PROJET PROFESSIONNEL EN TANT QU’INFIRMIER LIBERAL
PROJET PROFESSIONNEL EN TANT QU’INFIRMIER LIBERAL
Introduction
Ces trois années d’études en tant qu’élève infirmière m’ont donné l’opportunité d’acquérir de nouvelles connaissances et d’améliorer mes compétences en matière de soins. Depuis mon entrée à l’IFSI, j’étais prête à déployer tous les efforts nécessaires pour arriver là où j’en suis. En effet, il n’est pas évident de reprendre à étudier après avoir arrêté les études pendant plus de dix ans. Par ailleurs, la conciliation de la vie privée avec la vie professionnelle n’est pas toujours facile. Pour valider mon cursus, je me suis imposée plusieurs objectifs.
Dans ce travail, j’expose d’abord mon parcours à l’origine de mon projet professionnel. Ensuite, je ferai une analyse du rôle de l’infirmière libérale.
Durant ma scolarité, j’ai effectué une première année de BEP carrières, sanitaires et sociales. Pour des raisons familiales, j’ai dû arrêter la scolarité à l’âge de 16 ans. A cette époque, j’avais pour projet de suivre la filière pour entrer en science médico-sociale, avoir le bac et passer ensuite le concours pour devenir élève infirmière. A l’âge de 28 ans, j’ai travaillé six mois en tant qu’agent de service et j’ai pu préparer mon concours d’aide-soignante. Admise au concours, j’ai pratiqué le métier d’aide-soignante pendant 10 ans dans divers services, entre autres la psychiatrie, la cardiologie, la chirurgie, la pneumologie, les urgences, les soins intensifs, le pool, la gériatrie, les soins de courte durée, la rééducation et maison de retraite, géronto-psychiatrie. Cette expérience professionnelle m’a donné l’opportunité de connaitre à la fois divers services et plusieurs établissements. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion d’exercer aussi bien le travail de jour que le travail de nuit.
Grâce aux diverses spécialités que j’ai côtoyées, j’ai pu apprendre, m’enrichir de connaissances et de compétences dans tous types de soins. J’ai pu d’une part faire la différence entre le côté relationnel et le côté technique de la profession, et d’autre part voir comment les allier pour mener à bien le travail.
Pendant ma carrière d’aide-soignante, j’ai eu la chance d’avoir trois garçons en bonne santé.
En 2010, j’ai entendu parler de nouveau du concours pour devenir infirmière, une passerelle réservée aux aides-soignantes qui ont 3 ans d’ancienneté, sans avoir le bac.
J’ai décidé de préparer le concours seule. Avec de la volonté, de l’acharnement et surtout de la conviction de mon intérêt pour exercer le métier, j’ai pu intégrer l’institut de formation en soins infirmiers en septembre 2011.
Au cours de ma formation, j’ai pu découvrir les diverses facettes de la profession d’infirmière. C’est ainsi que j’ai porté un intérêt particulier au métier d’infirmière libérale. Je me suis alors renseignée et documentée à propos dudit métier. J’ai pu savoir que pour arriver à être infirmière libérale, il faut avoir travaillé deux ans en tant qu’infirmière. Pour atteindre mon objectif après l’obtention du diplôme d’infirmière, je compte travailler en intérim pour pouvoir acquérir le maximum d’expérience dans différents spécificités et structures.
Comme de nombreux infirmiers, le fait de travailler dans des services de soins ne me convient pas a priori, ou du moins ne correspond pas à mon projet professionnel et à mes ambitions personnelles. Depuis que j’ai exercé en tant qu’aide-soignante et après mon entrée à l’école d’infirmière depuis 2011, j’ai pu élaborer au fur et à mesure mon projet professionnel pour devenir infirmière libérale. En effet, cette profession m’attire personnellement compte tenu de l’autonomie pour son exercice et aussi de l’organisation qu’elle demande, ce qui exige une rigueur et un véritable professionnalisme de ma part. Avec mon expérience de dix ans en matière de soins, j’estime avoir les compétences pour mener à bien un exercice libéral.
Selon ma connaissance, être infirmière libérale exige d’effectuer tous les actes que doivent et peuvent faire les infirmiers, en fonction des compétences qui leur sont reconnues par la législation. Un infirmier libéral est un maillon primordial des soins de ville et un acteur très important de santé publique. Côté juridique, un infirmier libéral dispose de plusieurs options : travailler seul, en cabinet pluridisciplinaire, en cabinet de groupe ou en société. Mais dans tous les cas, il reste professionnellement indépendant. En outre, l’exercice de sa fonction doit toujours se faire dans l’intérêt du patient tout en respectant le libre-choix de ce dernier.
En termes d’aide à l’accomplissement des actes essentiels du quotidien, les besoins d’aide à domicile deviennent de plus en plus nombreux. Ce besoin augmentera encore dans les années à venir pour plusieurs raisons, entre autres le progrès technologique qui permet progressivement une prise en charge à domicile. Par ailleurs, la population française est de plus en plus vieillissante, d’où une croissance de la demande d’aide à domicile. A l’issue de ma formation en tant qu’élève infirmière, je projette d’exercer en tant que professionnel libéral. Cela demande de connaitre toutes les conditions requises pour l’exercice de ce métier qui semble, à premier abord, offrir une grande liberté, mais qui requiert cependant une bonne organisation pour sa réalisation ainsi qu’une maîtrise de notions autres que celles du métier à proprement parler, notamment la comptabilité, vu que des déclarations relatives aux honoraires perçus doivent être effectuées.
J’ai effectué mon premier stage de la formation dans un service de pneumologie, un service riche et diversifié. Ce temps de stage a été enrichissant pour moi aussi bien du point de vue professionnel que du point de vue personnel. En effet, j’ai pu acquérir les réflexes sur comment réagir en cas d’urgence. Côté technique, j’ai pu pratiquer un massage cardiaque à la personne que je prenais en charge. Ce stage m’a permis d’approfondir mes réactions en cas de situations de crise.
En deuxième année, j’ai effectué mon deuxième stage en EHPAD et lors duquel j’ai pu côtoyer le côté Humanitude, le projet de vie, les habitudes de vie de la personne soignée, la rencontre avec la famille, l’unité mobile des soins palliatifs, les sorties avec les résidents… J’ai aussi pu accompagner une personne en fin de vie sans acharnement thérapeutique, une personne qui a mis des directives anticipées. En fin de la seconde année, j’ai eu l’occasion d’intégrer un service de chirurgie de courte durée pour un stage de quelques semaines. Ce stage m’a été particulièrement instructif, vu que le métier m’a beaucoup de responsabilités, de surveillances, de compétences techniques, relationnelles et éducatives.
Actuellement, je suis en troisième année. Cette dernière année couronne ma formation pour devenir infirmière. J’ai acquis des connaissances avec les cours théoriques, de la dextérité grâce aux pratiques en stage et par le biais de l’ifsi, et du relationnel grâce aux notions enseignées en formation comme les mécanismes de défense, le travail de deuil, la stratégie d’adaptation, l’éducation thérapeutique, la relation d’aide, la relation soignant-soigné
En tant que future infirmière, je dois acquérir diverses compétences aussi bien du point de vue technique que du point de vue relationnel. En effet, prendre soin d’une personne ne se limite pas uniquement aux soins, mais englobe également la relation avec le patient. Le côté relationnel est très important dans tous les types de soins, comme j’ai pu le découvrir lors des stages que j’ai effectués. La relation soignant-soigné tient une place non négligeable et est un facteur déterminant pour le bon déroulement et la réussite des soins. La lecture de l’ouvrage de Marie Hennezel, Souci de l’Autre, m’a permis d’avoir un esprit plus ouvert sur la prise en charge des patients quel que soit l’état de santé dans lequel il se trouve, et plus particulièrement les patients en soins palliatifs.
Comme mon projet professionnel est de devenir infirmière libérale, je me suis déjà renseignée sur les modalités correspondantes, principalement sur la collaboration avec les différents partenaires de santé. En effet, le fait d’avoir un statut de professionnel libéral n’exclut pas la collaboration avec d’autres acteurs. Pour ma part, j’envisage de collaborer avec des médecins généralistes et avec les auxiliaires tels que les kinésithérapeutes, les pharmaciens et les assistantes sociales. Par ailleurs, dans le but de m’enrichir en expérience et pour éviter l’isolement, je prévois de me mettre en relation et d’avoir une collaboration avec les autres infirmières libérales.
Je reconnais que la profession d’infirmière exige d’avoir un esprit ouvert. En effet, il n’est pas toujours évident d’allier la vie professionnelle avec la vie privée, vu que l’infirmière n’est pas seulement un acteur professionnel mais possède aussi sa vie personnelle. De par des lectures que j’ai faites, j’ai pu constater que les infirmières signalent souvent l’épuisement psychique, physique et professionnel. Par ailleurs, plusieurs infirmières se demandent comment elles vont « tenir » jusqu’à la fin de leur carrière, vu l’exigence de la flexibilité en terme d’horaires que le métier exige.
Conclusion
Grâce aux diverses situations auxquelles j’ai fait face au cours de mes dix années d’expérience en tant qu’aide-soignante, j’estime avoir l’expérience nécessaire pour être une bonne soignante, vu que j’ai exercé dans différents services. Avec les notions que j’ai eu l’occasion d’acquérir tant à travers les cours théoriques qu’à travers mes recherches personnelles, je maîtrise bon nombre d’informations quant à l’exercice de mon métier en tant que professionnel libéral.
Sources bibliographiques
- Marie Hennezel, « Le souci de l’Autre »
- Postel-Ferry Brigitte, Vega Anne, Feroni Isabelle, « Existe-t-il un profil type infirmier ? », L’infirmière magazine, n° 142, 1999
- Peraut-Soliveres Anne, Infirmières, le savoir de la nuit, Paris, PUF, 2001
- Observatoire national de la démographie des professions de santé, « Analyse de trois professions, Sages-femmes, infirmières, manipulateurs d’électroradiologie médicale », Paris, La Documentation Française, tome 3, 2004
LA PRISE EN CHARGE D’UNE PATIENTE ATTEINTE DE TROUBLE ANOREXIQUE ET HOSPITALISE EN CHIRURGIE DE COURTE DUREE
INTRODUCTION
A mi-chemin de ma formation en tant qu’élève infirmière, mon intérêt pour la prise en charge des patients ayant des problèmes d’anorexie s’est accentué.
Mais jusque-là, je n’ai pas encore eu l’occasion de prendre soin de patients souffrant de tels problèmes. Par contre, le stage en chirurgie que j’ai effectué m’a donné l’occasion de m’occuper d’une patiente qui souffrait d’un trouble du comportement alimentaire : l’anorexie mentale restrictive, et qui était hospitalisée pour appendicectomie. Les quelques jours pendant lesquels elle a séjourné à l’hôpital m’ont révélé mon intérêt pour les patients atteints d’une telle pathologie.
Cette situation n’est pas essentiellement relative aux soins donnés dans le service, mais m’a permis d’aborder d’une autre façon les problèmes de malades souffrant d’anorexie mentale.
Vu l’empathie que j’éprouve pour ce genre de patients, j’espère pouvoir donner le meilleur de moi-même dans cette spécialité. Pour moi, l’anorexie est particulièrement énigmatique. Grâce aux cours théoriques concernant cette pathologie que j’ai reçus à l’institut de formation de soins infirmiers, j’ai pu acquérir des notions concernant cette maladie qui est le syndrome de la perte d’appétit. D’après ce que j’ai appris de mes sources documentaires, le trouble anorexique est une pathologie très complexe et a besoin de soins de longues haleines compte tenu des symptômes associés. J’ai compris qu’il me manquait certaines bases en psychopathologie pour bien comprendre les phénomènes associés à cette maladie. En effet, l’anorexie mentale restrictive est associée à des manifestations psychologiques telles que l’aggravation du manque d’estime de soi et de confiance, l’hyperémotivité, l’anxiété, la dépression, l’épuisement psychique, les troubles obsessionnels, l’impulsivité, les sautes d’humeur et les idées suicidaires. Dans la vie quotidienne, ce trouble du comportement alimentaire se manifeste par l’épuisement pendant la vie quotidienne, des perturbations relatives aux activités professionnelles, l’insuffisance d’estime de soi à l’origine d’un isolement et d’un repli sur soi.
En effet, les patients atteints de maladies anorexiques peuvent être hospitalisés dans les services de soins généraux, comme le peuvent être d’autres patients qui ne souffrent pas de cette pathologie restrictive. J’appréhendais la difficulté de la profession d’infirmière, principalement la prise en charge de patients atteints de pathologie telle que l’anorexie mentale. Je craignais toujours de faire une confusion entre la prise en charge proprement dite et la tendance à faire des jugements vis-à-vis du patient.
Avant de commencer le stage, je me suis mise à la lecture de quelques articles portant sur les compétences de l’infirmier. D’une manière générale, mes lectures concernaient surtout le rôle propre de l’infirmière en lien avec ma problématique.
La pratique infirmière s’organise à partir du nouveau décret n°2004-802 du 29 juillet 20004 relatifs aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier(e), dans tous les lieux d’exercice, y compris dans les services de psychiatrie.
- Article R.4311-1 : » Les infirmiers et infirmières sont soumis au respect des règles professionnels et notamment du secret professionnel. »
- Article R-4311-2 : » Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade (…). Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, (…) et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle, (…), de participer à la prévention, à l’évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes. » Le soignant doit être tenu de « respecter les droits de la personne soignée, comme le stipule l’article VIII de la Chartre de la personne soignée »
- Article R.4311-5 : » Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier ou l’infirmière accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage (…)
40°) Entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire.
41°) Aide et soutien psychologique
42°) Observation et surveillance des troubles de comportement. »
PROBLEMATIQUE
Présentation de la situation d’appel
Dans le cadre de ce travail, je vais présenter une situation que j’ai vécue lors de ma deuxième année de formation en soins infirmiers lors d’un stage en chirurgie.
Agée de 21 ans, Mademoiselle S., est hospitalisée pour appendicectomie. Elle est l’aînée d’une famille de trois enfants, se montre réservée et timide. Depuis cinq ans, elle souffre d’anorexie mentale restrictive. A l’hôpital, elle faisait l’objet de remarques souvent négatives de la part des soignantes. En effet, quand des collègues récupéraient son plateau repas, elles émettaient souvent la réflexion suivante : « Regarde le plateau : il est vide. Elle a dû se faire vomir ». Une autre collègue répondait « C’est la maladie. Elle ne supporte pas d’être pleine. Je devrai en faire autant pour perdre mes kilos en trop ». J’ai constamment entendu quelques remarques négatives vis-à-vis de cette patiente pendant son hospitalisation. Par ailleurs, quelques mots qualificatifs ont été lancés en l’air, entre autres : dangereuse, psy, manipulatrice…
Face à cette situation, et peu habituée au monde professionnels des soins, je me sentais mal à l’aise. En effet, le peu de connaissances dont je disposais me semblait insuffisant pour faire face à la patiente et à la prise en soins de celle-ci. Par ailleurs, j’éprouvais à la fois un sentiment de colère car, à mon avis, il n’est pas du tout tolérable qu’un soignant puisse avoir des préjugés sur les patients.
Questionnement
Lors de mon stage, et principalement pendant l’hospitalisation de Mademoiselle S., j’ai été interpellée par les différents comportements et attitudes des soignants qui avaient presque toujours des remarques négatives pour la patiente. Pour ma part, je voyais une femme qui était là pour se soigner car elle venait de subir une intervention chirurgicale. De ce fait, la priorité était, de lui accorder, en plus des soins correspondant à son opération, des moments de relations significatifs avec comme objectif que cette jeune femme puisse sortir de l’hôpital sans complications post-opératoires. Cependant, certains soignants avaient un point de vue autre que cela. En effet, pour eux, les apparences paraissaient plus significatives que l’idée de soigner un patient en souffrance et qui se trouve dans des circonstances inattendues.
Cela veut dire que les soignants s’occupaient prioritairement à donner des soins pour son appendicectomie en négligeant de prendre soin son état psychologique.
J’ai vu certains soignants se comporter d’une manière irrationnelle envers cette patiente anorexique et développer certains sentiments comme le mépris, la peur, la méfiance, accentué d’autant plus par des préjugés. Cependant, il s’agit d’un jugement de valeur, à noter que les infirmières ne devraient pas manifester de jugement de valeur envers les patients.
Suite à ce constat, je me suis posée quelques questions :
- Dans quelles mesures le trouble anorexique peut-il avoir un impact sur la prise en charge des patients souffrant de tels troubles et qui sont admis à l’hôpital en vue de subir une intervention chirurgicale ?
- De quelle manière un soignant pourra-t-il parler avec un patient atteint de trouble anorexique ?
- A quoi sont dus ces sentiments de mépris, de peur, de méfiance développés par les soignants pour cette patiente ?
- Pour quelles raisons les soignants éprouvent-il des préjugés envers la patiente ?
- Les infirmières ont-elles toutes les connaissances relatives à la maladie dont souffre cette patiente ?
Compte tenu des faits établis précédemment, j’en arrive à ma question de départ :
Quelles difficultés rencontrent les infirmières dans les services de chirurgie pour prendre en charge des patients souffrant de maladies psychiques telles que l’anorexie mentale restrictive ?
Cette question constitue aussi la problématique du présent travail de recherche.
Dans cette étude, mon but est essentiellement de connaitre à quel niveau la prise en charge de l’infirmière devrait se focaliser. En effet, un patient qui vient de subir une intervention chirurgicale peut ressentir des maux dans son corps. Mais en plus, il peut également y avoir d’autres maux exprimés ou non exprimés.
Avec cette étude, j’essaierai de faire une approche selon laquelle la prise en charge d’un patient souffrant de troubles anorexiques et qui vient de subir une intervention chirurgicale devrait se faire non seulement au niveau de la maladie pour laquelle elle est admise à l’hôpital mais aussi pour le trouble du comportement alimentaire dont elle souffre depuis plusieurs années et qui a des répercussions sur son comportement.
Pour atteindre les objectifs que j’ai précédemment énoncés, je diviserai ce travail en deux parties. Dans un premier temps, je présenterai le cadre conceptuel dans lequel je donnerai les notions théoriques relatives à ce thème. La deuxième partie de cette étude s’articulera autour des enquêtes effectuées auprès d’infirmières travaillant dans le domaine de la psychiatrie et de soins généraux et qui permettront de connaitre le vécu sur terrain dans des situations similaires, les réactions et les postures des soignants quand ils se trouvent devant une telle situation.
Exploration
Le thème que j’ai choisi pour mon travail de fin d’étude fait suite à une expérience de stage que j’ai vécue en service de chirurgie. Ce stage m’a donné l’opportunité de connaitre diverses situations.
Ce stage que j’ai effectué au sein du service de chirurgie, la situation que j’ai décrite ici est restée dans ma tête pour de nombreuses raisons, principalement quant au commentaire des infirmières et au jugement qu’elles ont fait concernant la patiente souffrant de trouble anorexique : « dangereuse, psy, manipulatrice etc. ». Ces qualifications m’ont interpellée et je me suis alors demandé quelles en sont les significations. Grâce à quelques recherches complémentaires portant sur ce sujet, j’ai pu connaitre la particularité des personnes atteintes de trouble anorexique. Par ailleurs, mon intérêt pour la compréhension du déroulement des soins dans ces situations devenaient de plus en plus intense.
A ce stade de ma réflexion, mon analyse reste encore peu développée. L’infirmière doit être là pour soigner et prendre en charge les patients, quel que soit leur état, et cela sans émettre de jugement.
» Le soin infirmier en psychiatrie ne peut dénier au « mental » le droit aux troubles physiques. Ce serait aberrant que de prétendre que la personne hospitalisée en soins généraux ne puisse souffrir que dans son corps«
Cependant, ce n’était pas le cas d’après mon vécu de stage. A mon avis, la prise en charge de la douleur au niveau psychique relevait aussi de la profession infirmière. Je pense que cette partie du soin est la plus importante et la plus compliquée à mettre en œuvre, vu que les patients ne sont pas tous les mêmes, surtout au niveau du comportement psychique des anorexiques. Cela peut causer aussi bien un retour positif que négatif de la part du patient
A ce jour, grâce aux recherches que j’ai menées, à travers des articles et revues qui constituent ma recherche bibliographique, ainsi qu’à mon évolution au niveau professionnel, mon analyse est devenue de plus en plus approfondie. De plus, ce vécu m’a permis de penser qu’un trouble dont souffre le patient doit être pris en charge par les soignants même si ce dernier est hospitalisé pour une pathologie autre que cette anorexie.
A travers les éléments de la situation de départ, j’ai élaboré une question de départ. Dans ce travail, je vais porter mon attention sur la prise en charge d’un patient atteint de trouble anorexique et qui est hospitalisé pour une autre pathologie dans le but de mieux comprendre la situation et connaitre ainsi les attitudes à prévoir. Malgré ma grande motivation pour la réalisation de ce travail, je n’ai pas réussi à trouver des documents, notamment des ouvrages, qui traitent le cas de patients anorexiques et hospitalisés pour une autre pathologie. Cependant, j’ai pu trouver des livres qui traitent à part l’anorexie.
Après réflexion plus ou moins approfondie sur le sujet, je choisis de cadrer ce travail de recherche sur les conséquences que peut avoir la maladie anorexique dont souffre un patient sur le mode de sa prise en charge par le personnel soignant quand il est admis dans un service autre que celui de la psychiatrie. En effet, cela me permettrait de faire une comparaison des situations dans le cas où l’hospitalisation a lieu dans un service de psychiatrie ou dans un autre service. En outre, je souhaite comprendre comment les infirmières perçoivent la situation et qu’elle doit faire. Considèrent-elles la pris en charge émotionnelle des patients ? Si oui, quelles stratégies seront-elles prêtes à mettre en œuvre pour que les soins offerts aux patients se déroulent dans les meilleures conditions ?
Dans ce travail, j’essaierai de répondre à cette question de recherche :
En quoi la représentation qu’ont les soignants de l’anorexie mentale peut-elle influencer leur relation avec le patient ?
Pour répondre à ma question de départ, je développerai, dans la partie conceptuelle, différentes notions en rapport avec la thématique de mon travail.
II. Cadre conceptuel
1. La représentation
Avant d’approfondir les recherches sur la représentation, il m’a semblé utile de définir le mot « représentation ».
Ce mot peut être décomposé en deux parties : « re » et « présentation ».
- Le préfixe « re » fait référence à une répétition, c’est-à-dire une simple répétition, une reprise d’une action avec progression ou une répétition avec changement.
- Le mot « présentation » qui peut signifier comme un moyen de connaître par désignation.
Ainsi, le mot « représentation » est une action qui consiste à reconstruire l’image d’un objet préalablement désigné.
1.1. Les références du concept de la représentation : les acceptions de Durkheim et de Moscovici
Depuis Durkheim, la représentation sociale était étudiée par de nombreux chercheurs qui l’appréhendaient tant au niveau collectif qu’individuel. Cependant, c’est Serge Moscovici, principal fondateur de la psychologie sociale, qui a repris cette notion dans les années 80. Michel Denis a considéré la représentation sociale comme étant des guides d’action pour l’individu et comme des grilles de lectures. Ainsi, il souligne que les représentations proviennent de l’esprit humain qui fait une recréation d’une image de son entourage dans le but de mieux penser et d’agir sur ce dernier.
Madeleine Grawitz (1994) définit l’étape entre l’objet et sa représentation comme une « fonction par laquelle notre esprit se forme une représentation des objets extérieurs ». Cette perception se produit grâce à nos sens : la vue, le toucher, l’ouïe, le goût. Ainsi, l’objet est imaginé et lié à une idée connexe avant d’être classé. C’est à partir d’une association image/idée que la classification est rendue possible.
1.2. Les diverses conceptualisations sociologiques du concept de représentation
Selon Serge Moscovici, les représentations ont des « spécificités individuelles mais également un noyau partagé par la plupart des esprits humains ». En effet, les esprits humains participent à la même culture et les représentations concernent les phénomènes sociaux. Serge Moscovici parle des représentations sociales comme étant des interactions entre individus et/ou groupes qui sont étudiés du point de vue de leur élaboration, leur dynamique ainsi que leurs évolutions.
Jean-Claude Abric reprend la notion de noyau et souligne que la représentation sociale est formée d’éléments périphériques qui s’articulent autour d’un petit nombre d’« éléments centraux » faisant référence à des significations que les individus du groupe associent à une représentation. De leur côté, les éléments périphériques expriment des avis individuels en respectant une logique.
1.3. Les représentations sociales
C’est Serge Moscovici qui a principalement su élaborer le nouveau concept de la représentation sociale et a donné une définition des relations sociales d’un individu face à son environnement. En effet, selon lui, plusieurs significations peuvent être associées au concept de représentation sociale. Cependant, dans le cas qui nous concerne, la représentation peut être définie telle que la « perception, l’image mentale etc., dont le contenu se rapporte à un objet, à une situation, à une scène, etc. du monde dans lequel vit le sujet ». De ce fait, il est sous-entendu qu’il y a une sorte de relation entre le sujet, le contenu et l’objet. Par conséquent, l’individu vit en interaction avec son environnement et en créant ses propres représentations grâce à l’utilisation de ses propres connaissances et de ses propres perceptions lesquelles sont partagées par un groupe d’individus. A partir de ces références communes, l’individu a la possibilité de faire une interprétation de la réalité quotidienne et s’adapter ainsi à toute situation.
Selon Serge Moscovici, « le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens commun, dont les contenus manifestent l’opération de processus génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus largement, il désigne une forme de pensée sociale. Les représentations sociales sont des modalités de pensée pratique orientée vers la communication, la compréhension et la maîtrise de l’environnement social, matériel et idéel. En tant que telles, elles présentent des caractères spécifiques au plan de l’organisation des contenus, des opérations mentales et de la logique. Le marquage social des contenus ou des processus de représentation est à référer aux conditions et aux contextes dans lesquels émergent les représentations, aux communications par lesquelles elles circulent, aux fonctions qu’elles servent dans l’interaction avec le monde et les autres ». Ce concept fait référence aux comportements de personnes qui appartiennent à un groupe. Il s’agit de comportements qui peuvent être exprimés de manière différente que ceux d’une personne se trouvant seule devant une même décision. « Cette représentation a des incidences directes sur le comportement social et l’organisation du groupe et va jusqu’à infléchir le fonctionnement cognitif lui-même ». « Le sujet confronté à une majorité […] adopte les représentations du grand groupe quelquefois en dépit de ses propres perceptions […] les représentations partagées par plusieurs individus apparaissent comme plus fortes et plus convaincantes que celles d’un individu unique qui n’a pour appui que son propre jugement ».
En outre, les représentations sociales « ont toujours un sujet et un objet : elles sont toujours représentation de quelque chose pour quelqu’un » et leurs interprétations changent avec le temps, « le contenu de la représentation varie parfois, […] le cas du toxicomane […] est passé par certaines phases différemment connotées. Le regard social […] a évolué du registre moral (la faute) au registre légal (le délit) avant d’atteindre le registre médical (la maladie) en passant par le registre existentiel (style de vie, …). On constate ainsi une mutation de la représentation sociale […]. Les termes mêmes qui véhiculent la représentation du toxicomane se transforment […] ».
2. Le soignant
2.1. Prendre soin et soigner
Walter Hesbeen a particulièrement étudié le concept de « prendre soin ». Selon lui, ce concept désigne « cette attention particulière que l’on va porter à une personne vivant une situation particulière en vue de lui venir en aide, de contribuer à son bien-être, de promouvoir sa santé. […] On voit ainsi combien la concrétisation de cette aide sera tributaire de la représentation que le soignant a de la santé ».
« L’attention s’inscrit dans la perspective d’apporter de l’aide à la personne, donc d’apparaitre comme un professionnel aidant pour elle, dans sa situation singulière et en utilisant les compétences professionnelles qui caractérisent les acteurs de telle ou telle profession. L’attention particulière contenue dans le « prendre soin » ne peut, à chaque fois, qu’être unique. […] Elle est toujours à penser, à repenser en fait, à créer. Elle est singulière comme l’est la situation de vie dans laquelle un soignant est amené à prendre soin d’une personne ».
D’après toujours cet auteur, le concept de « prendre soin » peut être exprimé ainsi : « Les soins sont la mise en acte de notre respect humain, de la reconnaissance de la dignité humaine de la personne. Ils font appel à notre douceur, à notre chaleur humaine. Ils ne sont pas disjoints de la relation d’aide ; nous cherchons au maximum à « satisfaire le désir du patient ».
Ainsi, les soins sont les « actes par lesquels on soigne, par lesquels on entretient le corps aux différentes étapes de la vie. Lorsque ceux-ci s’inscrivent dans une perspective soignante, il s’agit de soins qui témoignent du soin porté à la personne ». […] « On peut ainsi effectuer une tâche ou poser un acte avec soin mais sans nullement prendre soin de la personne ‘sur laquelle’ on intervient car l’attention est centrée sur l’acte posé ». […] « Les tâches s’adressent à des corps-objets alors que la réalité du soin confronte chacun à l’inépuisable richesse de la complexité de l’être humain, c’est-à-dire au corps-sujet ». « Le corps objet ou corps que l’on a est celui sur lequel s’est fondé la médecine scientifique que nous connaissons actuellement et qui regroupe, nécessairement, tous les médecins et tous les paramédicaux, du moins par la nature de leur formation initiale. Le corps sujet ou corps que l’on est celui qui ne peut se limite à un ensemble d’organes, de membres et de fonctions ».
Avec cette définition, il nous est possible d’éclaircir le concept de « prendre soin » et de l’adapter ainsi auprès des personnes souffrant de maladie psychique. Il parait important de souligner que « prendre soin est un art, il s’agit de l’art du thérapeute, celui qui réussit à combiner des éléments de connaissance, d’habileté, de savoir-être, d’intuition qui vont permettre de venir en aide à quelqu’un, dans sa situation singulière ». Ainsi, pour pratiquer cet art, le soignant peut utiliser diverses techniques de soins par le biais des soins infirmiers, plus particulièrement la relation d’aide qui est définie par Carl Rogers comme une relation qui consiste à « écouter l’autre dans sa souffrance ». La relation d’aide est aussi définie par Hildegard Pelpeau comme « un système de lien révélant chez une personne, une représentation de son monde et un processus d’intégration de ses besoins ».
2.2. L’infirmière
L’infirmière est le principal acteur dans la réalisation des soins. Dans le cas clinique que j’ai présenté, elle assure presque entièrement la prise en charge de la patiente après l’opération de celle-ci. Elle est donc en relation quasi-permanente avec elle, d’où l’intérêt d’approfondir plus ou moins les notions correspondantes.
2.2.1. Définition de l’infirmière
D’après le Code de la Santé Publique, « est considérée comme exerçant la profession d’infirmière ou d’infirmier toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu. L’infirmière ou l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement ».
2.2.2. Cadre législatif concernant l’infirmière
Le décret du 29 juillet 2004 du code de la santé publique régit l’exercice de la profession d’infirmière. Ce décret mentionne tous les actes infirmiers, notamment ceux qui correspondent à la prise en charge de patients fragiles.
- Article R4311-2
« Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. […]. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle, de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familiale ou social ».
- Article R4311-3
« Relèvent du rôle propre de l’infirmier ou de l’infirmière les soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes ».
- Article 4311-4
« Lorsque les actes accomplis et les soins dispensés relevant de son rôle propre sont donnés dans un établissement ou un service à domicile à caractère sanitaire, social ou médico-social, l’infirmière peut, sous sa responsabilité, les assurer avec la collaboration d’aides-soignants, d’auxiliaires de puériculture ou d’aides médico-psychologiques qu’il encadre et dans les limites de la qualification reconnue à ces derniers du fait de leur formation ».
- Article R4311-5
« Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage :
– soins et procédés visant à assurer l’hygiène de la personne et de son environnement ;
– surveillance de l’hygiène et de l’équilibre alimentaire
– dépistage et évaluation des risques de maltraitance
– aide à la prise des médicaments présentés sous forme non injectable
– vérification de leur prise
– surveillance de leurs effets et éducation du patient
– administration de l’alimentation par sonde gastrique, sous réserve des dispositions prévues à l’article R. 4311-7 et changement de sonde d’alimentation gastrique
– soins et surveillance de patients en assistance nutritive entérale ou parentérale
– surveillance de l’élimination intestinale et urinaire et changement de sondes vésicales
– soins et surveillance des patients sous dialyse rénale ou péritonéale
– soins et surveillance des patients placés en milieu stérile
– installation du patient dans une position en rapport avec sa pathologie ou son handicap
– préparation et surveillance du repos et du sommeil
– lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de rééducation
– aspirations des sécrétions d’un patient qu’il soit ou non intubé ou trachéotomisé
– ventilation manuelle instrumentale par masque
– (…)
– entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire
– aide et soutien psychologique
– observation et surveillance des troubles du comportement ».
Ces articles, plus particulièrement le R4311-5 nous renseigne sur le rôle de l’infirmière. D’après le dernier article que j’ai cité, l’infirmière doit donner une aide et un soutien psychologique au patient, ce qu’auraient dû dont faire mes collègues lors de la prise en charge de Mademoiselle S.
2.2.3. Les grandes missions de l’infirmière
L’Organisation Mondiale de la Santé définit la mission des infirmiers telle que « dans la société, elle consiste à aider les individus, les familles et les groupes à déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mentale et social et à y parvenir dans le contexte de l’environnement dans lequel ils vivent et travaillent, tout cela en respectant un code de déontologie très strict ».
Dans le cadre de ses missions propres, il convient de distinguer trois notions importantes :
- Poser un diagnostic infirmier
Le diagnostic infirmier est l’énoncé d’un jugement clinique relatif aux réactions aux processus de vie d’un patient (ou d’une collectivité) et aux problèmes de santé potentiels et présents. Le diagnostic infirmier s’intéresse au patient, principalement à son comportement vis-à-vis des symptômes de la maladie. Il a lieu dès le début de la prise en charge du patient et met en évidence les besoins de celui-ci.
- Avoir l’initiative des soins qui relèvent de son rôle propre
Une fois avoir évalué les besoins du patient, l’infirmier doit prendre les dispositions correspondantes qui s’imposent. Le cas échéant, et s’il résulte un dommage pour le patient, il voit sa responsabilité engagée. De ce fait, la prévention et les soins des escarres relèvent du rôle propre infirmier.
- Gérer les soins et le dossier de soins infirmiers
D’après le Journal de médecine légale, le dossier de soins infirmiers est « un document unique et individualisé regroupant l’ensemble des informations concernant la personne soignée. Il prend en compte l’aspect préventif, curatif, éducatif et relationnel du soin ». L’infirmier doit réaliser le dossier de soins du patient : « Il est chargé de la conception, de l’utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers ». Ainsi, après chaque intervention, l’infirmier note, date et appose sa signature en ce qui concerne les résultats des soins infirmiers donnés à la personne soignée.
Outre ces classifications, il me parait important de parler de manière précise des soins techniques et des soins relationnels car ces derniers se trouvent au cœur de la profession infirmière.
- Les soins techniques
Les soins techniques infirmiers sont classés en trois catégories :
– les soins infirmiers préventifs : ce sont les soins qui sont donnés dans le but de prévenir les maladies, les accidents et les handicaps ainsi qu’à les combattre pour réduire les incidences
– les soins infirmiers curatifs : ce sont les soins relatifs aux interventions dont le but est de lutter contre la maladie, les origines et les conséquences
– les soins infirmiers palliatifs : ce sont les interventions qui favorisent le soulagement de la douleur et le confort de la personne soignée
En plus des soins purement techniques, les infirmiers doivent aussi réaliser des soins relationnels lesquels se situent à la base même de la réussite des soins techniques.
- Les soins relationnels
D’abord, le terme « soin relationnel » n’existe pas dans le décret portant sur l’exercice de la profession infirmière. Cependant, la dimension relationnelle est mise en évidence au travers de cinq actes dont un correspondant à la prescription médicale et quatre au rôle propre infirmier.
– « L’entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire » : une technique et un objectif correspondent à l’acte ;
– « aide et soutien psychologique » : il s’agit de la définition du soin relationnel d’après le Dictionnaire des soins infirmiers ;
– « l’entretien d’accueil du patient et de son entourage » : cet acte porte sur la santé mentale, mais il n’y a pas de spécificité ;
– « activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe » ;
– « l’entretien individuel et utilisation au sein d’une équipe pluridisciplinaire de technique de médiation à visée thérapeutique ou psychothérapeutique » : cet acte porte sur la prescription médicale et fait correspondre les soins relationnels à des techniques et à des objectifs.
Nous pouvons donc constater que le soin relationnel est mentionné comme étant une notion généraliste dans le cadre du rôle propre infirmier. Cependant, il est spécifique quand il concerne la prescription médicale. Ce concept est absent des textes officiels mais il est présent dans les pratiques et est désigné sous les termes de relation d’aide thérapeutique ou de relation d’aide : des termes empruntés au courant humaniste de Rogers.
Compte tenu de l’existence de termes multiples pour désigner le soin relationnel, nous pouvons constater sa difficulté et sa complexité à l’appréhension.
L’infirmière n’est pas seulement un professionnel qui dispose de connaissances théoriques et qui maîtrise les pratiques infirmières. Il s’agit d’une personne remplie d’humanitude qui a pour mission de prendre soin de personnes vulnérables. Par conséquent, l’infirmière doit établir des liens de confiance afin de permettre au patient d’accepter les soins. « La base de cette démarche, le premier objectif qu’elle poursuit, est de réussir par une approche judicieuse, subtile, à tisser des liens de confiance avec la personne soignée. Pour celle-ci avoir confiance équivaut à se dire ‘je crois que tel soignant peut me venir en aide en respectant qui je suis’. Ce qui, au départ, concerne un soignant peut, progressivement, impliquer l’ensemble de l’équipe ».
Avec la prise en charge de la patiente souffrant d’anorexie mentale restrictive, les infirmières n’auraient pas dû uniquement se limiter aux soins techniques. Elles auraient dû prendre en considération le côté psychique de la maladie et établir ainsi des liens de confiance avec la patiente afin de mieux réussir la prise en charge.
2.2.4. Les interactions émotionnelles
Plusieurs recherches mentionnent le travail émotionnel comme un facteur important dans la relation soignant-soigné. En effet, de par sa nature, le domaine des soins est rempli d’émotions accrues. De plus, le travail émotionnel a une conséquence à la fois positive et négative sur les patients et sur les professionnels de santé. Il est aussi nécessaire pour maintenir les relations, notamment en cas de situations difficiles et pointues.
Pour pouvoir partager ce qu’ils ressentent, les patients doivent être impliqués dans le travail émotionnel qu’effectuent les soignants. Cela est bénéfique sur la relation soignant-soigné, d’autant plus que la communication entre les deux parties est authentique et que chaque partie amène sa contribution. Par ailleurs, le niveau émotionnel devient plus intense en cas de situations difficiles et de stress aussi bien chez le patient que chez l’infirmier.
Ainsi, nous pouvons voir que les interactions émotionnelles s’associent presque toujours au travail des soignants, compte tenu de l’existence de cas plus ou moins graves. L’empathie des soignants peut être nécessaire pour une meilleure prise en charge. Ainsi, dans le cas présenté dans ce travail, les infirmières auraient dû considérer la gravité de la maladie psychique dont souffre la patiente.
3. L’anorexie mentale
3.1. Epidémiologie
Le plus souvent, l’anorexie mentale restrictive débute vers l’âge moyen de 17 ans, avec « deux pics de fréquence autour de 14 ans et de 18 ans ». Cependant, il n’existe a priori pas de donnée disponible de prévalence en France tant pour la médecine générale que pour la population générale. Les prévalences disponibles sont celles qui sont retrouvées en pédiatrie mais elles sont difficilement transposables. Par ailleurs, la plupart des adolescents sont suivis par les médecins généralistes en France.
Selon des études internationales, les cas d’anorexie mentale restrictive correspondant aux critères diagnostiques du DSM-IV (Diagnostic and Statiscical Manual of Mental Disorders, en français Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) sont assez rares chez les femmes. Pour la population générale, la prévalence va de 0,9% à 1,5%.
« Les formes subsyndromiques d’anorexie mentale sont 2 à 3 fois plus fréquentes », la fréquence étant très variable. Selon Strober M et al., « 20% des sujets traités dans un centre spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire se trouvent maigres et nient avoir un trouble de la perception de l’image du corps ». Par ailleurs, « 28% de ces personnes disent ne pas avoir peur de prendre du poids ». D’après Johnson et al., « l’existence de formes atténuées de TCA à l’adolescence est un facteur de risque important de développer des troubles physiques et psychiques à l’âge adulte (troubles anxieux, symptômes cardiovasculaires, syndrome de fatigue chronique, douleur chronique, troubles dépressifs, limitation des activités liée à une mauvaise santé, maladies infectieuses, insomnie, symptômes neurologiques, tentative de suicide) ». En outre, « les formes subsyndromiques ont une fréquence estimée en population générale à 5% ».
La prévalence de l’anorexie mentale restrictive en médecine générale aux Etats-Unis et en Angleterre a été étudiée dans quatre articles datant d’avant 1997,,,. Ces études concernaient entre 540 et 857 patients. Ces études ont montré que les prévalences variaient entre 0 et 0,2% cas détecté.
3.2. Description clinique et diagnostic de l’anorexie mentale
L’anorexie mentale est définie comme étant un trouble psychique se manifestant par une grande perte de poids et à laquelle est liée une restriction alimentaire volontaire. Un patient souffrant d’une anorexie mentale lutte contre la faim, contrairement à une personne souffrant d’anorexie, cette dernière ayant perdu l’appétit. Dans la majorité des cas, les restrictions alimentaires sont associées à des activités intellectuelles et physiques intenses.
D’une manière générale, l’anorexie mentale est diagnostiquée par des médecins spécialistes. Elle doit prendre en considération tout le fonctionnement mental et les mécanismes de défense.
Pour diagnostiquer une anorexie mentale, il faut tenir compte des critères suivants :
- L’amaigrissement
Le sujet refuse de maintenir son poids au-dessus du poids normal minimal, c’est-à-dire à moins de 85% pour l’âge et la taille.
- La peur de prendre du poids
Le sujet a très peur de devenir gros et de prendre du poids bien qu’il souffre d’une insuffisance pondérale.
- La dysmporphophobie
L’individu souffre d’une altération de la forme de son corps et de la perception de son poids.
- L’influence excessive de la forme corporelle et du poids
L’estime de soi diminue car l’individu a énormément peur d’avoir un poids excessif.
Par ailleurs, le sujet est anxieux et ressent constamment le besoin de maigrir. Il se lance donc dans une hyperactivité physique. A ce stade, il me semble intéressant de parler de la prise en charge de l’anorexie mentale. En effet, j’estime que Mademoiselle S. aurait dû bénéficier de prise en charge de sa pathologie afin d’éviter peut-être son repli sur soi.
3.3. La prise en charge de l’anorexie mentale
D’abord, il est nécessaire de préciser qu’un adulte souffrant d’anorexie mentale restrictive est une personne présentant une perte de poids supérieure à 15% et un IMC (Indice de Masse Corporelle) inférieur à 18,5. Il refuse de bien s’alimenter malgré son IMC faible, fait des efforts physiques intenses et parfois un hyperinvestissement intellectuel. Chez la femme, la pathologie se manifeste par une aménorrhée secondaire. Un homme atteint d’anorexie mentale restrictive a un trouble d’érection et une perte de libido. Chez les deux sexes, on peut avoir une infertilité.
Pour prendre en charge une personne souffrant d’anorexie mentale, l’équipe soignante doit s’assurer d’une prise en charge de qualité. Ainsi, du point de vue technique, l’infirmière doit apporter au patient une complémentation en phosphore, notamment en cas de dénutrition sévère. Par ailleurs, l’infirmière doit aussi procéder à une initiation à une réalimentation progressive et prudente et réaliser plusieurs fois dans la journée une surveillance clinique (tension artérielle, pouls, température).
En plus de la prise en charge de l’anorexie mentale restrictive du point de vue technique, il convient de parler de la prise en charge psychologique de la maladie laquelle s’effectue, d’une manière générale, en quatre étapes :
- La prise de conscience
L’infirmière devrait aider le patient anorexique à une prise de conscience. En effet, le patient doit reconnaitre et accepter son état de maigreur et doit accepter l’aide du soignant pour le faire sortir de la maladie. Cette reconnaissance est primordiale pour passer à la deuxième étape. Ainsi, l’infirmière doit gagner la confiance du patient pour le faire accepter qu’il souffre d’une maladie psychique.
- La décision de se soigner
Comme la décision de se soigner entraîne souvent chez les patients le réveil d’angoisses, l’infirmière doit établir une véritable relation de confiance avec le patient pour le faire accepter l’idée de reprendre du poids.
- Le passage à l’acte
L’infirmière a un rôle important pour aider le patient à un passage à l’acte. En effet, il s’avère souvent difficile de faire accepter au patient l’idée de bien s’alimenter.
- La persévérance
Cette dernière phase ne relève pas nécessairement du rôle du soignant. Cependant, il contribue à la guérison du patient en restant à l’écoute de ce dernier et en respectant la durée des décisions que ce dernier prend.
Nous pouvons voir que l’anorexie mentale restrictive est une maladie grave et dont les conséquences sont graves. Elle concerne plusieurs cas et on peut même dire qu’il s’agit d’un problème de santé non négligeable. Lors de la prise en charge de la patiente, l’infirmière aurait dû considérer toutes les facettes de la maladie.
3.4. L’évolution et les complications de l’anorexie mentale
Comme l’anorexie mentale est caractérisée par une perte de poids importante, elle est aussi associée à une malnutrition laquelle est liée à de nombreux déficits nutritionnels et aux impacts de la perte de la masse musculaire. Il est important de mentionner que la dénutrition aboutit à un ensemble de complications qui affectent de nombreux organes. Comme complications, on peut citer :
- L’aménorrhée
L’aménorrhée est une des conséquences majeures de l’anorexie mentale. Elle concerne environ 93% des maladies et est en relation avec une réduction importante de la sécrétion hypothalamique des hormones assurant la stimulation des hormones hypophysaires, ce qui entraine une diminution de la stimulation des hormones ovariennes. La personne souffrant d’une telle maladie a un état se rapprochant de celui de l’état pré-pubertaire. Cela peut se manifester par l’absence de désir sexuel, l’altération du timbre vocal. Dans certains cas, le sujet présente des comportements « infantiles ». L’aménorrhée peut s’accompagner de problèmes de la peau et avoir des conséquences sur les os, les vaisseaux et les muqueuses.
- L’ostéoporose
L’évolution de l’anorexie mentale restrictive peut conduire vers l’ostéoporose laquelle résulte d’un déficit de système osseux suite à la dénutrition et aux diverses carences, notamment en vitamine D et en protéines. L’ostéoporose fait directement suite à l’aménorrhée et à l’IMC bas.
- La perte musculaire
La perte musculaire concerne principalement les muscles lisses digestifs, les muscles striés squelettiques et le cœur. Les malades nient souvent cette perte musculaire en raison de leur hyperactivité sportive.
- L’anémie
L’anémie est une des conséquences les plus importantes de l’anorexie mentale restrictive. Elle est due, dans 15% des cas, à un déficit en vitamine B9, B12 et en fer.
- L’hypoglycémie
L’hypoglycémie est due essentiellement à la baisse des nutriments que reçoivent les cellules. Elle induit chez le patient une perte de connaissance, une faiblesse et est à l’origine de diverses malaises.
Nous ne pouvons pas mentionner ces complications dans la prise en charge de Mademoiselle S., vu que nous n’avons pas accès à son dossier médical complet. Cependant, nous n’avons pas omis de remarquer sa maigreur.
4. La relation
4.1. Définition de la relation
Le mot « relation » est issu du verbe « re-lier » qui veut dire créer un lien.
Dans le dictionnaire Petit Robert, la relation est définie comme étant une « situation dans laquelle plusieurs personnes sont susceptibles d’agir mutuellement les unes sur les autres. C’est un lien de dépendance ou d’influence réciproque ». Mais on peut aussi donner une définition plus philosophique de cette notion : « fonctions de relation, ensemble des fonctions sensorielles, nerveuses, psychiques et motrices des animaux, qui leur permettent une relation de connaissance et d’intervention dans le milieu extérieur ».
- Manoukian et A. Massebeuf dénissent la relation comme «une rencontre entre deux personnes au moins, c’est-à-dire deux caractères, deux psychologies particulières et deux histoires […] ». Dans la relation se fera donc un échange d’informations entre les individus en question sous forme de gestes, de mimiques, de paroles ou de postures. Mais en plus, il faut y ajouter la notion du prendre soin, d’où l’intervention d’une personne qui donne les soins, le soignant, et d’une autre personne qui est en attente de soins, le soigné. C’est cet échange entre les deux personnes qui va aboutir à la relation soignant-soigné.
Dans la relation du soignant avec le patient, le lien est celui du soin. Ce lien est de nature professionnelle et qui permet à chacun des acteurs d’avoir une place bien précise. A plusieurs reprises, je me suis demandé si, lors de la prise en soin de Mademoiselle S., nous avons tenu chacun notre rôle/
4.2. La relation soignant-soigné
Selon le dictionnaire encyclopédique des soins infirmiers, trois attitudes du professionnel de santé correspondent à la relation soignant-soigné.
– l’infirmier doit faire un engagement personnel dans la relation et doit considérer le soigné tel qu’il est, sans jugement de valeur, et avec des sentiments et réactions qu’il peut avoir dans sa vie personnelle,
– l’objectivité est primordiale dans la relation soignant-soigné pour éviter toute déformation de ce que le soignant pourrait entendre ou observer
– le soignant doit être toujours disponible pour observer, identifier et écouter les besoins de la personne soignée.
De mon côté, je définirais la relation telle qu’un lien d’interdépendances de sujets dans lequel chacun montre une dépendance envers autrui tout en préservant son autonomie. Chaque individu attend de la relation une reconnaissance. Ainsi, pour le soignant par exemple, la reconnaissance peut se faire à travers un sourire ou un regard.
Dans une relation soignant-soigné doit nécessairement existe la confiance qui est en constitue la base et qui est définie par A. Santin comme la « foi en quelque chose, en quelqu’un. Se fier à, car il s’agit bien de cela : se fier à un autre, à l’inconnu, se confier pleinement ». Il est important de mentionner que le concept de confiance fait référence au sentiment de sécurité de la personne qui se fie à une autre personne, dans notre cas le soignant. Cependant, la confiance n’est pas acquise mais se gagne à travers les échanges entre les individus.
La relation soignant-soigné est une base du soin relationnel lequel représente les actions qui ne font pas partie des actes techniques. Soin à part entière, le soin relationnel vise à répondre à une demande de compréhension, d’écoute, de réconfort et de réassurance de la part du patient. La relation soignant-soigné s’installe pendant la mise en confiance, vu qu’il est question d’un échange réciproque.
4.3. Le concept du soignant
Le dictionnaire Larousse définit le terme « soignant » comme « un individu qui s’occupe d’une personne en perte de santé en lui prodiguant des soins ».
Dans le Dictionnaire médical, la définition du soignant est celle-ci « l’infirmière est une personne ayant suivi des études professionnelles de base, étant apte et habilitée à assumer dans son pays la responsabilité de l’ensemble des soins que requiert la promotion de la santé, la prévention de la maladie et des soins aux malades ».
Selon W. Hesbeen, « le terme de soignant regroupe l’ensemble des intervenants de l’équipe pluridisciplinaire, qui ont tous pour mission fondamentale de prendre soin des personnes, et ce quelle que soit la spécificité de leur métier ». Cet auteur mentionne aussi que le mot « soignant » désigne plus que le statut d’un professionnel et fait référence plus précisément à une intention. En effet, dit-il, il ne suffit pas d’être infirmier ou médecin pour être soignant ; encore faut-il que les actes quotidiens fassent preuve d’une intention de prendre soin des patients et non seulement de leur donner des soins. Ainsi, cet auteur explique que, pour être soignant, on n’est pas seulement un exécutant, mais une personne qui exécute car il a envie de s’occuper d’autrui.
Pour ma part, je mentionnerai la définition donnée par une cadre sage-femme avec laquelle j’ai eu l’occasion de m’entretenir : « il y a deux types d’infirmiers : le soi-niant et le soignant ». Le premier désigne l’infirmier qui ne prend en compte que le côté technique des soins (c’est donc un simple exécutant). Le deuxième désigne l’infirmier qui prend soin de la personne soignée. Les premières années de ma formation, je n’avais qu’une compréhension vague de ce que le terme « soignant » voulait dire. En effet, je pensais que l’infirmière avait seulement pour mission de soigner la maladie et qu’en toute situation, son devoir était de faire en sorte que le patient soit guéri. Mais au fil du temps, avec l’expérience que j’ai acquise de mes stages et avec mon évolution personnelle, j’ai pu comprendre et admettre que le patient est l’élément central dans la prise en soins.
Lors du congrès de médecine physique et d’ergothérapie de la Grande Motte en 1998, Y. Gineste présente la position du patient de la manière suivante, par rapport au soignant « tu es donc libre, et est mon égal, et si tu veux nous serons frères sur le chemin que nous suivrons ensemble ».
De par les lectures que j’ai faites, j’ai pu conclure qu’il faut humaniser les soins, de même que les prises en charge. Il est essentiel de mettre le patient au cœur des préoccupations des soignants.
4.4. Le concept du soigné
Le mot « soigné » désigne la personne prise en charge. Avant, le soigné était appelé « malade », un terme défini dans le guide du service des soins infirmiers comme étant ainsi « c’est la rupture de l’équilibre, de l’harmonie, un signal d’alarme se traduisant par une souffrance physique, psychologique, une difficulté ou une inadaptation à une situation nouvelle, provisoire ou définitive. C’est un évènement pouvant aller jusqu’au rejet social de l’homme et de son entourage ».
Dans le dictionnaire Larousse, le mot « patient » est défini comme étant une « personne soumise à un examen médical, suivant un traitement ou subissant une intervention chirurgicale ».
Selon la loi du 4 mars 2002, le patient a la possibilité de refuser le soin. On peut parler, par exemple, la possibilité pour le patient de donner son accord pour les soins qu’il recevra. Il a aussi la possibilité de demander un autre infirmier ou un autre médecin.
4.5. Les différents types d’émotions dans une relation
Dans une relation, on peut distinguer plusieurs types d’émotions. Divers ouvrages soulignent l’existence d’émotions fondamentales, en énonçant qu’il y aurait un signal distinctif universel indépendamment de la culture de l’individu.
Les émotions s’associent à la communication verbale. De ce fait, quand une personne est émue, les traits de son visage changent et son corps s’agite. C. Darwin dénombre six types d’émotions : la tristesse, la joie, la peur, le dégoût, la colère et la surprise. Toutefois, les émotions fondamentales, ou basales, sont quatre : la tristesse, la joie, la peur et la colère.
- La colère
Cette émotion se manifeste par les sourcils froncés, les poings et les mâchoires serrés, vu que le tonus musculaire augmente. Mais en plus, la face peut aussi rougir en raison de la vasodilatation. Il est également possible d’observer une augmentation des fréquences respiratoire et cardiaque.
- La joie
La joie se manifeste par un sourire dit de Duchenne par Paul Ekman. Ce sourire se caractérise par un abaissement des sourcils et par un plissement des yeux. Des changements comportementaux, tels que des larmes de joie ou encore des sautillements, s’accompagnent de cette émotion.
- La tristesse
Une personne triste a un visage dont les sourcils adoptent une position oblique en raison d’une contraction des muscles faciaux. Les rides du front se creusent et la commissure des lèvres baisse légèrement. Dans des cas, la tristesse peut aussi s’accompagner de larmes.
- La peur
La peur se montre par un soulèvement des sourcils et par un écarquillement des yeux. Par ailleurs, elle s’accompagne aussi d’une contraction généralisée des muscles qui engendre un afflux de sang de la périphérie vers les muscles, d’où l’apparition d’un visage pâle ou de tremblements. Généralement, la peur entraîne une augmentation des fréquences respiratoire et cardiaque ainsi qu’une dilatation de la pupille. Un cri peut aussi accompagner la peur.
5. Le transfert et le contre-transfert
5.1. Définitions
Le terme « transfert » veut dire « porter au-delà ». Il fait référence à un acte par lequel une personne éprouve pour un objet un sentiment étendu à un objet différent. Lacan associe le transfert à un « phénomène absolument général du lien interhumain mettant en jeu des mécanismes d’identification, de projection, d’introjection ». Il s’agit donc d’un phénomène qui concerne toute personne, à partir du moment où sa relation à une autre personne suscite des images affectives anciennes qu’elle a vécues par exemple au cours de son enfance.
Découverte par S. Freud, la notion de transfert a été reprise par Jacques Lacan qui y a apporté quelques renforcements. Il mentionne ainsi la différence entre le « transfert imaginaire » et le « transfert symbolique ». Pour Lacan, il s’agit d’une notion d’ordre symbolique. « Chaque fois qu’un homme parle à un autre d’une façon authentique et pleine, il y a, au sens propre transfert, transfert symbolique ».
Le transfert imaginaire est un obstacle car c’est un immobilisme du sujet, vu que l’analysant agit dans l’analyse.
Le contre-transfert est un terme qui fait référence au sentiment conscient que l’analyste éprouve, de même que le soignant quand celui-ci se trouve face au transfert de son patient. Ainsi, le transfert désigne l’analyse et le contre-transfert est la réaction de l’analyse.
Dans sa relation au patient, le soignant travaille avec les transferts et les contre-transferts. Ainsi, pour que les soins se déroulent dans les meilleures conditions et pour une relation thérapeutique de qualité, le soignant est amené à respecter une certaine distance avec le patient. Souvent difficile à gérer, la distance en question permet au soignant de ne pas se laisser dominer par les sentiments qui peuvent se transférer dans la relation et mettre ainsi à mal la relation établie entre les deux parties.
5.2. La notion de distance professionnelle
Selon Pascal Prayez, « la distance est la séparation de deux points dans l’espace, de deux objets éloignés l’un de l’autre par un écart mesurable. Selon l’étymologie latine, il s’agit de ‘se tenir debout’, en étant séparé de l’autre par un espace plus ou moins important ».
Dans la relation soignant-soigné, le soignant a le devoir de garder une distance pour ne pas être dépassé par ses sentiments. Cependant, il n’est pas toujours facile pour lui de trouver la distance idéale. En effet, si la distance est trop importante, il peut avoir du mal à comprendre les besoins du patient. Le non-respect de la distance peut quant à lui engendrer une relation trop personnelle entre les deux parties.
La distance professionnelle est primordiale dans la relation soignant-soigné afin d’assurer une préservation de l’intégrité physique du soignant, de même que son bien-être. Cette distance protège l’infirmière des éventuelles émotions du patient qui peuvent avoir une influence sur elle. Il est souvent difficile de connaitre la juste distance quand il est question de patients suivis régulièrement sur une longue période.
5.3. Les émotions dans une relation soignant-soigné
L’expression des émotions dépend de l’individu qui les éprouve, mais aussi des circonstances et du contexte. Ainsi, un patient désagréable peut subir la colère du soignant. Cet auteur estime que la colère est provoquée par le caractère indésirable d’une situation ainsi que par un défaut de réciprocité dans les relations. Cela peut se caractériser par un sentiment de non-reconnaissance par le patient, ce qui est une cause fréquente de colère chez les soignants.
Le soignant peut aussi éprouver de la tristesse. C’est souvent le cas suite au décès d’un patient, un décès consécutif à la prise en charge d’un patient atteint d’une maladie incurable. Cette émotion fait écho à la souffrance du patient et correspond donc particulièrement à la perte, la perte d’espoir ou la parte d’un patient.
La joie est une des émotions qui peut exister dans la relation soignant-soigné. Elle est généralement ressentie quand un soignant retrouve un soigné auquel il a pu tisser un lien fort. La joie peut aussi se manifester après rétablissement du patient ou encore quand le soigné reconnait le travail effectué par le soignant.
Emotion fréquente dans une relation soignant-soigné, la peur survient quand un danger se présente. Dans la profession d’infirmière, il est principalement question de la peur de commettre une faute professionnelle. La peur est souvent une appréhension devant un danger supposé et non avéré. Une situation de violence peut aussi engendrer la peur. C’est le cas, par exemple, de la prise en soins d’un patient agressif.
5.4. Les émotions du soignant et les conséquences sur la personne soignée
Les émotions du soignant ont des impacts sur la personne soignée, notamment dans sa relation avec celui-ci. Ainsi, on peut citer les répercussions ci-après.
- Les mécanismes de défense du soignant
Ils ont une fonction adaptive pour se protéger d’une situation à l’origine de malaise, d’angoisse ou de souffrance. De ce fait, quand un soignant se trouve dans un contexte qu’il n’a pas prévu, il peut être amené à instaurer des processus inconscients. Ces derniers peuvent avoir une interférence dans la relation soignant-soigné car ils ont une influence sur le comportement du soignant face au patient. Par exemple, un soignant peut manifester un évitement, ce qui provoquera une rupture dans sa relation avec le soigné, et par conséquent dans la prise en charge de manière générale.
- La création d’un obstacle
- Prayez qualifie la distance souvent adoptée par le soignant de « distance ‘hyperdéfensive’, qui le coupe de ses ressentis, créant un ‘blindage’ qui annule la relation ». Ce blindage a pour risque de déshumaniser les soins. En effet, le côté technique éloigne l’infirmière du côté humain du soin, ce qui conduit dans la plupart du temps à considérer le patient comme une pathologie, voire un objet. Une véritable relation soignant-soigné ne peut se créer que quand il existe une confiance réciproque entre les deux acteurs. Cependant, cette confiance ne peut s’établir que par l’investissement et l’implication du soignant.
Après avoir présenté les notions théoriques se rapportant au thème de ma recherche et portant sur les éléments de ma problématique, j’ai choisi de chercher des réponses à mon questionnement au moyen d’enquêtes que j’ai menées auprès d’infirmières travaillant dans divers services.
III. Méthodologie
1. Choix de la méthode
Pour essayer de trouver des réponses à ma question de départ, j’ai utilisé un entretien semi-directif que j’ai effectué auprès d’infirmières qui travaillent dans divers services hospitaliers. J’ai particulièrement opté pour cet outil pour quatre raisons :
– le respect de l’anonymat, ce qui permettrait d’obtenir des réponses plus sincères de la part des infirmières, et par conséquent des réponses pertinentes
– la possibilité de poser des questions identiques à toutes les infirmières interrogées, ce qui permettrait de faire une confrontation des réponses et d’en dégager une conclusion
– l’évaluation du problème posé
– une possibilité de comparaison entre les notions théoriques et la réalité sur le terrain.
– la possibilité de reformuler les questions et d’approfondir les réponses si nécessaire
– la possibilité d’ouvrir une discussion et de partager ainsi des avis différents concernant le sujet
Chaque entretien a duré environ 40 minutes et a été fait selon une grille établie au préalable et présentée en annexes 1.
2. Présentation de la population interrogée et des difficultés rencontrées
J’ai réalisé mes entretiens auprès d’infirmières qui travaillent en secteur de psychiatrie mais dans des services différents, et après avoir eu l’autorisation auprès des cadres respectifs.
J’ai souhaité interroger aussi bien des jeunes diplômées que des professionnels ayant une grande expérience dans le but de savoir si l’expérience professionnelle pouvait avoir un impact ou non sur les réponses données.
Toutes les personnes interrogées sont des femmes et sont réparties de la manière suivante :
– deux jeunes diplômées (depuis moins d’un an)
– une diplômée entre 1 et 5 ans
– deux diplômées depuis plus de 5 ans.
Pendant les entretiens, j’ai fait face à quelques difficultés que je tiens à mentionner dans cet écrit.
D’abord, il ne m’a pas été facile de choisir les questions que j’ai mises dans la grille d’entretien. En effet, il a fallu qu’elles soient à la fois pertinentes et exploitables pour pouvoir répondre à ma question de départ.
Pendant les entretiens, j’ai pris des notes. Cela m’a exigé beaucoup d’attention car je devais écouter et bien entendre la parole de la personne enquêtée et en même temps observer sa communication non-verbale. De plus, je devais reproduire les réponses données de façon fidèle. Pendant le premier entretien, j’ai eu tendance à orienter l’infirmière enquêtée en vue de l’aider à trouver les réponses. Cependant, cela a été une erreur car je ne devais, en aucune manière, influencer les réponses données par les infirmières. J’ai alors rectifié par la suite ma manière de procéder. Ainsi, j’ai fait de mon mieux pour contrôler mes émotions et mes réactions. J’ai essayé de rester neutre dans le but de ne pas influencer les réponses aux questions que j’ai posées. En outre, j’ai dû, plusieurs fois, recadrer les entretiens quand ceux-ci avaient tendance à s’éloigner du sujet.
3. Résultats et analyse
- Répartition de la population selon le sexe
La figure 1 nous montre qu’on a majoritairement une population féminine. Cela pourrait signifier que la profession infirmière attire plus les femmes que les hommes.
- Répartition de la population selon l’âge
La figure 2 nous montre que la population interrogée se trouve généralement dans l’âge mature. En effet, la maturité est un facteur très important en profession infirmière, vu que les soins ne relèvent pas seulement du côté technique mais surtout du côté relationnel. D’une manière générale, les personnes qui ont atteint la maturité ont une plus grande facilité de tisser une relation avec l’autre.
- Répartition de la population en fonction de l’obtention du diplôme
La répartition de la population en fonction de la durée depuis laquelle elle a obtenu son diplôme ne nous permet pas d’avancer une conclusion. En effet, deux infirmières détiennent leur diplôme depuis plus de 5 ans et deux autres depuis moins d’un an. Nous ne pouvons pas donc dire qu’il s’agit d’une population de jeunes diplômées.
- Service dans lequel travaille la personne enquêtée
Seule une infirmière sur les cinq interrogées travaille en psychiatrie. Les quatre autres infirmières travaillent dans d’autres services : deux en réanimation, une en chirurgie et une en maternité.
- Expérience en psychiatrie
Quatre infirmières sur les cinq interrogées ont déjà travaillé dans un service psychiatrique. La population enquêtée est donc bien choisie, vu que ces quatre infirmières ont donc pris en charge au moins une personne présentant un trouble psychique. Par conséquent, elles devraient bien connaître
Pour les réponses aux questions ouvertes, j’ai choisi de synthétiser les réponses apportées par les infirmières dans le but d’en faire une synthèse et une discussion.
- Les problèmes psychiques selon les infirmières
Les problèmes psychiques sont définis, d’une manière générale, par les infirmières comme étant des affections qui portent atteinte à la pensée. Selon elles, ce sont des conduites d’une personne qui devraient être traitées par la psychiatrie.
Les infirmières interrogées ont mentionné que les problèmes psychiques sont nombreux. Comme exemples, elles ont cité la schizophrénie, les phobies, l’autisme, l’anxiété.
Aucune infirmière n’a mentionné l’anorexie mentale restrictive comme problème psychique. Nous pouvons alors dire qu’il s’agit d’un trouble encore méconnu et qui ne vient pas a priori à la tête des listes des troubles psychiques.
- L’anorexie mentale restrictive selon les infirmières
Selon les infirmières, l’anorexie mentale restrictive est un trouble qui atteint surtout les jeunes filles adolescentes. Elle s’installe progressivement chez la personne qui en souffre. Les manifestations en sont nombreuses et varient d’une personne à une autre. Cette maladie est classée parmi les troubles du comportement alimentaire et nécessite une prise en charge afin d’éviter les conséquences qui peuvent être drastiques.
Deux infirmières parmi les cinq interrogées ont mentionné que l’anorexie mentale restrictive est un trouble psychique et qu’elle est avant tout due au désir de perdre un peu de poids. Par ailleurs, elles ont également dit que l’anorexie mentale restrictive est associée à la négation de la maladie par le sujet qui en souffre.
- Classement de l’anorexie mentale restrictive par rapport aux autres troubles psychiques
Trois infirmières sur les cinq interrogées ont classé l’anorexie mentale restrictive en second lieu parmi les maladies indiquées dans la liste que nous avons proposées. Elle survient selon elles après la schizophrénie. Une infirmière l’a classée en troisième position, après la schizophrénie et l’anxiété. Une infirmière l’a classée en dernière position, après la schizophrénie, les délires, l’anxiété et la peur.
L’anorexie mentale restrictive est un trouble psychique dont nombreux ne sont pas encore conscients de la gravité. Cependant, ce trouble est à l’origine d’autres maux et dont les conséquences sont graves.
- L’émotion dans la relation soignant-soigné selon les infirmières
Trois infirmières ont mentionné que l’émotion est un composant essentiel dans la relation soignant-soigné. Elles ont dit que leur relation avec le patient est vécue comme une source de plaisir, notamment quand elles se sentent proches de ce dernier. En effet, ce sont les émotions positives qui sont venues à l’esprit de ces infirmières quand je leur ai posé la question. Les deux autres infirmières ont pensé aux émotions négatives et ont dit que la relation avec le patient n’a pas la possibilité de s’améliorer dans le cas où le soignant éprouve de la colère ou du mépris envers le patient.
- Le jugement personnel sur le patient
Deux infirmières sur les trois interrogées ont avoué qu’il leur est déjà arrivé d’avoir un jugement personnel sur le patient. Cependant, ont-elles mentionné, cela n’a pas nécessairement affecté la prise en soin du patient en question. Toutefois, ces infirmières ont parlé à leurs collègues de ce qu’elles pensaient des patients. L’une d’elles a dit avoir jugé un patient en soins palliatifs d’égocentrique quand celui-ci voulait faire réaliser ses vœux par sa fille unique.
Conclusion
Dans quelles mesures le trouble anorexique peut-il avoir un impact sur la prise en charge des patients souffrant de tels troubles et qui sont admis à l’hôpital en vue de subir une intervention chirurgicale ? De quelle manière un soignant pourra-t-il parler avec un patient atteint d’un trouble psychique ? A quoi sont dus les sentiments de jugement personnel envers un patient souffrant de trouble psychique ? Les infirmières ont-elles toutes les connaissances relatives à la maladie dont souffre cette patiente ?
L’élaboration de ce travail de fin d’études m’a permis de trouver des réponses partielles à ces questions et de prendre ainsi du recul par rapport à la situation clinique que j’ai vécue. Mes recherches documentaires ont été à la fois informatives et enrichissantes tant au niveau de la connaissance du métier d’infirmier qu’au niveau de l’amélioration de ma culture générale. Mais je tiens à préciser que ce sont les échanges avec les infirmières interrogées lors de l’enquête et ayant été présentes lors de mon stage qui ont été les plus instructives. En effet, j’ai pu réaliser que je n’étais pas la seule à faire face à des difficultés lors de la prise en charge des patients, et que cette difficulté survient même très souvent chez les professionnels, malgré leurs nombreuses années d’expérience.
Les recherches théoriques et le stage clinique m’ont permis d’être consciente que chaque personne peut avoir recours à différentes ressources quand elle se trouve devant une situation qui la confronte à ses émotions. Ainsi, elle peut utiliser l’expérience de par son vécu personnel ou professionnel, les échanges avec les groupes de paroles ou encore ses savoirs dans à travers les formations professionnelles.
La réflexion et le cheminement relatifs à ce travail m’ont conduite à de nouvelles interrogations portant sur la perception des soignants : Quels moyens les soignants ont-ils à leur disposition pour gérer leurs émotions et réaliser avant tout leur profession tout en laissant de côté leur jugement personnel ?
A ce stade, je me suis lancé à une nouvelle recherche documentaire et j’ai pu découvrir un nouveau concept : le travail émotionnel. Il s’agit en effet d’un travail que les infirmières réalisent de manière inconsciente. La gestion des émotions par les infirmières est un thème qui n’a pas encore fait l’objet de plusieurs études. Il s’agit d’une dimension très peu abordée aussi bien lors de la formation initiale que dans les structures de soins. Par conséquent, elle n’a pas été encore prise en considération bien qu’elle requière une implication.
Bibliographie
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HESBEEN Walter, Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997
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Madeleine Grawitz. Méthodes des sciences sociales. 1994. 251p
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MANOUKIAN A. et MASSEBOEUF A. – Soigner et accompagner – La relation soignant – soigné – Rueil
MOSCOVICI Serge, Psychologie sociale, Paris, PUF, 1984
Par l’équipe de l’unité de soins palliatifs et les docteurs CHAPON Françoise et QUENET Yves, Réflexions sur le corps-objet, Objectif soins, 12/2005, n°141
PRAYEZ Pascal. Distance professionnelle et qualité du soin, Ed Lamarre, année 2003
Recueil des principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’Etat et à l’exercice de la profession, Profession infirmier, Paris, Berger-Lerault, 2006
ROGERS, Carl. Le développement de la personne. Paris, Éditions Dunod, 1968
SANTIN A. (praticien hospitalier, service des urgences CHU Henri Mondor, AP-HP) – La relation de soin : une question de confiance ? –
http://www.espace-ethique.org/fr/popup_result.php?k_doc_lan
TISON Brigitte, Les représentations de la folie à travers les âges en Occident, Soins Psychiatrie. 2003
Annexe 1 : La grille d’entretien
1- Pouvez-vous indiquer votre sexe ?
M ☐ F☐
2- Pouvez-vous indiquer la tranche d’âge à laquelle vous appartenez ?
Moins de 25 ans ☐ Entre 26 et 35 ans ☐ Entre 36 et 45 ans ☐
Plus de 45 ans ☐
3- Depuis combien de temps êtes-vous diplômé ?
Moins d’un an ☐ Entre 1 et 5 ans ☐ Plus de 5 ans ☐
4- Dans quel service travaillez-vous ?
5- Avez-vous déjà travaillé en service de psychiatrie ? Si oui, quelle est la durée de votre expérience ?
Moins d’un an ☐ Entre 1 et 5 ans ☐ Plus de 5 ans ☐
6- Comment définissez-vous les personnes souffrant de problèmes psychiques ?
7- Pouvez-vous en citer des exemples ?
8- Comment définirez-vous l’anorexie mentale restrictive ?
9- Comment classeriez-vous ces troubles psychiques ?
Schizophrénie / Anxiété / Peur / Délires / Anorexie mentale restrictive
10- Avez-vous déjà pris en charge des patients atteints de troubles psychiques dans votre service ?
11- Donnez une définition de l’« émotion ».
12- Quelles sont les émotions qui, selon vous, interviennent dans la relation soignant-soigné ?
13- L’existence de ces émotions pourra-t-elle améliorer la prise en soins du patient ?
14- Vous est-il déjà arrivé de porter un jugement personnel sur un patient ? Si oui, quelles en sont les raisons ?
15- Ce jugement personnel a-t-il eu une influence sur la prise en soin du patient ?
16- Vous est-il déjà arrivé de parler de votre jugement du patient à un collègue ? Si oui, dans que but ?
Table des matières
Présentation de la situation d’appel 2
1.1. Les références du concept de la représentation : les acceptions de Durkheim et de Moscovici 5
1.2. Les diverses conceptualisations sociologiques du concept de représentation 5
1.3. Les représentations sociales 5
2.1. Prendre soin et soigner 6
3.2. Description clinique et diagnostic de l’anorexie mentale 12
3.3. La prise en charge de l’anorexie mentale 12
3.4. L’évolution et les complications de l’anorexie mentale 13
4.1. Définition de la relation 14
4.2. La relation soignant-soigné 14
4.3. Le concept du soignant 15
4.5. Les différents types d’émotions dans une relation 16
5.2. La notion de distance professionnelle 17
5.3. Les émotions dans une relation soignant-soigné 18
5.4. Les émotions du soignant et les conséquences sur la personne soignée 18
- Choix de la méthode 19
- Présentation de la population interrogée et des difficultés rencontrées 19
- Résultats 20
- Discussion 23
Table des illustrations
Figure 1: Population enquêtée selon le sexe 20
Figure 2 : Population enquêtée selon l’âge 20
Figure 3 : Durée depuis laquelle le diplôme a été obtenu 21
Figure 4 : Service dans lequel travaille la personne interrogée 21
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