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En quoi la participation des adolescents déficients intellectuels dans un Institut Médico-éducatif, peut-elle favoriser la construction du statut de citoyen ?

SOMMAIRE

INTRODUCTION

I/ PRESENTATION DE LA STRUCTURE ET CONSTATS SUR LE TERRAIN

A/ Présentation de la structure : le lieu de stage

1/ Historique de l’institution

2/ La situation environnementale de l’institution

3/ Les missions et l’organisation au sein de l’institution

3.1/ Les missions et les financements de l’institution à travers son cadre juridique

3.2/ La structure organisationnelle au sein de l’institution

4/ L’équipe éducative au sein de l’internat

4.1/ Le personnel se chargeant de la pédagogie

4.2/ La thérapie au sein de l’IME

4.3/ Le soin du public accueilli

4.4/ Le service éducatif

 

B/ Constats sur le terrain

1/ Généralités de l’Institut  Medico-éducatif

2/ Le groupe de vie Mik’ados

3/ Les pratiques professionnelles : cas d’enfants présentant des déficiences mentales

 

II/ CADRE THEORIQUE ET ETUDE QUALITATIVE : LA PLACE DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP DANS LA SOCIETE

1/ Définition et historique de la notion de handicap

2-Evolution du secteur de l’éducation spécialisée dans la prise en charge des enfants handicapés

3/ Cadre juridique de l’étude

3.1/ Loi n°2002-02 rénovant l’action sociale et médico-sociale

3.2/ Loi n°2005-102 pour l’égalité des droits et des chances

 

III/ DELIMITATION DES CONCEPTS ET LIEN AVEC LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES

A/ Délimitation des concepts

1/ Déficience intellectuelle

2) La notion d’adolescence

3) Stigmate et société

3.1/ Définition et caractéristiques

3.2/ Vécus dans l’IME et constatation du problème d’interaction entre l’adolescent déficient et la société

B/ Analyse de l’étude

1/ Les difficultés rencontrées par les adolescents déficients intellectuels

2/ La socialisation de l’adolescent visant la construction de son identité et son intégration dans la société

2.1/ La citoyenneté

2.2/ L’importance de l’éducation

2.3/ La socialisation proprement dite

3/ Les objectifs de l’IME dans la socialisation : vers une construction identitaire, une intégration et une autonomie

3.1/ L’autonomie de l’adolescent déficient intellectuel

3.2/ La construction identitaire de l’adolescent

3.3/ L’intégration au sein de la société

 

IV/ LES PROJETS SOCIO-EDUCATIFS

1/ Atelier de presse

1.1/ Présentation du projet

1.2/ Analyse et Evaluation

2/ Atelier quoi de neuf

2.1/ Présentation du projet

2.2/ Analyse et Evaluation

3/ Atelier Mercredi matin

3.1/ Présentation du projet

3.2/ Analyse et évaluation

 

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

J’effectué mon stage auprès d’un Institut Médico-Educatif. Cet IME prend en charge des enfants et des adolescents âgés entre 6 à 14 ans qui présentent une déficience intellectuelle pouvant être légère comme elle peut être moyenne, accompagnée de troubles associés ou pas, l’IME a pour principale mission d’éduquer et d’enseigner à ces enfants et adolescents.

 

Chaque enfant accueilli a eu leur vie précédente à l’arrivée du centre, les enfants ont des cultures différentes, des valeurs différentes et surtout des comportements différents. Au cours de mon stage, j’ai pu constater que les enfants et surtout les jeunes ont du mal à accepter sa situation, pour ce faire, ils ont tendance à repousser leur entourage, à nier les ordres des adultes. Dès leur arrivée à l’IME, cette réticence est tout de suite remarquée, certains s’enferment dans leur chambre pour ne pas avoir de discussion avec les autres, d’autres veulent montrer leur supériorité par rapport aux autres. Les éducateurs de l’institution les placent dans un cadre ou ils ne sont pas du tout habitués, les emmènent à faire des choses qui ne leur pas quotidiens, ils considèrent leur mise dans un IME comme étant une contrainte qui tend à les éloigner du monde extérieur.

 

L’éducation des enfants au sein du centre tend à la socialisation de chacun afin de leur permettre d’être plus autonome dans leur vie future, à être responsable de leurs actions, à devenir un citoyen à part entière. Je me suis posée plusieurs questions car je souhaite vraiment que dans ma pratique professionnelle, les enfants puissent trouver un goût aux exigences du centre car le fait de les respecter est pour eux une grande ouverture vers leur avenir. Les activités au sein du centre ne plaît pas surement à tous les enfants accueillis, pour certains, ils peuvent être ennuyeux et pour d’autres intéressants, il faut donc chercher un moyen de les faire participer à ces activités vu que la notion de participation définit la notion de citoyenneté. Si un jeune participe aux activités du centre, il peut adopter ces gestes et tout ce qu’il a appris lors de ces activités dans sa vie future, après la sortie du centre. La participation ne concerne pas seulement les activités au sein de l’IME mais également et surtout celles qui s’exercent en dehors du centre, à l’école ou lors des sorties organisées.

 

C’est pourquoi j’ai adopté ma problématique : En quoi la participation des adolescents déficients intellectuels dans un Institut Médico-éducatif, peut-elle favoriser la construction du statut de citoyen ?

 

Afin de répondre à cette problématique, j’ai déjà eu une réflexion selon laquelle je pourrais intégrer dans le programme des projets qui sont plus intéressants pour les jeunes pour permettre une socialisation adéquate pouvant conduire à la construction d’un citoyen autonome et responsable. La construction de l’identité est très importante dans un IME, c’est une tâche difficile mais qui est obligatoire si l’on veut qu’un adolescent puisse participer à la vie de la société, partant de sa participation au sein du centre. Ainsi, j’ai mis en place trois projets que je vais évaluer car j’ai pu l’appliquer au sein de l’IME.

 

Pour véhiculer notre étude, j’ai divisé mon travail en quatre parties :

I/ PRESENTATION DE LA STRUCTURE ET CONSTATS SUR LE TERRAIN

II/ CADRE THEORIQUE ET ETUDE QUALITATIVE : LA PLACE DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP DANS LA SOCIETE

III/ DELIMITATION DES CONCEPTS ET LIEN AVEC LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES

IV/ LES PROJETS SOCIO-EDUCATIFS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I/ PRESENTATION DE LA STRUCTURE ET CONSTATS SUR LE TERRAIN

A/ Présentation de la structure : le lieu de stage

1/ Historique de l’institution

L’ouverture officielle de l’institut était en 1971, le 2 mai au cours de laquelle 60 garçons qui présentaient une déficience intellectuelle ont été pris en charge, leur âge variait entre 6 à 14 ans[1]. Si auparavant, l’institut n’accueillait que des garçons, à partir de l’année 1981, il accueillait également les filles et accueille en demi-internat.

 

Ensuite, un autre service est né en 1989, celui de l’éducation et de soin à domicile (S.E.S.S.A.D). Ce service a été autorisé par le Préfet et pouvant prendre en charge sur 12 places. Les conditions générales du service ne sont pas différentes que celles dans l’institut médico-éducatif. La seule différence réside dans le fait que le service n’héberge pas mais prend en charge l’enfant auprès de sa famille, dans sa maison, dans son propre environnement.

 

De nouvelles annexes sont ensuite apparues dans le décret de 1989 et l’I.M.E se trouve parmi les établissements qui sont autorisés à s’y conformer, ainsi, la capacité d’accueil a évolué allant de 30 places en internant, 6 places en demi-pension et 12 places pris en charge par le S.E.S.S.A.D.

 

Plusieurs aménagements ont été opérés sur le bâtiment même à compter de l’année 1999 et même en 2008, un établissement d’aide au travail (E.S.A.T) a été annexé à l’institut.

 

2/ La situation environnementale de l’institution

Sur le plan démographique, l’institut se trouve dans un cadre merveilleux parfait pour une prise en charge en matière de santé et surtout pour les enfants ayant une déficience intellectuelle. La ville de son implantation se trouve au sud du département de la Haute-Marne, elle n’est pas encombrée par la circulation comme dans les grandes villes. A proximité de l’institut, il existe une école primaire et un collège. D’une manière générale, l’association se trouve dans la campagne, ce qui est très bénéfique pour les enfants pris en charge car en même temps, ils disposent des lieux de loisirs appropriés.

 

Sur le plan économique, le rôle de l’institut est considérable dans la ville d’implantation en raison du fait qu’il crée de nouveaux emplois pour les résidents et en plus, il figure parmi les entreprises qui recrutent le plus de personnel. Il collabore de près avec les autorités locales et tous ceux qui participent au bon fonctionnement de la vie de la ville.

 

La beauté de l’environnement en général donne de l’éducation aux enfants accueillis car en voyant, juste la propreté des alentours, ils prennent exemple et le respect est acquis naturellement.

 

3/ Les missions et l’organisation au sein de l’institution

3.1/ Les missions et les financements de l’institution à travers son cadre juridique

Il est toujours important de se référer au cadre juridique d’un établissement car cela témoigne sa légalité et aussi sa légitimité à travers son personnel, ses usagers et les différentes autorités.

 

L’association dans laquelle j’ai effectué mon stage est une association privée et sont le fonctionnement est fondé sur les exigences de la loi du 1 juillet 1901 ainsi que du décret du 16 août 1901.

 

Plusieurs textes se trouvent aussi à la base de l’IME et fixant diverses dispositions qui conditionnent la bonne marche de telles institutions. Le premier décret date de 1989, dans les annexes de celui-ci, on parle des conditions devant être respectées par les établissements qui prennent en charge des enfants et adolescents déficients mentaux ainsi que les autorisations diverses relatives à leur création, leur organisation,…Ensuite, on peut citer ici la loi n° 75 534 qui protège toutes les personnes handicapées. Plusieurs autres lois s’appliquent dans ce domaine comme la loi relative aux institutions sociales et médico-sociales, la de 2002 sur la rénovation de l’action sociale, la loi de 2005 sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

 

En ce qui concerne l’accueil des enfants et des adolescents, c’est la Maison Départementale des Personnes Handicapées ou M.D.P.H qui les oriente à travers une notification. Dans chaque département comme en Haute-Marne[2], il existe une M.D.P.H. La capacité d’accueil du lieu de stage a été déjà évoquée précédemment mais actuellement, les enfants pris en charge sont au nombre de 36 et la majorité est hébergée en internat, les garçons sont plus nombreux que les filles que ce soit en internat qu’en semi-internat.

Concernant les tarifs et les financements, l’intervention de quelques entités est de mise. C’est le préfet qui va fixer les tarifs de la prise en charge dans la journée et le prix est pris en charge par les caisses d’assurance maladie des familles[3].

 

Un enfant pris en charge en interne paie en total 157,71 euros et pour un enfant en semi-internat, le frais est de 104,47 euros.

 

Comme mission, l’IME doit assurer l’épanouissement de l’enfant, doit lui permettre de mettre en œuvre ses capacités intellectuelles et corporelles, doit apprendre à l’enfant de faire face avec autonomie à la vie de tous les jours par rapport à la société et surtout professionnellement. L’objectif de l’institut est donc d’assurer l’intégration de l’enfant ou de l’adolescent dans la société et dans la vie professionnelle et pour y arriver, il leur est primordial de les aider à faire valoir leur personnalité et à leur permettre d’acquérir une autonomie suffisante, la principale méthode utilisée est l’apprentissage dans les plus meilleures des conditions.

 

Ainsi, chaque enfant est investit d’un projet et dont la réalisation se fait en équipe, la réalisation est ensuite suivi d’une évaluation afin de connaître la capacité de chaque enfant et d’adopter les mesures nécessaires de manière individuelle. La participation des responsables des enfants est toujours sollicitée comme les parents ou les représentants et même la famille en générale.

 

Avant même la réalisation du projet, l’établissement signe avec la famille de chaque enfant un contrat de séjour dans lequel sont déterminés les objectifs de la prise en charge, sa nature. Le contrat est conforme au respect de la déontologie et à l’éthique régissant l’IME, il tient compte des pratiques professionnelles proposées en la matière et du projet général au sein l’institut.

 

3.2/ La structure organisationnelle au sein de l’institution

Pour le bon fonctionnement de la prise en charge, l’institution s’organise en divisant la catégorie des enfants et des adolescents accueillis selon leur âge et leur niveau de déficience. Il est nécessaire de rappeler ici que l’institut prend en charge en même temps des enfants et des adolescents qui sont d’une manière générale atteints d’une déficience intellectuelle. Les troubles qu’ils présentent peuvent être différents pour chaque enfant. Leur âge varie entre 6 et 14 ans mais cela peut aller jusqu’à l’âge de 16 ans si l’adolescent est considéré comme étant encore incapable de travailler auprès de la société.

 

Ainsi, la répartition des sujets se fait par étage, en premier et en deuxième. Au niveau du premier étage, la répartition se fait comme suit :

  • Un groupe de filles qui présentent une déficience intellectuelle porte le nom de « dauphines ».
  • Un groupe de garçons qui ont des problèmes comportementaux porte le nom d’ »indiens », ils présentent des troubles envahissants du comportement ou T.E.D.
  • Le groupe nommé « princesses » s’y trouve également, ce sont des filles qui présentent également des T.E.D.

 

Pour ces deux derniers cas, les enfants présentent la plus grande faiblesse par rapport à leur autonomie, il leur est plus difficile que les autres de s’associer aux autres usagers, du moins au monde extérieur. Par rapport à l’organisation, leur rythme est plus lent que pour les autres usagers de l’institut.

Au niveau du deuxième étage, ce sont les « experts » qui l’occupent, ce sont également des déficients intellectuels.

 

4/ L’équipe éducative au sein de l’internat

Un établissement de santé comme un IME est précieux en raison du fait que le public accueilli nécessite beaucoup d’attention et beaucoup de dévouement de la part du personnel. C’est pourquoi, au niveau de l’institut ou j’exerce mon stage actuel, les professionnels qui prennent en charge les enfants et les adolescents sont des personnes compétentes et dont les compétences sont variées et hiérarchisées. L’équipe est composée du personnel médical, le paramédical, les professionnels éducatifs et scolaires.

 

4.1/ Le personnel se chargeant de la pédagogie

Le service pédagogique est assuré par une institutrice spécialisée, celle-ci assure le préapprentissage dès la venue de l’enfant auprès du centre. La classe est conçue pour assurer l’intégration scolaire des enfants suivant leur niveau d’assimilation, ainsi, on distingue l’école primaire, le collège et l’école d’intégration totale. Actuellement, deux institutrices dispensent l’enseignement pour le compte de l’IME.

 

4.2/ La thérapie au sein de l’IME

En raison du fait que le centre accueille des enfants présentant des déficiences intellectuelles, les soins thérapeutiques sont obligatoires. Le service est assuré en même temps par un psychiatre et un psychologue.

 

Le psychiatre agit pour une période déterminée et il collabore de près avec la psychologue pour tous les soins psychologiques utiles au sein de l’institut. Si besoin est, le psychiatre fait le diagnostic, il peut prescrire le traitement approprié à la maladie, il peut demander des examens relatifs au patient et il peut suivre le traitement à sa guise. De plus, il partage ses savoirs faire aux autres personnels de l’institut au cours des réunions organisées au sein de l’IME. L’objectif de ce partage de connaissance est de faire comprendre à tout le personnel la manière de fonctionner des enfants et pour ensuite adopter les meilleures stratégies de rapprochement. Son intervention ne se limite pas aux soins thérapeutiques des enfants, elle s’étend avec les familles des enfants et même dans la mesure où un parent se trouve dans le besoin d’être pris en charge sur le plan thérapeutique, il intervient.

 

La psychologue travaille à temps complet pour l’IME, en collaboration avec le psychiatre, elle se charge du suivi psychologique. A l’entrée comme à la sortie de l’enfant au centre, elle peut faire des tests psychologiques si ceux-ci s’annoncent nécessaires. Le partage des connaissances s’applique également ici, de même pour la relation avec la famille de l’enfant. Il a été dit précédemment que chaque enfant s’approprie d’un projet, c’est la psychologue qui assure le suivi de celui-ci. Dans certains cas, la famille ou l’enfant même demande des conseils, l’intervention de la psychologue dans la réponse est acquise.

 

4.3/ Le soin du public accueilli

Les trois acteurs qui interviennent dans le service soin sont l’infirmière, la psychomotricienne et l’orthophoniste.

En premier lieu, l’infirmière se charge du contrôle des traitements par le personnel médical, de l’hygiène de l’enfant. Elle joue également le rôle d’accompagnatrice dans tout ce qui touche la santé de l’enfant, le rôle de « maman » dans la vie quotidienne de l’enfant. Son intervention ne se limite pas aux soins, elle instruit les enfants sur des thèmes comme l’hygiène en général ou la sexualité par exemple. Avec les familles, elle entretient également des relations visant à donner des conseils sur l’hygiène et sur la santé de l’enfant.

 

Ensuite, la psychomotricienne s’occupe de la manière dont les enfants vont faire face aux difficultés psychologiques en les éduquant à exprimer ce souci à travers leur corps, par des gestes bien étudiés.

Enfin, le service se compose de l’orthophoniste qui ne travaille pas à plein temps ou de manière permanente pour le centre mais qui intervient sur demande du médecin. Celui-ci prend en charge les enfants qui ne savent pas parler correctement à travers des techniques prédéfinies. Il est à signaler qu’auprès de l’IME, plusieurs enfants ont des problèmes de langage.

 

4.4/ Le service éducatif

L’épanouissement de l’enfant, son intégration dans la société, son autonomie sont les objectifs poursuivis par le service éducatif de l’institut. Ainsi, toutes les activités que ce soient dans le cadre de l’éducation de l’enfant que dans le cadre de sa relation avec les parents, doivent répondre à ces objectifs. Les acteurs qui entrent en jeu sont les éducateurs spécialisés, les moniteurs éducateurs et les aides médico-psychologiques.

 

B/ Constats sur le terrain

1/ Généralités de l’Institut  Medico-éducatif

En France, les IME sont régis par l’annexe XXIV du décret et la circulaire de 1989. Le public accueilli au sein de ces instituts est un public qui a un problème au niveau mental, des déficiences qui causent des troubles du comportement, des troubles de la personnalité, des problèmes au niveau de la communication avec les autres, des troubles motrices et sensoriels.

Sur le plan historique, les IME étaient au début des œuvres caritatives ayant pour objectif de venir en aide aux personnes handicapées mentales et plus précisément, les enfants et les adolescents. Les fondations ont ensuite été agréées et financées par l’Agence Régional de Santé.

Actuellement, il existe un bon nombre d’IME en France et leur évolution ne cesse de se démarquer. Les IME tentent de respecter le droit des enfants pris en charge et pour y arriver, les moyens utilisés connaissent également des évolutions. Pour l’institut du lieu de stage, un groupe de vie a été créé afin de répondre d’une manière satisfaisante aux besoins des usagers, plus particulièrement, les adolescents pris en charge par le centre.

 

2/ Le groupe de vie Mik’ados

« Les Mik’Ados » est une nouvelle unité de vie qui a été créée en septembre 2011, elle est destinée aux adolescents de14 ans et plus et qui doivent sortir du centre en raison du délai de prise en charge arrivé à terme. Ce nouveau dispositif a été pensé suite à divers constats :

  1. a) Amendement Creton (article 22 de la Loi n° 89-18 du 13 janvier 1989), qui stipule le maintien en établissement de la personne dans l’attente d’une place dans une structure adaptée. Tant que l’adolescent ne trouve pas encore sa place au sein d’une structure, l’IME est tenu de le maintenir en son sein.
  2. b) Constat des l’Instituts Médico-Professionnels: L’arrivée en I.M.P.R.O. des jeunes était complexe du fait de leur manque d’autonomie au quotidien.

 

  1. c) Accompagnement des enfants sortants

Le groupe de vie des Experts est hétérogène. En effet, de jeunes enfants entrants au sein de la structure côtoyaient des adolescents sortants. La mixité des âges, la diversité des besoins et des attentes de chaque jeune rendaient l’accompagnement complexe au quotidien. Plus particulièrement, pour les adolescents qui ne parvenaient pas à trouver leur place et leur équilibre au sein de ce groupe. Cela pouvait se traduire par des comportements violents, une non adhésion aux projets proposés, ainsi qu’à une opposition à l’adulte.

 

Ces réalités quotidiennes ont amené l’équipe éducative à repenser ses pratiques et son accompagnement. Cela s’est concrétisé par la création d’un nouveau groupe de vie spécifique avec ces adolescents pour lesquels nous avons dû adapter nos méthodes de travail et ses finalités.

 

L’objectif de ce nouveau dispositif est de disposer d’un lieu où les jeunes peuvent exprimer leurs capacités d’immersion dans le cadre réel de la vie sociale. En effet, ce groupe de vie est un espace intermédiaire entre la vie institutionnelle vers une vie d’adulte. Il s’agit de rendre les jeunes accueillis de plus en plus autonomes dans tous les registres de la vie. A travers divers apprentissages, il s’agit de sortir de l’établissement et de s’insérer dans des situations « vraies » en milieu ordinaire. Sortir seul, faire des achats usuels, apprendre à gérer un budget et à lire l’heure, construire un projet professionnel, s’inscrire dans des activités extérieures sont autant d’apprentissages que l’équipe éducative accompagne quotidiennement.

 

Cette unité de vie, est une interface entre la vie institutionnelle et la vie extérieure.

L’équipe éducative accompagne ces adolescents dans leurs apprentissages de comportements psycho-sociaux afin de s’adapter aux normes de la société et ainsi de trouver sa place au sein de celle-ci.

L’éducateur spécialisé en IME est continuellement dans une démarche de socialisation auprès des enfants qu’il accompagne. La socialisation est un processus, dans le sens où l’individu intériorise les normes, les valeurs de la société à travers des expériences et sous l’influence de paires. Pour moi, il s’agit de faire prendre conscience à l’adolescent déficient intellectuel qu’il a une place de droit dans notre société, et qu’elle s’acquiert au travers de certains comportements et attitudes. C’est un processus « d’entrée en société »

 

Pour garantir, soutenir cette entrée, un passeur est nécessaire. Si on reprend les origines du métier d’éducateur spécialisé, celui-ci était un esclave dans l’Antiquité. En effet, il était chargé d’accompagner les enfants de ses maîtres aux lieux de socialisation, où l’enfant apprenait à devenir un citoyen. « Educator » signifie étymologiquement « Celui qui conduit hors de… »… Depuis notre rôle n’a pas considérablement changé. Ainsi, comme le définit Joseph Rouzel, l’éducateur spécialisé est un passeur, un intermédiaire, un médiateur entre la personne et la société dans le cadre d’une commande sociale. En effet, il accompagne l’enfant dans son passage de l’état d’enfant à celui d’adulte et de citoyen.

 

3/ Les pratiques professionnelles : cas d’enfants présentant des déficiences mentales

Sur le terrain, j’ai pu remarquer plusieurs cas concernant les enfants et les adolescents au sein de l’institut. Ils rencontrent des difficultés de par leur famille, leur environnement, certains trouvent leur place au sein du centre, d’autres non. L’objectif premier des éducateurs au sein du centre est d’intégrer l’enfant dans le lieu, de le mettre à l’aise avec les autres et d’avoir confiance en lui-même, par contre, le résultat n’est pas toujours le même pour les enfants en raison de leur différence d’origine, de culture, de vécu, de perception et de capacité. Les cas qui vont être présentés ci-dessous témoignent de cette différence et des difficultés, il s’agit d’abord de relater les faits et dans une autre partie du mémoire, des analyses de ces faits vont entrer en ligne de compte.

 

  • 1er cas : cas d’Alex

Alex est le deuxième enfant d’une fratrie de 5.  Il présente de grands troubles de locution. Après des années de suivi chez un orthophoniste pour le rééduquer, un diagnostic a été posé. Il s’agit d’une maladie génétique et les troubles sont irréversibles. Son rapport avec les autres se trouve détériorer. De plus il n’a pas accès à la lecture, ce qui complique la communication. Alex compense son handicap en se sublimant dans des activités qui ne nécessite pas de parler, le sport notamment. Il a été accueilli au sein de l’internat à l’âge de 6 ans. Il a entretenu des relations fusionnelles avec l’adulte. Au sein de la famille il manque de l’amour de ses parents qui ne savent pas comment lui exprimer. Sa sœur a suivi un cursus classique et passe son bac cette année. Son petit frère a le même problème de locution et est suivi par le S.E.S.A.D.  Au sein de l’internat il prend peu d’initiatives et est souvent en position de suiveur. Il est énurétique.

 

  • 2è cas: cas de Jean

Jean est un adolescent de 14 ans. C’est un enfant qui a été élevé à la campagne, il aime les activités extérieures et manuelles. C’est le 3ème d’une fratrie de 5 enfants. Il a des difficultés à trouver sa place au sein de la fratrie. Ses parents le surnomment le « pitbull », il a cette image négative au sein de la famille. Il a construit son identité à travers ses images négatives (construction identitaire). De part sa déficience intellectuelle, il a été orienté au sein de l’institution en internat à l’âge de 6 ans. Ses débuts ont été compliqués. En effet, Jean ne supportait pas de rester enfermé, il fuguait sans cesse et n’acceptait ni le cadre, ni la frustration. Peu à peu, il a trouvé sa place au sein de l’internat et s’est trouvé une identité positive (valorisation à travers activités sportives, responsabilisation). Son entrée au sein du nouveau groupe lui permet d’accéder un nouveau statut celui de ‘grand’ :« Moi je suis autonome, je suis un adolescent ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II/ CADRE THEORIQUE ET ETUDE QUALITATIVE : LA PLACE DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP DANS LA SOCIETE

1/ Définition et historique de la notion de handicap

La notion d’ »handicap » est un terme anglais issu de l’expression « hand in cap » qui veut dire « main dans le chapeau », un jeu.

Actuellement, dans la langue française, handicap est synonyme d’infirme, d’inadapté ou d’invalide. Pour les anglo-saxons, la définition de l’handicap est la suivante : « le handicap est une situation handicapante due aux barrières environnementales, économiques et sociales, qu’une personne, en raison de ses déficiences, ne peut surmonter de la même façon que les autres citoyens »[4].

 

 

La notion d’handicap fait entrer trois dimensions qui se rencontrent : il y a en premier lieu la déficience qui touche la personne, ensuite, de par cette déficience, celle-ci se heurte à une limitation fonctionnelle et enfin, leur intégration est difficile du fait que la société a construit une barrière à leur encontre.

 

La personne handicapée est donc désavantagée sur le plan social et ceci est dû aux gestes de la société, cette dernière est donc responsable. On peut donc conclure que le handicap n’est pas seulement dû aux déficiences que la personne présente mais également aux actes de la société. Ainsi, pour assurer l’intégration des personnes handicapées, il ne s’agit pas seulement de rééduquer la personne en question, de le prendre en charge, il s’agit également de cibler la société, de procéder à une organisation qui pourrait faire accepter la situation à la société.

 

Généralement donc, le handicap signifie une limitation d’interaction d’une personne ayant pour origine une déficience qui se manifeste par l’incapacité permanente ou non. Il existe plusieurs sortes d’handicap, il y a le handicap physique qui englobent les handicaps sensoriels qui sont la surdité, la cécité, l’achromatopsie, …, les handicaps moteurs comme la paralysie, l’infirmité et autres, les handicaps au niveau de la voix, les maladies chroniques comme l’épilepsie par exemple. A côté de l’handicap physique, il y a le handicap mental qui concerne la déficience mentale qui est l’autisme. Ce qui nous intéresse ici est plus précisément la déficience mentale qui atteint les enfants et les adolescents.

 

2-Evolution du secteur de l’éducation spécialisée dans la prise en charge des enfants handicapés

L’éducation des enfants handicapés a pris naissance à travers une longue histoire à travers le temps. Au cours des années, chaque personne et chaque auteur avait une différente manière de percevoir la notion d’handicap, plusieurs pensées idéologiques ont ensuite donné leur impression de la chose et aussi, l’éducation vient aussi de l’action de différentes personnes qui voulaient démontrer l’importance de ses actions.

 

Par rapport aux personnes handicapées, les réactions se sont montrés différentes et cette différence a été constatée à chaque époque, leur élimination était parmi ces réactions, il y avait de l’autre côté les idées religieuses, les idées de la société, les idées sur le plan économiques,…Au fil des temps, la situation de la personne handicapée s’est empirée, leur différence avec les autres personne a été de plus en plus remarquée, elle était rejetée par la société, elle faisait l’objet de peur et certains en font leur objet d’études. Il y a même eu des époques ou les personnes qui présentent une déficience mentale étaient considérées comme des déments, comme un pauvre, comme un délinquant.

 

C’est entre les années 1881 et 1882 que l’école était devenue obligatoire pour tous[5], en même temps, elle était gratuite et laïque. Ensuite, la loi de 1909 a été adoptée, elle mettait en place des classes de perfectionnement pour les « arriérés », d’un corps d’instituteurs spécialisés.

 

La création de l’éducation spécialisée a pour origine des critères économiques et sociaux, médicaux, philosophiques et pédagogiques. Les infirmes et les pauvres ont reçu une assistance, de même pour les délinquants et les fous. Sur le plan économique et social, la raison de cette assistance est en premier lieu d’ordre humanitaire et en second lieu et surtout d’ordre social, l’objectif étant de protéger la société contre ces personnes jugées dangereuses. L’assistance a aussi une raison économique car il s’agit de donner une éducation à ces personnes afin qu’elles puissent travailler et l’assistante prenne fin.

 

Sur le plan médical, l’éducation spécialisée a pour origine l’idée faite que la déficience intellectuelle est curable par voie de l’éducation, celle-ci est un soin moral. Sur le plan philosophique, l’idée est basée sur l’équité et la justice entre tous les êtres humains. Selon Rousseau, l’enfant est perçu comme personne spécifique et c’est le point de départ de la protection pour lui apprendre à faire face à la société.

L’éducation des déficients sensoriels a ensuite fait son apparition et c’est en 1846 que le terme d’éducation spécialisée a commencé à être mis en place.

 

Dans l’objectif de désengorger les services E qui s’occupent des asiles, l’envie de créer d’autres services qui pourraient faire entrer en même temps l’asile et l’école, d’où le terme « médico-éducatif ». A partir de ce moment, de plus en plus de centres de prises en charge ont été créés. Il a ensuite été jugé que le handicap doit être pris en charge individuellement et qu’il doit y avoir un service spécial à l’handicap, vient ensuite la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées, loi du 30 juin 1975.

 

3/ Cadre juridique de l’étude

3.1/ Loi n°2002-02 rénovant l’action sociale et médico-sociale

Pour la protection des personnes handicapées, c’est la loi du 30 juin 1975 qui a été pratiqué pendant de longues années. Ce n’est qu’avec la loi n°2002-02 que l’action sociale et médico-sociale a connu une rénovation.

 

Cette loi concilie deux principes fondamentaux, le premier principe est celui d’assurer les droits des usagers tout en apportant l’évolution de l’action sociale et médico-sociale. Le second principe vise à mettre en place des procédures visant à rénover l’interaction entre planification, programmation, allocation de ressources, évaluation et coordination.

 

La loi de 2002 est basée sur quatre axes :

-1ère axe : Affirmer et promouvoir les droits des bénéficiaires et de leur entourage :

La loi énumère les droits fondamentaux de la personne ainsi que les moyens utilisés pour le respect de ces droits. Il s’agit de respecter la dignité de la personne, son intégrité, son intimité, sa sécurité, sa vie privée. La loi exige également la mise en œuvre d’un projet individualisé, pour ce faire, la prise en charge et l’accompagnement sont ainsi individualisés et vont dans l’objectif d’intégrer la personne au sein de la société tout en étant autonome et capable, la prise en charge doit être de qualité et doit respecter les besoins de l’usager. Le consentement de la personne doit aussi être requis de manière à respecter sa volonté.

 

Pour cette orientation, l’établissement qui accueille a l’obligation d’informer les personnes handicapées, dans notre cas, les enfants et les adolescents, à leur famille également, les droits qu’ils possèdent. Ainsi, l’IME donne à la famille proche ou au représentant de l’enfant ou de l’adolescent un livret d’accueil, les annexes de ce livret sont composées de la charte de la personne accueillie, le règlement de fonctionnement, le contrat de séjour[6], le projet de l’établissement, la participation au conseil de vie sociale et le recours possible à un médiateur.

 

-2ème axe : Elargir les missions de l’action sociale et médicosociale et diversifier les interventions des établissements et services concernés :

La loi considère les évolutions qui sont intervenues en matière d’action sociale et médico-sociale, elle porte une reconnaissance à toutes les formes de prise en charge qui répondent à son objectif. Elle constitue aussi le fondement pour les nouvelles structures comme l’aide au logement par exemple ainsi que l’aide et conseils accordés aux familles des enfants et des adolescents handicapés que ce soit physiquement ou intellectuellement.

 

-3ème axe : Améliorer les procédures techniques de dispositif :

L’amélioration tend à favoriser une planification médico-sociale et pour ce faire, la mise en place d’un programme sociale t médico-social pour une durée déterminée de 5 ans pouvant être révisée selon le programme, ceci par le biais de schémas. Il s’agit également de rénover l’application des autorisations, il existe de délai pour les déposer et pour les examiner, une durée de 10 ans pouvant être renouvelée suivant l’issu de l’évaluation, une procédure de contrôle est aussi au rendez vous. La loi vise aussi la diversification des tarifs, ceux-ci différent selon la catégorie de l’établissement et selon d’autres critères bien définis à l’avance.

 

-4ème axe : Instaurer une réelle coordination des décideurs, des acteurs et organiser de façon plus transparente leur relation :

Dans cette orientation, la loi instaure d’une part des procédures en matière de concertation et de partenariat. Ainsi, une nouvelle section a été mise en place afin de regarder de près les difficultés qui peuvent survenir et qui sont présentes en matière sociale et médico-sociale, il appartient également à cette section de mettre en place ou de proposer des solutions appropriées.

 

Et au niveau du partenariat, la loi met en place un contrat entre le président du conseil général et le préfet dans lequel sont définies toutes les procédures relatives à l’instauration d’un partenariat. L’information est prise en compte par le texte car le système instauré est pareil pour l’Etat et les divers départements.

D’autre part, pour la promotion des schémas précédemment décrits et le bon déroulement des projets d’établissement, il a été mis en place un contrat qui définit les objectifs et les moyens en ses matières.

 

L’objectif de la loi est donc d’instaurer la collaboration entre les établissements car ils doivent s’exercer complémentairement, ceci vise la continuité des services car en matière de prise en charge, l’enfant ou l’adolescent peut être transféré dans un autre établissement.

 

Ensuite, en matière d’évaluation, le comité national d’évaluation a été créé en vue de la mise en œuvre des référentiels qui concernent les pratiques professionnelles.

 

3.2/ Loi n°2005-102 pour l’égalité des droits et des chances

Les évolutions apportées par cette loi visent la réponse aux attentes et aux besoins des personnes handicapées. La loi a apporté plusieurs droits fondamentaux afin de donner de meilleures conditions aux déficients, que ce soient physiques ou mentaux comme le cas des adolescents en IME.

 

En premier lieu, elle a introduit le droit à compensation pour toutes les personnes handicapées qu’elles soient reçus dans un centre ou reçoivent des traitements à domicile, l’objectif tend vers la couverture des besoins de ces dernières afin qu’elles soient indépendantes et surtout autonomes. Il existe cinq types d’aides accordées dans ce droit à compensation :

  • Les aides humaines
  • Les aides techniques
  • Les aides exceptionnelles
  • Les aides relatives au logement et au véhicule
  • Les aides animalières qui tendent à donner à la personne un chien d’assistance

 

 

C’est la CPADH[7] qui prend les décisions en la matière avec comme bases le projet individualisé et le plan établi par la MDPH[8]. Les décisions sont rendues 4 mois après l’introduction du dossier. Ainsi, par application de la loi, les enfants qui ont bénéficié de l’AEEH[9] rentrent dans le plan de compensation du handicap.

 

En second lieu, la loi a introduit un droit à la scolarité pour les enfants ayant un  handicap et cela au niveau d’une école ordinaire le plus près de sa maison, au même rang que tous les autres enfants et adolescents de son âge. Et pour les enfants qui nécessitent un suivi spécifique, la loi leur a accordé un droit à l’accompagnement auprès des services médico-sociaux avec l’autorisation de leur responsable. L’enfant, avec ses parents doivent adopter un projet personnalisé de scolarisation afin de viser l’objectif attendu dans un parcours scolaire. Pour répondre aux craintes des parents de laisser seuls les enfants handicapés à l’école, la loi a mis en place des services adaptés les équipes de suivi, les instituteurs référents et les auxiliaires de vie scolaire.

 

La loi a aussi donné un droit à l’emploi, un critère très utile pour les adolescents qui quittent un IME. Ce droit à l’emploi consiste pour les entreprises de ne pas faire de discrimination au niveau de leur recrutement sous peine de sanction à leur égard. Les entreprises doivent chercher les moyens pour les intégrer à un poste qui s’adapte à leur qualification. Depuis 1987, les entreprises de plus de 20 salariés ont été soumises à l’obligation de recruter 6% de personnes handicapées, ce qui a été retenu par la loi du 11 février 2005. Les partenaires sociaux ont l’obligation de faire la négociation tous les trois ans.

 

Ensuite, la loi a aussi intégrer l’accessibilité des personnes handicapées dans tous les actes de la vie quotidienne pour favoriser sa participation à la vie de la société. Elles ont ainsi le droit d’accéder à tous les locaux au niveau de la société sous peine pour les propriétaires d’amende à montant élevé, cette accessibilité s’étend au logement et pour les transports.

 

Enfin, c’est la loi du 11 février 2005 qui a créé les MPDH en vue d’assurer l’accueil et la prise en charge des personnes handicapées par département.

 

 

III/ DELIMITATION DES CONCEPTS ET LIEN AVEC LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES

A/ Délimitation des concepts

1/ Déficience intellectuelle

La notion de déficience intellectuelle ne peut se détacher de la notion d’handicap mental car ce dernier se manifeste par des difficultés mentales et qui deviennent impossibles à maîtriser pour l’enfant face à la société, le handicap mental exerce une influence sur la relation de l’enfant avec la société.

 

Une définition précise de la déficience intellectuelle a été donnée par la loi: « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans un environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »[10]

 

 

L’OMS a également donné son avis en ce qui concerne la définition de la déficience intellectuelle : « C’est un manque, une perte ou altération d’une fonction psychologique, physiologique ou anatomique entraînant certaines incapacités, sans pour autant atteindre forcément l’ensemble de la personne »[11]

 

 

Pour connaître s’il y a une déficience intellectuelle, l’enfant est soumis à des tests comme WAIS et WISC, le test se base sur le niveau du quotient intellectuel de l’enfant. Dans la mesure où la déficience est constatée, c’est la MPDH qui procède à l’orientation de l’enfant et d’une manière générale celle-ci se retourne vers les IME.

 

 

Le handicap mental peut avoir des origines différentes mais il peut arriver dans 30% des cas que l’on n’arrive pas à desceller l’origine de la déficience. En tout cas, un adolescent ou un enfant qui présente une déficience intellectuelle n’arrive pas seul à affronter la société et n’arrive pas seul à devenir un citoyen capable d’apporter sa contribution à la vie de la nation.

 

 

La manifestation de la déficience intellectuelle est très variée, l’enfant peut avoir un retard lorsqu’il apprend des choses, il a un problème de compréhension, sa capacité à appréhender est faible. Il peut avoir également des problèmes sur le plan sensoriel et sur le plan moteur. De même, sa capacité à être autonome et responsable est limitée et qu’il a besoin de plus de suivi et d’accompagnement que les autres enfants.

 

 

Ainsi, l’évolution du développement de l’enfant dépend de son environnement, du lieu ou il est présent dans la vie quotidienne.

 

3) La notion d’adolescence

Par définition, l’adolescence est le passage de l’enfance à l’âge adulte, on l’appelle aussi par le mot célèbre « la puberté ». Pendant l’enfance, il n’y a pas de grands problèmes ou de difficultés rencontrées, par contre, l’entrée dans l’âge adulte est plutôt difficile à gérer. L’adolescent, face à ce changement brusque de sa situation et de son milieu, se trouve inévitablement heurté à des difficultés relatives à son identité par rapport à son individu.

 

La puberté modifie la morphologie de l’adolescent qui va être remarqué d’une manière considérable par lui mais aussi et surtout par son entourage. L’adolescent n’arrive plus à identifier le nouveau individu, il se pose aussi des questions sur ce que les autres vont penser de ce nouveau individu. L’existence de ces questions perturbe la vie quotidienne de l’adolescent, certains adolescents se heurtent à des confusions, d’autres peuvent même présenter des troubles psychiques. C’est ce qu’on appelle la crise d’adolescence, si celle-ci n’est pas maîtrisée ou prévenue à l’avance, elle peut engendrer des séquelles importantes dans la vie future de l’adolescent.

 

Chez les filles, la puberté débute en moyenne à l’âge de 11 ans et dès l’âge de 16 ans, elles s’approprient du corps d’un adulte. Pour les garçons, l’âge moyen est de 12 ans, plusieurs changements au niveau du corps vont se manifester et qui peuvent déjà être des causes des troubles et des crises, les difficultés s’accentuent.

 

Sur le plan social, l’impact est plus important car le statut même de l’adolescent peut être défini par le regard que l’entourage porte sur lui. L’adolescent veut que la société le reconnaisse, l’assiste dans tout ce qu’il fait et en même temps, il veut s’en détacher, il cherche son autonomie à ne plus suivre les ordres de ses parents car il se considère à ce moment là comme un adulte à part entière. De plus, l’adolescence est le moment de la vie ou la capacité intellectuelle doit pouvoir répondre aux besoins en scolarisation car l’avenir de l’adolescent commence à son adolescence, tout dépend de sa scolarisation à cet instant.

 

Les troubles rencontrés par les adolescents sont variés, certains sont communs à tous, d’autres sont spécifiques. On peut citer en premier lieu les conduites à risques, ces dernières varient selon l’adolescent, il y a ceux qui sont équilibrés et optent pour les sports même les plus  extrêmes, dans ce cas, la personnalité de celui-ci évolue correctement. Pour d’autres, ils peuvent se heurter facilement aux méfaits de la solitude ou aux accidents mortels (cas des motos et des voitures accidentés touchant le plus les jeunes ayant obtenu récemment leur permis de conduire). On peut également citer l’agressivité, un trouble qui atteint beaucoup d’adolescent. Sur le côté sexuel, les adolescents facilitent les choses avec beaucoup de négligence et les grossesses et les maladies transmissibles les atteignent facilement. Il y a aussi les fugues, signe de liberté.

 

Ce qui est plus typique des troubles de l’adolescence est la suicide, l’adolescent éprouve des sentiments d’infériorité par rapport aux autres, il a peur, il se sent vexé, il se croit être à l’origine des problèmes dans la famille, il est toujours confronté à des échecs scolaires et il préfère se suicider pour répondre aux besoins de la société selon sa pensée. Les troubles sont encore nombreux pour ne citer que les addictions à la drogue, au sexe, l’anorexie,… mais il est évident que l’adolescent rencontre les plus grandes des difficultés face à lui-même et face à la société.

 

Si tels sont les difficultés rencontrées par les adolescents d’une manière générale, les adolescents déficients intellectuels sont alors plus exposés aux risques s’ils manquent de suivi et d’accompagnement. Le vrai problème est qu’un adolescent déficient intellectuel est toujours considéré par son entourage comme étant un enfant. Il est par contre important de savoir que c’est l’âge mental de celui-ci qui est encore au stade de l’enfance mais il éprouve les mêmes contraintes que tous les adolescents de son âge réel. Selon C.Kholer : « l’enfant déficient intellectuel devient lui aussi pubère ; la poussée staturo-pondérale et l’apparition des caractères sexuels secondaires apparaissent normalement pour plus de la moitié des adolescents déficients. » Il est difficile pour un déficient intellectuel d’atteindre l’autonomie recherchée en tant qu’adolescent car cela nécessite des prise de décisions et des actions. C’est pourquoi l’intervention des IME est plus que nécessaire pour que l’adolescent déficient intellectuel puisse reconnaître son handicap et de devenir un citoyen à part entière et non un incapable à travers son autonomie, preuve à faire face à la société.

 

3) Stigmate et société

3.1/ Définition et caractéristiques

Par définition, « Le stigmate est l’attribut qui rend l’individu différent de la catégorie dans laquelle on voudrait le classer.  Il y a donc stigmate lorsqu’il existe un désaccord entre l’identité sociale réelle d’un individu, ce qu’il est, et l’identité sociale virtuelle d’un individu, ce qu’il devrait être. »[12]

 

L’adolescent déficient intellectuel est donc un stigmatisé par rapport à la société, cette image est donnée par lui-même, sa représentation de ce qu’il est. De l’autre côté, les gens qui sont « normaux » ont une autre vision de la personne de l’adolescence, il existe toujours une discrimination. Cette attitude fait naître au sein de l’adolescent une sensation de honte et de mépris quand il se trouve en dehors de l’institution ou il se réfère. Les réactions des adolescents face à cette image sont variés, certains s’adaptent facilement et essaient de trouver les moyens pour se faire accepter, d’autres ne savent pas quoi faire et préfèrent exprimer les sentiments autrement. Lorsqu’un stigmatisé va faire face à des gens normaux, il se questionne sur la réaction de ces derniers, comment vont-ils réagir ?qu’est ce que je dois faire pour les mettre à l’aise et pour me reconnaître en tant que personnes normale ? Les questions sont pareilles pour les gens dits »normaux ». L’interaction est donc difficile à maîtriser, le cas est plus difficile pour les adolescents déficients intellectuels car au lieu de discuter avec les autres, de trouver des terrains propices, ils préfèrent se cacher ou s’exprimer par des actes de violence pour se faire comprendre.

 

Le cas du stigmate et de la société a été constaté avec le cas des adolescents dont les faits ont été exposés ci-dessus. Les pratiques professionnelles que j’ai rencontrées vont expliquer l’existence de l’interaction difficile entre le stigmatisé et la société, je vais reprendre le cas de Jean et d’Alex et cette interaction va être plus expliquée à travers mes vécus :

 

3.2/ Vécus dans l’IME et constatation du problème d’interaction entre l’adolescent déficient et la société

Jean et Alex sont scolarisés au sein du collège de secteur. Des difficultés n’ont pas tardées à apparaitre lors des récréations notamment. Ils ont étaient chahutés, moqués. Jean un soir est rentré avec des stéréotypies qu’il manifeste lorsqu’il va mal. Il est rentré agiter et est renté dans la provocation. Il entre en claquant la porte, je l’accueille en lui disant bonjour, il me répond au revoir et s’enferme dans sa chambre. Je frappe à sa porte, pas de réponse, j’entre quand même et lui demande l’autorisation de rentrer pour discuter. Il est allongé sur son lit et en position fœtale. Je lui demande ce qui ne va pas. Il adopte alors un comportement régressif, il simule d’être un bébé. Je réitère ma question. Il se lève et sort de sa chambre. Il revient quelques instants plus tard et remonte ses manches devant moi. Il a des marques sur les avants bras (scarifications). Je lui propose de le panser. Il me répond oui maman. Pendant ce soin je l’interroge sur ce qui c’est passé. Il me répond je ne veux plus aller au collège. Je lui demande pourquoi. Il reprend alors la fuite. La maitresse arrive et m’explique qu’il a été importuné pendant la récréation et qu’elle a due le faire rentrer en classe. C’est à ce moment qu’il s’est scarifié. Quelques temps après, il est rentré sale de terre et le pantalon arraché. Il me dit que ca va mieux. Il me dit qu’il s’est roulé par terre et frotter après les arbres. Après ce retour aux sources qui l’a semble t-il apaisé et nous avons pu échanger. « J’en ai marre. Je ne veux plus aller à l’école. Ils me traitent de mogol. Je ne suis pas un mogol moi. Pourquoi ils font ca ? J’ai plus le droit d’aller en récréation avec tout le monde. En effet, suite aux incidents répétés l’institutrice a préféré décaler l’heure de récréation. Pourquoi je n’ai pas le droit d’aller à l’école comme les autres ? Pourquoi je ne suis pas comme les autres ?

 

Sur le chemin du supermarché pour s’acheter du gel. Il est autorisé à sortir seul. Alex a été importuné à deux reprises par un groupe de jeunes. Il ne nous a pas informé lui-même de l’incident. C’est Jean qui nous a informés. Pourquoi ? Peur de ne pas se faire comprendre ? La situation lui paraisse-t- elle normal ? Suite à cela, j’ai fait part de la situation accompagné d’Alex. Le directeur de l’établissement, a contacté la gendarmerie pour leur faire part de l’incident. L’adolescent concerné a été interloqué que l’on contacte la gendarmerie pour lui. Il a été surpris semble-t-il de cet acte visant à le protéger.

Les gendarmes ils vont les arrêter à cause de moi ? J’ai le droit de porter plainte ?

 

Lors d’une sortie piscine, le maitre nageur s’est ouvertement moqué du groupe de garçons. Jean dans les vestiaires a chahuté avec ses camarades avec le l’eau. Le maitre nageur, s’est adressé à ma collègue en lui disant que ce n’est pas parce qu’ils sont handicapés qu’ils doivent tout se permettre.

 

 

Les trois premières situations nous montrent que les jeunes adolescents déficients intellectuels sont parfois confrontés à des situations dans lesquelles ils éprouvent des difficultés. Dans un premier temps ces situations posent la question de l’acceptation du handicap dans notre société et de la place laissée à la différence.

Ces situations soulèvent un deuxième problème. Ces adolescents ont des difficultés à trouver leurs places au sein de leurs familles, il n’arrive pas toujours à la trouver au sein de notre société. De plus la période de l’adolescence remet tout en exergue avec la construction identitaire. Passage de l’identité d’enfant à celle d’adulte.

De plus, cette non verbalisation de la part d’Alex, et ses passages à l’acte de Jean viennent interroger directement nos pratiques. Des temps, des lieux de paroles sont-ils suffisamment élaborer afin que leurs paroles soient entendues. Comment les accompagner dans cette prise de parole, verbalisation, expression ?

 

Au sein de l’internat, chaque groupe à son propre espace de vie. Cependant, la circulation interne à l’institut suppose des espaces communs et les occasions de rencontres entre les différents enfants sont donc nombreuses. J’ai pu remarquer que cette cohabitation obligée avec d’autres jeunes porteurs de stigmates, provoque des réactions chez les adolescents déficients légers. C’est le cas de Christopher, un adolescent au sein de l’institution, qui a des difficultés à accepter cette cohabitation. Il ne peut se reconnaître dans la population de l’institut : « c’est mélangé entre handicapés et nous. »

 

B/ Analyse de l’étude

1/ Les difficultés rencontrées par les adolescents déficients intellectuels

Etre différent des autres semble toujours très difficile à vivre, pour un adolescent, c’est encore pire. Certes, son comportement au sein de l’IME est dû en partie à son vécu, à ce qu’il a vu antérieurement et qu’il a toujours considéré comme étant sa référence.

 

Il a été constaté que la puberté apporte des modifications majeures sur le corps d’un adolescent, sur sa perception des choses, sur l’image qu’il porte sur lui. Il commence à se rendre compte de la différence qui existe par rapport aux autres adolescents de son âge et il se pose des questions, il cherche par tous les moyens comment se faire accepter. L’adolescent déficient intellectuel a donc beaucoup de mal à intégrer la société qui elle aussi n’est pas accessible facilement. En plus des modifications morphologiques, l’adolescent doit être capable de gérer son comportement, d’accepter la différence et de prendre des décisions pour pouvoir avancer. En parallèle, il doit apprendre beaucoup de choses malgré l’existence de la déficience.

 

L’adolescent déficient intellectuel ne comprend pas la réaction des autres à son égard, et pour exprimer sa colère ou sa peur, il fugue, il claque la porte, il se méprise, il peut même arriver qu’il penserait à se suicider. Il cherche à prouver également qu’il est capable de quelque chose et auprès de l’institution, il tente de se démarquer des autres, de prouver aux autres sa capacité. Il veut être responsable mais en même temps, il a besoin de beaucoup d’affection, c’est peut être dû au fait que son passé a été un moment difficile.

 

Les difficultés puisent souvent son origine dans son environnement d’origine, c’est-à-dire, sa famille. Le cas le plus fréquent est celui d’une famille à fratrie, par rapport à ses frères, le déficient intellectuel ne trouve pas sa place, il supporte les moqueries et cela existe même venant des parents. Ces derniers sont parfois inconscient du mal subi par l’enfant et ne pense pas des conséquences, ce qui peut rendre impossible le développement de celui-ci.

 

Une fois arrivé à l’IME, l’enfant a encore d’autres difficultés, il peut penser qu’on l’a rejeté, que sa famille ne l’aime pas et auprès du centre, il tente de fuir ou de détruire ce qui l’entoure. Il doit encore trouver sa place au sein de l’IME, un nouvel environnement avec d’autres individus qui eux aussi sont des déficients intellectuels et dont le comportement peut vraiment varier. Certains veulent se démarquer et applique la violence pour se faire respecter, d’autres sont timides et se laissent faire. La vie au sein de l’institution est donc une autre difficulté à gérer.

 

Par rapport à la société, l’adolescent déficient intellectuel se trouve toujours dans une situation d’infériorité, il souffre. C’est à l’école que cette difficulté se manifeste le plus souvent car la scolarisation exige toujours de nouvelles choses comme la mémorisation par exemple, il ne peut pas répondre à ces exigences. Les caractéristiques sont plusieurs : pas de raisonnement élargi, pas de souplesse, méconnaissance des limites qu’il faut respecter, existence de troubles dans l’identification des choses, idées confuses, expression répétitive.

 

En raison de ces caractéristiques, l’adolescent échoue toujours dans tout ce qu’il fait et il se sent inférieur aux autres. Le fait de venir dans une école ordinaire peut donc freiner le développement de ces adolescents déficients intellectuels. L’entourage ne se rend pas compte de ces difficultés et préfèrent rompre toute relation avec lui alors qu’un adolescent a besoin d’entrer dans des relations sociales pour l’épanouissement de sa personnalité. Ainsi, l’adolescent à l’école s’éloigne de tout le monde, les gens vont le juger de cette manière.

 

Généralement, les enfants qui ont du retard sont reçus dans des classes de perfectionnement, le fait d’y être peut provoquer une souffrance à leur égard, ils se sentent impuissants, ils se culpabilisent, ils veulent être aimé même s’ils échouent toujours. Face à tout cela, l’enfant a peur et se décourage facilement.

 

Face à ce quotidien difficile, l’enfant ou l’adolescent déficient intellectuel cherche à cacher cette infériorité et cette souffrance en appliquant l’entêtement, il fuit les situations qui semblent le mettre dans cet échec en utilisant les mensonges comme arme. Face à sa peur de l’entourage, il va se montrer agressif et faire peur aux autres à son tour.

 

2/ La socialisation de l’adolescent visant la construction de son identité et son intégration dans la société

La socialisation de l’adolescent est nécessaire au niveau de l’IME car de par celle-ci, il peut construire son identité et peut intégrer d’une manière plus ou moins facile la société, devenir un citoyen responsable.

 

 

2.1/ La citoyenneté

Une personne handicapée a le droit d’accès à la citoyenneté selon la loi du 11 février 2005, elle peut participer à la vie de la société. Par définition, on peut dire que la citoyenneté est le fait pour un citoyen, c’est-à-dire, un individu autonome et responsable de s’engager civiquement pour sa nation.

 

Un citoyen est celui qui participe d’une manière effective à la vie de sa nation, de la société dans laquelle ou il vit, dans son espace familial, dans sa vie de tous les jours. Le citoyen doit entrer en relation avec son entourage pour atteindre son objectif, la relation sociale ne peut se détacher de la citoyenneté.

 

Le fait de donner une éducation à l’adolescent le permet de devenir un citoyen à part entière, lui apprend à vivre avec des gens. Dans la mesure où la citoyenneté ouvre le chemin vers la relation avec les autres, cela veut dire que l’enfant est sociabilisé, il entre en relation avec la société toute entière car il sait vivre avec. L’IME éduque l’adolescent de manière à lui imprégner sa citoyenneté. L’éducation va lui permettre de devenir un acteur dans la vie de la société, il peut se remettre en question par rapport à ses actions et à celles des autres.

 

Il est donc important dans un IME de favoriser l’éducation de ces adolescents car cela semble être la base de sa socialisation, le moyen pour lui imprégner sa qualité de citoyen. Lors de mon stage au sein de l’institution, j’ai pu constater l’importance de l’éducation surtout pour les adolescents qui s’apprêtent à quitter le centre et faire face à la société.

 

2.2/ L’importance de l’éducation

La définition de l’éducation est la suivante : « C’est l’ensemble des mécanismes et des actions qui contribuent à la socialisation des individus, mais elle est également l’art de développer les qualités potentielles, physiques, intellectuelles et morales d’une personne. »[13]

 

 

A côté de la citoyenneté, l’éducation est aussi un outil qui permet la socialisation de l’adolescent. Comme je l’ai pu constater à travers les cas de Jean et de Alex ; l’IME est soumis à la gestion de ces difficultés de socialisation qui occupent une grande partie des soucis des adolescents accueillis.

 

 

Comme il a été précédemment analysé lors de la définition de la déficience intellectuelle, un adolescent ayant un handicap mental n’a pas la capacité suffisante pour assurer son autonomie que ce soit vis-à-vis de lui seul que ce soit par rapport à la société. La déficience peut être également accompagnée des troubles associés qui ne permettent pas la vie dans un milieu ordinaire en raison de la défaillance au niveau de la santé psychique, de l’affection mais surtout au niveau du comportement de l’adolescent. Certains enfants et adolescents sont touchés profondément sur le plan psychique et leur comportement freine toutes relations avec les autres, le monde extérieur.

 

C’est pourquoi l’éducateur dans un IME est tenu d’une mission de socialisation qui tend à réintégrer l’enfant dans la société, à lui imprégner une autonomie et ceci, selon l’histoire et les caractéristiques personnelles de l’enfant ou de l’adolescent. Les objectifs d’une socialisation sont d’assurer le devenir de l’enfant ou de l’adolescent, il va devenir un individu responsable et autonome, c’est-à-dire un citoyen à part entière qui s’intègre facilement à la société.

Il est donc très important dans notre étude de définir ce qu’est la socialisation car c’est par son biais que les éducateurs puissent former un citoyen qui participe.

 

2.3/ La socialisation proprement dite

L’adolescent comme toute autre personne vit dans la société. On éduque un enfant afin qu’il sache vivre ensemble dans la société. C’est à travers les dires du philosophe Aristote que je vais définir la socialisation, selon lui, l’individu est un animal social destiné à vivre en relation étroite avec d’autres personnes importantes pour lui. Dès sa naissance, un enfant est entouré d’un univers social, d’abord sa petite famille, ensuite l’école, les associations diverses, l’église, le travail,…Au fil du temps, la socialisation devient de plus en plus important pour le développement de l’enfant.

 

 

La vie quotidienne contient des exigences à respecter et des limites à ne pas franchir, l’enfant se trouve donc dans l’obligation de respecter ces exigences et limites afin d’entrer dans un cadre précis ou il veut s’intégrer, par exemple le fait de devenir membre d’un groupe. La société même est divisée en cité ou en ville, chaque cité peut avoir ses propres cultures, ses propres valeurs et ses propres coutumes, la personne qui vit dans la cité doit aussi s’imprégner de ces traits caractéristiques la, s’adapter pour pouvoir être accepté et considéré comme un citoyen de la cité. La socialisation commence dès l’enfance car c’est celle-ci qui va déterminer la vie future de l’enfant. Par ailleurs, la socialisation n’est pas une tâche facile, elle doit être accompagnée du déploiement de capacités de la part de l’enfant afin que les autres individus de la société puissent l’accepter. La socialisation exige également la communication et un contrôle de soi respectant les autres.

 

 

J’ai toujours souligné que la socialisation permet la construction identitaire de l’enfant et l’intégration de celui-ci au sein de la société. Elle intervient dans deux intégrations, l’enfant lui-même avec la société ou il vit et l’enfant avec les autres individus dans la société, en d’autres termes, la cohésion sociale.

 

Au sein de l’IME, la socialisation se rencontre surtout au niveau des activités sportives ou des jeux en groupe, l’enfant doit respecter les règles du jeu pour pouvoir être accepté comme étant un membre du groupe de basket ou du groupe de football.

 

Les capacités qui doivent être utilisées pour se socialiser sont en fait les capacités psychomotrices et les capacités cognitives. Les premières permettent tout simplement de jouer, les deuxièmes favorisent le respect des exigences posées. La communication est une autre capacité qui va être déployé pour favoriser la socialisation.

 

« La socialisation tient une place primordiale dans le développement de l’enfant. »[14]Ainsi, pour qu’un enfant puisse se sociabiliser, il doit d’abord assimiler des traits importants de par l’éducation, ensuite il doit s’adapter à sa société, c’est-à-dire s’accommoder.

 

 

3/ Les objectifs de l’IME dans la socialisation : vers une construction identitaire, une intégration et une autonomie

3.1/ L’autonomie de l’adolescent déficient intellectuel

Le mot « autonomie » est issu de l’assemblage de l’auto qui veut dire « soi même » et de nomos qui veut dire « loi », il a donc été conclu que l’autonomie est la « liberté de se gouverner par ses propres lois »[15]

 

Une personne autonome est donc une personne qui peut subvenir seule à ses besoins et selon ses propres règles, c’est à dire qu’il vit sans déployer des contraintes à son encontre pour pouvoir prendre une décision.

 

Pour un enfant, il grandit au sein de sa famille et à l’école, il doit donc entretenir une relation avec ce monde tout en ayant des besoins spécifiques. Or, la vie en société est régulée par des textes et lois pour assurer la cohésion sociale et la sécurité de chacun. La socialisation veut donc que l’enfant trouve les moyens nécessaires pour entrer en relation avec son entourage afin d’accéder à ses propres besoins et à ses propres désirs.

 

Dans la réalité, l’autonomie absolue est impossible car une personne vit en société, elle doit toujours s’en dépendre, elle appartient à cette société. On parle alors ici de l’autonomie sociale, comment y accéder ? On distingue 4 types d’autonomie :

 

  • L’autonomie physique : celle-ci met en action le moteur même du cerveau. Elle signifie pour un enfant le fait de pouvoir utiliser toutes les parties de son corps, l’apprentissage en IME vers cette autonomie physique relève des tâches de la psychomotricienne.

 

  • L’autonomie matérielle : celle-ci englobe les besoins d’une personne, même si elle est handicapée, elle a des besoins matériels. Afin d’y accéder, la personne doit s’en approprier à l’aide d’un travail qui lui permettrait de gagner de l’argent.

 

  • L’autonomie intellectuelle : celle-ci déploie la capacité de raisonnement et d’analyse. L’enfant doit être capable de raisonner et d’analyser une décision avant de la prendre.

 

  • L’autonomie psychique : l’enfant doit avoir l’envie d’être autonome ; de par cette motivation, il renforce ses capacités, il va chercher à prouver ce dont il est capable. Cette démarche favorise sa socialisation.

 

3.2/ La construction identitaire de l’adolescent

La construction de l’identité est un processus très important dans la vie d’un enfant car l’identité se construit partant de l’enfance à l’adolescence. C’est à travers l’acquisition des expériences que l’enfant puisse faire une image de ce qu’il est. Il s’agit pour lui de découvrir ce qu’il est et ce par le biais de ses actes et de ses rapports avec la société.

 

La construction de l’identité est basée sur la connaissance de soi et la reconnaissance de soi. L’enfant, dans sa toute petite enfance, doit d’abord connaître son corps, son image et ensuite au fil du temps jusqu’à son adolescence, il va se reconnaître, on parle dans ce cas de l’estime de soi. A travers cette reconnaissance, l’enfant se reconnaît être une personne unique, il se construit une identité qui lui sera propre tout au long de son existence. Le fait de se construire une identité encourage l’autonomie et donc les objectifs de la socialisation sont atteints.

 

C’est pourquoi en IME, cette construction identitaire est un objectif obligatoire pour chaque enfant, l’atteinte de cet objectif se fait par la réalisation des projets individualisés, de même pour un adolescent déficient intellectuel, celui-ci a le plus besoin de se construire une identité avant qu’il ne soit trop tard. Ainsi, pour que le jeune soit reconnu avec son identité propre, il est nécessaire de se réunir ensemble : enfant, famille professionnels, pour définir cette base commune d’intervention : le projet individuel. C’est en effet un temps qui permet de considérer l’unicité de chaque enfant accueilli .Prendre en compte son parcours, son vécu, son histoire familiale, ses compétences, ses potentialités…pour assurer une réponse, via la prise en charge, qui répond le mieux aux besoins de l’enfant.

 

3.3/ L’intégration au sein de la société

Nous avons pu voir que l’intégration fait partie des objectifs de la socialisation, que l’éducation de l’adolescent au sein du centre est nécessaire pour son intégration future dans la société. Mais qu’est ce que l’intégration ?

 

Cette question va être répondue par la définition de Parson : « l’intégration constitue une des fonctions du système social, assurant la coordination des diverses fractions de celui-ci, pour assurer le fonctionnement de l’ensemble.

A l’intérieur d’un groupe, l’intégration s’exprime par l’ensemble des interactions entre les membres, provoquant un sentiment d’identification au groupe et à ses valeurs. »[16]

 

 

On peut parler en premier de l’intégration physique, ce qui veut dire que l’adolescent s’intègre physiquement dans un lieu ou il y a d’autres adolescents, c’est le fait d’être présent sur les lieux. L’IME fait en sorte que les enfants du centre rencontrent d’autres enfants dans le but d’assurer cette intégration physique, d’éloigner l’isolement. L’intégration fonctionnelle est aussi visée par le centre, l’adolescent doit être capable de faire des actes qui sont appliqués quotidiennement par les personnes ordinaires, les actions envisagées par l’IME tendent à pousser les jeunes à faire ces actes quotidiens et ce, par étapes. L’objectif le plus attendu au sein de l’IME est aussi et surtout l’intégration sociale, il s’agit d’apprendre à l’adolescent d’adopter des relations avec son entourage, cette intégration peut être sociale à proprement parler, scolaire ou même professionnelle après leur départ du centre.

 

 

 

 

 

IV/ LES PROJETS SOCIO-EDUCATIFS

Pour le bon fonctionnement de l’IME, trois projets socio-éducatifs ont été mis en place : l’atelier de presse, l’atelier quoi de neuf et le programme mercredi matin.

 

1/ Atelier de presse

1.1/ Présentation du projet

Pour stimuler et soutenir une démarche d’apprentissage de la vie sociale citoyenne en général, la consigne qui est donnée dans cet atelier est d’écouter les nouvelles à la radio, ou à la télé, de lire les journaux, puis en parler la semaine suivante et échanger sur le sujet. Ceci est fait dans l’objectif  d’éduquer les jeunes sur l’importance d’être au courant des actions de la société, cela peut lui permettre de s’instruire et de s’ouvrir un peu plus au monde car pour une intégration, il est important de communiquer et de faire preuve de capacité intellectuelle par rapport aux personnes ordinaires.

 

1.2/ Analyse et Evaluation

Les garçons ont très vite investis dans cet atelier et se sont montrés consciencieux. Ils ont même par la suite véhiculé les informations appris lors de l’atelier à d’autres enfants ou éducateurs.

 

 

Ils étaient curieux du monde qui les entoure. Ils ont de plus en plus utilisé les supports télévisions et radio qui leur permettent de comprendre le message à travers des images ou des couleurs ou des chansons. Par contre, lors des ateliers, j’ai pu remarquer certaines difficultés, ils ont du mal à comprendre de façon à faire un raisonnement des messages envoyés, il y a toujours un petit retard d’appréhension ou une confusion de compréhension. Après chaque atelier, ils sont tenus de faire un résume de ce qu’ils ont vu et de ce qu’ils ont compris et là ; j’ai aussi constaté qu’ils ont peur de prendre la parole en public et même ils ont du mal à faire le résumé, par peur ou par honte ou par incompréhension.

 

 

Le projet n’était pas seulement une source de difficultés, c’est en corrigeant ces difficultés que les éducateurs parviennent à les résoudre. Deux des enfants ayant participé à l’atelier ont continué leurs habitudes chez eux, c’est-à-dire, le fait de regarder la télévision.

 

 

 

 

2/ Atelier quoi de neuf

2.1/ Présentation du projet

Le conseil commence par le  « je critique » qui permet à chaque enfant de s’exprimer sur des désaccords ou donner simplement son opinion ; puis continue par le « je propose » qui fait appel aux idées de chacun. Encourager l’expression orale, en mettant en place des situations de communication réelle. Il s’agit donc d’intégrer les jeunes dans la communication avec les autres, ce qui est très important pour son développement personnel et pour son développement social. Pour devenir un citoyen, il faut d’abord communiquer avec tout le monde, les relations sociales sont conditionnées par le savoir faire en communication.

 

2.2/ Analyse et Evaluation

J’ai utilisé ce temps de parole principalement pour réguler les conflits. En effet, l’hétérogénéité du groupe est source de difficultés relationnelles.

Cet exercice d’expression n’a pas été facile à mettre en place. En effet, les jeunes étaient confrontés à un espace de parole auquel ils n’étaient pas habitués. Cela s’est concrétisé par :

  • Des difficultés à prendre la parole devant le groupe.
  • Des difficultés à expliciter une idée.
  • Des difficultés à argumenter.

De plus, il a fallu également prendre en compte la dynamique du groupe (Dynamique des groupes restreints-Anzieu), c’est-à-dire apprendre à respecter la parole de chacun.

 

Cet atelier a permis à chacun de réfléchir sur son comportement et ses attitudes. De plus l’ambiance du groupe s’est améliorée grâce à une meilleure connaissance de soi et des autres.

 

3/ Atelier Mercredi matin

3.1/ Présentation du projet

L’emploi du temps des jeunes est planifié toute la semaine : Temps scolaire et activités éducatives.

J’ai donc fais le choix de leur laisser libre décision quant aux des activités du mercredi matin.

Le choix des activités se fait par référendum entre les jeunes qui décident selon leurs envies et désirs.

L’objectif principal est ici d’encourager l’expression de leurs désirs, de leurs souhaits de manière argumentée et démocratique. Les jeunes ont donc ici la capacité de prendre leurs propres décisions, de s’affirmer et d’être autonomes dans leur choix.

 

3.2/ Analyse et évaluation

 

Certains jeunes ont éprouvé des difficultés à investir cet espace d’expression. En effet, ces jeunes n’avaient pas l’habitude d’être « acteur » de leur quotidien. Or, le fait d’être acteur est nécessaire dans la vie d’un citoyen car il faut participer à la vie et à l’amélioration de la cité dans laquelle elle vit.

Les premier temps, ils avaient besoin de la présence de l’adulte pour se rassurer et les étayer. Au fil des séances je me suis peu à peu effacée. Ils ont choisis des activités qui leurs correspondaient : le bricolage principalement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

Les enfants et les adolescents accueillis dans un IME sont sujets à des difficultés dues à la déficience intellectuelle qui est présente au niveau de leur système. L’IME vise la socialisation de ces derniers en déployant des moyens variés et à travers la mise en place d’un projet individualisé.

 

Mon stage m’a permis de constater les difficultés vécues par ces jeunes. Ils sont contraints à beaucoup de changement et en tant qu’adolescent, les changements sont ingérables car en plus de passer par la puberté, ils doivent faire face aux difficultés provoquées par le handicap mental et encore en plus, le fait d’être pris en charge dans un centre. J’ai pu remarquer que les jeunes ont du mal à accepter leur situation, ils refusent d’être actifs au sein de l’institution car ils ne comprennent pas ce qui leur arrive d’un coup. Ils se posent beaucoup de questions sur eux-mêmes, sur la société qui essaie toujours de les éliminer. Heureusement, les textes législatifs sont la pour les protéger contre toutes ces difficultés, la loi de 2002 et la loi de 2005.

 

Face à ces difficultés, l’IME  a pour mission de corriger les comportements et les mentalités des jeunes accueillis. C’est par l’apprentissage et l’éducation que le jeune va s’imprégner des valeurs à transmettre. Le fait de sociabiliser les jeunes tend vers leur construction identitaire et leur autonomie. Quand ils sont autonomes, ils sont plus responsables, et donc, ils deviennent des citoyens qui peuvent participer à la vie de leur cité. Cette participation commence par les actions au sein du centre. Les projets socio-éducatifs mis en place ont permis de constater qu’il y a encore des efforts à faire pour ce qui est de la participation des enfants aux activités au sein de l’IME. Pour les enfants qui suivent les activités, qui participent au projet et qui participent à la socialisation peuvent devenir des citoyens à part entière et ils peuvent s’adapter facilement à la société tout en reconnaissant ce qu’ils valent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

  • Textes:

-Loi 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médicosociale.

-Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

  • Documents et lexiques :

-Dictionnaire de l’enseignement et de l’éducation spécialisé éditions Bordas Philippe Fustier et Philipe Jeanne

 

-Dictionnaire le petit Robert – 1993 – p.163

-Document européen édité par Disabled Persons Internationa l-DPI

-Lexique sanitaire et social édition Foucher Régine Barres, Anne-Marie Heurich, Danièle Rivaud.

-Lexique des sciences sociales – Madelaine Grawitz – editions dalloz, 2004

 

  • Ouvrages :

-Erving Goffman, « Stigmate, les usages sociaux des handicaps », éd De Minuit, 1963

-Jean-Louis Chapellier, Gérard Zribi, Collectif, « Penser le handicap mental », ENSP, 2005

-Juhel, Libratti, « La déficience intellectuelle », Chronique sociale, 2000

-Nathalie BÉLANGER, De la psychologie scolaire à la politique de l’enfance inadaptée, col. Histoire du Handicap et de l’Inadaptation, C.T.N.E.R.H.I., Paris, 2002

-Henri HOFFER, L’enfance déficiente, Vautrin, Paris, 1937

-Marcel JAEGER, Claude WACJMAN, Aux sources de l’éducation spécialisée, C.T.N.E.R.H.I., Paris, 1998.

-Claude KOHLER, Jeunes déficients mentaux (De l’enfance à l’âge adulte), Dessart, Bruxelles, 1967

 

 

 

 

ANNEXES

Annexe 1 : Extrait de la loi de 2002

Section 2 : Des droits des usagers du secteur social et médico-social

L’article L. 311-3 du code de l’action sociale et des familles est ainsi rédigé :
« Art. L. 311-3. – L’exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute personne prise en charge par des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, lui sont assurés :
« 1° Le respect de sa dignité, de son intégrité, de sa vie privée, de son intimité et de sa sécurité ;
« 2° Sous réserve des pouvoirs reconnus à l’autorité judiciaire et des nécessités liées à la protection des mineurs en danger, le libre choix entre les prestations adaptées qui lui sont offertes soit dans le cadre d’un service à son domicile, soit dans le cadre d’une admission au sein d’un établissement spécialisé ;
« 3° Une prise en charge et un accompagnement individualisé de qualité favorisant son développement, son autonomie et son insertion, adaptés à son âge et à ses besoins, respectant son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. A défaut, le consentement de son représentant légal doit être recherché ;
« 4° La confidentialité des informations la concernant ;
« 5° L’accès à toute information ou document relatif à sa prise en charge, sauf dispositions législatives contraires ;
« 6° Une information sur ses droits fondamentaux et les protections particulières légales et contractuelles dont elle bénéficie, ainsi que sur les voies de recours à sa disposition ;
« 7° La participation directe ou avec l’aide de son représentant légal à la conception et à la mise en oeuvre du projet d’accueil et d’accompagnement qui la concerne.
« Les modalités de mise en oeuvre du droit à communication prévu au 5° sont fixées par voie réglementaire. »

Article 8

L’article L. 311-4 du code de l’action sociale et des familles est ainsi rédigé :
« Art. L. 311-4. – Afin de garantir l’exercice effectif des droits mentionnés à l’article L. 311-3 et notamment de prévenir tout risque de maltraitance, lors de son accueil dans un établissement ou dans un service social ou médico-social, il est remis à la personne ou à son représentant légal un livret d’accueil auquel sont annexés :
« a) Une charte des droits et libertés de la personne accueillie, arrêtée par les ministres compétents après consultation de la section sociale du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale mentionné à l’article L. 6121-9 du code de la santé publique ;
« b) Le règlement de fonctionnement défini à l’article L. 311-7.
« Un contrat de séjour est conclu ou un document individuel de prise en charge est élaboré avec la participation de la personne accueillie ou de son représentant légal. Ce contrat ou document définit les objectifs et la nature de la prise en charge ou de l’accompagnement dans le respect des principes déontologiques et éthiques, des recommandations de bonnes pratiques professionnelles et du projet d’établissement. Il détaille la liste et la nature des prestations offertes ainsi que leur coût prévisionnel.
« Le contenu minimal du contrat de séjour ou du document individuel de prise en charge est fixé par voie réglementaire selon les catégories d’établissements et de personnes accueillies. »

Article 9

L’article L. 311-5 du code de l’action sociale et des familles est ainsi rédigé :
« Art. L. 311-5. – Toute personne prise en charge par un établissement ou un service social ou médico-social ou son représentant légal peut faire appel, en vue de l’aider à faire valoir ses droits, à une personne qualifiée qu’elle choisit sur une liste établie conjointement par le représentant de l’Etat dans le département et le président du conseil général après avis de la commission départementale consultative mentionnée à l’article L. 312-5. La personne qualifiée rend compte de ses interventions aux autorités chargées du contrôle des établissements ou services concernés, à l’intéressé ou à son représentant légal dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat. »

Article 10

L’article L. 311-6 du code de l’action sociale et des familles est ainsi rédigé :
« Art. L. 311-6. – Afin d’associer les personnes bénéficiaires des prestations au fonctionnement de l’établissement ou du service, il est institué soit un conseil de la vie sociale, soit d’autres formes de participation. Les catégories d’établissements ou de services qui doivent mettre en oeuvre obligatoirement le conseil de la vie sociale sont précisées par décret.
« Ce décret précise également, d’une part, la composition et les compétences de ce conseil et, d’autre part, les autres formes de participation possibles. »

Article 11

Il est inséré, dans le code de l’action sociale et des familles, un article L. 311-7 ainsi rédigé :
« Art. L. 311-7. – Dans chaque établissement et service social ou médico-social, il est élaboré un règlement de fonctionnement qui définit les droits de la personne accueillie et les obligations et devoirs nécessaires au respect des règles de vie collective au sein de l’établissement ou du service.
« Le règlement de fonctionnement est établi après consultation du conseil de la vie sociale ou, le cas échéant, après mise en oeuvre d’une autre forme de participation.
« Les dispositions minimales devant figurer dans ce règlement ainsi que les modalités de son établissement et de sa révision sont fixées par décret en Conseil d’Etat. »

Article 12

Il est inséré, dans le code de l’action sociale et des familles, un article L. 311-8 ainsi rédigé :
« Art. L. 311-8. – Pour chaque établissement ou service social ou médico-social, il est élaboré un projet d’établissement ou de service, qui définit ses objectifs, notamment en matière de coordination, de coopération et d’évaluation des activités et de la qualité des prestations, ainsi que ses modalités d’organisation et de fonctionnement. Ce projet est établi pour une durée maximale de cinq ans après consultation du conseil de la vie sociale ou, le cas échéant, après mise en oeuvre d’une autre forme de participation. »

Article 13

Il est inséré, dans le code de l’action sociale et des familles, un article L. 311-9 ainsi rédigé :
« Art. L. 311-9. – En vue d’assurer le respect du droit à une vie familiale des membres des familles accueillies dans les établissements ou services mentionnés aux 1° et 7° de l’article L. 312-1, ces établissements ou services doivent rechercher une solution évitant la séparation de ces personnes ou, si une telle solution ne peut être trouvée, établir, de concert avec les personnes accueillies, un projet propre à permettre leur réunion dans les plus brefs délais, et assurer le suivi de ce projet jusqu’à ce qu’il aboutisse.
« Dans ce but, chaque schéma départemental des centres d’hébergement et de réinsertion sociale évalue les besoins en accueil familial du département et prévoit les moyens pour y répondre. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Annexe 2 : Extrait de la loi de 2005

TITRE II : PRÉVENTION, RECHERCHE ET ACCÈS AUX SOINS

Article 4

L’article L. 114-3 du code de l’action sociale et des familles est ainsi rédigé :
« Art. L. 114-3. – Sans préjudice des dispositions relatives à la prévention et au dépistage prévues notamment par le code de la santé publique, par le code de l’éducation et par le code du travail, l’Etat, les collectivités territoriales et les organismes de protection sociale mettent en oeuvre des politiques de prévention, de réduction et de compensation des handicaps et les moyens nécessaires à leur réalisation qui visent à créer les conditions collectives de limitation des causes du handicap, de la prévention des handicaps se surajoutant, du développement des capacités de la personne handicapée et de la recherche de la meilleure autonomie possible.
« La politique de prévention, de réduction et de compensation des handicaps s’appuie sur des programmes de recherche pluridisciplinaires.
« La politique de prévention du handicap comporte notamment :
« a) Des actions s’adressant directement aux personnes handicapées ;
« b) Des actions visant à informer, former, accompagner et soutenir les familles et les aidants ;
« c) Des actions visant à favoriser le développement des groupes d’entraide mutuelle ;
« d) Des actions de formation et de soutien des professionnels ;
« e) Des actions d’information et de sensibilisation du public ;
« f) Des actions de prévention concernant la maltraitance des personnes handicapées ;
« g) Des actions permettant d’établir des liens concrets de citoyenneté ;
« h) Des actions de soutien psychologique spécifique proposées à la famille lors de l’annonce du handicap, quel que soit le handicap ;
« i) Des actions pédagogiques en milieu scolaire et professionnel ainsi que dans tous les lieux d’accueil, de prise en charge et d’accompagnement, en fonction des besoins des personnes accueillies ;
« j) Des actions d’amélioration du cadre de vie prenant en compte tous les environnements, produits et services destinés aux personnes handicapées et mettant en oeuvre des règles de conception conçues pour s’appliquer universellement.
« Ces actions et programmes de recherche peuvent être proposés par le Conseil national consultatif des personnes handicapées mentionné à l’article L. 146-1 ou par un ou plusieurs conseils départementaux consultatifs des personnes handicapées mentionnés à l’article L. 146-2 lorsque ces actions ou programmes sont circonscrits à un ou plusieurs départements. »

Article 5

L’article L. 3322-2 du code de la santé publique est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Toutes les unités de conditionnement des boissons alcoolisées portent, dans les conditions fixées par arrêté du ministre chargé de la santé, un message à caractère sanitaire préconisant l’absence de consommation d’alcool par les femmes enceintes. »

Article 6

Après l’article L. 114-3 du code de l’action sociale et des familles, il est inséré un article L. 114-3-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 114-3-1. – La recherche sur le handicap fait l’objet de programmes pluridisciplinaires associant notamment les établissements d’enseignement supérieur, les organismes de recherche et les professionnels.
« Elle vise notamment à recenser les personnes touchées par un handicap et les pathologies qui en sont à l’origine, à définir la cause du handicap ou du trouble invalidant, à améliorer l’accompagnement des personnes concernées sur le plan médical, social, thérapeutique, éducatif ou pédagogique, à améliorer leur vie quotidienne et à développer des actions de réduction des incapacités et de prévention des risques.
« Il est créé un Observatoire national sur la formation, la recherche et l’innovation sur le handicap. Il établit un rapport remis au ministre en charge des personnes handicapées, au conseil scientifique de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et au Conseil national consultatif des personnes handicapées tous les trois ans.
« Cet observatoire, dont la composition fixée par décret comporte des associations représentant les personnes handicapées et leurs familles, est chargé de se prononcer sur la coordination des politiques de prévention et de dépistage des problèmes de santé prévues par le code de la santé publique, par le code de l’éducation et par le code du travail avec la politique de prévention du handicap.
« Il peut être saisi par le Conseil national consultatif des personnes handicapées ou par un conseil départemental consultatif des personnes handicapées mentionné à l’article L. 146-2. »

Article 7

Après l’article L. 1110-1 du code de la santé publique, il est inséré un article L. 1110-1-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 1110-1-1. – Les professionnels de santé et du secteur médico-social reçoivent, au cours de leur formation initiale et continue, une formation spécifique concernant l’évolution des connaissances relatives aux pathologies à l’origine des handicaps et les innovations thérapeutiques, technologiques, pédagogiques, éducatives et sociales les concernant, l’accueil et l’accompagnement des personnes handicapées, ainsi que l’annonce du handicap. »

Article 8

  1. – Le troisième alinéa de l’article L. 1411-2 du code de la santé publique est complété par une phrase ainsi rédigée :
    « Il précise les moyens spécifiques à mettre en oeuvre le cas échéant pour permettre aux personnes handicapées de bénéficier pleinement des plans d’action. »
    II. – L’article L. 1411-6 du même code est complété par deux alinéas ainsi rédigés :
    « Les personnes handicapées bénéficient de consultations médicales de prévention supplémentaires spécifiques. Elles y reçoivent une expertise médicale qui leur permet de s’assurer qu’elles bénéficient de l’évolution des innovations thérapeutiques et technologiques pour la réduction de leur incapacité. La périodicité et la forme des consultations sont définies par arrêté du ministre chargé de la santé.
    « Les équipes médicales expertes responsables de ces consultations peuvent être consultées par les équipes pluridisciplinaires mentionnées à l’article L. 146-8 du code de l’action sociale et des familles, dans le cadre de l’élaboration des plans personnalisés de compensation prévus à l’article L. 114-1-1 du même code. »

Article 9

Après l’article L. 1111-6 du code de la santé publique, il est inséré un article L. 1111-6-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 1111-6-1. – Une personne durablement empêchée, du fait de limitations fonctionnelles des membres supérieurs en lien avec un handicap physique, d’accomplir elle-même des gestes liés à des soins prescrits par un médecin, peut désigner, pour favoriser son autonomie, un aidant naturel ou de son choix pour les réaliser.
« La personne handicapée et les personnes désignées reçoivent préalablement, de la part d’un professionnel de santé, une éducation et un apprentissage adaptés leur permettant d’acquérir les connaissances et la capacité nécessaires à la pratique de chacun des gestes pour la personne handicapée concernée. Lorsqu’il s’agit de gestes liés à des soins infirmiers, cette éducation et cet apprentissage sont dispensés par un médecin ou un infirmier.
« Les conditions d’application du présent article sont définies, le cas échéant, par décret. »

Article 10

Le quatrième alinéa de l’article L. 122-26 du code du travail est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Lorsque l’accouchement intervient plus de six semaines avant la date prévue et exige l’hospitalisation postnatale de l’enfant, la période de suspension du contrat de travail prévue aux alinéas précédents est prolongée du nombre de jours courant entre la date effective de la naissance et la date prévue, afin de permettre à la salariée de participer, chaque fois que possible, aux soins dispensés à son enfant et de bénéficier d’actions d’éducation à la santé préparant le retour à domicile. »

 

 

 

 

[1] Dispositions de l’annexe du décret du 09 mai 1956

[2] Création d’une MDPH en 2006

[3] La caisse primaire d’assurance maladie, la MSA, la SNCF, la MGEN, …

[4] Définition prise dans le document européen édité par Disabled Persons Internationa l-DPI

[5] Ferry

[6] Le contrat peut être individualisé selon le cas

[7] Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées

[8] Maison Départementale des Personnes Handicapées

[9] Ancienne AES

[10] Loi du 11 février 2005

[11] Lexique sanitaire et social édition Foucher Régine Barres, Anne-Marie Heurich, Danièle Rivaud.

[12] Erving Goffman (1922-1982) dans son ouvrage « Stigmate, les usages sociaux des handicaps »

[13] Dictionnaire de l’enseignement et de l’éducation spécialisé éditions Bordas Philippe Fustier et Philipe Jeanne

[14] Sciences sociales – A. Beitone, C. Dollo, E. Le Masson, C. Rodrigues

[15] Dictionnaire le petit Robert – 1993 – p.163

[16] Lexique des sciences sociales – Madelaine Grawitz – editions dalloz, 2004

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