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Les défis de la presse quotidienne avec l’arrivée du numérique

 

 

 

 

 

 

 

 

Les défis de la presse quotidienne

avec l’arrivée du numérique

 

 

 

 

INTRODUCTION

Il est reconnu que l’entreprise est une entité qui vit, et qui effectue forcément des mutations, qui n’est pas stable. L’instabilité, la mutation, l’intégration de nouvelles visions font partie de la vie d’une entreprise. Ce qui fait que tous les éléments qui composent cette entreprise, dont essentiellement les règles de fonctionnement, les stratégies marketing, doivent s’adapter à cette mutation, afin de toujours garder la finalité de l’entreprise tout au long de ces mutations : réaliser des profits, rester compétitive sur le marché.

 

Dans ce cadre, l’arrivée des nouvelles technologies a bouleversé plusieurs domaines de l’économie, dont notamment l’économie de la presse quotidienne. En effet, actuellement, les innovations technologiques et techniques ne cessent de prendre de l’ampleur, en bafouant ainsi les règles générales de fonctionnement de la presse quotidienne, parmi ces innovations, on peut citer : l’accès gratuit aux informations, les sites de petites annonces, auxquels les internautes peuvent facilement et gratuitement accéder.

 

Cela constitue un réel changement dans le domaine de l’économie de la presse, dont notamment la presse quotidienne. Des termes du changement auxquels doit nécessairement se soumettre la presse quotidienne afin de pouvoir intégrer et percer efficacement le marché de l’information et de la communication.

 

Si bien que la « conduite du changement » est un terme à maîtriser par les acteurs actuels dans le domaine de la presse quotidienne, qui doivent alors conduire tous les éléments de la presse quotidienne à accepter, à être à la hauteur des innovations technologiques existantes.

 

Et c’est ainsi que la conduite du changement s’est imposée comme un concept clef dans le monde de l’entreprise de la presse quotidienne. Sans cette démarche, la plupart des projets resteraient lettres mortes. Mais pour être pleinement efficace, la conduite du changement nécessite un savoir-faire, une grande capacité d’adaptation.

 

La majorité des cadres dans une entreprise de presse quotidienne reconnaissent tous que la conduite du changement est un projet essentiel dans une entreprise, mais que dans les faits elle est rarement réalisée. En d’autres termes, son importance est reconnue mais son application effective est parfois difficile. Ceci car, en  plus du savoir faire et du savoir être, elle nécessite l’effort personnel de tous les acteurs de la presse quotidienne, une grande volonté d’intégration dans le nouveau monde de la communication digitale. Autant d’enjeux qui démotivent parfois nos managers, en voyant les impacts et faiblesses de la presse quotidienne relevés par l’arrivée des nouvelles technologies.

 

Mais la question qui se pose est que : devant telle arrivée des nouvelles technologies, devant leur prépondérance sur le marché de l’information et face à la nécessité de conduite du changement, quel comportement les entreprises de la presse quotidienne doivent-elles alors adopter ? La recherche de réponse à ce questionnement principal constitue le cœur de cette étude, qui consiste donc à savoir : les défis de la presse quotidienne avec l’arrivée du Numérique.

 

Aussi, la problématique à laquelle il conviendra de répondre est celle de savoir : « en quoi la considération de l’arrivée des nouvelles technologies dans les stratégies de développement, de marketing et de communication de la presse quotidienne  est-elle un enjeu stratégique pour ces entreprises afin de faire face aux nouveaux enjeux de la communication digitale ? ».

 

Deux hypothèses de travail peuvent être avancées dans le cadre de cette étude.

-La considération des NTIC est un facteur de maintien de la performance pour les entreprises de la presse quotidienne,

-Les stratégies développées dans le cadre de la considération de l’existence des NTIC sont les garants de changements réussis dans le domaine de la presse quotidienne.

 

Afin de donner réponse à cette question problématique, et afin d’analyser les hypothèses de travail avancées ci-dessus, ce mémoire s’articulera comme suit :

 

-La première partie de l’étude se chargera de démontrer les influences, positives et négatives, du numérique sur la presse. Ce sont donc les changements nécessités par l’arrivée du Numérique dans l’industrie de la communication.

 

Pour développer efficacement ces changements qui peuvent être engendrés par le numérique, quels sont alors les défis de la presse quotidienne ?

 

La seconde partie analysera, d’une façon concrète, les défis que doit relever la presse quotidienne face à l’arrivée du Numérique.

 

 

SOMMAIRE

INTRODUCTION.. 2

PARTIE I – ETUDE ET ANALYSE DES INFLUENCES DU NUMERIQUE SUR LA PRESSE. 6

I – Le numérique : une nouvelle donne ayant fragilisé la presse quotidienne. 6

A – Analyse du marché mondial et européen de la presse quotidienne. 6

1 – Tendances d’évolution du marché de la presse quotidienne. 6

2 – Les nouvelles conditions contextuelles d’évolution de la presse quotidienne. 9

B – Le numérique : un variable fragilisant le modèle économique sur lequel s’est bâtie la presse quotidienne   16

1 – Le changement de comportement des clients : le confort de la gratuité instaurée par le numérique   17

2 – La perte de monopole d’information de la presse dans divers domaines : le modèle de la presse quotidienne est-elle devenue une modèle en crise ?. 17

3 – L’élargissement de la clientèle du numérique et la stagnation de celle de la presse quotidienne   18

4 – Le manque de visibilité de la presse quotidienne face à la révolution numérique. 19

II – Le Numérique : une nouvelle opportunité de développement pour la presse. 22

A – Le développement du numérique : une opportunité pour la presse d’être présente sur les réseaux numériques. 23

B – Une opportunité du développement d’un nouveau concept de la presse écrite : l’e-paper. 25

PARTIE II – LES DEFIS DE LA PRESSE QUOTIDIENNE AVEC L’ARRIVEE DU NUMERIQUE. 27

I – L’adoption de nouvelles stratégies marketing. 27

A – Oser l’innovation. 27

B – Réfléchir sur l’intégration du numérique dans le processus de vente et de commercialisation. 28

-Accompagnement des salariés dans la Maitrise du Numérique. 29

-La fixation d’objectifs d’intégration du Numérique dans le tableau de bord de l’entreprise. 29

II – Elaborer une nouvelle stratégie commerciale : Porter les valeurs de la presse dans l’univers numérique   32

A – Valoriser les contenus payants de qualité et sur la qualité de l’information : Management de la qualité   32

B – Former et accompagner les équipes éditoriales. 35

III – Vers la nécessité d’une nouvelle organisation pour une efficace intégration dans la culture du numérique   38

A – Définir la mise en place d’un projet numérique dans la presse quotidienne. 38

B – Conduire efficacement un projet numérique. 39

IV – PERSPECTIVES D’EVOLUTION DE LA PRESSE QUOTIDIENNE. 43

A – Une évolution des marchés du numérique hétérogène selon les typologies de pays. 43

B – Interprétations de l’évolution. 43

CONCLUSION.. 44

BIBLIOGRAPHIE. 45

 

 

 

PARTIE I – ETUDE ET ANALYSE DES INFLUENCES DU NUMERIQUE SUR LA PRESSE

Force est de constater que le Numérique a certainement eu des influences sur la presse. Ces influences sont aussi bien négatives que positives.

 

Le Numérique est cette variable ayant à la fois fragilisé la presse quotidienne, et celle qui lui a ouvert vers de nouvelles opportunités de développement.

 

I – Le numérique : une nouvelle donne ayant fragilisé la presse quotidienne

Concernant les interférences entre le Numérique et la presse quotidienne, J.M Charon a affirmé que : « C’est un phénomène progressif, avec une date repère qui correspond au milieu de la décennie 2000 : les courbes de la presse s’inversent. Pour le numérique, c’est la purge de la bulle internet, ce que l’on a appelé le phénomène du web 2.0. ».

 

En analyser ces affirmations, on peut donc constater que d’un côté, il y a eu la propagation du Numérique, et de l’autre, il y a le déclin de la presse quotidienne, et l’interférence entre les deux se manifeste de la manière suivante : la propagation du Numérique a fragilisé la presse quotidienne, mais de quelle manière ?

 

                A – Analyse du marché mondial et européen de la presse quotidienne

 

                                1 – Tendances d’évolution du marché de la presse quotidienne

Le schéma suivant[1] montre que, jusqu’aux années 2000, les revenus de la presse quotidienne n’ont cessé de connaitre la hausse. L’année 2009, affectée par le climat de crise économique, a marqué un recul par rapport à cette tendance.

 

Vu de plus près, ce chiffre d’affaires se détaille comme suit selon chaque éditeur[2] :

 

 

Mais cette période florissante a cessé à partir des années 2000, et en 2008, c’est-à-dire au lendemain de la crise économique, on a commencé à constater un préoccupant déclin du chiffre d’affaires global de la presse écrite, comme le montre le schéma ci-dessous[3] :

 

Figure 2 – ÉVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES GLOBAL DE LA PRESSE ÉCRITE

 

La figure ci-dessus montre que les chiffre d’affaires global de l’ensemble de la presse écrite s’est établi, en 2008, à 10,614 milliards d’euros, contre 10,861 milliards d’euros l’année précédente, soit une perte de – 2,3 % en euros courants.

 

Pour le cas spécifique de la Belgique, on peut constater que la hausse de la vente de quotidiens est essentiellement due à l’utilisation du web, comme le montre le schéma ci-dessous[4] :

 

Parallèlement à cette hausse de lecteurs sur le web, ceux intéressés par la version papier deviennent actuellement de plus en plus rares, Trentième à l’échelle mondiale, Belgique se situe seulement, comme le montre le tableau ci-après, au onzième rang européen pour la diffusion des quotidiens[5] :

 

 

                                2 – Les nouvelles conditions contextuelles d’évolution de la presse quotidienne

En second lieu, force est aussi de constater que le marché de la presse quotidienne n’a pas été épargné des nouvelles conditions contextuelles auxquelles ont été confrontées toutes les entreprises intervenant dans d’autres domaines. Ces conditions contextuelles sont notamment la globalisation du marché emportant l’élargissement de la clientèle, la hausse de la concurrence, et surtout l’arrivée du numérique.

 

a – La globalisation du marché et l’élargissement de la clientèle

 

  • Approche conceptuelle de la globalisation des échanges

Dans un langage économique et financier, ce processus de mondialisation se traduit par l’internationalisation de tous les échanges ainsi que les transactions y afférentes. Elle est ainsi en corrélation étroite avec la libéralisation des échanges, emportant une intégration économique, en résumé : une globalisation du marché.

 

Cette libéralisation des échanges fait que non seulement les biens et les services, mais aussi les capitaux, les hommes, les idéaux et les technologies, circulent librement sur le grand marché mondial, ce qui rend les différents pays du monde interdépendants entre eux dans le processus de production et de commercialisation.

 

Les pays sont de plus en plus interdépendants, et les barrières sont de plus en plus effacées, ce qui fait que le développement d’un pays dépend de celui des autres, et l’autonomie est de plus en plus abandonnée.

 

Dans le sens de cet abandon de l’autonomie et toujours dans le cadre de la globalisation, le marché d’un Etat est censé s’ouvrir au monde pour avoir de plus ample opportunités de produire le maximum de rentabilité.

 

  • La globalisation du marché de la presse quotidienne

La globalisation est un phénomène d’intérêt essentiellement économique. Une ouverture du pays aux marchés internationaux devrait lui apporter des bénéfices quant à sa croissance économique.

 

Les opérations économiques ne sont plus vouées à se cadrer au seul terrain d’un pays mais s’élargir au monde entier. Ce qui fait que, au lendemain de la globalisation des échanges, la presse écrite d’un pays, telle que celle du Belgique, ne sera plus diffusé dans ce seul pays uniquement, mais partout dans le monde, le marché étant globalisé.

 

D’emblée, les opérateurs et acteurs dans le domaine de la presse écrite sont désormais appelés à faire face non seulement à la concurrence nationale mais aussi internationale. Les commerces doivent ainsi se conformer aux normes internationales pour être considérablement compétitifs.

 

b – La hausse de la concurrence

 

  • Théorie générale sur la hausse de la concurrence

La globalisation du marché (offres et demandes) a encouragé l’apparition d’autres concurrents, aussi bien nationaux qu’internationaux.

 

En effet, la libre concurrence est même le principe fondamental de la globalisation, les différents acteurs sur le marché règlementent eux-mêmes la Loi de l’offre et de la demande, sans qu’aucune autorité suprême ne puisse venir intervenir.

 

Avec une telle hausse de la concurrence, toutes les entreprises exerçant dans la presse quotidienne doivent savoir s’adapter aux nouvelles règles concurrentielles émergentes. Toutefois, cela ne sera possible sans l’adaptation aux nouvelles conditions d’exploitation : l’exploitation numérique.

 

  • La concurrence sur la presse quotidienne Belge

La presse quotidienne Belge est composée de Groupes de presse néerlandophones et de Groupes de presse francophones, comme le montre le schéma ci-dessous :

 

Mais au sein de ces deux grands groupes, trois grands groupes sont dominants :

 

-Les trois grands groupes dominants

Selon l’état des lieux des médias d’information en Belgique Francophone, la concurrence sur la presse quotidienne Belge est dominée par trois grands groupes de presse leaders dans leurs domaines[6] :

 

« -Rossel, dont l’actionnariat est aux mains de familles, jusqu’en 2005, 40% du capital du groupe étaient entre les mains du groupe de presse français Hersant. Ces parts ayant alors été rachetées par la famille Hurbain, le groupe Rossel présente aujourd’hui une structure de capital essentiellement familiale, via le holding Rossel-Hurbain (Christine Hurbain, Bernard Marchant,

 

                        -Les Éditions de l’Avenir, dont l’actionnariat est aux mains d’une société, Corelio, dont le siège social se trouve en Brabant flamand (Groot-Bijgaarden). La structure de propriété des Éditions de l’Avenir a, elle, été fondamentalement modifiée à partir de 1998, lorsque l’évêque de Namur de l’époque, propriétaire d’une grande partie du capital de la société, a décidé de s’en débarrasser. Dans un premier temps, une part de ce capital a été cédée à la société SBE (Société belge d’édition) qui regroupait divers milieux financiers catholiques wallons et flamands, et notamment le groupe de presse flamand VUM (Vlaamse Uitgeversmaatschappij), éditeur entre autres de titres de presse quotidienne (De Standaard, Het Nieuwsblad). À ce stade, l’évêque de Namur possédait toujours 25% du capital de l’entreprise. Au sein de la SBE, la VUM rachètera les parts des autres actionnaires en 2004 et deviendra alors l’actionnaire majoritaire des Éditions de l’Avenir, dont l’ensemble des activités dans le secteur des médias ont, entre-temps, pris le nom de Mediabel. Fort de cette position dominante, la VUM imposera en 2005 aux Éditions de l’Avenir de fermer leur imprimerie de Rhisnes et d’imprimer tous les journaux du groupe sur les presses de la VUM à Groot- Bijgaarden.

 

                        -IPM, la structure de l’actionnariat, aux mains de familles, n’a pas connu de transformation depuis le début des années 2000, et reste en la possession de la famille Le Hodey (Patrice et François Le Hodey). »

 

La concurrence entre ces trois grands groupes est clarifiée par le schéma suivant[7] qui laisse transparaitre que le marché est encore dominé par Rossel :

 

 

-Structure du marché de la presse quotidienne Belge : identification des acteurs de la concurrence

L’offre de presse quotidienne d’information en Belgique francophone est regroupée autour de sept titres ou groupes de titres qui sont les suivants :

  • L’Avenir
  • La Dernière Heure – Les Sports
  • L’Echo
  • La Libre Belgique
  • Metro
  • Le Soir
  • Sud Presse

 

A part cette offre de quotidienne d’information francophone, les offres en langue néerlandaise sont aussi nombreuses, au nombre de huit quotidiens :

  • Het Belang van Limburg
  • Gazet van Antwerpen
  • Het Laatste Nieuws / De Nieuwe Gazet
  • Metro
  • De Morgen
  • Het Nieuwsblad / De Gentenaar
  • De Standaard
  • De Tijd

 

Le marché est fortement divisé entre ces entreprises, pertes et bénéfices se succèdent entre elles, comme le montre le schéma suivant :

 

 

c – L’arrivée du Numérique

La crise financière constitue actuellement le motif de blocage du développement de nombreux secteurs d’activité, et d’extinction de certaines entreprises sur le vaste marché de la concurrence, mais pour le secteur particulier de la presse quotidienne nombreuses innovations qui ne cessent d’émerveiller et de surprendre les consommateurs sont actuellement disponibles, grâce à l’arrivée du Numérique.

 

Dans le cadre de cette conquête et fidélisation de la clientèle, toutes les entreprises exerçant dans le secteur de la presse quotidienne essaient d’affirmer leur présence, de proposer des produits adaptés aux besoins en évolution du marché, principalement en adoptant des systèmes aussi innovants et fascinants les uns que les autres.

 

Ce qui fait que l’arrivée du Numérique est une nouvelle condition apparue dans le contexte de développement de la presse quotidienne, ceci car, internet est devenu un modèle de documentation et d’information pour grand nombre de personnes[8] :

 

 

Le Numérique n’est pas seulement utilisé et exploité, mais il devient même une source de documentation de plus en plus crédible à l’heure actuelle, comme le montre ce baromètre de La Croix :

 

 

Si bien que, de nos jours, les couts numériques (de développement Web généralement) sont de plus en plus intégrés dans les couts d’exploitation des entreprises de presse quotidienne, comme le montre le schéma suivant, pour le cas des entreprises belges francophones de presse quotidienne[9]:

 

Cette arrivée du Numérique va aussi accroitre le niveau de la concurrence, selon J.M Charon :

« Le numérique correspond effectivement à l’introduction de nouveaux concurrents. On identifie des concurrents directs (sites d’information, portails) qui sont des offreurs de contenus équivalents ou comparables à ce que l’on va trouver dans la presse écrite et plus particulièrement la presse magazine. Surtout, les nouveaux concurrents sont les plates-formes d’échanges (vidéo, musique, contenus de divertissement…), les réseaux sociaux et les moteurs de recherche. Ce sont des acteurs beaucoup plus puissants que ceux de la presse traditionnelle. Ces groupes internationaux, souvent en position monopolistique ou quasi monopolistique, se situent comme intermédiaires (guichets) entre le fournisseur de contenu et son public, ce qui est inédit. Cela a pour conséquence la présence d’un autre type d’acteurs sur le marché publicitaire, qui n’est plus l’offreur de contenu, mais ce « guichet intermédiaire. »

 

Aussi, compte tenu de toutes ces modifications contextuelles engendrées par l’arrivée du Numérique, selon le RAPPORT AU MINISTRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION rédigé par Marc TESSIER, la presse a désormais plusieurs objectifs qui nécessiteront une réorientation de son organisation :

 

            « -Moderniser les outils et renouveler leurs formats

            -Refondre leurs distributions pour l’adapter au nouvel environnement

            -Etendre leur champ d’action sur les nouveaux supports. »

 

                B – Le numérique : un variable fragilisant le modèle économique sur lequel s’est bâtie la presse quotidienne

Avant l’atterrissage du Numérique dans son environnement, la presse quotidienne avait son propre modèle de fonctionnement. Ce modèle se trouve « déstabilisé » par le Numérique, ce qui fait que, dans la plupart des cas, ce dernier est vu comme le variable ayant fragilisé le modèle économique sur lequel s’est bâtie la presse quotidienne. Ceci car, avec l’arrivée du Numérique, le comportement des clients a nettement changé, de plus, la presse quotidienne a perdu son monopole.

 

                                1 – Le changement de comportement des clients : le confort de la gratuité instaurée par le numérique

L’arrivée du Numérique a fait en sorte que les informations soient plus présentes, plus accessibles, et même gratuitement accessibles. Ce qui fait que la presse quotidienne qui ne possède pas de version numérique se trouvera délaissée face à ce confort de gratuité cultivé chez les internautes.

 

  1. Charon a affirmé que : « Le numérique, c’est également le modèle de la gratuité, qui est plus actif lorsque l’on est dans le domaine de l’actualité. Pour les générations les plus jeunes, tout ce qui touche à l’actualité est présent, voire omniprésent sur l’ensemble des médias. Elle n’a plus de valeur en soi, sauf à trouver -mais cela concerne la presse quotidienne-des registres de traitement de l’actualité dans lesquels il y a une vraie valeur ajoutée qui réapparait.».

 

                                2 – La perte de monopole d’information de la presse dans divers domaines : le modèle de la presse quotidienne est-elle devenue une modèle en crise ?

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, le public a formulé une nouvelle demande : l’accès plus rapide aux informations, pour que le public puisse prendre les dispositions nécessaires en cas d’urgence. Aussi, les autres sources d’informations, à part la presse, ont pris plusieurs solutions face à cette demande, ce qui fait que l’information de la presse a perdu son monopole dans la transmission des informations, on a de plus en plus recours à internet et aux nouvelles technologies d’information et de communication :

 

Dans son Consumer Barometer 2012, Google publie les statistiques des comportements d’achat et de recherche en ligne des consommateurs du monde entier, le résultat pour la population Belge en particulier est le suivant :

 

« Près d’un Belge sur deux recherchent des information en ligne avant de souscrire une assurance auto, mais seuls 3% souscrivent directement en ligne. C’est encore peu comparé à d’autres pays. Sept Néerlandais sur dix surfent avant d’acheter, et ils sont près de 6 sur 10 à acheter en ligne.

Pour les assurances habitation, 27% des Belges (70% aux Pays-Bas) s’informent en ligne et 1 sur 4 achètent sur la toile (1 sur 2 aux Pays-Bas). En matière de prêts personnels, la proportion est un peu plus élevée : 14% des Belges ont contracté un prêt personnel en ligne et 45% ont recherché de l’information avant d’acheter hors ligne.

Sur ces produits, la Belgique a donc pas mal de retard à rattraper. Mais quelque soit le Pays, il apparaît que le consommateur utilise le net avant tout comme source d’information ou comparateur avant d’effectuer un achat. »[10]

 

D’un autre côté, il a été constaté le net développement du Numérique, qui est désormais accessible à tous et à portée de main à l’heure actuelle, la presse qui n’est pas encore intégrée dans ce nouvel environnement numérique perdra son monopole d’information, vu que les tendances se tournent de plus en plus vers l’utilisation du Numérique, d’internet dans la recherche d’information.

 

                                3 – L’élargissement de la clientèle du numérique et la stagnation de celle de la presse quotidienne

Le numérique est actuellement à portée de main pour la majorité des populations dans le monde, internet est partout et fait désormais partie de la vie quotidienne de plusieurs personnes. Comme les montrent les pourcentages des populations ayant accès à Internet à l’heure actuelle :

 

Aussi, devant une telle révolution, il est certain que la clientèle des informations numériques ne cesse de croitre, emportant ainsi la corolaire baisse des clients de la presse quotidienne, qui préfèrent alors se tourner vers la presse numérique.

 

                                4 – Le manque de visibilité de la presse quotidienne face à la révolution numérique

Il est aussi constaté que la presse numérique prend le dessus, et la presse quotidienne souffre actuellement de manque de visibilité.

 

La conséquence de ce manque de visibilité emporte la baisse de diffusion de la presse quotidienne, engendré par la faiblesse du réseau de distribution de la presse quotidienne (cela est même le premier problème de la presse). Cela implique donc la baisse de l’enthousiasme à la lecture de la presse quotidienne.

 

Cette baisse de la diffusion de la presse écrite ne touche pas uniquement quelques pays, mais est même généralisé dans toute l’Europe, qui est de 7% en 2012.

 

Cela se traduit par une diminution d’un quart de la diffusion en cinq ans, pour l’Europe, selon le rapport annuel « Tendances mondiales de la presse » : « la diffusion de journaux (quotidiens, hebdomadaires et mensuels confondus) a baissé de 25% en Europe de l’Ouest et de 27% en Europe de l’Est, contre « seulement » 13% en Amérique du Nord. Pendant cette période, elle a, en revanche, augmenté de plus de 10% en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. »[11].

 

Pour le cas particulier  de la Belgique, la situation est la même : les lecteurs ont de moins en moins recours à la presse quotidienne écrite, et se retournent de plus en plus vers les informations fournies par la version numérique.

 

Certes, cette baisse n’est pas encore conséquente mais se fait déjà ressentir dans les résultats financiers des entreprises de la presse quotidienne écrite. Ainsi, au 2ème trimestre 2013, les ventes diminuent « seulement » de 6% pour La Dernière Heure, de 3% pour le groupe Sudpresse, de 2,5% pour l’Avenir…Et sur une année, de 2012 à début 2013, l’ensemble des dix principaux quotidiens du plat pays n’a reculé que de 1,4%, selon les calculs d’Erwann Gaucher, sur la base des données du CIM. [12].

 

Aussi, à l’échelle de la Belgique, la baisse est de 1,43% (-18.778), équivalent à 1,298 million d’acheteurs.

 

La Rtbf ou Radio-Télévision belge francophone a émis le constat suivant : « Les temps sont durs pour la presse écrite. De moins en moins de belges feuillettent le journal « papier. On se transforme petit à petit en entreprise numérique. On a la chance, chez nous, de pouvoir compenser ça par de plus en plus d’abonnements numériques ».[13]

 

Cela ne signifie guère que le public se désintéresse à l’information, mais ce sont seulement les modalités d’accès à l’information qui ont changé. On se tourne de plus en plus vers les recherches d’informations par voie Numérique, comme le montre le schéma suivant :

 

 

La comparaison de l’évolution de la version Numérique et de la baisse de la version papier est plus flagrante dans le schéma suivant[14] :

 

Graphique de l’OJD sur l’évolution comparée de la diffusion papier et numérique

 

 

 

 

II – Le Numérique : une nouvelle opportunité de développement pour la presse

Il est reconnu que l’entreprise est une entité qui vit, et qui effectue forcément des mutations, qui n’est pas stable. L’instabilité, la mutation, l’intégration de nouvelles visions font partie de la vie d’une entreprise. Ce qui fait que tous les éléments qui composent cette entreprise, doivent s’adapter à cette mutation, afin de toujours garder la finalité de l’entreprise tout au long de ces mutations : réaliser des profits, rester compétitive sur le marché.

 

Devant ces mutations, l’entreprise de presse quotidienne se doit d’avoir l’esprit innovateur, c’est la théorie évolutionniste que doit prôner une entreprise. Une entreprise vit en communauté avec d’autres entreprises membres du grand marché mondial, elle peut être sujette à des influences et sollicitations toujours nouvelles compte tenu de l’évolution des besoins des consommateurs, et de l’évolution de l’environnement social, économique et technologique en général. Dans notre cas, il s’agit essentiellement des changements engendrés par l’arrivée du Numérique C’est ainsi que le changement est une étape vitale pour une entreprise, car lui permet de marquer sa présence et de garantir sa pérennité. C’est via les différents changements qu’elle subit que les entreprises vivent et s’intègrent à leur milieu.

 

La question d’organisation ou de réorganisation est ainsi inévitable et est un processus « naturel » par lequel doit passer obligatoirement une entreprise qui veut s’affirmer sur l’actuel large marché concurrentiel mondial.

 

En effet, le changement stratégique (tout au moins, lorsqu’il est profond) se révèle profondément déstabilisant : il remet en cause des routines bien établies, il met au rebut des compétences éprouvées, il rompt l’équilibre social entre les différents membres de l’organisation, il modifie l’inscription de la firme sur son marché et, par exemple, altère la nature des relations avec les clients, il engendre des dépenses importantes qui peuvent déséquilibrer la structure financière de l’entreprise… Autrement dit, la firme quitte la terre ferme de modes de fonctionnement bien huilés pour les turbulences de la pleine mer de l’adaptation où règne l’incertitude sur les conduites à tenir, la pertinence des options retenues et où la capacité d’apprentissage de l’organisation est mise à rude épreuve.

 

Autant de risques qui peuvent encourager l’entreprise à rester au statu quo, mais pour ceux qui osent avancer, il est clair qu’une entreprise qui change ne doit pas perdre sa performance. Ce maintient de la performance est la raison d’être de toute cette étude.

 

Les entreprises sont encouragées à avancer, à intégrer le Numérique dans leurs études du marché. Ceci car, le développement du numérique se présente actuellement comme une opportunité pour la presse d’être présente sur les réseaux numériques (A), de plus le Numérique offre à la presse quotidienne l’opportunité de développement d’un nouveau concept : l’e-paper.

 

                A – Le développement du numérique : une opportunité pour la presse d’être présente sur les réseaux numériques

Les analyses ci-dessus laissent penser que l’avenir de la Presse quotidienne ne sera plus possible au lendemain de l’arrivée du Numérique. En effet, le tableau n’est pas totalement tout noir, ceci car, la présence de ce nouveau variable qui est le Numérique peut être aussi d’un autre côté une réelle opportunité de développement pour la presse quotidienne.

 

En effet, la presse quotidienne a vu ses ventes chuter essentiellement du fait du manque de réseaux de distributions, pourtant, ce réseau de distribution peut être exploité et élargi par l’exploitation du Numérique, se créera ainsi les réseaux Numériques de la presse quotidienne.

 

Pour les quotidiens Belges, on peut constater qu’à l’heure actuellement, de plus en plus de quotidiens belges sont déjà présents sur les réseaux numériques.

 

Si, deux années auparavant, seulement quinze titre Belges étaient présents sur les réseaux Internet, à l’heure actuellement, dix-huit titres ont au moins une page de présentation sur le Réseau : sept de langue française, neuf de langue néerlandaise, un de langue allemande et un titre bilingue, selon le rapport « La presse quotidienne sur Internet : Analyse comparative des sites belges et des principaux sites étrangers », qui décrit de la façon suivante l’évolution des sites Belges :

 

« – LALIBRE.BE, LE SITE EVENEMENT DE 2001

On l’attendait depuis longtemps et, le 10 janvier 2001, le site de La Libre Belgi-que (www.lalibre.be) est enfin né. Certes, le journal catholique était déjà présent sur le Web mais uniquement grâce à un site vitrine et un site sportif. Après des années d’attente, les internautes peuvent enfin découvrir La Libre dans son intégralité, ainsi que son édition liégeoise, La Gazette de Liége

 

                        – LE SOIR EN LIGNE, ON NE CHANGE PAS UN SITE QUI GAGNE

Pionnier de la presse en ligne en Belgi-que, Le Soir en Ligne (www.lesoir.com) n’a fait que s’améliorer au fil du temps. Le 8 juin 2001, il s’adaptait à la nouvelle ma-quette de son édition papier, en adoptant, lui aussi, les lignes de couleurs.

 

                        – DH NET, LE SITE AUX TIROIRS

Depuis juin 2000, le site de La Dernière Heure / Les Sports (www.dhnet.be) est, lui aussi, l’un des sites incontournables de la presse belge. Comme tout site de presse qui se respecte, DH Net propose un journal complet, des archives (depuis 2000) ou encore un agenda culturel. La grande originalité du site est sans doute une home page personnalisable (même si cette personnalisation se limite à l’horoscope, la météo et aux informations régionales) et, surtout, un système de dossiers personnels. Chaque article pouvant être classé dans un tiroir ou un sous-tiroir personnel.

 

                        – HET BELANG VAN LIMBURG ET GAZET VAN ANTWERPEN, LES SITES JUMEAUX

Het Belang van Limburg Online (www.hbvl.be) et Gazet van Antwerpen Online (www.gva.be) sont comme des jumeaux, seule la couleur de leurs habits les différencie ou presque : bleu pour le quotidien limbourgeois, rouge pour le quotidien anversois. En effet, depuis le 2 janvier 2001, seules la couleur et les informations régionales sont différentes.

 

                        -TIJDNET ET L’ECHONET, LES SITES ECONO-MIQUES ET FINANCIERS

De Financieel Economische Tijd (www.tijd.be) et L’Echo (www.echonet.be) n’ont aucun rapport entre eux, mais ils constituent les deux seuls journaux économiques et financiers de Belgique. Ils s’adressent, en effet, tous deux, à un public ciblé : les cadres, les investisseurs,… bref, le monde des affaires. Leurs sites sont le reflet de cette particularité. En faire le tour demande des heures et les articles de presse ne constituent qu’une petite partie de ce qui est disponible.

 

                        – HET NIEUWSBLAD, UN NOUVEAU SITE PLUS CONVIVIAL

En 2001, le quotidien Het Nieuwsblad (www.nieuwsblad.be) a déménagé, s’éloignant quelque peu de son édition gantoise, De Gentenaar. Une collaboration avec le magazine Clickx ! a également été conclue sans pour cela que le site soit complètement englobé.

 

                        – HET VOLK ET DE GENTENAAR, ENGLOBES DANS LE SITE DE CLICKX !

Contrairement à Het Nieuwsblad, Het Volk (www.hetvolk.be) et De Gentenaar (www.gentenaar.be) ne constituent pratiquement plus qu’une partie du site du magazine Clickx !. En effet, seules les nou-velles des deux journaux apparaissent dans des pages du magazine. Les news-letters disponibles sur Het Nieuwsblad le sont également ici.

 

                        – GRENZ-ECHO, LA BELGIQUE VUE DES CANTONS DE L’EST

Seul quotidien de langue allemande, publié dans notre pays, Grenz-Echo (www.grenzecho.be) a modernisé son site en octobre dernier. Il est désormais intégré dans le site Netecho (www.netecho.info), qui collabore également avec la radio BRF.

 

                        – DE MORGEN, HET LAATSTE NIEUWS ET METRO, LES SITES VITRINES

A côté de tous ces sites plus ou moins développés, on trouve aussi des sites vi-trines, des sites de journaux qui ont décidé d’avoir uniquement une présence sur le Net. C’est le cas des journaux du Pers-groep, De Morgen (www.demorgen.be) et Het Laatste Nieuws (www.hln.be), et du quotidien gratuit, disponible en français et néerlandais, Metro (www.freemetro.be). Sur ces pages, seuls des coordonnées et, parfois, des liens et des informations pour les annonceurs sont disponibles. Il est étonnant que deux des plus importants journaux flamands aient ainsi une présence si modeste.

 

                        – PRESS BANKING ET MEDIARGUS, LES SUCCESSEURS DE CENTRAL STATION

En juillet 1995, les éditeurs belges s’unissaient pour créer Central Station, une société qui proposait de réunir pratiquement tous les articles publiés dans la presse quotidienne belge dans une base de données d’articles et de permettre une distribution personnalisée des articles sous forme électronique. Malheureusement, faute d’un accord avec les journalistes sur les droits d’auteur, Central Station fut contraint de fermer ses portes en décembre 1996. »[15]

 

Aussi, on peut constater, par ce grand nombre de presses ayant pu effectuer un réseautage numérique que le Numérique constitue une réelle « carte à jouer » pour la presse quotidienne, que le Numérique n’est pas forcément un blocage au développement de la presse quotidienne.

 

                B – Une opportunité du développement d’un nouveau concept de la presse écrite : l’e-paper

Le Numérique offre une multitude de possibilités d’invention et de réinvention de la presse quotidienne que cette dernière est libre d’exploiter.

 

Aussi, la presse quotidienne, pour attirer le public, peut librement faire usage de l’e-paper, défini comme : « une technique d’affichage cherchant à imiter l’apparence d’une feuille imprimée. Contrairement aux techniques d’affichages classiques (écran à cristaux liquides ou à tube cathodique) qui utilisent de l’énergie pour permettre la lecture des pixels à l’écran (lampe de rétro-éclairage pour les écrans à cristaux liquides, émission d’électrons pour les écrans à tube cathodique), le papier électronique utilise la lumière ambiante de la même manière que le papier classique. Un papier électronique doit pouvoir afficher du texte et des images indéfiniment, sans consommer d’énergie, que ce soit pour l’affichage ou pour un éventuel système de traitement de données, et doit permettre le changement de ce qu’il affiche. Les pixels d’un tel système doivent donc posséder plusieurs états distincts stables, de manière à garder intact le contenu affiché en l’absence de source d’énergie. »[16]

 

Ce nouveau système de présentation de la presse quotidienne, conforme aux nouvelles technologies, peut attirer les clients dans le sens où ces derniers sont toujours avides de nouveautés et de rénovation. Le schéma suivant montre concrètement le mode de présentation de la presse sur e-paper[17] :

 

 

Des rénovations qui ont été suivies par quelques entreprises de la presse quotidienne :

« -En septembre 2007, le journal français Les Échos annonça la commercialisation de deux abonnements basés sur des applications de papier electronique avec l’objectif d’acquérir plusieurs milliers d’abonnés.

            -En février 2006, le journal flamand De Tijd annonça qu’il mettait en place la distribution d’une version du journal sur papier électronique, pour une étude marketing auprès de quelques abonnés. Ce fut la première application du papier électronique dans le domaine de l’édition de journaux. L’essai fut mené grâce à des versions modifiées de l’iLiad d’iRex Technologies. »[18]

 

Pour développer efficacement ces changements qui peuvent être engendrés par le numérique, quels sont alors les défis de la presse quotidienne ?

 

 

 

PARTIE II – LES DEFIS DE LA PRESSE QUOTIDIENNE AVEC L’ARRIVEE DU NUMERIQUE

 

I – L’adoption de nouvelles stratégies marketing

 

                A – Oser l’innovation

Différente de la découverte[19], de la créativité[20], de l’invention[21], l’innovation est définie comme : « l’introduction, dans le processus de production et/ou de vente d’un produit, d’un équipement ou d’un procédé nouveau. »[22].

 

David Teece donne une définition plus précise du terme innovation en précisant que : « L’innovation consiste en la commercialisation réussie d’une nouveauté ».

 

Aussi, l’innovation est le fait pour une entreprise de mettre à l’épreuve un nouveau système organisationnel ou un nouveau produit, dans le but d’affirmer sa présence sur le marché concurrentiel et de mieux maîtriser les besoins évolutifs de ce marché. Actuellement, l’innovation est pour toutes les entreprises en général un nouveau moyen de fidélisation des consommateurs et d’attraction d’une nouvelle clientèle. Ceci car, c’est par la mise en œuvre de pratiques innovants que certaines entreprises peuvent se démarquer des autres, sur le marché de la concurrence, et acquérir ainsi un avantage compétitif.

 

Dans l’histoire de l’innovation, il existe quatre grandes catégories d’innovation :

  • Les innovations de produit qui consiste à proposer aux consommateurs et clients de nouveaux produits qui n’ont jamais encore existé auparavant
  • Les innovations de procédé ou « process innovation »qui consiste à présenter un produit déjà existant mais sous des procédés d’utilisation plus améliorés
  • Les innovations de commercialisation qui consiste à présenter un produit déjà existant sous de nouvelles publicités commerciales plus attractives et plus stratégiques
  • Les innovations d’organisation qui implique une réorganisation interne à l’entreprise qui aura des répercussions sur son intervention sur le marché.

 

En effet, ce sont les quatre types d’innovation qui ont été connus à travers l’histoire, mais force est de préciser qu’actuellement, les entreprises adoptent ce que l’on appelle : l’innovation stratégique, un cinquième type d’innovation qui est en train de connaitre toute son ampleur.

 

Dans notre cas, l’innovation sur laquelle doit oser les entreprises de la presse quotidienne est l’intégration du Numérique dans leurs systèmes marketing. L’exemple le plus concret est l’e-paper expliqué ci-dessus.

 

Dans ce cadre, le premier journal Belge qui a testé l’e-paper était le  De TIDJ qui a été accessible depuis 2006. Même si cela date déjà de 2006, l’e-paper constitue encore une innovation dans le sens où plusieurs entreprises de presse quotidienne ne l’ont pas encore exploité. Ce mode d’exploitation du Numérique est donc un exemple à suivre par les autres entreprises de presse quotidienne.

 

Les arguments évoqués par cette presse quotidienne Belge, lors de l’invention de l’e-paper sont nombreux : « désormais, lire son journal version papier électronique dans le métro, dans sa voiture ou confortablement installé dans son salon, tout en restant à la pointe d’une information sans cesse réactualisée au cours de la journée, ne relève plus de la science-fiction mais de l’e-paper. Développé par Philips, le support de cette nouvelle technologie vient d’être testé durant quatre mois par 200 lecteurs du quotidien économique flamand De Tijd. Ils ont ainsi pu télécharger chaque jour l’édition du Tijd ainsi que des informations en continu sur leur iLiad (sorte de tablette PC très légère et très fine, d’un format de cahier d’écolier), grâce à une connexion au serveur du journal.

 

Le secret de cet écran révolutionnaire ? Il est équipé d’une connexion Wi-Fi et USB et permet, en plus des journaux, de lire des livres (préalablement puisés sur une borne chez un libraire), des plans ou de stocker de l’information électronique dans une sorte de bibliothèque personnelle. »[23]

 

                B – Réfléchir sur l’intégration du numérique dans le processus de vente et de commercialisation

Les entreprises de la presse quotidienne ne doivent pas uniquement savoir « nover » et « innover », elles doivent également agir, pour que le Numérique soit effectivement intégrée dans le processus de vente et de commercialisation de leurs produits.

 

Telle intégration du Numérique dans le processus de vente et de commercialisation nécessite la réalisation de différentes étapes préliminaires, à savoir : l’accompagnement des salariés dans la maitrise du Numérique, et l’exploitation du Numérique au service de la presse quotidienne en se basant sur des objectifs précis.

 

-Accompagnement des salariés dans la Maitrise du Numérique

Intégrer le numérique dans le processus de vente et de commercialisation nécessite incontestablement le travail de concert de tous les membres et acteurs impliqués dans la confection de la presse quotidienne, les salariés ou les ressources humaines doivent être accompagnés, pour qu’ils soient informés et convaincus des opportunités de développement de la presse quotidienne par Internet.

 

Les salariés, les acteurs dans la conception, la diffusion et la commercialisation des produits, ne doivent point être lésés car ils constituent le pilier de développement de l’entreprise de presse quotidienne.

 

En effet, les ressources humaines tiennent une place importante dans une entreprise. Selon l’ouvrage « Human Resource Champions »[24], les ressources humaines tiennent quatre fonctions essentielles dans une entreprise. Premièrement, elles peuvent être le « Business Partner » de l’entreprise, c’est-à-dire son partenaire stratégique dans son développement. Deuxièmement, c’est par les ressources humaines que seront développées les politiques de formation, de développement des compétences de l’entreprise, c’est dans ce cadre que la direction des ressources humaines est un outil de gestion des changements dans l’entreprise.

 

Ces salariés, en tant que garants de l’intégration du Numérique dans la presse quotidienne, doivent d’abord être briefés sur la nécessité et les méthodes de cette exploitation du Numérique dans la presse quotidienne. Cet acte d’accompagnement doit conduire au perfectionnement des connaissances et professionnalisation des interventions des salariés dans la gestion du Numérique dans les diffusions de presse.

 

-La fixation d’objectifs d’intégration du Numérique dans le tableau de bord de l’entreprise

Toute entreprise doit normalement avoir un tableau de bord qui fixe les objectifs d’un exercice et qui en assure le suivi. Les objectifs sur l’intégration du Numérique dans le système de vente, marketing et commercialisation doit être intégré dans ce tableau de bord, afin que l’entreprise de presse quotidienne puisse identifier matériellement les efforts et objectifs concrets que les acteurs doivent entreprendre.

 

Les objectifs sont en effet la clé de voute de la réussite d’une organisation, puisque c’est par la définition de ces objectifs que la vision commune sera instaurée, et que les tâches de chaque collaborateur, compte tenu de chaque objectif et sous objectif, seront clairement déterminées.

 

L’atteinte de ces objectifs sur le volet numérique seront ensuite le garant de la performance de l’entreprise, conformément à l’adage : « Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre ».

 

Comme les objectifs d’intégration du Numérique dans le système de vente et de commercialisation est un objectif nouveau, la mise en place de cet objectif doit suivre la ligne suivante :

 

Faire le point sur le concept de l’objectif

 

Formuler l’objectif

 

Spécifier l’objectif

 

Déterminer les étapes à suivre pour aboutir à l’objectif

 

Mettre en place un cadre de suivi de l’objectif

 

Sachant que l’objectif dont il est question est : le but final à atteindre. Il peut être divisé en deux catégories :

 

-Les objectifs généraux communs : qui sont partagés par tous les salariés sans exception dans l’entreprise. C’est une sorte de vision commune, qui ne peut être autre que l’intégration du Numérique dans le processus de conception, de vente et de commercialisation des produits de presse de l’entreprise.

 

-Les objectifs spéciaux individuels : qui sont les objectifs de service, départementaux ou même personnels à chaque salarié. Ces objectifs spéciaux ne doivent toutefois être en contradiction avec les objectifs généraux.

 

Et force est de préciser que les objectifs qui seront déterminés doivent revêtir le caractère de clair et précis, et pour cela, ils doivent inévitablement être :

 

-Pertinents : en accord avec les visions globales de la société, en rapport avec l’environnement dans lequel évolue la société et les salariés, … Actuellement l’intégration du Numérique dans le système de production est un objectif pertinent compte tenu de la nette évolution du Numérique,

 

-Mesurables : ce qui signifie que les objectifs doivent être effectivement réalisables, et que leur réalisation peut être contrôlée. Pour ce faire, l’entreprise doit mettre en place des indicateurs de contrôle de la réalisation des objectifs. La variation des produits vendus peut être prise comme indicateur.

 

-Datés : les objectifs doivent spécifier leurs échéances de réalisation (annuelles dans la plupart des cas)

 

-Acceptés : ce qui signifie que la mise en place des objectifs a été jugée utile et pertinente pour tous les salariés, qui connaissent ainsi les enjeux de la réalisation de ces objectifs.

 

Aussi,  il est important pour la presse quotidienne de réfléchir sur l’intégration du numérique dans le processus de vente et de commercialisation. Mais cette réflexion doit nécessairement s’accompagner d’une nouvelle stratégie commerciale : Porter les valeurs de la presse dans l’univers numérique (II).

 

 

II – Elaborer une nouvelle stratégie commerciale : Porter les valeurs de la presse dans l’univers numérique

 

A – Valoriser les contenus payants de qualité et sur la qualité de l’information : Management de la qualité

Les informations deviennent alors nombreuses et facilement accessibles au grand public au lendemain de l’avènement du numérique. Ce qui fait que les entreprises de la presse quotidienne qui veulent s’affirmer et rester leaders dans le domaine, compte tenu des nouvelles donnes sur la concurrence, se trouvent dans l’obligation de valoriser les contenus de leurs informations, afin de diffuser des contenus de qualité, conforme aux attentes et besoins du public visé.

 

Au lendemain de la globalisation[25] des marchés mondiaux, la question relative à la qualité est devenue d’actualité, obligeant toutes les entreprises dans tous les domaines d’activité à revoir leur système global de fonctionnement, afin de pouvoir faire face à la concurrence.

 

Aujourd’hui, pour de nombreux chefs d’entreprises, le principal obstacle à leur développement reste la mise à disposition de produits ou de prestations de qualité aux clients. Dans cet univers, une entreprise a un besoin grandissant de bien connaître ses aptitudes à émettre des prestations de qualité afin d’appliquer une politique de fidélisation la plus efficiente qui soit. Ceci car, de nos jours, l’attachement des clients à une entreprise quelconque reste avant tout la qualité de ses produits, pour les entreprises de la presse quotidienne, la qualité des informations mises à disposition des clients.

 

Le développement d’une véritable stratégie de « management par la qualité » semble essentiel dans le contexte économique actuel. Seulement, faute de moyens, dans la plupart des cas, les entreprises et plus particulièrement les plus petites d’entres elles ne parviennent pas à mettre en place ce type de gouvernance.

 

Dans ce cadre, une réorganisation s’impose vu que la question de la rentabilité par la qualité est une problématique qui se situe au cœur des activités des entreprises de la presse quotidienne afin de profiter de l’avènement du numérique.

 

Ce management par la qualité peut être défini comme : « l’ensemble des principes permettant aux organismes d’améliorer leurs performances de façon continue, tout en répondant aux besoins de toutes les parties prenantes (clients, personnel, actionnaires, fournisseurs, partenaires…). »[26]

 

Le management par la qualité implique le respect de huit orthodoxies managériales :

 

« 1) L’orientation client

La satisfaction des clients est la base même de tout système de management de la qualité. L’écoute et la compréhension de leurs besoins, présents et futurs est indispensable pour satisfaire leurs exigences et d’aller au-devant de leurs attentes. L’orientation client se traduit par la mise en place d’un véritable processus de communication avec eux, une analyse prospective de leur besoin, une évaluation régulière de leur niveau de satisfaction et le traitement de leurs réclamations.

 

2) Le Leadership

Dans tout système de management de la qualité, la direction doit déterminer clairement ses orientations stratégiques et créer les conditions pour que le personnel puisse pleinement s’impliquer. Pour cela elle doit montrer l’exemple et son réel engagement, définir des objectifs motivants et créer des valeurs partagées.

 

3) L’implication du personnel

Le personnel est le cœur même d’une entreprise et donc l’un des maillons principal pour tout système de management de la qualité. Son implication est indispensable pour qu’une entreprise puisse progresser. Il est important de faire comprendre à chacun son rôle et son importance, de les responsabiliser.

 

4) L’approche processus

Tout système de management de la qualité nécessite une approche processus. Celle-ci consiste, entre autre, à déterminer les processus de l’entreprise, leurs interactions et des critères de surveillance. Sur cette base, il sera possible de piloter chaque processus, d’analyser leurs performances, de faire des propositions d’amélioration et de les mettre en oeuvre afin de contribuer aux objectifs stratégiques de l’entreprise.

 

5) Le Management de la qualité par approche système

Comprendre et gérer l’entreprise comme un système de processus interdépendants en vue d’un objectif donné permet d’améliorer son efficacité et son efficience. Ce principe permet de clarifier le fonctionnement de l’entreprise, de mettre à jour et de supprimer les activités « doublons » et les zones d’ombres qui sont souvent source de dysfonctionnements.

 

6) Développer des relations mutuellement bénéfiques avec les fournisseurs

Une entreprise et ses fournisseurs sont interdépendants et des relations mutuellement bénéfiques permettront d’augmenter leurs capacités à créer de la valeur. Pour cela, il est nécessaire de comprendre les intérêts des partenaires, de définir clairement leurs obligations et d’évaluer régulièrement leurs performances.

 

7) L’amélioration continue

L’amélioration continue d’un système de management de la qualité consiste à augmenter la performance interne et la satisfaction des clients. Cela comprend, entre autre :

  – analyse des résultats pour identifier les pistes d’amélioration,

  – établissement des objectifs,

  – recherche et mise en oeuvre des actions d’amélioration,

  – évaluation des résultats,

  – formalisation des changements.

 

Cette dynamique de recherche d’amélioration est continue. Les retours d’information des clients, les audits et la revue du système de management de la qualité sont également  utilisés pour identifier des opportunités d’amélioration.

 

L’amélioration continue doit être un objectif permanent de l’entreprise.

  Le principe de l’amélioration continue est souvent représenté par un cycle d’actions, appelé « roue de Deming » ou cycle PDCA : Plan (Planifier, prévoir), Do (faire), Check (Vérifier), Act (Réagir).

 

8) Approche factuelle pour la prise de décision

Décider c’est prendre un risque. Tout manager le sait bien !

Pour pouvoir prendre les bonnes décisions, il faut pouvoir s’appuyer sur des informations fiables. Ces informations doivent donc être disponibles et sous une forme permettant leur analyse et leur compréhension. Dans de nombreux cas, la mise en place d’indicateurs et tableaux de bord pertinents permet de répondre à ce besoin et facilite la prise de décision. »[27]

 

B – Former et accompagner les équipes éditoriales

La formation et l’accompagnement des équipes éditoriales rejoignent la théorie économique des compétences, qui implique le management de la performance par le management des Hommes, et figure parmi les principes du Management par la qualité.

 

La théorie des compétences rejoint l’idée selon la quelle le développement et la réussite d’une entreprise dépend en grande partie de la compétence de ses membres, d’où la nécessité pour une entreprise de procéder à la formation ou à l’accompagnement de ses salariés pour que ces derniers soient de réels professionnels dans leurs domaines, notamment dans le domaine de la gestion de la qualité, la fidélisation des clients de la presse quotidienne. Ceci conformément à l’adage : « Les organisations qui seront vraiment performantes à l’avenir seront celles qui auront découvert la façon de s’attirer l’engagement des gens et leur capacité à apprendre à tous les niveaux de l’organisation »[28].

 

Mais la question qui peut se poser est la suivante : « Comment assurer une formation et un accompagnement adéquat aux salariés de la presse quotidienne ? ».

 

L’exemple concret des Universités d’entreprises[29] peut être pris comme exemple. Les premières universités d’entreprise ont été mises en place avant la première guerre mondiale, c’est-à-dire dans les années 20. Les universités d’entreprises de General Motors étaient l’une des premières universités mises en place. A aussi été reconnue comme ayant été l’une des premières universités d’entreprise celle de Northrup Aircraft en 1940.

 

Si on analyse le cas d’Orange Campus (l’université d’entreprise d’Orange) ; l’Université à été mise en place afin de renforcer les capacités des salariés cadres d’Orange.

 

Orange Campus a été mis en place vers la fin de l’année 2010, sous l’impulsion de Stéphane Richard et du Comité Exécutif. Et dès sa mise en place, cette Université d’entreprise répondait à deux buts bien précis :

 

-Renouveler la culture managériale, en favorisation la mixité et en travaillant le sentiment d’appartenance de tous les managers et collaborateurs clés

-Renforcer le professionnalisme et la capacité de leadership des dirigeants.

 

La diffusion de la culture d’entreprise, via les universités d’entreprise, pour le cas spécifique d’Orange Campus, répondent à des buts bien précis, qui ont une liaison étroite avec une bonne GRH (Gestion des Ressources Humaines). Ceci car, via la diffusion de cette culture d’entreprise, les salariés formés seront :

 

– Impliqués et motivés : le sentiment d’appartenance né de la culture d’entreprise, le salarié, même travaillant pour le compte de l’entreprise, a comme l’impression de travailler pour son propre compte, car il considère l’entreprise comme sa propriété. Il est ainsi d’autant plus motivé et sera toujours en quête du bien être de la société.

 

– Eviteront les divergences : les divergences seront naturellement évitées à partir du moment où l’ensemble des salariés partageront les mêmes visions et les mêmes principes sur la culture d’entreprise.

 

– Réguleront facilement les conflits : les conflits et points de divergence qui pourront surgir seront aussi facilement résolus car les salariés ont un point de repère auquel il faut se référer en cas de conflits.

 

Ce qui a été expliqué ci-dessus est une formation adaptée aux personnes cadres dans l’équipe éditoriale, c’est-à-dire les superviseurs, afin qu’elles aient la capacité de leadership[30] pour pouvoir motiver leurs équipes. Mais pour les personnes directement impliquées dans la réalisation des tâches, des formations et des accompagnements peuvent aussi être effectués afin de renforcer leurs compétences dans l’édition et dans la commercialisation des produits de la presse quotidienne.

 

Les différentes méthodologies de l’accompagnement dans le domaine sont nombreuses :

 

  • L’information :

Dans ce cadre, il s’agit d’informer les salariés sur les spécificités, les difficultés rencontrées par la presse quotidienne. Il convient aussi en même temps de les enseigner les dispositions à prendre compte tenu des nouvelles conditions d’intervention sur le marché.

 

  • Le conseil

Le conseil regroupe toutes les sollicitations, les partages d’expériences effectuées par des professionnels dans le domaine de la presse quotidienne. Ce conseil est effectué à l’endroit des acteurs et salariés d’entreprises de la presse quotidienne qui se trouvent confrontées aux nouveaux défis au lendemain de l’avènement du Numérique.

 

  • La rectification

La rectification constitue la correction des faux pas faits par l’accompagné, et se rapproche de la mission de conseil.

 

  • Le contrôle

Le professionnel accompagnateur partage ses expériences, émet des suggestions et oriente les actions de l’accompagné. Ce qui signifie qu’il aussi pour mission de contrôler aussi bien l’effectivité de l’application des suggestions par l’accompagné que l’évolution du niveau de l’accompagné. Dans la relation d’accompagnement, les deux protagonistes acceptent de « s’intervaloriser », dans la poursuite d’un objectif commun, qui n’est autre que l’appropriation des nouveaux défis de la presse quotidienne par les salariés accompagnés.

 

Ainsi, dans le processus d’accompagnement, il ne suffit pas d’apporter des analyses et expertises d’une situation donnée, car cela n’apporte à l’accompagné que des savoirs exogènes. L’accompagnement doit aussi favoriser les compétences endogènes des accompagnés en développant leur autonomie dans l’exercice de leur fonction, et en perfectionnant leurs acquis.

 

 

 

 

III – Vers la nécessité d’une nouvelle organisation pour une efficace intégration dans la culture du numérique

Par conséquent, contrairement à une association, la vocation première d’une entreprise commerciale est de réaliser des profits, d’atteindre un certain montant de chiffre d’affaires, de réaliser des ventes ou des prestations. Surtout dans le système capitaliste actuel où la réalisation de profits, à des conditions minimales, intègre pleinement les principes de base et de fonctionnement de l’entreprise.

 

Et justement, dans cette optique de recherche de profits et de réalisation de bénéfices, une entreprise peut être amenée à effectuer des organisations ou des réorganisations propres et adaptées, aussi bien aux nouvelles exigences des clients qu’aux besoins de changements dictés par les nouvelles conditions contextuelles d’intervention des entreprises.

 

Aussi, la presse quotidienne de nos jours se trouve devant la nécessité d’effectuer une nouvelle organisation pour une efficace intégration dans la culture du numérique.

 

Le numérique étant un facteur de changement dans l’organisation interne des entreprises de la presse quotidienne. Le changement étant : « toute transformation observable dans le temps, qui affecte, d’une manière qui ne soit pas que provisoire ou éphémère, la structure ou le fonctionnement de l’organisation sociale d’une collectivité donnée et modifie le cours de son histoire ».[31]

 

Aussi, le changement est caractérisé par le passage d’une étape à une autre, l’abandon d’une méthode contre une nouvelle. Le changement implique la mise en place et la conduite d’un nouveau projet pour les entreprises de la presse quotidienne : le projet numérique.

 

                A – Définir la mise en place d’un projet numérique dans la presse quotidienne

La mise en place d’un Projet numérique suppose l’étude des éléments suivants au niveau interne :

 

-Identification des éléments caractéristiques du secteur d’intervention

Le niveau de concurrence

Identification claire des concurrents, leurs points forts et leurs points faibles

-Identification des besoins des clients

-Identification des compétences humaines de l’entreprise

-Identification des moyens financiers de l’entreprise ainsi que de ses compétences techniques disponibles.

-Définition des orientations stratégiques de l’entreprise

-Mise en place d’indicateurs de performance

-Définition des échéances de réalisation des objectifs.

 

L’outil suivant peut être utilisé dans le cadre de la mise en place d’un Projet numérique au sein d’une entreprise de presse quotidienne :

 

Identification de l’entreprise
PROJET NUMERIQUE
Objectifs Besoins des clients satisfaits Durée de réalisation Collaborateurs impliqués
Date début Date fin Délai de réalisation
Objectif n°1          
         
         

 

Une fois le projet de changement mis en place, il convient ensuite de le conduire « efficacement » afin qu’il se réalise dans les meilleures conditions.

                B – Conduire efficacement un projet numérique

Conduire un Projet numérique est synonyme de conduite d’un changement, vu que l’intégration du numérique constitue encore un changement pour les entreprises de la presse quotidienne de nos jours, qui n’y sont pas encore habituées. Aussi, sa réalisation peut être sujette à controverses et divergences d’opinions.

 

En effet, un changement ne peut être concrétisé que par les actions concertées de tous les acteurs. Toutefois, ces différents acteurs ne pourraient être convaincus à agir que s’ils comprennent ce qui va réellement changer après ce changement. Ceci car, même si les politiques de changements sont déjà clairement définies, il subsiste des zones d’incertitude pour les acteurs, qui font qu’ils n’intègrent pas réellement aux nouveaux principes du changement, et c’est la raison d’être de la conduite du changement. Ce dernier doit permettre de minimiser (et pourquoi pas d’effacer) ces incertitudes, de conduire les acteurs à adhérer au changement.

 

C’est ainsi que : « Manager le changement c’est accepter de passer d’une situation d’équilibre à une autre en sachant gérer les phases de transition riches en incertitudes ». En d’autres termes, conduire le changement, c’est gérer ces incertitudes afin qu’elles ne se transforment pas en « résistance ».

 

 

En effet, en période de changement, c’est-à-dire lors de la mise en place d’un nouveau projet, les leaders peuvent faire face à différents types de réactions, ils doivent ainsi savoir gérer de manière stratégique tous ces comportements :

 

-La proactivité : c’est le signe positif de l’acceptation du projet. Les acteurs proactifs peuvent entrainer leurs membres à accepter le projet, ils se placent en tant que leaders car convaincus de la nécessité et des réalités futures du projet.

 

-La passivité : la passivité est le signe d’hésitation, d’incertitude face à un projet. En effet, les acteurs passifs comprennent peut être la nécessité de réaliser le projet, et reconnaissent qu’il faut changer, mais ils ne sont pas certains que le projet qui leur a été présenté est le bon chemin à emprunter pour parvenir au but désiré. Dans la gestion de cette humeur, le leader doit savoir avancer les arguments nécessaires, avec des preuves probantes et des avancées positives à l’appui, pour que la passivité disparaisse.

 

-L’opposition : ce dernier comportement est le signe négatif donné à l’encontre d’un projet. En effet, les opposants sont ceux qui ne cessent d’avancer des arguments contre à chaque projet, car ils ne sont pas convaincus des effets attendus du projet, ou tout simplement parce qu’ils jugent le changement inopportun, inutile, pour le bien être de la société ou des collaborateurs.

 

Ainsi, afin de pouvoir conduire efficacement un projet numérique, il faut :

 

-Répondre à la question : « Pourquoi » un changement ? Pourquoi intégrer le Numérique dans le système général de fonctionnement de l’entreprise ?

 

Il faut savoir expliquer aux salariés pourquoi il est nécessaire de mettre en place ce projet. Bien managées d’une façon stratégique, les ressources humaines sont un moyen efficace pour les managers d’accroître la productivité, et d’accompagner les changements traversés par l’entreprise au cours de sa vie, c’est la raison pour laquelle il est important de les informer sur le contenu et les différentes étapes du Projet numérique de changement.

 

C’est ainsi que les ressources humaines sont mises en parallèle avec les besoins de l’entreprise, en d’autres termes, elles sont cadrées de façon à répondre aux exigences actuelles et futures de l’entreprise.

 

-Savoir donner du sens au changement

 

« Manager le changement, c’est accepter de passer d’une situation d’équilibre à une autre tout en sachant gérer les phases de transition riches en incertitudes ». En effet, le changement implique abandon de la situation actuelle vers une autre, une autre qui est encore inconnue, qui reste encore à expérimenter. Une autre dont on ne sait pas encore en pratique les réalités.

 

Ce qui signifie que le changement implique naturellement incertitude, et incertitude fait naître la peur, l’hésitation chez les personnels. Ces derniers, par peur de ne pas être à la hauteur des nouvelles conditions attendues par ce changement, risquent d’effectuer des mouvements de résistances audit changement. Ce qui fait que les leaders dans la réalisation du projet numérique doivent savoir donner du sens au projet pour que les acteurs soient convaincus de la nécessité de son application.

 

-Savoir clairement définir les grandes lignes directrices et communiquer les comportements à adopter

 

La communication est le moyen de transmission des informations depuis les leaders du projet à tous les personnels impliqués par le projet. Certes, la communication est utile et permet de voir les détails du projet, ainsi que les avancées relatives à son application effective, mais en plus de cela, la communication en temps de projet doit être beaucoup plus stratégique.

 

Qu’est-ce-qu’une communication stratégique ?

 

– construite pour déclencher l’action

Ce qui signifie que la communication doit avoir un objectif, mais ne pas se limiter à la seule fonction d’information. Elle doit véhiculer une idée et susciter la motivation, la volonté d’action chez les personnes communiquées. C’est ainsi que les stratégies de communication doivent être bien étudiées pour atteindre les communiqués et les convaincre, non seulement à accepter le projet, mais à agir en conformité aux exigences du projet.

 

-Accessible à des acteurs de niveaux différents

Notons que dans le cadre de mise en œuvre du projet, plusieurs personnes et acteurs sont impliqués, tout le personnel. Alors que compte  tenu de la hiérarchie dans une entreprise, les personnels ont des niveaux différents, et donc aussi plusieurs niveaux de perception de l’information. Et c’est justement dans ce cas qu’il faut que les leaders du changement établissent des moyens de communication stratégiques, c’est-à-dire accessibles à tous les niveaux.

 

– facilement compréhensible

En effet, les personnels sont déjà pleins d’incertitude face au changement impliqué par le projet, ce qui signifie que leur cerveau présentera naturellement une certaine paresse dans la récolte et la compréhension des informations véhiculées, vu qu’ils ne sont déjà pas enthousiastes à quitter leur situation actuelle pour aller vers « l’inconnu ».

 

Aussi, pour susciter la compréhension puis la motivation, les informations véhiculées doivent être facilement détectables, compréhensibles à tous les niveaux intellectuels dans une entreprise.

 

Quel doit être le contenu d’une communication stratégique ?

 

-Les grandes lignes du projet : la communication doit retracer les grandes lignes du projet, depuis le point de départ jusqu’au point d’arrivée. La vision doit aussi être clairement déterminée dès le départ, afin qu’elle soit ancrée dans l’esprit de chacun. En effet, la première étape de l’orientation du changement est la construction d’une vision partagée, ensuite, peu importe le chemin emprunté, il faut juste qu’il parvienne à la vision commune.

 

-Les actions à entreprendre : Les grandes lignes ainsi que la vision à atteindre déterminées, les actions à entreprendre et les moyens à mettre en œuvre pour réaliser la vision doivent être contenues dans les informations communiquées. Entre autres, le pourquoi, le comment, le processus de mise en œuvre des diverses actions, les signes de reconnaissance.

 

-Les comportements à adopter

 

-Faire intervenir tous les acteurs.

 

Les ressources humaines ont cette capacité d’accompagner les différents changements ainsi que les enjeux stratégiques dans une entreprise. En effet, en étant la seule ressource vivante dans une entreprise, le personnel est un élément important qui conditionne la performance de celle-ci.

 

Aussi, dans le cadre de cette conduite au changement, pour ne pas se heurter à des résistances, il faut éviter de traiter les acteurs comme des « moyens » d’aboutir au changement. Au contraire, ils doivent se sentir bénéficiaires du changement, afin qu’ils soient motivés.

 

 

 

IV – PERSPECTIVES D’EVOLUTION DE LA PRESSE QUOTIDIENNE

 

                A – Une évolution des marchés du numérique hétérogène selon les typologies de pays

 

Le Numérique va connaitre une certaine évolution dans tous les pays du monde, selon le Cabinet PwC[32], mais cette évolution sera hétérogène selon les typologies de pays :

 

« -France, Royaume-Uni, Allemagne, USA

Dans les pays matures le marché des médias et des loisirs connaîtra une croissance de 4,1% par an entre 2012 et 2016. En France, le marché est appelé à augmenter de 55,4 milliards d’euros en 2011 à 65,5 milliards d’euros en 2016, soit une progression de 3,4% par an en moyenne (uniquement +2,6% si l’on exclut les revenus liés à l’accès à Internet).

 

            -Les BRIC

Brésil, Russie, Inde, Chine, la croissance atteindra 11,8% par an d’ici 2016. La Chine – qui est devenue le 3ème marché mondial des médias et des loisirs en 2011 – et le Brésil sont les pays qui connaîtront la plus forte croissance sur la période, avec respectivement + 12% et +10,6%.

 

            -Les Golden 8

Philippines, Vietnam, Indonésie, Malaisie, Pakistan, Venezuela, MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord) et Afrique du Sud),  sont les pays les plus dynamiques sur ce marché, avec une croissance attendue de 12,1% par an, confirmant ainsi la tendance déjà identifiée en 2011. L’Indonésie est en tête avec une croissance prévue  de 15.9%. »[33]

 

Le Cabinet a effectué une étude spécifique concernant l’évolution du marché de la presse et de l’édition. Cette étude a fait ressortir le résultat suivant :

 

« La presse écrite continue de souffrir. Le marché des quotidiens devrait croître de +1,5% au niveau monde (0,6% pour la France), celui des magazines augmentera de +1,3% au niveau monde (-1% pour la France). La baisse de la diffusion papier devrait se prolonger dans les pays matures, accompagnée d’une hausse des prix de vente limitant l’impact sur le marché en valeur. On peut noter toutefois que ces marchés devraient connaître une croissance dans les pays ne disposant pas d’une infrastructure permettant le développement rapide de l’internet (croissance de +11,9% des quotidiens en Argentine, +11,2% en Indonésie, 9,6% en Inde). »

 

La presse continuera de souffrir car le public accordera de plus en plus de confiance à la source Internet, comme le montre l’évolution dans le schéma ci-dessous[34] :

 

 

                B – Interprétations de l’évolution

Les changements dans les entreprises ont existé depuis toujours, si on voit actuellement que les entreprises s’éclatent, que des nouvelles formes énergétiques émergent et que des progrès énormes en électronique se développent, il serait erroné de dire que la nécessité de changer soit une caractéristique de notre seule époque, les changements sont inhérents aux entreprises.

 

Les évolutions dans la société ont toujours existé à travers le temps de diverses manières, si bien que ces changements se présentent plutôt comme une nécessité qu’un luxe pour les entreprises.

 

En effet, lorsque l’environnement décide d’opter pour la mutation, l’entreprise qui n’a pas la volonté de s’adapter aux réformes utiles aussi bien en termes d’attitudes que de comportements, accepte de prendre en charge les risques d’inadaptation à son contexte, c’est-à-dire, qu’elle risque d’être en déphasage avec le monde actuel caractérisé, entre autres, par le développement de la concurrence qui tend à condamner inévitablement les entreprises les moins adaptées. « Ne pas faire face au changement, c’est s’exposer inévitablement à disparaître » précise P. Watzlawick (1980)[35].

 

C’est ainsi que, pour une question de nécessité, l’entreprise effectue naturellement et constamment des changements. Les contextes environnementaux étant essentiellement en perpétuel mouvement et en continuel progrès, la prévision et la maîtrise des changements devraient permettre à l’entreprise de s’y adapter et de se transformer adéquatement.

 

Et justement, pour faire face à ces changements, les entreprises de la presse quotidienne ont cherché tous les moyens d’intégrer le numérique dans le système de production, de vente et de commercialisation.

 

La considération du numérique peut donc être interprétée comme un besoin de se développer, une envie de rester leader dans le domaine, et un défi de battre les concurrents.

 

 

 

CONCLUSION

 

La question d’organisation ou de réorganisation est ainsi inévitable et est un processus « naturel » par lequel doit passer obligatoirement une entreprise qui veut s’affirmer sur l’actuel large marché concurrentiel mondial.

 

Pour effectuer telle organisation, l’entreprise a le choix entre diverses théories. Telle organisation doit être mis en place car tôt ou tard, et peu importe les blocages et freins, une entreprise sera dans l’obligation d’effectuer un changement, ne serait-ce que pour s’adapter à l’environnement économique et au marché concurrentiel. Le changement est signe de vie, mais le changement peut aussi être source de mortalité de l’entreprise.

 

En effet, le changement stratégique (tout au moins, lorsqu’il est profond) se révèle profondément déstabilisant : il remet en cause des routines bien établies, il met au rebut des compétences éprouvées, il rompt l’équilibre social entre les différents membres de l’organisation, il modifie l’inscription de la firme sur son marché et, par exemple, altère la nature des relations avec les clients, il engendre des dépenses importantes qui peuvent déséquilibrer la structure financière de l’entreprise… Autrement dit, la firme quitte la terre ferme de modes de fonctionnement bien huilés pour les turbulences de la pleine mer de l’adaptation où règne l’incertitude sur les conduites à tenir, la pertinence des options retenues et où la capacité d’apprentissage de l’organisation est mise à rude épreuve.

 

Autant de risques qui peuvent encourager l’entreprise à rester au statu quo, mais pour ceux qui osent avancer, il est clair qu’une entreprise qui change ne doit pas perdre sa performance. Ce maintient de la performance est la raison d’être de toute cette étude.

 

Les entreprises sont encouragées à avancer, mais avec prudence et stratégie, et pour ce faire, diverses méthodes d’exploitation du numérique par la presse quotidienne ont été avancées dans cette étude.

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Poulet, Bernard La fin des journaux et l’avenir de l’information. [Paris], Gallimard, 2009.

 

 

Tolomé, Pierre Les médias sur Internet. Toulouse, Milan, 2009. 63 p.

 

Alain Vermaire. « Impression numérique : une technologie qui a de l’avenir », Nouvelles graphiques, mars 2001, Volume 2, p 4-6

 

Precepta Médias en ligne : créer de la valeur, l’impératif de renouvellement des modèles d’affaires face à la crise du modèle publicité/audience. Paris, Xerfi, 2010. 265-219 p.

 

Eveno, Patrick, La presse quotidienne nationale : fin de partie ou renouveau ? Paris, Vuibert, 2008. 219 p

 

Luc Emeriau. « NexPress, La deuxième génération de presses numériques », France Graphique, décembre 2000, Numéro 171, p 32-35

 

Precepta Presse magazine : gérer les marges et le déclin, ou passer à la contre offensive ? Paris, Precepta, Xerfi, 2008

 

Attias, Danielle « Quel modèle économique pour la presse sur Internet ? ». Le Temps des médias , printemps 2006

 

Diffusion : la nouvelle donne., Paris, Développement Presse Média, 2008

 

Precepta Médias et e-médias : le grand tournant : les médias traditionnels face à l’Internet à l’horizon 2010. Paris, Precepta, 2007. 365 p.

 

Anonyme. « Les presses numériques. L’impression en couleur à la demande », Caractère, 10 octobre 2000, Numéro 533, p 54-61

 

Estienne, Yannick, Le journalisme après Internet. Paris, l’Harmattan, 2007. 313 p.

 

Joannès, Alain, Le journalisme à l’ère électronique: outils et méthodes de l’information…mieux utiliser l’informatique et les réseaux…optimiser forme et contenu. Paris, Vuibert, 2007. 247 p.

 

Salles, Daniel, Dufaut, Olivier, Du papier à l’Internet: les unes des quotidiens. Paris, La Découverte, 2010. 77 p

[1] Source : http://www.senat.fr/rap/a09-104-6-2/a09-104-6-21.html

 

[2] Source : état des lieux des médias d’information en Belgique Francophone, 2011

[3] Source : http://www.senat.fr/rap/a09-104-6-2/a09-104-6-21.html

 

[4] Source : La presse quotidienne Belge sur internet : quelle évolution depuis 2 ans ? Guy DELSAUT

[5] Source : Presse quotidienne d’information : chronique d’une mort annoncée ?, Rapport d’information n° 13 (2007-2008) de M. Louis de BROISSIA, fait au nom de la commission des affaires culturelles, déposé le 4 octobre 2007

[6]Etat des lieux des médias d’information en Belgique Francophone

[7] Source : Etat des lieux des médias d’information en Belgique Francophone

[8] Source : La Crois.com

[9] Source : Etat des lieux des médias d’information en Belgique Francophone

[10] Source des informations : http://www.feprabel.be/?q=fr/news/41%25-des-belges-s-informent-en-ligne-avant-de-souscrire-une-assurance-auto

 

[11] Source : http://fr.myeurop.info/2013/11/19/la-crise-de-la-presse-crite-est-g-n-rale-en-europe-12582

[12] Source : Centre d’Information sur les Médias.

[13] Source : http://fr.myeurop.info/2013/11/19/la-crise-de-la-presse-crite-est-g-n-rale-en-europe-12582

[14] Source : http://www.la-croix.com/Culture/Medias/Le-numerique-payant-soutien-des-marques-de-presse-2013-09-25-1024731

 

[15] Source : La presse quotidienne Belge sur internet, quelle évolution depuis 2 ans ? Guy DELSAUT.

[16] Source : http://www.epaper-france.com/papier-electronique/

 

[17] Source : http://www.epaper-france.com/papier-electronique/

[18] Informations disponibles sur le site : http://www.epaper-france.com/papier-electronique/

 

[19] La découverte est un processus cognitif par lequel une personne prend conscience d’un fait naturel d’un fait jusqu’alors inconnu. ..c’est une source possible d’émergence de projets d’innovation (Fernez-Wlachet Romon, 2008)

[20] La créativité est un processus qui permet de proposer et de développer de nouvelles idées potentiellement utiles pour l’organisation (Leonard et Swap, 1999)

[21] Raisonnement mental scientifique qui permet de créer, à partir de l’agencement d’éléments d’information préexistants, une théorie, une technique, ou un objet nouveau.

[22] Dictionnaire La Rousse.

[23] Source : http://www.liberation.fr/medias/2006/07/12/e-paper-la-presse-ecrite-bientot-sans-papier_45843

 

[24] Dave Ulrich »Human Resource Champions. The Next Agenda for Adding Value and Delivering Results » 1999

[25] Dans le langage économique, ce processus de globalisation se traduit par l’internationalisation de tous les échanges ainsi que les transactions y afférentes. Elle est ainsi en corrélation étroite avec la libéralisation des échanges, emportant une intégration économique, c’est-à-dire une sorte d’adhésion aux normes d’échanges mondiaux. Globalisation signifie ascension de nouvelles normes de fonctionnement des entreprises, intégration économique au processus général et nouveau de fonctionnement du marché, accroissement de la croissance et ouverture du marché au niveau mondial.

 

[26] Source : http://www.axess-qualite.fr/management-qualite.html

 

[27] Source : Axess Qualité, Pour une performance durable. Disponible sur le site : http://www.axess-qualite.fr/management-qualite.html

 

[28] Lyne Jutras et Lise Vaillancourt , Senge 1990

 

[29] En 2002, Mark Allen a défini l’Université d’entreprise comme : “A corporate university is any educational entity that is a strategic tool designed to assist its parent organization in achieving its goals by conducting activities that foster individual and organizational learning and knowledge.

 

[30] la capacité de leadership est la capacité d’une personne nommée leader à exercer une influence sur un groupe de personnes, elle vise ainsi à faire endosser à chaque membre du groupe un objectif personnel et partage aussi sa vision du même objectif. Concrètement, le manager disposant d’une capacité de leadership doit être capable de motiver et de mobiliser son équipe, en adoptant plusieurs stratégies, et en désignant la vision commune et l’objectif partagé entre tous les membres du groupe dans l’entreprise.

[31] http://fr.wikipedia.org

[32] PriceWaterhouseCooper (PWC). PwC développe en France des missions d’audit, d’expertise comptable et de conseil créatrices de valeur pour ses clients, privilégiant des approches sectorielles.

Plus de 180 000 personnes dans 158 pays à travers le réseau PwC partagent idées, expertises et perspectives innovantes au bénéfice de la qualité de service pour leurs clients et partenaires.

Les entités françaises membres de PwC rassemblent 4 000 personnes dans 25 bureaux. « PwC » fait référence au réseau PwC et/ou à une ou plusieurs de ses entités membres, dont chacune constitue une entité juridique distincte. Pour plus d’information, rendez-vous sur le site www.pwc.com/structure.

[33] Source : http://www.alliga-media.fr/content/perspectives-d%E2%80%99%C3%A9volution-de-la-presse-et-des-livres-num%C3%A9riques-d%E2%80%99ici-2016

 

[34] Source :

[35] P. Watzlawick « Le Langage du Changement » Le seuil, Paris, 1980, cité par Pemartin op. cit. p 12

 

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