ANALYSE COMPARATIVE DES RELATIONS COMMERCIALES : CHINE-CHILI ET CHINE-BRESIL
MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE
ANALYSE COMPARATIVE DES RELATIONS COMMERCIALES : CHINE-CHILI ET CHINE-BRESIL
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INTRODUCTION
A l’heure actuelle, la Chine est devenue un acteur incontournable dans le grand marché mondial, elle a débuté avec l’exportation de produits manufacturés, et son économie se basait essentiellement sur les exportations textiles et habillements. Mais depuis quelques années, la deuxième puissance mondiale a changé ses visions, en les élargissant, et a commencé à toucher à d’autres domaines de l’exportation, c’est ainsi qu’actuellement, la Chine est connu sur le marché mondial pour l’exportation de grand nombre de produits, le textile, les jouets, et essentiellement les produits technologiques.
Elle est principalement reconnue pour le prix de ses produits, par rapport à ses concurrents (européens, américains, japonais), les produits chinois entrent et jouent même avec la compétition, ils affichent souvent des prix imbattables. Et même si les qualités de ses produits ne sont pas toujours dans les normes, la soif des consommateurs de pouvoir accéder à des produits utiles et accessibles en termes de couts est bien assouvie. Et c’est ce qui fait la renommée de la Chine, si bien qu’elle est actuellement le principal fournisseur des Etats Unis pour grand nombre de biens et de services.
Devant cette puissance en termes d’exportation, la Chine est aussi un grand importateur. En effet, ses productions doivent satisfaire à la fois à ses besoins internes et à ses exportations. Le besoin d’importer pour la Chine est essentiellement lié à la satisfaction des besoins internes de sa population qui, avec l’ascension économique du pays, tendent à s’occidentaliser. Les importations doivent aussi assurer, d’un autre côté, le ravitaillement des industries implantées au sein du pays.
Avec ces forces internes, la Chine doit être une première destination qui pourra être rentable pour les entreprises en quête de marché large, de rendement et de bénéfices.
Aussi, à la fois grand pays importateur et exportateur, la Chine est devenue un acteur incontournable dans le grand marché mondial. L’analyse de la balance commerciale de la Chine doit se faire dans le cadre de ses rapports de force avec ses partenaires et concurrents commerciaux. La Chine est en effet un acteur principal sur le marché mondial car avec la fréquence, la qualité et la quantité de ses échanges, elle est désormais cette « force » qui dynamise le marché et qui alimente la concurrence, elle est donc la présence incontournable pour tous ceux qui veulent intégrer le marché.
Aussi, la Chine entretient des relations stratégiques avec plusieurs pays dans le monde, que ce soient des pays développés, des pays émergents ou des pays en voie de développement. Le Brésil et le Chili sont deux pays avec lesquels la Chine collabore étroitement depuis quelques années.
En effet, dans la catégorie de pays émergents est rangé le Brésil. Ce pays s’est de plus en plus affirmé sur la scène internationale et se caractérise par la réussite de sa transition démocratique et son développement significatif sur le plan économique. L’assertion du brésil au rang des BRIC (Brésil-Russie-Inde-Chine) en 2001 a été une reconnaissance de son progrès et la mise en confiance sur son perspective d’avenir. Le poids de sa présence internationale s’améliore considérablement et le pays semble devenir un acteur récurrent des mouvements économiques mondiaux, à côté de la Chine.
Quant au Chili, ce pays est considéré comme possédant l’économie la plus stable de l’Amérique Latine et offre pour les investisseurs étrangers un modèle de stabilité économique, d’où son appellation le « jaguar de l’Amérique Latine ».
Aussi, l’objet de cette étude est d’effectuer une analyse de cette coopération de la Chine avec le Chili et le Brésil. La question de départ qui guidera l’esprit de cette étude est celle de savoir : « Quels sont les traits caractéristiques qui spécifient la relation Chine-Chine et celle Chine-Brésil ? »
Afin de donner réponse concrète à cette question problématique, l’étude sera axée vers deux points principaux.
La première partie de l’étude démontrera les forces et les puissances des trois pays impliqués dans l’analyse, à savoir : la Chine, le Brésil et le Chili.
La seconde partie se chargera d’apporter des précisions et effectuera une analyse sur la coopération commerciale de la Chine avec le Chili et le Brésil.
SOMMAIRE
I – Chine, Chili, Brésil : trois puissances mondiales émergentes. 6
A – Caractéristiques du modèle économique Chinois. 6
1 – Le système de priorisation des exportations. 7
2 – L’adoption du système de segmentation des importations et des exportations. 8
3 – Des industries intervenant à tous les domaines et une exportation diversifiée. 9
4 – Des produits à prix fortement compétitifs sur le marché de la concurrence. 11
5 – Une puissance renforcée par de puissants partenariats. 13
6 – L’astuce financière du développement commercial 13
B – Le Brésil : une puissance nouvelle en pleine émergence. 14
1 – L’économie Brésilienne : une économie pleinement intégrée à la mondialisation. 14
2 – Une exportation « forte ». 15
3 – La diversification des partenaires économiques. 15
C – Le « Jaguar d’Amérique Latine » : un modèle de puissance et de stabilité. 16
a- Le Chili : un pays libéral sensible aux coopérations économiques internationales. 16
b- Les domaines de spécialisation du Chili 16
c – Avenir économique du Chili 16
II – Coopération commerciale de la Chine avec le Chili et le Brésil 18
A – Analyse de l’environnement contextuel de la coopération. 18
1 – Un marché mondial globalisé. 18
a – Acception économique du concept de globalisation. 18
2 – Les grands principes de la globalisation. 19
b – La libre circulation des produits. 19
c – L’ouverture aux échanges mondiaux. 19
B – Analyse de la coopération Chine-Brésil 19
1 – Contexte général de la coopération sino-brésilienne. 20
2 – Principaux domaines de coopération. 20
3 – Fruits de la coopération et état actuel de la collaboration. 21
C – Analyse de la coopération Chine-Chili 21
D – Analyse comparative de la coopération de la Chine avec le Brésil et le Chili 22
1 – Les terrains de convergence. 22
2 – Les points de divergence. 23
3 – Tableau récapitulatif de l’analyse. 24
I – Chine, Chili, Brésil : trois puissances mondiales émergentes
A – Caractéristiques du modèle économique Chinois
L’ouverture de la Chine aux échanges internationaux a débuté vers 1979, les investisseurs ont déjà commencé à s’intéresser aux produits Chinois et les Chinois ont aussi commencé à s’implanter dans quelques pays dans le but d’exercer des activités d’investissements.
Avec un début presque normal, on constate pourtant actuellement, et plus précisément depuis son intégration à l’OMC (en décembre 2001), que l’ouverture du pays aux investissements et productions internationales ne cesse de connaître de l’ampleur, et est même spectaculaire : ses échanges ont progressé trois fois plus vite que le commerce mondial et elle réalise un cinquième des exportations mondiales dans l’électronique grand public, le quart dans l’habillement et le sixième des importations de minerais de fer. En 2003, la Chine est devenue le troisième exportateur mondial, après les États-Unis et l’Allemagne, et avant le Japon et la France. Elle tient le rang du cinquième importateur mondial.
Mais d’où vient cette puissance chinoise ? Sur quels principes est-elle fondée ? Cette partie de l’étude se chargera d’apporter une analyse plus approfondie du modèle économique Chinois.
En effet, l’étude des forces commerciales et stratégiques de la Chine permet d’apporter des explications au projet de classement transcris par le schéma suivant[1] :
En effet, les importations de la Chine satisfont à deux types de demandes essentielles : celles du marché intérieur et celles du marché extérieur. Les importations desservant la demande interne sont soumises au régime douanier normal (ordinaire) alors que les importations pour assemblage et réexportation bénéficient d’un régime d’exemption qui a fortement contribué à leur essor. La Chine bénéficie ainsi d’un marché double, son marché intérieur, qui a aussi connu une hausse considérable des demandes par les effets de l’accélération de la croissance, et le marché extérieur, dont la demande en perpétuelle croissance n’est plus à préciser.
Ce système de production de la Chine sur le marché du commerce international a ainsi un effet déterminant sur la concurrence internationale. Ci-dessous les caractéristiques qui font la force de la production Chinoise au niveau mondial.
1 – Le système de priorisation des exportations
La Chine assistait depuis quelques années déjà, à la nouvelle ère de développement et de réforme économique, pour surpasser le monde, si bien que son essor économique lui a permis au cours de l’année 2010 de décrocher la place de 2ème puissance économique mondiale à la place du Japon.
En effet, le modèle de développement de la Chine est essentiellement basé sur la priorisation des exportations :
- Premier pays exportateur au niveau mondial,
- Première puissance manufacturière ayant dépassé les Etats-Unis en 2010 à titre quantitatif (la productivité restant bien en deçà des performances américaines),[2]
- Premier marché automobile avec 18 millions de véhicules vendus sur le territoire national en 2010.
Autant de chiffres qui laissent transparaître un bond sur la vente chinoise à l’échelle mondiale. La capacité d’investissement, l’intelligence marketing dans la recherche et la prise du marché, l’ouverture sur le marché mondial, ce sont autant d’astuces mis en œuvre par les Chinois pour fonder leur économie. De grands groupes chinois se forment ainsi de plus en plus sur le grand marché mondial, on peut ainsi s’apercevoir que la Chine est le pays qui a su profiter le plus de la globalisation, c’est-à-dire de la fusion des marchés de chaque pays en un grand marché mondial.
2 – L’adoption du système de segmentation des importations et des exportations
Dans sa politique d’importation et d’exportation, il est constaté que la Chine adopte le système de segmentation des marchés d’intervention. En effet, la segmentation consiste à découper le marché d’intervention en plusieurs branches, en regroupant les marchés qui présentent les mêmes caractéristiques, qui ressentent les mêmes besoins, car une stratégie commune leur est applicable, et des produits de même qualité y seront versés.
Les segments de branche correspondent à un marché précis à laquelle intervient le pays. En effet, le pays peut être amené à intervenir dans plusieurs domaines et marchés en même temps, car il propose par exemple des produits ou services diversifiés. Ces différents domaines d’intervention, en l’occurrence, les marchés correspondant à un même type de besoins seront donc regroupés en un segment de branche, afin d’être soumis à une analyse qui leur est spécifique et adaptée.
Mais la question à laquelle il convient de répondre en premier lieu est celle de savoir si les marchés d’intervention de la Chine, qui se trouvent tous à une échelle mondiale, peuvent être segmentés. Pour cela, il faut déterminer si les clients réagissent de la même façon selon les types de produits mis à leur disposition. Et pour le cas spécifique de la Chine, le monde entier fait partie de ses domaines d’intervention, et il est clair que chacun de ces marchés répondent à des besoins spécifiques et à présentent tous des comportements différents, ne serait-ce que le niveau de développement des pays, les produits qui sont pas disponibles dans le pays en question, …
En effet, les marchés d’exportation de la Chine sont essentiellement :
- Les Etats Unis : 18,4%
- L’Union Européenne : 22%
- Le Japon : 8,2%
- L’Amérique Latine : 4,7%
- Les autres pays émergeants d’Asie : 24,3%
- Le reste du monde : 22,4%
Les principaux produits que la Chine propose à ces différents pays d’intervention sont :
MARCHANDISES EXPORTEES | % | MARCHANDISES EXPORTEES | % |
Informatique | 95 | Équipements de transports | 40 |
Équipements de télécoms | 85 | Métaux non ferreux | 34 |
Équipement de bureau | 81 | Habillement | 33 |
Composants électroniques | 78 | Automobiles | 32 |
Télévision | 64 | Textile | 31 |
Matériel électrique | 63 | Fibres | 30 |
Plastique | 63 | Peinture | 30 |
Générations | 60 | Laine | 30 |
Matériel d’enregistrement | 58 | Verre | 29 |
Équipements électriques | 54 | Métaux ferreux | 25 |
Mobilier | 51 | Turbines | 24 |
Chimie | 50 | Trains | 24 |
Jouets | 47 | Pharmacie | 19 |
Construction navale | 43 | Engrais | 16 |
Métallurgie | 42 | Ciment | 14 |
Papier | 41 |
Tableau 1 : Liste des marchandises exportées par la Chine[3]
De par l’analyse de ces données, on constate que la Chine opte réellement pour le système de segmentation de ses processus de production. A chaque type de marchandise exporté correspond un ou des marchés bien déterminés. Et la réussite de la Chine vient du fait que, les marchés ayant été bien étudiés, les produits mis disposition des consommateurs essaient aussi de répondre exactement à leurs attentes (ayant été aussi analysées dans les études).
3 – Des industries intervenant à tous les domaines et une exportation diversifiée
L’histoire des exportations chinoises a débuté en 1979. Et depuis cette date, la balance commerciale de la Chine n’a cessé de connaitre de nettes évolutions. La Chine est incontestablement le pays qui a vu le plus de progression des échanges en si peu de temps si bien qu’elle tient actuellement la première place dans les échanges mondiaux. Cela est essentiellement dû à l’intervention de la Chine dans tous les domaines de l’échange, car ses exportations sont fortement diversifiées.
L’analyse du Tableau 1 nous montre que les industries chinoises interviennent à presque tous les domaines de la production. Si le secteur informatique domine le système de production, les autres secteurs n’en restent pas moins écartés. Au total, la Chine concurrence les autres entreprises du monde dans 31 domaines, au moins.
Au début, le développement des exportations chinoises étaient surtout les produits manufacturés, dont essentiellement le textile habillement, les jouets, qui constituant au total 85% des exportations en 2002. Mais à partir de cette année 2002, La Chine a eu la brillante idée de diversifier ses exportations, afin d’accaparer une plus grande part du marché. C’est grâce à cette idée que la Chine a commencé à être présente dans les relations d’échange dans le secteur électronique et nouvelle technologique. Le succès de cette nouvelle intervention n’est plus à démontrer. Cela a fait que le domaine du textile a régressé pour donner place aux exportations de matériels technologiques.
Tout cela pour démontrer que le succès de la Chine est essentiellement dû à la diversification de ses domaines d’intervention, et au progrès d’innovation concernant les produits proposés aux consommateurs.
Le tableau[4] suivant montre l’évolution des exportations chinoises entre l’année 1993 et 2002, année à partir de laquelle la Chine a décidé d’apporter des réformes sur ses exportations.
Évolution des exportations de la Chine par grandes catégories de produits | ||
1993 | 2002 | |
Machines et équipement | 18,2 | 38,5 |
Textile et habillement | 37,9 | 24 |
Articles manufacturés divers | 11,1 | 10,8 |
Produits chimiques, matériaux de construction | 8,6 | 9,2 |
Métallurgie, produits métalliques | 5,1 | 5,8 |
Produits agricoles et alimentaires | 11,7 | 5,3 |
Matériel de transport | 2,1 | 3,2 |
Matières premières et combustibles | 5,3 | 3 |
4 – Des produits à prix fortement compétitifs sur le marché de la concurrence
En effet, le système de fonctionnement du marché mondial globalisé prône la libre concurrence. Du fait de l’application de cette libre concurrence, impliquant aussi libre circulation des produits, toutes les industries dans le monde essaient de montrer ses spécificités afin de se démarquer des autres, et d’atteindre ainsi les attentes de la clientèle qui deviennent aussi, par la nette augmentation des offres par rapport aux demandes, de plus en plus exigeantes.
La question qui se pose est celle de savoir : comment la Chine a-t-elle pu conquérir le plus grand nombres de clients ? Et les analyses ont montré que la grande majorité de tous les consommateurs au niveau mondial, ont tous tendance à se tourner vers les produits chinois car ces derniers sont les plus compétitifs en termes de prix. Les produits chinois ne présentent pas forcément les meilleures qualités, mais ils affichent les meilleurs prix.
Et force est de constater que ces réactions des consommateurs ont un effet généralisé, principale raison qui explique la domination Chinoise dans tous les secteurs où ses industries interviennent, secteurs qui sont, à titre de rappel, nombreux et variés.
Comment les industries chinoises peuvent-ils se permettre d’afficher tels prix les plus bas ? En effet, la Chine adopte la politique de « Réduction des couts et des conditions de production ». La logique est la suivante : les industries chinoises essaient de leur mieux pour réduire les coûts de production, ce qui fera que le prix de revient des marchandises (la somme du prix d’achat des matières premières, des couts de transport et de production) ne va pas s’élever, ce qui affectera le prix de vente car la marge bénéficiaire va automatiquement augmenter par la baisse des couts de production, et non par la hausse du prix de vente. Un système de production et de commercialisation qui revêt une grande intelligence.
La Chine matérialise cette baisse des couts de la production par l’utilisation de la main d’œuvre au prix le plus bas (par rapport aux offres de travail dans le monde entier).
Le tableau suivant laisse transparaitre ce faible cout de la main d’œuvre chinoise par rapport à celui des autres pays.
Aussi, le tableau[5] suivant montre que le salaire horaire dans l’industrie, charges comprises, est vingt fois plusfaible en Chine qu’aux États-Unis, trente fois plus faible qu’en France, et la Chine atteint le record du plus faible salaire horaire dans le monde.
SALAIRE HORAIRE EN Dollars | |
Allemagne | 38,05 |
Autriche | 37,79 |
Belgique | 44,56 |
Chine | 1,22 |
Espagne | 22,43 |
États-Unis | 24,59 |
Finlande | 38,15 |
France | 42,76 |
Grèce | 18,03 |
Italie | 61,4 |
Portugal | 15,49 |
5 – Une puissance renforcée par de puissants partenariats
Dans le cadre de mise en œuvre de sa politique économique, la Chine dispose de partenaires commerciaux, dont notamment l’Union Européenne et les Etats Unis. Le poids de la Chine au sein de l’Union Européenne ne cesse d’augmenter de ce fait, ceci car en 2006, la Chine représentait 10,1% du total des exportations et importations de biens de l’Union européenne, mais 13,9% en 2010 ; cette même année, les Etats-Unis comptaient pour 14.4% du commerce de l’Union).
6 – L’astuce financière du développement commercial
Pour le cas de la Chine, sur la base de ce commerce international florissant existe la mise en application d’une astuce financière non négligeable.
En effet, il s’agit de l’encouragement de l’épargne par les institutions financières, afin que ces épargnes puissent alimenter les prêts d’investissement, qui vise essentiellement la recherche de l’indépendance financière de la Chine par rapport aux autres institutions financières. La suffisance de cette épargne fera que les Banques Chinoises n’auront pas besoin de faire appel à des banques étrangères pour faire appel à ses prêts d’investissements, ce qui fait qu’elles fixent elles mêmes leurs taux directeurs, ce qui mettra d’autant à l’aise les opérateurs économiques qui ne subiront pas les crises de la globalisation.
Par exemple, pour le cas des Etats Unis, un constat économique mondial affiche que les Etats Unis, le pays le plus riche du monde, présente une balance économique déficitaire, contrairement aux autres pays moins développés tels que l’Asie et les pays exportateurs de pétrole qui ont une balance excédentaire : le pays le plus riche du monde emprunte à des pays nettement moins développés. Ce sont de tels déséquilibres globaux qui font que les grands pays ne puissent pas financer eux-mêmes leurs investisseurs, et donc subiront les fluctuations de la conjoncture économique.
Ce qui fait que la Chine est bien un pays qui ne subit pas mais qui profite de la mondialisation, et un pays qui essaie de minimiser au maximum les facteurs de dépendance dans son économie, autant de raisons qui fondent son développement économique et industriel.
Mais force est de préciser que, à côté de ce développement commercial et économique sans précédent, le modèle de développement chinois, comme ceux des autres pays asiatiques, regorge des faiblesses internes.
B – Le Brésil : une puissance nouvelle en pleine émergence
Le Brésil a joint tous ses atouts dans ses efforts de recherche de plus de rentabilité économique et cela a conforté toute son économie.
Sa qualité de terre tropicale lui a permis de devenir un acteur économique majeur dans le secteur agroalimentaire notamment par le biais de la société CUTURALE. Le pays s’est aussi fait un nom dans le domaine du football. Il devient d’autant un producteur potentiel dans le secteur des minerais. Le Brésil ne cesse d’accroître ses domaines d’intervention mondiale. Récemment, il rentre dans les rangs des exportateurs de Pétrole, le PETROBRAS est devenue une société de grande envergure en matière pétrolière.
Etant donné que la globalisation ne permet non seulement la libre circulation des marchandises et des capitaux mais également des hommes et des cultures. Il a emprunté le domaine cinématographique suivant un double intérêt, celui de médiatiser ses cultures mais à la fois dans une recherche de plus en plus de succès économique. Le Brésil en a profité pour attirer et faire accroître ses visites touristiques.
La politique économique du pays ne stimule pas seulement la diversification des secteurs d’activités, mais fait du Brésil lui-même une terre d’opportunité économique pour les étrangers au même titre que les nationaux. Les investissements directs des étrangers se sont accrus au même rythme que la croissance de l’économie interne.
De ce fait, le pays a développé son domaine entrepreneurial qui augmente corrélativement le nombre d’emplois disponibles et a permis une résorption du chômage. En effet, la politique économique brésilienne mise sur l’amélioration des indicateurs économiques en diversifiant au maximum ses domaines d’activités. Et cette démarche semble être propice à son intégration au phénomène de mondialisation.
1 – L’économie Brésilienne : une économie pleinement intégrée à la mondialisation
Le brésil doit à la mondialisation son essor économique, son progrès démontre tout le gain que peut procurer la pratique de la libération commerciale.
Le Brésil a abandonné son économie autocentrée à partir de 1991. A partir de cette année a débuté les opérations nécessaires pour la libéralisation de son économie telles la privatisation des entreprises publiques et la signature du traité d’Asuncion, réunissant les quatre pays Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay, alliance connue sous le diminutif de Mercosul.
Le pays a opté pour des stratégies particulières pour se faire un nom dans les concurrences mondiales. Il s’est intégré dans le marché international se faisant opérateur potentiel dans le domaine des exportations, s’intégrant sur tout type de marché en diversifiant ses produits, et développer ses relations commerciales par la diversification de ses partenaires économiques.
2 – Une exportation « forte »
Le brésil a dominé le monde par l’exportation. Si la Chine a opté pour l’exportation des produits industrialisés, le Brésil s’est de prime abord spécialisé en matières premières qui sont issues des richesses agricoles dont la Chine elle-même est devenue la principale clientèle.
Le Brésil ne s’est pas contenté de dominer l’exportation des produits primaires, il en a aussi occupé une large part concernant les produits transformés comme le sucre et les produits manufacturés.
La rentabilité économique des exportations du Brésil s’est amplifiée par la fluctuation du prix des produits primaires. L’enchérissement international des prix en les doublant et voire même les triplant s’est effectué en faveur des exportateurs de produits de base dont le plus potentiel est le Brésil.
3 – La diversification des partenaires économiques
D’emblée, le Brésil s’est imprégné de la mondialisation par l’adhésion au traité d’Asuncion en 1991. Le brésil a consolidé sa relation commerciale avec ses pays voisins et fait même de la première puissance mondiale un terrain d’échanges économiques (alliance ZLEA).
Cependant, le pays est de plus en plus en quête de marché pour se faire des clients, il a donc opté pour la multiplication de ses accords diplomatiques en s’orientant hors de son continent. La politique économique du régime de Lula via les diverses déplacements diplomatiques a permis la conquête de terrains de vente de plus en plus large.
Le Brésil est devenu un dénominateur commun de presque tous les partenariats économiques. Le pays tient le premier rôle dans la coopération Sud-Sud, des alliances se forment pour défendre les intérêts des pays en voie de Développement sur le marché international.
On peut citer l’alliance ISBA (India, Brazil, South Africa) regroupant l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud de 2003 qui a plaidoyé les intérêts des pays pauvres à l’occasion de la négociation de l’OMC à Cancun et la récente alliance BRIC de 2009 qui ambitionne de déplacer en son sens les intérêts des grandes instances internationales.
Le continent européen ne manque pas à l’appel. Le pays se rapproche de l’Union Européenne en négociant avec elle en 2010 la création de la « plus large zone de libre-échange ». Par sa coopération militaire et technologique avec la France, il a pu bénéficier du transfert de technologie et de stratégies.
Par son omniprésence dans les opérations économiques en tout temps et en tout lieu, par la diversité de ses coalitions économiques, le Brésil commence à devenir un acteur récurrent en matière de négociation internationale.
Il se montre très impliqué dans les négociations commerciales des réunions de l’OMC.A titre d’exemple, il a fait triompher ses suggestions face à l’idée d’accorder des subventions à la production de coton contre les Etats-Unis.
Le pays est perméable à la réforme des instances internationales en démocratisant le pouvoir de prise de décision. Telle réforme a été bien accueillie au sein de la grande organisation mondiale du commerce par l’insertion d’un « G20 » au statut de partenaire de négociation sur le commerce qui a brisé la domination américano-européenne. Cette implication brésilienne dépasse le domaine commercial et le pays ambitionne la prise de siège du Conseil de Sécurité de l’ONU.
C – Le « Jaguar d’Amérique Latine » : un modèle de puissance et de stabilité
Malgré un passé économique calamiteux, le Chili se positionne actuellement en tant que « modèle économique » parmi tous les pays de l’Amérique Latine. En guise de preuve, le PIB du Chili atteint en moyenne 5.2% par an depuis 24 ans, il a même atteint les 8.3% par an de 1990 à 1997, c’est le fondement de son appellation en tant que « jaguar » d’Amérique du Sud.
a- Le Chili : un pays libéral sensible aux coopérations économiques internationales
Membre de l’OCDE depuis 2010, Membre d’un Accord d’Association avec l’Union Européenne depuis 2002, le Chili est un des pays les plus sensibles aux coopérations internationales, et privilégie ces relations internationales accentuées par la globalisation, pour renforcer son économie. De plus, le Chili est membre associé du Mercosur (la zone de libre-échange d’Amerique du Sud) depuis 1996 ainsi que de la Communauté Andine des Nations (CAN) depuis 2007, ce qui accentue d’autant plus les coopérations régionales, notamment avec le Brésil et l’Argentine.
Ce pays opte pour la diversification de ses échanges dans le cadre de ces coopérations internationales, faisant ainsi de lui un acteur incontournable pour grand nombre de pays, en termes d’approvisionnement. En effet, le Chili est reconnu spécialisé dans le domaine des services et dans le secteur industriel, deux domaines qui représentent 97% du PIB Chilien[6].
b- Les domaines de spécialisation du Chili
Les principaux produits d’exportation du Chili sont : le cuivre, les produits agro-alimentaires, le méthanol. Inversement, le Chili importe généralement : des véhicules automobiles, des équipements mécaniques, des produits chimiques. On trouve également plusieurs entreprises étrangères implantées en Chili, dont notamment des entreprises françaises telles qu’Air France, Danone, L’Oréal, …
c – Avenir économique du Chili
Présentant toutes les potentialités pour développer un environnement propice aux affaires, le Chili devrait attirer près de 90 Mds USD d’investissements privés d’ici à 2017. 88.525 M USD d’investissements privés attendus d’ici à 2017 (831 projets principalement dans les secteurs minier, énergétique et immobilier Selon CBC-Corporación de Bienes de Capital (www.cbc.cl). Des nombreuses opportunités d’investissement existent également dans les secteurs immobilier et touristique pour un montant de 14.312 M USD d’ici à 2017 (construction d’immeubles résidentiels, de bureaux, de centres commerciaux, structures hospitalières, nouveaux hôtels)[7].
II – Coopération commerciale de la Chine avec le Chili et le Brésil
A – Analyse de l’environnement contextuel de la coopération
La Chine effectue des coopérations avec le Chili et le Brésil, mais quel que soit le pays coopérant avec la Chine, l’environnement de la coopération, ainsi que les conditions contextuelles de la relation restent les mêmes : un environnement fortement intégré dans le processus de globalisation.
1 – Un marché mondial globalisé
a – Acception économique du concept de globalisation
La globalisation ou la mondialisation se définit comme le « processus d’ouverture de toutes les économies nationales sur un marché devenu planétaire. La mondialisation est favorisée par l’interdépendance entre les hommes, la déréglementation, la libéralisation des échanges, la délocalisation de l’activité, la fluidité des mouvements financiers, le développement des moyens de transport, de télécommunication… »[8]
En effet, ce terme est apparu dans le vocabulaire courant à partir des années 90, et va de pair avec l’accroissement des interdépendances entre les économies, l’abandon de l’autonomie des Etats et l’élargissement des marchés nationaux vers un grand marché mondial.
Dans le sens de cet abandon de l’autonomie et toujours dans le cadre de la globalisation, le marché d’un Etat est censé s’ouvrir au monde pour avoir de plus amples opportunités de produire le maximum de rentabilité.
b – Le système d’intégration automatique au processus de globalisation et description des rapports de force dans un système mondial globalisé
D’emblée, les opérateurs économiques sont désormais appelés à faire face non seulement à la concurrence nationale mais aussi internationale. Les commerces doivent ainsi se conformer aux normes internationales pour être considérablement compétitifs. Aucun Etat n’est appelé à manifester son accord à faire partie de ce grand marché mondial, toutes les économies mondiales, sans exception (sauf décision expresse du pays de vivre en toute autarcie), sont automatiquement intégrées dans le processus de globalisation.
La mise en effectivité de cette globalisation se traduit de deux façons, d’une part par le désengagement de l’Etat et une libéralisation du commerce et d’autre part par la création de zone de libre-échange entre les pays. Dans cette perspective a été créée l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui a pour vocation de réguler la tenue de ces échanges transfrontières.
D’un côté, le processus se matérialise par la circulation internationale des capitaux notamment via les investissements directs des étrangers. Ce système économique international constitue un catalyseur essentiel du développement économique du pays. En effet, le pays d’accueil est censé recueillir les fruits de la rentabilité induite des investissements des étrangers en leurs seins.
D’un autre coté, le phénomène incite le travail de concert de tous les pays pour l’efficience économique en favorisant les relations multilatérales et en condamnant l’autarcie et le protectionnisme. Cette relation multilatérale se concrétise par la multiplication des accords commerciaux qui régissent spécifiquement la relation commerciale entre les parties signataires.
Conséquemment, on peut en déduire que la globalisation débouche ipso facto à un accroissement de la concurrence et à une intégration de plein droit aux normes mondiales subséquentes.
2 – Les grands principes de la globalisation
a – La libre concurrence
La libre concurrence représente le principe fondamental de la globalisation. En effet, c’est un système d’interaction des différents acteurs sur le marché au sein duquel ces dernières règlementent eux-mêmes la Loi de l’offre et de la demande, sans qu’aucune autorité suprême ne puisse venir intervenir, c’est ce qu’est expliqué par le phénomène du Libéralisme. Un système que prônent le Chili, la Chine et le Brésil.
b – La libre circulation des produits
Dans le processus de mondialisation, toutes les barrières sont soulevées. Aussi, les hommes, les capitaux, ainsi que tous les produits et services circulent librement sur le grand marché mondial.
c – L’ouverture aux échanges mondiaux
En effet, dû au phénomène de la globalisation, le marché s’est largement développé, dont le marché du commerce international. Ce qui pourrait appeler de nouvelles conditions d’intervention sur ce marché, et l’avènement de nouvelles stratégies de conquête et de compétition. Tous les pays sont alors appelés à effectuer une « ouverture » aux échanges mondiaux, une ouverture qui se matérialisera essentiellement par l’adoption de stratégies efficaces d’intervention sur le marché (coopération stratégiques avec des pays cibles par exemple, …)
B – Analyse de la coopération Chine-Brésil
1 – Contexte général de la coopération sino-brésilienne
« La Chine et le Brésil sont les meilleurs et les économies en développement sont de plus en plus intégrée dans un flux de commerce »[9], a déclaré Xi Jinping, le Président Chinois. Récemment, en mois de Juin 2014, la Chine et le Brésil ont renforcé leurs coopérations via la signature de plusieurs accords bilatéraux. Une coopération qui a débuté depuis les années 80, mais qui n’ont encore donné lieu à des résultats concrets à cette époque.
L’objectif principal de la coopération étant de stimuler les investissements au Brésil, notamment dans les domaines porteurs comme l’énergie, l’éducation, la Banque, …
Pour le cas du Brésil, la Chine s’affiche comme étant son premier partenaire commercial dans le cadre de la construction de son statut de puissance globale, à cet effet, le Président Brésilien a affirmé que, depuis 2009 : « “la Chine est notre plus important partenaire commercial. Ces investissements représentent une augmentation et d’amélioration dans des domaines tels que l’éducation, la technologie de l’information, de la banque, de l’huile, entre les différents secteurs. »
A cet effet, la Chine est même choisie par le Brésil comme marché d’expansion prioritaire pour certains produits.
2 – Principaux domaines de coopération
-Le secteur agro-alimentaire
Le Brésil a joint tous ses atouts dans ses efforts de recherche de plus de rentabilité économique et cela a conforté toute son économie. Sa qualité de terre tropicale lui a permis de devenir un acteur économique majeur dans le secteur agroalimentaire notamment par le biais de la société CUTURALE, et de nombreux produits agro-alimentaires brésiliens sont exposés sur le marché chinois.
-Matières premières
Si la Chine a opté pour l’exportation des produits industrialisés, le Brésil s’est de prime abord spécialisé en matières premières qui sont issues des richesses agricoles dont la Chine elle-même est devenue la principale clientèle. Le Brésil ne s’est pas contenté de dominer l’exportation des produits primaires, il en a aussi occupé une large part concernant les produits transformés comme le sucre et les produits manufacturés.
-Ressources minières naturelles
Le Brésil dispose de la majorité des richesses naturelles du monde, la raison pour laquelle le pays pense avoir bénéficié de réels dons de Dieu. Le Brésil exporte en Chine d’ores et déjà des produits minerais issus des ses richesses naturelles. La richesse minérale du pays recouvre 8% des réserves mondiales de minerai de fer, 12% de la bauxite.
La terre brésilienne compose en outre du manganèse, du chrome, du zinc, du cuivre, du plomb, du nickel du tungstène, autant de produits qu’il exporte vers la Chine. Dès 1980, un grand projet de la « Grande Carajas » manifeste cette mise en service des richesses naturelles au service du Développement économique du pays. Le Brésil est aussi une terre de diamants et de l’or. De ce fait est venu la formule du président brésilien Lula « Dieu a décidé de passer au Brésil, il ne veut plus partir ». Le pays oriente ces richesses vers des rentabilités économiques.
3 – Fruits de la coopération et état actuel de la collaboration
Il est constaté que la Chine et le Brésil ne sont pas concurrents, même s’ils interviennent sur le même marché. Ceci car, les forces de l’un sont les faiblesses de l’autre, et les deux pays ont appris à être complémentaires dans leurs relations. Aussi, dans cette coopération, aucun d’entre eux ne se sent perdant, aussi bien la Chine que le Brésil estiment que ces quarante années de coopération ont été fortement florissantes et enrichissantes.
Si bien que, le 17 Juillet 2014, les deux Présidents des deux pays se sont rencontrés sur la terre Brésilienne pour mettre au point 32 accords de coopération, incluant l’achat d’avions brésiliens et la construction du chemin de fer transcontinental en Amérique du Sud. Le plus grand accord de coopération a été signé au cours de cette rencontre : 2,5 milliards de dollars. En effet, il s’agit de l’achat de 20 Embraer 190 et 20 Embraer 190 de la deuxième génération par Tianjin Airlines, du groupe Hainan Airlines.
Les deux pays pensent même qu’ils sont devenus, au fil des années, « une communauté au destin partagé », compte tenu des 40 ans de développement des liens bilatéraux. Ils souhaiteront toujours renforcer cette coopération.
C – Analyse de la coopération Chine-Chili
Le Chili représente le premier pays d’Amérique du Sud à avoir conclu des accords diplomatiques avec la Chine depuis 1970. A l’heure actuelle, cette coopération est encore plus renforcée.
Les deux pays collaborent dans divers domaines de coopération : l’exploitation minière, l’agriculture, l’énergie propre, les finances, les investissements, la technologie et l’interconnexion, et à stimuler les échanges culturels, éducatifs, touristiques. Il convient de préciser que les deux parties ont déjà abouti à la conclusion d’un accord de libre-échange.
Malgré ce niveau de coopération qui est déjà assez élevé, les deux pays souhaitent encore approfondir leurs relations stratégiques, les objectifs de ces projets de coopérations sont multiples :
-Créer un comité intergouvernemental permanent
– formuler un plan d’action conjoint, basé sur le plan de développement de chacun des deux pays. A cet effet, la planification et la coordination conviennent d’être renforcées
– assurer le bon fonctionnement de la zone de libre-échange Chine-Chili. Pour cela, il est important de maintenir la communication stratégique et la coordination étroite préconisées par l’APEC
– promouvoir la croissance des échanges et la diversification structurelle
– Approfondir la coopération dans d’autres domaines tels que le commerce, les échanges entre peuples et l’éducation.
Les deux pays espèrent un avenir prometteur du fait de leurs collaborations, et cela ils comptent se baser sur le plan de développement de l’un et de l’autre. Ledit plan de développement sera donc le document de base qui orientera toutes les actions stratégiques qui formeront l’esprit de la coopération.
Récemment, en Juillet 2014, le président chinois Xi Jinping a rencontré son homologue chilien Michelle Bachelet et les deux chefs d’Etat ont convenu d’approfondir la coopération économique bilatérale et la coordination politique.
D – Analyse comparative de la coopération de la Chine avec le Brésil et le Chili
1 – Les terrains de convergence
-Convergence au niveau de l’environnement contextuel de la coopération : il est remarqué que, pour les deux pays, les conditions contextuelles de la coopération sont les mêmes : la globalisation des échanges. Les deux relations interviennent dans un contexte globalisé, où la concurrence fait la loi, où les barrières des échanges sont déjà levées.
-Convergence au niveau des échanges : les deux pays effectuent des échanges d’importation et d’exportation de produits de divers types. Dans les deux relations, aucun des pays n’est qualifié d’exportateur uniquement, ou d’importateur uniquement, il est constaté que dans les deux relations, les pays s’inter-valorisent : les manques de l’un sont comblés par l’autre et vice-versa.
2 – Les points de divergence
-Divergences au niveau du stade de la coopération :
On remarque certaines divergences au niveau du stade de la coopération entre la relation Chine-Chili et la relation Chine-Brésil.
En effet, la relation Chine-Chili est plus avancée car les deux pays sont déjà parvenus à un accord de mise en place d’un ZLE ou Zone de Libre Echange. Le libre-échange est défini comme étant « un système économique qui prône la libre circulation des produits et services au sein d’une même zone géographique par la suppression des barrières douanières (droits et taxes) et de tout ce qui peut entraver le commerce. »[10]. Aussi, suite à la mise en place d’un ZLE, les barrières douanières, ainsi que toutes formes de limitations à la quantité de marchandises exportées sont désormais supprimées, la liberté de circulation des marchandises échangées regagne ainsi du terrain. En effet, l’engagement à cette première étape témoigne de la volonté des deux pays à poursuivre et à approfondir les termes de leurs coopérations. Les deux pays visent-ils ultérieurement un type d’intégration régionale ? En effet, L’économiste hongrois Béla Balassa décrit les différentes étapes du processus d’intégration régionale : la zone de libre-échange, l’union douanière, le marché commun, l’union économique et monétaire et enfin, le stade ultime, l’union politique. La mise en place d’une ZLE ne serait-elle pas le début de tout un long processus de coopération ?
Contrairement à cela, même si la coopération Chine-Brésil est déjà pleinement lancée, les deux pays ne sont pas encore parvenus à mettre en place une telle zone de libre-échange[11].
-Divergences au niveau des documents de base de la coopération
Il est constaté que, dans la relation Chine-Chili, la coopération se base essentiellement sur le « Plan de développement de chaque pays ». Aussi, aucun des deux pays doit voir son niveau de développement s’accroitre du fait de la coopération bilatérale, les indicateurs de performance pris en compte seront alors ceux stipulés dans le plan de développement.
Contrairement à cela, dans la relation Chine-Brésil, le document de base est souvent l’accord bilatéral entre les deux pays, indépendamment du plan de développement. Ce qui fait que cet accord bilatéral primera sur le plan de développement.
3 – Tableau récapitulatif de l’analyse
Le tableau suivant récapitule les différents points de convergence et de divergence entre la coopération sino-brésilienne et celle sino-chilienne :
ANALYSE COMPARATIVE DE LA COOPERATION CHINE-BRESIL ET CHINE-CHILI | ||
Points de comparaison | RELATION CHINE-CHILI | RELATION CHINE-BRESIL |
Environnement contextuel de la coopération | Globalisation, Mondialisation, Hausse de la concurrence, marché unique | |
Types d’échanges/Modalités de coopération | Importation + Exportation | |
Stade de la coopération | Zone de Libre Echange | Simple coopération bilatérale |
Document de base de la coopération | Plans de développement | Accords Bilatéraux |
CONCLUSION
De nos jours, dynamisme et alimentation de la concurrence sont désormais les deux principes directeurs des entreprises chinoises, leaders dans les opérations d’importation et d’exportation de produits de diverses sortes. La progression économique de la Chine au cours de ces dernières années a été fulgurante, une évolution économique qui repose sur des principes de fonctionnement bien intéressants malgré la présence de quelques points de faiblesse négligeables.
Devant ses forces, qui ont été si solides par rapport aux faiblesses, l’avènement de la puissance chinoise est inséparable de l’engagement du monde dans le long processus de mondialisation. En effet, du fait de cette globalisation, toutes les économies mondiales seront interdépendantes, les barrières seront effacées, les marchés mondiaux seront unifiés. Plusieurs pays ont été victimes de cette globalisation, mais la Chine, quant à elle, a été l’un des principaux vainqueurs de l’application de ces principes de la globalisation.
En effet, cette globalisation a exigé la libre concurrence et la libre circulation des produits, des principes que la Chine a joués à son avantage, si bien qu’actuellement, elle est le premier pays qui alimente cette concurrence mondiale.
Par l’effet de la globalisation emportant une unification des marchés mondiaux, la concurrence a été devenue encore plus « sauvage », et au centre se trouve la Chine, principal concurrent auquel toutes les entreprises du monde doivent faire face. Mais la réaction de ces entreprises est ambigüe, la Chine est vue à la fois comme une puissance menaçante, et comme un élément clé dans la dynamisation du marché. C’est ainsi que deux principaux pays émergents ont décidé d’engager des relations commerciales, ainsi que des coopérations bilatérales « fortes et solides » avec la Chine, dont notamment le Brésil et le Chili.
Même si le cadre de la coopération de la Chine avec les deux pays sont semblables sur quelques points, l’analyse a montré que la coopération avec le Chili diverge sur quelques lignes par rapport à la coopération bilatérale avec le Brésil.
BIBLIOGRAPHIE
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BIASSETTE, Gilles ; COCHEZ, Pierre ; FICATIER, Julia, Le pouvoir chinois ne relâche pas son contrôle, 2008
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Zolla, Romain, “La Chine, nouveau géant de l’économie mondiale, par la grâce du commerce international ?”, 2005
Communiqué de presse OCDE, “Chine, des réformes pour l’innovation”, 2007
Dornbusch Joachim et Zolla, Romain, La Chine, Editions BREAL, 2008
[1] Source :
[2]Les importations et exportations américaines ont représenté l’année dernière 3.820 milliards de dollars (2.860 milliards d’euros), alors que celles de la Chine ont atteint 3.870 milliards de dollars (2.900 milliards d’euros). « La Chine est rapidement devenu le partenaire commercial bilatéral le plus important pour beaucoup de pays dans le monde », a expliqué l’économiste Jim O’Neill de Goldman Sachs. « A ce rythme, beaucoup de pays européens vont davantage faire du commerce avec la Chine qu’avec d’autres partenaires européens d’ici la fin de cette décennie. »
[3]Sources : NBER et calculs NATIXIS.
[4]Source : Statistiques douanières de la République populaire de Chine.
[5]Sources : Eurostat, BLS et NATIXIS.
[6] Le secteur agricole ne représente que 4% du PIB, le secteur industriel, quant à lui correspond à plus de 37% et enfin les services à contribuent à 59%.
[7] Source des informations et chiffres : https://www.awex.be/fr-BE/Infos%20march%C3%A9s%20et%20secteurs/Infosmarch%C3%A9s/Chili/Pages/Conjonctureeconomique.aspx#
[8] Source : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Mondialisation.htm
[9] LaInfo.es, 17 Juillet 2014. Accessible via le lien : http://lainfo.es/fr/2014/07/17/bresil-et-la-chine-renforcent-leur-cooperation-avec-les-accords-bilateraux/
[10] http://www.toupie.org/Dictionnaire/Libre_echange.htm
[11] Comparée à l’isolationnisme, la création d’une zone de libre échange peut être considérée comme une politique commune d’un groupe d’États; mais, puisque sans concessions de souveraineté, cette seule politique commune ne peut avoir des effets de propagation vers d’autres domaines, une zone de libre échange devrait être placée à un bas niveau d’intégration multinationale, avant le point de départ du processus évolutif.
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