L’économie de fonctionnalité : une solution à la crise de consommation de 2007 ?
MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE
L’économie de fonctionnalité
Présenté par :
SOMMAIRE
I – Etudes et Analyses conceptuelles. 7
A – L’économie de fonctionnalité : approche conceptuelle. 7
1 – Définitions de l’économie de fonctionnalité. 7
2 – La « Logique des Boucles » dans l’économie de fonctionnement. 9
B – Economie de fonctionnalité face au concept de développement durable. 10
C – Les enjeux de l’économie de fonctionnalité. 12
1 – Enjeux sur les coûts d’exploitation de l’entreprise. 12
2 – Enjeux de l’économie de fonctionnalité sur la notoriété de l’entreprise. 13
3 – Enjeux sur les ressources humaines de l’entreprise. 13
4 – Enjeux sur la demande des consommateurs. 13
A – L’état de la consommation actuelle. 15
B – L’écologie de la consommation. 18
III- Les avantages de l’économie de fonctionnalité. 21
A- Les avantages pour l’entreprise. 21
2 -Une stratégie marketing de différenciation à la concurrence. 21
3-La préservation de l’image de l’entreprise. 22
4 -L’agrandissement du réseau de partenariat. 22
5 – Une réduction considérable des couts d’exploitation de l’entreprise. 22
B – Les avantages pour le consommateur. 23
C – Les avantages pour l’environnement. 25
Introduction
La source principale de la crise financière de 2007 a débuté aux Etats-Unis avec la crise des subprimes. En effet, le système de l’octroi de prêts sans préalable analyse de solvabilité était un phénomène généralisé à travers le monde, quelques années avant la crise, mais il a été plus souligné aux Etats Unis, avec l’octroi de prêts immobiliers aux ménages, le marché des subprimes.
Après quelques années, les conséquences négatives de tel phénomène ont commencé à prendre le dessus. Les consommateurs ont fait face au gonflement de leurs dettes, et il se trouve qu’ils sont insolvables par rapport aux prêts qu’ils ont consentis, exposés devant l’impossibilité de payer leurs mensualités, gonflés au fil des années (à noter que les crédits accordés par les Banques étaient principalement des crédits à remboursement sur le long terme). Les consommateurs américains, puis tous les consommateurs mondiaux, sont alors exposés devant une crise : la crise de la consommation.
Aussi, 2007 restera l’année du tsunami financier ayant bouleversé les modes de consommation dans le monde. Avant l’avènement de cette crise financière, les comportements des clients et consommateurs ainsi que le niveau de prudence des entreprises dans leurs actions de proposition d’offres de produits et de services ont été différents de ceux d’aujourd’hui.
Et il est certain d’affirmer que la crise de 2007 a eu des conséquences sur le business, dont notamment la consommation. Et justement, le sujet qui est soumis à réflexion concerne l’économie de fonctionnalité, qui est analysée comme une solution adéquate à cette crise de la consommation.
En effet, dans le contexte mondial actuel, la consommation rencontre une forte crise touchant toutes les hiérarchies du système. Aujourd’hui, de nombreuses solutions sont à considérer et l’économie de fonctionnalité en fait partie. En effet, face aux différentes tendances actuelles, il est nécessaire d’adapter l’offre à la demande tout en faisant en sorte de ne pas négliger l’aspect écologique et environnemental de chaque solution proposée.
Notre ère actuelle est dominée par le concept de développement durable, toutes les actions humaines sont entreprises en référence à ce concept qui tient à cœur de plus en plus grand nombre de personnes à travers le monde : la politique de la durabilité, le développement durable.
Et le secteur de la consommation ne fait pas exception, le domaine de la consommation s’affichant actuellement comme le principal domaine d’exploitation pour plusieurs entreprises. Si bien que de nos jours, le secteur doit faire référence à une toute nouvelle politique de fonctionnement : l’économie de fonctionnalité qui prend en compte ce concept de durabilité.
Cette économie de fonctionnalité émerge dans un contexte qui se caractérise par quatre dimensions principales :
- « La recherche de nouveaux gisements de développement par des entreprises confrontées à un contexte de croissance faible et par une intensité concurrentielle de plus en plus élevée.
- L’institutionnalisation progressive du Développement Durable qui, malgré les controverses dont il fait l’objet, contribue à l’instauration de nouvelles conventions productives comme celle de l’éco-efficience par exemple.
- L’émergence de nouveaux modèles de consommation, générateurs de comportements renouvelés en la matière
- Le développement de l’innovation de services en direction de l’usager, qui consiste à offrir une architecture nouvelle de moyens, d’informations et de relations pour offrir des « solutions » qui produisent des effets utiles pour le client» (source : L’économie de fonctionnalité, une voie pour articuler dynamique économique et développement durable : enjeux et débats, ATEMIS, novembre 2008)
C’est dans ce sens qu’il est nécessaire de traiter ce thème afin de nous imprégner de ce concept d’actualité mais aussi et surtout de faire face la dégradation de notre planète et à la pénurie des ressources. Ceci car à mesure que l’économie mondiale se développe, la consommation des ressources s’est également développée. En effet, tout un chacun contribue dans l’épuisement de ces ressources jusqu’au dépassement des limites écologiques[1].
Nous verrons donc à travers ce mémoire divers éléments qui nous conduirons à répondre à la problématique suivante :
L’économie de fonctionnalité est-elle une solution qui puisse répondre efficacement à la crise de consommation actuelle ?
Afin de répondre à cette problématique donc, nous allons d’abord voir dans un premier lieu une généralité sur le concept de l’économie de fonctionnalité. Dans cette première partie, nous allons voir successivement une définition de ce qu’est l’économie de fonctionnalité, ensuite, nous verrons les enjeux qu’implique l’adoption de l’économie de fonctionnalité. Ensuite, nous verrons le cadre législatif entourant l’économie de fonctionnalité.
Dans la deuxième partie, nous entrerons dans le vif du sujet en abordant l’état de la consommation actuelle ainsi que l’écologie de la consommation.
Et enfin, dans la troisième partie, nous verrons les avantages de l’économie de fonctionnalité, notamment pour les entreprises, pour les consommateurs et aussi et surtout pour l’environnement.
I – Etudes et Analyses conceptuelles
A – L’économie de fonctionnalité : approche conceptuelle
1 – Définitions de l’économie de fonctionnalité
Le système économique dans lequel évolue le système mondial actuel est un système d’économie linéaire qui suit la chaîne suivante : prélever de la ressource, produire, consommer et jeter. La chaine suivante[2] démontre que le système de production semble considérer les ressources comme étant infinies, et cela est valable pour plusieurs produits disponibles sur le marché :
Contrairement à cette économie linéaire, l’économie de fonctionnalité consiste à « proposer une solution intégrée de biens et de services, basée sur la vente d’une performance d’usage, permettant de prendre en charge des externalités environnementales et sociales. »[3].
Aussi, l’économie de fonctionnalité est un système commercial qui consiste à substituer la notion de vente du bien par celle de la vente de l’usage du bien. Contrairement à l’économie linéaire, le schéma de l’économie fonctionnelle s’explique comme suit :
Deux principales ressources sont mobilisées par le déploiement de l’économie fonctionnelle :
-Les ressources immatérielles (confiance, compétence, pertinence d’organisation,
-les dynamiques de coopération en interne (avec les ressources humaines, salariés de l’entité) et en externe (avec les clients)
Le texte suivant, résumé de The Product-Life Factor (Stahel 1982), qui a été primé lors de la Mitchell Prize Competition de 1982 sur «le rôle du secteur privé dans une société durable», peut encore aujourd’hui être considéré comme une excellente présentation de l’économie circulaire:
« Cet écrit montre que la prolongation de la durée de vie des produits est, premièrement, un point de départ notable pour une transition graduelle vers une société durable, dans laquelle on fera un progrès sérieux par rapport à la base non illimitée des ressources de notre monde, et, deuxièmement, une stratégie accordant un rôle actif et indépendant au secteur privé. La durée de vie des produits, soit la période au cours de laquelle les produits et les biens sont utilisés, décide de la rapidité de leur remplacement et, par conséquent, de la consommation des ressources naturelles nécessaires à leur fabrication ainsi que de la quantité des déchets qu’ils produisent. En raccourcissant la durée de vie des produits, on augmente la demande en biens de remplacement. Allonger la durée de vie des produits améliore de façon optimale la durée de vie totale des biens et réduit l’épuisement des ressources naturelles et, par conséquent, diminue les déchets. Cela créé et accroît la richesse. Un usage plus long des produits contribue ainsi à la transition vers une société durable. Comparée au remplacement rapide, la prolongation de la durée de vie des produits signifie substituer des activités de service aux industries d’extraction et de fabrication. Il s’agit également de remplacer les grandes compagnies à forte intensité de capital par des unités de travail plus petites, à forte intensité de travail localement inséré. Le secteur privé, que ce soit dans R&D, la production ou la finance, trouvera dans des activités visant la prolongation de la durée de vie des produits—réemploi, réparation, remise en état, recyclage—d’innombrables possibilités de développement. En effet, en augmentant le nombre des postes d’emploi qualifié disponibles et en réduisant notre dépendance vis-à-vis de matériaux stratégiques, de telles activités apporteront au secteur privé de nouvelles impulsions pour rendre accessibles des biens moins chers en tant que partie d’une économie auto-réapprovisionnée construite sur un modèle de boucles qui permet de substituer l’énergie par le travail. De cette manière, le chômage et la pauvreté, qui, sans aucun doute, aggravent l’instabilité fondamentale du monde économique, pourront être réduits de façon substantielle. Le secteur privé dispose, en outre, de ressources et de compétences qui le qualifient de façon unique comme facteur capable d’initier ce passage vers une société durable, dans laquelle un usage équilibré des ressources et des objectifs sociaux seront atteints. Nous pensons que les éventuels inconvénients et obstacles peuvent être vaincus par une éducation appropriée ainsi que par des mesures fiscales et politiques. »[4] (Stahel, 1982)
2 – La « Logique des Boucles » dans l’économie de fonctionnement
Une économie de fonctionnement ou économie circulaire présente certains principes que ne connait pas l’économie industrielle linéaire, ces principes expliquent la logique des boucles dans l’économie circulaire.
-Principe 1
Plus la boucle est petite (au sens géographique et en termes de processus), plus elle est profitable et efficiente du point de vue des ressources. Le schéma[5] suivant explique ce premier principe :
-Principe 2
Les boucles n’ont ni début ni fin, contrairement dans l’exploitation linéaire ou les déchets ne seront plus ré exploités. Chaque élément de la boucle est infiniment revalorisé.
-Principe 3
La vitesse du flux circulaire constitue un point crucial: l’efficience de la gestion des stocks dans l’économie circulaire augmente dans la mesure où la vitesse du flux diminue.
-Principe 4
La propriété continue augmente la profitabilité de l’économie circulaire: réutiliser, réparer et remettre en état sans qu’il y ait changement de propriétaire
-Principe 5
Une économie circulaire a besoin de marchés qui fonctionnent.
B – Economie de fonctionnalité face au concept de développement durable
En effet, plusieurs définitions sont associées au développement durable :
Pour Camerini :
« La notion de développement durable ne peut pas être conçue simplement comme point d’équilibre entre le système écologique et le système économique car il est tout à fait inutile de satisfaire les besoins de la nature et d’oublier les besoins des êtres humains. La notion de développement durable reste de ce point de vue une notion anthropocentrique qui renouvelle la relation de l’Homme avec le Temps, en déployant ses effets sur le futur et en restreignant l’importance du présent ».( Camerini (C.), Les fondements épistémologiques du développement durable entre physique, philosophie et éthique, éd. L’Harmattan 2003.)
D’après Guy Loinger
« Le développement durable est une pensée de l’interface entre les systèmes, et d’une interface forte. A la fois entre les champs des trois sphères de base de la notion de développement durable (NDLA : environnemental, économique et social) mais également et surtout en termes d’articulation entre ces notions du point de vue des logiques sociales, des systèmes institutionnels et politiques, et des systèmes organisationnels, et cela à travers les logiques du temps d’une part, et les logiques de l’espace d’autre part. D’où cette idée, à savoir que cette notion est la forme pratique, au sens de praxis, de la pensée complexe. Le développement durable, c’est la mise en pratique de la pensée complexe ». (Loinger (G.), « Leçons des expériences récentes d’indicateurs territorialisés du développement durable dans le champ de la gouvernance locale » in La dynamique de l’évaluation face au développement durable, Limoges 2003, éd. L’Harmattan 2004)
En plus une autre définition surgit, selon laquelle :
« Le développement durable est un processus spécifique de développement qui permet de répondre aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire les leurs ». (NDLA : Rapport Bruntlnad, 1987)
Ces trois définitions ne sont en effet que des illustrations parmi tant d’autres définitions, dans lesquelles grand nombre de personnes illustrent leurs points de vue.
Cette multiplicité de définitions fait que le concept de développement durable est un concept complexe. Mais pour le cas de l’économie de fonctionnalité, force est de constater que l’adoption de cette méthode répond à un principe important du développement durable : le principe de l’auto régulation de la durabilité.
En effet, l’auto régulation de la durabilité veut que tout un chacun adopte les comportements qu’il juge nécessaire afin de préserver l’environnement, et dans ce cadre, chacun sera amené à réaliser les pratiques qu’il juge nécessaire.
Ceci car la question de la durabilité n’est pas une obligation légale, mais plutôt une nécessité environnementale. Et dans ce cadre, chacun connait ses propres limites, les efforts qu’il doit entreprendre, les objectifs qu’il peut atteindre.
En d’autres termes, chacun régule par lui-même ses pratiques afin de coïncider aux objectifs de durabilité, et dans ce cadre, tous les comportements et toutes les pratiques qui se soucient des trois volets de développement : l’environnement, le social, la culture et l’économie, seront englobés dans les pratiques de durabilité.
C – Les enjeux de l’économie de fonctionnalité
En effet, à l’heure actuelle, il est constaté que certaines entreprises sont confrontées à une stagnation de leur secteur d’activité, voire à une récession, ou plus généralement à une intensification de la concurrence. Cet état des lieux conduit aux conséquences suivantes :
« -une quête de compétitivité prix (par la baisse des coûts) et/ou compétitivité hors prix (par la qualité) qui les autorisent à espérer une croissance de leurs parts de marché ;
– une intensification du travail se traduisant par une perte d’autonomie (difficultés croissantes de réalisation de soi et de reconnaissance par le travail) ; par une dégradation de la santé physiologique ou psychique (stress, TMS, dépression… voire suicides) ;
– une déstabilisation des relations d’emploi (pertes d’emplois, instabilité, absence de perspectives…) avec toutes ses conséquences négatives au sein de la société ;
– une faible attention aux conditions de renouvellement des ressources naturelles et à l’environnement ;
– une déterritorialisation des activités économiques. » (Source : L’économie de fonctionnalité, une voie pour articuler dynamique économique et développement durable : enjeux et débats, ATEMIS, novembre 2008)
Du fait de cet environnement contextuel de développement des entreprises, l’adoption de l’économie de fonctionnalité présente des enjeux majeurs, tant pour l’entreprise elle-même que pour l’environnement. Ces divers enjeux doivent contribuer à la prise de conscience de l’entreprise que l’économie linéaire est un système déjà révolu.
1 – Enjeux sur les coûts d’exploitation de l’entreprise
Une réduction considérable des coûts est constatée, suite à la mise en œuvre de l’économie de fonctionnalité. Par exemple, au lieu d’investir sur l’achat de plusieurs produits pour être vendus, l’entreprise n’aura plus qu’à investir une seule fois sur des ressources humaines capables de dispenser des prestations de service aux clients.
2 – Enjeux de l’économie de fonctionnalité sur la notoriété de l’entreprise
Force est de préciser que l’adoption de l’économie de fonctionnalité est bien une stratégie commerciale efficace, ceci car, il permet de :
- Contribuer favorablement à la publicité d’une marque, d’un produit de l’entreprise
- Attirer l’attention du public (vu que le concept de développement durable est un concept auquel se rattache de plus en plus de personnes)
- Développer la notoriété
- Obtenir des retombées de presse (vu que les certifications, les engagements environnementaux des hôtels sont souvent diffusés à large spectre par la presse)
3 – Enjeux sur les ressources humaines de l’entreprise
Les employés se trouveront aussi plus à l’aise en exerçant dans un domaine dynamique et qui s’adapte aux nouveaux contextes environnementaux.
4 – Enjeux sur la demande des consommateurs
Il est certain que la demande des consommateurs est de plus en plus orientée vers l’industrie durable, du fait que toutes les informations médiatiques les sensibilisent sur les effets de la production de certains produits sur l’environnement, et les risques liés à telle dégradation environnementale.
Ce qui fait que l’économie de fonctionnalité correspond parfaitement à ces nouvelles demandes des consommateurs.
D – Cadre législatif
L’économie de fonctionnalité a fait son premier pas dans la Loi sur la Consommation adoptée le 13 septembre 2013. En effet, cette Loi sur la Consommation a introduit des nouveautés :
-Extension de la garantie légale de conformité des produits à deux ans
-Obligation de livraison des pièces détachées dans deux mois
-Affichage du prix à l’usage
C’est plus précisément l’article 3 bis A de la petite loi qui explicite que : « les vendeurs de produits pourront pratiquer l’affichage d’un double prix (son prix de vente et son prix d’usage[6]) pour un même bien, dans le cadre d’une expérimentation conduite du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017. Les produits concernés seront définis par un décret ultérieur. »
Le député François-Michel Lambert analyse ces dispositions comme étant des premiers pas vers l’économie de fonctionnalité, malgré le retard de la France sur son application. A cet effet, il a affirmé que cette Loi sur la consommation est «un signe positif, même si les politiques ont parfois du mal à suivre et même si la France est en retard par rapport à d’autres pays européens»[7].
Pourtant, la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée Nationale ne semble pas satisfaite de ces dispositions légales. A cet effet, ladite commission a adopté un amendement présenté par M. François-Michel Lambert, Mme Allain et Mme Bonneton.
L’insertion de l’article suivant a été sollicitée par la Commission :
« Avant le 1er juin 2014, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur le développement et les perspectives de l’économie circulaire en France. Une attention particulière est portée au développement de l’économie de fonctionnalité. Ce rapport étudie notamment les potentiels d’économie pour les entreprises, les gains pour le consommateur, et le potentiel de création de nouveaux métiers et nouvelles filières non délocalisables. »
Suite à cet amendement, la loi Consommation prévoit désormais que le Gouvernement se trouve dans l’obligation de remettre au Parlement un rapport sur le développement et les perspectives de l’économie circulaire en France.
Ce rapport doit comporter l’analyse de l’expérimentation et les perspectives de développement de l’économie de fonctionnalité en France.
II – La consommation
A – L’état de la consommation actuelle
Concernant l’état de la consommation actuelle, il est constaté que, aussi bien les personnes physiques (c’est-à-dire les ménages) que les personnes morales (entreprises) sont en crise. Une baisse généralisée de la consommation se constate de ce fait.
1 – Consommation des personnes physiques : une consommation en baisse du fait de la dégradation du pouvoir d’achat
Il est constaté que, à l’heure actuelle, les entreprises font face à l’effondrement du pouvoir d’achat des ménages, du fait des effets de la crise.
Concernant les effets de la crise sur la baisse du pouvoir d’achat, pour le cas de la France, il est constaté que le pays a enchaîné quatre trimestres de recul du PIB entre 2008 et 2009 (- 0,7 % au deuxième trimestre 2008, puis – 0,3 %, – 1,5 % et de nouveau – 1,5 % au premier trimestre 2009). La crise financière et économique mondiale explique largement ce recul, cette récession économique, après la crise financière de 2007 se traduit schématiquement comme suit[8] :
Une telle récession économique a des effets certains sur le pouvoir d’achat, le schéma suivant démontre cette baisse corrélative du pouvoir d’achat face à la chute de l’économie[9] :
2 – Consommation des personnes morales et des entreprises : une consommation en crise du fait du manque de financement
En effet, le crédit est une des principales sources de financement des entreprises, afin d’élargir leurs activités ou d’augmenter leur capital social. Et notons que l’entreprise est une pièce importante dans le développement économique, si on ne cite que les créations d’emploi, les taxes perçues de la vente des produits finis. C’est ainsi que le crédit peut, via les entreprises, fortement contribuer au développement économique.
Dû au phénomène de bancarisation de l’économie, les entreprises font des banques leurs premiers partenaires financiers. Ces dernières deviennent dans la pratique le garde-fou de son capital social, et en leur faisant des clients-rois, leur rend témoin de ses activités financières. Corrélativement, tout ce qui est financier est associé aux banques.
De ce fait, en cas de besoin financier, les entreprises ont tendance à se tourner vers leurs banques et leur demander des prêts.
Au lendemain de la crise financière de 2007, en plus de la crise de liquidités à laquelle toutes les Banques ont dû faire face, elles ont été aussi d’un autre côté assujetties au respect des accords de Bale[10], qui ont pour conséquence le durcissement des termes et des conditions d’octroi de crédit pour les entrepreneurs. Ce durcissement s’est manifesté de diverses manières :
-Hausse inévitable du taux d’intérêt
L’application de l’ensemble de ces mesures instaurées par les accords Bale est assortie de frais importants qui peuvent constituer une source de hausse des taux d’intérêt qui affectera les conditions de prêts décernés par toutes les Banques.
– Resserrement des crédits sans garantie en fonds propres
Les exigences de fonds propres imposées aux établissements de crédit vont mener, selon les banques, à un resserrement du crédit. La Banque se trouve dans l’obligation d’effectuer un tel resserrement pour deux raisons principales :
-Premièrement, l’augmentation des fonds propres est une mesure coûteuse pour les banques. C’est ainsi qu’elles optimiseront toutes leurs opérations, dont les opérations de crédits, en augmentant les taux d’intérêt pratiqués sur ces opérations afin d’avoir une marge de manœuvre dans la recherche de bénéfices qui seront ensuite affectés en fonds propres. Et, logiquement, des taux d’intérêt élevés feront diminuer les crédits. C’est ainsi que les particuliers qui ne seront plus encouragés à conclure de tels prêts, ils devront désormais assumer la totalité de leurs charges par leurs propres revenus. Ce qui pourra avoir des conséquences sur l’économie en général, notamment la baisse du niveau de vie de la population.
-Deuxièmement, il y aura un resserrement du crédit car la Banque, se trouvant dans l’obligation d’élever leurs fonds propres, évitera au maximum les différents risques. Pour les crédits personnes physiques, comme pour tous les autres crédits, le principal risque est l’insolvabilité du débiteur. La Banque réduira ainsi ces risques qui seront couteux pour son objectif en fonds propres, d’où un resserrement du crédit.
– Durcissement des conditions et des termes d’octroi de crédit
La soumission des banques aux normes de Bale concernant les liquidités peuvent avoir des retombées significatives sur les conditions et les termes d’octroi de crédits.
L’obtention de crédits auprès des établissements bancaires est désormais plus complexe. Le durcissement du mécanisme se manifeste de plusieurs manières mais puisent leurs sources dans les conséquences de la mise en effectivité de l’accord de Bale précitées : la hausse des taux d’intérêt et la nécessité de constitution de garantie en fonds propres.
Premièrement, les prêts ne sont accordés par les banques en absence de garantie en fonds propres. L’échelle de maturité des crédits est tributaire de la détention de ressources de long terme par les banques lesquelles sont conditionnées par le dépôt à termes des clients.
Et de par ce respect des conditionnalités afférentes aux fonds propres, la nécessité de détention de garantie des requérants est devenue obligatoire. L’analyse des garanties accordées en contrepartie des prêts est une garantie de solvabilité du débiteur et certainement un moyen de contourner le risque de se balancer dans une crise bancaire.
Aussi, tous les cibles de la consommation : les entreprises et les ménages, sont confrontées à une crise non négligeable, impliquant ainsi aux entreprises la nécessités de procéder à un remaniement des méthodes de fonctionnement.
B – L’écologie de la consommation
Le Ministère de l’Ecologie, du développement et de l’Energie, en France, a défini les dimensions d’une consommation écologique, ou durable. L’écologie de la consommation consiste alors à : mieux acheter, mieux utiliser et mieux jeter.
1 – Mieux acheter
Mieux acheter veut dire savoir sélectionner les produits à acheter, et privilégier ceux qui ont le moins d’impacts sur l’environnement. C’est le premier pas vers « la consommation responsable).
Mais la question qui se pose est celle de savoir : comment savoir si un produit a beaucoup ou peu d’impacts sur l’environnement ? A cet effet, il convient de prendre conscience des critères suivants :
-S’informer sur les modes de fabrication du produit. Doit être privilégié ceux qui utilisent moins de ressources, moins d’énergie, et émettent moins de pollution.
-S’informer sur les modalités de transport du produit : la distance parcourue par le produit pour parvenir à la destination d’achat, le moyen de transport utilisé.
-S’informer sur la durée d’utilisation/durée de vie du produit à acheter
-Estimer les déchets qui risquent de rester à la fin de vie du produit : existe-t-il une possibilité de recyclage ou pas ?
Ces questions seront répondues grâce au droit à l’information environnementale du consommateur inscrit dans la loi Grenelle 1, charte 2008 avec le Bureau de vérification de la publicité pour une publicité éco-responsable, guides pratiques sur les allégations environnementales en 2010 et 2012.
2 – Mieux utiliser
Savoir utiliser les produits achetés signifie les exploiter tout en minimisant au maximum les impacts sur l’environnement.
3 – Mieux jeter
Mieux jeter signifie favoriser la valorisation finale d’un produit. En d’autres termes, privilégier le recyclage ou la réparation du produit.
Ces modes de consommation, en France, sont fortement encouragés par la politique communautaire de consommation et production durables. Cette politique s’inspire du Plan d’action « Consommation production durables – Politique industrielle durable » publié par la Commission le 16 juillet 2008 sous la présidence française de l’union. La consommation écologique est encouragée dans ses quatre axes :
- « Consommation et production durables – politique industrielle durable
- Achats publics durables
- Amélioration de l’empreinte environnementale des produits
- Amélioration de l’empreinte environnementale des organisations »[11]
Au niveau international, ce mode de consommation écologique est aussi fortement encouragé. A cet effet, un cadre décennal d’action (« 10 YFP ») pour la consommation et la production durables (CPD) a été mis en place (article 226 du texte final « l’avenir que nous voulons ») à l’issue de la conférence internationale de l’ONU « Rio + 20 ».
La principale disposition de ce cadre décennal dispose clairement que :
« Nous adoptons le cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables, dont le texte figure dans le document A/CONF.216/5, et soulignons que les programmes qu’il contient ont un caractère facultatif. Nous invitons l’Assemblée générale à charger, à sa soixante-septième session, un organe composé d’États Membres de prendre toutes les mesures nécessaires pour rendre le cadre pleinement opérationnel. »[12]
Du fait de ce changement du mode de consommation, non seulement en France mais dans le monde entier, la réforme du mode de production et des systèmes linéaires s’impose. L’adoption de l’économie de fonctionnalité est devenue une obligation pour les entreprises. Mais quels en sont les avantages ?
III- Les avantages de l’économie de fonctionnalité
L’économie de fonctionnalité est une technique marketing fortement avantageux, aussi bien pour l’entreprise, les consommateurs que pour l’environnement.
Ces avantages se résument comme suit :
“Societal mega-trends, such as specialisation, internationalisation, smaller and double-income families, clearly favour PSS e services now make up some 70% of the GNP in most Western economies. Compared to products, they can produce superior tangible and intangible values by delivering more customized solutions, and reduce the efforts of the customer ‘to make the product work’. They also can lower system costs. For instance, sharing and leasing concepts lead to a more intensive and hence efficient use of products. In the case of result-oriented PSS, one actor becomes responsible for all costs of delivering a result, and hence has a great incentive to use materials and energy optimally. And finally, PSS can help a firm to improve the position in the value chain, for instance, if the PSS include elements with a higher profit margin, or creates unique and customized client relationships that cannot be copied by competitors.” (Product-services as a research field: past, present and future. Reflections from a decade of research, Arnold Tukker, Ursula Tischner, 2006)
Aussi, à la lecture de ces divers avantages, on peut constater que les intérêts de la mise en œuvre de l’économie de fonctionnalité profitent à l’entreprise, aux consommateurs et à l’environnement.
A- Les avantages pour l’entreprise
1-L’économie de fonctionnalité : une stratégie de réponse efficace aux demandes croissantes et aux aspirations des consommateurs et clients actuels
La qualité des services et surtout le respect de l’environnement. Aussi, en agissant dans l’optique du respect de l’environnement, l’entreprise attire de plus en plus de clientèle, et agit donc dans le sens de l’accroissement de ses revenus.
2 -Une stratégie marketing de différenciation à la concurrence
Certaines entreprises sont dynamiques dans la mise en place d’une économie de fonctionnalité car c’est pour eux une stratégie de différenciation par rapport à d’autres entreprises. La question de la durabilité est ainsi utilisée comme une politique de différenciation pour certaines entreprises, pour fidéliser et conquérir de nouveaux clients.
Arnold Tukker et Ursula Tischner expliquent de la manière suivante la compétitivité liée à l’économie de fonctionnalité :
“Particularly in a B2C context, product ownership contributes highly to esteem and hence intangible value. Access to the product is often more difficult, creating tangible consumer sacrifices. Costs can be higher, if the PSS has to be produced with higher priced labour or materials, or when the often more networked production systems generate high transaction costs. And sometimes a switch to PSS may weaken the position in the value chain. In industries where excellence in product manufacturing and design from the key to uniqueness and hence power in the value network, diverting focus to an issue such as PSS development is a recipe to loose rather than win the innovation battle. In sum, firms have to assess carefully if they can competitively make and consumers will buy their PSS” (Product-services as a research field: past, present and future. Reflections from a decade of research, Arnold Tukker, Ursula Tischner, 2006)
3-La préservation de l’image de l’entreprise
Dans grand nombre de cas, les entreprises évoquent l’exploitation de la durabilité dans le but de conserver leur image de marque, surtout vis-à-vis des clients, leurs moteurs de développement.
4 -L’agrandissement du réseau de partenariat
En général, les entreprises, entités ou établissements qui se conforment aux normes et principes du développement durable sont souvent intégrés puis soutenus par des organismes de renommée internationale. C’est ainsi que grand nombre d’entreprises adoptent des attitudes durables afin de pouvoir être reconnu par ces organismes et de développer ainsi un réseau large et d’une ampleur internationale.
C’est ainsi que le concept de durabilité peut efficacement être utilisé comme stratégie marketing. Toutefois, les engagements environnementaux énoncés dans ces stratégies marketing doivent revêtir une certaine sincérité, afin qu’ils ne restent pas de simples vitrines pour l’image des entreprises, mais de réels engagements vis-à-vis de l’environnement, pour que les bénéfices liés à son exploitation soient pérennisés.
5 – Une réduction considérable des couts d’exploitation de l’entreprise
-Avec la réduction des approvisionnements matière et énergie, les couts d’exploitation de l’entreprise seront réduits, les déchets étant réutilisés et ne seront pas directement jetés. L’économie de fonctionnalité permettra alors à l’entreprise de parvenir à un objectif de performance.
Mais la question qui se pose est la suivante : concrètement, comment s’analyse cette notion de performance dans le cadre de la mise en effectivité de l’économie de fonctionnalité ? La réponse est donnée dans l’affirmation suivante :
« Dans une perspective managériale, la notion de performance est étroitement corrélée à deux acceptions : celle de la stratégie, qui consiste à construire et mettre à disposition une offre compétitive, au sens où le client accepte de payer un prix qui permet à l’entreprise de dégager une marge ; celle de l’économie et de son expression financière, soit la valeur économique, qui permet de mesurer un résultat comptable, et plus spécifiquement, de produire une valeur actionnariale sanctionnée par des marchés financiers. » (source : L’économie de fonctionnalité, une voie pour articuler dynamique économique et développement durable : enjeux et débats, ATEMIS, novembre 2008)
-De même, il y aura un amortissement des coûts du bien sur une plus grande période, vu que le bien sera plus durable.
-L’économie de fonctionnalité est également est un moyen d’abaissement des coûts, de maîtrise des prévisions financières ainsi qu’un facteur de lutte contre l’inflation.
-Du fait de l’assemblage de ces divers avantages, l’entreprise peut alors avoir une meilleure rentabilité.
-De plus, l’entreprise peut diversifier ses offres (sur la base d’un même investissement) au cours de l’année. L’entreprise aura désormais la possibilité d’amortir les effets saisonniers sur le volume de travail. Cela peut se faire à travers les opérations de reconditionnement des équipements ou de recyclage de leurs constituants, qui peuvent parfois être planifiés de manière à amortir des cycles d’activité saisonniers ou conjoncturels.
B – Les avantages pour le consommateur
Pour le consommateur, les avantages de l’économie de fonctionnalité sont divers :
-Le développement durable se pose cet objectif de faire naitre chez tous les peuples et acteurs économiques cet esprit et cette volonté de raisonner « durable », non uniquement dans la gestion de l’environnement, mais aussi dans la gestion des affaires. Ce qui fait que le fait pour une entreprise de proposer des offres et des prestations conformes à ces Normes de durabilité rassure la conscience des consommateurs.
Par exemple, au lieu d’acheter des CD en magasin, les consommateurs peuvent télécharger les musiques en ligne, ce qui est fortement favorable pour l’environnement (les productions de CD seront minimisés) et confortable pour les consommateurs. Aussi, l’économie de fonctionnalité a pour objectif d’offrir un confort aux consommateurs. Quelques affirmations des consommateurs face à l’économie de fonctionnement (source des affirmations : POURQUOI ACHETER UN CD QUAND ON PEUT LE TÉLÉCHARGER ? Une approche exploratoire par le concept d’appropriation, Damien Chaney, 2008) :
« Le téléchargement ne me demande rien du tout. A partir du moment où tu as un ordinateur et une connexion Internet assez puissante, tu n’as plus qu’à installer un logiciel de P2P et tu as immédiatement accès à tout ce que tu veux depuis chez toi, sans bouger».
« Je télécharge beaucoup. Et puis je me fais des compilations que je transfert sur mon lecteur MP3. J’ai accès à ma musique n’importe où. Ca me sert surtout pour tous mes trajets en bus ».
Le schéma suivant illustre cette idée (source du schéma : POURQUOI ACHETER UN CD QUAND ON PEUT LE TÉLÉCHARGER ? Une approche exploratoire par le concept d’appropriation, Damien Chaney, 2008) :
-Du fait de l’économie de fonctionnement, les couts d’exploitation seront considérablement réduits au niveau des entreprises, et cela aura naturellement des impacts au niveau du prix de vente au niveau des consommateurs. Aussi, ces derniers pourront alors profiter des prix de vente/ prix d’acquisition réduits.
-Si l’acquéreur de l’offre dans l’économie de fonctionnement est un professionnel, il pourra bénéficier d’une libération des zones de stockage, du fait qu’une seule prestation peut couvrir plusieurs besoins à la fois. Même les zones de déchets seront directement supprimés vu que les déchets seront directement réaffectés à la production d’un nouveau produit (d’où l’explication du système circulaire zéro déchets)
-Compte tenu des couts d’acquisition qui ne sont pas chers, le recours à l’endettement pour acquisition de biens pourra être évité par l’acquéreur, aussi bien pour les personnes physiques que les personnes morales.
-L’économie de fonctionnement permet de libérer des contraintes d’entretien et de maintenance. De même, il sera possible d’ajuster la jouissance des prestations aux besoins réels
-Acquérir des prestations selon les principes de l’économie de fonctionnalité permet de se libérer des contraintes liées à la possession du bien en dehors des périodes d’utilisation.
-Avec l’économie de fonctionnalité, les consommateurs n’auront plus à se soucier des contraintes en fin de vie du produit acquis.
C – Les avantages pour l’environnement
-Conservation de la durabilité des ressources naturelles
L’économie de fonctionnement mise sur l’éducation de tous les citoyens à la préservation des richesses environnementales en adoptant des comportements d’utilisation rationnelle des ressources.
Les enjeux économiques reviennent à rentabiliser les prélèvements faits sur l’environnement, afin que ces prélèvements aient des contre parties économiques adéquates. L’enjeu environnemental, est d’assurer une utilisation rationnelle des ressources naturelles, pour assurer la pérennité de celles-ci pour les générations futures.
Aussi, du fait de l’adoption de l’économie fonctionnelle, les prélèvements faits sur l’environnement auront une contre partie, les déchets seront utilisés et ne seront pas déversés dans l’environnement, ce qui conserve la durabilité des ressources naturelles
En d’autres termes, les pratiques commerciales durables présentent une dimension environnementale non négligeable :
- -Une économie des ressources naturelles
- -Un moyen de protection de la faune et de la flore
- -Une minimisation des dégradations environnementales
-Grâce au recyclage des déchets, il y aura naturellement une réduction des énergies et de la quantité de matière utilisées pour la production
-Quand les ressources et les moyens de production utilisés sont conformes aux Normes de durabilité, il y aura une minimisation des déchets et des émissions de gaz à effet de serre.
Conclusion
Le macro environnement regroupe l’ensemble des éléments qui ont d’influences directs sur l’organisation d’une entreprise, en effet, l’environnement (économique, juridique, etc…) ont des impacts non négligeables sur l’organisation. Et ce sera compte tenu de l’évolution de cet environnement que l’entreprise pourra réviser ou adapter son système d’organisation.
Aussi la macro environnement est l’ensemble des éléments qui sont externes à l’entreprise, présents dans l’environnement dans lequel il évolue, qui ne sont guère rattachés à l’entreprise mais qui exercent des influences considérables sur elle.
Il est constaté que, à l’heure actuelle, les éléments qui composent le macro environnement pour les entreprises sont la crise de la consommation, la globalisation des échanges, et la hausse considérable de la concurrence sur le marché. Il ne faut non plus omettre les problèmes environnementaux auxquels sont confrontées les économies industrialisées de nos jours. Car, comme l’affirment Ingrid VAILEANU-PAUN et Sophie BOUTILLIER in Economie de fonctionnalité : une nouvelle synergie entre le territoire, la firme et le consommateur : « les économies industrialisées sont confrontées à des problèmes environnementaux majeurs dont l’une des manifestations importantes est le changement climatique. »
Ces nouvelles conditions contextuelles ont conduit les entreprises à revoir leurs systèmes de fonctionnement, afin de se rapprocher le plus des attentes et des besoins évolutifs des consommateurs et des clients.
Et c’est surtout dans cette logique que l’économie de la Consommation a été adoptée. En d’autres termes, les entreprises de nos jours, dans le cadre de l’application de la formule de la durabilité, passe de la dynamique industrialiste à la dynamique servicielle, par la proposition d’offre d’économie de fonctionnalité.
Une offre d’Economie de Fonctionnalité étant « une offre de produit, de service ou de produit-service, inscrite dans une dynamique servicielle et fournie par un groupement de parties prenantes sur la base de la gestion coopérative d’un bien partagé indivisible résultant des externalités positives associées à la mise en œuvre de cette offre dans la durée » (.L’économie de fonctionnalité encastrée dans la socioéconomie des transactions coopératives : dynamique servicielle et fidélisation soutenable, Manuel Zacklad, à paraître in Actes du Colloque de Cerisy 2006, L’économie des services pour un développement durable, Prospective VIII).
L’économie de fonctionnalité mise sur la proposition de services durables, tandis que l’économie linéaire prône la dynamique industrialiste, deux concepts différents et divergents sur certains points, comme le montre le tableau suivant (Source : L’économie de fonctionnalité encastrée dans la socioéconomie des transactions coopératives : dynamique servicielle et fidélisation soutenable, Manuel Zacklad, à paraître in Actes du Colloque de Cerisy 2006, L’économie des services pour un développement durable, Prospective VIII) :
Un système adopté car profitable à tous les acteurs impliqués dans le système de commercialisation : le prestataire, le bénéficiaire et l’environnement.
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POURQUOI ACHETER UN CD QUAND ON PEUT LE TÉLÉCHARGER ? Une approche exploratoire par le concept d’appropriation, Damien Chaney, 2008
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L’économie de fonctionnalité encastrée dans la socioéconomie des transactions coopératives : dynamique servicielle et fidélisation soutenable, Manuel Zacklad, à paraître in Actes du Colloque de Cerisy 2006, L’économie des services pour un développement durable, Prospective VIII)
Ingrid VAILEANU-PAUN et Sophie BOUTILLIER in Economie de fonctionnalité : une nouvelle synergie entre le territoire, la firme et le consommateur, 2012
[1] Voir R. York, E.A Rosea et T.Dietz , “ Footprints on the Earth : The Environnemental Consequences of Modernity “, American Sociological Review, vol.68, N°2, 2003 ; p.279-300 et “A.Rift in modernity? Assessing the Anthropogenic Sources of Global Climate Change with the STIRPAT Model”, International Journal of Sociology and Social Policy ,vol 23 , N°10 , 2003 , p 31-51 ; M. Wackernagel et W.Rees Our Ecological Footprint , New Society Publihers; Philadelphie, 1996
[2] Source du schéma : INNOVATION, OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE. Disponible via le lien : http://lebilletdd.com/tag/economie-circulaire/ (Disponible, consulté le 16 Septembre 2014)
[3] http://www.club-economie-fonctionnalite.fr/accueil/d%C3%A9finition-de-l-%C3%A9conomie-de-la-fonctionnalit%C3%A9/
[4] Accessible via le lien : http://product-life.org/fr/dematerialisation-creer-des-emplois-dans-une-economie-circulaire-regionale
[5] Source: Stahel, Walter et Reday, Geneviève (1976/1981) Jobs for Tomorrow, the potential for substituting manpower for energy; rapport de la Commission des communautés européennes, Bruxelles / Éd. Vantage, N.Y.
[6] Le prix d’usage désigne la valeur marchande associée à l’usage du service rendu par un bien meuble, et non à la propriété de ce bien
[7] Source : http://www.journaldelenvironnement.net/article/projet-de-loi-conso-un-premier-pas-vers-l-economie-de-fonctionnalite,36559
[8] Source : Le Monde.fr, Présidentielle 2012, deuxième récession en France depuis 2007, quatrième depuis 1949, Alexandre POUCHAR. Disponible sur le site : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/12/16/deuxieme-recession-en-france-depuis-2008-quatrieme-depuis-1949_1619720_1471069.html ( disponible, consulté le 25 octobre 2013)
[9] Source : Les Echos.Fr, Le pouvoir d’achat a progressé depuis 2007en dépit de la crise, mais sa hausse a été limitée, 23 février 2012. Disponible sur le site : http://www.lesechos.fr/23/02/2012/LesEchos/21130-016-ECH_le-pouvoir-d-achat-a-progresse-depuis-2007-en-depit-de-la-crise–mais-sa-hausse-a-ete-limitee.htm (disponible, consulté le 25 octobre 2012)
[10] Les accords de Bale visent à remonter la crédibilité des banques auprès de ses clients. Il a pour objectif primaire de renforcer sa stabilité financière et conforter la relation entre la banque et ses clients. En termes de renforcement de la sécurité financière, les accords de Bale se sont surtout focalisés sur l’emplacement des mesures contracycliques qui devront permettre aux banques d’être favorable à l’octroi de crédit tant en temps d’expansion économique qu’en temps de récession. A cet effet, par exemple, l’article 7 du dispositif règlementaire de l’Accord Bale III précise les mesures qui seront prises dans le cadre de ce renforcement des fonds propres : « Le nouveau dispositif élève la qualité et le niveau des fonds propres réglementaires et étend la couverture des risques. Il introduit un ratio de levier qui vient compléter les mesures de fonds propres fondées sur le risque et qui vise à limiter le recours abusif à l’effet de levier au sein du système bancaire, en fournissant, en outre, une protection supplémentaire contre le risque de modèle et les erreurs de mesure. Enfin, il est enrichi de divers éléments macroprudentiels qui contribuent à contenir les risques systémiques résultant de la procyclicité et de l’interdépendance des établissements financiers. » La mise en place de Bale III devra permettre un renforcement des fonds propres des Institutions Bancaires, ce qui fait que la composition du capital prudentiel sera plus stricte.
[11] http://www.developpement-durable.gouv.fr/Qu-est-ce-que-la-consommation.html
[12] Cadre décennal disponible via le site : www.developpement-durable.gouv.fr/Les-modes-de-consommation-et-de.html
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