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Belgique : Prise en charge extrahospitalier de patients psychiatriques

Belgique : Prise en charge extrahospitalier de patients psychiatriques

 

 

Sommaire

  1. Introduction. 3
  2. Situation d’appel et questionnement 4

III.      Question de recherche. 9

  1. Cadre conceptuel : 10
  2. Historique de la psychiatrie en Belgique. 10
  3. Structures spécialisées en santé mentale. 11
  4. Maisons de soins psychiatriques (MSP) 11
  5. Initiatives d’habitations protégées (IHP) 12
  6. Centres de santé mentale (CSM) 13
  7. Centres de réadaptation. 15
  8. Plate-forme de concertation en santé mentale. 17
  9. Législation en matière de soins contraints en Belgique: 19
  10. Actions à effectuer 19
  11. Contexte des soins. 19
  12. Vers un nouveau modèle de soins de santé mentale. 22
  13. Projets thérapeutiques. 24
  14. Les soins infirmiers et la prise en charge de patient psychiatrique. 27
  15. Relation d’aide. 27
  16. Soins relationnels. 28
  17. Soins palliatifs. 29
  18. Accompagnement 30
  19. Réflexion et perspectives professionnelles. 32
  20. Prise en charge: efficacité de la prise en charge pluridisciplinaire. 32
  21. Face aux besoins de la population. 33
  22. Conclusion. 37

VII.    Bibliographie. 38

VIII.   Annexes. 39

 

 

 

I.                    Introduction

31.021 adhérents des Mutualités Libres ont été hospitalisés en service psychiatrique en Belgique entre 2008 et 2012 que ce soit en hôpital général, en hôpital psychiatrique, en maison de soins psychiatriques ou encore en habitat protégé[1].

Période durant laquelle 63.505 séjours en hôpital psychiatrique ou en service psychiatrique ont été recensés chez les affiliés des Mutualités Libres, ce qui correspondrait à 2 séjours par personne en moyenne outre les patients qui ont demeurés continuellement en institution (2%).

Mettre ici la motivation.

Dans un premier temps seront abordés l’historique de la psychiatrie en Belgique complémentairement aux différentes structures spécialisées en santé mentale.

Dans un second temps seront approchés la nouvelle réforme des soins en santé mentale en Belgique ainsi que les soins infirmiers dans la prise en charge psychiatrique.

Une réflexion sera finalement effectuée afin d’offrir des perspectives professionnelles.

 

 

II.                 Questionnement et formulation de la question de recherche

 

 

 

 

III.              Cadre conceptuel :

A.                Historique de la psychiatrie en Belgique

En Belgique, trois (03) principaux problèmes sont rencontrés en termes de santé mentale :

  1. Augmentation du nombre de lits d’hospitalisations psychiatriques

D’après le rapport de l’OMS, en 2008, le nombre de lits psychiatriques de la Belgique en HO et SPHG était de 152 lits par 100000 habitants, la plaçant à la deuxième place des pays ayant un taux élevé de lits psychiatriques[2].

  1. Durée de séjours de plus en plus longue:

En 2003, le rapport KCE rend compte 4.730 patients psychiatriques adultes qui ont résidés durant plus d’un an en hôpital psychiatrique, notamment en service de traitement.

Dans un service similaire, 1576 patients adultes (soit 1/3) auraient déjà séjourné sur une durée de plus de 6ans.

En outre, aucun protocole d’intégration des patients psychiatriques adultes n’est effectué pour favoriser leur réinsertion dans la société[3].

  1. Exclusion des malades mentaux dans la société :

Une telle situation d’exclusion est encore constatée chez un grand nombre des patients SMI (Severe Mental Illness). En outre, il apparaît que seuls, ils présentent des difficultés à adhérer et intégrer le système de soins, d’où la nécessité d’un accompagnement multidisciplinaire.

De plus, il existe des facteurs déterminants d’un problème de santé que rencontrent ces patients qui ne sont pas négligeables comme: la pauvreté, le manque de revenu et de logement, stigmatisation de la maladie, l’image négative de la maladie psychiatrique.

 

 

B.                 Structures spécialisées en santé mentale

1.                  Maisons de soins psychiatriques (MSP)

Les maisons de soins psychiatriques sont des unités fonctionnelles, qui dénombrent au moins 10 lits, et au maximum 60 lits, et prodiguent des soins complémentairement aux services résidentiels dans le but de raccourcir le séjour en hôpital psychiatrique ou encore de d’éviter une hospitalisation, notamment une re-hospitalisation dans le cas de patients qui présentent un trouble psychique chronique stabilisé ou encore aux patients ayant un handicap mental qui requiert un suivi continu.

Autrement dit, les MSP peuvent se définir comme étant une forme de collectivité médicale qui prend en charge et protège les patients psychiatriques qui ne nécessitent pas d’hospitalisation avec traitement et surveillance psychiatrique en tout temps. Il est à noter que les patients des MSP ne sont pas indépendants et autonomes ce qui les empêchent d’adhérer dans une autre collectivité comme les Maisons de repos et de Soins (MRS) ou encore les IHP ou institutions médico-pédagogique (I.M.P.).

La spécificité de la M.S.P repose sur son approche multidisciplinaire. D’ailleurs, l’équipe pluridisciplinaire est sous la supervision d’un spécialiste en neuropsychiatrie ou en psychiatrie.

La plupart des résidents des MSP consultent généralement pour des problèmes médico-somatiques.

Pour 30 patients, le nombre de personnel des MSP est de 12 et se répartissent comme suit[4] :

  • Six (06) personnels soignants au maximum
  • Au moins six (06) doivent être qualifiés en tant qu’éducateur, assistant social, ergothérapeute, psychologue, kinésithérapeute et infirmier
  • Quatre (04), au minimum, doivent être à la fois qualifiés et gradués

Le fonctionnement des MSP prévoit une fonction de coordination étant donné que la surveillance des résidents doit être garantie et assurée 24h sur 24h.

Selon l’A.R du 10 Juillet 1990 : « Par groupe de 30 patients, un infirmier en chef est requis et 0,5 orthopédagogue par 15 personnes répondant aux critères d’admission destinés aux handicapés mentaux, (A.R. du 10 juillet 1990) ».

En termes de chiffres, il y a environ en Belgique 42 maisons de soins psychiatriques dont 24 se situent en Flandre, 13 en Wallonie et 5 à Bruxelles[5].

 

 

2.                  Initiatives d’habitations protégées (IHP)

Comme leurs noms l’indiquent, les Initiatives d’habitations protégées (IHP) s’apparentent à des structures résidentielles qui représentent, complémentairement, une alternative à l’hôpital psychiatrique.

Les résidents des IHP sont donc des patients qui proviennent principalement des hôpitaux psychiatriques et/ou des services psychiatriques des hôpitaux généraux, ne nécessitant plus de soins médicaux ou de traitement hospitalier et qui ont besoin d’aide et d’accompagnement pour réintégrer la société en termes de milieu de vie, logement.

Les initiatives d’habitations protégées permettent ainsi aux patients psychiatriques de mener une vie en dehors de l’hôpital, du centre psychiatrique. Une vie encore individuelle et organisée certes mais une vie qui peut l’aider à réintégrer la société par l’aide que lui apporte son accompagnement qui est effectué par une équipe pluridisciplinaire se composant principalement de psychiatres, psychologues, et d’assistants sociaux….

Sur le point de vue législatif, une IHP soit s’organiser sous forme d’association qui est dépendante à un secteur résidentiel : un hôpital et/ou un service psychiatrique d’un hôpital général ainsi qu’à un secteur ambulatoire : un service ou centre de soins de santé mentale.

L’accueil et l’insertion dans une IHP pour une habitation protégée ne peut donc se faire qu’à condition que le patient soit encore inapte à s’intégrer dans la vie sociale, outre le fait qu’il n’ait plus besoin de traitement continu requérant une hospitalisation.

Diverses formules d’hébergement sont alors proposées[6]:

  • hébergement semi-communautaire
  • chambre individuelle et lieux communs partagés
  • appartements individuels
  • possibilité d’accueil de couples.

Il est à noter qu’il n’y a plus d’orientation spécifique qui veille à cibler des patients spécifiques comme des mères célibataires, des couples, des toxicomanes, des jeunes adultes ou encore des psychopathes …

L’article 20 de l’Arrêté royal du 10 juillet1990 stipule que pour les initiatives d’habitation protégée pour des patients psychiatriques : «  il convient de prévoir au moins, par 8 habitants, un équivalent temps plein, titulaire d’un diplôme de licencié ou d’un diplôme d’enseignement supérieur de plein exercice de type court comme celui d’infirmier social, infirmier psychiatrique, psychologue, criminologue, assistant social et ergothérapeute ».

 

 

3.                  Centres de santé mentale (CSM)

Encore appelés « centres de guidance », les centres ou services de santé mentale en pour rôle d’assurer une aide psycho-médico-sociale aux patients psychiatriques dans le cadre d’une structure ambulatoire spécialisée conjointement à une approche pluridisciplinaire.

L’aide psycho-médico-sociale portant notamment sur l’accueil, le diagnostic ainsi que la mise en place d’un traitement psychiatrique, psychologique et psychosocial des patients en termes d’accompagnement.

L’équipe pluridisciplinaire responsable de la prise en charge des patients se compose ainsi de :

  • Psychiatres
  • Psychologues
  • Assistants sociaux
  • Psychomotriciens
  • Logopèdes

Les centres de santé mentale travaillent en collaboration avec d’autres personnes et services se rapportant à la santé mentale tout en offrant une plateforme à la socialisation de patients anciennement résidents de structure d’accueil fermée.

Les rôles des centre de santé mentale, suite à la réforme de l’Etat de 1980, et en application de la programmation, le contrôle, l’agrément et le financement des centres de santé mentale (CSM) consistent à :

– accueillir, analyser et orienter le patient

– diagnostiquer et assurer le traitement psychiatrique, psychothérapeutique et psychosocial de patients présentant des problèmes de santé mentale

– organisation et élaboration d’activités visant à favoriser la prévention et le dépistage précoce de problèmes de santé mentale auprès des professionnels de la santé

– accompagner par le biais d’une équipe pluridisciplinaire le patient afin d’assurer sa prise en charge et « réinsertion » psychiatrique, psychologique, sociale et administrative dans le but de répondre à tous les besoins du patient psychiatrique.

Des initiatives spécifiques orientées vers des populations cibles sont également développées par un certain nombre de centres de santé mentale en se basant sur :

  • problématiques d’accoutumances
  • infraction à caractère sexuel
  • création de réseaux spécifiques à l’âge (personnes âgées), interventions à domicile, handicap (surdité), petite enfance, exil, isolement …

 

Divers services sont offerts pas les centres de santé mentale, dont les services qui s’axent sur les difficultés et problèmes mentaux que les enfants et les jeunes peuvent rencontrer ou encore des services multiples dont la visée consiste à soulager les patients présentant des troubles psychiatriques et/ou psychologiques qui sont chroniques ou sévères à travers la réalisation d’activités appropriées.

Il existe 97 centres de santé mentale dans la région Flamande contre 57 services de santé mentale généraliste dans la région Wallonne avec une répartition organisée au niveau de 83 implantations complémentairement à 26 orientations et/ou initiatives spécifiques portant sur les domaines de : toxicomanie, auteurs de crime, infraction à connotation sexuelle, petite enfance, ethnopsychiatrie, schizophrénie, surdité, personnes âgées[7].

Il est à noter que sur un territoire de 20km2, la région de Bruxelles dénombre 32 services de santé mentale.

 

 

4.                  Centres de réadaptation

Comme leurs noms l’indiquent, les centres de réadaptation dites fonctionnelles, outre les examens et les diagnostics se veulent être des centres pour favoriser la réinsertion sociale à travers des programmes de réadaptation intensive et pluridisciplinaire associant médecins généralistes, neuropsychiatres, psychologues, assistants sociaux,  logopèdes, ergothérapeutes, et kinésithérapeutes[8]

L’accompagnement et la prise en charge peuvent donc se faire individuellement à travers des séances d’entretiens ou collectivement dans le cadre d’activités dits de « sociabilisation ».

Il existe également des centres ambulatoires pour les centres de réadaptation, centres qui sont dénommés « centres de rééducation ambulatoire » qui offrent un accompagnement personnalisé et individuel à l’opposé des « centres résidentiels » qui proposent et mettent en œuvre des programmes de réadaptation individuelle et/ou collective.

Des centres de jour offrent également des programmes de groupe en journée ou encore en demi-journée de rééducation.

Il est à noter que la durée de prise en charge maximale de réadaptation est fixée à 18 mois selon l’INAMI[9].

Deux principaux groupes de patients sont ciblés par les centres de réadaptation :

a)                  Les centres pour adultes :

Qui accueillent les patients adultes présentant des troubles psychologiques ou encore d’importants problèmes psychosociaux qui entravent leur vie, surtout en termes d’autonomie et d’intégration à la vie professionnelle, à l’accomplissement d’un projet de vie.

De ce fait, la réadaptation se focalise sur le domaine psychologique et social en appliquant des programmes de renforcement de l’autonomie ainsi que la promotion des compétences socioprofessionnelles afin de permettre l’accès et/ou la réinsertion à la fois au niveau social et professionnel.

Les centres pour adultes sont donc primordiaux car occupant une place, un rôle stratégique dans le réseau de soins liés à la santé mentale conjointement à la réadaptation, réintégration des patients psychiatriques.

 

 

b)                  Les centres pour les enfants et adolescents de moins de 18 ans

Ces centres prennent en charge les troubles du comportement, de la motricité ainsi que des troubles instrumentaux d’origine neuropsychologique de retard mental ou scolaire, les troubles du langage, notamment l’acquisition du langage que ce soit oral ou écrit ainsi que les troubles de développement moteur : retard de développement, hyperactivité, autisme, surdité ou malentendant : troubles affectant l’audition.

D’une manière générale, les centres de réadaptation proposent, outre les examens et le diagnostic menés par une équipe pluridisciplinaire, un programme ambulatoire de réadaptation qui se base sur un suivi médical, une aide ou guidance sociale, des entretiens en famille, la logopédie, psychothérapie, l’ergothérapie, la kinésithérapie et la psychomotricité.

 

 

C.                 Plate-forme de concertation en santé mentale

Les plates-formes dites de concertation en santé mentale se veulent être un accompagnement à la restructuration de l’offre des soins dans la prise en charge extrahospitalier de patients psychiatriques tout en organisant et favorisant la concertation entre les professionnels de santé des différentes institutions de soins en santé mentale à savoir les services psychiatriques en hôpital général, les hôpitaux psychiatriques, les services de santé mentale, les initiatives d’habitation protégées, les maison de soins psychiatriques, les institutions conventionnées INAMI, les fédérations de médecins généralistes ainsi que les associations de parents.

La loi A.R. du 10 juillet 1990, complété par l’A.R. du 8 juillet 2003 définit les missions et objectifs des dites Plates-Formes de Concertation en Santé Mentale comme suit :

– mener une concertation sur les besoins en matière d’équipements psychiatriques sur son territoire.

– mener une concertation sur la répartition des tâches et la complémentarité en ce qui concerne l’offre des services, les activités et les groupes cibles, afin de mieux répondre aux besoins de la population et d’améliorer le niveau qualitatif des soins de santé mentale intégrés.

– mener une concertation sur la collaboration possible et la répartition des tâches en ce qui concerne les soins de santé mentale intégrés.

– le cas échéant, de mener une concertation avec d’autres associations d’institutions et de services psychiatriques[10] :

  • 2. Au sein de l’association il est constitué, pour chacun de ces groupes cibles, un groupe de concertation. Ces groupes de concertation facilitent la création et le fonctionnement de réseaux, tels que visés à l’article 9ter de la loi sur les hôpitaux, coordonnée le 7 août 1987.
  • 3. Tous les institutions et services mentionnés à l’article 8, § 1er, qui font partie de l’association et sont pertinents pour le groupe cible concerné, sont associés aux groupes de concertation spécifiques respectifs. – § 4. Pour autant que cela les concerne, les représentants des services intégrés de soins à domicile agréés, des mutualités en qualité de représentantes des intérêts des patients, des organisations de patients dotées de la personnalité juridique et des organisations représentant la famille des patients, dotées de la personnalité juridique, sont, de leur propre initiative ou à l’initiative de la plateforme de concertation, associés à la concertation au sein des groupes de concertation créés à cet effet. L’association conclut un accord écrit avec les acteurs visés aux §§ 3 et 4 en guise de ratification formelle de leur participation.

– collaborer à une collecte de données et à leur exploitation dans le cadre d’une étude nationale des besoins en matière de soins en santé mentale.

– mener une concertation sur la politique à suivre concernant l’admission, la sortie et le transfert ainsi que la coordination de la politique médicale et psychosociale.

– disposer d’un service de médiation.

 

 

 

D.                Législation en matière de soins contraints en Belgique:

La « Note relative à la santé mentale » de 2005, se basant sur les points suivants, montre la nouvelle réforme de soins en Belgique[11].

1.                  Actions à effectuer

Les « besoins du patient » sont prioritaires et sont le pilier de toute politique et organisation des soins de santé mentale.

Comme vu précédemment, la population des patients psychiatriques est répartie en trois groupes cibles que sont :

– les enfants et les jeunes

– les adultes

– les personnes âgées

La réorganisation ou réforme des soins de santé mentale se doit alors de s’effectuer à travers des réseaux et circuits de soins reposant sur la notion d’efficience pour pallier à l’approche réadaptative.

2.                  Contexte des soins

La continuité des soins dépend et est intimement liée à la liberté de choix du patient, autrement dit son consentement dans le cadre d’une coordination et collaboration de tous les acteurs, prestataires de soins de santé mentale au niveau d’un territoire ou zone donnée.

La réalisation des soins dans un environnement familier au patient est préférentielle dans la prise en charge des soins de santé mentale afin de limiter le développement de résistance tout en évaluant le contournement de l’intention écrite.

Il est requis au réseau et circuit de soin de priorise ainsi que de donner une place importante à la prévention, l’éducation et la promotion des soins de santé mentale complémentairement à la politique de soins dirigée par les Régions et les Communautés.

La facilitation de la formation des réseaux de soins ainsi que la création d’offre de soins de santé mentale doivent être vivement encouragées par les différentes autorités. Il est cependant nécessaire de rappeler l’intérêt de rester attaché à l’organisation hospitalière.

C’est ainsi que la notion de « projets thérapeutiques » à vu le jour afin de permettre la concertation des soins.

 

 

La Déclaration de la Conférence ministérielle européenne de l’OMS sur la santé mentale, en 2005 qui s’est déroulée à Helsinki précise cinq (05) priorités à réaliser dans la Région européenne de l’OMS pour la prochaine décennie, à savoir[12] :

– mieux faire comprendre l’importance du bien-être mental

– lutter collectivement contre la stigmatisation, la discrimination et l’inégalité, responsabiliser et soutenir les personnes atteintes de problèmes de santé mentale et leur famille de manière à ce qu’elles puissent participer activement à ce processus ;

– concevoir et mettre en œuvre des systèmes de santé mentale complets, intégrés et efficaces englobant la promotion, la prévention, le traitement, la réadaptation, les soins et la réinsertion sociale ;

– répondre au besoin de disposer d’un personnel soignant compétent et efficace dans tous ces domaines ;

– reconnaître l’expérience et l’expertise des patients et des aidants, et s’en inspirer largement dans la planification et l’élaboration des services de santé mentale.

Afin d’assurer l’offre et la continuité des soins en santé mentale par sa diversification dans l’objectif porte sur l’optimisation de la prise en charge des besoins de patients présentant des troubles psychiques, dans le cadre de la collaboration et coordination entre les différents acteurs de soins de santé mentale, le SPF Santé publique a lancé en Belgique, en mai 2010, un important projet de réorganisation de l’offre de soins en santé mentale qui se traduit comme:

«Le modèle que nous souhaitons mettre en place aura comme originalité d’associer, avec une vision globale, l’ensemble du dispositif en intégrant les ressources des institutions hospitalières et des services développés dans la communauté. L’organisation que nous préconisons concerne donc l’ensemble des intervenants présents sur un territoire délimité qui auront à créer des stratégies pour répondre à l’ensemble des besoins en santé mentale de la population de ce territoire[13]».

Et dont les objectifs consistent principalement à :

  • Mettre en place et organiser des soins dits « sur mesure » pour le patient ainsi que l’accompagnement de son entourage afin de garantir la continuité des soins
  • Concevoir et amplifier des concepts et/ou formules de soins intensifs et spécialisés en ambulatoire afin de pallier à l’hospitalisation, en d’autres termes promouvoir et assurer la prise en charge extrahospitalière du patient
  • Inclure la réadaptation, réinsertion et réhabilitation du patient par la promotion de la coordination et collaboration avec les secteurs de l’enseignement, de la culture, du travail, du logement,… bref tous les domaines portant sur la vie socioprofessionnelle du patient
  • Intensification des soins hospitaliers
  • Elaboration d’approche pluridisciplinaire qui va intégrer toutes les formes et approches de soins en santé mentale au niveau d’un territoire définit par le biais de la mise en place de circuits et réseaux de soins.
  • Coordination et collaboration entre les divers acteurs en soins de santé mentale, notamment ceux prenant en charge les soins des personnes âgées et/ou handicapées, les services de santé mentale ainsi que la justice
  • Raffermir au sein des Communautés et Régions ainsi qu’au niveau fédéral, les projets pilotes lancés suivant la notion de globalisation des soins en santé mentale.

C’est ainsi que des « fonctions dans le nouveau modèle des soins en santé mentale » ont émergées afin de promouvoir, garantir et assurer la pérennité des soins en santé mentale doivent être remplies[14].

D’ailleurs, ces fonctions vont se compléter progressivement pour s’organiser finalement en réseau de services alternatifs par territoire, région.

L’objectif consistant à maintenir une vie sociale au patient via un parcours thérapeutique adapté, personnalisé au patient[15].

Cinq (05) fonctions principales sont donc délimitées, à savoir[16] :

  1. Promotion, prévention, dépistage et intervention en santé mentale précoces
  2. Equipes d’intervention mobiles qui se déplacent jusqu’au demandeur de soins: à son domicile ou ailleurs, dans son lieu de vie
  3. Equipes de réhabilitation psychosociale
  4. Unités intensives résidentielles spécialisées en soins en santé mentale
  5. Formes d’habitat et formes de séjour spécifiques

 

 

 

E.                 Vers un nouveau modèle de soins de santé mentale

Compte tenu des mutations plutôt extrémistes observées dans le domaine de santé mentale ces dix dernières années, de nouveaux modèles de soins de santé ont émergés sous des formes différentes afin de favoriser la prise en charge extrahospitalière des patients psychiatriques.

Ces soins qui peuvent être effectués à domicile, en résidentiel ou encore en ambulatoire ont par ailleurs été mises en place par les autorités compétentes, à savoir les autorités fédérales, régionales et communautaires de la Belgique[17].

Parmi les méthodes appliquées, les reconversions des lits au niveau des hôpitaux psychiatriques semblent combler, de manière partielle du moins, les besoins  des soins spécialisés et d’ajuster l’équilibre de la répartition régionale des soins.

Une nette évolution vers la prise en charge extrahospitalière et l’accroissement des soins ambulatoires est constatée à travers les Initiatives d’habitations protégées, les Maisons de soins psychiatriques, les services de soins à domicile, les Centres de santé mentale, les projets d’outreaching[18] ainsi que les projets thérapeutiques en plus des services d’urgence psychiatriques.

L’origine de cette restructuration des soins étant la nécessité de répondre aux besoins et demandes des patients psychiatriques tout en limitant leurs durées d’hospitalisation et favorisant leur réintégration sociale, autrement dit une meilleure prise en charge extrahospitalière d’autant plus que l’adhésion et la participation des patients aux soins est requise à tous les niveaux de la prise en charge que ce soit durant le traitement ou encore pendant l’accompagnement, l’organisation et la planification des soins, la prise de décision.

En d’autres termes, l’objectif consiste à « faire évoluer les soins de santé mentale pensés pour le patient vers des soins avec le patient »[19].

Figure 01 : Les différents acteurs du terrain et les autorités de tutelles

 

 

L’offre de soins de santé mentale orientée et ciblée a été mise en œuvre à partir de 2002 afin d’offrir et d’assurer aux patients psychiatriques des soins personnalisés et adaptés en fonction de son milieu de vie :

D’après l’âge, trois groupes cibles ont été définis :

  • Jeunes (psychiatrie infanto-juvénile)
  • Adultes (patients mis sous protection)
  • Personnes âgées (psychogériatrie et gérontopsychiatrie)

Complémentairement à ces groupes, des catégories nécessitant des encadrements et prise en charge spécifiques sont à distinguer, il s’agit des :

  • Toxicomanes
  • Personnes « mise en observation»[20]
  • Handicapés avec de graves problèmes du comportement.

Rappelons que l’objectif des soins consistent à favoriser l’autonomie des patients que ce soit à domicile, à l’hôpital ou encore en ambulatoire.

1.                  Projets thérapeutiques

Les « projets thérapeutiques et de « concertation transversale » » émergent de la Conférence interministérielle de la Santé publique de 2004[21].

Cette conférence ayant pour objectif la mise à disposition des patients psychiatriques des soins, des structures de soins ainsi que des méthodes de soins adaptés, personnalisés aux patients et qui tiennent notamment compte de leur âge de même que de leurs caractéristiques socioprofessionnelles.

Les « projets thérapeutiques et de « concertation transversale » » se traduisent alors à travers un réseau de soins qui met sur une même plateforme tous les prestataires de soins intéressés[22] afin de pouvoir offrir et présenter au patient les méthodologies associées aux recours institutionnels qui sont adaptés à sa pathologie.

C’est ainsi que fut aménagé en 2006, à titre expérimental, le programme de « projets thérapeutiques » comme nouveau modèle de structure et d’organisation des soins de santé mentale[23].

Des projets pilotes d’une durée maximale de trois (03) ans sont alors lancés dans le but d’organiser les groupes cibles de patients en orientant et coordonnant la concertation du patient : il s’agit principalement d’assurer la continuité des soins par le biais de « soins sur mesure »[24].

C’est ainsi que fut conclut en 2007 par le Comité de l’assurance, une convention renfermant 78 projets thérapeutiques dont 32 projets francophones et 46 projets néerlandophones[25].

Il est à noter que des critères sont requis afin de pouvoir adhérer aux projets thérapeutiques dans l’optique d’une représentativité suffisante des trois partenaires concernés[26] :

– au moins un hôpital psychiatrique ou un service hospitalier psychiatrique d’un hôpital général;

– au moins un centre de santé mentale. Si aucun centre de santé mentale présente sa candidature pour participer au projet au sein d’une même région d’activités, au moins un projet-pilote soins psychiatriques pour patients à domicile ou outreaching du SPF Santé publique doit faire partie des partenaires;

– au moins un service dans le cadre des soins de santé de première ligne : association de médecins généralistes, association de soins de santé ou infirmiers à domicile ou service intégré de soins à domicile (SISD).

En d’autres termes, les projets thérapeutiques consistent au développement et à l’amplification des modèles de soins selon la zone géographique afin de promouvoir la réalisation et la prise en charge de soins personnalisés, encore dénommés « sur mesure » afin de faciliter et encourager la réinsertion, réintégration sociale des patients psychiatriques.

D’ailleurs, les fondements et principes de base du lancement des projets pilotes ont été consentis lors de la Conférence interministérielle de Santé publique du 6 décembre 2004.

Le déroulement du projet consiste de prime abord à cibler et identifier les patients psychiatriques complexes et chroniques, c’est-à-dire de longue durée à travers une prise en charge et accompagnement pluridisciplinaire conjointement à la concertation avec les différents professionnels de santé, acteurs et partenaires des soins de santé mentale afin d’assurer et garantir une bonne continuité des soins.

De ce fait, le projet de réforme des soins de santé mentale, à moyen et long terme sera le reflet d’un cadre de réseaux et de circuits de soins en santé mentale qui sont structurés et centrés sur la « concertation autour du patient » par le biais d’offre de « soins sur mesure ».

Figure 02 : Projet thérapeutique (Source : INAMI)[27]

 

 

 

F.                 Les soins infirmiers et la prise en charge de patient psychiatrique

1.                  Relation d’aide

La relation soignant-soigné est un mode de communication thérapeutique : un échange verbal et non verbal qui permet, grâce à un climat de confiance, de mettre l’individu face à ses responsabilités.

Elle repose sur le postulat de Carl Rogers selon lequel « tout individu possède un potentiel suffisant pour gérer tous les aspects de sa vie » et que la relation d’aide « est une situation dans laquelle l’un des participants cherche à favoriser chez l’un ou l’autre ou les deux, une appréciation plus grande des ressources latentes de l’individu ainsi qu’une plus grande possibilité d’expression et un meilleur usage fonctionnel de ces ressources»[28].

Selon lui, chacun à un potentiel individuel suffisant pour trouver sa propre réponse à ses difficultés.

Pour arriver à une telle finalité, le soignant aura comme ligne conductrice « de favoriser chez la personne aidée « une appréciation plus grande des ressources latentes internes à l’individu, ainsi qu’une plus grande possibilité d’expression et un meilleur usage fonctionnel de ses ressources. » [29]

Le rôle du soignant consiste donc à aider le patient à trouver ses propres capacités. L’aide est centrée sur le potentiel de la personne dans le but de lui permettre de trouver sa solution au problème auquel elle est confrontée.

Elle passe par une écoute attentive de la part du soignant et par une attitude empathique c’est à dire compréhensive et sans jugement.

Il est nécessaire d’inclure le patient au centre du projet et de l’aider sans faire et/ou décider à sa place Elle ne peut débuter sans relation de confiance qui permet au patient d’exprimer ses affects (craintes, difficultés, émotions…).

Cette relation fait partie du rôle propre de l’infirmier.

D’ailleurs, la relation d’aide, partie intégrante de l’activité infirmière, est proclamée dans les textes officiels :

  • Le 17 juillet 1984, un décret d’actes l’introduit comme « relation d’aide thérapeutique » puis est enrichi par un nouveau décret le 15 mars 1993 en y précisant le concept d’« aide thérapeutique et soutien psychologique ».

Le rôle propre infirmier dont ce soin fait partie est l’un des points forts.

  • Le décret du 11 février 2002 conserve ce concept et l’insère le 29 juillet 2004 en tant qu’acte infirmier du rôle propre dans le Code de la santé publique. (Art R 4311-1 : le rôle IDE et la déontologie / Art R 4311-2: qualité de soins et souci de la personne /Art R 4311-5: rôle propre de l’infirmière et règles professionnelles Art R 4312-2/ Art R 43112-10 /Art R 4312-26)

2.                  Soins relationnels

Selon le Robert, « Une relation est une activité ou une situation dans laquelle plusieurs personnes sont susceptibles d’agir mutuellement les unes sur les autres ».

D’après Jacques Salomé, un soin relationnel est « un ensemble de gestes, de paroles, d’attitudes, d’actes et de propositions relationnelles tant dans le domaine du réel, que de l’imaginaire ou du symbolique pour lui permettre de se relier :

  • à sa maladie ou à ses dysfonctionnements
  • à son traitement
  • à son entourage
  • à lui-même
  • à vous-même ou à l’accompagnant ».

Ainsi, le concept de soin relationnel ramène à l’expression « relation soignant-soigné » dont la relation (soignant-soigné) ou les interactions interpersonnelles[30] favoriserait la guérison rapide du patient. D’ailleurs, cinq (05) actes relevant du soin infirmier et du traitement médical sont retrouvés dans cette notion relationnelle du soin :

  • «L’entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire » (Art. R4311-5-40°)
  • «Aide et soutien psychologique» (Art. R4311-5-41°)
  • «L’entretien d’accueil du patient et de son entourage » (Art. R4311-6-1°)
  • «Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe » (Art. R4311-6-2)
  •  «L’entretien individuel et utilisation au sein d’une équipe pluridisciplinaire de technique de médiation à visée thérapeutique ou psychothérapeutique »(Art. R4311-7-42°)

En outre, l’Article L4311-1 modifié par LOI n°2012-1404 du 17 décembre 2012 – art. 52 stipule notamment que : « L’infirmière ou l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement. » ce qui suppose le prendre soin à travers la relation d’aide et subséquemment une communication mutuelle entre le soignant et le soigné.

En psychologie sociale, la communication constitue une manière d’expression de la relation. En d’autres termes, il s’agit de base de construction et de développement de la relation qui peut se définir comme un lien avec autrui, à savoir le soignant pour le soigné et réciproquement.

Dans le cadre de la relation d’aide, les interactions sont alors requises afin qu’il puisse y avoir échanges et confiance mutuelle.

D’ailleurs, Carl Rogers de dire que : « Tout être est une ile, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d’autres iles que s’il est prêt a être lui-même et s’il lui est permis de l’être. »[31]

De plus, dans les relations de soins, les représentations des acteurs concernés jouent un rôle non négligeable. En effet, «La représentation est une vision du monde, vision fonctionnelle permettant à un individu de donner un sens à ses conduites (elle détermine ses comportements), de comprendre la réalité à travers son propre système de référence (donc de s’y adapter, de s’y définir une place)»Abric (1999)[32].

Les représentations sont essentielles dans la communication, principalement dans le cadre de la relation soignant-soigné étant donné qu’elles peuvent constituées des stéréotypes ou encore des présuppositions qui s’avèrent être un domaine de vulnérabilité dans la relation. Ce qui peut expliquer le décalage entre les attentes relationnelles du patient et les pratiques relationnelles du soignant.

En outre, le code de la santé publique, livre III Auxiliaires médicaux – Profession d’infirmier, chapitre 1er, section 1, Actes professionnels ou décret n°2004-802 du 29 juillet 2004, article R. 4311-5, souligne :

  • Entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire
  • Aide et soutien psychologique
  • Observation et surveillance des troubles du comportement.

3.                  Soins palliatifs

Les soins palliatifs ont été définis par, l’Organisation Mondiale de la Santé en 2002 comme : « Les soins palliatifs cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille, face aux conséquences d’une maladie potentiellement mortelle, par la prévention et le soulagement de la souffrance, identifiée précocement et évaluée avec précision, ainsi que le traitement de la douleur et des autres problèmes physiques, psychologiques et spirituels qui lui sont liés.

Les soins palliatifs procurent le soulagement de la douleur et des autres symptômes gênants, soutiennent la vie et considèrent que la mort est un processus normal, n’entendent ni accélérer ni repousser la mort, intègrent les aspects psychologiques et spirituels des soins aux patients, proposent un système de soutien pour aider les patients à vivre aussi activement que possible jusqu’à la mort, proposent un système de soutien pour aider les familles à faire face à la maladie du patient ainsi qu’à leur propre deuil, utilisent une approche d’équipe pour répondre aux besoins des patients et de leurs familles en y incluant si nécessaire une assistance au deuil, peuvent améliorer la qualité de vie et influencer peut-être aussi de manière positive l’évolution de la maladie, sont applicables tôt dans le décours de la maladie, en association avec d’autres traitements pouvant prolonger la vie, comme la chimiothérapie et la radiothérapie, et incluant les investigations qui sont requises afin de mieux comprendre les complications cliniques gênantes et de manière à pouvoir les prendre en charge»[33].

Actifs, évolutifs et coordonnés, les soins palliatifs pratiqués par une équipe pluridisciplinaire s’avère être une démarche personnalisée afin d’approcher par la confiance le patient en fin de vie. Incontestablement, les soins palliatifs comme son nome l’indique ont pour buts de :

  • Prévenir et soulager la douleur, les autres symptômes et les besoins psychologiques, du patient conformément à la déontologie médicale
  • Limiter l’apparition de complications par anticipation
  • Veiller au bon déroulement du prendre soin

Les soins palliatifs se veulent donc esquiver tous les traitements et investigations irrationnels sans pour autant provoquer directement et intentionnellement la mort.

La démarche offerte par les soins palliatifs permettant alors de donner tout son sens à la considération du patient en tant qu’être vivant et de la mort comme un déroulement naturel. De ce fait, les soins palliatifs concernent particulièrement « les personnes atteintes de maladies graves évolutives ou mettant en jeu le pronostic vital ou en phase avancée et terminale, en accompagnant leur famille et leurs proches»[34].

D’ailleurs, selon certains auteurs de la SFAP : « Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale. L’objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs et l’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche. Les soins palliatifs et l’accompagnement considèrent le malade comme un être vivant, et la mort comme un processus naturel. Ceux qui dispensent des soins palliatifs cherchent à éviter les investigations et les traitements déraisonnables (communément appelés acharnement thérapeutique). Ils se refusent à provoquer intentionnellement la mort. Ils s’efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu’au décès et proposent un soutien aux proches en deuil. Ils s’emploient par leur pratique clinique, leur enseignement et leurs travaux de recherche, à ce que ces principes puissent être appliqués»[35].

4.                  Accompagnement

« Accompagner quelqu’un ce n’est pas le précéder, lui indiquer la route, lui imposer un itinéraire, c’est marcher à ses côtés en le laissant libre de choisir son chemin et le rythme de son pas », c’est ainsi que P. Vesperien illustre l’accompagnement.

Actuellement, il désigne un « projet de soin ». En effet, selon le décret relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier, l’accompagnement relève de :

Art.2. – « Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l’évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologiques, psychologiques, économiques, sociales et culturelles :

1° De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans le cadre de vie familiale ou sociale ;

2° De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l’effet de leurs prescriptions ;

3° De participer à l’évaluation du degré de dépendance des personnes ;

 4° De contribuer à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance clinique et à l’application des prescriptions médicales contenues, le cas échéant, dans des protocoles établis à l’initiative du ou des médecins prescripteurs ;

5° De participer à la prévention, à l’évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et d’accompagner, en tant que besoin, leur entourage. « 

Art. 5. –  » Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage : (…); Aide et soutient psychologique ; Observation et surveillance des troubles du comportement; « 

Le soutien psychologique figure ainsi dans l’accompagnement du patient en fin de vie et de ses proches. Un accompagnement est qualifié de relationnel : « accompagnement relationnel » lorsqu’un soignant, particulièrement un psychologue ou un bénévole dénommé « bénévole d’accompagnement » apporte au patient un soutien psychologique ou spirituel.

 

 

 

IV.              Réflexion et perspectives professionnelles

1.                  Prise en charge: efficacité de la prise en charge pluridisciplinaire

La prise en charge d’un patient psychiatrique commence par l’entourage ou les personnes proches du malade. Effectivement, les proches peuvent manifester un refus de la maladie comme une sorte de déni. Il est alors essentiel que l’entourage consulte afin de pouvoir établir un diagnostic de la maladie. De plus, cela permet de justifier et d’adapter le traitement via la communication.

La prise en charge peut s’effectuer à domicile ou dans un établissement spécialisé selon la gravité de la maladie.

a)                  A domicile

Le but de la prise en charge à domicile réside dans l’aide du patient par la prise en charge des symptômes notamment somatiques associés.

En parallèle, il est requis à l’entourage une certaine limite de tolérance face aux troubles du comportement du patient psychiatrique qui peuvent survenir et agir en conséquence c’est-à-dire sans agressivité ni violence face aux éventuels problèmes qui peuvent survenir.

Le grand défi dans la prise en charge à domicile réside aussi dans le maintien de l’autonomie du patient. Inévitablement, les moments de toilette doivent être adaptés et organisés de manière à ne pas dérouter le patient tant au niveau spatial que temporel. Cela, outre la sécurisation de toute chambre de l’habitat : cuisine, salle de bain qui pourrait s’avérer dangereux pour le patient.

La vie sociale représente également un facteur non négligeable durant la prise en charge.

De ce fait, il est important que la famille soit informée de la maladie et des éventuelles difficultés qui peuvent survenir.

De plus, il est essentiel que la famille sache où s’adresser lorsque le maintien à domicile devient impossible.

En outre, préparer la famille à l’inéluctable dégradation de l’état du patient constitue une obligation vu que le patient peut perdre progressivement ses facultés et l’essentiel consiste à maintenir son autonomie.

En fait, il s’agit de prendre en compte et de prioriser le côté affectif en apportant du bien-être à la personne souffrante.

b)                  En institution

Dans toute prise en charge, l’objectif consiste à maintenir le patient à une certaine autonomie. En institution, la présence d’une équipe pluridisciplinaire favorise grandement cette autonomie tout en personnalisant la prise en charge.

c)                  Différentes techniques et approches thérapeutiques

(1)               Orientation par la réalité :

Cette approche consiste à amener le patient à la réalité durant les repas ou autres afin que le patient puisse avoir des repères.

(2)               Thérapies comportementales :

La communication étant primordiale dans la prise en charge, les thérapies comportementales consistent à faciliter l’échange via la verbalisation quand cela est encore possible ou le geste : communication non verbale. Cette technique est couramment utilisée vu l’importance du côté émotionnel.

  • Thérapies cognitives
  • Stimulations
  • Psychothérapie

2.                  Face aux besoins de la population

Malgré la mise en place de la réforme de soins, il est constaté une insuffisance de l’offre par rapport aux demandes de soins en santé mentale.

En effet :

– le « balanced care » ne semble pas être favorisé subséquemment à la répartition des services qui se base sur les index de lits

– le « cure » et le « care » doivent être mis en exergue par rapport aux compétences, aux connaissances et à la nature des soins psychiatriques

– Certes, les connaissances, les compétences et la nature de soins psychiatriques ont subi des changements profonds, mais l’accent est mis principalement sur les notions de soins et de traitement (cure et care).

– la continuité des soins de même que l’intégration des patients est encore non assurées et peu développées

De plus, la réforme du secteur de soins en santé mentale rencontre des difficultés liées au manque de moyens tant humains que financiers outre la division et cloisonnement des compétences dans le paysage hospitalier belge. Incontestablement, l’implication et intervention du pouvoir à différents niveaux complémentairement à ce cloisonnement des compétences ne favorisent pas la mise en place de la stratégie de la réforme de soins de santé mentale.

Un bilan des compétences est donc requis pour les différents acteurs de la réforme de soins afin d’assurer et de garantir une meilleure prise en charge, notamment extrahospitalière du patient psychiatrique selon une meilleure organisation et coordination des services en termes de restructuration des soins de santé mentale[36].

Les soins à domicile, incluant notamment la famille devront être favorisés tant pour les ressources humaines que pour les soins ambulatoires. Cela supposerait une prise en charge pluridisciplinaire avec usage de moyens médicaux conséquents.

Figure 03 : Nouvelle organisation des soins de santé mentale

 

 

 

Surtout que la réforme des soins, se base sur la promotion et le renouvellement de la coordination et collaboration des différents acteurs de soins dans le but d’apporter, de créer des réseaux et circuits de soins en santé mentale qui seraient spécifiques aux patients présentant des problèmes psychiques. Ce que conforte l’article 11 de la loi relative aux hôpitaux et à d’autres établissements de soins qui affirme que:

« L’article 11 vise à créer des circuits de soins comme un ensemble de programmes de soins, destinés à un groupe cible dans une zone délimitée, et proposés par des réseaux de soins

– Art. 11. § 1er. Pour l’application de la présente loi, il faut entendre par :

1°) « réseau d’équipements de soins » : un ensemble de prestataires de soins, dispensateurs, institutions et services qui, en ce qui concerne la législation organique, ne relèvent pas de la compétence des autorités visées aux articles 128, 130 ou 135 de la Constitution et qui offrent conjointement un ou plusieurs circuits de soins dans le cadre d’un accord de collaboration juridique intra- et extra-muros et ce, à l’intention d’un groupe cible de patients à définir par eux et dans un secteur à motiver par eux;

2°) « circuit de soins » : l’ensemble de programmes de soins et autres équipements de soins, qui, en ce qui concerne la législation organique, ne relèvent pas de la compétence des autorités visées aux articles 128, 130 ou 135 de la Constitution et sont organisés par le biais d’un réseau d’équipements de soins qui peuvent être parcourus par le groupe cible ou le sous-groupe cible visé au 1°.

  • 2. Le Roi peut, après avis du Conseil national des Établissements hospitaliers, section agrément et programmation, désigner les groupes cibles pour lesquels les soins sont offerts par un réseau d’équipements de soins. Le cas échéant, Il peut désigner les catégories de prestataires de soins qui font en tout cas partie du réseau visé.
  • 3. Le Roi peut préciser les règles pour l’application des §§ 1er et 2et étendre, en tout ou en partie et moyennant les adaptations requises, les dispositions de la présente loi aux réseaux visés au § 1er, aux circuits de soins qui en font partie et aux éléments constitutifs du circuit de soins. »

Selon les compétences des Communautés et Régions seront donc prises les initiatives requises pour permettre la prise en charge extrahospitalier de patients psychiatriques par les acteurs de soins de santé mentale complémentairement à une aide sociale afin de pallier à la diversification de l’offre qui tient compte de la nature de l’habitat, des formules spécifiques de séjour selon les institutions.

Autrement dit, la structuration des soins devrait évoluer de manière progressive vers un réseau de soins ciblé à différents niveaux : locale, régional, national et se conformer aux besoins et spécificités des groupes cibles, c’est-à-dire orienté et adapté aux problèmes psychiques rencontrés.

Il est à rappeler que la nouvelle réforme des soins de santé mentale en Belgique correspond aux recommandations de l’OMS, du Conseil de l’Europe et de l’Union Européenne en mettant le patient au centre des soins de santé en général, notamment psychologiques et psychiatriques.

Le suivi ainsi que l’accompagnement du patient sont ainsi les principaux garants de la continuité des soins, accompagnement infirmier qui peut également s’effectuer en fonction d’une collaboration pluridisciplinaire et peut également tenir compte de l’entourage : famille …

D’ailleurs, l’accompagnement, est une présence permanente qui se déroule en termes d’écoute, d’empathie, de réconfort et se base sur la communication.

De plus, dans le cadre législatif, l’infirmier est régi par le Code de la Santé Publique du 29 Juillet 2004

L’infirmier défini comme étant «… toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu… »[37].

Par rapport aux actes professionnels, il est stipulé que : « …Les soins infirmiers, préventifs, curatifs, palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade… ».

Cela suggère que le prendre soin du patient soigné ne se limite pas seulement à son corps physique mais doit également tenir compte des dimensions psychosociales du patient. Autrement dit, la nature des soins prodigués doit être à la fois technique et relationnel.

De plus, P. Paille et A. Mucchielli affirment que : « Comprendre, c’est perdre un peu de soi pour gagner un peu de l’autre, accueillir l’inconnu pour se dégager du connu »[38][39].

 

 

 

 

V.                Conclusion

Il apparaît ainsi qu’outre la mise en place de la nouvelle réforme de soins qui se base surtout sur la coordination des différents acteurs de soins, le pouvoir des Communautés et Régions ainsi que le contexte politique, l’objectif étant axé sur une meilleure prise en charge du patient psychiatrique par le développement d’alternatives à l’hospitalisation à travers les réseaux et circuits de soins dont l’action, le prendre soin se fera en fonction du groupe cible d’appartenance du patient.

Toutefois, les moyens financiers et humains semblent ne pas suffirent à cette réforme de soins, extrahospitalière, requérant la prise en charge en équipe pluridisciplinaire que ce soit en institutions, à domicile, en soins ambulatoires ou encore en réseaux et circuits de soins, surtout que l’essentiel du soin se doit d’être centré sur le patient, représentant un rôle infirmier primordial dans la prise en charge, notamment l’accompagnement du patient.

Face au cloisonnement des compétences, comment en Belgique rallier le contexte financier, politique ainsi que les apports de la médecine tout en mettant le patient au centre du soin ?

 

 

VI.              Bibliographie

  1. A.R. du 18 janvier 1993.
  2. ABRIC (J-C) Psychologie de la communication. Théories et méthodes Ed Armand Colin Paris 1999 (6-1 p 13, 6-2 p16, 6-3 p 37)
  3. Arrêté royal fixant les critères de programmation applicables aux associations comme plateformes de concertation, d’institutions et de services psychiatriques (M.B. du 26/08/2003, p. 41863)
  4. Article 11 (9ter) et 107 (97 ter) de la loi sur les hôpitaux.
  5. Article L4311-1, Code de la Santé Publique, 29Juillet 2004, relatif à l’exercice de la profession d’infirmier
  6. Avis du CNEH concernant l’application de l’article 97 ter (2005-2007)
  7. Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970
  8. Coordonnées de tous les établissements de rééducation fonctionnelle conventionnés voir : http://www.inami.fgov.be/care/fr/revalidatie/general-information/contacts/index.htm.
  9. Définition de l’OMS « Organisation Mondiale de la Santé ». 2002, http://www.sfap.org/pdf/III-D5-pdf.pdf
  10. Données provenant du Bureau du plan (lits psychiatriques 2014) et d’Eurostat (population 2013) : http://www.mloz.be/files/24072014-hf19-p22-25-2.pdf
  11. En 2006, 82 projets thérapeutiques étaient sélectionnés par un groupe de travail de l’INAMI. INAMI, http://www.inami.fgov.be/care/FR/mental-health/therapeuticProjects/projectsoutline/index.htm
  12. En 2006, 82 projets thérapeutiques étaient sélectionnés par un groupe de travail de l’INAMI. INAMI, http://www.inami.fgov.be/care/FR/mental-health/therapeuticProjects/projectsoutline/index.htm
  13. HERNANDEZ, Agnès, 2010, La relation d’aide, Privas.
  14. http://www.psy107.be
  15. http://www.psy107.be/SiteFiles/Wallonie.pdf%20def.pdf Guide vers de meilleurs soins de santé mentale par la réalisation de circuits de réseaux de soin,. Région Wallonne, consulte le 6/05/2015
  16. http://www.psy84.org/p84/p843071.htm
  17. http://www.psy84.org/p84/p843071.htm
  18. INAMI, Convention entre les centres de rééducation ambulatoire (CRA) de divers troubles du langage, de la parole et de la voix, de troubles mentaux et du comportement. Convention 2010
  19. Institut Wallon pour la Santé Mentale : www.iwsm.be
  20. Isabel MOENS et Kristel KARLER, La réforme des soins de santé mentale en Belgique », 24 février 2010
  21. Isabel MOENS et Kristel KARLER, La réforme des soins de santé mentale en Belgique », 24 février 2010
  22. L’Arrêté Royal du 10 juillet 1990 fixant les normes d’agrément des initiatives d’habitation protégée pour des patients psychiatriques (M.B. du 26/07/1990, p. 14700), est la base de la législation sur les IHP. Cet arrêté a été modifié par : – l’AR du 28 mai 1991; – l’AR du 3 juin 1994; – l’AR du 15 janvier 1999; – l’AR du 5 juin 2000. – l’AR du 20 mars 2006. – Le nombre d’habitations protégées individuelles est plafonné à 20% du nombre total de places.
  23. La concertation transversale a pour objectif d’établir une collaboration et une concertation entre projets thérapeutiques qui ont en commun un groupe cible.
  24. La déclaration gouvernementale sur la politique future en matière de soins de santé mentale (amendée en 2004) : réseaux et circuits de soins.
  25. L’arrêté royal de base instituant les projets thérapeutiques ainsi que l’arrêté royal et l’arrêté ministériel en vue du financement de la concertation par l’intermédiaire des services intégrés de soins à domicile (SISD) ont été publiés au Moniteur belge du 6 novembre 2006.
  26. MUCCHIELLI, Laurent. Sociologue et historien contemporain, directeur du Centre de recherche sociologique sur le Droit et les institutions pénales au CNRS.
  27. Organisation et financement des soins de sante mentale en Belgique. Novembre 2011. DIRECTION GENERALE DE L’ORGANISATION DES ETABLISSEMENTS DE SOINS. Service comptabilité et gestion des hôpitauxp.p37
  28. PAILLE, Pascal. Maitre de conférence français contemporain, auteur d’ouvrages sur les ressources humaines. ≪ L’analyse qualitative en sciences humaines. 2003
  29. Paul DE BOCK et Bernard JACOB, « Naar een betere geestelijke gezondheidszorg door de realisatie van zorgcircuits en zorgnetwerken – Vers de meilleurs soins de santé mentale par la réalisation de circuits et de réseaux de soins », SPF Santé Publique, Avril 2010
  30. Paul DE BOCK et Bernard JACOB, « Naar een betere geestelijke gezondheidszorg door de realisatie van zorgcircuits en zorgnetwerken – Vers de meilleurs soins de santé mentale par la réalisation de circuits et de réseaux de soins », SPF Santé Publique, Avril 2010
  31. PEPLAU, H.E. (1909-1999, américaine, docteur en éducation), Relations interpersonnelles en soins infirmiers, 1952. Paris, Inter Editions, 1995, pour la traduction française.
  32. Recommandations Anaes : « Modalités de prise en charge de l’adulte nécessitant des soins palliatifs »,12/03/02. [www.anaes.fr]
  33. ROGERS, Carl. « Le développement de la personne ». Paris : Dunod, 1968. p. 19
  34. SFAP, Collège soins infirmiers – L’infirmière et les soins palliatifs. 4ième édition. France : Masson. 2009. (Savoir et pratique infirmière) page 5
  35. SPF Santé publique : « Vers de meilleurs soins en santé mentale par la réalisation de circuits et réseaux de soins», Session d’information – 17 juin 2010
  36. SPF Santé publique, base de données RPM
  37. SPF Santé publiques (2010), « la nouvelle réforme des soins en santé mentale » journée d’information nationale relative à la nouvelle réforme des soins en santé mentale organisée le 21 mai 2010.

 

 

 

VII.           Annexes

[1] Données provenant du Bureau du plan (lits psychiatriques 2014) et d’Eurostat (population 2013) http://www.mloz.be/files/24072014-hf19-p22-25-2.pdf

[2] http://www.psy107.be/SiteFiles/Wallonie.pdf%20def.pdf Guide vers de meilleurs soins de santé mentale par

la réalisation de circuits de réseaux de soin,. Région Wallonne, consulte le 6/11/2014

[3] http://www.psy107.be/SiteFiles/Wallonie.pdf%20def.pdf Guide vers de meilleurs soins de santé mentale par

la réalisation de circuits de réseaux de soin,. Région Wallonne, consulte le 6/11/2014

[4] A.R. du 18 janvier 1993.

[5] SPF Santé publique, base de données RPM

[6] L’Arrêté Royal du 10 juillet 1990 fixant les normes d’agrément des initiatives d’habitation protégée pour des patients psychiatriques (M.B. du 26/07/1990, p. 14700), est la base de la législation sur les IHP. Cet arrêté a été modifié par : – l’AR du 28 mai 1991; – l’AR du 3 juin 1994; – l’AR du 15 janvier 1999; – l’AR du 5 juin 2000. – l’AR du 20 mars 2006. – Le nombre d’habitations protégées individuelles est plafonné à 20% du nombre total de places.

[7] Institut Wallon pour la Santé Mentale : www.iwsm.be

[8] Coordonnées de tous les établissements de rééducation fonctionnelle conventionnés voir : http://www.inami.fgov.be/care/fr/revalidatie/general-information/contacts/index.htm.

[9] INAMI, Convention entre les centres de rééducation ambulatoire (CRA) de divers troubles du langage, de la parole et de la voix, de troubles mentaux et du comportement. Convention 2010.

[10] Arrêté royal fixant les critères de programmation applicables aux associations comme plateformes de concertation, d’institutions et de services psychiatriques (M.B. du 26/08/2003, p. 41863) :

[11] http://www.psy84.org/p84/p843071.htm

[12] http://www.psy84.org/p84/p843071.htm

[13] SPF Santé publique : « Vers de meilleurs soins en santé mentale par la réalisation de circuits et réseaux de soins», Session d’information – 17 juin 2010

[14] http://www.psy107.be

– Voir aussi :

– Isabel MOENS et Kristel KARLER, La réforme des soins de santé mentale en Belgique », 24 février 2010

– Paul DE BOCK et Bernard JACOB, « Naar een betere geestelijke gezondheidszorg door de realisatie van zorgcircuits en zorgnetwerken – Vers de meilleurs soins de santé mentale par la réalisation de circuits et de réseaux de soins », SPF Santé Publique, Avril 2010

[15] SPF Santé publiques (2010), « la nouvelle réforme des soins en santé mentale » journée d’information nationale relative à la nouvelle réforme des soins en santé mentale organisée le 21 mai 2010.

[16] – http://www.psy107.be

– Voir aussi :

– Isabel MOENS et Kristel KARLER, La réforme des soins de santé mentale en Belgique », 24 février 2010

– Paul DE BOCK et Bernard JACOB, « Naar een betere geestelijke gezondheidszorg door de realisatie van zorgcircuits en zorgnetwerken – Vers de meilleurs soins de santé mentale par la réalisation de circuits et de réseaux de soins », SPF Santé Publique, Avril 2010

[17] Deux Conférences interministérielles (28 janvier et 29 juin 1998) sont consacrées essentiellement à la problématique de la santé mentale: évaluation des besoins en santé mentale, réalisation d’une étude scientifique pour concrétiser les nouveaux concepts des soins de santé mentale, les soins de santé mentale destinés aux enfants et aux adolescents et les modalités de reconversion de lits hospitaliers en d’autres formes de prise en charge.

[18] « L’approche « outreach », vise à dispenser les soins psychiatriques dans le milieu de vie naturel des personnes plutôt qu’à l’hôpital. De multiples projets-pilotes, qui s’adressent principalement aux jeunes enfants de 0 à 6 ans et les autres aux enfants de 0 à 18-19 ans, ont été encouragés et fiancé par les autorités fédérales depuis 2003

[19] Organisation et financement des soins de sante mentale en Belgique. Novembre 2011. DIRECTION GENERALE DE L’ORGANISATION DES ETABLISSEMENTS DE SOINS. Service comptabilité et gestion des hôpitauxp.p37

[20] Il s’agit de la possibilité offerte à la Justice de prescrire des soins psychiatriques sous contrainte à un malade mental avéré, sur simple demande d’un tiers (un membre de sa famille, le bourgmestre de sa commune…). C’est une mesure de protection qui relève du droit civil. Depuis la loi du 26 juin 1990, on ne parle plus de « collocation », mais de « mise en observation c’est-à-dire aux soins contraints pendant 40 jours ».

[21] Les projets thérapeutiques et la concertation transversale sont deux piliers des futurs soins de santé mentale : – Les projets thérapeutiques ont pour objectif de développer les circuits de soins pour chaque groupe cible.

– La concertation transversale a pour objectif d’établir une collaboration et une concertation entre projets thérapeutiques qui ont en commun un groupe cible.

[22] Cfr. : – La déclaration gouvernementale sur la politique future en matière de soins de santé mentale (amendée en 2004) : réseaux et circuits de soins.

– Article 11 (9ter) et 107 (97 ter) de la loi sur les hôpitaux.

– Avis du CNEH concernant l’application de l’article 97 ter (2005-2007)

[23] Un budget de 2.209.000 euros a été dégagé pour financer exclusivement l’élaboration des projets thérapeutiques. Et un budget de 2.795.000 euros a été prévu pour le financement du développement de la concertation transversale entre les projets thérapeutiques. Cfr. Demotte (2005), op.cit.

[24] L’arrêté royal de base instituant les projets thérapeutiques ainsi que l’arrêté royal et l’arrêté ministériel en vue du financement de la concertation par l’intermédiaire des services intégrés de soins à domicile (SISD) ont été publiés au Moniteur belge du 6 novembre 2006.

[25] En 2006, 82 projets thérapeutiques étaient sélectionnés par un groupe de travail de l’INAMI. INAMI, http://www.inami.fgov.be/care/FR/mental-health/therapeuticProjects/projectsoutline/index.htm

[26] En 2006, 82 projets thérapeutiques étaient sélectionnés par un groupe de travail de l’INAMI. INAMI, http://www.inami.fgov.be/care/FR/mental-health/therapeuticProjects/projectsoutline/index.htm

[27] En 2006, 82 projets thérapeutiques étaient sélectionnés par un groupe de travail de l’INAMI. INAMI, http://www.inami.fgov.be/care/FR/mental-health/therapeuticProjects/projectsoutline/index.htm

[28] Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970

[29]HERNANDEZ, Agnès, 2010, La relation d’aide, Privas.

[30] PEPLAU, H.E. (1909-1999, américaine, docteur en éducation), Relations interpersonnelles en soins infirmiers, 1952. Paris, Inter Editions, 1995, pour la traduction française.

[31] ROGERS, Carl. « Le développement de la personne ». Paris : Dunod, 1968. p. 19

[32] ABRIC (J-C) Psychologie de la communication. Théories et méthodes Ed Armand Colin Paris 1999 (6-1 p 13, 6-2 p16, 6-3 p 37)

[33] Définition de l’OMS « Organisation Mondiale de la Santé ». 2002, http://www.sfap.org/pdf/III-D5-pdf.pdf

[34] Recommandations Anaes : « Modalités de prise en charge de l’adulte nécessitant des soins palliatifs »,

12/03/02. [www.anaes.fr]

[35] SFAP, Collège soins infirmiers – L’infirmière et les soins palliatifs. 4ième édition. France : Masson. 2009. (Savoir et pratique infirmière) page 5

[36] Le VVI (Vlaamse Vereniging der Verzorginginstellingen), qui compte 102 institutions dont 35 hôpitaux psychiatriques, plaide pour une politique homogène des soins de santé nécessite un transfère intégrale aux Communautés de toutes les compétences du SPF santé publique à l’exception de certains prestataires de soins résidentiels. Cfr.VVI op.cit.

[37] Article L4311-1, Code de la Santé Publique, 29Juillet 2004, relatif à l’exercice de la profession d’infirmier

[38] PAILLE, Pascal. Maitre de conférence français contemporain, auteur d’ouvrages sur les ressources humaines. ≪ L’analyse qualitative en sciences humaines. 2003

[39] MUCCHIELLI, Laurent. Sociologue et historien contemporain, directeur du Centre de recherche sociologique sur le

Droit et les institutions pénales au CNRS.

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