docudoo

Agir sur le climat scolaire par l’apprentissage de la résolution de conflits et de la médiation par les pairs

 

Agir sur le climat scolaire par l’apprentissage de la résolution de conflits et de la médiation par les pairs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment outiller les enseignants pour qu’ils puissent créer un climat scolaire bienveillant et exigeant, propice aux apprentissages ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Académie de la Martinique

Année scolaire 2015-2016

Peggy GIRAULT – Mémoire de CAFIPEMF

 

 

 

SOMMAIRE

 

 

INTRODUCTION.. 1

PARTIE I- UNE APPROCHE THEORIQUE SUR LES OUTILS NECESSAIRES A LA CREATION D’UN CLIMAT SCOLAIRE BIENVEILLANT ET EXIGEANT FAVORABLE A L’APPRENTISSAGE.. 3

Section 1-  Analyse des besoins de formation des enseignants pour la création d’un climat scolaire bienveillant et exigeant, propice aux apprentissages. 4

Section 2-  La nécessité et les fondements d’une formation à la résolution de conflits. 8

Section 3-  Les théories sur la résolution de conflits et la médiation par les pairs. 13

PARTIE II- L’APPLICATION DES METHODES ET DES OUTILS, VERS UNE AMELIORATION DU CLIMAT SCOLAIRE.. 20

Section 1- L’expérimentation des outils en formation REP+. 20

Section 2- L’analyse de l’action : les points forts, les difficultés et les améliorations possibles. 24

Section 3- Les perspectives. 28

CONCLUSION.. 31

BIBLIOGRAPHIE. 32

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

« L’éducation est pour l’enfance ce qu’est l’eau pour une plante », a dit La Rochefoucauld Doudeauville[1]. L’éducation est ainsi l’un des éléments les plus essentiels pour un enfant, et d’aucun ne saurait ignorer son importance sur son développement personnel.

L’éducation est, par définition, « L’art de former une personne, spécialement un enfant ou un adolescent, en développant ses qualités physiques, intellectuelles et morales, de façon à lui permettre d’affronter sa vie personnelle et sociale avec une personnalité suffisamment épanouie […] »[2]. Outre la famille, le milieu scolaire tient un rôle important dans l’éducation d’un enfant. En effet, l’école est le milieu le plus fréquenté par les enfants, et où les enseignants se consacrent à leur enseignement et à leur éducation. Mais ces tâches ne sont guère faciles, c’est pourquoi il importe de créer un environnement propice à l’éducation et à l’enseignement.

Mais le milieu scolaire se trouve souvent perturbé par différents troubles de toute sorte, rendant difficile les différentes tâches dévolues aux enseignants. Parmi les troubles les plus rencontrés par ces deniers figure la violence. En effet, la plupart des enseignants ne savent que faire face aux élèves qui viennent se plaindre des mauvais agissements d’un camarade à leur encontre : Que faire ?

  • Constat personnel

Pendant tant d’années, je me suis sentie dépourvue, impuissante face à ces élèves qui venaient se plaindre. L’enseignant doit-il sanctionner l’indiscipliné? Isoler l’élève ? Lui ordonner d’arrêter? Utiliser « la carotte et le bâton » ? Ignorer ? « Ce sont des affaires d’enfants, on ne s’en occupe pas ? »… Tant de possibilités d’intervention s’offrent à l’enseignant, sans pour autant régler le problème à long terme.

Diverses techniques peuvent d’ailleurs être appliquées, pour ne citer que le conseil de coopération de Célestin Freinet que j’utilise de façon hebdomadaire. Mais les pratiques ont démontré que malgré leur efficacité, ces techniques utilisées seules n’amenaient pas à un résultat plus satisfaisant, comme l’autodiscipline qui conduirait à un environnement scolaire plus paisible.  Comment améliorer donc les pratiques? Comment permettre aux enseignants de jouer leur rôle d’enseignant bienveillant et exigeant ?

Cette réflexion personnelle sur la gestion de classe a été nourrie par plusieurs années de questionnement sur la motivation scolaire. Elle a été enrichie l’an dernier par l’échange poste-à-poste à l’Ecole Internationale primaire de Montréal. Ce fut l’opportunité pour moi d’obtenir et de vivre certaines des réponses à mes questions. J’ai été sensibilisée aux conséquences logiques, à la réparation, aux tableaux de motivation béhavioristes, au renforcement positif des thérapies comportementales. Et j’ai surtout été amenée à devoir enseigner une méthode qui m’était alors inconnue : Vers le Pacifique, une méthode de résolution de conflits et de développement de l’empathie.

J’ai expérimenté ces découvertes en Martinique, plus précisément auprès des élèves de l’école Les Algues Marines du Vauclin en REP+. Cette expérimentation a eu  pour objectif  l’amélioration du climat scolaire, qui a d’ailleurs été encouragée par la loi du 8 juillet 2013 qui accorde une place importante au climat scolaire, ainsi que les nouveaux programmes d’Éducation Morale et Civique de septembre 2015.

Mais atteindre cet objectif n’est pas chose facile pour les enseignants qui doivent être mieux informés sur les questions de la résolution des conflits et de la médiation, c’est ce qui m’a amenée à effectuer une étude sur le thème suivant, « Agir sur le climat scolaire  par l’apprentissage de la résolution de conflits et de la médiation par les pairs ».

D’ailleurs, dans le cadre de mon expérimentation, j’ai été amenée à participer à l’écriture d’une fiche action REP+ sur le thème « Agir sur le climat scolaire ». Puis j’ai été amenée à répondre aux questions des stagiaires dans ma classe sur les outils de gestion de classe et l’accompagnement dans la résolution de conflits entre les élèves. Un fait qui m’a amené à me poser la question qui est celle de savoir comment faire profiter aux professeurs des outils glanés au fil des lectures et des expériences ?

  • Problématique

En d’autres termes, la question qui se pose est la suivante : Comment outiller les enseignants pour qu’ils puissent créer un climat scolaire bienveillant et exigeant, propice aux apprentissages ?

 

  • Afin de répondre à cette problématique, dans un premier temps, je vous présenterai le sondage local et national que j’ai élaboré et l’analyse des résultats.
  • Dans un deuxième temps, je vous exposerai les choix que j’ai opérés afin de répondre aux besoins institutionnels et aux attentes des enseignants, c’est-à-dire dans quel cadre institutionnel  j’ai inscrit mon action: les recommandations ministérielles du point de vue général, du point de vue du professeur formé et du point de vue de l’élève.
  • Dans un troisième temps, je vous exposerai les théories et les résultats de recherches en neuroéducation, en neurophysiologie, en neurosciences, en andragogie, en pédagogie et en psychologie sur lesquels je me suis appuyée.
  • Dans une quatrième partie, je vous détaillerai l’action de formation REP+ que j’ai co-animé avec mon conseiller pédagogique de circonscription. Je vous énoncerai les outils choisis pour créer un climat scolaire bienveillant et exigeant en lien avec les théories présentées, outils que j’ai testés dans mes classes, en particulier sur 2 ans. J’analyserai cette action puis j’envisagerai une stratégie d’action de formation et d’accompagnement pour l’avenir avec des projets en cours, à court terme et à plus long terme.
  • Pour conclure, je ferai un retour sur mes indicateurs et mes hypothèses pour aller plus loin.

Ainsi, nous allons aborder dans une première partie, une approche théorique sur les outils nécessaires à la création d’un climat scolaire bienveillant et exigeant favorable à l’apprentissage (Partie I), et dans une seconde et dernière partie, l’application des méthodes et des outils, vers une amélioration du climat scolaire (Partie II).

PARTIE I- UNE APPROCHE THEORIQUE SUR LES OUTILS NECESSAIRES A LA CREATION D’UN CLIMAT SCOLAIRE BIENVEILLANT ET EXIGEANT FAVORABLE A L’APPRENTISSAGE

 

 

Créer un environnement stable, bienveillant et exigeant dans le milieu scolaire peut s’avérer très difficile. En effet, cela nécessite de vrais efforts venant de toutes les parties prenantes, et d’une grande partie de l’enseignant qui doit inculquer des valeurs aux élèves et adopter certaines méthodes pour assurer le rôle de médiateur et réussir son intervention.

L’objectif principal de l’enseignant est alors d’instaurer un climat scolaire paisible et propice à l’apprentissage.

Pour ce faire, et vue la difficulté de telles interventions, les enseignants ont besoin d’être formés à l’utilisation des méthodes et des pratiques qui mèneront plus facilement à l’atteinte de l’objectif posé. Mais toute bonne pratique doit partir d’une compréhension des méthodes et des théories, raison pour laquelle il importe de voir dans cette première partie les théories sur les méthodes de résolution de conflits et de médiation par les pairs.

Tout d’abord, il importe de voir dans un premier temps les principales impulsions à l’origine de la volonté de créer un climat scolaire bienveillant et exigeant favorable aux apprentissages. Par ailleurs, afin d’étayer mon analyse, je vais vous présenter les résultats du sondage effectué pour mesurer le besoin de formation chez les enseignants.

      Section 1-  Analyse des besoins de formation des enseignants pour la création d’un climat scolaire bienveillant et exigeant, propice aux apprentissages

Avant d’entreprendre une action déterminée, il importe de répondre préalablement à certaines questions : l’intervention est-elle utile et propice ? Le domaine et les acteurs concernés sont-ils favorables à l’intervention ? En ont-ils besoin ?  Ce sont les réponses à ces questions que nous allons essayer de voir dans cette sous-partie, en analysant les résultats du sondage que nous avons effectué.

  • Le cadre du sondage

Le sondage a été envoyé à toutes les écoles martiniquaises et posté sur un blog d’enseignants français (cf. http://listes.cartables.net/sympa/arc/cafipemf) qui regroupe des enseignants provenant de diverses régions de France, DROM/COM inclus…

Le sondage qui comporte quatorze questions (voir Annexe 1), a été créé en ligne à partir du site fr.ze-questionnaire.com. Les enseignants pouvaient ainsi facilement répondre en ligne et de manière totalement anonyme. Seule leur académie était demandée.

Le questionnaire visait à évaluer leur ZPDP (Zone Proximale de Développement Professionnelle) sur ce sujet, à recueillir leurs conceptions initiales sur le sujet, à connaître leurs besoins et leurs attentes en termes de formation sur ce sujet, et enfin à susciter leur curiosité, à créer une ouverture préalable à la formation.

 

  • Les résultats du sondage

146 enseignants ont répondu au questionnaire, avec 40% de réponses martiniquaises. Cela le rend suffisamment crédible (voir diagrammes en annexe 2).

> Question 1 : Que pensez-vous du climat scolaire général dans les écoles ?

77,4% des collègues déclarent que le climat se dégrade ou est tendu. Ce n’est pas étonnant, mais il faut entendre que pour beaucoup d’enseignants « ça ne marche plus comme avant ». Or, l’évolution de la société fait que l’école doit s’adapter et le fonctionnement passé n’est plus recyclable à l’infini. Derrière ce premier constat, il y a celui que les enseignants ne se sentent pas compétents pour relever le défi de l’éducation du XXI° siècle… où le maitre n’est plus celui qui a le savoir et dont la parole est respectée, mais le médiateur de savoir qui conduit l’enfant vers le citoyen de demain.

> Question 2 :Qu’est-ce qui vous gêne le plus dans le climat scolaire en général dans les écoles actuellement ?

Là encore, les réponses majoritaires renvoient à un sentiment d’impuissance des enseignants, et surtout « externalisent » le problème. Les enfants sont irrespectueux entre eux et avec les adultes… Il faut donc envisager que cet état de fait définisse de nouvelles missions pour les enseignants.

> Question 3 : Seriez-vous prêt à suivre une formation pour avoir des outils efficaces pour créer un climat scolaire bienveillant et exigeant, propice aux apprentissages ?

Là c’est clair. Il faut dire que la formulation de la question incitait à prendre position ; 95,9% des enseignants demandent à être formés, c’est donc qu’ils ne se sentent pas compétents pour faire face à ces nouveaux défis !

> Question 4 : Quel genre d’outils rechercheriez-vous ?

La réponse est plus partagée : certains pressentent le besoin d’intégrer des compétences nouvelles (qui les impliquent beaucoup) pour accompagner les élèves vers l’empathie, d’autres souhaitent des outils qui soient plus des « recettes » (apprentissage de la médiation par les pairs, outils de gestion du comportement, des disputes…).

> Question 5 : Quelles sortes d’outils de gestion de classe aimeriez-vous ?

Ici, les réponses majoritaires renforcent ce que la question précédente laisse entendre : les enseignants sont plus en attente de petites astuces  « clés en main » que d’une démarche qui les implique fortement et surtout qui induit de leur part un changement fondamental de posture et de regard sur les élèves.

 

 

> Question 6 : Sous quelle forme seriez-vous prêt à vous former ?

Difficile de se faire une idée car les enseignants revendiquent ce qu’on leur propose déjà (animation pédagogique, FOAD, conseil par le CPC ou l’IEN). Le questionnaire ne leur propose d’ailleurs pas d’autres choix (cela m’a échappé). En fait, les dispositifs de formation efficaces sont ceux qui fonctionnement à l’étranger (notamment dans les pays scandinaves ou au Québec) mais aussi en France dans les établissements privés : il s’agit des formations intra-établissements, où tous les personnels sont formés en même temps sur plusieurs jours, avec un suivi pour la mise en place et une évaluation régulière. Autrement dit, il faut se donner les moyens.

> Question 7 : Qu’évoque pour vous bienveillance et exigence ?

Les représentations de ce qu’est la bienveillance sont très variables. Or, la bienveillance, ou plutôt la bientraitance, est l’un des axes fondamentaux de la refondation pédagogique. Il faut donc tenir compte de ces représentations fluctuantes pour les faire évoluer… A noter que la bienveillance, qui est le fait de vouloir le meilleur pour chacun, induit l’exigence. Les deux sont indissociables !

Citons un exemple de réponse sur laquelle on peut s’attarder ; un collègue dit : « la bienveillance, c’est croire en la capacité de chacun à réussir ». Bien sûr qu’il faut y croire, mais la posture de l’enseignant bienveillant n’est pas de croire mais de « vouloir » la réussite de chacun, donc de s’engager pour cela.

> Question 8 : Pensez-vous qu’un apprentissage de la résolution de conflit entre élèves a sa place à l’école ?

96,6% des sondés ont répondu OUI.

> Question 9 : Connaissez-vous la technique du message clair ?

Cette technique est utilisée par la pédagogie Freinet. On la retrouve sur le site de l’OCCE et de l’ICEM. Elle est aussi utilisée par la Communication Non Violente. Ou encore, on la retrouve sur le site de l’Unesco, dans la gestion participative de la classe de Jacqueline Caron, sur le site d’Eduscol[3], dans le livre de Danielle Jasmin, dans ceux de Sylvain Connac…

Il y a donc un consensus autour de cette technique qui semble pourtant peu connue des enseignants. Dans le sondage, 61,6% des sondés déclarent ne pas connaître la technique du message clair, une information importante à prendre en compte pour appuyer la nécessité d’introduire la pratique du message clair dans la formation.

> Question 10 : Seriez-vous intéressés par une méthode pour apprendre aux élèves la médiation entre pairs ?

La manière dont la question est posée laisse peu de place au doute… 89% sont intéressés. Cinq collègues pratiquent déjà la médiation entre pairs dans leur école.

> Question 11 et 12 : Pour créer un climat de classe bienveillant et exigeant, utilisez-vous… Connaissez-vous…

La variété des réponses est intéressante, car elle renvoie au fait que les enseignants font « avec ce qu’ils ont sous la main ». Chacun a ses astuces, mais aucun dispositif ne semble faire consensus…

> Question 13 : Autre remarque que vous voudriez partager au sujet du climat scolaire :

J’ai noté le fait que l’on s’interroge sur la nécessité d’engager l’équipe entière sur des pratiques cohérentes (et pas chacun son truc dans son coin), le lien avec la refonte de l’évaluation, l’importance de la modélisation par l’adulte… à noter qu’un collègue suggère la pratique de la médiation de pleine conscience, ce qui est une très bonne idée, qui donne de bons résultats.

>Questions 14 : Que vous a apporté ce questionnaire ?

Pour 65,7% des répondants, ce questionnaire a suscité leur curiosité. Manifestement, nous avons soulevé un sujet intéressant…

       Section 2-  La nécessité et les fondements d’une formation à la résolution de conflits

La mise en œuvre des connaissances et des pratiques sur les techniques de résolution de conflits et de médiation par les pairs est causée tout d’abord par une volonté d’amélioration du climat scolaire.

Le partage des expériences et des savoir-faire par le biais de la formation s’est fait par la suite au vue des différents avantages apportés par ces méthodes dont pourraient bénéficier les collègues. Cependant, d’autres facteurs sont également à l’origine de ce partage et justifie la nécessité de cette formation. Des facteurs que nous allons aborder dans cette deuxième section.

  • Le cadre institutionnel de l’action de formation sur les outils pour l’amélioration du climat scolaire

J’ai tout d’abord installé le cadre institutionnel de la formation sur les pratiques pour améliorer le climat scolaire. Cela m’a conduit à comprendre l’opportunité de la formation et ses fondements institutionnels.

  • Les apports de l’enquête de l’Observatoire Internationale de la violence à l’école

L’enquête de l’Observatoire Internationale de la violence à l’école a été effectué auprès d’environ 12000 élèves de CE2 / CM1 / CM2. Parue en 2011[4], cette étude a révélé que :

  • « on se moque fréquemment de 20% des élèves. »

 

  • « Près de 7% disent être souvent ou très souvent insultés de manière raciste. »

 

  • « Près de 17% déclarent être l’objet de déshabillage forcé. »[5]

D’après ces constats, nous pouvons apercevoir que le phénomène de la violence à l’école est à considérer, notamment à cause de son importance et des impacts que sa gravité peut provoquer chez les élèves et sur le climat scolaire.

Par ailleurs, les auteurs de cette enquête concluent que « Notre recherche n’a pas été réalisé dans un but prescriptif : elle ne vise pas à donner des ″solutions″ contre la violence, mais à  la décrire. »[6] Un tel constat est essentiel afin de pouvoir agir. Cela nous montre en effet la responsabilité qui incombe à chaque enseignant pour éradiquer toute sorte de violence à l’école.

  • Le cadre général : la loi du 8 juillet 2013 et le Guide pour le climat scolaire

L’action de formation que j’ai choisi de mener et d’analyser se situe dans le cadre de la loi du 8 juillet 2013 et son rapport annexé qui traitent en grande partie du climat scolaire avec l’objectif d’ « améliorer le climat scolaire pour refonder une école sereine et citoyenne en redynamisant la vie scolaire et en prévenant et en traitant les problèmes de violence et d’insécurité. »[7]

Mon action avait pour objectif ceux énoncés par Jean-Paul Delahaye, Directeur général de l’enseignement scolaire, dans l’éditorial du Guide du climat scolaire à l’école primaire d’Août 2013, à savoir établir d’abord une enquête dans chaque école pour rechercher les points sur lesquels on doit s’attarder, inciter ensuite les enseignants à réfléchir à des actions selon les résultats de l’enquête ou bien leur faire des propositions sur des pratiques nécessaires, notamment quotidiennes, pour éradiquer toute sorte de violence de l’environnement scolaire.

L’action s’appuie également sur la charte nationale de qualité de la médiation par les pairs qui pose le cadre déontologique et les principes de la médiation, publiée en Août 2013, par la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire.

  • Le cadre institutionnel du point de vue des enseignants formés

Le cadre institutionnel du point de vue des enseignants formés est le référentiel de compétences du professeur des écoles. Ce référentiel, publié le 18 Juillet 2013 comporte dix-neuf (19) compétences que doivent maîtriser les professeurs. Lors de la formation, le principal objectif visé est le développement de certaines compétences chez les professeurs, et notamment en mettant en valeur certains points relatifs au partage et à la recherche de nouveaux savoir-faire grâce à la formation. Cela conduit donc à motiver les enseignants formateurs à partager leurs connaissances et leurs expériences aux autres enseignants d’une part, et de conduire les formés à acquérir davantage de savoir-faire et de techniques d’apprentissage, d’autre part. Ces compétences communes sont, notamment, les suivantes :

« -CC1 : faire partager les valeurs de la République. »

« -CC2 : inscrire son action dans le cadre des principes fondamentaux du système éducatif et dans le cadre réglementaire de l’école. »

« -CC14 : s’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel. »[8]

  • Le cadre institutionnel du point de vue des élèves

Cette action de formation correspond dans les programmes à des connaissances, des capacités et des attitudes liées aux nouveaux programmes d’EMC en vigueur depuis septembre 2015 et à des compétences langagières. En EMC, cette action aborde l’ensemble des quatre domaines qui contribueront largement à l’amélioration du climat scolaire, à savoir la sensibilité, le droit et la règle, ainsi que le jugement et l’engagement pour les trois cycles : 2,3 et 4.

Le premier domaine, c’est-à-dire la sensibilité, tend d’abord à motiver les élèves à exprimer et à réguler leurs émotions et sentiments. En outre, les élèves doivent avoir une estime de soi en ayant conscience de leur capacité d’écoute et d’empathie.

Quant au deuxième domaine,  il est relatif au droit et à la règle. Les objectifs de ce domaine sont, d’une part, de faire comprendre aux élèves l’importance de l’obéissance aux différentes normes établies au sein d’une société démocratique ; ainsi que des valeurs démocratiques.

Ensuite, il y a le troisième domaine : le jugement, qui suscite chez les élèves un esprit critique   et à une distinction de son intérêt particulier de l’intérêt général.

Et enfin, l’engagement qui consiste pour les élèves à prendre leurs responsabilités au sein du milieu scolaire, et à s’intégrer dans la vie collective et dans la société en ayant  une « conscience citoyenne, sociale et écologique. »

Il importe de préciser que cette technique est utilisée par la pédagogie Freinet, une méthode très intéressante mais qui est, malheureusement, peu connue.

Dans mon sondage,  la majorité de « non » est une information à prendre en compte pour appuyer la nécessité d’introduire la pratique du message clair dans la formation.

  • L’apprentissage de la résolution de conflits et la médiation par les pairs

Le choix du domaine d’intervention et des activités effectuées dans ce sens ne se sont pas fait au hasard. En effet, le choix de la problématique a été fait en réponse à divers faits. Nous allons voir ainsi les principales raisons qui ont guidé notre choix dans cette direction.

  • L’apprentissage de la résolution de conflits et de la médiation par les pairs et son efficacité dans la création d’un meilleur climat scolaire

Parmi les sept facteurs déterminants du climat scolaire, le Guide du climat scolaire de la Dgesco précise que « les stratégies pédagogiques favorables à l’engagement et à la motivation des élèves, notamment la médiation par les pairs, constituent un facteur protecteur puissant. » En effet, la motivation et l’engagement des élèves sont les clés d’un apprentissage réussi, raison pour laquelle il importe d’identifier et d’appliquer tous les moyens qui peuvent y conduire. Mais cette motivation ne peut être obtenue que dans le cadre d’un climat scolaire approprié. Nous ne saurions imaginer des élèves motivés dans un climat scolaire où règnent le désordre, les mésententes et la violence.

C’est la raison pour laquelle nous avons jugé nécessaire de focaliser notre attention sur la résolution de conflits et la médiation par les pairs, des moyens efficaces pour la création d’un meilleur climat scolaire, plus favorable à la motivation des élèves, fondement de la réussite de l’apprentissage.

  • Les facteurs favorisant l’apprentissage de la résolution de conflits et de la médiation par les pairs

J’ai ciblé mon action sur ce facteur protecteur puissant qu’est la médiation par les pairs et l’apprentissage de la résolution de conflits pour deux principales raisons.

D’une part, lors d’un échange poste à poste Martinique-Québec à l’Ecole Internationale de Montréal Primaire, j’ai eu l’opportunité de m’auto former et d’enseigner, par obligation contractuelle, la résolution de conflits et la médiation scolaire entre pairs.

Et d’autre part, grâce à l’expression d’un besoin perçu à travers divers faits. Ce besoin a d’abord été formalisé en fiche-action lors de la concertation REP+ du Vauclin du premier trimestre 2015 (Charte du comportement citoyen), pour ensuite être exprimé par une demande conjointe de la directrice de l’école Les Algues Marines et de la principale adjointe du Vauclin. En outre,  il a été exprimé par une demande d’outils par les collègues et les stagiaires,  exprimée lors d’un sondage local dans l’académie de Martinique et enfin, par une demande de moyens d’associations locales, et notamment l’association agréée par l’Education Nationale Médiation Caraïbe Guyane.

  • Hypothèses de travail et indicateurs

Après avoir vu les principales raisons qui nous ont conduit à axer notre intervention sur l’apprentissage des outils pour la création d’un climat scolaire bienveillant et exigeant, notamment par la résolution des conflits et la médiation par les pairs, nous allons voir les hypothèses établies dans le cadre de notre travail ainsi que les moyens par lesquels elles sont vérifiées.

  • Les hypothèses

Les hypothèses établies sont les suivantes :

-Des méthodes clés en main outilleraient efficacement les enseignants.

-Des formations en présentiel et des formations FOAD sont des actions efficaces pour outiller les enseignants.

-Présenter un panel d’outils permettrait aux enseignants de s’approprier ceux qui correspondraient à leurs besoins et à leur individualité.

  • La vérification des hypothèses

La vérification de ces hypothèses se ferait par les points suivants :

– Le degré d’investissement des professeurs lors de l’animation

– Le retour des professeurs après l’action : l’utilisation des méthodes

– Le retour de l’ensemble des personnels de l’école, des élèves et des parents d’élèves après une année de méthode de résolution de conflits et de médiation par les pairs dans la cour par les CM2

 

Section 3-  Les théories sur la résolution de conflits et la médiation par les pairs

Nous allons voir dans cette sous-partie, les méthodes et les théories qui peuvent être mobilisées pour améliorer le climat scolaire. Nous allons ainsi aborder les cadres théoriques du côté de l’élève et de celui du formé, avant d’entamer en troisième lieu les apports de la neurophysiologie et de la neuroéducation sur le climat scolaire.

  • Le cadre théorique du côté de l’élève

Les théories retracées ici sont relatives aux comportements des élèves et à l’explication de la violence à l’école. Ces études établies vont alors proposer des mesures qui peuvent être appliquées afin de créer un climat scolaire moins perturbé par les violences.

  • Le concept d’approche développementale et ses avantages

Le cerveau cognitif et le cerveau émotionnel ne peuvent être dissociés. En effet, ils sont constamment en interaction, et particulièrement dans un état émotionnel fort comme le stress, le conflit… Dans de tels cas, le cerveau cognitif va être dominé par le cerveau émotionnel, ce qui conduit à la perte de toute maîtrise de soi, l’individu n’arrive plus à réfléchir comme il se doit.

La méthode qui s’impose dans ce cas, est alors de mettre en scène des scénarios qui représentent des situations conflictuelles (vécues ou non par les élèves, résolues ou non) en représentant les issues possibles : des comportements et des attitudes nouveaux qui résoudraient le conflit en évitant tout recours à la violence.

Ces scénarios vont enseigner les élèves à se maîtriser et à éviter la violence lors d’un conflit. Par ailleurs, cette méthode s’avère plus efficiente que les argumentations qui agissent moins efficacement sur le cerveau émotionnel, outre le fait qu’elle va faire sentir ou ressentir les émotions que l’on ressent lors des conflits, pour ne citer que la peur, l’angoisse, la colère…

 

  • Le modèle du système de motivation de Daniel Favre

Daniel Favre[9] a effectué une étude sur la violence et l’échec scolaire et a abouti sur l’établissement d’un système de motivation. Ce dernier est formé par le « Système de motivation de sécurisation » ou SM1, le « Système de motivation d’innovation » ou SM2, et le « Système de motivation parasitée ou d’addiction » ou SM1p. Ce système repose sur le principe selon lequel les aspects cognitif et émotionnel des individus sont inséparables et qu’ainsi, c’est sur ces systèmes de motivation que reposent les réactions des élèves : un élève qui ressent de la satisfaction par une réussite scolaire, par exemple, va avoir un comportement exemplaire et va être moins attiré par les comportements addictifs comme la violence. En d’autres termes, il a établi que la violence est relative aux difficultés d’apprentissages.

Les études effectuées en neuroscience démontrent l’impossibilité d’une séparation des neurones des fonctions cognitives et émotionnelles. Néanmoins, le fait d’avoir des émotions n’est pas un problème en soi, c’est l’incapacité à réguler cette émotion qui pose problème  et en particulier chez les élèves, c’est ce qui les conduit à pratiquer la violence à l’école.

Le système de motivation SM1 permet de satisfaire les besoins biologiques et psychologiques fondamentaux comme le besoin de reconnaissance et le besoin de règles et d’interdits.  Ce système est également relatif au sentiment de sécurité et de stabilité que ressent un élève.

Le SM2 sert à motiver l’élève à l’acquisition de nouvelles connaissances. En effet, le SM2 intervient lorsque l’élève est face à des données ou des problèmes nouveaux dans le cadre de l’apprentissage mais aussi l’envie de s’ouvrir aux autres et de créer un lien de fraternité dans la mise en place de l’interactivité.

Le dernier système, le SM1p (Système de motivation parasitée) est un système caractérisé par une forte dépendance ou addiction à des mauvais comportements comme la violence.

  • La posture de l’adulte d’Emmanuelle Piquet

Emmanuelle Piquet, psychologue et mère de quatre enfants a fondé le Centre d’intervention en souffrance scolaire (C-Sco) à Lyon et à Paris.

Elle base son travail de résolution de problèmes interactionnels sur le courant de pensée en sciences humaines de l’école de Palo Alto. Cette école considère qu’ « un problème est une difficulté qui se répète parce qu’elle n’a pas été résolue, et que c’est précisément et paradoxalement ce qui a été mis en œuvre pour la résoudre qui l’amplifie. »[10]

Elle base aussi son travail sur l’enquête de l’Observatoire Internationale de la violence à l’école. Elle propose des solutions aux constats de l’enquête (cf. sous-partie A-section ci-dessus).

Elle explique qu’il est essentiel que l’enfant à partir du CM1 règle ses conflits lui-même sous peine d’aggraver sa situation et risquer de se retrouver en position de harcelé. Voici les 3 articles du code de conduite de la cour de récréation que nous expose Emmanuelle Piquet :

« Article 1 : Les problèmes relationnels dans la cour se règlent entre enfants avant tout autre type d’intervention.

Article 2 : Celui ou celle qui déroge à cette règle à partir du CM1 perd considérablement de sa popularité.

Article 3 : Au regard de sa popularité, il est mille fois préférable de se faire défendre par un enfant plus âgé ou plus fort que par un adulte quel qu’il soit.[11] »

  • La médiation par les pairs

Ida Naprous donne la définition suivante, « La médiation par les pairs en milieu scolaire signifie que les médiateurs sont des élèves, du même âge ou à peine plus âgés, formés à la médiation. Les élèves médiateurs proposent leur aide aux protagonistes de disputes ou de bagarres et aux victimes de violence. »[12]

Nous retrouvons quelques grands courants de pensée sur lesquels est fondée la médiation par les pairs, pour ne citer que l’œuvre de Carl Rogers (« L’approche centrée sur la personne »), ou encore celle de Fisher et Ury (la théorie de la négociation raisonnée), le travail de Gregory Bateson (la théorie de la communication), ainsi que les idées de Paul Watzlawick, (démarche systémique de l’École de Palo Alto),

Nous partons du fait que le conflit fait partie de la vie, et qu’il est présent dans toute communauté humaine où sont regroupés des individus. L’on dit également que le conflit n’est ni positif ni négatif.

En effet, un conflit peut être considéré comme une opportunité qui va conduire à un changement, il faut donc savoir tirer profit d’un conflit, et la médiation est une méthode à adopter si l’on veut y parvenir.

  • Le cadre théorique du côté du formé : les apports de l’andragogie

Eduquer ou former des adultes ne ressemble pas à l’éducation des enfants. En effet, l’andragogie a ses spécificités, et peut s’avérer quelque peu difficile. Mais certaines méthodes peuvent être appliquées compte tenu des caractères que peuvent avoir les adultes formés.

  • La notion d’andragogie

La pédagogie est une activité très répandue, dont nul ne peut ignorer les significations : transmettre des connaissances et des savoir-faire à des élèves, ou encore éduquer des enfants, et notamment des élèves.

Mais à côté de la pédagogie, ayant à peu près les mêmes objets et reposant sur le même principe, figure l’andragogie. La principale différence réside dans l’identité des enseignés qui sont des adultes.

Cependant, les différences qui existent entre ces deux pratiques ne sont pas à négliger, vu que d’importants décalages subsistent entre l’enseignement et la formation. Ainsi, les formateurs qui vont se retrouver à former des adultes doivent être conscients de cette spécificité de l’andragogie. En effet, cette dernière nécessite l’adoption de techniques particulières pour être une réussite.

  • Les particularités de l’andragogie vis-à-vis de la pédagogie

L’andragogie se différencie de la pédagogie sur divers points.

D’abord, la première différence se trouve au niveau des apprenants, c’est-à-dire que dans le cadre d’une pédagogie, on éduque principalement des enfants tandis que l’andragogie consiste à former des adultes. C’est d’ailleurs la base de toutes les différences entre ces deux pratiques.

En effet, la pratique de l’andragogie nous apprend que l’adulte n’a ni la même capacité ni les mêmes méthodes que les élèves (enfants) en matière de mémorisation. En outre, l’adulte est moins ouvert à des idées nouvelles étant donné qu’il a de nombreuses connaissances acquises préalablement.

En revanche, l’on constate que les expériences, les capacités et l’esprit critique des adultes sont les principaux avantages qui pourront faciliter  l’apprentissage.

 

  • Les méthodes favorables à l’andragogie, pour une meilleure formation des adultes

Pour favoriser l’andragogie, certaines méthodes peuvent être appliquées par les formateurs. Il s’agit premièrement de présenter de manière détaillée les buts de la formation (quelles connaissances/savoir-faire doivent-ils avoir à la fin de la formation) et les démarches et les outils qui vont être utilisés pour les atteindre.

Ensuite, il faut susciter la motivation des formés en leur expliquant les fondements et les raisons d’être de la formation, ainsi que les intérêts et les avantages qu’ils auront à la fin de la formation.

Et enfin, il est nécessaire de faire comprendre aux formés qu’il est nécessaire de faire appel à leurs précédentes expériences.

 

En conclusion, si la formation n’a pas de « sens » pour l’apprenant, ce dernier ne pourra adhérer à celle-ci.

Pour ce faire, différents outils incluant une participation active des formés peuvent être utilisés lors de la formation, comme les bilans personnels, les échanges, et les jeux de rôle.

 

  • L’apport de la neurophysiologie et de la neuroéducation pour le climat scolaire

L’amélioration du climat scolaire va conduire à une motivation des élèves, et ainsi à une réussite de l’apprentissage. C’est la raison pour laquelle la création d’un meilleur climat scolaire est un outil indispensable à la réussite des élèves.

 

  • L’impact du climat scolaire sur l’apprentissage

Des études en neurophysiologie ont montré que le climat de classe a de réels impacts sur l’organisme d’un enfant.

En effet, des études sur le fonctionnement du cerveau[13] ont montré que le cerveau a tendance à libérer certaines hormones qui conduisent à des sentiments négatifs : l’anxiété, le manque de courage, le recours à la violence…

En revanche, au sein d’un milieu favorable, ce sont des substances favorisant le sentiment de bien être qui sont libérés par le cerveau. Cela va alors créer un état d’esprit serein, favorable aux apprentissages.

  • Les mesures nécessaires pour un climat favorable à l’apprentissage

Certaines mesures relatives aux conditions de travail peuvent contribuer à une amélioration du climat scolaire.

Pour mettre en place un climat de classe favorable aux apprentissages, l’enseignant a tout intérêt, d’une part, à mettre en place un cadre rigoureux afin de maintenir une ambiance calme propice aux échanges et à la concentration des élèves sur les tâches scolaires.

Et d’autre part, l’enseignant doit développer la cohésion du groupe afin que les enfants aient des rapports harmonieux entre eux et partagent une même envie d’apprendre.

  • La nécessaire satisfaction des besoins psychologiques par le climat scolaire

Pour qu’un enfant s’épanouisse et développe au mieux son potentiel cognitif, le climat de classe dans lequel il évolue doit également lui permettre de satisfaire trois besoins psychologiques fondamentaux[14] :

  • « Le sentiment de compétence, c’est-à-dire le fait de se sentir capable de réaliser les tâches demandées par l’enseignant »
  • « Le besoin d’autonomie, c’est-à-dire le besoin d’être à l’origine de ses actions et de ses choix »
  • « Le besoin d’appartenance sociale, c’est-à-dire le fait de sentir que l’on fait partie d’un groupe »

Si ces trois besoins sont satisfaits, l’enfant développe un sentiment d’auto efficacité car il estime avoir les compétences nécessaires pour répondre à des consignes données. Il peut alors atteindre ce qu’on appelle « le flow », c’est-à-dire ressentir le sentiment de plaisir que l’on éprouve lorsqu’on réussit une tâche complexe et que l’on atteint un objectif que l’on s’était fixé. Le flow se caractérise notamment par :

  • un engagement total dans une activité,
  • un sentiment de maîtrise
  • et une absence d’inquiétude.

Le flow permet ainsi à l’enfant de découvrir le plaisir d’apprendre, fondement de la motivation autodéterminée des élèves et de leur engagement dans les apprentissages. En outre, l’élève a besoin de se sentir en sécurité et d’être protégé en classe, notamment contre les violences de toute sorte.

Le climat de classe constitue un préalable déterminant à l’apprentissage. C’est à l’enseignant de faire son possible pour créer et entretenir un climat de classe positif tout au long de l’année.

 

PARTIE II- L’APPLICATION DES METHODES ET DES OUTILS, VERS UNE AMELIORATION DU CLIMAT SCOLAIRE

 

Nous avons vu dans la précédente partie, les fondements qui nous ont conduits à comprendre la nécessité d’une formation des enseignants  par l’apprentissage des différentes techniques pour une amélioration du climat scolaire. Dans cette deuxième partie, nous allons analyser l’application de ces méthodes ainsi que les résultats que cette application nous a permis d’atteindre.

Dans cette perspective, nous aurons également l’occasion de voir les problèmes rencontrés lors de l’expérimentation ainsi que ses faiblesses. Cela va nous permettre d’identifier les améliorations nécessaires.

 

Section 1- L’expérimentation des outils en formation REP+

L’expérimentation des outils en REP+ nous a permis de mieux saisir les enjeux des différentes méthodes qu’implique le programme et de faire un constat sur son application.

  • Le message clair : la pédagogie de Freinet

Le message clair est une pédagogie développée par Célestin Freinet. Cette méthode est certes reconnue, mais elle n’est pas très employée par les enseignants, faute d’information.

  • La « Technique Freinet »

Cette pédagogie de Freinet est un outil reconnu mais qui n’est pas très connu par les enseignants, alors que les techniques de résolution des conflits qu’elle propose méritent d’être appliquées.

En cas de conflit, « le message clair » est un échange verbal pacifique et méthodique entre les personnes concernées par la dispute et visant la résolution pacifique du conflit.

« Le message clair vise donc à orienter la discussion vers la résolution non-violente de petits différends, à désamorcer de petits conflits entre pairs, dans un esprit de responsabilité, de respect mutuel et de construction de l’autonomie. »[15]

Cette technique peut être utilisée dans tous les lieux fréquentés par les enfants, à savoir le milieu scolaire, familial (à la maison)…

 

  • Les méthodes de la technique Freinet

La « victime », qui se reconnaît comme telle, va suivre quatre étapes dans son message clair :

1- Une expression de ses émotions et de sa souffrance  (Je me sens….)

2-Les causes de ce fait (parce que…)

3- La proposition de solutions (donc…)

4-As-tu compris ?

L’ « agresseur », identifié par la victime comme source du malaise qu’elle ressent, a lui aussi une réponse en trois temps :

  • Expression de sa compréhension et reformulation des émotions de la victime (Je comprends que tu …)
  • Expression de son point de vue (parce que…)
  • Propositions (Je propose…)

3-  Le conseil de coopération de la pédagogie Freinet

Nous constatons que la méthodologie de Freinet a des points communs avec le Conseil de coopération. Voici deux diapositives utilisées lors de l’action de formation pour expliquer aux formés le fonctionnement de ce dispositif de classe :

 

  • L’expérimentation de la méthode Vers le Pacifique et ses limites

La méthode Vers le Pacifique est réputée très efficace pour réduire, voire prévenir les violences en classe. L’expérimentation d’une telle méthode mérite donc d’être étudiée afin d’en vérifier l’efficience.

  • L’application de cette méthode

La méthode « Vers le Pacifique » est une technique expérimentée dans mes classes sur deux ans.

L’application de cette méthode a montré l’efficacité de la résolution de conflits et la méthode de médiation entre pairs dans la prévention de la violence scolaire.

Son application implique une démarche à deux niveaux :

  • D’abord, la méthode de la résolution de conflits qui promeut le comportement pacifique chez les élèves et la non-violence;
  • Ensuite, la médiation par les pairs par laquelle on enseigne aux élèves des techniques pour résoudre les conflits.

Des compléments à la méthode peuvent être appliqués, à savoir le conseil de coopération, la boîte aux lettres de l’enseignant, Classdojo, Classcraft…

  • Les limites de la technique

La technique de la médiation par les pairs peut être limitée par le fait que la gestion de conflits par un élève s’avère difficile et pas évident. En effet, être médiateur lors d’un conflit nécessite beaucoup de rigueur et de maîtrise des outils, des qualités que l’on ne trouverait pas chez un amateur qui n’a pas été formé préalablement. Ce qui fait que le médiateur doit être bien formé et supervisé pour maîtriser les techniques de médiation.

En outre, le médiateur peut avoir un comportement inapproprié, il doit donc également être formé à éviter toute forme d’abus.[16]

 

Section 2- L’analyse de l’action : les points forts, les difficultés et les améliorations possibles

Faire un bilan sur l’action effectuée va nous permettre d’établir de nouvelles perspectives et d’identifier les améliorations pour compléter notre intervention.

  • Le bilan de l’action

Il importe de retracer les actions de formation menées et d’expliquer le choix de l’expérimentation des différentes méthodes employées lors de la formation.

  • Les actions de formation

L’objectif  a été de faire passer l’enseignant d’une posture de contrôle à une posture d’accompagnement, vers une posture d’apparent lâcher-prise, en matière de résolution de conflits entre élèves. Ainsi, les différents outils utilisés sont principalement :

– Le sondage pour connaître les besoins

– L’animation pédagogique

– La fiche-action

– Le magistère : parcours existant  – Agir sur le climat scolaire

– Parcours possible Médiation scolaire

– Progression de classe

– Progression « spiralaire » de la maternelle au collège

Pour obtenir une meilleure efficacité, un seul outil ne suffit pas. En effet, seul, le conseil de coopération est utile mais insuffisant. Comme le disait une collègue du RASED, Mme Ronot, il faut bien commencer par un outil et commencer par celui du conseil de coopération peut être facile et intéressant. Cependant, elle soulignait que c’est aussi la posture de l’enseignant qui doit évoluer pour que cela soit tout à fait efficace. Ainsi, une démarche bienveillante comme la démarche ACCeS, complétée par un programme d’apprentissage de résolution de conflit, un travail sur les savoir-être, le profil de l’apprenant qui met en valeur l’empathie, la coopération… permet effectivement de gagner en efficacité et de créer un climat serein sous plusieurs dimensions.

  • L’approfondissement de plusieurs méthodes, contre la promotion d’une seule méthode

Mme Nicolas et Mme Ronot, présentes lors de la formation, ont émis le souhait d’une formation qui aurait permis d’approfondir un outil en particulier et surtout celui Vers le Pacifique. Cependant, cela reviendrait à faire la promotion commerciale de cette méthode.

Mme Ronot me faisait remarquer qu’il existe d’autres méthodes comme la méthode martiniquaise des 3C. Mais là encore, ne présenter qu’une méthode serait en faire sa promotion.

Enfin, il est vrai que la pédagogie Freinet reprend les idées de conseil de coopération, de message clair… Mais là encore, ce n’était pas notre but de faire la promotion d’une pédagogie particulière.

Je fais preuve d’empathie cognitive envers les formés. Je comprends leur besoin d’outils clés en main qui répondent à leur problématique, comme nous l’apprend l’andragogie. Lors de cet entretien bilan, on en a conclu que cela pourrait faire l’objet de groupes de travail lors d’une session suivante, avec un outil par groupe.

Par contre, l’objectif de susciter la curiosité et le questionnement chez le formé est atteint. Reste à ce qu’ils trouvent le temps de satisfaire leur curiosité car nous savons tous que les enseignants, du fait de leur polyvalence, ressentent cette frustration de ne pas avoir le temps matériel d’approfondir tous les sujets.

 

  • L’analyse des difficultés pour une détermination des améliorations envisageables

Afin d’identifier les améliorations adéquates aux difficultés rencontrées lors de l’action de formation, il importe de voir préalablement tous les points faibles qui peuvent altérer la formation.

  • L’analyse matérielle : les points forts et les points faibles de la formation

Sur le plan matériel, le constat sur les points forts et les faiblesses de la formation sont les suivantes.

D’une part, le power point a été apprécié et demandé par les formés à l’issue de la présentation. Les formés ont aussi consulté largement la grande quantité d’ouvrages divers et variés et le matériel utilisable en classe.

Mais d’autre part,  il faudrait veiller à en réduire la quantité d’informations pour certaines diapositives et à utiliser une police d’écriture suffisamment adaptée pour que tous les formés puissent tout lire aisément. La qualité du son des vidéos présentées est aussi à soigner.

  • L’analyse du contenu

2-1– Les points forts

L’intervention volontaire de la principale adjointe du collège a permis un débat argumenté intéressant avec les participants. En effet, cette personnalité connue et reconnue par la majorité des formés a permis de respecter le besoin d’être convaincu des formés que nous apprend l’andragogie. Mme Brafine est la principale adjointe du collège, elle est très intéressée par le projet Vers le Pacifique dans la mesure où elle a constaté en à peine 3 mois les effets positifs de la méthode sur son petit fils dont elle a la garde. Son témoignage en tant que responsable légal et en tant que principal adjointe fut convaincant.

 

2-2-  Les faiblesses

Lors de la conception de cette action, M. Orbach, le Conseiller Pédagogique de la Circonscription et moi-même, nous tenions à respecter la Zone Proximale de Développement Professionnel de nos collègues et nous souhaitions tenir compte des valeurs culturelles et habitudes des écoles concernées. La difficulté majeure de la conception de cette action a été de tenir compte du profil du public de formés.

De ce fait, nous avons intentionnellement choisi de ne pas aborder certains outils ou certains sujets polémiques. Cela pourrait faire l’objet d’une formation ultérieure comme le demandait Christine Ronot, enseignante spécialisée du RASED lors d’un entretien bilan à la suite de cette formation à laquelle elle a assisté.

Par exemple, nous avons convenu que le questionnaire d’auto-analyse serait simplement distribué au début de la séance aux personnes intéressées, sans pour autant en faire un départ approfondi de la formation. En effet, M. Orbach pensait que le test introspectif était trop éloigné de la ZPDP de nos formés.

Ensuite, la diapositive qui traitait des sanctions n’a pas été présentée ; cette diapositive  survole les techniques courantes d’interventions et de sanctions  avec leurs pièges, leurs conséquences dommageables et propositions de solutions pour une éducation démocratique à l’autodiscipline. Il était abordé la « mise au coin », la copie, le marchandage, le châtiment corporel, l’humiliation … versus…la réparation, la conséquence logique, le renforcement positif, le tableau de motivation… Ce fut un choix pour éviter les sujets polémiques. Cependant, cela mériterait d’être abordé car la dernière question d’une formée à la fin de la formation fut : « Y-a-t-il des sanctions dans votre classe ? »

2 3- Les difficultés rencontrées lors de l’action

-L’action de formation s’est déroulée en décembre sur seulement une matinée. Trois heures de formation, ce n’est pas suffisant pour balayer correctement l’ensemble des outils et répondre aux interrogations légitimes des formés.

-J’ai eu le retour au bout de deux mois et demi, de trois collègues sur dix qui ont mis des outils en place dans leur classe.

-Une collègue m’a dit être très intéressée et pense que certains outils pourraient lui être très utile, mais elle m’a avoué  ne pas avoir eu le temps de mettre des outils en place prise dans l’urgence quotidienne de la classe. Elle dit qu’elle aurait aimé étudier en profondeur un outil pour le mettre en pratique instantanément dans sa classe. Elle dit qu’elle s’y consacrera lors de ces congés d’été. Elle confie aussi qu’elle préfèrerait que cela soit traité en conseil des maîtres et que cela correspondent à une stratégie de l’équipe éducative de toute l’école.

-Après deux mois et demi, je n’ai pas vraiment eu de nouvelles des autres formés étant chacun pris dans notre quotidien.

-Du côté des élèves, aussi, j’ai manqué de temps pour cette année 2015-2016. La médiation n’a pu réellement être mise en place qu’en mars 2016 puisqu’il faut avoir formé les enfants à la résolution de conflits avant de les amener à pouvoir être médiateurs pour leurs pairs dans la cour. Et à l’heure où j’écris ce mémoire, je n’ai pas le recul sur mon action à l’école élémentaire Les Algues Marines du Vauclin puisqu’elle y est toujours en cours. Par contre, j’ai mené l’action complètement l’an dernier au Québec. Le bilan fut très positif. C’est d’ailleurs ce qui m’a motivé pour la mettre en place dans mon académie.

  • Les améliorations nécessaires

Au vue de ces différents points relevés dans le cadre du bilan, certaines mesures méritent d’être appliquées pour améliorer les actions de formation.

D’abord, il importerait d’inclure dans la formation la vidéo « Construire un climat de classe positif et favorable aux apprentissages » http://apprendreaeduquer.fr/climat-de-classe-positif/ qui permet de légitimer scientifiquement le propos en s’appuyant sur les neurosciences et la neuroéducation.

Ensuite, nous aurons intérêt à proposer les jeux sur l’empathie du sociologue Omar Zanna : jeu des mousquetaires et jeu des mousquetaires savants.

 

Section 3- Les perspectives

Dans cette dernière section, nous allons aborder certains points qui sont des perspectives sur le devenir de l’action de formation à la résolution de conflits et à la médiation par les pairs pour la création d’un climat scolaire exempt de violence.

  • Le besoin d’une nouvelle action de formation sur la résolution de conflits

Un besoin de formation à la résolution de conflit a été très récemment constaté, ce qui conduit à la planification d’un prochain atelier de formation pour les enseignants.

  • Constat et besoins

La concertation REP+ inter-degré d’octobre 2015 à laquelle j’ai travaillé a mis en évidence un consensus : la nécessité d’élaborer une « Charte du comportement citoyen ». Une rencontre en novembre 2015 avec la principale adjointe du collège du secteur a permis un échange autour des outils existants et autour des besoins en outils et en formation pour les professeurs de collège.

 

Lors du 2ème trimestre, l’escalade des violences verbales et du harcèlement dans l’établissement ainsi que le sentiment d’impuissance des professeurs ont provoqué une deuxième rencontre en mars 2016. Nous avons alors fixé le calendrier d’intervention auprès des professeurs et les modalités.

 

  • La planification et les modalités de la formation

 

Les professeurs du collège ayant fait une demande de formation dans ce domaine, il a été convenu dans un premier temps, une formation de deux fois trois heures sur le thème de la résolution de conflits les 8 et 15 avril 2016 où seront présents une quinzaine de professeurs et l’assistante sociale du secteur.

 

Une quinzaine de professeurs et l’assistante sociale du secteur seront formés pour favoriser l’implantation du programme. Cette option s’avère très intéressante puisqu’elle implique la quasi-totalité de l’équipe-école et favorise la cohésion et la cohérence face au projet. Cela fait ainsi écho à l’analyse des résultats du sondage dans la première partie de mon mémoire, question 6, où il a été mis en évidence l’efficacité d’une formation intra-établissement.

 

 

B- Des perspectives pour une résolution de conflits durable

La prochaine action tend d’une part à former les enseignants à une application du programme, et d’autre part, à une responsabilisation des élèves auxquels une introduction du programme de résolution des conflits  a été faite.

  • Les perspectives 

 

Etant donné que le cycle 3 comporte désormais le CM et la 6ème, et que ma classe de CM2 a déjà été formée aux techniques de résolution de conflits et de la médiation par les pairs, il a été convenu que mes élèves pourraient être l’an prochain les référents pour la résolution de conflits.

Afin d’assurer la continuité des efforts déployés en primaire, ils feraient partie d’un groupe pilote pour les ateliers de résolution de conflits sur les heures de vie de classe. En charge aux professeurs, de laisser ensuite libre cours à leur créativité et à leur liberté pédagogique pour mettre en place les ateliers de résolution de conflits qui leur auront été présentés.

 

 

  • Les objectifs généraux de cette nouvelle action de formation

Le but principal de l’action est de prévenir la violence par la promotion des conduites pacifiques. Pour ce faire, les points suivants seront mis en avant :

 

  • Outiller les jeunes à faire face à leurs conflits de manière pacifique, en les accompagnant dans le développement d’habiletés relationnelles.

 

  • Favoriser l’unité et l’engagement des adultes d’un même milieu autour d’une approche de gestion des conflits.

 

 

  • Offrir au collège un modèle d’intervention axé sur la collaboration.

 

 

  • Rencontre avec des acteurs en lien avec l’éducation Nationale : Institut Pacifique et Association Médiation Caraïbes Guyane pour la formation des enseignants

 

 

 

 

 

CONCLUSION

 

 

Améliorer le climat scolaire pour le rendre exigeant et bienveillant s’avère être une action importante, voire indispensable si l’on veut réussir les apprentissages. En effet, les différentes études  que nous avons abordées dans le cadre de notre travail ont montré que le climat scolaire agit véritablement sur les résultats scolaires, et que différents outils sont efficaces pour ce faire.

Dans le cadre de la formation dispensée, nous avions eu l’occasion d’expérimenter l’une des meilleures méthodes pour la création d’un meilleur climat scolaire : la méthode Vers le Pacifique. Le but principal de notre intervention est d’éviter la violence à l’école en employant notamment les techniques de la résolution de conflits et de la médiation par les pairs.  Nous avons pu voir les avantages d’une telle expérimentation, ainsi que les difficultés et les améliorations à faire dans les prochaines interventions.

Étudier le thème : « Agir sur le climat scolaire  par l’apprentissage de la résolution de conflits et de la médiation par les pairs » a donc tout son intérêt, et le domaine 3 du nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture vient nous le confirmer :   « L’élève apprend à résoudre les conflits sans agressivité, à éviter le recours à la violence grâce à sa maîtrise de moyens d’expression, de communication et d’argumentation. […] »[17]. En outre, nous avons pu constater un réel besoin de formation chez les enseignants grâce à l’enquête par sondage effectuée.

Pour conclure, je citerais Mme Berthomé Dominique, IEN des Sables d’Olonne :

« Le climat scolaire c’est un tout : coopération, considération des élèves et pédagogie explicite, réponse aux besoins particuliers etc… autant qu’apprendre à résoudre des conflits. » c’est-à-dire qu’il importe d’orienter les actions sur trois points essentiels, à savoir les savoirs scolaires exigeants, la culture et l’empathie.

Afin d’améliorer la formation, il serait intéressant d’aborder d’autres méthodes comme l’a révélé mon entretien-bilan avec Mme Ronot, que j’ai déjà évoqué dans ce mémoire, comme la méthode martiniquaise des 3C et la pédagogie coopérative de Freinet.

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

  • CARON J., « Quand revient septembre : Guide sur la gestion de classe participative» Montréal : ChenelièreEducation. 492 p.

 

  • DES CHENES R., 2012. « Guider les enfants vers l’autodiscipline : Accueil, Consigne Claire Et Soutien » Montréal : ChenelièreEducation. 272 p.

 

 

  • FABER A. et MAZLISH E., 2011. « Parler pour que les enfants écoutent. Ecouter pour que les enfants parlent », Cap-Pelé : Aux Editions du Phare, 346 p.

 

  • FAVRE D., 2015. « Cessons de démotiver les élèves : 19 clés pour favoriser l’apprentissage », 2ème éd, Paris: Dunod, 224 p.

 

 

  • Institut Pacifique, 2015. Vers le pacifique : La résolution de conflits en primaire.3ème cycle» (3ème éd.). Montréal : Institut Pacifique. 180 p.

 

 

  • Institut Pacifique, 2015. Vers le pacifique : La médiation par les pairs au primaire.3ème cycle» (2ème éd.). Montréal : Institut Pacifique.

 

  • JASMIN D., 1994. « Le conseil de coopération : Un outil pédagogique pour l’organisation de la vie de classe et la gestion des conflits» Montréal : Chenelière / McGraw-Hill. 120 p.

 

 

  • PIQUET E., 2014. « Te laisse pas faire ! :Aider son enfant face au harcèlement à l’école. » Paris : Editions Payot et Rivages. 192 p.

 

  • Plan de lutte pour prévention EIMP Montréal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SITOGRAPHIE

-https://www.ecolechangerdecap.net/IMG/pdf/GUIDE_CLIMAT_SCOLAIRE_PREMIER_EGRE_269696-1.pdf

https://www.reseau-canope.fr/climatscolaire/agir/ressource

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Action_sanitaire_et_sociale/31/2/Charte_mediation_Pairs_276312.pdf

http://apprendreaeduquer.fr/climat-de-classe-positif/

http://cache.media.education.gouv.fr/file/2011/64/5/Refuser-l-oppression-quotidienne-la-prevention-du-harcelement-al-ecole_174645.pdf ( Rapport au ministre de l’éducation nationale de la jeunesse et de la vie associative Pr. Éric Debarbieux – Observatoire International de la Violence à l’École – Université Bordeaux Segalen – 12 avril 2011)

www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html&cid_bo=87834

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Annexe 1 : sondage auprès des enseignants de l’académie de Martinique

 

RECHERCHE AU SEIN DES ECOLES

Chers collègues,

Dans le cadre de mon mémoire CAFIPEMF, je m’interroge sur un sujet d’actualité : le climat scolaire, un enjeu de taille de nos jours. Alors pour étayer ma réflexion, je vous propose un sondage sur le thème: Comment outiller les stagiaires pour qu’ils puissent créer un climat positif et bienveillant, propice aux apprentissages ?

Je vous serai reconnaissante de me le retourner complété à l’adresse email ci-après : girault.peggy@wanadoo.fr

En vous remerciant par avance pour votre coopération dans la construction d’un monde meilleur pour demain,

Peggy Girault, Ecole Les Algues Marines

SONDAGE à titre anonyme

  • Que pensez-vous du climat scolaire général dans les écoles actuellement ?

O serein

O tendu

X se dégrade de plus en plus

O irrespectueux

O autre : …………………………………..

 

  • Qu’est-ce qui vous gêne le plus dans le climat scolaire en général dans les écoles actuellement ?

X le manque de respect des élèves entre eux

O le manque de respect des élèves envers les adultes

O les relations parents-professeurs

O la violence verbale

O la violence physique

O le harcèlement

O autre : …………………………………..

 

  • Dans votre classe, parvenez-vous à créer un climat scolaire positif et bienveillant ?

O OUI         O NON

Si oui, pourriez-vous en quelques lignes partager certaines de vos astuces ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

 

  • Seriez-vous prêt à suivre une formation pour avoir des outils efficaces pour créer un climat scolaire positif et bienveillant, propice aux apprentissages ? X OUI         O NON

 

  • Quel genre d’outils rechercheriez-vous ?

X des outils pour gérer le comportement des élèves dans la classe

O des outils pour gérer les disputes entre élèves

O des outils pour gérer le comportement des élèves dans la cour de récréation

O des outils pour apprendre aux enfants la médiation entre pairs

O des outils pour développer l’empathie chez les élèves

O autre : ………………………………………

 

  • Quelles sortes d’outils de gestion de classe aimeriez-vous ?

O numériques (ENT)

O guides du maître

O trucs et astuces

O témoignages

X méthode qui a fait ses preuves

O leçons d’EMC

O autre : ……………………………………………..

 

  • Sous quelle forme seriez-vous prêt à vous former ?

O à distance

X avec des livres, des documents

O lors d’animations pédagogiques

O avec des conseils personnalisés dans votre classe

O avec une liste de sites internet

O autre : …………………………………………….

 

  • Connaissez-vous :

O ClassDojo

O ClassCraft

O la méthode du renforcement positif (mouvement béhavioriste)

O la méthode ACCeS (Accueil, Consigne Claire et Soutien)

O la méthode WholeBrainTeaching de Chris Biffle

O la technique d’impact de Danie Beaulieu

X aucune de ces méthodes

O autre méthode ayant fait ses preuves : …………………………………………………….

 

  • Concernant les méthodes ci-dessus, souhaiteriez-vous être :

X formé

O informé

O ni l’un, ni l’autre

 

  • Que pensez-vous du renforcement positif et de l’attention positive (du mouvement béhavioriste) ?

X je ne connais pas

O je n’y crois pas

O je l’utilise régulièrement

O je l’utilise occasionnellement

 

  • Que pensez-vous du système de bons points et de récompenses matérielles ?

O je n’y crois pas

O je ne l’utilise pas

O je l’utilise régulièrement

X je l’utilise occasionnellement

 

  • Que pensez-vous du système de punitions et de retrait (isoler un enfant)?

O je n’y crois pas

X  je ne l’utilise pas

O je l’utilise régulièrement

O je l’utilise occasionnellement

 

  • Que pensez-vous d’une gestion de classe stricte et sévère, éducation de type autoritaire ?

O je n’y crois pas

X  je ne l’utilise pas

O je l’utilise régulièrement

O je l’utilise occasionnellement

 

  • Que pensez-vous d’une gestion de classe souple et ferme où l’enseignant fait preuve de compassion inconditionnelle, éducation de type démocratique?

O je n’y crois pas

O je ne l’utilise pas

X je l’utilise régulièrement

O je l’utilise occasionnellement

 

  • Que pensez-vous de la gestion coopérative de la classe et du conseil de coopération ?

O je n’y crois pas

O je ne l’utilise pas

O je ne connais pas

X je l’utilise régulièrement

O je l’utilise occasionnellement

 

  • Que pensez-vous de l’autoévaluation du comportement ?

O je n’y crois pas

O je ne l’utilise pas

O je ne connais pas

O je l’utilise régulièrement

X je l’utilise occasionnellement

 

  • Que pensez-vous des tableaux de motivation personnels du mouvement béhavioriste ?

O je n’y crois pas

X je ne l’utilise pas

O je ne connais pas

O je l’utilise régulièrement

O je l’utilise occasionnellement

 

  • Que pensez-vous de la méthode de la conséquence logique mise au point par Rudolph Dreikurs ?

O je n’y crois pas

O je ne l’utilise pas

X je ne connais pas

O je l’utilise régulièrement

O je l’utilise occasionnellement

 

  • Que penseriez-vous d’une méthode qui favoriserait l’autodiscipline ?

X cela m’intéresse

O cela ne m’intéresse pas

O sans avis

 

  • Que pensez-vous d’un programme visant à développer des habiletés sociales chez les enfants, leur permettant d’établir des relations harmonieuses avec leurs pairs et l’apprentissage de solutions pour résoudre leurs conflits autrement que par la violence (programme reconnu par l’Unesco : Vers le Pacifique)?

O je connais

O je l’utilise

O je ne l’utilise pas

X cela m’intéresse

O cela ne m’intéresse pas

O sans avis

 

  • Autres remarques que vous voudriez partager au sujet du climat scolaire (astuces, questions, demandes) : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

……………………………………………………………………………………………………………………………………

 

[1] La Rochefoucauld Doudeauville, Livre des pensées, 8 (1861)

[2] www.cnrtl.fr/definition/education

[3] http://cache.media.eduscol.education.fr/file/EMC/03/2/Ress_emc_conflits_messages_clairs_509032.pdf

[4]Debarbieux E., mars 2011. « A l’école des enfants heureux…enfin presque : Une enquête de victimation et de climat scolaire auprès d’élèves du cycle 3 des écoles élémentaires », réalisée par l’Observatoire Internationale de la violence à l’école, pour l’UNICEF France.

[5] Debarbieux E., mars 2011. « A l’école des enfants heureux…enfin presque : Une enquête de victimation et de climat scolaire auprès d’élèves du cycle 3 des écoles élémentaires », réalisée par l’Observatoire Internationale de la violence à l’école, pour l’UNICEF France.

[6] Id.

[7] Climat scolaire et prévention des violences, in www.education.gouv.fr/cid2765/climat-scolaire-et-prevention-des-violences.html

[8] In www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=73

[9] Daniel FAVRE, Séminaire académique-Versailles, 18 Novembre 2010

[10]Piquet E., 2014. « Te laisse pas faire ! :Aider son enfant face au harcèlement à l’école. » Paris : Editions Payot et Rivages. 192 p. Chapitre 1

[11]Piquet E., 2014. « Te laisse pas faire ! :Aider son enfant face au harcèlement à l’école. » Paris : Editions Payot et Rivages. 192 p. Chapitre 2

[12] Qu’est-ce-que la médiation par les pairs ? in www.reseau-canope.fr/climatscolaire/agir/ressource/axeId/coeducation/ressourceId/quest-ce-que-la-mediation-par-les-pairs.html

[13] L’importance d’un climat de classe favorable, pourquoi ?, in www.apprendreaeduquer.fr/climat-de-classe-positif/

[14] L’importance d’un climat de classe favorable, pourquoi ?, in www.apprendreaeduquer.fr/climat-de-classe-positif/

[15]http://cache.media.eduscol.education.fr/file/EMC/03/2/Ress_emc_conflits_messages_clairs_509032.pdf

[16] Limites de la médiation par Ida Naprous, enseignante et médiatrice diplômée IFOMENE

Mai 2006, in  https://www.reseau-canope.fr/climatscolaire/agir/ressource/axeId/strategies-dequipe/themeId/gestion-des-conflits/ressourceId/la-mediation-par-les-pairs-mise-en-pratique.html

[17] In www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html&cid_bo=87834

Nombre de pages du document intégral:43

24.90

Retour en haut