Innovation et Communication: Etude comparative entre la France et la Chine
Innovation et Communication
Etude comparative entre la France et la Chine
SOMMAIRE
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Introduction
Domaine de définitions
Afin de mieux cadrer le thème, il s’agit de définir les mots clés de cette recherche. Parce qu’il s’agit de réaliser une étude comparative entre deux pays, notamment dans le domaine de l’innovation et de la communication, il est nécessaire de fournir, avant le développement du thème, quelques définitions essentielles qui pourraient anticiper les principales idées.
- l’étude comparative
L’étude comparative peut jouer le rôle d’instrument de compréhension et d’explication de certaines situations. L’auteur A. Przeworski tente de préciser ainsi « il y a un consensus sur le fait que la recherche comparative ne consiste pas à comparer mais à expliquer. L’objectif de la recherche transnationale est de comprendre[1] ». C’est-à-dire que même pour deux sujets précis et limités, l’étude comparative ne se limite pas à une analyse pure et simple de ces sujets. On doit intégrer dans le processus d’analyse diverses méthodes d’approches, par exemple des approches historiques, sociologiques, culturelles, politiques, etc. Le but est de compléter l’étude comparative par des démarches explicatives qui ne soient pas carrément une quête de vérité positive. L’analyse sociétale doit en effet s’efforcer de développer des cohérences sociétales propres à chaque pays, amenant à prendre en considération chacun comme un tout, en concédant une importance non négligeable à l’articulation entre phénomène macro et micro.
- L’innovation
Effectivement, une innovation se définit par une action qui a amélioré et/ou transformé un secteur d’activité ou une pratique sociale ou peut-être même les conditions de vie d’une communauté de façon inattendue et inconsciente. Au niveau d’un pays par exemple, l’innovation « industrielle » est souvent l’apanage d’une instance gouvernementale de haute sphère, tandis qu’au niveau d’une entreprise, l’innovation est normalement du ressort de la recherche, du développement, du management, de la fabrication, de la logistique, des prestataires, etc. quand ceux-ci sont réalisés pour la première fois. Et sur le plan individuel, l’innovation est l’action de briser les habitudes et de débuter quelque chose en faisant preuve d’une créativité. Enfin, quand on parle d’innovation sociale, celle-ci se définit par sa mission qui convoite son inclusion dans un cadre économique, humain, écologique et entrepreneurial.
- La communication
D’une manière simpliste, la communication se définit par l’action de communiquer. Mais la communication est également l’action de tisser une relation avec les autres et une action de transmettre quelque chose à autrui. La communication peut désigner l’ensemble des moyens et techniques qui doivent permettre la diffusion d’un message quelle que soit l’envergure du récepteur présumé. La communication peut désigner une action d’informer quelqu’un ou une organisation et une action de promouvoir son activité auprès d’autrui par tout moyen médiatique. La communication concerne l’être humain, l’animal, la plante ou la machine aussi bien leurs hybrides, à savoir homme-animal, hommes-technologies. En effet, la communication est une science partagée par plusieurs disciplines et non pas une science qui répond à une définition unique. Si tout le monde s’accorde à définir la communication comme un processus, les points de vue sont pourtant différents quand il s’agit de la qualifier.
- Les raisons du choix du sujet : problématique, hypothèses, plan.
Selon Barrué-Belou[2], la comparabilité ne se détermine pas. Aucun système ne se ressemble. Plus clairement, si des organisations peuvent être semblables, les conditions dans lesquelles elles existent ne le sont pas. La comparabilité se construit. La comparabilité découle d’un choix fait par l’observateur qui décide que les conditions sont suffisantes ou légitimes pour établir une comparaison. J’ai choisi le sujet car devant les effets des nouvelles technologies qui évoluent chaque jour davantage, les tendances économiques et de développement, pour la France et la Chine, risquent de se confronter sans que l’on puisse anticiper ou théoriser les résultats des relations multiples.
Ma problématique est complexe car à cette époque de l’histoire, il s’agit de comparer deux pays qui sont très différents, par exemple la France est un pays des droits de l’homme tandis que la Chine est un pays du travail inconditionnel. Donc si je reformule cette problématique sous forme de question, je dirai « Comment se réaliseront les stratégies respectives des deux pays pour que leurs politiques d’innovation et de communication s’accordent à leur relation économique, commerciale et diplomatique pour le bien des peuples et des affaires? ».
Dans la première partie de cet écrit, on va parler du moteur de l’économie des deux pays à travers le développement et l’innovation au sens large du terme. Puis, dans la deuxième partie, on va discuter des plans de développement axés sur la Science et la technologie, sur les industries émergentes et les politiques d’innovation. Et enfin dans la troisième partie on va parler des accords de coopération entre les français et les homologues chinois.
Chapitre I. Le développement et l’innovation : un moteur de l’économie
Théoriquement, la croissance économique d’un pays est basée, en général, sur l’innovation. Il faut rappeler que plus de 2/3 de la croissance industrielle mondiale sont engendrés par des produits nouveaux. Dix ans plutôt en fait, plus de 40% des produits exportés n’apparaissaient pas encore dans les flux mondiaux. Cette théorie est à vérifier respectivement dans les deux pays dont la Chine et la France.
- Evolution en Chine et en France
Pour ce qui concerne la Chine : en 2012, la population active est évaluée à 800 millions[3] dont plus de 33% se trouvent dans la main d’œuvre agricole et représentent, malgré cette proportion, seulement 10% du PIB. En revanche, le secteur industriel représente une place prépondérante sachant qu’il occupe 30% de la main d’œuvre et représente environ 47% du PIB. Les exportations industrielles chinoises ont produit un fort excédent commercial entraînant ainsi, au premier janvier 2014, des grandes réserves de change atteignant plus de 3.800 milliards d’US Dollar. Cette situation a mis la Chine dans une puissance financière immense sur le plan international quoi que certaines difficultés, liées à l’explosion du « shadow banking », aient été constatées. Au fait, la finance chinoise n’est pas régulée comme elle doit l’être, et non plus conventionnelle que le politique n’arrive pas à la tenir comme il le faut[4].
Le secteur public chinois tient également une place non négligeable dans la vie économique du pays. Les entreprises privées y contribuent avec un rôle croissant amenant la Chine à s’intégrer dans le système économique mondial. En effet, en 2001, la Chine est intégrée dans l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).
La recherche, le développement et l’innovation sont pour la Chine un moteur de l’économie chinoise lui permettant de relever les défis dans les domaines de l’environnement, de la communication, des transports, de l’énergie, de la santé, etc. Mais ce sont également des instruments d’influence internationale. Par ailleurs, entre 2005 et 2010, les investissements se sont accrus avec un taux moyen annuel de 20%, sur le plan humain et financier. On a nommé la Chine « l’atelier du monde », et le pays se propose de devenir « le laboratoire du monde » d’ici à l’an 2020.
La politique nationale chinoise en matière de recherche, de développement et d’innovation est basée sur le plan quinquennal 2011-2016 du ministère chinois de la science et de la technologie. Ce plan est d’ailleurs tiré du plan sur quinze ans de 2006, conçu et publié par ce même ministère qui est renforcé par d’autres ministères et d’autres centres de recherches dans la mise en œuvre de la politique scientifique et technique au niveau national.
Aussi, par rapport aux défis dans le domaine de l’économie et des activités sociétales en général, le gouvernement chinois a bien voulu démontrer sa volonté de renforcer les activités de recherche et sa volonté de développer l’innovation originelle et renforcer ainsi les liens entre tous les acteurs de la recherche. Le gouvernement chinois tente toujours d’améliorer les élites scientifiques et parallèlement choisit de s’ouvrir aux collaborations internationales en développant l’attractivité internationale de la Chine. Pour ce faire, on a fait des efforts tangibles sur le budget de recherche et développement qui est passé de 1% du PIB en 2000 à 1,70% en 2009, et 1,76% en 2010. Le gouvernement chinois s’est fixé une proportion de 2,5% du PIB d’ci 2020.
Effectivement, les dépenses en recherche et développement ont atteint 706,26 milliards de yuans[5]. Ce montant représente une progression de six fois plus élevée par rapport au montant en 2000. Puis, entre 2005 et 2010, on a marqué une progression annuelle supérieure à 20% en ce qui concerne les budgets relatifs à la recherche et au développement.
L’entreprise, au sens économique du terme, est l’acteur principal dans l’effort en recherche, développement et innovation, sachant qu’elle fournit plus de 70% du financement et résulte de très forte position de la recherche vers les activités touchant le marché. Les dépenses globales de recherche et développement des entreprises remontent jusqu’à 73% en 2010, soit un montant de 518,55 milliards de yuans, environ 14 milliards d’euros.
En 2008, sur les 49 millions de salariés issus de 15.000 entreprises qui menaient des activités en science et technologie, 2,5 millions sont directement engagés dans la science et technique. Les PME chinoises consacrent en moyenne 0,96% de leur chiffre d’affaire pour la recherche et développement. Il faut signaler que ce taux de 0,96% reste faible par rapport aux grands pays. Par exemple, les entreprises françaises consacrent en moyenne en 2009, 2,7% de leurs chiffres d’affaire. En chine, le volume de financement en recherche et développement varie selon le secteur d’activité des entreprises. Par exemple, l’Entreprise Huawei consacre plus de 10% de ses chiffres d’affaires pour la recherche et le développement, soit en 2008, elle a consacré plus de 1,4 milliards d’euros, en tant que fournisseur mondial de réseaux de télécommunications.
En 2009, on a doté l’Académie des Sciences de Chine d’un budget spécifique pour les activités de recherche et développement. Le montant était de 2,23 milliards d’euros. Ce montant était de 850 millions d’euros 8 ans plus tôt. Quant à la Fondation des Sciences Naturelles de la Chine, on a marqué une croissance annuelle de 20% depuis sa mise en place en 1986, en ce qui concerne ses budgets. A cet effet, les montants alloués sont respectivement 139 millions d’euros en 2000, 294 millions d’euros en 2005 et 957 millions d’euros en 2010[6].
Pour ce qui concerna la France : En 2012, le Président de la République a déclaré publiquement pendant la conférence environnementale que la France doit être une nation de l’excellence environnementale en passant par le développement d’une éco-industrie compétitive qui va créer des emplois à travers les quelques douze mille petites et moyennes entreprises constituant ce secteur.
En effet, l’économie verte devient l’un des secteurs ayant un potentiel de croissance promettant car elle constitue un levier de relance économique notamment dans le domaine de l’énergie et des technologies propres. Des entreprises actives dans les éco-innovations sont disponibles mais il faut leur accorder des mesures d’accompagnement et de promotion adéquate.
En 2011, les résultats nets des éco-activités ont atteint 79 milliards d’euros, représentant 2,2% du PIB. On a marqué une nette progression sachant qu’en 2010, ce montant est 73,8 milliards représentant 1,9% du PIB. Les entreprises industrielles et/ou de service ont employés plus de 455.000 salariés, représentant une augmentation de 6,5% par rapport à l’effectif en 2010. On peut dire que les éco-industries sont un secteur porteur développant des projets, créant des emplois et produisant des valeurs ajoutées.
En effet, l’innovation ne concerne pas exclusivement les notions de technologie et de compétitivité économique. Pour la France, l’innovation a changé les concepts et les organisations, elle a transformé les usages de la vie économique, elle s’inscrit désormais dans une démarche ouverte et collaborative en faisant appel aux contributions de la société civile. L’innovation constitue un des axes d’action du Commissariat général au développement durable qui s’est fixé comme objectifs de mieux considérer la notion de développement durables dans les projets d’innovation conçus par les acteurs de terrain, d’aider au développement de nouvelles technologies, y compris le secteur « vert » et enfin de démontrer aux acteurs économiques que le développement durable est désormais un élément de performance pour les entreprises mais également un paramètre de positionnement sur le plan international.
La France dispose d’agences de financement de l’innovation, entre autres le Fonds Unique Interministériel (FUI), l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), l’OSEO Innovation.
Le Fonds unique interministériel est hébergé par le Fonds de compétitivité des entreprises (FCE) et géré par le ministère de l’économie, de l’Industrie et de l’Emploi. Le Fonds unique regroupe des fonds de certains ministères dont le ministère de l’économie, de l’industrie et de l’Emploi, le ministère de développement durable, le ministère de l’aménagement du territoire et de l’espace rural, le ministère de l’agriculture et de la pêche, le ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Le Fonds unique Interministériel octroie des subventions de l’ordre de 30% du montant accordé aux entreprises, de l’ordre de 45% pour les PME et de l’ordre de 100% pour les organismes de recherche. L’OSEO est désigné comme opérateur des appels à projets depuis le mois d’Octobre 2009 qui marque le neuvième appel à projets pour l’attribution d’aides au financement. Ce financement concourt sous forme d’aides à des projets de recherche et développement[7].
Hébergé et sous l’égide du ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur, l’Agence Nationale de la Recherche soutient, depuis 2005, des projets de recherche fondamentale, de recherche industrielle, de recherche pour le développement pré-concurrentiel. En effet, l’Agence soutient des projets dont on prévoit à long terme les débouchés sur les marchés. Les projets des entreprises sont subventionnés jusqu’à 50% et ceux des organismes de recherche jusqu’à 100% des coûts marginaux. L’agence a bénéficié d’une capacité d’engagement de 955 millions d’euros en 2008[8]. Il ne faut pas omettre qu’elle a lancé un nouvel appel à projet en 2009 dans le cadre du programme de recherche sur les Ecotechnologies et le Développement Durable. Le secrétariat de cet appel à projet est pris en charge par l’ADEME.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) conduit en effet des actions de recherche et d’innovation. Ces actions sont notamment cadrées dans des programmes dont les domaines d’interventions concernent l’énergie et la réduction des gaz à effet de serre, la limitation et le recyclage des déchets, la maîtrise des émissions polluantes. L’agence est notamment chargée de gérer les ressources financières touchant les actions prioritaires entre autres le fonds pour le développement de la chaleur renouvelable, communication et information, etc. Conjointement avec le ministère du développement durable, l’agence soutient le développement des éco-innovations au travers des projets portés par les associations des entreprises industrielles ou des pôles de compétitivité. L’agence assure la coordination des actions menées avec celles assurées par les ramifications du réseau scientifique et technique du ministère.
Enfin, l’Agence se charge de la rédaction des programmes d’actions scientifiques et techniques pour chaque filière reconnue dans le cadre du fonds. Elle se charge également du lancement des appels à manifestation d’intérêt des industriels afin qu’elle puisse subséquemment accorder l’accompagnement financier[9].
Pour ce qui concerne OSEO Innovation, cette organisation octroie des aides directes à l’innovation en favorisant l’accès aux financements privés et l’accompagnement des entreprises. OSEO Innovation offre également des services de conseil et de mise en réseau.
Pour ce faire, OSEO Innovation entretient des projets de recherche, de développement et d’innovation en octroyant des avances remboursables et en donnant des subventions pour appuyer des activités technologiques, par exemple des études de faisabilité technique. Pour les entreprises innovantes, OSEO Innovation accorde des aides au conseil, des aides au recrutement, des aides au partenariat technologique international. Entre autres, on peut en citer : l’aide au projet d’innovation stratégique industrielle (ISI), l’aide au partenariat technologique (APT) notamment dans le cadre des pôles de compétitivité, le prêt participatif d’amorçage (PPA), le Crédit Impôt recherche et qualification, les aides aux jeunes entreprises innovantes. OSEO Innovation contribue au lancement du Pacte PME pour soutenir le développement des petites et moyennes entreprises innovantes sur le plan international[10].
- La compétitivité et le dynamisme en matière d’innovation.
Certains journalistes français s’inquiètent de l’insuffisance de compétitivité de l’industrie française, mais ils n’arrivent pas à discerner clairement les causes. Certaines accusent les délocalisations comme facteur de faiblesse de l’industrie, mais les explications ne sont pas suffisantes pour confirmer les faits. Si on veut suivre l’évolution depuis le début, il faut bien comprendre la corrélation entre compétitivité et dynamisme en matière d’innovation.
Admettons que la part des services dans la recherche et développement (R&D) est si faible en France, ceci est dû par le concept que la recherche est vue comme une charge dissimulée par le monde impur et désorganisé des praticiens. A titre d’illustration, nombre d’entreprises françaises ne font jamais appel au service d’un designer couplé avec celui d’un chercheur. Ces entreprises représentent plus de 60% des entreprises françaises, contre 25% pour les entreprises norvégiennes et 35% pour celles du Royaume-Uni.
De par ce comportement, il est assez difficile pour les entreprises à passer de l’invention vers l’innovation. Une étude de l’OCDE a noté « « Si le nombre de brevets déposés par les universités françaises a augmenté, la commercialisation des résultats de la recherche laisse encore à désirer. » Et un célèbre auteur a rappelé combien l’acte de mandater totalement les départements de R&D pour se charger de l’innovation est improductif et assez spécifique à la France (Cecil Dijoux, Conseiller en Management, France)
En outre, en France, on insiste plutôt sur les inventions technologiques en sous-estimant les inventions dans les domaines des services, du marketing, des méthodes, voire de la finance. A titre d’illustration, la proportion des entreprises qui procèdent à des innovations non technologiques est seulement de 23% en France, contre 50% au Japon et 47% en Allemagne (Source : OCDE)[11]
En revenant à notre sujet, en revenant en Chine, il s’agit de prendre conscience d’une note de l’Ambassade de France en Chine publiée au mois de Février 2010. Dans cette note figurent des nouvelles dispositions chinoises touchant spécifiquement les inventeurs. Un extrait est affiché ci-après : « En l’absence de dispositions spécifiques, c’est le régime des articles 77 et 78 du nouveau règlement qui s’applique. Il prévoit une prime pour l’inventeur d’un minimum de 3000 RMB à la délivrance du brevet (1000 RMB pour un modèle d’utilité ou un dessin et modèle), et une rémunération annuelle supérieure ou égale à 2 % des revenus générés par l’exploitation du brevet ou du modèle d’utilité (0,2 % pour un dessin et modèle), ou un pourcentage d’au moins 10 % des royalties en cas de concession de licence.»[12]
Cette vision des choses risque de mettre la France dans une situation embarrassante. IL est peut-être trop hâtive de confirmer que la France soit culturellement incapable de proposer clairement et d’une manière plus motivante un système de prime incitateur. IL paraît que la France, à travers cette note, n’arrive pas à mettre en place « à la chinoise » un système de rémunération au pourcentage, une rémunération relative aux avantages générés par l’exploitation de l’invention préconisée. Effectivement on a des exemples illustratifs en rapport aux freins culturels français en matière d’innovation (Voir Annexe 06)
Parmi les grandes difficultés qui affectent l’innovation en France, on peut énumérer succinctement (i) la résistance au changement de la part d’élites dirigeantes qui n’ont pas mis à jour leurs connaissances ; (ii) l’esprit de corps à corps de la part de ces élites qui ne veulent pas mixer leurs compétences un peu dépassées avec celles des jeunes en quête de l’innovation ; et (iii) le stress par rapport à la prise de risque sur le plan international.
Logica[13] et l’INSEAD[14] ont mené conjointement une étude à travers laquelle ils ont confirmé certains freins culturels français qui se résument comme suit :
Les français tolèrent moins l’échec comparés à d’autres ressortissants étrangers sachant que seulement 20% des entreprises françaises tirent des leçons de leurs échecs, alors qu’aux Pays Bas cette proportion est de 40%, et 50% pour le Royaume-Uni.
On peut dire que les entreprises françaises manquent d’ambition comparées avec les homologues européens. L’indice d’ambition en France est de 1.6 contre 1.8 partout ailleurs, selon les résultats des études effectuées par Logica et INSEAD.
Dans les entreprises françaises, même pour les plus mondialisées, les équipes pluridisciplinaires et multiculturelles sont relativement insuffisantes d’où la priorité à l’innovation n’est pas habituellement évoquée dans une ambition commune.
Malgré les réponses données par 31% des entreprises interviewées qui ont confirmé que la complémentarité de cultures est un des facteurs de réussite quand il s’agit de projets innovants, seulement 27% des entreprises enquêtées se servent de ce critère de complémentarité culturelle dans le cadre des recrutements de personnel ou de promotion interne. Par conséquent, les politiques de ressources humaines ne favorisent pas le recrutement de personnels innovants, encore moins la promotion de ceux-ci.
16% seulement des entreprises enquêtées ont déclaré avoir d’indicateurs pour évaluer le succès de leurs projets d’innovation. Mais logiquement si on ne dispose pas d’indicateurs de mesure d’innovation, le processus semble être immature et cette situation ne permet pas d’optimiser les initiatives innovantes. A ce point, on constate que la France, sans vouloir la dénigrer, ferme la marche. Néanmoins, au niveau de l’Ambassade de France en Chine, on compte 72 postes de responsabilités, sans compter les simples employés au mois d’Avril 2014.
Afin de donner plus de précisions sur le développement et l’innovation décrits sommairement dans ce chapitre, nous allons entamer les études des plans de développement et des grandes orientations des deux pays, en cherchant à répondre à ma problématique et à comprendre mes hypothèses.
Chapitre II. Plan de développement et grandes orientations
- Science, technologie et plan
Pour la Chine : Le onzième plan quinquennal (2005-2011) avait pour objectif de rendre l’industrie technologique moins dépendante des technologies étrangères. Il a été constaté que ces objectifs ont été amplement atteints. Durant ce plan quinquennal, la Chine a amélioré la qualité de sa recherche et en obtient de la reconnaissance internationale. Seize projets majeurs en science et technologie ont été amenés à terme dans des domaines clés. A titre illustratif, ces domaines clés sont l’exploration lunaire et le vol spatial, le train à grande vitesse et le réacteur nucléaire rapide, les supercalculateurs et la communication quantique, le riz super hybride, etc. Sur le plan international, la Chine occupe le second rang mondial dans ces domaines de recherche quand il s’agit de nombre d’articles publiés dans les revues internationales. Avant 2005, la Chine se trouvait au cinquième rang. Quand il s’agit de nombre d’articles cités, le Chine se trouve au huitième rang, pourtant avant 2005, elle se trouvait au treizième rang. Entre la période 2005-2011, le nombre de dépôt de brevets s’est accru avec un taux moyen annuel de 25,7%.
Pour ce qui concerne les investissements pour les ressources humaines et pour les infrastructures, tel qu’il a été annoncé supra, les investissements dans la recherche et développement se sont accrus très rapidement avec une proportion de 1,33% du PIB en 2005 qui devient 1,75% en 2010. Les ressources humaines qui s’occupent des recherches comptaient 2,55 millions d’équivalents plein temps en 2010, ceux qui représentent un taux de croissance moyen annuel de 13% entre 2006 et 2010. Les infrastructures ont également marqué une croissance rapide. La Chine a construit durant ce plan quinquennal 156 nouveaux laboratoires d’Etat en plus des 177 existants, puis 114 nouveaux centres de recherches en ingénierie en plus des 273 existants. De nouvelles zones de haute technologie qui constituent l’intérêt principal de la politique d’innovation chinoise se sont accrues de 27 à 88 unités, et ce durant seulement la réalisation du onzième plan quinquennal.
Cependant, malgré ces progrès non négligeables, le développement scientifique chinois a toujours marqué quelques failles. En effet, le système d’innovation autochtone présente quelques points faibles à cause de la politique d’innovation indépendante qui n’est pas encore mise en place. Il y a également la lacune des branches nécessaires à l’innovation, c’est-à-dire l’enseignement, la recherche et les entreprises. Et encore une des causes de ces points faibles est le manque de talents dans les domaines innovants. Ces points faibles nécessitent une amélioration notamment en ce qui concerne le système d’allocation des ressources scientifiques. Une des leçons à tirer du 11ème plan quinquennal est la maîtrise des repères des domaines scientifiques et technologiques qui doivent permettre à la Chine d’être compétitive au niveau international sans pour autant minimiser le développement économique et social du pays.
Les lignes directrices du douzième plan quinquennal sont donc basées sur ces enjeux. Le principal objectif de ce douzième plan est de couronner le développement de la Chine comme un grand pays d’innovation. En effet, pour 2015, les objectifs qui semblent plus ou moins prétentieux sont d’améliorer des projets majeurs en reprenant les priorités introduites dans le plan précédent. Les axes stratégiques pour parvenir aux résultats, dans le cadre du 12ème plan quinquennal sont en effet:
- Le développement des industries émergentes sollicitées à long terme comme porteur du développement économique du pays
- La réalisation des activités vouées à la modernisation de l’industrie et du bien être social
- La recherche fondamentale
- La priorisation du recrutement de talents et la favorisation de la coopération internationale
- Le développement des politiques et des plateformes d’innovation.
La Chine a déterminé onze domaines scientifiques et technologiques particuliers qui vont diligenter la politique scientifique chinoise. Il s’agit d’insister dans les domaines pouvant développer l’industrie chinoise, c’est-à-dire une industrie innovante et compétitive. Les domaines suscités sont en effet :
- Le développement de grands avions
- Les machines-outils et les équipements de production
- La production de circuits intégrés devant couvrir le marché international,
- Le réseau mobile de communication à haut débit
- Les puces et les processeurs électroniques,
- L’exploration pétrolière
- Le développement de centrales nucléaires à eau pressurisée
- La gestion de la pollution de l’eau
- Le développement de nouveaux médicaments (développement de nouveaux médicaments et transformation d’environ 200 médicaments existants)
- La prévention et le contrôle des maladies infectieuses, dont SIDA et hépatites virales
- La culture d’organismes génétiquement modifiés,
Ces domaines couvrent les projets majeurs en science et technologie en Chine durant le douzième plan quinquennal à partir de 2012.
Pour la France, les technologies de l’Information et de la Communication (TIC) représentent un soutien important pour l’efficience et la compétitivité de tous les domaines de l’économie. Par ailleurs, les TIC constituent un secteur industriel à croissance élevée et nombreux rapports concourent sur l’apport décisif de l’économie numérique[15] au développement économique et social de la France.
Dans leur rapport paru récemment, Lévy Jouyet[16] expliquent le rôle fondamental des TIC et montre la contribution non négligeable de l’immatériel au développement économique. En effet, selon ces auteurs, les TIC sont à l’économie de l’immatériel au même titre que l’électricité était pour le modèle industriel dans le temps. Les TIC sont le moteur du changement et en même temps ses effets. Les TIC soutiennent la transformation des bases immatérielles en innovation, puis en croissance. Les auteurs sont convaincus que l’économie de l’immatériel dissimule une force de croissance considérable qui pourrait irriguer toute l’économie française en créant ainsi des centaines de milliers d’emplois et en préservant d’autres qui risquent la destruction ou la délocalisation.
En tout cas, le Programme de stabilité 2014-2017 montre la stratégie et le circuit à moyen terme des finances publiques françaises. Les grandes orientations qui sont exposées par Michel Sapin et Christian Eckert se traduisent autour de trois points essentiels : (i) Le Pacte de responsabilité et de solidarité pour accélérer la reprise ; (ii) Des économies d’un montant de 50 milliards d’euros ; et (iii) le maintien de l’objectif de 3 % de déficit en 2015.
D’une manière très succincte, des trois points s’expliquent comme suit :
- Le Pacte de responsabilité et de solidarité va être développé constamment jusqu’en 2017. Ce pacte doit permettre à la France de relever l’activité d’un demi-point et d’engendrer environ 200 000 emplois supplémentaires. En effet, les principales mesures du Pacte de responsabilité et de solidarité se résument comme suit[17] :
- Pour soutenir et continuer les interventions à travers le CICE ou Crédit Impôt Compétitivité Emploi, le coût du travail sera allégé davantage avec un objectif de baisser le total de ce coût à 30 milliards d’euros pour qu’en 2016 on ne pratiquera plus aucune cotisation Urssaf[18] pour le Smic[19] saut les cotisations chômage. Les cotisations d’allocations familiales seront allégées également jusqu’à 3,5 Smic qui représentent environ 90% des salariés rémunérés jusqu’à 5.000 euros bruts par mois.
- Le régime fiscal à l’encontre des entreprises sera modernisé et il y aura une réduction par exemple pour la contribution sociale de solidarité des sociétés sera réduite à partir de 2015 puis abrogée complètement en 2017. La contribution exceptionnelle à l’impôt des entreprises sera annulée à partir de 2016 et le taux normal de cet impôt baissera à partir de 2017 pour arriver jusqu’à 28% en 2020.
- Simultanément, les contributions effectuées par les ménages modestes seront adoucies à partir de 2014. Et la baisse des cotisations salariales devra permettre la hausse du pouvoir d’achat sur le bulletin de paie, et à partir de 2015 celle-ci devra atteindre 500 euros par an pour un salarié payé au Smic. En effet, d’ici 2017, les mesures prises à l’endroit des ménages modestes totaliseront environ 5 milliards d’euros.
(ii) Des mesures économiques d’un montant de Cinquante milliards d’euros
Les différentes branches de l’administration publiques participeront chacune à une partie de l’effort d’économies, entre autres l’Etat et ses opérateurs s’occuperont de 18 milliards d’euros en trois ans, les collectivités territoriales 11 milliards d’euros, l’assurance maladie environ 10 milliards et la protection sociale apportera 11 milliards d’euros d’économies.
- Le maintien de l’objectif de 3 % de déficit en 2015
Le déficit nominal était de 4,3 % du PIB en 2013. La loi prévoit un déficit de 3,8 % en 2014 et de 3 % en 2015. Ces indicateurs sont basés sur les prévisions de croissance pour les prochaines années.[20]
Après avoir survolé la science, la technologie, les plans et les grandes orientations, il est maintenant nécessaire de se pencher sur ce qui se passe à propos des industries émergentes.
- Les industries émergentes
Pour les cas de la Chine : La chine a conçu un plan de développement industriel qui comprend sept secteurs émergents. Ce plan se tiendra jusqu’ en 2015. Faisant suite à une réunion présidée par le Premier Ministre Chinois, un communiqué a mis en exergue que le développement des industries émergentes chinoises est indispensable pour une croissance économique en général.
Ainsi, la Chine va mettre en œuvre 20 projets majeurs industriels émergents qui touchent l’environnement écologique et les économies d’énergie, les énergies nouvelles, la biologie, les nouveaux matériaux, la production d’équipements avancés, les technologies d’information, les voitures marchant aux énergies nouvelles. Le premier objectif étant de faire évoluer l’industrie chinoise vers des secteurs de haute technologie qui produit de plus grande valeur ajoutée et le second objectif est de garantir la transformation à partir d’une industrie manufacturière vers une industrie de l’innovation. En effet, ces domaines se trouvent à la frontière entre recherche appliquée et recherche fondamentale.
La Chine est convaincue que pour pousser la qualité de sa recherche au meilleur niveau international, elle doit s’assurer de la mise en place de deux piliers essentiels dont (i) le système d’attraction des talents nationaux et internationaux et (ii) les coopérations internationales plus pertinentes. Par ailleurs, dans son 12ème plan quinquennal, la Chine insiste sur la nécessité d’entretenir des talents dans les domaines scientifiques et techniques. Pour ce faire, la Chine prévoit d’adapter ses structures pour garantir le développement en mettant en œuvre des programmes d’attractivités comme le programme intitulé « Mille Talents ». La Chine prévoit également d’intégrer les étudiants dans les équipes de recherche pour aiguiser leur esprit critique et former les futurs talents dans les instituts de recherche et dans les entreprises, et enfin d’inciter les jeunes talents à créer des entreprises innovantes.
Concernant le renforcement de la coopération internationale contribuant au développement de la recherche chinoise, le plan prévoit le développement d’instituts de recherche à l’étranger et non moins il est prévu d’accroitre la mobilité des chercheurs étrangers vers la Chine et vice versa. Ainsi, la participation de la Chine à des organisations académiques internationales sera bien représentée ce qui entraînera la promotion de coopération technologique entre Chine-USA, Chine-Russie, etc. Il est programmé de s’appuyer sur des coopérations intergouvernementales, notamment avec les pays développés pour ce qui concerne la recherche de pointe, mais également avec les pays en développement pour ce qui concerne le transfert de technologie et la création d’entreprises.
Pour les cas de la France : En France, la création d’entreprise est en pleine expansion. En 2007, on a marqué 322.000 créations d’entreprises, ce qui indique une hausse de 13% par rapport à l’année précédente, puis il faut rappeler que les entreprises créées en 1998 n’ont pu engendrer que 200.000 emplois. En 2007, 40% des créateurs d’emplois sont des chômeurs selon Annie Kahn dans « Le Monde » du 23 janvier 2008. Cependant, il manque en France des entreprises nouvelles qui puissent concurrencer Microsoft ou Google des USA. Le 1/10ème des entreprises françaises qui interviennent dans le secteur des TIC ont moins de 30 ans. Un peu moins de 50% des entreprises françaises du secteur des TIC qui étaient créées entre 1998 et 2001 ont été cédées à des entreprises étrangères[21]. Généralement, la France a eu des difficultés pour le développement des petites et moyennes entreprises, ce qui est démontré par un grand déficit d’entreprises employant 250 à 5.000 salariés. Cet événement a, par ailleurs, renforcé l’économie allemande[22]. Les causes plausibles de cette situation déficitaire sont, entre autres, l’insuffisance de la culture technique et les problèmes de financement. Nonobstant, le gouvernement français a mis en place des pôles de compétitivité pour favoriser la création d’emploi.
Aux vues de ces descriptifs sur les industries émergentes, nous allons discuter dans la section subséquente les politiques d’innovation qui vont donner probablement plus d’explications et de démonstrations sur l’évolution économique des deux pays.
- Les politiques d’innovation
Durant les trois dernières décennies, depuis 1978 qui est l’année des réformes économiques, la Chine a marqué une croissance économique moyenne de 9,9%. Actuellement, la Chine occupe la deuxième puissance économique mondiale et simultanément elle est le plus grand consommateur d’énergie et de matières premières et le plus grand émetteur de CO2. La dégradation de l’environnement provoque des impacts négatifs sur la vie des millions de citadins et non moins sur la vie de la population en milieu rural, voire sur la vie de la population des pays voisins de la Chine. En conséquence, les autorités chinoises devaient mettre en place un compromis entre la croissance économique et la gestion de l’environnement, pour maintenir et améliorer davantage les conditions de vie de la population et pour garantir une société harmonieuse basée sur la croissance verte. La politique chinoise de « développement vert » souligne le caractère de croissance rapide en considérant les défis environnementaux[23] et insiste sur une croissance inclusive dans le but d’éradiquer l’inégalité. La politique chinoise d’innovation exige donc tous les intervenants économiques à faire en sorte que la conversion énergétique soit réussie, que la réduction de gaz à effet de serre soit réalisée et que le passage vers une économie à basse émission de carbone soit effectif. En effet, la transition énergétique est le centre d’intérêt de la nouvelle stratégie de développement.
Pour ce faire, les études environnementales et les mesures prises sont guidées vers les politiques de la protection environnementale afin de suivre le processus du développement durable. Ces études étaient subdivisées en deux catégories dont (i) l’analyse de la politique énergétique et environnementale avec 4 phases et (ii) les perspectives de développement de l’énergie renouvelable comme l’énergie photovoltaïque et l’énergie éolienne (Wang, 2012 ; Ru et al, 2012 ; Zhang et al. 2013).
Il est à rappeler que la Chine se trouve actuellement parmi les plus grands producteurs de l’énergie photovoltaïque, comparée avec les USA (Deutshc et Steinfeld) et l’Allemagne (Grau et al.). La Chine a également démontré qu’elle dispose de la plus grande capacité installée annuelle en matière d’énergie éolienne et qu’en espace de quatre ans seulement elle est devenue le leader mondial avec ses 80 entreprises éoliennes. Par ailleurs, quatre de ces entreprises éoliennes chinoises sont classées parmi les tops 10 mondiales (CNRC, 2012). Ces réussites résultent de la politique volontariste pour une nouvelle industrie concurrentielle (Ru et al. 2012).
En ce qui concerne le comportement organisationnel, la politique économique chinoise actuelle est basée sur le marché et la planification. Cette politique est renforcée à la lumière des reformes structurelles qui sont réalisées progressivement par rapport à chaque objectif adapté à chaque étape du développement économique. En effet, la Chine part d’une économie planifiée avec l’ajustement marché (1978) vers une économie socialiste de marché (1993) en passant par la combinaison de plan et de marché (1980). Ce faisant, la Chine pratique également la reforme de décentralisation qui devait mettre en place une économie publique dirigée conjointement par les gouvernements locaux et les entreprises d’Etat (Baiker, 2005 et Liu et al. 2012).
Les politiques d’innovation chinoises sont donc basées sur la planification qui joue un rôle prépondérant dans l’économie chinoise. La planification est considérée par la Chine comme principal instrument du gouvernement pour mouvementer les ressources économiques et sociales d‘une part et comme outil d’évaluation des gouvernants d’autre part. La planification a deux niveaux d’impacts dans les politiques publiques chinoises dont (i) le niveau national qui concerne chaque ministère et son plan d’action et (ii) le niveau local auquel est transposé implicitement le plan national et les autorités locales seront évaluées en l’occurrence afin d’obtenir des fonds publics et/ou des investissements privés (Fan, 1994). Les politiques d’innovation de la Chine sont vulgarisées autant que possible pour concurrencer au maximum les homologues étrangers.
En effet, le plan de développement de la Chine met l’accent sur la construction du système d’innovation. Ce système se subdivise en deux volets : organisationnel et politique. Le volet organisationnel touche tous les acteurs et les structures existantes de par un macro-management. Les enjeux pour la Chine est d’intégrer efficacement les trois branches nécessaires au développement de l’innovation, à savoir l’enseignement, la recherche et les entreprises, puis de mettre en place la reforme de financement de l’innovation et de la recherche. La recherche est surtout axée vers la recherche fondamentale, la recherche technologique de pointe et la recherche pour le mieux être social, puis d’adopter un système d’évaluation et de reconnaissance des chercheurs pour l’innovation. La Chine s’est proposé de créer un système personnalisé d’innovation en adoptant une série de projets nationaux d’innovation. Pour ce faire, la Chine attire les talents et incite les organismes publics et privés à bâtir des centres de recherche et développement communs, puis crée des bases d’innovation pour les technologies en faveur des secteurs militaires et civils également.
Sur le plan politique de la Chine, la mise en place du système d’innovation se base sur de nouvelles lois relatives à l’allègement d’impôts dans le but d’encourager les activités de recherche et développement, des lois relatives au renforcement de la propriété intellectuelle. La législation chinoise se soucie aussi de la coordination entre recherche et développement économique, de la communication autour de la science et de la technologie. Un système d’évaluation est mis en place pour permettre de suivre l’avancement des politiques d’innovation chinoises afin d’y apporter des ajustements nécessaires de manière dynamique.
Parlant des politiques d’innovation françaises dans les années quatre vingt et quatre vingt dix, la France était régulièrement en train d’exploiter son potentiel d’innovation bien qu’elle occupait une place au premier plan dans le domaine scientifique et technique. On n’ignore pas que la France est un pays de tradition scientifique et technique, mais on a toujours constaté la nécessité d’inciter l’innovation au niveau des entreprises privées en soutenant leur croissance et en révisant le crédit d’impôt recherche. La recherche publique doit être ouverte aux utilités de la société et aux besoins de l’économie, et il est plus rentable pour l’innovation de canaliser les ressources vers les équipes de recherche et les projets d’excellence.
La France tardait un peu à prendre les mesures qui auraient garanti une véritable ambition politique d’innovation malgré le rôle primordial de ces mesures dans la croissance. Il paraît que les pouvoirs publics français n’arrivent pas à comprendre à quel point il est urgent actuellement, surtout devant la Chine émergente, de concevoir et mettre en œuvre une politique publique à la hauteur des enjeux.
Par ailleurs, un rapport parlementaire a désapprouvé l’insuffisance de l’implication de l’Etat dans l’économie numérique. L’Etat n’insiste pas trop sur les enjeux des TIC. Avant les années 2000, l’Etat n’a pas encore promu la politique publique d’incitation et d’accompagnement des entreprises innovantes. On est même tenté à dire que la politique industrielle française est limitée à un soutien restreint à quelques leaders nationaux qui ont déjà leurs places sur le plan international, alors que la Chine par exemple fait du développement des TIC l’un des axes indispensables de sa politique économique.
Depuis quelques années alors, le Mouvement des entreprises de France (Medef) a intervenu pour redresser la situation, dans le cadre de son Comité Economie Numérique. Il est à rappeler que le MEDEF est une organisation patronale fondée en 1998, représentant des dirigeants des entreprises françaises. L’organisation souhaite saisir les occasions pour le renouvellement politique actuel et pour l’élargissement de l’utilisation du TIC en France. Elle souhaite également attirer l’attention du gouvernement à propos de l’utilité d’un plan d’action bien fondé pour consolider les prestations nationales françaises en matière de TIC. En fin 2006, la Commission du MEDEF dénommée Innovation-Recherche-Nouvelles Technologies a mis en place un groupe de travail « Croissance TIC » dans le cadre de son Comité Economie Numérique. Parallèlement aux interventions du MEDEF, les autorités politiques françaises ont participé au développement de la recherche économique en mettant en place le Conseil d’Analyse Economique et en encourageant la création de l’Ecole d’Economie de Toulouse et de Paris. Des économistes s’inquiétaient des procédés pour parvenir aux reformes surtout les reformes qui visent à accroître la croissance potentielle du pays. D’une manière générale, ils se sont penchés sur le cycle électoral qui consiste à apprécier dans quelle phase les politiques vont investir pour l’innovation.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui est une organisation internationale d’études économiques, a également effectué l’étude des forces et des faiblesses des politiques d’innovation de la France. L’organisation avançait que la situation du pays est pour le moins invraisemblable. La diminution de la taille de l’industrie française ainsi que la situation financière des entreprises larmoyantes ont des impacts négatifs sur le pays qui s’avère difficile à classer comme innovant, malgré la troisième place que la France a décroché selon le classement Reuters en 2013. La France a perdu dernièrement quelques 750.000 emplois industriels. L’OCDE a noté que les dépenses de recherche et développement des entreprises françaises n’ont représenté que 1,4% du PIB en 2010. De cause à effet, les exportations s’est réduit fortement sur le plan mondial, car on a constaté un taux de réduction annuel de 2,8% entre 2000 et 2011. L’OCDE a formulé des recommandations pour que la France encourage l’innovation dans le secteur privé et pour que le secteur public soit plus responsable en matière de recherche en consacrant une plus grande partie des financements aux projets de recherche et développement. Le crédit impôt recherche ne doit pas se limiter au bénéfice des « très grosses entreprises », il faut faire profiter les PME et les ETI (Entreprise de taille intermédiaire).
Pour entrer dans le vif de notre thème, nous allons consacrer plus d’espace aux accords de coopération entre la France et la Chine. La section suivante est consacrée à l’étude des relations politiques et économiques des deux pays.
2.4. Relations politiques et économiques franco-chinoises
Les relations politiques et économiques de la Chine et de la France ont été démarrées officiellement le lendemain de la reconnaissance de la Chine Populaire au mois de Janvier 1964. Il est à noter que c’est la France qui était le premier pays occidental à désigner à Pékin un ambassadeur plénipotentiaire. Puis, depuis la déclaration conjointe des deux pays au mois de Mai 1997, les relations franco-chinoises sont qualifiées de partenariat global. Les rencontres bilatérales de haut niveau confirment donc la décision de la France pour ce partenariat qui doit favoriser davantage l’évolution de la Chine vers la stabilité, la liberté et la croissance. Tout compte fait, les relations diplomatiques franco-chinoises datent d’un demi-siècle pour cette année 2014.
Pour entretenir le partenariat global, les rencontres bilatérales de haut niveau sont intensifiées et reprises par les dirigeants qui se sont succédé. Par exemple en 2013, au mois d’Avril, le Président de la République Française a effectué une visite d’Etat en Chine, et le Premier ministre a effectué une autre au mois de décembre de la même année. Avant celles-là, le Ministre français des affaires étrangères a effectué plusieurs visites en 2012, en 2013 et au mois de février 2014. En revanche, le ministre chinois des affaires étrangères était venu en France au mois d’Octobre 2013, et le Président chinois était venu au mois de mars 2014. Les relations entre la France et la Chine se développent selon trois principaux axes dont (i) le renforcement du dialogue politique ; (ii) le rééquilibrage des relations économiques et (iii) l’accroissement des échanges entre les sociétés civiles qui visent surtout les échanges entres les jeunes des deux pays.
Le renforcement du dialogue politique est matérialisé par une organisation relative aux grands sujets internationaux et globaux et touche notamment le changement climatique, la gouvernance économique, la gouvernance financière et monétaire, les crises régionales. Cette organisation doit permettre d’avantager les convergences des deux pays sur le plan international et de creuser les discussions sur les points de divergence. Sur le plan bilatéral, la mise en œuvre du partenariat global stratégique des deux pays est matérialisée par l’approfondissement de collaborations dans le domaine des industries structurantes, surtout dans les secteurs de l’aéronautique et du nucléaire civil. Le principe de base de la collaboration est la réciprocité et les avantages partagés. Encore, les relations entre la France et la Chine se sont développé dans de nouveaux domaines attrayants tels que l’environnement, l’agro-alimentaire, la santé, le développement durable et les prestations financières.
COOPOL Innovation France-Chine est le Programme de Coopération franco-chinois des pôles de compétitivité et technopôle français. Ce programme est destiné aux entreprises innovantes et à leurs partenaires naturels de recherche académique. Normalement, ce programme offre une mission exploratoire d’une semaine en Chine à un binôme entreprise-laboratoire, le but étant de découvrir des coopérations potentielles en recherche et développement (R&D). Quatre à cinq tandems entreprise-laboratoire par an peuvent être soutenus par le programme à la suite de la signature d’un accord de coopération franco-chinois en 2008. Les parcs de hautes technologies en Chine sont spécifiquement visés dans le cadre de ce programme en relation avec les pôles de compétitivité français. Des appels d’offres sont organisés tous les ans. On les identifie par exemple : COOPOL Innovation 2012, COOPOP Innovation 2013, COOPOP Innovation 2014. Ce dernier programme COOPOL a, à titre d’illustration, sélectionné quatre nouveaux projets portés par les PME innovantes avec leurs partenaires de recherche académique représentant des pôles de compétitivité dénommé respectivement Advancity, Céréales Vallée, Aerospace et Valorial. En effet, chaque année, de nouveaux pôles sont identifiés et sélectionnés. En revanche, on se demande pourquoi les chinois viennent-ils investir en France ?
- Pourquoi les chinois viennent-ils investir en France
Des entreprises chinoises de tous les statuts sont identifiées. Au début, ce sont les entreprises publiques chinoises qui s’aventuraient dans les investissements à l’étranger. En effet, les vingt premiers investisseurs chinois à l’étranger sont des entreprises d’Etat en réalisant plus de 80% des grandes acquisitions à l’étranger durant les années 2001 à 2012[24]. Néanmoins, les entreprises privées chinoises, malgré les montants relativement moins importants par rapport à ceux des publics, n’arrêtent pas de se développer sur la scène internationale. A titre d’exemple, plus de 179 pays dans le monde ont vu l’arrivée des entreprises privées chinoises. De cause à effet, les entreprises publiques ne représentent plus que 10% des 16.000 entreprises chinoises réparties dans le monde. En enchaînant cette étude, il s’agit maintenant de discerner les difficultés rencontrées par les entreprises chinoises qui viennent investir en France.
D’une manière générale, les difficultés sont dues au système fiscal français qui est amplifié par les qualités des relations sociales et le droit de travail français qui s’avère compliqué aux yeux des chinois. Les chinois ne sont pas habitués à la représentation du personnel comme il se passe en France, plutôt ils sont habitués à un rôle fort du parti, et ils sont embarrassés par la culture du travail en France.
Au mois de Juin 2013, Le Président Français s’est adressé aux membres de « Chine Entrepreneurs Club » en formulant un message que la France veule attirer plus d’investissements chinois pour mettre en place un rééquilibrage, sachant par ailleurs qu’il y a plusieurs investissements français mis en place en Chine. Le Président de déclarer publiquement que la France ne se soucie guère des investissements chinois en France, sous réserve que ces investissements sont favorables à l’emploi et l’activité. Cependant, la France tient toujours sa place pour capter les flux en augmentation des investissements chinois, et ce en compétition avec d’autres pays européens. Ce faisant, la France tient compte du rééquilibrage mentionné par le Président. Tout compte fait, en 2013, on a enregistré 240 investisseurs chinois en France, générant 10.000 emplois, et si on prend en compte les 70 entreprises filiales de Hong Kong, on enregistre au total 16.000 emplois.
L’art de vivre « à la française », la civilisation française, est un atout qui rend célèbre la France en Chine. La mode, le luxe, la gastronomie et tant d’autres sont des paramètres suivis de prêt par les chinois. Les grandes marques françaises s’imposent au premier rang en termes de célébrité. Par voie de conséquence, les touristes chinoises abondent en France et atteignent en 2012 plus de un million, ce qui représente une croissance de 12% par rapport à l’année précédente. Ils s’affairent à se procurer des produits français en visitant les Galeries Lafayette, Les Galeries aux Champs Elysées et au Printemps, etc. Il est pourtant à faire remarquer que les entreprises chinoises dans ces domaines de mode, de luxe, etc. sont encore rares en France. Toutefois les grandes compagnies aériennes chinoises sont toutes présentes en France pour accompagner l’évolution des « affaires » et du tourisme.
Au lieu de prioriser l’implantation des entreprises spécifiques aux marques de prestige, à la mode, au luxe, qui existent mais demeurent discrètes, les chinois s’aventurent aux achats des châteaux dans le Bordelais, jusqu’ici on a enregistré 80 domaines qui sont mutés aux chinois. En effet, on peut dire que les investissements chinois en France sont liés au marché chinois. Par ailleurs, les chinois ont tendance à choisir et/ou à concentrer leurs investissements dans seulement trois régions, tel que la France n’a choisi au départ que les villes côtières de la Chine.
Un savoir-faire contre des emplois
En contre partie des investissements chinois en France, les entreprises chinoises sont constamment en quête d’un savoir-faire. A titre d’illustration, une entreprise chinoise dénommée Synutra qui se trouvait en Chine au quatrième rang en matière de production de lait était entrée en partenariat avec une entreprise française renommée première en production de lait en France. Le projet était évalué à environ 100 millions d’euros dont la plus grande partie était apporté par l’entreprise chinois. Le projet a engendré au moins 250 emplois. Synutra en profitait le savoir-faire français, et avec le label made un France, l’entreprise chinoise a concurrencé avec succès le marché chinois au détriment des produits locaux. Une autre illustration est la coopérative normande Isigny Sainte Mère qui a cédé 20% du capital à l’entreprise chinoise Biostime en 2013, et cette dernière en a profité du savoir-faire pour couvrir le marché chinois en sa faveur.
La Chine n’est pourtant pas le premier investisseur en France :
Malgré ses objectifs d’acquérir tant bien que mal du savoir-faire français, il est connu que la Chine ne se trouve pas encore à la place du principal investisseur en France. L’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) a fait une déclaration que Dongfeng, une entreprise chinoise dans le domaine de l’automobile, qui a investi plus de 800 millions d’euros dans le capital de PSA, ne se trouve aujourd’hui qu’à la huitième place avec 600 emplois générés en France en 2013. Finalement, les entreprises chinoises emploient onze mille français à la fin 2012. Cet effectif n’est pas très significatif mais la France demeure le pays qui attise la Chine par rapport aux autres pays européens. Tout compte fait, la Chine consacre 21% de ses investissements en Europe pour la France.
Dans la plupart des cas, les investissements chinois se réalisent en compte-gouttes. On enregistre de nouvelles implantations par-ci par-là sous forme de pôles d’affaires sino-français. Par exemple, le grand projet annoncé en 2012 dénommé Terra Lorraine a prévu de mettre en place 2000 entreprises chinoises en France jusqu’à 2015, engendrant ainsi 3.000 emplois dans un premier temps, et 30.000 emplois jusqu’à terme du projet. Un autre exemple d’investissement à compte-goutte est le projet Châteaux Business District annoncé en 2010. On a projeté d’engendrer 4.000 emplois et d’installer 50 entreprises chinoises, mais 2013, les 4.000 emplois prévus sont d’être atteints bien que le projet n’est pas déclaré « mort ».
De son côté, la France joue également sa carte de méfiance. On peut dire que l’installation d’entreprises chinoises en France n’est pas toujours clean aux yeux des entrepreneurs français qui se soucient constamment de l’espionnage industriel. Il va sans dire que la France essaie d’éviter les deux géants chinois Huawei et ZTE et temporise les négociations, autant qu’en Chine, une certaine prudence demeure de mise..
Nous allons continuer à étudier les programmes de coopération franco-chinois dans le chapitre suivant, et nous allons approfondir les caractéristiques et le comportement organisationnel dont il faut respecter par les deux parties.
Chapitre III. Accord de coopération entre les français et les homologues chinois
Pour rappel, une déclaration sur l’innovation a été signée en Avril 2013 par le ministre français de redressement productif, la ministre française de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministre chinois de la science et de la technologie pour compléter le dispositif du programme COOPOL Innovation. Les présidents des deux pays ont assisté à cette séance de signature.
On va enchaîner cet écrit par les caractéristiques, les comportements, les attitudes et les habitudes des acteurs économiques des deux pays. Dans la section 3.1, il s’agira de voir les différences culturelles lorsqu’on va entreprendre en Chine. Puis, dans la section 3.2, on va parler de la compétitivité et du dynamisme en matière d’innovation en France. Dans la section 3.3, on va établir des études comparatives donnant des informations sur la France en Chine et la Chine en France. On va notamment parler des potentiels d’investissements, d’investissements chinois en France, des peurs françaises. On va répondre aux questions pourquoi les chinois investissent en France et quelles sont les mesures à prendre lorsque les français investissent en Chine.
3.1. Entreprendre en Chine : les différences culturelles
Pour entreprendre en sécurité en Chine, certaines différences culturelles sont à considérer. En effet, les conseils communiqués par Thomas Jacquet sont focalisés sur la gestion des problèmes, sur les PME qui sont plus touchées que les multinationales, sur l’innovation, sur l’adaptation du produit à la société, sur la patience. Il tient également à passer des messages véhiculant : apprendre à négocier à la chinoise, faites attention aux contrats, les lois en chine, l’importance des relations extra professionnelles, apprendre le chinois. Donc, il faut savoir gérer, il faut bien gérer les problèmes.
Bien gérer les problèmes lorsqu’on s’installe en Chine
D’abord, il faut être conscient qu’on est en Chine où la gestion des problèmes est différente par rapport au principe à la française. En Chine, il n’est pas toujours possible de pressentir les problèmes. Les entourages et les employés ne sont pas censés prévenir l’employeur même s’ils sont déjà au courant des problèmes qui peuvent survenir. Entreprendre en Chine notifie qu’on est toujours prêt à faire face aux problèmes à tout moment. Entreprendre en Chine incite à trouver illico des solutions et il ne faut pas s’attendre à pouvoir prévoir ces problèmes en amont. C’est la différence.
Les différences culturelles touchent plutôt les PME et non les grandes entreprises
Les différences culturelles touchent plutôt les petites et moyennes entreprises étrangères qui s’installent en Chine. Les grosses entreprises sont épargnées à cause de leur identité qui prend le dessus sur les différences culturelles. Faut-il dire que c’est du chinois ? Ces grosses entreprises bénéficient des appuis politiques de haute sphère, et la taille et l’identité mettent l’esprit d’entreprise au dessus des différences culturelles. L’astuce pour créer une entreprise en Chine est d’avoir une connaissance des différences culturelles plus fortes qu’une personne qui rejoint un gros groupe. Cet apprentissage est primordial.
L’innovation est un atout pour s’installer en Chine
Pour entreprendre avec succès en Chine, il s’agit d’apporter de l’innovation. Il a été constaté que les chinois n’ont pas suffisamment d’esprit créatif, donc il faut se servir de l’innovation si on veut réussir. Et mettre en place une entreprise avec un produit innovant est une bonne stratégie pour dépasser les différences culturelles. Mais, il faut faire attention à la copie, car l’innovation, en Chine, entraîne souvent la copie. Pour se protéger contre la copie et contre les diverses formes de contrefaçons, il faut avoir des relations dans le gouvernement ou avec des chinois « puissants », c’est le « guanxi ». Dans la pratique, une loi ne peut s’appliquer facilement à une personne qui fréquente le « guanxi ».
Il faut mettre sur le marché des produits o la société chinoise
Toutefois, il faut être conscient que tous les produits innovants ne présentent tous de la réussite sur le marché chinois. La culture chinoise n’est pas si facile à accéder, et les chinois ne sont pas nécessairement attirés par les produits qui attirent les français, bien que ce soient des produits innovants. Peut-être qu’ils sont curieux de savoir ce qui se passe en dehors de la Chine, mais les références culturelles chinoises en Chine ne sont pas facilement perceptibles. Certes, les produits de luxe, les voitures françaises peuvent les attirer, pourtant tout ne marche pas. Par exemple, la cuisine française est innovante aux yeux des chinois. Celle-ci peut les attirer mais il faut la traduire en version chinoise, ou peut-être la faire gérer par un chinois. En résumé, le fait que le produit n’est pas présent en Chine ne signifie pas a priori que çà va marcher et attirer la clientèle chinoise locale.
Il faut faire preuve de patience
Entreprendre en Chine signifie ne pas se précipiter. Le mot d’ordre est la patience. En Chine, il faut être conscient que la situation peut évoluer du jour au lendemain, même après la signature d’un contrat. Les négociations, pour la mise en place d’une entreprise, ou tout simplement pour l’introduction d’un nouveau produit, peuvent prendre du temps, et il faut s’impatienter. Le temps qu’il faut est une étape obligatoire pour atteindre le but. En Chine, les relations, la communication et surtout l’oral surpassent souvent les lois, les contrats, les transactions. Il faut tenir compte des relations qui vont déterminer vraisemblablement le moment opportun pour les chinois pour faire une « business ». Il faut avoir de la patience car les négociations, les discussions peuvent prendre plus de temps.
Apprendre à négocier à la chinoise
Afin de conclure une affaire, il faut donc considérer les relations car celles-ci se trouvent au centre des négociations. Il faut absolument instaurer la confiance avec les clients potentiels et les fournisseurs, sinon on va passer à côté du contrat. Cà va prendre du temps, mais il faut suivre le rythme à la chinoise si on veut réussir. Si en France le climat de confiance se crée hors travail et déterminé par l’efficacité au travail. Par contre, en Chine le climat de confiance passe en premier avant toute entreprise.
Ce qu’il faut savoir sur les contrats
En Chine, lorsqu’on parle de contrat, ce n’est pas comme en France où tout est enregistré par écrit. Plutôt, les négociations orales ont plus d’importance. Dans un contrat en Chine, il y a souvent un autre contrat parallèle qui concerne discrètement une « contrepartie » à verser équivalent à un avantage personnel de l’interlocuteur dans ce contrat. Couramment, on appelle cela du pot de vin.
L’application des lois en Chine
En Chine, l’application des lois sont extraordinairement différente. A l’issu des relations que l’on vient d’étayer supra, il faut absolument maîtriser ce qu’on peut faire et ce qu’on ne doit pas faire. Il faut savoir à l’avance ce qui pourra être toléré, et ce qui est toléré mais qui ne le sera plus. Selon les régions et les villes où l’on veut s’implanter, l’application diffère et parfois illégale. Il arrive même que l’application des lois se fait cas par cas, et dépend des relations et des types d’entreprises. Si on apporte de l’innovation qui leur convient, les lois pourront être plus souples. Quoi qu’il en soit, il faut se procurer des informations fiables à travers les relations. Et pour ce faire, il faut se rapprocher des autorités sur place comme le Maire, le gouverneur, un haut fonctionnaire. Autrement, les agents publics ne vont pas servir comme il le faut.
La vérité est difficile à gérer en Chine
En Chine, le style de communication est très différent par rapport à ce qui se pratique en France. La notion de vérité est très différente et on pense que les mensonges sont des instruments pour ne pas être trop direct. Faire preuve d’impatience et être trop direct sont traduit comme un manque de respect, donc il s’agit de favoriser la communication tacite et indirecte sans chercher à savoir qui a tort et qui a raison. Il faut utiliser le mensonge pour temporiser l’interlocuteur partenaire et pour entretenir les relations. Vu l’esprit moins créatif des chinois, il s’agit de savoir les utiliser pour faire exécuter vos projets. En Chine, même avec un partenaire de confiance, il ne faut pas s’attendre à tout savoir, car nombre de choses connues ne se disent pas. Si on veut faire durer l’entreprise, il ne faut pas chercher à fouiller les comment et pourquoi des négociations, Il faut faire preuve de patience et de confiance et les échanges commerciaux roulent.
Les relations extra-professionnelles doivent être valorisées
En Chine, c’est à travers les relations extra-professionnelles que l’on peut mieux conclure les contrats de partenariat. Il faut donc sacrifier du temps pour tisser les relations extra-professionnelles au lieu d’organiser des réunions trop formelles. Il est fort possible de conclure un contrat dans un contexte hors-travail que lors d’une réunion formelle qui risque de créer un écart. Ce n’est pas comme en France où les relations sont engendrées par les business. En Chine c’est tout à fait le contraire.
Parler la langue chinoise est un atout
Il est noté supra que les affaires ne marchent pas sans passer par les « guanxis », mais il faut d’abord rencontrer ceux qui pratiquent le « guanxis ». Pour ce faire, l’essentiel est d’apprendre la langue chinoise, si vraiment on veut s’implanter d’une manière durable en Chine. Une ou deux années de langue chinoise à l’université peuvent suffire pour se plonger dans la culture chinoise. On pourra vivre comme un chinois et les relations iront plus facilement (Pierre Leduc).
Sur ce, on va discuter, on faire une étude comparative de la France en Chine et la Chine en France, dans la section suivante.
- La France en Chine et la Chine en France
Dans un premier temps, on va parler la France en Chine où il y a encore un potentiel d’investissements aussi bien pour les entreprises publiques que les entreprises privées. Puis on va parler de la Chine en France en mentionnant au passage la mondialisation et les difficultés auxquelles sont confrontés les investisseurs chinois en France. On ne va pas omettre les peurs françaises quand les chinois investissent en France, et on va répondre à la question pourquoi les chinois investissent-ils en France.
- Un potentiel d’investissements
Dans la deuxième édition de l’annuaire du Club R&D, son service scientifique a présenté une cinquantaine d’entreprises françaises de haute technologie qui se sont implantées en Chine.
Tel qu’il est mentionné supra, en octobre 2013, la France se trouvait au 3ème rang du classement Reuters de l’innovation. Ce classement est dû au concours de 03 institutions françaises de recherche et de 09 entreprises parmi les 100 organisations les plus innovantes dans le monde.
Ces 09 entreprises françaises ont intervenu en Chine depuis plusieurs dizaines d’années avec d’autres plus nombreuses qui ont offert leurs services et leurs produits en les adaptant aux spécificités locales. Il est à rappeler que les entreprises qui ont subsisté en Chine ont pris l’initiative d’écouter les attentes de leurs clients chinois aussi bien en termes d’habitudes de consommation que de respect des normes locales.
En effet, outre les diverses actions menées dans un contexte local qui évolue chaque jour davantage, les entreprises françaises de haute technologie qui interviennent en Chine s’accordent à une vision commune, c’est-à-dire, garantir avec leurs partenaires chinois le développement de coopération avantageuse pour les deux parties contractantes. Néanmoins, les entreprises françaises essaient d’approfondir la recherche fondamentale, d’adopter les produits spécifiques au marché local et d’apporter d’innovation pour la Chine.
Entre la France et Chine, les flux d’investissements demeurent relativement modérés. Par exemple en 2010, le France a investi 1,4 Md € en 2010 en Chine. Et avec un taux de croissance de 14% environ, l’investissement s’est limité à 1,6 Md € en 2011.
Le stock cumulé d’investissement français en Chine est de 13,1 Mds € fin 2011, ce qui représentent seulement 1,38% du stock total des investissements français à l’étranger. Cette proportion va jusqu’à 2,26% si on prend en compte les investissements effectués à Hong Kong, Taiwan et Macao.
En général, les stocks d’investissement français en Chine concernent les services financiers, sans considérer les assurances et les caisses de retraite. Les services financiers représentent 16,7% des investissements directs étrangers, donnant un montant de 2,2 Mds €. Les stocks d’investissement concernent également l’énergie et les industries chimiques. L’énergie représente 16,3% des IDE soit 2,1 Mds € et les industries chimiques représentent 15,4%, soit 2 Mds €.
Les chiffres de la Banque de France en 2011 placent la Chine au 12ème rang de destination des investissements français, avec une proportion de 2,57% du total des investissements.
Certes, les montants des investissements français vers la Chine demeurent modestes, mais on a remarqué une progression nette relativement importante. A titre d’illustration, on rappelle qu’en 2005, le stock d’investissement est de 3,1 Mds € (soit 0,54 % du stock total), et en 2011 ce stock est de 13,1 Mds € fin 2011. En effet, de 2005 à 2011, la Chine passe du 20ème au 13ème rang des pays tenants de stocks d’investissement direct étranger français. Et si on cumule avec Hong Kong, Taiwan et Macao, çà va jusqu’au 9ème rang. En moyenne chaque année, les flux d’investissement vers la Chine se situe à 1,3 Mds €.
Les statistiques chinoises, cependant, classe la France au premier rang des investisseurs européens en 2010, et en seconde position en 2011. Puis en 2012, 3ème rang avec le flux d’investissement à 652 millions USD.
Les investissements français tendent à se repartir dans de nouveaux pôles d’attractivités, dans des villes du Centre et de l’Ouest de la Chine qui sont en phase de rattrapage économique. Avant, on s’est limité à quelques grands centres dans les provinces côtières et à Pékin.
En ce qui concerne les secteurs d’activités, c’est le secteur manufacturier chinois qui représente presque la moitié du stock d’investissements français, soit 46,3%. Puis en second rang l’industrie chimique, soit 15,5% du stock d’IDE français en Chine, puis l’industrie automobile et matériels de transport (5,9%), puis les équipements informatiques et électroniques (5,3%) et la métallurgie (5,29%).
Les quelques 1.400 entreprises françaises génèrent actuellement plus 400.000 emplois en Chine dont 10 entreprises emploient des salariés entre 10.000 et 50.000, et deux entreprises emploient plus de 50.000 salariés. En effet, les quinze premières entreprises françaises, avec les plus grands nombres de salariés en Chine, cumulent plus des 75% des emplois.
C’est ce qu’on peut résumer sur les investissements français en Chine. La section suivante est consacrée à la description des investissements chinois en France.
- Caractéristiques des investissements chinois en France
Pour rappel, les 30 dernières années sont pour la Chine une période de mouvements d’entreprises étrangères. Aujourd’hui, ce sont les chinois qui veulent aller à l’extérieur, et ceci a commencé lorsqu’elle est entrée dans l’Organisation Mondiale de Commerce à la fin des années quatre vingt dix. En espace de 13 ans, de 2000 à 2013, le flux annuel d’investissement chinois à l’étranger passe de un milliard USD à 96 milliards USD, et ce, seulement pour la Chine continentale. Si on intègre Hong Kong dans le calcul, la Chine est le deuxième investisseur mondial à l’étranger après les USA, et le Japon se trouve au 3èmr rang. Il faut faire remarquer que les mouvements d’investissement de la Chine sont très rapides, très massifs, et on a la sensation que la fête ne fait que commencer. La stratégie de mondialisation s’est très vite matérialisée.
A titre d’illustration, depuis 2012, les exportations chinoises sont multipliées par 8 et obtient aujourd’hui 11,4% du marché international. En effet, le niveau d’investissements étrangers de la Chine a été multiplié par 100 : si en 2000 ceci est de 0.9 Md$ US, en 2012 ceci atteint 87,8Md$ US[25]. Qu’en est-il des investissements chinois en France ?
Généralement, La France se trouve dans les trois premiers pays accueillant les investissements chinois en Europe, à savoir La Grande Bretagne, l’Allemagne et la France.
Par rapport à l’ensemble de l’Europe qui s’adhère au tandem Groupe chinois Fusun-Club Méditerranéen où les clients chinois occupent déjà les 40% de la fréquentation du Club Med, la France dispose de différents atouts. La France a reçu récemment, par exemple, deux gros investissements chinois. En effet, la France, outre sa traditionnelle taille de marché, sa position stratégique en Europe, ses garanties en sécurité alimentaire et son attrait de ses marques et de « Paris » (la mode, l’hôtel de luxe, les châteaux bordelais, etc.) dispose d’une stratégie de rachat d’entreprises spécialisées dans les technologies industrielles. Concrètement, la France constate que la Chine dispose encore d’un potentiel d’investissement très important.
Un potentiel d’investissements encore très important
Le stock d’investissement chinois à l’étranger semble être modéré par rapport aux potentialités. En fin 2012, ceci se situe à 530 Md$, ce qui représente environ 6% de son PIB. Comparé avec les pays plus actifs sur le plan d’investissement international, celui de la Chine est relativement modeste. A titre d’exemple, la Grande Bretagne ont un stock d’investissement représentant 57% de son PIB, celui de la France 57% du PIB, l’Allemagne 45%, les USA 32% du PIB et le Japon 18% du PIB. On peut avancer que le potentiel d’investissement étranger de la Chine demeure encore très important. Le Rhodium Group4. A Capital qui est une filiale de Rhodium Capital Management LLP, un cabinet de gestion de l’argent privé basé à Londres, a fait un pronostique que les flux d’investissement chinois à l’étranger commence à dépasser les flux d’investissement entrant.
Cet événement fait de la Chine un exportateur net d’investissements dans les prochaines années. Dès l’année 2003, on a pu constater cette tendance avec un taux de croissance de 20% par rapport à l’année précédente. Ceci représente un rythme trois fois plus des flux entrants. Effectivement, le potentiel d’investissement chinois est encore très important, avec une probabilité de 100Md$ à 200 Md$ par an d’ici l’année 2020. Pour ce faire, toutes entreprises sont concernées quel que soit son statut juridique.
Une concentration des investissements très forte sur trois régions
En effet, environ 60% des entreprises chinoises implantées en France se trouvent dans la Région Ile-de-France représentant ainsi 70% des emplois. Les régions Rhône-Alpes et Aquitaine viennent au second et troisième rang, et pour toutes les autres régions qui accueillent les entreprises chinoises, on enregistre en moyenne 10 entreprises chinoises. Quoi qu’il en soit, la France garde toujours une meilleure place par rapport aux autres pays européens en termes de flux d’investissements chinois. Et encore dans le futur, il est prévu une croissance d’investissements croisés entre la France et la Chine dans le domaine de l’énergie, de l’agroalimentaire, le développement urbain durable et le transport.
Cette prévision est pourtant conditionnée par la volonté française d’apporter des solutions innovantes et motivantes pour les entreprises chinoises, quitte à apporter des modifications au système fiscal, aux relations et au droit de travail. Ceux-ci sont prévus dans les hypothèses dans le cadre de ce mémoire. Compte tenu de ces conditions, est-ce que les français sont prêts changer ? Il parait qu’ils ont peur, mais de quoi ? C’est ce qu’on va discuter ci-après.
- Les peurs françaises
Les français ont-ils certainement peur des investissements chinois ?
En général, l’objectif des investissements chinois à l’étranger est de se procurer des technologies. Presque 50% des investissements chinois fonctionnent de cette manière actuellement. Finalement, l’investissement dans la technologie est la meilleure stratégie pour la Chine de monter en gamme chez soi. En effet, c’est une nouvelle stratégie, comparée à d’autres pays comme le Japon ou la Corée qui se développent d’abord sur leur territoire avant de se lancer dans des projets industriels à l’extérieur.
Il a été remarqué, sans pour autant dire que la stratégie chinoise est bonne ou mauvaise, que les entreprises rachetées par les chinois, dans la plupart des cas, sont des entreprises en difficulté, voire des entreprises fermées. A titre illustratif, le cas de l’entreprise « Moteurs Beaudouin » dont l’arrivée des chinois a pu sortir l’entreprise de la crise profonde. D’autres remarques pertinentes dans le comportement des investisseurs chinois : ils sont capables de supporter des pertes pendant une longue période. En effet, les investissements chinois marquent un aspect industriel durable et à long terme, comparés à d’autres pays asiatiques. Qu’en est-il vraiment du transfert de technologie qui rend les français soucieux.
Le transfert de technologie et les peurs françaises
Certes les chinois ont des multiples motivations pour investir à l’étranger. Mais les priorités sont plutôt d’acquérir des technologies qu’ils utiliseront chez eux pour faire monter en puissance leurs propres activités en la matière. De cause à effet, ce transfert de technologie éveille la peur des français qui le traduisent parfois comme pillage. Selon les entreprises françaises rachetées par les chinois, ces derniers sont suspectés de vouloir récupérer les technologies afin de les transférer dans leurs propres industries en Chine, en projetant de fermer celles achetées en France dont ils jugeraient par la suite que la main d’œuvre française est trop onéreuse.
Certaines expériences ardues qui ont entretenu les préjugés
Il faut donc faire remarquer que les investissements chinois en France ne sont pas à toutes les fois une réussite. Bien que les échecs ne soient pas très nombreux, on a pu les identifier de temps à autre. Au début des années 2000, possiblement à cause des manques d’expériences, on a classé les échecs comme étant des « erreurs » effectuées car certains groupes chinois qui ont investi un peu hâtivement sur la base d’un choix stratégique non approfondi. Ces expériences ont confirmé que les investissements chinois ne sont pas tous des succès.
Le Président de l’Agence française d’investissements internationaux a souligné à ce propos que les entreprises chinois s’intéressent aux entreprises en difficulté, et ce dans plusieurs cas identifiés, pour se procurer au plus vite des technologies, des clients, des marques, etc. Sans qu’on s’y attende, certaines entreprises chinoises s’intéressent à des dossiers français qui sont encore en conflit sociaux ou peut-être se trouvent encore dans un besoin de prendre des engagements supplémentaires, il y en a même des entreprises qui sont très endettées. Dans telle situation, il faut faire attention à ces décisions chinoises d’investir.
Les intérêts communs quand les Chinois investissent en France
Il n’est pas à nier que la montée en puissance des entreprises chinoises est due en partie à l’entrée de certains constructeurs chinois au capital de PSA Peugeot Citroën. Ces entreprises éveillent de temps à autre de l’appréhension et de suspicion, alors que la Chine est connue comme pratiquant de politique commerciale agressive. En revanche, les investissements chinois présentent également des occasions pour sauver ou pour développer l’emploi ou pour ouvrir de nouveaux marchés en France.
On a déjà annoncé supra que Dongfeng est déjà le partenaire de PSA pour la construction d’automobile en Chine. Mais par la suite, ce fameux constructeur prend encore, en France, 14% du capital de PSA Peugeot Citroën à raison de 800 millions d’euros. A cette circonstance, l’Etat français accède aussi dans le capital PSA avec également une part de 14% tandis que la famille Peugeot qui a détenu, auparavant la majorité, s’est vue une dégradation de sa part à 14% également.
En face de tous ces mouvements, le ministre français du redressement industriel a osé déclarer que la France a pris une décision de patriotisme économique et industriel. En effet, toute la classe politique française voit cette décision comme une bonne nouvelle sous réserve que les français détiennent encore la majorité du capital.
Une portée symbolique
Finalement, ce partenariat PSA-Dongfeng n’est pas un choix aisé de la part de l’entreprise française. Elle avait impérativement besoin de fonds. Apparemment, ce que Dongfeng a réalisé représente le plus gros investissement industriel que les chinois n’ont jamais effectué en France. En accédant au PSA, Dongfeng s’installe au centre de l’industrie française et c’est la première occasion qu’une entreprise chinoise réalise un partenariat aussi serré avec l’une des entreprises qui portent haut le flambeau du capitalisme français. On peut dire que le partenariat PSA-Dongfeng a particulièrement une forte portée symbolique.
En rappelant l’intitulé de cette section « les peurs françaises », les français doivent-ils vraiment avoir peur du débarquement des investisseurs chinois, sachant que les entreprises chinoises sont des concurrents coriaces ? Il est rappelé que cette peur n’est pas très bien fondée parce que ces investissements chinois ne sont pas encore très corpulents. La Chine se trouve à la 8ème place de l’ensemble des investisseurs étrangers en France.
Des dirigeants désormais formés en occident
Cependant, on constate que les entreprises chinoises évoluent très vite. Et selon les remarques d’Alice Ekman qui est une experte spécialisée dans les affaires chinoises au sein de l’Institut français des relations internationales, les grands groupes chinois sont de plus en plus gérés suivant les normes internationales. Les dirigeants chinois ont en effet suivi des formations aux USA ou en Europe au même titre que les dirigeants d’entreprises des autres pays développés. Par conséquent, la décision chinoise d’investir ou de ne pas investir dans une entreprise étrangère se réfère à une logique de développement de standard international, à l’exemple des entreprises françaises qui acquièrent des entreprises à l’étranger. La Chine n’est pas exclue de cette démarche. Alice Ekman donne des explications comme suit « On a tendance à surévaluer le rôle de l’État dans la politique d’investissement des entreprises chinoises. Aujourd’hui, la décision d’investir à l’étranger est le plus souvent prise en interne, selon les objectifs et la stratégie définie par la direction de l’entreprise. Les gros conglomérats chinois, même lorsqu’ils appartiennent au secteur public, sont de plus en plus souvent gérés comme des entreprises privées ».
Sécuriser ses approvisionnements
Dans les paragraphes précédents, on a eu l’occasion de révéler que les investissements chinois ont pu sauver de l’emploi en France, sinon le développer. Selon le recensement de l’Agence française pour les investissements internationaux, en 2013, 200 filiales d’entreprises chinoises ont été installées en France et générant au moins 15.000 emplois. Ces investissements résultent des logiques qui diffèrent d’une entreprise à une autre.
L’essentiel pour les investisseurs chinois est la garanti des ressources pour faire tourner l’industrie ou pour sécuriser les approvisionnements du marché chinois. A cet effet, selon les dires d’André Losekrung-Pietri[26] de A-Capital, plus de 65% des investissements chinois sont orientés vers la conquête de ressources. La Chine a besoin d’énergie et non moins des produits alimentaires. C’est pourquoi la société Synutra, qui est déjà un quatrième producteur chinois de lait, a investi en France en construisant volontairement une usine d’envergure.
Trouver des débouchés
Mais la Chine fait également en sorte que ses propres produits trouvent des débouchés. La stratégie est en fait l’investissement dans de plates-formes logistiques à l’étranger où des entreprises devraient accomplir sur place l’assemblage final des produits chinois, et de cette stratégie les produits sont considérés comme « fabriqués en France ». Les débouchés sont alors nombreux pour saisir la bonne occasion du rapport qualité/prix.
Grandir à l’international
Poursuivant cette stratégie, des entreprises chinoises tentent actuellement à grandir à l’étranger et à se développer en série[27]. Pour ce faire, ces entreprises chinoises achètent des entreprises étrangères sinon elle s’intègre en prenant une participation minoritaire, à l’exemple de Dongfeng dans PSA.
Pour conclure cette section, il s’agit de rappeler que la régularisation des relations franco-chinoises était matérialisée par le déplacement du Président Chinois en France au mois de Mars 2014. Mais les entreprises chinoises n’ont attendu cet acte pour prendre la vitesse supérieure des investissements étrangers. Déjà, depuis l’année 2006, tous les secteurs attractifs français intéressaient l’appétence des chinois, entre autres les immobiliers de prestige, les banques, les industries, la mode, l’informatique, l’énergie, les vignobles, les châteaux, etc. De par cette valeur symbolique, à titre d’exemples le partenariat PSA-Dongfeng, ou l’intégration de China-Investment Corporation au capital de GDF Suez ou encore les châteaux dans le Bordelais cédés à ces chinois, l’opinion est partagée et par conséquent une partie craint le démembrement du patrimoine national ou la non-maîtrise de l’espionnage industriel, une autre partie est convaincue que c’est un nouveau souffle pour l’économie française. Toujours est-il, un sentiment de peur est constaté dans l’opinion publique malgré la diversité des expressions vis-à-vis des relations et du comportement chinois. Pourtant, statistiquement, la Chine n’est pas encore d’une taille d’envergure comparée aux autres investisseurs installés en France depuis longtemps. Par exemple, l’Allemagne a implanté plus de 1400 entreprises en France, les USA ont implanté 1240 et la Belgique 1000 entreprises alors que la Chine n’a implanté que 250 jusqu’à ce jour. Mais pourquoi la France ne craint-il pas aussi fort les grands investisseurs européens et américains par rapport aux investisseurs chinois ? Qu’est ce que les français imaginent par rapport au « péril jaune » ?
Pour répondre à cette question, le bruit qui court explique que la présence des chinois excite le vieux fantasme « péril jaune » qui suppose que les chinois, et éventuellement les japonais, pourraient venir envahir l’Europe à cause de l’effectif de leur population relativement élevé. Pourtant, jusqu’à ce jour, ce sont plutôt les européens qui ont envahi la Chine depuis 1840. L’autre explication qui vient c’est que de nos jours, la forme économique chinoise risque de concurrencer et dépasser les USA qui se trouvent actuellement au premier rang en termes de puissance mondiale. Peut-être, de cause à effet de l’extension économique de la Chine inquiète la France de peur qu’elle soit la victime plus tard.
Conclusion
L’étude comparative est partie de diverses définitions qui convergent aux informations et aux données économiques des deux pays. Par la suite, les termes à retenir en premier est la peur, la crainte, le souci des dirigeants de part et d’autre. La question de savoir si la crainte de la France des investisseurs chinois est-elle réellement fondée ? Pour y voir plus de clarté, il faut consulter les investisseurs qui sont directement touchés, et il s’agit, à titre de préconisation, d’aller enquêter les responsables des secteurs où les chinois ont massivement investi, à savoir par exemple le secteur industriel, la filière laitière, l’immobilier de luxe et le secteur vignoble.
Cependant, ce qui nous touche directement dans ce mémoire ce sont les réponses à la problématique « Comment se réaliseront les stratégies respectives des deux pays pour que leurs politiques d’innovation et de communication s’accordent à leur relation économique, commerciale et diplomatique pour le bien des peuples et des affaires? ».
Dans cette conclusion, nous enchaînons avec un résumé comparatif des deux pays. Mais avant cela, il s’agit de rappeler que la force évolutionniste peut également appliquer à l’analyse des politiques publiques consacrées à soutenir l’innovation dans un pays. En général, les intentions de l’intervention publique dans la recherche et le développement (R&D) ainsi que l’innovation mettent en avant la faiblesse du processus de l’innovation (dans la production et dans la diffusion des nouvelles connaissances et des technologies). Les politiques publiques se doivent de moderniser la qualité des flux d’informations au service des diverses institutions et des investisseurs. Elles doivent également renforcer la capacité à innover des entreprises et surtout d’affermir leur capacité à identifier et d’absorber les technologies qui sont des sources d’innovation.
La méthode habituelle de l’analyse de la politique d’innovation est basée sur l’étude de chaque outil à l’instar d’une stratégie. La disposition des politiques est parfois l’effet de l’accumulation des dispositifs politiques qui sont déployés constamment sur une durée relativement longue. En effet, une structure d’instruments de politique associée renforcera la complexité de gouvernance et ses coûts et également la difficulté pour les changements[28].
Dans le corps du mémoire, on a assez donné d’indicateurs et d’indices qui comparent la France et la Chine en termes d’innovation et de communication, sans omettre les relations. Dans cette conclusion, il ne faut pas oublier que ces entreprises sont dirigées par des personnes, et que les caractéristiques de ces personnes influent les différences entres les entreprises des deux pays. En effet, voici quelques comparaisons des entrepreneurs français et chinois. Des chiffres lus détaillés sont mis en annexe de ce document.
Selon les statistiques les entrepreneurs français sont relativement plus âgés que leurs homologues chinois. Et les femmes chinoises sont beaucoup plus représentées quand on parle de la population entrepreneuriale respective des deux pays. En effet, les dirigeants d’entreprises chinoises se répartissent en 48,12% de femmes et 51,88% d’hommes. Les femmes françaises dirigeant d’entreprise représentent 25,3% et les hommes français à 74,7%.
En ce qui concerne l’âge moyen, celui des entrepreneurs chinois est de 46,68 ans, et celui des entrepreneurs français est de 52 ans.
Plus de 20% des entrepreneurs chinois se trouvent dans la classe d’âge [25-35] ans, tandis que les entrepreneurs français dans cettec lasse d’âge ne représentent que 15%. Et encore, concernant les entrepreneurs seniors, 10,3% ont plus de 58 ans, tandis que pour les homologues français, 10% d’entre eux dépassent déjà 64 ans.
Dans le cadre de la commémoration de 50ème anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises, la Fondation Prospective et Innovation a organisé un Forum des Petites et Moyennes Entreprises France-Chine où l’on s’attend à une grande foire et à un programme consistant de réunions d’échanges et de B to B pendant deux jours pour le 24 et 25 Octobre 2014 à Chengdu, Sichuan.
Bien qu’on avancé que l’étude comparative entre deux pays qui sont diplomatiquement différents s’avère malaisé, on a pu dégager à travers ce document que les entreprises françaises et les entreprises chinoises peuvent se compléter tant bien que mal.
ANNEXE 01
Répartition par montant du capital social
des entreprises dirigées en France par des ressortissants chinois
<=1000 € : 16,48%
>1 000 et <=7 500 € : 5,88%
>7 500 et <=10 000 € : 67,14%
>10 000 et <=20 000 € : 3,98%
>20 000 et <=40 000 € : 2,60%
>40 000 et <=100 000 € : 2,51%
>100 000 et <=500 000 € : 1,22%
>500 000 € : 0,19%
Répartition par montant du capital social
des entreprises dirigées par des ressortissants français
<=1000 € : 22,16%
>1 000 et <=7 500 € : 14,47%
>7 500 et <=10 000 € : 29,19%
>10 000 et <=20 000 € : 5,53%
>20 000 et <=40 000 € : 7,90%
>40 000 et <=100 000 € :7,42%
>100 000 et <=500 000 € : 7,90%
>500 000 € : 5,43%
Source : Dr. Pierre Picquart, Docteur en géopolitique de l’Université de Paris-VIII.
ANNEXE 02
Pyramide des âges des dirigeants chinois
Age % | Femmes % | Hommes % | Global |
<25 ans | 47,87% | 52,13% | 3,41% |
>=25 et <35 ans | 51,66% | 48,34% | 20,69% |
>=35 et <45 ans | 45,71% | 54,29% | 29,96% |
>=45 et <58 ans | 48,27% | 51,73% | 35,58% |
>=58 ans | 47,55% | 52,45% | 10,36% |
Pyramide des âges des dirigeants français
Age % | Femmes % | Hommes % | Global |
<25 ans | 31,15% | 68,85% | 2,13% |
>=25 et <35 ans | 27,91% | 72,09% | 15,85% |
>=35 et <45 ans | 24,60% | 75,40% | 28,21% |
>=45 et <58 ans | 24,19% | 75,81% | 34,63% |
>=58 ans | 25,48% | 74,52% | 19,19% |
Source : Dr. Pierre Picquart, Docteur en géopolitique de l’Université de Paris-VIII.
ANNEXE 03
Répartition des entreprises dirigées par un ressortissant chinois
par tranche de chiffre d’affaires ; Montant du chiffre d’affaires 2002 et 2003
Montant Chiffre d’Affaire | Année 2002 | Année 2003 |
< 50 000 € | 7,72% | 13,68% |
>=50 000 € et <100 000 € | 13,82% | 14,32% |
>=100 000 € et <200 000 € | 23,04% | 21,94% |
>=200 000 € et <500 000 € | 26,83% | 26,19% |
>=500 000 € et <1 000 000 € | 13,41% | 10,19% |
>=1 000 000 € | 15,18% | 13,68% |
Répartition des entreprises dirigées par un ressortissant français
par tranches de chiffre d’affaires ; Montant du chiffre d’affaires 2002 et 2003
Montant Chiffre d’Affaire | Année 2002 | Année 2003 |
< 50 000 € | 27,30% | 28,63% |
>=50 000 € et <100 000 € | 9,01% | 8,80% |
>=100 000 € et <200 000 € | 13,27% | 12,99% |
>=200 000 € et <500 000 € | 19,10% | 18,71% |
>=500 000 € et <1 000 000 € | 12,04% | 11,82% |
>=1 000 000 € | 19,28% | 19,05% |
Source : Dr. Pierre Picquart, Docteur en géopolitique de l’Université de Paris-VIII.
ANNEXE 04
Les entrepreneurs chinois et la création d’entreprises à Paris depuis 2000
Progression de 56,93% du nombre d’entreprises créées ou dirigées par des entrepreneurs chinois à Paris entre 2000 et 2004
En l’espace de cinq ans, les entreprises créées ou dirigées par un ressortissant chinois ont progressé de 56,93%. 339 nouvelles entreprises se sont immatriculées au Registre du commerce en 2000, 451 en 2002 et 532 en 2004. Si l’on compare ces résultats à ceux obtenus par les français, l’on observe que les immatriculations d’entreprises créées ou dirigées par nos ressortissants ont diminué de –2,99% entre 2002 et 2004, soit 18 710 en 2000, 22 240 en 2002 et 21 575 en 2004.
Source : Dr. Pierre Picquart, Docteur en géopolitique de l’Université de Paris-VIII.
Auteur de « l’Empire Chinois » aux éditions Favre Directeur du CEDRIC, Centre de recherche sur la Chine. Expert international et spécialiste de la Chine
ANNEXE 05
Le Ministère Chinois de la Science et de la Technologie (Le MOST)
Le MOST gère en particulier les programmes prioritaires suivants :
- le programme de recherche et de développement des technologies-clefs, jugées indispensables au développement et à la modernisation de l’industrie ; 5 milliards de yuans, 605 millions d’euros en 2010 (158 millions d’euros en 2005) ;
- le programme 973, lancé en mars 1997, est destiné à soutenir la recherche fondamentale. Quelques centaines de projets ont été soutenus par ce programme depuis sa création, dans des domaines tels que l’agriculture, l’énergie, l’information, l’environnement, la démographie, la santé, les matériaux, etc. Il était doté de 4 milliards de yuans, soit 483 millions d’euros en 2010 (110 millions d’euros en 2005) ;
- le programme 863 a été lancé en mars 1986 pour la promotion de la recherche appliquée et le développement des hautes technologies. Doté de 5,12 milliards de yuan, soit 605 millions d’euros en 2010 (419 millions d’euros en 2005), il concerne les sept secteurs prioritaires que sont la biotechnologie, les technologies spatiales et l’informatique, ainsi que celles relatives à l’énergie, au laser, à l’automatisation et aux nouveaux matériaux ;
- Le MOST intervient également dans le soutien à la recherche privée au travers du programme TORCH, lancé en 1988 pour développer l’industrie des produits de hautes technologies. Ce programme s’appuie sur les parcs technologiques nationaux (88 en 2011). De plus, le programme TORCH finance des projets dans des domaines scientifiques définis comme prioritaires (informatique, biotechnologies, nouveaux matériaux, mécatronique, nouvelles énergies, environnement). En 2010, 5428 projets ont été financés à hauteur de 73 milliards de yuan, soit 8,82 milliards d’euros, dont 2,2 milliards de yuans provenant directement du MOST.
ANNEXE 06
Les freins culturels français en matière d’innovation
« La technologie est un capital, la R&D est un service, tandis que l’innovation est une culture. » Citation d’un directeur scientifique de Total reprise dans le rapport parlementaire Pour une nouvelle vision de l’innovation. Serait-ce cela l’exception culturelle française ?
En décembre 2013, Libération a consacré un article au cas d’un chercheur inventeur mis au placard par son employeur, France Télécom. Lors d’un déménagement de l’entreprise, il est « abandonné » dans les anciens locaux, sans bureau, sans ordinateur, sans téléphone. Plus de collègue, plus d’outil de travail. Dépression de l’ingénieur qui est désormais suivi par un psychiatre pour stress postraumatique.
A 40 ans, il a 26 brevets à son actif. Il a reçu en 2002 le prix de l’innovation de France Télécom avec une vingtaine de collaborateurs, il a également été nominé en 2003 et 2004. Or, le mécanisme infernal se met en route à partir de 2005. On lui supprime des parts variables de sa rémunération. On lui verse de façon aléatoire des primes associées à ses brevets. On supprime en 2005 ses budgets, ses programmes de recherche sont annulés sans explication et l’ingénieur est progressivement isolé.
Quelle faute lourde a donc commis ce chercheur pourtant si prometteur pour l’avenir de son entreprise ? La réponse est donnée par un syndicaliste :
« Ce ne sont pas les sommes qu’il réclamait, suite à ses brevets, mais ses idées qui dérangeaient. Chez France Télécom, le corps des polytechniciens n’aime pas être bousculé. » Or, les travaux d’Eric, sur la voie des applications développées aujourd’hui sur l’iPhone, « invitaient à la prise de risque. Mais l’opérateur n’a pas suivi. »
ANNEXE 07
Les mesures à prendre quand on investit en Chine
FCI (France Chine Innovation) analyse les besoins des entreprises et étudie la faisabilité de leur projet en Chine, les conseille sur leurs stratégies de développement et de communication afin d’élaborer un plan de prospection pertinent.
Nous avons une expertise reconnue en :
- Diagnostic d’entreprise : analyse de la société, des produits, du marché et des risques potentiels,
- Etude de positionnement sur le marché chinois : sélection de marchés cibles et de réseaux de commercialisation,
- Formation sur les pratiques commerciales chinoises,
- Elaboration du plan d’action de prospection,
- Définition de la stratégie de développement et de communication, élaboration des outils de communication adaptés à la particularité du pays.
FCI vous permet de développer une démarche pragmatique et opérationnelle en cohérence avec vos spécificités, dans le respect de vos volontés et de la vision de votre entreprise.[29]
Communication
FCI maîtrise la spécificité de la communication chinoise et intervient dans la traduction, la création et l »adaptation de vos supports de communication à la culture et aux caractéristiques du marché chinois, pour :
- Valoriser vos atouts, vos produits et vos savoir-faire,
- Améliorer la perception de votre offre par vos interlocuteurs chinois,
- Accroître votre notoriété et votre impact commercial,
- Mieux cibler votre marché et vos secteurs.
Afin d’optimiser les coûts d’édition de votre support de communication, nous vous proposons aussi notre service d’impression en Chine.
Prospection
FCI recherche et identifie les réseaux de distribution, de partenaires et d’investisseurs en fonction de vos critères. Nous organisons et accompagnons vos missions de prospection sur le territoire chinois.
Vous bénéficiez :
- De l’organisation de votre voyage professionnel avec un programme personnalisé de rendez-vous et de rencontres avec des interlocuteurs décisifs,
- D’une assistance et de conseils sur place,
- D’une assistance à la négociation des contrats,
Au-delà de la prospection, FCI assure le suivi de votre développement commercial pour pérenniser votre activité, vous garantir une communication efficace, vous accompagner dans le développement de votre projet jusqu’au démarrage de l’activité et de la mise en place des courants d’affaires.
Avec FCI :
- Vous bénéficiez d »un programme de rendez-vous personnalisé,
- Vous rencontrez directement les interlocuteurs décisifs pour vos projets,
- Vous optimisez votre temps et votre budget,
- Vous intervenez efficacement sur le marché chinois
Vous assurez un développement efficace et réussi.
Commerce International
FCI assure la gestion et la coordination de vos relations commerciales en Chine et vous apporte :
- Le conseil en développement du marché chinois,
- L’animation et le développement de vos réseaux de clients et de distribution,
- L’assistance dans vos négociations commerciales,
- Suivi des commandes, des livraisons, du contrôle qualité,
- La gestion du transport international,
La sécurisation des paiements et de la logistique internationale
Conseil Interculturel
Il vise à amortir le choc culturel et les difficultés qui en découlent. Les formations de FCI apportent une meilleure compréhension de l’environnement du marché chinois :
- Modes de pensées de vos interlocuteurs,
- Fonctionnement des affaires,
- Habitudes de consommation,
- Les usages en matière de négociation en Chine
Elles vous permettent d’acquérir les aptitudes nécessaires pour faire des affaires en Chine. La connaissance de l’influence de la culture sur la perception, la communication et les comportements professionnels chinois vous permettra d »interagir harmonieusement et efficacement avec vos interlocuteurs.
FCI identifie les fournisseurs et les fabricants adéquats, selon vos critères, pour obtenir une source d »approvisionnement fiable, puis vous assiste dans la négociation du contrat commercial.
A la demande, nous assurons le suivi de l »évaluation du fournisseur, du respect des exigences techniques et du suivi qualité avec :
- Une prise en charge de la logistique commerciale internationale,
- Une validation de la qualité et de l’éthique du fournisseur,
- La réalisation des opérations d »achats et de vente de vos produits,
- Un pilotage régulier de la relation avec votre fournisseur
- L »analyse des potentialités d »économies
Bibliographie
- Angus Maddison, L’économie chinoise: Une perspective historique, deuxième édition, révisée et mise à jour, Paris, OCDE, 2007
- Camille Chen, Directrice de la rédaction dePatrimoine et marchés (2013), Investissements chinois en France, Editions Pacifica,
- Françoise Lemoine, L’économie de la Chine, La Découverte, collection Repères, quatrième édition 2006,
- Jacques Delpla et Charles Wyplosz, La Fin des privilèges, payer pour réformer, Hachette, janvier 2007, 215 p
- Jacques Gernet, Le Monde chinois, Paris, A. Colin, 1972
- Marie-Claire Ponthoreau,« Le droit comparé en question(s), entre pragmatisme et outil épistémologique », Revue internationale de droit comparé, 2005 , p.11
- Michel Clapié, « Les leçons de l’étranger : approche comparative », in Centre de recherches et d’études administratives de Montpellier, Le cumul des mandats et des fonctions, Paris, La documentation française, 1998, pp. 89-101
- Patrick Artus et Marie-Paule Virard, Les apprentis sorciers : 40 ans d’échec de la politique économique française, Paris, Fayard, mars 2013, 198 p.
- Philippe Aghion, Gilbert Cette et Élie Cohen, Changer de modèle, Paris, La République des idées/Seuil, avril 2014, 180 p.
- Thierry Pairault, Petite introduction à l’économie de la Chine, Paris, EAC, 2008,
Sites officiels chinois
- (zh)(en) National Bureau of Statistics of China, l’institut national de la statistique chinois.
- (fr)etc. Ministère du Commerce de la République populaire de Chine.
Sites d’organisations internationales
- (fr) La Chine et l’OMC, sur le site de l’Organisation mondiale du commerce.
- (en) People’s Republic of China and the IMF, sur le site du Fonds monétaire international.
[1] A. Przeworski , “Method of Cross-National Research, 1970 1983 : An Overview”, Comparative Policy Research, Gower Publishing Company, Aldershot, 1970, p. 35.
[2] BARRUÉ-BELOU Rémi, Doctorant – Université Toulouse 1 Capitole
[3] Source : China Science and Technology Statistics
[4] La finance chinoise non régulée est estimée à 4 800 milliards de dollars au début 2014 par l’agence de notation Moody’s
[5] 1€ = 8.23RMB, 706,26 milliards de yuans donnent environ 85,8 milliards d’euros.
[6] Source: China Science and Technology Statistics
[7] Source : www.competitivite.gouv.fr
[8] Source : www.agence-nationale-recherche.fr
[9] Source : www.ademe.fr
[10] Source : www.oseo.fr
[11] A consulter : http://gestion-des-risques-interculturels.com/pays/europe/france/linnovation-en-france-et-ses-freins-culturels-2e-partie
[12] Source : Ambassade de France en Chine, Février 2010.
[13] Logica est un acteur majeur des services informatiques réunissant 40 000 personnes. En France, Logica compte 9000 collaborateurs. Son activité englobe le conseil en management, l’intégration de systèmes et l’outsourcing de processus métier et IT. Logica travaille en étroite collaboration avec ses clients pour améliorer leur efficacité, accélérer leur croissance et gérer les risques. Logica s’appuie sur ses connaissances approfondies des secteurs, son excellence en matière de technologie ainsi que sur son expertise en matière de delivery pour aider ses clients à se positionner en tête de leurs marchés respectifs
[14] INSEAD: The Business School for the World : Figurant parmi les écoles supérieures des affaires les plus importantes et les plus influentes, l’INSEAD réunit les individus, les cultures et les idées du monde entier pour changer la vie et transformer les organisations. Cette perspective mondialiste et cette diversité culturelle se reflètent dans tous les aspects de sa recherche et de son enseignement.
[15] Economie numérique = Ensemble des secteurs basés sur les TIC, que ce soit en production ou en usage
[16] Maurice Lévy et Jean-Pierre Jouyet sont les auteurs du livre «L’économie de l’immatériel : La croissance de demain » paru en Janvier 2007.
[17] Source : Programme de stabilité 2014-2017
[18] URSSAF : Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales constituent un réseau d’organismes privés délégataires d’un service public. Leur principale mission est la collecte des cotisations salariales et patronales destinées à financer le régime général de la Sécurité sociale, ainsi que d’autres organismes ou institutions (régime de l’Assurance-chômage, Autorités organisatrices des transports, fonds national d’aide au logement, fonds de solidarité vieillesse, fonds CMU, régime retraite complémentaire et prévoyance des employés de maison, …).
[19] Smic : Salaire minimum interprofessionnel de croissance, anciennement Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), est, en France, le salaire minimum horaire en dessous duquel aucun salarié ne peut être payé. Il est réévalué au minimum tous les ans le 1er janvier. À la différence du SMIG basé sur l’inflation, le SMIC est revalorisé au minimum à hauteur de la moitié de l’augmentation du pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier (SHBO). Il peut bénéficier de hausses supplémentaires de la part du gouvernement.
[20] Source : http://www.economie.gouv.fr/grandes-orientations-du-programme-de-stabilite-2014-2017
[21] Source : Annie Kahn, « Les start-up européennes sont souvent condamnées à grandir ailleurs », Le Monde du 11 janvier 2008
[22] Source : Marc Chevalier, « La politique industrielle est de retour », Alternatives économiques, no 288 de février 2010,p. 56
[23] Les défis environnementaux consistent en la lutte contre la pollution et contre la consommation énergétique intensive et contre l’exploitation abusive des ressources naturelles.
[24] Selon l’Heritage Foundation. Le MOFCOM estime pour sa part que les entreprises publiques ne représentent plus que 60 % des capitaux investis en 2012 par les sociétés non financières.
[25] Source : Ministère Chinois du Commerce (MOFCOM).
[26] André Loesekrug-Pietri, fondateur et Managing Partner de A CAPITAL
[27] Alain GUILLEMOLES : Les relations économiques France-Chine (INFOGRAPHIES)
[28] Howlett et Rayner, 2007.
[29] Source : http://www.fcinnovation.com/
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