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Dans quelle mesure les systèmes d’information influencent-ils la mesure des risques dans les banques ?

Sommaire

Introduction. 2

Partie 1 : Cadrage théorique. 5

Chapitre 1 : Les banques et les risques bancaires. 5

Section 1 : Brève rappel sur la fonction des banques. 5

Section 2 : Les risques bancaires. 8

A-   Définition des risques bancaires. 9

B-   Les différents types de risques bancaires. 9

Section 3 : La gestion des risques bancaires. 16

A-   Système standard de gestion des risques pour les banques. 17

B-   Gestion des risques et réglementations prudentielles. 21

Chapitre 2 : Influence des nouvelles technologies dans la mesure des risques bancaires. 28

Section 1 : Système d’information et NTIC spécifiques au monde bancaire. 28

A-   Arrivée des nouvelles technologies dans le domaine bancaire. 29

B-   Avantages des nouvelles technologies dans la satisfaction de la clientèle. 32

Section 2 : Impacts des nouvelles technologies dans la mesure des risques bancaires. 33

A-   Impacts négatifs. 34

B-   Impacts positifs. 38

Partie 2 : Partie empirique. 41

Chapitre 1 : Méthodologie et hypothèses. 41

Chapitre 2 : Présentations et discussions des résultats. 43

Section 1 : Présentation des résultats. 43

Section 2 : Discussion des résultats. 51

A-   Avantages. 51

B-   Inconvénients. 52

Conclusion. 54

Bibliographie. 56

 

 

 

 

 

 

Introduction

Ces dernières décennies, les innovations incessantes des TIC ont beaucoup impacté le processus des activités bancaires. Vaste base de données, moyen de paiement électronique, réseaux de télécommunications ouverts, centre d’appel, etc., toutes ces technologies n’ont pas seulement renouvelé, mais aussi amélioré la relation banques-clients, les activités bancaires sans oublier les prestations financières. Grâce à elles, des opportunités commerciales et stratégiques ont été créées. La réduction de différents coûts comme le coût des transactions et le coût des infrastructures figure parmi les avantages les plus évidents de l’utilisation d’Internet dans les métiers bancaires. De plus, il ne faut pas oublier que l’offre proposée par les banques en ligne s’adapte facilement à la clientèle et répond à toutes ses attentes. Dans les activités de courtage, cette nouvelle technique permet d’atteindre une nouvelle gamme de clientèle.

A de nombreux points de vue, il faut dire que les technologies utilisées dans les activités bancaires ont bien restructuré le secteur. Elles engendrent des mutations sociales, génèrent de nouveaux métiers et de nouvelles formations. La recherche en permanence d’économies d’échelle crée non seulement de nouveaux partenariats entre les banques, mais aussi avec de nouvelles entités n’appartenant pas au domaine bancaire. Ces technologies innovantes contribuent donc à la diversification de l’offre et aux réorganisations du secteur.

Les systèmes bancaires scandinaves et anglo-saxons se sont impliqués pour arriver à une mutation radicale vers la banque à distance. Une mutation qui n’a pas eu les effets radicaux, souhaités, par rapport à ceux qui avaient été anticipés auparavant. En ce qui concerne le marché français, il possède ses propres caractéristiques que ce soit en termes de structure ou d’organisation. Les banques qui ont l’exclusivité en ligne ont certainement pu accroître leur poids relatif, mais les institutions traditionnelles gardent le plus important des parts de marché et mettent à l’évidence une approche « multicanal » qui se focalise sur le client.

En plus d’être des facteurs d’amélioration du service rendu, l’Internet ainsi que les autres techniques et moyens d’accès direct sont devenus ainsi des modes de distribution et d’accès parmi tant d’autres. Ces derniers travaillent avec les réseaux d’agences qui favorisent le conseil et surtout le contact humain. Que ce soit l’un ou l’autre, ils sont tous deux primordiaux et ni l’un ni l’autre ne saurait disparaître au profit d’un rapport de plus en plus automatisé.

Toutefois, cette nouvelle donne engendre de nouveaux risques qui ne doivent pas être pris à la légère puisqu’ils relèvent de la stabilité financière. A ce risque financier s’ajoute le risque stratégique. Outre les risques financiers et les risques stratégiques, il y a aussi les risques opérationnels. Ces derniers s’attaquent en premier lieu à la surveillance du blanchiment, à l’application et l’organisation des procédures de contrôle interne et enfin à la sécurité des opérations. En second lieu, ils visent la capacité de la banque à mettre en place des dispositifs de contrôle et d’identification. Vu les nombreux risques, la sécurité juridique est donc devenue une préoccupation très importante.

Et finalement, il y a le risque d’altération d’image qui découle des dysfonctionnements techniques pouvant impacter les opérations en ligne. Par conséquent, il est indispensable d’avoir des systèmes fiables. Pour le moment, il n’y a aucun dispositif standard reconnu et adopté par les banques, de plus les solutions restent encore à inventer.

C’est pour toutes ces raisons que dans le cadre de ce travail, nous nous intéressons essentiellement aux nouvelles technologies et la gestion des risques dans les banques en traitant la problématique suivant : « Dans quelle mesure les systèmes d’information influencent-ils la mesure des risques dans les banques ? ».

Pour donner des éléments de réponse à cette problématique, nous nous baserons à la fois sur une revue de littérature et une étude empirique à travers des enquêtes qui seront réalisées auprès de différents professionnels travaillant dans le secteur bancaire.

Ainsi dans la première partie de ce travail, nous commencerons par la définition des banques et des risques bancaires, puis nous mettrons en évidences les différentes manières de gérer les risques bancaires.

Dans la seconde partie de ce travail, nous entamerons une étude empirique à travers laquelle nous effectuerons des enquêtes auprès d’une dizaine de professionnels.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partie 1 : Cadrage théorique

Chapitre 1 : Les banques et les risques bancaires

Généralement, les banques peuvent se définir comme des établissements ou des entreprises qui ont comme profession habituelle de recevoir des fonds qu’elles emploient par la suite pour des opérations financières ou des opérations de crédit.

Depuis cette définition, nous pouvons déjà dire que les banques offrent une multitude de services, notamment l’intermédiation entre les détenteurs de capitaux et les demandeurs. Toutefois, cela ne suffit pas pour comprendre la complexité du secteur bancaire. C’est pour cela que dans la première section de ce premier chapitre, nous essayerons d’entrer dans les détails de la fonction des banques, à travers un bref rappel.

Section 1 : Brève rappel sur la fonction des banques

Avant de parler des risques bancaires et des caractéristiques de leurs activités, il faut noter qu’il existe différents types de banques selon leurs fonctions. Les métiers de la banque sont à la fois larges et complexes. Ceci s’explique par le fait que les banques se développent dans un contexte concurrentiel renforcé.

Bien que les établissements financiers, notamment les banques mettent en œuvre des activités communes qui concernent essentiellement la commercialisation de l’argent et la réalisation des opérations financières, il faut noter que les activités effectuées par les banques sont différentes selon leur structure.  Par exemple, il y a la banque centrale qui se présente comme une institution nationale et qui a pour principale mission d’émettre de la monnaie et surtout de garantir l’équilibre ainsi que la stabilité des prix pour la bonne marche de l’économie.

Également, il y a la banque de dépôt qui assure le regroupement de la banque de détail. Ce type de banque est particulièrement destiné aux  particuliers ainsi qu’aux petites entreprises. Ensuite, il y a les banques d’affaires qui se focalisent sur le compte des grandes entreprises. À part ces trois types de banques, nous pouvons également citer les banques d’investissement qui se caractérisent en fonction du profil de ses clients. Ce dernier type de banque a comme principaux clients des entreprises et des investisseurs. Ainsi, les banques d’investissement ne reçoivent pas les dépôts des particuliers, mais œuvrent principalement dans l’émission d’emprunts obligataires, la souscription d’actions, l’introduction en bourse, etc.

Ainsi, il est possible de distinguer trois catégories de banques : les banques de dépôts, les banques d’investissement et les banques d’affaires[1].

  • Les banques de dépôts

Les banques de dépôts sont des banques qui se focalisent essentiellement sur des opérations de crédit et la réception de fonds du public. Appelées également banques commerciales ou banques de détail, les banques de dépôt reçoivent des ressources monétaires de leurs dépositaires puis prêtent ces ressources à d’autres clients comme les ménages ou encore les petites et moyennes entreprises qui ont besoin de ressources pour financer leurs activités économiques.

Lorsqu’il s’agit de financement externe direct, les banques de dépôt se présentent avant tout comme un intermédiaire qui met en relation les prêteurs et les emprunteurs. Dans ce contexte, elles recueillent l’épargne monétaire et l’épargne financière des prêteurs et les utilisent par la suite pour financer les crédits accordés aux emprunteurs. Dans le cadre de cette opération, le bénéfice de la banque de dépôts se traduit à travers la différence entre le taux d’intérêt qui est versé aux prêteurs et le taux d’intérêt que la banque demande aux emprunteurs.

Depuis ces différentes constatations, nous pouvons dire que les banques de dépôts assurent trois activités principales[2] :

  • Réception de dépôts à vue ainsi que de dépôts à terme des clients. Pour la réception de ces types de dépôt, les banques ouvrent des comptes courants à leurs clients, des livrets ou encore des comptes d’épargne qu’elles rémunèrent ;
  • Assure la circulation de la monnaie : cette seconde fonction des banques de dépôt nécessite à ce que les banques soient interconnectées à travers leur compte à la Banque. Ainsi avec ces comptes, elles peuvent assurer la compensation de leurs créances tout en offrant des supports à la circulation de la monnaie, notamment les chèques, les cartes de crédit, les virements, etc.
  • L’octroi de crédit aux clients : les banques de dépôts accordent des crédits avec les dépôts qu’elles reçoivent et créent par la suite de la monnaie supplémentaire.
  • Les banques d’investissement

Les banques d’investissement sont des banques qui se spécialisent dans l’octroi de crédit pour une durée supérieure à deux ans.

Par rapport aux autres types de banques, les banques d’investissement se caractérisent par une organisation particulière. En effet, elles ont pour principaux clients les entreprises matures en proposant des services particuliers pour les accompagner dans le cadre de leurs opérations financières. En fonction des types d’opérations qu’elles mènent, les banques d’investissement peuvent se présenter soit comme une banque spécialisée dans les opérations d’investissement soit comme une banque spécialisée au sein d’une banque classique.

D’une manière générale, les banques d’investissement se distinguent des banques d’affaires par la nature des activités auxquelles elles s’occupent, notamment des activités de marchés. Pour les banques d’affaires, il s’agit plutôt de finances. Du fait de la distinction très faible entre ces deux types de banques, les banques sont souvent tentées d’inclure les deux types de services.

Toutefois, une banque d’investissement propose des services personnalisés pour chaque type de client. Pour les grandes entreprises, elles proposent généralement des services de conseil en ce qui concerne :

Par ailleurs, une banque d’investissement offre généralement des services personnalisés à chaque client. Par exemple, elle accompagne et offre ses conseils aux grandes entreprises dans différentes étapes de leur développement, particulièrement[3] :

  • leur introduction en bourse ;
  • leur augmentation de capital ;
  • leurs opérations de fusions et acquisitions ;
  • dans la réalisation d’opérations financières complexes ;
  • le courtage financier, etc.

En plus de ces différents rôles, les banques d’investissement peuvent également, dans le cadre de leurs activités, proposer un compte bancaire à ses clients et leur proposent des moyens de paiement. Toutefois, étant donné que les banques d’investissements ne reçoivent pas dépôts de particuliers, contrairement à d’autres types de banques, elles vont se tourner vers d’autres acteurs pour avoir les liquidités nécessaires pour assurer leur bon fonctionnement. Parmi ces principaux acteurs, il y a[4] :

  • les banques se trouvant sur le marché interbancaire ;
  • les marchés monétaires, par exemple ceux destinés aux devises ou encore au placement à court terme dans lequel les grandes entreprises interviennent ;
  • la Banque centrale.
  • Les banques d’affaires

Les banques d’affaires quant à elles sont des banques dont les activités principales sont l’octroi de crédit et la gestion de participations. En raison de la nature de leurs activités, ces banques immobilisent généralement les capitaux des dépositaires pour une longue période.

Vu les spécificités de leurs activités, les banques d’affaires jouent un rôle d’intermédiaire dans les opérations financières entamées par ses clients, à l’exemple des opérations en bourse, l’accroissement du capital, les opérations de fusion/acquisition, etc.

Étant donné que les banques d’affaires n’accordent quasiment pas de prêts, leurs besoins en capitaux sont très faibles par rapport à ceux des autres banques. Toutefois, afin d’apporter leur aide aux entreprises commerciales et industrielles à se développer ou à réaliser des plus-values, les banques d’investissement prennent quelquefois des participations, pouvant être minoritaires ou majoritaires, de leur capital.

Section 2 : Les risques bancaires

Le risque peut se définir comme la variabilité ou encore par la volatilité d’une issue imprévue. Généralement, le risque peut être évalué à partir d’écart type de résultats qui a été précédemment enregistré. Toutes les entreprises sont exposées à des risques ou à des situations d’incertitudes, mais les institutions financières telles que les banques encourent des risques plus spécifiques, notamment en raison de la nature de leurs activités qui se concentrent essentiellement sur la finance. En effet, l’objectif des banques est de réaliser un maximum de profit et de valeur ajoutée à travers l’offre de services financiers variés tout en gérant les risques qui s’y réfèrent.

A-    Définition des risques bancaires

En se positionnant au sein d’un contexte rétrospectif historique, les activités bancaires s’est depuis longtemps développées sur l’acceptation du risque, notamment le non-remboursement des crédits octroyés ainsi que des intérêts y afférents. De ce fait, les activités bancaires sont considérées comme des activités intrinsèquement porteuses de risques et généralement, ces risques constituent l’essence même du métier des banquiers.

Le risque se présente comme une notion complexe à définir étant donné qu’il est lié à plusieurs facteurs, notamment à la survenance d’un évènement imprévisible s’accompagnant de conséquences majeures sur le bilan des institutions financières. En d’autres termes, le risque se présente pour une institution financière comme un évènement impactant chroniquement les opérations menées. Depuis ces définitions, nous pouvons dire que le risque est alors lié à une notion d’incertitude dans laquelle il faut mesurer à la fois les critères de volatilité et les conséquences négatives des risques sur les opérations bancaires.

Par ailleurs, les risques des institutions bancaires sont classés en risque spécifique et en risque systémique. Le risque spécifique affecte uniquement l’ensemble des banques. Le risque systémique quant à lui se définit comme une perturbation impactant directement le fonctionnement du système bancaire, ses mécanismes de fonctionnement ainsi que ses mécanismes règlementaires.

Afin de définir avec précision la notion de risque il se montre judicieux de commencer par distinguer le caractère aléatoire et imprévisible de l’enjeu des risques sur le fonctionnement et le financement des banques.

B-    Les différents types de risques bancaires

Il existe plusieurs façons de classifier les risques. La première manière est d’effectuer une distinction entre les risques d’affaires et les risques financiers. Le premier est essentiellement lié à la nature des activités menées par les firmes elles-mêmes. Ce type de risque est lié aux facteurs qui affectent le produit ou le marché. Le second risque, c’est-à-dire le risque financier, concerne les éventuelles pertes sur les marchés financiers engendrés par les mouvements des variables financières.

Afin de mieux comprendre les principes liés à la gestion des risques, il se montre judicieux de mettre en évidence les différents types de risques, notamment ceux encourus par les institutions financières.

Techniquement, les risques auxquels les institutions financières font face peuvent être classés en deux catégories : en risques financiers et en risques non financiers. Les risques financiers sont à leur tour partagés en deux catégories de risques : les risques de marché et les risques de crédit. Les risques non financiers quant à eux rassemblent plusieurs types de risques : les risques opérationnels, les risques de régulation ou encore les risques juridiques.

Figure 1 : Le champ du risque bancaire

 

Source : Greuning et Bratanovic 2004, p.4

 

  • Les risques financiers

Les risques financiers rassemblent les risques qui sont liés directement aux variations des prix des actifs financiers tels que les obligations, les actions, les taux de changes, etc.

  • Les risques de marché

Le risque de marché est un type de risque lié à l’utilisation d’instruments financiers et des biens négociés au sein des marchés financiers. La volatilité des prix en est la principale cause et peut générer divers types de risques sur le marché. Il peut être engendré d’un changement général des prix ou des politiques mises en œuvre au sein d’une économie donnée. Dans ce cas, il est appelé « risque systématique du marché »[5]. Par ailleurs, le risque de marché est considéré comme non systémique dans le cas où le prix d’un bien donné ou d’un instrument financier a été modifié en raison de certains évènements liés au bien ou à l’instrument financier. Ainsi, il est possible de classifier les risques de marché en[6] :

  • Risque lié au prix des actions : les risques liés au prix des actions sont généralement engendrés par les facteurs environnementaux des marchés financiers étant donné que les cours des actions sont majoritairement liés aux perspectives de profits futurs des sociétés cotées. Ainsi, ce type de risque s’applique sur les placements dans des actions dans lesquels le prix des actions varie continuellement en fonction de l’offre et de la demande.
  • Risque lié aux taux d’intérêt : le risque de taux d’intérêt concerne essentiellement l’exposition des conditions financières des banques à des modifications du mouvement du prix de l’argent. Pouvant avoir différentes origines, le risque de taux d’intérêt peut apparaitre à la suite d’un écart ou plutôt d’un décalage entre les éléments d’actifs, de passifs ainsi que d’autres éléments hors bilan.
  • Risque de change : le risque de change est spécifique aux établissements internationaux effectuant des activités dans de nombreux pays à travers une seule devise. Par conséquent, le résultat de ce type d’établissement est soumis à des fluctuations des taux de change.
  • Risque lié aux prix des biens et services : le risque lié aux prix des biens et services, c’est-à-dire à l’inflation concerne l’évolution du pouvoir d’achat. L’inflation a comme effet de faire baisser le pouvoir d’achat.
  • Risque de modèle : le risque de modèle correspond aux diverses potentielles qui existes entre les mesures délivrées par un modèle mathématique et la réalité sur le marché et au niveau des différentes opérations menées par les institutions financières.

Le risque de marché concerne donc essentiellement les opérations bancaires ainsi que les opérations commerciales effectuées par les banques. Bien qu’étant tout important, c’est le risque en rapport avec le taux d’intérêt qui est le plus redouté par les banques.

  • Les risques de crédit

Les risques de crédit, appelé également risque de contrepartie, apparait lorsque le débiteur n’arrive pas à respecter ses engagements à l’échéance comme fixée par dans les termes du contrat. Par rapport aux autres types de risques, le risque de crédit se présente généralement comme le risque le plus consommateur en fonds propres.

Le risque de crédit peut impacter l’ensemble des activités menées par la banque qu’elles soient de nature commerciale ou purement bancaire. Pour les opérations bancaires, le risque de crédit est souvent engendré dans le cas où la contrepartie se montre incapable d’honorer pleinement ses obligations à une date convenue. Dans ce cas, le risque s’apparente à la qualité des actifs ainsi qu’à la possibilité de défaillance du débiteur.

L’existence de ce type de risque engendre un certain niveau d’incertitude se rapportant au revenu net et à la valeur marchande des actions provenant d’un défaut de paiement ou d’un report de paiement du principal et des intérêts.

  • Les risques d’illiquidité

Les risques d’illiquidités apparaissent lorsqu’il y a insuffisance de liquidités au niveau d’une banque pour assurer les besoins de ses activités courantes.  Cette situation a comme effet de réduire la capacité des banques à répondre aux besoins et demandes de ses clients. Le risque d’illiquidité peut provenir de plusieurs situations : existence de difficultés de se ressourcer selon un coût raisonnable à travers les emprunts ou existence de difficultés à vendre les produits.

Les banques se mettent à l’abri des risques d’illiquidité en gérant efficacement les actifs et les passifs. Par contre pour se prémunir des risques de ressourcement en fonds, elles cherchent généralement à planifier efficacement les besoins en cash-flows ou à prospecter de nouvelles sources de financement lorsque le besoin de présente. Le risque d’illiquidité peut également être réduit à travers la diversification du portefeuille ou à la limitation d’usage de certains types de produits qui se caractérisent par une faible liquidité.

  • Les risques non financiers

Les risques non financiers désignent les risques qui ne proviennent pas essentiellement des prises de position des institutions financières, de l’octroi de financement ou encore des ressources financières, mais proviennent plutôt de leur fonctionnement et de leur processus de gestion.

  • Les risques opérationnels

Le risque opérationnel n’est pas tout à fait un concept bien défini, mais concerne généralement les accidents ou les erreurs techniques ou humaines. Il peut se présenter soit comme un risque de perte indirecte ou de perte directe engendrée par les processus internes défectueux ou mal approprié, par la défaillance du système informatique (défaillance du système de télécommunication, programmes inadaptés, etc.), par le personnel (incompétence ou malveillance) ou par des évènements extérieurs.

D’après le document consultatif du comité de Bâle, les risques opérationnels se définissent comme les risques de pertes directes ou indirectes provenant de l’inadaptation ou défaillance de procédures, de personnes ou de systèmes. Ils peuvent également provenir d’évènements extérieurs. Les plus grands risques opérationnels sont ainsi : le risque de désastre, le risque de fraude, le risque de traitement, le risque technologique, etc.[7]

  • Les risques juridiques

Les risques juridiques ou légaux se réfèrent aux caractères non exécutoires des contrats financiers et concernent par exemple : le statut légal, la législation ou la réglementation en rapport avec l’exécution du contrat ainsi qu’à la conduite des affaires. Les risques juridiques peuvent avoir comme origine des facteurs externes tels que la règlementation de certaines activités commerciales, ou de facteurs internes comme la gestion de la banque en elle-même ou encore par les actions des employés, notamment les fraudes, la violation des lois, etc.

  • Risque humain

Le risque humain provient généralement de problèmes de compétences ou de disponibilité des ressources financières. Le risque humain peut être involontaire ou volontaire lorsqu’il s’agit d’une intention délibérée ou frauduleuse. Les erreurs volontaires peuvent également être liées à des activités de malhonnêteté ou d’actes corruptions, de la violation des limites ou la dissimulation des pertes réalisées, la perte de contrôle d’un opérateur engagent la banque dans des opérations hasardeuses.

Les erreurs involontaires sont souvent coûteuses et leur prévention comme leur détection précoce dépendent de la qualité du personnel, de sa vigilance, comme de ses capacités d’adaptation aux évolutions techniques, mais aussi de la technicité des opérations à traiter et de la qualité du matériel et de la logistique utilisés.

  • Risque de liquidité[8]

D’une manière simple et précise, la liquidité sert à désigner la facilité avec laquelle un acteur économique peut avoir accès à des fonds au moment où il en demande ou en a besoin. Lorsque cette notion de liquidité est appliquée au domaine bancaire, elle se présente comme la capacité des banques, c’est-à-dire d’une institution financière à financer l’expansion de ses avoirs et d’honorer ses obligations aux échéances prévues sans forcément enregistrer des pertes inacceptables.

La liquidité est une notion comptable et doit être mise en relation avec l’échéance du terme de la créance ou de la dette. Ainsi qu’on parle d’actif ou de passif liquides, on pense à une créance ou une dette immédiatement disponible ou mobilisable sur les marchés financiers. Ainsi une partie de la gestion de la liquidité se fait au travers de l’adéquation entre créances et dettes de même terme.

Le risque de liquidité peut concerner à la fois la finance (risque de liquidité de financement) et le marché (risque de liquidité du marché). Le risque de liquidité de financement se traduit comme le risque qu’une entreprise ne soit plus capable de s’acquitter efficacement de ses engagements financiers actuels et futurs, prévus ou imprévus[9], sans causer des préjudices à ses activités quotidiennes ou à sa situation financière.

Le risque de liquidité du marché quant à lui se définit comme le risque qu’une entreprise n’arrive plus à compenser ou à liquider facilement une position sur un titre sans impacter fortement sur le cours de ce titre, notamment en raison d’une grande insuffisance du marché ou de certaines perturbations de celui-ci.

La notion de liquidité se montre parfois difficile à comprendre et à cerner que nombreux professionnels de la fiance disent souvent « qu’il est plus facile d’identifier la liquidité que de la définir précisément »[10]. Parmi les principales fonctions de la banque, il y a la transformation des passifs-dépôts en actifs liquides à l’exemple des prêts. C’est ce qui rend les banques foncièrement vulnérables au risque de liquidité.

Dans les opérations bancaires, certaines sorties de fonds peuvent être connues avec certitude alors que d’autres dépendent d’évènements externes qui ne sont pas forcément prévus par les banques. Ce sont les sorties de fonds incertaines qui sont généralement sources de risque de liquidité, car ils elles sont difficiles à gérer

  • Risque stratégique

Le risque stratégique est lié à l’inefficacité des stratégies d’affaires des institutions financières, donc des choix stratégiques.  La gestion de ce type de risque appartient généralement au Conseil d’Administration des banques à travers des processus de planification stratégique. Le risque stratégique est ainsi lié à une mauvaise décision ou une mauvaise évaluation stratégique.  Parmi les plus grandes difficultés, il y a une qui tient à une éventuelle perte d’une compétence en rapport à une activité externalisée. Cette perte de compétence a comme effet de limiter une éventuelle réinternalisation de l’activité[11].

  • Le risque systémique

Au niveau du système bancaire, le risque systémique se définit comme la probabilité de sinistre qui est initialement circonscrit à quelques institutions financières en nombre limité et va se propager ensuite à l’ensemble du secteur, par exemple à travers le crédit interbancaire ou le crédit aux entreprises[12].

Ainsi, lorsqu’il n’y a plus de crédit interbancaire, les banques n’auront plus la capacité de prêter, les entreprises ne peuvent plus investie, les salariés n’auront plus la capacité d’acheter et les agences immobilières ne pourront plus vendre. Avec le risque systémique, c’est tout le système économique qui s’effondre.

Le risque systémique constitue de ce fait un évènement impossible à calculer, car il est le fruit d’une succession d’échecs caractérisé par des impacts qui s’incrémentent aboutissant à une exposition systémique voire à une perte. Ce risque systémique peut se manifester sous plusieurs formes [13]:

  • Un effondrement du prix des actifs financiers
  • Le déclin de plusieurs institutions financières
  • Le défait de paiement d’États surendetté
  • Apparition de graves régressions de l’activité économique

Section 3 : La gestion des risques bancaires

La gestion des risques bancaires comprend généralement différents éléments tels que l’identification, le contrôle, la mesure et la gestion des différentes situations de risques. Toutefois, ces divers éléments ne peuvent être mis en œuvre efficacement s’il n’existe pas réellement un ensemble de processus. Il est toutefois important de préciser que le processus de gestion des risques doit concerner tous les départements et sections qui se trouvent au sein des banques. Également, le processus de gestion dépend en grande partie de la taille et de la nature des activités.

Dans les paragraphes qui suivent, nous présenterons un système de gestions standard des risques, puis la gestion des risques selon les accords de Bâle 2 et la mesure de solvabilité.

A-    Système standard de gestion des risques pour les banques

  • Instauration d’un environnement approprié en termes de gestion des risques et mise en place de procédures et de politiques viables

Le premier système de gestion des risques pour les institutions financières commence par l’instauration d’un environnement approprié de gestions des risques à travers des politiques et des procédures viables[14]. Ce système consiste premièrement à la mise en place d’objectifs généraux et de stratégie globale des banques au regard des risques qu’elles encourent et des choix politiques dans le cadre de leur gestion. L

e choix des objectifs globaux ainsi que la détermination des politiques et des stratégies de gestion des risques appartiennent à l’Administration. Dans ce cas, l’Administration a le devoir de prendre les mesures nécessaires afin de déceler, de surveiller, de mesurer et de contrôler les risques tout en étant régulièrement informée des divers risques qu’encourent les banques.

Pour cela, les banques sont tenues d’identifier avec une grande clairvoyance les personnes ou les comités qui se chargent de la gestion des risques tout en mettant en place une relation hiérarchique lucide avec des responsabilités bien déterminées. Cela permet de garantir une parfaite distinction entre les responsabilités se rapportant aux différentes fonctions concernant la mesure du risque, son contrôle et son suivi.

  • Le maintien d’une mesure adaptée aux risques et mise en place d’un processus de surveillance des risques

Les institutions financières sont techniquement tenues de mettre en œuvre des systèmes de gestion d’informations afin d’assurer efficacement la surveillance, la mesure et le contrôle des risques. Les systèmes de gestion doivent également permettre d’effectuer régulièrement des comptes rendus concernant les risques possibles ou déjà encourus par la banque.

La mise en place des systèmes d’informations nécessite de franchir certaines étapes dont l’établissement de normes afin de classer et de revoir chaque risque par catégorie puis une évaluation des risques. La banque a également le choix de faire appel à des sources externes pour l’aider à évaluer les risques. Cela peut par exemple s’effectuer à partir de la notation de crédit (Credit Ranking) ou à partir d’autres critères d’évaluation et de contrôle des risques tels que le CAMESL.

  • Mise en œuvre de contrôles internes adéquats

Afin de gérer efficacement les risques auxquels elles encourent, les institutions financières doivent aussi mettre en place des procédures de contrôles internes comprenant un processus adéquat pour faciliter l’identification et l’évaluation des risques. Dans ce cas, le système d’information doit permettre d’établir des politiques et des procédures révisables en permanence.

En plus de permettre de bien distinguer les responsabilités de chaque personne qui s’occupe de la mesure, la surveillance et du contrôle des risques, le contrôle interne doit également permettre d’instaurer une structure et d’incitation et de responsabilisation des personnes qui s’occupent de réduire les risques. Cela nécessite la rédaction de rapports bien précis des risques encourus par l’institution financière ainsi de l’exécution d’un contrôle interne performant.

Lorsque la structure d’incitation se montre performant, elle permet d’aider chaque personne à se positionner et chaque décideur à gérer efficacement les risques et en adéquation avec les objectifs et la mission de chaque banque.

  • Système spécifique de gestion des risques du côté des banques

Les risques encourus par les banques sont liés chacun à un élément d’actif et peuvent ainsi provenir de différentes sources. Dans cette sous-partie, nous allons mettre en évidence les procédés de gestion des risques spécifiques auxquels les institutions financières font face.

  • La gestion du risque de crédit[15]

La stratégie globale de gestion des risques de crédit doit être mise en œuvre par le Conseil d’Administration. Dans la détermination de cette stratégie, le Conseil indique la disponibilité de la banque à octroyer des crédits aux investisseurs selon plusieurs critères : localisation géographique, échéance, rentabilité souhaitée, etc.

Cette action oblige les banques à définir des objectifs en matière de crédit,  de revenus, de croissance et de choix risque-gain en rapport avec ses activités. Dans ce cas, la politique de gestion de risque de crédit doit assurer la communication à tous les niveaux hiérarchiques de l’institution.

Dans le cadre de la gestion du risque de crédit, la direction de la banque est tenue de s’assurer de l’application effective de la stratégie choisie par le Conseil d’Administration. Les procédures mises en place doivent comprendre des politiques d’identification de mesure, de contrôle et de surveillance du risque de crédit.

La diversification du portefeuille doit également être menée avec beaucoup d’attention à travers la détermination de limites pour l’exposition au risque d’une contrepartie donnée, de certains secteurs économiques, de produits particuliers, de zones géographiques ou d’un segment industriel. Dans ce cas, les banques peuvent avoir recours au stress testing pour déterminer et surveiller ces limites en se basant sur la conjoncture économique, les taux d’intérêt ainsi que les facteurs déterminants du marché.

Par ailleurs, les banques qui s’engagent dans les crédits internationaux sont tenues d’évaluer le risque-pays pour toutes les opérations de prêt. Dans la gestion du risque de crédit, les banques sont aussi tenues de mettre en œuvre un système continu de gestion des divers portefeuilles.

Ainsi, une bonne gestion des risques doit comprendre des opérations à la fois efficaces et efficientes de surveillance, de conventions juridiques, de conditions contractuelles, de garanties, etc. de la conformité des politiques, des règles applicables et de la règlementation en vigueur.

  • La gestion du risque du taux d’intérêt[16]

À travers la gestion des risques du taux d’intérêt, les institutions financières approuvent à travers le Conseil d’Administration des objectifs et des stratégies destinées à gérer le risque du taux d’intérêt. Pour cela, le Conseil d’Administration est tenu de s’assurer que les décideurs au niveau de la banque prennent les actions nécessaires destinées à identifier, surveiller, mesurer et contrôler les risques. Pour cela, il important que le conseil s’informe et révise de façon périodique le statut du risque du taux d’intérêt encouru par l’institution financière.

Dans le cadre de la gestion du risque du taux d’intérêt, les gestionnaires ont l’obligation de poursuivre des procédures et des politiques leur permettant une meilleure gestion des risques : maintien d’un processus de révision, détermination des limites de prises de risques, mise en place d’un système approprié pour la mesure de risque et d’un système adéquat de suivi et de rédaction de rapports ainsi qu’un système de contrôle interne efficace. En même temps, les politiques et les procédures doivent être définis de façon très claire afin que la banque puisse limiter et contrôler le niveau de risque à travers les responsabilités en rapport  avec la gestion du risque, des instruments mis en œuvre ainsi que des stratégies de couverture et des opportunités qu’elle doit exploiter.

Ainsi, les risques de taux d’intérêt associés à de nouveaux produits doivent être déterminés à travers l’analyse de l’échéance ainsi que les conditions de remboursement de chaque instrument. Dans ce cas, il est important que le Conseil approuve de nouvelles stratégies destinées à assurer la couverture et la gestion des risques avant qu’il décide de s’engager dans ces nouveaux produits.

  • La gestion du risque d’illiquidité[17]

La gestion de la liquidité est primordiale pour une banque étant donné qu’elle fonctionne à travers l’utilisation de l’argent de leurs clients. Ainsi, les décideurs ont l’obligation de s’assurer de l’atteinte des objectifs de gestion de la liquidité à travers l’établissement de politiques et de procédures appropriées. Ainsi, toutes les banques doivent mettre en place un système performant pour assurer la mesure, le contrôle et la surveillance du risque d’illiquidité.

Le plus important problème d’illiquidité est engendré par la difficulté dans le choix entre la préférence de liquidité ou de rentabilité ainsi que la non-adéquation entre l’offre et la demande des actifs liquides. Et même si les banques n’ont pas la possibilité de contrôler directement l’origine des fonds, elles ont la possibilité de prendre contrôle sur l’utilisation de ces fonds.

Toutefois, en raison des fortes opportunités offertes par l’argent liquide, les banques ont toujours tendance à investir les fonds qu’elles ont en surplus dès qu’elles ont atteint l’objectif de liquidité. Dans ce cas, la majorité des banques mettent des réserves de protection en plus des réserves prévues et le montant dépend généralement de la compétence des gestionnaires concernant le risque d’illiquidité.

En même temps, les premiers responsables de la gestion de liquidité doivent s’assurer à ce qu’il y ait une bonne coordination dans les activités menées par chaque département impliqué dans la mobilisation et l’utilisation des fonds. Pour cela, toutes décisions prises doivent être évaluées et analysées de façon permanente afin que les banques puissent se mettre à l’abri de problèmes de déficit ou de surplus de liquidité. Cela nécessite pour les managers de savoir anticiper la survenance de grosses transactions afin de pouvoir gérer rationnellement les surplus ou les déficits de liquidité.

  • La gestion des risques opérationnels[18]

Dans la gestion des risques opérationnels, le Conseil d’administration a le devoir d’élaborer les politiques et des stratégies générales afin d’optimiser la gestion des risques opérationnels. Rappelons que les risques opérationnels peuvent provenir de différents facteurs tels que l’incompétence du personnel, la défaillance des processus ou de la technologie. Cette situation rend difficile la gestion des risques opérationnels, car les gestionnaires sont obligés de mettre en place les normes de gestion de risque tout en définissant les grandes lignes des pratiques destinées à réduire les risques opérationnels.

Lorsque les différentes sources des risques opérationnels sont identifiées, les institutions financières mettent généralement place des normes standards pour leur gestion. Pour cela, il est important de mettre l’accent sur la prise en charge des risques opérationnels qui se manifestent à travers différents niveaux des organisations ou des départements.

Cette situation nécessite la mise en place de lignes directrices et de règles à partir du développement d’un canevas de risques opérationnels. Ces dernières ne sont pas seulement destinées à la gestion des risques opérationnels, mais servent également de base dans le cadre du management et de l’audit.

B-    Gestion des risques et réglementations prudentielles

La réglementation prudentielle s’applique sur le contrôle des risques financiers et se présente comme une conséquence des déférentes crises ainsi que de leur impact sur la solvabilité des établissements financiers. Sous l’impulsion des travaux menés par les autorités de tutelle de plusieurs pays industriels, la règlementation prudentielle a grandement évolué durant ces vingt dernières années.

C’est dans l’objectif de limiter les effets néfastes de la prise de risque et de promouvoir la stabilité et la sécurité du système financier que fut l’avènement de la réglementation prudentielle.

La règlementation prudentielle des banques se base sur les accords de Bâle. Le comité de Bâle a été institué en 1974 par les gouvernements des Banques centrales des pays appartenant au « Groupe des dix » dont la France, la Belgique, le Canda, l’Italie, le Japon, le Luxembourg, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, l’Espagne, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis. Le Comité de Bâle était auparavant appelé Comite des règles et pratiques de contrôle des opérations bancaires. Ce comité a été créé en raison du développement grandissant des risques bancaires, notamment suite à la faillite de la banque Herstatt en Allemagne occidentale et de la banque Franklin National aux États-Unis.

Au tout début, le comité avait comme principal objectif l’amélioration de la stabilité du système bancaire international tout en garantissant la stabilité d’un système financier qui est de plus en plus internationalisé. Il permet donc de stimuler et de favoriser la coopération et de promouvoir l’harmonisation internationale en ce qui concerne le contrôle prudentiel bancaire.

Depuis les années 80, le Comité de Bâle a commencé à s’intéresser au niveau de fonds propres des institutions financières à cause de leur faiblesse, notamment pour la plupart des banques internationales compte tenu de la montée des risques.

Également en raison de la montée de la concurrence entre les institutions financières et l’instabilité de l’environnement financier, le Comité est amené à renforcer la stabilité du système bancaire et l’égalité des conditions de concurrence.

Toutefois, le Comité ne dispose pas d’autorité de surveillance ou de juridiction comme les pays moderne, mais il a mis en place des directives et des normes générales pour le secteur financier. Les directives et les normes sont destinées à limiter le risque de faillite du secteur financier.

Figure 2 : Évolution de la surveillance prudentielle

Source : AMF (autorité des marchés financiers) 2015

 

 

  1. Bâle 2

Avec l’entrée à la présidence de William J. Mc Donough, le Comité de Bâle, le Comité de Bâle a décidé de commercer à mettre au point une réforme en 1998. Dans ce le cadre de cette réforme que le Comité a procédé au raffinement des pondérations existantes à travers la prise en considération des notations sur les diverses activités bancaires effectuées par les agences de notation. Cela a permis l’élaboration du ratio Mc Donough qui marque les accords de Bâle II.

Dans ce nouvel accord, la définition du capital est restée la même qu’à  celle dans le ratio Cooke. Toutefois, les accords de Bâle II accordent une attention particulière au système de contrôle interne des institutions financières et une importance particulière au risque opérationnel. Dans le cadre de cet accord, les banques ont la possibilité de faire appel au modèle interne pour la détermination de leur risque de crédit, de marché et opérationnel.

Figure 3 : Accords de Bâle II

Source : AMF (autorité des marchés financiers) 2015

 

 

Comme montré par cette figure, l’accord de Bâle II se fonde sur trois piliers :

  • Pilier 1 : le pilier 1 concerne le calcul d’un ratio de solvabilité. La première réforme concerne la détermination du risque de crédit. Dans le cadre de cette réforme, les banques bénéficient de deux possibilités. La première possibilité leur permet de mettre en œuvre une approche standardisée où elles peuvent avoir recours aux notations effectuées par les agences de notation, tels que Standard and Poor’s, Moody’s ou encore Fitch IBCA, pour l’affectation des pondérations aux différents actifs dont elles ont à leur disposition. La seconde possibilité concerne l’approche par les notations internes, particulièrement pour les banques qui ont un savoir-faire jugé satisfaisant par les autorités de contrôle en matière de mesure de gestion des risques.
  • Pilier 2 : le pilier 2 se rapporte à la logique du premier pilier. Dans le cadre de ce second pilier, une surveillance publique est imposée aux institutions financières une fois que les autorités leur permettent d’utiliser leurs notations internes. Toutefois, cette surveillance se montre difficile à mettre en œuvre.
  • Pilier 3 : le troisième pilier a pour objet de renforcer l’efficacité des deux premiers piliers. Il se concentre sur la discipline de marché. Avec ce troisième pilier, les banques sont tenues de procéder à une diffusion régulière des informations en rapport avec leur situation afin de permettre aux opérations du marché de les évaluer. Toutefois, la survenance d’une réaction excessive de la part du marché peut entrainer une accentuation de la difficulté des banques susceptible d’engendrer un effondrement de la valeur de leurs actions et un accès difficile au financement extérieur.

 

Par ailleurs, les plus grands principes du contrôle prudentiel reposent sur la prévention des comportements des banques susceptibles d’entrainer des risques et d’éviter la propagation des risques sur les marchés financiers. Par conséquent, les banques sont obligées de fonctionner suivant des contraintes de liquidité et de solvabilité.

Lorsqu’elles traversent une situation de crise financière, les banques peuvent avoir des pertes supérieures à leur capital. Dans ce cas, la règlementation a pour rôle de limiter les transferts de richesse en obligeant les banques à mieux contrôler leurs risques.

Ainsi, la solution la plus adéquate se trouve au niveau de la pression exercée par les autorités prudentielles sur les institutions financières afin qu’elles puissent mettre en œuvre des systèmes adaptés au contrôle de risque. L’autorité de supervision a également pour rôle de provoquer des réorganisations, d’avoir la participation des actionnaires ainsi que des partenaires financiers pour réduire le coût social des faillites.

Ainsi, le Comité de régulation se concentre sur la recherche de la qualité et de l’efficacité de la surveillance bancaire selon quatre principes différents[19] :

  • Renforcer la sécurité et la fiabilité du système financier,
  • Établir des standards minimaux en matière de contrôle prudentiel,
  • Diffuser et promouvoir les meilleures pratiques bancaires et de surveillance
  • Promouvoir la coopération internationale en matière de contrôle prudentielles.
  1. La mesure de la solvabilité selon Bâle III

L’accord de Bâle III a été publié en fin d’année 2010. Cet accord apporte de nouvelles règles de capital dans l’objectif de protéger plus efficacement les banques tout en assurant un meilleur contrôle de leur risque de liquidité. Le Comité de règlementation des institutions financières a décidé de mettre en place l’accord de Bâle III en raison de plusieurs insuffisances constatées dans le second accord Bâle II.

À part une gestion plus efficace, l’accord de Bâle III exige également davantage de transparence ainsi que plus de capital dans les réserves comme présenté comme suit[20] :

  • Minimum de capital total niveau 1 : avec une parité équité qui a passé de 2% à 3,5% entre 2010 et 2013
  • Minimum de capital total reste 8% en 2013, mais il y aura un réajustement en 2019 afin que les banques puissent se protéger des périodes de récession ou de crise financière.

L’accord de Bâle III se présente comme une nouvelle règlementation est davantage procyclique et accorde une grande importance au risque systémique. Ce nouvel accord est aussi caractérisé un contrôle poussé de la titrisation et les banques auront droit à moins de transactions OTC. Et concernant le risque de marché, un plus important niveau de capital sera requis.

L’accorde de Bâle III implique différents principes :

c-1- Un ratio de solvabilité plus élevé

Le ratio de solvabilité plus élevé destiné à renforcer la solvabilité des banques. Ce ratio est ainsi destiné à renforcer la faculté des banques à absorber les pertes en rapport à leurs activités à travers :

  • des exigences de fonds propres réglementaire : les exigences en fonds propres des banques ont été définies de manière plus stricte.
  • un relèvement des normes de solvabilité : l’exigence minimale de fonds propres règlementaires reste à 8%, mais le ratio minimal de fonds propres est porté de 2% à 4,5% du montant total des risques pondérés[21].

c-2. Une création d’un ratio d’effet de levier

La création de ratio d’effet de levier est destinée à réduire le risque pour stabiliser le système financier. Le ratio de levier permet ainsi de rapporter le montant des fonds propres de base au montant total des actifs non pondérés du risque bancaire comme présenté ci-suit :

 

c-3. Augmentation de la pondération du risque

L’augmentation de la pondération du risque concerne le risque de contrepartie sur certaines classes d’actifs. Cette réforme consiste à un renforcement substantiel du traitement du risque de contrepartie, c’est  à dire à une mesure plus rigoureuse des expositions.

c-4. Création d’un ratio de liquidité à 30 jours

Ce ratio de liquidité à court terme est établi afin d’assurer que les banques bénéficient d’un niveau d’actifs liquides suffisants qui peuvent être convertis en liquidité afin de couvrir leurs besoins durant une période de 30 jours en cas d’importantes difficultés de financement :

 

 

Ce ratio permet aux banques d’avoir un certain volume d’actifs liquides afin de leur permettre de couvrir les sorties d’argent au moins 30 jours.

 

 

 

 

 

 

Chapitre 2 : Influence des nouvelles technologies dans la mesure des risques bancaires

Depuis presque dix ans, le CIGREF a eu comme principal sujet les contours du numérique. Bon nombre d’auteurs ont déjà publié les résultats de leurs recherches tandis que d’autres continuent encore de produire des travaux qui sont consacrés uniquement sur la définition du numérique. Numérique découle du mot latin « numerus » ou nombre en français. Tout ce qui relève des nombres, qui s’évalue, se traduit ou se représente par un nombre est numérique.

Section 1 : Système d’information et NTIC spécifiques au monde bancaire

Ces dernières années, Internet a connu une évolution considérable à tel point qu’il impacte presque toutes les secteurs d’activités, que ce soit commerciales ou industrielles. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication deviennent actuellement de véritables moyens incontournables au développement de presque toutes les activités, y compris celles des banques. Elles ont eu comme premier effet d’influencer le comportement des professionnels ainsi que le mode de fonctionnement des entreprises.

Ce grand changement oblige les institutions bancaires et financières à s’adapter aux nouvelles technologies. Ainsi, elles peuvent non seulement préserver, mais aussi accroître leur fonds de commerce. Ces modifications incitent la Commission bancaire à se pencher encore plus sur les évolutions technologiques, que ce soit sur le territoire français ou à l’étranger. Il faut savoir que ces évolutions ne sont pas seulement avantageuses pour la clientèle, mais aussi pour les intermédiaires financiers. Néanmoins elles peuvent être aussi porteuses d’incertitudes pour ces derniers. Avantageuses, certes, mais ce qu’il faudrait savoir c’est qu’elles représentent aussi des risques, que ce soit au niveau financiers, juridiques ou opérationnels. Pour en savoir un peu plus, il faut mettre en place une conjonction d’initiatives, que ce soit privée ou publique.[22]

A-    Arrivée des nouvelles technologies dans le domaine bancaire

Outre le fait qu’il soit règlementé, le secteur financier est aussi soumis à plusieurs contraintes prescrites par les autorités financières. Dans de telles conditions, il n’est pas facile d’innover. Néanmoins, pour diverses raisons, ces obstacles n’ont pas pu freiner l’innovation financière. Avec l’innovation, les banques peuvent non seulement booster leurs profits tout en réduisant les différents coûts (recherche, transaction, marketing), elles peuvent aussi faire face à la concurrence et minimiser les différents risques de l’intermédiation financière.

Le processus de déréglementation des années 80 a joué un rôle majeur dans cette innovation financière. L’importance des marchés financiers et le recul de l’activité bancaire à l’ancienne  ont poussé les banques vers une innovation qui leur permet d’atteindre leur principal objectif : demeurer un acteur financier incontournable. Selon Sobreira en 2004 : « les développements technologiques, notamment en matière de télécommunication et d’informatique, ont également contribué à l’essor de l’innovation financière, ce qui a profondément transformé l’activité de l’intermédiation financière »[23].

Dans le domaine bancaire, le terme « nouvelles technologies » englobe toutes les technologies qui permettent au client d’une banque ou d’une quelconque institution financière d’effectuer des opérations à distance. Le fait est que l’opération se fasse de manière quasi-instantanée la rende différente des opérations qui se fassent par courrier ou en agence. Parmi ces nouvelles technologies utilisées par les institutions financières, on retrouve les centres d’appels, mais aussi les sites de tchat. Tous deux proposent des discussions directes avec des chargés de clientèle. À part ceux-là, il y en a d’autres qui sont totalement automatisées (demande de solde via un smartphone etc.). A l’heure actuelle, la nouvelle technologie associée à l’évolution d’internet a largement dépassé les logiciels bancaires. Il suffit juste que le smartphone ou la télévision aient accès à internet et le tour est joué. Toutes opérations financières et bancaires peuvent se faire à distance.

L’influence des nouvelles technologies de l’information et de la communication ainsi que des différents réseaux de communication dans le domaine bancaire a commencé à se développer dans les années 70. Dans le domaine bancaire, ces nouvelles technologies ont déjà engendré deux grandes évolutions. La première a été marquée par l’apparition de nouveaux supports logistiques dans le cadre du traitement interne des informations ainsi que dans les relations au sein de la profession.

La seconde quant à elle se rapporte au fait que les nouvelles technologies sont devenues le moyen le plus rapide pour accéder à tous types d’informations et aux marchés tout en étant un moyen de création de marchés électroniques globaux. Les nouvelles technologies marquent également la modernisation des bourses de valeurs.

Actuellement, les nouvelles technologies sont utilisées comme des supports à l’action commerciale, notamment au niveau des agences, et comme de nouveaux circuits de vente à distance.

  • L’open innovation

Ces dernières décennies, les banques se sont convergées de plus en plus vers l’open innovation. Cette innovation dite « ouverte » est un modèle basé sur des approches partenariales. Dans l’innovation ouverte, les sociétés peuvent non seulement faire appel à de nouveaux acteurs : outside in, mais ils peuvent aussi utiliser leurs idées pour innover d’autres partenaires : inside out.

En 2009 par exemple, l’entreprise Natixis a mis en place un laboratoire de gestion de cash afin de développer des applications qui permettent de mieux satisfaire les besoins des clients. Cette démarche a pour second objectif l’intégration des professionnels qui ne font pas partie de l’équipe de trésorerie de Natixis. En 2011, une banque en ligne italienne, WeBank, a procédé à une nouvelle expérimentation, l’objectif étant de mettre au point avec l’aide d’internautes une nouvelle application bancaire pour iPad.

Pour sa part, BNP Paribas a décidé de travailler avec une filiale d’Orange pour mettre en place un service de transfert d’argent via smartphone. C’est en 2008 que la première offre commerciale a été lancée en Côte d’Ivoire. Un an après le lancement du produit, un premier test s’est aussi fait au Sénégal.

Pour des raisons publicitaires, la majorité des procédés d’innovation ouverte par des banques sont souvent en relation aux activités bancaires de détail. Toutefois, l’open innovation ne se limite pas seulement aux banques commerciales. Elle concerne aussi les banques d’investissement, les banques de dépôt, mais encore les banques d’affaires. L’association des différentes transactions bancaires avec le déploiement des banques universelles qui font toutes sortes d’activités (financières/ bancaires) s’avère parfois très difficile. L’open innovation passe par une collaboration avec les clients ainsi que les entreprises qui ne font pas d’activité bancaire.

Même si le fait de recourir à l’open innovation se limite seulement dans le secteur financier, la prolifération récente des apprentissages bancaires conduit à se questionner sur les probables conséquences de cette approche[24].

  • Quels avantages peut-on attendre d’un tel processus d’innovation, aussi bien pour la banque que pour ses clients ?
  • Quel est le rôle joué par l’open innovation face à la mutation de l’environnement de l’industrie financière ?
  • Quels sont les risques liés à la mise en place de l’innovation ouverte étant donné les spécificités du secteur bancaire ?
  • Attrait de l’open innovation dans le secteur bancaire

D’après l’étude de l’OCDE en 2008, c’est de la spécificité de l’environnement technologique des organisations et des structures industrielles que dépend l’attrait de l’open innovation. Selon une étude qui s’inspire de Malerba et Orsenigo (1993), il existe quatre facteurs qui régissent les possibilités d’open innovation :

  • Cohen, Levin, 1989, les conditions d’opportunité qui représentent la complexité ou la facilité avec laquelle une organisation peut innover, de façon progressive ou radicale ;
  • Cohen, 1995 – Dosi, 1988, les conditions d’appropriabilité qui évoquent le niveau de protection de l’avantage qui découle de l’innovation ;
  • Cohen, Levinthal, 1989, les conditions de cumulativité des connaissances concernant le point auquel les présentes innovations servent de base pour les futures innovations ;
  • Et enfin le degré de pluridisciplinarité du savoir

Ces éléments définissent le régime technologique et décident du choix stratégique des sociétés innovantes, Malerba, Orsenigo, 1993 ; Malerba, Orsenigo, 1995. Il existe un autre facteur décisif qui s’ajoute aux quatre autres pour l’étude des opportunités d’open innovation, incluant l’élément concerné par l’innovation[25] :

  • innovation de procédé : nouvelle méthode de distribution,
  • innovation de matières premières ou innovation organisationnelle
  • innovation de produit: développement d’un nouveau produit,
  • innovation de marché: nouveaux marchés

 

B-    Avantages des nouvelles technologies dans la satisfaction de la clientèle

De nos jours, le numérique se caractérise par une résonnance toute particulière, notamment au niveau du secteur bancaire. Comme toutes les autres entreprises, les banques sont également concernées par la transformation digitale, notamment en raison de l’importance stratégique de son Système d’ Information. Par ailleurs, leurs interactions avec les différents acteurs concernés, y compris les clients, ont également transformé leur structure interne.

Le recours aux nouveaux canaux d’accès qui sont mis à la disposition des clients se présente à la fois comme une réponse face aux pressions exercées par la concurrence ainsi qu’à la volonté de proposer de nouveaux services aux clients. Grâce à cela, les clients ont également la possibilité de profiter de la multiplicité des canaux d’accès pour effectuer des opérations de banque à distance.

Par ailleurs, il faut noter que l’utilisation des différents canaux de communication par les clients peut perturber la cohérence du système d’information et peut engendrer des effets indésirables pouvant limiter l’efficacité de ces évolutions.

Le schéma présenté ci-après donne un aperçu de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans les activités bancaires et leur degré d’accessibilité des informations vis-à-vis des clients :

Figure 4 : Cadre conceptuel proposé par G. P. Huber.

Source : Selon Huber, G.P., (1990), « A theory of the effects ofadvanced information technology on organizationnal design, intelligence and decision making » – Academy of Management Review, p.47-71

 

À travers les NTIC, les clients augmentent petit à petit leurs besoins et optent pour de nouvelles formes de comportements. Un comportement client, assez proche de la « selfcarisation », apparaisse également : le consommateur devient alors « consomm’acteur ».

Section 2 : Impacts des nouvelles technologies dans la mesure des risques bancaires

Depuis presque une vingtaine d’années, les acteurs du secteur bancaire sont confrontés aux mouvements incessants des nouvelles technologies de l’information et de la communication. En effet, depuis l’avènement du web, les acteurs secteur bancaire sont condamnés à s’adapter continuellement afin de survivre et surtout rester compétitif sur le marché.

Mais bien que les nouvelles technologies renforcent l’exposition à certains types de risques, elles peuvent apporter également d’importantes opportunités.

A-    Impacts négatifs

Dès lors que le web fait son apparition à la fin des années 90, personne n’a pu imaginer  à quel point les nouvelles technologies et internet allaient profondément bouleverser l’écosystème des entreprises et surtout des habitudes de consommations des consommateurs.

Comme c’est le cas de toutes les entreprises, les banques sont également confrontées à une profonde mutation de leur business model engendrant la plupart du temps des risques non négligeables.

En effet, de nouvelles menaces sont apparues pour les établissements financiers dont les plus importants sont l’évolution du comportement des consommateurs, l’apparition de nouvelles concurrences ou encore la perte de certains monopoles[26] :

  • L’évolution des comportements des consommateurs : depuis l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les consommateurs sont ultra connectées, et de plus en plus sont tentés par les services de canaux à distance que leur offrent les banques pour certains types d’opérations de base à l’exemple de la consultation de compte, des virements, des paiements, etc. Bien que très avantageux pour les clients, cette nouvelle forme de relation client/banque évolue au détriment des conseillers qui perdent leur importance face aux clients.
  • L’arrivée d’une nouvelle concurrence : grâce au numérique, de nouveaux acteurs ont pu facilement accéder aux marchés des établissements financiers traditionnels. Cette apparition de nouvelles concurrences a été ensuite renforcée par la multiplication des appareils nomades.
  • La perte de certains monopoles : la perte de monopole fait également partie de menaces qu’engendrent les nouvelles technologies dans le secteur bancaire, notamment pour les établissements financiers traditionnels. En effet, des start-ups spécialisées qui se focalisent sur les technologies financières se concentrent de plus en plus sur des offres de produits et services bancaires, et dans la majorité des cas,  ces offres sont à faible réglementation et à fortes marges.

Par ailleurs, nous citons ci-après les risques majeurs pouvant renforcer les risques auxquels les banques se confrontent.

  • risques juridiques

Pour chaque pays, les conditions d’adhésion des entreprises d’investissement et des banques sont définies par les autorités compétentes en charge de l’agrément. De ce fait, la publication de la liste des établissements agrée leur revient aussi. C’est auprès du Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissement que les établissements financiers, les investisseurs ou encore les déposants, doivent s’assurer de leur statut de d’entreprise d’investissement ou de banque.

Si une entreprise d’investissement ou une quelconque banque ne disposant pas d’agrément tente de développer ses activités par le biais d’internet, elle s’expose directement à des risques de poursuites judiciaires pour exercice illégal. Pour les institutions ayant des sites qui opèrent en transfrontières sans autorisation, elles s’exposent aussi à un risque juridique.

Dans l’EEE, Espace Economique Européen, il existe des incertitudes juridiques concernant l’intention d’effectuer, en ligne, une activité continue sur le territoire d’un autre pays membre de l’EEE. Par contre, pour exercer, en ligne, vers un Etat qui n’est pas membre de l’EEE, l’entreprise d’investissement devra avoir, à l’avance, l’approbation des autorités de l’Etat visé.

Outre la question d’agrément, les institutions financières se doivent aussi de respecter les conditions liées à la capacité des clients à mener à bien les opérations proposées sur le site,  les informations obligatoires pour l’ouverture d’un compte, mais aussi les contrats qui régissent la protection des clients.

  • Les risques financiers

La plupart du temps, le risque financier qu’on retrouve dans les opérations en ligne est similaire à celui qu’on rencontre dans les opérations classiques. Néanmoins, le fait d’automatiser les opérations peut faire courir un risque de crédit particulier à l’institution financière. Avec l’instabilité des marchés financiers actuels, cette dernière doit faire très attention. Concernant les opérations boursières sur le marché français, les clients peuvent bénéficier d’un financement pour effectuer leurs achats. Les conditions sont simples : ils doivent détenir 20 % du montant concerné ou de titres français équivalents à 40 % de leurs achats (règlement mensuel). Au cas où le client fait faillite, c’est son intermédiaire financier qui supporte le risque.

En général, l’environnement économique des activités bancaires en ligne est très incertain (fluctuation boursière – baisse des tarifs, etc.) Ces institutions financières dépendent entièrement des injections de fonds propres et des fluctuations boursières. De ce fait, il faudrait non seulement présenter, aux autorités d’agrément, les prévisions d’activité, mais il faut aussi leur expliquer quels sont les scénarios de crise qui peuvent surgir à tout moment.

  • Risques opérationnels

Le risque opérationnel comporte plusieurs dimensions à savoir la sécurité des systèmes d’information, celle des opérations en ligne et les risques de blanchiment. Ces derniers représentent un risque vis-à-vis de la réputation de l’établissement, mais aussi au niveau de l’activité elle-même. Utiliser internet en tant que canal de distribution des services bancaires peut provoquer une crise de confiance (risque spécifique), suivie d’une perte de crédibilité vis-à-vis du public.

  • La sécurité des systèmes d’information

Sécuriser les systèmes d’information interne est devenu de plus en plus complexe à cause des failles qui existent au niveau des opérations faites en ligne, surtout si cette technique met en avant les moyens de traitement et d’échange des données. Les techniques utilisées semblent être les mêmes que ce soit à l’extérieur ou au sein des établissements. En outre, les équipements ont été conçus pour faciliter les accès des clients, peu importe l’endroit où ils se trouvent ou à quelle heure ils veulent le faire. L’automatisation de nombreux échanges par unité de temps peut rendre le système vulnérable aux attaques informatiques. La sécurisation des systèmes d’informations nécessite l’intervention des professionnels, néanmoins il faut mettre en place un suivi pour qu’il n’y ait pas de laisser-aller de la part de ces derniers.

  • La sécurité des transactions en ligne

Pour sécuriser les transactions faites sur internet, le banquier se doit de connaître son interlocuteur, il doit être certain que les messages venant du client n’ont  pas été modifiés, ni divulgués à une tierce partie durant le transfert, et enfin, il doit être sûr que le client est le véritable auteur du message. Dans les solutions utilisées actuellement, ce dernier critère n’est pas toujours rempli. Il y a ce qu’on appelle cryptographie à clé publique, une technique qui propose des solutions de sécurité pour toutes transactions faites en ligne. La non-répudiation veut à ce que les codes secrets et les clés privées (stockés dans les ordinateurs) qui permettent aux clients d’accéder à leur compte soient assurés. Aujourd’hui, il existe des virus, qui ont pour objectif de pirater ces codes, téléchargeables sur internet. De ce fait, mettre en place une sécurité à la hauteur des attentes des clients nécessite l’utilisation de nouveaux outils tels une carte à puce ou un lecteur d’empreinte, etc.

  • Les risques en matière de blanchiment

Les risques en matière de blanchiment par le recours aux services bancaires en ligne prennent forme pendant l’ouverture de compte. Tout au long de cette étape, les risques sont les plus élevés à cause de l’absence du client physiquement et de toutes les formalités administratives faites en ligne. Pour les clients qui vivent à l’étranger, il est plus que probable qu’il y ait un manque d’identification. Les systèmes de vérification des informations envoyées par le client sont plus aléatoires. La banque en ligne offre à ses clients la possibilité d’effectuer toutes les transactions à distance, sans la moindre trace d’un gestionnaire. Dans ce cas, il y a des clients qui en profitent pour faire du blanchiment. Faute de système de surveillance pour ces opérations en ligne, la banque via internet augmente les risques de blanchiment qui subsistent déjà dans les banques traditionnelles. Internet peut aussi faciliter le développement d’autres techniques de blanchiment à savoir la création de sociétés-écrans, etc.

 

 

B-    Impacts positifs

  • Principe de la Mutualisation

Les banques procèdent à la mutualisation pour pouvoir diminuer leur coût de production. Ce processus leur permet de mutualiser leurs investissements et de faire d’importantes économies. Afin d’introduire les nouvelles technologies dans les activités bancaires, 33,33 % des banques commerciales tunisiennes se sont tournées vers la mutualisation. Cette association avait pour objectif la réalisation des économies d’échelle pour pouvoir être compétitive en termes de coûts.

  • Industrialisation des processus bancaires

Le second objectif des banques est d’arriver à une automatisation et à une industrialisation de tous les processus. Un défi très important vu que dans le cadre d’une croissante désintermédiation, les banques doivent gagner plus en clientèle, ce qui demande une vision unique, immédiate et surtout globale de chaque client. (J.M.Sahut, 1998).

  • Passage d’une gestion traditionnelle de stock à une gestion de flux

En interne, les nouvelles technologies apportent une modification au niveau des traitements bancaires. Cette modification permet de passer de la traditionnelle gestion de stock à la gestion de flux à savoir le contrôle des échanges et le suivi, accompagné d’un double mouvement : l’intégration des opérations et leur traitement.

  • L’automatisation des processus

En effet, pour la banque, le fait d’automatiser tous les processus est une opportunité de croissance. L’automatisation lui permet de faciliter et de raccourcir la majorité des démarches bancaires. Grâce à ERP 12, la banque a pu gagner en qualité autant qu’en efficacité dans tout l’ensemble des processus : financiers, transactionnels, traitement des opérations… Pour les équipes de back office, l’automatisation des processus a aussi permis de gagner du temps qui par la suite peut être réalloué à d’autres tâches avec une forte valeur ajoutée. Cette innovation en matière de technologie permet aux organisations de faire preuve de plus d’agilité. Les délais pour prendre les décisions sont très courts et cela permet aux banques de s’adapter facilement aux changements du marché. Ainsi, les banques disposent de moyens qui leur permettent de maîtriser, de prévenir, et d’évaluer les risques. De ce fait, il devient plus facile de répondre aux contraintes que ce soit réglementaires ou légales.

  • La dématérialisation

Le fait de dématérialiser les documents permet de faire d’importants gains en termes des coûts de sécurité, de back-office, de réduction des temps de traitement et de produit net bancaire. Résultat, la qualité de service et encore plus renforcée. L’illustration de cette dématérialisation peut se faire de plusieurs façons. Cela peut même aboutir à une non-matérialisation :

  • création de salles de courriers électroniques
  • indexation automatisée des documents
  • lecture automatisée des documents, constitution automatisée des archives électroniques, etc.

L’automatisation de l’indexation, du tri, des workflow permet de faire d’importants gains que ce soit en efficacité ou en sécurité. Ils ont remplacé des tâches qui se faisaient autrefois manuellement, souvent chronophage et sources d’erreur.

En outre, le processus de dématérialisation permet de faire un suivi et de tracer les processus. Cela renforce un peu plus la sécurité.

La prochaine étape est l’exploitation intelligente de toutes les données concernant les clients. Cette exploitation a été rendue possible grâce à la dématérialisation et de l’archivage électronique des données. C’est aujourd’hui l’un des postes d’investissements le plus prometteur et le plus important pour la banque

  • Optimisation du réseau d’agences

Le réseau d’agences de la banque qui fait dans les détails est une part importante de sa structure de coûts. Alors que l’affluence des clients en agences ne cesse de baisser, la majorité des acteurs du marché ont déjà mis au point une vaste opération et réflexion concernant l’optimisation de tous les réseaux d’agences afin de réaliser des économies d’échelles, de développer des synergies et d’arrêter les dépenses inutiles. Pour la banque de détail, c’est l’un des premiers axes de développement.

En effet, ces dernières années, la banque de détail a vu son modèle bouleversé par l’afflux de divers canaux de contact à distance. Néanmoins, surtout en France, le réseau d’agences est devenu et reste le pilier de la relation client et de la banque de détail. Selon la Fédération Française des banques, avril 2013, le nombre d’agences est resté stable entre 2011 et 2012  alors qu’au sein de l’Union Européenne, la tendance est à la baisse.

Pendant l’ouverture d’un compte bancaire, la proximité reste un des avantages concurrentiels décisifs. De nouveaux concepts d’agence ont ainsi vu le jour. Automatisés en partie ou en totalité, ils mettent à disposition de leurs clients les nouvelles technologies (tablettes, smartphones, etc.). Actuellement, les banques vont encore plus loin et imaginent déjà ce que pourra être l’agence du futur, plus rentable et plus adaptée aux besoins des clients. S’ajoute à cela une nouvelle étude sur la spécialisation des réseaux, que ce soit par typologie de besoins ou par le ciblage des clients stratégiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partie 2 : Partie empirique

Chapitre 1 : Méthodologie et hypothèses

Afin de répondre à la problématique : Dans quelle mesure les systèmes d’information influencent-ils la mesure des risques dans les banques et assurance ? ce travail synthétise en premier lieu différents travaux de recherches académiques et professionnels axés sur le système d’informations des banques et ses différents impacts sur la mesure des risques bancaires. Cette première étape sera ensuite complétée par une étude qualitative, notamment une enquête qui sera menée auprès de professionnels travaillant dans le domaine bancaire.

  1. Présentation des outils de collecte de données

L’objectif de ce travail est d’identifier les différents éléments qui caractérisent les systèmes d’information bancaire, notamment en raison du développement grandissant des nouvelles technologies de l’information et de la communication, ainsi que leur impact sur la mesure des risques bancaires. Afin d’atteindre cet objectif, la démarche de recherche et de traitement d’informations se fera en trois étapes :

  • La première étape concerne la revue de littérature, donc une recherche documentaire portant sur une dizaine d’articles et ouvrages académiques et professionnels afin de circonscrire le cadrage théorique de notre travail ;
  • La seconde étape quant à elle consiste à effectuer à des enquêtes sur terrain, particulièrement aux personnes qui ayant une bonne connaissance du secteur bancaire et des différents enjeux qui s’y opèrent ;
  • La troisième et dernière étape est destinée à l’analyse des données recueillies et à une comparaison avec le cadrage théorique afin de donner des réponses plus précises à la problématique principale de l’étude.
  1. Choix des outils de collecte de données

Afin de mieux répondre à la problématique de départ, il est indispensable que ce travail se base non seulement sur des revues de littératures, mais également sur des données réelles qui seront collectées sur le terrain, notamment par le biais d’enquête auprès d’une dizaine de personnes. Cette combinaison de deux méthodes nous permettra d’évaluer plus efficacement l’impact des nouvelles technologies sur les risques bancaires.

  • La revue de littérature

La revue de littérature se base sur la consultation de revues scientifiques et académiques, spécialisées et répertoriées et va servir de base pour définir les fondements de l’analyse. La revue de littérature regroupant plusieurs types de documents tels que les ouvrages, les coupures de presse, les publications et les articles sur internet, documents professionnels et universitaires et les sites officiels se focalisent principalement sur les points suivants : les banques et les risques bancaires, influence des nouvelles technologies dans la mesure des risques bancaires, la gestion des risques bancaires et le système d’information et NTIC spécifiques au monde bancaire.

  • Les enquêtes par questionnaire

Notre étude qualitative se base essentiellement sur des questions en rapport le système d’information bancaire et la gestion des risques bancaires. Les enquêtes vont ainsi nous permettre de confronter le cadre théorique à la réalité des organisations bancaires. Il s’agit donc de déterminer les facteurs clés qui permettent de mesurer efficacement les risques bancaires à travers les systèmes d’information mis en place.

Afin d’apporter des réponses pertinentes à notre question de recherche, les différentes questions posées tournent autour des points suivants :

  • La technologie bancaire
  • Les nouvelles technologies utilisées dans les banques
  • Les motivations qui vous ont conduit à introduire des nouvelles technologies au sein de votre banque
  • Stratégie de développement du système informatique?
  • L’effet de l’introduction des nouvelles technologies sur votre relation avec la clientèle
  • Impact des nouvelles technologies sur la mesure des risques bancaires

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 2 : Présentations et discussions des résultats

Section 1 : Présentation des résultats

  • Les nouvelles technologies

Figure 5 : Introduction des nouvelles technologies au sein de la banque

 

La plupart des personnes interrogées affirment que les nouvelles technologies sont déjà introduites au sein des banques dans lesquelles elles travaillent et dont les principales utilisations sont les suivantes :

Graphique 1 : Utilisation des nouvelles technologies

Depuis ce graphique, nous pouvons remarquer que les banques utilisent les nouvelles technologies surtout pour introduire de nouvelles applications informatiques à l’exemple des SGBD ou encore des systèmes clients.

Les NTIC servent également à l’introduction de nouveaux équipements informatiques, la mise en place d’un système INTRANET. Par ailleurs, certaines banques se basent également sur les nouvelles technologies pour la création d’un service de télécompensation ou encore pour la réalisation d’un service vocal.

  • Impact des nouvelles technologies sur l’organisation interne

Graphique 2 : L’effet de l’introduction des nouvelles technologies sur le mode de travail

 

 

Selon les enquêtes que nous avons mené, les nouvelles technologies de l’information et de la communication offrent une plus grande rapidité dans le traitement des opérations tout en renforçant la fiabilité des informations obtenues du système d’informations.

Les nouvelles technologies permettent également aux banques de réduire les contraintes de la présence physique derrière un bureau ainsi qu’une réduction des risques d’erreurs. Par ailleurs, les NTIC ont également pour effet d’améliorer l’efficacité et la précision dans les services fournis ainsi que la suppression des tâches en double.

Graphique 3 : Impact des NTIC dans les relations avec les clients

En termes de relation clients, les personnes interrogées affirment que les nouvelles technologies de l’information et de la communication leur permettent de supprimer les contraintes de temps, d’améliorer la qualité des services fournis. Ces nouvelles technologies ont également l’avantage de favoriser la satisfaction de la clientèle. D’autres considèrent par ailleurs que les nouvelles technologies renforcent la fidélisation de la clientèle.

Figure 6 : Les changements apportés par les NTIC

Les enquêtes que nous avons mené nous permettent de constater que les nouvelles technologies apportent différents éléments nouveaux pour les banques. En effet, avec les NTIC, les banques ont accès à différents types d’informations et apportent de nouveaux supports logistiques pour le traitement des informations et pour les actions commerciales.

Par ailleurs, ces nouvelles technologies permettent également aux banques de mettre en place des procédures plus rapides avec une nouvelle forme de relation avec les clients et au sein de la profession.

Figure 7 : Considération des nouvelles technologies

La majorité des personnes que nous avons interrogé, soit 60%, considèrent les nouvelles technologies de l’information et de la communication comme une ressource stratégique pour la banque. Les 40% restants les considèrent comme une charge pour l’organisation.

  • Le système informatique

Figure 8 : Contrôle du système informatique

Presque la totalité des personnes interrogées déclarent que la banque dans laquelle ils travaillent effectue un contrôle de la performance du système informatique. Dans la majorité des cas, le contrôle s’effectue tous les trimestres. Un seul interviewé a déclaré un contrôle tous les mois.

  • Les avantages et les inconvénients des NTIC sur le système d’information des banques

Graphique 4 : Les avantages

Parmi les plus grands avantages des nouvelles technologies sur le système d’information des banques, il y a la possibilité de dématérialiser les informations, l’automatisation des processus, la proposition de nouveaux services, l’industrialisation de l’ensemble des processus et la diminution des coûts de production.

Graphique 5 : Inconvénients

En termes d’inconvénients, les enquêtes nous permettent de constater que les NTIC favorisent l’arrivée de nouveaux concurrents et perturbent la cohérence du système d’information. Les nouvelles technologies obligent également les banques à toujours s’adapter aux mouvements incessants des NTIC.

  • La gestion des risques

Figure 9 : Méthode utilisée dans la gestion des risques

Dans la gestion des risques bancaires, la majorité des banques dans lesquelles nous avons effectué nos enquêtes se basent à la fois sur le contrôle interne et les réglementations prudentielles dans la gestion des risques. 30% se basent uniquement sur le contrôle interne et  sur les la règlementation prudentielle.

Graphique 7 : Impacts négatifs des NTIC sur la mesure des risques

 

Selon les professionnels que nous avons interrogé, les nouvelles technologies ont des impacts négatifs sur la mesure des risques. En effet, la plupart déclarent que l’utilisation des nouvelles technologies augmente la vulnérabilité des banques, notamment au niveau du système d’information.

Par ailleurs, avec l’évolution grandissante des nouvelles technologies de l’information et de la communication, il se peut que les banques n’arrivent plus à maitriser l’évolution des comportements des consommateurs et des différents risques que cela peut engendrer.

 

Graphique 8 : Les risques en termes de sécurité des informations

 

Enfin, les nouvelles technologies menacent également la sécurité des informations, notamment les données personnelles de la banque et de ses clients. En effet, la majorité des professionnels interrogés parlent de piratages informatiques, d’un système d’information vulnérable aux attaques informatiques et des risques de non maitrise des informations. Ces différentes situations peuvent engendrer une crise de confiance et une perte de crédibilité pour les banques.

Section 2 : Discussion des résultats

Suit  à nos analyses et aux enquêtes que nous avons effectué, nous pouvons déjà dire qu’au niveau des banques, le domaine le plus touché par les nouvelles technologies de l’information et de la communication est celui de la distribution.

Comme toutes les entreprises, les banques sont également touchées par le développement grandissant du web et depuis quelques années elles entrent dans une métamorphose virtuelle de leurs processus. Une situation qui fait naitre de nombreux défis à relever, notamment la diminution des coûts liés aux opérations bancaires, la gestion des risques et de la relation client, le risque de voir apparaitre de nouveaux concurrents, etc.

A-    Avantages

  • Relations clients

Le premier axe touché par les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans le secteur bancaire est sans aucun doute la gestion de la relation client. En effet, pour les banques, ces nouvelles technologies sont considérées techniquement comme un véritable vecteur de création d’offres personnalisées. Cela est affirmé par les professionnels que nous avons interrogés. En effet, à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les banques peuvent introduire de nouvelles applications informatiques destinées aux clients et de nouveaux équipements informatiques. Également, les nouvelles technologies permettent d’optimiser la qualité du service rendu aux clients.

Et selon toujours les personnes enquêtées, la technologie est devenue actuellement un élément essentiel dans la qualité des services rendus aux clients.

  • Gestion des risques

Les NTIC, notamment les systèmes d’information, permettent aux banques de suivre plus efficacement leurs activités. Également, les informations fournies par le système d’informations permettent aux décideurs de prendre plus facilement et plus rapidement les décisions. Cela leur permet aussi de gérer plus efficacement les risques sa e rapportant aux clients, aux pays, aux encore au cours de change, etc.

Par ailleurs, les informations fournies par les systèmes d’information donnent aux techniciens la possibilité d’optimiser leurs connaissances pour agir plus efficacement et plus rapidement. C’est pour cette raison que la majorité des personnes interrogées considèrent les nouvelles technologies comme un gain important pour leur banque.

B-    Inconvénients

Internet ne donne pas que des avantages pour les banques, par exemple à travers une diminution radicale des coûts opérationnels, mais peut également renforcer l’exposition à de nouveaux types de risques.

  • Surcharge de travail

Même si ce ne sont pas la totalité, plusieurs professionnels affirment que la technologie apporte plus de charges de travail pour les banques. En effet, ces professionnels déclarent même que si la nouvelle technologie se présente comme un moyen stratégique tout en étant un outil indispensable au bon fonctionnement des opérations bancaires, elle n’est pas une fin en soi. En effet, certains considèrent les nouvelles technologies comme un simple outil à exploiter et qui nécessitent le déploiement d’importantes ressources à la fois financières, matérielles et humaines. Elles demandent également une restructuration des processus internes. Dans ce contexte, les nouvelles technologies peuvent se présenter comme un élément qui freine le développement des banques.

  • Risques technologiques

Les nouvelles technologies offrent aux banques des outils de plus en plus puissants, leur permettant à la fois de renforcer leur compétitivité et d’optimiser rentabilité et leur productivité. Toutefois, l’informatisation des activités et des opérations bancaires renforcent la vulnérabilité des banques.

En effet, force est de constater que le développement grandissant de l’utilisation de la micro-informatique, le développement, voire l’explosion des différents réseaux de communication, renforcent l’exposition des banques à de nouveaux risques, notamment à des risques technologiques et informatiques dont les principaux sont :

  • Risques engendrés par la multiplication et la distribution des ressources pour renforcer la performance ;
  • Risques liés aux pannes informatiques, notamment au niveau des serveurs de données, des réseaux et des applications ;
  • Multiplicité des profils d’internautes,
  • Risques engendrés par l’utilisation d’Internet et des standards à travers les services WEB, e-mail, transferts de fichiers, etc.
  • Cyber-attaques, pour le vol ou les modifications d’informations confidentielles
  • Usurpation d’identité ;
  • Propagation de virus, etc.

Par ailleurs, il faut noter qu’aujourd’hui, il existe des virus, qui ont pour objectif de pirater ces codes, téléchargeables sur internet. D’autant plus que l’automatisation de nombreux échanges par unité de temps peut rendre le système vulnérable aux attaques informatiques.

  • Apparition de nouveaux concurrents

Avec le développement grandissant des nouvelles technologies,  de nouveaux concurrents ont fait leur apparition. Pour ces nouveaux concurrents, Internet et toutes les technologies qui s’y rapportent se présentent comme une véritable source d’opportunités dans la mesure où ils permettent d’entrer facilement dans le secteur bancaire sans nécessairement déployer d’importantes ressources financières.

En effet, en faisant seulement appel aux réseaux de communication, les nouveaux entrants peuvent proposer différents types de service en ligne et beaucoup plus de personnalisation. Bousculés par l’arrivée de ces nouveaux entrants, les banques sont obligées de repenser leur stratégie de distribution et leurs services financiers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion

Dans ce travail, nous avons tenté de faire une évaluation de l’impact des Technologies de l’Information et de la Communication sur l’activité bancaire, notamment sur la gestion des risques. Les diverses investigations nous ont permis de faire le constat suivant : les T.I.C tiennent un rôle important dans la promotion ainsi que dans l’évolution des secteurs bancaires. Les nouvelles technologies en elles-mêmes sont devenues le moteur du changement. Elles apportent une évolution considérable au niveau de la concurrence entre les banques virtuelles, les banques de réseau, les activités bancaires sans oublier les acteurs qui n’appartiennent pas au métier bancaire. Sous l’effet de la montée en puissance des nouvelles technologies, une redéfinition des métiers bancaires se met en place. En effet, à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication les banques peuvent introduire de nouvelles applications informatiques destinées aux clients et de nouveaux équipements informatiques. Également, les nouvelles technologies permettent d’optimiser la qualité du service rendu aux clients.

Effectivement, les banques se transforment de plus en plus en entreprises de gestion des risques et de services associés au marché des capitaux et ce sont les innovations technologiques qui stimulent sa croissance. Selon D. Saîdane en 2001, cette évolution est la preuve d’une mutation d’un système où les banques dominent vers un système où les marchés dominent. Dans le domaine bancaire, le terme « nouvelles technologies » englobe toutes les technologies qui permettent au client d’une banque ou d’une quelconque institution financière d’effectuer des opérations à distance. Le fait est que l’opération se fasse de manière quasi-instantanée la rende différente des opérations qui se fassent par courrier ou en agence.

Toutefois, l’arrivée des nouvelles technologies dans le secteur n’est pas seulement source d’opportunités, De nombreux inconvénients accompagnent cette révolution.  En effet, depuis l’arrivée des nouvelles technologies, les banques font constamment face à de nombreux risques qu’elles doivent essayer de maitriser chaque jour. Il faut noter que l’utilisation des différents canaux de communication par les clients peut perturber la cohérence du système d’information et peut engendrer des effets indésirables pouvant limiter l’efficacité de ces évolutions.

Dans ce contexte, les systèmes d’information bancaires peuvent dans certains cas favoriser la mesure des risques et dans d’autres cas, renforcer la vulnérabilité des banques. Par exemple, les systèmes d’information permettent aux banques de suivre plus efficacement leurs activités. Également, les informations fournies par le système d’informations permettent aux décideurs de prendre plus facilement et plus rapidement les décisions. Toutefois, cela peut renforcer l’exposition des banques à de nouveaux risques, notamment à des risques technologiques et informatiques. D’autant plus que l’automatisation de nombreux échanges par unité de temps peut rendre le système vulnérable aux attaques informatiques.

 

 

 

 

 

 

 

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  • VERDIE J.F. (1998), « Les incidences des nouvelles technologies sur les activités de la banque », Gestion 2000, janvier

 

 

 

 

 

 

[1] RICHER J. « Vers la banque multicanal », Banque, janvier, 1998

[2] Saîdane . D., « La banque traditionnelle est-elle en déclin ? », Séminaire ayant eu lieu à la FSEGT, 2001.

[3] Saîdane . D., « La banque traditionnelle est-elle en déclin ? », Séminaire ayant eu lieu à la FSEGT, 2001

[4] Observatoire des métiers, « Les métiers repères de la banque – Contours », Edition 2013

[5] Vivien BRUNEL, « Gestion des risques et risque de crédit », 2009

[6] Tariqullah Khan Habib Ahmed, « La gestion des risques », Document occasionnel n°5, 2001

[7] Banque des règlements internationaux, « Bâle III : Ration de liquidité à court terme et outils de suivi de liquidité », Janvier 2013

[8] Altunbas, Y., S. Carbo, E.P.M. Gardener et P. Molyneux : « Examining the  Relationships between Capital, Risk and Efficiency in European Banking », European Financial Management, 2007

[9] Institute of International Finance, « Principles of Liquidity Risk Management », mars 2007

[10] Crockett, A., « Liquidité de marché et stabilité financière », Revue de la stabilité financière, Banque de France, no 11, février 2005, p. 13-18.

[11] Institute of International Finance, «Principles of Liquidity Risk Management », mars 2007

[12] Patrick Jaulent, Président du club Balanced Scorecard et Performance Europe »  Partenaire-expert CFO-news, « Qu’est-ce que le risque systémique ? », article disponible sur http://www.finyear.com/

[13]Institute of International Finance, « Principles of Liquidity Risk Management », mars 2007

[14] Tariqullah Khan Habib Ahmed, « La gestion des risques », Document occasionnel n°5, 2001

[15] CBCB, « Slowdown of the global OTC derivatives market in the second half of 2000 », Press Release, Banque des Règlements Internationaux, mai 2001

[16] CBCB, « Slowdown of the global OTC derivatives market in the second half of 2000 », Press Release, Banque des Règlements Internationaux, mai 2001

[17] CBCB « Sound Practices for Managing Liquidity in Banking Organizations », Bâle : Comité de Bâle sur le contrôle Bancaire, 2000

[18] CBCB « Principles for the Management of Credit Risk », Papier conultatif, Bâle : Comité de Bâle sur le contrôle Bancaire, 1999

[19] Banque des règlements internationaux, Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, « Vue d’ensemble du Nouvel accord de Bâle sur les fonds propres », document soumis à consultation, Avril 2003

[20] Georges Dionne, « Gestion des risques : histoire, définition et critique », CIRREL T-2013-04, 2013

[21] Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, « Dispositif réglementaire mondial visant à renforcer la résilience des établissements et systèmes bancaires », décembre 2010

[22] RAJHI M.T. et Ben Romdhane.S. « Impact de la technologie sur les économies d’échelle des banques commerciales tunisiennes », Acte du Colloque International « LIFE », Juin 2002.

[23] Cité dans : Thenet. G. et R. Guillouzo « La conception de la technologie comme boîte noire par le contrôle de gestion bancaire : la mesure de la performance opérationnelle des agences par la méthode DEA », Laboratoire d’Economie et de Sciences Sociales de Rennes, 2002, pp. 1-20

[24] VERDIE J.F. (1998), « Les incidences des nouvelles technologies sur les activités de la banque », Gestion 2000, janvier.

[25] MALERBA, F., ORSENIGO, L.  « Technological regimes and firm behavior », Industrial and Corporate Change, 1993

[26] STOREY, C., EASINGWOOD, C. « The impact of new product development project on the success of financial services », The Service Industries Journal, 1993

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