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Le Vieillissement Physiologique et ses Conséquences sur l’Autonomie chez les Personnes Âgées

INTRODUCTION :

Aucun être vivant ne peut échapper à la vieillesse malgré les progrès scientifiques récents.

L’image qui nous vient immédiatement à l’esprit, dès qu’il est question de cette dernière phase de notre vie, c’est celle d’une personne qui a perdu sa faculté d’effectuer les actions « normales » en particulier, qui ne peu plus se déplacer comme auparavant.

En effet, c’est l’appareil locomoteur qui se dégrade le plus vie et de façon régulière.

Pour comprendre ce phénomène, un aperçu de la détérioration de ce système à travers les muscles, les os et les articulations s’avère nécessaire.

Tant au niveau des muscles que de l’os, la santé est fortement liée à l’alimentation, à la pratique physique et aux effets secondaires des médicaments dont la personne âgée a fait l’objet.

Biologiquement, cette dépréciation s’effectue de manière progressive :

  • Au niveau des muscles, la force est à son apogée entre 25 et 30 ans. A partir de 60 ans, la diminution est environ de 1% par an ; à 80 ans, elle est de 1,5% à 2%, ce qui constitue en moyenne la moitié de celle qu’on avait à 20 ans.
  • Par ailleurs, la masse osseuse atteint sa capacité maximale vers 20-25 ans pour la femme et vers 25-30ans chez l’homme, puis elle stagne jusqu’à 40 ans, se dégrade de 1% par ans jusqu’à la ménopause et plus tard, de 2,5% par ans.
  • Enfin, les articulations subissent des lésions dégénératives dès l’âge de 20 ans, principalement au niveau des cartilages. Ce phénomène prend de l’ampleur avec l’âge. C’est la diminution de la solubilité de la teneur en collagène qui est responsable de la résistance à la traction, ce qui pourrait constituer l’origine des fractures.

Ainsi, c’est le vieillissement physiologique qui constitue un facteur responsable de la difficulté de marcher pour les personnes âgées.

La différenciation du processus de vieillissement permet une catégorisation de la personne âgée.

Le vieillissement « réussi », qui concerne environ 20% des personnes âgées, est le processus qui leur permet d’arriver à l’âge avancée en bonne santé.

Le vieillissement « usuel » est celui d’une personne âgée qui a gardé une bonne qualité de vie et une autonomie malgré quelques maladies comme l’arthrose.

Le vieillissement « pathologique » concerne la catégorie des personnes âgées malades et représente environ 15%.

Enfin, récemment est apparu le concept de « personnes fragiles » qui fera l’objet d’un autre partie de l’exposé.

Les affections ostéo-articulaires constituent près de 60% des maladies de vieillesse à ôté des troubles endocriniens ou du métabolisme à hauteur de 59%.

La vulnérabilité des personnes âgées entraîne des risques relativement élevés d’incapacité et de perte d’autonomie. Les observations ont conduit à la conclusion que la prévalence est liée à l’âge : entre 60 et 69 ans, 2,1% sont dépendants ; la dépendance est de 10% vers 80 ans et de 30,2% à 90 ans.

La déficience ou invalidité est la suite des maladies. En terme médical, la déficience est une perte de substance, ou une altération d’une fonction ou d’une structure psychologique, physiologique ou anatomique.

Les incapacités résultent de la déficience. Elles se manifestent par des difficultés soit physiques comme marcher ou s’alimenter, soit psychiques (mémoriser) soit pour accomplir certains actes quotidiens.

Les désavantages sont en rapport avec l’handicap social de la personne âgée : elle ne peut plus tenir son rôle dans la société comme auparavant.

Le présent ouvrage propose 4 parties principales dont :

  • I- Le contexte d’intervention : il se décompose en trois sous-parties, notamment la notion d’autonomie et de dépendance, en suite celle relative à la fragilité et à la perte d’autonomie, et enfin, le contexte d’intervention proprement dit qui rapporte trois types de tests, les déplacements sur parcours, les transferts, l’orientation et enfin la prévention des chutes.
  • II- Le projet d’intervention cible concerne la détermination du choix de la structure adéquate aux personnes de plus de 70 ans ainsi que le matériel qui y est utilisé.
  • La troisième partie présente trois exemples de séances successives, notamment la stimulation motrice, la motricité manuelle ainsi que le toucher psychomoteur.
  • La dernière partie se rapporte à la présentation d’un accident particulier comme la mauvaise posture dans l’exécution d’un mouvement et les méthodes de prévention d’un échec.

 

  • Contexte d’intervention.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous avons jugé utile d’éclairer quelques notions.

  • Autonomie et dépendance-

Ces deux notions ont fait l’objet d’une différenciation classique.

En fait, l’autonomie prend compte de la volonté du patient alors que la dépendance se manifeste dans le rapport entre sa capacité fonctionnelle et sa vie courante.

En effet, l’autonomie ne peut être acquise que si le patient le désire réellement. Bien de facteurs peuvent altérer cette volonté :

  • Causes sociales : si le retrait de la vie active est vivement accueilli par certains, pour d’autres, il est interprété comme un écartement de la vie en général.

En effet, certaines personnes ont placé leurs moyens de subsistance au premier plan de leur vie et ils ont toujours pensé que la considération qu’on leur accorde est basée sur leur rôle dans la société. Une des manifestations de cette vision concerne les visites qu’ils effectuent plus ou moins régulièrement dans leurs lieux de travail pendant la retraite : ils y ont passé de nombreuses années, ils y sont faits des amis, ils s’étaient complètement donné à leur tâche.

C’est pourquoi, le départ provoque un bouleversement de l’ensemble de leurs activités : ils considèrent que leur existence s’est arrêtée.

Par ailleurs, la concurrence a eu comme conséquence la limitation de la disponibilité de la famille à prendre les sujets âgés en charge. L’existence des maisons de retraite en constitue une preuve.

Vu sous cet angle, la cause sociale peut être source de perte d’autonomie.

  • Causes biologiques : l’affaiblissement des capacités physiques et mentales peut être à l’origine du refus d’initiative de la personne âgée à se prendre en charge.

En effet, la perte de capacité, effet de maladies ou de chutes, peut entrainer une dépendance de la personne qui, par la suite, peut altérer son autonomie. Souvent, ces causes conduisent le sujet à garder le lit pour une certaine durée.

Plus tard, la crainte d’une reproduction de ces évènements peut entrainer une peur quelquefois non justifiée pour la pratique de tout mouvement d’où instauration progressivement de la détérioration des muscles.

En France, la grille Aggir ou Autonomie gérontologique groupe iso-ressource est utilisée afin d’évaluer le degré d’autonomie des sujets âgés. Elle comporte 6 groupes dont les quatre premiers se rapportent à une population en perte d’autonomie.

Nous aborderons dans la suite de l’exposé les différents groupes de cette grille.

Par contre, la dépendance d’une personne suppose qu’elle ne peut se passer de l’aide d’un tiers, soit de façon incitative notamment grâce à des séances d’entrainements, soit par substitution ou une aide partielle ou totale.

La gestion de la dépendance peut être évaluée à partir de 7 items dont :

  • Les activités corporelles comme l’utilisation des toilettes, la capacité de s’alimenter seul.
  • Les activités de déplacement ou transferts qui permettent d’utiliser les moyens de transport.
  • La communication à travers l’expression et la compréhension écrite (cas de l’hémiplégie gauche : trouble du cerveau et hémiplégie droite : trouble du langage).
  • Les activités domestiques comme la planification et la préparation des repas, la manipulation des objets usuels.
  • Les activités de gestion comme l’identification et les services sociaux, la santé, le budget.
  • La vie personnelle et interpersonnelle comme la vie sexuelle, les relations de couple ou avec les enfants, les amis…
  • Les activités hors du milieu de vie comme effectuer ses achats, les activités de bienfaisance…

Ce schéma est appelée « classification internationale des handicaps ».

 

  • Fragilité et perte d’autonomie-

Le vieillissement se caractérise par une diminution de l’adaptabilité du sujet par rapport aux contraintes environnementales. C’est cette perte de capacité qui est à l’origine de l’état de fragilité qui peut se manifester par des états d’instabilité psychologique.

Le concept de « fragilité » est abordé de façon différente selon le point de vue de sa considération :

  • L’approche médicale explique la fragilité par l’accumulation de maladies qui apparaissent souvent pendant la vieillesse ;
  • L’approche physiologique considère que c’est le commencement de la diminution des réserves fonctionnelles qui en est la cause ;
  • L’approche biologique la comprend comme un déséquilibre métabolique ;
  • L’approche fonctionnelle prend en compte le signe de l’incapacité.

Néanmoins, quelque soit l’approche, on peut affirmer que la fragilité traduit un risque de dépendance.

La population en perte d’autonomie a été définie selon l’Aggir comme :

  • GIR 1 : les personnes confinées au lit ou au fauteuil ayant perdu toute leur autonomie (mentale, corporelle, locomotrice et sociale) et qui nécessite la présence permanente d’intervenants.
  • GIR 2 :
    • d’une part, les mêmes personnes mais dont l’altération des fonctions mentales n’est pas totales mais qui, néanmoins ont besoin d’une assistance permanente dans les activités courantes
    • Et d’autre part, des personnes dont les fonctions mentales sont altérées mais qui peuvent se déplacer.
  • GIR 3 les personnes qui ont conservé leur fonction mentale et partiellement leur autonomie de déplacement mais qui ont toutefois besoin d’aide plusieurs fois par jour pour l’autonomie corporelle (habillage, toilettes…)
  • GIR 4 : les personnes qui ont besoin d’aide pour les transferts.

A l’opposé, les GIR 5 (personnes qui ont un besoin d’aide ponctuelle soit pour la toilette, l’habillage..) et GIR 6 (les personnes qui n’ont perdu leur autonomie) ne figurent pas parmi la population en perte d’autonomie.

 

 

 

  • Le contexte d’intervention proprement dit :
  • Test d’équilibre :

Il permet d’apprécier le niveau d’altération de la motricité de la personne. L’équilibre du sujet âgé est observé à partir de 5 actions présentant des niveaux d’altération différents d’où différenciation du de gré de dépendance:

  • La position assise :
  • Le sujet s’incline
  • ou a tendance à glisser
  • Le lever ou relever du fauteuil :
  • parvient sans aide,
  • capable de le faire en utilisant son bras pour s’appuyer
  • S’il y parvient au bout de quelques tentatives, …
  • La position debout :
    •  stabilité (avec ou sans déambulateur ou canne ou tout autre objet pouvant lui servir de support)
    •  instabilité (tituber, bouger les pieds, avec balancement accentué du tronc).
  • La résistance à de  légères poussées : le principe consiste à lui administrer 3 poussées légères sur le sternum avec la paume de la main :
    • Soit elle commence à tomber
    • Soit elle chancelle, s’agrippe et parvient à retrouver son équilibre
    • Soit il garde son équilibre.
  • L’action de s’asseoir :
    • repérer une hésitation sur la distance qui la sépare de la chaise
    •  s’il tombe
    •  mouvement brusque
    • ou mouvement régulier.

 

  • Test de souplesse-

On utilise la méthode du renforcement musculaire par résistance progressive. La bande élastique de type Theraband sert d’outil pour la mesure de la résistance musculaire.

Le diagnostic se rapporte :

  • fléchissement et extension de la cheville
  • fléchissement et extension de la hanche.

 

  • Le déplacement sur parcours-

Il s’agit de repérer l’équilibre dynamique du sujet à travers 7 attitudes :

  • Au niveau de l’initiative de la marche : après l’ordre qui lui est donné de marcher, il faut remarquer si :
  • il effectue plusieurs tentatives avant de pouvoir se déplacer,
  • ou s’il hésite :
  • La longueur et la hauteur des pas : il est tenu compte de
    • La distance entre le pied qui effectue le premier pas et celui du pied d’appui,
    • de la hauteur du pas par rapport au plancher ;
  • La symétrie des pas : vérifier l’égalité des distances des pas droits et gauches ;
  • La continuité des pas :
    • pas continu ou discontinu,
    • arrêt ou pas ;
  • La trajectoire :
    • droite,
    • déviation marquée ou légère ou nécessitant un déambulateur ou marche droite sans aide.
  • Le tronc :
    • balancement marqué ou utilisation d’un déambulateur,
    • sans balancement mais avec flexion des genoux ou du dos, ou
    • élargissement des bras pendant la marche ;
  • Attitude pendant la marche : talons séparés ou non.

 

  • Les transferts-

Deux  étapes sont prises en considération pour apprécier sa capacité d’éffectuer le mouvement et la la manière d’y parvenir :

  • Le rehaussement du lit : il suppose une élévation et une rotation du tronc, un mouvement latéral du membre inférieur en position couchée, un décollement du talon, de la hanche et un fléchissement du genou, une poussée du talon opposé, un passage à la position assise au bord du lit, un soulèvement du tronc à partir du décubitus, du pont fessier et l’enchainement de toutes les phases du transfert.
  • Le passage assis-debout : il faut noter les difficultés afférentes pour avancer les fesses au bord du siège, l’inclinaison maximale du tronc en avant en gardant la stabilité de la tête, le balancement répété du tronc pour décoller les fessiers, l’élévation du bassin l’extension des genoux en poussant sur les membres supérieurs, le maintien de l’équilibre au moment où les fesses quittent l’assise, le passage debout avec ou sans l’aide des membres supérieurs, la flexion et l’extension des hanches et des genoux en position debout.

 

  • L’orientation-

Elle s’apprécie en fonction de la capacité du sujet à effectuer une rotation de 360°.

La continuité des pas et la stabilité de l’équilibre du sujet constituent les paramètres de mesure de la faculté d’orientation du sujet.

 

  • La prévention des chutes-

Toutes les activités précédentes permettent d’apprécier les risques d’une chute. Néanmoins, il est souvent nécessaire de terminer les enseignements sur les techniques de « relever du sol » si chute il y a.

On commence l’exercice par l’apprentissage de la descente au sol : le sujet cherche un appui pui pose un seul genou au sol d’abord et l’autre ensuite.

Le relever proprement dit commence par le redressement par la position assise.

Ainsi, au début des séances, l’éducateur fournit au sujet un appui pour les membres supé-rieurs, on lui demande ensuite de faire une rotation du tronc qui va entrainer le bassin et permettra l’appui des membres inférieurs pour atteindre une position en quadrupédie.Le sujet va essayer de se relever en utilisant l’appui des bras.

 

Toutefois, la prévention de chute ne peut être appréhendé sans :

  • L’amélioration des capacités physiques qui ne peut être acquise que par des séances de marches ou de la pratique d’exercices de faible intensité, le renforcement musculaire, le travail contre la résistance ainsi que le réflexe.
  • Le rétablissement de la mobilité (marche, transferts et exercices sur l’utilisation correcte des aides à la marche).
  • L’information et l’éducation de l’entourage du sujet sur les risques de chute.
  • Le dépistage des troubles sensoriels, l’état mental et d’abus d’alcool/
  • Des examens para cliniques comme la régularité des prises de tensions artérielles, des analyses de laboratoire (détection de cas de glycémie…).
  • L’adaptation de nouveaux médicaments
  • La lutte contre l’ostéoporose par des règles d’hygiène diététiques ou de prise de médicaments.

 

  • Projet d’intervention cible-

Un projet de maintien et de renforcement de l’autonomie d’un sujet âgé doit prendre en considération deux points essentiels à savoir le choix de la structure d’accueil et du matériel à utiliser.

  • Le choix de la structure d’accueil-

L’augmentation sans cesse croissante de la demande des services d’accueil des personnes âgées conduit inévitablement à une prolifération des offres.

En effet, il n’y pas véritablement de loi qui définit ces établissement ; toutefois une instruction de la Direction des Sports DGCCRF n° 94 079 JS-D du 7 Mars 1994 en précise les critères :

  • la gestion d’une activité physique et sportive
  • un lieu d’activité fixe
  • un équipement pouvant être mobile
  • une certaine durée d’exploitation-

Les centres d’accueil des personnes âgées sont concernés par cette instruction.

L’ouverture d’un centre de remise en forme est conditionnée par le dépôt d’une déclaration, selon un modèle-type, auprès de la Direction départementale du lieu du siège social de l’exploitant.

Les obligations qui incombent aux exploitants et gestionnaires sont nombreuses. Elles concernent :

  • la moralité : ils doivent présenter un casier judiciare vierge de toute condamnation pour crime ou délit.
  • la souscription à une assurance en responsabilité civile et s’engager à endosser toutes les responsabilités par rapport aux exercices qu’ils proposent aux clients
  • ils doivent d’informer le Préfet en cas d’accident grave.
  • ils doivent afficher la qualification des encadreurs et animateurs ainsi que les consignes de sécurité.

 

Tout manquement à l’obligation de déclaration est susceptible de payement d’amende de

15 000 € et d’emprisonnement d’une année ; celui de non respect de l’obligation de souscription de contrat d’assurance est sanctionné d’une amende de 7 500€ et de la même durée d’emprisonnement.

Actuellement, le choix des consommateurs est plutôt dicté par la proximité du centre par rapport à sa résidence habituelle d’une part et par le coût d’autre part. Très peu de clients semblent se soucier de la qualité des infrastructures, des normes de sécurité et de la qualité des animateurs.

Pourtant, ces paramètres sont fondamentaux compte tenu de la relative « faiblesse » des sujets âgés.

Entres autres, on peut citer quatre critères d’un établissement:

  • La capacité d’accueil
  • L’évaluation des animateurs
  • La connaissance de chaque client
  • La disposition de programme individualisé

 

 

 

  • La capacité d’accueil

Face à l’engouement des clients, les établissements sont parfois amenés à recevoir un effectif surchargé par rapport à sa capacité. Leur acceptation est souvent motivée par l’esprit du gain. A cet effet, une limitation de la capacité devrait être définie. Elle peut fonction :

  • d’abord d’une superficie de travail de façon à permettre aux sujets des marches sur une distance adéquate pour évaluer leur capacité.
  • ensuite, l’effectif du personnel qualifié pour les suivis des clients
  • enfin la quantité des matériels en bon état disponible.

La non-considération de la capacité maximale traduit une mauvaise qualité de  servi-ce (difficulté d’évaluation des résultats, personnel surchargé qui peut conduire vers la négligence, le risque d’accident…)

 

  • L’évaluation des animateurs-

Elle s’entend par l’évaluation des animateurs à embaucher d’une part et par l’évaluation du sujet par l’animateur d’autre part.

Le coût est une variable importante à toute activité lucrative. Néanmoins, il ne devrait pas passer au premier plan de l’activité relativement singulière des établissements pour personnes âgées.

En effet, une connaissance relativement approfondie des états physiologiques et  psycho-logiques des personnes dans cette phase de vie est indispensable au risque de commettre l’irréparable. Aussi, l’esprit du gain doit être éloigné quant au recrutement de personnel compétent, non seulement expérimenté mais aussi formés.

Chaque sujet doit faire l’objet d’une évaluation des animateurs quant à sa capacité physique. Ayant bénéficié de formation dans ce domaine, seul l’animateur est capable de proposer des exercices adaptés à chaque sujet.

 

  • La connaissance de chaque sujet

L’inscription d’un sujet à un établissement doit être subordonnée à l’observation d’un certificat médical retraçant, non seulement les maladies actuelles mais également les différentes pathologies antérieures qui pourraient expliquer le niveau de capacité dont il dispose.

Par ailleurs, les animateurs doivent consacrer du temps aux entretiens avec le sujet afin de décider du programme à parcourir pour la journée (est ce qu’il a bien mangé, a bien dormi…)

Enfin, des examens para cliniques réguliers constituent des normes de sécurité : relevé de la tension artérielle avant et après chaque séance, analyses de laboratoire pour dépister de façon à prévenir une maladie éventuelle…)

Les résultats des entretiens et examens doivent être enregistrés dans une fiche de suivi individuelle.

Cette fiche peut recevoir une double finalité :

  • d’une part, elle permet un aperçu de l’évolution de la personne
  • et elle permet une auto évaluation de l’établissement quant aux services qu’il a offerts.

 

  • L’établissement d’un programme individuel

La vocation première de tels établissements est de fournir un programme adapté à chaque cas mais non le contraire. Or, en réalité, les exercices proposés sont souvent routiniers et surtout standardisés ; aussi, les services offerts s’apparentent plutôt comme ceux d’une « garderie » mais non un établissement de soin.

La définition et le respect de la capacité d’accueil, la disposition de personnel qualifié ainsi que la connaissance de chaque sujet facilite la mise en place d’un programme adapté à chaque sujet.

 

  • Le matériel utilisé

Les matériels utilisés dans les centres de rééducation doivent faire l’objet d’une attention particulière dès leur conception jusqu’à leur utilisation finale.

Au niveau de la conception, elle devrait faire l’objet d’une collaboration avec les médecins et ergonomes.  La seule technologie ne peut fournir des équipements adaptés aux professionnels car le médecin est le mieux placé pour préciser les différentes normes de sécurité adaptées aux  sujets âgés.

Ensuite, une notice précisant entres autres les modes d’utilisation, les entretiens réguliers à réaliser périodiquement et surtout les pièces qui prédisposées à l’usure doit accompagnée chaque vente de matériel.

Enfin, une visite du médecin et du vendeur de matériel serait hautement profitable à l’exploitant de l’établissement afin de constater de visu les évéentuelles corrections à apporter au matériel.

 

  • Présentation de trois séances successives-

Elles concernent :

  • La stimulation motrice.
  • La motricité manuelle.
  • Le toucher psychomoteur.

 

  • La stimulation motrice-

 

  • Définition-

Il s’agit d’activités physiques comme la marche ou l’équilibre dont le but est de limiter les risques de chute. Généralement, elle s’adresse à des personnes âgées qui ont déjà victimes de chutes avec ou sans conséquence.

A cet effet, la volonté du sujet est capitale au cours des séances d’entrainement lesquelles s’apparentes à des activités ludiques de groupe.

Bien de facteurs peuvent être à l’origine des troubles du sujet :

  • D’abord, il a le vécu : parfois, le sujet a l’impression d’être rejeté par la société du fait de la diminution de ses aptitudes au raisonnement, à la communication ou à la mémorisation.
  • Ensuite, l’incapacité physique proprement dite suite à une maladie.

Ce sont des cas d’utilisation de cette pratique.

 

  • Objectifs

La stimulation motrice vise à redonner confiance au sujet âgé afin qu’il retrouve ses capacités.

 

  • Méthodes ;

Des pratiques douces mais progressives doivent être adoptées. Au cours des séances, la présence permanente des animateurs est indispensable dans la mesure où il s’agit des premiers soins de rééducation dispensés.

Les encouragements verbaux et la patience sont les moyens par lesquels il est possible d’obtenir des résultats probants.

 

 

  • La motricité manuelle

 

a-Définition.

Cette pratique concerne des exercices destinés à aider le sujet âgés à effectuer les gestes élémentaires de la vie courante comme manger, se laver ou s’habiller. Elle concerne principalement la rééducation de l’usage des mains.

Il s’agit de contourner progressivement les difficultés de coordination, de précision, de lenteur et de réduction de force qui tendent à réduire l’autonomie partielle ou totale en fonction de l’objectif qu’il doit poursuivre dans la vie courante comme manger, se laver ou s’habiller.

 

  • Les objectifs ;

Le but de la pratique concerne la restauration progressive des différents éléments d’une activité courante.

Ex : pour se laver, il faut ouvrir le robinet, utiliser un savon, se rincer et s’essuyer à l’aide d’une serviette.

 

  • Les méthodes.

La méthode consiste à prodiguer des ordres à chaque étape si ceci est possible sinon à accompagner le sujet soit en lui demandant d’imiter les gestes de l’animateur, soit en l’aidant physiquement.

Il est à noter qu’il n’est pas demandé aux patients de manger « poliment » mais simplement de lui soustraire du besoin d’aide pour se nourrir.

Par ailleurs, dans les cas où une grande difficulté est observée pour l’utilisation d’une seule main, l’animateur peut envisager des entrainements de coordination bimanuelle.

 

  • Le toucher psychomoteur.

 

  • Définition.

Il consiste à travailler l’équilibre du sujet, soit par des incitations verbales, soit par des aides partielles limitées dans le temps.

En fait, cette technique s’adresse à des sujets qui ont conservé des séquences d’autonomie partielles et qui ne manifestent pas de comportement parasitaire.

Un comportement parasitaire traduit des troubles d’éparpillement et de passivité.

 

  • Les objectifs.

Il consiste à rééduquer le sujet pour se réapproprier des gestes faisant intervenir les deux membres (supérieurs et inférieurs), les différents muscles et à faire intervenir la souplesse du sujet. La principale difficulté concerne la nécessité de concentration.

 

  • Les méthodes.

C’est une aide ponctuelle : l’animateur intervient au début des séances et se limite à observer et à donner des ordres pour corriger si besoin.

Ex : l’animateur boutonne la chemise du patient au début des séances et laisse le patient se débrouiller progressivement par la suite.

Toutefois, il apparait souvent que les performances soient altérées par des ports d’objets inutiles (plusieurs boutons…) Aussi, l’entourage du sujet doit collaborer avec les éducateurs.

Ces trois séances permettent d’observer une évolution de la fonction de rééducation proposée.

 

 

 

  • Présentation d’un accident particulier-

 

  • Cas de mauvaise posture dans l’exercice d’un mouvement.

Elle concerne le risque de déséquilibre en position debout. Le thème comporte trois étapes :

  • monter sur la pointe des pieds
  • soulever un pied
  • se pencher en avant.

Afin d’apprécier les attitudes, nous adopterons trois graduation :

  • l’attitude normale
  • l’attitude d’alerte
  • le risque proprement dit.

 

  • L’attitude normale-

Normalement, quand on monte sur la pointe des pieds, le geste attendu est un penchement en avant.

De même, pour soulever un pied, le bassin se déplace du côté du pied d’appui.

Enfin, quand on se penche en avant, le bassin recule.

 

  • L’attitude d’alerte-

L’instabilité et les essais renouvelés constituent des signes qui doivent alerter l’animateur de la séance quand l’ordre de monter sur la pointe des pieds est donné.

Il en est de même pour l’activité « soulever un pied ».

Enfin, l’apparition d’une douleur au dos du sujet en amorçant le recul du bassin pour se pencher en avant suffit à l’animateur pour prévoir un risque de déséquilibre.

 

  • Le risque proprement dit

Si, au lieu de se pencher en avant pour monter sur la pointe des pieds, le sujet se rejette violemment en arrière, le risque de déséquilibre vers l’arrière est omniprésent.

De même, si pour soulever un pied, le bassin se déplace exagérément du côté du pied d’appui, nécessairement le sujet perdra l’équilibre si l’animateur n’intervient pas.

Enfin dès qu’une instabilité est remarquée lors de l’activité « se pencher en avant », le sujet est prédisposé à une perte d’équilibre.

 

  • Les méthodes de prévention de l’échec : palliatif au découragement des personnes âgées.

La fragilité et la perte d’autonomie sont autant de facteurs qui prédisposent le sujet âgé au découragement.

En effet, la retraite a toujours été conçue par les sujets comme un moyen d’écartement de la vie en général.

A cet effet, la première mission de l’animateur consiste à réinstaurer la confiance du sujet en lui-même.

Cette activité peut être exécutée de plusieurs façons :

  • Une attitude d’écoute : l’animateur doit manifester de l’intérêt lors des entretiens et des séances de rééducation du sujet. Il profitera de l’occasion pour essayer de mener la conversation vers une suite logique et raisonnée en veillant à ne pas humilier le patient.
  • Une attitude de compréhension : l’animateur doit toujours essayer de comprendre le motif de refus de la pratique d’un exercice particulier de façon à déceler toute anomalie tant d’origine pathologique que morale.

Toutefois, comprendre n’est pas synonyme de se soumettre : au contraire, convaincu de la nécessité de l’exercice, il doit essayer de détourner ses ordres pour parvenir à se

faire respecter.

Cette attitude peut également se manifester par une participation effective dans les jeux proposés.

  • L’animateur doit toujours attirer la sympathie des sujets afin de créer des relations de confiance.

 

 

CONCLUSION

 

En conclusion, la rééducation de personnes âgées est un travail relativement complexe et surtout demande une persévérance dans l’effort.

Les connaissances acquises des formations ont réellement besoin d’être renforcées par des stages pratiques, le vieillissement étant une phase de la vie humaine incontournable.

Cependant, les signes de vieillesse sont multiples d’où requièrent des tests spécifiques qui permettront la mise en place de programme individualisé.

L’explosion de la population vieillissante, d’une part, la course effreinée de la population active dûe à la concurrence, d’autre part, conduit à une augmentation considérable de la fréquentation des centres de réeducation. A cet effet, nous avons proposé quelques critères qui permettent aux demandeurs de faire un choix raisonné sur les services que proposent ces centres.

De même, nous avons présenté trois exemples de séances d’exercices progressifs d’inter-vention dans le but de démontrer que les activités proposées ne sont pas routinières mais évoluent en fonction de la réacquisition des  facultés objet des interventions.

Enfin, nous avons exposé un accident provoqué par une mauvaise posture en comparant l’attitude noormale, l’attitude à risque et le risque proprement dit.

L’exposé des palliatifs au découragement des personnes âgées a été une occasion de citer quelques qualités professionnelles d’un animateur.

Cependant, la prise en charge de la rééducation des personnes âgées n’est pas une affaire isolée de professionnels mais nécessite une collaboration étroite avec leur entourage. Maintenant la question se pose sur la disponibilité de la famille à consacrer du temps à l’écoute des conseils des animateurs de ces établissements.

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

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  • Commission de la sécurité des consommateurs, Avis relatif à la sécurité des salles de remise en forme, 15 avril 2010

 

  • HAS Haute Autorité de Santé, Masso-kinésithérapie dans la conservation des capacités motrices de la personne âgée fragile à domicile, avril 2005

 

  • HELFER, Florence, Psychomotricité et personnes âgées : évaluation par l’AGP et prise en charge, juin 2009

 

  • INPES, Manger, bouger…et vivre en forme ! des guides pour les personnes âgées, octobre 2006
  • UFR STAPS, présentation des formations

 

  • URCAM France, Prévention des chutes des personnes âgées : état des lieux des actions menées en Ile de France, juin 2005

 

 

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