Bienfaits de la pratique d’une activité physique, de la prise en charge globale à l’autonomie : prescription, suivi personnalisé et éducation du patient
Bienfaits de la pratique d’une activité physique, de la prise en charge globale à l’autonomie : prescription, suivi personnalisé et éducation du patient
Glossaire
Cholestérol : Stérol d’origine alimentaire ou synthétisé par l’organisme, constituant des cellules et intervenant dans la synthèse des hormones stéroïdes.
Glycémie : Concentration de glucose (sucre) dans le sang.
Maladie chronique : une maladie de longue durée, évolutive, pouvant avoir plusieurs complications graves, et dans la plupart des cas, les traitements se poursuivent tout au long de la vie du sujet.
Régime diététique : régime alimentaire qui doit tenir compte des valeurs nutritives des aliments.
Introduction
Les maladies dites de sociétés comme le diabète, l’obésité, ou encore l’hypertension font actuellement parties des maladies chroniques dont les préventions figurent parmi les défis majeurs de la médecine. Ces maladies, considérées au début comme des maladies observées aux niveaux des pays à hauts revenus, sont actuellement devenues une préoccupation mondiale que ce soit aux niveaux des pays émergents ou dans les pays en voie de développement. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, ce sont surtout les pays de l’Asie du Sud-Est qui sont les plus touchés. Le style de vie, et surtout les modes de consommations sont les principales causes de ces fortes croissances, car les pays en voie de développement et les pays émergents ont importé ceux des occidentaux. Plus de 1,6 milliards de personnes seraient actuellement en surpoids dans le monde. En France, les maladies chroniques touchent environ 15 millions de personnes, soit 20% de la population en 2007. Ces chiffres ne connaîtront jamais de diminution tant que les consommations mondiales des produits sucrés et gras resteront élevées et tant que les activités physiques diminuent dans la vie quotidienne des habitants de la planète. En effet, les activités physiques contribuent très largement dans la réduction du nombre des personnes atteintes de ces maladies, donc elles servent surtout pour les préventions. Mais pour les traitements, les activités physiques sont-elles encore nécessaires ? Et quelles peuvent être leurs apports pour les traitements des maladies chroniques ? C’est en réponse à ces questions que le présent document se propose d’avancer les bienfaits de la pratique des activités physiques dans les traitements des maladies dites de sociétés, qui se fera en trois parties : la première présentera les maladies chroniques ainsi que leurs principales causes, et puis la seconde avancera les traitements médicaux qui y correspond, et enfin la troisième parlera des activités physiques qui doivent les accompagner afin d’adapter les modes de vies quotidiennes des patients afin d’avoir de meilleures conditions tout en traitant la maladie.
I. Les maladies chroniques les plus fréquentes et leurs traitements
Une maladie chronique peut être définie comme une maladie de longue durée, évolutive et fréquemment associée à des complications graves, à des handicaps temporaires et à des invalidités, causant ainsi une détérioration de la qualité de vie. Leur point commun est le fait que les maladies chroniques affectent énormément la dimension sociale, psychologique et économique du malade. Les plus connues et les plus fréquentes de ces maladies sont : le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité, l’hypercholestérolémie.
I.1. Présentations générales des maladies les plus fréquentes
I.1.1. Le diabète
Qu’est-ce que le diabète ?
Le diabète est une maladie métabolique chronique caractérisée par une élévation de la concentration de glucose dans le sang ou glycémie. Celle-ci résulte d’un manque d’insuline, qui est l’hormone de contrôle de la glycémie et/ou d’une incapacité des tissus de l’organisme à répondre correctement à l’insuline. Il existe actuellement deux types de diabètes : le diabète de type 1 et le diabète de type 2. Le diabète le plus courant est le diabète de type 2, qui représente près de 90 % de l’ensemble des diabètes et qui est en grande partie dû à une surcharge pondérale et à la sédentarité. C’est le type de diabète qui résulte ainsi de la mode de vie ou de la mode de consommation du patient. Quant au diabète de type 1, il est considéré comme la forme habituelle du diabète infantile. Il se caractérise par une absence totale d’insuline, due par exemple à une malformation au niveau du pancréas. Sans insuline, le diabète de type 1 est rapidement mortel.
Symptômes
Le diabète est une maladie qui ne se présente pas souvent sous la même forme. Il se peut même que les symptômes ne sont pas apparents. C’est ainsi qu’une consultation avec le médecin s’impose pour effectuer des tests de glycémie. Mais il existe tout de même quelques signes de présence de la maladie chez une personne comme :
- La fatigue, la somnolence
- Des soifs intensives
- De faims exagérées
- Amaigrissement ou encore surpoids
- Des augmentations anormales des volumes des urines
- Des cicatrisations lentes
- Des visions embrouillées
Ce sont généralement les points communs que peuvent avoir les malades du diabète mais il se peut que les personnes malades ne présentent pas les mêmes changements et il est à noter que le diabète ne se présente pas aussi avec la même intensité.
I.1.2. L’hypertension artérielle
Qu’est-ce que l’hypertension artérielle?
L’hypertension artérielle ou encore tension artérielle élevée, est une maladie chronique dans laquelle les vaisseaux sanguins subissent en permanence une pression élevée. Le principe de la circulation sanguine est que le sang est transporté dans les vaisseaux, depuis le cœur vers toutes les parties du corps. Chaque fois que le cœur bat, il envoie du sang dans les vaisseaux. La tension artérielle est créée par la pression du sang contre les parois des vaisseaux sanguins (artères) lorsqu’il est expulsé par le cœur. Plus la pression est élevée, plus le cœur doit alors pomper. L’hypertension artérielle peut-être classée parmi les maladies cardio-vasculaires chroniques. Plus la pression artérielle est forte, plus le risque est élevé d’endommager le cœur et les vaisseaux sanguins aux niveaux des organes essentiels comme le cerveau et les reins. L’hypertension peut aboutir à une crise cardiaque et à un grossissement du cœur, et encore à une insuffisance cardiaque. Les vaisseaux sanguins peuvent présenter des gonflements[1] et des points faibles qui entrainent leurs obstructions et leurs ruptures. La pression dans les vaisseaux sanguins est à l’origine d’une hémorragie cérébrale et d’un accident vasculaire cérébral ou AVC[2]. L’hypertension peut également causer une insuffisance rénale. Ainsi, il est nécessaire de contrôler l’hypertension car elle est une maladie chronique qui peut entraîner plusieurs autres maladies et des complications graves à la santé.
Symptômes
L’hypertension est perçue par les symptômes suivants:
- maux de tête ;
- palpitations cardiaques ;
- étourdissement ;
- douleur thoracique ;
- essoufflement ;
- saignements de nez.
Toutefois, dans la plupart du temps, les personnes souffrantes de l’hypertension ne ressentent aucun symptôme.
I.1.3. L’obésité
Qu’est-ce que l’obésité ?
Définir l’obésité ou encore le surpoids comme une maladie reste encore inadmissible pour certaines personnes. Pourtant, ce qui est sure c’est qu’elle présente des menaces et des dangers pour la santé. Le surpoids et l’obésité sont définis comme une accumulation excessive de graisse dans la totalité du corps par rapport à la normale, et qui présente des risques pour la santé. L’obésité peut être associé à des maladies graves et dont la plupart sont aussi des maladies chroniques tels que l’hypertension artérielle, l’insuffisance cardiaque[3], l’insuffisance respiratoire[4] et aussi à des maladies métaboliques comme le diabète. Elle peut ainsi favoriser des risques accrus de la mortalité.
L’indice de masse corporelle
Un indice a été défini pour pouvoir qualifier une personne d’être en situation d’obésité ou de surpoids. C’est l’indice de masse corporelle ou IMC. Mais cet indice n’est qu’une simple estimation. L’I.M.C. est le rapport du poids (en kg) divisé par le carré de la taille du sujet (m²). Cet indice donne une approximation en kg/ m² de la masse graisseuse d’un individu. Il peut être appliqué aux deux sexes et à toutes les tranches d’âges adultes, mais il n’est pas utilisable pour le cas d’un enfant.
- Si l’indice de masse corporelle est estimé au-dessous de 18,5 Kg/m², l’individu est caractérisé par la maigreur (I.M.C. < 18,5 Kg /m² : maigre);
- Si l’indice de masse corporelle est compris entre 18,5Kg/m² et 25Kg/m², l’individu est considéré comme ayant un point normale (18,5 Kg/m² < IMC < 25 Kg/m² : normale) ;
- Si l’indice de masse corporelle est compris entre 25 Kg/m² et 30 Kg/m², l’individu est catégorisé parmi les personnes en simple surpoids (25 Kg/m² < IMC < 30 Kg/m² : simple surpoids);
- Pour les individus ayant un indice de masse corporelle supérieur à 30 Kg/m², ils sont qualifiés d’obèses (30 Kg/m²< IMC : obèse).
I.1.4 L’hypercholestérolémie
Qu’est-ce que l’hypercholestérolémie ?
L’hypercholestérolémie est une trouble métabolique caractérisée par une augmentation du cholestérol ou du taux de cholestérol dans le sang. Le cholestérol est une substance lipidique qui remplit de nombreuses fonctions essentielles comme la synthétisation de certaines hormones, la production des acides biliaires, qui facilite la digestion. Il est principalement synthétisé dans le foie, mais peut aussi être apporté directement par la nourriture. Le cholestérol a la propriété d’être peu soluble dans l’eau, ce qui rend son transport difficile dans le sang. Lorsque le taux de cholestérol dans le sang est trop élevé, le cholestérol se dépose dans les parois vasculaires. Ce qui entraine ainsi des complications dans la circulation sanguine et entrainant les maladies cardiovasculaires comme l’épaississement et le durcissement des parois des vaisseaux[5], des fermetures totales ou partielles des conduits de l’organisme, les accidents vasculaires cérébraux…
Symptômes
L’augmentation du taux de cholestérol dans le sang n’est pas directement perçue par les patients. Elles ne sont détecter qu’après avoir effectué une analyse sanguine ou lorsque des conséquences graves se manifestent.
Il en est ainsi :
- artériosclérose[6]qui entraine des angines de la poitrine, des accidents vasculaires cérébraux, des occlusions aux niveaux des artères des jambes ;
- du dépôt de cholestérol dans la peau sous formes de structures anormales ou de nodules jaunâtres notamment sur des paupières et aux niveaux des doigts ;
- du dépôt de cholestérol sur les tendons surtout au niveau de tendon d’Achille ou encore au niveau des tendons extenseurs des doigts.
I.2. Les causes essentielles des maladies chroniques les plus fréquentes
Les maladies chroniques présentées ci-dessus sont chacune liées à des facteurs et des causes spécifiques.
I.2.1. Les causes essentielles du diabète
Pour le diabète, les deux types n’ont pas les mêmes origines ou les mêmes causes. Il se trouve même que la distinction vienne même des origines du diabète. En effet, le diabète de type 1 est actuellement estimé, dû à une malformation au niveau des cellules productrice d’insuline se trouvant dans le pancréas. Ces cellules sont détruites par le système immunitaire ce qui explique l’absence totale de l’insuline et c’est pour cela que ce type de diabète est appelée diabète infantile. Mais les causes de ces attaques du système immunitaire restent inconnues. Quant au diabète de type 2, il touche généralement les individus âgés de 40 ans et plus. Les causes sont nombreuses et, dans bien des cas, c’est la combinaison de plusieurs facteurs qui déclenche l’apparition de la maladie. Parmi ces causes, on peut citer :
- L’hérédité
- L’habitude alimentaire
- Le surplus de poids
- La morphologie du corps : tour de taille élevé avec accumulation de graisse au niveau de l’abdomen
- L’hypertension artérielle
- L’âge
- Le manque d’activité physique
- La sédentarité
Pour cette maladie, il existe aussi des personnes considérées comme à risques tels que les hommes, qui sont plus vulnérable à cette maladie que les femmes, et aussi certaines personnes appartenant à certains origines comme les autochtones, les asiatiques, les latino-américains et les africains. Ceci s’explique certainement par le caractère héréditaire du diabète. Ces personnes développent la maladie plus que d’autres. Les chercheurs ont conclu que l’explication la plus confirmée de l’apparition du diabète dans la société est le mélange entre l’hérédité et l’adoption des habitudes de vie actuelles.
I.2.2. Les causes essentielles de l’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle peut être liée à des facteurs qu’on rencontre dans la plupart du temps dans la vie quotidienne. Il en ainsi du stress, de la sédentarité, de la consommation alimentaire néfaste, du tabagisme. Il se peut aussi que d’autres problèmes tels que le surpoids et l’obésité et les maladies héréditaires sont à l’origine de l’hypertension.
- Le stress peut augmenter peut augmenter la tension artérielle et la fréquence cardiaque. Un stress qui sévit sans relâche met les artères sous tension et les endommage. Il est alors important d’apprendre et de savoir gérer les stress et les émotions.
- Avec la sédentarité, les artères et leurs fins capillaires se rétrécissent et durcissent par suite de l’inactivité. Les vaisseaux doivent être en activité. En effet, plus le cœur travaille fort, plus il sera en santé.
- Les aliments néfastes, l’alimentation trop grasse ou trop riche en sel peut accroître le risque d’hypertension, surtout si on a déjà un taux sanguin de cholestérol élevé. Il faut donc réduire la consommation des aliments comme les abats, le gibier, les aliments contenant les graisses animales (crème, fromage, beurre, charcuteries graisses, sauces, viandes grasses, etc.), les fritures, le sel, le sucre et les sucreries (confitures, confiseries, desserts et entremets industriels), les boissons alcoolisées ou excitantes (boissons à base de cola, café, thé noir), les boissons et jus industriels (sodas, limonades.)
- Le tabagisme : le tabac favorise la formation de plaques dans les parois de vos vaisseaux sanguins. Le cœur reçoit moins d’oxygène, la tension artérielle monte et le rythme cardiaque accélère. Ce qui favorise les cardiopathies[7] et les crises cardiaques. Le tabac a encore des effets plus pires sur les vaisseaux pour les femmes qui fument en prenant des pilules contraceptives.
- Le surpoids et l’obésité accroît les risques d’hypertension.
- L’hérédité : les risques d’hypertension sont nettement accrus par l’hérédité, si un membre de la famille a déjà souffert d’hypertension, il se peut que certains descendants en souffrent aussi.
I.2.3. Les causes essentielles de l’obésité
Il existe plusieurs facteurs qui favorisent l’obésité. Ces facteurs peuvent être des facteurs génétiques, des facteurs liés aux fonctionnements du corps, des facteurs médicaux et encore des facteurs environnementaux et comportementaux.
- Les facteurs génétiques ont un rôle indéniable mais ne sont pas les seuls responsables. Certains gènes ont des impacts importants sur la corpulence et le pourcentage ou la distribution de constituant grasse. Les enfants en surpoids âgés d’une dizaine d’années ayant au moins un parent obèse ont un risque de 80 % de devenir obèses à l’âge adulte.
- Les facteurs liés aux fonctionnements du corps renvoient surtout aux dérèglements hormonaux et glandulaires observés surtout chez les femmes.
- Les facteurs médicaux résultent dans la plupart des cas de certains traitements médicaux et des prises de certains médicaments présentant des effets secondaires.
- Les facteurs environnementaux et comportementaux s’expliquent par les changements de de style de vie et de consommation, ainsi que par le manque d’activité physique et la sédentarité.
I.2.4. Les causes essentielles de l’hypercholestérolémie
Comme le cholestérol peut à la fois être produit par l’organisme et apporter par les aliments, plusieurs facteurs déterminent alors le taux de cholestérol présent dans le sang. Ces facteurs peuvent être tenus comme causes de l’hypercholestérolémie :
- l’âge (le taux de cholestérol augmente avec l’âge);
- la consommation d’alcool;
- le sexe (les hommes ont un taux de cholestérol plus élevé);
- l’hérédité ou hypercholestérolémie familiale
- le niveau d’activité physique;
- le poids corporel ou surcharge pondéral
- le régime alimentaire : la consommation des aliments à forte teneur en graisses saturées et en cholestérol alimentaire est une autre cause de l’élévation du taux de cholestérol.
Si nous analysons les causes des maladies chroniques présentées, les causes essentielles ne se diffèrent que de peu. En effet, les problèmes héréditaires, et les problèmes d’habitudes comportementales et de consommation, ont presque toujours été mentionnés comme principales causes des maladies chroniques. Voyons maintenant leurs traitements par les moyens médicaux.
II. Les traitements des maladies chroniques
Le but dans les traitements des maladies chroniques n’est pas de guérir complètement le patient mais de retrouver autant que possible, une stabilité de la situation. En effet, il n’y a pas encore de possibilités d’éradiquer totalement les maladies chroniques. Ceux qui en sont atteints doivent toujours suivre des traitements afin de retrouver une vie normale, tout en contrôlant sa maladie.
II.1. Traitements du diabète
Le traitement du diabète de type 1 ne peut se faire que par injection directe d’insuline vue que qu’il est caractérisé par l’absence total d’insuline dans le corps. Pour le diabète de type 2, qui n’apparait en général qu’une fois adulte, le but dans le traitement est d’atteindre un meilleur contrôle des glycémies.
Pour les cas encore moins grave, ce contrôle des glycémies peut se faire par le soin de prendre une alimentation équilibrée c’est-à-dire limiter la consommation des glucoses contenus dans certains aliments pour éviter l’hyperglycémie[8], ou encore l’hypoglycémie[9], par le soin d’avoir une bonne gestion des stress. Pour les cas plus grave, des médications antidiabétiques sont nécessaires, et pour certains cas, les cas où la production de l’insuline par le pancréas devient vraiment insuffisante, des injections quotidiennes d’insuline deviennent indispensables.
Dans la plupart des cas, le diabète de type 2 est étroitement lié au mode de vie. Il est estimé que 80% des personnes diabétiques ayant ce type ont des problèmes de surcharge pondérale. Une attention particulière aux habitudes alimentaires s’impose alors. Mais par-dessus, les activités physiques aussi deviennent primordiales. Prendre trois repas bien équilibrés tous les jours, choisir des collations nutritives et augmenter la quantité d’activité physique contribuent à améliorer de façon significative la santé des personnes qui vivent avec la maladie tant qu’elle n’atteint pas encore des complications graves ainsi que pour les personnes à risque.
II.2. Traitements de l’hypertension
Le meilleur traitement de l’hypertension est d’avoir une hygiène de vie et un régime alimentaire sain pour contrôler la tension artérielle. Si les mesures d’hygiène de vie et de diététique sont insuffisantes pour la faire baisser, un traitement médical est mis en place. Il peut faire appel à plusieurs familles de médicaments. Le but du traitement vise à abaisser la pression systolique[10] en dessous de 14 et la pression diastolique[11] en dessous de 9. Lorsque la pression artérielle est maîtrisée efficacement à l’aide de ces traitements, le risque des maladies cardiovasculaire est réduit.
Les médicaments utilisés sont en principe les diurétiques. Ces sont des médicaments qui favorisent l’élimination d’eau et de sel par les reins. Ils abaissent la pression qui circule sur les parois des vaisseaux sanguins en diminuant le volume de liquide qui circule dans les artères. Ils peuvent être le seul traitement à prendre pour les patients qui ne présentent pas d’autre problème que l’hypertension, mais sont parfois associés à une autre famille de médicaments pour lutter contre. Ils ont en général peu d’effets indésirables. Ils augmentent le volume des urines, surtout en début de traitement. Certains de ces médicaments sont responsables d’une baisse du taux de potassium dans le sang qui doit être surveillé et compensé.
II.3. Traitement de l’obésité
En ce qui concerne l’obésité, le premier traitement le plus facile à mettre en œuvre est le régime alimentaire associé à des activités physiques. Mais il existe aussi des traitements médicamenteux qui ne doivent être prise qu’après prescription d’un médecin. Normalement, les médecins ne les prescrivent qu’après révélation de l’inefficacité d’un régime seul, qu’aux patients dont l’IMC est au moins égal à 30 kg/m2 ou à 27 kg/m2 et présentant un facteur de risque supplémentaire tel que le diabète de type II. Si l’adoption de ces types de médicaments nécessite d’une prescription spéciale, c’est qu’ils présentent des effets secondaires comme l’augmentation de la fréquence cardiaque, et l’augmentation de la pression artérielle au repos, risquant ainsi de mener à de nouvelles maladies.
D’autres médicaments bloquent une partie de l’absorption de graisse dans les aliments. L’avantage de ces derniers réside dans le fait de n’agir que sur l’intestin, mais ils n’agissent pas sur le cœur ou encore sur le système nerveux, donc ils ne présentent pas notamment d’effet secondaire. Ils absorbent à peu près 30% des graisses ingérées dans les aliments et élimine à peu près 30 g de graisse par jour soit l’équivalent de 300 calories.
Il est à noter que les médicaments coupe-faim et les médicaments anorexigènes, ont été retirés du marché suite aux soupçons d’avoir des effets secondaires graves.
Les procédés chirurgicaux sont aussi utilisés pour traiter l’obésité. Ces sont les interventions digestives destinées à réduire le volume gastrique pour limiter la prise alimentaire. Cette chirurgie, en général efficace en termes de perte de poids et d’amélioration des maladies associées, est réservée aux obésités importantes retentissant sur la santé et résistant aux mesures thérapeutiques habituelles, car elle n’est pas dénuée de risques, y compris vitaux. Ses indications doivent être discutées par une équipe incluant différents spécialistes (nutritionnistes, psychologues, anesthésistes, chirurgiens). Sa réalisation doit revenir à un chirurgien et à une équipe d’anesthésistes réanimateurs expérimentés.
Par-dessus tous ces traitements, l’approche psychothérapeutique est souvent un complément de la prise en charge, voire un préalable indispensable en cas de troubles du comportement alimentaire traduisant des difficultés psychologiques, de dépression, de troubles de l’image du corps.
II.4. Traitement de l’hypercholestérolémie
L’objectif dans le traitement de l’hypercholestérolémie est évidement de réduire de taux de cholestérol dans le sang. Comme toutes maladies chroniques, un mode de vie sain est encore la meilleure défense contre un taux de cholestérol élevé. Avoir ce mode de vie simple implique :
- Adoption d’un régime alimentaire faible en graisses saturées et en cholestérol;
- manger une vaste gamme de légumes, de grains entiers, de fruits, de noix, et de graines;
- augmentation des activités physiques;
- maintien du poids corporel;
- limitation de la consommation d’alcool.
Les médicaments indiqués dans le traitement d’un taux de cholestérol élevé comportent les « statines ». Les statines sont utilisées pour traiter les hyperlipidémies liées à augmentation du cholestérol. Les médicaments ont montré qu’ils réduisaient le risque d’une obstruction complète des artères et qu’ils traitaient les problèmes de cholestérol en abaissant le taux de LDL [12](le mauvais) cholestérol ou en élevant le taux de HDL[13] (le bon cholestérol). La tolérance à ces médicaments est bonne. On observe de rares effets indésirables.
Les traitements des maladies chroniques observées ont chacune des traitements médicamenteux propres, mais il est constaté que les activités physiques figurent toujours parmi les traitements les plus adaptées pour les maladies chroniques.
III. La place des activités physiques pour accompagner les traitements médicaux
Pratiquer une activité sportive permet d’avoir une bonne condition physique, de s’épanouir psychologiquement mais également de prévenir et de traiter les maladies chroniques. En effet, les maladies chroniques qui, en principe n’ont pas de traitement pour les guérir définitivement, nécessitent des activités physiques de régulation pour stabiliser la situation. Elles accompagnent les traitements médicaux.
III.1. Complémentarités entre traitements médicaux et activités physiques
Le plus souvent, les traitements des maladies chroniques présentent des effets bénéfiques plus rapides lorsqu’ils s’accompagnent d’activités sportives régulières. Par rapport à un malade qui ne suit que des traitements médicaux et des régimes alimentaires, un malade pratiquant à la fois des activités physiques adaptées retrouve plus rapidement une situation stable.
Pour le diabète, si nous avons avancé qu’elle est due à une hausse de la concentration de sucre dans le sang ou glycémie, et qu’il faut alors stabiliser cette situation, le sport a des effets hypoglycémiants, c’est-à-dire que les activités physiques permettent de baisser le taux de glycémie ; le dosage de la glycémie avant le début d’un sport et 1 à 2 heures après un effort de 30 minutes environ, met en évidence une baisse significative de la glycémie. Pratiquer un sport est alors un véritable traitement du diabète qui accompagne les médicaments et les régimes diététique. Pour les sujets du diabète de type II qui ne se présente pas encore comme des cas graves, il arrive même que seul des activités physiques et sportives régulières, suivis d’un régime alimentaire adapté suffisent pour stabiliser la glycémie et retrouver une vie normale de santé.
Dans le cas de l’obésité ou de la surcharge pondérale, les activités physiques permettent en premier lieu de rompre tout d’abord avec la sédentarité, et en second lieu d’éviter les complications que peuvent provoquer cette situation. Le sport pratiqué régulièrement permet de brûler des calories en augmentant le métabolisme de l’organisme. Ce qui permet ainsi de diminuer petit à petit l’indice de masse corporelle pour atteindre la situation normale. Mais dans certains cas de traitement de l’obésité, la pratique d’un sport seul ne permet pas de maigrir rapidement, elle permet au corps de retrouver son tonus et améliore nettement l’état de santé. C’est pour cette raison que nombreux sont ceux qui complètent les activités physiques avec les traitements médicamenteux sans délaisser les régimes alimentaires qui se trouvent être indispensable.
Le sport se trouve aussi être très efficace pour la diminution du taux de cholestérol dans le sang pour compléter les médicaments et pour accompagner les régimes alimentaires à adopter. Pratiquer une activité sportive régulière, même légèrement au début permet de baisser le taux de cholestérol (le mauvais cholestérol) et augmente le taux du bon cholestérol. Mais ces effets bénéfiques ne sont que transitoire s’il arrive que le sujet arrête les activités physiques.
Les activités physiques et sportives améliorent ainsi nettement la santé des sujets des maladies chroniques. Dans la plupart des situations, les médecins ne se contentent pas tout simplement de prescrire des médicaments et des régimes alimentaires ou encore des interventions chirurgicales pour le cas de l’obésité, mais encouragent leurs patients à effectuer des activités physiques adaptées s’ils veulent améliorer jusqu’à la meilleure possible, la situation de ces derniers. La raison en est que la plupart des maladies dites de sociétés trouve leur origine dans la sédentarité qui entraine aussi un mauvais fonctionnement de certains organes de l’organisme, et à laquelle s’ajoute un régime diététique malsain.
Mais les pratiques des activités physiques devront aussi être suivies de près pour éviter d’autres complications ou encore des efforts et des pratiques non réguliers qui n’amélioreront pas sans doute la situation.
III.2. Déroulement des activités physiques et sportives dans les traitements des maladies chroniques
Avant de débuter une activité sportive, il est indispensable de consulter son médecin qui conseillera l’adaptation du traitement prescrit (médicaments ou injections d’insuline), et conseillera dans la grande majorité des situations d’effectuer un bilan cardio-vasculaire ainsi que d’autre bilan nécessaire. Quelques étapes devront aussi être respectés pour adopter une pratique sportive adéquate et présentant des résultats satisfaisants.
III.2.1. Les prescriptions nécessaires et les rôles des médecins
Si, en première analyse, l’objectif est la stabilisation de certain fonctionnement de l’organisme comme la glycémie, le cholestérol, la tension artérielle, ou encore rétablir la situation pondérale du corps, traiter les maladies chroniques ne peuvent se résumer en un programme thérapeutique. Traiter un sujet, c’est d’abord le soulager de ses désordres physiques (douleurs, transpiration, essoufflement, etc.) et corriger ses désordres fonctionnels et métaboliques. C’est aussi s’intéresser à sa situation psychologique et sociale : lui permettre de trouver les moyens de supporter, au long cours, les contraintes qu’implique le régime ; atténuer des perturbations de l’image du corps ; traiter une anxiété ou une dépression, causes ou conséquence de l’état d’obésité en particulier ; améliorer la gestion des conflits sources des désordres du comportement alimentaire. Il importe de fixer des objectifs réalistes.
Il convient aussi de tenir compte des résistances biologiques, psychophysiologiques et psychologiques aux régimes restrictifs. Voici quelques étapes à tenir en compte dans la pratique des activités physiques et sportives pour les traitements d’une maladie :
- Pour débuter, les activités physiques doivent se faire progressivement : démarrage progressive.
- S’échauffer avant l’exercice : l’activité doit débuter et se terminer par 5 à 10 minutes d’échauffement
- Ne pas oublier de boire suffisamment
- Ne pas faire de sport seul pour éviter le découragement
- Choisir un sport facilement réalisable
- Choisir un sport qu’on aime
- L’activité doit être régulière tout au long de la semaine : la répétition de plusieurs séances par semaine est indispensable.
- Vérifier l’absence de contre-indication avec d’autres médicaments prescrits
- Connaître les sports dangereux contre indiqués comme par exemple le parachutisme et l’alpinisme
Pour certaines maladies chroniques des précautions spécifiques sont nécessaires selon la situation du sujet. Pour le diabète, il est surtout nécessaire de déterminer avec son médecin :
- Le sport le plus adapté
- Le rythme et l’intensité du sport pratiqué
- Le taux de glycémies
- Le savoir d’adapter la dose d’insuline à injecter suivant l’intensité de l’effort
- Les signes de l’hypoglycémie qui peuvent apparaître pendant l’exercice ou plusieurs heures plus tard.
Pour l’hypertension artérielle il est nécessaire de noter que les effets des activités physiques sur la pression artérielle se fait de différentes manières en fonction de l’âge et même le sexe. En générale, une activité physique en endurance entraine une réduction de la pression artérielle systolique et de la pression artérielle diastolique. Les effets sont plus importants chez les femmes que chez les hommes et chez les femmes l’effet est plus important sur la pression diastolique[14] que sur la pression systolique. C’est entre 40 et 60 ans que ces effets sont les plus importants, ce qui ne veut pas dire que l’exercice physique n’a pas d’effets sur la pression artérielle des jeunes ou des seniors. C’est un effort moyen et modéré en intensité qui paraît le plus efficace sur les niveaux de pression artérielle. L’effet sur la pression artérielle se fait après quelques semaines d’entraînement c’est à dire assez rapidement. Il est nécessaire d’inscrire cette action dans le temps pour que l’effet perdure. Il apparaît que les effets de l’exercice physique sur la pression artérielle soit indépendant des effets qu’il peut avoir sur la perte de poids.
Pour le traitement de l’obésité, la prescription s’agit surtout d’une préparation psychologique. Il importe de fixer des objectifs pondéraux réalistes : la notion de poids idéal théorique n’est pas tenable compte tenu des différences interindividuelles de capacité à perdre du poids. Il faut une fois pour toutes admettre que les individus diffèrent par leur corpulence comme par leur taille. Les objectifs pondéraux doivent donc être individualisés. Il est aussi nécessaire de voir avec le médecin le sport le plus adapté. Et il ne faut pas oublier que pour vaincre l’obésité, la pratique d’un sport est aussi importante que le régime alimentaire.
Quant à la diminution du taux de cholestérol par les activités physiques et sportives, elle ne nécessite pas de précautions particulières car il suffit de respecter les prescriptions vu précédemment comme le fait de débuter progressivement, s’échauffer, boire suffisamment, choisir un sport facile à faire, adapté, et un sport qu’on aime, connaître les sports dangereux contre indiqués, faire des activités physiques continues, et vérifier l’absence de contre-indication avec d’autres médicaments prescrits
III.2.2. Les types d’activités physiques à effectuer
La consultation d’un médecin ou d’un éducateur sportif professionnel s’avère toujours indispensable dans le choix du sport ou des activités physiques à effectuer pour éviter les découragements suites à des résultats insatisfaisants, ou encore pour éviter les efforts dangereux qui risqueraient de causer des effets indésirables et même des complications. En effet, il ne s’agit plus de s’impliquer dans le sport pour préparer des compétitions ou des sports de haut niveau nécessitant d’intenses entrainements successives, mais plutôt de stabiliser le fonctionnement du corps à travers des activités physiques. Les activités à effectuer devront être ainsi adaptées aux traitements.
Les exercices et les sports les plus recommandés sont :
- La marche
Ce type d’activité physique est adapté pour presque tous les traitements des maladies chroniques, mais c’est l’intensité qui diffère. Il est toujours nécessaire de démarrer progressivement, peut-être au début, 30 minutes de marches chaque jour, et effectuer de temps en temps des randonnées de 2 heures par exemples.
- Le vélo : à effectuer aussi progressivement, à peu près 1 heure par jour et effectuer des randonnées en vélo qui dure un peu plus de temps en temps
- Le jogging : environ 30mn par jour avec suée
- La natation : la natation est aussi très pratique, surtout pour les règlementations de la respiration et la circulation sanguine
- L’aquagym
Pour le traitement de l’obésité, il est aussi conseiller de ne pas rester assis très longtemps, plus de deux heures consécutives.
Les activités sportives ayant pour but le traitement d’une maladie nécessitent toujours de très bonnes relations entre le patient et l’éducateur sportif qu’il consulte. En effet, l’éducation du patient consiste en un véritable transfert de compétences du soignant vers le patient, pour qu’il puisse réaliser des autos soins. Ce transfert nécessite de la part du patient une recherche sans cesse renouvelée de l’acception de la maladie et une participation active l’amenant à prendre des décisions relevant de ses choix de vie. Les traitements doivent alors avoir pour but d’adapter le mode vie du patient aux activités physiques.
III.2.3. Adaptation de la mode de vie quotidienne du patient aux activités physiques adaptées à son traitement
Actuellement, force est de constater que les personnes atteintes de maladie chronique ont souvent du mal à suivre les conseils et prescriptions de leurs médecins. Les professionnels demandent aux patients de suivre des traitements complexes, de très longue durée et de bouleverser leurs habitudes de vie : cesser de fumer, adopter un régime alimentaire sain, effectuer des activités physiques et sportives… Il est facile de les prescrire et de les recommander tout simplement en citant leurs effets et les bienfaits qu’ils apportent. Mais il est souvent difficile pour le malade de les réaliser et de les suivre pour pouvoir observer réellement les effets. Il se trouve que certaines maladies sont asymptomatiques pendant de longues périodes. Le patient ne se sent pas malade et le médecin lui conseille de se soigner.
Prise en charge des malades
Pour faire face à cette situation, une éducation thérapeutique du patient (ETP) s’impose alors. Une éducation thérapeutique ne se limite plus simplement à la présence d’un éducateur sportif mais à la prise en charge par un responsable à la fois des traitements médicamenteux, des traitements physiques et sportifs ainsi que des régimes diététiques afin d’adapter le patient à prendre soin de lui-même et à agir dans un sens favorable à sa santé. Selon les recommandations nationales et internationales, l’éducation thérapeutique doit être intégrée aux soins, multi professionnelle, s’exercer à l’hôpital ou aux différents services de soins mais aussi à proximité du lieu de vie du patient, et même chez le patient.
Une offre d’ETP s’adapte en termes de moyens et de durée aux besoins d’éducation du patient. Elle comprend :
- une séance individuelle d’élaboration du diagnostic éducatif ou son actualisation pour identifier les besoins et les attentes du patient, formuler avec lui les compétences à acquérir et les priorités d’apprentissage ;
- des séances d’éducation thérapeutique collectives ou individuelles ou en alternance pour l’acquisition des compétences d’auto soins et la mobilisation ou l’acquisition de compétences d’adaptation, et leur maintien ;
- une séance individuelle d’évaluation des compétences acquises, des changements mis en œuvre par le patient dans sa vie quotidienne et du déroulement du programme individualisé ;
- une coordination des professionnels de santé impliqués dans la prise en charge de la maladie chronique autour et avec le patient.
Si le patient le sollicite ou si le professionnel de santé le juge nécessaire, une séance individuelle dédiée peut lui être proposée pour actualiser le diagnostic éducatif, permettre un apprentissage spécifique, évaluer les compétences acquises.
Avant de procéder à une éducation thérapeutique, il doit être expliqué au patient les buts de l’éducation et ses bénéfices pour lui, les éventuelles contraintes en termes de temps nécessaire, de disponibilité. Il conviendra aussi de présenter aux malades des exemples de déroulement de programme d’éducation thérapeutique, de le renseigner sur l’accès à des séances dans son environnement proche. La proposition peut ne pas être acceptée par le patient ou reportée dans le temps.
Une fois le patient convaincu, des procédures devrait encore être adopté comme l’élaboration d’un diagnostic.
Le diagnostic éducatif est indispensable à la connaissance du patient, à l’identification de ses besoins et de ses attentes et à la formulation avec lui des compétences à acquérir ou à mobiliser et à maintenir en tenant compte des priorités du patient. C’est l’occasion d’identifier la réceptivité du patient à la proposition de l’éducation thérapeutique. Le diagnostic éducatif doit être actualisé régulièrement et systématiquement lors de la survenue de tout élément nouveau. Dans le diagnostic, il faut aussi identifier ce que le patient sait et croit sur sa manière de gérer sa maladie, évaluer les connaissances du patient sur la maladie, les explications de sa survenue : à quoi l’attribue-t-il ? Comment perçoit-il l’évolution de la maladie ? Son caractère de gravité ? Identifier les conditions de vie et de travail ? Évaluer les savoir-faire du patient : comment se soigne-t-il ? Comment utilise-t-il-les médicaments d’une manière générale ? Comment se nourrit-il ?
Après avoir effectué le diagnostic, il convient de formuler avec le patient les compétences à acquérir au regard de son projet et de la stratégie thérapeutique. Négocier avec lui les compétences, afin de planifier un programme individuel, les communiquer sans équivoque au patient et aux professionnels de santé impliqués dans la mise en œuvre et le suivi du patient. Ensuite, il conviendra de planifier et mettre en œuvre les séances d’ETP collective ou individuelle ou en alternance.
Educations thérapeutiques et santé publique
En raison de la l’augmentation des atteintes des maladies chroniques en France, le pouvoir public commence à donner une place importante à l’éducation thérapeutique. Ses actions se concrétisent à travers les textes législatives, ou encore les plans gouvernementaux, ou encore des cahiers de charges nationaux. En ce qui concerne la législation, le plus connu des actions du gouvernement sur la santé publique est la promulgation de la loi la loi portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, plus connue sous l’expression « Hôpital, patients, santé et territoire » ou HPST le 21 Juillet 2009. Cette loi intègre l’éducation thérapeutique dans le Code de la santé publique et avance les bases de son développement. Puis, les actions se sont poursuivies par la création des agences régionales de santé en 2010 qui ont joué des rôles centrales dans la promotion des éducations thérapeutiques à travers les conventions avec les promoteurs du programme ETP. Ces différents programmes ont été mis en place dans le cadre de la mise en place du plan national d’amélioration de la qualité de vie des sujets des maladies chroniques.
Indépendance du patient dans sa vie quotidienne et dans ses traitements
A l’issu de l’éducation thérapeutique, le patient doit comprendre son corps, sa maladie, les répercussions familiales et sociales de la maladie. Il doit aussi être capable d’expliquer les principes du traitement. Il doit savoir repérer les signes d’alerte des symptômes, analyser les situations à risques, ainsi que les résultats des différents examens auxquels il doit passer régulièrement. Il doit connaître, et pouvoir appliquer les conduites à tenir face à une crise. Pour le cas du diabète par exemple, le malade doit être capable de faire des injections d’insulines selon la dose qui convient en cas de crise. Il doit pouvoir détecter les cas d’hypoglycémies ou d’hyperglycémie et savoir rétablir l’équilibre en effectuant des injections ou en effectuant des activités physiques suffisantes pour faire baisser le taux de glycémie. Et il doit effectivement savoir mesurer sa glycémie ou encore la tension artérielle pour l’hypertension.
A partir de ces apports de l’éducation thérapeutique dans la vie du patient, le patient doit par-dessus tout être conscient de la nécessité de l’aménagement de son environnement, de sa mode de vie, pour son bien-être et sa santé. Le sujet adoptera sans contrainte un régime diététique équilibré et associé à son traitement. Il sera capable de cuisiner et de manger tout en limitant les matières grasses, ou encore les aliments riches en glucose pour les diabétiques. Concernant les activités physiques, il trouvera ainsi par exemple, raisonnable de limiter ses déplacements en voiture ou en d’autres véhicules motorisés et de privilégier la marche ou encore le vélo, il privilégiera l’escalier à l’ascenseur. Il ne sera plus question de les forcer à effectuer des activités physiques intenses et sportives tout en gagnant les effets bénéfiques de ces derniers dans le traitement de leurs maladies. Et ces adaptations ne doivent se limiter au mode de vie quotidienne mais aussi dans d’autres contextes de la vie comme une situation de grossesse par exemple.
Effectuer une éducation thérapeutique dans le traitement de la maladie a donc pour but d’éviter que les malades ne soient découragés dans leurs traitements, d’adapter sa vie quotidienne aux traitements et de répartir les efforts tout au long de ses traitements au lieu d’effectuer des grands efforts au début et de se décourager par la suite. Ceci concerne surtout les activités physiques et les régimes diététiques. Et il peut être tentant pour le patient, après avoir entendu les avantages des activités sportives et des régimes alimentaires dans le traitement de leurs maladies, d’effectuer trop d’efforts aux débuts sans connaître les risques et les conditions qui doivent être tenues en compte.
Conclusion
Les maladies chroniques ou les maladies de sociétés sont les maladies chroniques, donc des maladies de longue durée. Leurs traitements s’avèrent aussi très longues et peuvent même être permanents. Ces maladies se caractérisent par des défauts de fonctionnement de l’organisme, ou encore de certains organes dus à dans la plupart des cas à des modes de vies ou encore des régimes alimentaires malsains. Il se peut que ce soient aussi les caractères héréditaires qui les provoquent. Quoi qu’il en soit, leurs traitements restent de longues durées. Suivre tout au long de sa vie des traitements médicaux semble être une obligation alors pour les sujets de ses maladies. Mais les maladies chroniques se traitent aussi par des activités physiques qui présentent réellement beaucoup de bienfaits pour les malades. Les traitements médicaux et les traitements physiques se complètent réellement pour les atteintes des maladies chroniques. Il arrive même que pour les malades dont la situation n’atteint pas encore un stade de complication, seuls des activités sportives et des régimes diététiques adaptés suffisent pour traiter la maladie. Mais il est à noter qu’il ne s’agit pas de forcer le corps du patient à effectuer des efforts sportifs très contraignants, il s’agit d’adapter son mode de vie aux activités nécessaires pour que son organisme puisse retrouver ses fonctionnements, ce qui se présente comme le principal bienfait des activités physiques dans les traitements des maladies chroniques.
Bibliographie
Ouvrages
- Basdevant , Guy-Grand B, Médecine de l’obésité, Ed. Flammarion, Paris, 2004.
- Daminos M., Le Cholestérol ça se soigne, France-Loisirs, 1985, 1991.
- FruchartC., Le Transport du cholestérol et sa fonction dans les artères, in Pour la science, mai 1992.
- Grimaldi , Traité de diabétologie, Flammarion, Paris, 2005.
- Luc, La Surcharge en cholestérol, in La Science au présent, Paris, 1992.
- Postel- Vinay , Hypertension, in La Pensée médicale, Ed. P.U.F., Paris, 2004.
Autres documentations
- BEH, Bulletin épidémiologique hebdomadaire- Surveillance de l’hypertension artérielle en France, Edition du Décembre 2008.
- Comité régional d’éducation pour la santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, Priorité Santé, Bulletin d’information – Mai/Juin/Juillet/Août 2009.
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Prévention des Maladies Chroniques – un investissement vital, 2006.
Table des matières
I.1. Présentations générales des maladies les plus fréquentes. 2
I.1.2. L’hypertension artérielle. 3
I.1.4 L’hypercholestérolémie. 5
I.2. Les causes essentielles des maladies chroniques les plus fréquentes. 6
I.2.1. Les causes essentielles du diabète. 6
I.2.2. Les causes essentielles de l’hypertension artérielle. 7
I.2.3. Les causes essentielles de l’obésité. 8
I.2.4. Les causes essentielles de l’hypercholestérolémie. 8
II.1. Traitements du diabète. 10
II.2. Traitements de l’hypertension. 10
II.3. Traitement de l’obésité. 11
II.4. Traitement de l’hypercholestérolémie. 12
III. La place des activités physiques pour accompagner les traitements médicaux. 13
III.1. Complémentarités entre traitements médicaux et activités physiques. 13
III.2.1. Les prescriptions nécessaires et les rôles des médecins. 15
III.2.2. Les types d’activités physiques à effectuer 17
[1] Gonflement ou même un anévrisme : poche latérale formée par dilatation de la paroi d’une artère ou même du cœur.
[2] Les AVC sont des affections fréquentes et graves. Ils représentent, dans les pays développés, la première cause de handicap acquis chez l’adulte. Les patients victimes d’AVC doivent être pris en charge le plus rapidement possible, certains traitements spécifiques ne s’avérant efficaces qu’au cours des toutes premières heures.
[3] Trouble du rythme cardiaque.
[4] Diminution de la quantité d’oxygène utilisable par les cellules de l’organisme ou hypoxie ou encore anoxie.
[5] Maladie appelé athérosclérose : maladie dégénérative des artères.
[6] Calcification des artères.
[7] Arythmie cardiaque, insuffisance cardiaques, infarctus…
[8] Excès de la concentration de glucose dans le sang.
[9] Diminution de la concentration de glucose dans le sang.
[10] Contractions cardiaques avec une pression maximale
[11] Contractions cardiaques avec une pression minimale
[12] Low Density Lipoprotein : ont pour rôle essentiel de fournir aux tissus périphériques le cholestérol nécessaire à la synthèse et au renouvellement de leurs membranes plasmiques.
[13] Heavy Density Lipoprotein : Les HDL, ce sont les plus petites et les plus denses des lipoprotéines du plasma.
[14] Cf. Infra
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