Protection et Éducation des Enfants Placés : Vers une Approche Améliorée et Cohérente
Introduction1
La protection et l’éducation des enfants placés sont au coeur des missions des organismes qui les accueillent.L’évolution du secteur social, matérialisée par la loi 2002-2 du 2 janvier 2002 implique une nécessaire adaptation des établissements, dans laquelle le directeur a un rôle décisif. Le schéma de l’enfance et de la famille présente l’ensemble des orientations politiques du Conseil Général dans un domaine de plein exercice de ses compétences mais dont l’efficacité d’action résulte d’une mise en œuvre coordonnée avec d’autres institutions.
Des constats partagés montraient la nécessité de réformer le dispositif, qui bien qui se base sur des principes éprouvés, comportait néanmoins des défauts d’organisation: défaut de coordination des différents acteurs, faiblesse de l’évaluation, etc. 2Pour autant, il ne s’agit pas toujours de faire valoir le respect de l’autorité parentale au détriment des besoins de l’enfant mais de proposer aux équipes de protection de l’enfance des repères qui tiennent compte de la diversité des situations des familles, ainsi que des motifs et du contexte des placements. Ces repères peuvent également les aider à rechercher le sens de l’action.
Tout est à étudier minutieusement dans le projet. Tout comme une pédagogie du projet peut aider un enfant en très grandes difficultés. Il faut déceler et voir ce qui va, ce qui ne va pas, et en connaitre les causes. La sélection des professionnels doit mettre aussi en évidence l’efficience de l’équipe amenée à gérer les tensions qui en résultent, tout en assumant la responsabilité de l’accompagnement de l’enfant. Le projet se doit d’améliorer la qualité des soins dispensés aux enfants et aux jeunes placés en famille d’accueil. Cette approche a été étendue en Angleterre sous le nom de LookingAfterChildren (LAC)vers les années 1990 afin d’améliorer la qualité et l’efficacité des attentions dispensées par les services de bien-être à l’enfance.La promotion d’une approche requiert de bien préparer et d’appuyer la démarche d’implantation par les ressources requises avant de solliciter les intervenants et les parents d’accueil.
La réalité des familles d’accueil et les conditions de pratique des intervenants influencent la qualité de l’approche d’implantation. La méthode choisie est celle du consensus formalisé. Les bonnes pratiques professionnelles ont été rassemblées à partir de certaines références et à des études qualitatives, et en collaborant avec une diversité d’acteurs.
1 ANESM, Septembre 2009. Recommandation de bonnes pratiques professionnelles,
L’exercice de l’autorité parentale dans le cadre du placement.
2 FUSTIER Paul, 1993. Les corridors du quotidien. Lyon, PUL, 195 p. 1997. Des institutions et des parents. In, Parents/Famille/Institution approche groupale d’orientation psychanalytique. Lyon, centre de recherche sur les inadaptations sociales, Université Lumière Lyon II, 335 p.
La collaboration avec les parents comprend l’établissement d’une relation de confiance qui influe la qualité de la coopération avec eux et leur implication. La confiance peut soutenir le travail sur les problèmes et difficultés liés au placement. Elle est essentielle pour le développement de l’enfant. Pendant le placement et quel que soit le cadre du placement, des décisions importantes doivent être étudiées. Ceci concerne la santé, la scolarité, le patrimoine de l’enfant, les relations entre l’enfant et ses tiers, ses activités sportives et loisirs, et ses convictions religieuses ou philosophiques.
Un projet est défini comme une maquette idéale que l’on élabore pour autrui, pour soi ou pour toute une communauté, voire pour un tout un pays. Monter un projet, c’est développer son ambition dans le futur et projeter une image à une collectivité ou à une communauté toute entière. Au commencement, un projet n’a rien de certain et n’a que comme point d’attache la foi, la détermination ou la volonté que l’on a de réaliser des choses. Dans cette recherche de certitude et de réponse à l’ambition que sont esquissées les différentes démarches qui sont définies dans les sections du présent document.
Dans un premier temps, nous entamerons avec une étude et une recherche préalable qui nous rapprocheront du contexte en abordant les conceptions théoriques, la démarche de recherche et les travaux réalisés. Dans un deuxième temps, nous aborderons la partie pratique en mettant en exergue les diverses points à maitriser pour le projet. Dans un troisième temps, nous parlerons d’évaluation des activités pour le bon essor du projet. L’évaluation de l’atteinte des objectifs sera faite à partir du point de vue de l’intervenant alors que la perspective des parents d’accueil permettra de considérer les dimensions du développement. L’action et l’évaluation s’adressent aux acteurs, aux responsables et professionnels, car elles sont liées tant aux projets qu’à l’organisation et aux pratiques quotidiennes, au plus près des enfants et de leurs parents.
Première partie : Etude et recherches préalables
- Définitions
- Placement
L’idée de placement fait que les enfants soient assignés de façon purement passive dans un lieu qui n’est pas celui de leur espace familial. Autrement dit, une famille d’accueil s’occupe pour une période déterminée de ces enfants qui ne peuvent pas continuer à vivre au sein leurs propres familles.
Le placement peut se présenter sous différentes formes.
Un placement peut durer aussi longtemps que possible ou du moins jusqu’à ce que les problèmes apparus dans la famille d’origine soient résolus. L’accueil peut durer quelques jours ou plusieurs années.
Le placement peut être volontaire ou imposé : seul un juge de la Jeunesse peut intervenir et décider un placement.
Il s’agit d’un placement familial lorsque les parents nourriciers sont un membre de la famille. Le placement social est le cas où les parents nourriciers s’occupent de quelqu’un de leur entourage comme l’enfant d’un voisin, un élève de l’école, etc.
Quand les parents nourriciers ne connaissent pas l’enfant, il s’agit du placement en dehors du cercle familial.
L’assistance familiale est une forme de placement où les parents prennent eux-mêmes contact avec un service de placement pour une raison particulière, comme par exemple : ils ont du mal à s’occuper de leurs enfants.
- Séparation et suppléance familiales3
Apparue dans les années 1980, la notion de suppléance familiale s’est développée en réaction à l’utilisation de notions connotant négativement ou de manière peu précise les interventions socio-éducatives auprès des enfants et de leurs parents.
La suppléance familiale s’est également développée en contradiction à la substitution, longtemps utilisée dans le secteur social. La substitution implique le remplacement d’un élément par le même élément c’est-à-dire le remplacement de la famille naturelle par une famille d’accueil ou par une institution.
« La suppléance familiale est utilisée, quant à elle, pour l’intervention socio-éducative consistant pour les professionnels (ou des bénévoles) à accomplir le plus souvent temporairement, à la place des parents, la plupart des actes éducatifs usuels, sans toutefois les remplacer », définit Samuel NICOLAS.
3 CHRETIEN J., 2001. Les parents face à la séparation : le point de vue des parents dans les situations où leur enfant est orienté dans un dispositif de suppléance (internat ou famille d’accueil)
Souvent, les gens ont peur que la protection de l’enfance leur enlève l’enfant. Pourtant, même si la protection de l’enfance doit intervenir, le principe de base est que ce sont les mesures les plus légères qui sont prises pour aider la famille. La protection de l’enfance essaie toujours d’aider l’enfant pour qu’il puisse vivre auprès de sa famille. Ces services prioritaires s’appellent mesures de soutien en milieu ouvert. Ces mesures sont toujours facultatives. Elles se basent sur la collaboration avec la famille. La majeure partie de la protection de l’enfance est réalisée à travers les mesures de soutien en milieu ouvert.
Quand l’éloignement d’un enfant de son milieu naturel a lieu, on envisage avant tout son placement dans son milieu élargi si son cas le permet. Pendant l’évaluation du signalement, quand le retour dans le milieu naturel semble incertain, un milieu de vie stable est étudié et recherché pour l’enfant.
- Exploration des expériences des autres organismes et départements
Le modèle d’analyse stratégique de Crozier et Friedberg a permis l’analyse de l’action collective dans des domaines de recherche très variés de l’analyse sociologique.
L’ouvrage de Jacques Danancier situe le projet individualisé dans le contexte des pratiques du service social et démontre un nouveau mode d’intervention du travail social autour d’une approche clinique éducative. Son œuvre détaille l’utilisation d’un instrument référentiel permettant une évaluation dynamique et participative des parcours des usagers quel que soit le type d’établissement. Il propose ainsi des éléments de modélisation institutionnels du « système projet ».
L’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) a publié des recommandations de bonnes pratiques professionnelles pour le secteur de la protection de l’enfance, la publication s’intitulant : Recommandation évaluation interdisciplinaire de la situation mineur/jeune majeur en cours de mesure.
Des conseils généraux, des communes et des structures associatives créent des activités destinées à soutenir les parents dans leur positionnement relationnel par rapport à leurs enfants et dans leurs responsabilités et tâches éducatives. Des groupes de parents structurés dans un Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (RREAAP), par exemple, permettent de partager savoir-faire, analyses et difficultés.
Le Gard (SAPMN), le REPE, l’Aube (PHOM), le Vaucluse (SAPSAD) sont aussi des références pour la réalisation du projet d’aide sociale. Le but d’un projet est de répondre aux questions, « Qui ? Quand ? Où ? Comment ? ».L’enrichissement de la palette des outils supplémentaires comprend l’appui sur les réseaux et les ressources locales.
- Constats et applications des lois
- Mesure de protection et Lois
Le schéma départemental est un document-guide de planification de la réalisation de la politique départementale dans un cadre homogène, économe et satisfaisant en termes humains, sociaux et techniques.
La loi du 2 janvier 2002 renouvelant l’action sociale, a réformé la loi du 30 juin 1975 sur les institutions sociales et médico-sociales. Ces lois de 2002 relatives au projet social concernent : la réaffirmation des principes des usagers, le respect de l’identité de la personne, la diversification des offres de services, l’évaluation sur les réflexions, les valeurs et les pratiques. L’usager doit devenir co-auteur, acteur et partie prenante de son projet.
La loi détaille dans ses articles 18 et 19 de nouveaux contenus pour l’article L.223 du Code de l’Action Sociale et des Familles :
« L’attribution d’une ou plusieurs prestations prévues au présent titre est précédée d’une évaluation de la situation prenant en compte l’état du mineur, la situation de la famille et les aides auxquelles elle peut faire appel dans son environnement ».
Les nouvelles orientations relatives aux schémas sont les suivantes.
L’article 18 revendique que les schémas d’organisation sociale doivent être établies pour une période maximale de 5ans. Ils doivent considérer la nature, le niveau et l’évolution des besoins sociaux de la population. Les schémas doivent pouvoir représenter le bilan quantitatif et qualitatif de l’offre sociale existante. Ils déterminent ainsi les perspectives et les objectifs de développement de l’offre sociale et surtout ceux ayant besoin de création, de transformation ou de suppression d’établissements et services.
Le schéma départemental détermine le cadre de la coopération et de la coordination entre les établissements et services mentionnés à l’article L 312-1 et définit les critères d’évaluation des actions réalisées dans le cadre de ce schéma.
L’article 19 revendique que le schéma départemental est arrêté après avis du comité régional de l’organisation sanitaire et sociale et d’une commission départementale consultative dont la composition et les modalités de fonctionnement seront fixées par décret.
Par ailleurs, le schéma départemental est décidé conjointement par le représentant de l’Etat dans le département et par le président du Conseil Général. Il peut être soumis à d’autres instances consultatives.
L’évaluation interne et externe des structures est alors un engagement stipulé par cette loi, ayant pour but de faire connaître les activités et la qualité des prestations de chaque structure et à maintenir une démarche d’amélioration continue du service rendu.
Les lois de 2007 comprennent l’élargissement du mode d’accueil et la diversification des modes d’intervention ainsi que la réaffirmation des droits des parents. L’article 19 de la loi concerne le « projet Pour l’Enfant ».
« Lorsque l’enfant est confié au service de l’aide sociale à l’enfance en application du 3° de l’article L. 222-5 du présent code et du 3° de l’article 375-3 du code civil, ce rapport est transmis à l’autorité judiciaire (…) le contenu et les conclusions de ce rapport sont portés à la connaissance du père, de la mère, de toute autre personne exerçant l’autorité parentale, du tuteur et du mineur, en fonction de son âge et de sa maturité. »
La stabilité affective est visée comme un des besoins de l’enfant auquel la prise en charge doit répondre (article 22 – article L. 222-5). Ainsi, pour favoriser un projet de vie stable pour
l’enfant, un aménagement des règles de l’assistance éducative est prévu, la durée de placement de l’enfant pouvant excéder deux ans dans les situations de carences parentales graves (article 14 – article 375 du code civil).
Bref, les principaux textes retenus sont les suivants.
- L’ordonnance du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante
- L’ordonnance du 23 décembre 1958 et le décret du 7 janvier 1959 instituant la protection judiciaire et la protection sociale en milieu ordinaire ou familial (circulaire du 23 janvier 1981)
- La loi du 4 juin 1970 qui a donné naissance à l’article 375 du code civil et qui intègre l’ordonnance du 23 décembre 1958
- Les arrêtés du 4 juillet 1972 portant sur les missions et actions de prévention spécialisée
- Les 2 décrets du 18 février 1975 sur les jeunes majeurs
- La loi du 30 juin 1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales
- La loi du 22 juillet 1983 qui définit les missions de l’Aide Sociale à l’Enfance confiées au président du Conseil général
- La loi du 6 janvier 1986 dite « loi particulière »
- La loi du 30 juin 1988 relative aux personnes
- La loi du 10 juillet 1989 relative à la prévention des mauvais traitements à l’égard des mineurs et à la protection de l’enfance. Elle précise la responsabilité de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) en ce qui concerne les maltraitances des les enfants. Elle crée au niveau départemental un dispositif local de recueil d’informations et un service national d’accueil téléphonique.
Les fondements juridiques de la protection de l’enfance sont ainsi contenus dans :
- Le titre 2 du code de la famille et de l’aide sociale relatif à l’action sociale en faveur de l’enfance et de la famille
- Le titre 9 du livre 1er du code civil relatif à l’autorité parentale
Les lois relatives aux droits de l’usager sont les suivantes :
- 6 janvier 1978 : informatique, fichiers et libertés
- 17 juillet 1978 : accès aux documents administratifs de portée générale et à caractère nominatif
- 11 juillet 1979 : motivation des décisions administratives
- 6 juin 1984 : droits des familles dans leur relation avec les services chargés de la protection de l’enfance :
Droit d’être informé sur les conditions et les conséquences d’une intervention sociale Droit d’être accompagné dans leurs demandes par une personne de leur choix
Droit pour les parents de participer aux décisions essentielles concernant leur enfant
Droit pour l’enfant d’être associé aux mesures le concernant
Droit de faire appel contre les décisions d’admission à l’Aide Sociale à l’Enfance
- Loi n° 2002-93 du 22 janvier 2002 relative à l’accès aux origines des personnes adoptées et pupilles de l’Etat
Les textes relatifs aux droits des parents et des enfants sont :
- la loi du 22 juillet 1987 sur l’exercice de l’autorité parentale,
- le décret du 31 décembre 1991 : création des conseils d’établissement,
- la Convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989.
- Différents types d’accueil ou de prestations offertes4
L’accueil dépend de chaque situation se présentant.
Premièrement, on parle d’accueil de jour lorsqu’un soutien éducatif sans hébergement est mis en œuvre. Ceci soit à la demande des parents sur décision du président du conseil général, soit sur décision judiciaire. Dans le cas où il y a demande des parents, il s’agira d’une nouvelle prestation d’aide sociale à l’enfance (article L. 222-4-2 du CASF). A l’issu de la décision du président du conseil général, un outil intermédiaire est mis à la disposition du juge, entre la mesure d’assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) et le retrait de l’enfant de sa famille.
(Article 375-3 4° du code civil).
Deuxièmement, l’accueil exceptionnel et périodique correspond juridiquement à une modalité d’exercice particulière d’une AEMO (article 375-2 du code civil). Il concerne des enfants bénéficiant d’une mesure de protection à domicile. Les services d’AEMO assurent un hébergement exceptionnel ou périodique à des mineurs. Mais ceci à conditions qu’ils soient autorisés et habilités, ils sont tenus d’informer sans délai les parents, le juge des enfants et le président du conseil général. Cette formule est aussi mentionnée dans le cadre de la protection sociale : l’accueil provisoire du mineur peut être à temps complet ou partiel, modulable en fonction des besoins du mineur, en particulier de sa stabilité affective (article L. 222-5 du CASF).
Troisièmement, l’accueil spécialisé (article L. 222-5) peut se développer dans le cadre d’un accueil familial ou dans celui d’un établissement ou service à caractère expérimental. Il permet d’assister des mineurs ayant des difficultés particulières, de leur offrir un hébergement, un suivi socio-éducatif et une prise en charge thérapeutique.
Enfin, l’accueil d’urgence offre au mineur ayant fugué du domicile familial et qui se trouve en situation de danger immédiat ou exposé à ce risque, l’opportunité d’être accueilli par le service de l’ASE. Cet accueil se fait dans le cadre d’une action préventive, pour 72 heures maximum, sans autorisation parentale. Les parents et le procureur de la République, doivent être informés sans délai de cet accueil. A la fin de cette période, deux solutions sont possibles.
Si le retour de l’enfant auprès de sa famille n’est pas encore possible, une procédure d’amission à l’ASE si les parents donnent leur accord ou, à défaut, une intervention de l’autorité judiciaire.
- Rapports
4 LURIN J., PECORINI M., WASSMER P.A., Octobre 2008. Accueil et placements d’enfants et d’adolescents. Evaluation du dispositif de l’éducation spécialisée à Genève.
Le rapport de l’ONED, « souffrance maltraitée », relate le parcours de vie de 80 jeunes dits « incassables » et décrit les effets cumulatifs d’une séparation non résolue.
Le rapport Bianco Lamy pointe de graves dysfonctionnements dans le système de protection de l’enfance et met en évidence l’exclusion de la famille.
« Le service (NDLR : qui a été chargé de l’exécution de la mesure) élabore au moins une fois par an un rapport, établi après une évaluation pluridisciplinaire, sur la situation de tout enfant accueilli ou faisant l’objet d’une mesure éducative ».
Les familles ont longtemps été exclues des travaux éducatifs mis en place dans les structures de protection de l’enfance, celles qui ont en charge la protection des enfants en danger ou en risque de l’être à la suite de maltraitance, abus ou carences éducatives graves. Des organisationsqui ont pourtant longtemps exercé leurs missions auprès de l’enfant.
- Références théoriques
Un diagnostic social est fait préalablement pour avoir une vision d’ensemble critique et rationnelle : un état des lieux concret et précis pour cibler les actions envisagées. A partir de là, l’animateur regroupe et accumule toutes les données tout au long de l’évolution du diagnostic. Les taches sont d’identifier les besoins et les problèmes et d’en faire une base de données.
Le traitement du dossier commence dès que l’assistante sociale de la protection de l’enfance prend connaissance d’un enfant qui a besoin d’aide. Cette étape s’appelle signalement à la protection de l’enfance. C’est au bureau des affaires sociales de la commune par téléphone, par écrit ou en s’y rendant personnellement que le signalement est fait.
Le signalement témoigne que quelqu’un s’inquiète pour l’enfant et veut que la situation soit
étudiée. Les travailleurs sociaux doivent étudier chaque signalement en matière de protection de l’enfance. Cependant, aucune mesure de protection de l’enfance ne sera prise sans faire une enquête précise.
L’enfant peut avoir besoin de soutien et d’aide même après le placement. C’est toute l’équipe d’accompagnement qui doit offrir ce soutien, appelé l’accompagnement après placement. Cet accompagnement doit être mis en place après un placement qui a duré plus de six mois, sans considérer l’âge de l’enfant. Un projet personnel séparé sera alors établi.
La réalisation d’un livret d’accueil est recommandée de façon qu’il précise les grandes orientations relatives à la place et aux rôles des parents. Il est recommandé que ce dossier comprenne les traces des liens de l’enfant avec ses parents, des photos de famille, des activités communes, les copies des lettres et toutes les traces des actions entreprises par les professionnels. Il faut élaborer un protocole d’accès au dossier, pour l’enfant et pour les parents.
5Le projet personnalisé se construit au fil du travail de l’équipe pluridisciplinaire, du travail avec l’enfant et de rencontres avec les parents. Plusieurs étapes constituent sa réalisation.
5 DANANCIER J., Le projet individualisé dans l’accompagnement éducatif.
Clarifier les principaux éléments de la situation de l’enfant au regard de l’autorité parentale permet de connaître les éventuelles limites à l’exercice de l’autorité parentale. Il faut ainsi repérer le positionnement des parents face au placement et recueillir des informations utiles auprès d’eux. Il convient ensuite de transmettre des informations utiles aux parents.
Tous les dossiers doivent être cohérents et être préparés avec les parents. Il faudra par la suite jumeler l’implication des parents au cours du placement.
- Récapitulatif du processus de placement proprement dit Le placement se déroule sur plusieurs étapes.
Il commence par l’accueil des parents lors de l’admission de l’enfant. Il faut préparer le placement dans les cas où la décision le favorise. Quand les droits de visite et d’hébergement sont limités il faut interpeller au plus vite les parents lorsque l’admission a été prononcée.
6Il faut de ce fait assurer un entretien d’accueil structuré et en profiter pour leur apprendre tout ce qu’il y a à savoir au sujet du placement comme la structure établie, leur place dans l’équipe et le rôle des autres acteurs. Il est d’un intérêt de souligner les objectifs communs et les fonctions respectives et spécifiques. A partir de cet échange, il faut s’assurer que les parents comprennent vraiment le processus qui se mettant en marche.
Pour la visualisation des locaux, tout est préparé préalablement de faon à ce que les parents puissent rencontrer la famille d’accueil et puissent visiter où va résider l’enfant.
Il ne s’en tient pas juste aux parents de devoir comprendre le déroulement du placement, l’enfant également doit être accompagné par rapport au rôle et la place de chacun dans le placement.
La manière dont on parle des parents à l’enfant doit être scrupuleusement réfléchie. Il faut donc vérifier que l’enfant comprend et soit conscient de la place de chacun au cours du placement.
L’utilisation d’espaces collectifs, entre enfants, pour clarifier les rôles et places de chacun est une occasion d’exprimer et de partager pour l’enfant son vécu et ses ressentis.
L’organisation de la communication, entre la structure et les parents, comprend l’entretien d’une communication régulière, l’information des parents, la mise en place de rencontres formelles et informelles avec eux, les rencontres entre parents et enfant, l’association des parents dans les instances parlant des enfants, la permission d’appropriation des écrits sur l’enfant (tels que les comptes-rendus, rapports), l’organisation de groupe de parole.
Pour la préparation de la fin du placement, il est nécessaire de consacrer une attention particulière au retour de l’enfant auprès de sa famille et incruster les parents de plus en plus pratiquement.
6 DOUCET-DAHLGREN, A.-M. Quelles modalités de coopération entre les professionnels et les familles dans le cadre du placement d’un enfant en établissement. Vie sociale, 2008, n°2, pp. 31-35.
Deuxième partie7
- Cadres juridiques et étapes
1.1. Mesure de protection
Après étude de l’orientation de la situation de l’enfant, les intervenants de maintiendront cet te préoccupation d’agir avec prudence afin que l’enfant ne soit pas laissé en attente.
Les mesures de protection sont celles décidées par l’ASE. Les droits de visite et d’hébergement doivent être élargis progressivement. Les mesures d’accompagnement et l’évolution des modalités de placement doivent être examinés pour viser petit à petit une implication des parents dans la plupart des activités éducatives.
Lors de chaque signature d’un « projet pour l’enfant », il faut veiller à ce que la répartition des rôles entre les services de l’ASE et la structure d’accueil soit précisée. En fonction de chaque situation, une stratégie d’intervention partenariale peut être envisagée.
1.2. Mesures prises
1.2.1. En amant du placement
Les premiers contacts avec les parents sont déterminants dans la qualité de la relation qui sera mise en place avec eux. L’élaboration du projet débute dès la préparation de l’admission de l’enfant dans la structure lorsque cette préparation est possible. Il faut éviter les situations de blocages et de traumatismes d’une séparation brutale. Préparer, expliquer, rassurer, nommer et identifier les causes et raisons.
La direction interpelle le plus tôt possible les parents pour un entretien d’accueil. Cet entretien est une première étape vers la collaboration pour construction du projet personnalisé.
Ce premier accueil doit être effectué par des professionnels. Une ambiance de bienveillance respectueuse doit dominer l’entretien, et chacun est tenu responsable de son bon déroulement.
Tous les professionnels faisant intervention dans la vie de l’enfant doivent faire connaissance personnellement avec les parents. En cas d’absence, ils doivent être nommés et présentés par leurs pairs, surtout leurs fonctions précises.
1.2.2. En aval du placement
Puisque de nombreuses personnes interfèrent dans la vie de l’enfant, il faudrait accompagner l’enfant pour qu’il comprenne les rôles : de la structure d’accueil, des divers professionnels, le prescripteur et ses parents. Autrement dit : « qui décide de quoi pour lui et qui fait quoi pour lui ?»
Pour la réussite de l’accompagnement éducatif, il faut assurer qu’il n’y ait pas d’interruption d’activités dans le développement du projet.
7 MARC DENNERY, 2006, PILOTER UN PROJET DE FORMATION, ÉDITION ESF 216
pages, 24 Euros
Admettre la place des parents auprès de leur enfant lors du placement détermine la manière dont les professionnels parlent à l’enfant de ses parents. Les enjeux se situent tant au niveau de la formulation des idées, au choix des mots qu’au niveau du contenu et de l’information à transmettre.
Dans le quotidien et lors des moments d’échanges plus formels, il faut éviter les attitudes compromettantes pour parler à l’enfant de ses parents, et opter pour la transparence vis-à-vis des motifs à l’origine du placement et de la situation des parents, tout en prenant en compte l’âge de l’enfant et ses préoccupations.
Dans la relation qui s’instaure au quotidien entre l’enfant et les professionnels, le sens du placement et les rôles de chacun sont constamment réinterrogés lors de temps d’échange formalisés ou pas, en particulier à chaque étape clé.
1.2.3. A l’issue d’une évaluation
Dans le cas des mesures d’assistance éducative, les parents continuent à prendre toutes les décisions relatives aux attributs de l’autorité parentale qui ne sont pas inconciliables avec cette mesure. Il faut établir des mesures d’adaptation aux périodes de vie familiale difficiles.
L ’explication de la place des parents nécessite une attention particulière en cas de délégation partielle ou totale de l’autorité parentale et pour les tutelles. Il faut faire en sorte que l’enfant fasse connaissance de visu avec la personne responsable de la délégation de l’autorité parentale.
- Buts
Les buts définissent les lignes directrices à suivre grâce aux objectifs spécifiques désignés. Ces différents objectifs sont fixés suite au diagnostic social effectué préalablement. Ils sont des outils qui permettent de maintenir les lignes directrices pour le projet.
L’équipe de travail social fixe les buts selon les préoccupations du réseau et du public cible et c’est également l’atteinte de ces objectifs qui permet de vérifier leurs efficiences.
2.1. Eviter le tout placement
Il est recommandé qu’un professionnel proche de l’enfant soutienne l’expression de l’enfant et de ses souhaits, l’encourage à argumenter ses refus et ses positions, accompagne ses inquiétudes et ses interrogations au sujet de la décision qui le concerne.
2.2. Implication et application8
8 CHOQUET, L.-H. L’accompagnement à la fonction parentale : un traitement familial des familles. Synthèse et analyse critique des rapports des associations ; La parentalité, une action de citoyenneté. Une synthèse des travaux récents sur le lien familial et la fonction parentale (1993-2004) de Martine Boisson et Anne Verjus. Sociétés et jeunesse en difficulté, printemps 2008, n°5
Il est recommandé que les professionnels organisent et accompagnent ces temps d’échange de manière à recueillir les idées des parents et celles de l’enfant, de réfléchir collectivement aux alternatives, et d’aboutir, si c’est possible, à une décision partagée.
Le cadre qui est construit lors du placement avec les parents et l’enfant, correspond à l’étape de la compréhension de leurs places et de leurs rôles chacun. L’instauration des conditions nécessaires au respect de l’exercice de l’autorité parentale est faite à partir de la structuration de l’accueil, la communication, l’information, et la réflexion avec les parents. Ceci facilite les postures qui permettent d’avancer dans l’intérêt de l’enfant. L’établissement de la confiance pour l’équilibre et le maintien des relations nécessitent des recherches continues, la transparence dans la communication, et des interlocuteurs.
Ce cadre de travail participe à permettre la réactivité nécessaire à l’accompagnement de l’enfant et un exercice expérimenté de l’autorité parentale, à neutraliser les tensions liées aux troubles et aider à la gestion des conflits. Il faut inciter les parents à participer à des activités destinées à l’ensemble des parents volontaires. Elles ont l’avantage de leur permettre d’échanger autour des fonctions parentales dans un contexte non stigmatisant.
L’exercice de l’autorité parentale ne s’arrête pas aux autorisations et aux décisions mais se traduit également par des actions significatives auprès de l’enfant.
Titulaires de l’autorité parentale, les parents sont de droit destinataires de tous documents liés à la scolarité de leur enfant (Textes de référence : circulaire n°2006-1137 du 25 août 2006 relative au rôle et à la place des parents à l’école et circulaire ministérielle du 22 novembre 2001 relative aux relations entre les services de l’Éducation nationale et les parents d’élèves séparés ou divorcés.)
Il faut faire attention à la répartition des rôles entre les professionnels de la structure d’accueil, particulièrement au sein des services de placement familial.
L’implication des parents et leur accompagnement par les professionnels dépendent de chaque situation particulière et par rapport aux objectifs du projet personnalisé de l’enfant.
L’implication des parents évolue pendant le placement. Elle n’est pas forcément optimale ou acquise au commencement du placement
L’implication des parents dans la scolarité de l’enfant comprend la correspondance école-famille, l’inscription et la rentrée des classes, les réunions scolaires, l’accompagnement au travail scolaire, et les activités extrascolaires.
Les parents doivent solliciter aux établissements scolaires d’envoyer directement aux parents les courriers et bulletins scolaires. Il faut convenir avec l’établissement scolaire et les
parents de la nature et des modalités de l’information de la structure d’accueil. Les parents et les
responsables de l’établissement doivent s’assurer également que les carnets de correspondance ou de liaison sont bien dans les sacs pour les droits de visite, afin d’être régulièrement lus et visés par les parents.
Il faut alors éviter le changement d’établissement répétitif pour la scolarisation de l’enfant lors du lancement du projet, et pour la stabilité de celui-ci. Les parents doivent être encouragés à contribuer dans la préparation de la rentrée des classes, pour l’achat des fournitures scolaires avec leur enfant par exemple et surtout accompagner l’enfant pour cette rentrée.
En assistant aux réunions scolaires, les parents peuvent suivre de près la scolarité de leur enfant. Les parents doivent se rendre seuls aux réunions avec l’établissement scolaire et les enseignants.
Quand arrive le moment où les parents sont insuffisamment informés ou préparés, les professionnels peuvent intervenir pour l’accompagnement. Dans ce cas, il faut distinguer la préparation de la rencontre avec le professionnel pour l’accompagnement au rendez-vous. Quand le professionnel remplace les parents aux réunions scolaires, il doit retransmettre les énoncés de celles-ci aux parents, c’est-à-dire transmettre un compte rendu écrit aux parents ou exposer oralement.
Pour les activités extrascolaires, il faut choisir pour l’enfant des activités proches du domicile des parents, afin de favoriser la participation des parents aux accompagnements par rapport à leurs possibilités. Les accompagnements aux activités sportives, les loisirs, les compétitions de toutes sortes de l’enfant doivent être intégrées au calendrier établi avec les parents.
Du point de vue sanitaire et médical, l’implication dans la santé de l’enfant comprend le choix des médecins et de la couverture sociale, les communications autour de la santé, et l’accompagnement de l’enfant en consultation. Il est du droit des parents de décider de conserver le médecin traitant de la famille et de poursuivre les soins chez les spécialistes courants. Il faut maintenir l’enfant comme ayant droit à la sécurité sociale. Les parents doivent être informés en temps en cas de problème de santé de l’enfant. Il faut s’assurer que le carnet de santé ou sa photocopie ne quitte pas l’enfant pour ses retours en famille les week-ends et pour les vacances scolaires. Les consultations liées aux soins de santé sont incluses au calendrier établi avec les parents.
Les parents sont encouragés à procéder aux accompagnements liés à la santé de l’enfant, et aussi dans les structures de prise en charge rééducative ou psychologique (CMPP, MP).
Les rendez-vous médicaux de l’enfant sont préparés avec les parents.
La présence d’un professionnel avec le parent à la consultation proprement dite est prescrite, cela est nécessaire. Au cas où seul, le professionnel accompagne l’enfant chez le médecin, il est convié à transmettre un compte rendu écrit aux parents, ou selon les cas un exposé oral.
Le suivi médical des enfants est renforcé. Un bilan de santé est institué pour l’enfant dans le cadre de l’école maternelle, c’est-à-dire âgé de trois à quatre ans. Le service de PMI participe également aux actions de prévention et de dépistage des troubles d’ordre physique, psychologique, sensoriel et de l’apprentissage, pour l’enfant de moins de six ans pendant les actions médico-sociales à domiciles. Trois visites médicales à l’age de 9, 12 et 15 ans s’ajoutent à la visite médicale prévue pour les enfants de 6 ans. Pendant ces visites, un bilan de l’état de santé physique et psychologique de l’enfant est procédé. Ces visites sont faites dans le cadre de la médecine scolaire. Ce que révèle l’examen médical de prévention et de dépistage pour chaque visite est déterminé par réglementation.
Les parents doivent considérer les vêtements comme supports d’échanges intéressants permettant par exemple d’engager avec les parents un travail autour des représentations réciproques. Lorsque c’est nécessaire, il faut la mise en place d’un accompagnement adapté pour l’entretien du linge, l’achat de vêtements adaptés aux saisons, à la taille e l’enfant, etc.
Pour les transports, il faut voir avec les parents les moyens possibles pour l’enfant ainsi que leurs propres éventualités de déplacement. Les propositions d’intervention de la structure s’étendront jusqu’à la prise en charge complète des transports. Il est nécessaire d’assurer les accompagnements des enfants vers le parent si celui-ci est incarcéré ou hospitalisé.
- Conditions préalables
Les moyens de mise en oeuvre sont organisés en cinq étapes.
La première étape concerne la place des parents dans le projet personnalisé e l’enfant.
Les éléments contribuant à la construction d’un cadre favorable à l’exercice de ’autorité parentale sont la deuxième étape. La troisième étape détermine le processus de décision et de la gestion des désaccords, en prenant en compte des différentes parties : enfant, parents, professionnels. Des repères thématiques sur l’implication et la participation des parents dans la vie de l’enfant constituent la quatrième étape. Des éléments d’organisation et d’animation de la structure d’accueil formeront la cinquième étape.
Des remises en questions doivent être effectuées pour pouvoir se lancer dans le projet. Le questionnaire à étudier est le suivant :
- Comment mettre sur pied le projet ?
- Quels sont les buts et objectifs et comment les atteindre ?
- De quels moyens a-t-on besoin ? Sur quels réseaux s’appuyer ?
- Quels sont les rôles respectifs des membres de l’équipe de travail ? ou « Qui fait quoi ? »
- Quels indicateurs poser ?
- Le projet doit être réaliste et réalisable. Il faut donc étudier les faiblesses possibles, mais aussi les points forts pour pouvoir les renforcer.
C’est surtout le rôle du coordinateur ou de la personne responsable du projet de s’assurer de la faisabilité, mais cette tache peut aussi être déléguée à une personne ayant une position critique extérieure, une personne de référence.
La faisabilité du projet peut être mesurée à partir d’une observation de la réalité au terrain. Il faut reprendre tous les points cités dans le projet et les confronter à ce qu’il y a dans la réalité. Par exemple : si les activités en cours correspondent à l’échéancier, si le budget est suffisant, etc.
Un projet est efficace s’il peut se réaliser, s’il est inscrit dans le concret, s’il donne des résultats auprès de la population cible. Mais l’efficacité est aussi présente dans l’action concrète : au niveau de l’organisation, la mise en place du projet et l’esprit dans lequel on le mène.
3.1. Evaluation approfondie de la situation familiale
La prospection est une étape très importante dans le projet. Une prospection négligée fait que le projet conçu soit souvent inadapté au milieu dans lequel il est appelé à être mis en place. L’échec est à ce moment-là fort probable et les pertes financières seront inévitables surtout pour les projets d’une durée plus ou moins longue.
Les données en lien avec la situation familiale sont récoltées à partir d’entrevues individuelles d’une durée moyenne d’une heure auprès des membres de la famille.
En plus des participations aux entrevues, la famille remplit un questionnaire visant à décrire sa situation et à mieux identifier ses besoins. Le questionnaire est présenté en Annexe I.
La ligne de vie est un outil de traçage. C’est un outil graphique représentant l’histoire individuelle et familiale de l’usager c’est-à-dire ses évènements de vie et son parcours. Cet outil permet une analyse temporelle, longitudinale et processuelle de l’anamnèse.
Un autre outil graphique, le génogramme, représente la structure familiale transgénérationnelle, les problématiques individuelles et les relations intra familiales. Cet outil permet une analyse clinique systémique des troubles du lien familial.
Une structure identifie une visite de pré-admission, une visite d’adaptation de l’enfant, l’admission proprement dite et les contacts après l’arrivée de l’enfant. Les échanges d’informations se font progressivement.
Au-delà de leur statut juridique, les parents ont été jusqu’au placement les premiers interlocuteurs de leur enfant. Ils sont ainsi une ressource essentielle qui contribue à progresser dans l’élaboration d’un projet personnalisé au plus près des besoins de l’enfant. Il faut inviter les parents à s’exprimer sur différents sujets qui aideront à ajuster le projet personnalisé.
Par exemple, tout en respectant ce que les parents veulent dire ou ne pas dire, ils peuvent être consultés sur la structuration de la famille et son histoire, l’environnement familial et social, la santé et l’enfant, les habitudes de l’enfant, ses préférences, ses relations avec l’extérieur, etc.
9Les liens parents-enfant, leurs communications, les difficultés dans la relation, la conflictualité, la place que l’enfant accorde à ses parents ou ses attentes vis-à-vis des parents dirigent pour une part le travail de la structure d’accueil. Il est recommandé d’analyser l’évolution de la qualité des liens entre parents et enfant lors des rencontres consacrées au projet, par l’observation de leurs modes relationnels et des échanges formels et informels auxquels assistent les professionnels.
3.2. Engagement et acceptation des parents
10Dans la relation qui s’instaure au quotidien entre l’enfant et les professionnels, le sens du placement et les rôles de chacun sont constamment réinterrogés lors de temps d’échange formalisés ou pas, en particulier à chaque étape clé.
Il est favorable de permettre l’expression des parents sur leur vécu par rapport à la décision de placement, sur les inquiétudes, voire les objections. Il est recommandé de faire comprendre aux parents les motifs du placement, de la contractualisation avec l ’ASE. Il faut reprendre avec eux éventuellement le texte de la décision judiciaire, leur dire qu’ils demeurent toujours les parents et continuent d’exercer leur autorité parentale.
Il convient de leur expliquer la façon dont ils vont exercer leur autorité parentale dans la nouvelle situation. Le cas échéant, leur expliquer le rôle et la place de la personne chargée de la délégation de l’autorité parentale.
- GRIMAUD Lin, Aspects psychologiques du suivi familial en institution. In, Les cahiers de l’actif, La Grande Motte, N°332/333, 334/335, 312 p.
- LOUBAT, J.-R. La dynamique du partenariat avec les parents et les familles. Un changement de mentalité. Cahiers de l’Actif, janvier-avril 2004, n°332/333/334/335, pp. 11-18.
La suppléance est différente de la substitution qui consiste à faire à la place des parents, absents u écartés. La suppléance doit être adaptée et le niveau d’implication des parents ajusté en s’appuyant sur les compétences et les ressources parentales qui peuvent être mobilisées, en considérant les complexités spécifiques, et les difficultés et limites des parents. Il faut alors être vigilant par rapport au caractère nuisible de certaines attitudes parentales.
Il est recommandé de fixer les objectifs avec les parents et de rechercher un consensus sur les différents aspects de la prise en charge et les modalités de leur participation.
Il est recommandé de veiller à ne pas empiéter sur les domaines de compétences des professionnels.
- Conditions au bon déroulement11
Il demeure possible de conduire des projets, nourris par des valeurs, dans le secteur social et médico-social. Ils sont définis par trois critères fondamentaux. D’abord, être proactif c’est-à-dire prendre en main ses fonctions, plutôt que de rechercher les causes des actions dans les circonstances ou les personnes extérieures. Il faut ensuite prioriser les actions et respecter cet ordre de priorité fixé. Enfin, il faut bien gérer le temps grâce à l’échéancier au risque de gaspiller de l’énergie.
L’établissement d’un modèle logique permet de déterminer les inquiétudes et les intérêts des intervenants. Ce modèle logique de programme détaille schématiquement les éléments essentiels qui participent au bon fonctionnement du programme. Ainsi, les rubriques ressources possibles sont : les moyens investis, les méthodes et procédés, les activités et actions planifiées, les qualifications des professionnels/acteurs, les résultats, la pérennisation des activités, l’amélioration et la diversification des services de placement.
Les moyens rassemblent toutes les ressources disponibles.
L’échéancier est une méthode pour voir le projet avancer pas à pas.
Il sert à avoir un repère au niveau temporel, il aide à préciser ce qu’il y a à faire et à quel moment le faire. Il sert aussi à mesurer à quel point le projet est réaliste puisqu’il se situe dans une période de temps défini. Ceci est très important, par exemple, pour des demandes de subventions. L’échéancier permet de faire des comptes-rendus. Il assure le suivi de projet.
Les acteurs du projet doivent respecter l’échéancier pour assurer le bon déroulement et la stabilité du projet.
Pendant les réunions de projet, l’échéancier sert d’outil d’évaluation. Il peut être transformé au cours du projet, en cas d’imprévus qui ajournent ou activent la réalisation du projet. C’est un outil à la fois flexible et directif tel un agenda, un planning avec répartition des tâches, une check liste pour chaque réunion.
11 Daniel GACOIN, 2006, Conduire des projets en action sociale, Dunod 264 pages, 27 Euros
Il faut que l’échéancier soit cohérent et logique par rapport au temps. Il ne faut pas exagérer ou minimiser le temps nécessaire pour les différentes actions et activités du projet. Il doit être assez flexible pour prendre en compte les imprévus et ferme pour etre utilisé comme base pour l’organisation du temps.
Les outils concernent aussi bien ce qui va être utilisé pour communiquer sur le projet, que le matériel qui va constituer le projet : les objets et lieux concrets, et aussi les outils mentaux comme les relations, les capacités cognitives, les écrits et les personnes ressources qui constituent le réseau d’où l’on récolte les informations et les aides techniques ou matérielles.
La disposition de moyens en personnel en personnel est primordiale. Il est recommandé d’impliquer les professionnels dans la réflexion sur la finalité du travail entrepris. L’équipe devrait être pluridisciplinaire. Il est recommandé de développer des partenariats spécifiques en fonction des types de situations des enfants placés. Une « recherche action » permanente doit être maintenue. A l’occasion de l’élaboration ou de l’actualisation du projet d’établissement, il est recommandé de créer des groupes de travail permettant de faire le bilan des pratiques à cet égard et de dégager ou actualiser des principes et des modalités concrètes concernant l’exercice de l’autorité parentale.
Un acteur équivaut à des compétences utiles à la création d’un projet. Il faudrait alors valoriser la participation de chacun, il faut responsabiliser chaque personne ou institution comme étant acteur et responsable de ce projet.
L’animateur joue alors le rôle de coordinateur dans le projet, c’est lui qui détient et partage les informations. Il fait le lien et délègue les tâches de chacun pour le bon essor du projet.
Le rôle de l’animateur du projet a ses spécificités. Ce poste nécessite tout un savoir-faire.
Il doit avoir une capacité d’organisation et de planification ainsi que des compétences pour maîtriser un sujet ou une activité. Il sera alors apte à gérer une équipe de travail et répartir les différentes tâches de chacun. La personne occupant le rôle d’animateur doit savoir maîtriser la médiation lors de conflit d’équipe. Elle doit faire preuve de compétences d’adaptabilité, de persévérance et de détermination. Les capacités à créer, développer et préserver des relations avec les partenaires réseaux doivent être ses atouts. Elle pourra alors coordonner et collaborer avec les partenaires réseaux.
12L’organisation se définit comme : « un instrument que des acteurs sociaux se sont forgés pour régler leurs interactions de façon à obtenir le minimum de coopération nécessaire à la poursuite d’objectifs collectifs, tout en maintenant leur autonomie d’agents relativement libres ».
L’analyse et l’identification des différentes pistes d’interventions sont parmi ses taches principales. Un animateur est capable de dialoguer, mobiliser et organiser le public cibles. En outre, savoir gérer et anticiper les situations de crises
Le savoir-faire est important, mais il n’est pas à négliger le savoir-être.
L’animateur de projet est apte à se remettre en question. Il est motivé, répand et transmet sa motivation. Il est constamment à l’écoute et partage également les informations.
12 CROZIER M.&FRIEDBERG E.,1977,L’acteur et le système,Editions du Seuil,Paris
L’animateur sait se servir du feed-back pour être sur les mêmes ondes que les membres de son équipe c’est-à-dire vérifier l’avis et la compréhension de tous les membres de l’équipe. Il sait gérer, communiquer et diriger une équipe de travail. Il prône le respect de l’autre et valorise les compétences de chacun.
L’animateur est toujours prêt à expliquer et défendre le projet. Il possède une aptitude d’anticipation et d’adaptabilité. Il doit savoir privilégier le calme, le dialogue et la compréhension. Il sait fixer des ordres de priorités : il sait hiérarchiser les différentes tâches et les problèmes éventuels
Bref, il y quelques points clés caractéristiques du travail des cadres.
Les cadres ont beaucoup de travail, et doivent maintenir un rythme soutenu. Leurs activités doivent être caractérisées par la brièveté, la variété, et la fragmentation.
Ils doivent avoir une préférence pour l’action et comprennent l’importance de la communication verbale. Ils doivent une très bonne organisation et savoir maintenir leurs contacts. Le poste de cadre est un mélange de droits et de devoirs.
Il y a plusieurs rôles de cadres.
Dans les rôles interpersonnels, il y a : le cadre comme symbole, le cadre comme leader, et le cadre comme agent de liaison.
Dans les rôles liés à l’information, il y a : le cadre comme observateur actif, le cadre comme diffuseur, et le cadre comme porte-parole.
Enfin, dans les rôles décisionnels, on rencontre : le cadre comme entrepreneur, le cadre comme régulateur, le cadre comme répartiteur de ressources, et le cadre comme négociateur.
La communication est un facteur clé au bon déroulement des activités. Le partage d’informations au sein d’une équipe pluridisciplinaire doit se faire sous 4 conditions : le partage est réalisé au bénéfice de l’usager, il est limité à communiquer l’essentiel, il est utile, et l’usager a donné son accord pour la transmission de l’information.
Il subsiste des éléments qui favorisent en général la participation des acteurs.
13Les éléments qui favorisent la participation des acteurs à un projet sont avant tout de pouvoir s’appuyer sur une organisation de travail adéquate, c’est-à-dire qui encourage la motivation et l’enthousiasme des participants. Il faut donc s’assurer que le projet répond à un réel besoin du public cible et qu’il reste dans une expertise durable. Communiquer et informer les différents partenaires sur les buts et les étapes à suivre du projet sont des actions à ne pas manquer.
Une bonne communication avec les réseaux incite la coordination, la collaboration et la coopération dans le projet. Il faut renforcer l’implication des acteurs du projet en décelant et étudiant les résistances et difficultés. Il faut également responsabiliser les acteurs dans la démarche du projet.
13 MINTZBERG H. , Ed d’Organisation, 2002. Le manager au quotidien. Les 10 rôles du cadre.
Le respect et la tolérance des idées des autres, c’est-à-dire la valorisation des compétences existante, sont des attitudes à soutenir. La sensibilisation de toutes les personnes agissant dans le projet par rapport au respect de l’échéancier permet la crédibilité et la réalisation de l’action.
Un projet est un vecteur de changement social. Il est alors primordial de trouver des tactiques pour attirer l’attention des différents acteurs. Un projet bien mené permet de s’adapter et de répondre rapidement aux défis et buts fixés.
Cependant, certains éléments constituent un empêchement à la participation des acteurs. Ils sont à identifier.
Il a été constaté que les éléments suivants présentent des blocages à la participation des acteurs.
D’abord, il y a la mauvaise approche de communication auprès du public cible et/ou entre partenaires. Après cela, la faible implication et le manque d’intérêt des acteurs et du public cible freine la participation.
Sur le plan financier, le refus d’une partie ou de la totalité du budget témoigne le manque de moyens.
Il s’en suit le manque de rigueur dans les méthodes de travail et la mauvaise adaptation aux besoins.
Tous ces éléments cités plus haut aident à réaliser ou bloquer la réalisation d’un projet.
Par exemple, dans l’exploration sur terrain avec le projet « Meyrin dribble », il a été constaté que les parties (Transit, Undertown et TSHM) ont essayé de collaborer. Mais leurs difficultés ont été la mauvaise communication et le manque d’un coordinateur. Le projet a finalement été réalisé.
Troisième partie : EVALUATION
Finalement, l’efficacité du projet sera appréciée selon des indicateurs que l’animateur aura posés depuis le diagnostic, le contexte, les demandes et les besoins du public concerné par ce projet. L’évaluation cherche à vérifier la démarche et le processus de l’action. Normalement, elle est faite à terme du processus et elle se présente sous-forme de questionnaire aux différentes parties et acteurs qui ont participé au projet. Ceci concerne :
- Les limites du projet (lieu, météo, temporalité…)
- Les risques
- Les points forts et les points faibles du projet
- Les risques
- Les points forts et les points faibles du projet
L’outil principal est de comparer les indicateurs posés lors des objectifs et de les mettre en lien avec ce qui s’est passé sur le terrain. L’évaluation permet de suivre et contrôler le degré d’impact, de qualité dans l’action.
Un bilan permet d’obtenir le feed-back d’une action. Il est programmé dans l’échéancier du processus, car il permet aussi de mettre en place une bonne stratégie de communication entre les parties. Contrairement à l’évaluation, le bilan se fait de manière informelle.
- Evaluation du personnel
Les professionnels collaborant dans le projet devraient faire jouer leurs pluridisciplinarités en faveur de l’avancée des activités. L’évaluation de chaque acteur sera faite à partir des réunions et à travers le compte rendu de leurs activités.
L’évaluation des compétences se base aussi sur des enquêtes réalisées auprès des principaux acteurs et professionnels du champ du placement. Elle se fonde sur les représentations et les opinions des acteurs au sujet d’un ensemble de thèmes tels que l’information et la communication autour du placement, les pratiques professionnelles, les critères et la durée du placement, ou encore les offres et prestations du centre.
Des questions comme les suivantes sont posées pour la remise en question de tous les acteurs du projet :
- Connaissez-vous le nombre d’enfants placés actuellement ?
- Quelles qualifications devraient avoir les responsables de milieu d’accueil pour pouvoir recevoir et intégrer des enfants dans le projet ?
- Quel est votre rôle au sein de l’organisme de placement, et quelles décisions détenez vous ?
- Y a-t-il différentes priorisassions d’interventions dans le milieu d’accueil ?
- Croyez vous que le projet améliore et favorise la vie des enfants ?
- Que pensez-vous de ces questions d’évaluation auxquelles vous êtes soumis(e) ?
- Quelles sont vos attentes par rapport au projet ?
Quand le modèle logique du départ a été appliqué et clos, quatre thèmes sont retenus pour l’évaluation des pratiques de l’équipe : les besoins identifiés, l’évaluation des milieux desquels viennent les enfants, l’intensité des services fournis, et l’équilibre et la stabilité des enfants placés.
- Evaluation du déroulement des activités
L’évaluation pourra servir alors d’outil de décision.
L’objet de l’évaluation est de s’intéresser à la vraie vie, du côté des usagers, des professionnels, des organisations, des partenaires, etc. L’évaluation se rapproche donc des sujets de recherche, des vécus, des travaux menés, des accompagnements et des parcours. Elle doit attentivement révéler les aspects positifs du suivi des démarches par rapport aux axes de progrès tout en considérant les grandes lignes essentielles mais non les détails spécifiques.
Pour les activités propres à l’enfant, les repères suivant sont à considérer : la scolarité de l’enfant, la santé de l’enfant, les vêtements et aides matérielles, et le droit de visite et d’hébergement.
Le losange développé est une méthodologie d’élaboration et de suivi de projet individualisé, développant l’analyse de la demande, de la problématique, des actions-réponses préconisées et réalisées, de l’évolution de la situation et de l’accompagnement.
Pour chaque action, il convient de créer des fiches récapitulatives. Les fiches doivent contenir : une présentation du contexte de l’action, ses objectifs, les pilotes et partenaires associés, le public visé, les modalités de mise en œuvre, les moyens, l’échéance, les résultats attendus, et les critères d’évaluation. Les rubriques, pilotes et partenaires ainsi que les moyens, sont représentées sous forme de tableaux comme dans les exemples suivants.
Exemple : Pour l’action amélioration de l’accueil familial
Pilotes et partenaires associés
Pilotes | Partenaires Conseil Général | Autres partenaires | |
DASEF | PMI ; DRH ; Foyer départemental | Etablissement de l’enfance ; | |
ANPE | |||
Moyens | |||
Conseil Général | Autres | ||
Moyens financiers | Financement de la campagne | Justice : financement des | |
d’information | places si habilitation | ||
Moyens humains | Aucun |
(Source : Schéma départemental de l’enfance et de la famille 2008-2012, Conseil général de la Martinique- Fiche 18)
- Evaluation de l’efficacité du projet social
L’évaluation est « une démarche qui porte sur les effets produits par les activités, leur adéquation aux besoins et attentes des personnes accueillies, leur cohérence avec les missions imparties et les ressources mobilisées et permet d’interroger le cœur de métier, c’est-à-dire les réponses apportées aux usagers » (cf. ANESM : recommandations sur l’évaluation interne de 2008 et 2009 ; cf. DGCS : circulaire d’octobre 2011).
La manifestation d’un intérêt des décideurs et des pouvoirs publics pour les interventions et non seulement pour des indicateurs de performance ou de respect des normes, avec notamment un abandon de tous les critiques sur les structures qui y travaillent, ou sur les oppositions au changement des équipes. Il faut préférer de véritables évaluations du travail fait.
L’évaluation, la révision, l’actualisation du projet permettent de revenir régulièrement sur les éléments relatifs à la suppléance et à l’implication des parents. Tous les points relatifs à la vie de tous les jours de l’enfant sont des outils de travail essentiellement importants. Les interrogations, qui marquent la vie de l’enfant durant tout le placement, font l’objet d’ajustements à partir des dialogues parents/professionnels. Pour les ajustements, il faut considérer la parole et le vécu de l’enfant et des parents, le rythme des uns et des autres, les avancées et les reculs, l’évolution parentale dans l’exercice des responsabilités, les difficultés, les mouvements de réinvestissement.
3.1. Formation
Il est recommandé de diversifier les dispositifs de formation : mettre en place des formations faisant intervenir des regards croisés, organiser des rencontres avec le juge des enfants, les évolutions législatives en matière de droits des usagers.
Pour la politique de formation, l’avis du financier, du responsable formation, du chef de service, des travailleurs concernés… ne seront pas les mêmes. Un observatoire, en collaboration avec l’ONED sera créé dans chaque département. Il rassemblera tous les services de l’Etat concernés par la protection de l’enfance, des représentants des établissements et des associations de protection de l’enfance.
La loi ambitionne d’améliorer la formation des professionnels agissant dans le domaine de la protection de l’enfance. L’apprentissage comprend la formation initiale et la formation continue. La formation est partagée dans des modalités affermies par réglementation. Elle rassemble tous les professionnels susceptibles de connaître des situations d’enfant en danger : ce sont généralement des médecins, des personnels médicaux et para médicaux, des travailleurs sociaux, des enseignants, des policiers, des animateurs (article 542-1 du code de l’éducation). En outre, une formation spécifique pour des cadres territoriaux qui prennent des décisions relatives à la protection de l’enfance est aussi prévue. Cette formation est partiellement commune aux différentes institutions et professions (article L. 226-12-1 du CASF).
3.2. Supervision
Il est recommandé que le management favorise chez les professionnels le respect des parents et une attitude volontariste dans la coopération avec ses derniers.
Henry Mintzberg décrit une « nouvelle image du travail du cadre » selon les observations suivantes:
- Le travail est remarquablement semblable d’un cadre à l’autre ;
- Les différences qui existent entre cadres peuvent être décrites pour une grande part à l’aide des caractéristiques et des rôles qui leur sont communs ;
- Une bonne partie de l’activité est difficile et non programmée, mais est en fait reliée au rôle d’encadrement ;
- Le cadre est à la fois généraliste et spécialiste ; dans sa propre organisation il est généraliste, mais comme cadre il est spécialiste ;
- La plus grande partie du travail du cadre vient de son information et la plus grande partie de cette information est verbale, donc difficile à déléguer ;
- Le risque majeur que court le cadre est la superficialité (activités caractérisées par la brièveté, la variété et la fragmentation) ;
- Il n’y a pas de science dans le cadre du cadre ; les cadres travaillent avec de l’information verbale et de l’intuition ;
- La cadre est dans une sorte de « cercle vicieux » entre pression de l’entreprise, superficialité, non-formalisme et information verbale qui rendent la délégation difficile ;
- Le spécialiste de gestion peut aider à briser ce cercle vicieux, à condition de mieux comprendre le travail du cadre;
- Le travail du cadre est d’une complexité extraordinaire, bien plus forte que ne le suggère la littérature traditionnelle sur le sujet.
3.3. Analyses des pratiques et pilotage
Sur la politique de formation, le point de vue du financier, du responsable formation, du chef de service, des travailleurs concernés… ne seront pas les mêmes.
Conclusion
Le directeur du centre d’accueil peut offrir un éventail de réponses hétérogènes et complémentaires correspondant aux attentes et besoins des usages, en établissement des divers modes de suppléance familiales. Aujourd’hui, les formations concernant la protection de l’enfance et le suivi des parcours des enfants sont très disparates et nécessitent d’être mieux formalisées. L’observatoire départemental est en ce sens une structure stratégique qui doit aider au suivi des éléments observés, au pilotage des établissements ou services. La matrice du projet se situe, toutefois, dans la perspective de l’individualisation, en vue de l’amélioration de la prise en charge : finalité au sommet de la « hiérarchie des normes » du directeur d’établissement social. Ainsi, l’intervention se fonde nécessairement sur une organisation précisément définie mettant en cohérence les besoins de la population et les paramètres idoines de la prise en charge avec les moyens humains, financiers, matériels. A part la diversification interne, le directeur du centre oriente certainement la structure sur son environnement pour pouvoir étendre les prestations. Il peut étoffer l’offre de prestations par la mise en place de partenariats fondés sur des conventions, précisant avec exactitude les objectifs, les moyens et la population visée.
L’étude de la mise en place d’un projet de placement fait ressortir qu’il est faut mettre en avant es points forts et des points problématiques sur la base des observations et des analyses réalisées, un constat global critique qui demande des réponses adaptées. Des recommandations sont proposées comme sujets de réflexion à l’intention des usagers, à qui il appartiendra en outre de définir la méthodologie de mise en oeuvre. Les recommandations concernent : le développement de l’approche communication en accueil, le définition et validation d’un modèle de fonctionnement efficace au sein du centre, l’adaptation des prestations à l’évolution des contextes et des cas de placement14, l’amélioration des prises en
14 NICOLAS S., 2003. Diversifier les modes de suppléance familiales par une transformation institutionnelle dans un centre d’accueil d’urgence. L’opportunité de la création d’un service d’accueil familial. Mémoire de l’ENSP, Rennes.
charge15, le renforcement des cohérences des différentes qualifications des professionnelles et des acteurs, la cohérence des documents de base, la maîtrise et bonne gestion des désaccords, et l’améliorer de la circulation de l’information.
Par ailleurs, les points suivant sont à éviter, ce sont les causes d’échec détectés sur des projets non aboutis : l’incompétence dans le domaine social et médico-social pour beaucoup d’évaluateurs pourtant habilités, la pratique erronée de méthodes venues des certifications, désinvolture enfin chez quelques uns c’est-à-dire la soif d’argent passant avant l’esprit de la mission, la négligence des évaluateurs de la diversité nécessaire des outils de collecte de données, et la mauvaise compréhension et interprétation des textes par des organismes gestionnaires. A rappeler que, par définition, la certification c’est une activité plus codifiée :
« Constitue une certification de produit ou de service (…) l’activité par laquelle un organisme, distinct du fabricant, de l’importateur, du vendeur, du prestataire ou du client, atteste qu’un produit, un service ou une combinaison de produits et de services est conforme à des caractéristiques décrites dans un référentiel de certification » (cf. l’article L.115-27 du code de la consommation).
15 GADOT Catherine, 2005. L’amélioration de la prise en charge des mineurs protégés. In La Revue d’Action Juridique et Sociale, Paris, octobre 2005, N° 248.
Annexe I
Questions entrevues
Nombre d’enfants hébergés ………………….
Âge ……………………….
Sexe …………………………..
Lien avec l’enfant …………………………………………………………………………………………………………….
Date de prise en charge de l’enfant (mois et année s suffisent)………………………………………………
Durée prévue de placement …………………………………………………………………………………………
Ont-ils des enfants à eux ? Si oui combien ?…………………………………………………………………………
Début du placement
- L’enfant est-il arrivé chez vous au processus évaluation ou à la prise en charge ?
- Comment avez-vous été impliqué dans le placement ? (qui a fait les premiers pas, en urgence ou non, accord des parents, comment avoir appris le signalement, etc.)
- Sous questions : Vous attendiez-vous à ce que cela se produise ? Si vous avez des enfants, comment ont-ils vécu la situation ? Avez-vous dû apporter des changements dans votre mode de vie ? Changer les lieux physiques ?
- Comment ont réagi les autres membres de la famille ? Trouvez-vous cela difficile ?
- Comment faites-vous face à la critique de la famille ?
- Avez-vous eu de la pression pour prendre charge de l’enfant ?
- Qu’est-ce qui vous avez motivé à prendre charge de l’enfant ?
- Comment vous sentiez-vous lors du placement chez vous ? Ce que vous auriez aimé savoir ?
Ce qu’ils auraient eu besoin ?
- Quels problèmes voyiez-vous ? Quels auraient été vos besoins ? Quelle aide avez-vous reçue?
- Comment a réagi l’enfant à son arrivée chez vous ?
Contact avec les parents
- À quelle fréquence se déroulent les contacts de l’enfant avec son parent ?
- Où se passe-t-il ? Qui le supervise ?
- Quelles sont les réactions de l’enfant avant le contact ? Pendant le contact si vous êtes présents ? Après le contact ?
- Quel est votre lien actuel avec le parent ? Est-ce le placement de son enfant chez vous qui a influencé la situation ou est-ce que le lien était déjà ainsi avant ?
Quotidien avec l’enfant
– Quels ou étés ou sont actuellement les impacts de la présence de l’enfant dans votre vie ?
Projet de l’enfant
- Actuellement, quel est le projet de vie de l’enfant ? Retour avec son parent ? Maintien auprès du milieu élargi ? Placement long terme ? Adoption ?
- pensez-vous de ce projet ?
- Combien de temps a duré la clarification de projet de vie ?
- Y a-t-il eu des moments ou le projet de garder l’enfant était plus difficile et qu’il a été remis en question de votre part, pourquoi ? Avez-vous vécu des difficultés ?
- Avez-vous l’impression que ce projet est le meilleur pour l’enfant ? Qu’il répond vraiment aux besoins de l’enfant ?
Source : Schéma départemental de l’enfance et de la famille, 2008-2012. Conseil
général de la Martinique
Nombre de pages du document intégral:51
€24.90