docudoo

Le cancer colorectal en Europe : défis et avancées technologiques

SOMMAIRE

 

INTRODUCTION.. 2

PARTIE I : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE. 6

CHAPITRE I : LE CADRE REGLEMENTAIRE. 6

  1. Sur le plan international : 6
  2. Sur le plan national : 11

CHAPITRE II: LES APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLES. 16

  1. Le dépistage du cancer colorectal 16
  2. Le programme d’assurance qualité: 20

PARTIE II : MISE EN ŒUVRE DU PROJET D’AMELIORATION DE LA TRAÇABILITE DE LA QUALITE DES EXAMENS COLORECTAUX AU CHEM… 24

CHAPITRE I : Présentation du CHEM et de son projet pluriannuel 24

  1. Présentation du CHEM: 24
  2. Présentation du projet pluriannuel : 25

CHAPITRE 2 : LE PROJET D’AMELIORATION DE LA TRAÇABILITE DE LA QUALITE DU DEPISTAGE DU CANCER COLORECTAL : 26

  1. Enonciation de la méthodologie : 26
  2. Le projet d’amélioration de la traçabilité de la qualité du dépistage du cancer colorectal : 27

PARTIE III : EVALUATION DU PROJET D’AMELIORATION DE LA TRAÇABILITE DE LA QUALITE DES EXAMENS COLORECTAUX AU CHEM… 33

CHAPITRE I : REFLEXION ET AUTO-EVALUATION.. 33

  1. Les points forts et les points faibles du projet : 33
  2. Les écarts et conformités par rapport au référentiel: 34

CHAPITRE II : PROPOSITION D’ACTIONS D’AMELIORATION.. 36

  1. Lors de la consultation médicale : 36
  2. Avant la prise en charge du patient: 36
  3. Pendant la prise en charge du patient: 37
  4. Après la prise en charge du patient: 37

CONCLUSION.. 39

BIBLIOGRAPHIE. 41

 

 

INTRODUCTION

 

Dans plusieurs pays d’Europe, le cancer de l’intestin est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme et la femme[1], après le cancer des organes génitaux. La plupart du temps, les nouveaux cas de cancer ont été détectés dans les pays disposant de revenus plutôt élevés, en raison notamment des facteurs de risque comportementaux comme la consommation d’alcool et de tabac, ainsi qu’une alimentation déséquilibrée. Par exemple, au cours de l’année 2008, l’OMS y a noté 450 000 nouveaux cas de cancer colorectal dont 232 000 décès[2]. Heureusement, l’avancée des nouvelles technologies a fait que la mortalité imputable au cancer colorectal est en baisse depuis les années 1990. Ainsi, il existe aujourd’hui plusieurs moyens de dépistage du cancer colorectal, tels que le test du sang fécal occulte pour les personnes âgées de 50 à 74 ans, ou alors l’endoscopie qui consiste, à l’aide d’un tube souple couplé à une caméra vidéo, à retransmettre sur écran les images visualisant l’intérieur des organes en passant par un conduit naturel ou une cavité[3]. Parmi ces méthodes endoscopiques, nous pouvons noter la coloscopie qui se trouve être l’examen de référence quant à la recherche d’un cancer colorectal.

En ce qui concerne le Luxembourg en particulier,     il apparait annuellement près de 3000 nouveaux cas de cancers[4] et le cancer colorectal cause chaque année la mort d’environ 120 personnes[5]. Les raisons les plus fréquentes résident dans le fait que cette maladie est dépistée tardivement et que le test fécal n’est pas spécifique et doit être confirmé par des colonoscopies (ou coloscopies), qui cherchent à détecter d’éventuels polypes. Nous pouvons donc penser que la mise en place d’un programme de dépistage de qualité et une participation suffisante de tous les acteurs concernés permettront de faire baisser le taux de mortalité dû au cancer de l’intestin.

Toutefois, l’aspect particulier du problème réside justement dans l’assurance qualité au niveau du dépistage du cancer colorectal au Centre Hospitalier Emile Mayrisch (CHEM). Bien que ce dernier soit le plus grand hôpital du Grand-Duché de Luxembourg avec des technologies de pointe et une prise en charge interdisciplinaire, une enquête initiée en 2012 par le Ministère de la Santé a mis à jour des manquements par rapport aux recommandations des critères de qualité des coloscopies normées par la HAS. Sachant que le Luxembourg a retenu la coloscopie comme examen systémique pour tous les patients âgés de plus de 50 ans, le questionnaire envoyé par le Ministère de la Santé sur les pratiques relatives aux examens colorectaux a permis de révéler des failles quant à la traçabilité de la qualité des examens colorectaux en policlinique exploratoire. En effet, le service de policlinique spécialisée du CHEM s’est vu dans l’impossibilité de fournir les données demandées par le ministère vu l’absence d’un certain nombre d’informations. Comme quoi un document malheureusement incomplet a été fourni au Ministère de la Santé.

Il s’agit donc d’un sujet très problématique d’autant plus que ce questionnaire reprend plusieurs critères de qualité basés sur les recommandations de l’HAS afin d’évaluer la qualité des coloscopies prestées au Luxembourg actuellement. Ainsi, en tant que secrétaire médicale, il a été proposé à la direction du CHEM de travailler sur la traçabilité de la qualité des examens colorectaux en policlinique exploratoire et de mettre en place une méthodologie qui servira à l’implémentation de cette traçabilité. Cette proposition a reçu l’aval de la direction.

C’est pourquoi le thème de notre recherche s’intitule « le rôle du cadre soignant en vue de l’implémentation d’un programme d’assurance qualité dans le cadre du dépistage du cancer colorectal au service de policlinique spécialisée au CHEM ».

Il faut noter que la majorité des cancers colorectaux se créent à partir de polypes, c’est-à-dire des excroissances bénignes de la muqueuse intestinale[6]. Et ces dernières peuvent devenir malignes en absence de traitement efficace. Comme les symptômes ne se manifestent pas toujours durant le stade débutant, un dépistage est recommandé après la cinquantaine. Hormis l’âge du patient, le cancer colorectal peut trouver sa source dans les antécédents familiaux ou alors le mode de vie comme il a été énoncé précédemment. Par rapport à cela, le CHEM, un établissement aux valeurs humaines proches des citoyens doit faire en sorte de garantir le meilleur traitement possible à ses patients en suivant l’évolution de la médecine, de la technologie et de la recherche, ainsi qu’en promouvant les atouts de son personnel[7]. Parmi ces atouts, nous pouvons citer le sens de la responsabilité, le respect, ainsi que la compétence. De cette façon, une des missions du CHEM au regard de son personnel est de développer un leadership transparent et exemplaire tout en maintenant la pérennité  de l’entreprise par un management social et économique  responsable. Tel est le rôle du cadre soignant vis-à-vis de l’équipe soignante. Le cadre soignant est considéré comme étant un partenaire du corps médical, et un manager chargé de la conduite du changement[8]. Sachant que chaque profession occupant une place particulière dans la chaîne des soins dispensés au patient, nous allons nous focaliser sur le rôle du cadre soignant dans la conduite de projet ou de changement. En effet, il s’agit ici du projet d’amélioration de la qualité de la prise en charge des patients atteints d’un cancer colorectal. Ce programme d’assurance-qualité fait aujourd’hui partie des priorités du CHEM afin d’apporter une vraie plus-value aux parties prenantes[9]. Il est basé sur un système d’amélioration structuré d’amélioration continue portant sur les processus, les produits et les services liés à l’activité principale du CHEM, et plus particulièrement le volet clinique. Cela passe bien entendu par un engagement au plus haut niveau et sur une participation large des professionnels. Dans cette optique, ces derniers prendront conscience de la pertinence et de l’importance de leurs activités, ce qui contribuera à réaliser les objectifs-qualité du centre hospitalier.

Cette résolution s’inscrit dans le cadre du Plan National Cancer 2012-2018, de manière à mobiliser les professionnels de soins comme les patients  autour d’une stratégie nationale concertée et transparente qui obéit au principes d’équité et de solidarité  en passant par la coordination des initiatives, la maîtrise des points critiques persistants, et l’optimisation des ressources disponibles. Dans cette optique, le gouvernement pourra diminuer l’incidence des cancers et améliorer la survie et la qualité de vie des personnes traitées.

Connaissant le thème de notre recherche, la problématique qui se pose est donc de savoir « comment améliorer la traçabilité de la qualité des examens colorectaux en policlinique exploratoire ? ». Cette problématique trouve son intérêt dans la prise de responsabilité quant à l’amélioration de la qualité des examens endoscopiques au CHEM à travers l’implémentation d’un projet consistant au piloter de cette qualité.

Ainsi, ce travail de recherche permettra de soumettre ce projet  interne à une analyse et une réflexion externes basées sur une littérature relative à la gestion des projets et à la conduite du changement, et ce en vue d’une auto-évaluation. Pour ce faire, il s’agit de mettre en exergue l’ensemble des procédures évaluables avant, durant et après l’acte endoscopique vue de décrire une méthode simple pouvant être utilisée pour améliorer le processus de prise en charge du patient venant pour un dépistage colorectal. Cette méthode sera ensuite appliquée suivant le calendrier du TFE et évaluée aussi bien en amont qu’en aval, c’est-à-dire au niveau du cadre soignant et de son rôle dans l’implémentation de ce projet d’une part ; et au niveau de la mise en place du projet proprement dit d’autre part. Les limites de cette étude se résument donc au projet institutionnel et au projet de TFE sans s’étendre à l’évaluation de la qualité perçue par les patients d’autant plus que ces derniers n’ont pas accès aux critères d’évaluation d’un tel projet.

La méthodologie que nous avons utilisée pour réaliser l’objectif de notre étude a consisté en des analyses documentaires et des recherches bibliographiques pour la revue de littérature, ainsi qu’en des observations directes sur le terrain pour les travaux empiriques. En considérant l’objectif de notre étude, et en supposant comme hypothèse que la mise en place d’un processus de prise en charge d’un patient venant pour un dépistage colorectal permet de piloter et d’améliorer la qualité de l’examen dans un service de policlinique endoscopique, cette méthodologie nous a permis d’avoir une vision cohérent du sujet à analyser, de manière à subdiviser notre ouvrage en trois parties bien distinctes.

Dans une première partie, il s’agit de mettre en lumière le contexte général de l’étude qui relate le cadre institutionnel et règlementaire de notre étude d’une part et la revue de littérature sur le sujet d’autre part.

Dans une seconde partie, il convient d’expliciter le projet d’amélioration de la traçabilité de qualité des examens colorectaux, tout en évoquant le rôle et la mission du cadre de santé dans la réalisation de ce projet.

Dans une troisième et dernière partie, il y a lieu d’établir une réflexion au sujet de la réalisation du projet et de la conduite du changement pour en dresser une (auto)-évaluation.

 

PARTIE I : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE

La première partie de notre étude contexte à mettre en évidence le cadre général du sujet, de manière à faire  ressortir le contexte règlementaire qui régit le dépistage du cancer colorectal sur le plan national et international, ainsi que la revue de littérature spécifique au sujet de la recherche. Ainsi, nous allons aborder respectivement :

  • Le cadre règlementaire dans un premier chapitre.
  • Les approches théoriques et conceptuelles dans un second chapitre.

 

CHAPITRE I : LE CADRE REGLEMENTAIRE

 

Le cadre règlementaire qui régit le dépistage du cancer colorectal se base sur les recommandations de l’OMS pour s’étendre au niveau régional puis au niveau national. Afin d’y voir plus claire, il s’ait donc d’évoquer d’une part le cadre règlementaire sur le plan international et le contexte juridique sur le plan national.

 

1.      Sur le plan international :

 

Le cancer colorectal est aujourd’hui un fléau d’ordre mondial, sachant qu’il s’agit du deuxième cancer qui cause le plus de victimes, notamment dans les pays développés. Comme quoi, des mesures ont été prises au niveau international comme au niveau régional. Pour notre part, il s’agit d’expliciter les mesures qui ont été prises au sein l’Union européenne pour pouvoir comparer les pratiques au Luxembourg et dans les autres pays européens. Puis, nous allons nous inspirer des recommandations de la HAS en tant que référentiel en matière de certification de la qualité.

 

1.1.   Cadre régissant les pratiques en vigueur dans l’Union Européenne[10]

Les pays membres de l’Union Européenne disposent de nombreux programmes afin de lutter contre le cancer de l’intestin. En ce qui nous concerne, il s’agit d’aborder le cadre régissant les pratiques en vigueur en matière de prévention et en matière de dépistage.

 

 

 

1.1.1.      En matière de prévention :

 

Suite aux conclusions du récent Conseil Européen de Luxembourg sur la lutte contre le cancer, l’OMS[11] par l’intermédiaire de la Commission Européenne, a mis en œuvre un  programme qui s’intitule « l’Europe contre le Cancer ». Ce programme vise à coordonner  de manière optimale toutes les initiatives relatives à la prévention et à la recherche, y compris dans le domaine thérapeutique.

Dans ce cadre, des recommandations au niveau alimentaire ont été fournies afin de diminuer les risques de cancer colorectal : il s’agit de la réduction du taux de graisses notamment animales, ainsi que de la consommation d’alcool et de tabac. Parallèlement à cela, ce programme préconise l’augmentation quotidienne des apports nutritifs en vitamines, tels que les fruits et les légumes. Ces recommandations résultent du fait que le respect de ce régime alimentaire influence d’une manière ou d’une autre le taux de mortalité par cancer colorectal. Ainsi, il serait possible de prévenir 30 à 40% de ces cancers (NEWCOMB et al., (1992), cités par PUDDU & TAFFEREAU, (2006) [12]).

 

Tels sont les moyens de sensibilisation de la population contre le cancer de l’intestin au niveau de l’Union Européenne. Mais le plus important reste à connaître : il s’agit de mettre en lumière les mesures prises en matière de dépistage, tout en évoquant les stratégies de dépistages dans certains pays membres.

 

1.1.2.      En matière de dépistage :

 

Il faut noter que le dépistage du cancer colorectal consiste à détecter et à traiter la maladie à un stade assez précoce afin de faciliter la guérison et de contribuer à la réduction de la mortalité. A ce propos, le Conseil de l’Union Européenne préconise d’une part la recherche de sang occulte dans les selles de façon annuelle ; et d’autre part la réalisation d’une endoscopie dans la mesure où le test de sang fécal s’est avéré positif. Ceci s’applique particulièrement aux personnes âgées de 50 à 74 ans.

Par ailleurs, ce programme de dépistage et de diagnostic du cancer colorectal comprend une assurance qualité dont les lignes directrices ont été formellement stipulées par Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC)[13] qui fait partie intégrante de l’OMS. Près d’une centaine d’experts provenant de 23 pays européens ont passé en revue les données, les recommandations et les normes en vigueur garantissant la qualité des soins en milieu hospitalier. En effet, cette assurance qualité concerne le processus de dépistage, l’organisation du diagnostic et à la prise en charge des anomalies détectées par le dépistage. De cette façon, les lignes directrices pluridisciplinaires et basées sur un examen exhaustif des données, servent de principes directeurs et de recommandations de bonnes pratiques dans le but de mener à bien le processus et le rendre performant. Etant donné le nombre important de patients qui ont recours aux programmes de dépistage dans le pays, l’assurance-qualité en la matière s’avère être donc d’une importance capitale, d’autant plus qu’elle permette de minimiser les risques ou de traiter de manière efficace la maladie, notamment lorsque les patients sont atteints des lésions pré-cancéreuses.

Dans certains pays européens tels que la France ou l’Allemagne, un programme de dépistage organisé du cancer colorectal (DOCCR) a été mis en place. En effet, les critères requis pour la mise en place d’un tel programme ont été définis par l’OMS en 1968. Il s’agit des critères de Wilson et Jungner synthétisés comme suit[14] :

  • la maladie qui fait l’objet de dépistage menace gravement la santé publique ;
  • elle doit être accessible à un traitement efficace ;
  • les moyens de diagnostic et de traitement doivent être disponibles ;
  • la maladie peut être détectée à une période préclinique;
  • l’historique de la maladie, ainsi que son évolution dans le temps est connue ;
  • il doit exister un test diagnostique efficace;
  • ce test doit être approuvé par la population ;
  • le choix de traitement par un patient doit s’opérer selon des critères pré-établis;
  • le coût de la recherche relatif au traitement de la maladie n’est pas censé être disproportionné par rapport au coût global des soins médicaux ;
  • la recherche des cas doit être assurée de façon continue.

Dans d’autres pays, les autorités sanitaires n’ont pas mis en place de Dépistage Organisé mais seulement des programmes pilotes ou des stratégies de dépistage individuel.

Ainsi, les stratégies de dépistage sont très variables en Europe où il existe une escorte de programmes, d’actions d’évaluations et d’études aussi bien au niveau national que régional[15]. Par exemple, le test de sang fécal ou FOBT est privilégié en France et en Finlande. Par contre, la rectosigmoïdoscopie ou RSS s’est imposée comme méthode complémentaire en Angleterre et en Italie. Cette pratique trouve son avantage dans le fait la préparation colique s’avère plus facile et qu’il n’y besoin de recourir à une anesthésie. Quant au test immunologique, ce dernier est utilisé au Pays-Bas, contrairement à l’Allemagne et la Pologne qui ont recours à la fameuse coloscopie. Et pour d’autres pays comme l’Espagne et le Portugal, il n’existe pas encore de stratégies clairement définies.

 

Connaissant le contexte juridique et règlementaire qui régit les actions pour la lutte contre le cancer colorectal en Europe, il convient désormais de prendre connaissance de l’influence de la Haute Autorité de Santé sur la traçabilité de la qualité en matière de dépistage de ce cancer.

 

1.2.   L’influence de la Haute Autorité de Santé :

 

En raison des progrès scientifiques et thérapeutiques, du développement de la prise en charge des patients, ainsi que du progrès social et culturel, les acteurs en milieu sanitaire tels que les professionnels de soins, patients, et les décideurs ont vu leur rapport au système de santé évoluer. Dans cette optique, des besoins nouveaux apparaissent et se résument en un mot : le concept de qualité. Ce concept est devenu au fil des années un enjeu de taille qui mérité d’être intégré par les axes majeurs de l’action publique, d’autant plus qu’il constitue dès lors un impératif médical, une exigence sociale, et une nécessité politico-économique. Afin d’en avoir une explication concrète, nous allons relater d’un côté les missions de la HAT et de l’autre les conditions d’émergence de la qualité.

 

1.2.1.      Les missions de la HAS :

 

La HAS ou Haute Autorité de Santé qui est une autorité publique indépendante à caractère scientifique créée par la loi française du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie, est chargé d’améliorer la qualité des soins et le système de santé. A ce titre, la HAS a comme mission[16]:

  • L’amélioration de la qualité des soins en milieu hospitalier et sanitaire ;
  • La promotion des bonnes pratiques au niveau des soins auprès des professionnels et des patients ;
  • L’évaluation scientifique de l’intérêt médical des médicaments, des dispositifs médicaux et des actes professionnels, ainsi que la décision concernant le remboursement par l’assurance maladie ;
  • L’assurance qualité quant à l’information médicale diffusée ;
  • L’information des professionnels de santé et du grand public, ainsi que l’amélioration de la qualité de l’information médicale ;
  • Le développement de la concertation et de la collaboration avec les acteurs du système sur le plan national et international.

La mise en œuvre et la promotion des démarches d’amélioration de qualité nécessite en effet l’instauration de dispositifs qui consistent respectivement à[17] :

  • certifier des établissements de santé en établissant un manuel de certification, en assurant la formation des experts visiteurs, et le suivi des avis ;
  • accréditer les médecins des spécialités à risque ;
  • évaluer les pratiques professionnelles.

 

Telles sont donc les missions et les attributions conférées à la Haute Autorité de la Santé. Cela a prise de longues années avant que son domaine de compétences ne soit élargi, de manière à avoir une influence sur les pays étrangers. Qu’en est-il donc des conditions d’émergence de la qualité que cette dernière préconise ?

 

1.2.2.      Les conditions d’émergence de la qualité[18]:

 

Pour chacun des acteurs de la santé, l’amélioration de la qualité des soins joue un rôle considérable d’autant plus qu’elle constitue un élément fédérateur autour duquel ces derniers pourraient se retrouver. Ceci étant, les conditions d’émergence de la qualité concernent donc les nouvelles demandes sociales à l’égard du système de santé, la pratique des professionnels de santé, l’apport des pouvoirs publics.

  • La considération des nouvelles demandes sociales à l’égard du système de santé :

Aujourd’hui, les représentations sociales de la santé s’étendent aux états généraux de la santé comme la promotion de la santé mais ne se limitent plus désormais aux soins prodigués aux patients[19]. Ceci pour dire qu’il existe de nouvelles demandes sociales à l’égard du système de santé. Comme quoi, le droit des malades et des professionnels de soins reposent actuellement sur un principe de transparence, de traçabilité, de sécurité et de qualité de pratique des équipes. Il s’agit donc d’aborder dans les paragraphes suivants les lois luxembourgeoises concernant l’évolution de ces droits qui reflètent l’exigence politique collective dans le domaine de la santé.

  • La mutation des activités des professionnels de santé :

Si les demandes sociales en matière de santé évoluent, l’effet pervers qui s’ensuit est que les pratiques professionnelles tendront également à évoluer de telle sorte d’entraîner une crise de la profession médicale marquée par la pénurie de personnel et le sentiment de perte de l’identité professionnelle dû à la perte de légitimité sociale et d’autonomie[20]. Il s’agit en fait de dialoguer constamment avec le patient afin de l’informer, d’évaluer sa compréhension, de l’associer à la décision thérapeutique, de connaître ses antécédents médicaux et ce afin de contribuer à la qualité de la prise en charge.

En parallèle, les professionnels de santé doivent s’adapter en permanence au progrès médical qui influe sur la pratique et les habitudes, de manière à améliorer la spécialisation pour l’efficacité des traitements prodigués, à renforcer davantage la coordination pour une meilleure organisation, et à miser sur l’actualisation continuelle des connaissances (formation continue). Ainsi, ces résolutions permettent de faire de la médecine une médecine de qualité conforme aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Toutefois, le défi majeur consiste à concilier l’exercice idéalisé de la médecine avec les conditions réelles de la pratique afin de résoudre cette crise d’identité professionnelle chez les professionnels de santé[21].

  • L’apport des pouvoirs publics :

Il existe souvent une méfiance des professionnels de santé en ce qui concerne la dépense solidaire de santé en raison de la pression que les pouvoirs publics exercent sur la pratique médicale. En effet, les dépenses de santé atteignent des limites risquant d’entraver le développement d’un débat public d’autant plus les objectifs économiques sont privilégiés par rapport aux références éthiques de la santé et à l’autonomie des professions médicales. Il est donc d’une importance capitale de favoriser l’allocation optimale des dépenses et des ressources afin de contribuer conjointement à la logique éthique de la santé et à la logique économique de façon à assurer la transparence des rationnements et l’équité dans l’accès aux soins[22].

 

Telles sont donc les conditions d’assurance qualité fixées par la HAS et qui constituent un référentiel pour l’ensemble des établissements de santé. En s’inspirant de ce référentiel, il convient donc de mettre en lumière les lois luxembourgeoises qui constituent des outils collectifs d’amélioration de la qualité. Tel est l’intérêt de la seconde section.

 

2.      Sur le plan national :

 

Il faut d’abord noter que les pratiques en vigueur au niveau national peuvent être considérées comme étant des outils collectifs d’amélioration de la qualité en matière de dépistage du cancer colorectal. Afin de pouvoir appréhender ces outils, il convient d’aborder les programmes nationaux de lutte contre le dépistage dudit cancer. Mais avant cela, il s’avèrerait opportun de survoler la politique de santé au Luxembourg.

 

 

2.1.   La politique de santé au Luxembourg :

 

Un des principes cardinaux en matière de santé est effectivement l’exigence de la qualité au niveau de la prise en charge du patient. Toutefois, il n’est point chose facile d’expliciter ce souci de la qualité du soin par des critères plutôt objectifs. Pour notre part, il s’agit d’énoncer les outils collectifs d’amélioration de la qualité qui sont exprimés dans les textes législatifs et règlementaires luxembourgeois.

Ainsi, nous allons nous focaliser sur trois axes de l’action des pouvoirs publics et des professionnels de santé, dont :

  • le droit des patients
  • la qualité de la prise en charge des patients
  • les compétences professionnelles du personnel

 

2.1.1.      Le droit des patients[23] :

 

L’entrée en vigueur de la loi du 24 juillet 2014 sur les droits et obligations du patient ont permis de réunir dans un seul document toutes les dispositions régissant la relation entre le patient et le professionnel de santé.

En effet, nous pouvons par exemple noter que le patient dispose :

  • du droit au respect de sa vie privée et à la protection de la confidentialité ;
  • du libre choix du prestataire de services auquel se fier ;
  • du droit à l’assistance par autrui dans les démarches et les décisions concernant sa santé ;
  • du droit d’obtenir une information adéquate et pertinente ;
  • du droit d’accepter ou de refuser un traitement ;
  • du droit de consulter le dossier patient qui retranscrit les informations sur l’état de santé du patient, ainsi que son évolution.

Par contre,  les patients doivent de leur côté fournir des informations pertinentes aux médecins traitants afin de garantir une prise en charge efficace et efficiente. Par ailleurs, la même loi prévoit également la création d’un service national d’information et de médiation dans le domaine de la santé pour l’année 2015.

 

Connaissant le droit des patients, il s’agit maintenant de mettre l’accent sur la prise en charge de la qualité des patients.

 

2.1.2.      La qualité de la prise en charge des patients :

 

La qualité hospitalière au Luxembourg est déterminée et gérée par le Comité National de coordination de la Qualité des Prestations Hospitalières (CoNaQual-PH)[24] d’une part et par la Commission d’Evaluation (CE)[25] d’autre part. Ces deux comités se coordonneront dans le but d’émettre des recommandations relatives à la qualité des prestations hospitalières.

En effet, garantir la qualité hospitalière consiste à :

  • assurer la qualité des services ou des prestations ;
  • gérer le système de plaintes ;
  • assurer la transparence des coûts ;
  • contrôler les changements structurels[26].

D’ailleurs, le nouveau Plan Hospitalier qui a été publié le 13 mars 2009, favorise le développement de la qualité des soins de santé par la mise en place d’outils de surveillance des infections nosocomiales, des accidents et des événements indésirables.

 

Force est de constater que l’amélioration de la qualité des soins passe inéluctablement par le respect des droits des patients. Mais qu’en est-il de la compétence des professionnels de santé pour cette assurance de la qualité ?

 

2.1.3.      Les compétences du personnel :

 

Etant donné les progrès scientifiques et technologiques engendrées par la mondialisation, les professionnels doivent envisager des notions d’apprentissage tout au long de la vie ou de prolongation de la formation formelle. Et ce afin de s’adapter aux nouvelles pratiques. Ainsi, le Luxembourg a mis en place la loi modifiée du 22 juin 1999 ayant pour objet le soutien et le développement de la FPC. Par ailleurs, une loi complémentaire, portant sur «portant création d’un congé individuel de formation» et modifiant la loi modifiée du 4 octobre 1973 sur le congé-éducation permet à tout professionnel de participer à une formation durant 60 jours par carrière professionnelle.

En ce qui concerne les cadres de santé en particulier, la loi du 05 octobre 2010 portant réforme du système des soins de santé a fait que tous les acteurs du système des soins de santé au Luxembourg ont été invités à opter pour une amélioration de la coopération et de la coordination et sur une meilleure utilisation des ressources disponibles[27]. Tel est l’intérêt de la formation continue au regard du système des soins de santé. D’ailleurs, les établissements de santé sont aujourd’hui tournés vers le système d’amélioration continue.

 

Ayant connaissance des principes de base qui régissent la politique de santé luxembourgeoise, qu’en est-il alors des stratégies nationales de lutte contre le cancer colorectal ?

 

2.2.   Les programmes nationaux relatifs à lutte contre le cancer colorectal[28] :

 

Le Plan National Cancer 2014-2018 (PC-Lux 2014-2018) est le premier plan national qui réunit tous les acteurs de la santé en faveur de la promotion de la santé et de l’amélioration de la prise en charge des patients depuis la prévention jusqu’à la réhabilitation, en passant par le domaine de la recherche. Ce plan vise en effet, à réduire les facteurs de risque et l’incidence des cancers. Autrement dit, la mise en œuvre de ce programme permettra d’améliorer la qualité de vie et de réduire le taux de mortalité tout en garantissant l’égalité de chances dans l’accès aux soins, et en maîtrisant les coûts qui en découlent.

Par rapport à ce plan, il s’agit en fait de détailler le programme de dépistage du cancer colorectal. Ainsi, nous allons énoncer les résultats attendus d’une part et les mesures à prendre de l’autre.

 

2.2.1.      Les résultats attendus :

En matière de dépistage du cancer colorectal, les résultats attendus pour l’année 2018 se résument de la manière suivante :

  • une réduction de l’incidence des cancers colorectaux invasifs sur le moyen terme ;
  • une réduction du taux de mortalité par cancer colorectal sur le moyen terme ;
  • un taux de participation de 30 % de la population cible[29] au programme de dépistage du cancer colorectal par colonoscopie.

 

 

Au regard de ces objectifs spécifiques, quelles sont les mesures à prendre et quelles sont les actions à entreprendre ?

 

 

2.2.2.      Les mesures et les actions :

 

 

Il faut savoir que des tests « Hemoccult»[30] ont été mis à la disposition des médecins généralistes pour sensibiliser la population sur le dépistage du cancer colorectal même si jusque-là, aucun dépistage organisé à ce sujet n’a encore été mis en place au niveau national sachant que le Luxembourg détient un taux élevé de mortalité dû au cancer colorectal en comparaison à la moyenne des pays de l’EU15, en 2010[31].

Cependant, sachant que le Luxembourg a retenu la coloscopie comme stratégie de dépistage de référence[32], un programme de dépistage organisé par colonoscopie sera défini, négocié et mis en place avec la Caisse Nationale de Santé. Si le patient refuse d’être dépisté par coloscopie, il sera tout de même possible d’effectuer un test de sang fécal, de préférence par méthode immuno-chimique.

Ce programme de dépistage par coloscopie sera organisé avec les médecins spécialistes en gastroentérologie et les établissements hospitaliers, ainsi qu’avec les médecins généralistes afin d’atteindre ce taux de 30 % de participation de la population cible. Par ailleurs, des consultations et examens génétique seront effectués chez les apparentés asymptomatiques d’une personne atteinte d’un cancer colorectal, et ce en suivant les recommandations scientifiques internationales.

Ces actions et mesures seront accompagnées d’une  veille scientifique permanente, notamment sur la colonoscopie virtuelle, sans oublier les campagnes annuelles d’information destinées à la population cible. Nous pouvons noter par exemple la collaboration avec la Fondation Cancer pour l’exposition du côlon géant, ainsi que les activités  spécifiques  dans  le  cadre  d’évènements  locaux  ou  nationaux  ciblant  les thématiques « cancer » tels que le « Relais pour la Vie » ou encore le « Duck Race 2013 ».

 

Telles sont les dispositions nationales et internationales qui règlementent le dépistage du cancer colorectal. Nous devons remarquer que bien qu’il n’existe encore de dépistage organisé en la matière, le Luxembourg s’avère être sur la bonne voie. Connaissant cela, il convient désormais de se focaliser sur les approches théoriques et conceptuelles qui incombent au sujet de notre recherche.

 

CHAPITRE II: LES APPROCHES THEORIQUES ET CONCEPTUELLES

 

Les approches théoriques et conceptuelles permettent de mieux comprendre les généralités sur les concepts clefs qui recouvrent l’amélioration de la traçabilité de la qualité du dépistage du cancer colorectal. Ainsi, il s’agit d’énoncer dans ce chapitre les généralités sur :

  • Le dépistage du cancer colorectal :
  • Le programme d’assurance qualité :

 

1.      Le dépistage du cancer colorectal

 

Le dépistage du cancer colorectal est un concept plutôt difficile à appréhender. Afin de faciliter sa compréhension, il s’agit de l’adapter au contexte national en détaillant les moyens de dépistage qui existent sur le territoire et en énonçant les chiffres clefs qui y découlent. Mais avant cela, il y lieu a de connaître l’évolution de la maladie afin de prendre conscience du moment opportun pour la mise en place des moyens de dépistage.

 

1.1.   L’évolution de la maladie :

 

Comme il a été énoncé dans le contexte général de l’étude, la curabilité de la maladie dépistée figure parmi un des critères par l’OMS pour la validation de la mise en œuvre d’un dépistage de masse. Autrement dit, pour qu’un dépistage trouve son sens, il faudrait que la maladie en question soit curable.

D’une manière générale, le cancer colorectal se développe à partir d’une tumeur bénigne que nous appelons « adénome » ou « polype ». Mais ces polypes ne dégénèrent pas tous en cancer. En effet, 0,01% grossiront au point d’avoir plus de 1 cm de diamètre et 2,5% se transformeront en carcinome ou en cancer. Et toujours est-il que cette transformation prend environ une dizaine d’années[33].

Afin de mieux comprendre l’histoire de la maladie, le schéma suivant montre l’évolution du cancer depuis la phase précancéreuse jusqu’au décès :

 

 

 

 

Schéma 1 : L’évolution du cancer colorectal

Source : Groupe « Prévention du cancer colorectal », (2000)[34]

 

Ainsi, comme la maladie est susceptible d’évoluer naturellement dans le temps, un dépistage précoce est requis durant le stade de latence ou le début de la  phase clinique alors que le patient ne manifeste pas encore de symptômes[35]. En ce sens, le dépistage s’adresse par définition aux patients asymptomatiques.

 

Après avoir décrit l’évolution du cancer colorectal, ainsi que la place du dépistage par rapport à cette évolution, il s’agit maintenant d’évoquer  les différents moyens de dépistage qui existent au Luxembourg.

 

1.2.   Les moyens de dépistage :

 

Il existe plusieurs méthodes de détection du cancer colorectal. Nous pouvons noter les examens endoscopiques du côlon, les examens radiologiques du côlon et la recherche de sang  occulte dans les selles (test Hemoccult).

 

  • Les examens endoscopiques du côlon :

Ces examens s’avèrent être le plus performant pour la détection des pathologies au niveau du côlon sachant que la polypectomie ou l’ablation des polypes par la perforation de la paroi colique est un traitement suffisant pour les lésions pré-cancéreuses. En effet, nous distinguons deux types d‘examens endoscopiques dont la coloscopie totale et la sigmoïdoscopie (coloscopie gauche). La coloscopie totale consiste en l’exploration totale du côlon après une anesthésie générale, tandis que la sigmoïdoscopie se limite à l’exploration du rectum et du côlon gauche où se trouvent en général les polypes et des cancers coliques.

  • Les examens radiologiques du côlon :

Il existe d’une part le lavement baryté et de l’autre la coloscopie virtuelle. En ce qui concerne le lavement baryté, il s’agit d’une radiographie en double contraste avec introduction la baryte et insufflation d’air dans l’anus permettant la visualisation indirecte de lésions coliques via le déplissement des parois coliques. Par contre, la coloscopie virtuelle consiste en la reconstruction virtuelle non invasive du côlon par le biais du traitement informatique des images obtenues par scanner ou résonance magnétique. Cette dernière méthode est en cours d’évaluation et ne peut encore être préconisée dans le cadre de campagnes de dépistage.

  • La recherche de sang occulte dans les selles (test Hemoccult)

Il s’agit évidemment de la recherche d’un saignement non visible par l’analyse des selles. C’est une méthode simple, peu coûteuse et largement utilisée dans la détection du cancer colique dans le dépistage de masse. Toutefois, le test négatif ne signifie par forcément une absence de pathologie colique sachant qu’il ne détecte pas les lésions précancéreuses.

Par ailleurs, le tableau suivant montre les caractéristiques de chaque type de dépistage en fonction de la capacité à détecter les cancers et des enjeux qui lui sont propres :

Tableau 1 : Les différents moyens de dépistage du cancer colorectal

Source : Groupe « Prévention du cancer colorectal », (2000)[36]

 

Force est de constater qu’il existe une multitude de moyens permettant de détecter la présence d’un cancer colorectal et qui varient en fonction de leur sensibilité et de leur spécificité. Toutefois, la coloscopie est aujourd’hui l’examen de référence préconisé sur le territoire national. Par rapport à ces moyens, qu’en est-il de l’épidémiologie du cancer colorectal ?

 

1.3.   L’épidémiologie du cancer colorectal :

 

Il s’agit d’énoncer les chiffres clefs qui méritent d’être retenus en matière de dépistage du cancer colorectal. Mais avant cela, il convient de mettre en évidence les taux respectifs d’incidence et de mortalité qui concernent la maladie.

  • Les taux d’incidence et de mortalité :

Le tableau suivant illustre l’impact du cancer colorectal sur la population cible pendant la période de 2005 à 2009.

Tableau 2 : Les taux d’incidence et de mortalité par cancer colorectal

  Périodes
  2000-2004 2005-2009
Taux d’incidence du cancer colorectal 58, 1 °/°°°° 59,6 °/°°°°
Taux de mortalité par cancer colorectal 25,3 °/°°°° 24,8 °/°°°°

Source : Registre Morpholoique des Tumeurs ; Direction de la Santé

Entre les deux périodes, le taux d’incidence du cancer colorectal a augmenté de 1,5 points, soit une augmentation non significative de 0,026 °/°°°°. Quant au taux de mortalité par cancer colorectal, il a diminué de 0,020 °/°°°°. Les chiffres sont restés stables et nous pouvons donc penser que les campagnes de sensibilisation et de dépistage ont porté leur fruit. Afin de pouvoir justifier cela, il convient d’expliciter les chiffres clés sur les actes de dépistage.

  • La tendance des actes de dépistage :

Il convient de voir dans le tableau ci-dessous l’ampleur de la participation de la population cible aux actes de dépistages. En effet, les données statistiques non exhaustives qui s’y trouvent font référence au nombre d’actes réalisés pour les patients.

 

 

Tableau 3 : Le nombre d’actes de dépistage

  2008 2009 2010
Examens FOBT 9297 9496 9404
Actes endoscopiques      
Coloscopie 11 783 11 534 11 247
Sigmoïdoscopie 2 234 2 182 2 177
Rectoscopie 946 1 030 932

Source : Caisse Nationale de Santé

Nous pouvons constater une certaine stabilité des chiffres en ce qui concerne le nombre d’examens  servant à rechercher  du  sang  occulte  dans  les  selles  entre 2008 et 2010. Par contre, pour ce qui a trait aux examens endoscopiques, il existe une légère  diminution  de  4% depuis l’année 2008. Malgré cette baisse, toujours est-il que la coloscopie totale reste le moyen de dépistage privilégié par la population cible, notamment les  colonoscopies  totales  avec  polypectomie.

Bref, le dépistage précoce est un critère crucial dans la guérison du cancer colorectal, notamment lorsqu’il s’agit de moyens efficaces tels que les actes endoscopiques. Connaissant les généralités sur le cancer colorectal, il convient désormais d’enrichir nos connaissances sur le programme d’assurance qualité, sachant que l’étude consiste justement à améliorer la traçabilité de la qualité de dépistage du cancer colorectal.

 

2.      Le programme d’assurance qualité[37] :

 

La preuve de la qualité doit désormais être apportée dans le monde de la médecine, en raison des nouvelles conditions d’exercice de la profession, ainsi qu’aux exigences de la Société. De cette façon est née l’assurance qualité dont fait partie l’évaluation des pratiques professionnelles[38]. Et cela est également valable en matière de dépistage de cancer. Afin d’approfondir le sujet, il conviendrait d’expliciter d’une part l’approche qualité dans le domaine de la santé et d’autre part l’assurance qualité en matière de dépistage du cancer colorectal.

 

2.1.   L’approche qualité dans le domaine de la santé :

 

Selon l’OMS, « un soin de qualité doit permettre de garantir à chaque patient un ensemble d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène, et pour  sa plus grande satisfaction en termes de procédure, de résultat et de contacts humains à l’intérieur du système de soins »[39]. Nous pouvons donc dire que, dans le domaine de la santé, la qualité est garantie lorsque le prestataire de soins assure la fiabilité du service en se conformant à des règles de bonnes pratiques et de contrôle. Comme quoi, les risques d’erreurs et de complications durant la prise en charge seraient minimisés. Ainsi, de par cette assurance qualité, l’établissement de santé pourra gagner la confiance du patient.

Mais pour ce faire, l’établissement de santé devrait tenir compte de deux critères essentiels, dont :

  • La formation continue des professionnels de santé
  • L’organisation efficace du système de soins et des structures.

Afin d’améliorer la qualité des pratiques ou des processus, il s’agit donc de comparer la qualité voulue avec la qualité effectivement fournie par l’établissement. Cela consiste donc à évaluer les moyens disponibles pour la réalisation des activités c’est-à-dire la structure, les pratiques via les processus, ainsi que la qualité des prestations délivrées via les résultats.

Force est de constater que la démarche qualité consiste à réduire les écarts de conception qui découlent de cette évaluation. Ainsi, qu’en est-il du rôle du cadre de santé dans ce processus qui prône la conduite du changement ?

 

2.3.   Le rôle du cadre soignant dans la mise en place de la démarche qualité :

 

Le cadre de santé, en tant qu’intermédiaire entre l’équipe soignante, les médecins et l’administration du monde hospitalier joue un rôle prépondérant dans l’unité de soins. Il s’agit donc ici de préciser les attributions du cadre de santé qui méritent d’être prise en considération dans le cadre de notre étude.

Il faut noter que le cadre de santé est chargé de la gestion des ressources au sein de l’hôpital, ainsi que de l’organisation et du contrôle des activités de soins[40] :

  • Au niveau des ressources humaines, le cadre de santé gère le personnel paramédical de façon à répondre à ses besoins en formation qui découlent de l’amélioration continue des performances et des compétences.
  • Au niveau du contrôle, il est chargé de veiller au respect de la qualité et de la sécurité des soins via l’application des normes et des procédures, tout en élaborant des indicateurs qualité susceptible de juger de l’évolution des pratiques de la profession.
  • Au niveau de la communication, il doit s’assurer que les patients sont bien suivis et jouissent de toutes les informations leur permettant de prendre connaissance de leur état de santé et des traitements y afférent. Il doit également s’assurer que le personnel dispose des informations nécessaires à l’exercice de ses activités, y compris les conseils et les formations qui incombent à la réalisation des projets d’établissement. Il s’agit donc d’une obligation de traçabilité des soins.
  • Au niveau de l’organisation des soins, il a pour rôle de veiller à la réalisation de différents projets paramédicaux concernant son équipe médicale. En ce sens, l’élaboration de programmes d’activités, la répartition des ressources comme l’établissement des bilans d’activités relèvent de ses compétences.

Ceux-ci pour dire que le cadre de santé a un rôle pluriel dans la conduite d’un projet hospitalier. Parmi ces rôles, il existe le rôle de leader dans la gestion de l’équipe soignante dans le cadre de la mise en place d’un changement organisationnel[41]. D’ailleurs, l’hôpital est considérée comme étant une  organisation  complexe  en  pleine  mutation dans laquelle évoluent les différents corps de métier au regard de la prise en charge globale et de qualité du patient. Ainsi, son véritable rôle dans la démarche qualité consiste en vue de l’encadrement de l’équipe en vue de son adaptation à l’amélioration continue des processus et des pratiques professionnelles.

Sachant que la conduite du changement vise à améliorer la réussite des projets et à favoriser l’adhésion de tous les acteurs par la minimisation des risques et de la maîtrise des éventuelles résistances au changement, ce rôle d’encadrement passe en fait par trois étapes clefs qui correspondent à la démarche de conduite de changement[42] :

  • L’analyse d’impacts sur les acteurs concernés par la conduite de changement (rôles et responsabilités des différents acteurs, importance du changement et possibilités de résistance).
  • La mise en œuvre du plan de changement qui comprend le plan de formation du personnel, le plan de communication pour la sensibilisation des acteurs au projet, et le plan d’assistance
  • Le pilotage du changement via l’évaluation des indicateurs clés en matière d’efficience.

 

Il convient de remarquer  que le cadre de santé occupe donc une place à part entière dans la conduite d’un projet hospitalier, notamment en ce qui concerne la traçabilité des informations. Dans cette optique, comment pourrions-nous aborder le rôle du cadre de santé dans la mise en place d’un programme d’assurance-qualité au niveau du en vue du dépistage du cancer colorectal au service de policlinique spécialisée au CHEM ?

 

PARTIE II : MISE EN ŒUVRE DU PROJET D’AMELIORATION DE LA TRAÇABILITE DE LA QUALITE DES EXAMENS COLORECTAUX AU CHEM

 

Après la détection des failles au niveau de la traçabilité de la qualité des examens colorectaux en policlinique exploratoire du Centre Hospitalier Emile Mayrisch (CHEM), il a été décidé d’établir un projet d’amélioration de cette traçabilité afin que cette dernière corresponde aux exigences du Ministère de la Santé et des référentiels de pratique en vigueur. Mais avant de décrire ce projet, il convient le CHEM et son fonctionnement. Ainsi, il convient d’organiser nos idées de la manière suivante :

  • Dans un premier chapitre, il y a lieu de présenter le CHEM et son projet pluriannuel
  • Dans un second chapitre, il s’agit de présenter le projet d’amélioration de la traçabilité de la qualité des examens colorectaux.

 

CHAPITRE I : Présentation du CHEM et de son projet pluriannuel

 

Avant de mettre en relief le projet d’amélioration de la traçabilité de la qualité des examens colorectaux au CHEM, il convient d’abord de connaître ce grand hôpital de renommée qu’est le CHEM et d’énoncer le cadre dans lequel s’inscrit dans le projet. Nous allons donc présenter d’une part le CHEM et d’autre part son projet pluriannuel.

 

1.      Présentation du CHEM[43]:

 

Avec la synergie de 1800 collaborateurs et de 240 médecins organisés  autour d’un service d’urgence 24h/24, CHEM se trouve être le plus grand hôpital du Grand Duché du Luxembourg. Mais le CHEM se démarque surtout par son équipe compétente et interdisciplinaire, ainsi que ses équipements performants, qui font que l’hôpital mette l’accent sur une médecine personnalisée de haute qualité de façon à respecter pleinement la dignité et l’individualité du patient.

Doté de 35 spécialités médicales en ouvrant des filières de soins avec les autres établissements hospitaliers de la Région, le CHEM répond du mieux que possible aux besoins des bassins de santé de la région sud. Par exemple, il se fixe l’ambition de développer de nouvelles structures et d’améliorer la prise en charge des patients, ainsi que le savoir-faire de son personnel. Il œuvre donc en faveur du développement durable des structures et des collaborateurs, tout en prônant le sens de l’innovation, le partenariat et l’individualisation des soins.

Ceci pour dire que le CHEM se veut être responsable, respectueux et compétents avec chacun des acteurs avec qui il entretient des relations étroites, notamment les patients, le personnel et les partenaires. Un des principes de compétences qui existe en faveur des patients est approche d’amélioration continue de nos processus de prise en charge.

 

Force est de constater que le CHEM est un hôpital qui prône les valeurs humaines. Mais il porte également une grande importance à la qualité,  notamment la qualité des soins et prise de charge des patients. Cette qualité a été obtenue grâce à engagement au plus haut niveau et sur une participation large des professionnels. Ainsi, comment s’inscrit cette notion de qualité dans le projet pluriannuel de département de soins du CHEM ?

 

2.      Présentation du projet pluriannuel :

 

Sur la base de valeurs partagées, le département des soins du CHEM développer une image globale et pluriannuelle des soins infirmiers. Cette image résulte de la concertation de nombreux experts de terrain et de la direction des soins afin d’en déduire des axe stratégiques tout en tenant compte des contraintes et opportunités vécues sur la réalité du terrain. Des axes stratégiques qui mettent en avant la qualité des soins, la qualité de gestion du personnel, ainsi que la qualité de management des unités de soins. Ce volet qualitatif s’inscrit dans le cadre règlementaire du CHEM dans un objectif d’amélioration continue des soins prodigués, qui lui-même est puisée des règlements grand-ducaux et ministériels.

De cette façon, le CHEM, pourra être reconnu comme étant un partenaire de confiance qui garantit au patient un minimum de qualité et au personnel soignant un environnement sécurisant et dans lequel il pourra être reconnu dans sa profession, sachant que la reconnaissance est contributrice de l’implication et donc de la qualité des soins apportés. Comme l’union fait la force, ce partenariat auquel le CHEM a adhéré s’applique également dans le cadre du dépistage du cancer colorectal. Par exemple, afin d’approfondir les recherches et les analyses sur le cancer colorectal, le CHEM a établi avec la Fondation Cancer dont ce dernier s’est chargé du financement.

Par ailleurs, sur le long terme, cette démarche consiste à promouvoir un système d’évaluation et de reconnaissance externe en ce qui concerne la qualité de prestations de notre centre de santé afin d’être un référentiel pour les autres hôpitaux. Et pour atteindre cette finalité, le CHEM doit déjà se préparer aux nouvelles normes pour le dépistage colorectal qui débutera début 2015 au Luxembourg. Tel est le reflet de la dynamique d’amélioration continue de l’organisation et de la dispensation des soins et services médicaux.

 

Au regard de cette amélioration continue, le CHEM se prépare donc à mettre en place un dépistage organisé du cancer colorectal. Une raison de plus pour contribuer au projet d’amélioration de la traçabilité de la qualité du dépistage du cancer colorectal.

 

CHAPITRE 2 : LE PROJET D’AMELIORATION DE LA TRAÇABILITE DE LA QUALITE DU DEPISTAGE DU CANCER COLORECTAL :

 

Il faut d’abord noter que la traçabilité consiste à retrouver la trace de chaque observation et de chaque acte. La traçabilité des soins est une obligation pour le cadre de santé afin de garantir la prise en charge du patient tout en protégeant chaque acteur de santé. Pour ce faire,  les professionnels de la santé doivent remplir et transmettre toutes les informations concernant les soins réalisés au patient à travers un dossier de soins, qu’il soit sur papier (fiche traçabilité) ou sur version électronique (code barre, technologie RFID). Le but de notre recherche consiste justement en l’amélioration de la traçabilité de la qualité du dépistage du cancer colorectal. En ce qui nous concerne, il s’agit d’améliorer la traçabilité de la qualité du dépistage du cancer colorectal. Ainsi, il convient de hiérarchiser nos idées de la manière suivante :

  • Dans un premier temps, nous allons énoncer la méthodologie utilisée pour la conduite de ce projet.
  • Dans un second temps, nous allons faire une description de l’élaboration et de la mise en œuvre du projet.
  • Dans un troisième temps, nous allons énoncer les missions du cadre de santé dans la réalisation du projet.

 

1.      Enonciation de la méthodologie :

 

Afin de mettre au point un projet d’amélioration de la traçabilité de la qualité du dépistage du cancer colorectal, nous avons choisi comme méthodologie celle de la démarche qualité. Il faut d’abord noter que la démarche qualité est une approche méthodique passant par bon nombre d’étapes qu’il faudrait respecter. Il s’agit de se référer à la roue de Deming dite aussi cycle PDCA (Plan, Do, Check, Act) qui, lorsqu’elle tourne, reflète l’amélioration continue.

Schéma 2 : La roue de Deming appliquée au secteur de la santé        

Source : HAS (2010).

Comme nous le voyons sur le schéma, les 4 étapes du cycle de la qualité correspondent à[44] :

  • la planification : cette étape consiste à définir clairement l’objectif de la démarche c’est-à-dire les pratiques à suivre (par exemple en s’inspirant des référentiels de pratique).
  • la réalisation : elle vise à mettre en pratique au quotidien ce qui a été planifié.
  • la vérification : elle sert à confronter la réalité avec les objectifs afin d’en dresser un bilan de la situation. Ainsi, dans cette phase, on pourra déterminer les écarts par rapport au référentiel en détectant les dysfonctionnements, les insuffisances, et les défauts de performance.
  • la correction : il s’agit effectivement de trouver des actions d’améliorations susceptibles de réduire au maximum les écarts. Ces actions seront ensuite mise en œuvre suivant un calendrier précis, puis évaluées quantitativement en fonction de conséquences.

Cette méthodologie sera valable aussi bien pour apprécier la qualité du processus de dépistage du cancer colorectal que pour apprécier les missions du cadre de santé dans la réalisation du projet. Pour cette partie II, nous allons nous focaliser sur la planification et la réalisation. La vérification et la correction étant consacrées à la dernière partie.

 

2.      Le projet d’amélioration de la traçabilité de la qualité du dépistage du cancer colorectal :

 

Sachant que les hôpitaux s’inscrivent aujourd’hui dans un processus d’amélioration continue, le CHEM, en vue de se conformer aux recommandations et pratiques internationales, a mis en place un projet d’amélioration de la traçabilité en ce qui concerne le dépistage du cancer colorectal. Il convient donc dans cette partie de mettre en évidence :

  • La description et la réalisation du projet ;
  • Les missions du cadre de santé par rapport à ce projet ;

 

2.1.   Description et réalisation du projet :

 

Afin d’améliorer la traçabilité d’un processus, ce dernier doit être évalué et analysé. Mais avant cela, il serait nécessaire d’expliciter d’une part le référentiel sur lequel nous nous sommes inspirés pour mener à bien ce projet et de décrire d’autre part la réalisation ou la mise en œuvre du projet en question.

 

2.1.1. Phase de planification :

 

Conformément au Plan National Cancer 2014-2018, le système d’assurance qualité qui concerne le dépistage du cancer colorectal comprendra[45] :

  • les normes qualité de la colonoscopie au niveau national ;
  • les conditions d’agrément pour les institutions et les médecins agréées au dépistage selon les critères et normes européens ;
  • la définition des données à collecter, ainsi que les modalités de collecte quant à la coloscopie de dépistage ;
  • la sécurisation et l’informatisation des données collectées dans le cadre du Dossier de Soins Partagé du patient.

Concernant ce dernier point, c’est-à-dire la sécurisation et l’informatisation du Dossier de soins, il s’agit d’une volonté de traçabilité, qui est d’ailleurs aujourd’hui un impératif médical. En effet, selon la norme ISO 9000 relative aux « Systèmes de management de la qualité » (Oct. 2005), la traçabilité est l’« aptitude à retrouver l’historique, la mise en œuvre ou l’emplacement de ce qui est examiné ». Elle trouve en fait son intérêt dans la détection d’éventuels dysfonctionnements dans les différentes procédures médicales, que ce soit au niveau des procédés de traitement, des équipements ou alors du personnel.

Ainsi, dans le cadre du dépistage du cancer colorectal, les domaines à tracer sont :

  • La réalisation des actes endoscopiques  (exemple : identité et statut du patient, acte réalisé).
  • L’utilisation des endoscopes et accessoires (exemple : type, marque, matricule, n° de série, étiquette stérilisation).
  • Les opérations de traitement, de maintenance et de contrôle des endoscopes (exemple : qualité de l’eau de rinçage des endoscopes, niveau d’alimentation des LDE, usure).

Il faut noter que les documents de traçabilité dont disposent les établissements de santé peuvent être manuels ou informatisés. A ce propos, la plupart des établissements hospitaliers utilisent le logiciel Endobase. Les données inscrites seront effectivement enregistrées dans le  dossier médical du patient qui regroupe toutes les informations recueillies lors de l’accueil, de l’admission et durant les fins de séjours des patients. Pour être plus précis, il synthétise les informations contenues dans :

  • Le bon de demande d’examen ;
  • La fiche coloscopie ;
  • Le compte rendu d’endoscopie ;
  • La fiche de liaison ou check-list.

Pour notre part, afin d’évaluer l’efficacité de cette traçabilité, nous nous sommes inspirés des critères de qualité de la coloscopie fixés par la SFED en 2014. En effet, selon la SFED ou Société Française d’endoscopie digestive en 2014, la qualité de la coloscopie varie en fonction de 2 critères clés dont l’efficacité et la sécurité. En matière de dépistage du cancer colorectal, l’efficacité se mesure par le taux de cancer colorectal d’intervalle. La sécurité par contre, se révèle à travers l’évaluation de la morbidité immédiate d’une part et la traçabilité à moyen terme de l’autre. Et c’est justement cette notion de traçabilité que nous allons prendre en considération dans le cadre de notre étude.

La traçabilité à moyen terme se reflète à travers le cahier de vie des endoscopes et à travers le compte-rendu type. Les informations requises sont en fait[46] :

  • L’indication de l’examen
  • Les circonstances particulières
  • Les co-morbidités spécifiques
  • L’identification des intervenants
  • L’identification des endoscopes utilisés
  • Le type d’anesthésie
  • Le type de traitement anticoagulant
  • Le niveau atteint et la durée de l’examen
  • Le bilan lésionnel descriptif

Il s’agira donc, dans notre étude, de voir si toutes ces informations seront retranscrites dans le Dossier Médical et les bases de données électroniques d’une façon cohérente.

 

En se référant à ce référentiel de pratique, comment donc décrire la réalisation du projet d’instauration du logiciel ENDOBASE en coloscopie pour améliorer la traçabilité de la qualité du dépistage du cancer colorectal ?

 

2.1.2. Phase de réalisation :

 

Il s’agit en fait de décrire la réalisation du projet à travers la réalisation du nouveau processus de dépistage du cancer colorectal. Ainsi le processus s’illustre de la manière suivante :

 

Tableau 4 : Le processus de dépistage du cancer colorectal

Patient devant subir un dépistage Processus de dépistage Patient ayant subi un dépistage
Patient devant subir un dépistage Avant le dépistage Pendant le dépistage Après le dépistage Patient ayant subi un dépistage
Patient devant subir un dépistage Gestion des rendez-vous Réalisation de l’anesthésie s’il en existe Documentation des soins et traçabilité des instruments utilisés (fiche coloscopie et compte rendu sur endobase) Patient ayant subi un dépistage
Elaboration des programmes et des plannings d’intervention Installation du matériel et de son bon fonctionnement Nettoyage et remise en ordre de la salle d’examen
Accueil et information du client sur le déroulement du processus Réalisation du dépistage et surveillance des paramètres cliniques Acheminement de l’endoscope vers la salle de désinfection
Vérification des information sur le client Organisation de la traçabilité des matériels (fiche coloscpie et compte rendu sur endobase) Transfert du patient en salle de surveillance et retour dans un box privatif
Installation en salle (Iplan)    

Source : Adaptation personnelle

Explication :

La procédure commence par la demande d’un bon d’examen par le patient cible à son médecin généraliste. Ce dernier lui prescrit le type d’examen approprié. En effet, il faut rappeler la coloscopie est celle que le CHEM  a retenu pour l’élaboration de son projet. Cette ordonnance permettra au patient d’obtenir un rendez-vous au service centralisé du CHEM. A ce moment là, le client prend connaissance des mesures à suivre avant et après la coloscopie, telle une brochure d’information pour chaque type d’examen. Le cadre de santé, de son côté, tout en enregistrant ce rendez-vous dans la base de données Iplan prend connaissance des ressources disponibles, du planning et de la plage horaire. Si lors de cette prise de rendez-vous a été décidé un examen sous anesthésie générale ou sous sédation, cette information retranscrite sur le logiciel LuxisPass et va être transférée dans le Dossier Médical puis vers Endobase.

Après quelques jours, l’hôpital commande le matériel nécessaire pour l’examen. A la livraison, il le prépare suivant la fiche de planning. Puis le matériel est acheminé vers la salle d’examen, tout comme le patient à dépister, sachant que celui-ci a déjà été identifié via le bracelet et que le matériel rouillé a été récupéré et va faire l’objet d’une stérilisation dans la mesure où il s’ait d’un matériel réutilisable. Au Back-office (BO), le personnel revérifie ensuite si le patient avait bien pris son rendez- vous. Dans le cas affirmatif,  ce rendez vous est activé pour créer la demande dans QDOC. Une fois que cette demande est prête, elle est enregistrée pour pouvoir mettre a jour la liste de travail (Dicom Modality Worklist – DMWL). Ainsi toutes les informations nécessaires, données patient et examen, vont transiter vers l’environnement Endobase. D’où le remplissage d’une fiche d’intervention à la réalisation de l’examen coloscopique. Pendant ce temps, le personnel est censé s’être assuré de la traçabilité des matériels et des dispositifs médicaux.

Par ailleurs, une nouvelle prescription est nécessaire pour la validation des résultats. Après l’acquisition de l’examen, Endobase va procéder automatiquement à un envoi (DICOM C-Store) des images vers le PACS sur un des workflow managers (WFM). Entre le WFM et le CM une vérification des données d’images est réalisée. Le connectivity manager envoi alors un message HL7-ORM au RIS et à l’EAI. L’EAI transforme ce message en un message HL7-ORU et l’envoi au DM pour avoir un lien contextuel vers le résultat. A l’annonce du résultat au patient, le médecin peut décider soit de recourir à une autre méthode de dépistage soit d’autoriser la sortie du patient. Ainsi, après une transmission orale, la table d’examen, le plan de travail et la colonne seront nettoyés, tandis que la salle d’examen sera reconditionné.

 

Connaissant le nouveau processus qui découle de la réalisation du projet, qu’en est-il des missions et des attributions du cadre de santé au regard de la conduite du changement ?

 

2.2.    Les missions du cadre de santé dans la réalisation du projet :

 

Dans la réalisation du processus de dépistage, il existe 4 types de professionnels qui mettent en avant leurs compétences, dont l’infirmier généraliste, l’infirmier anesthésiste, l’infirmier expert en coloscopie et les aides-soignants, selon les recommandations relatives au personnel d’endoscopie établies par la SFED en 2014[47] :

 

Tableau 5 : Les missions des professionnels de santé en matière de dépistage du cancer colorectal :

Infirmier généraliste ou médecin généraliste Infirmier anesthésiste Infirmiers experts en coloscopie Aides-soignants
–  Information et recueil de données cliniques

–  Soin de confort et de bien-être

–  Information et éducation de la personne

–  Coordination et organisation des activités de soins

–  Contrôle et gestion des matériels et des dispositifs médicaux

 

–    Anesthésie générale

–    Injection de sédatif

–    Réanimation péropératoire

–    Prise en charge de la douleur postopératoire

–    Transport sanitaire

–   Prise en charge individualisée du patient

–   Coordination des soins en salle d’endoscopie de dépistage

–   Participation au déroulement de la coloscopie et assistance technique au praticien

–   Collaboration à la prise en charge de l’urgence

–   Gestion des risques

–   Contrôle du bon fonctionnement du matériel et des locaux

–   Activités de désinfection, de contrôle d’hygiène et de traçabilité

–   Gestion des équipements, du parc des endoscopes et des activités des dispositifs médicaux.

–    Assistance des infirmiers dans la réalisation et des soins et des fonctions d’hôtellerie

 

Source : SFED, (2014).

Au niveau du CHEM en particulier, 17 médecins ont été invités à piloter le projet qui consiste en l’implémentation du logiciel ENDOBASE dans les services d’endoscopie. En ce qui concerne la coloscopie du dépistage du cancer colorectal en particulier, les médecins concernés sont le DR.FRITZ, le DR. DR HEIECK et le DR.SCHMIT.

Ces derniers seront donc chargés de veiller à ce que dans le nouveau projet, chaque professionnel de santé exerce convenablement son rôle, d’autant plus que les membres de l’équipe devraient connaître dans son intégralité le fonctionnement des logiciels Iplan et Endobase afin de garantir la traçabilité des informations. Il s’agit donc de :

  • Informer les médecins et les équipes sur le fonctionnement des logiciels
  • Former les secrétaires médicales sur la réalisation et l’application d’une charte de Iplan.
  • Former les équipes sur le paramétrage du logiciel ENDOBASE et le recueil des données, ainsi que les interfaces avec le dossier patient et les données deborah.
  • Former les équipes sur l’élaboration de comptes rendus standardisés
  • Informer les médecins sur les procédures internes de traçabilité en endoscopie
  • Former les professionnels sur la gestion des risques associés aux non respect de cette traçabilité.

Il s’agit de l’accompagnement du personnel vers la conduite d’un changement associé à l’amélioration de procédures internes.

 

Force est de constater que la planification et la réalisation du projet d’instauration du logiciel ENDOBASE donne aux cadres de santé du fil à retorde en ce qui concerne la conduite du changement. Mais ce projet est-il idéal ? Quels sont les risques qui pourraient entraver au projet ? Tel est l’intérêt de la troisième et dernière partie de notre ouvrage.

 

 

PARTIE III : EVALUATION DU PROJET D’AMELIORATION DE LA TRAÇABILITE DE LA QUALITE DES EXAMENS COLORECTAUX AU CHEM

 

Cette troisième partie consiste à faire une analyse de l’état des lieux qui existe au CHEM. Autrement dit, il s’agit d’établir une mesure objective de la situation existante et ce en vue de déduire des actions d’amélioration à la traçabilité du processus de dépistage du cancer colorectal. Ainsi, il convient de hiérarchiser de nos idées de la manière suivante :

  • Dans un premier chapitre, il s’agit de faire une réflexion et une auto-évaluation autour du projet et de la traçabilité qui en découle
  • Dans un second chapitre, il s’agit d’élaborer des plans d’actions en vue de l’amélioration du projet.

 

CHAPITRE I : REFLEXION ET AUTO-EVALUATION

 

La phase d’évaluation constitue la 3ème étape de la démarche qualité, selon la roue de Deming appliqué au domaine de la santé. C’est une phase de vérification qui consiste à confronter la théorie et la pratique en fonction des objectifs du projet. Il s’agit donc d’aborder respectivement les points suivants :

  • Dans un premier temps, nous allons énoncer les points forts et les points faibles de la traçabilité de la procédure en question.
  • Dans un second temps, nous allons énoncer les écarts par rapport au référentiel décrit dans la phase de planification.

 

1.      Les points forts et les points faibles du projet :

 

Le tableau suivant met en relief les points forts et les points faibles de la traçabilité du processus de dépistage du cancer colorectal :

Tableau 06 : Bilan du projet :

  Les points forts Les points faibles
Par rapport à l’ensemble du processus –   La version électronique permet de retracer en temps réel les informations sur le client, les opérateurs les matériels endoscopiques.

–   Les rapports sont standardisés

 

– Tout au long du processus rien ne permet de savoir dès le départ si l’on a affaire à une coloscopie de dépistage ou à une coloscopie diagnostique.
Par rapport à la conduite de changement –   En se référant aux plages horaires des médecins, il existe une certaine coordination entre les intervenants.

–   Les acteurs connaissent leurs rôles et leurs responsabilités.

–   Il existe un plan de formation du personnel, notamment au niveau de l’utilisation des logiciels.

–      Le plan de communication pour la  sensibilisation devrait étendu à tous les acteurs du dépistage du cancer colorectal, même aux aides soignants.

–      En plus du plan de formation, il devrait y avoir un plan d’assistance et d’encadrement pour l’optimisation des performances.

Source : Adaptation personnelle

Connaissant le bilan du projet d’amélioration de la traçabilité, qu’en est-il des écarts par rapport au référentiel ?

 

2.      Les écarts et conformités par rapport au référentiel :

 

Il s’agit ici d’évaluer la réalisation du projet par rapport aux différents référentiels auxquels nous nous sommes référés durant la phase de planification. Pour ce faire, il s’agit de dresser le tableau suivant :

Tableau 7 : Les écarts par rapport au référentiel SFED

Titre Evaluation Commentaires
EVALUATION DE LA TRAÇABILITE
Traçabilité des actes endoscopiques Moyennant –          La base de données ENDOBASE dresse un listing des actes endoscopiques en mentionnant la durée, le code barre et la description. Toutefois, dans certains actes, la durée n’est pas inscrite (54/60).

 

Traçabilité des matériels et des locaux Moyennant –          Dans le listing des salles d’examen, seuls 3 salles sur 6 affichent leur numéro de référence.

–          Les appareils d’endoscopie ne comportent pas de numéro de salle d’autant plus qu’il s’agit d’appareils mobiles.

 

 

Traçabilité des opérations de traitement, de maintenance et de contrôle des endoscopes. Satisfaisant –          Les infirmiers assurent la traçabilité du reconditionnement des matériels utilisés lors de la réalisation des examens colorectaux.

–          Pour les matériels endoscopiques à usage multiple, les infirmiers assurent la traçabilité des tâches de reconditionnement par appareil lorsqu’il s’agit de récupérer les matériels souillés et endommagés. Cette traçabilité permettra de le mettre en stock et de le stériliser.

Traçabilité des soins Moyennant –          Dès la prise de rendez-vous par le client, le service centralisé du CHEM doit consulter le planning, les documents fournissant les ressources disponibles et les plages horaires. Cela fait beaucoup et d’ailleurs, la planification des programmes n’est pas très précise.

–          A la prise de rendez-vous, le patient ne mentionne pas le niveau de risque auquel est lié le dépistage.

–          Avant l’entrée en bloc, il devrait y avoir une vérification de la check-list.

–          Le dossier médical informatisé fournit toutes les informations liées au client pour son identification. Cependant, il n’inscrit pas le jugement du client sur la qualité de la préparation de l’examen les difficultés rencontrées.

–          La planification des urgences n’est pas encore prévue dans Iplan.

EVALUATION DU ROLE DES CADRES DE SANTE
Missions et attributions des cadres de santé Non satisfaisant. –          L’infirmier ne dispose pas de chek-list pour la vérification des informations sur le client.

–          Le contrôle microbiologique ne se fait fait plus qu’une fois par an.

–          Il existe différentes possibilités de faire des prescriptions.

–          La secrétaire médicale n’explique pas les différentes conduites à tenir après les examens.

–          L’infirmière anesthésiste manque de disponibilités pour les examens endoscopiques. Il s’agit donc de revoir le planning des rendez-vous.

 

Source : Adaptation personnelle

 

Tels sont donc les avantages et les inconvénients liés à la mise en place du projet. Cette étude a permis de mettre en lumière les dysfonctionnements dans les processus ainsi que les non conformités aux référentiels. Comme nous connaissons les objectifs de qualité du projet, il s’agit donc maintenant de mettre en place des actions d’amélioration qui seraient susceptibles d’agir sur ces dysfonctionnements.

 

 

CHAPITRE II : PROPOSITION D’ACTIONS D’AMELIORATION

 

La dernière étape de la démarche qualité implique effectivement la mise en place d’actions correctives qui puissent remédier aux failles de la traçabilité du dépistage du cancer colorectal. Comme la liste est longue, il s’ait pour notre part d’aborder respectivement les actions d’amélioration qui ont traits aux évènements suivants :

  • Lors de la consultation médicale ;
  • Avant la prise en charge du patient ;
  • Pendant la prise en charge du patient ;
  • Après la prise en charge du patient.

 

1.      Lors de la consultation médicale :

 

Comme il a été énoncé précédemment, les procédures ne permettent pas vraiment de faire la différence entre la coloscopie de dépistage et les autres types de coloscopies que sont les coloscopies de diagnostic et les coloscopies thérapeutiques. Ainsi, lors de la prescription médicale, le médecin généraliste, ce dernier devrait indiquer la mention « coloscopie de dépistage ».

Par ailleurs, afin de faciliter la tâche au secrétaire médical et optimiser la traçabilité des soins, nous pourrions essayer de regrouper dans un seul fascicule toutes les informations susceptibles de favoriser l’accueil et la prise en charge du client, comme par exemple les informations médicales concernant les actes endoscopiques, le questionnaire de dépistages des patients à risque élevé pour la connaissances des antécédents médicaux, ou encore les conduites à tenir avant la mise en place de la coloscopie au patient. Il ne faut pas oublier le consentement éclairé qui risque malgré lui de détériorer les relations privilégiées entre le patient et le soignant. Ceci pourrait compenser l’absence de check-list lors de la vérification des informations sur le client.

 

Connaissant les mesures à prendre lors de la consultation médicale, qu’en est-il des actions à améliorer avant la prise en charge du patient en bloc ?

 

2.      Avant la prise en charge du patient :

 

Avant l’intervention au niveau du CHEM, un rendez-vous devrait être enregistré obligatoirement au niveau de Iplan. Comme quoi, le risque d’indisponibilités des infirmiers ou les risques d’oublis seront minimisés. En outre, pour démarquer le processus de dépistage, il y aura lieu de revoir les paramètres du Dossier Médical Informatisé pour y ajouter un onglet identifiant ledit processus. Ainsi, il conviendrait d’ajouter un onglet permettant d’encoder la qualité de la préparation de l’examen selon propos du patient et difficultés rencontrées afin de la retranscrire dans le compte rendu médical en fin d’examen. En effet, le compte rendu médical devrait contenir les échecs techniques et leurs causes, ainsi que les complications, leurs causes et les mesures à prendre. A ce propos, une procédure devrait être définie afin que le personnel puisse prendre conscience de la démarche à suivre, sachant que la mise en place  de documents de traçabilité ne se superpose pas aux procédures, aux protocoles et ni aux fiches techniques relatifs à l’endoscopie. Pareillement, une procédure spécifique devrait être élaborée pour la planification des urgences au niveau de Iplan. Tel est d’ailleurs l’intérêt de la connaissance de l’historique médical du patient, ainsi que du niveau de risque lié au dépistage.

Il faudrait également que les toutes les informations concernant les matériels et les locaux soient exhaustives. Ainsi, toutes les salles doivent comporter une référence et tous les matériels devraient comporter une identification alternative qui puisse permettre de dresser une liste actualisée des endoscopes. En ce qui concerne les actes endoscopiques, en plus de la mention de la durée, l’identité des opérateurs devrait également être mentionnée. Ceux-ci pour dire que la traçabilité de ces actes et de ces matériels devrait être vérifiée régulièrement par le biais d’indicateurs puisés de l’audit de traçabilité.

 

Après l’énonciation de mesures correctives incombant à la procédure antérieure au dépistage proprement dit, il convient logiquement de mettre en évidence les actions d’amélioration concernant le déroulement de la prise en charge du patient.

 

3.      Pendant la prise en charge du patient :

 

Afin de pouvoir évaluer de manière efficiente la qualité du dépistage du cancer colorectal, il serait recommandé d’établir un indicateur clé qui est le taux de CCR d’intervalle. Par ailleurs, il serait utile d’encoder le temps de retrait de l’endoscope. Pour renforcer l’optimisation de la traçabilité des actes endoscopiques, le logiciel ENDOBASE devrait permettre de photographier les différentes parties du côlon, comme quoi cela prouverait la réalité de l’investigation en utilisant la pathologie identifiée.

 

Les dernières actions correctives concernent en fait les activités qui ont lieu après l’intervention au CHEM. Tel est l’intérêt du dernier paragraphe.

 

4.      Après la prise en charge du patient :

 

Il s’agit de respecter à la lettre les critères de qualité de la traçabilité des matériels après le dépistage du patient, et ce afin d’éviter tout risque d’infections. En effet, il devrait être possible d’assurer de manière efficiente le traçabilité de la désinfection après l’utilisation. Les procédures devraient mentionner l’ensemble des items de la désinfection manuelle d’une part et de celle automatique de l’autre. Ainsi, les indicateurs montrant le temps de contact ou alors la qualité de l’étanchéité pourraient être encodées dans les bases de données. Dans le cas où l’endoscope est envoyé en maintenance, le matériel retourné au fabricant devrait être accompagné d’une fiche individuelle par endoscope de façon à attester que la procédure complète a été réalisée et précisant le procédé d’inactivation subi.

Outre cela, après le passage en bloc, le patient devrait être informé de toutes les conduites à tenir. Aussi, il serait recommandé de lui procurer un numéro à contacter dans la mesure où il y aurait des complications suite à l’examen de dépistage.

 

Force est de constater que l’amélioration de la traçabilité favorise considérablement la bonne marche du processus de dépistage sachant que cela permettrait de concilier les exigences techniques et administratives. Ayant donc connaissance des actions d’amélioration qui concernent la qualité de cette traçabilité, quelles conclusions convient-il de tirer de notre étude ?

 

CONCLUSION

 

En guise de conclusion, sachant que le cancer colorectal frappe de manière considérable les cinquantenaires et plus dans le monde en général et en Europe en particulier, des mesures ont été prises pour lutter contre ce fléau. Tel est l’intérêt des campagnes de sensibilisation et des recommandations de bonne pratique pour sa détection ou son dépistage. Ainsi, sous l’égide de l’ONU, l’Union Européenne a appliqué des lignes directrices contribuant à la qualité du dépistage du cancer colorectal. Au niveau national, la lutte contre le cancer colorectal se concrétise à travers le Plan National 2014-2018. Mais pour être conforme aux recommandations internationales et aux référentiels internationaux, le Luxembourg a encore du chemin à faire en matière de prévention et du dépistage précoce du cancer colorectal. Autrement dit, il devrait mettre en place et appliquer un programme d’assurance qualité pour pouvoir planifier un dépistage organisé du cancer colorectal. Cette volonté s’est fait sous l’influence de la HAS d’autant plus que de par ses missions de certification et d’évaluation des pratiques professionnelles, elle sert de modèle dans l’amélioration des soins en milieu hospitalier. Selon elle, les modifications des représentations sociales comme les mutations des activités professionnelles font que les professionnels doivent s’adapter en permanence et opter en faveur de l’amélioration continue, qui est d’ailleurs aujourd’hui un impératif médical.

C’est pourquoi, le CHEM ou Centre hosptalier Emile Mayrisch au Luxembourg a mis en place un projet d’amélioration continue de la traçabilité du dépistage du cancer colorectal. En effet, selon le SFED, les critères de qualité de la coloscopie de dépistage qui s’avère être l’examen de référence au Luxembourg, sont l’efficacité et la sécurité. Et la traçabilité à son tour figure parmi les critères de sécurité. Sachant que la traçabilité doit être informatisée dès que possible, il s’agit donc d’élaborer un projet d’amélioration de la traçabilité sur le logiciel endobase, un logiciel dont la plupart des établissements hospitaliers se dotent actuellement. Après avoir appliqué la roue de Deming au cadre hospitalier, le projet a pu être planifié et réalisé, et évalué, tout en prenant en considération les recommandations de la SFED.

Ainsi, cette évaluation a permis d’évoquer les forces et les faiblesses du projet par rapport à l’ensemble du processus d’une part et par rapport à la conduite du changement d’autre part. Mais elle a surtout permis de détecter les failles et les dysfonctionnements dans la traçabilité du processus du dépistage du cancer colorectal, et donc du rôle des cadres de santé dans la garantie de cette traçabilité, et ce afin de pouvoir proposer des solutions d’amélioration ou des actions correctives qui puissent agir sur ces dysfonctionnements qui concernent la traçabilité des actes endoscopiques, des matériels et des locaux, des opérations de traitement, de maintenance et de contrôle des endoscopes, ainsi que des soins.

Pour répondre à notre problématique donc, la mise en place d’actions correctives permet d’affirmer que l’amélioration de la traçabilité de la qualité des examens colorectaux en policlinique exploratoire passe par l’encodage d’indicateurs de traçabilité, la mise à jour de processus, ainsi que la mise à jour des logiciels retraçant les données associées au dépistage du cancer colorectal. Il s’ensuit que nous pouvons confirmer l’hypothèse que la mise en place d’un processus de prise en charge d’un patient venant pour un dépistage colorectal permet de piloter et d’améliorer la qualité de l’examen dans un service de policlinique endoscopique.

Force est constater que la traçabilité des informations trouve son intérêt dans l’assurance de la qualité de la coloscopie de dépistage, sachant que la coloscopie se doit d’être la plus efficace possible pour permettre le dépistage des lésions cancéreuses et de l’adénome qui la précède. Ceci pour dire que la notion de traçabilité constitue un aspect légal important des soins qui reflète généralement la qualité de ceux-ci. Le défi des hôpitaux en la matière consiste donc à évaluer la qualité des documents mis en place, à la conciliation des exigences techniques et administratives, ainsi qu’à la réactualisation des documents manuels ou électroniques. Mais plus compliqué encore, les infirmiers doivent également assurer la traçabilité des différentes étapes réalisées à distance ou avec du matériel n’appartenant pas à l’établissement. La question qui se pose est alors la suivante : le logiciel ENDOBASE ne pourrait donc-t-il pas aller de pair avec un logiciel complémentaire qui assurerait uniquement la traçabilité des endoscopes, de façon à gérer tous les aspects de la gestion du retraitement des endoscopes ?

 

BIBLIOGRAPHIE

 

  • Les ouvrages :

AÏACH et al., (1994), « Les métiers de la santé – Enjeux de pouvoirs et quête de légitimité », Anthropos Economica, Paris.

BMJ, ZUGER A.,(2004), « Dissatisfaction with medical practice », NEJM, pp.69-75.

CCNE, (1998) « Progrès technique, santé et modèles sociaux : la dimension éthique des choix collectifs », avis n°57;

EDWARDS N., KORNACKI M.J., SILVERSIN J., (2002), « Unhappy doctors: what are the causes and what can be done? »

FAGOT-LARGEAULT A. (1991) « Réflexions sur la notion de qualité de vie », Archives de philosophie du droit, 135 pages.

HERZLICH C., PIERRET J., (1984), « Malades d’hier, Malades d’aujourd’hui », Paris, Payot.

MINTZBERG H., (1994), « Le manager au quotidien, les dix rôles du cadre », Paris : les Editions d’organisation.

POX C, SCHMIEGEL W, CLASSEN M.,(2007), “Current status of screening colonoscopy in Europe and in the United-States”, Endoscopy, 168 pages.

 

  • Les articles et les revues :

CHAUVANCY M-C., (2008), « Cadres de santé : une crise identitaire », En ligne http://www.carnetsdesante.fr/IMG/pdf_Cadres_de_sante_.pdf

CIRC, (2011), « Le CIRC coordonne les nouvelles lignes directrices de l’UE en matière de dépistage et de diagnostic du cancer colorectal », Communiqué de presse, en ligne http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2011/pdfs/pr204_F.pdf

GARDETTE V., (2010), « Principes d’une démarche d’assurance qualité, évaluation des pratiques professionnelles », pp.3-7. En ligne http://www.medecine.ups-tlse.fr/DCEM2/module1/sous_module4/001_Principes_demarche_0’assurance_qualite.pdf

Groupe « Prévention du cancer colorectal », (2000), « Promotion de la détection précoce du cancer colorectal », document de stratégie, Luxembourg, pp.15-19, En ligne http://www.sante.public.lu/publications/systeme-sante/politique-nationale-sante/promotion-detection-precoce-cancer-colorectal/promotion-detection-precoce-cancer-colorectal.pdf

Haute Autorité de Santé (2007), « Définir, ensemble, les nouveaux horizons de la qualité en santé », p.7 En ligne http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/rapport_college_has_horizons.pdf

HERESBACH D, (2014), « Critères de qualité de la coloscopie 2014 », SFED, En ligne http://www.sfed.org/documents_sfed/files/mediatheque/vd14_coloqualcrit.pdf

JONCKHEER P., (2009), « Le dépistage du cancer colorectal en Communauté française », Cahier Santé SIPES – 2009, pp.20-21. En ligne http://ftp.vub.ac.be/pub/exchange/ndacosta/outgoing/download/SIPES/docs/Cancer_colorectal_2009.pdf

LIBION F., DOUMONT D. (2007), « Programme de dépistage du cancer colorectal : quelles recommandations pour quelle efficacité ? Tour d’horizon de pays occidentaux », UCL- RESO Unité  d’Education pour la Santé, Série de dossiers techniques n° 07- 46, pp.9-12. En ligne https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/reso/documents/dossier46.pdf

Ministère de la Santé (2005), « Le cancer de l’intestin, 2ème cancer le plus fréquent chez l’homme et la femme », En ligne http://www.sante.public.lu/publications/rester-bonne-sante/cancer-prevention-depistage/ne-jouez-pas-intestins-cancer-intestins/ne-jouez-pas-intestins-cancer-intestins-2005-fr.pdf

Programme de dépistage du cancer colorectal en Communauté française (2008), « Présentations : Dépistage  du  cancer  colorectal  –  Gastro-entérologues », En ligne http://www.ccref.org/colorectal/

 

  • Séminaires et colloques :

VITALI S., (2012), « LA QUALITÉ DES SERVICES HOSPITALIERS AU Luxembourg, Les Directeurs d’hôpitaux – parties prenantes dans la définition des objectifs nationaux et acteurs pour le déploiement local », Séminaire AEDH Düsseldorf 16/11/2012, FHL, En ligne http://www.fhlux.lu/web/wp-content/uploads/2014/03/La-qualit%C3%A9-des-services-hospitaliers-au-Luxembourg.pdf

 

  • Les enquêtes et études :

CHEM (2013), « Rapport annuel 2013 », Luxembourg, En ligne www.chem.lu/content/download/1726/…/1/…/CHEM-Rapport2013.pdf

Ministère de la Santé (2014), « Plan National Cancer Luxembourg 2014‐2018 », Rapport d’étude, p.57-60, En ligne http://www.sante.public.lu/publications/rester-bonne-sante/cancer-prevention-depistage/plan-national-cancer-lux-2014-2018/plan-national-cancer-lux-2014-2018.pdf

PUDDU M., TAFFOREAU J., (2006), « Cancer colorectal : Etat de connaissances et données disponibles pour le développement d’une politique de santé en Belgique », Institut Scientifique de la Santé Publique, IPH/EPI Reports Nr. 2006-023, 80p.

Service Central de Législation, (2014), « Recueil de législation : droits et obligations du patient », Mémorial Journal Officiel du Grand-Duché de Luxembourg , A – N° 140, En ligne http://www.legilux.public.lu/leg/a/archives/2014/0140/a140.pdf

WHO, (2013), “Health For All-European Mortality database”, Comparaison du taux de mortalité standardisé en 2010 par cancer colorectal.

 

  • Les sites web :

FONDS SOCIAL EUROPEEN – Ministère du Travail et de l’Emploi, (2013), « Formation continue en management des institutions et services de soins de santé », En ligne http://www.fse.public.lu/projets/Operations20072013/2011-2013/IUIL_Portofolio.html, consulté le 09/12/14

IBBL, (2014), « Progrès pour le dépistage précoce du cancer du côlon », En ligne http://www.science.lu/fr/content/fortschritte-bei-der-fr%C3%BCherkennung-von-darmkrebs, consulté le 05/12/14

INSERM, « Chapitre 5 : Conditions nécessaires pour un dépistage », Analyse, p.44 En ligne http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/106/?sequence=11, consulté le 08/12/14

MARTY C., (2007), « La place et le rôle du cadre de santé dans l’unité de soins », extrait de Mémoire cadre de santé, IFCS de Rennes, Rennes. En ligne http://www.infirmiers.com/votre-carriere/cadre/la-place-et-le-role-du-cadre-de-sante-dans-lunite-de-soins.html, consulté le 09/12/14

OMS, (2012), « Cancer colorectal », Rubrique Actualité, En ligne http://www.euro.who.int/fr/health-topics/noncommunicable-diseases/cancer/news/news/2012/2/early-detection-of-common-cancers/colorectal-cancer, consulté le 03/12/14

Portail officiel de la Qualité et de la performance en France, « Référentiels de management : la certification des établissements de santé », En ligne http://www.qualiteperformance.org/comprendre-la-qualite/referentiels-de-management-la-certification-des-etablissements-de-sante, consulté le 08/12/14

Site officiel Soft Computing, « Accompagnement au changement », En ligne http://www.softcomputing.com/fr/conseil/accompagnement-au-changement.html, 09/12/14

 

 

[1] Ministère de la Santé (2005), « Le cancer de l’intestin, 2ème cancer le plus fréquent chez l’homme et la femme »,

En ligne http://www.sante.public.lu/publications/rester-bonne-sante/cancer-prevention-depistage/ne-jouez-pas-intestins-cancer-intestins/ne-jouez-pas-intestins-cancer-intestins-2005-fr.pdf

 

[2] Même source.

 

[3] OMS, (2012), « Cancer colorectal », Rubrique Actualité, En ligne http://www.euro.who.int/fr/health-topics/noncommunicable-diseases/cancer/news/news/2012/2/early-detection-of-common-cancers/colorectal-cancer

 

[4] Ministère de la Santé (2014), « Plan National Cancer Luxembourg 2014‐2018 », Rapport d’étude, p.3, En ligne http://www.sante.public.lu/publications/rester-bonne-sante/cancer-prevention-depistage/plan-national-cancer-lux-2014-2018/plan-national-cancer-lux-2014-2018.pdf

 

[5] IBBL, (2014), « Progrès pour le dépistage précoce du cancer du côlon », En ligne http://www.science.lu/fr/content/fortschritte-bei-der-fr%C3%BCherkennung-von-darmkrebs

 

[6] Ministère de la Santé (2005), « Le cancer de l’intestin, 2ème cancer le plus fréquent chez l’homme et la femme »,

En ligne http://www.sante.public.lu/publications/rester-bonne-sante/cancer-prevention-depistage/ne-jouez-pas-intestins-cancer-intestins/ne-jouez-pas-intestins-cancer-intestins-2005-fr.pdf

 

[7] CHEM (2013), « Rapport annuel 2013 », Luxembourg, En ligne www.chem.lu/content/download/1726/…/1/…/CHEM-Rapport2013.pdf

 

[8] CHAUVANCY M-C., (2008), « Cadres de santé : une crise identitaire », En ligne http://www.carnetsdesante.fr/IMG/pdf_Cadres_de_sante_.pdf

 

[9] CHEM (2013), « Rapport annuel 2013 », Luxembourg, En ligne www.chem.lu/content/download/1726/…/1/…/CHEM-Rapport2013.pdf

 

[10] LIBION F., DOUMONT D. (2007), « Programme de dépistage du cancer colorectal : quelles recommandations pour quelle efficacité ? Tour d’horizon de pays occidentaux », UCL- RESO Unité  d’Education pour la Santé, Série de dossiers techniques n° 07- 46, pp.9-12. En ligne https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/reso/documents/dossier46.pdf

 

[11] Organisation Mondiale de la Santé.

 

[12] PUDDU M., TAFFOREAU J., (2006), « Cancer colorectal : Etat de connaissances et données disponibles pour le développement d’une politique de santé en Belgique », Institut Scientifique de la Santé Publique, IPH/EPI Reports Nr. 2006-023, 80p.

 

[13] CIRC, (2011), « Le CIRC coordonne les nouvelles lignes directrices de l’UE en matière de dépistage et de diagnostic du cancer colorectal », Communiqué de presse, en ligne http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2011/pdfs/pr204_F.pdf

 

[14] INSERM, « Chapitre 5 : Conditions nécessaires pour un dépistage », Analyse, p.44 En ligne http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/106/?sequence=11

 

[15] POX C, SCHMIEGEL W, CLASSEN M.,(2007), “Current status of screening colonoscopy in Europe and in the United-States”, Endoscopy, 168 pages.

[16] Portail officiel de la Qualité et de la performance en France, « Référentiels de management : la certification des établissements de santé », En ligne http://www.qualiteperformance.org/comprendre-la-qualite/referentiels-de-management-la-certification-des-etablissements-de-sante

 

[17] Même source.

 

[18] Haute Autorité de Santé (2007), « Définir, ensemble, les nouveaux horizons de la qualité en santé », p.7 En ligne http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/rapport_college_has_horizons.pdf

 

[19] HERZLICH C., PIERRET J., (1984), « Malades d’hier, Malades d’aujourd’hui », Paris, Payot.

 

[20] EDWARDS N., KORNACKI M.J., SILVERSIN J., (2002), « Unhappy doctors: what are the causes and what can be done? », BMJ; ZUGER A., (2004), « Dissatisfaction with medical practice », NEJM, pp.69-75.

 

[21]AÏACH et al.,  (1994), « Les métiers de la santé – Enjeux de pouvoirs et quête de légitimité », Anthropos Economica, Paris.

[22] CCNE, (1998) « Progrès technique, santé et modèles sociaux : la dimension éthique des choix collectifs », avis n°57;  FAGOT-LARGEAULT A. (1991) « Réflexions sur la notion de qualité de vie », Archives de philosophie du droit, 135 pages.

 

[23] Service Central de Législation, (2014), « Recueil de législation : droits et obligations du patient », Mémorial Journal Officiel du Grand-Duché de Luxembourg , A – N° 140,

En ligne http://www.legilux.public.lu/leg/a/archives/2014/0140/a140.pdf

 

[24] Il est présidé par le Ministère de la Santé qui intègre les prestataires  et les assureurs.

 

[25] Il s’ait d’un organe intermédiaire entre la Fédération des Hôpitaux Luxembourgeois (FHL) et la Caisse Nationale de Santé (CNS).

 

[26] VITALI S., (2012), « LA QUALITÉ DES SERVICES HOSPITALIERS AU Luxembourg, Les Directeurs d’hôpitaux – parties prenantes dans la définition des objectifs nationaux et acteurs pour le déploiement local », Séminaire AEDH Düsseldorf 16/11/2012, FHL, En ligne http://www.fhlux.lu/web/wp-content/uploads/2014/03/La-qualit%C3%A9-des-services-hospitaliers-au-Luxembourg.pdf

 

[27] FONDS SOCIAL EUROPEEN – Ministère du Travail et de l’Emploi, (2013), « Formation continue en management des institutions et services de soins de santé », En ligne http://www.fse.public.lu/projets/Operations20072013/2011-2013/IUIL_Portofolio.html

 

[28] Ministère de la Santé, (2014), « Plan National Cancer Luxembourg 2014-2018 », pp. 57-60, En ligne http://www.sante.public.lu/publications/rester-bonne-sante/cancer-prevention-depistage/plan-national-cancer-lux-2014-2018/plan-national-cancer-lux-2014-2018.pdf

 

 

[29] Il s’agit de la population âgée de 50 ans et plus. Par ailleurs, la réalisation d’un deuxième examen est recommandée à l’âge de 64 ans.

 

[30] Ce test est simple mais non fiable à 100%.

 

[31] WHO, (2013), “Health For All-European Mortality database”, Comparaison du taux de mortalité standardisé en 2010          par cancer colorectal.

 

[32] Selon les experts en matière de santé au Luxembourg,  « c’est la méthode de prévention la plus efficace ».

[33] Programme de dépistage du cancer colorectal en Communauté française (2008), « Présentations : Dépistage  du  cancer  colorectal  –  Gastro-entérologues », En ligne http://www.ccref.org/colorectal/

 

[34] Groupe « Prévention du cancer colorectal », (2000), « Promotion de la détection précoce du cancer colorectal », document de stratégie, Luxembourg, p.15, En ligne http://www.sante.public.lu/publications/systeme-sante/politique-nationale-sante/promotion-detection-precoce-cancer-colorectal/promotion-detection-precoce-cancer-colorectal.pdf

 

[35] JONCKHEER P., (2009), « Le dépistage du cancer colorectal en Communauté française », Cahier Santé SIPES – 2009, pp.20-21. En ligne http://ftp.vub.ac.be/pub/exchange/ndacosta/outgoing/download/SIPES/docs/Cancer_colorectal_2009.pdf

 

[36] Groupe « Prévention du cancer colorectal », (2000), « Promotion de la détection précoce du cancer colorectal », document de stratégie, Luxembourg, p.19, En ligne http://www.sante.public.lu/publications/systeme-sante/politique-nationale-sante/promotion-detection-precoce-cancer-colorectal/promotion-detection-precoce-cancer-colorectal.pdf

 

[37] GARDETTE V., (2010), « Principes d’une démarche d’assurance qualité, évaluation des pratiques professionnelles », pp.3-7.

En ligne http://www.medecine.ups-tlse.fr/DCEM2/module1/sous_module4/001_Principes_demarche_0’assurance_qualite.pdf

 

[38] La mise en place et l’encadrement de l’évaluation des pratiques professionnelles est l’une des missions de la Haute Autorité de Santé  (HAS).

 

[39] GARDETTE V., (2010), « Principes d’une démarche d’assurance qualité, évaluation des pratiques professionnelles », p.3. En ligne http://www.medecine.ups-tlse.fr/DCEM2/module1/sous_module4/001_Principes_demarche_0’assurance_qualite.pdf

 

[40] MARTY C., (2007), « La place et le rôle du cadre de santé dans l’unité de soins », extrait de Mémoire cadre de santé, IFCS de Rennes, Rennes. En ligne http://www.infirmiers.com/votre-carriere/cadre/la-place-et-le-role-du-cadre-de-sante-dans-lunite-de-soins.html

 

[41] MINTZBERG H., (1994), « Le manager au quotidien, les dix rôles du cadre », Paris : les Editions d’organisation.

 

[42] Site officiel Soft Computing, « Accompagnement au changement », En ligne http://www.softcomputing.com/fr/conseil/accompagnement-au-changement.html

 

[43] CHEM (2013), « Rapport d’activités 2013 », En ligne http://www.chem.lu/le-chem/rapports-annuels/2013

 

[44] GARDETTE V., (2010), « Principes d’une démarche d’assurance qualité, évaluation des pratiques professionnelles », pp.3-7.

En ligne http://www.medecine.ups-tlse.fr/DCEM2/module1/sous_module4/001_Principes_demarche_0’assurance_qualite.pdf

 

[45] Ministère de la Santé (2014), « Plan Cancer et cancer colorectal », http://plancancer.lu/about/depistage/cancer-colorectal/objectifs-plan-cancer/

 

[46] HERESBACH D, (2014), « Critères de qualité de la coloscopie 2014 », SFED, En ligne http://www.sfed.org/documents_sfed/files/mediatheque/vd14_coloqualcrit.pdf

 

[47] SFED (2014), « Recommandations relatives au personnel d’endoscopie », DOI 10, 1007/s10190-014-0007-7

Nombre de pages du document intégral:59

24.90

Retour en haut