Les références bibliques de l’Ancien Testament dans la politique israélienne
Mémoire
Les références bibliques de l’Ancien Testament
dans la politique israélienne
© Année 2009
Sommaire
Partie I – Des origines du sionisme à la création d’Israël
- Vers une historiographie du sionisme historique
1.1. Un fond de diaspora
1.1.1. Du royaume de l’Israël antique
1.1.2. La Diaspora
1.2. A la croisée du nationalisme et de l’antisémitisme
1.2.1. Essai de définition du sionisme
1.2.2. La justification antisémite
- Les errances d’un peuple « sans terre » à la recherche de sa « terre d’élection »
2.1. Tentatives de légitimation d’une revendication sioniste
2.1.1. La caution britannique
2.1.2. Le plébiscite de la Palestine
2.2. Naissance d’un pays, émergence d’un contentieux juif-arabe
2.2.1. La guerre en Palestine
2.2.2. La situation actuelle
Partie II – L’articulation du biais religieux dans les fondements politiques d’Israël
- Israël la mythique
1.1. La ville de Sion
1.2. L’intrication du politique et du religieux
1.2.1. Un signe divin
- Les modèles d’inspiration théologique
2.1. Les sept fondements déterminant l’alliance religieuse et politique
2.1.1. L’articulation du biais religieux
2.1.2. Aux sources de l’inspiration : Ancien Testament et Talmud
2.2. Une prédilection pour l’inspiration talmudique
Partie III – La dialectique et l’application des références bibliques dans la politique israélienne
- Le mythe de la « promesse » : terre promise ou terre conquise ?
1.1. La référence biblique hébraïque
1.2. La prophétique juive
- Du mythe de Josué à la purification ethnique
2.1. L’injonction de conquête
2.2. Le principe de purification ethnique
Introduction
Aborder le sujet de la politique israélienne est chose difficile. De fait, nombre de confusions sont réalisables. D’emblée il s’agit d’établir une distinction fondamentale entre juifs et israéliens de la même façon qu’il est question de distinguer ce qui relève une influence purement politique, d’une d’une inspiration spirituelle. Au détour de ces deux écueils, s’illustre l’histoire de la constitution d’un État juif. Après des siècles de diaspora, de discrimination, parfois d’humiliation et même l’extermination, le peuple juif parvient en porte de la Palestine chargée d’un double héritage de stigmatisation et de religion.
À travers ce mémoire, il est question d’interpréter la façon dont la politique israélienne peut ou a pu s’inspirer de références bibliques pour établir sa légitimité, orienter ses choix est appréhender le conflit meurtrier qui oppose les Arabes et les Juifs. Pour répondre à ce défi, nous tâchons d’abord nous appuyer sur une approche historiographique d’un sionisme politique à partir duquel s’est constitué l’État d’Israël. Ensuite, nous tâchons d’expliciter les différentes références religieuses fortes qui viennent gérer la politique israélienne. Enfin, nous appesantir sur le principe de pureté ethnique se
Partie I – Des origines du sionisme à la création d’Israël
Dans cette partie, nous avons brièvement présenté l’histoire des peuples juifs, ainsi que Israël, en amont de la diaspora, au titre de laquelle le peuple juif sera disséminé de par le monde. Ceci préludera une présentation du sionisme, courant de pensée à l’initiative de la création du nouvel État d’Israël au milieu du XXe siècle.
- Vers une historiographie du sionisme historique
Comprendre le terme sionisme, employé pour la première fois dans le journal Selbst-Emancipation de Nathan Birnbaum (1864-1937), suppose de comprendre les de la diaspora et de la judéité.
1.1. Un fond de diaspora
1.1.1. Du royaume de l’Israël antique
Les tribus d’Israël découlent du royaume de Juda. Celui-ci a été créé sous l’égide du roi Salomon, fils du roi David au 10e siècle avant Jésus-Christ. À l’issue d’un schisme, naissent les tribus d’Israël rassemblés dans le nord pour former le nouveau royaume d’Israël dirigé par Jéroboam. Au sud, les tribus de Juda et de Benjamin se masse autour de Jérusalem.
Le royaume de Juda subsiste jusqu’en l’an 587, date à laquelle Nabuchodonosor détruit Jérusalem. Le royaume d’Israël, à cette époque, n’est pas un royaume centralisé, et le peuple juif émigrant vers les alliés de l’Euphrate. Deux points géographiques concentrent alors les juifs : Babylone et la terre d’Israël.
1.1.2. La Diaspora
En 63 avant Jésus-Christ, les Romains de Pompée prennent Jérusalem à leur tour. Rome devient alors le lieu de transit de nombre de prisonniers juifs. Cette réalité fondatrice de la diaspora en Occident. Il juge alors perdent leur prépondérance dans leur propre monde de façon symbolique, Jérusalem se voit renommée Ælia Capitolina, une colonie romaine entièrement païenne où l’accès était interdit aux Juifs sous peine de mort.
Ainsi donc, la destruction de la Judée joue un rôle-clé dans la dispersion du peuple juif à travers le monde. D’autres, plus chanceux rejoignent d’autres diasporas existantes. Faute de temple l’autorité religieuse elle fait des rabbins. Certains juifs plus malheureux ans contre un destin d’esclavage. En outre, on commence à travailler sur le Talmud, il livre rythmant la vie religieuse au quotidien.
En marge de la domination de l’empire romain, la montée du christianisme apporte de nouvelles restrictions chez les juifs. Restrictions qui iront croissantes tout au long de l’histoire. Au cours du Moyen Âge, les juifs se subdivisant en deux groupes distincts : Ashkénazes du nord et de l’est de l’Europe et les Séfarades de la péninsule ibérique et du bassin méditerranéen.
Malgré cette division, les deux groupes enduro ont les mêmes persécutions, expulsions successives, qui préfigureront le sionisme qui assurera leur réunification en terre d’Israël au milieu du XXe siècle.
1.2. A la croisée du nationalisme et de l’antisémitisme
Comprendre le sionisme, suppose d’analyser la montée du nationalisme au XIXe siècle, en marge de l’accroissement de l’antisémitisme. La position des juifs le relève d’une problématique, certes déjà ancienne, au titre de laquelle aussi une politique « assimilation ou isolement ». Ces deux aspects sont contributifs de cette recherche juive de la « terre promise ».
1.2.1. Essai de définition du sionisme
En ce sens, le sionisme se définit comme un mouvement religieux destiné à la création d’un État en Palestine, dans le but de réunir l’ensemble des juifs dispersés par la diaspora. Moïse Hess évoque le premier l’hypothèse d’un rassemblement nationaliste des Juifs opprimés. Mais le sionisme politique est le fait de Théodore Herzl (1860-1904. Il constituera la figure de proue qui permettra la structuration du mouvement sioniste autour d’une structure, une organisation mais aussi d’un programme politique dont les fondements selon la constitution d’un foyer national pour les juifs.
Toutefois, le sionisme ne représente pas une réalité une et indivise. En outre, il s’organise autour de différents courants de pensée venant exprimer plusieurs tendances.
À ce titre, nous citons :
– le sionisme politique, s’appuyant sur la voie diplomatique ;
– le sionisme pratique qui revendique un établissement en Israël de facto ;
– un sionisme culturel porté par Ahad Ha-Am (1856-1927) qui s’entrez sur la Palestine comme foyer une de la culture juive ;
– un sionisme religieux ;
– un sionisme territorial au titre duquel Israël Zangwill (1864-1926), partisan d’un nationalisme diasporique.
1.1.2. La justification antisémite
On cite l’affaire Dreyfus, en 1894, par laquelle un officier juif de l’armée française, accusé à tort de trahison, avait fait l’objet d’un antisémitisme révélé de la part de son supérieur hiérarchique. À la réaction d’une partie des foules, rien en « mort aux juifs ! », on comprend que cet événement ait réalisé cette question nationaliste pour constituer l’un des défis nouveaux du mouvement du sionisme politique. C’est à partir de cet événement, que Herzl stipule que la seule façon pour les juifs de se prémunir des différences agressions dont le peuple juif faisait l’objet, était de fuir massivement dans un territoire leur appartiendraient en propre.
Ce dernier considère alors l’antisémitisme comme une donnée ancrée dans la société, et le peuple juif commun peuple sans terre. La question était donc de savoir comment établir la souveraineté juive ? Pour réponse, ce dernier publie en 1896 Der Judenstaat (L’Etat juif) qui pose la question juive au plan international. Herzl imagine alors un état basé sur le modèle européen, occidentalisé, cultivé, organisée autour d’un univers laïc.
- Les errances d’un peuple « sans terre » à la recherche de sa « terre d’élection »
Le début du XXe siècle, s’analyse davantage comme le théâtre d’un sionisme combiné entre sionisme politique et sionisme culturel, compromis promu par Haïm Weizmann (1874-1952) et par David Ben Gourion (1886-1973). Mais il existe aussi une forme de sionisme plus radical, celle du courant révisionniste de Zeev Jabotinsky (1880-1940) qui s’appuie sur la constitution immédiate d’un État destiné au peuple juif.
2.1. Tentatives de légitimation d’une revendication sioniste
Les idées d’Herzl reçurent un accueil très positif de la part du peuple juif d’Europe orientale. Il n’est que les dirigeants juifs qui témoignèrent d’un enthousiasme moins important. Toutefois le premier congrès sioniste se tint du 29 aux 31 août 1897 à Bâle, avec pour harangue : « le sionisme aspire à établir en Palestine, pour le peuple juif, un foyer garanti par le droit public ».
2.1.1. La caution britannique
Estimant nécessaire de ratifier l’assentiment des grandes puissances internationales,Herzl entreprit de rencontrer le Kaiser Guillaume deux d’Allemagne des 1898 ainsi que le sultan de l’empire ottoman. Premières démarches se révélèrent infructueuses afin de déterminer un état sous lequel rassembler l’étendard juif. Auprès de la Grande-Bretagne, il reçut toutefois une proposition de coloniser une enclave au Ouganda, dont il fit part au cours du sixième congrès sioniste en 1903, sans remettre en cause l’objectif d’un peuplement de la terre d’Israël. Le projet ougandais fut finalement rejeté.
Finalement, Herzl fait part d’une proposition de trouver un refuge au Proche-Orient, sur proposition de l’Angleterre qui sur le terrain géopolitique et aspire au déclin anticipé de l’empire ottoman. Si le congrès s’enthousiasme, avec la mort de Herzl en 1904, on s’accorde sur le projet de développer en Palestine un foyer national juif, à base ashkénaze, en achetant des terres arabes pour y installer leurs immigrants sous un régime collectif. L’objectif étant de rendre ces cas inaliénables. Le kibboutz ce sont les premiers foyers de peuplement, une population locale d’exploitants agricoles.
2.1.2. Le plébiscite de la Palestine
Une étape est franchie, quand en novembre 1917, se décompose, suite à la première guerre mondiale, l’empire ottoman. La Grande-Bretagne, de ce fait, devient mandataire de l’autorité en Palestine. Le positionnement de la Grande-Bretagne est favorable aux juifs, notamment à travers la voix de son ministre des Affaires étrangères, Lord Balfour, qui affirmera que « le gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ».
Le peuple juif y voie évidemment un encouragement à l’entreprise sioniste visant le peuplement d’Israël. Si entre 1881 et 1898 huit millions de personnes quittent les pays de l’Europe de l’Est, plus d’un million sont des Juifs, la Palestine fait l’objet d’une immigration d’abord individuelle, longtemps restreinte à la constitution de quelques groupes épars se pensant d’une communauté profondément arabe. Il faut attendre les années 1930, et l’avènement du nazisme, pour que les vagues de colonisation s’accroissent en Palestine. Une opposition arabe se constitue, s’exprime à quelques reprises, mais sans grande animosité. De telle sorte qu’en 1939, les juifs constituent 30 % de la population palestinienne.
En un sens, le génocide dont le peuple juif a fait l’objet au cours de la seconde guerre mondiale assoie beaucoup la légitimité nouvelle du sionisme et l’installation des juifs en Palestine. Du reste au sortir de la guerre, en novembre 1947, l’ONU impose un nouveau paysage géopolitique et en partageant la Palestine entre un État juif à 56 % et un État arabe à 46 % du territoire.
2.2. Naissance d’un pays, émergence d’un contentieux juif-arabe
Cette division est toutefois qu’un début. Les dirigeants sionistes en effet, s’ils acceptent ce partage, mettent en oeuvre une stratégie dont la finalité est de réserver exclusivement Israël, aux juifs. Cette vocation d’étendre au maximum la superficie de l’État juif se traduit par l’éclatement d’une guerre israélo-arabe, dès la promulgation de l’indépendance de l’État juif en mai 48, sous le nom d’Israël. Derrière cette promulgation, se cache l’expulsion de 400 000 palestiniens.
2.2.1. La guerre en Palestine
À l’armistice, en 1949, Israël possède 78 % de la Palestine, et 400 000 palestiniens supplémentaires trouvent refuge hors du pays. Matérialisant ses divisions des peuples et des grâces, naissent la Cisjordanie et la bande de Gaza. Les autorités jordanienne et égyptienne reçoivent l’administration de ces deux régions géographiques. Les réfugiés se massent en nombre, sous l’égide de l’ONU, à Gaza même, en Cisjordanie mais aussi en Jordanie en Syrie et au Liban.
En 1967, c’est la guerre des six jours, au titre de laquelle Israël conquiert 100 % de la Palestine. Toutefois, cette conquête, a contrario de celle de 1947, ne comprend pas de vagues d’expulsion, et étend son empire sont un territoire dont l’administration n’est pas clairement choisie. Serait-t-elle sioniste, ou prendrait-elle une direction démocratique ?
Il est clair que cette situation d’occupation, qui s’apparente à une colonisation, exacerbe des mouvements nationaux palestiniens, à l’initiative de soulèvement nombreux dans les territoires occupés. En 1987, émerge donc la première Intifada qui contraint Israël à atténuer sous son mode de gouvernance. Ainsi, israélienne concède 10 % de son territoire un appareil d’État a créé à cette fin, l’Autorité palestinienne (AP) : ce sont les accords d’Oslo (1993- 1994). Celle-ci a pour but de gérer la question des réfugiés sur les terres occupées. Elle est inféodée à la direction de l’OLP, l’organisation de la libération de la Palestine alors centrée à Tunis.
2.2.2. La situation actuelle
De récentes actualités, ce processus de colonisation, s’entourant d’une forme de répression, où les négociations semblent ne jamais devoir aboutir, est plus forte que jamais. De fait, en ces temps de 1001 nouvelles révoltes palestiniennes éclatent.
La difficulté est majeure et d’arriver un terrain de conciliation, entre un pouvoir palestinien et un pouvoir israélien collaboratif. L’élection du Hamas en 2006, organisation prônant la poursuite de la résistance contre le front israélien, le peuple a fait prévaloir son refus du pseudo État palestinien auxquelles il se voit cantonné et pour lequel il ne manque pas de voir un gouvernement collaborationniste.
Le Hamas fait l’objet d’une pression de plus en plus grande de l’opinion publique, qui tend à faire reconnaître ses choix démocratiques auprès du gouvernement israélien. L’État sioniste, pris dans les contradictions des raisons mêmes de sa fondation, se voit dans l’incapacité de reconnaître une quelconque légitimité au peuple palestinien, tout en ne pouvant pas, à l’exemple de l’histoire, contribuer à sa disparition.
Partie II – L’articulation du biais religieux dans les fondements politiques d’Israël
Derrière cette situation de status quo, venons-en au coeur de notre mémoire, en nous interrogeant sur l’articulation du biais religieux dans les fondements de la israélienne. Nous verrons ainsi l’intrication profonde qui existe entre les racines politiques de son édification avec le religieux, et notamment les textes fondateurs de l’Ancien Testament.
- Israël la mythique
À l’instar de la mythologie biblique, Israël est le nom que Dieu a transmis au patriarche Jacob, fils d’Isaac et petit-fils d’Abraham, fondateur de la nation israélite. Le royaume d’Israël est alors situé dans la région de Canaan. Son peuple est à la fois nommé israélite ou hébreu. Notre géographie moderne, situe Israël au nord de la Cisjordanie et de l’Israël contemporaine. Cette réalité géographique, n’est toutefois pas claire.
1.1. La ville de Sion
En effet, dans l’antiquité, Israël a été prise par les Assyriens, de sorte que les Juifs ont été disséminés. De sorte que la Bible utilise autant le terme d’Israël pour décrire une réalité géographique que pour désigner un « peuple élu » au travers d’une lignée qu’elle célèbre à travers des expressions comme « fils d’Israël, enfants d’Israël, Dieu d’Israël. »
Ainsi, le mouvement sioniste a fondé sa raison d’être sur la ville de Sion. Il est l’emblème d’une terre susceptible de porter l’élan politique, mais aussi religieux en vue de l’immigration du peuple juif via la création d’une nouvelle nation. Le projet n’entend rien perdre de son historicité. De fait, avec le sionisme, il allait falloir « recréer de toutes pièces la terre d’Israël. »
Du reste, l’implication du religieux dans ce projet politique est très clairement apparente dans la mesure où Sion s’apparente géographiquement aux hauteurs surplombant Jérusalem. C’est ainsi que se dessine un mouvement d’assimilation, d’intégration où le peuple juif s’insère d’abord dans une ville puis dans un pays qui devient le symbole du peuple juif tout entier.
Par-delà le mouvement politique, le symbole emprunté aux racines de la religion juive, en se centrant autour de la Jérusalem, est celui de la prière, de l’observance, de la religion juive. De ce fait, cet établissement d’Israël souligne un retour aux origines, une « nostalgie juive »
C’est à travers l’ensemble de cette démarche à la fois politique, religieuse et culturelle que le peuple juif trouve terre en Israël.
1.2. L’intrication du politique et du religieux
La corrélation entre l’État juif et la présence du religieux est extrême. En réalité la création d’Israël n’est pas le fait d’une seule une conduite politique, mais s’inspire d’un rapport au Dieu des Juifs.
1.2.1. Un signe divin
Il est évident que pour nombre de religieux, la création de l’État d’Israël intervient comme un signe de Dieu, une manne céleste. La notion de volonté divine apparaît fondamentale dans une appréhension religieuse de l’installation d’Israël. La réalisation prophétique d’un retour en cas d’Israël est perçue comme « une volonté de Dieu », ainsi donc comme une déclinaison de ce que « Dieu veut ».
Cet événement constitue donc un élément crucial dans le dynamisme de la pensée théologique dans son ensemble, ne laissant pas d’y voir une réalisation prophétique signant le grand retour, le grand rassemblement des fils d’Israël, comme ce texte le souligne : « Je te rétablirai, chère Israël… Poussez des cris de joie pour Israël : le Seigneur sauve les survivants d’Israël. » Et de poursuivre : « je vais les ramener du pays du Nord et les rassembler des plus lointaines contrées… Mon peuple revient au grand complet, je suis comme un père pour Israël. »
En outre, « le surgissement de l’État juif est un acte et un phénomène de rédemption » que certains interprètent comme une « nouvelle révélation un renouvellement de l’alliance du Sinaï » signalant la fin de l’Exode, de même que, selon toute prophétie, Jérémie avait prédit la restauration d’Israël par volonté de » l’Éternel qui les a ramenés de toutes les contrées où il les avait exilés. »
En ce sens, l’État juif s’assimile à un État reçu par le peuple juif de droit divin, le Dieu d’Israël.
- Les modèles d’inspiration théologique
De la sorte, la prégance de la religion dans l’esprit israélien, a contribué à déterminer et conduire les principes d’une action politique. En outre, le poids de la pensée religieuse, a contribué l’édification de nouveaux dogmes portant la politique israélienne dans ses fondements sociopolitiques.
2.1. Les sept fondements déterminant l’alliance religieuse et politique
2.1.1. L’articulation du biais religieux
Pour évoquer cette corrélation entre le religieux et le politique, nous nous appuierons sur le travail du professeur Donald Wagner, professeur de théologie et d’études moyen-orientales à la North Park University de Chicago, où il dirige le centre d’études du Moyen-Orient. Celui-ci distingua 7 principes fondamentaux déterminant cette alliance.
- l’alliance de Dieu avec Israël est éternelle, exclusive irrévocable comme la Torah ;
- la Bible comporte deux alliances distinctes et parallèles, l’une avec Israël, irrévocable, l’autre avec l’Eglise, qui sera remplacée par l’alliance avec Israël. L’Eglise n’est que “ parenthèse ” dans le plan de Dieu et, en tant que telle, elle sera éliminée de l’histoire au cours de l’Extase : l’enlèvement aux cieux. Après quoi, en tant que Nation, elle sera restaurée comme l’instrument premier de Dieu sur terre ;
- les sionistes chrétiens affirment que le passage “ Je bénirai ceux qui se bénissent et maudirai ceux qui se maudissent ” de la Genèse doit être interprété littéralement et nous conduire à soutenir politiquement, économiquement, moralement et spirituellement l’Etat d’Israël et, en général, le peuple juif ;
- les sionistes chrétiens ont une interprétation littérale de la Bible et une compréhension herméneutique des textes apocalyptiques, et ils sont persuadés que les messages qu’ils renferment seront accomplis dans le futur ;
- le sionisme chrétien adopte une approche dispensationnaliste de l’histoire, telle que proposée par Darby et vulgarisée par la version Scofield de la Bible publiée par Oxford University Press en 1909 ;
- le sionisme chrétien, ainsi que les dispensationnalistes prémillénaristes, ont une vue pessimiste de l’histoire parce qu’ils attendent dans la fébrilité la survenue d’une série de guerres et de tragédies annonciatrices du retour de Jésus. La création de l’Etat d’Israël, la reconstruction du troisième Temple, l’ascension de l’Antéchrist et la concentration d’armées prêtes à attaquer Israël, figurent parmi les signes qui conduisent à la bataille finale et au retour de Jésus. Le Jugement tombera sur les nations et les individus en fonction de l’intensité (et de la sincérité) avec laquelle ils “ bénissent Israël ” ;
- les sionistes chrétiens voient parfois les obédiences protestantes, orthodoxes et catholiques classiques d’un œil hostile, et ils ont pu parfois considérer le Conseil mondial des Eglises ainsi que les organismes qui en dépendent d’un très mauvais œil, car ils y voient des instruments d’Antéchrist.
2.1.2. Aux sources d’inspiration : l’Ancien Testament et le Talmud
Cette articulation du biais religieux, se traduit par une nécessité fondamentale. En outre, il apparaît inconcevable de transmettre la judéité, en dehors de ses fondements religieux. Ceci apparaît de façon paradoxale quand on sait que les inventeurs d’Israël, se revendiquait profondément craquer toutefois l’introduction de dimension confessionnelle et cléricale était indissociable de leur projet, de façon à légitimer une identité et asseoir une légitimité. La nouvelle idéologie portant Israël se devait donc de rappeler certaines racines religieuses.
Autre paradoxe, alors qu’elle jusqu’au XIXe siècle le christianisme s’identifiait fortement au mythe de la Bible hébraïque, conférant toute légitimité au peuple d’Israël décrit dans l’Ancien Testament, il ne parvenait pour autant pas à légitimer le peuple juif contemporain. À contre-pied de cette réalité, le peuple juif a donc conçu que pour asseoir sa légitimité il lui fallait s’appuyer sur ses origines et notamment sur sa présence dans les saintes écritures. Ainsi s’est donc conçu la propagande nationaliste juive.
2.2. Une prédilection pour l’inspiration talmudique
Le sionisme, pour créer un lien valorisant avec les juifs d’antan, s’est donc appuyé à créer un lien des liquides avec les ancêtres de l’Antiquité, en rappelant la lignée émérite avec les grands prophètes tels qu’Abraham et Moïse, très évocateurs pour le monde chrétien.
Shlomo Sand apporte une précision quant aux textes fondateurs d’Israël. Il évoque la prédilection pour le Talmud, alors à l’usage contemporain des pratiques religieuses au sein des communautés juives. De la sorte la Bible en elles-mêmes ne citait que de façon très marginale, pour autant que, comme nous l’avons vu, l’habile est alors plus à l’usage des chrétiens. Rappelons par ailleurs que la plupart des juifs n’avaient pas le réflexe immédiat de lire la Bible. Talmud constitue ainsi un ensemble de recueils de textes écrits et entre le deuxième et le VIe siècle après Jésus-Christ. Par certains aspects il est considéré comme étant plus déterminant du point de vue de l’obédience religieuse que l’Ancien Testament, puisque intervenant sur la vie quotidienne en Israël au travers d’un prisme moral et de droit via lequel le texte se veut toujours « respecter à la lettre ».
À propos du rôle déterminant du Talmud, le journaliste Bernard Lazare, écrivait en 1894 de façon éminemment avant-gardiste dans son livre L’Antisémitisme, son histoire et ses causes, que si le nationalisme juif présioniste n’avaient eu comme livre sacré que la Bible, peut-être se seraient-ils fondus dans l’Église chrétienne naissante… Une chose empêcha cette fusion : ce fut l’élaboration du Talmud, la domination et l’autorité des docteurs qui enseignèrent une prétendue tradition. »
En outre, le Talmud qui fonde la vision israélienne, s’appuie sur une essence, une tradition religieuse qui conforte et légitime l’investissement territorial de la Palestine et qu’ils apparentent un retour aux sources, un retour à la terre, un retour la Terre promise. Or, comme le souligne Pierre Stambul de l’union juive française pour la paix : « On sait que la théorie centrale du sionisme (l’exil et le retour) est une fiction. C’est la religion juive qui s’est dispersée, pas le peuple. Les descendants des Hébreux sont majoritairement les Palestiniens, et les Juifs sont majoritairement descendants de convertis berbères, romains, espagnols, khazars… La diaspora n’est pas une parenthèse, c’est le centre de l’histoire, des identités, des langues et des cultures juives. C’est même le centre de ce que ces cultures ont en commun (l’héritage religieux). »
Concevant cela, abordons à présent la dialectique de l’application des références bibliques dans la politique israélienne à proprement dite.
Partie III – La dialectique et l’application des références bibliques dans la politique israélienne
- Le mythe de la « promesse » : terre promise ou terre conquise ?
Le mythe de la « Terre promise », s’appuie sur la référence même de la Bible : « A ta postérité je donne ce pays, du fleuve d’Egypte jusqu’ au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate. » Genèse XV, 18 Une lecture intégriste du sionisme politique, s’appuyant sur une volonté divine dans la désignation d’Israël comme Terre promise, peut contribuer à l’expliciter cette revendication parfois violente d’Israël comme terre élue. Ainsi de citer le général Moshé Dayan, justifiant ses positions : « Si l’on possède le livre de la Bible, si l’on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait posséder toutes les terres bibliques. » Général. Jerusalem Post, 10 août 1967. Ainsi, par ailleurs se décline tout un lexique martial légitimant l’usage de la violence pour faire prévaloir aux juifs leurs prérogatives concernant Israël. Dans certains extrémismes, « sur l’ordre de Dieu« , et de son groupe de « guerriers d’Israël », Ygal Amir assassinera Ytzhak Rabin aux fins de récupérer la « terre promise » de « Judée et de Samarie » en l’arrachant aux mains des Arabes.
1.1. La référence biblique hébraïque
Sur le point de la référence biblique, Albert de Pury, professeur d’Ancien Testament à la faculté de Théologie protestante de Genève, dans sa thèse de doctorat « Promesse divine et légende » établit que « Le thème biblique du don du pays a son origine dans la « promesse patriarcale ». Celle-ci est rapportée par la Genèse en la promesse divine est adressée au patriarche Abraham, sous différentes formes et diverses reprises. C’est ainsi que la possession du pays dans lequel les anciens juifs étaient en train de s’établir leur fut accordé par la parole divine (à Sichem (Gn 12/7), à Béthel (Gn 13/14-16; 28/13-15; 35/11-12) et à Mamré (près d’Hébron, Gn 15/18-21; 17/4-8)).
Cette référence à la Bible, n’est pas sans soulever un certain nombre de critiques la part de détracteurs. Ceci remet en cause le caractère réel de l’affirmation, bien évidemment mais prêt à ce schéma à caractère actif et approximatif pour du point de vue géographique historique. En ce sens, madame Françoise Smyth, doyenne de la Faculté de théologie protestante de Paris, écrit : « La recherche historique récente a réduit à l’état de fiction les représentations classiques d’exode hors d’Egypte, de conquête de Canaan, d’unité nationale israélite avant l’exil, de frontières précises; l’historiographie biblique ne renseigne pas sur ce qu’elle raconte mais sur ceux qui l’élaborent. »
Nous pouvons maintenant circonscrire sommairement les origines de la promesse patriarcale :
- l promesse de la terre, entendue comme une promesse de sédentarisation, a été adressée en premier à des groupes de nomades qui étaient soumis au régime des transhumances et qui aspiraient à se fixer quelque part dans les régions habitables. Sous cette forme-là, la promesse a pu faire partie du patrimoine religieux et narratif de plusieurs groupes tribaux différents.
- la lecture des textes sacrés du Moyen-Orient nous montre que tous les peuples y ont reçu des promesses semblables de leur dieu leur promettant la terre, de la Mésopotamie à l’Egypte, en passant par les Hittites.
- la promesse nomade avait pour objet, non pas la conquête politique et militaire d’une région ou de tout un pays, mais la sédentarisation dans un territoire limité.
- à l’origine, la promesse patriarcale dont nous parle la Genèse n’a pas été accordée par Yahvé (le dieu qui est entré en Palestine avec le « groupe de l’Exode »), mais par le dieu cananéen El dans une de ses hypostases locales. Seul le dieu local, possesseur du territoire, pouvait offrir à des nomades la sédentarisation sur ses terres.
- à l’issue des épisodes de nomadisation, les clans juifs réunis ont conféré à la promesse une dimension politique militaire et nationaliste. Il est alors question de restaurer la légitimité de l’empire davidique. Il faut préciser, que cette inspiration à la promesse divine s’établit à une époque biblique et où triomphe le roi Salomon, et où s’envisage la souveraineté du peuple élu sur toutes les régions situées politique doit avoir été opérée post eventum. Ainsi, la promesse de Gn 5/18-21, qui envisage la souveraineté du peuple élu sur toutes les régions situées « entre le Torrent d’Egypte (= le wadi `Arish) et le Grand Fleuve, le fleuve Euphrate ».
1.2. La prophétique juive
Dans une conférence du Rabbin Elmer Berger, ancien Président de la Ligue pour le judaïsme aux Etats-Unis, celui-ci déclare qu’il est « inadmissible pour quiconque de prétendre que l’implantation actuelle de l’Etat d’Israël est l’accomplissement d’une prophétie biblique et, par conséquent, que toutes les actions accomplies par les Israéliens pour instaurer leur Etat et pour le maintenir sont d’avance ratifiées par Dieu ».
Pour justifier sa déclaration celui-ci rappelle de fondement de la tradition spirituelle israélienne :
Une lecture des textes prophétiques nous exerce selon lui sur le fait qu’en réalité ce n’est pas tant la terre qui a à part elle-même un caractère sacré, mais la restauration de l’alliance que la mise en place une royauté avait interrompu et légumes. C’est la conception de la rédemption il s’agit d’analyser à travers les paroles de Michée : « Ecoutez-donc, chefs de la maison de Jacob, et dirigeants de la maison d’Israël, vous qui haïssez le bien et aimez le mal, … qui bâtissez Sion dans le sang et Jérusalem dans le crime…Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de ruines, et la montagne du Temple un haut lieu d’idolâtrie. »
Ainsi donc la tradition témoigne non pas de la prévalence inamovible d’Israël sur la Palestine, sur le sol promis, mais la nécessité pour son peuple d’adopter un comportement spirituel, en alliance avec Dieu. Et le Rabbin Elmer Berger, de déclarer, que cette vision relativisée, des notes de tout totalitarisme sioniste, visant à soumettre un peuple par la violence.
- Du mythe de Josué à la purification ethnique
Dans son analyse critique, Le Rabbin Elmer rappelle l’exclusivité du peuple juif en tant que « peuple choisi par Dieu » et dépositaire de ses volontés et de ses désirs. Comme le précise le Talmud, il est le « fils préféré de l’Éternel » et « Israël est placé sous l’œil même de Jéhovah. » Cet reliogio-centrisme est même, au sein des mêmes écritures, poussé à son paroxysme quand, au ré du Talmud on peut lire que « seules les âmes des Juifs descendent du premier homme et Les biens qui sont délégués aux nations appartiennent en réalité à Israël. »
La lecture intégriste du sionisme politique inspiré d spirituel comporte donc des risques tangibles. Sinon, comment interpréter le massacre des 254 habitants du village de Deir Yassin, hommes, femmes et enfants 9 avril 1948, perpétré par Menahem Begin et ses troupes de l’Irgoun ? Il est un fait que l’instrumentalisation des récits bibliques est à la racine de certaines exactions commises au nom de l’État d’Israël, dans une perspective d’exploitation d’un passé mythique à vocation d’édifier un avenir exclusif.
2.1. L’injonction de conquête
La Bible contient par ailleurs une forme d’injonction de conquête adressée par un « Dieu des armées », est souligné par le prophétisme d’Amos, d’Ezéchiel, d’Isaïe, et de Job, jusqu’à Annonciation d’une « nouvelle alliance » avec Daniel. Ainsi donc, à l’entame de la conquête de la Palestine, on ne manque pas de saisir l’évocation du livre de nombre, d’où il est stipulé clairement que « Le Seigneur lui livra les Cananéens ». Le Deutéronome, pour aller dans ce sens, va plus loin que la seule spoliation de la Terre et de l’expulsion des autochtones pour justifier un véritable massacre à travers une image explicite : « Lorsque le Seigneur, ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays… et qu’il aura chassé devant toi les nations nombreuses… tu les voueras totalement à l’interdit. » (Deut. VII, 1-2) « et tu les supprimeras » (Deut. VII, 24).
Certains extrémistes, de cette manière interprétant les textes au pied de la lettre, ne se contenta donc pas de tenter de repousser les arables, mais se dotèrent des moyens permettant de s’emparer de toute la Palestine au nom d’une prophétie biblique. Ainsi de décrire la voie sioniste, par l’entremise de Moshé Dayan : « Si l’on possède la Bible et si l’on se considère comme le peuple de la Bible, on devrait aussi posséder les terres de la Bible” ?
2.2. Le principe de purification ethnique
Pour pousser plus loin l’idée sous-jacente à la réappropriation d’Israël comme terre originelle, la notion de « purification ethnique » est devenue indissociable de l’État d’Israël contemporain. La notion de lignée, établissant le principe de sûreté par lequel le sang juif ne doit pas se mélanger avec un sang impur, est évoqué dans la Bible. Ainsi dans l’Exode, on peut lire que Dieu recommande à Moïse que son peuple n’épouse pas les filles de ces peuples. Dans le Deutéronome, le peuple « élu » ne doit pas se mélanger aux autres : « Tu ne donneras pas ta fille à leur fils et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils« .
Cette pureté inhérente à la race choisie par Dieu, établit une séparation profonde avec l’autre. Dans son livre sur « le Talmud« , le Rabbin Cohen écrit ainsi que : « les habitants du monde peuvent être répartis entre Israël et les autres nations prises en bloc. Israël est le peuple élu : dogme capital. »
Dans sa dimension la plus extrême, ce refus de l’autre s’apparente à une mixophobie qui se décline au travers d’un refus du sens de l’autre, sa religion mais aussi de sa culture. On peut lire par ailleurs « Je vis des Juifs qui avaient épousé des femmes achdonites, amonites, moabites; la moitié de leurs fils parlait l’achdonien ou la langue de tel ou tel peuple, mais ne savait pas parler le judien. Je leur fis des reproches et je les maudis; je frappais quelques uns d’entre eux, je leur arrachais les cheveux… » Ou s’écrier les parents de Samson, excédés par le mariage de leur fils avec une Philistine : « n’ y a-t-il pas de femmes parmi les filles de tes frères et dans tout ton peuple, pour que tu ailles prendre femme chez les Philistins, ces incirconcis ? ».
Le 10 novembre 1975, en séance plénière, l’O.N.U. a considéré que le sionisme était une forme de racisme et de discrimination raciale. Depuis l’éclatement de l’U.R.S.S., les Etats-Unis ont fait main basse sur l’O.N.U. et ont obtenu le 16 décembre 1991, l’abrogation de la juste résolution de 1975.Or, dans les faits, rien n’a changé depuis 1975, ou plutôt si : la répression, le génocide lent du peuple palestinien, la colonisation, ont pris une ampleur sans précédent.
Conclusion
L’investigation dont ce mémoire a fait l’objet consistait à saisir les sources d’influences d’origine biblique à même d’interagir avec les orientations politiques israéliennes. Force est de constater qu’il existe une intrication politique et religieuse fondamentale. Le religieux fonde l’identité juive, perpétue les mythes du peuple élu et de la terre promise. Le sionisme, soucieux d’une reconnaissance nationale, culturelle, a instrumenté cette double réalité. C’est ainsi qu’est née Israël.
Il nous apparaît concouramment à cette analyse que la vision sioniste s’est appuyée sur une interprétation des textes sacrés afin de soutenir des velléités politiques. Seulement, comment distinguer ce qui relève d’un extrémisme et d’une revendication identitaire exacerbée ?
Loin de répondre à cette question, nous en saisissons la complexité, et le cortège de valeurs et signes religieux qu’ils fédèrent dans l’imaginaire israélien. La tradition et les mythes de l’Ancien Testament forment le berceau d’un peuple hautement réceptif aux messages qu’ils véhiculent, notamment par respect au Talmud.
En un sens, la force que contiennent encore les textes sacrés ne peuvent que s’infiltrer dans la ligne politique israélienne.
Références bibliographiques
Bibliographie du mémoire
Ouvrages
Heinrich Graetz, « Histoire des Juifs, Deuxième époque, chapitre XI »
Israël, la terre et le sacré, par Attias et Benbassa, Edit Flammarion p. 170 à 182 & 209 à 211
Maurice Konopniki et Eliezer Ben Raphaël, e » Jérusalem « , P.U.F » Que sais-je » , Extrait, p. 35 & 36
Jérémie 31. 1-9 trad. Français courant
Revues et conférences
Revue » Foi & Vie » N° avril 2001, p. 84
Réalités N°973
Prophecy, Zionism and the state of Israël, Ed. American Jewish Alternatives to Zionism. Conférence prononcée à l’Université de Leiden (Pays-Bas) le 20 mars 1968
Références bibliques
Genèse
Lévitique
Deutéromome
Thessaloniciens
Livre de Daniel,
Zacharie
Ezechiel
Michée
Thessaloniens
Le livre des Révélations
Livre des Nombres
L’ExodeDeut. VII, 6
Bibliographie indicative
David Lloyd George, “The Truth about the Peace Treaties”. Victor Golanz Londres 1938
La Déclaration Balfour aux sources de l’Etat d’Israël”, Ed. Complexes, Jean Pierre Alem.
Juifs et Arabes, par Jean Pierre Alem (p 126) Ed. Grasset.
Annexe
Annexe 1 – L’Ancien Testament – chronologie générale
- XIII : Moïse.
- Fin de XIII à fin de XI : La « conquête » et la sédentarisation. C’est la période des Juges.
- Fin de XI à première moitié de X : Le royaume d’Israël et ses trois premiers souverains : 1020, Saul est proclamé Roi. David lui succèdera, vers 1000, puis son fils Salomon vers 950.
- 930 : Le schisme et les deux royaumes séparés, du Nord (Israël) et du Sud (Juda).
- IX : Les premiers grands Prophètes.
- 874-850 : Règne d’Achab et Jézabel.
- Fin du VIII : Chute et disparition du royaume du Nord.
- 590 : Nabuchodonosor conquiert Jérusalem. Ruine du royaume du Sud, puis grand Exil en Mésopotamie.
- 538 : Cyrus libère les hébreux de Babylone.
- Fin du VI à seconde moitié du V : Commencement du retour des exilés et organisation du judaïsme.
- Première moitié du IV : Achèvement de la mise en ordre et en recueil des principaux écrits bibliques
.
Annexe 2 – Ancien Testament – les textes sacrés
On appelle Ancien Testament, Alliance[1] , ou Ancienne Alliance (par rapport à la Nouvelle Alliance, au Nouveau Testament, en grec : Ἡ Παλαιὰ Διαθήκη / Hē Palaià Diathḗkē), l’ensemble des écrits de la Bible antérieurs à la vie de Jésus (laquelle est relatée dans le Nouveau Testament). Le mot testament vient du mot grec διαθήκη / diathḗkē : testament, contrat, convention) traduit en latin par testamentum (testament ; témoignage). Le mot grec a un sens plus large (celui de contrat) que celui du mot latin, aussi certains préfèrent le traduire par « Alliance ».
L’Ancien Testament comprend principalement :
le Pentateuque (ou Torah),
les Livres des Prophètes,
Héxateuque : les 6 premiers livres de la bible, de la Genèse à Josué.
Pentateuque : les premiers 5 livres de la Loi (Torah).
Le Canon Biblique est la liste officielle des livres tenus pour « inspirés » de Dieu. Cette liste est plus importante pour les juifs d’Alexandrie que pour les juifs de Palestine. L’église romaine a hérité du canon juif, alors que l’église protestante du canon alexandrin.
Un ouvrage apocryphe est un texte contenu dans le canon alexandrin et exclu du canon juif. Les autres ouvrages, qui ne sont contenus dans aucun canon, sont dits pseudépigraphes. Couramment le terme apocryphe est employé pour désigner ces deux catégories.
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