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INHALATION DE PARTICULES DE MATIERES SECHES : CONTRIBUTION DU SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL A LA PREVENTION DU RISQUE POUR LA SANTÉ

 

 

 

 

MEMOIRE

En vue de l’obtention de la

Licence Sciences Sanitaires et Sociales parcours Santé-Travail

Présenté par :

Isabel PAIVA

INHALATION DE PARTICULES DE MATIERES SECHES : CONTRIBUTION DU SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL A LA PREVENTION DU RISQUE POUR LA SANTÉ

 

Soutenuledate de soutenance

 

Titre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Directeur d’enseignement :

Pr. Paul FRIMAT

Médecin tuteur :

Dr Thomas PERRIN                                                    Année universitaire 2015-2016

 

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

GLOSSAIRE

INTRODUCTION

Partie I : Cadre de l’étude

I.1. Entreprise Mars : historique et présentation

I.2. Activités de l’entreprise

I.3. Objectifs et stratégies

I.4. Organisation du travail Mars PF France

I.5. Prévention des risques de l’entreprise

I.5.1. Évaluation des risques professionnels du site

I.5.2. Notion de pénibilité

Partie II : Le service de santé pluridisciplinaire

II.1. Présentation du service

II.2. Constat du service de santé

II.3. Manipulation des matières sèches

II.4. Risques liés à l’inhalation de particules

II.4.1. Définitions et généralités

II.4.2. Rappel anatomie et physio respiratoire

II.5. Prévention et maîtrise des risques

II.6. Problématique et formulation de l’hypothèse

Partie III : Investigation pratique

III.1. Méthodologie d’investigation

III.2. Analyse des résultats et vérification des hypothèses

III.3. Discussion

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

RESUME ET MOTS CLES

REMERCIEMENTS

GLOSSAIRE

 

À

ACD : Agents Chimiques Dangereux

 

C                                                                    

C3P : Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité

CHSCT : Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail

CMR : Cancérigènes, Mutagènes ou toxiques pour la Reproduction

CNIL :

 

D

DIRECCTE : Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi

DOE : Site de Steinbourg

DRH : Direction des Ressources Humaines

 

E

ERN: Site d’Ernolsheim

 

F

FFP: Filtering Facepiece Particles

 

G

GEH : Groupes d’Expositions Homogènes

GIT : Groupement des Infirmiers de santé au Travail

 

H

HAG : Site d’Haguenau

HSE : Hygiène Sécurité Environnement

I

IDEST : Infirmier Diplômé d’Etat en Santé au Travail

INRS : Institut National de la Recherche et de Sécurité

IPRP : Intervenant en Prévention des Risques Professionnels

IST : Infirmier Santé Travail

 

M

Mars PF : Mars Petcare France

 

R

RPM : Représentant du Personnel Médical

RPS : Risques Professionnels et Psychosociaux

 

S

SST : Service de Santé au Travail

SSTI : Service de Santé au Travail inter-entreprises

SXB : Site de Steinbourg

 

T

TMS : Troubles Musculo-Squelettiques

 

V

VAE : Validation des Acquis en Expérience

VLEP : Valeurs Limites d’Exposition Professionnelles

 

 

INTRODUCTION

 

La santé des travailleurs est entrée dans les priorités il y a bien longtemps. Toutefois, la prise en charge s’est améliorée d’année en année avec l’initiative des scientifiques à vouloir développer le secteur de la médecine au travail. Dans la moitié du XXe siècle, il est devenu obligatoire d’instaurer la section « médecine du travail » dès qu’il se tient une organisation d’employeur-employé. C’est ainsi que le service de santé au travail ou SST fut implanté auprès des diverses entreprises. Composé de médecin et d’infirmier aux rôles bien distinct, mais complémentaire, ce service honore le rôle de maintenir en bon état la santé des travailleurs. Cette fonction implique non seulement l’intervention en cas de maladies, mais aussi la prévention des risques qui pourraient survenir. Nous avons centré notre étude sur le  cas des salariés d’une grande firme producteur de produits alimentaires animaliers, soit une industrie chimique. De leur côté, les sociétés ont besoin d’augmenter leurs bénéfices par tous les moyens de par les activités qui font l’objet de leur existence. Toutefois, au cours des réalisations, les associés sont contraints de s’exposer à des problèmes généraux et spécifiques. Les accidents de travail sont surtout connus comme étant les traumatismes physiques, visibles de l’extérieur, cependant, il y a aussi les altérations via les matières chimiques, intrinsèques, mais graves. En ce qui concerne les firmes de préparation de produit chimique, l’inhalation des matières sèches provenant des ingrédients manipulés est quasiment inévitable. Apparemment, les dangers sont connus de tous, cependant, tous ne se sentent pas concernés par les mesures à prendre afin de limiter les dégâts. En ce sens, il est jugé utile de frapper l’attention des personnels du SST considérés comme les responsables de premier ordre de la santé des salariés. Ce contexte nous a conduits à opter pour la question de recherche : « Le risque pour la santé lié à l’inhalation de particules est-il maîtrisé lors de la manipulation des ingrédients ? »

En vue de répondre à ce questionnement, nous allons diviser ce mémoire en trois parties. Nous présenterons en premier lieu le cadre de notre étude incluant l’histoire de l’entreprise Mars, ses activités, ses objectifs, ses stratégies, l’organisation de la branche située en France, les mesures de prévention mises en œuvre par la firme pour prévenir les risques en notant le concept de pénibilité et la méthodologie d’évaluation des risques. Dans la deuxième partie, nous verrons les détails concernant le service de santé pluridisciplinaire à travers une présentation, un constat sur la manipulation des matières sèches et les risques qui y sont associés ainsi que les systèmes préventifs adoptés. Une étude de cas pratique sera développée dans la troisième partie du travail en y évoquant la méthodologie de recherche, puis l’analyse des résultats. C’est à la fin que la discussion pour la mise en confrontation des informations acquises sera réalisée en y rajoutant nos recommandations afin que ce travail puisse aider toutes les entités qui en ont besoin.

 

 

 

Partie I : CADRE DE L’ÉTUDE

 

I.1. Entreprise Mars : historique et présentation

Il faut remonter jusqu’en 1911 pour retracer la genèse de l’entreprise Mars. En effet, durant cette année-là, Franck MARS décida de lancer un projet de fabrication de bonbons à base de beurre de cacahuètes, suivant les recettes de sa mère. Le lieu de production des confiseries était leur propre cuisine, dans une demeure située à Washington, précisément à Tacoma. Dans les années 1920, la famille MARS se crée de nouvelles opportunités professionnelles toujours dans le domaine de la confiserie. En effet, en 1923, Franck est rejoint par son fils Forrest E. Mars, pour promouvoir une nouvelle barre chocolatée qui fera décoller le chiffre d’affaires de l’entreprise familiale et aura un grand succès au niveau international : le Milky Way. Malgré la crise économique de 1929, le produit Milky Way connait un grand succès. Cette année fut d’ailleurs marquée par la création et l’installation de l’entreprise Mars Candies à Chicago. Un an plus tard, ils lancent deux nouveaux produits, toujours des barres chocolatées, mais avec des noms différents et des goûts toujours plus succulents : Snickers et 3 Musketeers.

L’année 1932 figure également parmi les dates les plus marquantes de l’histoire du groupe Mars. C’est l’année où Forrest MARS a fondé sa propre entreprise, nommée Mars Confectionery Ldt, au Royaume-Uni. Le fonctionnement de cette entreprise est basé sur un modèle économique qui s’inspire du principe de « mutualité des bénéfices » pour les différentes parties prenantes. Son premier produit est nommé Mars, une version améliorée de Milky Way. Le lancement de celui-ci sur le territoire européen est le début du développement du Groupe portant le même nom. À partir de cette même année, Forrest a commencé à découvrir de nouvelles sources de perspectives de développement sur le Petcare et le Food.L’opportunité se concrétise par le rachat en 1935 de Chappel Brothers Ldt, société britannique ayant proposé un des concepts novateurs de l’époque, la production et la vente d’aliments en boîte pour animaux.

À son retour aux États-Unis, en 1940, Forrest MARS crée avec Bruce Murrie la société M&M signifiant Mars & Murrie. Cette société a lancé, une année après sa création, « le chocolat qui fond dans la bouche pas dans la main » : les bonbons chocolatés M&M’s. L’entreprise Mars Incorporated, celle connue de nos jours, est née en 1960, après l’acquisition par Forrest Sr de la société de son père Franck C. Mars, société qui était basée à Washington DC. Aujourd’hui, l’entreprise familiale a su non seulement survivre durant plus d’un siècle, mais aussi, elle a pu devenir une référence de niveau mondial. Son siège principal est basé aux États-Unis, à Mc Lean, dans l’État de Virginie. Mars Inc., entreprise agroalimentaire américaine, considérée parmi les géants est toujours sous contrôle uniquement de la famille Mars. Elle est restée une entreprise familiale et n’est pas cotée en Bourse.

L’entreprise Mars Inc. est aujourd’hui un groupe composé de plus de 75 000 collaborateurs travaillants au niveau de différents endroits dans le monde, dans plus de 75 pays. Malgré la répartition des ressources humaines dans plusieurs zones géographiques, les principes qui constituent des fondements au niveau de la culture de l’entreprise restent les mêmes : « la Qualité, la Responsabilité, la Mutualité, l’Efficacité et la Liberté »[1]. En 2013, le chiffre d’affaires de l’entreprise s’est élevé à plus de 33 milliards de dollars.

L’image suivante représente les dates marquantes de l’histoire de l’entreprise Mars.

Figure 1 : Histoire de l’entreprise Mars

Source : Mars Inc.

 

I.2. Activités de l’entreprise

Les activités de Mars Inc. sont très diversifiées, mais tournent autour de 6 segments : Chocolate, Petcare, Food, Drinks, Wrigley, Symbioscience. Parmi ces 6 segments, les 3 les plus générateurs de profits sont, d’abord, le Petcare, ensuite, la division « chocolate », et le troisième n’est autre que le segment Wrigley. Ces trois branches représentent un peu plus de 90% des chiffres de vente[2]. Parmi les marques iconiques dont la renommée internationale n’est plus à démontrer, nous pouvons citer : M&M’S®, SNICKERS®, PEDIGREE®, WHISKAS®, MARS®, TWIX®, UNCLE BEN’S®, ORBIT®, EXTRA®, ROYAL CANIN®, ainsi que de nombreuses autres…

Présentation des 6 branches d’activités :

  • Mars Petcare: comme vu plus haut, il s’agit du segment qui contribue le plus au niveau chiffre d’affaires. Cette branche est destinée au bien-être des animaux de compagnie, en cherchant à répondre à leurs besoins. Le Petcare c’est 34 000 collaborateurs exerçant des métiers sur 199 sites dans 50 pays. Dans le domaine du Petcare international, 5 des 10 plus grandes marques appartiennent à l’entreprise Mars Inc. Mars Petcare est composée de : MARS Fishcare, MARS Horsecare, Petservices, Le WALTHAM[3]. Son siège principal est localisé à Bruxelles (Belgique). En France, il existe deux centres de production : le premier à Saint-Denis-De-L’Hôtel et le second à Ernolsheim-Sur-Bruche.
  • Mars Chocolate: grâce à cette branche, Mars Inc. figure parmi les plus grands producteurs de produits chocolatés au niveau mondial.   Mars Chocolate, dont le siège principal est situé à Mount Olive, dans le New Jersey (États-Unis), est générateur d’emploi pour environ 16 000 personnes dans 21 pays.
  • Wrigley: branche spécialisée dans la fabrication de chewing-gum et de confiserie. Présente dans 50 pays avec plus de 17 000 collaborateurs. Le siège principal est situé à Chicago, dans l’État de l’Illinois aux États unis. Les marques mondialement connues et figurant dans le top 10 sont : ORBIT®, EXTRA®, AIRWAVES®et DOUBLEMINT®[4].
  • Mars Food: ce segment se concentre sur la création d’aliments autour de féculents, sauces et épices. La structure mère est installée à Bruxelles (Belgique). Cette branche existe déjà dans 10 pays, elle est composée d’environ 2000 collaborateurs. « Les produits Mars Food font partie des repas quotidiens des familles américaines, australiennes, brésiliennes, canadiennes, européennes, russes et sud-africaines. »[5] En France, comme marques de produits Mars Food les plus populaires, nous pouvons citer : UNCLEBEN’S®, EBLY® et SUZIWAN®.
  • Mars Drinks: chaque année, plus d’un milliard de boissons sont distribuées au niveau de 35 000 entreprises dans le monde, grâce à cette branche. Ce dernier compte dans les 500 collaborateurs dans 8 pays. L’objectif est lié à la satisfaction au travail. Mars Inc. veut apporter un surplus de confort en mettant à proximité des personnels des entreprises, des distributeurs de boissons de haute qualité. Les deux offres Mars Drinks : distributeurs de boissons KLIX® et boissons en sachets individuels. Mars Drink dispose d’un siège social aux États-Unis (West Chester, Pennsylvanie) ainsi qu’un autre au Royaume-Uni (Basingstoke).
  • Mars Symbiosciencedont le siège social est basé à Rockville (Maryland, États-Unis), se consacre à la recherche scientifique dans les domaines des sciences de vie et de la santé. Elle comprend : Mars Sustainable Solutions ™, ayant pour objectif de se procurer des matières premières de manière plus durable, tout en considérant l’intérêt des agriculteurs fournisseurs dans un souci de trouver des avantages mutuels. Le cadre implique des missions telles que l’accompagnement des agriculteurs en les orientant vers des techniques plus productives, mais qui respectent l’environnement. Il y a également Mars Biomedical ™ qui existe pour mener des recherches innovantes afin de contribuer à offrir des produits qui apportent des bienfaits sur la santé. En outre, faisant partie de Mars Symbioscience, Mars Center for CocoaHealth Science (MCCH) est chargé d’exploiter et partager les données et résultats de recherches scientifiques dans le but de faire évoluer la compréhension des flavanols de cacao et leurs avantages potentiels dans le domaine de la santé.

La filiale qui nous intéresse dans ce mémoire est Mars Petcare France. Comme vu plus haut, la branche Petcare de Mars Inc. est présente sur deux sites en France. Le premier site, construit en 1973 et basé à Saint-Denis-De-L’Hôtel, siège social actuel, est spécialisé dans la fabrication d’aliments humides en boîtes et pochons. Son effectif est composé de 644 associés dont 202 sont spécialisés au niveau de la production. En 2014, le site a pu produire 105 494 tonnes de produits finis (les grandes marques Mars Petcare France : Pedigree, Whiskas, Kitekat, Canigou) dont 48% pour l’exportation. Le second site, construit en 1981 et localisé à Ernolsheim-sur-Bruche, est spécialisé dans la fabrication d’aliments humides en barquettes et pochons. Sur l’année 2014, avec un effectif de 236 associés dont 202 travaillent au niveau de la production, le chiffre de production a atteint les 64 105 tonnes, dont la majeure partie (82%) a été prévue pour l’export. Les grandes marques au niveau du second site : Pedigree, Whiskas, Sheba, Cesar, Kitekat. Les produits de Mars Petcare France sont commercialisés, après exportation, dans plus de 30 pays dans le monde.

 

I.3. Objectifs et stratégies

« L’objectif de la société est de fabriquer et de distribuer des produits alimentaires de façon à créer une mutualité de services et de bénéfices pour toutes les parties prenantes. » a affirmé Forrest E. Mars, Sr. en 1947. Pour Forrest Senior, il est important de considérer l’intérêt commun entre les différentes parties prenantes à savoir : les acteurs dans l’entreprise, les partenaires et associés, les pouvoirs publics, et surtout, les consommateurs. Cette façon de penser s’est transmise de génération en génération et a permis de fonder la culture de l’entreprise sur les 5 principes qui sont : Qualité, Mutualité, Responsabilité, Efficacité et Liberté.

Qualité, car la satisfaction client est l’objectif et la seule garantie de pérennité pour n’importe quelle entreprise, le client est roi. La qualité est une mission fondamentale, et comme elle a un prix, Mars Inc. s’est fixé comme défi de trouver le meilleur rapport Qualité/Prixpossible sur chaque produit.

Responsabilité, car le succès d’un groupe ne peut être acquis sans la prise de responsabilité de chacune des individualités puis au niveau collectif.

Mutualité, car une entreprise dépend en même temps de son personnel, des autorités et de ses clients. Elle ne peut exister de façon durable que lorsque l’ensemble des parties prenantes trouve intérêts et satisfaction.

BÉNÉFICE MUTUEL
BÉNÉFICEDURABLE

 

BÉNÉFICEPARTAGÉ

 

 

 

 

 

Efficacité, dans le sens où le but est de disposer des ressources matérielles adaptées aux besoins, permettant aux ressources humaines de travailler avec efficacité, afin de concrétiser la mise en place de stratégies efficaces menant vers le succès.

Liberté, en considérant le fait que construire un avenir n’est envisageable sans la liberté. Par ce mot, il faut aussi comprendre « liberté d’entreprendre ». Ces 5 principes sont interdépendants, générer du profit n’est possible qu’avec la qualité des produits et services, en cas de manque de profits, la liberté d’entreprendre sera limitée. Pour créer la qualité, efficacité et prise de responsabilité sont indispensables. Au final, le succès se laissera percevoir à travers de la performance et une satisfaction mutuelle partagée de tous.

Les objectifs stratégiques de Mars Inc. concernent 3 axes :

  • La population :
  • Générer des bénéfices mutuels pour les associés, clients, consommateurs ainsi que pour l’ensemble des communautés qui interagissent avec l’entreprise.
  • Faire une différence durable.
  • La planète :
    • Choisir des matières premières de manière responsable
    • Réduire les impacts environnementaux des activités au niveau des sites de production.
    • Encourager les consommateurs à adopter des comportements responsables concernant le développement durable.
  • La performance :
    • Créer et maintenir des relations avec les clients, cela de manière durable.
    • Garantir la croissance de l’entreprise grâce à la qualité des produits et la recherche d’amélioration continue.
    • Maintenir une liberté financière favorable et permettant de faire la différence sur le long terme.

Avec sa propre culture et une stratégie fondée sur l’intérêt mutuel, l’entreprise familiale Mars a su survivre et se développer sur le domaine international. Mars Inc. possède sa propre politique concernant les ressources humaines : recrutement, fidélisation, motivation, rémunération, opportunités de carrière, développement des compétences, etc.… L’entreprise s’engage également à offrir un environnement de travail sain et sûr, favorable à l’épanouissement des employés et à toute quête de performance. Ainsi, avec ses plus de 3600 associés répartis au niveau des entreprises et usines de production dans l’Hexagone, Mars France est classé second dans le palmarès Great Place to Work[6] en 2014 et aussi en 2015. Même les stagiaires y découvrent un réel plaisir de travailler. Cela est illustré par la classification de Mars France comme première entreprise où il fait bon de faire un stage en France[7].

I.4. Organisation du travail Mars Petcare France site Ernolsheim

Le site Ernolsheim de Mars Petcare France est composé de 234 associés, considérant les chiffres au 31 décembre 2015. Ce sont des cadres et non-cadres travaillant à raison de 35h par semaine en moyenne. L’ensemble des associés bénéficient de 2 jours de repos hebdomadaire. L’organisation des horaires considère l’existence de membres du personnel dont le système d’horaire est personnalisé : 72 personnes, à savoir 30,77% de l’effectif total au niveau du site. Aussi, quelques associés travaillent à temps partiel. Ci-après un tableau récapitulatif sur les conditions de travail de l’ensemble des salariés du site sur l’année 2015.

 

 

 

 

 

Tableau 1 : Conditions de travail Mars PF France

Source : Mars PF

La pyramide des âges Mars Petcare France Ernolsheim de l’année 2015 peut être schématisée comme suit (tableau 2), avec une moyenne d’âge des salariés à 46,5 (42,93 pour les femmes et 46,61 pour les hommes). Les hommes constituent une grande majorité avec un taux de 90,17% de l’effectif total, donc seulement 9,83% des associés au niveau du site Ernolsheim sont des femmes. Ces chiffres concernent l’ensemble du personnel. Au niveau des bureaux, nous avons 46,2 comme moyenne d’âge, avec une répartition par sexe : 43,59% des femmes et 56,41% des hommes (tableau 3).

 

Figure 2 : pyramides des âges Ernolsheim 2015

Source : Mars PF

Figure 3 : pyramides des âges bureau 2015 (Ernolsheim)

Source : Mars PF

 

I.5. Présentation des risques de l’entreprise

I.5.1. Évaluation des risques professionnels du site

Parmi les obligations patronales figure l’obligation de prévention des risques professionnels, ce qui implique la communication d’informations et la mise en place de formations pour les salariés concernant les risques sur la santé et la sécurité ainsi que les mesures de prévention. Le Code du travail contient des parties concernant le « droit d’alerte et de retrait »[8] du salarié, l’accès par tout membre du personnel d’une entreprise, d’un service dédié à la santé au travail. Dans ce service en question, les médecins doivent nécessaire pouvoir exercer leurs fonctions sans contraintes, c’est-à-dire qu’ils doivent bénéficier d’une garantie d’indépendance. L’employeur doit accepter la suspension de l’exécution de n’importe quel contrat de travail dans le cas où un constat médical valide l’incapacité d’un employé à continuer à exercer son métier. Parmi les grandes lignes du Code du travail, il y a aussi la protection spécifique en faveur des salariés victimes d’accident du travail et/ou de maladie professionnelle (Article L1226-10[9] du code de travail, modifié par la LOI n°2012-387 du 22 mars 2012 – art. 43).

Il est nécessaire de souligner le fait que l’Article L4622-2 du code de travail stipule les détails associés à la mission des services de santé au travail qui est d’« éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail. »[10] Ce qui implique :

  • Piloter et accompagner la mise en place d’actions en faveur de la santé au travail. Cela dans l’objectif de préserver la santé physique et mentale des salariés durant tout leur parcours professionnel.
  • Conseiller les employeurs, les travailleurs ainsi que leurs représentants sur les mesures de préventions adaptées face à tout type de risques dans le domaine du travail, c’est-à-dire les risques professionnels et psychosociaux (RPS), la pénibilité au travail, les types d’harcèlement, et même la consommation de drogue ou d’alcool sur un lieu classé professionnel. L’objectif des services de santé au travail c’est aussi de favoriser et inciter les dispositions et prises d’initiatives pouvant contribuer à améliorer les conditions de travail et le maintien dans l’emploi.
  • Assurer une veille permanente sur l’état de santé des salariés en fonction de tout type de risques pouvant impacter au niveau de leur santé au travail, leur sécurité ainsi que celle des tiers. Les facteurs tels que la pénibilité au travail et l’âge des employés sont également à surveiller.
  • Participer activement et de manière efficace au suivi des expositions professionnelles et à la veille sanitaire, et contribuer à leur traçabilité.

L’intégralité des établissements employant au moins 50 salariés doit disposer d’un Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). Cette dernière doit « contribuer à la protection de la santé et de la sécurité des salariés ainsi qu’à l’amélioration des conditions de travail. »[11] La présence d’un CHSCT est primordiale dans toute entreprise, car ses membres sont chargés d’analyser les conditions de travail et les risques professionnels. Ensuite, il effectue inspections ou enquêtes sur le respect des prescriptions législatives et réglementaires, sans oublier la vérification de l’adoption de mesures de prévention. Dans ce sens, un document unique est évalué annuellement par notre service HSE en collaboration avec le CHSCT. Les résultats mis à disposition dans le document unique du site sont accessibles au CHSCT, au service de santé au travail ainsi qu’aux délégués du personnel. Le document est présenté lors des formations des secouristes au travail. Il inclut des données sur les risques au niveau du site. Actuellement, le médecin du travail travaille sur la mise à jour de notre fiche entreprise.

 

I.5.2. Notion de pénibilité

Pour une entreprise, peu importe le secteur d’activité, les risques professionnels constituent un sujet à surveiller en permanence. Même si risques professionnels et pénibilité au travail ne signifient pas la même chose, parler de ces deux concepts c’est parler de conditions de travail. En effet, ce sont les conditions de travail qui sont soit base d’une ambiance favorable à l’efficacité, soit source de risques professionnels et/ou pénibilité. Par définition, selon Nicot A.-M et Roux C. (2008), « pénibilité » désigne « un ensemble d’effets liés aux conditions de réalisation du travail qui contribuent à altérer, de façon réversible ou non, les capacités des personnes à agir, et qui les conduisent à des situations d’inadaptation professionnelle plus ou moins prononcée »[12]  Le terme est aussi défini par Hélardot V. (2005) comme « l’opérateur intermédiaire entre le travail et la santé, c’est-à-dire le processus par lequel les tâches, les conditions et les environnements de travail interagissent avec la santé dans ses multiples composantes […] L’idée ici est qu’il n’y a pas de travail ou de tâche pénible de façon intrinsèque et dans l’absolu, mais que la pénibilité est toujours relative à l’individu qui en fait l’expérience : elle est indexée sur son état de santé, sur son histoire, ses normes et ses valeurs… »[13]

L’INRS identifie les éléments qui caractérisent la pénibilité :

  • En premier lieu, il y a l’« exposition du travailleur à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur sa santé »[14].
  • En second lieu, il faut noter les facteurs de risque qui sont « liés à des contraintes physiques marquées, un environnement physique agressif, certains rythmes de travail. »[15]

Plusieurs facteurs sont générateurs de risques de pénibilité au travail. Ces facteurs sont recensés et classifiés par le Code du travail. Les agents chimiques dangereux incluent les particules, éléments à risques dans notre présent mémoire. Ils sont classés dans la deuxième catégorie de facteurs de pénibilité. Les articles R. 4412-3 et R. 4412-60 y font référence.

Chaque employeur est dans l’obligation de fournir un environnement de travail sain, une organisation adaptée afin de prévenir de tout risque sur la santé de ses employés. De ce fait, des mesures de préventions s’imposent. Pour cela, en amont, il est primordial d’identifier et d’évaluer les risques et facteurs de risques professionnels.

 

Tableau 2 : Facteurs de pénibilité selon le code de travail

Source : http://www.sstnfc.fr/[16]

 

Les textes législatifs fixent un certain seuil d’exposition à des facteurs de risques professionnels de pénibilité au travail à ne pas dépasser pour éviter d’éventuels impacts pour la santé des salariés. Toutefois, les législateurs ne cessent de vouloir améliorer les dispositifs de protection déjà en place. Dans ce sens, plusieurs décrets ont été publiés, notamment en décembre 2015. La législation impose la création d’un compte individuel nommé C3P (Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité) pour chaque individu travaillant dans le secteur privé et qui est exposé à un niveau de risques professionnels dépassant le seuil fixé par le code du travail. D’autre part, les décrets récents ont simplifié les procédures à respecter par les employeurs. De ce fait, le remplissage de fiche d’exposition aux facteurs de pénibilité n’est plus demandé.

Une évaluation des expositions aux facteurs de pénibilité doit se faire à l’initiative de l’employeur. Ce sont les résultats de cette évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs qui vont aboutir ou non à la création du C3P. L’ensemble de ces résultats sera indexé dans un « document unique » comme exigé par l’article R4121-1 du Code du travail : « L’employeur transcrit et met à jour dans un document unique les résultats de l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs à laquelle il procède en application de l’article L. 4121-3. »[17] En annexe du document seront précisés :

  • Les données collectives nécessaires à l’évaluation des expositions individuelles aux facteurs de risques de pénibilité.
  • La proportion de salariés exposés aux facteurs de risques de pénibilité au travail au-delà des seuils prévus. Elle peut être mise à jour si besoin lorsqu’une modification est utile au niveau du document unique.

En vue de veiller au bien-être des salariés, des mesures préventives devront être favorisées par l’employeur. Ces mesures seront observées lors de l’évaluation. Elles concernent (Article D4161-3 du Code du travail) :

  • les équipements de protection individuelle,
  • le respect d’une durée minimale d’exposition (durée mesurée en nombre d’heures/an),
  • le travail de nuit.

Depuis le 1er janvier 2015, l’ouverture du C3P a été conditionnée par un dépassement du seuil fixé pour les 4 facteurs de pénibilité suivants : travail de nuit, travail en équipes successives alternantes, activités en milieu hyperbare, travail répétitif. Cependant, à compter du 1er juillet dernier, 6 autres facteurs sont à considérer. Il s’agit de : postures pénibles, manutentions manuelles de charges, vibrations mécaniques, bruit, températures extrêmes, et enfin, le facteur sur lequel nous allons beaucoup plus nous concentrer : les agents chimiques dangereux (articles R. 4412-3 et R. 4412-6).

 

 

 

Partie II : Le service de santé pluridisciplinaire

 

 

II.1. Présentation du service

Le groupe MARS dispose d’un Service de Santé au Travail (SST) autonome de groupe au niveau de 4 de ses établissements en France : Mars Chocolate site d’Haguenau, Mars Chocolate site de Steinbourg, Mars Petcare site d’Ernolsheim-sur-Bruche et Mars IS site d’Haguenau. Hiérarchiquement, ce service est rattaché directement au département « Personnel & Organisation ». Son agrément a été renouvelé le 14 décembre 2014 par la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE), renouvellement pour une durée de 5 ans.

Le périmètre d’intervention de ce SST de groupe inclue le suivi des salariés de ses établissements à l’exception des intérimaires, des sous-traitants et des membres des équipes des SST, dont le suivi est réalisé par un SST inter-entreprises (SSTI).À noter que le site de Saint Denis de l’Hôtel, siège social de Mars PF est également un service autonome composé d’un médecin à mi-temps et d’une infirmière à temps plein.

Notre service de santé est en échange avec celui de Saint-Denis-de-L-hôtel ainsi qu’avec le service de santé Wrigley (1 Nous échangeons en termes de pratiques et formations (urgences, logiciel de médecine de travail). Nos échanges portent également sur les divers outils, les actions au niveau du milieu de travail, ainsi que les actions de promotion de la santé et la formation.

 

II.1.1. Organisation du Service de Santé au Travail

Le SST de groupe fonctionne grâce au travail de plusieurs professionnels dont : un médecin du travail ayant sous sa hiérarchie quatre infirmiers en santé au travail et une assistante administrative. L’équipe est également composée d’une assistante sociale en contrat de sous-traitance. Le SST assure une permanence en journée du lundi au vendredi. Dans ce cadre de travail, après une présentation du mode de fonctionnement du SST, nous allons nous intéresser un peu plus aux missions des Infirmiers Santé au Travail.

Le Docteur Thomas PERRIN exerce en tant que médecin du travail au niveau des sites HAG, DOE, ERN et SXB. Il est salarié de l’entreprise Mars Chocolate France, en poste depuis le 12 juillet 2010. Il est soumis à un contrat de travail validé par l’Ordre Départemental des Médecins du Bas-Rhin. Au niveau hiérarchique, il est lié à la DRH Mars Chocolate France, dans le cadre du statut protégé de médecin du travail prévu par le Code du travail. Ses horaires sont approuvés par les comités d’entreprise des quatre sites HAG, DOE, ERN et SXB. Il exerce sa fonction exclusivement et à plein temps à raison de 5 jours par semaine soit environ 169 heures par mois. Sa présence sur les 4 sites est gérée de la manière suivante :

  • 3 journées sur le site de Haguenau pour Mars Chocolate France (HAG) à l’exclusion, de la force de vente et Mars Information Services (SXB) : lundi, mercredi et vendredi ;
  • 1 journée sur le site de Steinbourg pour Mars Chocolate France (DOE) : mardi ;
  • 1 journée sur le site d’Ernolsheim pour Mars Petcare (ERN) : jeudi.

À noter que cette répartition est flexible et peut être adaptée en fonction des agendas des quatre entités suivies. Toujours au niveau de ces quatre sites, l’entreprise fait appel à un service d’assistance sociale interentreprises. De ce fait,une assistante sociale est sous la responsabilité du médecin du travail.Ses missions sont gérées par une convention entre Mars et Alsace Services. Elle intervient pour les salariés des sites d’Haguenau (HAG et SXB), de Steinbourg et d’Ernolsheim.

Concernant les infirmiers/infirmières, ainsi que la secrétaire du service de santé, nous allons retenir la répartition suivante :

  • Site d’Haguenau (HAG/SXB) : 2 infirmiers travaillant à temps plein + 1 assistante administrative à mi-temps.
  • Site de Steinbourg (DOE) : 1 infirmière travaillant à temps plein.
  • Site d’Ernolsheim (ERN) : 1 infirmière travaillant à temps plein.

 

II.1.2. Équipement du service de santé

Pour l’activité clinique :

  • Un bureau médical est positionné sur chaque site en vue de permettre au médecin de s’isoler avec les consultants.
  • Des Matériels cliniques d’usage courant sont mis à disposition.

Nous notons également la présence de :

  • Matériel d’urgence : défibrillateurs automatiques,
  • Matériel d’examens complémentaires : ergovision Essilor, audiomètre Interacoustics AD226, analyseur de monoxyde de carbone, appareil pour la lecture automatique des bandelettes urinaires, glucomètres, spiromètre Spiro USB Eolys.

Pour l’analyse des conditions de travail :

  • Dosimètre de bruit CIRRUS avec dosibadges, logiciel d’analyse de risque ergonomique RPM de Humantech.
  • Équipements informatiques

Le service médical est équipé de postes informatisés portables tous en réseau (Intranet et Internet) disposant de logiciels de bureautique courants ainsi que du logiciel de santé au travail Préventiel déclaré à la CNIL. Le logiciel Préventiel est commun à tous les sites Mars en France et a été mis en service en février 2015.

 

II.1.3. Missions des Infirmiers Santé au Travail

Les missions propres des IST sont définies par le Code de la Santé Publique[18], Article R4311-1 et suivants. Aussi, des missions leur sont attribuées par le Médecin du Travail dans le cadre de protocoles écrits (Article R4623-14 du Code du Travail).Selon le Code du Travail, le nombre d’infirmiers en poste dans une entreprise doit être en fonction de l’effectif total des salariés de celle-ci. Un infirmier présent dans une entreprise peut, soit être une personne embauchée, c’est-à-dire directement sous contrat l’entreprise en question, soit être un infirmier rattaché à un SSTI. Au sein de chaque entreprise, un infirmier travaille en étroite collaboration avec un médecin du travail afin d’assurer ses missions qui consistent en résumé à promouvoir la santé de l’ensemble des salariés. L’Article R4623-34 précise que « En présence d’un médecin du travail dans l’entreprise, il assure ses missions en coopération avec ce dernier. Lorsque le médecin du travail du service de santé au travail interentreprises intervient dans l’entreprise, il lui apporte son concours. L’équipe pluridisciplinaire se coordonne avec lui. »[19] Savoir travailler en équipe fait partie des qualités attendues envers un infirmier de profession. En effet, à part la coexistence avec les médecins, il peut aussi être mené à entrer en contact avec tout autre membre du personnel ou responsables d’une société. Il peut, en fonction des besoins, garantir une bonne collaboration avec la direction, des responsables de départements, autres salariés ou encore avec des intervenants dans domaine de la prévention : IPRP, membres CHSCT, Service Hygiène et Sécurité,….

Mis à part les interventions en cas de situations urgentes, un infirmier est chargé de mission exclusivement d’ordre préventif. Nous pouvons, dans ce sens, citer les attributions de l’infirmier dans un milieu de travail :

  • Évaluation et prévention des
  • risques posturaux et TMS en rapport avec l’ergonomie des postes,
  • facteurs de pénibilité au travail,
  • risques liés au bruit et aux vibrations: mesures métrologiques bruit et éclairement,
  • risques posturaux sur écran de visualisation, études d’ambiances lumineuses,
  • risques toxicologiques et biologiques,
  • risques psychosociaux au travail (RPS),
  • risques sanitaires liés aux missions à l’étranger
  • risques liés au travail posté et de nuit
  • Actions en matière d’organisation des secours.
  • Actions en faveur du handicap.
  • Prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.
  • Suivi de projets, prévention de la pénibilité au travail et relations avec les IRP.
  • Actions de santé publique et dans le domaine social.
  • Actions d’information des risques professionnels

Selon Anne Barrier (2009), présidente du Groupement des Infirmiers de santé au Travail (GIT), « En participant à l’évaluation des risques, à l’étude des postes, l’infirmier est capable de prioriser les actions à entreprendre, de faire des propositions d’amélioration et d’établir le suivi de ses améliorations. »[20] De ce fait, il est des missions d’un infirmier de santé au travail, aussi appelé IDEST (Infirmier Diplômé d’État en Santé au Travail), d’évaluer tout type de risques pour la santé au travail, ainsi que d’identifier puis proposer des solutions en vue de veiller au bien-être et à la santé physique et morale de tout le personnel d’une entreprise.

L’équipe pluridisciplinaire a son mode de fonctionnement et un principe propre d’organisation. Dans ce cadre, des formations continues spécifiques à l’activité de l’IDEST sont mises en place. Aussi, sont organisés : groupes de travail, différents séminaires, des congrès, des journées d’étude, ainsi que des réunions interprofessionnelles des médecins du travail en entreprise d’Alsace.

En ce qui concerne les études paramédicales, il en existe plusieurs, y compris la formation des infirmiers. Principalement, il s’agit d’une formation attribuée aux bacheliers pour une durée de 3 ans. À terme de la formation, un diplôme de licence est accordé aux nouveaux pratiquants. Toutefois, il importe de faire la distinction entre les différents types d’infirmiers. En ce sens, il existe par exemple les infirmiers généralistes, les infirmiers pédiatriques, les infirmiers psychiatriques ou encore les infirmiers en santé au travail. Leurs qualifications diffèrent par leurs spécialités et surtout par les caractères des patients qu’ils devront prendre en charge au cours de leur travail. En dehors des connaissances spécifiques pour chaque type, ils ont en commun une formation de base. Ainsi, un « infirmier au santé au travail » est avant tout un infirmier généraliste en possession d’une licence dont la formation fait mention d’une spécialité en santé au travail. Dans certains cas, l’attribution de ce titre fonctionne par la  validation des acquis de l’expérience ou VAE. Ceci dit, l’infirmier généraliste a travaillé dans le secteur de la médecine du travail pendant un certain temps, et qu’il y est acquis des expériences faisant de lui un spécialiste du domaine. Par conséquent, il est faisable de lui accorder une licence en santé au travail lorsque les conditions requises à cet effet sont remplies. En somme, il existe deux possibilités pour qu’une personne devienne un infirmier œuvrant pour la santé des travailleurs.

 

II.2. Constat du service de santé

Au cours d’une visite, il a été remarqué que :

  • les zones de manipulations de matières sèches sont très poussiéreuses et bien distinctes des bureaux d’administration,
  • les travailleurs portent une combinaison blanche, qu’ils n’enlèvent pas durant la pause déjeunée et un masque de protection,
  • les sites possèdent des dispositifs d’extraction d’air,
  • le traitement des déchets est à la charge des agents de nettoyage.

Du fait des postes qu’ils occupent, les salariés manipulant les ingrédients signalent au médecin et à l’infirmier lors des visites médicales ou des soins des symptômes évoquant une intolérance ou une irritation des voies respiratoires essentiellement l’éternuement, la toux ou la dyspnée. Toutefois, il est constaté que les manifestations cliniques sont méconnues, étant donné que les mesures de protection n’ont pas été renforcées. Il apparait une réticence à la protection, voire un rejet essentiel par méconnaissance du risque. Ce contexte nous conduit à aborder, dans le paragraphe suivant, une étude des postes de la zone ingrédients.

 

II.3. Manipulation des matières sèches

Beaucoup de produits fabriqués industriellement contiennent des composants pas toujours favorables à l’organisme humain lorsqu’ils sont à l’état brut. Certaines particules ne sont pas nocives à petites doses, mais à grandes quantités causent des maladies graves. D’autres types de composants peuvent être dangereux sans l’utilisation de matériels spécifiques. On peut citer l’acide citrique monohydrate, dont l’utilisation doit être conforme à des normes et des règles précises concernant la durée d’exposition d’une personne, les effets sur l’environnement ou les consignes d’étiquetage.

En principe, le règlement exige l’établissement d’une fiche de donnée pour chaque produit sous forme de matières sèches. Les produits manipulés chez Mars Petcare France sont concernés par ce règlement. La fiche mentionnera les détails utiles concernant le produit et sa manipulation. En effet, elle sera à disposition de toute société nécessiteuse afin d’évaluer les risques d’exposition que les associés encourent durant leur travail.

Les informations offertes par la fiche de sécurité font précision sur plusieurs points, à noter :

  • le code d’identification du produit et de sa préparation en détaillant la composition des ingrédients et les informations qui y sont associées ;
  • les caractéristiques chimiques et physiques du produit en apportant des informations supplémentaires sur sa stabilité et sa réactivité ;
  • les risques sanitaires ;
  • les données à savoir en cas d’incendie ou d’explosion ;
  • les premiers secours et les procédures à entreprendre en cas d’urgence ;
  • les protections particulières à l’instar des équipements communes ou individuelles ;
  • les mesures à prendre dans le cas où une dispersion se produit accidentellement ;
  • les bonnes techniques de manipulation et de stockage ;
  • les informations sur la toxicité du produit ;
  • les informations écologiques ;
  • les moyens d’éliminer d’une manière sécurisée les déchets ;
  • les conditions requises pour mieux assurer le transport ;
  • les suppléments d’information règlementaire[21].

Ainsi, le secteur de manipulation doit avoir une large connaissance sur chacun des produits et savoir se servir des informations en cas de besoin.

Les produits fréquemment concernés par les mesures de protection sanitaire sont :

  • l’acide citrique monohydrate,
  • l’amidon modifié,
  • le carbonate de calcium et le carbonate de sodium,
  • le chlorure de potassium, le chlorure de choline et le chlorure de sodium,
  • le carraghénane,
  • la cystéine,
  • le dioxyde de titane.

Ces produits ont chacun leurs spécificités et ne présentent pas les mêmes effets en cas d’inhalation par les manipulateurs.

 

Zone ingrédients et étude de postes

Sur le site Mars Petcare France de Ernoslheim, la manipulation des matières sèches en vue d’élaborer les recettes et les mélanges est répartie dans trois postes à des étages différents. Tout d’abord, les matières premières sont reçues et dépotées au rez-de-chaussée avant d’atteindre les silos réservés pour la production. Ensuite, les recettes sont composées à l’aide d’une machine automatique dans des bacs roulants afin d’alimenter les mélangeurs de l’étage supérieur. À ce niveau, il n’y a qu’un seul salarié travaillant pendant 8 heures.

Figure 4 : Réception et dépotage des matières premières au rez-de-chaussée

Figure 5 : Composition automatique des recettes au rez-de-chaussée

 

Le premier étage est la zone d’ingrédient proprement dite, voire le lieu de stockage. Les sacs contenant les matières sèches y sont déposés sur des palettes sans que les lieux ne soient cloisonnés. Toutefois, la commande automatique du process se déroule dans une pièce à part. Le contenu des sacs est renversé manuellement dans les trémies de préparation après la pesée, afin de composer la recette. Les bacs de recette sont ensuite gardés dans une zone apparemment clos et sont rapprochés des mélangeurs selon la production à réaliser. Puis, le contenu des bacs est versé par pelletage dans les trémies spéciales mélangeurs. De même, le fond est raclé par le salarié avec une petite pelle. Dans certains cas, les matières sèches vont directement des sacs aux mélangeurs sans passer par l’étape de préparation. Le salarié a également pour rôle de mettre à part les déchets dans des cages et nettoyer à l’aide d’une balayette et d’une soufflette les restes des matières qui débordent au niveau des trémies.

Pour ce qui est des organisations, les tâches sont effectuées en permanence. Le poste nécessite donc trois salariés faisant un cycle de 24h dont 8h chacun.

Figure 6 : Stockage des sacs de matières sèches sur des palettes dans une zone non cloisonnée

Figure 7 : Salle de contrôle cloisonnée au premier étage

Figure 8 : Manipulation de matières sèches par un salarié

Figure 9 : Raclage du fond des bacs avec une petite pelle

C’est au quatrième étage que se déroule l’alimentation des trémies de TIO2. La trémie nécessite des sacs de 25kg deux fois par jour.

Figure 10 : Alimentation de la trémie de TIO2 du quatrième étage

En guise de purification des zones, il existe un dispositif d’extraction d’air ramenant l’air intérieur vers l’extérieur.

Figure 11 : Dispositif d’extraction d’air

Cependant, les déchets sont gérés par des agents sous-traitants, assurant ainsi le tri, le film et le traitement des déchets spéciaux. C’est donc leur rôle de récupérer les cages à déchets à chaque étage.

Figure 12 : Cage de déchet récupéré par un agent de nettoyage

Durant toute la manipulation, les salariés sont munis d’une combinaison blanche et d’un masque. En somme, le salarié du rez-de-chaussée manipule les matières sèches pendant qu’elles sont encore emballées dans les sacs. Au premier étage, les salariés qui s’alternent sont les plus exposés à l’inhalation des matières sèches du fait des tâches de pelletage et de raclage. Toutefois, ces actes ne sont pas permanents. Quant à ceux du quatrième étage, le degré d’exposition est semblable à ceux qui œuvrent dans la préparation et la mélange. En outre, il y a aussi les responsables des déchets qui courent le même risque que les salariés avec une gravité moins importante étant donné qu’ils n’occupent pas les lieux en permanence.

 

II.4. Risques liés à l’inhalation de particules

II.4.1. Définitions et généralités

Particules ou matières particulaires désignent « les solides ou les liquides en suspension dans un gaz. La plupart du temps, dans les lieux de travail, cette expression désigne les particules, la poussière, le brouillard ou les émanations en suspension dans l’air ambiant. Les dangers des matières particulaires aériennes sont dus à la possibilité d’inhaler une substance chimique qui peut avoir des effets néfastes sur la santé de la personne exposée. »[22]

Les poumons, organes de la respiration, sont continuellement exposés à des risques liés à la poussière que peut contenir l’air que nous respirons. Ces poussières sont de fines particules solides qui sont dispersées ou restent en suspension dans l’air. Elles peuvent provenir soit d’origines minérales, soit d’origines organiques.

  • Les poussières d’origine minérales peuvent être produites par un broyage de métaux ou de minéraux tels que la roche (Exemple : silice, amiante, charbon).
  • Les poussières d’origine organiques peuvent contenir de nombreuses substances en provenance de végétaux ou d’animaux, mais aussi des champignons ainsi que des microbes et les matières toxiques qui peuvent y émaner. C’est pourquoi inhaler des particules organiques contaminées peut provoquer diverses maladies telles que la fièvre Q, l’histoplasmose et bien d’autres. Dans cette catégorie, il faut noter l’existence de poussières issues de produits chimiques organiques telles que les teintures.

Mise à part ses fonctions principales, à savoir : extraire l’oxygène de l’air ambiant, conduire cet oxygène dans le sang, expulser le gaz carbonique présent dans le sang en dehors de l’organisme ; les poumons disposent également de mécanismes de défense très efficaces formant un système qui permet l’élimination des particules de poussières ayant réussi à pénétrer dans l’appareil respiratoire. Ces mécanismes sont localisés dans différentes zones des voies respiratoires. Cependant, malgré l’existence de ce système de défense, une inhalation excessive de poussière peut engendrer des maladies.

Au moment de la respiration, certains types de particules suspendues dans l’air peuvent pénétrer à travers le nez, jusqu’aux poumons. La majorité des particules, surtout les plus grosses, sont filtrées au niveau du nez et y restent jusqu’à évacuation par éternuement ou lorsque la personne se mouche. Les plus fines particules réussissent plus facilement à descendre jusqu’aux poumons. Les effets des particules ou poussières sont variables en fonction de l’organe affecté. Au niveau du nez, les particules de poussières à caractère irritant peuvent provoquer une inflammation de la muqueuse nasale ou une rhinite allergie. Lorsque ces particules arrivent à pénétrer plus loin dans l’organe respiratoire, elles arrivent à créer de la trachéite ou de la bronchite. Même s’il existe, au niveau des poumons, des mécanismes de défense, une trop importante quantité de poussières arrivées dans les poumons arrive à nuire à la santé et causer des lésions pulmonaires, dont la gravité varie selon la quantité et le type de particules. De ce fait, « l’inhalation de poussières, de substances extérieures microbiennes ou fongiques, de vapeurs, gaz ou aérosols toxiques peut occasionner de nombreux troubles respiratoires immédiats et à la longue des maladies graves (toux, asthme, bronchite, œdème, fibrose, silicose, asbestose, cancers du poumon et des voies respiratoires…). »[23] Dans un tel contexte, on parle souvent de « pneumoconiose » ou « poumon poussiéreux » pour définir certains genres de maladies pulmonaires provoquées à la suite d’une forte inhalation de poussière.

Selon les dangers qu’elles peuvent engendrer, les particules sont classées en 3 catégories :

  • Les particules fibrogènes et toxiques: elles sont les plus dangereuses et arrivent à pénétrer dans les voies respiratoires basses (voies aériennes inférieures), au niveau des alvéoles pulmonaires et des bronchioles.
  • Les particules nocives: il s’agit de particules fibrogènes, mais sont ne sont pas toxiques. Néanmoins, elles ont des effets sur l’organisme. Ces effets se font ressentir dans les voies respiratoires moyennes, au niveau de la trachée et des bronches.
  • Les particules gênantes: elles ne sont ni fibrogènes ni toxiques. Elles sont généralement localisées au niveau des voies respiratoires hautes, dont fosses nasales, pharynx et larynx.

Du côté des associés, des plaintes ont été perçues par rapport aux manifestations cliniques évoquant une atteinte de l’appareil respiratoire. Certes, ils n’ont aucune idée de ce qui se passe à l’intérieur de leur corps, mais la seule chose qu’ils détectent c’est leur souffrance. Les symptômes varient entre les éternuements, la toux, les dyspnées et les allergies. À vrai dire, ils affirment que les signes n’ont pas une forme aigüe et c’est pourquoi le médecin du travail n’est pas encore alerté les plaintes. Comme si l’apparition de ces signes était tout à fait normale et qu’on ne pouvait rien n’y faire. Pendant ce temps, les manifestations se répètent encore et encore, jusqu’à avoir une forme chronique et cela devient gênant pour les travailleurs. D’ailleurs, il est évident que les manifestations sont causées par l’exposition aux matières sèches.

 

II.4.2. Rappel anatomie et physio respiratoire

L’inspiration et l’expiration sont les deux actes de la respiration. Leurs accomplissements sont régulés par une commande nerveuse qui donne des ordres aux muscles respiratoires dont le principal est le diaphragme.

L’appareil respiratoire représente un système qui permet l’apport en oxygène pour l’organisme humain. D’un point de vue anatomique, il est composé par les voies aériennes et les éléments d’échanges. L’air inspiré est d’abord acheminé par les voies aériennes supérieures, allant du nez jusqu’au larynx, puis par les voies aériennes inférieures, de la trachée jusqu’aux bronchioles dans le but d’atteindre les alvéoles pulmonaires. C’est dans ces alvéoles que les échanges gazeux s’effectuent entre l’air inspiré et le sang par le phénomène d’échange alvéolo-capillaire, jouant sur les différences de pression. Le sang déchargé de gaz carbonique et enrichi en oxygène poursuit son trajet en arpentant les veines pulmonaires jusqu’à son arrivée dans l’oreillette gauche. Ensuite, ce dernier fera passer son contenu dans le ventricule gauche qui va à son tour éjecter le sang dans la grande circulation en empruntant l’aorte, puis les artères et les artérioles. Les échanges entre le sang et les organes se font au niveau des capillaires. La circulation systémique ou la grande circulation a pour objectif de ramener le sang oxygéné aux organes pour assurer l’oxygénation tissulaire, soit une oxydation de l’oxygène pour l’obtention d’ATP ou Adénosine Triphosphate, de l’énergie fournie aux différents tissus. Cette énergie est le carburant des organes, afin qu’ils puissent accomplir leurs tâches pour le bon fonctionnement de l’organisme en entier. Après avoir laissé l’oxygène à l’organe, le sang reprend les déchets sous forme de gaz carbonique et repart par les veinules, jusqu’au niveau des veines, caves supérieures et inférieures qui déversent leur contenu dans l’oreillette droite. Ainsi, la grande circulation se trouve entre le ventricule gauche et l’oreillette droite. En outre, il y a aussi la circulation pulmonaire ou petite circulation qui consiste à épurer le sang provenant des organes. En ce sens, depuis l’oreillette droite, le sang passe dans le ventricule droit, parcourt les artères pulmonaires et arrive dans les capillaires alvéolaires. C’est dans ce lieu que le gaz carbonique est rejeté tandis que l’oxygène est extrait de l’air inspiré. De son côté, la petite circulation commence son trajet à partir du ventricule droit jusqu’à revenir dans l’oreillette gauche.

D’un point de vue histologique, il importe de préciser que les voies aériennes sont tapissées de cellules cylindriques muco-ciliées. Les cils ont pour rôle de balayer les corps étrangers vers l’extérieur. Le mucus est également un élément protecteur qui attrape les éléments inhabituels en formant ainsi les sécrétions respiratoires comme le crachat qui se déversent dans l’œsophage ou sort par les narines. Les toux et les éternuements sont des expirations involontaires issues d’un réflexe musculaire permettant la sortie des corps étrangers comme les poussières[24].

 

II.5. Prévention et maîtrise des risques

Afin de prévenir les risques, il faut à tout prix connaitre des informations approfondies sur les matières sèches traitées dans les usines. Non seulement l’information sera d’ordre qualitatif, mais aussi quantitatif, permettant ainsi des chiffres exacts concernant la valeur d’exposition d’un individu ainsi que les maladies probables qu’il encoure. Ceci dit, le maximum de données est nécessaire concernant la quantité de matières sèches inhalées, en prenant en compte la durée d’exposition, les systèmes de ventilation, la qualité de l’air inspiré et les facteurs qui intensifient l’inhalation. Ainsi, à partir de la fiche de donnée de sécurité, il est possible d’établir un récapitulatif concernant les risques. D’ailleurs, en vue de récolter des mesures précises, un projet de métrologie est en cours de réalisation. Ceci pour avoir des connaissances exactes sur la situation.

Sur nos sites, plusieurs risques sont à considérer.

 

 

 

 

 

Tableau 3 : récapitulatif des risques

Source: SST HAG-DOE-ERN-SXB

Mis à part les procédées théoriques, un suivi médical est également réalisé. Un contrôle régulier qui consiste à ausculter l’état de santé de chaque associé vis-à-vis de son exposition aux matières nocives. Quelques examens complémentaires comme les explorations par imagerie ou biologiques sont même demandés en dehors des examens cliniques. En fonction des résultats, des décisions ont été prises pour les individus qui supportent mal les conséquences de l’exposition. Mais à première vue, il est remarqué que les inaptitudes définitives sont quasiment nulles et les inaptitudes partielles ont été résolues par des reclassements internes.

Le tableau suivant donne un petit résumé des suivis médicaux effectués durant les 3 dernières années chez Mars Petcare France. Effectivement, le médecin de travail de la SST utilise une grande partie de son temps à surveiller de près la santé des associés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau 4 : Médecine et conditions de travail

Médecine du travail 2015 2014 2013
Nombre d’examens cliniques* 228 317 158
Nombre d’examens complémentaires 556 758 214
Part du temps consacré par le Médecin du travail à l’analyse et à l’intervention en milieu du travail 50% 40% 40%
Nombre de salariés déclarés inaptes définitivement à leur emploi par le médecin du travail 0 0 1
Nombre de salariés reclassés dans l’entreprise à la suite d’une inaptitude temporaire partielle 25** 4*** 1
 
* y compris examens cliniques supplémentaires
** aptes avec aménagement de poste, d’horaires ou avec restriction. Suite à un suivi écrit rendu possible par le nouveau logiciel médical.
*** poste aménagé

Source : Mars PF

 

Sur les sites de Mars Petcare France, plusieurs mesures de préventions ont été élaborées pour mieux protéger les associés. Ainsi, des équipements de protection sont déjà en place et en cours d’utilisation.

À l’échelle commune, la société a pris soin de bien ventiler les locaux par tous les moyens possibles. Malgré tout, il est observé en apparence que la zone reste poussiéreuse. Entre autres, il s’avère que les trémies de stockage provisoire sont équipées d’appareils d’extraction utiles pour diminuer l’empoussièrement. Certes, pour ce qui est de la ventilation, nous faisons de notre mieux.

Il existe également une protection individuelle par le port de vêtement adéquat durant le travail et le port de masque de protection. Nous avons, à la disposition de tous, des masques dotés d’un  filtre à particules FFP3, distribués aux travailleurs et aux visiteurs. Toutefois, il est remarqué que ces masques usités actuellement ne correspondent plus aux spécificités des matières sèches manipulées dans les locaux. Cependant, le SST effectue régulièrement des tests réguliers afin de vérifier l’efficacité des équipements. Non seulement ils ne sont pas assez efficaces, mais certains omettent de le porter. Une raison pour laquelle, il a été jugé important d’informer l’ensemble du personnel sur dangers de l’inhalation des poussières. Tout ceci a pour objectif de réduire considérablement la survenue des risques d’avoir des problèmes de santé.

Avant toutes ces méthodes préventives relatées jusqu’à présent, il faut y ajouter la sensibilisation des travailleurs. Celle-ci consiste à informer et expliquer les travailleurs sur les risques professionnels à quoi ils s’exposent jour après jour. En étant des êtres humains raisonnables, la communication est le seul moyen de faire comprendre l’utilité des mesures préventives. Sinon, les personnes concernées par la protection ne vont jamais appliquer les recommandations comme le port de masque, ou du moins, elles vont en porter sans conviction. Alors que, lorsque le masque n’est pas porté correctement, il peut y avoir des fuites de particules dans l’appareil respiratoire, ce qui ne réduit en aucun cas les risques. En ce sens, l’information doit être présente à chaque niveau correspondant, allant des premiers responsables, des managers, du personnel du SST, à l’aide des pictogrammes ou autres. Il est même possible d’encourager les passages d’informations entre travailleurs.

 

II.6. Problématique et formulation de l’hypothèse

D’après les constats, les risques d’inhalation évalués précédemment, les plaintes des travailleurs et les conditions et mesures de protection appliquées par Mars Petcare France, il nous parait utile d’axer nos actions sur la maîtrise des risques pour la santé. La principale question qui en découle est donc :

« Le risque pour la santé lié à l’inhalation de particules est-il maîtrisé lors de la manipulation des ingrédients ? »

En effet, notre étude se tourne vers l’implication du SST, qui est mieux placé que nul autre, à faire connaître les inconvénients que les matières sèches génèrent chez les manipulateurs chroniques. Certes, une initiative venant du service de santé seul est insuffisante pour assurer une meilleure protection. Toutefois, nous tenons à vérifier notre hypothèse :

« Par l’étude des conditions de travail et l’information des salariés sur le risque inhalatoire particulaire et ses effets sur la santé, le Service de Santé au Travail peut contribuer à la maîtrise de ce risque dans l’entreprise. »

D’une manière plus précise et détaillée, la vérification se porte sur :

  • La sensibilisation des travailleurs à se servir des équipements protecteurs
  • La qualité et la performance des équipements
  • L’information des salariés concernant les risques d’inhalation durant la manipulation des ingrédients chimiques
  • La systématisation des visites médicales en vue d’apprécier les symptômes associés aux méthodes para-cliniques
  • Le degré d’implication des personnels du SST dans la surveillance de l’état de santé des travailleurs.

 

 

 

 

 

Partie III : Investigation pratique

 

 

III.1. Présentation de la méthodologie

En vue vérifier notre hypothèse, plusieurs moyens ont été mobilisés pour récolter les données et confronter la théorie à la pratique. En ce sens, nous avons mis en œuvre deux moyens qui sont : l’entretien et les évaluations.

 

III.1.1. L’entretien

Le type d’entretien choisi est essentiellement semi-directif, soit dirigé par des questionnaires préétablis que nous tâcherons de joindre dans ce travail. Nous nous sommes entretenus avec les associés, les individus concernés par notre étude. Toutefois un des infirmiers nous a assistés en cours de route, les premiers à savoir les détails sur la santé des travailleurs dans les sites. Quoique le médecin soit présent, c’est surtout les infirmiers qui prennent en charge les soins et le classement des dossiers des associés. Ainsi, ils connaissent davantage sur l’état de santé de ces derniers. L’entretien individuel s’est déroulé pendant une demi-heure environ. Ainsi, nous avons eu largement le temps de converser avec chaque infirmier dans le but de recueillir des informations concernant les plaintes des travailleurs, plaintes en lien avec l’inhalation particulaire. Effectivement, les infirmiers ont beaucoup contribué à l’avancement de ce mémoire, car ils ont été bien accueillants et sincères durant l’enquête. Durant ce temps, nous avons également eu l’appui autorisé des données informatisées via le Software Humantech. Ce dernier est une sorte d’archive électronique qui répertorie les informations liées à la santé de tous les associés. Durant notre enquête, les participants ont exprimé leurs avis à partir des questionnaires que nous avons élaborés sur une plateforme informatisée. C’est ainsi que nous avons pu analyser rapidement les réponses.

 

III.1.3. Le questionnaire

Le questionnaire rassemble des questions courtes et directes. Il se divise en quatre parties, incluant l’identification de l’interviewé, le niveau d’information qu’ils détiennent, leurs avis et attitudes par rapport aux mesures de protection et les symptômes qu’ils présentent durant leur travail. Mis à part les réponses directes, certaines questions nécessitent une réponse plus précise comme la fréquence. Ainsi, il est convenu que les 10 questions que nous avons posées sont largement suffisantes pour recueillir les informations que nous recherchions.

Présentation du questionnaire en annexe.

 

III.1.3. Les évaluations

Tout d’abord, une étude a été menée au niveau des différents postes en vue de quantifier et de qualifier les expositions de chaque type d’intervenant aux particules fines. Cette étape a demandé la prise en considération de plusieurs facteurs comme la durée des tâches, le niveau d’aération de la zone, le type de produit et encore d’autres paramètres, quoique l’objectif était de préciser la dose de produit inhalé et de trouver par la suite un moyen de diminuer le temps d’exposition.

Ensuite, le Fit Test a été réalisé. C’est un test qui consiste à vérifier l’étanchéité et la sensibilité des masques utilisés dans les sites. Le test se déroule en deux étapes. En premier lieu, nous procédons à « l’essai de sensibilité ». Le masque est porté par une personne, qui par la suite sera mise dans un couvre-chef d’essai hermétique. Pour cette première étape, la solution sera versée dans un pulvérisateur réservé au test de sensibilité. Ainsi, la solution devra être pulvérisée à l’intérieur de la coiffe. La personne devra avertir lorsqu’elle percevra dans la bouche le goût de la solution. Évidemment, il faudra quantifier les pressions pulvérisées et la durée de l’exposition jusqu’à ce que la personne à l’essai perçoive le goût. Avant de passer au test suivant 10 minutes après, il est recommandé pour la personne de rincer la bouche et les lèvres et de boire de l’eau afin d’éliminer le goût de la première solution. En second lieu, il y aura le test d’étanchéité. Ce dernier concerne l’efficacité du masque en dépit des mouvements du porteur. Du même principe que le premier test, il nécessite également l’usage d’une coiffe, du pulvérisateur, d’une solution spéciale et le port du masque. Lorsque la solution est pulvérisée dans la coiffe d’essai, l’exécution de 7 exercices est demandée à l’individu à l’essai. Ceci consiste à respirer normalement puis profondément, à tourner la tête sur les côtés latéraux d’une manière assez lente, à faire un hochement vertical de tête, à parler, à se pencher vers l’avant et enfin à respirer normalement encore une fois. L’absence de perception de goût signifie que le test à réussi, le masque est bien étanche et sécurisé. Sinon, il faudra refaire le test en augmentant la dose pulvérisée. Tout comme le test de sensibilité, la quantité de solution pulvérisée sera également quantifiée, ainsi que le temps séparant le début de la pulvérisation et la perception du goût. Le test est à l’initiative du SST. Une raison pour laquelle, le service demande au testeur de compléter la « fiche individuelle de FIT-TEST » en guise de compte rendu et d’archive. Plusieurs détails seront mentionnés dans la fiche, comme le type de solution utilisé (FT10 : sucré ou FT30 : amer ou autres), la marque et la taille du masque, le type de filtre utilisé, les informations individuelles, ainsi que les résultats du test. Nous disions que nous avons effectué ce test dans le cadre de notre travail, donc en dehors des tests systématiques réalisés par le SST.

Enfin, nous nous sommes permis de faire une spirométrie qui est une exploration de la respiration, chez un échantillon d’associé. Par définition, il s’agit de mesurer la capacité des poumons à respirer. Il ne s’agit pas de la totalité de l’air inspirée considérée comme la ventilation pulmonaire qui arrive aux alvéoles, ceci dépend essentiellement de la qualité de voies aériennes. Lorsque des obstacles s’imposent en cours de route, le volume d’air acheminé aux alvéoles est réduit. D’ailleurs, ce test permet de diagnostiquer l’état des voies aériennes, de détecter les possibilités d’obstruction, c’est-à-dire évaluer la capacité respiratoire.

Tels sont les modalités que nous avons entreprises en vue de vérifier notre hypothèse. L’objectivité de ces méthodes nous a vraiment été utile, car elle nous met sur la piste de pouvoir trouver une solution convenable pour mieux protéger les travailleurs qui s’exposent aux matières sèches.

 

III.2. Analyse des résultats et vérification de l’hypothèse

Au total, 26 associés ont participé en répondant à nos questions. Ils sont tous des salariés de Mars, donc, aucun n’y travaille comme intérimaire. Ils sont âgés de 28 ans à 54 ans. Pour ce qui est de leur ancienneté, 73,1% d’entre eux travaillent chez Mars Petcare France depuis plus de 5 ans, 19,2% dont l’année de travail varie de 1 à 5 ans et le reste n’y est que depuis quelque temps soit inférieur à 1 an. Entre autres, il se trouve qu’une grande partie de ces salariés Mars ont déjà été titulaire process-pmu  ou le sont encore, tandis que 11,5% pour le poste de titulaire ingrédients et 11,9% des remplaçants. La connaissance sur l’ancienneté permet d’évaluer la durée d’exposition et tout comme la notion sur l’affectation de poste qui définit la proximité de l’associé par rapport aux ingrédients qu’il manipule. Par exemple, un remplaçant n’est pas plus exposé qu’un titulaire ingrédients. Ci-dessous les diagrammes résumant l’ancienneté et l’affectation des interviewés.

 

Par la suite, nous avons étudié à combien ces interviewés connaissent les risques qu’ils encourent en s’exposant d’une manière prolongée aux matières sèches. Il a été également question d’évoquer l’existence de la fiche de données de sécurité pour chaque produit. En ce sens, seuls 3 d’entre eux n’ont pas été informés des risques médicaux liés à leur travail à cause d’une simple absence de formation. Pour les autres, l’information s’est surtout faite à l’accueil au poste, le manager n’en informe que peu. Comme il a été évoqué dans la partie théorique, la fiche de données de sécurité est indispensable pour l’identification et la manipulation sécurisée des ingrédients. Cependant, à peu près le quart de ces salariés n’ont pas eu connaissance de cette fiche. En dépit des ignorances, il se trouve que 84% des questionnés savent où consulter la fiche en cas de besoin. Quoique les risques soient évoqués un peu partout, 2 salariés estiment qu’ils ne sont en aucun cas exposés à un risque respiratoire au cours de leur travail.

Certes, la société Mars Petcare France met à la disposition de tous ses associés des équipements adéquats, afin de se protéger contre les risques d’inhalation. Toutefois, ce n’est que la moitié des salariés avec qui nous nous sommes entretenus qui affirme avoir recours à une utilisation systématique de ces équipements de protection. 11 salariés affirment qu’il n’est pas nécessaire de se protéger compte tenu de la rapidité des tâches, donc d’un faible degré d’exposition. Mais aucun n’a noté l’inadaptation de ces moyens en question. Parmi les 26 salariés qui nous ont aidés, l’effectif de ceux qui sont insatisfaits des systèmes de protection contre les dangers respiratoires et celui de ceux qui ignorent s’ils sont protégés ou pas sont à part égale. Toutefois, il reste encore les 46,2% approuvant que leur santé respiratoire soit bien protégée.

 

Afin de poursuivre notre enquête, l’échantillon de salarié nous a fait part des signes faisant suspecter des problèmes respiratoires, des allergies ou des intolérances venant des ingrédients qu’ils manipulent quotidiennement. À cet effet, 11 personnes se plaignent d’un éternuement et 8 d’une toux. Certains peuvent présenter les deux signes à la fois. Toutefois, un salarié seulement présente une manifestation chronique que ce soit pour la toux ou pour l’éternuement. L’irritation de gorge et de nez n’est sentie que par la moitié des individus questionnés. Et seul les 19,2% d’entre eux notent une dyspnée à fréquence variable au cours des manipulations. Pour ceux qui présentent des symptômes, 15 individus affirment la régression des signes lorsqu’ils prennent leur repos périodique en dehors de la zone de travail, un seul ne partage pas l’avis de ces derniers et les autres n’ont pas donné leur avis.

En somme, durant les entretiens, tous les participants ont répondu à toutes les principales questions, sauf pour le dernier point de la rubrique symptôme au poste. Nous pourrions dire que la totalité des salariés est exposée aux problèmes causés par l’aspiration involontaire des particules sèches. Toutefois, l’information est réalisée par tous les moyens, afin de prévenir les salariés sur les dangers associés à leur santé. Malgré tout, ce n’est pas tout le monde qui prend au sérieux l’utilisation des dispositifs de protection. D’ailleurs, leurs convictions ne sont pas les mêmes par rapport à l’efficacité des systèmes élaborés pour protéger leur état de santé. Entre autres, une grande partie des salariés ne manifestent pas encore des signes qui peuvent évoquer une atteinte respiratoire. Cependant, ceux qui présentent les symptômes notent une amélioration lorsqu’ils prennent un repos. Ce qui explique le lien causal avec l’exposition aux matières sèches dans les sites de Mars Petcare France.

 

III.3. Discussion

À partir de nos recherches, nous avons pu constater la qualité de la collaboration entre Mars Petcare France et le SST. Effectivement, cette collaboration intervient dans la protection des travailleurs contre les risques d’exposition aux particules fines. Pour ce qui est de la situation actuelle, chaque entité fait de son mieux. Malgré tout, certains travailleurs se plaignent encore de quelques signes cliniques faisant suspecter des problèmes respiratoires. Devant toutes les plaintes qui parviennent jusqu’au SST, avec l’efficacité insatisfaisante du masque utilisé actuellement et les résultats du spirométrie évoquant la gravité des conséquences de l’exposition aux poussières, nous jugeons utile de devoir trouver une solution. Par conséquent, ce travail est bénéfique pour chaque acteur.

De son côté, la firme Mars Petcare France se donne l’occasion de prendre soin de ses travailleurs, en améliorant leurs conditions de travail. Rappelons que le confort et le bien-être au travail sont des facteurs indispensables pour encourager les associés à améliorer leur production, voire leur résultat. Et par la suite, une meilleure production est également un bénéfice pour l’entreprise elle-même.

D’autre part, les responsables du SST vont devoir réviser leur emploi du temps, afin de suivre de près la santé des travailleurs. Du fait de leur fonction, seul le médecin et les infirmiers sont en mesure de déceler les risques respiratoires et établir des mesures de protection ou une recommandation précise. Il relève du devoir du service d’imposer des mesures, faire le suivi de leurs applications et informer les associés sur les éventuels risques. Tout comme l’adoption d’un programme pour la réalisation d’un examen médical minutieux et périodique. Quoique les examens médicaux soient faits par routine, il s’avère qu’une grande attention doit être portée aux plaintes des travailleurs. C’est certainement le seul moyen de prêter oreille aux remontées venant des associés. Entre autres, une évaluation systématique doit être réalisée d’une manière périodique. Des évaluations à deux niveaux. D’abord à l’échelle générale en mesurant le degré d’exposition de la zone entière, ensuite à l’échelle individuelle en appréciant le taux des particules sèches qui atteignent et altèrent la santé des associés. Ce dernier test nécessite également une vérification de l’efficacité des équipements protecteurs.

De par ce travail également, les associés de leur côté ont été alertés encore une fois sur les éventuelles complications d’une exposition prolongée aux matières sèches. Ainsi, ils sont invités à considérer et à coopérer en respectant les mesures de protection comme le port de masque d’une manière correcte et à tout moment utile.

Nous venons à proposer l’utilisation d’un dispositif performant afin de protéger les travailleurs. Les produits conçus par Versaflo sont efficaces pour protéger les voies respiratoires, les yeux et le visage, certains modèles permettent même la couverture de la tête et les oreilles. L’utilisation des dispositifs faciaux s’effectue à l’aide d’une source d’air de la même référence que 3M et évidemment homologuée dont le tout forme un appareil protecteur du système respiratoire. Les conceptions de Versaflo en matière de pièces faciales se distinguent entre la série M et la série S. Ces dispositifs répondent exactement aux critères exigés par la norme européenne du fait des mécanismes de protection qu’ils disposent. Ainsi, ils protègent contre les poussières fines, les brouillards, les fumées métalliques, les vapeurs et les gaz. En fonction de la série, un des modèles est composé d’une coiffe, d’une visière, d’un bandeau de confort, de quelques tuyaux respiratoires houssés. En effet, ce produit convient considérablement aux salariés de Versaflo.

Pièce Faciale Série S Versaflo

Pièce faciale Série M Versaflo

Chez Mars Petcare France, le traitement des déchets est à la charge d’une société sous-traitante qui dispose à elle seule un personnel de nettoyage. Tout comme les travailleurs, ces agents sont exposés au risque d’aspirer involontairement les matières sèches qu’ils manipulent. Toutefois, leur degré d’exposition est réduit étant donné qu’ils ne restent pas dans les locaux en permanence. Ils y passent uniquement pour récupérer les déchets contenus dans les cages et les ramènent auprès de la filière déchets spéciales. En effet, il est également possible de leur proposer le port des pièces faciales dont nous venons d’en parler.

Nous proposons une révision de la logistique des déchets. Il s’agit en ce sens de raccourcir le trajet et de réduire le passage dans plusieurs zones en trouvant un moyen de faire un transfert direct ou du moins couvrir les déchets pendant leur transport. Cette attitude permet considérablement de limiter l’espace de diffusion des matières sèches.

Entre autres, il est également recommandé d’aménager des cloisons au niveau des zones de stockages afin de limiter la diffusion des particules dans les voisinages. Il serait aussi intéressant de mettre à disposition des associés une pièce, aire de repos bien aéré. En évoquant ce sujet, nous avons également remarqué que certains travailleurs portent encore leur combinaison durant les heures de pauses, ce qui augmente le risque d’inhalation en mangeant.

Ainsi, nos recommandations touchent plusieurs entités, que ce soit les membres du SST, ou  les responsables de la firme et les travailleurs. Toutefois, nos recherches peuvent aussi aider le personnel de nettoyage ainsi que les firmes d’ailleurs également touchées par le danger d’inhaler des matières sèches.

Vis-à-vis de l’hypothèse que nous avons posée, il est évident que la contribution du Service de Santé au Travail dans la maîtrise des risques est incontournable. Son intervention dans la prévention des risques est déjà connue. Toutefois, à travers une validation du CHSCT, il est souhaitable d’élargir le champ d’action du SST en s’engageant dans  une campagne de mesure. Ainsi, il est du devoir du SST de programmer la formation des travailleurs, d’élaborer des tests, de prendre en compte les plaintes symptomatiques, et de trouver une solution.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

 

Le développement des industries chimiques, de nos jours, se présente comme un pilier de l’économie. Le site Mars Petcare France, une branche de Mars Inc. travaille dans la production de produit alimentaire pour les animaux domestiques. Toutefois, la santé des salariés qui œuvrent dans ces firmes doit être prise en considération vu la gravité des risques à quoi ils s’exposent continuellement. En principe, l’initiative d’améliorer les conditions de travail relève des responsables de l’entreprise, mais le personnel du service de la santé au travail s’avère aussi être concerné. D’après l’explication physiologique, l’inhalation de matières sèches cause de nombreux incidents allant d’un simple symptôme comme une irritation jusqu’à l’apparition d’un cancer.

Notre travail est bénéfique pour promouvoir la santé au travail en mettant en œuvre des actions qui tendent à la réduction des risques en lien avec l’inhalation de particules sèches. En ce sens, une collaboration étroite entre les acteurs est fortement sollicitée. Ces acteurs sont les représentants du SST, les responsables de l’entreprise et les travailleurs. Une meilleure collaboration entre ces intervenants pourrait apparaître tel un procédé préventif et pouvant aboutir à de bonne prise en charge durable de la santé des salariés. Certes, ce travail n’est qu’une ébauche des autres actions qui peuvent en découler à l’avenir.

De son côté, le SST devra imposer le respect des mesures protectrices en appliquant les recommandations à travers une campagne de formation et des conseils.

Entre autres, nous avons pu relever une problématique très intéressante dans le cadre de la santé des travailleurs, de reconnaitre les risques généraux et particuliers en lien avec la manipulation des matières sèches en vue d’ouvrir les perspectives de l’équipe pluridisciplinaire à s’impliquer davantage dans leur fonction. Dans ce sens, de nouvelles missions peuvent être attribuées aux membres du SST.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

MEMOIRES

  • Hélardo V., « Santé ou travail ? Les expériences sociales de la précarisation du travail et de la santé », thèse de doctorat de sociologie sous la direction Marcel Drulhe, CIRUS-CERS/Institut de sciences sociales Raymond Ledru, Université de Toulouse II-Le Mirail, 2005

 

ARTICLES

  • Mars in a moment – 2016, Mars Inc
  • Classement Happy Trainees
  • Exemplaire de fiche de donnée de sécurité FDS No 1907/2006 acide citrique monohydrate version 2.1 imprimé par la société Brenntag le 21-06-2013
  • Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST), Comment les matières particulaires passent-elles dans l’appareil respiratoire?, 1 novembre 2012,

LIVRES

  • Les valeurs limites d’exposition professionnelle : un outil concret pour la prévention des risques chimiques, p. 173,
  • INRS, Valeurs limites d’exposition professionnelle aux agents chimiques en France, p. 8-9
  • Nicot A.-M & Roux C., Pénibilité au travail. Une approche par les processus d’usure et les itinéraires professionnels, Lyon, 2008, Edition ANACT
  • Anne Barrier, Droit de réponse du GIT au CFE-CGC Fév 2009 – Infirmier de santé au travail, 24 février 2009, p. 1,
  • La prévention des affections professionnelles respiratoires, Novembre 2010
  • Elaine N.Marieb, 2008, Biologie humaine Principes d’anatomie et de physiologie 8e édition, éd Nouveaux Horizons Traduction Française coordonnée par René Lachaîne p476-480

 

SITES INTERNET

 

 

 

 

 

 

 

ARTICLES DE LOI

  • Code du travail – Article L4622-2,
  • Code du travail – Article R4412-27
  • Code du travail – Article R4121-1
  • Code du travail – Article R4623-34
  • Code du travail – Article Annexe à l’article R438-1

 

 

 

 

 

ANNEXES

 

Annexe 1 : Bilan Social du Site ERN

Annexe 2 : Fiche individuelle de Fit-Test Respiratoire

Annexe 3 : Exemple de Fiche de donnée de Sécurité, Acide Citrique Monohydrate

Annexe 4 : Questionnaire de l’entretien

QUESTIONNAIRE

Manipulation des matières sèches

IDENTIFICATION

Nom-Prénom :

Age :

Statut :

  • Salarié Mars
  • Salarié Intérimaire

Ancienneté au poste :

  • Inférieur à 1 an
  • Entre 1 et 5 ans
  • Supérieur à 5 ans

Affectation de poste :

  • Titulaire ingrédients
  • Titulaire process/pmu
  • Remplaçant

 

INFORMATION

  1. Etes-vous informés des risques pour la santé associés à votre poste ?
  • Oui
  • Non

Si oui, par quel(s) moyen(s) ?

  • Accueil au poste
  • Formation
  • Collègues
  • Manager
  • Pictogrammes au poste
  • Fiches de données de sécurité

Si non, pourquoi ?

  • Pas de formation suivie
  • Ca ne m’intéresse pas
  1. Avez-vous pris connaissance des fiches de données de sécurité des matières que vous manipulez ?
  • Oui
  • Non

Savez-vous où les consulter ?

  • Oui
  • Non
  1. Pensez-vous être exposés au risque respiratoire durant votre poste ?
  • Oui
  • Non

 

PROTECTION

  1. Utilisez-vous systématiquement les moyens de protection mis à votre disposition ?
  • Oui
  • Non

Si non, pourquoi ?

  • Contraignant pour travailler
  • Pas adapté
  • Pas toujours disponible au poste
  • Pas nécessaire, la zone est ventilée
  • Pas nécessaire, la tache est rapide
  1. Pensez-vous être bien protégé du risque respiratoire ?
  • Oui
  • Non

 

SYMPTOMES AU POSTE

  1. Eternuez-vous durant la manipulation des matières sèches ?
  • Oui
  • Non

Si oui, à quelle fréquence ?

  1. Toussez-vous durant la manipulation des matières sèches ?
  • Oui
  • Non

Si oui, à quelle fréquence ?

  1. Avez-vous la gorge et ou le nez irrités durant la manipulation des matières sèches ?
  • Oui
  • Non

Si oui, à quelle fréquence ?

  1. Avez-vous des difficultés à respirer durant la manipulation des matières sèches ?
  • Oui
  • Non

Si oui, à quelle fréquence ?

  1. Si symptômes tels que décrits ci-dessus, disparaissent-ils en période de repos ?
  • Oui
  • Non

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RÉSUME

 

Ce mémoire est axé sur le cas des sites Mars Petcare France où la manipulation de matières sèches est très intense. Nous avons pu constater l’empoussièrement des zones ingrédients, la proximité des travailleurs avec les produits durant la manipulation, les éventuelles mesures de protection adoptée par l’entreprise, ainsi que les mesures de préventions imposées par le SST. Certes, l’entreprise met déjà en œuvre certaines mesures de protection à l’instar du masque FFP3 dont l’efficacité est évaluée à l’aide du Fit-Test et l’aménagement des extractions d’air. La société prend également la peine de surveiller la santé des travailleurs à travers une visite médicale de routine et quelques examens complémentaires. Toutefois, les remontées médicales venant des travailleurs signifient une insuffisance de protection. En ce sens, nous voulons améliorer la stratégie du site pour protéger le personnel contre les particules fines. Il s’agit de mettre en place un nouveau dispositif encore plus performant, de renforcer l’extraction d’air en rajoutant des tours aéroréfrigérés, de règlementer le port des dispositifs sécuritaires, d’aménager les zones de stockage par un système de cloisonnement et la logistique des déchets. L’objectif de notre démarche est de réduire les risques d’exposition. Il a été question de proposer le port d’un dispositif performant comme le port de cagoule ventilée de Versaflo. Les résultats de nos recherches peuvent être également adaptés à tous les nécessiteux à l’instar des agents sous-traitants des déchets qui travaillent indépendamment de l’entreprise, des personnels d’entretien et des agents de maintenance qui sont également exposés aux risques inhalatoires particulaires. Enfin, le travail confirme notre hypothèse qui se focalise sur le rôle des personnels de santé qui devant la situation doivent mettre en vigueur une recommandation relative à la santé des travailleurs qui présentent déjà des signes d’intolérance aux particules sèches et ne pas se contenter des mesures préventives, qui après tout, doivent être renforcées.

 

 

 

MOTS CLÉS :

Santé au travail, inhalation de particules, risques professionnels.

 

 

 

 

 

 

 

Table des matières

 

REMERCIEMENTS. 4

GLOSSAIRE.. 5

INTRODUCTION.. 7

Partie I : CADRE DE L’ÉTUDE.. 9

I.1. Entreprise Mars : historique et présentation. 9

I.2. Activités de l’entreprise. 11

I.3. Objectifs et stratégies. 13

I.4. Organisation du travail Mars Petcare France site Ernolsheim.. 15

I.5. Présentation des risques de l’entreprise. 18

I.5.1. Évaluation des risques professionnels du site. 18

I.5.2. Notion de pénibilité. 19

Partie II : Le service de santé pluridisciplinaire. 22

II.1. Présentation du service. 23

II.1.1. Organisation du Service de Santé au Travail 23

II.1.2. Équipement du service de santé. 24

II.1.3. Missions des Infirmiers Santé au Travail 25

II.2. Constat du service de santé. 27

II.3. Manipulation des matières sèches. 28

II.4. Risques liés à l’inhalation de particules. 33

II.4.1. Définitions et généralités. 33

II.4.2. Rappel anatomie et physio respiratoire. 36

II.5. Prévention et maîtrise des risques. 37

II.6. Problématique et formulation de l’hypothèse. 40

Partie III : Investigation pratique. 41

III.1. Présentation de la méthodologie. 42

III.1.1. L’entretien. 42

III.1.3. Le questionnaire. 42

III.1.3. Les évaluations. 43

III.2. Analyse des résultats et vérification des hypothèses. 44

III.3. Discussion. 49

CONCLUSION.. 53

BIBLIOGRAPHIE.. 54

ANNEXES. 57

RESUME.. 61

MOTS CLES : 62

 

 

 

[1]À propos de Mars, http://www.mars.com/france/fr/about.aspx

[2] Mars in a moment – 2016, Mars Inc.

[3] Le WALTHAM® est le centre chargé d’apporter le fondement scientifique des aliments destinés aux animaux de compagnie.

[4]Mars Inc.

[5] Food, http://www.mars.com/france/fr/brands/food.aspx

[6] Classement des entreprises de plus de 500 employés où il est jugé bon d’y travailler.

[7] Classement Happy Trainees

[8] Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre), Le salarié peut-il refuser de travailler si la situation est dangereuse ?, 22/04/2016, https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1136

[9] Code du travail – Article L1226-10, https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000025579028&cidTexte=LEGITEXT000006072050

[10] Code du travail – Article L4622-2, https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072050&idArticle=LEGIARTI000006903352&dateTexte&categorieLien=cid

[11] Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), http://travail-emploi.gouv.fr/sante-au-travail/acteurs/comite-d-hygiene-de-securite-et-des-conditions-de-travail/qu-est-ce-qu-un-chsct/article/le-comite-d-hygiene-de-securite-et-des-conditions-de-travail-chsct

[12] Nicot A.-M & Roux C., Pénibilité au travail. Une approche par les processus d’usure et les itinéraires professionnels, Lyon, 2008, Edition ANACT

[13] Hélardo V., « Santé ou travail ? Les expériences sociales de la précarisation du travail et de la santé », thèse de doctorat de sociologie sous la direction Marcel Drulhe, CIRUS-CERS/Institut de sciences sociales Raymond Ledru, Université de Toulouse II-Le Mirail, 2005

[14] INRS, Pénibilité au travail. Ce qu’il faut retenir, http://www.inrs.fr/demarche/penibilite/ce-qu-il-faut-retenir.html

[15] Ibidem

[16] La pénibilité, http://www.sstnfc.fr/aist39-18-11-0.html

[17] Code du travail – Article R4121-1, https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=73C899334E933E1BF4225D48D63366CA.tpdila07v_2?idArticle=LEGIARTI000023795562&cidTexte=LEGITEXT000006072050&dateTexte=20160117&categorieLien=id&oldAction=rechCodeArticle

[18] Le Code de la Santé Publique est un document officiel mis en place dans le but de définir missions, règles de déontologie et indépendance des infirmiers.

[19]Code du travail – Article R4623-34, https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=9B88B7EA4EA77869CE25C1F3E2354189.tpdjo15v_2?idArticle=LEGIARTI000025279780&cidTexte=LEGITEXT000006072050&dateTexte=20120708

[20]Anne Barrier, Droit de réponse du GIT au CFE-CGC Fév 2009 – Infirmier de santé au travail, 24 février 2009, p. 1, www.infirmier-sante-travail.fr/fichiers/Droit-reponsegit.pdf

[21] Exemplaire de fiche de donnée de sécurité FDS No 1907/2006  acide citrique monohydrate version 2.1 imprimé par la société Brenntag le 21-06-2013

[22] Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST), Comment les matières particulaires passent-elles dans l’appareil respiratoire?, 1 novembre 2012, http://www.cchst.ca/oshanswers/chemicals/how_do.html

[23] La prévention des affections professionnelles respiratoires, Novembre 2010, http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=270

[24] Elaine N.Marieb, 2008, Biologie humaine Principes d’anatomie et de physiologie 8e édition, éd Nouveaux Horizons Traduction Française coordonnée par René Lachaîne p476-480

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