Crise Financière et Gestion des Risques: Prévoir l’Inévitable
Thème : « Crise financière et gestion des risques »
PLAN
INTRODUCTION
Partie I : Qu’est ce qu’une crise financière ?
Chapitre 1 : Historique et définitions
Section 1 : Historique
1.1 Les crises de subsistance
- Les crises industrielles
- Chocs pétroliers
Section 2 : Définition
Chapitre 2 : Impact d’une crise financière
PARTIE II : Domaine d’intervention de la gestion des risques
Chapitre 1 : Gestion des risques
Section 1 : Cadre d’application et style de gestion
1.1 Styles de gestion
1.1.1 La gestion actions
1.1.2 La gestion diversifiée
Section 2 : Les évaluations financières
2.1 Evaluation d’entreprise
2.2 Évaluation d’action
Chapitre 2 : Caractéristiques d’une gestion de risques
Section 1 : Types de gestion
1.1 Gestion technique
1.2 « en père de famille »
- Gestion d’analyste
Section 2 : Contribution de la notation financière
2.1 Impacts de la notation financière
2.2 Gestion des risques
Partie III : Intervention de la gestion des risques dans la crise financière
Chapitre I : Relation d’interdépendance
Section 1 : Conditions d’intervention
Section 1 : Impact de l’interdépendance
Chapitre 2 : Impact de l’intervention
Section 1 : Risque de spéculation
Section 2 : Critique de la spéculation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
INTRODUCTION
Le monde n’est pas à l’abri de catastrophe naturel, dernièrement, on a recensé des morts dus à ce fléau. Il est souvent conséquent de ces catastrophes une crise économique dans lequel le pays concerné sombre. Le volcan en Island, les tremblements de terre en Chine et au Japon, sans oublier les tsunamis des années précédentes.
Ces phénomènes sont reconnus comme des risques inévitables, par rapport à cela, il serait important d’admettre que les risques convergent le plus souvent vers des crises. Logiquement, il serait difficile pour la nation atteinte de tel phénomène d’adopter un plan de relance économique en un court ou moyen terme.
Il en est de même pour les entreprises et sociétés implantées dans ces pays. De cause a effet, la prise en charge des portefeuilles de ces sociétés est alors importante. C’est pourquoi le thème de « Crise financière et Gestion des risques » a été choisi.
Dans l’établissement de ce travail, nous allons voir dans un premier temps la crise financière. Cela sera axée dans ses origines et portera ensuite sur sa définition. Ensuite, l’impact que la crise financière pourrait avoir sur l’économie sera mis en exergue.
Quant à la deuxième partie, elle portera sur la gestion des risques, notamment sur son domaine d’intervention.
La troisième partie regroupera les cohérences entre les deux premières, il s’agira alors de l’intervention de la gestion des risques dans la crise financière.
Partie I : Qu’est ce qu’une crise financière ?
Chapitre 1 : Historique et définitions
Section 1 : Historique
1.1 Les crises de subsistance
Sous l’Ancien Régime, les difficultés économiques se manifestaient avant tout dans le secteur alors dominant de l’agriculture. Les guerres et les aléas climatiques réduisaient brusquement les récoltes, ce qui entraînait une chute des revenus de la population agricole et une hausse du prix des céréales qui gagnait progressivement les secteurs de l’industrie et du commerce. En raison de la diminution du pouvoir d’achat de la paysannerie, la demande de produits industriels accusait alors une diminution. Le chômage se développait dans les villes, déterminant la multiplication des troubles sociaux. Les économistes estiment que la crise de 1847-1848, marquée par la disette, fut la dernière grande crise de ce type dans les pays européens, et qu’elle représentait déjà par certains aspects (crise boursière, paralysie industrielle) l’entrée dans le type moderne des crises industrielles.
- Les crises industrielles
Les crises industrielles sont des crises de surproduction, à l’inverse des précédentes. Elles apparaissent lorsqu’il y a excès de l’offre par rapport à la demande solvable et non lorsqu’il y a insuffisance de marchandises par rapport à la demande. La crise économique de 1929 en constitue certainement l’exemple le plus frappant. Précédée d’un krach boursier, elle est née de l’insuffisance de la demande par rapport à la quantité de biens produits par les entreprises. Des effets cumulatifs n’ont pas tardé à se manifester : inquiets de la mévente de leurs produits, les industriels ont réduit leurs activités et licencié des salariés, ce qui a entretenu un phénomène de surabondance des marchandises. Les crises industrielles ont souvent la particularité de se produire à la suite de perturbations boursières, puis bancaires. Le secteur commercial et le secteur industriel sont alors touchés et la production est affectée, les prix des produits s’effondrant avec les salaires tandis que le chômage s’accroît.
- Chocs pétroliers
Le quadruplement des prix du pétrole décidé par l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), a provoqué de nombreux déséquilibres dans les pays occidentaux, qui se sont manifestés notamment par une hausse des taux d’inflation, une aggravation des déficits commerciaux liés à la facture pétrolière, un ralentissement de la croissance imposé par la hausse des coûts de production et des déficits extérieurs, et par la montée du chômage. Mais l’augmentation des prix du pétrole n’a été que le facteur déclenchant de la crise ; en effet, les sources de déséquilibre étaient déjà visibles au début des années 1970, avec les dysfonctionnements du système monétaire international, la réduction de la profitabilité des entreprises et l’accélération de l’inflation.
Section 2 : Définition
Une crise économique est une période de ralentissement de l’activité économique, caractérisée par une forte baisse de la production.
Pendant une conférence débat en Octobre 2008, Patrick Lagadec[1] appelle crise : « les dynamiques qui sortent des épures habituelles et qui – et cela est de plus en plus le cas avec les crises en émergence – se construisent sur la destruction des règles de référence, à commencer par les plus enracinées intellectuellement, culturellement, psychologiquement. »
Les économistes décomposent les cycles de production en quatre phases successives. La première correspond à la phase de croissance ou d’expansion, qui s’accompagne d’une hausse de la production ; la deuxième correspond à la phase de crise proprement dite, caractérisée par un affaiblissement brutal du rythme d’accroissement de la production ; la troisième constitue une phase de dépression, marquée par une baisse de la production ; la quatrième, enfin, s’analyse comme une phase de reprise. Au sens strict du terme, la crise économique est le moment précis où s’opère le retournement brutal de la conjoncture économique qui annonce la fin d’une période d’expansion. Le terme a aujourd’hui acquis une dimension plus large et inclut souvent l’idée de dépression elle-même.
Chapitre 2 : Impact d’une crise financière
Face aux crises industrielles, les économistes ont développé plusieurs types d’explications. Les théoriciens des cycles ont cherché l’origine des crises dans les phases d’expansion : son apparition ne traduit pas nécessairement l’existence de dysfonctionnements économiques, mais seulement l’alternance de périodes hautes et de périodes basses, ces dernières permettant à l’économie de connaître une certaine détente dans l’activité. Les partisans de Schumpeter[2] voient dans « les crises courtes une conséquence de l’aspect destructeur du progrès technique à court terme, et dans les crises longues une conséquence de l’insuffisance de ce progrès technique ». Les analyses des continuateurs de Keynes soulignent quant à elles le rôle de la faiblesse de la demande dans les crises et préconisent l’intervention de l’État, chargé de relancer la demande globale en particulier par l’investissement public, mais également par le biais d’une politique monétaire agissant sur les taux d’intérêt et la masse monétaire.
Les néoclassiques font de l’inobservance des mécanismes spontanés du marché la cause des crises. Ils s’opposent à une politique keynésienne de relance par les dépenses publiques, à une politique de soutien des industries en difficulté, et recommandent une politique favorisant la restauration de la concurrence, la flexibilité des salaires et le contrôle de la progression de la masse monétaire. Les oppositions entre ces courants de pensée ne sont plus aujourd’hui aussi nettes qu’elles pouvaient le paraître dans les années 1960-1970.
Par ailleurs, on peut affirmer qu’une crise n’est pas seulement financière, elle concerne d’autres secteurs, c’est la raison pour laquelle on l’associe aux risques lesquels sont souvent des résultats d’une crise. En effet, à la suite d’une crise économique, on peut observer une chute du pouvoir d’achat, une chute qui définit un risque dans le sens où les investissements sont justement soumis à des risques.
De ce fait, on ne peut donc dissocier les crises et les risques. Ces deux entités connaissent une relation intrinsèque à leur valeur. Il est alors important de mettre en place une gestion des risques qu’ils soient liés directement ou non à une crise financière.
PARTIE II : Gestion des risques
Chapitre 1 : Gestion des risques
L’objectif d’une gestion des risques est d’apporter une sécurité de telle manière que les conséquences ne doivent pas compromettre le fonctionnement d’une société. Dans ce sens, on opte pour une prévention et protection des personnes concernées. Ces objectifs forment un lien entre la gestion de risques et la gestion de portefeuille. En effet, la gestion de portefeuille sous-entend la prise en charge de responsabilités financières. Ici, cette gestion est en relation avec les risques.
Précédemment, on a constaté que les crises financières sont souvent liées à des krachs boursiers. Par extrapolation, ce krach peut atteindre une catégorie plus faible par rapport à la définition générale. En effet, une crise financière peut concerner une entreprise, une société et non forcément le système économique à grande échelle.
Dans ce travail, notre étude porte sur la gestion d’actifs qui sous-entend les actifs financiers. La gestion d’actifs , aussi appelée gestion de portefeuille ou asset management, est une activité qui consiste à gérer les capitaux confiés dans le respect des contraintes règlementaires et contractuelles en appliquant les politiques d’investissements définies en interne, pour en tirer le meilleur rendement possible en fonction du risque choisi.
Section 1 : Cadre d’application et style de gestion
Il existe juridiquement plusieurs types de gestion de portefeuille :
- La gestion sous mandat où l’investisseur délègue totalement la gestion de son portefeuille au gérant.
- La gestion conseillée où le gérant est force de proposition mais ne peut intervenir directement sur le portefeuille (l’investisseur garde alors un pouvoir de décision).
- la gestion pilotée qui permet à l’investisseur de confier ses fonds pour qu’ils soient gérés selon l’orientation qu’il a préalablement choisie.
1.1 Styles de gestion
1.1.1 La gestion actions
Un gérant qui investit en actions boursières est amené à apprécier le couple rendement/risque de son portefeuille, ainsi que les écarts de risque et de rentabilité par rapport au benchmark
1.1.2 La gestion diversifiée
Le gérant est amené à rechercher une optimisation de la diversification du portefeuille en allouant ses fonds sur différentes catégories d’actifs, sur différents secteurs d’activité et différentes zones géographiques.
Au-delà des actifs purement financiers, le gérant peut opérer sur les devises, les matières premières, l’immobilier, une liste qui n’est pas exhaustive.
Section 2 : Les évaluations financières
2.1 Evaluation d’entreprise
L’analyse financière dispose de plusieurs méthodes pour évaluer une société et ses actions.
Les plus courantes reposent sur l’actualisation
- des revenus futurs attendus et d’une valeur finale à la revente,
- en utilisant un taux d’actualisation incluant une prime de risque
Dans certains cas, lorsque la société est en voie d’être reprise, ou au contraire va cesser ses activités, on évalue aussi les éléments actifs et de passif du bilan.
Si l’action est cotée en bourse, sa valeur est bien entendu le cours de bourse. On peut cependant évaluer un cours potentiel en utilisant
- les fondamentaux économiques,
- un coefficient financier théorique,
- la prise en compte des éléments psychosociologiques tels que le profil boursier de l’action, les tendances de marché, etc.
2.2 Évaluation d’action
L’évaluation d’action est ici l’estimation, à partir de critères qui se veulent objectifs, de la valeur de marché potentielle d’une action.
Évaluer la valeur d’une action se pose dans des termes très différents suivant que l’on s’intéresse à un portefeuille financier ou au contrôle d’une entreprise.
En première approximation, la valeur économique d’une action correspond à la somme actualisée des dividendes qu’elle est susceptible de rapporter. Le problème de l’investisseur est d’évaluer quels peuvent être les dividendes futurs.
Une première indication sera la santé économique de l’entreprise visée. Si la marge opérationnelle relativement importante, par comparaison avec celle des entreprises sur le même secteur économique, il y a de fortes chances pour que le chiffre d’affaires reste important même si les conditions du marché varient: en période de vaches maigres, les entreprises dont la marge opérationnelle était trop faible disparaissent du marché, alors que celles dont la marge est élevée résistent bien mieux.
L’entreprise peut avoir la possibilité de distribuer plus ou moins de son bénéfice, en fonction de son endettement: si elle a fait un investissement important, son résultat sera consacré avant tout à en rembourser le financement, ce qui (en principe) augmentera les dividendes futurs.
En réalité, aucune contrainte juridique n’oblige une entreprise à verser un quelconque dividende. Pour l’actionnaire minoritaire, ce que va probablement verser l’entreprise est évalué en fonction de sa politique de facto, constatée sur les exercices passés – qui est ce qu’elle est, et sur laquelle il n’a pas d’influence. Pour les actionnaires majoritaires, quand ils raisonnent suivant une logique de placement capitaliste, le conseil d’administration doit proposer une politique qui maximalise leurs revenus futurs (c’est-à-dire la somme actualisée des dividendes). Dans ce cas, les actionnaires ont un but objectif, qui est un équilibre entre la rentabilité immédiate et la croissance future; des divergences peuvent éventuellement se manifester sur le taux d’actualisation, qui reflète les arbitrages entre la croissance à long terme et le profit immédiat à court terme.
Si une société annonce que pendant quelques années, les dividendes seront réduits pour financer un investissement qui permettra de tripler le revenu futur dans une dizaine d’année, la valeur résultante de l’action sera très variable suivant que l’on prend un taux d’actualisation faible (vision à long terme) ou fort (vision de rentabilité immédiate).
Chapitre 2 : Caractéristiques d’une gestion de risques
Section 1 : Types de gestion
1.1 Gestion technique
Ce type de gestion est à très court terme (activité quotidienne, horizon de gestion très inférieur à l’année): les taux d’actualisation considérés sont très importants, et l’élément dominant dans la valeur attribuée à une action est non pas l’échéancier des dividendes futurs, mais l’évolution prévisible de sa valeur de revente.
La gestion spéculative prend comme élément de valorisation essentiel la valeur donnée par le marché, et sa tendance évolutive. Cette estimation varie en fonction des annonces économiques, qui peuvent être bonnes ou pas bonnes pour le cours, et peuvent entraîner un retournement de tendance.
L’information essentielle prise en compte par cette analyse est le cours du marché, et la psychologie des opérateurs. Les bénéfices escomptés correspondent à ceux dont on peut bénéficier quand d’une part on anticipe correctement une tendance du marché, et d’autre part on peut s’en dégager avant que les investisseurs spéculatifs ne soient attirés par le titre au-delà de sa valeur estimée.
1.2 « en père de famille »
Pour un gestionnaire d’un portefeuille « en bon père de famille », l’espérance des dividendes futurs est le principal critère, et il est surtout apprécié en fonction des dividendes passés, de leur stabilité et de leur régularité. Les actions du portefeuille (et les actions candidates à l’achat) sont simplement classées en fonction de leur rendement, c’est-à-dire leur valeur (espérance des dividendes futurs) sur leurs prix (cotation constatée). Les actions achetées de manière préférentielles sont donc celles qui donnent des dividendes relativement élevés, tout en ayant un cours relativement faible.
La logique de base de cette gestion est de vendre les actions à faible rendement pour acheter celles qui prétendent un rendement élevé. La quantité d’actions vendue doit être ajustée de manière à ce que les liquidités dégagées par la vente des actions vendues couvrent juste celles nécessaires à l’achat des actions visées. En effet, l’argent liquide disponible correspond à une perte de rendement du portefeuille, il est souhaitable ni de disposer de liquidité (pour que le capital travaille sous forme d’action), ni d’être en dette (pour ne pas avoir à payer d’intérêt sur une trésorerie négative). D’autre part, cette quantité de mouvement d’action doit être relativement faible, pour minimiser les frais de courtage.
Cette forme de gestion est relativement simple, parce qu’elle ne tient compte que des informations historiques sur les dividendes et les fondamentaux des sociétés. En contrepartie, elle n’est pas très performante. Elle peut quand même prétendre à une meilleure rentabilité que celle des marchés purement financiers, parce qu’elle bénéficie statistiquement de la prime de risque que perçoivent normalement les investissements en actions sur les produits financiers.
- Gestion d’analyste
La gestion d’un portefeuille réalisée par un analyste prend en compte l’actualité des informations économiques sur l’entreprise concernée et le marché sur lequel elle se place. Quand l’actualité justifie de remettre à jour l’estimation des dividendes futurs, la valeur estimée de l’action (actualisation des dividendes futurs) peut varier bien avant que son prix (cotation du marché) ne bouge.
Si cette valeur économique augmente sans que le prix n’ait encore varié, sa rentabilité augmente d’autant: l’analyste qui détecte cette hausse de rentabilité peut acheter l’action au prix primitif du marché. Inversement, quand le reste du marché aura ajusté le cours de l’action à sa nouvelle valeur, la rentabilité baissera pour retrouver son niveau primitif, et l’analyste aura tendance à revendre l’action après sa hausse de cours. Dans ce cas, il aura réalisé un cycle d’achat/vente, non pas basé sur des considérations spéculatives, mais justifié par le décalage entre son estimation de la valeur de l’action et le cours effectif de celle-ci.
Section 2 : Contribution de la notation financière
La notation financière) est l’appréciation, par une agence de notation financière, du risque de solvabilité financière d’une entité et à attribuer une note correspondant aux perspectives de remboursement de ses engagements envers ses créanciers.
La notation financière constitue, pour les investisseurs, un critère clé dans l’estimation du risque qu’un investissement comporte, particulièrement dans le cadre de marchés financiers de plus en plus globaux qui rendent difficile la maîtrise de l’information et donc de tous les paramètres de risque. C’est même un des critères obligatoire pour les emprunteurs institutionnels dont les statuts précisent un niveau de notation minimal pour leurs investissements.
2.1 Impacts de la notation financière
La notation financière d’un acteur du marché est un élément important dans la prise de décision d’investissement.
Sans pouvoir remplacer totalement, du moins en principe, l’analyse personnelle par l’investisseur, la notation financière d’une entreprise est un élément essentiel de la prise de décision d’investissement.
La notation financière est devenue une référence pour les marchés financiers avec établissement d’une échelle de primes de risques.
Cette échelle de prime de risque n’est :
- ni figée : et on assistera selon les circonstances économiques soit à un élargissement ou à un rétrécissement des primes de risques,
- ni unique : si un secteur d’industrie est perçu par le marché comme plus risqué, tel le secteur téléphonique, la prime pour un emprunteur de ce secteur sera plus élevée.
Les notations financières sont devenues un élément tellement essentiel des marchés financiers que l’annonce par une agence de la baisse d’une notation a un impact immédiat sur le coût de financement de l’entreprise.
2.2 Gestion des risques
Qui dit économie globale dit risque global. Les régulateurs de marché se sont donc trouvés confrontés depuis deux décennies à la problématique de la gestion des risques par les acteurs de marché et de la stabilité du système financier.
On constate que les agences de notation sont devenues tellement incontournables que des régulateurs imposent leur utilisation aux acteurs de marché.
L’exemple le plus frappant en est l’évolution actuelle de la réglementation bancaire internationale.
Ainsi, l’accord dit « Bâle II » établi sous l’égide du Comité sur la supervision bancaire de la Banque des règlements internationaux (BRI), qui sera transcrit sous la forme d’une directive s’imposant aux banques de l’ensemble de l’Union Européenne fait de la notation financière des risques par une agence indépendante un instrument essentiel de la gestion du risque de crédit par les banques.
Partie III : Intervention de la gestion des risques dans la crise financière
Chapitre 1 : Relation d’interdépendance
Section 1 : Conditions d’intervention
Par rapport à ce que nous avons vu précédemment, il est important de noter que la gestion des risques est toujours liée à une crise, que ce soit au niveau microéconomique d’une entreprise ou que ce soit à grande échelle, c’est-à-dire au niveau nationale, voire internationale.
Logiquement, l’intervention de la gestion des risques dans la crise financière est alors soumise à des conditions telles que l’échéance de cette crise. En effet, il est fort possible de prendre des précautions et des préventions par rapport à ces crises et donc dans la mesure du possible l’éviter.
Cependant, la gestion des risques dans une entreprise n’est pas forcément liée à une crise. Il peut alors s’avérer qu’une entreprise opte pour une gestion externe de son portefeuille. Les objectifs d’une telle démarche seraient souvent relatifs à une prise de risque trop élevée par rapport aux clients. Dans la plupart des cas, les entreprises concernées sont des investisseurs ou des bailleurs de fonds.
Section 1 : Impact de l’interdépendance
Si on opte pour une notation financière dans la gestion de risque, il est probable qu’une entreprise acquiert une notoriété négative par rapport à ses activités. En effet, les notations financières, bien que ce ne soit pas son objectif, met souvent l’entité concernée dans une situation dans laquelle les clients et les fournisseurs doutent de sa solvabilité effective.
Souvent, les notations apportées sont négatives et nuisent à la part de marché de l’entreprise, voire au secteur d’intervention.
Chapitre 2 : Impact de l’intervention
Section 1 : Risque de spéculation
Cela peut toutefois être le cas, il s’agit alors plus d manipulation de marché que de spéculation, si le spéculateur contribue à créer une pénurie artificielle de biens ou d’actifs physiques de première nécessité, à la faveur de circonstance particulières, et en exploitant une inégalité des positions de départ (le spéculateur ayant les moyens de se prémunir au début de la crise, alors que les autres agents n’ont pas ces moyens, même s’ils savent qu’ils auront à faire face à pire plus tard).
La nécessité pour des entrepreneurs de transférer certains risques leur permet de prendre leurs décisions de gestion avec plus de sécurité ce qui contribue à l’efficacité économique générale et favorise l’initiative.
Les effets de la spéculation sur les prix sont plus contestés. Certains auteurs affirment qu’elle a des effets stabilisants, d’autres pensent qu’elle est déstabilisante.
Le monétariste Milton Friedman estime que les spéculateurs gagnent sur les marchés seulement s’ils achètent lorsque les prix sont bas (En conséquence ils font monter les cours et contribuent à leur stabilité) et vendent quand les prix sont au plus haut (Ce qui fait baisser les cours et joue un rôle stabilisateur). Les spéculateurs peuvent se tromper et agir a contretemps, mais ils ne peuvent le faire constamment sinon ils seraient rapidement ruinés et évincés du marché. Seuls survivent les spéculateurs dont les interventions sont en moyenne stabilisantes, c’est-à-dire les spéculateurs avisés.
Pour l’économiste Nicholas Khaldor, créateur entre autres du « Carré Magique » ou « Diagramme de Kaldor », il existe deux types de spéculateurs : Les professionnels et les amateurs, les professionnels, en petit nombre, qui représentent aussi les positions les plus importantes, agissent de façon stabilisante. Les amateurs, eux, beaucoup plus nombreux et mal informés, interviennent avec retard en achetant au plus haut et en vendant au plus bas. Ils agissent de façon déstabilisante et sont finalement évincés du marché. Malheureusement ils sont vite remplacés par de nouveaux amateurs. Mais Kaldor conclut qu’il ne faut pas accorder trop d’importance aux amateurs, puisque les professionnels demeurent ceux qui dominent le marché.
Section 2 : Critique de la spéculation
Dans le domaine économique, la spéculation consiste à prendre aujourd’hui des décisions économiques sur la base d’un état économique futur et hypothétique. C’est un pari monétaire portant sur l’évolution future du prix de biens économiques. Si l’opérateur obtient des informations privilégiées, on n’est plus en présence d’une spéculation mais d’un délit d’initié.
On réserve souvent (et improprement) le terme de spéculation aux activités de pur commerce, le bien revendu étant le même que celui qui a été acheté. Pour certains, la seule possibilité de faire un profit dans ce contexte apparait scandaleuse, ce qui rend la spéculation souvent mal vue ou mal comprise.
CONCLUSION
L’échéance d’une crise est indépendante. En effet, cette échéance n’est soumise à aucune règle c’est-à-dire que les possibilités font qu’elle peut arriver à n’importe quelle période.
Cette crise peut concerner plusieurs domaines, mais dans la plupart des cas, elle intéresse la finance. Considérée dans le sens financier, une crise peut exiger l’intervention d’une gestion externe, notamment la gestion des risques.
Comme toute société, toute entreprise peut être atteinte d’une crise, il serait alors important de prévoir et de prendre des précautions par rapport à la possible échéance de cette crise. La gestion des risques peut donc intervenir à n’importe quel moment sans qu’une crise financière ne survienne. Cependant, il est toujours important d’en mesurer au préalable les impacts.
Par ailleurs, il est possible que d’autres outils soient nécessaires par rapport une relance économique face à une crise. Il est donc logique de se demander : en elle seule, la gestion des risques suffit-elle pour faire face à une crise ?
BIBLIOGRAPHIES
- Patrick LAGADEC, conférence débat le 13 Octobre 2008 sur « Penser et piloter les crises du 21ème siècle : défis, pièges, pistes.
- Nicholas Kaldor, Carré magique, Diagramme de Kaldor
[1] Patrick Lagadec : Directeur de recherches à l’Ecole polytechnique
[2] Schumpeter Joseph Alois, Théorie de l’évolution économique (1912)
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