Actualité des Pentastomes chez l’homme
Actualité des Pentastomes chez l’homme
Sommaire
III. Définition des pentastomoses. 8
- Pentastomose. 8
- Porocéphalose. 8
- Linguatulose. 8
- Etude biologique d’Armillifer armillatus. 9
- Armillifer armillatus. 9
- Cycle évolutif. 10
- Hôte définitif. 11
- Hôte intermédiaire. 11
- L’Homme. 11
- Pentastomose humaine. 15
- Cas de porocéphalose chez un Gabonais. 17
- Diagnostic. 17
- Prévention. 20
- Traitement 20
VII. Cas de pentastomose nymphale. 21
- Pentastomose nymphale. 28
- Cas de Lu… Florent (Dossier H. P.L., 64/7.999) 28
- Cas de Muk… Alphonsine (dossier 37.804) 30
- Cas de Mak… Joseph (dossier HPL 66/7.453) 31
- Cas de Kab… Marthe (dossier HPL 1967/221) 31
- Cas d’une infestation d’A. armillatus compliquée par une encéphalopathie hépatique chez une femme Nigérienne adulte, 57ans. 32
- Pentastomose oculaire en République démocratique du Congo : Cas d’une fille de 11 ans 42
- Etude de cas de linguatulose humaine causée par Linguatula serrata dans la ville de Kerman, au sud-est d’Iran. 46
VIII. Prévention et traitement 52
I. Introduction
Parasitose inhabituelle chez l’homme, la pentastomiase ou pentastomose est causée par le stade larvaire, autrement dit les larves des différentes espèces de pentastome. En effet, dans le cycle évolutif normal du parasite, les pentastomes adultes viennent infester les voies respiratoires des reptiles ou mammifères carnivores[1].
De la famille des pentastomides, le parasite possède des caractéristiques communes aux arthropodes et aux annélides.
Ubiquitaire, cette zoonose parasitaire est en constante augmentation en Afrique occidentale et centrale, en particulier dans la région du Congo et au Nigeria, des infections chez les immigrants africains en Europe et en Amérique du Nord ont également été rapportées[2] [3] [4] [5].
L’infestation humaine est souvent asymptomatique et le diagnostic n’étant posé qu’après la découverte de calcifications thoraciques ou abdominales. En cas d’infestation sévère, les manifestations peuvent être une atteinte soit nasopharyngée, soit thoracique, soit viscérale où Armillifer armillatus est l’espèce la plus en cause[6] suivi de Linguatula serrata et Armillifer. grandis[7].
Qu’en est-il de l’actualité des pentastomes chez l’homme à ce jour ?
Tout d’abord, l’étude des pentastomes sera effectué, notamment celui d’Armillifer armillatus qui est l’espèce la plus en cause dans l’infestation humaine.
Ensuite, la pentastomose humaine sera définit avant d’aborder les divers cas de pentastomoses humaine comme la porocéphalose, la linguatulose et la pentastomose nymphale.
Enfin, de par les cas étudiés seront dégagés l’approche préventive à suivre de même que le traitement recommandé suivant le stade de l’infection.
II. Systématique des pentastomides
Anciennement rattachés aux Entorozoaires, les Pentastomides sont classés respectivement aux Acariens, Myriapodes et aux Annélides en 1848 par Dujardin.
En 1926, K. Von Happner va situer les Pentastomides entre les Arthropodes et les Annélides avant que Cuenot les regroupent entre les Tardigrades et les Onychophores qui appartiennent au groupe des Parathropodes.
L’hétérogénéité des Pentastomides a été mise en évidence par Vandel en 1949, amenant ainsi Nicolli (1963) à affirmer après une étude phylogénique que ces derniers forment un phylum indépendant.
Phylum des Pentastomida
Ordre Cephalobaenida
Famille Cephalobaenida
Genre Cephalobaena (Heymons 1922)
Genre Raillietiella (Sambon 1910)
Famille Reighardiidae
Genre Reighardia sternae (DIESING 1864) WARD 1899
Ordre Porocephalida
Famille Sebekidae
Famille Sambonidae
Famille Subtriquetridae
Famille Porocephalidae
Genre Porocephalus :
- crotali
- Subilifer
Genre Armillifer :
- armillatus
- grandis
- moniliformis
Famille Linguatulidae
Genre Linguatula :
- Serrata
III. Définition des pentastomoses
A. Pentastomose
Etant donné que les parasites appartiennent à la classe de Pentastomides, la pentastomose désigne le terme général qui est employé dans la description de l’infestation humaine.
B. Porocéphalose
La porocéphalose désigne l’infection humaine engendrée par les Pentastomides du genre Armillifer et Porocephalus.
D’ailleurs, ce sont les principaux parasites responsables de la majorité des infestations humaines, en particulier Armillifer.
C. Linguatulose
La Linguatulose est utilisée afin de décrire l’infestation humaine par les parasites appartenant au genre Linguatula, en particulier Linguatula serrata dont la distribution d’hôtes intermédiaires et définitifs est assez large.
Les adultes des parasites de Linguatula se retrouvent dans les fosses nasales ainsi que dans les sinus para nasaux des carnivores, dont des chiens.
Les larves et les nymphes ont été retrouvées chez l’Homme ainsi que d’autres animaux
IV. Etude biologique d’Armillifer armillatus
A. Armillifer armillatus
Pentastome qui vit dans les voies respiratoires des serpents de type python et bitis, l’infestation chez l’homme par Armillifer armillatus est généralement découverte par hasard compte tenu de ses moindres manifestations cliniques (Van Wymeersch et Wanson, 1954).
L’Armillifer armillatus se rencontre fréquemment au Mali.
L’Armillifer armillatus adulte se localise au niveau de l’épithélium pulmonaire des pythons et d’autres gros serpents où il s’accroche par l’intermédiaire de crochets qui lui permettent une très solide insertion.
L’adulte mesure au maximum 10cm et comporte généralement entre 19 à 32 anneaux saillants. La tête est unie largement à l’abdomen avec la bouche en O, l’anus est terminal ou subterminal.
La femelle est opisthogyre, sa vulve est à distance de l’anus et l’ovaire qui est en I ou Y est prolongé par deux oviductes.
Immobile, la nymphe s’enroule en forme de croissant à l’intérieur d’une enveloppe très résistance.
B. Cycle évolutif
Selon son stade d’évolution, la spécificité parasitaire d’Armillifer armillatus est fortement variée.
D’une manière générale, la spécificité parasitaire est plus lâche à l’état larvaire et plus étroite à l’état adulte.
1. Hôte définitif
Les adultes sexués d’Armillifer armillatus sont inféodés aux voies respiratoires supérieures des gros serpents, notamment Python sebae et Bitis arietans, où se déroule la fécondation ainsi que la pente d’un grand nombre d’œufs embryonnés par la femelle.
Après avoir remonté les voies aériennes, un grand nombre d’œufs est rejeté par la salive et se retrouve dans le milieu extérieur où ils acquièrent une grande résistance.
Un certain nombre d’œufs embryonnés se répand dans l’organisme du serpent subséquemment à leur déglutition alors que d‘autres se retrouvent excrétés avec les excréments.
2. Hôte intermédiaire
Les œufs rejetés dans le milieu extérieur seront ingérés avec des aliments souillés par des animaux de petite taille, comme les rongeurs ou les herbivores, qui constituent les hôtes intermédiaires.
Lorsqu’ils sont ingérés par des animaux de grande taille, ces derniers sont qualifiés d’hôtes occasionnels et forment alors une impasse parasitaire.
La libération des larves s’effectue suite à la lyse de la capsule des œufs au niveau du tube digestif de l’hôte.
Les larves vont ensuite perforer la paroi intestinale pour migrer à travers le sang ou la lymphe et se fixer au niveau d’un organe. Elles s’y transforment alors en nymphes enkystées.
Le cycle se referme et recommence lorsque l’hôte intermédiaire se fait dévoré par le serpent qui est l’hôte définitif.
3. L’Homme
L’Homme est un hôte intermédiaire accidentel dans le cycle évolutif d’Armillifer armillatus et constitue une « impasse parasitaire ».
Son infestation résulte soit de l’ingestion d’aliments souillés par les œufs soit après manipulation de serpents parasités (dépeçage…) soit après avoir mangé des serpents mal cuits ou encore crus.
Les œufs d’Armillifer armillatus suivent la même évolution qu’avec les hôtes intermédiaires habituels, seulement, les nymphes d’Armillifer armillatus finissent par mourir après une survie d’un temps plus ou moins long étant donné qu’elles n’ont plus la possibilité de poursuivre leur cycle.
Les nymphes se calcifient alors, ce qui est à l’origine d’images radiologiques typiques localisés au niveau du thorax et de l’abdomen.
Figure 01 : Cycle évolutif d’Armillifer armillatus
V. Pentastomose humaine
La pentastomose est subséquente à l’infestation par les Porocéphalidés « parathropodes » qui appartiennent au groupe des Pentastomides.
Trois principaux genres sont rencontrés :
– le genre Armillifer qui est le principal agent responsable de la pentastomose humaine (A. armillatus chez les pythons et les vipères du genre Bitis, A. moniliformis et A. grandis)
– le genre Porocephalus (P. crotali chez les boas et crotales)
– le genre Kiricephalus (colubridés)
Ils parasitent les voies respiratoires, notamment les poumons, des reptiles (ophidiens et sauriens) de manière sub-clinique. Autrement dit, les animaux infectés ne présentent pas de symptômes dans la majeure partie des cas, sinon une pneumonie se traduisant par une dyspnée, anorexie, léthargie et jetage mucohémorragique peut se manifester à la suite de la dégénérescence fibreuse du parenchyme pulmonaire.
Lors de leurs migrations, les larves peuvent engendrer la formation de petits granulomes inflammatoires et de lésions hémorragiques au niveau du colon, du foie et des poumons.
Les manifestations cliniques de la pentastomose humaine sont rares et incertaines, rendant son diagnostic fortuit à la suite d’examen radiologique non orienté ou encore à la suite d’une découverte opératoire comme durant une laparotomie d’exploration ou nécrosique.
Toutefois dans un grand nombre de pays africains, plusieurs cas d’infestations par les Pentastomides, notamment l’Armillifer armillatus ont été signalés.
L’infestation semble bien tolérée à l’exception de rares localisations spécifiques comme la chambre antérieure de l’œil, le cerveau, le parenchyme hépatique ou encore lors de compression d’organe. En effet, dans ces rares cas, de graves désordres peuvent survenir comme le cas de Raediger (1910) qui a été sujet à des crises de folie furieuse à la suite de localisation de nymphes libres au sein de ses ventricules cérébraux.
Des cas de décès ont été répertoriés, notamment en Côte d’Ivoire où une fille de 5 ans présentait une infestation massive très généralisée.
Selon Cagnard (1979) et Massengo (1982), la contamination des enfants résulterait non pas de manipulation de serpents mais plutôt par ingestion de femelle ovigère adulte dont la forme se rapproche de celles des chenilles ou encore des reins termites qui sont consommés couramment dans un grand nombre de pays d’Afrique.
D’une manière générale, l’infestation par l’Armillifer armillatus chez l’Homme est peu intense étant donné que le nombre de nymphes n’atteint et ne dépasse la dizaine que dans de rares cas.
D’après Nozais et al. (1982), 93% des sujets infestés sont de sexe masculin, la contamination serait causée suite à la manipulation de serpents parasités, notamment lors du dépeçage et de la préparation culinaire du serpent.
Le tableau clinique chez l’homme est le suivant : après l’éclosion des œufs, les larves vont migrer vers les divers organes comme le foie, les poumons, l’encéphale, les séreuses et peuvent y provoquer des lésions cirrhotiques ou ictère, une méningite, une pneumonie purulente, une péritonite ou encore une péricardite. Au bout de 1an à 2ans, l’enkystement des larves peut engendrer des atteintes conjonctivales (cas d’A. armillatus dont la contamination oculaire s’est déroulée par le biais de doigts souillés).
VI. Cas de porocéphalose chez un Gabonais
Un homme de 72 ans, villageois vivant en zone forestière, est hospitalisé au Centre hospitalier de Franceville (Gabon) pour y être opéré d’une hernie inguinale droite non compliquée, mais gênante par son volume. L’examen clinique est normal chez cet homme âgé, mais toujours alerte et poursuivant ses activités de chasse.
Le bilan biologique préopératoire est normal.
Par contre, les radiographies thoracique et de l’abdomen sans préparation montrent de multiples opacités de tonalité calcique, arciformes ou « en anneaux de clé ouverts », de 1cm de diamètre en moyenne, se projetant sur l’aire thoracique et abdomino-pelvienne, notamment en position hépatique.
A. Diagnostic
Zoonose parasitaire provoquée par l’infestation de pentastomes ou « vers de la langue », la porocéphalose représente l’infestation chez l’homme, de manière accidentelle, par la larve d’un invertébré vermiforme dont les hôtes définitifs sont les pythons (Afrique, Asie) et les vipères Bitis (Afrique centrale).
Eliminés dans le milieu extérieur par voie fécale ou aérienne, les œufs seront ingérés par un hôte intermédiaire, généralement un petit mammifère comme les rongeurs. Les œufs embryonnés vont ensuite libérer les larves qui peuvent franchir la paroi intestinale de l’hôte intermédiaire pour atteindre différents organes et s’y enkystées.
Quand ces hôtes intermédiaires seront la proie des reptiles, les nymphes vont s’y désenkyster.
L’infestation chez l’homme est ainsi accidentelle, car dans le cycle évolutif, ce dernier prend la place de l’hôte intermédiaire à la suite d’une infestation en buvant de l’eau souillée par les œufs ou par ingestion de végétaux souillés par la salive ou déjections des serpents ou encore par consommation de chair de serpents qui étaient parasités. Le dépeçage des serpents en Afrique noire serait une des principales causes d’infestation humaine de porocéphalose.
Ainsi ingérées, les nymphes vont se retrouver au niveau du péritoine, du mésentère, sous la capsule de Glisson, de la plèvre, plus rarement du péricarde, certaines vont se calcifier et être visibles sur les radiographies ou échographies, permettant de localiser de manière précise les nymphes.
Ainsi, sans manifestations cliniques, le premier diagnostic révélé est celui d’images radiologiques. Bien que les clichés des radios puissent faire penser à une cysticercose, il importe d’identifier les calcifications qui sont plus diffuses et dont l’aspect est différent « en grains d’avoine ».
Comme il n’y a aucun antécédent évocateur de la localisation, au niveau des muscles striés, des larves de Trichinella spp, le cas de trichinellose est directement éliminé.
Ainsi, la présence de calcifications multiples dont la répartition est thoraco-abdominale avec une prédominance hépatique devrait faire évoquer une porocéphalose en Afrique centrale.
Figure 02 : Radiographie de l’abdomen sans préparation : opacités en anneaux[8]
Généralement asymptomatique, la porocéphalose ou pentastomose peut engendrer des signes de compression, surtout au niveau abdominal, subséquemment à la présence de larves non calcifiées qui vont se manifester sous formes de douleurs abdominales diffuses, troubles du transit ou du syndrome sub-occlusif qui amène à l’intervention chirurgicale.
Avec un diamètre d’environ de 1cm à 2cm, des structures nodulaires kystiques blanchâtres sont mis en évidence par la laparotomie. Leur dissection conjointement à leur examen direct montrent que ces structures sont des nymphes encapsulées d’Armillifer armillatus ou porocéphale.
Les nymphes de porocéphale ont été surtout localisées au niveau du péritoine, elles apparaissent comme des larves blanchâtres dont la longueur fait environ quelques dizaines de mm, elles sont annelées et une membrane anhiste ainsi qu’une coque kystique les enveloppent.
Dans le cas de la porocéphalose humaine, les larves sont en impasse parasitaire.
B. Prévention
Afin de prévenir la porocéphalose, il importe de tenir compte du mode de contamination, notamment la consommation de chair de serpent et l’ingestion d’eau ou de végétaux souillés.
La prévention par rapport à la consommation de chair de serpent pouvant être possible, le problème se pose quant à la souillure des végétaux et de l’eau par la salive ou la défécation des serpents.
C. Traitement
A ce jour, seule la chirurgie qui consiste en l’extraction des nymphes une à une dans des cas de signes de compression est effectuée étant donné qu’il n’y a pas de traitement antiparasitaire actif.
VII. Cas de pentastomose nymphale
Durant les années 1964 à 1966 lors d’opérations chirurgicales effectuées chez des Congolais (territoires d’Ingende. de Bolomba et de Kiri) furent découvertes des nymphes de pentastomes qui s’apparentent aux nymphes d’Armillifer armillatus, l’espèce de pentastomides qui est le fréquemment rencontrée chez l’homme en Afrique Centrale.
Toutefois, d’importantes différences ont été relevées bien que la majorité des caractères observés rejoignaient ceux des nymphes décrites par Fain (1961) chez une poule d’eau (Porphyrio) du Jardin Zoologique d’Anvers et qu’il avait attribuées à Armillifer grandis[9].
En particulier, la taille des nymphes retrouvées ici étaient plus petite que celle de l’espèce d’A. armillatus.
De plus, le nombre d’anneaux circulaire était plus élevé par rapport à celui d’A. armillatus.
Enfin, la taille des griffes étaient nettement plus réduites que celles observées chez A. armillatus.
Ainsi :
– deux nymphes : une femelle (n°1) et un mâle (n°2) enkystées ont été retrouvées au sein de l’épiploon ou omentum d’une Congolaise adulte dont l’opération s’est déroulée à l’hôpital de Flandria, le 8 septembre 1965. Village d’origine: Boenge, territoire: Bolomba, entre Boende et Coquilhatville. Province de la Cuvette centrale, République démocratique du Congo.
– une nymphe femelle (n°3) encore localisée au sein de l’épiploon d’une Congolaise (Ewaoli M.) âgée de 45 ans, le 9 novembre 1965. Origine de la malade: village Bomate, territoire Ingende (Province de la Cuvette centrale).
– une nymphe mâle (n°4) qui a été retirée, le 22 avril 1965, d’un homme âgé de 50ans qui provient du territoire d’Ingende (village Benkanga).
– une nymphe femelle (n°5) qui a été retrouvée, accolée au fond du sac herniaire, chez une fille de 11ans dénommé Bokoa qui a été opérée pour hernie le 7 mai 1966, de race Ekonda. Origine de la malade: village Ntwaya, territoire de Kiri.
Figure 03 : Grand Omentum
Figure 04 : Petit omentum
Figure 05 : Nymphes mâles d’Armilliter grandis (2) et d’A. armillatus (4). Extrémité postérieure agrandie d’A. grandis (3) en vue latérale (d’après Fain, 1961).
Il est à noter que les six nymphes soit quatre femelles et deux mâles s’avèrent être bien distinctes des nymphes d’Armillifer armillatus.
Figure 06 : A gauche trois nymphes d’Armillifer armillatus; à droite deux nymphes d’Armillifer grandis (d’après Fain, 1961).
Par contre, les nymphes retrouvées se rapprochent étroitement d’avec celles d’Armillifer grandis. De plus, elles sont inséparables de la nymphe retrouvée au Congo dans les tissus d’un Bitis nasicornis qui est l’hôte typique d’Armillifer grandis.
Une fois désenkystées, les nymphes déroulées mesurent de 9 à 13 mm de long pour 1,5 à 2 mm de large.
Une fois aplaties après avoir été montées en liquide éclaircissant de Hoyer, elles mesurent de 12 à 15 mm de long pour 2,5 à 3,5 mm de large.
Approximativement, les nymphes mâles et femelles semblent être de même taille sauf au niveau du nombre d’anneaux qui varie selon que l’examen de la nymphe soit dorsal ou ventral.
En effet, le côté dorsal compte de 25 à 28 anneaux saillants qui sont complets et font le tour du corps, sauf le dernier qui n’existe que du côté dorsal.
A contrario, chez les nymphes femelles, en arrière de cet anneau il existe, également du côté dorsal, une ébauche d’anneau très étroit, très court et très peu distinct. Sur le côté ventral, tous les anneaux dorsaux sont retrouvés sauf le dernier et dans la région céphalique se distingue 3 à 4 anneaux très courts qui sont incomplets, autrement dit : uniquement ventraux.
Ainsi, le nombre total des anneaux dorsaux est de 29 à 31 anneaux en prenant en compte les 3 à 4 anneaux incomplets ventraux alors que chez les nymphes d’Armillifer armillatus, il y a 19 anneaux complets du côté dorsal outre le dernier segment qui arbore un anneau incomplet soit 20 anneaux dorsaux.
Au niveau de la face ventrale se retrouvent en avant du premier anneau complet plusieurs anneaux très courts et peu distincts qui sont significativement plus rapprochés par rapport aux nymphes d’Armillifer armillatus. En outre, le dernier segment du corps s’avère être plus court par rapport à celui d’Armillifer armillatus.
L’orifice buccal des nymphes est circulaire.
Chez les nymphes femelles, la vulve s’ouvre ventralement sur le dernier anneau et se situe à environ 260 à 330 µ de l’anus qui est terminal ou subterminal. La vulve et l’anus sont ainsi séparés distinctement et ne s’ouvrent pas dans une dépression commune comme rencontré chez Porocephalus ou Cubirea.
Les griffes, de même dimension et forme, sont disposés sur une même ligne transversale que ce soient des griffes externes ou des griffes internes. Par ailleurs, elles sont toutes plus petites que celles d’Armillifer armillatus. En effet, la lame (dimension AC) mesure de 160 à 228 µ.; l’ouverture (dimension AB) de 108 à 120 µ.; la longueur totale (AD) de 300 à 384 µ.; la base (BC) de 160 à 210. µ.; le fulcrum de 390 à 500 µ alors que chez les nymphes d’Armillifer armillatus qui proviennent d’un Atilax du Congo, ces dimensions sont: AC de 310 à 320 µ; AB de 180 à 200 µ; AD de 480 à 510 µ.; BC de 240 à 260 µ et le fulcrum de 420 à 470 µ.
A. Pentastomose nymphale
Il est intéressant de noter les quatre (04) cas de pentastomose nymphale qui ont été découverts et répertoriés par P. de Coster, J. M. Andrien, H. Prevot et M. Parent dans l’article « A propos de quatre cas de Pentastomose nymphale découverts radiographiquement » paru dans Ann. Soc. Belge Méd. Trop. 1967, 47, 3, 257-264[10] qui dénote les débuts du diagnostic de la pentastomose humaine.
1. Cas de Lu… Florent (Dossier H. P.L., 64/7.999)
Né en 1930 et menuisier, Florent est un africain qui a vécu à Lenge, Kongolo, Kasenga et Lubumbashi.
Il est hospitalisé le 3 Aout 1964 pour douleurs périombilicales sans irradiations (depuis 1958) et de violents paroxysmes accompagnés de vomissements non réguliers qui n’ont rien à voir avec les repas ingérés.
Aucun signe subjectif d’atteinte cardio-pulmonaire n’est constaté outre l’absence de symptômes résiduels suite à des blennorragies.
En 1962, son état s’aggrave avec les douleurs qui vont irradier et atteindre le scrotum impactant significativement sa vie sexuelle. En effet, la douleur devient intolérable lors de la crise qui est souvent accompagnée de vomissements.
A son admission, son état général est médiocre et son examen cardio-pulmonaire est négatif.
Une douleur modérée apparaît durant la palpation profonde de la région périombilicale.
La surface du foie est irrégulière, d’ailleurs l’organe déborde de trois travers de doigt sur le rebord costal.
La surface d’une main permet de palper la rate.
Au niveau du pôle supérieur du testicule gauche se révèle un petit nodule qui s’avère être la séquelle d’une épididymite.
Le système nerveux est normal.
En ce qui concerne les examens de selles et d’urines, ils sont négatifs et ne traduit pas d’éosinophilie.
La présence d’une cirrhose modérée est évoquée par les tests de floculation.
La radiographie des poumons ne révèle rien.
Le transit gastroduodénal n’évoque pas d’atteinte organique des viscères, cependant, il met en exergue la présence de calcifications disséminées dont l’une, située au niveau de la fosse iliaque droite, a été découverte à la suite d’un cliché de l’abdomen à blanc siège. Les caractéristiques de cette calcification répondant à la description de Van Wymeersch et Wanson (1954)[11].
Une laparoscopie est ainsi effectuée, montrant :
– foie : cirrhose débutante postnécrotique
– vésicule : ballonnée
– rate : augmentée de volume, peu visible
– grande cavité : présence d’un peu de liquide clair
– intestins : côlon descendant distendu
-péritoine pariétal : traînées de fibrines assez nombreuses.
D’environ 2cm avec une largeur approximative de 2mm à3 mm, une larve teintée en ivoire et enroulée en spirale est retrouvée sous le péritoine à l’union des deux tiers internes et du tiers externe d’une droite allant de l’ombilic vers l’épine iliaque antérieure droite.
Cette larve est entourée d’un amas jaunâtre dont l’apparence est graisseuse, à côté se localise une grosse adhérence richement vascularisée qui unit le péritoine pariétal à l’épiploon.
Aucun signe inflammatoire n’est visible au niveau de la larve.
Durant l’observation, les douleurs et les vomissements sont retrouvés or les dosages de l’amylasémie infirme l’hypothèse d’une pancréatite associée.
Sans conclusion satisfaisante, le patient sort de l’hôpital le 5 Aout avec pour diagnostic : cirrhose postnécrotique et pentastomose.
2. Cas de Muk… Alphonsine (dossier 37.804)
D’âge indéterminé, Alphonsine est une Congolaise adulte qui a été adressée par le professeur Cruces pour une kératite parenchymateuse d’origine syphilitique. D’ailleurs, elle a eu plusieurs fausses couches après la naissance de quatre (04) enfants normaux.
La sérologie d’Alphonsine est positive.
Alphonsine présente une hypertension artérielle systolique, qui était de 20/10, ce qui a nécessité une radiographie du cœur et des poumons ayant révélée la présence de quelques calcifications hilaires gauches et sous diaphragmatiques droites.
L’aspect des calcifications ayant dirigé vers une radiographie de l’abdomen à blanc qui a révélée des images caractéristiques de nymphes de pentastomes calcifiées.
La découverte de la pentastomose a ainsi été fortuite car sans moindre manifestation clinique.
3. Cas de Mak… Joseph (dossier HPL 66/7.453)
Congolais âgé de 65ans, Joseph a été opéré d’une hernie crurale droite.
Il a été hospitalisé le 17 Juillet 1966 à la suite de brutales et intenses douleurs au niveau de la région lombaire qui irradient du côté droit.
L’examen clinique ne dévoile rien, d’ailleurs les urines et le sang sont normaux, il n’y a pas d’éosinophilie et aucun œuf de parasité n’est retrouvé dans les selles.
Une arthrose lombaire nette est démontrée par un examen radiologique du bassin et de la colonne lombaire. De plus, diverses images de nymphes de pentastomes calcifiées qui sont disséminées dans tout l’abdomen, notamment au niveau hépatique, régions des flancs et petit bassin, sont constatées.
Aucun parasite n’a été trouvé lors d’un examen complémentaire du thorax.
Les manifestations cliniques ne semblent pas corroborées avec la présence de nymphes calcifiées d’autant plus qu’elles répondent bien à un traitement antalgique banal.
4. Cas de Kab… Marthe (dossier HPL 1967/221)
Agée d’environ 50 ans, Marthe est admise pour une bronchite aiguë associée à une hyperthermie.
L’examen radiographique pulmonaire est négatif mais montre cependant quelques calcifications sous-diaphragmatiques.
Un cliché à blanc de l’abdomen mettra en évidence la présence de nombreuses calcifications diffuses dont l’aspect est caractéristique de la pentastomose.
Une laparoscopie a décelée la présence d’une petite masse annulaire, de la taille d’un haricot, blanchâtre. Des images similaires ont été retrouvées sur la face antérieure du foie et sur le péritoine pariétal bien que le foie, la rate et l’anse intestinale soient normaux.
Aucune éosinophilie n’est révélée par l’examen sanguin.
B. Cas d’une infestation d’A. armillatus compliquée par une encéphalopathie hépatique chez une femme Nigérienne adulte, 57ans [12]
La littérature radiologique sur la pentastomose humaine est rare, Linguatula serrata et Armillifer armillatus représentent les causes de plus de 99% de tous les cas humains[13].
Lorsque la charge parasitaire est faible, la grande majorité des cas est asymptomatique et la découverte est généralement accidentelle au cours de l’autopsie, la routine d’examen aux rayons X, ou durant la chirurgie.
Cependant, le cas exposé ici présente des manifestations cliniques que sont de sévères atteintes thoracique et abdominale.
La patiente a été transmise au service de consultations externes médicales, elle présentait depuis six (06) mois des : troubles de l’humeur, état confusionnel occasionnel, dépression, prurit nocturne prononcé et profil de sommeil altéré.
Aucun antécédent de transfusion sanguine ni d’utilisation régulière d’objets pointus comme des aiguilles de perçage n’a été émis.
Ses antécédents médicaux ont révélé qu’elle avait été traitée à plusieurs reprises pour une pneumonie. De plus, 2 ans et demi plus tôt, elle avait été traitée pour une tuberculose pulmonaire dans un hôpital périphérique.
La patiente a eu plusieurs épisodes d’intenses douleurs abdominales associée à des vomissements et l’évacuation de selles liquides ainsi qu’une perte de poids.
À l’examen, elle était émaciée et avait l’air d’avoir une maladie chronique. De plus, elle était pâle et légèrement ictérique.
L’odeur de sa respiration sentait le moisi et elle présentait un léger tremblement de l’astérixis avec des caractéristiques de rigidité musculaire.
Les examens de la poitrine, de l’abdomen, ainsi que cardio-vasculaires étaient tous normaux.
Sa tension artérielle était 130/90 et son pouls était de 92 battements par minute.
Le diagnostic posé fût une encéphalopathie hépatique de grade 1 secondaire à une maladie chronique du foie avant la réalisation des analyses et des examens radiologiques.
Pour l’interrogatoire, la patiente a confirmé que la viande de serpent faisait régulièrement partie de son régime alimentaire durant de nombreuses années. De plus, elle a toujours préparé la viande elle-même.
Pour ce qui est des résultats d’analyses :
– Il est à noter qu’en raison du manque d’équipements, les enzymes GGT et 5′-nucléotidase n’ont pas été analysés
– Les tests de la fonction hépatique ont révélé une augmentation de la phosphatase alcaline (ALP) de 55 U / l (normal 5-35 U / l).
– La bilirubine totale était de 2,3 mg / dl (normal 0,5-1,5 mg / dl) et la bilirubine conjuguée était de 1,2 mg / dl (normal <0,05 mg / dl).
– La protéine sérique totale était faible à 5,0 mg / dl (normal gamme de 5,5 à 6,9 mg / dl), l’albumine est faible à 2,2 mg / dl (normal 3,5-5,0 mg / dl).
– Le niveau de l’urée était de 6,1 mg / dl (normal 10-50 mg / dl).
– Le taux d’hémoglobine était faible (9,2 g / dl). L’antigène de surface pour l’hépatite B (HBsAg) a été négatif.
– Elle n’a pas donné son consentement pour une biopsie du foie.
En ce qui concerne la radiographie pulmonaire :
– de multiples calcifications, en particulier des opacités calciques falciformes ont été constatées
– les calcifications se retrouvent au niveau des deux hémi-thorax avec une concentration marquée dans la région hémi-diaphragmatique droite.
– le diagnostic d’une infestation parasitaire à Armillifer armillatus a été posé compte tenu de la forme typique des opacités calciques.
Figure 07 : Radiographie thoracique avec de multiples calcifications de larves falciformes bilatérales d’A. armillatus.
Le scanner thoraco-abdominal thoraco a montré:
– des opacités calciques multiples en forme de croissant et de virgule qui se répartissent sur l’ensemble de l’abdomen, avec une prédominance dans la région hépatique.
– une prédominance de ces dépôts calciques au niveau hépatique avec une grave déformation du parenchyme hépatique.
– la présence de dépôts calciques dans la rate.
– les intestins, mésentère, et la vessie sont également touchés.
Le diagnostic rendu porte sur une infestation sévère par Armillifer armillatus avec atteinte du parenchyme hépatique.
Figure 08 : Scan abdominal (Abdominal CT) montrant les nombreuses calcifications falciformes, en particulier sur la région hépatique
Figure 09 : Coupe axiale de l’abdomen montrant la présence de dépôts calcifiés dans le foie avec déformation parenchymateuse.
Figure 10 : Coupe axiale du bassin montrant les calcifications falciformes sur l’intestin y compris le rectum, mésentère, vessie.
L’infestation humaine de la pentastomose est souvent asymptomatique chez l’homme bien qu’elle soit apparente chez ceux qui consomment régulièrement de la viande de serpent.
Par ailleurs, la patiente a admis avoir consommé régulièrement de la viande de serpent depuis plusieurs années.
Habituellement, les larves meurent et se calcifient dans les 2 ans après l’infestation de l’homme[14]. Cependant, la pentastomose peut causer des dommages et dans de rares cas provoquer des urgences médicales[15].
En cas de forte infestation, comme ici, la migration d’un grand nombre de larves vivantes sous le péritoine ou de la plèvre peut provoquer une irritation suffisante pour imiter une affection ou une pleurésie abdominale aiguë[16].
D’ailleurs, chez les patients atteints d’une infestation sévère : pneumopathie, bronchite, pleurésie, péricardite, hépatite et péritonite ont été observés[17].
Les larves enkystées peuvent causer des douleurs abdominales, des vomissements, constipation et diarrhée. En outre, la présence d’un nombre extrêmement élevé de kystes dans certaines régions et/ou organes peut même causer la mort[18].
L’historique médical de la patiente montre qu’elle avait été traitée à plusieurs reprises pour une pneumonie et une gêne abdominale, il est alors fort probable que l’infestation était à l’origine de ses maladies.
Son traitement de tuberculose pulmonaire primitive semblerait avoir été un mauvais diagnostic de pneumonie et de granulomes provoqués par l’infestation par le ver.
Le traitement de la pentastomose est généralement conservateur étant donné que la majorité des cas sont asymptomatiques.
Les antibiotiques ou la thérapie chirurgicale est rarement nécessaire, sauf en cas de forte infestation.
C. Pentastomose oculaire en République démocratique du Congo : Cas d’une fille de 11 ans[19]
La pentastomose oculaire est une infection rare causée par le stade larvaire de Pentastomides.
Chez l’homme, les larves pentastomides envahissent habituellement le péritoine, le foie, la rate, le mésentère et la plèvre, causant une pentastomose viscérale qui est généralement asymptomatique[20].
Cependant, lorsque l’infestation est symptomatique[21] et sévère[22] elle peut être fatale[23].
Armillifer armillatus est la deuxième espèce pentastomides les plus rencontrées chez l’homme après Linguatula serrata, avec la majorité des cas signalés en provenance du Ghana et de la région du Congo[24].
La maladie causée à Armillifer grandis est rare[25] [26], le premier cas ayant été décrit en 1966 dans le bassin du Congo[27] celui d’une pentastomose oculaire, une manifestation rare.
La jeune fille se plaignait de douleur, de rougeur et de diminution de la vision de l’œil gauche depuis quatre mois.
En effet, son acuité visuelle a été gravement compromise, avec une perception de la lumière de l’œil gauche que dans les quatre quadrants, alors qu’elle est de 10/10 à l’œil droit.
À l’examen, son œil droit est apparu normal mais son œil gauche a montré un léger tremblement ciliaire avec injection conjonctivale. La cornée est transparente, avec une certaine néovascularisation.
Incontestablement, un corps étranger annelé a été identifié dans la chambre antérieure avec un mouvement péristaltique conforme à la morphologie d’un pentastomide.
L’iris était recouvert d’une membrane fibrineuse, qui a entravé la pupille, ce qui rendait le reste de l’œil inadapté pour examen.
L’œil était nettement hypotendu.
La chirurgie de l’œil a été réalisée sous anesthésie rétrobulbaire : la cornée a été incisée au niveau du limbe avec un couteau de 15° et le parasite, qui mesurait environ10 mm de long et 2 mm de large, avec 31 anneaux clairement visibles, fut extrait de la chambre antérieure de l’œil.
Entouré d’une cuticule capsulaire transparente, le parasite a effectué des mouvements péristaltiques intenses après le retrait.
L’identification morphologique du parasite comme étant le stade larvaire d’Armillifer grandis a pu se faire par la présence des deux paires de petits crochets sur chaque côté de la pièce buccale outre sa taille et le nombre de ses anneaux.
Malheureusement, la patiente a perdu la vision de l’œil gauche, en dépit de la chirurgie.
Cette patiente a signalé avoir manipulé régulièrement des serpents, elle aurait subi, par accident, une projection de liquides organiques d’un serpent dans son œil, lors de la préparation des aliments environ six mois avant la consultation.
Figure 11 : Corps étranger annelé dans la chambre antérieure de l’œil gauche.
A, vue latérale : l’œil montre des injections conjonctivales et le corps étranger remplit toute la pupille en complètement bloquant la vue.
B, vue frontale. Le nombre élevé des anneaux du parasite est clairement visible.
Figure 12 : Nymphe du pentastomide, morphologiquement et moléculairement identifiée comme Armillifer grandis.
D. Etude de cas de linguatulose humaine causée par Linguatula serrata dans la ville de Kerman, au sud-est d’Iran
Appartenant au phylum des Pentastomides Linguatula serrat est un parasite suceur de sang.
Ce pentastomide zoonotique vit principalement dans les voies nasales et les sinus frontaux des carnivores, principalement des chiens et parfois d’autres animaux, y compris les reptiles, les oiseaux et les mammifères[28].
La nymphe peut rester en vie dans l’hôte intermédiaire où elle est encapsulée pendant au moins deux à trois ans[29].
Figure 13 : Linguatula serrata
(A) un stade larvaire, (B) intestinal à la mi-postérieure, (C) deux paires de crochets autour des pièces buccales
La contamination de l’homme est accidentelle après ingestion d’eau et de légumes ou souvent en mangeant le foie cru qui contient des nymphes[30].
Figure 14 : Cycle évolutif de Linguatula serrata[31]
Cycle de vie de Linguatula serrata
(1) Les adultes vivent dans le nez des chiens (et rarement de l’homme).
(2) les œufs embryonnés sont libérés par le mucus et/ou les fèces nasales.
(3) Si les hôtes intermédiaires avalent les œufs, les larves primaires migrent, via les vaisseaux sanguins, vers les organes internes. Les humains peuvent aussi devenir des hôtes intermédiaires accidentels.
(4-11) stades larvaires encapsulés provenant de l’hôte et se développent après des mues. Lorsque les hôtes finaux ingèrent la viande crue (ou non cuits) d’hôtes intermédiaires, les stades adultes se développent dans les voies nasales humains infectés.
Pour provoquer une infection des nymphes doivent s’accrocher à la muqueuse buccale avant d’être avalé ou vomi.
Chez l’homme, ils peuvent ne produire aucun symptôme, mais peuvent causer parfois de grave catarrhes, des saignements et suppuration, des éternuements, des difficultés à respirer, irritations et inconfort des voies respiratoires supérieures, quand ils obstruent les voies nasales[32] [33].
En Iran, la prévalence de l’infestation par Linguatula serrata est élevée (environ; 16,1% – 76,5%) chez les chiens, les moutons, les chèvres, les bovins et les chameaux en Shiraz[34], Shahre-Kord[35] [36], Kerman[37] [38], Tabriz[39], Rafsanjan[40], Nagaf-Abad[41] et Isfahan[42].
Des infestations sporadiques de linguatulose humaine ont été documentées à partir de différentes provinces de l’Iran, y compris Téhéran[43] [44], Mashhad[45] et Shiraz[46].
Une femme âgée de 32 ans a été admise à la clinique des voies respiratoires à l’Hôpital de l’Université Afzalipour Kerman des sciences médicales dans la ville de Kerman, au centre de la province de Kerman, au sud-est de l’Iran en 2013.
Elle avait pour habitude de consommer du foie cru de moutons, d’après sa conviction et ses traditions quant aux valeurs nutritionnelles, durant de nombreuses années.
La dernière fois qu’elle a mangé des morceaux de foie cru, elle a perçu une sensation de brûlure ainsi que des démangeaisons et une irritation des muqueuses des voies respiratoires supérieures notamment dans le nasopharynx et la gorge.
Son état s’est empiré peu à peu en une semaine. En effet, d’autres symptômes sont apparus progressivement notamment des éternuements, de la toux et des décharges respiratoires.
Après examen par nasopharyngoscopie et bronchoscopie, aucun corps étranger n’a été observé.
Suite à l’apparition d’une nouvelle toux accompagnée d’un éternuement, trois vers de pentastomides ont été expulsés par les fosses nasales.
Les pentastomides ont été examinés : fixation dans l’éthanol et coloration par le carmin acétique suivi du montage sous un microscope optique classique. Ils ont été identifiés comme étant les stades larvaires de Linguatula serrata. La tête est composée de la bouche, de deux paires de crochets, et d’une membrane de surface qui comporte des épines ainsi qu’une segmentation marginale.
De la Cétirizine ainsi que du Flixonase nasal aqueux en pulvérisation ont été utilisés pour le traitement de réaction allergique induite par Linguatula serrata.
Une solution saline physiologique a également été utilisée afin de procéder au lavage des zones nasales.
VIII. Prévention et traitement
La prévention de la pentastomose humaine devrait se concentrer sur les mesures d’hygiène personnelle notamment lors de la manipulation de serpents et de produits de serpents, tels que le lavage correct des mains après le contact avec des serpents[47].
La consommation de viande et des organes de reptile insuffisamment cuit doit être évitée.
D’ailleurs, en ce qui concerne leur alimentation, les habitants devraient tenir compte d’autres sources de protéines[48].
A ce jour, aucune étude n’a été publiée en ce qui concerne l’évaluation du traitement antiparasitaire de pentastomose humaine; Toutefois, l’utilisation de : ivermectine, praziquantel et mébendazole ont été proposées[49].
Dans des cas de localisations dangereuses, comme dans la pentastomose oculaire, l’ablation chirurgicale reste le traitement de choix. Cependant, dans les zones rurales où la plupart des cas de pentastomose se produisent, les services médicaux et chirurgicaux sont souvent indisponibles.
Considérant que les nymphes sont viables pendant environ deux ans dans le corps humain, et que la mort des parasites ainsi que la libération de l’antigène peuvent provoquer des réponses immunitaires de l’hôte plus forte[50], le retrait le plus tôt possible est souhaitable et préconisé.
Incontestablement, une extraction précoce permettra non seulement d’améliorer rapidement la qualité de vie, mais aussi de permettre d’éviter d’autres atteintes et lésions d’organes, comme les nymphes, vivantes, sont mobiles, elles se nourrissent des composants du globe oculaire comme le démontre la présence d’hémoglobine ingérée trouvée dans les parasites.
Ce qui suggère que les pentastomides peuvent causer des lésions directes au niveau des organes, dont les structures intraoculaires.
IX. Conclusion
En général, ce sont les formes larvaires d’Armillifer armillatus qui sont la principale cause des infestations humaines de pentastomes.
L’établissement de diagnostic est assez difficile étant donné que sont constatées une parfaite tolérance habituelle du parasitisme dans une infestation moindre, une absence d’éosinophilie, une survie prolongée des larves enkystées chez l’hôte intermédiaire complémentairement à l’apparition d’anticorps humoraux décelables par les techniques d’immunofluorescence et d’immunoprécipitation.
Seuls les clichés radiographiques permettent de mettre en évidence, notamment lors de sévère infestation, la présence d’opacités calciques qui sont des calcifications des larves du parasite, et la laparoscopie pour mettre en évidence la présence de nymphes enkystées. Par ailleurs, les douleurs abdominales, les diarrhées ainsi que les vomissements proviendraient de la formation de nodules viscéraux par les parasites.
Il importe ainsi de recourir à une prophylaxie rigoureuse, notamment sur la cuisson correcte et le lavage soigneux des mains après manipulation d’animaux réservoirs et de serpents étant donné que les serpents « hôte définitif » du parasite entrent dans leur régime alimentaire.
La mise en place de programme éducatif relatif à la sensibilisation des habitants à d’autres sources de protéines pourrait-il s’avérer être une mesure de prophylaxie efficace ?
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XI. Annexes
Annexe I : Caractéristiques épidémiologiques et parasitologique des patients atteints de pentastomose oculaire rapportés dans la littérature, y compris les cas actuels[51]
Annexe II : caractéristiques cliniques des patients atteints de pentastomose oculaire, y compris les cas actuels[52]
[1] Tappe D, Meyer M, Oesterlein A, Jaye A, Frosch M, Schoen C, et al. Transmission of Armillifer armillatus ova at snake farm, The Gambia, West Africa. Emerg Infect Dis. 2011 Feb;17(2):251-4.
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