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Quel entraînement est-il préconisé pour pouvoir survivre en environnement hostile dans le cadre de la légion étrangère ?

Quel entraînement est-il préconisé pour pouvoir survivre en environnement hostile dans le cadre de la légion étrangère ?

  1. Les concepts pris en considération
    1. L’entrainement physique
    2. La psychologie à l’armée
  2. Le recrutement dans la légion étrangère

    1. Les différents tests de recrutement
    2. Les critères de recrutement de la légion étrangère

 

  1. Les différentes activités physiques rencontrées en mission dans la légion étrangère
  2. Marche
  3. Course
  4. Combat
  5. Tir

 

  1. Les principales qualités physiques à développer en environnement hostile dans la légion étrangère
  1. L’endurance
  2. La rapidité
  3. La force
  4. La précision

 

 

  • Les apports de l’entraînement et ses faiblesses
  1. L’aspect non conventionnel des conditions d’entraînement
  2. Préconisations à la préparation du légionnaire

 

 

  1. Analyses, synthèse et conclusion

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

Gérer des situations extrêmes dans un environnement hostile ne relève pas d’un simple instinct de survie. Le monde moderne dans lequel nous avons été habitués au confort, parfois même à la paresse et à l’oisiveté ne nous permet pas d’être armés autant physiquement que psychologiquement à affronter des conditions difficiles. Et pourtant, il est nécessaire, particulièrement dans certaines carrières professionnelles de faire face à des conditions difficiles qui demandent à l’être humain de se dépasser sur le plan physique et psychologique. Nous pouvons par exemple parler des sapeurs-pompiers qui sont dans l’obligation professionnelle d’affronter le feu pour sauver des vies.

 

Pour qu’un individu puisse faire face à des conditions extrêmes sur le long terme, il lui est nécessaire de s’entraîner pour. Il peut être parfois concevable qu’un individu qui soit étranger aux conditions en question puisse survivre sur le court-terme, s’il a de la chance, mais si cela se prolonge, il lui deviendra alors difficile de protéger sa vie ou celle d’un autre. L’habitude, l’expérience, l’automatisme ne peuvent en général s’acquérir qu’avec l’entraînement. Un entraînement adapté à l’individu pour que ce dernier puisse avoir les connaissances mais aussi la forme physique nécessaire pour pouvoir survivre. En effet, dans un environnement naturel hostile et même dans un environnement peu hostile, le risque de mourir n’est jamais nul, si bien que l’entraînement en question donnera à l’individu les armes nécessaires pour être efficace dans les actions qu’il devra faire sans pour autant mettre en danger sa vie ou celle des autres.

Les soldats font partie de ces individus qui ont décidé de sacrifier leur vie pour pouvoir préserver celle de leurs concitoyens, leur liberté, leur cause et parfois seulement, le pouvoir en place, qu’il soit démocratique ou non. Mais nous n’allons pas parler dans notre étude d’idéologie politique, de morale ni d’une cause.

Nous nous intéresserons plutôt, dans notre cas, à la légion étrangère et à la manière dont ces soldats ont été entraînés pour pouvoir survivre et parfois être des prédateurs dans un environnement hostile. Le choix de la légion étrangère vient du fait que, ayant été dans la légion étrangère, il m’a été facile de rendre compte des différentes épreuves que nous avons dû passer, mes compagnons et moi pour pouvoir être intégrés dans ce groupe et être considérés comme des légionnaires « accomplis ».

 

Les activités réalisées par les légionnaires sont éprouvantes autant psychologiquement que physiquement. Et pourtant les deux domaines sont complémentaires et l’un ne va souvent pas sans l’autre. Plusieurs questionnements se posent dans le cadre de notre étude, comme, quelles sont les conditions physiques nécessaires pour survivre en mission en étant légionnaire ? De même, il est à noter que les conditions dans lesquelles les légionnaires se retrouvent sont parfois atypiques des conditions que l’on verrait normalement dans une activité nécessitant un effort physique.

En effet, dans le cadre d’une compétition sportive de haut niveau par exemple, toutes les conditions, ont été pensées pour que les sportifs puissent réaliser des prouesses physiques sans mettre leur vie en danger. Les légionnaires, même si les conditions matérielles ont été pensées pour préserver leur vie, les conditions environnementales sont souvent impossibles à anticiper et statistiquement plus meurtrières que celles rencontrées dans une compétition sportive. Ainsi, nous nous demandons également quel entraînement correspond également aux conditions atypiques rencontrées par les légionnaires. Toutes ces questions nous amènent donc à nous interroger sur l’entraînement préconisé pour survivre en environnement hostile dans le cadre de la légion étrangère.

 

Dans le cadre de notre étude et pour pouvoir répondre à cette question, nous allons d’abord essayer de faire un état des lieux des différentes théories et des concepts qui nous serons nécessaires  pour pouvoir répondre à cette question. Ainsi, ces bases théoriques nous permettront d’avoir une meilleure appréhension des différentes notions reliées à notre sujet.

 

Afin de mener à bien notre étude, nous nous servirons des différentes notes que nous avons pu prendre lors de notre observation participante. En effet ayant eu l’occasion d’entrer dans le corps de la légion étrangère, j’ai pu observer les pratiques réalisées dans le cadre d’entraînement que les membres sont dans l’obligation de réaliser afin de pouvoir survivre dans un environnement hostile. Evidemment il nous sera difficile de faire état de tous les types d’entraînements et du traitement que reçoivent les légionnaires dans le cadre de leur formation par éthique. En effet, ayant été légionnaire, je suis dans l’obligation de garder le silence sur certaines pratiques et certains entraînement que reçoivent les soldats, si bien que nous nous intéresserons principalement aux entraînements de bases que nous développerons ultérieurement.

A partir des observations que nous avons pu faire, nous essayerons de définir les points les plus importants et les capacités physiques les plus demandées dans le cadre des activités de la légion étrangère afin de pouvoir mettre en place un plan d’entraînement physique qui sera adapté aux membres de la légion étrangère.

 

Ainsi, notre étude se divisera en 3 grandes parties.

Dans la première partie (I), nous essayerons d’approfondir, comme dit précédemment, les différents concepts théoriques, notamment 2 principaux, celui lié à l’entrainement physique en premier lieu et celui lié à la psychologie dans l’armée. En effet, durant l’entraînement, les nerfs des légionnaires sont mis à rude épreuve si bien qu’il serait important de prendre en compte l’aspect psychique de l’entraînement que ces derniers subissent, mis à part l’entraînement physique en lui-même.

Dans la seconde partie (II), nous essayerons, à partir des données que nous aurons recueillies durant nos observations, de faire état de toutes les activités rencontrées dans la légion étrangère. Ces activités sont, comme nous le verrons, variées et difficiles à réaliser, particulièrement dans les conditions dans lesquelles elles seront réalisées.

Dans la dernière partie (III), nous tenterons de comprendre en quoi l’entraînement académique pourrait améliorer l’entraînement militaire. Nous allons également expliquer en quoi l’entraînement militaire a plusieurs aspects non conventionnels et pourquoi sont-ils nécessaires au métier du soldat.

 

Bien-sûr, cette étude ne se prétend pas recommander à quiconque, soldats ou civils, de suivre le programme qui résultera de notre analyse. En effet, de par le manque de temps et de moyens, nous ne pourrons malheureusement pas vérifier sur le plan pratique les bénéfices de l’entraînement que nous préconiserons. Néanmoins, cette étude pourrait permettre à des chercheurs mieux armés que nous en termes de temps et de moyens de tester ou d’intégrer de nouveaux exercices à l’entraînement militaire afin de faire évoluer le domaine.

 

 

I.                   Les concepts pris en considération dans cette étude

A. L’entraînement physique

Les exercices physiques sont une activité nécessaire, à la base, à tout être humain. Ces exercices diffèrent selon les capacités des individus mais devraient permettre à chaque personne d’améliorer leurs conditions physiques. Dans le monde sédentaire et capitaliste dans lequel nous vivons, les activités physiques propres aux paysans ont été remplacées par des travaux le plus souvent statiques. Si bien que peu de muscles sont maintenant nécessaires au quotidien, sans compter le fait que les déplacements se font en général par le biais de véhicules motorisés. Dans le cadre de notre étude, nous allons approfondir dans cette partie différents concepts qui nous permettront de mieux appréhender notre analyse.

 

 

  1. L’activité physique

 

L’activité peut être définie comme étant  tout mouvement corporel réalisé par la contraction des muscles squelettiques qui génère une dépense énergétique supérieure à celle que l’on aurait en position de repos. Généralement, elle peut être mesurée de différentes manières.

En effet, le coût en énergie d’une activité physique est tout à fait quantifiable et différentes méthodes permettent donc de mesurer le coût énergétique d’une activité physique. Mais différents facteur physiologiques entrent en jeu dans le cadre de cette mesure[1]. Dans notre cas, nous ne pourront pas tenir compte des différences physiologiques des individus qui seront engagés dans la légion étrangère étant donné que les recrutements et leurs tests permettent en général de choisir des individus ayant les capacités physiques nécessaires pour faire face à l’entraînement et aux activités qui y sont rencontrés[2].

Une activité physique est caractérisée par différents paramètres :

 

  • Le type : à quel genre d’activité physique l’individu est confronté

 

  • La durée : combien de temps dure l’activité physique en question
  • La fréquence : sur quel cycle temporel l’activité est répétée (par exemple une fois par jour, par semaine, par mois…)

 

  • L’intensité : l’investissement énergétique et physique
  • Le contexte : l’environnement dans lequel l’activité physique est réalisée

 

Généralement, nous pouvons donc citer cinq contextes dans lesquels l’activité physique est réalisée[3] :

  • Loisir,
  • Jardinage et/ou bricolage,

 

  • Tâches ménagères,

 

  • Transport,

 

  • Activité occupationnelle (rémunérée ou non)

 

Une activité physique peut être pratiquée de manières différentes notamment au niveau de son intensité. Ainsi, il peut s’avérer que la marche, pour le loisir est différente de la marche militaire qui demande bien plus d’investissement physique et énergétique de par les contextes différents[4].

 

 

  1. Les méthodes de mesure de l’activité physique

 

Plusieurs méthodes sont à la disposition des chercheurs pour pouvoir mesurer l’activité physique. Nous ne citerons que de manières assez succinctes celles que nous avons utilisées dans le cadre de notre étude.

 

b.1. L’observation

Afin de pouvoir recueillir les différentes données nécessaires à notre étude, nous avons du réaliser des observations directes sur le terrain. Nous avons pu, durant notre étude, réaliser une observation directe sur la population des légionnaires. L’observation en elle-même s’est principalement focalisée sur l’activité dan son ensemble[5]. L’observation nous a permis de recueillir les informations en temps réel, d’avoir une certaine objectivité sur les informations recueillies. De plus, nous n’avons pas eu besoin de ressources matérielles élevées.

 

b.2. La fréquence cardiaque

De même pour avoir des informations concernant l’effort demandé dans l’activité physique d’un légionnaire, nous avons utilisé la mesure de la fréquence cardiaque, au repos, après l’activité physique et après l’activité physique. Nous avons pris en considération cette donnée étant donné que nous nous sommes basés sur le postulat que la fréquence cardiaque permet est liée à la consommation d’oxygène[6]. Ainsi, la fréquence cardiaque permet d’estimer la dépense énergétique[7].

Néanmoins, nous ne calculerons pas la dépense énergétique à proprement parler vu que nous nous intéresserons surtout à l’évolution même de la fréquence cardiaque suite à l’activité physique et au type d’entraînement qui a été effectué.

b.3. Le journal

De même, parmi les différentes méthodes que nous avons utilisées dans le cadre de notre étude, il nous a été nécessaire de recueillir les données par rapport aux relevés que nous avons pu recueillir auprès des individus que nous avons pris comme population de référence. Ainsi, nous avons pu regrouper un ensemble limité d’informations additionnelles sur le plan qualitatif.

 

 

B. La psychologie du soldat

Le moral d’un individu peut influencer dans une certaine mesure son état physique. En effet, l’un ne va généralement pas sans l’autre et donc, l’état physique peut aussi influencer le moral d’un individu. Et pourtant le moral d’un individu, dans notre cas, du légionnaire dépend de plusieurs facteurs. Ces facteurs se complètent les uns aux autres et permettent généralement à un individu d’améliorer ou non son moral selon que ces facteurs soient remplis ou pas.

 

 

  1. La motivation du militaire

En général, la motivation d’un individu à s’engager dans la légion étrangère diffère selon les cas. Il nous est impossible de lister toutes les sortes de motivations mais généralement, « En France, l’idée libertaire avait soulevé la nation à l’époque révolutionnaire ; dans les autres pays, la haine de l’envahisseur français, après les conquêtes napoléoniennes, souleva les peuplés. Il est résulté de ces phénomènes cette croyance générale que le militaire professionnel est soldat par dévouement à la patrie, par patriotisme. Cette croyance, génitrice d’une sorte d’auréole autour de ces individus, est absolument fausse. Les faits sont là comme preuves… Ce n’est point par patriotisme que le professionnel militaire exerce sa profession. Elle est pour lui un métier qui le fait vivre et en même temps acquérir de la gloire, des richesses, des honneurs. On est militaire professionnel, comme on est industriel ou financier, par intérêt personnel sans qu’intervienne l’idée de dévouement à la patrie. D’ailleurs, en temps de paix, patrie est bonne fille pour ces professionnels ; elle les entretient sinon luxueusement au moins suffisamment, sans qu’ils aient beaucoup de travail à faire. En temps de guerre, les professionnels sont noyés dans la masse des militaires par obligation et ces deux genres de soldats se dévouent autant l’un que l’autre, le premier ayant l’espoir d’acquérir de la gloire et des honneurs, ce qui ne tente guère le cerveau de l’obscur soldat, réserviste, territorial, la veille encore civil »[8].

Mais avant toute chose, généralement, ce qui motive les individus qui entrent dans la légion étrangère est le fait qu’il leur est possible d’avoir une seconde chance dans la vie surtout pour le cas de ceux qui n’ont plus la chance de pouvoir trouver un travail à cause d’un casier judiciaire chargé. Mis à part cela, il leur est également possible d’avoir plusieurs avantages comme de quoi s’alimenter, se loger, des habillements et des frais de santé gratuits. De même il est possible pour ces individus d’avoir une rémunération et une carrière dans le domaine.

 

Ainsi, il est difficile de dire que la seule motivation du militaire est d’ordre idéologique, comme l’amour de la patrie, la défense d’une valeur morale, religieuse ou institutionnelle. Les motivations peuvent donc être plus basiques comme nous avons pu le voir étant donné que ces individus en avant tout pour but de subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille. L’argent peut donc être une motivation comme une autre étant donné que les légionnaires gagnent généralement une solde d’ordre de 1000 euros nets par mois en tant légionnaire débutant et entre 1200 et 1500 euros nets par mois selon l’endroit où ce dernier est affecté. Un légionnaire peut parfois gagner jusqu’à 3 fois plus si l’individu est intégré dans la 13ème demi-brigade de légion étrangère stationnée à Djibouti[9].

Ces avantages peuvent donc attirer une certaine quantité d’individus qui souhaitent être recrutés dans la légion étrangère. Néanmoins, les conditions de vie vécues par les soldats sont assez éprouvantes et une grande partie de ces postulants abandonnent ou se font recalés au recrutement. Nous verrons ultérieurement en quoi ces motivations ont un certain poids pour ce qui concerne la manière dont les soldats sont mis à rude épreuve dans la légion étrangère.

 

 

  1. Le travail d’équipe dans les forces militaires

 

Le travail d’équipe est un facteur indispensable dans les forces militaires. En effet, contrairement à ce que suggèrent les films d’action où un individu seul arrive à défaire toute une armée, dans la réalité, la cohésion d’une équipe d’individus entraînés est nécessaire pour pouvoir atteindre les objectifs qui ont été fixés par les supérieurs hiérarchiques. En effet, la légion étrangère regroupe le plus souvent ses meilleurs éléments pour des missions dans des territoires hostiles. Ces missions se font en majorité en petits groupes d’individus selon les objectifs assignés.

Néanmoins, malgré l’entraînement de chacun des individus constituant le groupe, il s’avère que chacun d’entre eux a ses spécificités et son originalité. Même si l’entraînement tend à uniformiser les connaissances et les performances de chacun, il est difficile d’arriver à un niveau d’égalité commun et les différences peuvent constituer la faiblesse mais aussi la richesse du groupe.

Le travail d’équipe ne se fait pas naturellement étant donné que la cohésion nécessite un effort individuel mais aussi une certaine organisation. Ainsi la légion étrangère est unie par plusieurs symboles comme la devise de la légion « Legio Patria Nostra » mais est aussi unie par l’uniforme, le képi blanc, le béret vert, les épaulettes vertes mais aussi la ceinture bleue et la cravate verte. De même un code d’honneur dicte les valeurs mêmes de la légion étrangère et est remis à tout volontaire lors de sa période de formation. L’appartenance à la famille que représente la légion étrangère est donc avant tout représentée par l’éthique, les valeurs, les codes moraux qui réunissent les membres du groupe[10].

 

Mais au-delà de ces conditions idéologiques, le travail de groupe ne peut vraiment être atteint que si :

 

  • La communication entre les différents membres soit effective et efficace,

 

  • Le respect de la parole des autres, l’écoute des autres

 

  • L’attachement des membres

 

  • L’entraide

 

  • La complémentarité des membres du groupe, particulièrement dans la manière de suppléer à la défaillance d’un membre

 

  • La connaissance des autres membres du groupe surtout au niveau de la connaissance e leurs forces et défaillances

 

  • L’organisation et la division du travail

 

  • La capacité à s’entraider selon les situations

 

Un tel niveau de cohésion n’est réellement possible qu’avec l’entraînement également. En effet, nos observations nous ont appris que les réseaux, les affinités se créent avec le temps passé ensemble et à partager les mêmes problèmes. Mais l’entraînement permet en général de connaître d’une meilleure manière les personnes qui se retrouvent dans un groupe, que ce soit au niveau de ses capacités physiques, mentales ou sur le plan affectif. L’entraînement en groupe permet aussi généralement de faire en sorte que les individus, selon ses capacités et ses faiblesses puissent intégrer une structure ayant sa propre mécanique qui lui permettrait d’agir de manière efficace et efficiente. Ainsi, les différences des individus feront se richesse et l’hétérogénéité de l’ensemble offre plusieurs possibilités.

 

Néanmoins, l’armée veut que tout individu soit sur le même pied d’égalité sur le plan des capacités physiques basiques, et que chacun puisse survivre dans des conditions extrêmes seul ou en équipe. Les conditions physiques basiques, car généralement, tout individu n’est pas égal, peu importe l’entraînement effectué au niveau de certaines capacités. Ainsi, il y aura toujours des inégalités, car même avec la même formation, tout soldat ne peut pas avoir le calme d’un démineur ou d’un sniper, ni la furtivité d’un éclaireur… Néanmoins, chacun de ces soldats devrait donc avoir les bases nécessaires autant physiquement que psychologiquement pour survivre en environnement hostile.

 

Le travail d’équipe est quand même nécessaire pour réussir toutes les missions qui seront confiées aux légionnaires et la confiance qu’un légionnaire a pour ses équipiers vient aussi du fait qu’il sait qu’ils ont les capacités nécessaires au point que dans certaines situations, confier sa vie à ses coéquipiers devient normal. Ainsi, la confiance est basée non seulement sur l’investissement affectif mais également sur la connaissance des capacités de l’autre, de par le fait que tous les légionnaires ont subi le même entraînement et devraient être capables de répondre rapidement et efficacement à certains types de situations.

 

 

 

II.                Observation et analyses

Maintenant que nous avons une meilleure idée des différents concepts à prendre en considération dans le cadre de notre étude, nous allons essayer, dans cette partie, d’approfondir les différentes méthodes réalisées par la légion étrangère, pour sélectionner ses soldats. Ensuite, nous allons tenter de faire état de l’ensemble des activités physiques rencontrées par le légionnaire dans le cadre de sa formation. Faire état de cela nous permettra ensuite de mettre en relief les différents problèmes inhérents à l’entraînement militaire. A partir de cela, nous pourrions donc mettre en place un programme d’entraînement qui permettrait de palier aux faiblesses de l’entraînement militaire de la légion étrangère.

  1. Le recrutement dans la légion étrangère

Se présenter comme candidat potentiel à la légion étrangère nécessite une bonne condition physique et mentale. Ainsi, il est préférable de se préparer sur ces deux plans, sous peine d’avoir des lacunes qui amoindrissent les chances de se faire engager. Il est donc nécessaire avant tout d’avoir une condition physique irréprochable avant de pouvoir se présenter à la légion étrangère. Nous allons, dans cette sous partie de faire état des différents tests de recrutement qui feront qu’un individu pourra ou non faire partie des personnes recrutées par la formation militaire de la légion étrangère.

 

  1. Les différents tests de recrutement.

 

Ainsi, comme nous l’avons dis précédemment, il est indispensable de se présenter avec de bonnes conditions physiques et de ne pas avoir de problème de santé lorsqu’un individu se présente pour être candidat au recrutement de la légion étrangère. En effet, un individu avec des séquelles physiques ou mentales qui pourraient l’handicaper dans l’exercice de ses fonctions et qui ne seraient pas déceler risque non seulement de mettre en danger sa vie lors des missions mais aussi la vie de ses camarades. De même, il est préférable de s’être préalablement et rigoureusement préparé physiquement et mentalement avant de se présenter comme candidat car les différents tests et exercices rencontrés dans la légion étrangère et même dans le domaine militaire tout court, sont particulièrement intenses et fatigants autant mentalement que physiquement. Le futur légionnaire doit donc pouvoir suivre la troupe en tout lieu, en tout temps et dans n’importe quelle situation auquel cas il risque d’être un fardeau ou un poids qui ralentirait l’ensemble de la troupe.

 

Le centre de sélection des recrues se trouve à Aubagne. Dès leur arrivée, les recrues sont prises en charge par un des supérieurs du centre. Ce dernier les dirige généralement et directement vers une barre de traction pour avoir un aperçu de la force physique et musculaire des individus. Le lendemain, les futures recrues reçoivent leur paquetage et laissent leurs vêtements civils. Il est à noter que dès l’entrée dans le centre de sélection, n’importe qui peut se faire éliminer sans pour autant que les supérieurs le justifient. Néanmoins les véritables tests commencent le lendemain, et se divisent en deux catégories : les tests physiques et les tests psychologiques.

 

a.1. Le test de Cooper

L’un des premiers tests physiques est celui de Cooper. Ce test a été choisi pour tester les capacités physiques des futurs légionnaires par rapport à leur endurance. En général, le test de Cooper sert théoriquement à calculer la consommation maximale d’oxygène par un individu ou VO2max (qui correspond au volume d’oxygène consommé par un individu par unité de temps lors d’un exercice dynamique aérobie maximal.

 

Dans le cadre de l’exercice militaire, il est important de préciser que le test de Cooper consiste surtout à évaluer la distance parcourue en vitesse maximale sur une durée de 12 minutes. L’un des principaux risques d’un tel exercice se trouve dans le fait que si un individu a des problèmes cardiaques ou n’a pas assez d’endurance physique, celui-ci pourrait avoir des troubles de respiration ou des troubles cardiaques, ce qui mènerait soit à un évanouissement, et plus rarement, la mort.

Ce test consiste donc à parcourir une plus grande distance possible sur une durée de 12 minutes. En général, lors du test, il est important de remarquer qu’une recrue ayant une condition physique moyenne peut parcourir une distance d’au moins 2400 mètres. Les plus performants d’entre eux, arrivent à parcourir plus de 3200 mètres.

 

A l’issue de ce test, il est déjà possible pour les supérieurs de sélectionner les personnes prédisposées à avoir une forme physique allant au-delà de la moyenne. En effet, il est à noter que l’entraînement de l’armée n’est pas un centre de remise en forme et qu’il est donc important de sélectionner les individus qui sont les plus aptes à suivre l’entraînement qui sera proposé. Seuls donc les plus endurants ou les mieux disposés à le devenir sont sélectionnés afin de ne pas ralentir le rythme de travail des autres recrues.

Il est à noter pourtant que ce test est assez imprécis surtout pour des études scientifiques telles quelles. En effet, il est à noter que la vitesse maximale aérobie (VMA) ne peut être maintenue que sur une durée de 2 à 8 minutes au maximum, si bien que l’individu qui fait le test de Cooper est dans l’obligation de gérer sa vitesse avec le temps qu’il lui reste afin d’arriver le plus loin possible sans pour autant être obligé d’atteindre et de maintenir sa vitesse maximale[11].

 

a.2. Le test Luc léger

Le test Luc Léger est le second auquel les futurs légionnaires devront se confronter. Ce test, tout comme celui de Cooper consiste en la détermination de la Vitesse Maximale Aérobie que peuvent atteindre les futures recrues. Une assez grande majorité des candidats se font déjà recaler à ce niveau.

Ce test consiste en l’augmentation graduelle de la vitesse (de 0,5 km/h/min) en course continue pour évaluer l’endurance (ou le travailler selon les cas) des futures recrues. Il est à noter que ce test, tout comme celui de Cooper permet généralement d’entraîner ou de tester les capacités d’endurance des soldats.

Ce test se déroule durant 15 à 20 minutes et les futures recrues devront donc passer par des repères posés tous les 20 mètres sur la piste tout en accélérant toutes les minutes. Un signal prévient donc les futures recrues à quel moment elle doit accélérer. Si les individus n’arrivent pas à atteindre un repère avant que le signal ne retentisse, cela signifie qu’elle a atteint sa VMA. Ce test permet généralement de mesurer les capacités cardiovasculaires de la personne qui réalise l’exercice. Ainsi, plus l’individu arrive à consommer une quantité conséquente d’oxygène, plus sa VMA est élevée et plus son endurance est importante.

 

Ci-après les paliers correspondants au test.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Temps (min) Paliers Km/h m/min m/sec VO2 max VMA (en km/h)
0 1 8 133,3 2,22 16,2
1 2 8,5 141,7 2,36
2 3 9 150,0 2,50 19,2
3 4 9,5 158,3 2,64 8.5
4 5 10 166,7 2,78 22,1 9.1
5 6 10,5 175,0 2,92 23,9 9.7
6 7 11 183,3 3,06 25,8 10.2
7 8 11,5 191,7 3,19 28,7 10.8
8 9 12 200,0 3,33 30,6 11.5
9 10 12,5 208,3 3,47 32,6 12.1
10 11 13 216,7 3,61 34,9 12.8
11 12 13,5 225,0 3,75 36,2 13.3
12 13 14 233,3 3,89 37,4 13.7
13 14 14,5 241,7 4,03 41,2 14.1
14 15 15 250,0 4,17 43,7 14.7
15 16 15,5 258,3 4,31 46,1 15.2
16 17 16 266,7 4,44 49 15.9
17 18 16,5 275,0 4,58 51,8 16.3
18 19 17 283,3 4,72 54 16.7
19 20 17,5 291,7 4,86 59,6 17.1
20 21 18 300,0 5,00 64,2 17.5
21 22 18,5 308,3 5,14 67,5 18.18
22 23 19 316,7 5,28 70,1 18.46
23 24 19,5 325,0 5,42 73,2 19.05
24 25 20 333,3 5,56 75,2 19.87

Tableau 1 : Paliers du test Luc Léger[12]

 

Au final, ces deux seuls tests permettent de déterminer si oui ou non la future recrue a les bonnes capacités ou non sur le plan physique d’intégrer la légion étrangère. Nous n’allons pas, dans notre cas nous intéresser aux tests de recrutement qui permettent d’évaluer les capacités physiques de l’individu. En effet, mis à part les tests physiques, un entretien avec le psychologue de l’armée et les supérieurs hiérarchiques et un ensemble de tests psychotechniques doivent être réalisés par le postulant.

Comme nous pourrons le voir, les recrutements se basent donc surtout sur les capacités d’endurance de l’individu. Mis à part l’aspect physique de ce recrutement, les deux tests précédents permettent aussi aux recruteurs d’avoir un aperçu de la volonté de l’individu à faire des efforts, la hargne de réussir qui, si les capacités physiques le permettent, donnent la possibilité à ce dernier d’évoluer sensiblement. Ainsi, le but de ce test n’est pas seulement d’éliminer les personnes qui n’ont pas les capacités physiques de faire face aux aléas de la légion d’honneur mais aussi de déterminer ceux qui ont un potentiel malgré un résultat aux tests physiques moyen et la volonté de s’améliorer. Notons que ces tests se déroulent généralement sur trois semaines pour évaluer l’évolution de l’individu.

 

 

  1. Les critères de recrutement

 

Comme nous avons pu le voir, le recrutement à la légion étrangère est non seulement un test de sélection mais également une préparation physique et mentale à ce que seront les exercices de formation auxquels feront face les futures recrues. Ces tests de recrutements permettent aussi, comme nous l’avons dis précédemment d’avoir une évaluation du potentiel de l’individu.

 

Sur un plan physique, comme nous pourrions-nous en douter, l’une des capacités les plus sollicitées sont l’endurance. En effet, les soldats de la légion étrangère devront tout au long de leurs activités marcher, le plus souvent avec un paquetage plutôt lourd contenant le nécessaire à leur survie en milieu hostile.

De même, l’endurance est nécessaire étant donné qu’en mission, il est parfois nécessaire de devoir aller d’un point A à un point B à pieds à cause d’un terrain inaccessible en automobile et d’une mobilisation d’un moyen de transport aérien tel un hélicoptère impossible, qui risque d’être dangereux pour la troupe à cause par exemple de la présence d’un dispositif anti-aérien.

Les candidats devront donc être endurants, mais également être rapides. Le principal critère de sélection se trouve au niveau de la course, c’est-à-dire l’endurance et la rapidité. Ces deux capacités sportives incombent donc au final qu’ils aient de bonnes capacités pulmonaires et cardiaques.

Parmi les critères de sélection des légionnaires, nous pouvons également compter, sur le plan physique, l’absence d’une maladie qui pourrait avoir un impact négatif sur les capacités que nous avons citées. Voilà pourquoi une visite médicale est nécessaire car elle permet d’office de vérifier si les individus ont des maladies qui ne leur permettent pas de supporter le rythme soutenu des exercices et des activités rencontrées dans la légion d’honneur. Ainsi, le second critère de base sur le plan physique pour pouvoir être recruté dans la légion étrangère.

Le dernier critère de sélection que nous pourrons citer, se trouve par rapport à la santé mentale. En effet, la santé mentale de l’individu tient une part importante, plus exactement sa force mentale prend une place importante pour qu’il puisse ou non supporter les différents traitements autant physiques que psychologiques assez douloureuses dans lesquelles vivent les légionnaires. La part psychologique, mentale, a une influence réelle sur les capacités physiques des recrues. Plus le moral de l’individu est bas, plus ses capacités physiques s’en retrouvent diminuées et plus son moral est haut, plus ses capacités physiques se retrouvent améliorées. Cette relation peut également se faire inversement étant donné le lien immuable qu’il y a entre ces deux aspects de la santé humaine. Pour illustrer cela, nous pouvons par exemple citer « Le corps qui prend alors une belle forme, une assiette plus ferme, devient en même temps si souple et si vigoureux, la confiance et le courage de l’homme en augmentent à tel point qu’il se croit capable de tout entreprendre »[13]. Nous pouvons donc supposer que plus l’individu a une mauvaise idée de lui-même, moins son corps sera vigoureux, fort et souple de par le fait qu’il se retrouve bloqué psychologiquement pouvant amener un blocage physique.

 

 

  1. Les différentes activités physiques rencontrées en mission dans la légion étrangère

Comme nous avons pu le voir antérieurement, les principaux tests de recrutements se basent généralement sur l’endurance physique et la rapidité. Mais généralement, pourquoi ces deux capacités doivent-elles primer dans les tests de recrutement de la légion étrangère ? Nous essayerons de comprendre cela dans cette seconde sous-partie.

 

  1. La marche

Durant toute l’histoire de l’humanité, depuis la naissance même de l’être humain, la marche est l’activité physique la plus pratiquée. En effet, les premiers hommes de la préhistoire ont dû se déplacer à pieds dans différents endroits pour survivre. Avec l’arrivée des différents moyens de transport, autant tractés que moteurs, la marche tenait donc une part importante dans les déplacements. La marche est d’autant plus sollicitée chez les soldats, étant donné qu’ils devaient attaquer ou aller défendre un endroit ou un autre qui parfois se trouvait à une certaine distance de son camp militaire.

Malgré que la marche ait été remplacée par la cavalerie durant le Moyen-âge, il s’avère qu’avec l’arrivée des engins à moteurs, cette dernière revient en force. En effet, de par les coûts assez élevés de construction d’engins à moteurs, du nombre encore plus croissant de soldats du nombre limité d’individus qu’un engin de locomotion peut transporter, la marche est devenue indispensable. Cela ne s’applique par sur des voyages à grande distance (allant d’un pays ou un autre par exemple).

 

La marche fait ainsi partie des principales activités physiques rencontrées dans le cadre des missions de la légion étrangère. En effet, un soldat doit souvent marcher, sous les conditions les plus difficiles qui peuvent être rencontrées. Cela peut se comprendre par le fait que les zones les plus enclavées et inaccessibles par les moyens de transports ne peuvent se faire qu’à pieds. Un soldat peut marcher pendant une centaine de kilomètres, dans un désert, une forêt, en montagne… sous n’importe température, que ce soit des endroits, froids, secs, chauds et/ou humides.

Les légionnaires, tout comme une grande partie des militaires sont dans l’obligation de marcher d’un point A à un point B en respectant un certain rythme et en essayant de le faire en moins de temps possible. En effet, les troupes doivent être entraînées pour joindre rapidement certaines distances selon les missions qu’ils sont obligés d’accomplir. De plus le transport des troupes ne peut se réaliser que sur des distances nécessitant vraiment un transport, c’est-à-dire quand le temps manque comme par exemple et/ou lors d’une intervention de secourisme ou lors d’un raid.

La marche est donc au cœur de la vie du légionnaire, et même du soldat en général, si bien qu’une longue marche a été crée dans cette optique et est reconnue comme l’une des compétitions de marche les plus difficiles où les différents corps militaires concourent pour être les meilleurs. Nous parlons ici de la marche de Nimègue qui s’étend sur une distance de 167 km.  D’une durée de 4 jours, avec une moyenne de 42 km par jours, cette marche nécessite une bonne préparation physique, et même parmi les différents soldats, certains ne sont pas capables de la mener jusqu’au bout sans justement un entraînement au préalable.

 

Dans une grande partie des missions que nous avons pu rencontrées durant le temps où nous avons réalisé notre investigation au sein de la légion étrangère nous avons pu voir à quel point il est nécessaire d’avoir de bonnes conditions physiques pour pouvoir marcher. En effet, mis à part le nécessaire de survie d’une trentaine de kilos, mis à part les armes et l’uniforme, il faut également supporter les conditions climatiques qui sont souvent extrêmes, mais aussi l’escarpement des différents terrains. Les troupes marchent souvent au pas, avec un rythme assez soutenu selon l’état de fatigue générale.

 

Néanmoins, étant donné que la marche doit parfois se faire soit le jour, soit la nuit parfois les deux, selon les conditions optimales physiques et de sécurité, les soldats de la légion étrangère sont donc obligés de respecter un timing pour le bon déroulement de la mission mais aussi pour leur propre survie. En effet, il est parfois préférable de rattraper une certaine distance tant que les conditions climatiques le permettent plutôt que de s’essayer à augmenter sa cadence de marche à des moments qui ne sont pas propices. Cela risquerait d’user inutilement les capacités physiques et mentales du soldat mais aussi d’être contre-productif.

 

Ainsi, comme nous pouvons le voir, même si à l’origine, la marche ne devrait peut être pas aussi physique, de par les charges physiques, les conditions climatiques, les contraintes du terrain et du temps, deviennent ce qu’il y a de plus extrêmes. D’où encore, pour la future recrue d’avoir une bonne condition physique afin de survivre à l’intensité de ce genre d’activité.

 

 

  1. La Course

 

Comme nous pourrions nous en douter, après la marche, vient la course. Nous parlons ici, de la course à pied, qui représente évidemment, l’un des moyens de locomotion les plus basiques de l’être humain. Malgré que généralement, ce type d’activité sportive ne soit pas vraiment utilisé fréquemment dans l’armée, il s’avère qu’elle se rencontre souvent lors des entraînements surtout lors des pistes de parcours.

Généralement, tous les types de courses sont pratiqués dans la légion étrangère notamment pour améliorer les capacités physiques des soldats non seulement en termes de vitesse mais également en termes d’endurance. Ainsi, même si la marche est plus utilisée par les soldats car elle est moins intense physiquement notamment sur de longues distances, la course reste quand même souvent pratiquée, notamment pour d’assez courtes distances en des lieux sécurisés. En effet, il n’est jamais vraiment prudent de se déplacer en courant dans le cadre d’une mission de la légion étrangère sous peine d’attirer l’attention des troupes ennemies, ou de se retrouver dans de mauvaises situations. Cela tient du fait également du fait qu’il est difficile, dans le cadre d’une mission de se déplacer sûrement et sans se blesser dans les endroits le plus fréquemment escarpés dans lesquels elle se déroule.

 

Dans la légion étrangère, et surement dans les différents corps de l’armée, les soldas sont entraînés à supporter :

 

  • Le sprint : le sprint, malgré qu’il soit rarement utilisé doit être pratiqué, notamment quand un soldat doit se mettre à couvert à un endroit assez proche.

 

  • La course de fond : la course de fond est également largement pratiquée dans le cadre de la préparation physique étant donné qu’elle permet d’améliorer l’endurance et d’acquérir un bon équilibre énergétique. Il est à noter qu’elle permet aussi de se forger une certaine volonté mentale.

 

  • La course de demi-fond : aussi fortement utilisée dans le cadre de l’entraînement physique, notamment dans l’amélioration du VO2max, la course de demi-fond est également sollicitée lors des parcours du combattant sur de longues distances. Elle permet également de forger le caractère et la volonté du soldat à poursuivre un objectif donné sur un temps déterminé.

 

 

Comme nous pourrions le remarquer, la course à pied est un peu moins utilisée dans le quotidien du soldat sauf peut être en guise d’entraînement. Néanmoins, un type de course à pied est largement utilisé et pourrait être apparenté au trot du soldat, notamment lors d’un parcours intermédiaire entre deux missions qui servirait d’entraînement. Le trot qui se fait généralement en groupe et au pas, tout en entonnant une chanson se trouve aussi souvent utilisée lors des entraînements au camp militaire, notamment lors du jogging matinal.

 

Nous allons, maintenant que nous avons une meilleure connaissance des différentes manières que les soldats ont de se déplacer à pieds, il nous serait donc intéressant d’analyser les différentes activités physiques qu’ils pourraient rencontrer dans la légion étrangère.

 

  1. Le combat

Le terme de combat peut porter à la confusion. Bien-sûr, nous avons toute la tradition du combat militaire, qui concerne non seulement les stratégies de guerre mais aussi tout ce qui a trait à la lutte autant armée que non, et le combat de type art de combat ou sport de combat, self-défense et close combat. Dans notre cas, nous allons surtout nous intéresser à l’activité physique, qui a rapport avec le combat à mains nues.

Sur le plan pratique, l’utilisation du close-combat est largement réalisée lors des missions de raid, où il est nécessaire d’appréhender des individus sans avoir à les tuer et qui peuvent devenir des sources d’informations importantes pour l’issue du conflit. De même, le close-combat est utilisé contre parfois des civils qui se mettent en position d’attaque alors qu’ils ne sont, à l’origine, pas concernés par la mission en question.

L’activité en elle-même de par les différentes capacités qu’elles demandent est largement utilisée en entraînement.

En effet, le combat à mains nues demande la mobilisation des capacités suivantes :

 

  • De la rapidité

 

  • De la force musculaire

 

  • De l’efficience dans les mouvements

 

  • De l’intelligence

 

  • Du reflexe

 

Le sport de combat est donc une activité complète qui permet non seulement aux soldats d’améliorer ou d’acquérir une des capacités précitées à l’entraînement mais également, de se défouler, de laisser parler sa frustration dans un cadre sécurisé. Malgré que le sport de combat corresponde plus à une formation qui ne permet pas de se laisser aller au défoulement, il s’avère qu’il constitue, lors des entraînements libres un moyen de faire naître un esprit de compétition individuel, un moyen pour certains de se démarquer de la masse. Cela permet aux individus qui ne sont peut être pas assez bons sur un plan athlétique de contrebalancer leurs mauvaises performances dans un autre domaine.

Le TIOR ou techniques d’interventions opérationnelles rapprochées est un système de sport de combat qui est justement régularisé dans les différents corps d’armée français. Ce système a « mis en place au début des années 2000 dans l’armée française. Les nouvelles missions opérationnelles de l’armée française dans les années 90, dans le nouveau contexte géopolitique de « l’après – guerre froide », ont permis de déceler les limites de la méthode de combat corps à corps CAC utilisée jusque là. En effet, le CAC était issu des techniques de close combat enseignées par les unités britanniques aux unités françaises lors de la seconde guerre mondiale; l’objectif était d’être en mesure de neutraliser l’ennemi en combat rapproché sur le champ de bataille. Il était donc nécessaire d’élaborer un concept permettant d’appliquer des techniques plus en rapport avec des missions de sécurité et adaptées aux expériences militaires récentes (Ex Yougoslavie, Cambodge…) sans cela exclure l’utilisation en temps de guerre. »[14].

 

Suite également aux retours des combats menés lors de la guerre d’Afghanistan, le TIOR a été amélioré. Si bien qu’une forme un peu plus évoluée du CQC (Close Quarter Combat) a été intégrée dans le TIOR le rendant donc un peu plus agressif que le TIOR classique. Ce type de combat peut se faire autant à mains nues qu’avec une arme de poing à courte distance.

 

 

  1. Le tir

 

Le tir est l’une des dernières activités qui est souvent rencontrée au sein de la légion étrangère. En effet, de nos jours, une grande partie des combats armés se fait par l’utilisation d’armes à feu. L’utilisation d’armes feux est nécessaire de par la longue portée qu’elles peuvent avoir et l’avantage conséquent que l’on peut avoir sur l’ennemi si on maîtrise bien tous les aspects du tir.

Dans la légion étrangère dans toutes les armées en général, les armes semi-automatiques sont utilisées de par la plus grande facilité de maniement et le nombre plus élevé de munitions qu’elles peuvent contenir. Même si ces armes sont plus pratiques, elles n’en demeurent pas moins dangereuses pour les individus qui les utilisent et pour autrui. Les armes à feu peuvent être fatales pour ses propres équipiers si le soldat ne fait pas attention, car un coup est vite parti si le cran de sécurité n’est pas activé. De même si l’arme à feu tombe par terre par inattention et que le cran de sécurité est déverrouillé, il est tout à fait possible qu’une balle perdue tue une personne aux environs.

 

Ainsi, l’utilisation d’une arme à feu nécessite beaucoup d’attention et d’entraînement. Même s’il est parfois simple de tuer quelqu’un par inadvertance avec une arme à feu, il est tout à fait aussi possible pour un soldat de rater sa cible. Voilà pourquoi il est important de s’entraîner à la visée afin d’améliorer ses capacités à toucher sa cible sans blesser nulle autre personne.

 

Si nous prenons l’exemple du 13ème demi brigade de la légion étrangère, les entraînements de tirs à balles réelles se réalisent parfois dans le désert d’Arabie. Un exercice de tir en bonnes conditions est assez ardu, mais dans un environnement comme le désert d’Arabie, il est difficile de réaliser ce type d’exercice étant donné qu’un simple tremblement, un vent contraire ou un moment de déconcentration peut faire rater sa cible au soldat. Avec des températures extrêmes, autant le jour que la nuit, les soldats sont en général entraînés à utiliser toutes les armes à feu qu’ils pourraient rencontrer au cours de leurs missions opérationnelles. De plus, au cours de missions qu’ils auraient à remplir, les légionnaires devront toujours se tenir prêts à parer à une éventuelle attaque des troupes ennemies.

 

L’entraînement au tir se fait en pratique avec 5 armes différentes :

 

  • Un pistolet automatique

 

  • Les fusils d’assaut

 

  • Un mortier de 81 m

 

  • Les missiles à courte et moyenne portée

 

  • Le canon Caesar.

 

Afin d’entraîner les soldats dans des conditions proches de la réalité où ils devront réaliser un assaut, ils devront donc attaquer une position fictive, dont la difficulté d’exécution est tout ce qu’il y a de plus rude à cause des conditions atmosphériques extrêmes. Néanmoins, les légionnaires sont entraînés justement pour affronter et s’adapter à toutes les conditions possibles qu’ils pourraient retrouver lors de missions opérationnelles.

L’utilisation de ces différentes armes doit donc devenir une habitude pour les soldats afin de se protéger, mais aussi de protéger ses coéquipiers d’un éventuel accident que le port d’une arme pourrait causer. Le tir en lui-même est un exercice qui nécessite un certain apprentissage mais aussi de la pratique, en passant par les bases de la visée, la concentration et le self-control.

 

Maintenant que nous avons une meilleure idée des activités rencontrées dans la légion étrangère, nous allons essayer de comprendre quelles sont les principales qualités physiques nécessaires à développer au sein de la légion étrangère mais aussi quel entraînement est réalisé pour pouvoir les acquérir.

 

  1. Les principales qualités physiques à développer en environnement hostile dans la légion étrangère

Maintenant que nous avons une meilleure idée des activités qui sont le plus souvent rencontrées au sein de la légion étrangère, nous tenterons dans cette sous-partie de délimiter les compétences requises sur un plan physique mais aussi de faire état de l’entraînement réalisé pour les acquérir que ce soit sur un plan académique ou à la légion étrangère.

 

 

  1. L’endurance

Comme nous l’aurons compris par rapport à toutes les activités physiques à réaliser entant que légionnaire, il est nécessaire d’avoir de l’endurance. Le terme endurance, ici, prend en compte différents facteurs qui sont interdépendants et qui se complètent. En effet, si un de ces facteurs n’est pas correctement développé et maîtrisé, il s’avère que l’endurance générale du soldat s’en verra fortement diminuée car il sera nécessaire d’augmenter un peu plus l’un de ces facteurs pour compenser à la faiblesse de l’autre. L’intensité de l’exercice pourrait donc au final créer un handicap ou causer des blessures au légionnaire si tous les facteurs ne sont pas équilibrés.

Dans le premier concept, il est important de prendre en compte ces différents facteurs[15] à faire développer :

 

  • L’endurance cardiovasculaire

 

  • L’endurance musculaire

 

  • Résistance mentale à la fatigue

 

Ces 3 facteurs peuvent être considérés comme les principaux qui conditionnent ce que nous appelons généralement de l’endurance physique.

 

L’entraînement type

Il est accepté que généralement l’entraînement d’endurance soit composé de la course à pied. En effet, la course à pied permet généralement, avec une augmentation régulière de l’intensité physique, d’améliorer les capacités d’endurance d’un individu. L’endurance physique peut être augmentée via donc des séances de course à pied hebdomadaires où s’alternent journées de repos et journées d’entraînement. Cet entraînement se fait à niveau d’intensité moyenne qui, plus pratiquement, peut se définir comme une course à pied où un individu pourrait réaliser un chant d’entraînement militaire sans pour autant haleter. Evidemment, au fur-et-à-mesure que le corps s’habituera au rythme, il convient donc de diminuer les journées de repos afin que l’organisme commence à supporter une certaine intensité. Néanmoins, les entraînements qui sont réalisés en endurance englobent déjà l’amélioration de ces 3 facteurs si bien qu’il n’est plus réellement nécessaire de les traiter individuellement.

Quand l’organisme pourra supporter un certain nombre de séance d’affilée (5 par semaine environ si nous comptons qu’il y a deux jours de repos par semaine), il conviendra d’augmenter continuellement la durée même des séances. Ainsi, une séance pourra durer près de 60 minutes au final si au début elle dure environ 10 à 20 minutes. Une augmentation continue de 10 minutes selon les capacités même de l’individu pourra se réaliser au fil des mois ou des semaines. Bien sûr, si l’individu s’habitue rapidement à un rythme continu et soutenu, il pourra rajouter une certaine charge lors de ses séances d’entraînement, même si cela ne semble pas réellement nécessaire pour un individu lambda.

 

Ce type d’entraînement est bien-sûr nécessaire pour se remettre en forme, notamment si l’individu veut postuler au sein de la légion étrangère. Car durant sa formation dans ce corps armé, il aura à réaliser un entraînement parfois plus intense. Les séances d’entraînement deviennent de plus en plus intenses au fur et à mesure de l’avancée de la recrue dans sa formation.

 

L’entraînement militaire

Dès le réveil de l’individu durant sa formation, il devra effectuer avec l’ensemble des recrues un footing d’un minimum d’une heure suivi d’une séance d’étirement. Evidemment, une séance de musculation suit mais nous ne développerons pas encore ce point dans cette partie. Néanmoins, nous pouvons voir que chaque jour, il y a donc une séance de footing en guise de commencement.

Par la suite, plus loin dans la formation, les recrues de la légion étrangère devront faire au moins une fois par mois des centaines de kilomètres de marche à pieds avec une charge de 20 kilos dans leurs sacs. Ici, peu importe les intempéries, qu’il y ait canicule, froid glacial, vent, neige ou pluie, les entraînements se déroulent normalement afin de préparer les soldats aux conditions difficiles rencontrées en mission.

Une fois arrivés à la fin de la formation, les recrues n’en sont pas moins malmenées. En effet, ils devront réaliser la fameuse marche du képi blanc qui est d’une longueur de 70 km et qui doit être terminé en 2 jours. Il est impossible pour une recrue de ne pas réaliser cette marche sous peine de ne pas être admis au sein de la légion étrangère. Ainsi, même durant la formation certaines recrues s’en iront d’elles-mêmes ou se verront renvoyées.

 

 

 

 

  1. La rapidité

 

La rapidité se trouve être une capacité physique assez peu sollicitée au sein de la légion étrangère. En effet, toute activité physique reliée à la rapidité se trouve également être reliée à l’endurance. En effet, il s’avère qu’il sera demandé à la recrue de réaliser un parcours d’une assez longue distance en une fraction de temps donnée.

 

Néanmoins, il est parfois nécessaire lors de certaines missions d’être rapides pour pouvoir réagir promptement à une situation. Dans le cadre des activités rencontrées au sein de la légion étrangère, le terme rapidité prend en compte plusieurs facteurs[16] :

 

  • La vitesse, qui se mesure en (kilomètre ou mètre par heure) km/h ou m/h, qui demande sur le physiologique une certaine puissance musculaire pour sortir de l’état d’inertie au démarrage mais également une force pliométrique de fréquence élevée lorsque le corps est en mouvement.

 

  • La vélocité, ou mouvement cyclique qui se mesure en fréquence (Hertz) de foulées durant une course. C’est une vitesse gestuelle et cyclique qui est constituée d’une alternance de contractions et de relâchement sur un plan physiologique

 

  • La vivacité, qui est composée d’une vitesse acyclique, une vitesse de réaction, qui s’enchaînent et s’emboitent. Ainsi la vivacité se centre sur la manière dont l’individu se coordonne en pleine vitesse, mais également sur la force démarrage et de freinage. Cette capacité demande donc du gainage, de la proprioception, de la pliométrie et de la souplesse active.

 

Bien-sûr, au sein de la légion étrangère, il n’y a nul besoin pour les recrues de devenir des sprinters émérites étant donné que les longues marches et les petites foulées seront les principales activités qu’ils rencontreront au sein de leur carrière. Néanmoins, l’entraînement qui permet d’avoir une certaine rapidité présente l’avantage de tonifier les muscles et d’avoir une meilleure coordination à pleine vitesse. En effet, il est important pour un soldat de pouvoir aller d’un point à un autre pour se couvrir, de passer d’une vitesse élevée à un arrêt complet, ou de passer d’une position debout à une position couchée, assise, accroupie ou inversement de manière fluide et rapide.

 

L’entrainement type

Ainsi, pour travailler le niveau de rapidité, il serait intéressant de :

  • Travail des sprints, notamment des exercices de skipping, travail de fréquences et de démarrages

 

  • Travail pliométrique (bondissements horizontaux et sauts verticaux)

 

  • Travail avec charges.

Cet entraînement se fait généralement sur une durée de 1h maximum avec des pauses assez longues pour qu’il n’y ait pas de fatigue physique pour les exercices isolés.

 

L’entraînement militaire

Ces différents exercices devraient donc permettre l’augmentation de la rapidité mais de la coordination de l’individu avec une meilleure construction des fibres musculaires rapides. Chez les légionnaires, ces différents facteurs pris en comptes dans la notion de rapidité sont travaillés grâce à des parcours avec obstacles. Ces parcours, bien qu’ils demandent autant une certaine force physique sur le haut, autant que sur le bas du corps est un bon exercice étant donné qu’il oblige le soldat à se bien coordonner ses mouvements dans différentes positions afin d’arriver le plus rapidement possible à atteindre ses objectifs. Généralement ce type d’entraînement inclut les exercices suivants

 

  • Le sprint

 

  • Le saut de haies

 

  • Les bondissements latéraux de pneu en pneu

 

  • Les déplacements couchés.

 

La fréquence de ce type d’entraînement se fait 2 fois par semaine environ et le tout dure au maximum 10 minutes car l’important est de finir le plus rapidement les épreuves en un temps imparti.

 

 

  1. La force

 

La notion de force, dans notre cas est assez intéressante. En effet, les soldats, en eux-mêmes n’ont pas besoin d’être taillés comme des bodybuilders pour pouvoir faire réaliser les différentes activités qui incombent dans la légion étrangère. En effet, tout l’équipement au complet devrait faire une trentaine de kilos et les déplacements de charges que font les soldats se font généralement en équipe. Néanmoins, la force musculaire est quand même nécessaire pour pouvoir supporter le sac, les armes et d’autres équipements sur une longue distance. De plus sans force physique le soldat ne pourra pas tenir correctement une arme d’assaut qui pèse dans les 5 kilos une fois chargé ni supporter le recul provoqué par un tir par exemple. De plus de la force musculaire découle souvent un certain esthétisme corporel et une meilleure condition physique qui permet au soldat de gagner en assurance et d’améliorer son moral.

 

La force prend en compte deux facteurs :

 

  • La force relative : qui correspond à la force de l’individu par rapport à son poids de corps,

 

  • La force maximale : qui est la tension maximale que peut exercer un muscle.

 

L’augmentation de la force relative ne peut se faire qu’avec l’augmentation de la taille du muscle pour créer de la force physique. L’augmentation de la force maximale qui peut se réaliser grâce à l’amélioration de la coordination intramusculaire, ou par l’augmentation des muscles eux-mêmes, ou un mélange des deux.

 

L’entraînement type

 
L’entraînement type au niveau de la force peut se faire grâce à la musculation au poids du corps ou à la musculation avec une charge. L’entraînement musculaire peut se faire selon les objectifs de l’individu. Les tractions se font grâce à des machines en salle de sport et le plus souvent selon les objectifs esthétiques de la personne et ses besoins en développement musculaire.

 

L’entraînement militaire

L’entraînement militaire quant à lui se fait via des tractions au poids du corps avec des séries longues afin d’améliorer la force. En effet, généralement, après le jogging matinal, les légionnaires doivent ensuite réaliser un des tractions et des pompes.

 

Ainsi, généralement, au sein de l’armée, le classique se trouve être le push-up. Une trentaine de répétition à une cinquantaine par série se font généralement tout le matin et il en est de même pour les tractions.

De même, lors des parcours du combattant il est courant de retrouver des obstacles qui demandent de la force musculaire et qui permettent en même temps de s’entraîner. De ce fait, le monter à la corde sur 6 mètres, l’escalade sont utilisés dans le cadre de la légion étrangère pour améliorer les conditions musculaires de l’individu. Il est également courant pour les légionnaires de réaliser des exercices en salle, notamment quand ils ne sont pas en mission afin de combler certaines lacunes qu’ils se trouveront et d’améliorer leurs performances physiques. Les abdos, le burpees sont également courants au sein de la légion étrangère pour gainer mais aussi améliorer l’endurance, la force musculaire de la recrue.

 

 

  1. La précision

 

La précision, dans notre cas, prend en compte la précision dans les mouvements mais aussi de la précision dans les tirs. La précision, peu importe que ce soit au sein de l’armée ou à titre d’entraînement personnel ne peut se gagner qu’en ayant une bonne condition physique, et donc être conscient de ses forces, faiblesses pour exécuter de manière efficace et efficiente un mouvement donné. La précision prend en compte le contrôle des mouvements, que ce soit au niveau de la force ou de la rapidité, mais aussi dans le self-control et la « conscience » même de son corps.

En effet, avec l’entraînement physique, l’individu devrait dont être plus apte à ressentir son corps, à connaître, la force et la direction à donner à un mouvement pour atteindre un objectif, une cible. Dans le cadre de la précision au tir, le self-control et la conscience de la respiration prend une part considérable dans la capacité à atteindre une cible. En effet, un léger tremblement ou une respiration mal placée peut faire dévier la balle de son objectif à cause du mouvement inconscient que fait le corps dans ces moments. De même, la capacité à bien maintenir son arme de manière à ce qu’elle reste stable lors de la visée et qu’elle ne bouge pas trop à cause du recul lors d’un tir, nécessite une bonne force musculaire et une certaine souplesse afin que la crispation ne devienne pas nervosité.

De ce fait, la course à pied, permet justement à l’individu de mieux contrôler sa respiration et parfois des exercices de relaxation comme les exercices de respiration lors des étirements permettent de détendre les muscles mais aussi d’apprendre à faire baisser la nervosité après une situation d’effort intense ou lors une situation difficile.

 

Généralement, la précision « kinesthésique » augmente donc en même temps que le reste des capacités physiques tout au long de l’entraînement, mais également lors de combats de corps à corps. La précision de tir, par contre, se fait avec la pratique de tirs sur cibles fixes et/ou mouvantes. Il est en général associé également au temps de réaction arrivé à un certain niveau ce qui fait que le soldat devra garder un certain niveau d’alerte pour réagir rapidement, tirer rapidement quand une cible apparaît et rester calme pour apprécier la distance, le mouvement de tir et ressentir ses dispositions physiques lors du tir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III. Critiques et analyses sur l’entraînement

Actuellement, nous avons donc pu comprendre quelles sont les principales qualités physiques qui devraient être développées au sein de la légion étrangère. Mais néanmoins, nous pouvons dire que l’entraînement militaire a ses faiblesses que nous allons analyser ci-après. Nous essayerons donc de comprendre quelles sont-elles et par quels moyens pouvons-nous y remédier.

 

  1. L’aspect non conventionnel des conditions d’entraînement

Il est important de spécifier que le métier de légionnaire est un métier difficile. Cette difficulté est principalement due à la rusticité des conditions d’activités qui sont rencontrées durant l’entraînement mais également durant les combats. Néanmoins, malgré cette rusticité, plusieurs lacunes sont malheureusement présentes dans l’entraînement. Nous essayerons donc de voir ci-après quelles sont les conditions d’entraînement et quelles sont ses faiblesses.

 

  1. Quelques exemples de conditions

Comme nous l’avons dis, ce sont principalement les conditions d’entraînement qui les rendent les plus difficile. En effet, contrairement à un entraînement « civil », l’entraînement présente bien plus de risques que la normale afin d’habituer les soldats aux pires situations possibles.

A la fin du 1er mois de formation par exemple, les recrues devront passer près d’un mois durant une ferme isolée. Cet entraînement qui est parmi les plus éprouvants de la formation est une préparation autant physique que mentale à la méthode de survie dans un endroit isolé, une ferme où les conditions sont celles des soldats en territoire ennemi. En effet, dans cette ferme, il quasi impossible de sortir d’une zone délimitée pour chercher de quoi se nourrir et de quoi boire et les recrues devront se suffire à leurs provisions tout en essayant de se maintenir physiquement et mentalement en forme.

De temps à autre, des instructeurs viennent pour que les recrues fassent des manœuvres ou une simulation de mission opérationnelle avec le peu de force qu’elles ont. Ces manœuvres peuvent se passer aussi bien le jour que la nuit, avec n’importe quelle météo, si bien que le physique et le mental des recrues sont mis à rude épreuve. De telles conditions peuvent parfois sembler inhumaines aux yeux du monde mais se rapprochent tellement de la réalité en temps de guerre qu’un passage comme celui-là est nécessaire au futur légionnaire pour ne pas se sentir déboussolé une fois sur le front.

 

Il est à noter aussi que l’entraînement pour certains régiments se fait directement sur un terrain qui correspond à leur spécialisation, comme c’est le cas pour le 2nd régiment de la légion étrangère de génie. En effet ce régiment est considéré comme étant le régiment de génie combat militaire française de la 27e brigade d’infanterie de montagne. Le camp militaire situé dans le Vaucluse les prépare à réaliser des interventions dans des régions montagneuses. Leurs missions peuvent donc aller du déminage, au sauvetage ou à l’appui et au déploiement d’unités. Cette brigade a donc été spécialement formée dans les missions à effectuer dans les régions montagneuses et entrent parfois dans des coopérations interarmes afin que d’autres régiments puissent profiter et apprendre de leur savoir faire dans le domaine.

 

Non seulement à cause de l’escarpement des terrains dans lesquels ils devront intervenir, mais aussi à cause des conditions climatiques extrêmes, les légionnaires du 2nd régiment devront recevoir un entraînement spécial pour pouvoir mener à bien les missions qui leurs seront confiées. Ainsi, ils sont tous au minimum détenteur du BAM (Brevet d’Alpinisme Militaire) et d’un BSM (Brevet de Ski Militaire). Ainsi, en plus de la formation militaire normale qu’ils reçoivent, ils doivent également se préparer à réaliser des interventions en montagne, qui mettront leurs connaissances à rude épreuve.

Le BAM se déroule durant  3 semaines en été et le BSM 3 semaines en hiver. Selon les  origines et les expériences des légionnaires dans ce domaine cette expérience est plus ou moins dure, car, par exemple un brésilien, un malgache ou un africain qui n’a jamais connu la neige auront beaucoup plus de difficultés. De ce fait les conditions physiques des individus doivent être bonnes pour mieux appréhender les conditions naturelles qui ne leurs sont parfois pas raisonnables.

 

Il sera nécessaire durant l’entraînement de réaliser les activités suivantes et d’être capables d’exécuter celles-ci de manière tout à fait naturelle et sans grand effort grâce à l’entrainement :

– Remonter chaque montagnes avec des peaux de phoque attaches a nos ski et nous redescendons en skiant

-Réussir à tenir en équilibre et pouvoir se déplacer avec la troupe.

-Tenir des marches de plus en plus longue en montagne cela se compte en dénivelé, positif quand cela monte et négatif quand cela descend.

-Apprendre à survivre de nuit comme de jour en montagne et dans la neige et apprendre à construire un igloo.

-Apprendre à tirer en montagne.

-Eviter les séracs, les avalanches,

 

Les déplacements en montagne sont parmi les plus dangereux et de ce fait, il est important d’avoir un entraînement adéquat pour pouvoir y survivre et se déplacer de manière à ne pas se mettre en danger ou à mettre en danger toute la troupe. Le problème de la montagne, surtout quand elle est recouverte par la neige, c’est que de loin elle apparaît tout à fait uniforme et pourtant elle est constituée de falaises, de crêtes et de plusieurs dénivellations qui, parfois cachés par la neige deviennent des pièges meurtriers pour les alpinistes. Une zone de recouverte de neige peut donc être fatale.

 

Voilà pourquoi, il est important pour les légionnaires de reconnaître ces pièges mais aussi d’avoir une bonne maîtrise des déplacements sur les dénivellations. Une bonne condition physique est aussi nécessaire de par le fait que la raréfaction de l’oxygène en hauteur met le corps à rude épreuve. En effet, des dépenses énergétiques inutiles risquent de fatiguer le légionnaire encore plus car les muscles sont mal oxygénés. Sans compter qu’avec parfois le froid, l’organisme est obligé de faire plus d’efforts afin d’innerver de manière continue les différentes parties du corps. L’entraînement reçu lors des recrutements s’avèrent donc nécessaires pour pouvoir suivre les entraînements spéciaux en montagne car permettent d’acquérir une meilleure condition physique mais aussi d’avoir une certaine conscience de son corps, que ce soit dans les déplacements mais aussi dans l’effort.

 

Les régions montagneuses en elles-mêmes par exemple sont le plus souvent évitées par les troupes étant donné que la dépense énergétique que cela nécessite est plutôt élevée. De ce fait la plupart du temps, il est préférable pour celles-ci de prendre une route qui contourne les montagnes plutôt que de les escalader sauf s’ils en sont obligés.  Plusieurs techniques sont néanmoins utilisées pour pouvoir économiser de l’énergie et du temps, notamment en :

 

–  mettant le poids du corps directement sur les pieds

– marcher avec les talons à plat

– réaliser des petits pas

– bien connaître et/ou étudier le terrain pour éviter de mauvaises surprises.

 

De même plusieurs techniques comme les descentes en rappels doivent être maîtrisées. Ce genre de descente est assez dangereux étant donné qu’il est nécessaire d’avoir une bonne maîtrise de ses mouvements, être consciencieux dans la vérification de ses matériels mais également être capable de maîtriser sa peur du vide si tel est le cas. Les crises de paniques peuvent donc être meurtrières pour les soldats qui font des entraînements en montagne et le manque d’attention qui découle de cette panique peut également mettre leurs coéquipiers en danger.

De même les descentes et les montées sur des côtes enneigées nécessitent de bonnes capacités à contrôler son corps dans les mouvements. Si nous prenons le cas de la descente par exemple, il sera nécessaire que les soldats sachent glisser prudemment tout en se servant d’un piolet pour ralentir sa descente ou s’arrêter.

Une bonne musculature pour pouvoir retenir et supporter le poids du corps, une capacité de respiration élevée, mais aussi une bonne endurance pour pouvoir exécuter les manœuvres réalisées en pleine montagne. Une bonne capacité à réagir est également demandée, notamment pour retenir un coéquipier qui a perdu l’équilibre et qui risque de tomber via le câble qui fait que chaque membre de la troupe est relié l’un à l’autre.

 

Ainsi, chaque régiment a parfois sa spécialité, nous n’avons ici cité qu’une des nombreuses présentes comme les interventions en mer, dans les déserts et les jungles… Ainsi, l’entraînement des soldats qui dépassent parfois les limites de l’humain sur le plan physique leur est indispensable pour pouvoir survivre et réaliser des missions qui sont souvent plus difficiles qu’elles ne le sont lors des différentes préparations physiques et mentales.

 

 

  1. Des conditions psychologiques

L’armée en elle-même est tout sauf une partie de plaisir. Le soldat doit être paré à toutes les éventualités possibles de meilleures aux pires pour pouvoir survivre et retourner à la vie civile sans vraiment de séquelles une fois à la retraite ou une fois qu’ils auront fini leurs années de service.

 

Parmi les conditions les plus controversées notamment auprès des civils, sont les conditions psychologiques que subissent les recrues et les légionnaires durant leurs formations. En effet, certains abandonnent non pas à cause des difficultés physiques mais aussi à cause des traitements qu’ils subissent. Nous ne sommes pas ici pour créer encore plus de controverses dans la manière dans lesquels les soldats sont traités, mais il s’avère important pour notre étude de comprendre les quels sont les résultats et quels sont les exemples de traitement qu’ils subissent.

Les médias et les films d’actions montrent bien, le plus souvent ces réalités auxquelles les soldats, recrues et toute personne qui entre dans le corps de l’armée subissent durant leur formation. Nous pouvons par exemple voir l’autoritarisme des jeunes officiers lors de la formation et de l’entraînement qui parfois insultent ou crient sur les recrues pour les faire réagir plus promptement. L’amour-propre est mis à mal dans les corps armés car le but est de rendre toutes les recrues et tous les soldats « égaux » entre eux et en faire des personnes promptes à répondre rapidement et efficacement aux ordres qui leur seront donnés.

De même, il y a des moments, lors de la formation, comme le mois passé à la ferme où les soldats seront complètement isolés du monde extérieur. Un tel isolement est parfois insupportable car il leur est impossible de contacter, d’avoir des nouvelles de leur famille, de parler à nulle autre personne qu’à leurs formateurs et camarades, de vivre reclus de la civilisation.

Ceux qui sont les plus habitués au confort de la vie moderne sont ceux qui souffrent le plus durant la formation. Ainsi, il s’avère que la rusticité de la formation peut avoir un impact sur le moral de ces individus. En effet, ils devront faire des choses qu’ils n’ont jamais eu l’habitude de réaliser durant toute la vie comme par exemple, se rouler dans la boue, dormir à même la terre ou sur de la paille, voire, dormir à peine pour pouvoir réaliser un tour guet.

 

Mis à part cela, et surement le traitement le plus polémique est certainement celui où les officiers supérieurs simulent l’enlèvement des soldats. Cette affaire est certainement l’une des plus polémiques. Le traitement psychologique peut bien sûr heurter certains soldats, mais chacun d’entre eux sont tout à faits conscients qu’un tellement traitement leur soit nécessaire pour pouvoir survivre entant que prisonnier s’ils se retrouvent capturés par l’ennemi. Comme nous le voyons dans certains films d’actions, ils sont donc entraînés de cette façon pour ne pas révéler les points stratégiques occupés par leurs alliés à l’ennemi sous peine d’enlever indirectement la vie à leurs camarades. Ils sont traités le plus rustiquement possible durant ce genre d’exercice et subissent un interrogatoire assez rigoureux sans pour autant que cela aille à l’encontre de leur sécurité ou leurs droits légitimes. Ce type de pratique est généralement encadré de manière à ce qu’il n’y a aucun dérapage et les traitements subits par les soldats lorsqu’ils se font capturés sont souvent bien plus pénibles qu’à l’entraînement.

 

Nous pouvons aussi compter parmi les difficultés rencontrées psychologiquement, la fatigue physique. En effet, comme nous avons pu le constater antérieurement, les différents exercices sont particulièrement éprouvant physiquement et le stress qui pourrait en découler peu avoir un impact important sur le moral du légionnaire. De même les temps de repos sont assez rares ce qui fait que les muscles sont mis à rude épreuve ainsi que l’endurance physique. Cela, par expérience et par rapport aux individus que nous avons pu observer au cours de notre étude, peut devenir éprouvant mentalement car quand l’endurance physique faiblit, la plupart des légionnaires ne se basent plus que sur leur force mentale, sur les objectifs qu’ils se sont donnés pour pouvoir endurer les conditions dans lesquelles ils s’entraînent.

L’utilisation de la volonté, de la force mentale a quand même ses limites car quand le physique n’est plus capable de réaliser les activités demandées, le mental, peu importe sa force ne pourra pas porter le corps ni puiser dans les dernières ressources physiques qui sont existantes[17].

De ce fait, la fatigue, le stress et la pression psychologique appliquée par les officiers sur les légionnaires sont autant de facteurs qui peuvent être contreproductifs dans la gestion de leurs capacités physiques. Il peut donc être difficile de faire évoluer les soldats sur le plan physique s’ils finissent par être détruits mentalement.

 

  1. Préconisations à l’entraînement du légionnaire

 

Vu que nous avons pu réaliser un état des lieux des différents problèmes que recouvre l’entraînement militaire, nous allons maintenant, nous intéresser aux différentes préconisations possibles pour améliorer l’entraînement des légionnaires. En effet, même si l’ensemble des pratiques sont plus ou moins efficaces pour en faire des légionnaires aptes au combat, il s’avère qu’elle peut être contreproductive comme nous l’avions antérieurement démontré ce qui explique certainement le taux d’abandon élevé en cours de formation. Donc, même si certains bons éléments pourraient intégrer la légion étrangère, ceux-ci, de par le stress physique et moral subi, ils finissent par partir.

 

 

 

 

  1. L’amélioration de l’entraînement

L’amélioration de l’entraînement des soldats peut se faire, sur plusieurs points. En effet, comme nous avons pu le voir différents facteurs peuvent être contre productifs à la formation des légionnaires. Récapitulons les principaux que nous pourrions, à partir de nos observations, soulever :

  • Des tests d’évaluation qui ne prennent en compte que l’endurance de la future recrue
  • L’aspect trop global et peu équilibré de l’entraînement en formation

 

  • L’aspect « surproductif » à cause du manque de repos entre les différentes sessions d’entraînement qui amène à la contre-production.

 

  • Un entraînement qui habitue à la rusticité mais qui au final ne permet pas de mieux appréhender des réalités encore plus difficiles en mission

 

  • Le stress psychologique

 

Tous ces points, comme nous pouvons le voir sont essentiels à l’amélioration des programmes d’entraînement des légionnaires. En effet, même si nous ne sommes pas réellement entrés en profondeur, à cause du manque de moyens et l’impossibilité de mesurer concrètement les apports de l’entraînement, nous avons quand même pu déceler ces quelques défauts dans l’entraînement militaire.

 

L’amélioration des tests pour connaître les lacunes des recrues et non pas seulement pour choisir les meilleures

 

Nous pensons que plutôt que de réaliser des tests qui ne feraient qu’éliminer toutes les personnes qui ne sont pas aptes à les faire, il serait intéressant d’en réaliser également pour connaître de manière rapide et synthétique les lacunes de ces recrues afin de cibler les exercices qui leur permettraient d’améliorer leurs performances physiques.

Ainsi, en plus du test Luc Léger et Cooper, il serait intéressant d’intégrer les épreuves suivantes pour évaluer les performances et réaliser un suivi de l’amélioration des recrues.

 

  • Le test de Ruffier Dickson

Ce test nous paraît être une bonne épreuve pour connaître l’état de forme générale d’un individu en prenant en compte les variations de la fréquence cardiaque. Ce test se fait généralement en 3 étapes :

  • Rester 5 minutes, allongé au calme puis prendre son pouls au repos,
  • Réaliser 30 flexions de type air squat le bras tendu en 45 seconde de manière régulière et reprendre son pouls
  • Se rallonger et prendre son pouls 1 minute après la fin des flexions.

Ce test permet déjà en général de savoir si l’individu est sportif ou non par rapport à ses capacités cardiaques. En effet, à partir de la fréquence cardiaque au repos, en activité et de retour au repos, seront déduis : l’indice de Ruffier[18] et/ou l’indice de Dickson[19]. Plus ces indices seront élevés plus la personne n’est pas adaptée à réaliser des efforts physiques, moins ces indices sont élevés plus la personne a de l’aptitude à l’effort.

  • Le test de résistance à la lactatémie[20]

Test créé par Michel Pradet et dérivé du test de Cooper, il est censé permettre d’évaluer l’état physique atteint sur le plan énergétique requis par une activité. Ce test se réalise sur une piste plate protégée du vent de préférence où s’enchaîneront 8 courses en vitesse maximal avec une récupération de 15 secondes entre celles-ci. Les courses se déroules sur 30, 40, 50 60 mètres puis encore de 60 mètres inversement jusqu’à 30 m. L’individu devra directement courir à sa vitesse maximale au plus tard 5 secondes après le signal de départ de course après récupération.

Chaque individu pourra retenter sa chance une seule fois mais uniquement après 12 minutes de repos. Ce test permet d’avoir une idée de la dégradation des performances de l’individu au cours de la première tentative mais également entre les deux tentatives et ainsi calculer l’efficacité de l’individu durant l’effort grâce par exemple à un coefficient de corrélation.

 

  • Le test de proprioception

Ce test permet de mesurer la capacité d’un individu à garder une posture en équilibre sur une jambe sur une surface réduite. La proprioception prend en compte le contrôle des muscles, des articulations mais également de l’alignement du corps en entier, des os à partir de la vision et de l’oreille interne pour arriver à se positionner de façon à garder l’équilibre.

Ce test se déroule sur 3 essais où l’individu devra tenir le plus longtemps en équilibre les yeux fermés sur un pied avec un pied replié sur l’autre au niveau du genou. Il sera interdit à l’individu de se déplacer même un peu pour se rééquilibrer ou d’enlever le pied du genou sinon le test s’arrête. A partir de ces résultats, il sera ainsi possible grâce à un tableau d’indice de forme d’évaluer les capacités d’un individu.

 

  • La récupération physique

Ce test permet d’apprécier si les recrues sont capables ou non de récupérer efficacement et rapidement. Il est basé sur :

  • Le coefficient de régression (vitesse de récupération)
  • Le coefficient de corrélation

A partir de ces 2 données pourra être calculé le coefficient de récupération grâce à leur produit.
Le test en lui-même dure 1 minute durant lequel la fréquence cardiaque sera prise toutes les 15 secondes après un effort intense et sous maximal. Puis le second test durera 5 minutes durant lesquelles la fréquence cardiaque se relevée à chaque minute après le même type d’efforts.

Ainsi, au cours des entraînements, ce coefficient sera calculé pour pouvoir observer l’amélioration de la récupération physique de la recrue au fil du temps et de vérifier si l’entraînement a porté ses fruits ou pas. Il serait intéressant de réaliser ce test à l’entrée des recrues dans la légion et à la fin de leur période d’examen d’entrée pour voir s’ils ont réussi à évoluer de manière significative ou pas.

 

L’amélioration de l’entraînement à proprement parler

Comme nous avons pu le voir, les différents types d’entraînements proposés par l’armée sont plutôt physiques et muscle en grande partie le haut du corps notamment avec des séances de montée à la corde, les push-up, les tractions, l’escalade. Nous voyons donc dans ces types d’entraînement un mauvais équilibre de l’entraînement militaire sur le plan physique avec un surentraînement qui serait contre productif et qui ne permettrait pas réellement aux légionnaires de s’améliorer.

 

Nous pensons donc qu’il serait intéressant de rééquilibrer ces entraînements afin de ne pas stresser les muscles et leur permettre de se développer de manière proportionnelle autant sur le haut que sur le bas du corps. Ainsi, devront être intégrés tout au long de la semaine des entraînements globaux qui mettent à mal l’ensemble du corps (escalade, courses d’obstacles) par exemple le lundi, de la musculation pour le bas du corps le mardi, de la musculation pour le haut du corps le mercredi, des exercices d’endurance jeudi, une pause vendredi avec des exercices de routine (footing, cardio…), des exercices de survie le samedi et une pause le dimanche. Evidemment, cet arrangement de planning pourra être adapté selon les conditions physiques générales de la vague de recrue, mais il nous paraît important d’équilibrer au maximum les différents exercices afin d’avoir des résultats proportionnels en termes de capacités physiques sur l’ensemble du corps.

 

De la rusticité de l’entraînement

Evidemment, il serait intéressant aussi d’habituer les futurs légionnaires à des conditions extrêmes que ce soit au niveau de la température ou de l’environnement naturel. Voilà pourquoi dans l’entraînement physique que nous avons proposé, une journée entière a été proposée pour que l’ensemble des recrues puissent s’habituer rapidement et efficacement aux conditions de vie en pleine nature avant d’être relâchés à la ferme.

Néanmoins, il s’avère important que l’ensemble des exercices se fassent dans les régions les plus extrêmes de la région où seront stationnées les recrues afin qu’ils s’habituent au fil des jours à des conditions quelque peu rustiques. Ainsi, ils devront se rapprocher au maximum de l’environnement naturel immédiat, forêts, montagnes, déserts, jungles afin de s’approprier l’espace au maximum et prendre leurs marques tout au long de l’entraînement. En effet, le changement sévère d’environnement (le confort de la vie civile vers la rusticité de la vie de légionnaire) pourra causer quelques troubles chez les recrues, mais il est préférable de leur faire connaitre la dureté de la vie de légionnaire directement plutôt que de les ménager tout au long de l’entraînement pour ensuite abandonner au milieu de celui-ci. Cela s’avèrera être une perte de temps non seulement pour la recrue mais aussi pour les formateurs et examinateurs.

 

Les capacités individuelles d’adaptation sur le plan physique et mental des jeunes recrues seront donc mises à rude épreuve dès les premiers jours de formation. Néanmoins cela permettra d’évaluer quelles sont les recrues qui auront la volonté ou non de poursuivre l’aventure et quelles sont celles qui ne l’ont pas.

 

 

  1. De l’amélioration de l’entraînement sur un plan psychologique

 

Comme nous l’avons dis antérieurement, la santé physique et mentale a un rapport étroit entre eux. De ce fait, pour que l’entraînement des soldats puisse être efficace sur le plan physique, il est important de respecter ces quelques règles :

  • Avoir un temps de repos suffisant entre les séances d’entraînement et les diminuer petit à petit jusqu’à atteindre une limite où la contre production commencerait. Il s’avère qu’il est difficile d’évaluer cela surtout que la capacité de récupération de chaque individu est différente. Il serait donc intéressant de regrouper à partir des tests de récupération, les individus ayant un taux de récupération moins élevés que les autres et d’adapter l’entraînement à ces derniers tout en les poussant à atteindre le niveau des autres.

 

  • La préparation et l’aide psychologique des soldats à un traitement non conventionnel avant des exercices comme des simulations de détention en camps ennemi. Cet aspect paraît important notamment pour rendre plus politiquement correct l’aspect non conventionnel de ce genre d’entraînement.

 

  • La préparation mentale et les exercices de méditation et de relaxation pour apprendre à garder le self-control peu importe la situation et éviter les situations de panique inutiles et agir de manière réfléchie et rapide.

 

Après donc les quelques observations que nous avons pu faire, telles sont les propositions de solution que nous avons pu réaliser. Néanmoins, il s’avère important que nous ne pouvons dire quelles méthodes valent mieux d’autres pour l’application de ces quelques propositions. Une étude plus approfondie sera nécessaire et nous aurions donc besoin d’une période de temps plus conséquente et réaliser une batterie de tests pour pouvoir rendre compte si les apports que les conseils que nous proposons seront ou non conséquentes.

 

De plus, il s’avère que l’application de touts ces conseils demandent un changement sur l’organisation de la formation de l’armée, un renouveau dans les méthodes et un investissement en termes de matériels et de ressources humaines. Sans compter que l’aspect non conventionnel de certaines formations peut mener le plus souvent à des dérapages qui mettent à mal l’image de la légion étrangère. Un bon encadrement des sous-officiers mais également une meilleure formation des formateurs serait nécessaire pour améliorer les conditions d’entraînement de la légion étrangère. Sans compter que les dérapages et les pressions psychologiques sont le plus souvent réalisés à cause du fait que les soldats de la légion étrangère n’ont, le plus souvent, rien à perdre concrètement à cause de leur situation et du trajet de vie qui les a amenés à s’engager.

De même en mission, les différences entre certains corps armés et la légion étrangère est parfois flagrante étant donné que les traitements des soldats « normaux » sont moins difficiles à supporter car ces derniers peuvent menacer de rompre leur contrat à tout moment.

Néanmoins, il serait intéressant de vérifier de la véracité de nos propos concernant l’entraînement sur des cas réels et ainsi d’améliorer nos études dans le domaine.

 

 

 

CONCLUSION

La légion étrangère, contrairement à certains corps armés fait donc partie de ceux qui sont les plus difficiles à supporter. Du fait de la situation des recrues qui sont le plus souvent « forcés » par le destin de s’engager, les traitements sont difficiles à supporter pour certains. Et pourtant c’est leur trajet de vie et leur volonté à se recycler dans l’armée qui fait leur principale motivation.

Nous nous sommes donc intéressés dans notre étude à ces « héros » et surtout à la manière dont ils sont recrutés et entraînés. En effet, malgré le fait que le recrutement soit efficace pour éliminer facilement les recrues les moins propices à supporter l’intensité physique des activités des légionnaires, il n’est pas pour autant efficace pour réaliser un suivi des capacités et des évolutions globales des recrues pour un entraînement adéquat et qui ne soit pas contreproductif.

Nous avons donc essayé dans cette étude de proposer des solutions à partir des observations que nous avons réalisées sur le terrain pour combler certaines lacunes par rapport à l’entraînement des légionnaires qui est soit trop stressant physiquement pour qu’il y ait une évolution efficace de leurs capacités, soit trop stressant psychologiquement et qui pourrait amener à un blocage physique, soit trop laxistes pour permettre au soldat de s’adapter aux conditions de vie sur terrain du légionnaire.

De ce fait, les solutions que nous avons proposées tendent à introduire des moments de repos physique adaptés, des préparations psychologiques et mentales à des conditions extrêmes, des journées d’accoutumance physique à la rusticité et à ces conditions extrêmes, un meilleur équilibre de l’entraînement physique.

Nous pouvons conclure de cette étude que l’expérience que nous avons pu tirer au sein de la légion étrangère nous a permis de mieux comprendre l’importance des facteurs parfois délaissés  que nous avons réintégré au sein de l’entraînement en terrain hostile. Ces facteurs, sur le plan autant psychologique que physique prennent de l’importance pour l’efficacité d’un entraînement plus « intelligent » notamment pour des militaires qui devront être parés à toutes les situations dans des conditions difficiles sans préparation préalable. Cela nous amène donc à nous poser la question suivante, quelles sont les types de préparation physique et mentales les plus à même de correspondre aux solutions que nous avons données ?

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

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BOOTH M. “Assesment of physical activity : an international perspective”, Res Q Exerc Sport, 2000.

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WARBURTON, D. E., C. W. Nicol.and S. S. Bredin (2006). Health Benefits of Physical Activity: The Evidence, Vancouver, School of Human Kinetics, University of British Columbia,and the Healthy Heart Program, St. Paul’s Hospital.


[1] SCHUTZ Y, WEINSIER RL, HUNTER GR. “Assessment of free-living physical activity in humans : an overview of currently available and proposed new measures”, Obes Res, 2001..


[2] Nous verrons ultérieurement la manière dont les individus sont engagés dans la légion étrangère ultérieurement.

[3] BOOTH M. “Assesment of physical activity : an international perspective”, Res Q Exerc Sport, 2000.

[4] Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour mesurer l’intensité physique. Néanmoins, nous ne pouvons pas nous permettre de toutes les citer ici. De plus, les résultats de certaines d’entre elles sont divergents et ne peuvent être vérifiables sur le long terme.

[5] MONTOYE H.J., WASHBURN R., SERVAIS S., ERTL A., WEBSTER J.G., NAGLE F.F., « Measuring physical activity and energy expenditure.”, Human Kinetics, Champaign, 1996


[6]AINSLIE P., REILLY T., WESTERTERP K., Estimating human energy expenditure : a review of techniques with particular reference to doubly labeled water, Sports Med, 2003.

[7] WAREHAM NJ, HENNINGS SJ, PRENTICE AM, DAY NE. Feasibility of heart-rate monitoring to estimate total level and pattern of energy expenditure in a populationbased epidemiological study: the Ely Young Cohort Feasibility Study 1994-5. Br J Nutr 1997.


[8] HAMON AUGUSTIN, « La psychologie du militaire professionnel », Hermès, 5-6,1989, p. 85-86.


[9] http://recrutement.legion-etrangere.cc/la-remuneration-des-legionnaires/, consulté le 25 novembre 2014.


[10] DURKHEIM, Emile, L’éducation morale, PUF, 1925.

[11] ASTRAND PO, SALTIN B., « Maximal oxygen uptake and heart rate in various types of muscular activity. », J Appl Physiol., no 16,‎ novembre 1961


[12] http://www.testlucleger.com/, consulté le 26 novembre 2014.


[13] GRIVEL (1775), Théorie de l’éducation, ouvrage utile aux pères de famille et aux instituteurs, T2. Paris : Mourtard, p.359.


[14] http://close-combat.jimdo.com/tior/, consulté le 8 décembre 2014.

[15] MILLET, Grégoire (Coord), (2006), L’endurance : soprt de haut niveau, éducation physique, Revue EPS.

[16] DUPRE. R. et JANIN. D., (2002), « enseignement de la vitesse », Les Cahiers ACTIO, Paris.

[17] WARBURTON, D. E., C. W. Nicol.and S. S. Bredin (2006). Health Benefits of Physical Activity: The Evidence, Vancouver, School of Human Kinetics, University of British Columbia,and the Healthy Heart Program, St. Paul’s Hospital.

[18] Calculé comme suit : (pouls étape 1  + pouls étape 2 + pouls étape 3) -200/10

[19] Calculté comme suit : ((pouls étape 2 – 70) + 2(pouls étape 3 – pouls étape 1))/10. Ce calcul est considéré comme plus précis car prend en compte le cas où l’individu testé présente des signes de nervosité qui augmenteraient sa fréquence cardiaque même au repos ce qui le désavantagerait.

[20] PRADET, Michel, La préparation physique, Insep, Collection : entraînement, (1996).

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