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Quel est l’impact des mythes des ERP ?

Thème :

 

Les mythes des ERP

Problématique :

 

Quel est l’impact des mythes des ERP ? Illustration par la domotique

 

Plan

 

Chapitre I. Etude sur le mythe

 

  1. Définition du mythe
  2. Historique du mythe
  3. Inscription du mythe dans le contexte de l’ERP

 

Chapitre II. Présentation des ERP

 

  1. Qu’est-ce qu’un ERP ou Enterprise Resource Planning (Progiciel de Gestion Intégrée (PGI)?
  2. Etat de l’art des ERP dans les PME/PMI (historique, fonctionnalités, stratégies d’implantation)
  3. Les avantages et les inconvénients des ERP

 

 

Chapitre III. Les mythes des ERP et leur impact

  1. Les mythes courants sur les ERP

 

  • Le transfert d’information unidirectionnel
  • Trop de complications dans la mise en place des ERP (au niveau des coûts, du temps et de la taille des entreprises)
  • Compromission de la sécurité des données suite à l’implantation d’un ERP
  • Augmentation du licenciement suite à l’implantation d’un ERP
  • L’usage plus fortuit des progiciels les plus récents comparé aux anciens

 

  1. L’impact des mythes des ERP

 

  • Réticence face à l’implantation et à l’usage des ERP
  • Abandon de l’usage des ERP en cours de route
  • Manque de confiance envers les ERP
  • Régression du marché des ERP
  • Réduction de l’usage des ERP dans les entreprises
  • Mauvaise conception des ERP

Chapitre IV. Illustration par la domotique

  1. Exemples d’ERP propriétaires et leurs avantages et inconvénients
    • SAP
    • PeopleSoft
    • SAGE
  2. Les ERP libres et gratuits, leurs avantages et inconvénients

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Introduction

 

Introduit par le groupe SAP dans les années 70, l’  « Enterprise Resource Planning » (ERP) traduit comme étant un Progiciel de Gestion Intégrée (PGI) est un logiciel informatique utilisé dans les PMI/PME. Celles-ci s’en servent pour gérer différents pôles tels que les ressources humaines, la comptabilité et la finance, la production, les stocks, les services après-vente (SAV), etc.

 

L’ERP intervient donc dans plusieurs domaines et permet une uniformisation de la gestion de l’entreprise. Les entreprises y ont recours pour « améliorer de façon significative leur productivité et leur compétitivité[1] ». Dans ce contexte, l’ERP est devenu un puissant allié pour les entreprises qui veulent dompter un marché quelconque. D’ailleurs, de plus en plus de PME migrent leur système d’information et la gestion partielle ou totale de leurs activités vers l’ERP. En 2013, par exemple, l’Insee rapporte que 33% des entreprises françaises ont un ERP.

 

Mais le marché de l’ERP n’est qu’embryonnaire, bien qu’il se développe progressivement. En effet, il n’est pas encore arrivé à un stade d’acceptation et d’utilisation totale. L’évolution du marché de l’ERP est freinée par des mythes, des à priori et des idées fausses qui empêchent les dirigeants d’entreprise de s’y fier pleinement. A l’instar de ces mythes, les entreprises émettent souvent des questionnements à propos de la fiabilité des ERP, de leur mise en place, de leur efficacité, etc. Malgré une bonne implantation du marché de l’ERP, ce dernier ne décolle pas suffisamment du fait de ces mythes.

 

Le mythe des ERP est donc le sujet traité dans ce travail. Le choix d’un tel sujet s’apparente au fait que l’ERP jouit d’une bonne et d’une mauvaise réputation à la fois. Bonne, car les avantages de l’ERP sur le contrôle opérationnel des entreprises sont indéniables. Mauvaise, car les ERP souffrent de ces mythes qui ne cessent de se multiplier et de remettre en cause leur efficacité et leur utilité.

 

Ce mémoire se propose donc d’étudier de plus près ces mythes et a pour enjeu de déterminer leurs impacts afin de voir si ces derniers peuvent remettre en cause le marché de l’ERP. D’où notre problématique : « Quel est l’impact des mythes des ERP ? Illustration par la domotique ». L’illustration par la domotique est une méthode sûre pour évaluer ces impacts et permettra de mieux comprendre le sujet abordé. En effet, la domotique et ses objets connectés font également les frais de jugements infondés tels que leur aspect et usage trop futuristes ou leur efficacité réelle, sans parler de leur coût excessif.

 

Pour résoudre cette problématique, ce mémoire se divisera en quatre chapitres bien distincts. Le premier chapitre, centré sur une étude du mythe, apportera une définition du terme « mythe », retracera son historique et détaillera son inscription dans le contexte de l’ERP. Le second chapitre consistera en une présentation des ERP. Cette présentations se fera via une définition de l’ERP, un état de l’art de ce dernier dans les PME/PMI et une exposition des ses avantages et de ses inconvénients.

 

Le troisième chapitre entrera plus en détail dans le sujet et parlera des mythes des ERP et de leur impact. Les mythes les plus courants tels que le transfert unidirectionnel, les nombreuses complications de la mise en place des ERP, etc. et leur impact y seront abordés. L’illustration par la domotique se fera dans le dernier chapitre. Quelques exemples d’ERP propriétaires et d’ERP libres et gratuits suivis de leurs avantages et inconvénients y seront présentés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1           Chapitre I. Etude sur le mythe

 

 

1.1.Définition du mythe

 

 

Selon le dictionnaire Larousse, un mythe est « l’ensemble de croyances, de représentations idéalisées autour d’un personnage, d’un phénomène, d’un événement historique, d’une technique et qui leur donnent une force, une importance particulières[2] ». Il s’agit particulièrement d’histoires, d’arguments et d’avis propagés à travers les temps et dont l’influence touche une multitude de personnes.

 

 

Dans le cadre de ce mémoire, le mythe peut être perçu comme négatif et infondé. En effet, le mythe dont il est question ici renvoie à un aspect détériorant et négatif dont les apports restent souvent négatifs. Le mythe est connu et accepté de tous. Il façonne la façon de penser de la collectivité et lui inculque des valeurs dont les origines sont inconnues mais qui sont craintes et respectées.

 

 

1.2.Historique du mythe

 

 

L’historique du mythe n’est pas réellement défini. En effet, son apparition n’a pas de date précise. Il ne s’agit pas d’un concept fondé à tel ou tel siècle, le mythe ayant toujours fait partie des préceptes fondateur de la vie. Cependant, le mythe évolue suivant les époques, comme le souligne Joseph Campbell dans son ouvrage intitulé La puissance du mythe : « Au fur et à mesure que ces peuples primitifs abandonnèrent la chasse pour l’agriculture, les histoires par lesquelles ils interprétaient les mystères de la vie évoluèrent elles aussi[3]»

 

 

Cet extrait fait suite à la théorie de Joseph Campbell sur le mythe selon laquelle l’être humain adapte le mythe suivant l’époque à laquelle il vit et ses caractéristiques. Pour illustrer cette constatation, il prend l’exemple des sociétés primitives qui se nourrissaient de chasse. Après avoir tué les animaux, les chasseurs effectuaient un acte de réparation de leurs actes devant eux. Ils considéraient ces animaux comme des êtres venus d’ailleurs. Une fois qu’ils ont abandonné la chasse au profit de l’agriculture, un autre mythe a pris la place de l’ancien : celui de la graine qui est devenue un « symbole magique du cycle éternel »

 

 

La sous-partie suivante parlera de cette évolution du mythe dans un contexte plus actuel : l’informatique, plus précisément celui du progiciel de gestion ERP.

 

1.3.Inscription du mythe dans le contexte de l’ERP

 

 

 

La nouvelle technologie est un domaine apparent aux mythes et aux nombreuses suppositions et réticences[4]. Il s’agit des mythes dont les inventeurs restent inconnus mais dont la force est constatée. Le marché de l’ERP fait face à des mythes qui, pour Segrestin, Darréon et Trompette (2004), sont des dynamiques de sens opposé qui concernent la mise en œuvre jugée très compliquée de l’ERP dans une entreprise[5].

 

 

Ces mythes concernent en particulier des aspects négatifs des ERP. Les études menées sur ce sujet sont, pour la plupart, retranscrites dans le n° 61 de la revue Sciences de la société qui traite spécialement de ces mythes. Dans cette revue, les mythes sont considérés comme étant des « utopies plus ou moins contradictoires[6] ».

 

Ces utopies classent les ERP dans le rang des logiciels de gestion d’entreprise à double facette[7] et suggèrent que ces progiciels détiendraient deux visages différents qui trompent souvent leurs utilisateurs. Le premier visage des ERP est celui d’un progiciel permettant aux entreprises d’uniformiser et d’optimiser leur mode de gestion. Le second visage est plus sévère et remet en question les vraies utilités et capacités des ERP tout en dénonçant une certaine dépendance à leur égard.

 

Dans un certain ordre, les mythes sont donc des impressions ou des pensées négatives à l’encontre des ERP. Ces pensées ne sont pas toujours vérifiées ni prouvées, mais on peut dire qu’elles départagent les utilisateurs de ces progiciels. Selon cette revue, le côté négatif des ERP domine plus que le côté positif.

 

Chapitre II. Présentation des ERP

 

 

2.1.Qu’est-ce qu’un ERP (Enterprise Resource Planning) ou un  Progiciel de Gestion Intégrée (PGI)?

 

 

 

Le sigle ERP signifie Enterprise Resource Planning, traduit en français par Progiciel de Gestion Intégrée (PGI). Globalement, les ERP désignent des progiciels conçus afin de gérer une entreprise. Cette gestion est uniformisée et totale ou partielle puisque ce logiciel couvre toutes ou une partie des branches existantes au sein d’une organisation.

Ainsi, la gestion de la production, la gestion de la comptabilité, la gestion des stocks, la gestion du personnel, la gestion des ressources humaines, la gestion de la logistique, etc. entrent dans le champ d’application des ERP.[8]

 

 

Les ERP sont utilisés au sein des PME/PMI qui sont les principales cibles des éditeurs de ces progiciels. Ces éditeurs conçoivent et commercialisent les ERP et accompagnent les dirigeants d’entreprises dans leur choix du progiciel adapté à leur structure ainsi que dans leur mise en place. Il s’agit des créateurs des progiciels.

 

 

Les ERP ont des caractéristiques spécifiques :

 

 

 

Caractéristiques d’un ERP

 

Degré d’intégration – DI:

 

Le Degré d’Intégration définit la capacité de fournir à l’ensemble des acteurs  de l’entreprise une  image unique,  intègre,  cohérente et  homogène de  l’ensemble de l’information dont ils ont besoin pour remplir leur rôle.

 

Couverture opérationnelle – CO:

 

La Couverture opérationnelle définit la capacité de  fédérer l’ensemble des  processus de l’entreprise dans chacun des domaines qui la constituent, et ce,  dans une approche transversale qui optimise sa productivité.

 

 

 

Tableau 1. Caractéristiques d’un ERP. Source : TOMAS J.L. et GAL Y., ERP et conduite des changements– 6ème édition – Alignement, sélection et déploiement, Dunod, 2012, 376 pages.

 

 

Quelques points sont à respecter pour assurer l’efficacité d’un ERP et la continuité de son usage. Le premier point concerne le fait de toujours se rappeler qu’un ERP n’est considéré comme tel que lorsqu’il présente plusieurs modules. Autrement dit, un ERP est composé de plusieurs modules spécifiques à chaque branche afin d’en assurer la gestion. Lorsque les modules ne sont pas classés dans un seul ensemble, le progiciel ne peut être considéré comme un ERP puisque ces derniers forment un bloc compact à l’intérieur de ce dernier[9].

 

 

Un autre point essentiel concernant les modifications et changements à opérer lors de la mise en place d’un ERP est abordé par Deixonne (2003) dans son ouvrage intitulé Piloter un projet ERP.

 

 

Cet auteur rappelle l’importance de l’intervention des ERP dans une organisation et conclut qu’une entreprise qui souhaite avoir les effets qu’elle attend des ERP doit consentir à repenser ses organisations existantes[10].

 

 

L’entreprise ne doit pas uniquement se focaliser sur les changements structurels qu’elle doit opérer dans le but d’intégrer l’ERP, elle doit également se focaliser sur l’ERP lui-même. A cet effet, elle doit vérifier que sa mise en place pourvoira réellement à rendre unique la transmission des informations et permettre une gestion et une mise à jour en temps réel des informations au sein de l’organisation. Cette vérification doit se faire avant la mise en place de l’ERP et durant son usage afin d’optimiser ses facultés, de corriger ses défauts, etc.

 

 

Mettre en place un ERP amène donc le dirigeant d’une entreprise à conduire plusieurs changements dans son organisation et à étudier de très près l’environnement dans lequel l’ERP sera placé. Le budget alloué à la mise en place de l’ERP, l’éditeur et le progiciel à choisir, l’équipe et bien d’autres paramètres doivent être favorables à la mise en place de ce dernier pour éviter un échec ou un abandon en cours de route.

 

 

2.2.Etat de l’art des ERP dans les PME/PMI (historique, fonctionnalités, stratégies d’implantation)

 

 

Depuis sa création il y a près de quarante ans de cela, l’ERP est un progiciel connu et utilisé dans une part considérable de PME/PMI dans le monde entier. Créé par le groupe SAP pour répondre à certains besoins spécifiques de gestion cohérente et ordonnée d’entreprise, l’ERP a d’abord connu un usage localisé avant de se répandre sur le plan international.

 

 

Assez méconnu dans les années 70 jusqu’aux années 80, l’ERP a profité de l’expansion fulgurante de l’informatique pour se développer. Afin de cerner la portée et l’usage des ERP dans un environnement plus actuel, Kocoglu et Moatty (2010) ont réalisé une enquête COI-TIC auprès de plusieurs entreprises françaises. Cette enquête représente la diffusion des ERP dans les entreprises françaises en 2006.[11]

 

 

Cette étude fait partie des plus récentes recherches traitant de l’état d’art des ERP dans les industries françaises. Elle a été conduite auprès d’un échantillon représentatif d’entreprises françaises employant au minimum dix salariés. De cette étude ressort la constatation suivante : bien que neuf entreprises sur dix déclarent intégrer une application informatique dans leurs organisations, seules 17,4% des entreprises françaises choisissent les ERP[12].

 

A ce constat s’ajoute une tendance à double tranchant dans l’intégration de ces progiciels dans les entreprises. La première facette concerne une progression de l’intégration à raison de 2,3% et la seconde, un abandon de l’ordre de 0,8% de 2003 à 2006. Suivant ces constats, le marché des ERP en 2006 est donc représenté par une progression peu significative et un abandon non négligeable.

 

 

Dans cette optique, Kocoglu et Moatty (2012) affirment que l’usage des ERP au sein des entreprises ne concerne pas tous les modules et toutes les branches au sein de son organisation. Autrement dit, les dirigeants d’entreprise intègrent l’ERP uniquement pour gérer certaines branches mais pas la totalité. Botta-Genoulaz (2007) affirme dans ses recherches qu’environ 30% des entreprises utilisent les ERP pour gérer une seule fonction.[13]

 

 

Kocoglu et Moatty (2012) renchérissent en publiant qu’en 2006, 40% des entreprises ayant intégré un ERP au sein de leur système d’organisation n’en font l’usage que pour une seule fonction. Seules 6% des entreprises utilisent les ERP pour 6 fonctions et 10% pour cinq fonctions. Suite à ces chiffres, l’intégration des ERP dans les entreprises françaises reste peu évoluée et embryonnaire.

 

 

Dans ce contexte, l’implémentation de l’ERP dépend de plusieurs paramètres tels que la taille de l’entreprise, le budget consacré à cette opération, le nombre des salariés, le système d’organisation, etc. Le tableau suivant reflète l’usage des ERP suivant la taille et le statut d’une entreprise :

 

 

 

ERP 10 à 19

salariés

 

20 à 49

salariés

 

50 à 249

salariés

 

250 à 499

salariés

 

500 salariés

et plus

Ensemble

 

Indépendantes 8,4 13,4 24,8 46,2 45,3 11,4

 

Réseau (d’enseignes, franchise,

groupement de coopératives…) 

11,9 14,0 21,2 24,1 33,7 13,9

 

Groupe 14,0 26,4 41,5 54,4 63,3 29,0

 

Ensemble 9,9 18,0 34,5 51,3 60,7 17,4

 

 

 

Tableau 2. Utilisation d’un ERP selon la taille et le statut de l’entreprise. Source: Enquête COI-TIC2006, statistique publique, Insee-CEE.

En ce qui concerne le marché des éditeurs des ERP, ce dernier est en voie de développement. Si les ERP propriétaires coûtent chers et sont difficiles à implémenter, leurs éditeurs dominent actuellement le marché et réalisent un meilleur retour sur investissement que ceux des ERP gratuits.

 

 

Graphique 1. Retour sur investissement des projets ERP en fonction de l’éditeur. Source : ODM TECHNOLOGIES, « la sélection d’un ERP pour les PME », <http://www.odm-tech.com/services/category/erp/tutorials/Selection-ERP-PME/index.html>, 2014.

 

Toutefois, une étude réalisée par Gartner Group dénonce un retour sur investissement assez négatif des ERP. En effet, 55 à 75% des projets ne produisent pas les résultats espérés tandis que 31% des projets n’aboutissent même pas jusqu’à la production.

 

Malgré un manque d’engouement pour les ERP, les entreprises qui les utilisent profitent de leurs avantages et souffrent également de leurs inconvénients. Ces avantages et inconvénients seront cités dans la sous-partie suivante.

 

2.3.Les avantages et les inconvénients des ERP

 

 

La liste des avantages et des inconvénients des ERP est longue et dépend de la structure de l’entreprise qui les utilise, de leurs activités, des modules gérés par les ERP, de la taille et du statut de l’entreprise, etc. Les avantages les plus fréquents sont la gestion uniformisée et optimisée grâce aux divers modules composant ces progiciels. Toutes les branches disposent donc des mêmes informations et bénéficient du même traitement en même temps, ce qui favorise un grand respect des normes.

 

 

 

 

Cette uniformisation de la gestion pourvoit à la mise en place d’un système d’information unique et intègre. En outre, nombreuses sont les entreprises ayant connu une relance de leur productivité grâce aux ERP. En parallèle, elles connaissent également un déploiement de leur compétitivité grâce à l’utilisation de ces outils technologiques.[14]

 

 

Les inconvénients des ERP ne sont pas moindres et sont, pour la plupart, à l’origine des différents mythes. Les plus visibles concernent un degré d’intégration complexe à définir et à mettre en place. Un autre inconvénient de taille concerne la couverture opérationnelle qui est également compliquée à mettre en place et qui, par la même occasion, nécessite un coût très élevé.

 

 

Par conséquent, mettre en œuvre un ERP est extrêmement coûteux, sachant qu’un ERP peut coûter dans les 5000 à 12 000 euros par utilisateur, en tenant compte de paramètres tels que le matériel, la licence, l’intégration, la formation et la maintenance[15]. En outre, l’ERP nécessite également une implication de tous les personnels dans la mise en place d’un environnement favorable à son usage et à son développement. Cette réorganisation demande de la rigueur et l’implication de tout le monde, la rendant compliquée et long à mettre en place.

 

 

Ces difficultés entraînent de nombreux échecs dans le déploiement des ERP. Selon l’étude ERP Roi, Myth and Réality » menée par la Société Peerstone Research en 2003, 26% des entreprises que la société a interrogées pensent que l’échec de la mise en place de l’ERP vient avant tout d’un manque d’implication de la direction d’une entreprise. 20% d’entre elles attribuent cet échec à une mauvaise maîtrise des coûts.

 

 

Des études plus récentes publiées en 2009 par le Standish Group indiquent que « 32% des projets de mise en place d’ERP (Enterprise Resource Planning) sont des succès, 24 % ont avorté et 44 % n’ont pas donné satisfaction en raison de retards et de surcoûts[16]. » Les causes de l’échec sont les mêmes que celles évoquées par Peerstone Research : manque de soutien de la direction (8%), manque d’implication des utilisateurs (13%) et modification du cahier de charge en cours de route (24%)[17].

 

 

En résumé, le Standish Group a relevé que près d’un tiers des projets ERP aboutit à un échec. Cet échec résulterait-il uniquement de la difficulté de mise en place de l’ERP et d son surcoût ou d’autres facteurs tels que les mythes sur les ERP ?

 

 

 

Les mythes sur les ERP qu’il s’agisse de pures spéculations ou de faits avérés et justifiables, sont nombreux et ont des degrés d’importance très échelonnés. La sous-partie suivante traitera explicitement de ces mythes, plus précisément des mythes les plus courants et les plus répandus sur les ERP.

 

Chapitre III. Les mythes des ERP et leur impact

 

3.1.Les mythes courants sur les ERP

 

3.1.1.      Le transfert d’information unidirectionnel

 

L’uniformisation de l’information assurée par l’ERP a contribué à la naissance d’un mythe particulier autour de ce sujet : celui du transfert d’information unidirectionnel. En effet, un des soucis majeurs des utilisateurs de ces progiciels réside dans le fait que l’information ne circulerait que dans un seul sens, c’est-à-dire depuis le départ (utilisateur ou employé)  jusqu’à l’ERP lui-même uniquement. Ce mythe, bien qu’infondé, en effraie plus d’un du fait que les utilisateurs se bornent à croire qu’ils ne font que recevoir des informations de la part des progiciels sans leur en communiquer.

 

En d’autres termes, ces utilisateurs croient que les ERP les dominent au niveau de l’envoi et de la réception des informations. Cette pensée les amène à croire que les ERP sont indépendants et fonctionnent sans l’intervention des humains dont la présence dans l’entreprise n’est plus aussi sollicitée qu’auparavant. Cependant, un fait concret conteste cette pensée : lorsque l’ERP est bien installé et bien intégré à l’organisation de l’entreprise, il assure toujours un transfert d’information bidirectionnelle, c’est-à-dire de part et d’autre des salariés et des progiciels.

 

3.1.2.      Trop de complications dans la mise en place des ERP (au niveau des coûts, du temps et de la taille des entreprises)

 

Dans leur étude en 2004, Segrestin et al. affirment que les complications dans la mise en place des ERP est un des  mythes les plus anciens et les plus influents dans le domaine des ERP[18]. En effet, de nombreuses légendes autour de changements trop conséquents au niveau des infrastructures de l’entreprise ou autour d’un coût trop élevé et inaccessible, etc. existent.

 

Ces auteurs affirment alors que le coût peut bien causer l’échec de la mise en place de l’ERP, cependant, il ne s’agit pas du montant proprement dit, mais surtout des « incertitudes » dans le coût.

Cela signifie que le coût de la mise en application des ERP peut varier d’un prestataire à un autre, ou d’une entreprise à une autre et n’est pas standardisé, il ne peut pas non plus constituer à lui seul un frein à leur installation. Autrement dit, le mythe lié au coût n’est pertinent que vis-à-vis des paramètres suivants :

 

  • De mauvais calculs budgétaires et prévisionnels
  • La taille et les ressources financières de l’entreprise
  • Les compétences des intervenants chargés de la mise en place des ERP,
  • Le type d’ERP

 

Les complications au niveau des coûts dans la mise en place des ERP constituent avant tout une réalité plus qu’un mythe. Cependant, cela dépend du type de progiciel choisi, de ses paramètres, de l’organisation et des moyens financiers déployés pour le projet entier. Quand aux difficultés liées au temps, elles impliquent souvent les compétences des professionnels auxquels la tâche d’implantation est assignée, leur calcul, le prix et le type d’ERP, etc.

 

Les ERP simples, c’est-à-dire les ERP libres sont moins coûteux à implanter que les ERP propriétaires et délivrent aussi des compétences différentes. Il revient donc à l’entreprise d’entreprendre toutes les études nécessaires pour pourvoir à une bonne intégration des ERP, à leur usage approprié et à la pérennité de leur fonctionnalité, de sorte qu’ils atteignent les objectifs prévisionnels établis au départ.

 

3.1.3.      Compromission de la sécurité des données suite à l’implantation d’un ERP

 

Un autre mythe très répandu sur les ERP est la prétendue compromission de la sécurité des données après l’installation d’un ERP. Dans ce contexte, le problème réside surtout dans une peur, une appréhension au niveau de la fiabilité du logiciel utilisé. Cette appréhension résulte surtout d’un manque de confiance dans le logiciel. Ce manque de confiance se développe par manque d’expérience ou par manque de « bonne expérience ou d’expérience concluante » mais ne représente pas une fin en soi puisque les données stockées au niveau de l’organisation de l’entreprise ne bénéficient ni de fuites ni de mauvais usage tant que l’utilisation du progiciel est contrôlée et appropriée et que l’ERP choisi est fiable.

 

Pour répondre à ce mythe, il est utile de rappeler que l’ERP jouit d’un hébergement sécurisé, d’un système de sauvegarde et de sécurisation des données, comprenant un mot de passe ou un système de vérification d’identité grâce auquel un utilisateur non reconnu ne peut pas accéder aux informations de l’entreprise. Pour sécuriser ces données et parer ce mythe, les éditeurs prévoient également un système de cryptage des progiciels et établissent un langage informatique propre à des échanges sécurisés des données (HTTPS, SSL, etc.)

 

3.1.4.      Augmentation du licenciement suite à l’implantation d’un ERP

 

L’augmentation du licenciement suite à l’implantation d’un ERP est plus une crainte envers les facultés de ce progiciel qu’un mythe. Cette crainte trouve son origine dans les facultés et les propriétés des ERP qui, en assurant la gestion de plusieurs branches dans l’entreprise, peuvent prêter à confusion quant à leur but. En effet, la peur d’être supplantés par les machines a toujours subsisté chez les êtres humains, une peur irrationnelle qui semble aussi gagner du terrain dans le domaine des ERP.

 

Ce mythe ne trouve pas non plus son fondement du fait qu’à la base, la mise en place d’un ERP n’engage en rien un détachement du personnel. Au contraire, l’ERP et les salariés sont censés travailler ensemble pour une meilleure gestion de l’entreprise. Les ERP à eux seuls ne suffisent pas pour tout gérer, de même, les salariés peuvent se consacrer aux autres tâches qui n’incombent pas aux progiciels. Ainsi, le progiciel complète donc l’intervention d’un salarié, sans pour autant le substituer.

 

3.1.5.      L’usage plus fortuit des progiciels les plus récents comparé aux anciens

 

La récence et l’ancienneté des ERP représentent également un mythe. Face à la concurrence et à la nouveauté, mais surtout aux publicités des éditeurs, les usagers de ces progiciels se sont forgé une croyance sans réel fondement : celle de l’usage plus fortuit des progiciels plus récents au détriment des plus anciens.

 

Ce mythe laisse croire à un certain superflu, à une conception totalement erronée des ERP du fait que bien que les progiciels évoluent d’année en année, aucune étude spécifique à une utilisation plus bénéfique des logiciels derniers-cris au lieu de ceux sortis plus tôt n’a été sortie jusque-là. Ce mythe correspond plutôt à une campagne autour des nouveaux objets connectés et des ERP plus récents dotés de fonctionnalités certes plus avancées que les anciens mais qui ne sont pas forcément meilleurs qu’eux.

 

En somme, ce type de campagne crée un vent de panique chez les utilisateurs et tente de les amener à acheter les derniers produits sortis malgré leur cherté mais n’attestent en aucun cas le fait qu’ils sont bien meilleurs que les anciens. Cela signifie donc que le choix d’un ERP s’apparente plus  à la structure de l’organisation et aux propriétés du progiciel qu’à sa date de sortie.

 

Les mythes présentés précédemment sont donc les plus courants et les plus rencontrés dans le domaine des ERP. La section suivante présentera l’impact de ces derniers.

 

3.2.L’impact des mythes des ERP

 

3.2.1.      Réticence face à l’implantation et à l’usage des ERP

 

Il a déjà été mentionné plus tôt que le marché des ERP ne jouit pas d’une croissance rythmée, bien que ce progiciel ait été introduit par SAP depuis près de quarante ans de cela. Les mythes construits autour de ces derniers provoquent une réticence des entreprises à recourir à leur usage. Pour preuve, seules 33% des entreprises françaises les ont intégrés dans leur système d’organisation, bien que la plupart des 500 plus grandes entreprises dans le monde en disposent[19].

 

Le marché des ERP souffre donc d’une faiblesse des demandes face à des usagers de moins en moins confiants quant à leur capacité ou à leur efficacité. Il ne s’agit pas d’un impact direct de ces mythes, mais plutôt d’un état d’âme des usagers qui choisissent de se fier aux racontars ou aux mauvaises expériences des autres avant de se fier aux progiciels eux-mêmes.

 

3.2.2.      Abandon de l’usage des ERP en cours de route

 

Selon une étude menée par le groupe Gartner, 31% des projets ERP sont annulés avant leur production et 55 à 75% des projets n’offrent pas les résultats attendus par les entreprises. Ces chiffres s’apparentent à une croyance trop ancrée dans un mythe qui n’a pas été abordé ci-dessus : une croyance en un retour sur investissement toujours positif.

 

Les utilisateurs victimes de ce mythe sont ceux qui s’attendent trop à des performances au-delà des capacités réelles des ERP. Au lieu de douter de ces progiciels, ces derniers semblent plutôt miser exagérément sur leurs performances qu’ils décuplent inconsciemment et attendent des résultats supérieurs à la normale de leur prestation. Ainsi, une fois qu’ils se rendent compte que ces derniers ne seront pas facilement atteints, ils préfèrent abandonner leur projet en cours de route au lieu d’essayer de le sauver.

 

Un autre facteur peut également favoriser cet abandon, le manque de moyen financier ou matériel pour mener à terme le projet.

3.2.3.      Manque de confiance envers les ERP

 

 

S’il existe un effet des plus nocifs entrainé par la recrudescence des mythes sur les ERP, c’est le manque de confiance envers ces progiciels. Ce manque de confiance se traduit par :

 

  • un manque d’intérêt envers ces progiciels,
  • un usage amoindri
  • un abandon au début du projet ou en cours de route
  • un déploiement en retard du marché des ERP
  • des doutes sur l’ERP et sa capacité

 

Ces doutes concernent surtout la mise en place des ERP : « les entreprises s’interrogent sur le changement d’outil et sur la place à lui donner dans le système d’information – notamment au regard des applications métier.
La pertinence de l’investissement ERP (mise en place ou refonte) constitue aujourd’hui plus que jamais le point clé : l’approche processus, l’adaptation aux besoins métier, l’identification du retour sur investissement, la capacité de changement de l’organisation en sont les critères discriminants.[20] »

 

Le manque de confiance envers les ERP conduit les utilisateurs à se poser énormément de questions sur eux, des questions qui finissent pas les empêcher de les adopter au sein de leur entreprise, malgré les nombreux bienfaits octroyés par ces derniers.

 

3.2.4.      Régression du marché des ERP

 

Il a été annoncé plus tôt que le marché des ERP ne connaît pas d’évolution flagrante, une régression du marché n’est pas réellement constatée dans les fonds, on note surtout un développement précaire et lent. En effet, en 40 ans d’existence, seuls 30% des entreprises osent se fier entièrement aux ERP.

 

Le groupe Gartner annonce même que si les ERP sont actuellement plus utilisés dans les entreprises que les CRM (33% contre 28% en France), la tendance sera bientôt renversée car les avantages et les impacts de l’usage des CRM sont plus palpables que ceux des ERP. De plus, les CRM bénéficient de meilleures appréciations de la part du public que les ERP.

 

3.2.5.      Réduction de l’usage des ERP dans les entreprises

 

 

Toutes les conséquences des mythes des ERP citées ci-dessus conduisent à une réduction de l’usage des ERP dans les entreprises. En effet, en expectant des résultats trop exagérés de la part de ces progiciels dont les performances ne sont pas aussi futuristes ni aussi parfaites qu’il n’y paraît, les utilisateurs ont tendance à les réfuter.

 

En outre, l’utilisation des ERP n’est réellement convenable qu’aux grandes entreprises qui disposent des moyens suffisants pour leur implantation. De ce fait, les petites entreprises n’ont pas réellement besoin de les utiliser en raison d’un flux d’informations plus fluide, d’une organisation petite et contrôlable, de budget souvent restreint, etc. Cela amène donc les ERP à cibler de grosses entreprises, ce qui entraîne une réduction de la demande. Plus la demande régresse, plus le marché est en recul.

 

3.2.6.      Mauvaise conception des ERP

 

La mauvaise conception des ERP est aussi une forme de l’impact des mythes sur les ERP. Il s’agit de préjugés ou d’idées toutes faites sur ces progiciels, déformant partiellement ou totalement leur capacité. Ces idées rendent leurs usagers réticents face à leur performance et pourvoient à une plus grande propagation des mythes sur ces derniers.

 

Actuellement, bien que les entreprises soient prêtes à débourser d’énormes sommes en vue de mettre en place un système informatisé au sein de leur organisation, les ERP restent des logiciels métiers peu connus. Face à la force et à l’expansion rapide des mythes étudiés ici, la conception et la perception que les connaisseurs ont pour les ERP risquent de changer voire même de se détériorer, tant que ces mythes négatifs seront plus exposés que les aspects positifs de ces progiciels. Ils sont donc mal perçus par les utilisateurs finaux.[21]

 

Au final, les mythes sur les ERP sont surtout constitués par les diverses promesses concernant ces derniers. Une fois que les utilisateurs ont dépassé le stade de ces promesses et qu’elles n’ont pas été remplies (au niveau de l’implantation ou de l’usage en cours), les mythes s’en trouvent plus nourris.

 

 

 

Chapitre IV. Illustration par la domotique

 

4.1.Exemples d’ERP propriétaires et leurs avantages et inconvénients

 

4.1.1.      SAP

 

SAP est l’instigateur des ERP, leur premier créateur et le leader mondial sur le marché. Durant 40 ans de présence sur le marché, SAP assure une présence mondiale dans 130 pays[22]. Plus de 50 000 clients sont fidèles à cette société qui assure la gestion des entreprises issues de 25 secteurs différents. SAP propose des solutions informatiques dotées de fonctionnalités visant à faciliter la gestion d’entreprise, avec plusieurs modules pour plusieurs branches.

 

Le point fort des progiciels SAP réside dans la personnalisation de l’accès aux données spécialement conçue pour sécuriser les progiciels. SAP propose des logiciels métiers et outils (progiciels) d’analyse et de gestion des processus des ressources humaines, de la production, du service, des ventes, etc.[23].

 

Ces  progiciels promettent une « compétitivité accrue grâce à des processus métier intégrés, rapides et flexibles, des services et produits innovants et personnalisés pour une mise sur le marché accélérée, une simplification de la structure d’entreprise, du circuit de commercialisation et de la gestion des scénarios métier, une amélioration de l’utilisation des actifs et des ressources d’entreprise, pour une satisfaction client accrue, une base consolidée pour la prise en charge des toutes dernières technologies mobiles, cloud et In-Memory et une prise en charge fiable des processus métier dans plus de 25 secteurs d’activité, 37 langues et 45 régions. [24]»

 

SAP fait partie des ERP propriétaires, c’est-à-dire des ERP édités par des sociétés spécialisées dans la conception des ERP. Ces types d’ERP nécessitent toujours l’achat d’une licence auprès des entreprises conceptrices avant usage. Les progiciels SAP sont nombreux et sont surtout axés sur une meilleure capacité d’intégration dans tous les secteurs confondus grâce à la plateforme Netweaver par rapport aux progiciels des concurrents.

 

4.1.2.      PeopleSoft/Oracle

 

PeopleSoft, racheté par Oracle en 2012, promet des solutions industrielles et commerciales pouvant développer leur productivité et leurs performances. Présent depuis 25 ans sur le marché des ERP, PeopleSoft propose divers types de progiciels qui seront présentés dans le tableau ci-après :

Human Capital Management

Oracle PeopleSoft Human Capital Management facilite la conception d’une base globale pour les données RH et permet d’améliorer les processus d’entreprise. Cette solution propose un ensemble robuste de fonctionnalités de premier ordre axées sur les ressources humaines pour accroître la productivité, améliorer les performances et réduire le coût de propriété.

 

FinancialManagement

Oracle PeopleSoft Financial Management s’appuie sur les meilleures pratiques pour aider les entreprises à mettre au point des processus financiers de premier plan, se conformer aux exigences financières et statutaires et accroître efficacement la visibilité de leurs informations stratégiques.

 

Supplier Relationship Management

Oracle PeopleSoft Supplier Relationship Management est une suite intégrée d’applications d’approvisionnement qui réduisent sensiblement tous les frais de gestion. PeopleSoft Supplier Relationship Management permet de réduire les dépenses en marchandises et services, de rationaliser les processus d’approvisionnement et de faire appliquer les exigences de conformité aux politiques de l’entreprise.

 

Enterprise Services Automation

Grâce aux applications PeopleSoft Enterprise Services Automation d’Oracle, les entreprises et services axés sur les projets sont en mesure d’élaborer des processus opérationnels fondamentaux prenant en charge la gestion de l’ensemble du cycle de vie des projets au niveau des opérations et des finances, depuis la sélection des projets, la planification et le recrutement des effectifs jusqu’à l’exécution, la maîtrise des coûts et l’analyse des projets. En vous offrant une vision précise et unifiée de la totalité des activités relatives à vos projets, les applications PeopleSoft Enterprise Services Automation vous permettent de choisir et de hiérarchiser les projets les plus rentables, de leur affecter les ressources appropriées, de rationaliser leur exécution de façon proactive et de surveiller leur rentabilité par l’intermédiaire d’une budgétisation, d’une prévision et de facturations/rétrofacturations précises.

 

PeopleTools :

PeopleSoft PeopleTools offre un jeu d’outils de développement complet pour favoriser le développement et accroître la durée d’exécution des applications PeopleSoft. En s’appuyant sur les métadonnées et l’efficacité de ces outils, les développeurs créent et personnalisent les applications PeopleSoft rapidement et en toute simplicité. En outre, grâce aux solides options middleware à disposition et à PeopleSoft Integration Broker, PeopleSoft PeopleTools occupe une position unique pour prendre en charge l’architecture orientée services (SOA, Service Oriented Architecture) qui constitue la nouvelle norme de développement.

Tableau 3. Exemples de progiciels ERP Oracle/PeopleSoft, Source : http://www.oracle.com/fr/products/applications/peoplesoft-enterprise/overview/index.html?ssSourceSiteId=

 

PeopleSoft est racheté par Oracle en 2005. Oracle est le second sur le marché après SAP et profite de nombreuses solutions derniers-cris : la gestion des données (data management) et sur une  modularité de son offre élevée. Sa présence est historiquement forte  dans le secteur des services financiers et des produits de consommation (Yossi et Gal, 2012)

 

4.1.3.      SAGE

 

Sage s’affirme  de plus en plus que ce soit du point de vue national qu’international. Il est numéro un en France et 3ème éditeur de solutions ERP dans le monde entier, d’après une étude du cabinet Gartner en 2012[25]. L’entreprise est spécialisée dans les solutions pour des services et ressources humaines vers le secteur manufacturier (Yossi et Gal, 2012) en usant Internet pour affermir sa présence.

 

Quelques chiffres clés en France et dans le monde :

Sage dans le monde*

 

·         1,500 Md€ de chiffre d’affaires

·         12700 collaborateurs

·         + de 6 millions d’entreprises clientes

·         40 000 clients experts comptables

·         22 600 partenaires revendeurs et intégrateurs

·         24 pays répartis sur les 5 continents

 

Sage en France*

·         303 M€ de chiffre d’affaires

·         2 000 collaborateurs, dont 500 dédiés à la R&D

·         600 000 entreprises clientes

·         Une entreprise sur deux équipée d’une solution de gestion est cliente de Sage

·         5 400 clients experts comptables

·         3 400 partenaires revendeurs et intégrateurs

 

 

 

Tableau 4. Source : SAGE, « chiffres clés », <http://www.sage.fr/fr/decouvrez-sage/propos-sage/chiffres-cles>, 2014

 

4.2.Les ERP libres et gratuits, leurs avantages et inconvénients

 

Les ERP libres et gratuits ou « Open Source » sont des progiciels presque secondaires développés par des entreprises ou de simples éditeurs. Ces derniers sont disponibles gratuitement sur Internet, c’est-à-dire sans nécessité d’achat de licence de la part des futurs usagers.

 

Ces derniers recèlent plusieurs avantages tels que leur accessibilité et leur gratuité. En outre, leur intégration et leur implantation ne requièrent que quelques heures, voire même quelques minutes. Cette installation peut se faire librement sur Internet. Facile d’usage, les logiciels libres tels que Neogia ; Open ERP ou Open WorkBench peuvent proposer des modules complets ou des modules incomplets.

 

Leurs désavantages ne sont pourtant pas moindres. En effet, ils ont une mauvaise réputation basée sur leur facilité d’accès et sont donc, en quelques sortes, beaucoup moins sécurisés que les logiciels payants. De plus, ils sont plus sujets et enclins aux vols de données, à l’insécurité, à l’inefficacité, etc.

 

Lors de l’achat d’un ERP, mieux vaut se fier aux ERP payants qui offrent tout de même un meilleur retour sur investissement quoi que leur coût puisse varier d’un revendeur à l’autre.

 

 

CONCLUSION

 

Depuis plus de quarante ans d’existence, les ERP restent confortés à plusieurs mythes ternissant leur image et impactant sur leur marché. Ces mythes, habituellement négatifs, contribuent au recul du marché des ERP qui se fera rattraper et dépasser de très loin par les solutions CRM.

 

Malgré les nombreux avantages sur l’ERP, à savoir l’uniformisation des informations, la sécurisation des données, l’optimisation de la gestion, etc., les mythes qui circulent autour des ERP ont quand même raison de leur implantation. Les inconvénients des ERP restent aussi des freins à l’expansion de ce secteur qui ne bénéficie pas assez de l’attention des entreprises. Plusieurs paramètres accompagnent l’implantation des ERP, à savoir une réorganisation structurelle, une implication des utilisateurs, un déploiement conséquent et suffisant du budget, etc.

 

Segrestin et al. ont mené une étude approfondie sur les mythes autour des ERP et ont soulevé un échec de leur mise en place dû au manque d’implication des directeurs et des employés des entreprises. Outre ces facteurs, les ERP ne sont pas suffisamment utilisés dans les entreprises suite aux mythes infondés qui créent de la méfiance, des doutes, de la réticence, des hésitations, des échecs ou des abandons.

 

Aucune étude n’a spécifiquement traité des mythes autour des ERP no de leur impact sur ce secteur, d’où l’absence de chiffres précis et concrets. Pourtant, l’évolution lente du marché témoigne d’un certain impact de ces mythes, surtout au niveau des utilisateurs qui sont facilement attirés par ces derniers.

 

Cette étude a prouvé que les mythes sur les ERP existent réellement, elle a également permis de voir que malgré de nombreux avantages décelés dans l’usage des ERP, ces derniers restent peu connus et même mal perçus. Des séminaires sur le sujet, conduits par des professionnels en la matière, permettent la diffusion de ce type de progiciel destiné à faciliter la gestion partielle ou intégrale des diverses branches de l’entreprise.

 

Pour pouvoir user aisément de ces progiciels, une solution des plus simples mais des plus efficaces consiste à ne pas se laisser entraîner par ces rumeurs mythiques et à découvrir soi-même les défauts des progiciels.

 

 

 

 

Bibliographie

Ouvrages :

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SAGE, « chiffres clés », <http://www.sage.fr/fr/decouvrez-sage/propos-sage/chiffres-cles>, 2014

 

[1] TOMAS J.L. et GAL Y., ERP et conduite des changements– 6ème édition – Alignement, sélection et déploiement, Dunod, 2012, 376 pages.

 

[2] LAROUSSE, “mythe”, < http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mythe/53630>, 2014.

[3] CAMPBELL J., Puissance du mythe, Editions Oxus, 2009, page 15.

[4] BOURE R., Le mythe de l’organisation intégrée, le cas des ERP, Tome 61, Presses Universitaires Mirail-Toulouse, 2004, 240 pages.

[5] SEGRESTIN D., DARREON J-L., TROMPETTE P., Le mythe de l’organisation intégrée, Les progiciels de gestion, 1ère édition, Presses Universitaires du Mirail, 216 pages.

[6] SEGRESTIN D., DARREON J-L., TROMPETTE P. “Le mythe de l’organisation intégrée. Les progiciels de gestion », Sciences de la société, n° 61, février 2004.

[7] LEMAIRE L., VALENDUC G. « Entre rigidité et malléabilité. Le double visage des ERP », Sciences de la société, n° 61, février 2004.

 

[8] BLONDEL F., Bien gérer avec un ERPSynergie entre supply chain, production, finance et RH, Dunod, Collection: Fonctions de l’entreprise, 2009, 272 pages

[9] TOMAS J.L. et GAL Y., ERP et conduite des changements– 6ème édition – Alignement, sélection et déploiement, Dunod, 2012, 376 pages.

[10] DEIXONNE J-L., Piloter un projet ERP – 3e édition: Transformer l’entreprise par un système d’information intégré et orienté métier durablement, Dunod, 2011, 304 pages.

[11] KOCOGLU Y., MOATTY F. « La diffusion et la combinaison des TIC au sein des entreprises françaises

en 2006 : équipement, gestion des données et intégration », Réseaux, n° 162, 2010, pp. 37-71

[12] KOCOGLU Y., MOATTY F. « Les ERP entre mythe et réalités : les stratégies d’intégration fonctionnelle des entreprises françaises en 2006 », Document de travail du Centre d’études de l’emploi, n° 157, septembre 2012 pp 11-15.

[13] BOTTA-GENOULAZ V. « Les ERP : un atout pour la cohérence, un risque pour la flexibilité ? », 2007, in

TERSSAC, I. BAZET, L., La rationalisation dans les entreprises par les technologies coopératives,

Octarès, Toulouse, pp. 37-54.

[14] TOMAS J.L. et GAL Y., ERP et conduite des changements– 6ème édition – Alignement, sélection et déploiement, Dunod, 2012, 376 pages.

[15] AGI, « quels sont les avantages et les inconvénients d’un ERP ? », <http://www.agi-paris.fr/lecteur-de-faq/items/quelles-sont-les-avantages-et-les-inconvenients-dun-erp-.html>, 2014

[16] OPTIMAO, « Un bon conseil est honnête «, http://www.optimao.com/tag/erp/, 2014 (Extrait de l’étude « The Chaos Report » du Standish Group mise à jour en 2009)

[17] Ibid.

[18] SEGRESTIN D., DARREON J-L., TROMPETTE P. “Le mythe de l’organisation intégrée. Les progiciels de gestion », Sciences de la société, n° 61, février 2004.

 

[19] ODM TECHNOLOGIES, « la sélection d’un ERP pour les PME », <http://www.odm-tech.com/services/category/erp/tutorials/Selection-ERP-PME/index.html>, 2014.

[20] CAPGEMINI, « ERP, état de l’art 2014 », < http://www.institut.capgemini.fr/index.php?p_id=57>, 2014

[21] LES ECHOS, « L’ERP, du choix stratégique à l’adoption des utilisateurs », < http://lecercle.lesechos.fr/entrepreneur/tendances-innovation/221172645/erp-choix-strategique-a-adoption-utilisateurs>, 2014

 

[22] SAP, <http://www.sap.com/france/about.html>, 2014

[23] SAP, « Exploitez une solution ERP incomparable, Renforcez votre avantage concurrentiel et stimulez votre croissance grâce à SAP ERP », <http://www.sap.com/france/pc/bp/erp.html>, 2014.

[24]  Ibid.

[25] Gartner “ERP Software Worldwide” – mars 2012)
Classement des éditeurs de logiciels par chiffre d’affaires

 

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