Sport et Santé : Les Blessures chez les Sportifs de Haut Niveau
PLAN
Introduction
- Le sport : une activité à double face
- L’activité physique, source de bienfaits pour la santé
- L’amélioration de la qualité de vie
- Le bien-être psychique
- Le développement de la faculté cognitive
- L’activité physique, un éventuel danger pour la santé
- La pratique excessive du sport
- La triade de l’athlète
- L’addiction au sport
- Les blessures sportives
- Typologie des blessures
- Les blessures musculaires
- Les blessures musculaires sans lésion anatomique
- Les blessures musculaires avec lésion anatomique
- Les blessures ligamentaires
- Les blessures articulaires
- Les blessures osseuses
- Les causes des blessures sportives
- L’hygiène de vie
- L’excès de musculation et le surentraînement
- Le dopage
- La santé mentale
- Les méthodes de traitement des blessures
- Les méthodes préventives
- Les méthodes curatives
- La médecine conventionnelle
- Les médecines non-conventionnelles
- Sportifs et blessures : les enjeux psychologiques
- Le mental : un élément majeur au sport
- L’expérience d’une blessure grave
- L’impact psychologique d’une blessure
- Le sentiment d’exclusion
- L’issue d’une blessure grave :
- Entre réinsertion et reconversion
- Le problème de la perte de confiance en soi
- Blessures et économie du sport
- La perte de valeur financière du sportif
- Les dépenses imputées aux clubs
- La rémunération du sportif blessé
- La rémunération du remplaçant
- La prise en charge par les assurances
Conclusion
Bibliographie
INTRODUCTION
Le sport, terme issu du vieux français « desport » a été initialement utilisé pour désigner un divertissement, un plaisir physique ou spirituel. Importé en Angleterre vers le milieu du XIXème siècle, le mot dérive légèrement de son acception initiale et délaisse la partie spirituelle de l’activité pour uniquement se focaliser sur sa conception physique. Si autrefois, le sport était synonyme de loisir auquel chacun avait la liberté de s’adonner, il est aujourd’hui défini comme étant un ensemble d’exercices, le plus souvent physiques qui se pratiquent sous forme de jeux individuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions. Phénomène présent dans le temps et l’espace humain depuis des générations, le sport est devenu une véritable institution universelle caractérisée par quatre éléments que sont la mise en œuvre d’une ou plusieurs qualités physiques, par exemple l’endurance ou encore la souplesse, l’identité des règles à l’échelle planétaire, la naissance des fédérations et l’orientation vers la compétition. La notion de sport s’est en outre ramifiée. Les pratiques que l’on réunit sous l’appellation « sport » sont ainsi fortement diversifiées. Elles s’étendent de la simple éducation physique au sport purement compétitif.
Cette idée de compétition a en effet donné naissance aux sportifs. Il est vrai que peut être qualifié de sportif toute personne pratiquant un sport quelconque de manière régulière ou non. Mais le mot est davantage associé aux athlètes, c’est-à-dire à ceux qui en font un métier et qui y consacrent leur vie. Mais même dans la classification des sportifs on peut encore distinguer trois catégories de personnes : le sportif santé, le sportif amateur et le sportif de haut niveau. Le sportif santé est une personne qui le plus souvent habite en ville et pratique le sport par souci de santé, comme son nom l’indique. Il entretient son corps et s’exerce pour ne pas rester sédentaire. Le sportif amateur quant à lui pratique le sport par souci de performance. Il vise l’amélioration ou le maintien de ses performances sportives. Le sportif de haut niveau, celui qui nous intéresse en l’occurrence, est celui qui se trouve en haut de la pyramide. Il se destine à atteindre des résultats élevés. Sa vie est faite en permanence d’entraînement et de formation. Poussé par le désir de réussir et de se démarquer, il en fait principalement son métier. Il participe aux divers championnats et compétitions nationaux et internationaux. Celui-ci, par ailleurs bénéficie d’un encadrement médical spécifique ainsi que d’une équipe performante qui œuvre et prend part à son coaching.
A la question « Y a-t-il un rapport entre sport et santé ? » la réponse semble unanime. Peu de place est en effet laissé à la discussion tant l’évidence des avantages du sport se dessine. Travaux littéraires, campagnes de sensibilisation, revues publicitaires, tous se mettent d’accord sur la nécessité de pratiquer du sport. Le premier mérite du sport se réfère en effet à ses vertus biologiques et psychiques. L’importance du sport dans la vie humaine est si prononcée que les enfants sont dès leur plus jeune âge initiés à la pratique d’un sport et y sont fortement encouragés pour leur bien-être et leur propre épanouissement ; l’éducation physique et sportive étant d’ailleurs une des disciplines de base enseignées dès l’école primaire. Pourtant qu’il s’agisse du sportif santé, du sportif amateur ou du sportif de haut niveau, le même péril guette. Force est de constater que le sport n’est pas que bénéfique à la santé. Les blessures se trouvent au premier plan des dangers occasionnés par le sport. Résultat d’un manque d’entraînement ou d’un surentraînement, d’un mauvais échauffement ou d’un mauvais mouvement sur le terrain, chaque sportif est enclin à se blesser durant la pratique de sa discipline.
Dans le cadre du thème sport et santé, notre travail se propose ainsi de réaliser une étude des blessures chez les sportifs de haut niveau. Après avoir déterminé les types de blessures qui peuvent survenir dans l’exercice du sport ainsi que les traitements s’y afférant, nous nous concentrerons davantage sur les enjeux psychologiques et économiques des blessures sportives. Le sujet présente un intérêt particulier car souvent limité à ses bienfaits, on a tendance à attacher peu d’importance au revers du sport. Et même lorsque ses méfaits sont étudiés, il y a souvent une négligence de l’aspect psychologique qu’il représente. Ce travail se fixe donc comme mission de répondre aux questions telles que : pourquoi le sport représente-t-il une menace ? Quelles sont les genres de blessures sportives ? Comment le sportif de haut niveau vit-il une blessure grave ? Quels sont les impacts des blessures sur l’économie du sport de compétition ?
Notre travail s’articulera ainsi autour de quatre parties. Dans un premier temps, nous verrons que le sport est une activité à double face qui apporte aussi bien avantages qu’inconvénients à la santé, ensuite une seconde partie sera dédiée aux blessures sportives, de leur typologie à leurs traitements. Une troisième partie se consacrera aux enjeux psychologiques des blessures sportives par rapport au sportif même et enfin une quatrième partie traitera des blessures en rapport avec l’économie du sport.
- Le sport : une activité à double face
Le sport est-il bon pour la santé ? Beaucoup traiteront sans nul doute la question d’absurde. Toutefois, le thème constitue encore matière à discussion. Il est vrai que l’absence totale d’exercice physique nuit à la santé mais cela ne signifie pas que la pratique du sport est toujours bénéfique à celle-ci. Force est de constater que la pratique équilibrée d’un sport aide à se maintenir en bonne santé physique et mentale. À l’inverse, l’excès et le surmenage sportif, sont mauvais pour la santé. Dans une première section, nous verrons les bienfaits du sport tant sur le corps que sur le mental et dans une seconde section, nous traiterons du fait que le sport constitue un danger potentiel pour la santé.
- L’activité physique : source de bienfaits pour la santé
Il est communément admis que la sédentarité est néfaste pour la santé. Or le sport agit justement contre cette inactivité physique. Grâce au sport, l’être humain améliore sa qualité de vie, il expérimente un bien être psychique et développe sa faculté cognitive.
- L’amélioration de la qualité de vie
Parlant de la qualité de vie en général, plusieurs études démontrent que la pratique de celui-ci agit directement sur l’espérance de vie humaine[1]. Il faut savoir que la sédentarité et l’inactivité physique sont des facteurs de décès. En pratiquant le sport donc, l’homme augmente son espérance de vie.
Mais si l’on se réfère davantage aux bienfaits biologiques du sport, on peut citer plusieurs cas précis. Tout d’abord, le sport est reconnu comme étant l’ami du cœur. La pratique d’un sport fait en effet travailler le système cardio-respiratoire et différents muscles. Les sportifs sont ainsi moins exposés aux maladies cardiovasculaires grâce à un meilleur métabolisme des lipides en relation directe avec celles-ci. Ensuite le sport réduit sensiblement les risques de diabètes chez les sportifs. Ceci est dû à une tolérance accrue au glucose. En outre, le sport favorise la formation de l’os, notamment dès le plus jeune âge. Une bonne formation osseuse évite l’ostéoporose et les risques de fracture futurs. Enfin le sport, puisqu’il fait bouger, est le principal ennemi de l’obésité, phénomène que l’on remarque surtout chez les personnes sédentaires. On observe d’ailleurs moins de surcharge pondérale chez les personnes qui pratiquent régulièrement un sport. Le sport permet en effet de brûler des calories et incite à une alimentation saine. De plus, il faut noter que selon l’avis médical, la pratique d’un sport dès l’âge tendre joue un rôle fondamental dans le développement de la subtilité de l’enfant qui parvient à développer sa coordination et poursuit sa croissance de manière harmonieuse tout en évitant les risques d’asymétrie[2].
- Le bien-être psychique
Le sport vaut tout autant pour le mental. Qualifié le plus souvent de psycho-stabilisant, le sport a pour vertu de stabiliser les émotions et l’humeur. Qu’il s’agisse de dépression ou de morosité, le sport agit de manière positive sur le psyché des personnes. Taliaferro a d’ailleurs démontré que chez les adolescents, la dépression, le désespoir et les comportements suicidaires sont en raison inverse des activités physiques[3]. Le second mérite du sport est l’augmentation de l’estime de soi. Pratiquer un sport aide à s’exprimer et à montrer de quoi une personne est capable mais il permet également la découverte du corps et de ses limites. Les personnes inhibées dans leurs contacts sociaux ou professionnels trouveront donc dans le sport un bon moyen pour restaurer leur estime de soi ou pour gagner une confiance en soi.
Le sport est par ailleurs réputé pour être la meilleure et la plus économique technique de défense contre le stress. Il facilite l’évacuation de la tension nerveuse accumulée dans la journée et dans certaines situations il aide à surmonter le stress. L’effort physique décontracte le corps et chasse en effet l’anxiété.
Analysé d’un point de vue social, force est de constater que la pratique d’un sport inculque non seulement le respect des règles et des personnes, mais il favorise également l’esprit d’équipe et l’intégration sociale. L’entraînement régulier efface en effet peu à peu les tendances querelleuses des adolescents et les aide à accepter un environnement basé sur des règles à suivre.
- Le développement de la faculté cognitive
La cognition est également un domaine touché d’une manière positive par le sport. Les médecins préconisent en effet une pratique hebdomadaire du sport, notamment pour les enfants et les adolescents. A raison de cinq heures de sport par semaine, des études ont démontré que les résultats scolaires se trouvaient être améliorés. Cette étude a en effet comparé les résultats chez un groupe d’étudiants à qui on a enlevé cinq heures de cours pour les remplacer par du sport et un groupe d’étudiants qui ont gardé ces cinq heures de cours. Il en est ressorti que l’élève qui a pratiqué les cinq heures de sport est en effet davantage concentré et apprend facilement. Force est ainsi de constater que la pratique d’un sport se ressent jusque dans les performances scolaires. Toutefois le sport ne développe pas que la faculté cognitive des enfants, il participe également à celui des personnes âgées. Les performances cognitives de celles-ci se trouvent en effet améliorées. En outre, grâce au sport, les éventuelles pathologies démentielles qui peuvent survenir avec la sénescence sont retardées voire diminuées.
- L’activité physique, un danger pour la santé
Sport et santé ne font pourtant pas toujours bon ménage. Chaque année par exemple, en France, plus d’un millier de décès de sportifs en pleine forme provoqué par un effort physique démesuré ou à une méconnaissance de l’état physique est enregistré. L’Organisation Mondiale de la Santé préconise ainsi trente minutes de sport journalier pour l’entretien de la santé. Par contre l’abus d’activité physique, selon celle-ci toujours, notamment dans une perspective sportive est susceptible de nuire à la santé. Le sport peut mettre en effet la santé en péril. Cette situation est le résultat d’une pratique excessive du sport et à son addiction ainsi qu’à la triade de l’athlète.
- La pratique excessive du sport
La pratique excessive du sport se retrouve chez tous les sportifs, amateurs comme professionnels. C’est leur cause et la conjoncture qui les entoure qui différencie l’excès de sport chez l’un et l’autre. Chez l’amateur, c’est le dépassement de la condition physique qui devient source d’excès et induit le danger. Celui-ci a en effet tendance à se surestimer et à mal connaître les limites de son corps qu’il pousse aux extrêmes de ses performances. Les sportifs amateurs sont en effet enclins à pratiquer un sport de manière intense. Les accidents sportifs chez les amateurs sont le plus souvent dus à des troubles cardiovasculaires, à des problèmes traumatologiques ou aux conséquences d’un hyperfonctionnement de l’appareil locomoteur.
Chez les sportifs professionnels par contre, cet excès de sport est lié à un surentraînement qui entraîne une utilisation répétée de certaines parties du corps. Le cas des footballeurs illustre bien ce surentraînement. Ces sportifs sont en effet soumis à des rythmes infernaux qui augmentent les risques de blessures. Les footballeurs professionnels font en effet entre soixante et soixante-dix matchs par saison, auxquels il faut ajouter les multiples heures d’entraînement quotidien. Certains footballeurs jouent d’ailleurs tous les 3 jours. Leur organisme est ainsi mis à rude épreuve. Hormis le stress et la pression que vivent ces sportifs, le facteur de risque le plus important est sans nul doute la fréquence des compétitions.
- La triade de l’athlète
Le principe de la triade de l’athlète concerne les athlètes féminines. Née dans un contexte d’augmentation de la pratique sportive chez les femmes où la pression de la performance fait rage. La triade de l’athlète est davantage présente dans les sports avec des classes de poids où l’apparence est importante. L’importance que les athlètes accordent à leur poids est en effet source de troubles alimentaires. En outre le perfectionnisme et la pression imposée par les entraîneurs et les parents de l’athlète influent directement sur des comportements extrémistes qui, lorsque associés à l’aménorrhée, et à l’ostéoporose constitue une menace pour leur santé.
Définie pour la toute première fois aux Etats-Unis par l’American College of Sport Medicine (ACSM) en 1993, la triade de l’athlète, désormais reconnue par le monde médical, est encore mal connue par la population sportive. En 1997, le même ACSM établit les composantes de la triade par un consensus. Elle est donc composée, telle que son nom l’indique, de trois pathologies distinctes : le trouble alimentaire, l’absence de menstruation et la fragilité osseuse. Toutefois les patientes concernées ne présentent pas toujours les trois symptômes simultanément, mais le discernement de deux composantes suffit à établir un risque de maladie à long terme.
Les experts s’accordent à dire que la disponibilité énergétique des athlètes est à la base de la triade. Face à un déficit énergétique en effet, c’est-à-dire lorsque l’athlète dépense plus d’énergie qu’elle n’en consomme, le niveau des hormones hypophysaires -LH, FSH, GnRH- est réduit. Or cette situation aboutit à la diminution du taux d’œstrogène responsable des troubles menstruels et de la diminution de la densité osseuse. En outre la diminution de l’apport en vitamine D et calcium est également mis en cause[4]. Il faut savoir que ce sont les os du bassin, des jambes et des vertèbres qui sont les plus fréquemment atteints par la perte de qualité et de densité. Les conséquences à plus ou moins long terme de la modification des propriétés osseuses, notamment en rapport avec la vitesse de régénération osseuse, à son architecture, sa taille et son temps de maturation sont les fractures franches ou le stress. Sur un lapse de temps assez large, la triade entraîne d’une manière significative l’ostéoporose bien sûr, mais aussi l’arthrose et les troubles articulaires dus aux fractures multiples.
- L’addiction au sport
Plusieurs hypothèses tendent à affirmer aujourd’hui que le sportif de haut niveau est un sujet prédisposé aux conduites dépendantes. Il y aurait ainsi des facteurs de prédisposition à la dépendance au sport. Ce sont les hommes qui sont le plus concernés par le phénomène d’addiction. Le niveau de pratique, l’environnement socio-familial ou la recherche de sensations fortes sont autant de facteurs susceptibles d’amplifier ou de limiter cette vulnérabilité. Les athlètes sont en effet amateurs de frisson. Selon des études effectuées, les sports les plus concernés par l’addiction sont la course de fond, le marathon et le body building.
Un autre courant de pensée affirme que c’est la compétition et l’encadrement sportif qui peuvent entraîner une dépendance. Recrutés de plus en plus jeunes, les sportifs subissent des entraînements intensifs, des compétitions à répétition. Parallèlement les sportifs vivent un éloignement familial et doivent renoncer à leurs études. Or tous ces phénomènes contribuent à la perte de repères. Le sport constitue alors la seule base de vie pour ces jeunes à la recherche de réussite et engagés dans une quête perpétuelle de résultats. De plus l’encadrement sportif ne permet pas au sportif de se construire sa propre identité. N’ayant pas le temps de s’affirmer, le sport représente leur seule raison de vivre, ce qui peut entraîner des risques de dépendance également.
On constate une addiction au sport lorsque la poursuite d’une activité physique dépasse un seuil d’ennui, de fatigue et de lassitude. L’addiction au sport va de pair avec l’excès. La dépendance au sport s’instaure en effet avec la recherche de sentiments de plaisir et l’extériorisation des sensations à travers la pratique sportive. Les entraînements successifs, les gestes répétitifs et la ritualisation de l’activité sportive peuvent progressivement prendre une dimension compulsive, voir d’addiction au geste. En outre, lorsque le corps est en activité, notamment par la pratique d’un sport, celui-ci libère de l’endorphine. Cette endorphine procure une sensation de bien-être, manifestement observée chez les coureurs. Certaines études chez l’animal ont également souligné que cette mécanisation de l’organisme entraîne une dépendance à l’effort. C’est pourquoi certains sports plus monotones pourraient ainsi plus facilement entraîner des comportements addictifs. Force est donc de constater que l’immaturité, le manque de repères, l’encadrement parfois déficient sont autant d’élément qui peuvent conduire les sportifs les plus fragiles psychologiquement à se comporter de manière dépendante au sport.
- Les blessures au sport
Lorsqu’on parle de sport, on ne peut pas outrepasser la notion de blessure. D’emblée, il est important de clarifier ce que l’on entend par blessure. Selon la littérature, est considérée comme blessure toute lésion de l’organisme produite par un choc, un coup ou un objet[5] ; la blessure sportive est en outre celle qui est à l’origine d’un arrêt d’au moins 3 jours de l’activité sportive. Selon les statistiques, la tranche d’âge la plus touchée par les blessures est celle qui s’étend entre 26 et 45 ans ; ceci étant dû au fait que la majorité des sportifs, amateurs comme professionnels, se trouve dans cette catégorie d’âge. Quant aux sports les plus concernés par les blessures, une tendance serait prononcée pour les jeux de balle comme le football. Considéré cependant comme le plus meurtrier, les sports de montagne sont les moins touchés par les blessures. Parlant du sexe, les études démontrent que les hommes[6] se blesseraient davantage que les femmes au sport. Ceci est dû au fait qu’ils sont plus tentés par le risque et le goût de l’extrême. Poussés par le désir de compétition, ils surestiment leurs capacités physiques et s’exposent ainsi plus au danger. Quant au moment pendant lequel les blessures surviennent le plus fréquemment, c’est celui durant lequel le sportif dispute un match ou s’engage dans une compétition, elles surviennent en effet moins lors d’entraînement.
Parler des blessures sportives revient à dresser une typologie de celles-ci, en déterminer les causes et à distinguer les méthodes de traitement des blessures.
- La typologie des blessures
Les blessures observées dans l’exercice du sport sont en général de quatre ordres. Il s’agit principalement des blessures musculaires, des blessures ligamentaires, des blessures articulaires et des blessures osseuses.
- Les blessures musculaires
Les blessures musculaires comme leurs noms les indiquent sont celles qui touchent les muscles du corps humain. On peut les diviser en deux catégories : les blessures musculaires qui ne présentent pas de lésion anatomique et celles qui en présentent.
- Les blessures musculaires sans lésion anatomique
Les blessures musculaires sans lésion anatomique ne nécessitent pas d’échographie. Il s’agit de la crampe musculaire, de la contracture et de la courbature.
- La crampe est une contraction brutale et douloureuse du muscle qui survient spontanément et dure quelques minutes. Un ou plusieurs muscles peuvent subir une crampe que ce soit à l’effort ou au repos. Pendant l’effort, les médecins s’accorderaient à dire que la crampe est surtout due à une insuffisance d’oxygène ou d’électrolytes sanguins apportés au niveau du muscle. La crampe est le plus souvent signe de fatigue. Pour soulager un muscle crampé, il faut étirer celui-ci ; cet étirement n’empêche cependant pas une récidive. La meilleure manière de prévenir une crampe est de commencer un sport avec un corps bien échauffé et suffisamment hydraté.
- La contracture est aussi une contraction involontaire et douloureuse du muscle. C’est un genre de crampe mais elle dure plus longtemps. Elle peut persister pendant une dizaine de jours. On détermine une contracture par la palpation révélant un muscle ou un faisceau induré ou douloureux.
- La courbature, quant à elle, est une douleur musculaire qui survient douze à vingt-quatre heures après l’effort. Elle se manifeste par des douleurs sur l’ensemble des muscles intéressés et dure entre cinq et sept jours. Les courbatures sont souvent le résultat de la première pratique d’une activité sportive ou de l’excès de celle-ci. Elles sont généralement causées par l’excès de substances toxiques telles que l’acide lactique dans les muscles. Les mesures de prévention d’une courbature sont boire de l’eau et surtout être capable de pallier les efforts fournis lors de l’activité sportive.
- Les blessures musculaires avec lésion anatomique
Les blessures musculaires avec lésion anatomique sont encore de deux ordres : celles qui sont liés à une cause intrinsèque et celles qui sont liés à une cause extrinsèque. La première catégorie regroupe l’élongation, la déchirure, la rupture et la désinsertion. La deuxième, quant à elle réunit la contusion, la dilacération, l’hernie et l’hématome.
- L’élongation aussi appelée claquage, à cause du fait que l’on entend un « clac » lorsque celui-ci survient, se présente sous la forme de micro-déchirures. C’est l’allongement traumatique d’un muscle et peut durer entre dix et quinze jours. Elle survient lorsque l’élasticité musculaire est dépassée, c’est-à-dire lorsque le muscle est excessivement étiré et atteint sa limite ou lorsque celui-ci est trop fortement contracté. Ce sont les muscles de l’arrière de la cuisse et les ischio-jambiers qui sont les plus susceptibles de subir une élongation. Une élongation peut durer jusqu’à une quinzaine de jours.
- La déchirure est le stade supérieur à l’élongation. Elle se manifeste par la déchirure de fibres ou de faisceaux. Elle est causée par une contraction violente et rapide ou par une agression externe sur un muscle contracté. La déchirure est plus grave car elle nécessite un plâtrage, un long repos de convalescence parfois une intervention chirurgicale. La déchirure musculaire dure jusqu’à un mois.
- La rupture est le stade le plus élevé de la déchirure. C’est la déchirure totale du muscle. Elle est le résultat d’une contraction excessivement brutale et forte ou par un choc direct et violent sur un muscle contracté. Elle donne lieu à une immobilisation stricte et peut durer jusqu’à deux mois.
- La désinsertion est l’arrachement des fibres musculaires ou du tendon. Elle se manifeste par une douleur violente. Elle est causée par une contraction brutale avec asynchronisme articulaire. Si la désinsertion est partielle, le traitement est le même que celui de la déchirure, si elle est totale, le traitement adapté est celui de la rupture.
- La contusion est l’écrasement des tissus musculaires. Elle est due à un choc direct du muscle contracté contre un corps. Sur le point d’impact, on aperçoit une enflure et une ecchymose douloureuses. Elle est également appelée « charley horse », lorsqu’elle touche les jambes du sportif. Une contusion peut durer entre quinze et vingt-et-un jours.
- La dilacération est l’effilochage des fibres musculaires. Elle est due à une agression externe par un objet contendant. Elle est fréquente chez les joueurs de football qui se font souvent agresser à coups de crampons. Elle dure trente jours. Elle se manifeste par une douleur importante et une plaie au niveau du point d’impact.
- L’hernie est la rupture de l’aponévrose musculaire. Elle est due à un choc direct ou une chute. Elle dure vingt-et-un jours et se manifeste par une douleur modérée.
- L’hématome est un épanchement sanguin intramusculaire. Il est du à un écrasement ou à une déchirure. Il se soigne par ponction ou drainage.
- Les blessures ligamentaires
Les blessures ligamentaires sont celles qui touchent les ligaments. Un ligament est un ensemble de fibres conjonctives serrées et résistantes, orientées dans le même sens, qui unissent les os au niveau des articulations ou maintiennent des organes en place. Il s’agit principalement de l’entorse et de la tendinite.
- L’entorse est une lésion qui résulte de la distorsion brutale d’une articulation avec élongation ou rupture des ligaments, sans déplacement permanent des surfaces articulaires (contrairement à la luxation), et qui atteint particulièrement la cheville et le genou. Elle se manifeste par une douleur et d’un gonflement. En cas d’entorse le patient doit être immobilisé. L’entorse guérit généralement au bout d’une dizaine de jours mais elle est toutefois risquée lorsqu’elle survient au genou car elle pourrait provoquer la déchirure des ligaments. Dans ce cas, il faut une intervention chirurgicale et le sportif est immobilisé pendant un minimum de trois à six mois. Selon les statistiques les sports qui favoriseraient le plus les entorses, notamment à la cheville et au genou, sont les sports de glisse et les sports de ballon[7]. Quant aux entorses des membres supérieurs, c’est le tennis qui s’octroie la première place. Cela semble évident car l’utilisation du coude et du poignet est plus fréquente dans ce sport[8]. Il faut savoir qu’un tiers des sportifs atteints par l’entorse sont ceux situés dans la tranche d’âge 15 à 24 ans, ceux qui sont d’ailleurs les plus actifs. Au-delà de 35 ans, c’est la tendinite qui menace les ligaments des sportifs.
- La tendinite est l’inflammation d’un tendon dû à la répétition d’un même mouvement. Elle se manifeste par une douleur articulaire. Le traitement d’une tendinite oblige le sportif à arrêter son activité physique pendant un délai prolongé pour poursuivre une convalescence.
- Les blessures articulaires
Généralement, en matière de blessure articulaire, on parle de luxation. La luxation est le déboîtement ou le déplacement d’un os de son articulation. Une étude comparative des entorses et des luxations a montré que les luxations sont assez rares chez les sportifs. Les entorses représentent en effet plus d’un quart des accidents recensés tandis qu’à peine 2% des cas de lésions enregistrées en traumatologie sont dus à la luxation.
La luxation résulte d’une perte de rapport entre deux articulations, c’est ce qu’on appelle communément déboîtement. Les parties du corps les plus fréquemment atteintes par la luxation sont les genoux et l’épaule. Elle survient par contre moins fréquemment aux hanches et aux phalanges des doigts. Les sports qui favorisent l’apparition de luxation sont les sports de contact. Il s’agit principalement des sports de combat comme le judo ou la boxe ou les jeux de balle comme les jeux de rugby. La luxation survient lorsqu’il y a un contact brutal entre joueurs ou encore lors de sauts périlleux chez les gymnastes.
Le traitement d’une luxation passe impérativement par une immobilisation qui dure 10 jours pour le membre supérieur qu’il s’agisse du coude ou de l’épaule. Seulement après l’écoulement de ce délai, on peut procéder à une rééducation très douce évitant tout mouvement considéré comme « luxant » qui vise à éviter la raideur et la survenue d’un ostéome. Six semaines de traitement sont nécessaires chez un sportif de loisir, ce délai peut toutefois être réduit de moitié chez un professionnel. Il faut toutefois savoir que les lésions même traitées de manière correcte peuvent récidiver, car il arrive qu’elles ne se cicatrisent pas complètement.
- Les blessures osseuses
Dans la catégorie des blessures osseuses, on parle de fracture. La fracture est une rupture violente d’un os ou d’un cartilage dur. Généralement, elle est le résultat d’un choc assez violent. Toutefois sa cause peut être différente selon la catégorie de sportif. Chez les professionnels, il y a les fractures dites de fatigue. Ces fractures sont le résultat de microtraumatismes répétés. Lors de fracture, la consultation d’un médecin est indispensable. Le traitement d’une fracture passe le plus souvent par le plâtrage et parfois si elle est très grave, elle nécessite une intervention chirurgicale.
- Les causes des blessures sportives
Les blessures sportives peuvent avoir des origines diverses. La division traditionnelle des facteurs de risque oppose les causes internes au sportif et les causes externes à celui-ci. Pour notre part, nous nous concentrerons sur quatre points que sont l’hygiène de vie, l’excès de musculation, le dopage et la santé mentale.
- L’hygiène de vie
Une bonne hygiène de vie est nécessaire à la santé, même pour ceux qui ne pratiquent pas de sport. Ainsi il est important de bien s’alimenter tout comme de respecter les heures de sommeil requises par le corps humain. Or dans la pratique d’un sport, les athlètes ont tendance à sacrifier leur mode de vie au profit de l’entraînement. Les capacités corporelles sont donc extrapolées et le corps tombe sous la fatigue. Les sportifs sont ainsi tentés de récupérer le sommeil ou les forces perdues dans des boissons énergétiques qui n’équivalent pas une bonne ration alimentaire de base qui apporte les calories nécessaires pour pallier l’effort physique. C’est pourquoi des sportifs font souvent des erreurs diététiques, d’autres manquent de sommeil et sont hypertendus. Or les sportifs, à cause du rythme qu’ils s’imposent ont plus que jamais besoin d’une hygiène de vie stricte à laquelle ils doivent se tenir. L’irrespect de celle-ci est un facteur de risque dans la survenue des blessures au cours d’un entraînement ou d’une compétition.
- L’excès de musculation et le surentraînement
Il est vrai que les muscles sont les principaux organes utiles dans la pratique d’un sport. Les sportifs ont ainsi tendance à effectuer un ensemble d’exercices qui vise à développer leur musculature. Or cette situation peut facilement virer à l’excès, ce qui peut s’avérer être néfaste pour la santé, car le corps poussé au-delà de ses limites musculaires peut subir des blessures, notamment musculaires. Il en est de même pour le surentraînement. Un surentraînement entraîne obligatoirement un dépassement des limites physiques du corps. Les sportifs de haut niveau sont ceux qui sont le plus affectés par le surentraînement. Soumis à rude épreuve, ils occupent la majeure partie de leur temps à alterner compétition et entraînement. D’autant plus que la ritualisation et la répétition des gestes sportifs favorise la survenue des blessures. Un sportif peut être obligé d’arrêter la pratique de son sport suite à des séances d’entraînement ou à des compétitions trop dures et trop fréquentes.
- Le dopage
Le dopage est l’emploi de substances destinées à accroître artificiellement et provisoirement les capacités physiques. Les produits dopants sont considérés comme étant des « aides ergogéniques » car elles permettent l’optimisation de la performance humaine par l’augmentation de la masse musculaire ou la résistance à la douleur par exemple. Le dopage est une pratique réputée aussi bien chez les sportifs professionnels de haut niveau que chez les sportifs amateurs car il est efficace : il permet en général à ceux qui se dopent d’obtenir des performances supérieures aux leurs. Les sports les plus touchés par le dopage sont le cyclisme, l’athlétisme, la natation et l’haltérophilie. Le dopage est illicite. Il n’est d’ailleurs pas sans conséquence sur la santé du sportif, il constitue en effet un des risques pour la santé du sportif.
Les conséquences du dopage sur la santé du sportif sont tous les effets secondaires qui peuvent survenir dans le domaine cardiovasculaire comme le décès brutal ou l’hémorragie cérébrale, dans le domaine tumoral, notamment au niveau du foie et de la prostate, dans le domaine hormonal et génital telles que la stérilité, les impuissances ou la virilisation des femmes. Il a également un effet nocif sur l’os et peut entraîner des traumatismes comme l’arrêt de croissance, la fracture, la rupture du tendon.
Le dopage ne pose pas seulement un problème d’ordre éthique, il intéresse également le cadre légal. L’Agence Mondiale Antidopage ou AMA publie annuellement une liste des produits dopants illicites ; cette liste n’est cependant pas exhaustive mais elle implique toutes les substances qui pourraient avoir un effet similaire à ceux d’un produit dopant. Deux catégories de produits sont à distinguer. Il y a les produits dopants qui sont prohibés en permanence tels que les agents anabolisants comme les stéroïdes, les hormones telles que l’EPO, la GH, la LH et l’HCG chez l’homme, l’insuline, les Beta 2 agonistes ou encore le dopage génétique. Il y a par contre les produits qui ne sont prohibés que lors des compétitions comme les stimulants ou les narcotiques. Enfin, il y a les substances interdites uniquement pour certains sports, l’alcool est ainsi prohibé dans la discipline du tir à l’arc ou le karaté.
- La santé mentale
Parfois sous-estimée, la santé mentale est importante et va de pair avec la santé physique. Elle joue surtout un rôle important dans la pratique d’un sport. Un dicton latin affirme que « Mens sana in corpore sano », c’est-à-dire un esprit sain dans un corps sain. L’instabilité mentale peut en effet conduire le sportif à dépasser ses limites ou à tenter l’extrême sans être réellement conscient de ce qui pourrait être fatal pour lui. Même si les jeux paralympiques existent pour les handicapés mentaux, il faut savoir que ceux-ci sont fortement encadrés par un personnel qualifié.
- Les méthodes de traitement des blessures
Dans le cadre du traitement des blessures, deux méthodes peuvent être dessinées. Il y a d’un côté les mesures que l’on peut prendre en amont de la blessure, c’est-à-dire celles qui œuvrent pour la prévention de sa survenue et celles que l’on prend en aval, c’est-à-dire celles qui sont pour la curation de la blessure.
- Les méthodes préventives
Il existe un cycle assez simple consistant en quatre points dans la prévention d’une blessure. Tout d’abord, il faut effectuer une identification et une description du problème pour ensuite procéder à l’inventaire de ses causes, puis introduire des mesures préventives et vérifier leur effectivité.
Mais sur le plan pratique les conseils de base restent les mêmes en matière de pratique sportive. Avant de commencer un sport, il est judicieux de consulter un médecin pour procéder à une visite médicale pour s’enquérir de son état physique et pour détecter à l’avance les sports contre-indiqués à la santé. Sinon, on peut citer comme mesures prophylactiques les suivantes :
- Un bon échauffement aussi bien général que local par des étirements, des massages, un footing léger ou du stretching
- Des efforts progressifs et palliés accompagnés de l’élaboration d’un planning d’entraînement régulier
- Une hydratation systématique et une ration alimentaire équilibrée avant et après les compétitions
- Une utilisation des matériels adaptés à l’environnement sportif tels que vêtements, chaussures et équipements de protection
- Une préparation mentale et physique adaptée et spécifique à chaque sport
- Un suivi médico-sportif régulier accompagné d’un test d’aptitudes
- Les méthodes curatives
Lorsque l’on soigne les blessures sportives, on peut soit avoir recours à la médecine conventionnelle soit à la médecine non-conventionnelle.
- La médecine conventionnelle
La médecine conventionnelle fait référence au médecin du sport. C’est la personne de référence en la matière. Les études suivies par le médecin du sport relèvent de la médecine générale mais c’est sa spécialisation qui le distingue des autres médecins. Il s’est en effet spécialisé en traumatologie des blessures dont les causes sont la pratique du sport. Le médecin du sport soigne les pathologies causées par des accidents sportifs comme les fractures, mais aussi toutes les pathologies chroniques dues à la surcharge de l’activité physique ou au surmenage sportif, telles que les tendinites, les problèmes musculaires ou les articulations meurtries. Outre ses aptitudes professionnelles en matière de connaissance et d’expérience, le médecin du sport doit témoigner de grandes qualités psychologiques. Il est en effet dans l’obligation d’expliquer au sportif de haut niveau les différentes étapes de la guérison et l’aider également à comprendre que ce dernier doit arrêter son activité pour laisser à son corps le temps de récupérer ses capacités, ce qui n’est cependant pas toujours évident surtout pour le sportif concerné.
Deux points essentiels le caractérisent : sa clientèle et les pathologies traitées.
Sa clientèle est en effet spécifique car elle est composée d’athlètes, de sportifs de haut niveau mais également de sportifs amateurs. Pour un même résultat, le médecin du sport utilise deux techniques différentes selon la catégorie du sportif.
Le sportif de haut niveau a des objectifs qu’il doit atteindre et pour cela il doit être au meilleur de sa forme. Une blessure nuit à sa carrière si bien que le cas échéant, le médecin du sport doit remplir une obligation de résultat qui consiste à le remettre sur pied le plus rapidement possible pour lui permettre de retrouver toute sa mobilité et ses capacités sportives. Par contre, si le client est un sportif amateur, les techniques de soins qu’il utilise sont celles qui sont plus étalées dans le temps, mais qui témoignent toujours de leur efficacité. Le sportif amateur a en effet le temps de prendre une convalescence car il ne subit pas la pression de l’entourage sportif, de l’obligation de résultats ni des médias. Le temps qu’il lui faut pour se remettre de sa blessure lui est attribué car il est libre de suspendre toute activité physique et la reprendre seulement quand il le souhaite.
Le médecin du sport travaille également dans le domaine de la prévention. Il surveille le système cardio-vasculaire, l’entraînement et les limites que le sportif ne doit pas dépasser. Il faut savoir que la médecine sportive est une médecine de terrain. Cette vérité explique le fait que la plupart des médecins sportifs sont d’anciens athlètes de haut niveau ou du moins pratiquent le sport.
- Les médecines non-conventionnelles
Les médecines non-conventionnelles également appelées médecines alternatives sont nombreuses et diverses. Nous allons citer les quatre médecines les plus utilisées dans le domaine sportif. Ce sont l’ostéopathie, la physiothérapie, la chiropractie et l’acupuncture.
- La personne qui utilise l’ostéopathie est appelée ostéopathe. Il traite des états pathologiques par des manipulations rachidiennes et articulaires. Médecine principalement manuelle, l’ostéopathie est née en Amérique du Nord à la fin du XIXème siècle. Le Dr Andrew Taylor Still, son initiateur affirme qu’il existe une corrélation entre le système musculo-squelettique et le reste du corps et que le corps se suffit à lui-même pour se guérir. Durant le traitement l’ostéopathe cherche et soigne la blessure initiale qui a entraîne des perturbations dans d’autres régions du corps. Il a pour mission de rééquilibrer l’harmonie corporelle en procédant par des manipulations douces, des massages ou des tractions. L’ostéopathie connaît plusieurs adeptes à cause de son efficacité dans les soins des troubles musculo-squelettiques, tels les douleurs de dos, des épaules, du cou, de la tête, des hanches, des genoux ou encore des pieds.
Lors du traitement, l’ostéopathe utilise ses mains et parfois même le reste de son corps pour procéder aux diverses manipulations. Ces manipulations se classifient en quatre :
- Les manipulations fonctionnelles sont celles qui visent à mobiliser les tissus (muscles, articulations, liquides, membranes, etc.) dans la perspective de suffisamment relâcher ces structures pour que la lésion s’auto-corrige.
- Les manipulations structurelles ont quant à elle comme objectif l’application d’une certaine impulsion sur une structure pour « s’opposer » à la lésion. Un craquement est parfois audible lors de cette manipulation
- Les manipulations viscérales sont utilisées pour redonner le maximum de motilité aux viscères (intestin, foie, rate, poumons). En effet, l’ostéopathie prônerait l’existence d’un lien entre ceux-ci et certains symptômes de troubles fonctionnels.
- Les manipulations crâniennes consistent en de très légers mouvements dont le but est de rétablir la délicate mobilité des os du crâne et d’agir sur le mouvement respiratoire primaire.
- La physiothérapie est un traitement médical au moyen d’agents physiques. Elle a pour objectif de rendre au corps sa mobilité et sa motilité perdues à cause de douleur ou de paralysies. Les techniques et agents physiques utilisés par les physiothérapeutes sont la thérapie manuelle par la mobilisation et les massages, la chaleur, le traitement par le froid ou cryothérapie, l’électrothérapie par la stimulation musculaire et sensorielle à l’aide d’ultrasons ou de laser, l’hydrothérapie c’est-à-dire l’emploi thérapeutique de l’eau, les exercices ou la fonctionnalité. Le physiothérapeute participe à la prévention des blessures et promeut la santé des sportifs en leur donnant des conseils ainsi qu’en appliquant sur eux un traitement efficace lors d’accidents.
- La chiropractie est un traitement par manipulations des vertèbres. Il a été inventé en 1887 par Daniel Palmer. La formation des chiropracteurs se fait au Canada et aux Etats-Unis en école privée. Le chiropraticien traite les blessures par la manipulation du corps plus particulièrement en se basant sur la colonne vertébrale. Le principe fondamental de la chiropractie se base sur l’idée qu’un bon fonctionnement du système nerveux central est la pierre angulaire d’une bonne santé. Cette discipline évite l’emploi des médicaments.
Une activité sportive intense peut engendrer des dérèglements dans l’organisme. Le chiropraticien intervient alors afin d’éduquer le sportif sur les habitudes à adopter pour prévenir les blessures. En cas d’insuffisance de la prévention, celui-ci traite la blessure sportive.
- L’acupuncture est un traitement médical d’origine chinoise qui consiste à piquer des aiguilles en certains points du corps, selon des « lignes de force » vitales. L’acupuncture vise à rétablir l’équilibre entre le yin et le yang dans l’organisme. Elle sert à rétablir une circulation harmonieuse des énergies. En effet, selon la philosophie chinoise, les maladies seraient le résultat d’une mauvaise circulation ou d’un déséquilibre des flux dans le corps. L’implantation des aiguilles sous la peau se fiat selon une carte correspondant aux différents organes.
- Sportifs et blessures : les enjeux psychologiques
L’activité sportive intensive est source de blessures graves qui peuvent contraindre le sportif à s’arrêter et peuvent laisser des séquelles physiques, certes mais surtout psychologiques. Un sportif peut en effet être marqué à vie par une blessure, surtout si la blessure a laissé une empreinte marquée sur sa carrière. Nous verrons successivement qu’au sport, le mental représente un élément majeur que l’on ne peut négliger. A travers l’expérience d’une blessure grave, nous analyserons ce qui se passe dans la tête de l’athlète, ensuite nous étudierons l’issue d’une blessure et enfin nous traiterons du problème de la perte de confiance en soi.
- Le mental : un élément majeur au sport
Le mental n’est pas sans conséquences sur les résultats sportifs. Si pour les sportif santé, le sport influe la psyché, pour le sportif professionnel, le mental influe sur le sport. La capacité à gérer et à résister au stress distingue deux sportifs qui ont le même niveau. C’est la force psychologique qui déterminera le gagnant d’entre les deux.
Force est de constater que le succès au sport connaît des aspects psychologiques. La réussite sportive se base ainsi sur trois points principaux :
– Le sportif doit tout d’abord être capable de gérer au mieux le stress de performance. Les sportifs qui tolèrent mieux le stress et qui reconnaissent l’anxiété pré- compétitive sont en effet ceux qui réussissent le plus.
– La promotion des conduites à succès est le deuxième élément pour accéder au succès. On en détermine trois causes principales : le locus interne de contrôle qui correspond à la responsabilité personnelle, le sentiment d’appartenance à un groupe et l’acceptation de soi-même.
– Enfin le sportif doit davantage privilégier le processus d’apprendre plutôt que de se focaliser uniquement sur le résultat. Il est en effet nettement préférable de se concentrer sur le travail à accomplir.
L’anxiété est également un état que le sportif doit maîtriser. Différent de la peur générale, l’anxiété met la pression sur le sportif et l’expose au stress. L’anxiété peut être considérée comme une force motrice qui pousse le sportif et l’aide à atteindre les performances ciblées, mais c’est parallèlement un facteur de risque qui peut être néfaste au sportif. Il existe en effet des pathologies de l’anxiété de performance qui se manifestent principalement par des sentiments comme la peur de perdre ou celle de gagner ou encore la perte de confiance. Pour faire face à ces situations de stress donc, il importe de pouvoir accepter et gérer des niveaux élevés de pression et de savoir y répondre de manière stratégique en travaillant sur les cognitions et sur le comportement.
Si l’on résume la psychologie du succès donc, on peut dire que celle-ci allie l’optimisme, une assurance combative calme, un contrôle de l’anxiété et une capacité de concentration. Il est ainsi important de trouver le juste équilibre entre les paramètres d’ordre psychologique et ceux d’ordre physiques, techniques et tactiques.
- L’expérience d’une blessure grave
Lors d’une blessure, le sportif passe par plusieurs réactions psychologiques. Il arrive que celui-ci vive une déception, sa confiance en soi baisse, il peut même développer des pensées négatives. La blessure possède un impact psychologique non négligeable sur le sportif ; pour ceux qui pratiquent un sport collectif, elle peut même mener à un sentiment d’exclusion.
- L’impact psychologique d’une blessure sportive
L’impact psychologique d’une blessure peut être important. Une blessure sportive n’a toutefois pas le même impact selon qu’il s’agisse d’un sportif amateur ou d’un sportif de haut niveau. Le sportif amateur, une fois blessé, peut choisir d’arrêter le sport tandis que les répercussions d’une blessure sur le sportif professionnel touchent l’essence même de sa vie. Une blessure sportive est en effet un événement traumatisant qui crée un déséquilibre important dans la vie des athlètes. Elle engendre des processus de défense qui s’identifient à ceux décrits dans un travail de deuil. Ces processus révèlent par ailleurs l’ambivalence de la blessure qui apporte à la fois des pertes et des pénalités mais également des gains et des bénéfices.
Une blessure n’est pas toujours facile à vivre pour le sportif. Ce n’est en effet pas évident pour un gymnaste par exemple, de voir sa jambe fracturée, sachant que toute son activité sportive repose sur sa santé physique. La blessure met sur la touche et envoie le sportif rejoindre le banc, car le sportif doit suspendre son activité pour permettre à sa blessure de se rétablir. Réduit au simple état de spectateur, lui qui était habitué à une vie d’entraînements et de compétitions, le sportif peut tomber dans une dépression profonde. D’autant plus que le joueur, même s’il bénéficie d’un soutien de la part de son club ou sa fédération, il peut rapidement se retrouver lâché par ceux-ci mêmes. La blessure permet aussi, pourtant, par un remaniement un retour en force au jeu ; elle devient parfois même source de progrès, car la blessure est considérée par le sportif comme un défi à relever. Les experts parlent d’un hors jeu à une remise en jeu. L’attitude du sportif est donc ambivalente car la réaction du sportif face à une blessure dépend de son moral, de son caractère et de sa capacité à se relever après une chute. En réalité, c’est une question de motivations qui diffèrent d’un athlète à un autre. Certains sportifs se résoudront à « rentrer » dans le jeu et à retourner au contact, en oubliant leur blessure, d’autres hésiteront sûrement.
Il faut en outre mentionner qu’il est important pour le sportif de reprendre son activité sportive le plus tôt possible après sa blessure, notamment parce que cette activité prend une place conséquente dans son mode de vie quotidien, et influence donc énormément sur le bien-être et le moral de l’athlète.
- Le sentiment d’exclusion
Le sentiment d’exclusion est un corollaire fréquent d’une blessure sportive. Elle affecte certes l’athlète qui pratique un sport individuel. Pour lui, l’exclusion qu’il subit en en relation directe avec le sport pratiqué. Il ressent ce sentiment lorsqu’il voit les autres sportifs de sa discipline s’entraîner, participer aux compétitions et réussir. Mais le sportif qui a le plus souvent l’impression d’être exclus, lorsqu’il est blessé, est celui qui pratique un sport collectif. Ceci est dû au fait que l’équipe représente le groupe auquel le sportif éprouve un sentiment d’appartenance. C’est un peu sa famille, car l’équipe a un semblant de vie commune à travers les entraînements et les compétitions. Lorsqu’il se blesse et est obligé de se retirer du jeu pour entrer en convalescence, outre le fait de renoncer aux sensations fortes de la vie sur le terrain, notamment pendant les compétitions, il a l’impression d’être mis à part. Pendant son rétablissement, il est à l’écart et ne fait plus momentanément ou définitivement partie du groupe. C’est comme ci il était abandonné par son clan.
Le sentiment d’exclusion est d’autant plus marqué lorsque l’équipe obtient de bons résultats. Par exemple, un footballeur en convalescence qui voit son équipe gagner le championnat sans lui ne peut pas toujours adopter une réaction positive. Certains sportifs peuvent évidemment se réjouir des victoires mais pour d’autres l’estime de soi peut en effet baisser. Le sportif a en effet l’impression d’être inutile d’une part car le championnat a été gagné sans lui et d’autre part, il peut culpabiliser à cause du fait qu’il n’a pas pu prendre part à cet évènement.
- L’issue d’une blessure grave : entre réinsertion et reconversion
Lorsqu’un sportif de haut niveau est obligé d’arrêter brutalement son mode de vie, sa réaction n’est pas toujours positive. Cette situation peut être vécue très difficilement par le sportif. Ceci est encore plus dur pour les plus jeunes qui n’ont parfois que 20 ans. En effet, outre les conséquences biologiques de cet arrêt sur l’individu qui peuvent nuire à l’organisme, c’est son statut social que le sportif perd. A l’issue d’une blessure grave, le sportif est amené à choisir entre reconversion et réinsertion. La reconversion est le changement de l’activité sportive tandis que la réinsertion est la réintroduction au sein du groupe social, notamment l’équipe. Mais il arrive aussi que le sportif n’ait pas le choix et soit obligé de se reconvertir totalement. Ceci est dû à la gravité de sa blessure qui ne permet plus sa réinsertion. On parle alors de dommages permanents. Lorsque le temps qui s’écoule entre l’accident et l’assistance médicale est long, le risque d’aggravation du traumatisme augmente. Si les symptômes résiduels sont légers, le sportif peut être amené à adapter voire modifier le taux de son activité sportive. Par contre, si l’on est en présence d’un dommage permanent, le sportif est obligé de se diriger vers d’autres sports, parfois il est vraiment obligé de renoncer à cette activité. Quand les lésions physiques sont en effet sérieuses, des handicaps permanents, voire la mort, peuvent survenir, ce qui diminue ainsi la capacité de l’individu à pouvoir se consacrer à son métier.
La réinsertion ne pose pas d’importants problèmes car il s’agit pour le sportif de revenir d’une manière évolutive à son mode de vie, l’encadrement technique étant d’ailleurs à ses cotés pour l’encourager et l’aider à se persuader de ses aptitudes physiques. Par contre la reconversion est plus délicate, car il s’agit pour l’athlète d’abandonner définitivement sa carrière pour se consacrer à une nouvelle activité sportive. Le soutien psychologique est ainsi indispensable durant la période de « deuil du sportif de haut niveau » mais également pendant la phase critique de reconversion sportive et/ou professionnelle. De nombreux troubles psychologiques naissent en effet à cause du problème de reconversion .Plusieurs cas de suicides sont d’ailleurs enregistrés chez les sportifs de haut niveau qui terminent leur carrière.
- Le problème de la perte de confiance en soi
Un dernier point qui mérite d’attirer notre attention, lorsque l’on parle des enjeux psychologiques d’une blessure sportive, est la perte de confiance en soi. La confiance est l’atout majeur des sportifs. Assuré de leurs compétences, cette confiance permet souvent d’atteindre des résultats performants lors de la pratique du sport. Lorsque la confiance en soi disparaît donc, c’est une entreprise à tâtons voire à l’aveuglette que le sportif effectue.
Comme tout accident, la blessure fragilise le sportif et vole un peu de son assurance. Il n’est pas rare que les sportifs après une blessure perdent leur confiance en soi et n’arrivent même plus à atteindre leurs performances antérieures. Pour certains, rien que de voir le terrain qui a occasionné leur chute ébranle leurs capacités physiques comme un château de cartes. Il faut en effet plus de force mentale que physique pour pouvoir affronter ce qui a fait tomber et pouvoir se remettre en selle. Pour d’autres, c’est la peur de l’échec qui les hante. Non seulement ils pensent à tout moment qu’ils vont à nouveau se blesser mais parallèlement à cette situation, ils auront l’impression d’avoir perdu leur place et de ne plus la mériter.
L’assistance psychologique et l’encadrement technique est ici plus que nécessaire. C’est tout le personnel qui entoure le sportif qui va l’aider à se reconstruire et notamment à retrouver sa confiance. Progressivement celui-ci pourra oser retourner sur le terrain et se refaire sa place.
- Blessures et économie du sport
Le sport possède une activité importante au niveau économique. L’éventail de secteurs que le sport a créé et fait vivre s’étend des médias aux clubs sportifs en passant par les industries et les commerces du bâtiment, du textile, de l’automobile, du spectacle, des médias et du tourisme jusqu’aux paris sportifs. Équipements sportifs, droits de diffusion télévisuelle et sont autant de produits qui font fonctionner la machine économique. Cette situation est visible dans plusieurs pays à travers les cinq continents. D’ailleurs la proportion du PIB dédiée au sport est évidemment plus importante dans les pays les plus développés. Ceci est dû aux énormes investissements, notamment dans le cadre de la construction de stades, mais également à la part importante accordée par les ménages aux dépenses liées au sport.
Les coûts d’une blessure dépendent de cinq critères que sont : la nature de la blessure qui précise la nécessité ou non d’un recours à la médecine, la durée et la nature du traitement, le temps d’absence dans le sport, ce qui constitue une absence au travail et les dommages permanents.
On peut distinguer les coûts directs comme les traitements et consultations médicaux, et les coûts indirects constitués principalement par la perte du rendement causée par l’absence du sportif ou à une augmentation de la morbidité ou mortalité
De plus les sportifs professionnels qui en font leur métier, tirent en conséquence leurs revenus du sport. Etudier la rubrique économique du sport relativement aux blessures nous amènera à voir successivement la perte de valeur financière du sportif, les dépenses imputées aux clubs et la prise en charge des blessures par les assurances.
- La perte de valeur financière du sportif
Les athlètes de haut niveau qui se consacrent uniquement au sport en font leur métier. C’est leur principale source de revenus. Dans le domaine sportif, des masses importantes d’argent sont en jeu. Elles sont constituées par les parrainages publicitaires et les subventions publiques mais également par les contrats des sportifs professionnels. L’économie du sport permet aux sportifs professionnels de travailler dans des conditions toujours meilleures, aux sportifs amateurs d’accéder à leur loisir à des coûts de plus en plus attractifs et aux spectateurs d’assister à des compétitions toujours plus spectaculaires et plus festives.
Or lorsque le sportif professionnel se blesse, il perd son métier et avec lui tous les avantages financiers qu’il peut tirer de sa personne. Puisqu’il ne peut plus jouer, il perdra de sa renommée et conséquemment de sa valeur financière. Le sportif, lorsqu’il est vraiment bon et qu’il jouit d’une célébrité planétaire devient une icône. C’est celui que tout le monde veut imiter. Cette notoriété est importante pour les grandes marques et le plus souvent ils sont choisis pour les représenter, ce qui donne lieu à de grands contrats publicitaires. Les performances d’un sportif font également en sorte que les clubs se le disputent, certains clubs sportifs étant carrément des entreprises cotées en bourse, si bien que sa rémunération peut grimper et atteindre des millions. Une fois blessé, la cote de popularité du sportif diminue et il s’efface peu à peu de la scène sportive pour être remplacé par d’autres sportifs de son niveau.
- Les dépenses imputées aux clubs
Les coûts des blessures sportives sont élevés. Ils le sont d’autant plus pour les clubs sportifs. La blessure d’un sportif est aussi néfaste pour les clubs. D’une part le sportif blessé représente une perte d’investissement mais le recrutement de son remplaçant constitue une dépense en sus.
- Les dépenses relevant du sportif blessé
Lorsqu’un club recrute un sportif et conclut un contrat avec celui-ci, il effectue un investissement. Comme tout investissement, le club s’attend à ce que celui-ci porte ses fruits. C’est pourquoi une blessure qui survient à un sportif est une perte aussi bien pour ce dernier que pour son club. Le sportif blessé est obligé de s’arrêter pour prendre un congé de convalescence, il ne travaille donc pas, son rendement est affaibli et ceci a un impact économique direct pour le club. D’autant plus que les dépenses relatives au traitement de la blessure (entrée en clinique, médicaments, consultation médicale…) sont à la charge du club. En outre le joueur continue à percevoir une rémunération même pendant sa convalescence, à moins que des clauses contraires le stipulent dans son contrat.
- Les dépenses relatives au remplaçant
Le temps d’absence du sportif au travail correspond automatiquement à une lacune. Tout comme le coût du traitement médical, l’absentéisme indique les conséquences économiques des blessures sportives à l’échelle sociale, notamment pour le club. L’engagement d’un remplaçant représente une charge supplémentaire pour le club. Le club est en effet obligé de recruter un sportif pour tenir le rôle du joueur blessé. Celui-ci remplace le sportif blessé jusqu’à son rétablissement. Outre la rémunération du sportif blessé donc, le club rémunère aussi le remplaçant, ce qui occasionne des dépenses en plus.
- La prise en charge par les assurances
L’assurance accidents englobe les blessures sportives. Pour les sportifs de haut niveau cette assurance est inscrite dans le cadre de l’activité professionnelle. La blessure sportive constitue donc un accident professionnel contre lequel il faut souscrire une assurance. Lorsqu’un sportif se blesse, l’assurance prend en charge ses frais médicaux et toutes les charges liées à cette blessure. Toutefois les institutions d’assurance n’offrent pas les mêmes prestations à tous les sports. Le taux de remboursement dépend du genre de sport. Ainsi en Suisse, les sports à risque[9] ne perçoivent que la moitié de la somme due dans les cas de blessures.
CONCLUSION
Au terme de notre analyse, nous pouvons dire que le sport est à consommer avec modération. S’il est vrai que celui-ci possède des vertus et des bienfaits tant physiologiques que psychologiques, pratiqué en excès, sport et santé ne font pas bon ménage. Les blessures sont une des conséquences de cet abus et constituent un danger qui plane sur les sportifs.
L’opposition entre le sport santé et le sport de haut niveau est surtout marquée par la professionnalisation dans une monoactivité sportive. Le sportif de haut niveau fait du sport son métier. Il est caractérisé par une entière disponibilité au sport et une vulnérabilité au dopage. Force est de constater que l’accès du sport au statut professionnel l’a perverti. Outre la perte de plaisir, le sportif de haut niveau suit un entraînement de rigueur qui allie le plus souvent souffrance et contrainte.
Pour le sportif de haut niveau, la pression de l’environnement sportif ainsi que l’ambition le poussent à aller au-delà de ses limites. C’est pourquoi ce dernier, différemment du sportif amateur, est enclin à user de pratiques le plus souvent nocifs pour sa santé ; celles-ci vont du surentraînement au dopage. Outre la prédisposition de certains sportifs aux accidents, il existe un réseau de facteurs à risques qui provoquent la blessure des athlètes. Bien que les délais de guérison sont plus brefs aujourd’hui, notamment avec les différentes médecines qu’elles soient conventionnelles ou non, une blessure influe sur le mental des sportifs. L’aspect psychologique des blessures est important car la présence mentale joue un rôle important au sport. La force psychologique aide dans l’accomplissement et la poursuite des objectifs fixés, si celle-ci flanche, le corps ne peut faire mieux.
La blessure est d’autant plus importante que le sportif est professionnel. Une blessure a en effet un impact non négligeable sur le sportif tant sur son moral que sur ses revenus financiers mais également sur les clubs et sur les institutions d’assurance.
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[1] Des études ont été effectuées chez d’anciens sportifs du nord de l’Europe et ont montré que l’espérance de vie était augmentée de 6 ans en moyenne chez les sportifs qui pratiquent les sports d’endurance, de 4 ans chez ceux qui pratiquaient les sports collectifs comme le football et de 2 ans pour ceux qui s’adonnaient à la musculation.
[2] Cet avis préconise toutefois de pratiquer plusieurs sports au lieu de se concentrer sur un seul.
[3] TALIAFERRO L. A., RIENZO B. A., PIGG R. M. Jr, MILLER M. D., DODD V. J., Associations between physical activity and reduced rates of hopelessness, depression, and suicidal behavior among college students, J Am Coll Health 2009; 57(4): 427-436
[4] Selon certaines études le maintien des fonctions menstruelles nécessite un apport minimal de 30kCal/Kg de masse maigre. Ainsi, une athlète de 50 kilogrammes de masse maigre devrait ingérer au minimum 1500 kilocalories par jour.
[5] Cf Larousse
[6] Le National Institute of Arthritis and Musculoskeletal and Skin Diseases a d’ailleurs établi que plus d’un tiers des blessures sportives surviennent chez les jeunes adultes actifs et se produisent 30 % plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes.
[7] Sur 7 000 cas traités dans le cadre de consultations de traumatologie sportive, on s’aperçoit qu’en ce qui concerne les traumatismes du genou, tous sports confondus, l’entorse s’octroie la première place. Elle représente 35 % des pathologies du genou, avant les lésions cartilagineuses et/ou méniscales (24 %) à égalité avec les tendinites (23 %).
[8] Selon les statistiques les entorses au niveau de l’articulation du coude atteint 33 % des cas, bien avant les genoux et la cheville qui ne représentent que 11 % et l’épaule 16 %.
[9] Ces sports sont également qualifiés de téméraires. On peut citer à titre d’exemple les courses d’autocross de motocross et de canots à moteur, les combats de boxe, le karaté extrême, l’hydrospeed ou encore le snow-rafting.
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