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L’Infirmier Face A La Contention Physique En Psychiatrie

L’INFIRMIER FACE A LA CONTENTION PHYSIQUE EN PSYCHIATRIE

 

A. Introduction

Mes stages de formation pratique au cours de ma formation m’ont donné l’opportunité d’assister à des situations fréquentes en service de psychiatrie : l’agressivité et la violence des patients. Malgré le développement de l’utilisation des médicaments neuroleptiques, les comportements violents des patients sont toujours fréquemment vécus par les soignants dans les services psychiatriques. En effet, la violence figure parmi les signes cliniques des maladies psychiatriques. Face à la mise en contention des patients, je me suis questionné sur le ressenti des soignants. Je me demandais également comment ces soignants arrivaient à gérer leur stress et à adopter le comportement idéal face à cette pratique.

Dans ce travail, je présenterai d’abord les deux situations d’appel qui m’ont conduit à ma question de départ : Devant la nécessité de la contention, comment une infirmière  peut-elle réaliser une prise en charge optimale de la violence pour le patient en psychiatrie ? Je présenterai ensuite le cadre théorique de l’étude et après la démarche exploratoire. Je terminerai ce travail en donnant une synthèse des résultats et en faisant la confrontation des résultats donnés en démarche exploratoire et les concepts donnés dans le cadre théorique.

B. Situations d’appel

Dans ce travail, je vais présenter deux situations d’appel que j’ai vécues au cours de mes stages en formation pratique. Ces deux situations ont particulièrement suscité mon intérêt pour le thème que j’ai choisi.

 

1- Première situation d’appel

Cette situation d’appel est celle que j’ai vécue au cours de mon premier stage que j’ai réalisé en troisième année de ma formation.

 

J’ai participé à la mise en contention d’une femme d’origine sri-lankaise au sein de l’hôpital dans lequel j’ai effectué mon stage. Cette patiente, alcoolo-dépendante, a été admise à l’hôpital pour une hépatomégalie. De plus, elle présente un diagnostic de Korsakoff. En raison de son agitation, l’état de cette femme requérait une prescription de contention laquelle était effectuée par le médecin. En effet, il s’avérait impossible de lui administrer les thérapeutiques indispensables pour son traitement.

 

L’infirmière m’a demandé d’aller chercher les contentions. Lorsque j’y allais, j’ai aperçu le père et les enfants qui venaient rendre visite à la patiente. Afin que la famille ne soit pas témoin de la scène de contention, j’ai pressé le pas. La patiente a alors été mise en contention alors que sa famille attendait dans le couloir.

 

2. Deuxième situation

La deuxième situation d’appel que je vais présenter ici est celle que j’ai vécu au cours de mon stage du semestre 5 que j’ai effectué en psychiatrie. J’ai assisté à deux mises en contention de patients en crise de violence. Ces deux situations m’ont particulièrement mise mal à l’aise.

 

L’une des mises en contention a eu lieu au service de psychiatrie pour adolescents et personnes âgées à l’hôpital de Jossigny. Le patient est un adolescent de 13 ans, admis sous hospitalisation libre pour troubles du comportement. Les troubles de comportement de ce patient sont présents depuis l’âge de 4 ans, notamment quand il a appris l’autisme de son grand frère. Ne supportant aucune frustration, ce patient est devenu violent et agressif. L’aggravation de son état a abouti à l’apparition de problèmes multiples au collège. Ce jeune patient est alors admis en observation pour une durée de 48 heures et sa date de sortie est prévue dès son arrivée. Lors de son séjour, il a fait une crise de violence et d’agressivité et le médecin se prépare déjà à lui annoncer qu’il ne pourra pas sortir de l’hôpital à la date prévue.

 

Se doutant de la réaction du patient, le médecin demande des renforts pour l’accompagner. J’ai alors suivi l’équipe et nous sommes entrés dans la chambre. Le médecin annonce au patient la prolongation de son hospitalisation. Mais celui-ci semblait ne pas comprendre et se met à poser des questions au médecin. Nous avons constaté que plus le médecin lui donne des explications, plus il s’agite. Ensuite, il se met à s’énerver de plus en plus en criant, en faisant des menaces ainsi que des gestes violents. De plus, il se cogne la tête contre le sol. Les soignants commencent à contenir le patient. De son côté, le médecin demande à une infirmière de préparer une injection afin de calmer l’agitation du patient. Le médecin demande également une contention. Les infirmiers attachent alors le jeune avec des contentions aux poignets et aux chevilles.

 

Quand ce patient a reçu la piqûre, les soignants ont retiré tous les objets potentiellement dangereux qui se trouvaient dans la chambre. Au final, il ne restait plus que le matelas sur le sol.

 

J’ai assisté à toute la scène. Ensuite, le médecin m’a demandée de sortir et d’aller rassurer les autres patients.

 

3. Ressenti et questionnements

J’ai particulièrement choisi de traiter la contention physique comme thème de recherche, vu qu’il s’agit d’une pratique assez fréquente dans les services psychiatriques.

  • Première situation d’appel

– Lors de l’assistance à cette situation, j’ai eu la crainte que la famille assiste à cette scène de contention.

– Je craignais également l’idée qu’une contention est une maltraitance et que la famille serait témoin et choquée par cette scène.

– J’ai pensé au non-respect de la dignité des patients

– J’ai pensé à l’embarras et à l’humiliation que pourrait ressentir le patient d’être vu en train d’être attaché devant sa famille.

– Je me suis demandée ce que la famille allait penser du personnel soignant.

– Je ne me sentais pas fière de moi car j’avais la pénible sensation de participer à la maltraitance d’un patient.

 

  • Deuxième situation d’appel

– J’ai été étonnée de constater que nous étions nombreux à entrer dans la chambre du patient. Quand j’ai observé la réaction du jeune patient de 13 ans lorsque nous entrions dans sa chambre, j’ai cru lire de la peur, de la surprise et de l’inquiétude dans ses yeux. J’ai alors imaginé que c’est ce que je ressentirais si j’étais à la place de ce patient.

– Durant la contention du jeune patient, j’ai particulièrement ressenti la souffrance mentale de ce patient. J’ai alors pu imaginer qu’il a vécu l’annonce du  report de sa sortie comme une trahison, vu qu’il ne supporte aucune frustration.

– A mon avis, la scène était violente, vu que les soignants ont été obligés de s’asseoir sur le patient et lui tordre les bras. Le patient, quant à lui, criait qu’on lui faisait mal. J’ai très mal vécu cette situation laquelle je trouvais pénible, vu qu’il s’agit d’un enfant.

– Le calme du médecin m’a impressionnée, vu que tout le monde avaient de la crainte sauf lui. Je trouvais que le médecin agissait bien car il était capable de diriger la situation avec recul et sérénité.

– Je me demandais également pourquoi le médecin m’a-t-il demandé de quitter la chambre. Est-ce qu’il a senti mon malaise et a-t-il voulu me protéger ? Ou voulait-il vraiment que j’aille m’occuper des autres patients ?

 

Compte tenu des deux situations d’appel que j’ai présentées dans le cadre de ce travail, je me suis alors posée ces questions :

– Le manque d’informations pourrait-il expliquer en partie le refus de soin ?

– Comment rassurer un patient pour l’aider à accepter un soin ?

– Quelles auraient été les autres manières de gérer cette situation ?

– Pourquoi la pratique de la contention me met-elle si mal à l’aise ?

– Comment une infirmière expérimentée vit-elle une contention ? Quelles différences y a-t-il entre une infirmière expérimentée et moi qui suis débutante ?

– En psychiatrie, la contention physique est généralement faite en situation de violence. Comment le patient peut-il penser qu’il s’agisse d’un soin et non d’une agression physique ?

 

4. Question de départ

Dans ce travail, la question de départ que je retiendrais est la suivante :

Devant la nécessité de la contention, comment une infirmière  peut-elle réaliser une prise en charge optimale de la violence pour le patient en psychiatrie ?

 

Pour répondre à cette question, je suis amenée à problématiser ma recherche et à réaliser une exploration théorique.

 

C. Problématisation

Le refus de soins est un droit qui revient au patient selon l’article L1111-4 alinéa 2 et 3 du code de la santé publique. Lors de mon stage, j’ai été confronté à plusieurs reprises au refus de soins par le patient.

J’ai particulièrement choisi la première situation d’appel dans le cadre de ce travail car c’est celle qui m’a été le plus dur à vivre et m’a conduit à mon questionnement sur ma future profession. En effet, je me demande principalement sur le refus de soin et la manière dont il faut procéder pour sa gestion.

 

Pour le cas de cette patiente, le refus de soins s’est manifesté de différentes manières :

– l’agressivité : elle repousse les soignants

– elle arrache sa perfusion à plusieurs reprises, ce qui est susceptible d’être à l’origine d’infection et à une interruption de traitement.

– agitation : elle cherche à s’échapper du service en déambulant dans le couloir

 

Pour moi, la contention est un acte brutal qui pourrait être vécu par les patients comme de la maltraitance. Cela a généré chez moi des émotions pénibles.

 

L’IDE a un rôle très difficile à tenir :

– rassurer la patiente et la famille

– dialoguer avec les enfants

– réaliser les soins (notamment la contention et la perfusion).

 

Je souhaiterais être capable de gérer de telles situations quand j’exercerai ma profession. Pour cela, il me sera indispensable de disposer des outils requis pour faire face aux différentes situations qui pourraient se présenter.

 

L’infirmière qui avait en prise en charge la patiente sri-lankaise alcoolo-dépendante m’a particulièrement impressionnée dans la gestion de la situation dans laquelle les problèmes linguistiques sont été un frein supplémentaire à la communication avec la patiente ainsi qu’à l’instauration de la relation soignant-soigné.

 

J’ai décidé de mener une recherche documentaire se rapportant à la thématique développée afin de mieux cadrer le sujet.

 

D. Le cadre de référence de l’étude

Le présent travail abordera cinq thématiques qui sont les suivantes :

– le refus de soin

– la contention

– la relation et la communication soignant-soigné

– la dignité de la personne hospitalisée

– la maltraitance et la bientraitance

 

Il est nécessaire de préciser que chacune de ces précédentes thématiques pourrait faire l’objet d’une recherche approfondie mais cela dépasserait largement le cadre d’un TFE. Ainsi, je ne voudrais ni trop entrer dans les détails ni traiter chaque problématique de manière superficielle. J’ai donc opté pour la focalisation de mon travail sur la contention en crises de violence en milieu psychiatrique.

 

1. Les champs disciplinaires choisis dans le cadre de cette étude

1.1. Santé publique

Dans cette partie, nous évoquerons le Plan de la santé mentale 2011 – 2015 ainsi que le travail de Mr Delarue, médiateur de la République, sur les privations de liberté.

Ces deux documents démontrent l’enjeu sociétal des soins en psychiatrie ainsi que le souhait de l’état français d’encadrer ce domaine et notamment les contentions, objet de mon TFE.

 

1.2. Sciences humaines

Je souhaite me situer dans une démarche de qualité relationnelle avec le patient. Pour moi, la mise en contention apparait comme une barrière dans la relation de confiance avec le patient.

Par ailleurs, la contention en psychiatrie requiert un travail d’équipe. Les notions de collaboration et d’équipe sont importantes dans la gestion des contentions physiques.

En effet, ce type de contention nécessite la présence de plusieurs soignants pour un patient : médecins, infirmiers, aides-soignants et hommes de sécurité sont amenés à intervenir ensemble. C’est une des spécificités des équipes en psychiatrie due à la nécessité de contenir physiquement des patients agressifs, violents, en crise, dangereux pour eux-mêmes et pour les soignants.

 

1.3. Sciences biologiques et médicales

Il faudra également définir l’agitation et la violence présentes en psychiatrie.

 

1.4. Sciences et techniques infirmières

Je traiterai les points suivants :

  • Définitions de la contention

Je me baserai principalement (mais pas uniquement) sur la définition donnée par la Faculté de médecine de Strasbourg : « La contention physique est un soin réalisé sur prescription médicale qui consiste à restreindre, à maîtriser les mouvements d’un patient en l’immobilisant sur un brancard ou un lit muni d’attaches verrouillées. »

 

  • Législation : Il est intéressant de comprendre ce que dit la loi à ce sujet et d’explorer les concepts de prévention du risque, principe de précaution, sécurité du patient, conditions à la pause de contentions, obligation de la prescription médicale et de la surveillance, évaluation…

 

  • Ethique : code de déontologie des infirmiers, concepts de bientraitance/maltraitance et de respect de la dignité du patient…

 

  • Organisation des soins : Les prescriptions médicales et les protocoles sont nécessaires pour éviter les clivages et les conflits au sein des équipes. Cela aide également les infirmiers à mieux appréhender la gestion de leurs émotions en cas de contention physique.

De même, les équipes gérant des contentions physiques doivent être organisées pour être efficaces. Chacun à un rôle précis à tenir pour un bon déroulement des situations de crise.

 

Choix justifié du champ disciplinaire choisi

Pour ce TFE, je choisirais d’approfondir ce quatrième champ disciplinaire, les trois autres ne seront que brièvement évoqués. Ce champ sera exploré sur :

– le plan théorique à travers des définitions et des lectures d’ouvrages et de revues

– le plan pratique à travers des entretiens que j’ai réalisés auprès d’infirmiers, du vécu de l’équipe des infirmiers et de l’analyse des situations présentées.

 

Ce TFE sera essentiellement ancré dans la pratique infirmière. En effet, je souhaite disposer des bons outils pour me préparer à mon futur rôle d’infirmière et réussir la prise en charge des patients. La contention physique, telle que je l’ai vécue lors de mon stage, est une pratique qui me semble violente. Je reconnais qu’elle est utile, voire indispensable, dans certaines situations et qu’elle fait partie des soins à donner. Je souhaite donc l’apprivoiser et mieux vivre les moments d’une contention physique.

 

Je vais maintenant définir les concepts se rapportant à ma thématique de recherche.

 

2. Définitions

2.1. Définition de la contention physique

D’après la définition donnée par la Faculté de médecine de Strasbourg, la contention physique est « un soin réalisé sur prescription médicale qui consiste à restreindre, à maîtriser les mouvements d’un patient en l’immobilisant sur un brancard ou un lit muni d’attaches verrouillées. »[1]

 

Il est important de signaler que les travaux de recherche relatifs au thème abordant la contention physique sont difficiles à réaliser. En effet, il s’agit d’une pratique effectuée de manière exceptionnelle dans les établissements de soins et à ce titre, ne constitue pas réellement un centre d’intérêt pour les chercheurs.

 

L’ANAES décrit la contention physique comme une procédure différente de l’isolement lequel est une autre modalité de soins. Cependant, les deux pratiques peuvent être, dans certains cas, associées. « La contention consiste à restreindre ou maîtriser les mouvements d’un patient par un dispositif, soit fixé sur un lit ou un siège, soit mobile comme une camisole de force[2] ».

 

Mais connaissant ces définitions, je me suis questionné sur le cadre légal d’application de cette pratique médicale très souvent remise en cause aussi bien par les soignants que par les patients.

 

2.2. Cadre légal d’application de la contention physique

Le cadre légal de la contention physique n’est pas réellement explicite, contrairement à celui des contentions mécanique et chimique pour lesquelles il existe une réglementation bien précise. En effet, Mr Pannetier souligne que « dans le décret n°2002-194 du 11 février 2002 concernant les actes professionnels et relatifs à l’exercice de la profession d’infirmier, rien ne stipule que contenir manuellement un patient est un acte infirmier »[3]. Cela est confirmé par Masseix et Cansot qui ont écrit qu’« il n’existe pas d’item dans le décret du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier qui prévoit la possibilité ou l’obligation de répondre, ou riposter, à l’agression physique. »[4]. Ce texte a été remplacé, le 29 juillet 2004 par le décret n°2004-802 lequel n’a donné aucune précision supplémentaire sur la réalisation de la contention physique[5]. D’après Dupont, « l’usage de la contention pour maintenir et contenir un patient violent, susceptible le cas échéant de se porter atteinte à lui-même, n’est prévu par aucun texte et il ne peut être fait référence à aucune disposition autre que les textes généraux relatifs au respect et à l’intégrité du corps humain »[6]

 

Nous pouvons donc constater l’absence de textes législatifs réglementant l’usage de la contention physique. En revanche, comme le mentionne Pannetier, « les seuls articles pouvant justifier l’usage de la contention manuelle sont les articles 122-5, 122-6, 122-7 du nouveau Code pénal concernant la légitime défense, seulement en cas d’agression injustifiée. Mais ils ne sont pas spécifiques à l’institution psychiatrique et concernent n’importe quel citoyen »[7].

 

Parmi tous les soins donnés par les infirmiers, la contention physique est considérée comme l’une des techniques et les plus impliquant émotionnellement. Mais force est cependant de constater qu’il s’agit des soins les moins réglementés par des textes de loi spécifiques à la profession infirmière. Ce constat ainsi que l’insuffisance de documents relatifs au thème de la contention entrainent l’opacité des informations correspondantes et l’absence d’une réelle légitimité dans la pratique de ce type de soins qui est pratiqué par les infirmiers et qui rendent souvent les patients violents. Ce qui peut expliquer le malaise ressenti par les soignants. De plus, ces derniers deviennent réticents à effectuer cet acte.

 

Il n’existe donc pas a priori de textes explicites concernant la contention physique. Je me suis alors demandé dans quelle mesure l’infirmière utilise la contention physique.

 

3. L’usage de la contention physique par l’infirmière

3.1. Le débat concernant la mise en œuvre de la contention physique

D’abord, il est intéressant de mentionner que la contention renvoie à un passé asilaire qu’on voudrait oublier. D’après Mr Beaumont L, « la contention physique est un soin que les infirmiers répugnent à effectuer car il renvoie à un passé asilaire que personne ne peut renier et dont chacun aimerait oublier l’existence »[8]. Compte tenu de cela, la compréhension de la difficulté des infirmiers à réaliser la contention physique requiert dont un bref retour vers l’histoire de la psychiatrie. En effet, la contention et l’isolement, en tant que moyens de maîtrise des patients violents et agités, ont existé depuis le début du traitement des maladies mentales.

 

A l’Antiquité, des écrits ont déjà été élaborés évoquant la nécessité « d’exercer un contrôle physique sur les personnes agitées »[9]. Au Moyen-Âge, le soin du malade mentale est effectué à domicile tout en le maintenant attaché. « Le recours aux moyens de contention semble traduire la sollicitude des proches qui veillent à protéger le fou de lui-même, tout en préservant la sécurité de chacun »[10]. Au 13ème siècle, les malades mentaux étaient enfermés dans les mêmes cachots que des prisonniers ordinaires. Des camisoles et des chaines fixées au lit et au mur ont été fréquemment utilisés dans le but d’immobiliser les malades pour la raison que plus le traitement est intense, meilleurs seront les résultats. A partir de la Révolution Française, le malade mentale redevient un patient qu’il faut soigner. Cela a été principalement dû à Esquirol et Pinel. L’imagerie populaire retiendra « Pinel libérant les aliénés de leurs chaînes ; à tort d’ailleurs puisqu’il semble que ce soit en réalité PUSSIN qui osa en premier le  geste inaugurateur »[11]. C’est à partir de cela qu’un infirmier a porté un autre regard sur la maladie psychotique.

 

La contention renvoie à un passé douloureux. De plus, dans aucune étude, on n’a jamais pu démontrer son efficacité thérapeutique. « Dans l’ensemble, les malades ont une opinion négative sur le fait d’être contenus. Ils expriment de la colère, de l’anxiété, une impuissance, se disent troublés, tristes, frustrés, ou éprouvent d’autres sentiments négatifs »[12]. Ce point de vue est confirmé par Friard : « Qu’il soit nécessaire d’attacher un patient exceptionnellement violent n’implique en rien que cette mesure soit thérapeutique. Elle peut être nécessaire pour assurer la sécurité de l’environnement ou du patient sans être en aucune façon thérapeutique (…). L’aspect thérapeutique de la contention n’a évidemment jamais été démontré, Conolly   administrant   même   la   preuve   contraire. Il faut le dire et le redire   l’isolement et la contention ne sont pas thérapeutiques »[13].

 

Mais qu’en est-il alors de la formation des infirmières sur la contention physique ?

 

3.2. Formation des infirmières sur la contention physique

D’abord, il est à noter que le savoir-infirmier concernant le soin au malade agressif, violent et agité repose principalement, non pas sur une formation, mais sur un savoir empirique. Cela entraînerait alors une compétence soignante à faire la gestion de cette violence. D’après Beaumont, « la réponse à cette violence reste souvent basée sur l’expérience des anciens, le savoir-faire. C’est ce que Bourdieu appelle l’habitus : le résultat d’un ensemble de pratiques qui s’est constitué au fil des jours, a été capitalisé et se transmet de génération en génération par la confrontation à la réalité ». Il écrit encore : «   Ce   sont   des   pratiques   adaptées   à   leurs   finalités   que   l’on   acquiert   par   une   sorte d’imprégnation sociale. On trouve bien ici le principe du soin contention, soin que l’on n’apprend pas mais que tout infirmier en psychiatrie pratique ». De plus, il précise que « l’apprentissage porte sur les moyens techniques, les postures à adopter. Ils sont transmis lors des situations de violence « aux hommes, par des hommes » puisque classiquement, mais pas exclusivement, c’est à eux que l’on fait appel »[14]

 

Pannetier C. démontre que le problème est associé, non pas seulement au manque de formation, mais également à la baisse des effectifs masculins dans les équipes soignantes, notamment dans les services de psychiatrie. « Maintenir un patient agité… Cela ne va pas de soi, ce n’est pas inné. (….). Il y encore quelques années, la question de savoir comment maintenir un patient agité se posait à peine. Les équipes infirmières étaient composées de nombreux hommes. Mais aujourd’hui la situation est différente : les hommes sont de plus en plus rares et il arrive parfois qu’à dix nous ayons du mal à maintenir un patient agité. Comment procédons-nous ? On fait comme on peut. (…). Malgré l’expérience soignante en psychiatrie, la contention manuelle ou maîtrise d’un patient agité n’est pas théorisée »[15]

 

D’autres proposent la mise en œuvre d’une formation professionnelle comme alternative à ce manque de formation initial. La formation professionnelle proposée concernera « des questions délicates de la prévention, de gestion des phénomènes de violence et d’agressivité. (…). Cela suppose une formation qui comprend plusieurs points : la gestion du stress engendré par ces situations, une lecture des signes avant-coureurs, une prise en compte des paramètres cliniques et anthropologiques et enfin, des éléments de techniques de corps »[16].

 

Je me suis alors demandé comment les infirmiers perçoivent la contention physique.

 

3.3. Le point de vue des infirmiers sur la contention physique

L’utilisation de la contention physique tend à culpabiliser les soignants. En effet, cette pratique renvoie aux infirmiers les limites de leur capacité à contenir et témoignent de leur difficultés à prévenir l’état d’agitation des patients. D’après Beaumont, « ce soin culpabilise car si le patient s’agite, c’est que nous n’avons pas su, à un moment au moins, écouter sa souffrance »[17]. Friard D. ajoute que « c’est précisément parce qu’ils n’arrivent pas, ou plus à être contenants que les soignants vont isoler ou attacher le patient »[18]. D’autres auteurs mentionnent la difficulté à maîtriser le niveau de contrôle du patient en disant que « les soignants travaillant en psychiatrie ont une longue expérience des patients qui perdent leur contrôle. Ils les aident à le regagner. Une partie de leur pratique quotidienne consiste à estimer quels patients se contrôlent ou non. Parfois cette détermination est établie justement ; parfois la limite entre self control et perte de contrôle est plus floue. En d’autres termes, le point auquel le patient perd son self control ne serait pas toujours bien défini pour les équipes »[19]. Cependant, sous partagent le même point de vue selon lequel il est très difficile de rétablir une relation thérapeutique avec un malade quand on lui a fait une contention physique ou quand on lui a admis en chambre d’isolement. Pannetier C. dit que « Si contenir est un soin, pourquoi les médecins interviennent-ils physiquement si rarement ? Rares aussi sont les médecins présents lors de la mise en chambre d’isolement. Certains déclarent ne pas vouloir casser la relation thérapeutique avec leur patient. L’infirmier ne casse-t-il pas aussi une relation thérapeutique avec le patient ? »[20]

 

Ainsi, nous pouvons constater les nombreuses interrogations auxquelles sont associé ce soin, et par conséquent la difficulté des infirmiers à adopter clairement leur position par rapport à cet acte. Comme il n’existe pas d’efficacité thérapeutique démontrée concernant cet acte, plusieurs infirmiers remettent en cause si leur mission a un bien-fondé. Nous pouvons alors dire que la contention physique concerne l’idéal de la profession d’infirmier, ce qui conduit certains soignants à refuser de la pratiquer.

 

4. La prise en charge des patients au moyen de la contention physique

Comme nous l’avons mentionné, la pratique de la contention physique sur un patient violent n’est jamais un acte facile. Nous pouvons alors dire que le recours à cet acte de soin doit être réservé à des situations particulières, c’est-à-dire uniquement quand il existe un danger immédiat pour le patient : quand il se blesse ou quand il blesse les autres. Mais surtout, cet acte devrait être pratiqué comme moyen de ramener le calme. Il est à noter que la liberté du patient ne doit pas être limitée pour la convenance des soignants ou en tant que remplacement des soins infirmiers nécessaires. De ce fait, l’utilisation de cet acte devrait être une préoccupation des infirmiers car il peut être source de frustrations, aussi bien pour les patients que pour les soignants eux-mêmes.

 

4.1. Identification des situations de violence requérant une contention physique

L’identification correcte des circonstances de mise en œuvre de la contention physique requiert, dans un premier temps, la définition de la violence. Ensuite, nous allons repérer les éléments prédictifs des pathologies psychiatriques.

 

Pour comprendre la violence chez un patient en psychiatrie, il serait intéressant de se pencher sur la définition de la violence comme étant une force destructrice et souvent intense. En nous appuyant sur la définition donnée sur l’Encyclopédie Universalis, la violence est « une force brutale, un abus ou un déchaînement de la force »[21]. Compte tenu de cette définition, nous pouvons dire que la violence s’oppose au dialogue et à la conciliation. Concernant la pratique soignante, Beaumont L. mentionne que « C’est d’abord une affaire de coups et de bosses. C’est pourquoi nous la considérons comme évidente : elle laisse des traces autant physiques que psychiques. Elle survient là où le discours s’arrête, dans l’acte »[22].

 

La violence présente différents degrés :

  • La dangerosité

Il s’agit d’une notion qui fait référence à une éventualité incertaine. La dangerosité « implique une prédiction dont le degré de survenue est aléatoire »[23]. Elle correspond à la possibilité qu’une personne se livre à un acte violent. Aujourd’hui, l’identification de situations dans lesquelles des actes violents se sont déroulés sont est un facteur prédictif fiable. Il est à noter qu’un individu qui n’a pas eu d’antécédent en matière de violence présente moins de chance d’être dangereux.

 

  • L’agressivité

L’agressivité est un « comportement qui vise, consciemment ou non, à dégrader, nuire, contraindre, humilier ou détruire »[24]. L’agressivité se traduit de diverses manières, soit par des attitudes menaçantes, soit par des paroles blessantes. Certains auteurs définissent l’agressivité comme une tendance à attaquer. D’après Beaumont, être agressif « se dit de quelqu’un qui est naturellement porté à attaquer,   provocateur »[25]. Prido Huet C. souligne toutefois que « l’agressivité n’est pas nécessairement violente (…) mais, l’agressivité majore et complique souvent aussi la relation au malade souffrant »[26].

 

  • L’agression

L’agression est définie comme une expression comportementale de l’agressivité, c’est-à-dire l’action d’attaquer. Il s’agit d’un comportement social dont l’origine a lieu dans une relation à autrui. Dans une interaction, l’agression s’exprime de la façon suivante : « une conduite   d’agression est inconcevable sans la présence d’autrui, il n’y a pas d’agression sans victime »[27]. Selon Prido Huet, « l’agression   est   donc   une   violence   en   acte   qui   met   en   évidence l’intentionnalité de l’acte et le préjudice porté à autrui »[28].

 

Compte tenu de ce que nous avons vu sur les degrés de la violence, nous pouvons dire que la dangerosité ne justifie pas l’usage de la contention physique. Par contre, l’agression est le stade de violence qui requiert une mesure d’urgence et par conséquent le recours à la contention. Il s’agit dans ce cas de l’assistance à une personne en danger, ce qui justifie  la légitimité de la contention physique. Quant à l’agressivité, elle reste la situation qui fait poser le plus de questions aux soignants, comme le mentionne Palazzolo J. « le dilemme pour le soignant commence lorsqu’il faut déterminer quand intervenir et maîtriser le patient qui perd le contrôle et quand ne pas intervenir, laissant le patient utiliser ses propres ressources dans un effort pour reprendre la maîtrise de lui-même »[29].

 

4.2. Possibilité d’anticipation sur un passage à l’acte

Avant de faire une contention physique, il est primordial de procéder d’abord à un diagnostic permettant de déterminer la violence chez les malades psychiatriques. Une enquête concernant l’analyse de 97 cas d’accidents du travail du personnel soignant lors d’interactions violentes avec des patients dans des services psychiatriques entre 1988 et 1992 a souligné que « 80 % des patients violents étaient des psychotiques chroniques et/ou déficitaires. (…) La plus grande dangerosité est attribuée aux patients psychotiques, notamment aux schizophrènes   de   type   paranoïde »[30]. De ce fait, l’infirmier doit parfaitement connaitre les différents signes cliniques relatifs à chaque pathologie afin de déterminer le niveau d’agressivité sur lequel le patient se trouve. Cela permet ainsi d’intervenir avant de passer à la contention physique. Cependant, la connaissance des signes n’est pas suffisante pour prévoir le comportement d’un patient. Il s’avère alors intéressant de se mettre à la recherche d’autres circonstances qui peuvent induire un comportement violent chez un malade.

 

4.3. Facteurs influençant la violence du patient en psychiatrie

Il est possible de parler des facteurs individuels liés aux patients, notamment le sexe et l’âge lesquels sont des constituants importants dans la potentialité d’agression de la part d’un patient. Ainsi, certains auteurs ont démontré que les actes de violence sont surtout faits par « un homme jeune (environ 30 ans), hospitalisé par le biais d’une hospitalisation d’office ou d’une hospitalisation à la demande d’un tiers dans 50 % des cas. (…) Il s’agit d’un  récidiviste dans 16 % des cas »[31].

 

Cette réflexion concernant la contention physique montre que la mise en œuvre de ce soin infirmier est caractérisée par une très grande complexité. Comme il est encore légalement mal défini, ce soin est très peu abordé par la littérature professionnelle. Par ailleurs, son efficacité thérapeutique n’est pas réellement prouvée. Les infirmiers sont ainsi placés dans une situation inconfortable, ce qui l’oblige à intervenir dans un devoir de protection sans légitimité réelle. Ils se demandent souvent sur le sens à donner çà leur mission, d’autant plus que le fait d’effectuer une contention physique les implique émotionnellement et peut briser la relation thérapeutique établie avec le patient. Toutefois, malgré toutes les difficultés que nous avons énoncées, la contention physique reste l’ultime recours pour faire face à la violence d’un patient.

 

5. La relation soignant-soigné

Masseboeuf A. et Manoukian A. définissent la relation soignant-soigné comme « une rencontre entre   deux   personnes   au   moins,   c’est-à-dire   deux   caractères,   deux   psychologies particulières et deux histoires […] »[32]. On doit donc tenir compte de l’existence d’un échange d’informations entre ces personnes sous forme de gestes, de paroles, de postures et de mimiques. A cela, il faut ajouter le concept du prendre soin lequel fait intervenir un soigné (personne bénéficiant de soins) et un soignant (personne donnant les soins). Cet échange va alors aboutir à une relation soignant-soigné.

 

5.1. La relation de confiance

Santin A., praticien hospitalier au service des Urgences du CHU Mondor – Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) définit la relation comme étant « foi en quelque chose, en quelqu’un. Se fier à, car il s’agit bien de cela : se fier à un autre, à l’inconnu, se confier pleinement »[33].

 

5.2. Le soin personnalisé

Quel que soit le service dans lequel est admis un patient, il doit bénéficier d’un soin personnalisé. En effet, l’admission des patients parait comme un acte purement administratif en façade. Cependant, il s’agit d’un moment-clé pour la suite de l’hospitalisation. La nécessité d’un soin personnalisé s’explique par le fait que l’admission d’un patient se déroule presque de la même manière qu’une trame administrative. Mais il est à noter que les patients sont différents, possède ses propres expériences, ses questions ainsi que ses craintes. Il revient donc au soignant de savoir déterminer les priorités et d’optimiser son attitude dans le but de répondre au mieux aux besoins du patient et ainsi de mettre en place un soin personnalisé. En effet, la personnalisation et l’individualisation sont garantes de qualité.

 

5.3. La communication

« L’activité de communication occupe la majeure partie du temps professionnel : téléphoner, renseigner, informer, accueillir, discuter, lire, écrire, transmettre des  informations »[34]. La communication est un processus de transmission d’informations dans lequel il y a un émetteur et un récepteur. La communication est un besoin, c’est-à-dire une nécessité vitale pour l’homme dans le but de se maintenir en vie et d’assurer son bien-être mental et physique. Le besoin de communiquer de est un besoin essentiel divisé en 3 dimensions : au niveau psychologique (craintes, émotions, capacité d’expression), au niveau biophysiologique (ouïe, vue, parole, expressions verbales et non verbales) et au niveau socioculturel (éducation, culture et normes).

 

  • La communication verbale

Il s’agit de la communication par ce qui est exprimé, c’est-à-dire la parole et les propos. Les mots utilisés doivent être bien choisis pour ne pas rompre la communication avec le patient car cela pourrait avoir un impact sur la relation de soin.

 

  • La communication non verbale

La communication non verbale est celle qui est relative, non pas à la parole, mais aux gestes et aux attitudes adoptées par le soignant. Dans la communication non verbale, il y a l’écoute, l’expression du visage, le regard, l’attitude et le toucher. La communication non verbale est très importante dans la relation soignant-soigné.

 

5.4. Passer du soin relationnel à la relation soignant-soigné

Les soins relationnels constituent l’ensemble des actions qui relèvent du conseil et du soutien en dehors de tout acte technique. Le soin relationnel, soin à part entière, a pour objectif d’apporter une réponse à une demande de réconfort, d’écoute, de réassurance et de présence de la part des patients, d’autant plus que ces derniers se situent au sein d’un environnement qui leur est inconnu et qui est chargé de représentations. On verra ainsi s’installer la relation soignant-soigné quand la mise en confiance s’installe. C’est cette confiance qui différencie la relation soignant-soigné du soin relationnel.

 

E. Question de recherche et hypothèses

De par ces recherches documentaires, je peux dire que la contention physique est une pratique médicale à laquelle les soignants ont souvent recours, notamment quand le comportement des patients est jugé excessif en matière de violence. Cependant, il s’agit d’un acte auquel il ne correspond pas a priori de textes réglementaires. De plus, la contention physique est sujette à de nombreux débats. Sa pratique requiert donc une bonne identification des situations de violence et il convient d’étudier les facteurs qui sont à l’origine de l’attitude violente des patients. Dans tous les cas, l’instauration d’une relation de confiance entre le soignant et le patient est primordiale pour la prise en charge des patients, plus particulièrement en psychiatrie.

 

Cela m’amène à ma question de recherche : Quels moyens l’infirmière dispose-t-elle pour mieux prendre en charge un patient quand celui-ci doit être mis sous contention ?

 

J’en arrive ainsi à formuler l’hypothèse suivante :

Si le soignant arrive à établir une relation de confiance avec le patient en psychiatrie, celui-ci acceptera plus facilement sa mise sous contention.

 

F. La démarche exploratoire

1. Méthode de recherche

Dans un premier temps, j’ai opté pour un questionnaire car c’est plus pratique. En effet, j’ai considérais que les questions seraient plus faciles pour les infirmiers interrogés et que le dépouillement des résultats ne sera pas compliqué. Cependant, j’ai constaté que mon questionnaire n’était pas adapté et que je n’arrivais pas à dégager les thèmes abordés. En effet, mes questions étaient mal formulées, ce qui n’a pas facilité la compréhension par les infirmiers.

 

L’utilisation du questionnaire donnait donc plutôt du résultat quantitatif et non qualitatif, ce qui n’est pas le but de ce travail. En effet, quand j’ai dépouillé les questionnaires que j’ai pu récupérer, seul un questionnaire était exploitable. Je souhaite préciser que j’ai déposé 5 questionnaires et j’ai pu en récupérer 3. Les deux questionnaires parmi ces 3 récupérés donnaient des réponses trop brèves et qui ne sont pas forcément en rapport avec les questions posées.

 

Par la suite, j’ai donc décidé de procéder directement à un entretien semi-directif qui me semblait l’outil le mieux approprié à mon sujet de TFE, compte tenu des résultats que j’attendais.

 

1.1. Outil exploratoire choisi : entretien semi-directif

Face aux difficultés auxquelles j’étais confrontée lors de l’exploitation des résultats relatifs aux questionnaires, j’ai donc choisi d’effectuer un entretien semi-directif qui est plus adapté à mon travail. Le but de mon entretien semi-directif est principalement de comprendre comment un infirmier, en prenant en considération son expérience, se familiarise avec la contention physique. Je souhaitais surtout savoir si le sentiment que j’éprouve lors d’une contention physique a pu être aussi ressenti par les infirmiers interrogés à un moment de leur carrière. Et si oui, quel moyen ont-ils utilisé pour gérer cette contention. Par ailleurs, je souhaitais également savoir si la législation a aidé à mieux gérer cet acte de soin et que signifie la contention physique pour ces infirmiers aujourd’hui.

 

1.2. Présentation de l’échantillon

Pour la réalisation de ce travail, j’ai effectué l’entretien semi-directif auprès de deux infirmiers. Pour cela, j’ai convenu d’un rendez-vous lors de leur week-end de travail, selon leur demande. Malheureusement, l’entretien ne s’est pas déroulé comme je l’espérais car une infirmière du service faisait son pot de départ le jour-là. Bien que nous soyons allés dans le bureau d’entretien infirmier pour que je puisse faire l’entretien, je me suis sentie un peu gênée et j’avais l’impression de les déranger, même si l’infirmière me rassurait que ça allait. Par contre, les infirmiers se sont montrés très disponibles et nous n’avons pas été dérangés par les résidents. Avec chacun des infirmiers, j’ai pu faire un entretien pendant 15 mn, ce qui a été suffisant pour avoir tous les renseignements que j’attendais. L’entretien effectué le week-end a été très bénéfique, compte tenu de l’atmosphère détendue et parce qu’il y avait moins de patients.

 

Mais en plus, j’ai également interviewé un médecin lequel n’a pas été soumis à un entretien semi-directif comme les deux infirmiers. J’ai particulièrement trouvé intéressant d’interviewer le médecin car c’est lui qui prescrit la contention physique. Lors de l’interview avec le médecin, je souhaitais seulement connaitre à quel moment il décide de faire la prescription de la contention et quel est son ressenti face à cette situation. L’interview auprès du médecin a eu lieu lors mon stage en psychiatrie. Comme il est très chargé et avait peu de temps à me consacrer, l’entretien était assez bref (10 mn). Cet entretien était un peu juste mais m’a permis d’avoir tous les renseignements qu’il m’a fallu pour la rédaction de ce mémoire.

 

2. Analyse des résultats de l’enquête

2.1. Présentation des résultats de l’enquête

  • Entretien avec le médecin

Le médecin a mentionné qu’il connait bien la réaction des patients qui requiert une contention physique et que c’était une question d’expérience. Généralement, a-t-il mentionné, il prescrit une contention chimique en association avec la contention physique dans le but de calmer le patient. De plus, il a ajouté qu’il fait en sorte d’être présent lors de la mise en contention du patient pour expliquer à ce dernier que c’est lui qui demande la contention et qu’il s’agit d’un acte de soin. Il a dit assumer ainsi ses responsabilités et ne souhaite pas que les patients s’en prennent ensuite aux infirmiers et aides-soignants. Par ailleurs, il a précisé que la mise en contention n’est pas un acte anodin car il peut conduire à des conséquences contraignantes, d’où l’importance d’une surveillance rigoureuse, du respect et de l’application scrupuleuse de certaines règles.

 

  • Entretien avec le premier infirmier

Le premier infirmier est un homme de 38 ans et ayant une expérience de 8 ans en psychiatrie adulte (5 ans en tant qu’aide-soignant et 2 ans en tant qu’infirmier). Pour cet infirmier, la contention est une immobilisation, un maintien, une protection et une restriction de l’espace. Comme exemples de contention physique, il a cité les contentions au lit avec des sangles (bras, ventre, poignets et chevilles). Il dit ne pas connaitre la législation et mentionne que, selon lui, la contention est un acte sur prescription médicale et qui nécessite une surveillance toutes les heures ainsi qu’une réévaluation journalière. Il a dit qu’il ressent la contention comme une nécessité, un soin et un acte sécuritaire. Il ne pense pas que le recours à cet acte de soin ne perturbe pas la relation soignant-soigné, comme il s’agit d’un soin et que le but est d’aider la personne à se sentir mieux. Cet infirmier a déclaré avoir suivi une formation oméga basée sur les gestes de sécurité et de maîtrise et qui lui a permis de connaitre toutes les techniques pour se protéger, transporter le patient et se libérer de tout geste de violence, notamment d’un étranglement. Par contre, a-t-il ajouté, il n’y a pas de formation relative à la contention physique avec sangle au lit. Il pense pourtant que ce type de formation serait utile (sécurité du patient, gain de temps et organisation de soins). En outre, il a raconté une expérience pendant laquelle il a vécu une situation de contention et son ressenti lors de l’application de cet acte de soin. Il a avoué qu’il considérait la contention comme un acte de soin, une nécessité et un acte sécuritaire, vu la violence du patient envers lui-même et envers les soignants.

 

  • Entretien avec la deuxième infirmière

La deuxième personne interrogée est une infirmière de plus de 50 ans et ayant 33 ans d’expérience en psychiatrie pédo-gériatrie. Pour elle, la contention est une barrière ou un cadre utilisé pour que le patient ne parvienne pas à détruire tout ce qui l’entoure. Elle dit connaitre la législation sur cette pratique mais ne cite pas de loi correspondant. Comme exemples de contention physique, elle a cité les bandes de contention avec picots et la camisole. Par ailleurs, elle me raconte une situation de contention qu’elle a vécue avec un patient resté 4 jours en contention, ce dernier ayant été auto-agressif malgré le traitement administré pour le calmer et malgré l’intervention des soignants. En effet, le patient voulait se détruire à tout prix en disant qu’il était foutu. Vu cette situation, l’infirmière a considéré la contention comme un acte sécuritaire et un soin obligatoire. Elle pense que la relation ne peut pas être altérée et dit qu’il y a toujours une communication après la mise en contention, ce qui peut renforcer le lien entre le soignant et le soigné. Cette infirmière dit ne pas avoir suivi de formation particulière pour la mise en contention et juge qu’il n’est pas utile de suivre une formation. Selon elle, tout est question de communication.

 

2.2. Interprétation des résultats recueillis – Synthèse

Bien que je n’aie pas pu avoir plus d’entretien, compte tenu de l’indisponibilité des autres infirmiers, j’ai pu avoir des réponses fiables et qui m’ont été d’une grande aide pour la réalisation de ce travail de fin d’études.

 

Les deux infirmiers ont donné chacun leur définition de la contention physique : immobilisation, maintient, protection, restriction de l’espace, barrière et cadre utilisé pour que le patient ne détruise pas tout ce qu’il y a autour de lui. Les deux infirmiers interrogés et le médecin pensent que la contention physique est un acte de soin dont l’application est obligatoire face à certains agissements des patients, notamment quand ceux-ci deviennent violents et font une agression physique envers eux-mêmes et envers les soignants. Ils ne pensent pas qu’il s’agit d’un acte qui peut rompre la relation avec le patient, vu qu’il s’agit d’un soin et d’un acte sécuritaire et que les raisons pour lesquelles on le fait sont toujours données aux patients. Par ailleurs, ils disent que la communication qui a lieu après l’acte de mise en contention permet toujours de renforcer les liens avec le patient. En outre, les deux infirmiers interrogés ont déclaré avoir déjà fait face à une mise en contention d’un patient et qu’ils ne se sont aucunement sentis mal à l’aise face à cet acte de soin.

 

L’infirmière de 50 ans a dit qu’elle connait la législation sur la contention physique mais elle n’a pas mentionné d’article législatif relatif à cette pratique. Les deux infirmiers ont cité, comme exemples de contention physique, la camisole, les bandes de contention avec picots, la contention avec des sangles. Le premier infirmier a dit avoir suivi une formation oméga sur la maîtrise des gestes de violence faits par les patients. Mais les deux infirmiers n’ont pas suivi de formation relative à la mise en contention. L’infirmier a mentionné la nécessité de suivre une formation sur la contention physique avec sangle. L’infirmière, quant à elle, pense que cette formation ne serait pas indispensable, vu que tout est question de communication.

 

3. Confrontation du cadre de référence et des résultats exploratoires

En confrontant les notions que nous avons vues dans le cadre théorique, il nous est possible de dire que la définition de la contention donnée par les infirmiers lors de l’enquête rejoint celle que nous avons évoquée en théorie. Lors de l’enquête, nous n’avons pas pu avoir de réponse précise de la part des infirmiers concernant la législation sur la contention. Dans le cadre théorique, nous avons dit qu’il n’existe a priori  pas de textes législatifs sur la mise en contention, sauf les articles 122-5, 122-6, 122-7 du nouveau Code pénal. Cependant, ces articles concernent la légitime défense, seulement en cas d’agression injustifiée, mais ne sont pas essentiellement relatifs à la mise en contention. Par ailleurs, les infirmiers ont mentionné qu’ils considèrent que la mise en contention est un acte de soin et reconnaissent les situations dans lesquelles il est indispensable de l’appliquer, ce qui est d’ailleurs mentionné dans le cadre de référence. En outre, les exemples de mise en contention donnés par les infirmiers interrogés sont ceux qui sont indiqués dans le cadre de référence.

 

E. Réflexion personnelle – Conclusion

Les comportements agressifs des patients en psychiatrie sont très fréquents, ce qui amène les soignants, quand l’agression est jugée à un niveau élevé, de pratiquer la mise en contention. De nombreux infirmiers, principalement les débutants, redoutent souvent cette pratique de soin et l’associent à une privation de liberté de la personne soignée. Personnellement, je me sens mal à l’aise à la mise en œuvre de cet acte de soin et je trouve que la contention physique fait perdre au patient sa dignité. De plus, je pense que cette pratique rompt la relation avec le patient et se trouve à l’origine d’une perte de confiance.

 

De tous les types de contention, la contention physique est sans doute est la plus taboue. D’ailleurs, on peut constater le manque persistant de la définition de cet acte dans la littérature psychiatrique. Jugée nécessaire par certains et intolérable par d’autres, la contention physique ne fait pas l’unanimité. Il est utile de préciser que cette pratique ne donne pas systématiquement des résultats satisfaisants en matière de soin et de traitement. Par ailleurs, le fait de dénoncer son utilisation minimise l’incidence de l’insuffisance des effectifs qui prennent en charge les patients, surtout les effectifs masculins.

 

De nos jours où il y a de moins en moins de soignants en psychiatrie et où les hommes se font de plus en plus rares, nous nous demandons s’il n’est pas temps que les pouvoirs publics s’intéressent davantage à ce problème et proposer ainsi un texte de loi. Par ailleurs, il serait plus intéressant de faire une étude sur l’impact de la mise sous contention auprès des patients.

 

 

 

F. Bibliographie

 

BEAUMONT L, « Violence  et rôle du cadre de santé », mémoire de cadre de santé, Lyon 1998

 

BERGIN S, « Isolement et contentions », Revue Canadienne de psychiatrie, vol.36, décembre 1991

 

DUPONT M, « Soins sous contrainte en psychiatrie », Paris, Doin Editeurs/Editions Lamarre, Juin 2004

 

MANOUKIAN A. et MASSEBOEUF A. – « Soigner et accompagner – La relation soignant – soigné » – Rueil Malmaison – Editions Lamarre – 2008

 

MASSEIX F, « L’heure du corps à corps », revue Santé Mentale, n°82, novembre 2003

 

MICHAUD Y, « Violence et politique », Paris : Gallimard, coll. « Les essais », 1978

 

PALAZZOLO J, « Contention : état des lieux », revue Santé Mentale, n°86, mars 2004

 

PANNETIER C, « Flic ou soignant », revue Santé Mentale, n°86, mars 2004

 

PERRONO C, « La contention physique contre la violence en psychiatrie », thèse de Docteur en médecine, Besançon 1998

 

PRIDO HUET C, « Ce qui fait violence en psychiatrie », mémoire de cadre de santé, Paris 2002

 

RIOTON B., Mr PELTIER M.P., Mr GUIBERT S, « Les accidents du travail du personnel soignant », l’information psychiatrique, n°2, Février 1998

 

SENNINGER (J.L), FONTAA (V), « Psychopathologie des malades dangereux », Paris : Dunot, 1996, 173 pages

 

 

Table des matières

  1. Introduction. 1
  2. Situations d’appel 1

1- Première situation d’appel 1

  1. Deuxième situation. 1
  2. Ressenti et questionnements. 2
  3. Question de départ 3
  4. Le cadre de référence de l’étude. 4
  5. Les champs disciplinaires choisis dans le cadre de cette étude. 4

1.1. Santé publique. 4

1.2. Sciences humaines. 4

1.3. Sciences biologiques et médicales. 4

1.4. Sciences et techniques infirmières. 4

  1. Définitions. 5

2.1. Définition de la contention physique. 5

2.2. Cadre légal d’application de la contention physique. 5

  1. L’usage de la contention physique par l’infirmière. 6

3.1. Le débat concernant la mise en œuvre de la contention physique. 6

3.2. Formation des infirmières sur la contention physique. 7

3.3. Le point de vue des infirmiers sur la contention physique. 8

  1. La prise en charge des patients au moyen de la contention physique. 8

4.1. Identification des situations de violence requérant une contention physique. 9

4.2. Possibilité d’anticipation sur un passage à l’acte. 10

4.3. Facteurs influençant la violence du patient en psychiatrie. 10

  1. La relation soignant-soigné. 11

5.1. La relation de confiance. 11

5.2. Le soin personnalisé. 11

5.3. La communication. 11

5.4. Passer du soin relationnel à la relation soignant-soigné. 12

  1. La démarche exploratoire. 12
  2. Méthode de recherche. 12

1.1. Outil exploratoire choisi : entretien semi-directif. 12

1.2. Présentation de l’échantillon. 12

  1. Analyse des résultats de l’enquête. 13

2.1. Présentation des résultats de l’enquête. 13

2.2. Interprétation des résultats recueillis – Synthèse. 14

  1. Confrontation du cadre de référence et des résultats exploratoires. 15
  2. Réflexion personnelle – Conclusion. 15
  3. Bibliographie. 16

 

 

 

 

Résumé

 

L’INFIRMIER FACE A LA CONTENTION PHYSIQUE EN PSYCHIATRIE

 

En psychiatrie, la contention physique est une pratique de soin qui fait l’objet de nombreuses polémiques. Elle est prescrite par un médecin quand celui-ci juge que le comportement du patient devient dangereux pour lui-même et quand il devient un danger pour l’entourage. Cependant, la contention physique n’est pas systématique. Il n’existe pas de textes législatifs précis concernant la mise en contention alors qu’il s’agit d’un problème intéressant qui mérite un intérêt particulier. A travers ce travail, j’essaierai de répondre à la question Devant la nécessité de la contention, comment une infirmière  peut-elle réaliser une prise en charge optimale de la violence pour le patient en psychiatrie ? Un cadre conceptuel présentera toutes les notions théoriques utiles pour la réflexion sur ce sujet. Dans la démarche exploratoire, je présenterai les résultats de l’enquête menée auprès d’infirmiers.

 

Mots-clés : contention, prise en charge par les IDE, relation soignant-soigné, violence en psychiatrie

 

 

 

Abstract

 

NURSES FACING TO THE PHYSICAL RESTRAINT IN PSYCHIATRY

In psychiatry, physical restraint is a practice of care that is the subject of controversy. It is prescribed by a doctor when it determines that the patient’s behavior becomes dangerous to himself and when he becomes a danger to the environment. However, physical restraint is not systematic. There is no specific legislation on the introduction contention then it is an interesting problem that deserves a special interest. Through this work, I will try to answer the question in front of the need for restraint, a nurse how can it achieve optimal management of violence for psychiatric patient? A conceptual framework will present all relevant theoretical concepts for reflection on the subject. In the process of exploration, I will present the results of the survey of nurses.

Keywords: restraint, supported by the IDE, doctor-patient relationship violence in psychiatry

 

 

[1] Définition donnée par la Faculté de Strasbourg

[2] ANAES, Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé

[3]  PANNETIER C, Infirmier diplômé d’état, EPS Perray-Vauclause, Epinay-sur-Orge

[4] MASSEIX F, « L’heure du corps à corps », revue Santé Mentale, n°82, page 52, novembre 2003

[5] DUPONT M, Directeur d’hôpital, chargé d’enseignement à l’Université René Descartes Paris V

[6] DUPONT M, « Soins sous contrainte en psychiatrie », Paris, Doin Editeurs/Editions Lamarre, page 19, Juin 2004

[7] PANNETIER C, « Flic ou soignant », revue Santé Mentale, n°86, page 52, mars 2004

[8] BEAUMONT L, « Violence  et rôle du cadre de santé », mémoire de cadre de santé, pages 4, Lyon 1998

[9] BERGIN S, « Isolement et contentions », Revue Canadienne de psychiatrie, vol.36, pp.752-759, décembre 1991

[10] PERRONO C, « La contention physique contre la violence en psychiatrie », thèse de Docteur en médecine, pages 11, Besançon 1998

[11]  BEAUMONT L, « Violence  et rôle du cadre de santé », mémoire de cadre de santé, Lyon 1998

[12] PALAZZOLO J, « Contention : état des lieux », revue Santé Mentale, n°86, page 31, mars 2004

[13] FRIARD D, « Attacher n’est pas contenir », revue Santé Mentale, n°86, page 21, mars 2004

[14] BEAUMONT L, « Violence  et rôle du cadre de santé », mémoire de cadre de santé, pages 3-12, Lyon 1998

[15] PANNETIER C, « Flic ou soignant », revue Santé Mentale, n°86, mars 2004

[16] MASSEIX F, « L’heure du corps à corps », revue Santé Mentale, n°82, page 52, novembre 2003

[17] BEAUMONT L, « Violence  et rôle du cadre de santé », mémoire de cadre de santé, page 4, Lyon 1998

[18] FRIARD D, « Attacher n’est pas contenir », revue Santé Mentale, n°86, mars 2004

[19]  PALAZZOLO J, « Contention : état des lieux », revue Santé Mentale, n°86, page 34, mars 2004

[20] Ibid

[21] Encyclopaedia Universalis, version Cédérom n°4, 1998

[22] BEAUMONT L, « Violence  et rôle du cadre de santé », mémoire de cadre de santé,  pages 12, Lyon 1998

[23] SENNINGER (J.L), FONTAA (V), Psychopathologie des malades dangereux, Paris : Dunot, 1996, 173 pages

[24] PRIDO HUET C, « Ce qui fait violence en psychiatrie », mémoire de cadre de santé, page 21, Paris 2002

[25] BEAUMONT L, Opus cité

[26] PRIDO HUET C, « Ce qui fait violence en psychiatrie », mémoire de cadre de santé, Paris 2002

[27] MICHAUD Y, « Violence et politique », Paris : Gallimard, coll. « Les essais », 1978, p.20

[28] PRIDO HUET C, Opus cité

[29] PALAZZOLO J, « Contention : état des lieux », revue Santé Mentale, n°86, page 34, mars 2004

[30] RIOTON B., Mr PELTIER M.P., Mr GUIBERT S, « Les accidents du travail du personnel soignant », l’information psychiatrique, n°2, page 155, Février 1998

[31] Ibid

[32]   MANOUKIAN A. et MASSEBOEUF A. – Soigner et accompagner – La relation soignant – soigné – Rueil  Malmaison – Editions Lamarre – 2008 – page 9

[33]  SANTIN A. (praticien hospitalier, service des urgences CHU Henri Mondor, AP-HP) – La relation de soin : une question de confiance ? – http://www.espace-ethique.org/fr/popup_result.php?k_doc_lan_pk=354

[34]  AUDOUS G. et BARRES R. – Communication 2 – La communication dans le secteur du sanitaire et social – Vanves – Editions Foucher – 2005 – page 7.

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