreprises de développer leurs activités et dans lequel le contexte international devient un enjeu fondamental dans leur développement.
Compte tenu de l’importance qu’occupent les petites et moyennes entreprises sur le plan international, plusieurs études se sont petit à petit focalisées sur le processus d’internationalisation des PME en expliquant leur comportement international dont les spécificités diffèrent grandement des entreprises multinationales.
Tout au long de ce travail, nous avons pu constater que l’internationalisation constitue un choix stratégique induit par divers facteurs tels que l’élargissement du marché, le désir de se mettre à l’abri des différentes limites du marché local, la répartition des risques, la recherche d’avantages fiscaux, la recherche de nouveaux savoir et compétences ou encore la recherche de nouveaux partenaires et de nouvelles sources d’innovation ou encore. Il y également d’autres facteurs qui poussent les entreprises à s’orienter vers de nouveaux marchés tels que la recherche d’économie d’échelle, la réduction des coûts de production au encore l’écoulement de produits excédentaires. Toutefois, quelle que soit la raison qui pousse les entreprises à s’internationaliser, les PME n’ont pas les mêmes forces et capacités que les grandes entreprises et par conséquent rencontrent des difficultés.
Pour s’internationaliser, les États-Unis constituent un marché opportun de par sa puissance et la taille de son marché. La puissance des États-Unis s’explique par trois facteurs principaux : le dynamisme de sa population, la maîtrise de son territoire et les capacités d’adaptation de son économie. L’implantation des petites et moyennes entreprises aux États-Unis semble avantageuse pour de nombreuses raisons. En effet, les États-Unis constituent un territoire immense avec un marché particulièrement dynamique et en perpétuelle évolution. L’environnement des affaires sur le territoire américain est également très simplifié pour favoriser le développement des petites et moyennes entreprises étrangères. Les nombreux accords de libre-échange rendent plus facile l’accès aux marchés mondiaux. Par ailleurs, le pays vante la stabilité de son environnement politique ainsi que les différentes incitations d’investissement qu’il propose et auxquelles peuvent prétendre les entreprises étrangères.
Toutefois, afin que leur internationalisation sur le marché américain soit des plus réussis, les petites et moyennes entreprises doivent relever certains défis. Le premier défi à relever est lié aux coûts d’implantation alors qu’il est difficile, voire impossible, de trouver du financement. En effet, les États-Unis n’accordent pas d’emprunts pour les entreprises qui ne disposent pas encore d’un « crédit hitory »ou historique de paiement. Le marché de l’emploi est également très différent de ce celui de la France et recruter constitue une tâche difficile. Il y a également la différence culturelle, les contraintes fiscales et juridiques.
Ainsi, afin de réussir leur implantation sur le territoire américain, les petites et moyennes entreprises françaises doivent impérativement tenir compte de ces éléments. Elles doivent ainsi prévoir un certain temps et trouver le bon endroit. Il faut également bien connaitre les règlementations qui régissent le marché et l’emploi tout en prenant en compte les différences culturelles. Si elles manquent d’expérience, il est indispensable de faire appel à des professionnels et des conseillers.
Enfin, l’observation d’un développement international n’est jamais terminée et l’analyse d’expansions nouvelles sur les marchés étrangers des start-ups pourrait faire l’objet d’une autre étude plus approfondie.
BIBLIOGRAPHIE
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- Altios International, « Les Etats-Unis : Un Marché De Plus En Plus Attractif Pour Une Implantation Directe», 2016
- Baromètre OpinionWay-CCI International– « Les PME/ETI françaises et l’internationalisation », Juin 2014
- Bartlett, S. Ghoshal, « Managing Across Borders : The Transnational Solution », Harvard Business School Press, Boston. 1989
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- Eric Milliot, « Stratégies d’internationalisation : une articulation des travaux de porter et perlmutter », Edition Management et prospective, IAE de Poitiers, 2005
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- Export Entreprises SA, « ETATS-UNIS : LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE», septembre 2016
- France diplomatie : « La France et ses nombreux atouts : une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers», février 2015
- Geopoeconomique « L’économie des Etats-Unis d’Amérique face à la concurrence internationale », décembre 2008
- IMMENGA (U.), « Comment : The Failure of Present Institutions and Rules to Respond to the Globalization of Competition », Aussenwirtschaft, 1994
- Jean Paul TCHANKAM, « Les dispositifs légaux de la création d’entreprise aux Etats-Unis et en France », 2010
- Le Moci (Moniteur du commerce international depuis 1883) « Etats-Unis : Données générales », 2016
- Lemaire J.P « Stratégie d’internationalisation», Dunod, 2013
- Lila DOUADI, « L’internationalisation des entreprises et des stratégies marketing », Faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion, mai 2015
- Mayrhofer Ulrike, « Management international », Edition Economica, Paris, 2004
- M&BD Consulting, « Management et Business Developpement : la stratégie internationale », mars 2015
- Oman Charles P. « Etudes du Centre de Développement : Quelles politiques pour attirer les investissements directs étrangers ? », OECD Publishing Amazon France, 2000
- Stéphane Lauer : « Aux Etats-Unis, l’économie réaccélère », juillet 2015, lemonde.fr
- TextMaster, « Les champions de l’internationalisation », 2011
ANNEXES
Annexe 1:
Entretien avec Stéphane Menand, Managing Director of the Houston Office of DrillScan.
DrillScan est une société indépendante créée en 2001 par un directeur de thèse de l’école des mines dans le but de fournir des solutions pour améliorer les performances de forage des entreprises pétrolières.
Le développement de l’entreprise c’est fait dans un premier temps de manière assez lente avec très peu d’employés (1 seul pendant environ 4 ans) parallèlement à la recherche puis elle a progressivement grandi.
En grandissant, avec plus d’employés et de solutions, l’entreprise a exploré de nouveaux horizons et a commencé à faire des conférences à Houston, Texas pour présenter ses solutions et ses recherches. Après plusieurs années et une constitution d’un début de réseau de là-bas, et la confirmation que nos solutions pouvaient avoir des clients là-bas nous avons commencé à envisager une implantation aux États-Unis. Il nous fallait être près de nos clients pour conquérir ce marché.
Nous avons fait des recherches et avons trouvé des cabinets spécialisés qui proposaient de nous accompagner dans notre développement vers les États-Unis et de prendre en charge les différents éléments que cela comporte, mais leurs prestations étaient coûteuses et nous ne pouvions pas nous le permettre en plus des coûts que l’installation aux USA comporte déjà.
Nous avons donc fait appel à un stagiaire pour une durée de 3 mois pour faire des recherches et déterminer tous les éléments dont nous avions besoin pour réussir notre implantation aux États-Unis.
Je me suis moi-même pencher sur ce dossier pour bien comprendre tout ce qui était nécessaire, et essayer de bien prendre en compte les différences entre la France et les US. Ce fut beaucoup de travail de documentation, et de lecture de très longs documents parfois compliqués suivant les différents éléments. L’information est très diffuse suivant les divers domaines à prendre en compte (légal, économique, entrepreneurial, immigration etc…), et les compét
ences aux États-Unis sont très compartimentés, il nous a fallu faire appel à différent spécialistes pour différents domaines (exemple : avocat d’affaires versus avocat d’immigration).
Nous avons commencé à nous renseigner et à penser à l’implantation aux États-Unis en 2010, et il nous a fallu une année pour tout planifier et finalement créer la filiale en 2011
Pour l’instant malgré la crise pétrolière qui nous touche assez durement, et tout le secteur en général, notre implantation a été un succès, nous sommes désormais 3 à travailler à Houston (moi + 2 américains), et grâce à notre présence sur place nous avons sensiblement augmenté notre Chiffre d’Affaires. Nous avons également amélioré et agrandi notre réseau en état dans la capitale mondiale du pétrole, nous avons ainsi pu explorer de nouvelles opportunités. Par exemple nous sommes entrés en contact avec Petrobras grâce à cette filiale, et aujourd’hui nous avons une VIE à Rio qui vend nos solutions pour le marché brésilien. Puis de la même manière nous avons désormais envoyé quelqu’un à Moscou pour vendre nos solutions pour le marché russe. Toutes ces étapes de développement sont la suite et la conséquence de notre développement via les États-Unis.
Les plus grosses contraintes auxquelles nous avons du faire face :
- Aux États-Unis pour pouvoir emprunter les entreprises (et les particuliers) sont jugées sur leur « credit history », mais pour des étrangers, et des petites entreprises nous n’avons pas de credit history, nous n’avons donc pas pu emprunter avant que nous soyons véritablement implanté (environ 1 an). Il a donc fallu avancer tous les fonds pour l’implantation. Nous avons du dépensé environ 200 000€ au total pour pouvoir nous installer aux États-Unis, cela inclue tous les frais gouvernementaux, tous les frais de nos divers partenaires (Avocats, Comptables etc…), les frais de relocalisation vers les États-Unis, frais pour trouver les locaux et se payer dans l’attente des premiers contrats pour pouvoir être autosuffisant.
- Marché de l’emploi est très différent du marché français :
- Les compétences sont très différentes, les étudiants américains n’ont pas le même cursus (4 ans de Bachelor, puis éventuellement un Master en 2 ans)et ne sont pas formés de la même manière. Par exemple les ingénieurs américains ont une approche plus pratique, moins théorique, ils savent mieux utiliser des solutions pour répondre à des problèmes, mais sont moins efficaces pour inventer les solutions et comprendre les fondamentaux théoriques. Les ingénieurs américains sont aussi meilleurs pour se vendre, et communiquer d’une manière générale et aussi prendre des décisions d’une manière générale, ils sont plus pragmatiques. Mais leurs méthodes de fonctionnement sont différentes des ingénieurs français et cela demande une adaptation de notre part. Dans mon expérience la mixité entre ingénieurs français et américain fonctionne bien, car du coup nos profils sont complémentaires et nous avons différentes approches pour trouver des solutions et résoudre les problèmes.
- Les ingénieurs que nous avons embauchés ne se sont pas révélés loyaux, nous avons dû recruter à plusieurs reprises, ils changent de travail dès qu’une meilleure offre se profile. Et cela a été un challenge de recruteur dans un premier temps, car les meilleurs CV étaient chers. Mais maintenant à cause de la crise de notre secteur, le marché de l’emploi est plus compliqué pour les demandeurs d’emploi, il y a ainsi plus de demandes et moins d’offres, le recrutement est donc « plus facile » actuellement pour nous.
- La flexibilité du marché demande donc beaucoup d’adaptabilité et de qualités pour recruter. Nous avons eu du mal au début à trouver les bonnes personnes pour notre entreprise, et nous avons commis des erreurs de casting. Mais la flexibilité du marché et des États-Unis nous a permis d’effectuer des modifications plus facilement et rapidement qu’en France. Il y a plus de souplesse pour licencier.
- Pour une entreprise comme la nôtre de moins de 50 employés, nous avons beaucoup de souplesse, peu de contraintes, pas de quotas. Sinon il y a des incitations fiscales et des quotas pour les plus grosses entreprises pour assurer la diversité de l’emploi (diversité raciale, handicapés, vétérans, parité etc…)
- L’assurance : la société américaine dans son ensemble et notre secteur en particulier est une société où il y a beaucoup plus de procès qu’en France. Il faut donc prévenir ces risques, et cela a un coût. Qui est non négligeable, le coût de l’assurance aux États-Unis est bien supérieur à celui en France. C’est un des plus grands risques aux États-Unis d’avoir un procès, même si dans l’ensemble dans les faits c’est quand même moins probable pour les petites PME et c’est aussi moins coûteux. Mais les assureurs jouent sur cette peur et ce risque et font monter les prix (environ 30 000 à 40 000 par ans !). Or nous avions besoin d’un certificat d’assurance pour faire des affaires avec certaines entreprises (les plus grosses entreprises le demande pour se couvrir en cas de problème, leurs fournisseurs doivent être assurées, car en cas de procès ce sera important, et les grandes entreprises sont plus à risques à ce niveau-là, aussi elles exigent un certain niveau d’exigence). Pour nous c’est tout de même un investissement rentable (1 à 2 tiers de nos contrats l’exigent suivant les années) et cela nous sécurise également. Sinon généralement ce sont des déclarations sur l’honneur qui sont demandées, c’est une pratique très courantes aux États-Unis.
- Pour éviter les procès, je conseille d’être très prudent, d’être bien entouré, bien accompagné, bien assuré, et de s’assurer de ne pas faire d’activités qui comportent un risque à ce niveau-là. Mais d’une manière générale je dirais que le risque est assez limité, et ça ne doit pas être un frein pour se lancer vers les États-Unis. En tout cas nous n’avons pas eu de problèmes à ce niveau-là, pour l’instant en tout cas.
- Nous avons également dû présenter un Business Plan, prévoyant nos activités pour les 5 prochaines étapes à l’administration américaine (de l’état du Texas en l’occurrence pour nous), ils veulent vérifier les investissements, et notre plan d’implantation avec notamment les emplois que nous allons créer et ensuite s’assurer que nous tenons nos engagements. En l’occurrence nous avons réussi à obtenir les résultats escomptés, malgré la crise pétrolière. Nous avons été bénéficiaires après 1 an et demi d’activité sur Houston (donc remboursé les 200 000 avancés et commencé à gagner de l’argent).
Conseils pour réussir son implantation aux États-Unis :
Pour faire face à ces contraintes j’ai lu le guide de l’employeur du Texas fournit au créateur d’entreprise de l’état, et il s’est avéré être un document fastidieux à lire (une centaine de pages), mais finalement très précieux et prenant bien en compte tous les éléments importants pour réussir son implantation ici.
Pour notre expérience aux États-Unis cela vaut le coup au niveau du « business », le marché est très important et très dynamique. Il y a certes des bas, mais aussi des hauts, et dans l’ensemble il repart plus vite qu’en Europe, il y a moins de marasmes économiques en période de crise.
Par contre il faut prévoir un certain temps pour se faire connaître et développer son réseau (environ 6 mois-1 an pour nous, sachant qu’on se faisait un peu connaître auparavant avec des conférences sur place et que notre secteur est particulier, donc ça peut être plus ou moins suivant les secteurs, mais c’est à prendre en compte, l’investissement ne va pas être rentable immédiatement, il faut du temps). Il faut donc être patient, et prendre ça en compte avant d’envisager l’investissement.
Il est très important de bien connaître le marché américain, celui-ci est très compétitif il faut donc avoir confiance en son produit, et s’assurer qu’il va pouvoir se démarquer dans ce marché et trouver ces clients. Il faut être sûr qu’il puisse y avoir une demande pour son produit/service aux États-Unis avant de se lancer.
Dans notre cas nous avons commencé les recherches sur le marché américain tôt dans la vie de notre entreprise, et nous avons testé les eaux avec nos conférences spécialisées là-bas, nous avons ainsi pu parler avec des clients potentiels qui nous ont confirmé leurs intérêts, il nous fallait juste s’installer aux USA pour pouvoir leur faire parvenir nos services. Nous avions environ 10 ans de connaissance du marché au moment de notre lancement je pense que ça a été clé dans notre réussite de notre implantation. Car même une fois implanté il faut savoir quoi faire sur place, qui contacter et trouver ces partenaires et clients pour avoir du succès.
Il faut être très motivé pour réussir à franchir tous ces obstacles, mais c’est faisable. Il faut croire en son projet et ne pas baisser les bras. Travailler dur et ne pas compter ses heures. Il faut aussi bien s’entourer, et sous-traiter les domaines qu’on ne maîtrise pas, poser les bonnes questions pour avoir le maximum de renseignements. Mais il ne faut pas avoir peur de se lancer, en prenant tout ça en compte, si le produit et le marché son compatible et de taille suffisamment importante, en étant bien préparé et entouré le jeu en vaudra la chandelle.
C’est un risque calculé à prendre avec un marché important à se porter avec un pays qui est très consommateur, avec un marché dynamique rempli d’opportunités. Il y a des opportunités de développement avec une Recherche et Développement performant aux États-Unis avec des universités performantes et de grandes tailles. Il y ainsi de multiples opportunités de synergie et de partenariats avec les nombreux acteurs présents dans ce gigantesque marché. Et tout ça (grand marché, grand réseau, multiples opportunités, multiplication du chiffre d’affaires) peut permettre d’être un bon tremplin pour votre entreprise et vous aider à grandir beaucoup plus rapidement qu’en France, car tout va plus vite aux États-Unis.
Annexe 2:
Entretien avec Ludivine Wolczik (Sanchez), Executive Director de la French American Chamber of Commerce of New England (FACCNE).
Il existe un réseau privé des Chambres du Commerce et de l’industrie françaises à l’étranger, ce sont des organisations à but non lucratif à vocation commerciale. Il en existe 115 réparties dans 85 pays, dont 20 réparties sur le territoire américain.
Ces CCI ne sont pas rattachées au gouvernement, mais sont partenaires de leurs sœurs françaises de nos régions.
Le but de cette organisation est d’aider le développement des entreprises françaises qui souhaitent se développer en Nouvelle Angleterre. Notre organisation étant petite pour la Nouvelle-Angleterre nous n’aidons pas les entreprises américaines à s’implanter en France, c’est notre organisation sœur à New York qui est de taille plus importante qui centralise cette fonctionnalité. Les plus petites CCI à l’étranger comme la nôtre n’aident que les entreprises françaises.
Les entreprises françaises nous découvrent via les CCI Françaises : le chargé du développement international de ces CCI renvoient les entrepreneurs vers la Chambre de Commerce à l’étranger adaptée à leurs besoins. Ils nous découvrent également par des recherches internet ou via Business France. Aussi parfois ce sont par des recommandations d’autres membres de CCI qui renvoient vers nous, ou des prestataires de service spécialisés dans le développement à l’international.
Notre réseau pour la FACCNE est actuellement constitué de 360 membres (pour environ 130 sociétés). Ces membres paient une cotisation pour accéder à nos services :
- Annuaire des membres
- Cinquantaine d’événements par ans (2000 personnes présentes au total l’an dernier), des conférences territoriales et sectorielles sont organisées par exemple.
- Support aux Entreprises
- Aide à trouver des partenaires
- Aide à trouver des financements
- Aide à trouver les bons prestataires
- Conseils Marketing, Commerciaux, Legaux…
Les sociétés qui s’installent aux États-Unis avec lesquelles nous collaborons ont en général des dizaines d’employés en France et plusieurs années d’activité derrière elle pour avoir les reins suffisamment solides pour se lancer vers la conquête du marché américain. L’arrivée aux États-Unis se fait étape par étape, car elle est très coûteuse.
Il faut crée en local une filiale (start-up) pour le marché américain et cela inclue des frais et des taxes très importantes :
- Frais pour des avocats (avocat d’affaires, avocat d’immigration…)
- Frais pour les visas des employés français (Visa H1 = 5000/6000 € Visa Entrepreneur =10 000 € + nécessite de prouver des garanties du type nombre d’emploi qui seront créées pour des américains etc…)
- Frais pour assurances
- Frais d’installation
Aussi le coût du travail est très important aux États-Unis en prenant en compte les salaires qui sont plus élevés qu’en France, les bénéfices également (besoin de payer pour la Health Insurance (Assurance Santé) de ses employés). En effet le secteur de l’emploi aux États-Unis est très compétitif, car les employés américains ne sont pas du tout loyaux à leur entreprise, ils vont très souvent avoir tendance à changer dès qu’il y a une meilleure offre qui leur est proposée. Tout cela pousse les prix des salaires vers le haut, combiné avec le fait que les étudiants américains ont généralement des prêts étudiants très importants à rembourser.
Dans mon expérience, ici en Nouvelle Angleterre, nous avons affaire à beaucoup de petites sociétés technologiques, généralement spécialisées dans les domaines suivants :
- Santé
- Biotechnologies
- Medical Devices
- Logiciels d’édition technologiques/Design
C’est très important pour les entreprises françaises de s’implanter au bon endroit dans les États-Unis ce qui explique pour les différentes chambres de commerce ont différentes spécialisations (exemple la FACC de Houston est spécialisée dans le Oil and Gas etc…). Ici en Nouvelle Angleterre c’est la Santé et les Logiciels, ceci s’explique par le fait que c’est une région économique ou sont implantés les acteurs principaux, les plus importants, pour ce secteur. Il faut être là où il y a le marché pour développer son réseau efficacement aux États-Unis et se donner les chances d’avoir du succès. Ces entreprises de ce type sont présentes en Nouvelle-Angleterre parce que c’est ici que la main-d’œuvre qualifiée est avec un tissu d’universités renommées qui fournit beaucoup de talent dans la région (comme Harvard et Yale par exemple).
On a noté depuis 3-4 ans une augmentation du nombre de petites entreprises françaises qui cherche à se développer aux États-Unis. Il y a 4 ans nous étions sollicités par environ 12 sociétés par ans avec environ 1 projet d’installation aux US qui aboutissait, sur ces 3 dernières années ces chiffres ont été multipliés par 2 ou 3.
La raison pour laquelle la majorité des projets n’aboutissent pas c’est qu’il faut énormément d’argent pour lancer les opérations aux États-Unis, créer l’existence Juridique etc… Les entreprises font face à des problèmes de financement face à l’importance des montants (entre 100 000 et 200 000 € au total voire plus suivant la taille de l’entreprise pour commencer les opérations aux États-Unis) mais également parce qu’il est très compliqué pour les start-ups françaises aux États-Unis comme celles-ci de faire appel à des emprunts aux USA puisque le système des emprunts aux États-Unis fonctionne avec ce qu’ils appellent le « Credit History » qui est l’historique de paiement, qui détermine si on est un bon ou un mauvais payeur (et donc le taux d’emprunt, et la possibilité même d’emprunter). Les entreprises françaises qui s’implantent ici n’ont pas de Credit History et ont donc généralement pas la possibilité d’emprunter à cause de cela, tant qu’elles n’ont pas prouvé qu’elles étaient de bons payeurs. Il faut donc avoir tous les fonds en avance pour pouvoir avancer tous les frais, sinon dès que l’entreprise n’a plus de fonds à avancer, les opérations aux États-Unis se ferment, il n’y a plus d’argent pour soutenir l’activité.
Un autre problème auxquelles les entreprises françaises doivent faire face c’est le fait que les USA ne font pas partie de l’Espace Schengen. Cela complique donc les choses en matière de douanes et de visa. Il est assez difficile, long et coûteux d’obtenir des visas aux États-Unis. Il faut bien s’entourer, mais cela engendre des frais, il y a aussi les « fees » (frais) gouvernementales à payer qui sont rapidement exorbitant et il va falloir créer des emplois pour des américains sur place. Il faut donc une bonne assise avant de considérer se lancer vers les États-Unis.
La raison pour laquelle ces entreprises françaises décident de s’installer aux États-Unis c’est que le marché européen devient rapidement trop petit, et le marché américain, notamment dans certains secteurs est particulièrement important est dynamique (par exemple dans le domaine de la santé).
Mais les marchés sont différents en termes de taille, mais aussi en terme de règles, il faut donc bien connaître le marché dans lequel on veut s’implanter et s’y adapter sinon l’entreprise ne va être une réussite aux États-Unis.
Par exemple pour les entreprises de la santé il est nécessaire d’avoir des « FDA approval » (autorisations de la part de la FDA, l’organisation gouvernementale qui régule les produits que consomment les américains) pour pouvoir vendre aux États-Unis. Et cela peut prendre une ou plusieurs années de tests pour obtenir cette autorisation, soit beaucoup de temps et d’argent (car il faut employer beaucoup de personnes pour ces recherches). On ne peut pas commencer à vendre et donc à s’implanter aux États-Unis tant que cette autorisation est acquise.
Dans l’ensemble dans notre expérience l’implantation vers les États unis d’entreprises françaises est une réussite. En effet le marché américain est dynamique et plein d’opportunités que les entreprises françaises ont les moyens de saisir. Quand leur produit/services est de qualité et que l’implantation a été bien préparée, qu’elles se sont bien entourées et qu’elles connaissaient bien leur marché, les entreprises françaises ont du succès aux États-Unis. Par exemple la société Neolane, crée en 2001, s’est implantée aux États-Unis entre 2007 et 2008, avec 6 personnes travaillant pour cette filiale au début, 5 ans plus tard en 2013 elle était rachetée par Adobe Systems pour 600 millions de dollars.
Par contre il y a toujours quelques cas de fermetures, quand les montants à avancer sont trop importants, ou que le produit/services ne trouve pas son marché. Généralement ce sont liés à des problèmes de manque de préparation (pas assez de prise en considération de tous les éléments) et de manque d’adaptabilité par rapport au marché américain et ses spécifiés, il faut s’adapter à la demande et à ses clients.
Est-ce que les États-Unis constituent une bonne opportunité pour s’internationaliser ?
Pour mon expérience en Nouvelle Angleterre, dans les secteurs de la santé et technologiques (App/Software) oui c’est une bonne opportunité pour se développer. Car c’est ici que les consommateurs, les fonds d’investissement et les talents (développeurs informatiques et techniciens de pointe) sont réunis.
Mais il faut prendre en compte les différences culturelles par exemple :
-L’employé américain pas loyal : il faut passer beaucoup de temps à recruter, et il faut savoir bien recruter si on veut être performant. La plupart du temps les effectifs sont à 100 % renouvelés en 5 à 6 ans.
-Phénomène millenials : les entreprises ont dû investir dans des locaux au plus près de leur vivier de talents pour parvenir à embaucher, car beaucoup de jeunes diplômés refusés d’envisager travailler en banlieue loin de leurs logements et de la vie active en ville. C’est une problématique à prendre en compte, et s’adapter pour le recrutement. Stratégie de DRH à réfléchir avant de s’installer.
Conseils pour entreprises françaises qui réfléchiraient à s’implanter aux États unis :
- Se rapprocher de la CCI locale qui va donner des informations pertinentes pour commencer
- Elle va rediriger/mettre en relation avec des entreprises qui a eu les mêmes problématiques
- Elle va rediriger/mettre en relation avec la CCI du marché visé qui sera adapté au développement
- Prise en considération des témoignages d’entrepreneurs qui sont passés par là qui vont bien leur faire comprendre et leur permettre de se rendre compte des opportunités, mais aussi des contraintes qu’il faut prendre en compte pour s’installer avec succès aux États-Unis.
- Prendre en compte les différences qu’il y a sur les aspects juridiques et fiscaux entre les USA et la France, il est nécessaire de bien s’entourer de spécialistes qui donneront les bonnes réponses et vous permettront une bonne implantation sur ces aspects.
- Avoir en tête le coût de la vie important (d’autant plus en Nouvelle Angleterre, et à la Silicon Valley), ou les prix sont très importants pour tout (Locaux, Résidence pour les employés, etc…). Prendre en compte le prix pour faire venir les employés français et leurs familles, inscriptions aux écoles privées franco-américaines etc… Beaucoup de frais annexes qui s’ajoutent et s’accumule rapidement en somme exorbitante.
- Contacter les Conseillers du Commerce extérieur de la France qui sont des entrepreneurs ou des cadres d’entreprises françaises qui ont avec succès développé leur business à l’étranger (en l’occurrence en contacter qui ont réussi dans la région ou vous souhaiter vous implanter). Ils vont vous conseiller bénévolement.
Annexe 3 :
Entretien avec Guénola Pellen, Rédactrice en chef France-Amérique.
France-Amérique est un journal crée en 1943 par des Français, exilés à New York dans le cadre de la Seconde Guerre Mondial et soutenir le mouvement de résistance organisé par Charles de Gaulle. Aujourd’hui France-Amérique est la plus grande publication bilingue aux États-Unis, on peut la retrouver dans l’ensemble du pays et permet de relier ces deux magnifiques pays : la France et les États-Unis.
Nous nous intéressons à tout ce qui relie ces deux pays et essayons de produire du contenu qui va intéresser nos lecteurs américains, franco-américains, et Français expatriés. Ainsi nous nous intéressons par exemple aux liens qui peuvent rassembler ces deux pays économiquement. Dans un monde de plus en plus mondialisé, ces deux pays n’ont jamais été aussi proches, et il n’y a jamais eu autant de connexions économiques, avec de nombreux produits et services qui font le trajet transatlantique.
Nous nous sommes intéressés aux start-ups françaises qui essayent de percer aux États-Unis et avons en effet discerné une véritable tendance avec une forte progression de ces petites et moyennes entreprises françaises qui tente leur chance pour le rêve américain.
Par exemple nous avons vu qu’en 2015 au International Consumer Electronics Show (CES), sur 600 start-ups représentées, 190 étaient françaises, montrant l’énorme vivier de jeunes entreprises françaises en quête de développement, et prouvant que la clé de ce développement pour beaucoup de celles-ci vont être de réussir à s’implanter aux États-Unis et profiter des nombreuses opportunités, investissement, connexions et importer marcher pour permettre à leur entreprise de passer au niveau suivant.
Parmi ces entreprises l’exemple de l’entreprise Prynt montre comment les États unis ont permis à deux jeunes français –étudiants à Polytechnique- de développer a « million dollar business » . Tout a même commencé aux États-Unis puisqu’ils ont eu l’idée de leur entreprise –un adaptateur boitier Polaroïd sur le dos d’un iPhone- pendant leur année d’échange à Berkeley. Ils ont ensuite réalisé leur prototype en Chine et accéléré leur entreprise (au sein d’un accélérateur d’entreprise) puis sont revenus aux États-Unis et ont lancé une campagne Kickstarter qui a récolté 1,6 million de dollars (record pour une entreprise française). C’est donc les États-Unis, son marché et ses opportunités qui ont permis ce succès extraordinaire pour cette start-up prouvant qu’il est important de considérer cette possibilité quand on réfléchit à développer son business. En effet pour ce produit, les États-Unis étaient véritablement le marché idéal de par sa taille, et par sa compatibilité (tech-savy utilisateurs, Millions d’utilisateurs Apple, pays de l’instantanéité et des réseaux sociaux de partage de photo –Instagram/Snapchat/Pinterest etc…).
Ainsi pour la technique, l’informatique et l’électronique la Silicon Valley est définitivement « the place to be » pour ces types de business, c’est là où sont les investisseurs, les meilleurs talents et les meilleures possibilités de partenariats, c’est la où les entreprises de ce type naissent, grandissent et explosent. Et de nombreuses entreprises françaises l’ont compris, il existe une « réunion des francophones » de la région de San Francisco, qui rassemble environ 500 compagnies françaises et 60 000 expatriés. Parallèlement la région de New York dans les domaines des médias, du e-commerce, de la finance et de la mode est également un hub mondial et une plateforme magnifique pour développer son business.
Ainsi nous avons pu constater que les Français réussissent d’une manière générale aux États-Unis, la formation à la française et les Grandes Ecoles sont reconnues là-bas, l’accent français fait fureur et les investisseurs s’en souviennent et se projettent vers des débouchés en France et en Europe.
Mais les problèmes, les délais et les coûts liés aux demandes de visas sont définitivement des freins et une problématique importante à prendre en compte et à être prête à affronter pour réussir son implantation aux États-Unis.
Il faut aussi prendre en compte les différences culturelles entre les États-Unis et la France, même si on pourrait penser de premier abord que nos cultures sont relativement similaire, en tant que « trait-d’union » entre ces deux pays je peux vous assurer, qu’autant nous avons beaucoup de points communs et de compatibilité nous avons également de nombreuses différences, notamment dans nos manières de voir les choses et de faire du business. Par exemple un point extrêmement important pour faire des affaires aux États-Unis est le réseau, le fameux networking. Il faut connaître les bonnes personnes, bien s’entourer, bien connaître son marché et ses clients et réaliser de bons partenariats pour assurer les conditions de succès nécessaires au bon développement d’une start-up aux USA. Ainsi il faut être patient, intelligent et travailler dur pour mettre sur pied ce réseau pour être performant sur le marché américain, sans il va être très difficile de se faire une place dans ce marché très compétitif.
La plupart de ces entrepreneurs français nous l’ont confirmé, l’installation aux États-Unis a été clé dans leur développement d’entreprise. Thomas Gayno qui a créé l’application Cord qui a levé 1,8 million de dollars nous a expliqué qu’il aurait pu atteindre ces objectifs en France, mais cela lui aurait pris beaucoup plus de temps, et cela aurait été beaucoup plus fastidieux. Or la rapidité d’action et le dynamisme sont des éléments clés dans le domaine des nouvelles technologiques qui assurent la réussite ou l’échec (si justement il n’y a pas suffisamment de rapidité d’action au moment clé du développement de la société) des start-ups.
Nous pensons à France-Amérique que de nombreux jeunes français veulent devenir entrepreneurs, mais que culturellement il est encore difficile de nos jours (malgré des efforts du gouvernement pour rendre l’entreprenariat plus facile) pour des étudiants de se lancer dans l’aventure entreprenariat, le risque et l’échec sont stigmatisés en France, la fiscalité et les contraintes légales notamment au niveau du marché de l’emploi font peur aux « wannabe entrepreneurs » français. Aux États-Unis l’échec est considéré comme une source d’apprentissage, le système américain est souple est de nombreuses entreprises meurt tous les jours, mais beaucoup sont florissants et il est très simple d’essayer, de créer son entreprise, d’apprendre, de networker et de tenter d’atteindre le rêve américain.
Aussi pour viser un marché mondial il est bien plus efficace d’être basé aux États-Unis, de parler en anglais et de profiter de l’expertise américaine pour créer des multinationales. En effet si on compare le nombre de multinationales françaises et américaines on se rend compte qu’un pays à plus d’expérience en la matière que l’autre.
Annexe 4 :
Entretien Philippe Nabonne –HD1PY :
- Qu’entendez-vous par internalisation des entreprises ?
Adapter l’entreprise (compétences, produits, stratégies) pour développer ses activités à l’international.
- Selon vous, quels types d’entreprises devraient procéder à une internationalisation ?
Il n’y a pas de limite à partir du moment où le produit ou le service correspond à un besoin réel.
- Quelles sont les principales raisons qui devraient pousser une entreprise à s’internationaliser ?
La croissance par l’ouverture vers de nouveaux marchés.
- Pensez-vous que les États-Unis constituent une opportunité pour s’internationaliser ? Réponse à justifier
Oui, son marché est au moins aussi important que celui de l’Europe et donc constitue un levier de croissance important pour l’entreprise.
- Selon vous, y a-t-il des inconvénients pour les entreprises françaises de s’internationaliser aux États-Unis ?
Il ne faut pas rester sur des idées « préconçues » des États-Unis (depuis l’eldorado, il y a eu des changements), mais bien analyser son marché en tenant compte des contraintes qui sont différentes du marché européen suivant les secteurs d’activités.
- Existe-t-il des intérêts particuliers ? Si oui, choisissez parmi les points suivants :
- Importance du marché : OUI
- Terre d’opportunités : OUI / NON tout dépend de l’activité.
- Tremplin : OUI / NON tout dépend de l’activité. Je pense que la France est un bon tremplin dans beaucoup de cas.
- Compatibilité : Pas d’opinion.
- Attraction fiscale : OUI, mais c’est différent selon les États.
- Autres (préciser)
- Existe-t-il des obstacles qui peuvent empêcher les entreprises françaises à s’implanter aux États-Unis ?
- Si oui, lesquels ? OUI, la connaissance du marché (les États-Unis ne sont pas l’Europe et encore moins la France, besoin réel, existence de brevet, normes…), mais en théorie si on a pris en compte l’adaptation de l’entreprise, ces points auront été vus.
- Non
- Constatez-vous des différences culturelles ou juridiques entre les deux pays ? Si oui, lesquelles ?
Oui, mais, ce serait un peu trop long à expliquer, le juridique ici est toujours présent (un bien, un mal, chacun jugera).
- Selon vous, ces différents constituent-ils des barrières à l’internationalisation vers les États-Unis ?
Peuvent constituer des barrières s’ils ne sont pas pris en compte.
- Compte tenu des différents obstacles et opportunités qui se présentent, quelle est selon vous la stratégie marketing idéale à adopter par les entreprises françaises qui souhaitent s’internationaliser aux États-Unis ?
Elle est spécifique à chaque secteur d’activité, mais connaitre son marché et les acteurs est primordial. Mais pas qu’aux États unis d’ailleurs.
- Quelle a été votre expérience commerciale avec les États-Unis ?
Trop long à expliquer.
- Comment la jugez-vous ?
Naissante et en constante évolution.
- Quels conseils donneriez-vous à d’autres entreprises françaises qui envisageraient de se développer aux États-Unis ?
Voir réponse à la question 1, faire attention à ses rencontres.
Prendre contact avec les représentants locaux de l’état français.
Ces réponses n’engagent que moi, elles ont pour but de vous aider dans votre approche. Merci de ne pas communiquer mes coordonnées.
[1] Lila DOUADI, « L’internationalisation des entreprises et des stratégies marketing », Faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion, mai 2015
[2] TextMaster, « Les champions de l’internationalisation », 2011
[3] Eric Milliot, « Stratégies d’internationalisation : une articulation des travaux de porter et perlmutter », Edition Management et prospective, IAE de Poitiers, p.224, 2005
[4] A.J. Stopford, L. Wells, « Managing the Multinational Enterprise », Basic Books, New York. 1972
[5] C. Bartlett, S. Ghoshal, «Managing Across Borders : The Transnational Solution », Harvard Business School Press, Boston. 1989
[6] Oman Charles P. « Etudes du Centre de Développement : Quelles politiques pour attirer les investissements directs étrangers ?», OECD Publishing Amazon France, 2000
[7] Export Entreprises SA, « ETATS-UNIS : LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE », septembre 2016
[8] Christophe ESTAY et Jean Paul TCHANKAM, « Les dispositions légaux de la création d’entreprise aux Etats-Unis et en France », 2000
[9] Le Moci (Moniteur du commerce international depuis 1883) « Etats-Unis : Données générales », 2016
[10] Europ-USA : « Phase préparatoire pour implanter son entreprises aux USA »,SKR création, 2016
[11] Altios International, « Les États-Unis : Un Marché De Plus En Plus Attractif Pour Une Implantation Directe », 2016
[12] Geopoeconomique « L’économie des États-Unis d’Amérique face à la concurrence internationale », décembre 2008, article disponible sur geopoeconomique.centerblog.net/
[13] Stéphane Lauer : « Aux États-Unis, l’économie réaccélère », juillet 2015, lemonde.fr
[14] Export Entreprises SA, « Les Etats-Unis : les procédures d’accès au marché », Septembre 2016
[15] Altios International, « Les États-Unis : Un Marché De Plus En Plus Attractif Pour Une Implantation Directe », 2016
[16] Altios International, « Les États-Unis : Un Marché De Plus En Plus Attractif Pour Une Implantation Directe », 2016
[17] Chef d’entreprise.com, « Les États-Unis, une vraie bonne idée pour les start-up ? », juin 2016, article disponible sur www.chefdentreprise.com – « Les États-Unis, une vraie bonne idée pour les start-up ? »
[18] Colasse B. et Standish P. « De la réforme 1996-1998 du dispositif de normalisation de la comptabilité », Comptabilité-Contrôle-Audit, Tome 4, Vol.2, pp.5-28
[19] France diplomatie : « La France et ses nombreux atouts : une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers », février 2015, article disponible sur diplomatie.gouv.fr
[20] Cité dans « L’attractivité de la France en 5 chiffre », article publié par Lefigaro.fr, mars 2016
[21] Bain&Company, Baromètre AmCham-Bain, « Le moral des investisseurs américains en France », 2014
[22] France Diplomatie, « La France et les États-Unis », mai 2016, article disponible sur www.diplomatie.gouv
[23] France Diplomatie, « La France et les États-Unis », mai 2016, article disponible sur www.diplomatie.gouv
[24] France Diplomatie, « La France et les États-Unis », mai 2016, article disponible sur www.diplomatie.gouv
[25] IMMENGA (U.), « Comment : The Failure of Present Institutions and Rules to Respond to the Globalization of Competition », Aussenwirtschaft, 1994
[26] Entretien avec Guénola Pellen, Rédactrice en chef France-Amérique, septembre 2016
[27] Entretien avec Stéphane Menand, Managing Director of the Houston Office of DrillScan, septembre 2016
[28] Entretien avec Stéphane Menand, Managing Director of the Houston Office of DrillScan, septembre 2016
[29] Entretien avec Stéphane Menand, Managing Director of the Houston Office of DrillScan, septembre 2016
[30] Entretien avec Guénola Pellen, Rédactrice en chef France-Amérique, septembre 2016
[31] Entretien avec Ludivine Wolczik (Sanchez), Executive Director de la French American Chamber of Commerce of New England (FACCNE), septembre 2016
[32] Kogut, B. et Singh, H. (1988), « The effect of national culture on the choice of entry mode », Journal of International Business Studies, Vol. 19, n°3, pp. 411-432
[33] Selon l’entretien effectué avec Ludivine Wolczik (Sanchez), Executive Director de la French American Chamber of Commerce of New England (FACCNE), septembre 2016
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