L’enfant-roi : Démystifier le mythe
Titre : L’enfant-roi : Démystifier le mythe
INTRODUCTION
Le secteur social est un métier qui a, depuis longtemps, suscité mes intentions professionnelles et plus particulièrement, dans le cadre de la mise en valeur de l’enfance et de son entourage. Ce choix n’est pas le fruit du hasard car il m’a déjà permis d’accompagner de jeunes enfants au sein d’une institution. Un vécu personnel ainsi qu’une vocation m’ont ainsi, permis d’être en capacité relationnelle dans le cadre de vie quotidien de l’enfant.
A d’autres égards, ma motivation de devenir éducateur spécialisé repose sur mon souhait d’aider les autres, et principalement les enfants. Dans ce cadre, il est évident que sur le plan émotionnel, la tâche qui m’incombe n’est pas facile, car elle implique un travail quotidien et très soutenu auprès de jeunes enfants de milieux différents mais aussi et surtout, d’éducation diversifiée. De ce fait, mon vécu personnel, en étant d’abord remplaçante éducative dans un foyer qui accueille des enfants de 0 à 4 ans, m’a permis de m’impliquer davantage dans l’attitude éducatrice d’enfants de bas âge qui m’a semblé la plus appropriée et la plus pertinente dans le cadre des analyses comportementales et psychologiques, nécessaires pour le travail auquel je veux apporter mon expertise et mon assistance.
Ainsi, au cours de ma mission, j’ai été proche des enfants et le travail a porté une place sur mon rôle d’éducateur dans la relation parent-enfant. Il est vrai qu’être éducateur implique certaines capacités non seulement techniques ou d’adaptation au milieu, mais surtout une forte personnalité. Avoir travaillé dans ce foyer s’interprète pour ma part comme, assumer au quotidien mes responsabilités auprès de ces jeunes enfants issus d’éducations différentes.
Par ailleurs, l’éducateur se trouve confronter à plusieurs problématiques conséquentes liés aux changements sociétaux. En effet, un contexte socioculturel peut donner naissance à sa propre psychopathologie. C’est ainsi que dans le cadre de ma mission, j’ai rencontré la problématique du mythe « enfant-roi » qui est le résultat d’un processus d’interdépendance « parent et enfant ». L’analyse de ces dépendances réciproques a essayé de mettre un repère sur le rôle de l’éducateur spécialisé pour démystifier ce mythe. Ce travail de fin d’études est ainsi, créé autour de ce phénomène sociologique qui reste rattaché à l’éducation parentale. En outre, il avancera une question pertinente qui est : quelles analyses et éducations appropriées, apportées sur le comportement de l’enfant-roi afin de démystifier ce phénomène psychologique et sociologique ?
Dans ce cadre, l’étude est faite au sein d’un foyer de jour, une institution sans but lucratif que je tenterai de présenter successivement dans un premier volet. Ma mission ainsi que le projet pédagogique y sont clairement définis. Dans ce volet, l’institution s’est assigné des objectifs pour l’accompagnement de ses enfants et pour leur développement global.
L’ambition de l’institution est de rendre autonome l’enfant afin de permettre aux parents d’assurer une vie professionnelle et parallèlement participer à la vie de leurs enfants en même temps tout en respectant la diversité culturelle et comportementale.
Enfin, par rapport au budget pédagogique, mon mandat et la stratégie de développement éclairent mon positionnement professionnel.
Le deuxième volet de l’analyse arborera les référents théoriques au cours de l’étude, il y sera constaté que l’enfant-roi résulte de la forme de relation de « parent-enfant ». Cette relation est transformée par la nouvelle société dans les repères habituels, qui sont devenus obsolètes du fait d’une recherche de nouvelle identité, relatée chez les parents. Ces changements sociaux expliquent le phénomène. L’on se pose alors la question sur le rôle de l’éducateur face à cette problématique. La notion de l’éducateur et la méthodologie appliquée, dans cette partie, nous apportera ainsi, les éléments de réponse à la question.
La dernière partie de l’étude s’articule autour de la partie théorique et pratique par la présentation de situations concrètes. Une analyse de la situation définira le problème et permettra de formuler les hypothèses d’intervention et enfin, l’évaluation de l’action.
CHAPITRE I – Présentation de l’institution
- Nature de l’Institution et public cible
- L’institution
L’institution est un foyer de jour pour la petite enfance de 0 à 04 ans sise au Grand-duché du Luxembourg. Sa localisation dans un quartier de la ville permet un accès facile aussi bien par le transport public que par le transport privé.
Les enfants y sont encadrés par des personnes qui sont spécialisées dans leur corps de métier tels que les professionnels en éducation mais aussi, des médecins psychologues et diverses catégories de bénévoles.
Par ailleurs, les activités sont adaptées selon les capacités et l’âge de chaque enfant. Elles sont diversifiées à travers des travaux manuels, de l’art plastique pour le développement de l’imagination de l’enfant, la création des activités ludiques, des activités d’éveil, des jeux pédagogiques, des jeux extérieurs ou encore des exercices d’éducation physique. Des jeux libres, des promenades sont aussi organisés lors des activités de la crèche.
L’objectif de la crèche est de permettre d’avoir accès à un endroit qui peut inciter l’éveil, chez l’enfant. Ceci lui permettra également une meilleure stimulation intellectuelle mais également, physique et affective dans le but de son épanouissement personnel.
- Historique
Le foyer de jour baptisé « Gan Noe » a commencé à ouvrir ses portes en février 2005. Étymologiquement, « Gan » signifie « jardin » en hébreu, alors que « Noe » est l’appellation souhaitée par le bienfaiteur qui a été l’instigateur du projet.
La particularité de « Gan Noe » est de permettre aux parents de culture juive, de donner à leurs enfants une cuisine casher et ainsi, de permettre de donner une éducation qui ne dénigre aucune personne.
Par ailleurs, dans son cadrage historique et dans sa gestion propre, jusqu’en décembre 2006, l’association sans but lucratif « R.K » était l’institution gestionnaire du foyer du jour « Gan Noe ». Depuis lors, la gestion était assurée par l’A.S.B.L. ou Association sans But lucratif, « Gan Noe ».
- Population
Le foyer accueille un nombre limité d’enfants à un maximum de 19 effectifs à temps plein. Les enfants sont, ainsi, répartis en deux groupes, à savoir, la section des bébés de 0 à 18 mois et le groupe des grands de 18 mois à 4 ans. La particularité c’est qu’ils proviennent de cultures différentes dont le français, le Luxembourgeois, l’anglais ou encore, l’allemand. Cependant la culture dominante est la culture juive.
Ainsi, pour s’adapter conformément à ce contexte, une équipe qualifiée parlant diverses langues s’occupe des enfants et ceci, depuis l’ouverture de la crèche.
Et dans l’accompagnement, les parents sont invités à faire la connaissance de l’éducateur ou de l’équipe qui prendra en charge de son enfant.
- Missions et mandat
- Tâches
Ma mission au sein de « Gan Noe » était axée sur l’accompagnement des enfants de la crèche. Ceci, comme tous les éducateurs intégrés au sein de l’équipe.
Cet accompagnement se faisait dans le cadre éducatif, préventif, relationnel et d’éveil sensoriel de l’enfant. Les activités avaient ainsi, un objectif de préparer l’enfant à la vie en société. À travers le quotidien, j’étais présente pour l’enfant comme le feraient ses parents, par de gestes simples pour optimiser son accompagnement dans la mise en œuvre de ses activités quotidiennes. Par les contacts permanents avec les parents, je faisais également, un appui personnalisé de l’enfant, afin de l’apprendre progressivement, à devenir autonome.
En tant qu’aide-éducatrice, je contribuais à la mise en application du programme éducatif, animait et évaluait les activités de groupe, dans le but de faire développer les capacités globales de l’enfant.
- Actions
Les actions menées au sein de l’institution se faisaient à travers les activités telles que les réunions d’équipe, les réalisations d’évènements personnels telles que fêtes d’anniversaire, de fin d’année, les départs d’enfant ou autres. Dans leurs organisations, ces dernières sont préparées par l’ensemble de l’équipe.
Par ailleurs, la mise en application des projets d’activités à réaliser à l’extérieur auxquels j’ai participé se faisait étroitement, à travers la collaboration effective des parents et d’autres intervenants de secteur connexe, comme le personnel de la santé. Ce système de collaboration permet, aux divers intervenants dans la vie de l’enfant, de travailler dans le même sens.
- Mandat
L’éducateur de la petite enfance se voit assigner un triple mandat.
- Rôle éducatif
Mon rôle d’éducateur soutenait les enfants dans l’acquisition des expériences, ce qui consistait à inciter la créativité des enfants. A cet effet, nous proposons des activités diversifiées qui permettent de favoriser le développement de leur motricité, leur vocabulaire ainsi que, leur capacité d’intégration dans un groupe.
En outre, il était important aussi pour moi d’avoir joué un rôle dans le processus qui permettait d’intégrer les enfants qui présentaient des difficultés particulières au sein de la société ou de sa famille, tel que l’Enfant-roi. Ainsi, lors de ma mission, j’ai réalisé que l’éducateur est un véritable partenaire des parents du fait que ce dernier s’attribut un véritable rôle visant à la continuité éducative de l’enfant. Ceci, dans le respect du cadre familial et les pratiques culturelles de l’enfant.
- Prévention
Certaines difficultés peuvent apparaître chez les enfants, comme le retard de développement, les problèmes de santé, les soucis de négligence, maltraitance. L’éducateur de jeunes enfants peut aider à déceler ces problèmes et, en même temps, il doit apparaître comme un vrai personnage protecteur, pour l’enfant. Et même parfois, l’éducateur se met dans un rôle qui favorise soutien à la place des parents, si ces derniers le sollicitent.
- Soin de base
Mon mandat était étendu jusqu’aux soins de base que j’apportais aux enfants du « Gan Noe ». Ceci pouvait se refléter à travers des actions quotidiennes comme, lui faire une petite toilette, partager les loisirs ou et bien d’autres encore. Ainsi, nous profitions de ces moments pour instaurer un climat de confiance et établir des liens d’attachement avec chaque enfant.
Par ailleurs, suivant ses petites activités de soins de base, les enfants prennent goût à découvrir leur environnement et se sentent en sécurité. Ces actions dans le but de les conduire à une autonomie pour l’acquisition d’une habitude saine de vie.
- Projet pédagogique
- Besoins quotidiens de l’enfant
L’optimisation de collaboration avec les parents permet de détecter le rythme de vie et la délimitation des besoins de l’enfant. En effet, à travers la vie collective, chaque enfant a ses propres besoins qui doivent être détectés pour mieux les appréciés. Toutefois, même dans ce cadre de diversité, la crèche instaure une ambiance de sécurité affective pour chaque enfant.
- Les soins
Dans ce sens, deux points sont mis en exergue dans la politique générale de l’institution, qui sont entre autres, la propreté et l’hygiène de base.
- La propreté : l’apprentissage de la propreté fait à la maison, une fois acquis doit être poursuivi à la crèche. L’enfant doit décider lui même de ne pas porter de couche, de son propre gré et pour son bon plaisir et non pour satisfaire une personne de son entourage
- L’hygiène de base : Se laver les mains avant et près chaque repas, après avoir fait ses besoins dans les toilettes ou toutes autres activités, sont des exemples incités dans le cadre de l’éducation de l’enfant. Egalement, l’aider à se brosser les dents quand il peut se mettre debout.
Par ailleurs, le change est le moment privilégié entre l’éducateur et l’enfant que l’on peut manifester par des sourires, des gestes ou de paroles. La communication y est libre et donne une ouverture optimale sur une qualité relationnelle importante.
- L’alimentation
Le repas est aussi un moment de convivialité qui procure un instant de détente pour les grands comme pour les petits. C’est un circonstance de retrouvailles entre copains, mais en respectant quelques règles. Les enfants ne crient pas, restent assis, ne jouent pas avec la nourriture et doivent se servir des couverts. En cas de présence d’allergie chez un enfant, les parents met en place une fiche individuelle, émanant du médecin traitant, qui permet de suivre et de répondre efficacement les problèmes ainsi que les besoins de l’enfant.
A d’autres égards, les heures des gouters sont aussi des moments qui permettent, aux enfants, d’apprendre quelques notions de politesse et favorise le développement de son autonomie selon ses propres capacités. Ceci, dans une ambiance ludique, comme de partager des fruits ou des gobelets, par exemple.
Parallèlement, les repas sont diversifiés en respectant le rythme de l’enfant, mais en collaboration avec parents, de manière à avoir une alimentation équilibrée dans un principe de continuité.
- Le repos
Il consiste à faire une sieste et créer un climat de sécurité pendant le sommeil. Chaque enfant dispose de son propre lit, et la présence d’un adulte est possible si c’est nécessaire.
Par ailleurs, l’équipe veille à respecter les rituels propres à chaque enfant lors de l’endormissement. A cet effet, les enfants définissent eux-mêmes la durée de leur sieste et par respect du rythme des enfants, ils ne seront pas réveillés.
Les grands enfants prennent leur sieste généralement, après le repas de midi. Quant aux bébés ils sont couchés dès le moindre signe de fatigue.
- La sécurité
La sécurité est importante pour l’évolution de l’enfant. L’équipe reste à l’écoute de l’enfant pour lui fournir un environnement qui met en avant l’aspect et le sentiment de protection optimale. Aussi, l’espace de vie est aménagé de façon à permettre aux enfants de circuler librement sans ressentir le moindre danger, quelque soit l’âge des enfants.
En outre, le matériel utilisé et fourni au sein de l’institution, répondent aux normes de sécurité, aux règles d’hygiène et notamment aux protocoles de santé exigés et établis par le médecin de la crèche.
Le respect de la sécurité affective par l’équipe doit également, être observé. Ainsi, l’équipe doit être en mesure de répondre immédiatement aux diverses interventions, en cas de besoin.
Les règles de base de sécurité sont définies et mises en place et sont observées aussi bien par les équipes que par les enfants. L’enfant doit pouvoir utiliser son doudou quand il en ressent le besoin pour s’endormir ou pour se sentir en sécurité. Malgré tout, dès son jeune âge, l’enfant devra pouvoir gérer lui même son doudou.
- Découverte du monde
- Jeu libre
Le jeu est libre compte tenu de l’âge des enfants dans la crèche. L’équipe met à la disposition des enfants un environnement stimulant avec des jouets et aires de jeux permettant aux enfants de se socialiser et d’aller à la découverte des règles de base du respect mutuel.
Lors du jeu libre, l’équipe rassure les enfants par sa présence mais les laisse à leur propre imagination et créativité durant la réalisation de cette activité. Toutefois, l’équipe encadrante peut participer si les enfants le sollicitent. Mais dans ce cas, c’est l’enfant qui dirige le jeu et l’éducateur doit savoir être à l’écoute de l’enfant.
- Les autres activités
Adaptées à l’âge de l’enfant, elles ont pour objectif la stimulation des gestes liés au corps, à la parole, les fonctions motrices mais aussi, les capacités musicales l’enfant. Ainsi, les activités se déroulent dans une ambiance sécurisante et de confiance qui permet d’orienter l’enfant.
Elles permettent également de faire évoluer les sens de l’enfant, ainsi que de mettre en valeur ses besoins d’identification, l’approfondissement de l’imaginaire et la procuration du plaisir. Ces paramètres sont, de ce fait, des notions qui seront développées au travers de ces activités.
Par ailleurs, il est important de laisser l’enfant jouer, car cela permet son bon développement et le conduire à être plus individuel dans sa personnalité.
Quant aux dirigés, la présence d’adulte est nécessaire. Les jeux psychomoteurs favorisent le développement des fonctions relationnelles et sensorielles. Pour cela, la crèche met en place des activités dans ce sens, au travers des jeux comme, le jeu de société ou encore, le jeu de cache-cache.
- Le monde environnant
En dehors des activités régulières, la crèche fait découvrir aux enfants leur environnement proche. L’échange culturel et l’ouverture à l’environnement externe permettent et favorisent la socialisation lorsque les familles s’y retrouvent pour constater le travail des éducatrices. Ceci, par l’organisation de sorties avec les enfants, dans les parcs publics, ou à travers une visite de foyer pour personnes âgées, avec un gouter.
Ces activités sont organisées selon le rythme, l’évolution de l’enfant et l’âge.
- Moyens de l’institution – Les objectifs et finalités
- Les moyens de l’institution
Le fonctionnement de la crèche est assuré par des personnes, dont la plupart sont du corps du métier :
- L’administration est confiée à une personne chargée de la Direction
- 1 personne en charge de la cuisine
- 1 agent de nettoyage
- 4 éducatrices
- 2 remplaçantes occasionnelles
- 1 stagiaire
- 1 psychologue
- 2 bénévoles
Par ailleurs, la crèche « Gan Noe » qui est une A.S.B.L[1] est subventionnée par le Ministère de la Famille.
Elle reçoit en outre, des dons de la part des particuliers.
Quant au moyen logistique, le bâtiment siégeant le « Gan » est mis gracieusement à la disposition de l’institution. Un jardin est aménagé laissant une aire de jeux, un « air tramp » et une piscine.
- Les objectifs et finalités
L’objectif majeur de « Gan » est d’accompagner les enfants dans leur développement global et leur socialisation. Ainsi, le bien-être de l’enfant est la priorité de l’équipe de « Gan » si bien que l’infrastructure a été mise en place pour que l’enfant soit et puisse se sentir en sécurité.
Par ailleurs, les objectifs que l’institution se propose d’atteindre est le :
- Développement émotionnel, physique, langagier et l’apprentissage
- L’autonomie
- La solidarité par la coopération entre les enfants et le partage
- Intégration sociale
- Découverte de l’entourage
- L’affirmation de soi
- L’acquisition des compétences par les expériences sensorielles, motrices et intellectuelles
- L’apprentissage de la propreté
- Participation à la vie communautaire
En outre, l’institution a pour finalités de garantir la garde des enfants pour permettre aux parents de pouvoir participer à une activité professionnelle en parallèle.
Elle vise aussi à favoriser l’autonomie de l’enfant tout en respectant son rythme de vie, sans pour autant, lui accepter ses moindres désirs.
Et comme la plupart des enfants sont issus de culture juive, « Gan » se veut leur offrir une cuisine casher. Par ailleurs, elle vise à respecter la culture juive.
- Positionnement personnel
- Mon mandat explicite et implicite
Dans le cadre de ma mission à « Gan », mon mandat explicite a été basé sur le projet pédagogique qui m’a été confié par mon employeur et à qui je dois faire honneur. Toutes les missions qui m’ont été confiées en tant qu’éducatrice respectent les objectifs et finalités visés par l’institution, sans oublier les valeurs que celle-ci défend.
Mon mandat a été aussi implicite par la fonction sociale du métier, ce qu’un éducateur est censé savoir cerner au-delà de ce que son employeur lui demande.
- Stratégies à développer
- Nouvelles méthodes de travail
Ce que je voudrais apporter comme « petit » changement au sein de l’institution serait du ressort de la communication entre l’équipe éducative et l’A.S.B.L. La communication est pratiquement inexistante depuis un bon moment. L’équipe se trouve dans une situation malheureuse de non considération des actions entreprises, car ni les efforts, ni le travail fourni ne sont reconnus. Il s’avère urgent d’entamer un dialogue et de valoriser la synergie et l’esprit d’équipe dans un système qui permet une communication orientée vers le haut comme, vers le bas.
- Travail d’équipe
La stratégie à faire est nécessairement une rencontre entre l’équipe et l’A.S.B.L. Une démarche de notre part est restée sans recours. Pour cette raison, un consensus devrait avoir lieu de manière, à organiser un événement à l’initiative des éducatrices. Cet événement démontrera à la fois notre bonne volonté et que nous existons bel et bien.
CHAPITRE II – Cadrage théorique sur la perception du concept « enfant-roi »
- Données générales sur la problématique du mythe enfant-roi
- Changements sociétaux
- Notion de l’enfant-roi
En référence avec les définitions théoriques, on peut aligner le concept de l’«enfant-roi », comme une notion et un sentiment de toute puissance perçu chez cette catégorie de personne. Par « toute puissance », on peut ainsi affirmer « un fantasme d’omnipotence, la croyance d’un pouvoir illimité, magique. »[2] Par ailleurs, le concept est vu comme « un fantasme infantile où la personne ne connaitrait aucune limite à son pouvoir : les débuts de la vie psychique en sont imprégnés. Cette toute puissance fait partie de l’image narcissique que l’enfant se construit, à la fois pour s’unifier et pour se rassurer (…). »[3]
A cet égard, on attribue à cette toute puissance vue chez un enfant-roi, des caractéristiques qui « correspondent au portrait que font des historiens ou des sociologues de l’individu moderne. Il se veut autosuffisant, libéré des traditions, affranchi des contraintes familiales, libre de choisir ses relations et de les modifier au gré de ses mouvements affectifs. »[4]
De part ces définitions et les caractéristiques qui s’en suivent, le caractère de l’enfant-roi l’amène à un fait, qui est celui de vouloir tout, tout de suite et ainsi, de l’avoir. A cet effet, il n’accepte que très peu voir jamais, être contredit dans ses besoins ou ses attentes et ne peut être sujet à des frustrations. En effet, la conception même de sa vie, pour un enfant-roi, est de trouver son plaisir dans l’immédiat.
Toutefois, malgré ce désir, force est de constater, que cette catégorie d’enfant est aussi soumise à des règles de la société qui lui garantie sa liberté et un système d’éducation qui doit en être adapté étant donné que tout être humain vie en société et suit des règles sociaux bien définis.
- Caractéristiques psychologiques
Au sein de l’établissement scolaire, les caractéristiques principales dans le comportement de l’enfant-roi se relatent par l’excessivité de son attitude.
À cet effet, on constate souvent que chez ce type d’enfant, il y a une exigence très forte vis-à-vis de ses parents dans le but de les faire céder à un caprice particulier. Par ailleurs et dans ce cadre, l’enfant-roi n’accepte et ne supporte pas un refus émanant de leurs parents et de son entourage. De ce fait, il se donne le droit de donner des ordres à ces derniers dans un comportement affichant le mépris et un complexe de supériorité à leur insu. Toutefois, il est également à constater que ces enfants jouissent d’un investissement particulier de la part de leurs parents. En effet, au sein d’une famille, le contexte les met en situation d’instabilité psychologique à l’égard de cette dernière. Et dans ce contexte, les enfants-roi sont souvent des enfants uniques ou sujets à un cas d’adoption. Il n’est pas rare également que ces derniers soient considérés comme des enfants précieux comme c’est souvent le cas pour un dernier né de la famille.
Le cadre environnemental et les vécus de l’enfant l’influencent également dans son comportement et favorisent son attitude à se considérer comme un enfant-roi. Ce type d’enfant vient souvent d’une culture spécifique comme, chez les populations qui voyagent fréquemment ou les cultures de types maghrébins.
À cet égard, dans le cadre d’une vie en société, comme à l’école, ces enfants présentent une certaine difficulté d’intégration et de relation avec son entourage. Ils sont ainsi, sujets à des conflits divers, et présentent une attitude qui ne comprend que difficilement les émotions et les sentiments des autres. Par ailleurs, ils font une résistance particulière sur les solutions proposées, face à des conflits et ne s’engagent que très péniblement dans des compromis.
Ainsi, l’enfant-roi, au sein d’un établissement scolaire va présenter deux attitudes majeures, soit la résistance active soit, la résistance passive.
- Le comportement de résistance active
Dans ce cadre, un enfant présente les caractères suivants :
- Problèmes dans le respect de la discipline et dans la mobilisation. Il ne perçoit ni son rôle, ni sa position et ne sait quoi faire
- Sujet qui pleure souvent devant un cas qui lui semble difficile. Il demande souvent de l’aide et se trouve à des situations de manque d’autonomie
- fait en sorte d’amadouer son éducateur en provoquant des signes qui voudrait que la maîtresse réponde à ses désirs. Ainsi, il présente une relation affective vis-à-vis de la personne adulte qui l’encadre
- Le comportement de résistance passive
La résistance passive chez l’enfant-roi se présente comme suit :
- Sentiment de blocage devant une consigne donnée
- Passivité dans les activités à faire. L’enfant va présenter un air ébahi et sidéré voir même traumatisé devant une situation
- Attitude se présentant comme une incompréhension totale d’une situation
- Plus de blocage relaté, quand l’éducateur veut l’accompagner
- Dépendance affective
- L’origine de la dépendance
De nos jours, la plupart des parents pensent qu’imposer la discipline et avoir une autorité sur ses enfants sont des concepts dépassés. En effet, de leurs points de vue, ce concept qui permettait aux éducateurs de donner de petites corrections aux élèves ou le comportement du père comme étant le tout-puissant dans la maison, n’était plus adapté au temps moderne. En effet, à partir de la date de mai 1968, le changement s’est opéré et où on véhiculait le message « il est interdit d’interdire »[5] A cet effet, l’éducation s’est transformée suivant le concept de laisser-faire. Ceci allait de fait qu’il ne fallait plus imposer les enfants, il n’était plus nécessaire de les limiter.
Par ailleurs, le concept de l’égalité des sexes commençait également, à être prôné, influençant sur les comportements de l’enfant, car les rôles et les fonctions de chaque parent au sein du foyer ne se différenciaient plus.
Ajoutée à cela, l’éducation de Françoise Dolto[6] qui mettait en valeur la position centrale de l’enfance avait renforcé le concept et sa mise en œuvre dans la société moderne. En effet, la théorie de Françoise Dolto affirmait que « l’enfant est une personne à part entière qui a autant de valeur que l’adulte et dont la parole a autant de valeur que celle de l’adulte. Et non pas, comme on le voulait bien, nous le faire croire, un être inférieur ou un sous-adulte qui doit attendre d’être plus grand pour avoir droit à la parole. »[7]De ce fait, le laisser faire pour qu’il puisse bien grandir était devenu, la compréhension principale des parents dans l’éducation de l’enfant. Cette compréhension a ainsi, développé l’attitude de l’enfant-roi chez beaucoup de foyers.
- Une perception de plus en plus forte de l’enfance dans la société
Certes, les mouvements engagés durant les années 60 et la théorie de Françoise Dosto avaient accéléré le phénomène de laisser-faire chez l’enfant, toutefois, le développement de la technologie et les politiques étatiques de réduction de la natalité y étaient également pour beaucoup de choses.
En effet, avec la libéralisation et l’élargissement des techniques de contraception, les enfants étaient « plus voulus » et ainsi, faisaient l’objet d’un investissement affectif, plus profond, chez les parents. Et comme le met en avant le docteur Jean Lavaud « L’enfant devient le fruit de la projection des désirs parentaux, conscients et refoulés. Il est un investissement narcissique et une béquille affective. »[8]
Devant ce constat, les parents se laissent envahir par le sentiment d’assister positivement au développement de leurs enfants, en les laissant s’exprimer librement et en priorisant la communication de leur forte personnalité. Par ailleurs, devant ce changement, l’enfant est devenu un acteur à part entière de la vie de société du fait qu’on les laisse participer, bien assez tôt, dans les échanges qui peuvent les concerner, que ce soit en famille, à l’école ou dans d’autres circonstances. Ceci se relate, par exemple, dans les procédures de divorces des parents où dès que l’enfant est en âge de conscience, son avis est très important. Un autre exemple majeur est que dans notre société de consommation actuelle, 53 %[9] du comportement et de la décision d’achat sont influencés par les enfants.
- L’influence des outils psychologiques
En accompagnement de cette évolution au sein de la société et de la perception des parents sont venues les diverses théories sur la psychologie de l’enfance et des livres sur cette révolution du principe éducatif, ayant connu des influences majeures. Ainsi, les parents n’étaient plus ces personnes qui imposent des règles en affirmant leurs connaissances et leurs toutes-puissances, mais se voyaient comme des personnes qui savent écouter afin de veiller, s’échanger et communiquer avec leurs enfants. Ce nouveau rôle a eu un impact sur la surestimation des enfants, causer notamment, par la confusion relatée par les informations communiquées, de façon directe ou indirecte, et qui sont souvent difficiles à assimiler chez des enfants d’un certain âge.
- La transformation de la vie de foyer
Notre société actuelle est également, la victime de l’individualisme causant l’éclatement au sein de la famille. Les couples sont de plus en plus fragiles et les conséquences en sont que, les divorces, les familles monoparentales, les adoptions ou encore les enfants vivant chez d’autres membres de la famille, sont de plus en plus fréquents. Ces situations font perdre à l’enfant, ces repères et les fragilisent. Ainsi, devant un couple de parent en train de s’éclater, l’un ou l’autre va chercher un lien filial avec l’enfant en le couvant et en cherchant perpétuellement à gagner son affection, afin de « ne pas la perdre » et de se sentir aimer par l’enfant, toute la vie.
Ce constat amène également à considérer l’insuffisance de temps consacré pour l’enfant chez les parents. En ce sens, l’évolution de la société engage ces derniers à partager le temps entre le côté professionnel et personnel, incluant la part parent-enfant. Toutefois, comme ce dernier est souvent limité voir trop peu, l’action effectuée par le parent au niveau de son enfant, se limite à lui faire plaisir afin de valoriser l’affection entre les deux êtres. À cet effet, le rôle du parent se limite à la séduction de son enfant pour avoir « à tout prix », son affection et son amour.
- Rôle de l’éducateur spécialisé pour la démystification de l’enfant-roi
- Cadrage sur la notion d’« éducateur »
- Généralité sur les rôles de l’éducateur
Selon ONISEP ou l’Office National d’Information sur les Enseignements et les professions, le constat actuel est que le métier d’éducateur spécialisé pour enfants est surtout effectué par la gent féminine. Leurs interventions se font, particulièrement sur la catégorie d’âge allant de 0 à 7 ans. Ainsi, leurs principales missions consistent à optimiser l’éveil chez l’enfant en axant leurs actions et les activités pour le développement de ce dernier et dans le but de les faire épanouir, en l’absence de l’encadrement parental.
En ce sens, il est essentiel pour l’éducateur de créer un environnement qui reflète la protection, la sécurité et pouvant stimuler ses capacités intellectuelles, mais aussi, ses potentialités et ses disponibilités affectives.
Ainsi, l’éducateur fera en sorte de recréer l’environnement proche de celui que l’enfant vit au sein de sa famille. Par ailleurs, à travers cet univers, la découverte sera le principal axe d’éducation de l’enfant et où l’espace d’éducation de l’enfant disposera d’un lieu qui lui permette de faire des activités pratiques (lire, jouer, se reposer…) et qui lui fournisse les outils et les supports adaptés (jouets, livres…).
Dans son rôle, l’éducateur fera également en sorte de détecter les éventuels problèmes des enfants, en qui il a la charge. Ces problèmes peuvent se présenter suivant l’état de santé ou le comportement de l’enfant dont l’éducateur devra repérer afin d’éviter les manques ou les carences chez l’enfant, mais aussi, pour prévenir les sources de conflits et les divers troubles.
À cet effet, il est primordial que l’éducateur ait une grande maîtrise de l’observation dans le but d’évaluer les progrès relatés chez chaque enfant et en vue de soulever les éventuels problèmes que ce dernier rencontre. Par ailleurs, afin d’optimiser cette compétence, l’éducateur devra être, particulièrement imaginative et créative pour permettre de valoriser les atouts de l’enfant, mais aussi, ces blocages.
Enfin, face à la diversité comportementale et à l’âge des enfants dont il a la charge, l’éducateur devra avoir beaucoup de patience et aimer les enfants. À cet effet, il est essentiel que l’éducateur soit très fort psychologiquement afin de pouvoir supporter la difficulté du métier dans l’encadrement et l’accompagnement des enfants.
- Les principales missions de l’éducateur
Dans un contexte général, l’éducateur en charge de la petite enfance a la responsabilité de mettre en œuvre les programmes éducatifs en l’adaptant au cas de chacun pour avoir un projet individualisé pour chacun. Et comme constater en amont, il a la charge de garantir le développement de l’enfant, de façon harmonieuse. Ainsi, il aura a optimisé l’organisation et l’animation de diverses animations, pour que chacun des enfants dont il a la charge puisse, mettre en valeur ses capacités. Ainsi, ces missions seront définies suivant trois principaux axes, à savoir :
- L’éducation de l’enfant. Afin de le soutenir à acquérir les compétences nécessaires pour pouvoir développer ses connaissances. Par ailleurs, l’éducateur aura à collaborer avec les parents pour amener l’enfant dans ce sens
- La prévention. Cette mission garantit que l’éducateur doit être en mesure de repérer les problèmes de chaque enfant afin d’en adapter son éducation et son projet éducatif individuel. Cette action permettra à l’éducateur de protéger l’enfant et de bien axer les interventions à son égard
- Les soins. Afin de garantir que l’enfant jouisse d’une santé optimale et d’une bonne protection, l’éducateur doit être en mesure d’octroyer des soins de base à son égard. Ceci permettra également, à l’enfant d’avoir de l’autonomie dans ses gestes de santé de base au quotidien, qu’il pourra adapter et adopter dans sa vie de famille et dans son quotidien
- La méthodologie de l’éducateur
- Les différentes techniques de l’éducateur
Dans le travail de l’éducateur, plusieurs techniques peuvent être utilisées pour s’adapter à une situation particulière et suivant les cas de chaque enfant. La première chose à optimiser, chez l’éducateur, néanmoins, c’est de ne pas avoir peur de développer ces compétences en osant l’expérimentation et en faisant des essais. En effet, c’est à travers ces essais que l’éducateur pourra apprendre de ces erreurs et d’en adapter les méthodes au cas par cas. Ceci, dans le but d’offrir le confort et l’aise optimale pour l’enfant.
Ainsi, les points ci-après nous permettront de définir quelques techniques permettant d’avoir une relation optimale avec l’enfant :
- Donner à l’enfant la possibilité de choisir. En permettant à l’enfant de ressentir qu’il a le contrôle sur une situation, mais sous la vigilance et le regard de l’éducateur
- Offrir l’opportunité à l’enfant de vivre les effets de ces actes. Cette approche lui donnera une opportunité de se responsabiliser pour un développement optimal de sa connaissance et afin qu’il puisse connaitre que chaque action a des conséquences
- Donner des rappels sur les expériences individuelles. Souvent, les enfants-roi sont égocentriques et ne comprennent les problèmes des autres. À cet effet, il est essentiel de faire appel à la mémoire de l’enfant sur un cas similaire afin qu’il comprenne les impacts de son comportement, dans le total respect de son développement
- Diminuer les tensions. Dans ce cadre, donner les moyens et les supports nécessaires à l’enfant, afin qu’il se calme. Ceci à travers, diverses sortes de jeux ou d’activités ludiques
- « l’arrêt d’agir »[10], cette intervention est à optimiser en cas de situation d’urgence où l’éducateur doit intervenir dans l’immédiat. Dans ce cadre, l’intervention consiste à éviter que l’enfant obtienne ce qu’il veut par la violence. L’éducateur utilise souvent ce terme « Tu t’arrêtes ou je t’arrête. »[11]
- Donner la possibilité à l’enfant de se défouler. Cette technique est très utile chez la tranche d’âge de 0 à 4 ans. Pour ce faire, l’éducateur fera en sorte de favoriser des activités qui permettent à l’enfant de dépenser son énergie afin de réduire les tensions
- Ignorer de façon intentionnelle. Cette méthode consiste à l’ignorance volontaire des attitudes négatives de l’enfant qui ne causeront pas de danger pour l’enfant et les autres. L’éducateur va, par la suite, verbaliser le besoin exprimé par l’enfant en lui proposant de résoudre ses attentes et que son obtention se fera de manière constructive
- Intervenir avec des signes. En ce sens, les petits gestes de l’éducateur fait à l’égard de l’enfant lui permettront d’avoir confiance en lui, car lui seul saura, que ce dernier a agi en son égard. L’expression visuelle fait partie de cette intervention
- Valoriser et interpréter les sentiments. Ceci, à travers la verbalisation des expériences de l’enfant et surtout de l’expression de ses sentiments. Cette méthode sera optimisée en attribuant des mots sur chaque attitude, permettant ainsi, à l’enfant de se comprendre et de connaitre ses sentiments
- Offrir le maximum d’amour à l’enfant. Dans ce cadre, il est utile d’offrir des petits gestes d’affection à l’enfant durant la journée, dans le but de permettre à l’enfant, la perception de l’amour d’un adulte surtout si ce dernier à présenter des comportements et des attitudes négatives
- Faire de l’humour pour dédramatiser. Cette méthode permettra également d’atténuer les tensions mais n’a d’effet que chez les enfants en âge de comprendre, à partir de 3 ans
- Intégrer les jeux et les activités. Sans permettre la dépendance, l’éducateur doit savoir observer les comportements de jeu d’un enfant et y participer s’il voit une source potentielle de tension. Cette intervention est idéale pour les enfants-roi, souvent colériques afin de canaliser les états de tensions de ces derniers. L’aide doit survenir avant même le cas de tension constaté chez l’enfant
- Responsabiliser l’enfant. Il est du rôle de l’éducateur de détecter et de repérer les compétences de l’enfant. Ainsi, cette technique permet de mettre en valeur les capacités de l’enfant. L’éducateur aura, de ce fait, à positiver chaque action afin que l’enfant se sente responsable
- Cadrer les actions avec un délai. Méthode très intéressante pour les enfants-roi, qui disent toujours « non » et qui ne peuvent s’assurer d’une tâche suivant un délai donné. Pour ce faire, l’éducateur donnera le choix du délai à l’enfant dès que ce dernier entamera la tâche à faire
- Les supports utilisés
Afin d’optimiser la pratique de ces techniques d’intervention, l’éducateur aura besoin de supports adéquats dans le cadre de sa profession. En effet, par rapport à ces interventions, il aura à valoriser son savoir-faire, mais aussi, son comportement. Ainsi, parmi les supports que l’éducateur aura à utiliser, il y a entre autres :
- Le cadre. Toute vie sociale et en communauté doit disposer d’une limite permettra de cadrer l’aspect relationnel et éducatif de l’enfant et l’adulte. Le cadre comprendra ainsi, les règlements intérieurs, les outils d’éducation et de jeu qui permettent le travail de l’éducateur et le développement du savoir de l’enfant
- L’autorité. Par la mission d’éducation et d’accompagnement, mais aussi, de redressement de l’éducateur, l’autorité est essentielle afin de leur faire comprendre que le but de l’éducateur est d’appuyer l’enfant à respecter les cadres, les règlements et les limites. Cependant, cette autorité ne doit pas servir pour affirmer et imposer le pouvoir, mais de construire un lien relationnel positif entre l’éducateur et l’enfant
- Le lien éducatif. Chaque intervention doit mettre en avant l’aspect relationnel et éducatif de l’action. La communication verbale ou non verbale sera ainsi, le point d’orgue qui favorise le travail de l’éducateur et de transférer des valeurs. À cet effet, « Il met en jeu sa personne, sa personnalité, ses sentiments, ses goûts, ses opinions, ses représentations de lui-même et des autres »[12]
- Le droit de décider. Malgré les constats des éducateurs sur le cas d’un enfant présentant les signes de l’enfant-roi, ses actions ne peuvent se faire sans l’accord parental. Ceci permettra de favoriser une bonne communication entre les parents et l’éducateur et de permettre de garder l’autorité que présente les parents à l’égard de son enfant. Ainsi, les décisions doivent être prises de concert avec ces derniers et dans ce sens, il est important qu’à travers ce droit de décider, de s’appuyer mutuellement pour l’éducation de l’enfant, les parents ne se sentent pas mis à l’écart. Toutefois, il est également important de laisser une liberté à l’enfant, à l’égard de l’intervention de ses parents. Ceci, afin de permettre de le responsabiliser sans la présence des parents
- L’optimisation de l’équipe. Un support important de l’éducateur est également, l’équipe. Selon le cadre de travail, cette équipe, au sein d’une institution peut se composer d’un spécialiste en psychologie infantile, d’un chargé d’animation, d’un médecin responsable du soin ou encore, d’assistante sociale ainsi, que des éducateurs spécialisés. Toutefois, dans le cadre d’une institution d’éducation de la petite enfance, les membres de l’équipe peuvent se composer uniquement d’éducateurs. Quelle que soit sa composition, il est essentiel que chaque éducateur établisse un projet d’éducation pour chaque enfant et qui sera discutée afin d’être optimisée dans son application, durant une réunion d’équipe. À cet effet, les décisions prises devront faire en sorte de développer le bien-être, le savoir-être et la connaissance de l’enfant, y compris l’enfant-roi
- La volonté de s’impliquer. Sans implication de la part de l’éducateur, la pratique ne peut se faire. En effet, un appui et un recadrage d’un enfant-roi ne se font pas en un instant. Il demande de la patience et un accompagnement au quotidien. Cette attitude est ainsi, un support en soi, permettant à l’éducateur d’accompagner individuellement, un enfant afin qu’il ait l’autonomie escomptée et pour qu’il puisse se développer socialement
CHAPITRE III – De la théorie à la pratique de l’éducateur dans la prise en charge des « enfants-roi »
- L’éducateur face à une attitude excessive de l’enfant : cas d’un enfant de 18 mois à 4 ans
- Présentation de l’attitude
- Contexte et faits
Durant le premier contact avec un enfant, il est essentiel qu’une institution puisse cadrer ses engagements à l’endroit des parents, pour rassurer de la bonne prise en charge des enfants. À cet effet, le rôle de l’éducateur est de présenter aux parents, quels sont ses engagements à l’égard des enfants.
En règle générale, pour une institution professionnelle et engagée[13], il s’agira entre autres :
- D’assurer un accueil de l’enfant et de sa famille, sans donner de jugement
- De rassurer l’enfant et la proximité en l’appelant correctement par son prénom
- De communiquer avec l’enfant de façon douce
- De dire à l’enfant, la vérité
- De le dispenser de soins préventifs
- De se mettre à sa hauteur pour lui parler
- De ne pas l’engager dans une situation qu’il ne peut assumé seule
- De lui laisser jouir de son doudou
- De favoriser son autonomie en l’encourageant
- De positiver et encourager ses expérimentations
- De reconnaitre qu’il peut refuser une activité
- De lui donner le temps de jouer, de faire des pauses, des siestes et de vivre ses rêves
- De lui fournir un environnement adapté suivant son âge et ses compétences
- De lui fournir un cadre apaisant et confortable qui lui permette de s’épanouir
- De l’accompagner à apprécier le grand air, au quotidien
- De lui offrir des plats sains, équilibrés et biologiques
- De tenir les promesses d’engagement
Il est à savoir, par l’éducateur, que dans ce contexte et afin d’assumer les engagements, dès l’âge d’un an et demi, l’enfant sait faire la distinction de certaines choses, mais aussi, de faire des choix et de montrer ces désirs. À cet effet, dès l’accueil au sein d’un établissement d’éducation, l’enfant va montrer ses vécus au sein de sa famille, où on percevra une autorité des parents, ou au contraire, c’est l’enfant qui impose ses directives devant des parents impuissants et succombant aux divers désirs et demandes de ce dernier. Et dans notre cas, l’enfant-roi dès son accueil montrera quelques défaillances parentales à montrer et imposer leurs autorités à l’égard de l’enfant. Aussi, il va s’exprimer avec des gestes et des attitudes excessives, sous forme de résistance active ou passive.
- Observation
Ainsi, en observant les caractères d’un enfant présentant une attitude excessive, en se séparant de ces parents, à l’accueil, ce dernier montre des signes d’opposition particulière, mais aussi, des comportements comme suit :
- Les pleurs accompagnent ces gestes lorsqu’il doit se séparer de ses parents pour aller dans le cadre éducatif de l’institution
- Devant les consignes qui lui sont transmises, soit il pleure soit il boude et ne les accepte pas
- Il ne trouve pas de repère sur les activités à faire et en pleure souvent
- Au fur et à mesure des actions faites à son égard, il montre qu’il n’a pas d’autonomie et demande souvent de l’aide
- De ce fait, il veut séduire l’éducateur afin d’acquérir un maximum d’amour de ce dernier et de l’amadouer face à ses caprices
- Les ressentis
Face à ces observations, il s’avère que quatre points majeurs se ressentent chez l’enfant, à savoir :
- Une difficulté à exécuter et à se repérer devant les consignes et les règles
- Un débordement des émotions
- Un manque d’autonomie et une totale dépendance
- Un trouble affectif qui finit par confondre la place de l’éducateur en tant que tel et la mère. Aussi, l’enfant cherche à avoir un lien affectif exclusif avec l’éducateur
- Analyse
- Définition du problème
Dans un cadre où l’enfant va présenter des caractères excessifs et une résistance active, dès son entrée à l’institution, ses attitudes auront des impacts certains, psychologiquement et physiquement :
- Dans un premier temps, au niveau social, devant le non-respect des règles et des consignes, il aura du mal à s’intégrer avec les autres, mais aussi, avec les adultes. En effet, ces derniers peuvent les juger comme des enfants difficiles pouvant rendre leurs quotidiens et leurs tâches difficiles. Les autres enfants seront également réticents pour faire des activités avec eux, de peur de se faire agresser ou de se voir détruire leurs affaires, leurs jouets
- En second lieu, vu que l’enfant a du mal à se repérer et veut à tout prix imposer ses règles, les matériels et les outils utilisés, comme les tables, les fenêtres ou même les jouets, peuvent constituer des pièces dangereuses pouvant le blesser. À chaque instant, il faudra le surveiller de peur qu’il ne se blesse
- En troisième lieu, comme il montrera des signes d’incompréhension sur certaines situations, il montrera ses frustrations par des pleurs et un besoin fréquent de signe d’affection de la part de l’éducateur
Ces faits auront des conséquences dans l’apprentissage de l’enfant, se situant à deux niveaux, d’un côté au niveau de l’enfant et d’un autre, au niveau de son éducateur.
- Au niveau de l’enfant
Tout d’abord, la première expérience de l’entrée dans un établissement scolaire est une étape dure dans la vie d’un enfant. En effet, il passera par trois épreuves principales, celui de se séparer du cocon maternel, de changer de condition de vie et des habitudes ainsi que celui d’entrer dans une vie de société soumise à des règles collectives.
Dans ce cadre, chez l’enfant-roi, il ne ressent pas le besoin de séparation, ni d’être en relation avec les autres, et encore moins, de se frayer une place dans la vie en société et au sein d’un groupe. Aussi, les liens qu’il va tisser avec les autres seront d’ordre conflictuels ou d’évitements.
En classe, en intégrant le système, va subir des angoisses permanentes vu que son principe se basera sur le plaisir. Egalement, dans la catégorie d’âge que nous ciblons ici, l’enfant va passer petit à petit dans un statut d’élève, devant l’amener à la maitrise des signes l’amenant à l’écriture et la lecture. Or, chez un enfant-roi, il ne ressentira pas ce besoin d’apprendre et de maitriser car il se perçoit comme étant déjà comblé par ce qu’on lui offre et par ce qu’il a. A cet effet, il montrera des attitudes de frustration fréquente devant les tâches qu’il doit développer.
- Au niveau de l’éducateur
En classe, l’éducateur peut avoir des difficultés dans la compréhension du comportement d’un enfant-roi surtout si ce dernier affiche des attitudes de résistance active et d’indifférence permanente. Cette incompréhension l’amène à un sentiment d’agression mais aussi, d’un sentiment de culpabilité au cas où l’éducation ne serait pas optimal et un échec dans les résultats. Par ailleurs, cet échec engendrera un rejet qui se concrétisera sous forme de jugements négatifs à l’égard de l’enfant et pourrait aggraver sa situation.
- Hypothèses explicatives
Devant une situation présentant un enfant à fort caractère dès son accueil à l’institution, la première hypothèse suivant l’observation effectuée est que l’enfant s’oppose aux consignes et aux règles, car il a un besoin de dominer et de refléter la domination qu’il a à la maison au sein de l’institution et de son entourage.
Cette attitude, l’enfant seul n’en est pas responsable. Le rôle des parents peut en être la cause. En effet, en limitant l’ouverture aux autres, au sein de la famille et en « maternant » avec excès, l’enfant, il lui sera difficile d’accepter la relation, le contact et la communication avec les autres. Une mère ou un père qui ne donne pas assez de distance pour permettre à son enfant d’évoluer dans son environnement ne le permet pas, également, de se développer normalement, dans sa vie au quotidien. De ce fait, il aura de l’indifférence à l’égard de son entourage et des autres.
Ceci amène à une deuxième hypothèse que la non-compréhension des règles frustre l’enfant, il en souffre et le montre par des pleurs ou de petites gaffes pour attirer l’attention de l’éducateur et l’amener à adhérer à ses actions et ses désirs. À cet égard, étant un enfant qui n’accepte pas les autres et qui n’arrive à rien faire, étant habitué à l’aide des parents, le repérage des actions à faire lui sera difficile et lui causer beaucoup de souffrance et de frustrations. Il sentira ainsi, un manque d’acceptation à l’égard des autres. Comme notre première hypothèse, les parents peuvent en être la cause également. En effet, l’enfant va vivre en affirmant des besoins qui sont répondus dans l’immédiat. Une situation qui n’optimise pas son épanouissement et sa séparation progressive avec les parents. Les parents ne savent pas comment satisfaire l’enfant de façon sensée qui le mette en confiance et non en autoritaire. Ainsi, l’enfant n’aura plus d’autonomie et espère qu’un adulte sera toujours là pour répondre à ses besoins quoiqu’il arrive.
- Objectifs à atteindre
De ces constats et l’observation du comportement de l’enfant-roi au sein d’une institution, mais aussi, avec les expériences et les échanges acquis dans mon entourage, on peut fixer des objectifs et ainsi, un projet individuel, dans le but d’aider et d’accompagner l’enfant afin qu’il ajuste ses comportements et ses conduites par rapport à son développement personnel.
Dans notre cas et suivant les hypothèses énoncées, l’enfant présente une résistance majeure à suivre les règles et à se positionner positivement devant les consignes. Ce qui engendre une frustration et un sentiment de rejet. Devant ce fait, notre objectif sera faire comprendre les enjeux de l’interdiction, de limiter les dérapages dans les actions et de les cadrer. Ainsi, on amènera l’enfant à « passer du principe de plaisir au principe de réalité. »[14] Ainsi, l’éducation de l’enfant s’axera sur quatre points :
- La socialisation de l’enfant par la séparation aux parents et la prise en compte des autres
- L’acceptation de la frustration et du cadre de vie en société, en lui faisant comprendre que les règles protègent et donnent droit
- Le positionnement dans la société afin de se construire une place sans avoir recours à l’omnipotence. Ceci incombe que l’enfant doit savoir qu’il a le droit d’apprendre mais aussi, de ne pas connaitre
- Le développement de l’imagination et les démarches de pensée. En ce sens, il sera nécessaire pour l’enfant d’optimiser sa réflexion ne la structurant afin de développer son apprentissage.
- Hypothèses d’intervention
Face à ses objectifs, l’éducation de l’enfant sera le gage de son développement. Ces actions auront également comme finalité de lui faire accepter les consignes et les règles, dans le but de permettre la structuration des actions, mais aussi, pour qu’il ait de l’intérêt dans sa scolarisation et l’accepter.
Dans le cadre de l’intervention, la première approche sera de donner la possibilité à l’enfant de choisir les outils qui le met à l’aise. En effet, comme le dit Jeanine Duval Héraudet : « l’enfant sait choisir la médiation qui lui convient le mieux, au moment où il en a besoin. Quel que soit le support utilisé, il ouvre un espace d’expression et de création dont, s’il est pertinent, l’enfant saisit très vite. »[15]
Ainsi, l’enfant va choisir un support afin de pouvoir jouer. Le constat est qu’il va choisir cet outil durant quelques séances, mais cette liberté de choix et l’accès à cet outil, sans contrainte, favorisera le contact de l’éducateur avec l’enfant et établir une relation de confiance.
L’attitude de l’éducateur, de ce fait et depuis l’accueil de l’enfant sera de percevoir et de ne pas apporter de jugement devant les comportements de rivalité et les signes appréhensions de l’enfant. Ceci, dans le but de rassurer l’enfant et afin qu’il puisse percevoir d’autres formes de relation, autres que celle des parents et surtout de la mère. Par ailleurs, il est également essentiel que l’éducateur lui permette de se développer dans son propre coin, avec les outils qu’il aura choisis. Cet espace sera indispensable, car, comme l’affirme, Jeanine Duval Héraudet, ce dernier sera considéré comme, « un espace d’expression, d’élaboration, de symbolisation, de sublimation, dans une rencontre médiatisée. »[16]
Cette étape passée, en cas de souci sur l’outil, l’enfant va exprimer ces sentiments de déception à l’égard de l’outil et voudra une intervention de l’éducateur pour trouver une solution. Il est essentiel de ne pas répondre à ces désirs, dans ce cas afin de l’amener à réfléchir de lui-même à une solution. Le but de cette approche est ainsi, la réflexion, mais aussi, de le séparer du principe de plaisir.
Il est essentiel que l’éducateur l’accompagne dans les divers jeux en verbalisant les sentiments qu’il éprouve à l’égard de l’enfant et ainsi, de relater les satisfactions devant des résultats positifs. L’objectif est d’amener l’enfant à s’exprimer et à exprimer ces émotions. Ceci lui permettra de communiquer ses sentiments et ainsi, de les contrôler progressivement. Par ailleurs, en communiquant les émotions, l’enfant s’adaptera à la réalité et l’exprimera par le challenge. En effet, dans un jeu, il voudra gagner afin de se faire gratifier par le sentiment positif de la réussite, venant de lui-même mais aussi, de l’éducateur. Il éprouvera, de ce fait, beaucoup de plaisir à prendre part au jeu. Ceci permettra une bonne gestion des sentiments de frustrations et de se sentir en sécurité.
Toutefois, il est aussi important pour l’éducateur de montrer que l’enfant peut perdre. Cette démarche afin que l’enfant sache accepter les défaites et que quelqu’un d’autre peut être plus fort que soit. Cette démarche d’acceptation de la perte est essentielle dans le processus de séparation.
Vient ensuite le passage qui permet d’optimiser la réflexion avec des jeux qui lui permettent de mettre en forme les résultats. Ainsi, l’enfant devra être poussé à intervenir de lui-même dans l’écrit et la comptabilisation des résultats.
De là, durant les autres séances, l’éducateur fera en sorte de faire comprendre petit à petit l’utilité des règles et des consignes. A cet effet, avant chaque séance de jeu, l’enfant et l’éducateur vont se convenir ensemble des règles et des lois à suivre sur une activité avant de l’entamer. Les limites du jeu seront ainsi, matérialisées et la décompte des points définie. Tout au long de l’activité, il est essentiel de lui faire comprendre qu’il peut perdre mais aussi, que gagner à chaque fois peut lasser. Le but étant, de le séparer petit à petit du besoin de satisfaction immédiate et de le mettre en perspective sur des résultats positifs.
A la fin de cet accompagnement rapproché et lorsque l’éducateur perçoit que l’enfant est en phase de se séparer de ses comportements d’enfant-roi. A cet effet, l’accompagnement de l’éducateur s’axera sur des activités qui permettent à l’enfant d’avoir de l’autonomie sans déclencher ses anciennes attitudes. La communication avec l’enfant est ainsi, la démarche à suivre. L’éducateur doit ainsi, montrer progressivement, qu’il doit s’occuper d’autres tâches et le faire comprendre positivement et de façon verbale, à l’enfant.
- Évaluation de l’action
Dans le processus d’évaluation, il est essentiel que l’éducateur ne perde pas de vue sa principale mission, celle de développer les compétences de l’enfant à travers les activités proposées. Ainsi, la réalisation de chaque séance devra faire l’objet d’une note concernant les comportements de l’enfant, son évolution et les résultats perçus. Il est aussi, essentiel de s’entretenir avec les parents afin de mettre en évidence les changements et l’évolution de l’enfant, dans le cadre familial et ses progrès dans la communication avec les autres.
En ce sens, l’évaluation concernera :
- Les progrès effectués quotidiennement par l’enfant
- Son niveau d’autonomie et de confiance en soi. Qui sera défini en fonction des demandes d’interventions à l’égard de l’éducateur
- La gestion de la frustration et des attitudes excessives. En soulevant les points comme, ses actions qui dérangent les autres ou encore, la fréquence et la raison des pleurs
- Les comportements et les attitudes qu’il a devant les consignes de jeu et sa capacité de maitrise à les appliquées
- Son niveau d’acceptation des autres
- L’éducateur face aux émotions différentes des enfants-roi : cas des enfants de 3 à 4 ans victimes de désordre familiale
- Présentation de l’attitude
- Contexte et faits
Au fil du temps et dans l’exercice de ses fonctions, l’éducateur fera face à diverses émotions, exprimées par les « enfants-roi ». Celles-ci demandent à ce qu’elles adaptent ses approches éducatives afin d’offrir les meilleures interventions pour le développement des enfants dont il a la charge. En effet, connaitre les émotions des enfants-roi permet de mieux définir leurs besoins en éducation et les axes d’amélioration qu’il faudra mener afin de permettre le changement comportemental.
À cet effet, durant mes expériences dans mon institution d’accueil, j’ai constaté que les émotions des enfants-roi et leurs attitudes et comportements de résistance, active ou passive, étaient souvent en rapport avec la situation familiale de l’enfant. En effet, comme le constate Sophie Serry, dans son mémoire d’éducateur spécialisé pour enfant en 2009 « L’histoire de ces enfants sont parfois chaotique et difficile : ils ont été confrontés à des situations qui dépassaient leurs capacités de discernement. (…) Les réactions au placement sont différentes selon chaque individu, mais chez de nombreux enfants, la séparation réactive les angoisses de perte et d’abandon »[17]
- Observation
En suivant ces enfants, à problème, avec des situations familiales qui les placent dans des situations instables, comme des parents divorcés ou encore, des familles immigrées et qui se déplacent fréquemment, les émotions font états des caractéristiques de l’enfant-roi, avec des attitudes de résistance passive ou active au sein de la vie scolaire. Ainsi, les émotions de cette catégorie d’enfant se manifestent surtout sous diverses formes suivant le caractère de l’enfant. Ces formes peuvent être, de ce fait, une profonde jalousie à l’égard des autres, mais aussi, de la peur qui se perçoit par de l’anxiété permanente et de l’angoisse. La plupart d’entre eux sont également agressifs, colériques et souvent affiche un état triste.
Par ailleurs, j’ai pu constater qu’à travers les émotions, un enfant agressif adapte sa réalité suivant ses pulsions. Ceci, en voulant tout détruire. Pour lui, si un désir n’est pas satisfait, les autres objets n’ont pas lieu d’être et n’ont pas de valeur d’existence. Toutefois, il est aussi, à constater que l’enfant manifeste ces besoins en faisant exister un besoin, en le détruisant.
Chez l’enfant qui présente de la peur, des signes d’anxiété et de l’angoisse permanente, ces états sont relatés durant les premières semaines de son intégration en classe. La méconnaissance des autres et la non-envie de se confondre avec les autres accentuent cet état. Ainsi, la résistance est surtout passive. L’enfant se fige devant les activités qu’il doit assumer et ne trouve pas quoi faire. Par ailleurs, l’aide apportée par l’éducateur le fait encore plus peur.
Les enfants-roi affirment, et surtout ceux qui font de la résistance passive, affirment également leurs émotions à travers la tristesse. Cette attitude est perçue dès que l’enfant se sépare de l’un de ses parents, après l’accueil ou la rentrée scolaire. Il va se mettre dans son coin, sans parler et refoulant ses paroles, mais fera en sorte d’exprimer ces sentiments et ces désirs affectifs et d’attention particulière, qu’il vit à la maison, à travers des signes physiques d’abattement et des pleurs.
Associée à la peur et ayant comme conséquence l’agressivité, la colère est généralement, perçue comme une résistance active chez l’enfant-roi. Il affirme cette émotion quand il n’est pas satisfait de ces désirs. Ainsi, il va répondre au manque de pouvoir par des attitudes de colères envers les autres.
- Les ressentis
À travers les comportements perçus chez ces enfants, on peut ressentir le besoin permanent d’affection qui se manifeste par de l’agressivité, dès lors que ces enfants n’ont pas la forme d’affection qu’il demande. Ce manque d’affection l’amène à une colère fréquente et cause préjudices à lui-même et à son entourage.
Chez les enfants ayant des attitudes de peur ou encore les états d’anxiétés fréquentes, on peut percevoir le rôle trop protecteur et trop maternant des parents. Aussi, l’angoisse et la peur de l’inconnu envahissent l’enfant. Il se construit des dangers fictifs devant l’inconnu et surtout devant les autres personnes qui l’entourent. Par ailleurs, ce sentiment de peur permanente amène l’enfant à des signes de jalousie dès lors qu’il affiche une confiance à l’éducateur. En effet, ces peurs changent et en se rapprochant de l’éducateur, la peur de l’abandon le gagne mais aussi, la peur de ne pas pouvoir assurer les tâches que lui incombe ce dernier. Aussi, il a de l’appréhension vis-à-vis des autres afin que ces derniers « ne lui volent pas la maitresse ».
Comme les signes de peurs et d’anxiété, les pleurs de l’enfant peuvent aussi, provenir de la tristesse. En effet, la marque de la tristesse se ressent surtout, chez les enfants-roi à partir de 2 ans et qui sont éduqués de manière trop affectueuse, à la maison. Par ailleurs, la plupart du temps, comme il y a des rotations au sein de l’établissement, il dit directement à sa mère qu’il ne pas envie d’aller à l’école car c’est madame X qui sera la maitresse du jour. Il se montre ainsi, convaincant pour ne pas y aller, car « elle le rend triste ». La mère accepte et il n’est pas rare qu’on ne voit l’enfant que durant la moitié de la semaine. Cette attitude donne de la confusion à l’enfant et renforce son comportement d’enfant-roi.
- Analyse
- Définition du problème
Les enfants ayant les caractéristiques d’un enfant-roi, avancent souvent dans l’optique qu’il peut tout avoir immédiatement. De ce fait, il affiche diverses attitudes afin de faire croire qu’il a des besoins à satisfaire, maintenant et tout de suite. Ces sentiments s’affichent comme, la colère menant l’enfant à des comportements agressifs, mais également, de la peur qui amène l’anxiété, l’angoisse ainsi que la jalousie.
- Hypothèses explicatives
Le cadre familial est souvent la cause de ces émotions négatives. En effet, une mère voulant trop apporter de l’affection à son enfant le protège en répondant à tous ces besoins. De ce fait, en ne ressentant pas ce pouvoir au sein de l’établissement scolaire et au travers de l’éducateur, l’enfant va manifester des attitudes néfastes, pour se faire remarquer.
Par ailleurs, cette différence d’environnement donnera de la confusion dans l’esprit de l’enfant, et bouleversera son épanouissement. En effet, force est de constater que souvent, devant les contextes socioprofessionnels, les parents n’ont plus trop de temps pour éduquer leurs enfants et les petits moments qu’ils passent avec eux, ils le font en offrant trop de signes d’affection plutôt que de l’éducation proprement dite. Le cas s’empire quand les parents ont un statut de divorcer ou séparer, car, chacun des deux vont vouloir gagner l’affection de l’enfant en répondant à ses désirs.
À cet égard, l’enfant percevra qu’il est en plein pouvoir de décision vis-à-vis de ces parents, adultes, et croira qu’il pourra en faire de même pour les autres adultes.
Par conséquent, n’ayant pas droit à cette toute-puissance dans un établissement scolaire et surtout, devant son éducateur, les comportements et les attitudes d’opposition de l’enfant se manifesteront logiquement.
Suivant ces comportements et les observations effectuées, les hypothèses de problèmes ci-après s’avèrent être confirmées :
- Confusion dans l’esprit et les pensées de l’enfant due à une différence d’environnement
- Difficulté d’intégration et habitude à avoir une réponse immédiate, menant à un manque d’imagination et engendrant des difficultés de réalisation
- Besoin permanent de pouvoir et dominer les autres
- Recherche de satisfaction immédiate
- Frustration permanente engendrant un manque de respect à autrui
- Objectifs à atteindre
A travers ces observations et les raisons qui expliquent les problèmes de ces enfants, l’objectif des axes éducatifs de l’enfant se définira comme suit, optimiser le développement général de l’enfant en lui permettant une intégration favorable dans la vie sociale suivant la différence de l’environnement et du cadre de vie dans lequel il évolue.
Ce qui m’amène a également, formulé des objectifs spécifiques qui considèrent une intervention favorisant les supports d’éducation et une intervention qui fasse diminuer les tensions de l’enfant (peurs, angoisse, anxiété) mais qui lui permet également de se défouler et de développer son imagination.
Ainsi, en valorisant les propos de Morel en 2005, affirmant que « lorsque l’agressivité devient l’unique mode d’interaction de l’enfant, il convient de s’interroger sur les raisons de cette violence systématique. »[18] A cet effet, mon intervention aura pour but d’établir le dialogue afin de gérer de façon optimale la frustration de l’enfant qui le rend colérique et agressif.
Communiquer et s’échanger, avec l’enfant, de façon motivante sera également, mis en avant. Ces actions auront pour but l’identification des sources qui motivent la peur chez l’enfant afin de les prévenir et ainsi, de l’en soulager. En effet, comme le dit Morel en 2005, « il est beaucoup plus aisé d’apaiser la peur, en luttant activement, en s’éloignant ou en supprimant la source de danger. » Cette approche amènera également, les actions à se responsabiliser et être autonome et ainsi, d’éliminer la non-possessivité.
- Hypothèses d’intervention
Un des outils qu’on a choisi dans le cadre de l’intervention est le conte. En effet, cet outil, comme relate le psychologue Jacques Salomé, à travers son livre « Contes à guérir, Contes à grandir », le conte permet le travail visuel et les émotions. Par ailleurs, à travers le contenu des livres de contes, de préférence très colorés, notre objectif était de donner de la bonne humeur à l’enfant. Cette hypothèse est renforcée par l’étude effectuée par des chercheurs de l’Université de Colombie britannique canadiens[19]
Le travail à travers les contes permettra aussi de travailler l’inconscient de l’enfant et de développer son imagination. Ainsi, ils doivent permettre de susciter la créativité de l’enfant, de lui permettre de se concentrer et de se laisser emporter par l’imaginaire afin de canaliser son agressivité et ses tensions. Il est ainsi, essentiel d’attirer son attention à travers le contenu ludique et poétique du conte afin de le séparer de ses tensions, ses peurs, mais aussi, ses angoisses. En effet, notre hypothèse est que, travailler sur ses émotions permet de réduire les comportements négatifs de l’enfant, de reconnaitre et affirmer des sentiments plus positifs et ainsi, de se séparer du besoin de tout avoir dans l’immédiat, en découvrant d’autres sentiments, tels que la joie créée par l’imaginaire et ainsi, une imagination amenant à la créativité, l’optimisme, l’acceptation de soi et l’acceptation des autres
Ainsi, dans la mise en œuvre de l’intervention, on a choisi un cadre qui permettait aux enfants de se mettre à l’aise et de se concentrer. La classe était ainsi, disposée suivant leur désir et afin qu’ils se sentent en sécurité.
On a également, laissé à l’enfant qui présente des caractéristiques de résistance passive, le choix du conte à travailler. Notre objectif étant de lui offrir la possibilité de sentir qu’il a le contrôle sur la situation. Toutefois, il était également essentiel que le choix de l’enfant soit validé par toute la classe, nécessaire pour que l’éducateur puisse garder son autorité, que les autres enfants ne soient pas lésés. Mais également, que dans son choix, l’enfant sache qu’il est considéré par les autres.
Avant d’entamer la séance, il est essentiel de féliciter l’enfant par des petits gestes d’affection afin de le rassurer et d’avoir une pleine concentration de sa part, durant l’activité. Ceci fait, l’éducateur se charge de lire le conte avec un ton vocal qui mette à l’aise et qui soit très claire faisant vivre l’histoire contée. Ce qui a permis de transmettre le bon message et d’avoir l’attention de l’enfant qui s’est laissé bercer dans l’imaginaire. En ce sens dans l’histoire, on a pu remarquer qu’avec un petit cri, l’enfant était surpris et se trouvait dans un état de légère transe. Mais aussi, qu’en abaissant l’intonation, il comprenait la gravité d’une situation dans le déroulement de l’histoire. Cette technique doit s’associer à des gestes pour faire comprendre aux mieux, la scène relatée dans l’histoire.
Ainsi, l’enfant s’émerveillait devant le fait de la description du lieu féérique et le cadre où l’histoire se déroulait. Il s’exprimait par des sourires ou un étonnement léger. Par ailleurs, au fur et à mesure de la progression de l’histoire, on constatait qu’il suivait les gestes de l’éducateur pour marquer ses émotions. Ainsi, de la peur de s’affirmer, l’enfant est arrivé à une expression d’émerveillement devant l’histoire contée. Et pour renforcer les gestes, il arrivait que l’éducateur montre l’image contenue dans le livre pour que l’enfant puisse identifier la réalité et la fiction pour l’associer à sa créativité.
Après cette séance de conte, on a invité les enfants à faire du yoga, adapté à leur âge. Dans la continuité de l’action et afin de prévenir et d’éliminer au maximum, l’état de tension. Notre intention était d’éliminer toute source de peur et d’anxiété chez l’enfant. C’était l’outil idéal pour continuer la démarche qui nécessité d’avoir la pleine concentration de l’enfant, après le conte. Et ainsi, notre hypothèse est que le yoga permettre de l’intégrer dans l’environnement social de la classe, de développer ses capacités à vivre sereinement et ainsi, de se séparer du besoin constant de la présence parentale. Ainsi, il essentiel pour optimiser la pratique, d’amener l’enfant à vivre avec les autres. De ce fait, on n’a pas changé de cadre et tout le monde pratiquait sur la place où il était auparavant. Tout le monde s’était mis en posture assise, pour ce faire. L’éducateur les invitait à fermer les yeux.
Par la suite, l’éducateur annonce de manière douce les étapes du yoga en ce sens :
- Bien sentir les pieds sur le sol et tout le corps sur la surface de travail
- Prendre conscience qu’on est immobile. Ceci, en demandant aux enfants s’ils entendent le souffle extérieur et intérieur
- Représenter quelque chose qui donne des images négatives et qui reflète les soucis et la fatigue. En ce sens, comme on est au-devant d’enfants d’âge entre 3 et 4 ans, il est essentiel de les diriger et ainsi, qu’on leur donne l’image comme des nuages noirs qui donne de l’ombre au soleil et à la vie
- S’écouter et écouter les respirations. Ainsi, dire aux enfants que ces respirations seront les vents qui vont faire dégager le gros nuage noir représentant les ennuis et les fatigues. Leur donner également l’image que, chaque souffle sera une opportunité de faire partir et de chasser les nuages noirs et ainsi, d’avoir un beau soleil et un ciel bleu
- Arriver à un ciel bleu, dire que le soleil apporte la joie, le bonheur et rend heureux. Dire aussi que le soleil est là pour resplendir en chaque être et chaque enfant. Chaque respiration et expiration sera de ce fait, une inhalation de joie, une diffusion de la lumière et du bien-être
- De là, faire une petite pause et inviter les enfants à se souvenir d’un bon moment qu’il a passé et de se remplir de ce bon moment comme le soleil qui apporte le bonheur
- Enfin, inviter l’enfant à reprendre contact avec la surface de travail, mais aussi, de sentir la présence de son camarade qui ont vu le ciel bleu et le soleil, comme lui
Évaluation de l’action
Après avoir effectué ces deux exercices, le conte et le yoga, on a demandé à l’enfant de présenté trois émotions relatées dans l’histoire où il a su reconnaitre, la gaieté, l’énervement et le gène. Il a aussi, affirmé de façon spontanée, avoir aimé l’histoire. Toutefois, après la séance, l’enfant a toujours affirmé que malgré tout, il se sentait mal à l’aise avec les autres, mais, en répondant de façon spontanée, on pouvait déjà percevoir qu’il s’ouvrait à l’égard de l’éducateur qui pourra ainsi, entamé d’autres démarches pour identifier les autres sources d’angoisse de l’enfant.
Suivant ces résultats, en dialoguant avec l’enfant après la séance de yoga, on pouvait apercevoir son appréciation. En effet, après le début de bonne humeur avec le conte, le ton de l’éducateur lui permettait de se concentrer et de lâcher prise. Il acceptait d’être dirigé et ravalait la dépréciation personnelle qui la rendait passive et qui représentait son mal-être au sein du groupe. Par ailleurs, il a affirmait cette acceptation en imitant les gestes et les postures, qui lui étaient drôle au début, mais qui le mettait à l’aise.
Ainsi, au fur et à mesure des exercices, l’enfant à su montrer de l’intérêt sur l’imaginaire qui l’a aidé à se retrouver dans ses comportements et ainsi, d’avoir plus de confiance et d’estime en lui-même, mais aussi, aux autres. En donnant de l’estime aux autres, les comportements négatifs ont progressivement disparu pour donner place à des implications dans les tâches, une confiance dans leurs réalisations, mais aussi, une considération de la vie en groupe et une acceptation des autres.
CONCLUSIONS
Un enfant-roi, dans le cadre de son développement, présente des caractères et des symptômes voulant à tout prix, imposer son autorité. Ce comportement ne relève, cependant pas, de sa propre initiative. En effet, l’évolution de la société moderne, affichant plus une pensée individualiste qu’une vie optimisant le lien social, engendre des comportements individualistes et une confusion dans les rôles des parents comme dans les attitudes des enfants.
À cet égard, les fonctions de l’éducateur spécialisé se doivent de s’y adapter afin de valoriser les missions qui lui incombent pour le développement personnel de l’enfant afin que ce dernier puisse s’adapter à la vie de société et se séparer de la liberté occasionnée par l’éducation parentale. Par ailleurs, cette tâche devient plus compliquée dès lors que les cibles sont définies à travers un âge où la compréhension de la vie est encore minime et où l’influence de la vie en famille est élevée. Toutefois, en apportant les attitudes adéquates, les approches ainsi, que les supports et les outils adaptés, le résultat ne peut être que positif et les impacts réels et perceptibles.
Ce qui nous amène à dire, à travers ce travail et les expériences que j’ai vécus au sein des enfants âgés de 0 à 4 ans, que certes, le comportement et les attitudes négatifs des enfants existent. Cependant, il n’est pas nécessaire de prendre des distances à l’égard de ces enfants, souvent victimes de la société moderne. En effet, il est essentiel de considérer leurs émotions afin de prévenir les risques de débordements de tension. Il est également important de faire connaitre aux parents, l’enjeu de cette démarche afin que ces derniers s’y impliquent, car à force de trop bien faire, ils engagent l’enfant dans un comportement d’individualisme et des attitudes d’opposition face à la société.
À cet effet, il est essentiel pour l’éducateur d’axer leurs techniques d’intervention dans un sens qui permet à l’enfant de bien grandir et d’avoir des repères en société et surtout dans le système éducatif. Il est ainsi, très important que l’enfant sache connaitre la vie en société, les règles qui lui sont imposées et qu’il est sous l’autorité des adultes.
À d’autres égards, il est tout autant essentiel que les parents reconnaissent, qu’ils doivent affirmer leurs autorités vis-à-vis de l’enfant afin de l’intégrer de façon positive au sein d’une vie sociale. De ce fait, une collaboration parents-éducateur est un axe indéniable dans l’éducation de l’enfant et afin que les actions portées à son égard soient pérenne.
Toutefois, devant les faits et le contexte de l’individualisme de la société actuelle, la question se pose si, comme l’enfant éduqué d’une manière optimale à l’école, les parents sont prêts aux changements et éviter de trop « materner » ces enfants et de succomber aux moindres de leurs désirs.
Bibliographie
- 2009, Béatrice Brisson, L’aide rééducative : une réponse à la toute-puissance de l’enfant à l’école, l’enfant et la toute puissance, P.5-26
- 2014, Véronique Häring avec les propos du Dr. Francis Ritz, Invité pour vous, L’enfant-roi : un enfant de l’histoire, P.4-7
- Les dossier de l’Infop, Psychologie et développement de l’enfant, P.56,73
- 1981, UNESCO, L’éducateur et l’approche systémique, Manuel pour améliorer la pratique de l’éducation, P.71-154
- 2008, Comité National de l’Enfance, Dr. J.Lavaud/M. de Chambure/M-B. de Chouly de Lenclave/A.Garlih, L’enfant-roi ou la perversion des droits de l’enfant, P.3-6
- 2007, ONE, Grandir avec des limites et des repères … pour aller plus loin, P.52-96
- 2007, entrées libres dossier n°21, Enfant-roi, Ecole et parents partenaires, P.2-8
- Administration générale de l’enseignement et de la recherche scientifique, Direction générale de l’aide à la jeunesse, Direction générale de la santé et ONE), Jean Pierre Lebrun : Avatars et désarrois de l’enfant-roi, F. Petitot : de l’enfant-roi à l’enfant victime, l’enfant oublié, P. 4-9
- 2009, Sophie Serry, « Emodéfinitions ! » Permettre à l’enfant placé d’identifier ses émotions par le biais d’un jeu de société orienté sur les émotions, d’un conte et du yoga adapté aux enfants
[1] ASBL : Association sans but lucratif
[2] Définition issue du document « l’aide rééducative : une réponse à la toute-puissance de l’enfant dans l’école » de Brisson Béatrice, 2009
[3] Définition donnée par la bibliothèque pour le développement durable et les besoins humains essentiels, citée par Brisson Béatrice dans son mémoire sur « l’aide rééducative : une réponse à la toute-puissance de l’enfant à l’école » en 2009
[4] Extraits du livre « Le Mythe de l’Enfant-roi » sous la direction de Laurent Ott et Nicolas Murcier éditions Philippe Duval
[5] Cité durant la conférence du Docteur Jean Lavaud dans « l’enfant roi ou la perversion des droits de l’enfant, P.4
[6] Françoise Dolto : psychanalyste d’enfant et pédiatre très influente dans les années 60 par ces idées majeures concernant l’enfant
[7] Source : Comité national de l’enfance, conférence du Docteur Jean Lavaud dans « l’enfant roi ou la perversion des droits de l’enfant, P.4
[8] Source : Comité national de l’enfance, conférence du Docteur Jean Lavaud dans « l’enfant roi ou la perversion des droits de l’enfant, P.5
[9] Pourcentage avancé par le Docteur Jean Lavaud durant la conférence du comité national de l’enfance du 4 juin 2008
[10] Terme utilisé sur http://www.educatout.com/outils/trucs-et-astuces/intervention-et-communication/techniques-d-intervention-aupres-des-enfants-1ere-partie-.htm consulté le 05/11/2014
[11] Source : http://www.educatout.com/outils/trucs-et-astuces/intervention-et-communication/techniques-d-intervention-aupres-des-enfants-1ere-partie-.htm consulté le 05/11/2014
[12] Citation d’Aurélia Véquaud, Educatrice spécialisée, dans son document « La place de l’éducateur dans la relation parent-enfant, 2007
[13] Propos issus, d’une interview effectuée au niveau de Madame Martin qui est fondatrice et directrice d’une institution très réputé au Luxembourg également, Infirmière graduée, aient une licence en management et un master en PNL. Elle a une carrière de plus de 20 ans dans le secteur de la petite enfance
[14] Béatrice Brisson : L’aide rééducative : une réponse à la toute-puissance de l’enfant à l’école, P.23
[15] Cité par Béatrice Brisson dans L’aide rééducative : une réponse à la toute-puissance de l’enfant à l’école, P.24
[16] Cité par Béatrice Brisson dans L’aide rééducative : une réponse à la toute-puissance de l’enfant à l’école, P.24
[17] Sophie Serry adaptant les propos de Abels-Eber et De Gaujelac, dans son mémoire « Emodéfinitions ! » Permettre à l’enfant placé d’identifier ses émotions par le biais d’un jeu de société orienté sur les émotions, d’un conte et du yoga adapté aux enfants, juin 2009
[18] Propos de Morel adapté par Sophie Serry dans son mémoire « Emodéfinitions ! » Permettre à l’enfant placé d’identifier ses émotions par le biais d’un jeu de société orienté sur les émotions, d’un conte et du yoga adapté aux enfants, juin 2009
[19] Sophie Serry « Emodéfinitions ! » Permettre à l’enfant placé d’identifier ses émotions par le biais d’un jeu de société orienté sur les émotions, d’un conte et du yoga adapté aux enfants, juin 2009
Nombre de pages du document intégral:44
€24.90