Quels secteurs d’activité sont les plus porteurs pour l’implantation d’une PME française au Brésil ?
Problématique :
Quels secteurs d’activité sont les plus porteurs pour l’implantation d’une PME française au Brésil ?
1.1. LA LÉGISLATION BRÉSILIENNE. 8
1.2. PROCESSUS D’INTERNATIONALISATION.. 13
2.1. LE MARCHE GASTRONOMIE + EPICERIE FINE (HEDIARD LENOTRE) 24
2.2. LE MARCHE DE LA RESTAURATION.. 28
3.1. INTERVIEW DE BRESILIENS MILIEU PRO.. 33
3.2. MARQUES IMPLANTEES AU BRESIL QUI ONT EU DES PROBLEMES. 38
3.3. SOPEXA BRESIL : QUELLES OPPORTUNITES POUR
LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES ?. 41
Depuis un siècle, le Brésil a connu et connaît encore une croissance économique prodigieuse grâce à l’enthousiasme, au dynamisme et à l’esprit d’initiative de ses citoyens et de son gouvernement matérialisé par le foisonnement d’activités à travers tout le pays. Vue par le reste du monde comme un pays émergent, le Brésil est une puissance économique influente et se positionne comme un des principaux acteurs de la mondialisation.
Le Brésil est le plus grand État d’Amérique latine couvrant au moins 47,3 % du territoire de l’Amérique du Sud et s’étend sur une superficie de 8 514 876 kilomètres carrés[1]. Il est bordé par l’océan Atlantique à l’Est et au Nord, et partage ses frontières avec le Guyana, le Surinam et la France (à travers la Guyane) et le Venezuela au Nord. Puis, la Colombie au Nord-Ouest, le Pérou, la Bolivie, le Paraguay et l’Argentine, à l’ouest. Et enfin, l’Uruguay au Sud. Il est également classé comme le cinquième plus grand pays du monde. Sa capitale est Brasilia, cependant ce sont Rio de Janeiro et Sao Paulo qui constituent ses villes les plus importantes. Brésil compte environ 210 millions d’habitants avec une population relativement jeune (70 % sont âgés de moins de trente ans[2]). Toutefois, le Brésil est l’un des pays qui disposent de la plus faible densité de la planète, avec seulement vingt-quatre habitants par kilomètre carré. On constate une forte concentration de la population le long de la côte brésilienne et dans les villes.
Sur le plan politique, le Brésil est un État fédéral constitué de vingt-six États fédérés ainsi que le District fédéral de la capitale Brasilia. C’est la Constitution du 1988 qui est à l’origine du pacte fédératif distribuant ainsi les compétences entre l’État fédéral et les États fédérés. L’État fédéral dispose de pouvoirs régaliens touchant les domaines de la défense nationale, la politique monétaire et la diplomatie. Les États fédérés disposent quant à eux d’une habilité exclusive en matière d’intérêt local. Le pacte stipule des domaines de compétence commune comme la santé, l’éducation, la culture, la justice et la lutte contre la pauvreté. Ainsi, le pouvoir présidentiel est structuré autour des trois niveaux du gouvernement, à savoir le Fédéral, le Fédéré et le Municipal[3].
La montée en puissance du Brésil a été constatée au cours de l’année 2003, le mettant au-devant de la scène internationale avec ses partenaires du BRICs notamment l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine. Le gouvernement Lula, de par son activisme via les relations diplomatiques, a su mettre le pays au premier plan au niveau international. Des actions traitant de nombreux sujets ont été notés dans l’agenda des ambassadeurs et représentants brésiliens tel que la clôture du cycle de Doha au sein de l’Organisation mondiale du Commerce, l’établissement d’une demande adressée à l’Organisation des Nations Unies pour être un membre permanent au Conseil de la Sécurité, l’intervention mandatée par des Nations Unies en Haïti, la mise en place d’une politique africaine, le renforcement des coopérations avec les autres pays émergents (BRICs, Forum IBAS, etc.), et l’engagement dans la lutte contre la pauvreté à l’échelle mondiale.
Le Brésil est l’instigateur de l’intégration régionale en Amérique du Sud et maintient l’équilibre au sein de celle-ci en profitant du désintéressement des États-Unis pour cette zone. La politique centriste du gouvernement Lula a, à l’évidence, permis de pondérer les imprécations des gouvernements plus impétueux et déstabilisateurs comme le gouvernement de Hugo Chavez au Venezuela ou de celui de Evo Morales en Bolivie. Cette intégration régionale a disposé indubitablement de l’appui effectif du Brésil par la mise en place de l’UNASUL (Union des Nations Sud-américaines) en 2008 contigüe à l’IIRSA (Initiative d’intégration de l’infrastructure de la Région Sud-Américaine) lancé par le Brésil en 2000 ; l’amélioration et l’élargissement du MERCOSUR (Marché commun du Sud) par l’établissement d’un parlement régional et lors de l’intégration de Venezuela ; et les soutiens octroyés par le Brésil en cas de conflits comme les problèmes survenus en Bolivie en 2008 et au Venezuela en 2002[4].
Le Brésil est actuellement la neuvième puissance économique mondiale. La croissance de l’économie brésilienne a commencé à s’essouffler à partir de l’année 2011 alors qu’elle a connu une très forte progression auparavant. Depuis 2015, elle est entrée en récession. Le Brésil fait face à une crise économique extrêmement violente du fait du retirement des investisseurs et du freinage de la consommation privée. Après une croissance négative de l’ordre de moins 3,3 % en 2016, on prévoit une évolution positive du progrès économique de l’ordre de 0,5 % pour l’année 2017, réconfortée par les dispositions mises en place pour le réajustement budgétaire et le retour progressif des investisseurs.
En 2016, le Brésil est toujours en récession. Ce fléchissement est causé par la dégringolade du prix des matières premières et du pétrole et par l’essoufflement de l’économie chinoise. Il n’arrive pas à sortir de la crise politicoéconomique et la réception des Jeux olympiques de l’époque n’a pas permis de relancer l’économie comme prévu. Cette réception a même manqué de peu de causer la faillite de l’État de Rio suite aux dettes qu’il a contractées pour l’organisation de cet événement. Une situation qui a également touché d’autres États du pays. Au niveau fédéral, la dette publique connait une progression préoccupante, frisant les 80 % du Produit intérieur brut. Après la destitution de l’ancienne présidente Dilma Rousseff en août 2016, le nouveau président, Michel Temer a établi un plan de réajustement budgétaire, dès son arrivée au pouvoir, en vue de réduire l’inflation des dépenses publiques. Vers la fin de l’année 2016, une proposition d’amendement à la Constitution a été signée afin d’établir une limite maximale à l’accroissement des dépenses. Et pour l’année 2017, la première préoccupation du gouvernement est axée sur la modification du code de travail et de la modalité des retraites. Le risque d’instabilité politique est redouté suite au dénouement de l’affaire Petrobas pouvant révéler des possibles implications de quelques personnalités du gouvernement[5].
Sur le plan social, le problème d’inégalité sociale très marquée au sein du pays est aussi sujet à discussion. En effet, on constate une importante disparité au niveau de la population et des États favorisant l’amplification de la délinquance et des actes de banditisme et criminels. En 2016, le taux de chômage a atteint 11 % et on assiste également à l’accroissement du secteur informel.
Pourtant, le Brésil possède une économie très variée et des ressources naturelles considérables. En effet, le pays est le leader mondial de la production de canne à sucre, de café et d’oranges. Il est aussi l’un des principaux producteurs de soja au monde. Ses richesses naturelles affriolent bon nombre d’opérateurs internationaux du secteur de l’agroalimentaire et des biocarburants. Le Brésil dispose aussi du plus important troupeau de bétail destiné au commerce de la planète.
Malgré ces avoirs, l’agriculture ne représente qu’une part relativement maigre du Produit intérieur brut, soit environ 5 %. Toutefois, elle constitue 40 % des exportations du pays. La moitié du territoire brésilien est couverte par des forêts, faisant de lui, le pays qui possède la plus grande forêt ombrophile de la planète, mais aussi le quatrième exportateur de bois au monde[6].
Le Brésil est aussi classé parmi les pays les plus industrialisés de la planète. Doté d’une ressource en minerais très abondante, il est le deuxième exportateur de fer au niveau mondial et fait partie des plus grands producteurs de houille et d’aluminium. Étant également producteur de pétrole, le pays projette l’autarcie en matière de production d’énergie à court terme et corollairement, grâce à ses réserves, il deviendrait l’un des cinq plus grands producteurs de pétrole. Le Brésil se fait de plus en plus connaître sur le marché de l’aéronautique, de l’industrie chimique, de la pharmacie, de la sidérurgique, de l’automobile et du textile. Bon nombre de constructeurs automobiles ont implanté des filiales sur son territoire. Le secteur industriel représente 25 % du Produit intérieur brut du pays, néanmoins, il subit une décélération que le programme « Brazil Maior » tente de solutionner.
Le secteur tertiaire est le moteur de la croissance économique du Brésil et contribue à 70 % de son Produit intérieur brut. Il fournit du travail à plus de 75 % de la population active. Durant ces dernières années, le Brésil a énormément investi dans les secteurs de l’aéronautique et de la télécommunication, soit des prestations à forte valeur ajoutée.
Entre 2009 et 2011, les investissements directs étrangers étaient en plein essor. Depuis, sa croissance n’a pas cessé de diminuer. En 2013, ils étaient estimés à 64 milliards de dollars. En 2014, ils étaient chiffrés à 62,5 milliards de dollars, puis à 56 milliards de dollars en 2015, soit une baisse conséquente de 23 % en comparaison avec la période précédente. En 2016, ils ont encore régressé pour ne faire que 50 milliards de dollars. Cependant, le pays demeure la première destination des investissements directs étrangers dans tout l’Amérique centrale et du Sud et se classe huitième récepteur à l’échelle mondiale. Actuellement, le Brésil est le premier investisseur de l’Amérique centrale et du Sud et est le quatrième dans les pays émergents[7].
Outre ces partenaires de l’Amérique latine, le Brésil entretiennent des relations de partenariats économiques avec d’autres pays du monde tels que la Chine, les Etats-Unis, les Pays-Bas et l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France.
Les relations entre la France et le Brésil sont singulièrement anciennes et profondes. Les stocks d’investissements étrangers français au Brésil atteignent les 37 milliards de dollars plaçant ainsi la France au rang de cinquième dans ce contexte. Et en 2015, cette dernière est classée septième investisseur du Brésil en termes de flux d’investissements directs étrangers chiffrés à 2,8 milliards de dollars. Plus de huit cent cinquante filiales de groupes français sont implantées sur le territoire brésilien comptant près de cinq cent mille collaborateurs éparpillés dans divers secteurs d’activités tels que l’agroalimentaire, l’hôtellerie et la restauration, l’automobile, les cosmétiques, les hydrocarbures et les énergies renouvelables, l’aéronautique, les services bancaires, la distribution, les matériaux de construction, etc.[8]
Nombreuses sont les raisons qui font du Brésil une destination intéressante pour les investisseurs étrangers, à savoir : son immense marché constitué de 210 millions de clients potentiels, son économie très variée, ses matières premières facilement accessibles et son emplacement stratégique qui rend ses pays voisins plus faciles d’entrée.
Mais, investir au Brésil est, à l’heure actuelle, très risqué compte tenu de la crise que traverse le pays, enfoncé par l’indignation liée au détournement de fonds divulgué par les investigations de Lava Jato, sans parler de la hausse importante du taux d’inflation. Outre ce fait, il y a la lourdeur et la complexité de la fiscalité ainsi que la rigidité des formalités administratives. Tous ces phénomènes ont fait reculer le Brésil de sept places parmi les pays où il fait bon d’investir en le reléguant au cent vingt-troisième rang sur cent quatre-vingt-dix pays d’après un classement établi par la Banque Mondiale publié via Doing Business 2017. Toutefois, ce ne sont pas tous les secteurs d’activités qui sont touchés par cette malheureuse situation. Certains demeurent encore très profitables. Mais la question est de savoir « Quels secteurs d’activité sont les plus porteurs pour l’implantation d’une Petite et Moyenne Entreprise française au Brésil ? »
Ce mémoire a pour objectif d’apporter des éléments de réponse à cette problématique. Pour ce faire, nous allons traiter trois parties essentielles. D’abord, nous allons mettre en exergue les difficultés et les risques liés aux méthodes d’internationalisation et d’implantation d‘une petite et moyenne entreprise au Brésil ; ensuite, nous allons nous focaliser sur le marché de la gastronomie de luxe et ses deux secteurs porteurs ; et enfin, nous allons traiter l’adaptation à la culture brésilienne comme élément essentiel pour une petite et moyenne entreprise française voulant s’implanter au Brésil.
Avant de s’implanter dans un pays, plusieurs paramètres sont à considérer tels que la structure du marché, le climat d’affaires et du travail, mais à priori, la législation en vigueur. Il faut tenir compte du cadre juridique, de la fiscalité et les procédures de création d’entreprises.
- Les lois applicables
En 2012, le Brésil a adhéré à la Convention des Nations Unies sur les contrats internationaux dont la mise en application sur le territoire national a commencé en octobre 2014. Le système juridique est ardu au Brésil. Il est très difficile pour un étranger d’appréhender le droit brésilien. Le recours aux lois internationales est prôné sinon il est recommandé de servir d’un système d’arbitrage ou simplement de faire appel à un avocat du pays[9].
La Convention de Vienne régit les contrats de vente internationale de marchandises[10]. Elle concourt sensiblement à la sécurisation des négociations commerciales et à l’allégement du coût des opérations. L’adoption de la Convention procure une législation nouvelle et standard à la vente de marchandises à l’échelle internationale dont les domaines d’application couvriraient tous les contrats de vente de marchandises signés entre les partis ayant leur entreprise dans leurs États respectifs. Ce qui rend applicable la Convention de manière directe en évitant d’avoir recours aux régimes de droit international privé pour décider de la loi en vigueur par rapport au contrat et accroîtrait conséquemment la sécurité et la prévisibilité dans le cadre des opérations commerciales internationales. La convention est aussi applicable dans l’optique où les règles de droit international privé indiquent la loi d’un État contractant comme loi applicable, ou si les parties décident d’un commun accord qu’il en soit ainsi indépendamment du fait qu’ils possèdent ou non d’établissement dans un État contractant.
Toutefois, la Convention de Vienne n’a aucun effet sur les contrats de vente exclusivement nationaux. Ce type de contrat demeure de la compétence du droit interne.
Les codes juridiques en vigueur[11]
Les codes juridiques appliqués au pays sont les suivants :
- La loi n° 9279 du 14 mai 1996 qui régit les droits et les obligations dans le domaine de la propriété industrielle ;
- La loi n° 8078 du 11 septembre 1990 régissant le droit du consommateur ;
- La loi n° 556 du 25 juin 1850 pour le droit de l’entreprise ;
- La Loi n° 10406 du 10 janvier 2002 pour le droit du travail.
- La justice brésilienne
Malgré que le pouvoir judiciaire soit significativement indépendant de l’exécutif, il est complètement inefficace à l’égard du crime organisé qui fait des ravages sur le territoire brésilien. Les réformes judiciaires avancent très timidement et la population ne prête aucune confiance au système. La corruption monnaie courante dans le pays.
Chaque État brésilien dispose de son propre système judiciaire. En outre, le Brésil possède un dispositif de cours qui lui permet de résoudre les conflits entre États. Le pays n’est pas soumis à la juridiction de la Cour International de Justice. Les juges sont les seuls détenteurs du pouvoir judiciaire et comptent parmi les personnages éminents. Les cours de justice brésiliennes ne comportent pas de jury.
- Les analogies du droit
La constitution du 1988 est la principale source du système judiciaire brésilien qui est inspiré des codes romains. Le code italien est la base du Code civil du pays actuellement alors qu’il a été tiré du code napoléonien antérieurement.
- Les taxes sur les sociétés
En matière de taxe sur les sociétés, il y a une différence entre les impôts versés par les entreprises résidentes et les entreprises étrangères. Les premiers versent des impôts calculés sur la base de leurs bénéfices internationaux. Tandis que les établissements étrangers ne sont assujettis à l’impôt que s’ils effectuent des activités de vente avec des sociétés ou des acteurs résident au Brésil.
- Le taux d’imposition pour les sociétés étrangères
Une société étrangère est soumise à une imposition uniquement si elle participe à des opérations de ventes particulières au Brésil par l’intermédiaire d’un représentant juridiquement contraignant qui est domicilié dans le pays, ou une branche domestique. Des taux d’intérêt peuvent être appliqués aux investisseurs étrangers sur les plus-values réalisées sur les marchés financiers.
- L’imposition des plus-values
Les gains en capital à long terme sont assis sur le même taux d’imposition que les sociétés. Concernant les gains en capital sur les investissements perçus auprès de la Banque centrale, un prélèvement obligatoire effectué à la source de l’ordre de 15 % est opéré vis-à-vis des investisseurs étrangers. Il est de 25 % pour ceux qui résident dans les pays de paris fiscaux.
- Les déductions et les crédits d’impôt
Toutes les charges indispensables à la réalisation de l’activité de l’entreprise sont déductibles ainsi que d’autres taxes touchant la sécurité sociale, les pensions alimentaires, les participations aux régimes de retraite privés, les dépenses scolaires ou médicales acceptables et les participations culturelles admissibles. Les assujettis peuvent aussi choisir un taux de déduction standard annuel à concurrence de 20 % de la base imposable, toutefois limité à 16 595 reals[12], à défaut d’énumérer toutes les déductions. Les entreprises établies dans les régions moins développées profitent des réductions de l’impôt sur le revenu des sociétés, voire des exonérations. Les sociétés domiciliées peuvent bénéficier du crédit sur impôt étranger pour compenser la somme versée pour le paiement de l’impôt sur le revenu étranger. Toutefois, il ne dépasse pas le montant de l’impôt sur le revenu des sociétés et le montant de la surtaxe sur le revenu étranger.
Il existe encore de nombreuses taxes que les entreprises se doivent de s’acquitter telles que :
- la taxe relative aux services municipaux ;
- la taxe sur les transactions financières ;
- la taxe liée au Programme d’Intégration Sociale ;
- la participation au financement de la sécurité sociale ;
- le fonds d’indemnités de cessation d’emploi.
Comparaison internationale de la fiscalité des entreprises
Compte de tous les points énoncés plus haut, force est d’admettre que la fiscalité brésilienne est très complexe et l’adaptation à un tel système peut s’avérer longue. Une Conseillère Amérique latine de la CCI Paris Ile-de-France, Agnès Gomes s’est exprimée à ce sujet :
« Le Brésil est un champion en termes de bureaucratie et de fiscalité ! Il faut donc que les chefs d’entreprise s’arment de patience et s’entourent de spécialistes : fiscalistes, experts-comptables, avocats, etc.[13] »
De même le Directeur général de PRAMEX, André Borghoff, confirme :
« Le Brésil est encore un pays à la bureaucratie assez complexe. Il est donc très important de comprendre les éléments qui concernent directement le succès d’une opération comme le système fiscal, les délais, les charges et, bien sûr, la culture professionnelle brésilienne[14]. »
Pour avoir un ordre d’idée de sa complexité, nous allons comparer les pratiques fiscales du Brésil à celles d’autres pays, à savoir l’Allemagne, les États-Unis et l’Amérique latine et les Caraïbes en général[15] :
- Temps nécessaire pour les démarches administratives : En Allemagne, il faudrait deux cent dix-huit heures pour effectuer toutes les formalités. Aux États-Unis, il est de cent soixante-quinze heures. En Amérique latine et dans les Caraïbes, il est environ de trois cent quarante-deux heures. Au Brésil, il faut compter deux mille trente-huit heures pour les démarches administratives.
- Le montant global des taxes exprimé en pourcentage par rapport aux bénéfices : En Allemagne, le montant de la totalité des taxes versées, est estimé à 48,9 % des bénéfices perçus. Aux États-Unis, il est de 44 %. En Amérique latine et aux Caraïbes, il est évalué à 46,3 %. Au Brésil, ce montant est à hauteur de 68,4 % des bénéfices perçus par les entreprises.
- Le nombre de paiements de taxes dans l’année : En Allemagne, les taxes sont payables neuf fois dans l’année. Aux États-Unis, près de onze fois. En Amérique latine et aux Caraïbes, près de vingt-neuf fois. Au Brésil, près de dix fois.
Pour monter une société au Brésil, il faut compter au moins quatre-vingt-trois jours et passer par onze procédures administratives quand il ne faut que trente-deux jours dans ses pays voisins et passer par neuf procédures.
Les formes juridiques de l’entreprise sont nombreuses au Brésil. L’investisseur a le choix entre :
- Une société à responsabilité limitée ;
- Une Société anonyme ;
- Une société en nom collectif ;
- Une société en commandité ;
- Les fédérations d’entreprises ;
S’implanter en dehors des frontières nationales est un processus parfois long et complexe. Des paramètres sont à prendre en compte. Mais en premier lieu, il convient d’entamer une analyse du marché ciblé dans les pays susceptibles d’être intéressants. Pour ce faire, il est de rigueur d’ausculter les opportunités d’un marché et la pertinence de s’établir dans un pays en particulier, de mesurer les conséquences économiques, et de peser l’accueil fait aux investisseurs étrangers. La connaissance des concurrents potentiels et des sociétés étrangères déjà sur place peut s’avérer également utile afin de comprendre quelle est la marche à suivre.
Après avoir réalisé cette étude de marché et sélectionné le pays d’implantation, il s’agit maintenant d’envisager la forme qu’adoptera cette implantation. Convient-il de monter une entreprise ? Ou existe-t-il des solutions moins contraignantes ? Quelle politique de gestion de ressources humaines adoptées sur un territoire étranger ? Convient-il de recruter sur place ou d’envoyer des salariés détachés ou des expatriés ?
Il existe deux approches d’implantation que l’on pourrait adopter dans le processus d’internationalisation, à savoir : l’installation légère et l’installation pondéreuse.
À dessein d’entamer la prospection d’un marché à l’extérieur, la première approche utilisée par la plupart des investisseurs est la mise en place d’un bureau de liaison. Ouvrir un tel bureau est plus flexible et plus preste que de créer une entreprise. Les démarches pour création dépendent du pays d’accueil. Le bureau est totalement dépendant du siège social installé dans le pays d’origine.
Il est important de se rappeler que ce bureau est une installation légère et, par conséquent, il n’est pas possible d’effectuer des opérations commerciales. Néanmoins, il permet de tester le marché, de nouer des relations avec les acteurs locaux tels que les clients et les fournisseurs potentiels, de mettre en œuvre des actions de communication et de promotion et enfin, de préparer une implantation plus importante au sein du pays de destination. Ce type de bureau n’a pas pour vocation de durer dans le temps.
Selon les pays, une autorisation est requise pour la création d’un bureau de liaison. Mais il est obligatoire de remplir certaines formalités dans le pays d’implantation.
La deuxième option est d’installer une succursale. Une succursale est un établissement qui n’a pas d’existence juridique indépendante. Cependant, elle dispose d’une certaine autonomie à l’égard de la maison mère. Elle peut effectuer des opérations commerciales, mais reste contrôlée par le siège. Elle est inscrite au registre du commerce de son pays d’implantation.
Le bureau de liaison et la succursale d’une entreprise étrangère sont des établissements qui dépendent entièrement de la maison mère. Corollairement, cette dernière endosse toutes les responsabilités liées aux activités de ces entités qu’il s’agisse de recettes ou de dettes. À terme, cette situation pourrait être désavantageuse pour l’entreprise.
- Déceler les restrictions pouvant desservir l’implantation
Suivant l’activité projetée, il est possible que certaines restrictions établies par le gouvernement du pays d’accueil défavorisent les investisseurs étrangers pour l’implantation d’un établissement. En effet, certaines activités comme le transport aérien, l’exploitation de l’énergie ou encore l’extraction au pétrole nécessitent une autorisation du gouvernement ou une licence. Certaines activités sont même frappées d’interdiction dans certains pays.
- Choisir la forme juridique de la société
La filiale étrangère d’une société Française est une entreprise distincte, disposant d’une existence juridique propre et devant être immatriculée dans le registre du commerce du pays d’implantation. La complexité, la durée et le coût des formalités pour la constitution d’une filiale varient selon les pays.
Le choix de forme de société doit s’orienter vers celle qui est le plus adapté à la situation de l’entreprise. Pour ce faire, il est nécessaire d’analyser les formes d’entreprise qui existent déjà dans le pays (les équivalents de la société anonyme, société à responsabilité limitée, etc.) ainsi que leurs propriétés telles que le capital minimum requis, le nombre d’associés, l’étendu des responsabilités qui incombent ces deniers, etc.). L’étude du processus de montage de l’entreprise est également à réaliser.
- La procédure à suivre pour la création de la société
Après avoir décidé de la forme de société à adopter, il convient ensuite de connaitre la procédure de constitution de l’entreprise.
Généralement, l’acte fondateur devra être certifié et solennel. Certaines procédures devront être réalisées auprès de divers offices locaux comme :
- S’assurer que la raison sociale voulue soit disponible ;
- Formuler une demande d’autorisation dans le cadre d’un projet sanctionné d’une restriction ;
- S’inscrire au registre de commerce de la région d’implantation ;
- Adhérer à l’administration fiscale du pays ;
- Publier dans journaux officiels que la société est bel et bien constituée ;
- Adhérer aux caisses de la prévoyance sociale ;
Au cours de ce processus, la rapidité de la création d’une société et les coûts de cette démarche doivent être considérés. En effet, les formalités peuvent être lourdes dans certains pays comme le Brésil, et les coûts très conséquents.
- La fiscalité locale
La fiscalité est un des points les plus importants à prendre en compte lorsque projette de s’implanter à l’étranger.
Le système fiscal diffère d’un pays à l’autre. Certains pays comme l’Irlande ou le Portugal offrent des dispositions fiscales avantageuses. Il faut donc s’informer, voire faire appel à un expert du pays d’implantation pour connaitre la réalité du système fiscal.
Une fois, la structure mise en place, il faut se pencher sur la question de ressources humaines. Plusieurs voies peuvent être adoptées dans le cas d’une implantation à l’étranger.
L’entreprise a le choix entre opter pour un détachement de salarié ou pour une expatriation. Cette politique est adoptée par les entreprises qui veulent maintenir la confiance de l’entreprise avec son personnel de l’étranger. Elle offre de plusieurs avantages dans le sens où les salariés pratiquent la même langue que la société mère et exportent la culture de celle-ci. L’entreprise ne sera pas contrainte de forger de nouvelles méthodes de travail avec ses employés vu que ces derniers connaissent déjà les habitudes de leur employeur et savent ce que celui-ci attendent d’eux.
Une autre option est de procéder à un recrutement local. Cette solution présente également plusieurs avantages car les salariés locaux disposent d’une connaissance parfaite du marché et leurs relations qui pourraient s’inscrire dans le portefeuille client ou dans les contacts de l’entreprise. L’intégration de la société à la culture locale est aussi facilitée par cette politique de recrutement.
Les procédures d’embauche, les conditions de travail et les règles de licenciement sont des détails à obtempérer. Les questions sur la localité est aussi à étudier selon que l’entreprise veut procéder à un achat de lieu de travail ou à une location.
- Les statistiques
Le Brésil est un acteur majeur dans le secteur de l’agroalimentaire au niveau mondial. Pour donner un ordre d’idée de l’apport de cette branche d’activité dans l’économie du pays, ci-après quelques statistiques relatant les efforts brésiliens[16] :
- Le brésil est le premier pays fournisseur de café avec 36% des livraisons mondiales (notamment le café d’Arabie) et d’oranges représentant 50 % de l’exportation mondiale (il s’agit essentiellement de jus d’orange),
- Il est le deuxième producteur de sucre, de soja, de bananes, de poulet (avec une exportation de 3,6 millions de tonnes en 2008), de viande (dont viande bovine à 1,3 million tonnes et viande porcine à 500 000 kilogrammes 2008), de feuilles de tabac et d’éthanol,
- Il est le troisième exportateur de poivre, de maïs, de noix de noix de cajou et d’ananas,
- Le pays est le huitième fournisseur mondial de produits de mer, essentiellement des grandes crevettes et des langoustes,
- Il a exporté 90 000 tonnes de scampis en 2009,
- Il possède la plus grande réserve de terres vierges exploitables à usage commercial au monde, sans compter la forêt amazonienne, équivalent à 90 millions d’hectares,
- Ses réserves en eau constituent 14 % de la réserve mondiale,
- Les pertes des produits sont estimées à 30 % entre la récolte et la mise en place sur les gondoles,
- Le secteur agroalimentaire constitue 42 % des exportations du pays,
- L’agro-industrie contribue à hauteur de 23 % du Produit intérieur brut,
- Le secteur emploie 17 millions de personnes, soit 37 % de la population active du pays,
- Parmi les cinq cent premières entreprises du Brésil, cinquante-quatre opèrent dans l’agrobusiness,
- Le Brésil est le champion de la croissance en matière de produits laitiers, de viande, de sucre, et boissons,
- Il produit environ 40 millions de tonnes d’aliments destinés à nourrir les bétails,
- Le pays offre plus de cent quatre-vingt assortiments de crème glacée aux fruits,
- La production agricole prévoit une croissance de +25% entre 2008 et 2018,
- Selon les estimations, le soja, l’huile de soja, le lait, le blé, la volaille et la viande sont les plus segments les plus porteurs de croissance du Brésil en agroalimentaire.
- Les opportunités du secteur
Le Brésil offre différentes opportunités d’affaires relatives aux équipements agricoles, aux services liés au secteur et à l’agroalimentaire. Ces activités touchent les filières ci-après : l’expertise en sécurité alimentaire, notamment les technologies et les systèmes de refroidissement (matériels de réfrigération, équipements pour congélation, ou surgélation, appareils de mesure de température et de contrôle de l’aération), la protection des produits agricoles durant son acheminement depuis la récolte jusqu’à la mise en vente (équipements de nettoyage, de tri et de calibrage, matériel de conditionnement et d’emballage), les matériels industriels pour la transformations de produits alimentaires, les nouvelles technologies liées au domaine de l’agroalimentaire (biotechnologies, nanotechnologies), les matériels de transformation des matières premières, les matériels de transformation de viande, la logistique, les activités de pêche, la vente de produits alimentaires finis offrant un bon rapport qualité/prix, le commerce de fruits, la manipulation génétique animale et végétale, la production et la vente de nourritures pour le bétail et l’aquaculture, les produits alimentaires finis haut de gamme et la vente de produits de panification (produits boulangers surgelés, améliorants de boulangeries, farines spéciales, etc.)[17].
L’ancien Ministre de l’Agriculture brésilien, Roberto Rodrigues, s’est exprimé par rapport à ces opportunités par ces paroles :
« Si j’étais un investisseur, je placerais mon argent dans le secteur de la logistique et dans celui des engrais[18]. »
- Les statistiques
Le marché de la restauration brésilien pesait 146 milliards de dollars en 2012. Un chiffre qui a placé le secteur comme étant le quatrième le plus important à l’échelle mondiale. Au Brésil, le secteur de la restauration a connu, entre l’année 2009 et l’année 2013, un taux de croissance annuel composé de 10,4 %. Selon les estimations, cette progression s’étendra jusqu’en 2018 à un taux rythmique de 10,4 %, et le chiffre d’affaires global du secteur s’élèvera à 228 milliards de dollars[19].
Le secteur de la restauration prend aussi en compte ses dérivés qui offrent des services rapides, à savoir :
- les restaurants à service complet,
- les restaurants-minute,
- les cafés/bars,
- les cafétérias libre-service,
- les vendeurs ambulants,
- les comptoirs de restauration,
- les services de mets à emporter et de livraison à domicile.
Les restaurants à service complet et les cafés/bars sont les plus porteurs sur le marché des sous-secteurs avec 70 % de part. Viennent ensuite les restaurants-minute qui, entre 2009 et 2013, ont enregistré le plus haut taux de croissance annuel composé, soit 17,6 %. Pour la période de 2014 à 2018, un taux de croissance plus lente de 13,1% est prévu dans le cadre de la restauration rapide et ceux des services ambulants et des comptoirs de restauration à 11,7%[20]. Le développement de la restauration rapide est certainement dû à sa réputation auprès des opérateurs du secteur et des consommateurs par sa présence vulgarisée dans quasiment toutes les villes brésiliennes et par sa conformité aux besoins des clients citadins qui ont une vie de plus en plus rythmée.
Mais le type de restaurant le plus répandu sur le territoire brésilien reste les restaurants indépendants. En effet, au cours de l’année 2013, ils constituent 98,1% du marché global de la restauration avec un chiffre d’affaires de 135,8 milliards de dollars[21]. Cependant, ce sont les chaînes de restauration qui ont affiché la productivité la plus dynamique en enregistrant une hausse des recettes de 30% par rapport à l’année 2011 alors que les restaurateurs indépendants n’ont connu qu’un accroissement de 12,5% toujours sur la même période. Les prévisions pour la période 2013 à 2017 devraient connaitre une croissance annuel composé de l’ordre de 16,1% pour les chaînes de restauration et à concurrence de 10% pour les restaurants indépendants[22].
En 2013, le marché des sous-secteurs de la restauration brésilien était disputé par un peu moins d’un million de restaurateurs, qui ont effectué environ 24 milliards d’opérations, dont la valeur d’une opération était estimée en moyenne à 6,11 dollars. Le segment qui constituait le plus grand nombre d’acteurs était les cafés/bars avec 410 000 opérateurs. Leurs activités étaient chiffrées à 12,5 milliards de dollars[23]. Les établissements qui ont effectués le maximum de ventes étaient les restaurants à service complet affichant en moyenne 622 890 dollars par restaurateur. Et une opération rapportait en moyenne 24,59 dollars[24]. Toujours sur la même période, ce sont les services de mets à emporter et de livraison à domicile qui ont enregistré la productivité la moins importante qu’il s’agit de vente par établissement ou par opération.
Durant cette même période, on comptait 979 000 restaurants indépendants sur le territoire brésilien constituant ainsi 94% des opérations chiffrées à 24 milliards également. Leurs ventes représentent 91,3% du chiffre d’affaires global réalisé dans le secteur[25]. Toutefois, même si les chaînes de restauration ne constituent que 7,7% des restaurateurs présents sur le marché et n’ayant effectués qu’environ 6% de la totalité des opérations dans le secteur, elles ont réalisées des ventes nettement supérieures que leurs concurrents indépendants.
Cinq chaines de restauration de grand renom sont présentes sur le marché brésilien, à savoir : BOB’S, MCDONALD’S, SUBWAY, BURGER KING WORLDWIDE INC. ET HABIB’S. En 2013, ces enseignes représentent 56,3% de part de marché des chaines de restauration. Toutefois, elles ne constituent que 5% de l’ensemble du marché de la restauration commerciale du Brésil. On peut constater que le monde de la restauration au Brésil a développé le réseau de la franchise qui est majoritairement dominé par les enseignes locales telles que HABIB’S ou GIRAFFES et qui sont des filiales de firmes multinationales comme CASA DE QUEIJO. Mais il y a aussi des marques étrangères comme BURGER KING qui sont possédées par des sociétés brésiliennes[26].
- Les opportunités du secteur
Au Brésil, le développement de la classe moyenne devenue de plus en plus vaste a contribué à l’essor du secteur de la restauration. Cette catégorie de la population considère que manger au restaurant est un prestige démontrant une condition de vie aisée. C’est une mode de vie qu’elle pratique avec passion. Le succès des pubs et des bars sur le marché de la restauration du pays prouve que les occasions sociales tiennent une place importante dans la vie de la population. Il exprime également cette culture ancestrale brésilienne de consommation de boissons et de nourriture. Par ailleurs, les Brésiliens éprouvent moins l’envie de vivre à un rythme effréné et de ce fait, ne sont adeptes des plats à emporter. Ils fréquentent beaucoup les cafétérias libre-service qui sont les champions de leur catégorie en termes de croissance. Ce type de restaurant pouvant donc être une idée de projet intéressant pour s’implanter au Brésil.
Suivant que le revenu disponible s’accroitra, le secteur de la restauration connaîtra également la même propension. Ce qui constitue une opportunité intéressante pour les investisseurs. Les régions des classes aisées pourraient représenter un débouché bien que la croissance de celles-ci soit lente. Les restaurateurs pourraient s’y conforme et tirer avantage d’un marché de plus en plus souple et compétitif. On constate une demande croissante pour les alimentations de qualité dans les endroits culturels, peu favorisés et facile d’accès où la marque et l’enseigne ne sont pas les critères le plus important pour les consommateurs. Cet engouement se présente comme une véritable opportunité pour les acteurs car ils veulent se faire une place dans le monde de la restauration et se forger une identité.
Les secteurs de l’agroalimentaire, de l’épicerie fine et de la restauration comprennent des sous-secteurs qui, eux-mêmes constituent déjà des segments de marché très importants.
- L’agroalimentaire et l’épicerie fine
L’agroalimentaire et l’épicerie fine sont des domaines à fort potentiel au Brésil dans le sens où le premier est un véritable atout du pays et présente une variété innombrable de produits, et le second est un marché à très faible concurrence dans lequel les produits français disposent d’une réputation bien posée. Nombreux sont les segments intéressants :
- La production et transformation de viande,
- Les produits laitiers,
- Les produits de la mer,
- Les produits de panification,
- Les vins, les bières et spiritueux,
- Les épices,
- Les charcuteries,
- La production de poissons fumés, séchés, ou de caviars,
- Les produits bio,
- Les produits de boulangerie, pâtisserie et viennoiserie, etc.
- La restauration
Le secteur de la restauration regroupe bon nombre de segments. Son essor est intimement lié à la croissance de la classe moyenne brésilienne et l’évolution de leur habitude alimentaire. Dans cette filière nous pouvons distinguer les restaurants à service complet, les restaurants-minute, les kiosques ambulants, les comptoirs de restauration, les cafés/bars, les cafétérias libre-service et les services de mets à emporter et de livraison à domicile.
Dans cette partie, nous allons aborder la gastronomie de luxe sur le marché brésilien. Deux secteurs sont étudiés : celui de la gastronomie et de l’épicerie fine et celui de la restauration.
Ce chapitre du mémoire met en évidence les tendances de la gastronomie de luxe et de l’épicerie fine au Brésil ainsi que les critères à prendre en considération pour une implantation dans le secteur afin d’attirer les publics brésiliens.
Les Brésiliens sont de plus en plus exigeants en matière de qualité concernant les produits alimentaires, toutefois, cette attitude est plus orientée vers un penchant particulier pour les aliments dits healthy. Cette tendance est surtout dirigée vers la recherche de qualités nutritionnelles axées sur la santé ou pour un besoin de régime, et ce, même si elle semble conduire vers la consommation des aliments présentant des caractéristiques homogènes (les produits bio : fruits, jus, légumes, etc.).
Une étude suisse[27] fait le rapprochement entre cette évolution de mode de consommation brésilien et les causes de ces dernières. A tire d’exemple, ce besoin de manger des aliments sains est intrinsèquement lié à l’accroissement de la classe moyenne. Le développement de cette classe sociale a provoqué quelques changements dans la vie sociale brésilienne : les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler, les revenus familiaux augmentent en conséquence, trouver des femmes pour les tâches ménagères s’avère de plus en plus difficile, l’urbanisation prend de l’ampleur, etc. Toutes ces circonstances ont conduit les Brésiliens à s’occuper eux-mêmes de la cuisine ou à manger fréquemment en dehors de leur maison. L’obésité est aussi survenue avec la croissance de cette classe sociale. En 2014, un tiers de la population brésilienne est devenu obèse. Ce qui a favorisé dans le pays la pratique d’activités sportives mais également, l’adoption d’une alimentation plus saine et plus équilibrée. Ainsi, l’étude distingue sept principaux axes de concentration du marché de la gastronomie brésilienne[28], à savoir :
- la santé et le bien-être : regroupant les compléments alimentaires, les produits de régime, les produits bio et les nourritures allégées ;
- l’accessibilité et la simplicité : la préférence pour les plats tout prêts ;
- les gâteries et le plaisir : la tendance des clients à favoriser les produits premium, avec une touche « fait maison » ;
- les spécialités locales : les plats typiques du pays ou faits à partir d’ingrédients produits localement ;
- les produits importés : concerne plus précisément les produits classiques qui remémorent les souvenirs de voyage du Brésilien par les saveurs dégustés à l’étranger, en particulier les vins, les sauces, les huiles, les fromages, les thés et les chocolats ;
- la qualité et la fiabilité : il s’agit des produits qui se démarquent par leur goût et leur qualité jouissant d’un renommé ayant subsisté depuis une certaine époque et disposant de la fidélité de leur clientèle ;
- l’éthique et la longévité : la tendance des clients à montrer de l’intérêt particulier sur le conditionnement et l’emballage des produits portant l’inscription « développement durable ».
Une implantation au Brésil sur le segment du marché de la gastronomie de luxe viserait donc à offrir des produis et des prestations aux citoyens brésiliens appartenant aux classes moyenne et aisée, mais aussi aux expatriés étrangers disposant d’un revenu stable (à l’exclusion des étudiants et des salariés non-résidents ayant des contrats à très court terme). La gente féminine représente un marché intéressant.
La France est connue, de par le monde, pour son art de vivre parsemé de romantisme et d’une beauté singulière souvent associée au concept du luxe et du haut de gamme. Cette culture est ce qu’attendent les Brésiliens des entreprises et des produits français qui viennent s’installer chez eux. Dans le cas où les produits sont importés de France, ils arriveront chers sur le marché et leur provenance française n’excusera pas à elle seule les prix relativement élevés des produits. Ce qui amène nécessairement à placer les produits comme haut de gamme. Il est connu que les Brésiliens ont un penchant particulier pour les goûts sucrés. Il s’agit là d’une préférence nationale étant donné que les produits sucrés sont leur produit phare. Une pénétration sur le marché via les produits d’épiceries fines aux saveurs sucrées serait donc une bonne stratégie à adopter. En plus, cette approche constitue une opportunité de faire connaître les terroirs français plus ou moins célèbres par la commercialisation de produits à base de lavande de Provence (confiserie, miel, etc.), une des contrées les plus appréciées des touristes, des épiceries fabriquées à partir de cerises d’Itxassou[29], des vignobles de Bordeaux, ou encore de violettes de Toulouse, etc. La rareté de pareils produits, les difficultés liées à leur cueillette, leur friabilité constituent autant de raisons permettant d’appuyer les arguments de vente et de marketing concernant leur aspect réservé, rarissime et festif.
Dans cette perspective, la mention du label « Made in France » garantit l’exclusivité du produit et valorise son côté exceptionnel notamment dans le sens où il n’est fabriqué ou cultivé qu’en France. Une des meilleurs moyens pour véhiculer la marque Française est le conditionnement du produit. Il est, en effet, possible, à titre d’exemple, d’adopter les couleurs classiques du drapeau national, ou d’imprimer des emblèmes comme la forme d’un monument, les bandes marinières ou le symbole de la région de fabrication.
Les consommateurs brésiliens ne sont pas encore familiarisés à l’achat de produits alimentaires sur internet. L’intensification de l’offre à la manière d’un cadeau surprise de fin du mois pourrait attirer la clientèle. En établissant un système de règlement périodique (mensuel par exemple) similaire à un abonnement, le consommateur ne se retrouve pas systématiquement dans l’obligation d’effectuer un achat en ligne, et en même temps, il pourra bénéficier d’une certaine souplesse, résultant de l’e-commerce, avec la possibilité de résilier le contrat aisément. Cette approche ne peut toutefois supporter une commande à quantité considérable mais seulement pour des besoins des particuliers. Néanmoins, elle est adaptée au rythme de consommation des clients vu que ces derniers cuisinent moins souvent chez eux, évitant donc tout gaspillage. Les occasions particulières comme les visites des familles et des amis à la maison constituent le moment idéal pour sortir les produits aux yeux de tous en valorisant par la même occasion le maître de maison, qui sera perçu comme une personne cultivée et perspicace. Dans cette optique, cette démarche de partage rentre dans la culture brésilienne qui a un goût prononcé pour les relations sociales chaleureuses et pour la démonstration. Le Made in France s’intègre bien dans cet état d’esprit dans le sens où elle est une référence en art de vivre et en gastronomie.
Il est bon d’admettre que les produits français ne peuvent pas se reposer sur la seule force de leur image dans un pays fortement concurrentiel et qui dispose de produits fabriqués localement grâce à des ressources abondantes. En effet, on ne peut pas compter sur l’unique mention « Made in France », car dans le cadre des produits alimentaires, la délicatesse et la beauté ne sont pas les premiers critères du choix des consommateurs. Et cette constatation est confortée par le fait que les clients-cibles s’intéressent beaucoup plus aux qualités intrinsèques des produits, c’est-à-dire aux avantages qui distinguent les produits de ses concurrents tels que leurs valeurs nutritives, leurs propriétés gustatives et leurs conséquences sur la santé. Comme il a été dit plus haut, le facteur pays d’origine a une importance non négligeable concernant les produits alimentaires, surtout lorsque ceux-ci proviennent d’un pays développé. Au Brésil, cette perception des produits français est accentuée et elle conduit les consommateurs à s’attendre à une réelle valeur ajoutée. Cela pourrait se traduire par la garantie « sans effet secondaire » ou « sans risque sanitaire » par l’intermédiaire d’un label ou d’une étiquette-qualité certifiée comme les produits portant la mention « Appellation d’Origine Contrôlée ». Dans cette optique, brandir la marque et le label paraît être une approche pertinente si elle conforte l’argument d’une qualité propre au produit et qu’en plus cette valeur ajoutée est exclusive et d’exception. En ce sens que les appellations d’origine contrôlée sont des gages d’un savoir-faire singulier vu qu’elles sont, en général, liées à un lieu géographique outre les spécialités et les compétences mises en œuvre pour la production. La qualité des produits proposés doit convaincre la clientèle cible et être, dans la mesure du possible, supérieure aux produits locaux. A titre d’exemple, certaines villes brésiliennes, comme São Paulo, sont terriblement polluées. Ainsi, mettre en avant le fait qu’une nourriture servie a été préparée à l’aide de produits récoltés dans un terroir français loin de tout environnement polluant, pourrait jouer à l’avantage du produit.
Par ailleurs, cela permet d’entretenir le concept d’une France romantique grâce à ses terroirs magnifiques et ses paysages. La réputation des produits français à travers le monde concerne essentiellement leur qualité gustative. La mise en avant d’autres qualités des produits Made in France peut donc se présenter comme un argument intéressant et prometteur.
Dans ce chapitre, nous mettons en exergue deux point essentiels : les sous-secteurs de la restauration, c’est-à-dire les différents types de restauration et leurs facteurs de développement respectifs ; et les facteurs cruciaux à prendre en compte pour une bonne implantation.
- Restaurants à service complet
Au Brésil, ce sous-secteur est le meilleur type de restauration en termes de rendement et de chiffres d’affaires en 2013. Il a généré en un an 46,5 milliards de dollars. Les restaurants à service complet ont affiché un taux de croissance annuel composé de 13,2% au cours de la période de 2008 à 2012 et a connu une décélération en 2013 avec un taux de 10,5%. Une croissance constante de 10,5% est prévue pour la période de 2014 à 2018[30].
Les restaurants à service complet sont très appréciés des consommateurs appartenant aux classes sociales moyenne et aisée du Brésil. Le sous-secteur rassemble de nombreuses variétés de restaurants qui se distinguent selon un style ou une spécialité. On peut citer les restaurants proposant des plats nord-américains, latino-américains, européens, moyen-orientaux, asiatiques, mais aussi les restaurants spécialisés dans les fruits de mer ou la pizza. Les chaînes de restaurants à service complet spécialiste des plats latino-américains ont enregistré la hausse la plus importante du secteur au cours de l’année 2014 atteignant 43%. On a recensé sur la même période dix-huit nouveaux établissements ouverts, les classant deuxième en termes de type de restaurants qui intéressent le plus les investisseurs. Les chaînes qui proposent des plats asiatiques ont vu leur chiffre d’affaires global accroitre de 39% sur la même année et comptent trente-six nouveaux établissements ouverts, soit le premier à connaitre une expansion importante dans le sous-secteur des restaurants à service complet[31].
- Restaurants-minute
Le segment des restaurants-minute compte plus de 157 000 exploitants produisant, en 2014, 31,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires et enregistrant 7,5 milliards de transactions. Au Brésil, cinq grandes enseignes représentent 66% de l’ensemble du marché des restaurants-minute. Il s’agit de McDONALD’S CORP., BRAZIL FAST FOOD CORP., BURGER KING HOLDINGS INC., DOCTOR’S ASSOCIATES INC. ET AL SARAIVA[32].
Cette croissance des restaurants-minute peut être expliquée par l’arrivée de nouvelles chaînes de boulangeries internationales sur le marché brésilien, tels que QUIZNOS, qui ont favorisé l’accroissement des produits boulangers dans les restaurants-minutes. En outre, le développement de nouveaux centres commerciaux dans le pays constitue également un facteur soutenant l’épanouissement de ce sous-secteur, car ils fournissent des espaces adéquats pour l’implantation de points de vente et assurent une fréquentation régulière des clients[33].
- Les Cafés/bars
En 2012, les cafés/bars s’imposaient sur le marché de la restauration des sous-secteurs au Brésil en détenant la part de marché la plus importante, avec 42,3 % de la totalité des ventes chiffrées à 61,8 milliards de dollars. En général, les cafés et les bars ne servent que des boissons et des casse-croûtes dans le quotidien. Ils proposent du café le matin et à partir du coucher du soleil, les boissons alcoolisées prennent la relève. Ce marché est constitué également du segment des marchands de cafés. La grande majorité des marchands est installée dans les villes de Rio de Janeiro et de Sao Paulo engendrant, corollairement, une concurrence rude dans ces zones. Cette compétitivité a impulsé les grands groupes de cafés à mettre en place des comptoirs dans les centres commerciaux et les établissements comme, à titre d’exemple, les librairies[34].
Le secteur des cafés/bars est représenté par plus de 410 000 établissements et génère 12,5 milliards d’opérations. Cependant, un ralentissement de croissance est prévu entre les années 2014 et 2018 avec un taux de croissance annuel composé de seulement 8,7%[35]. Ce fléchissement découle essentiellement de la loi sèche qui devient de plus en plus drastique à l’égard des boissons alcoolisées qui provoquera probablement une diminution des ventes de boissons.
- Les Cafétérias libre-service
Parmi tous les sous-secteurs de la restauration, les cafétérias libre-service sont les moins popularisés et les moins présents auprès des consommateurs avec seulement 21 671 exploitants à travers tout le Brésil et n’enregistrant que 868 millions de transactions en une année. Néanmoins, elles se placent deuxième en termes de chiffre d’affaires moyen réalisé par établissement et aussi en termes de valeur moyenne de transaction. En effet, chaque cafétéria effectue en moyenne des ventes de 360 000 dollars annuel et une transaction équivalente à 9 dollars. En 2012, le chiffre d’affaires global des cafétérias libre-service est estimé à 7,8 milliards de dollars et entre la période de 2008 et 2012, le taux de croissance annuel composé de ce sous-secteur est de 14,8%. Selon les prévisions, le chiffre d’affaires global du secteur devrait atteindre 13,7 milliards de dollars à la fin de l’année 2017[36].
- Les Vendeurs ambulants et les comptoirs de restauration
Au Brésil, les vendeurs de crème glacée sont les favoris des consommateurs dans les sous-secteurs des vendeurs ambulants et les comptoirs de restauration. Deux enseignes dominent le marché des chaînes de vendeurs ambulants et des comptoirs de restauration sur le territoire brésilien accaparant 75% de part de marché. Il s’agit de McDONALD’S CORP avec sa marque McDonald’s et BRAZIL FAST FOOD CORP avec sa marque Bob’s. Toutefois, ce sont les établissements indépendants du secteur qui sont majoritaires en nombre car ils représentent 99% de l’ensemble des vendeurs ambulants et des comptoirs de restauration et comptent au nombre de 332 000[37]. Auparavant, une restriction limitait les produits des vendeurs ambulants aux seuls hot-dogs, ne pouvant ainsi vendre d’autres aliments malgré l’existence de la demande. Mais l’Etat de Sao Paulo a élargi les possibilités des vendeurs grâce à une loi qui leur permettra solennellement d’utiliser des camions de cuisine de rue, une initiative qui devra développer le secteur pour les années suivantes.
Les vendeurs ambulants et les comptoirs de restauration ont réalisé un taux de croissance annuel composé de 11,7% au cours de l’année 2014 avec un chiffre d’affaires global de 9,6 milliards de dollars. Ce taux sera maintenu, selon les prévisions, pour la période de 2015 à 2018 mais les ventes devraient atteindre 14,9 milliards de dollars.
- Les services de mets à emporter et de livraison à domicile
Au Brésil, le marché des services de mets à emporter et de livraison à domiciles est dominé par trois enseignes prééminentes, à savoir : CHINA IN BOX, DOMINO’S PIZZA et LIG-LIG. Ensemble, elles détiennent 75% de part au sein de ce sous-secteur. Même si la pizza est le plus commandé par les Brésiliens en matière de services de livraison à domicile, ces derniers ont un penchant relativement prononcé pour les nourritures chinoises préparées par les services de mets à emporter et de livraison à domicile. C’est la raison pour laquelle BOXE IN CHINA et LIG-LIG occupent des positions importantes dans le secteur[38].
Au cours de l’année 2012, les exploitants de mets à emporter et de livraison à domicile ont réalisé un chiffre d’affaires global de 810 millions de dollars. De 2008 à 2012, leur taux de croissance annuel composé équivaut à 13,9%. Et les prévisions pour l’année 2017 sont positives avec un chiffre d’affaires global pouvant atteindre 1,2 milliard de dollars[39].
- La géographie
Dans le cadre du marché très rentable de la restauration commerciale brésilienne, Sao Paulo représente un lieu d’implantation stratégique crucial. Nombreuses sont les raisons qui font de Sao Paulo une ville très attractive. Elle est connue pour être la plus grande ville du Brésil, sa population cosmopolite fait d’elle une des villes les plus riches en culture au monde. De plus, les revenus de ses habitants sont élevés, ses rues très animées même la nuit et elle possède des restaurants aux styles différents les uns des autres. Tous ces facteurs contribuent à faire de cette ville un endroit idéal pour s’implanter et, par la suite, se développer.
- La culture
Sao Paulo est comme nous l‘avons mentionné précédemment, une ville cosmopolite. Ses habitants sont originaires de pays différents tels que l’Afrique, l’Italie, du Portugal, d’Israël, du Moyen-Orient et surtout, elle est la destination favorite des Japonais. On y trouve la majorité des Japonais ayant quitté leur pays. Du point de vue culturel, les consommateurs locaux ont plutôt un plutôt du goût mondain en matière de cuisine étant donné qu’ils ont hérité de nombreuses traditions culinaires.
Ce mélange singulier de culture a, en outre, conduit les Brésiliens à savourer les moments passés en salle à manger qui sont, d’ailleurs, devenus l’une des activités de détente et de divertissement les plus populaires. Les Brésiliens dépensent en moyenne deux fois plus d’argent en boissons et en nourritures que les populations d’autres pays. Ce qui indique que l’expérience culinaire occupe une place très importante auprès des consommateurs brésiliens.
- L’industrie
En 2013, les établissements du secteur de la restauration ont cherché à se démarquer les uns des autres en essayant chacun de créer leur propre marque de fabrique. Selon les observations d’EUROMONITOR, la tendance au niveau des exploitants de la filière étaient de revaloriser l’expérience en salle à manger en misant l’affinement de la qualité de la nourriture servie et le tout autour d’une bonne ambiance. Depuis, les acteurs ont ajouté à leur menu les choix des consommateurs afin de les mieux servir et les satisfaire, tout en préservant leur notoriété à l’internationale
En 2012, McDONALD’S, le leader mondial du secteur des restaurants-minute, a mis sur le marché brésilien de nouveaux aliments à prendre pour le repas du midi et des sandwichs santé. Le BRAZIL FAST FOOD CORP. a misé sur une stratégie de diversification de produits, de marques et d’activités. DOCTOR’S ASSOCIATES a développé son marché en optant pour une campagne marketing agressive et en renforçant sa présence par de nouvelles installations tout en proposant ses produits à des prix abordables. Selon les prévisions pour les prochaines années, le rachat d’établissements sera la stratégie adoptée par les grandes chaines de restaurants.
- L’économie
Le développement de l’économie brésilienne depuis le début du XXIe siècle a favorisé l’essor de la classe moyenne. Aujourd’hui, cette classe sociale dispose, en effet, d’un revenu disponible plus important lui autorisant de manger en dehors de la maison. La Banque Mondiale a affirmé qu’entre les années 2001 et 2010, la classe moyenne brésilienne s’est accrue de 40%[40].
- S’ADAPTER A LA CULTURE BRESILIENNE : UN ELEMENT ESSENTIEL POUR UNE PME FRANÇAISE VOULANT S’IMPLANTER AU BRESIL
Cette partie expose les réalités brésiliennes en entreprise et les opportunités à saisir pour s’implanter au Brésil. Par les interviews menées auprès des professionnels brésiliens, nous pouvons connaitre la différence entre les méthodes de travail des Brésiliens et celles des Français afin de pouvoir se situer dans le contexte et de mieux s’insérer dans le monde professionnel du Brésil. Ensuite, nous verrons les marques implantées au Brésil qui ont connu des problèmes, et ceci, afin de comprendre les erreurs qu’il ne faut pas commettre et de rester toujours prudent dans les relations d’affaires. Enfin, nous allons aborder les opportunités que les entreprises françaises peuvent tirer de SOPEXA qui, aujourd’hui, est implantée au Brésil.
Interview avec Carmen Giovanni, Consultante de RECURSIMO[41], cabinet brésilien de conseil et de formation en gestion des ressources humaines situé à Rio de Janeiro, Brésil.
- A première vue, on pourrait penser qu’entre Français et Brésiliens, les relations professionnelles ne seraient pas difficiles étant donné que les ressortissants des deux pays partagent les cultures latines. Qu’en pensez-vous ?
« Pour un pays aussi vaste et aussi diversifié que le Brésil, reposer les relations humaines sur une culture unique présente un caractère défaillant. Une approche serait des reconnaître les Etats où les Brésiliens ont le plus adopté la culture européenne. Si les Français et les Brésiliens démontrent le même enthousiasme dans les relations personnelles, il en est autrement dans les relations professionnelles. Certains comportements qui, selon les premiers, appartiennent à la sphère privée s’imbriquent dans les relations professionnelles telles que la désinvolture ou l’entrain. De plus, nous avons une approche du temps assez différente des Européens. Au Brésil, si une chose doit absolument être faite, elle se fera mais son exécution dépendra des personnes et des circonstances pouvant affecter ces dernières : imprévus familiaux, situations de grève ou de catastrophes, manque d’argent, difficultés bureaucratiques, etc. Par exemple, courir après un bus, comme le font les Parisiens, n’est pas Brésilien, tout comme la ponctualité par rapport à une heure convenue à l’avance. Cette décontraction manifeste désarçonne extrêmement les Français qui sont habitués à avoir le regard sur la montre et sur l’étalement des objectifs dans le temps, avec un besoin incoercible de contrôler les événements. »
- Quel obstacle majeur pensez-vous qu’il faut éviter pour l’entretien des relations avec les Brésiliens ?
« La manière de communiquer peut sûrement constituer un obstacle. Un Français préfèrera qu’on lui fait part des problèmes susceptibles d’empêcher la bonne exécution d’un projet. Cette démarche lui permet d’anticiper les éventuels obstacles et de les résoudre pour éviter l’échec. La culture brésilienne a modelé le ressortissant à toujours dire « oui » ou garder le silence sur un projet. Pour le Brésilien, tout projet est « fantastique » et chacun donnera le meilleur de lui-même pour l’aboutissement du projet. Il y a d’ailleurs une expression pour dire cette intention : « vamos torcer », qui voudrait dire dans la langue française, « nous allons faire de notre mieux pour… ». Le Brésilien effectuera sa mission avec cet état d’esprit même s’il a doute ou s’il pense le contraire. Imaginez la consternation d’un Français qui apprend que son magasin est implanté dans une zone contre-indiquée, ou que ses bailleurs de fonds au départ très enthousiastes ne se sont plus points à quatrième réunion, ou encore que lors d’une conférence qu’il doit donner, seuls 20% du public prévus y assistent… Si le Français s’indigne et montre de la colère face à cette situation, le Brésilien verra ce comportement comme une agressivité insoutenable. »
- Pouvez-vous nous expliquer un plus cette méthode de travail flexible des Brésiliens ?
« Etant donné que les Brésiliens ne contredisent pas les suggestions et les directives données par leur supérieur hiérarchique, ils obtempèrent avec enthousiasme. Puis, ils s’accommodent tout bonnement à la situation malgré quelques difficultés : certains manquent de compétences et dans la majorité des cas, ils n’ont pas conscience de cette lacune ou évitent d’aborder le sujet car ils sont supposés maitriser ce qu’on leur demande. Donc, ils cherchent à faire de leur mieux de la façon qui leur convient : pourquoi chercher à complexifier si on peut faire d’une manière simple, rapide et à moindre coût ? L’avantage d’un tel procédé est qu’ils peuvent s’accommoder au contexte. Ils ajustent machinalement les projets ou les stratégies qu’ils considèrent peu viables à la réalité brésilienne. Cette réaction évite à l’entreprise de commettre des erreurs. »
- Faire part de sa vie privée est-elle considérée comme tabou au Brésil dans un contexte professionnel ?
« Non, au contraire, c’est même encouragé. Les Brésiliens ont un sens naturel des relations humaines. Ils apprécient le contact et aiment partager leurs inquiétudes et leurs félicités avec leurs compagnons, ce qui inclut leur collègue et collaborateur. Diriger et gérer pareilles équipes est un défi surprenant et à la fois téméraire pour un Français qui a l’habitude de ne pas mélanger vie professionnelle et vie privée. Mais un chef d’entreprise français qui arrive à parler de ses hobbies, sa famille, ses objectifs personnels, contribuera à changer sa réputation d’irrévérence. Si en plus il montre vraiment de l’intérêt pour ses collaborateurs brésiliens, il instaurera un environnement de confiance, fondamental pour une sincère collaboration dans le sens où la dimension humain prime sur les différences culturelles. »
- Que conseils donnez-vous pour manager des équipes brésiliennes ?
« Il faut surtout être humbles avec ses collaborateurs et être conscient que le savoir-faire et la technique ne sont pas les seules qualités requises pour réussir. Il faut aussi tenir compte de la culture des affaires du pays et de l’enthousiasme des ressortissants. Les Brésiliens sont des peuples aux attitudes parfois contradictoires et difficiles à cerner : serviables et susceptibles, diligents et émotifs, strict quand il s’agit d’argent, délurés, hardis et décontractés, individualistes et solidaires… »
- La bureaucratie brésilienne est réputée à travers le monde, comment les entreprises françaises peuvent-elles faire face à cette situation ?
« Pour échapper à la bureaucratie extraordinaire du Brésil, les entreprises françaises doivent compter sur les relations privilégiées qu’elles auront tissé à leur arrivée. Elles seront le plus souvent confrontées à des situations de corruption qui touchent la majorité de l’univers économique, législative et politique. Des situations compliquées qui les contraignent à subir non seulement la surfacturation, mais également à donner des pots-de-vin ou à organiser des faux événements. »
- Quelles recommandations donnez-vous aux entreprises françaises pour gérer les différences culturelles ?
« Concrètement, nous préconisons aux cadres dirigeants l’établissement d’une politique d’intégration interculturelle au sein des entreprises qui ont des activités à l’étranger et qui y envoient des expatriés ou des travailleurs détachés. Cette politique devrait faire partie de la stratégie de l’entreprise afin de mieux anticiper les risques. Pour ce faire, le processus de recrutement doit prendre en considération la capacité d’adaptation des salariés envoyés en mission par rapport au pays d’accueil et la nécessité de les accompagner pour leur insertion à la culture professionnelle brésilienne. Cette politique peut prendre plusieurs formes, à savoir : la formation des salariés au style de travail et au savoir-faire relationnel, l’accompagnement des expatriés mais également des collaborateurs locaux qui doivent faire face aux tensions relationnelles, et la vulgarisation en interne des bonnes pratiques. Une telle approche pourrait être intégrée dans le réseau interne des collaborateurs par un plan de communication en brandissant comme culture de l’entreprise, la diversité, la largeur d’esprit, l’adaptabilité au niveau international. »
Interview avec Fernando Antônio Albino de Oliveira, Dirigeant du cabinet d’avocat ALBINO ADVOGADOS ASSOCIADOS[42], situé à Sao Paulo, Brésil.
- A première vue, on pourrait penser qu’entre Français et Brésiliens, les relations professionnelles ne seraient pas difficiles étant donné que les ressortissants des deux pays partagent les cultures latines. Qu’en pensez-vous ?
« On pourrait, en effet, dire que certaines populations du Brésil, notamment celles qui habitent les grandes villes ont une façon de vivre assez proche des Européens occidentaux. Toutefois, certaines qualités culturelles brésiliennes peuvent interloquer les Français surtout dans le monde professionnel. Nous sommes plutôt des peuples qui aiment les contacts humains et qui vont au travail avec de belle humeur. Et nous avons une notion du temps et de gestion de la pression que certains pourraient qualifier d’organique, très différentes des habitudes européennes. Donc nonobstant cette similitude apparente, le mieux est d’anticiper une collaboration franco-brésilienne. »
- Pour une entreprise qui voudrait s’implanter au Brésil, quels sont les contextes culturels marquant qu’un investisseur doit nécessairement prendre en compte ?
« Le Brésil est un pays construit par le concours de nombreux événements : la colonisation portugaise, le trafic d’esclaves africains, l’arrivée tardive des Allemands concentrés dans des régions bien précises et l’immigration des Japonais. Ce mélange ethnique et culturel a donné naissance à un peuple foncièrement uni, animé par un patriotisme prononcé et omniprésent, et faisant l’une des particularités du Brésil. »
« Concernant le contexte économique et politique du pays, l’instauration de l’unité monétaire brésilienne, le « Réal » lors du régime de Fernando Henrique Cardoso a été une un tournant majeur pour le Brésil car elle a éradiqué le problème de l’hyperinflation qui a touché le pays depuis un certain temps au cours des années 1990. Il faut aussi se rappeler de l’héritage social légué par le gouvernement Lula notamment avec son programme d’accélération de croissance ou le PAC. Cette initiative a permis de mettre sur pied d’importants projets de développement et aussi de réduire sensiblement la pauvreté. A la fin de son Mandat, Luiz Inacio Lula da Silva reste très apprécié de la population brésilienne avec environ 80% d’opinions favorables. »
- En matière de management, qu’est-ce qui différencie les sociétés brésiliennes des autres ?
« Au Brésil, vous pouvez remarquer que le pouvoir décisionnel demeure fermement centralisé, et plus particulièrement au niveau des entreprises familiales. Toutefois, les relations professionnelles sont beaucoup plus souples et moins formelles. On privilégie les discussions orales à la communication écrite et les cadres dirigeants sont plus accessibles. Par exemples, obtenir un rendez-vous avec un chef d’entreprise est plus simple et succinct même si la personne en question ne connaît vraiment pas son interlocuteur. »
- Vu le ralentissement de croissance de l’économie brésilienne, certains investisseurs préfèrent être prudents à l’idée de s’implanter au Brésil pour profiter des opportunités de marché. Qu’en pensez-vous ?
« La réussite sur le marché brésilien a toujours été constituée d’écueils, et ce, même durant la période de forte croissance. Accéder au marché n’est pas chose facile et requiert une stratégie bien établie avant de s’implanter. Les opérateurs et acteurs doivent aussi s’armer d’une grande patience. Une implantation sur le territoire brésilien nécessite de l’anticipation. Ainsi, je recommande donc aux entreprises françaises désireuses de s’implanter au Brésil de considérer les points suivantes : déchiffrer les codes fiscaux et juridiques, appréhender la culture brésilienne, bien établir et étudier les projets, se faire encadrer par des experts locaux, et bien retenir qu’il faut tisser des relations d’affaires et gagner en influence pour réussir et pérenniser les activités. »
Les entreprises étrangères, mais aussi les établissements locaux, doivent a priori faire face à une production innombrable de normes et de procédures dans laquelle il est quasi-impossible de ne pas se fourvoyer. Selon les dire, Thibault Laffael, Manager de SIDEL[43], les initiatives dans le cadre de développement économique engageraient le choix du « régime législatif dans lequel on se place ». Pourtant, l’existence d’un choix même prouve qu’il est pratiquement difficile pour un acteur de savoir s’il est en respect de la loi ou non lorsqu’il déclenche une opération. Outre cette incertitude, l’entreprise française est confrontée à des tracasseries et de préceptes à la fois confuses et incontournables qui sont autant de barrières administratives entravant la bonne marche et la croissance de l’activité économique[44].
On peut ajouter à ceci le fait que l’administration brésilienne s’attache toujours à ce système bureaucratique, qui s’exprime parfois par des contrôles pointilleux et des exigences superflues qui, souvent, n’ont pour finalité que de satisfaire les objectifs quantifiés qui lui ont été imposés. Ce système a conséquemment des répercussions sur les entreprises en matière de coût et de délai.
Au niveau des douanes, par exemple, la lenteur et la complexité des procédures font geindre les entreprises françaises compte tenu leur impact dans les objectifs de ces dernières. Cette tendance s’est accentuée durant le gouvernement Rousseff, quand les procédures de dédouanement plus pondéreuses ont été adoptées en vue de minimiser les importations et lutter contre la fraude. Cette démarche a eu pour conséquence d’allonger encore plus les délais et de hausser les frais. Parmi les problèmes les plus préoccupant et persistants dans ce domaine, le PRAMEX INTERNATIONAL indique dans son rapport annuel 2015, le manque de transparence et de prédictibilité des procédures. Les décisions discrétionnaires priment encore sur le protocole douanier. La filiale de BPCE International propose donc corollairement la mise en place d’une autorité administrative indépendante pour contrôler les opérations des douanes, transmettre des préconisations à l’endroit des autorités et tenir compte des critiques des entreprises.
Selon le Directeur exécutif de la Chambre de Commerce franco-brésilienne, Yves-Marie Gayet, « les problèmes que rencontrent les entreprises qui s’implantent dans un pays émergent se résument généralement par l’expression « Couteux Brésil ». »
Cette expression touche surtout les entrepreneurs qui importent de France et qui doivent payer de taxes élevées, outre les frais de transports. Etienne Guillet, gérant d’une société d’importation de vin français à Sao Paulo, LE RAFFINE, s’exprime à ce sujet : « nous vendons nos produits 20% à 35% plus chers ». Pour les produits de luxe, les Brésiliens de la haute société profitent lors de leur voyage à l’étranger pour en acheter. Selon David Nunes de Abreu de GUARANA CONSULTING, « près de 75% des emplettes de luxe effectuées par les Brésiliens sont réalisées à l’étranger[45] ». Cette difficulté rencontrée par la société LE RAFFINE est liée à une approche stratégique inadaptée à la situation de marché brésilien. Le gérant n’ayant pas su exposer à sa clientèle les valeurs ajoutées qui justifient ses prix élevés bien que ses produits sont très connu dans le monde (Haut-Médoc, Saint-Estèphe, les Rosé des Riceys, etc.).
La lourdeur administrative conjuguée avec les relations d’influences sont des conditions qui favorisent la corruption.
En effet, si les investisseurs étrangers et locaux des difficultés engendrées par les démarches administratives et les contrôles sans fin de certaines instances qui occasionnent d’ailleurs des coûts informels élevés, il est important de retenir que certaines de ces pratiques découlent, dans bien des cas, de comportements tout à fait arbitraire, voire opportuniste des fonctionnaires dans le but de leur permettre de « gratter » le rendement d’une évolution économique qui leur est d’une manière, générale, interdit. Au Brésil, Rares sont les administrations qui n’acceptent pas de négocier la durée ou même les termes d’une procédure.
Dans certains cas, ces pratiques sont devenus tellement courants qu’elles sont devenues la règle. A titre d’exemple, l’assignement d’intermédiaires officiels mandatés pour s’occuper des tracasseries administratives pour les importateurs étrangers, ne sont bien souvent qu’un artifice voilant l’existence d’un « coût solennel de la corruption ». Quoique la grande majorité des entreprises françaises rencontrées au Brésil aient déclaré n’avoir jamais eu recours à toute forme évidente de corruption, il est indéniable que faire appel à des personnes pour régler certaines affaires dont les acteurs décident délibérément d’ignorer les démarches, soit une mode opératoire assez courante, sans parler de la caisse de vins offerte aux douaniers pour établir une bonne relation telle qu’a souligné Gérard Fillon, gérant d’une société d’importation d’épicerie fine à Rio de Janeiro dénommée L’EPICERIE.
Des entreprises sont même sujettes à l’oppression de certains corps de l’administration ou des cabinets. Ainsi, beaucoup ne se rendent compte du pouvoir dont dispose les avocats et les comptables sur les entreprises. Damien Leclerc, ancien gérant d’une boulangerie au Brésil qu’il a baptisé CROUSTIANT, a subi, en 2011, un rackettage de la part son avocat brésilien lui contraignant de financer une partie de ses travaux de construction de maison sous peine de fermeture et de paiement d’amende pour soi-disant le non-respect de la procédure d’ouverture.
Toutefois, l’appréciation du phénomène de la corruption varie d’une entreprise à l’autre. En effet, certains établissements prétendent n’avoir jamais eu affaire avec des « personnes importunes et de mauvaise foi » sur le marché brésilien pendant que d’autres affirment y avoir été confrontées sans pour autant y avoir succombé. Elles refusent pour ne pas glisser dans un engrenage, comme ce fut le cas Damien Leclerc qui était obligé de déposer le bilan, ou tout simplement par éthique.
Enfin, quelques entreprises admettent la nécessité de donner de temps en temps des « cadeaux » pour mener à bien certaines opérations. Damien Leclerc a même avancé des chiffres estimatifs pour tarifier la corruption. Chiffre qu’il a déboursé durant son implantation au Brésil. Selon lui, elle est estimée à 8 000 euros annuel.
SOPEXA ou la société pour l’expansion des ventes des produits agricoles et alimentaires, est une entreprise de communication et de marketing internationale qui œuvre dans les domaines de l’alimentaire, les boissons et l’art de vivre[46].
Elle a pour mission de promouvoir l’image de l’agroalimentaire français en dehors des frontières nationales. Elle compte deux cent quatre-vingt collaborateurs travaillant en France et à l’étranger, qui partagent une passion pour le Food and Drinks[47].
SOPEXA garantit un accompagnement aux entreprises qui souhaitent investir dans le secteur de l’agroalimentaire que ce soit en France ou à l’international grâce à leur créativité et à leur compétence forgée par l’expérience.
En se voyant être l’adjudicataire de l’appel d’offre du Ministère chargé de l’Agriculture pour la promotion de la culture alimentaire et des produits français dans le monde en 2012, SOPEXA est mandatée en agissant entant que Délégation de Service Public pour la période de 2013 à 2017 pour assurer les missions suivantes :
- Assister et encadrer les entreprises et la filière à l’étranger sur les marchés à fort potentiel,
- Renforcer le positionnement de ces entreprises et leur visibilité sur les marchés clés,
- Valoriser la culture alimentaire de la France auprès des autres pays via des actions de communication reflétant l’image du pays.
Ce partenariat entre le Ministère de l’Agriculture et la SOPEXA a été renouvelé et en conséquence, elle constitue un appui majeur pour une implantation au Brésil, d’autant plus qu’elle a dressé une stratégie de pénétration du marché brésilien au profit des entrepreneurs français qui envisagent de s’y établir.
La France est le cinquième fournisseur européen du Brésil et son douzième fournisseur mondial. Ses produits constituent 2% des importations du pays. Environ 50% des exportations françaises concernent les vins et spiritueux et la minoterie.
Les produits français sont très bien placés et bien vus par les consommateurs brésiliens dans les domaines suivants :
- Les vins et spiritueux : la France est le quatrième fournisseur du Brésil dans cette filière qui est fortement concurrencé par les vins sud-américains en provenance du Chili et de l’Argentine.
- La champagne : la France demeure le premier fournisseur du pays qui entre en concurrence directe avec les vins mousseux en provenance d’Italie, d’Espagne, de Chile et d’Argentine.
- Les fromages et autres produits laitiers : la France est le troisième fournisseur du Brésil. Les produits laitiers français sont réputés pour sa qualité auprès des consommateurs brésiliens. La part de marché françaises est en constante progression, toutefois il existe quelques contraintes comme l’impossibilité d’importer des produits fabriqués à base de lait cru et la rude concurrence entre les géants du secteur et les producteurs locaux.
- Les Boulangerie, pâtisserie et viennoiserie : les savoir-faire et les produits français sont associés à la qualité. L’Allemagne et l’Italie se disputent le marché avec les opérateurs français.
- Les produits gourmets et d’épicerie fine : dans ce domaine, les produits français bénéficient d’une image de qualité et sont réputés pour être de haut de gamme. Les produits français, allemands et italiens se partagent le marché.
Outre ces marchés où les marques françaises sont déjà bien positionnées, il existe aussi d’autres opportunités à concurrence faible proposant une gamme encore limitée :
- Les produits pour bébés : le choix des produits sont encore faibles et il n’existe qu’une gamme très réduite de petits pots.
- Les produits pour animaux de compagnie
- Les produits de la mer surtout haut de gamme tels que les pâtes à tartiner, les poissons fumées, les surgelés, etc.
- Les salaisons, à savoir : jambons, les saucissons, mortadelles, les salamis, etc.
- Les foies gras, etc.
- Les bières et les spiritueux[48]
La bière est la boisson la plus consommée au Brésil accaparant 61% de part de marché. Le Brésil est le troisième producteur de bière au monde avec 12,6 milliards de litres au cours de l’année 2010. L’eau de vie de canne à sucre ou la cachaca est la deuxième boisson alcoolisée la plus consommée dans le pays. D’autres spiritueux commencent à se faire connaitre auprès des brésiliens comme la vodka qui est de plus en plus appréciée par les jeunes issus des classes aisées.
- Les vins[49]
Le Brésil est le troisième producteur de vin d’Amérique latine après l’Argentine et le Chili et est le quinzième producteur au monde. 60% de ses produits sont cultivés dans le vignoble de l’Etat de Rio Grande Do Sul. Le secteur du vin au Brésil connait une croissance effrénée.
En termes de consommation, les Brésiliens sont les grands amateurs de vins de l’Amérique latine après les Argentins et classe leur pays seizième consommateur au niveau mondial. Trois-cent quarante millions de litres sont consommés annuellement représentant 1,3% de la consommation mondiale.
En 2005, le secteur du vin ne constituait que 6,1% du marché des boissons alcoolisées. Aujourd’hui, le marché représente 21% des ventes d’alcool au Brésil. Bien que le secteur connaisse une expansion remarquable, sa consommation est, à ce jour, limitée à moins de deux litres par personne par an.
Le Brésil, même s’il produit, importe également des vins de l’étranger. Il existe deux catégories de vins sur le marché brésilien : les vins tranquilles et les vins mousseux. Concernant les vins tranquilles, il a cinq principaux partenaires dont respectivement le Chili qui dispose de 33% de part de marché, l’Argentine qui en accapare 23%, le Portugal et l’Italie qui possèdent chacun 13% et la France qui détient 8% du marché des vins importés au Brésil.
Pour les vins mousseux, ce sont les Italiens qui détiennent la plus importante part de marché avec 43% des vins importés par le Brésil. La France s’impose également avec 21% de part de marché, suivi de l’Espagne avec ses 17%, de l’Argentine qui dispose de 14% et du Portugal qui possède 2%.
Pour ce qui est des champagnes, les produits français sont connus pour leur qualité réputée haut de gamme. Mais ils sont concurrencés par les marques italienne et espagnole Proseccos et Cava, rejointes par la marque Argentine qui, d’ailleurs, a eu l’autorisation de s’appeler Champana. Il est à noter que les vins argentins plus abordables que les vins français.
- Le marché des fromages, un marché à fort potentiel
La France est classée douzième pays fournisseur de fromages du Brésil en 2012 avec 320 millions de dollars vendus, soit 2% des importations du pays. Le Brésil a érigé des barrières tarifaires quelques produits laitiers comme les fromages taxés, le lait-crème en poudre ou concentré, le lait et les crèmes non concentrés, les yaourts et les beurres.
Concernant les goûts des brésiliens, ils utilisent les fromages pour la préparation d’une recette typique de l’Etat de Minas Gerais appelé Pao de Queijo, mais adoptée comme recette nationale. La tendance de consommation penche surtout vers la préférence pour les fromages de chèvre avec un goût pas trop corsé. Ils sont généralement dégustés avec un accompagnement sucré comme le miel, les fruits sec ou les confitures.
Au Brésil, le fromage est consommé en apéritif et jamais en fin de repas. Il est parfois assorti en tabua de Queijos e frio. Dans des occasions, il est aussi apprécié en mode frit, grillé ou chaud.
Le marché du fromage reste très accessible et constitue une opportunité bien réelle pour les établissements français intéressés par le secteur. La valeur et les savoir-faire français sont déjà des bonnes bases pour garantir le succès dans ce domaine.
Au cours de la dernière décennie, l’économie brésilienne s’est élevée parmi les dix premières puissances mondiales. Tout comme les autres pays émergents (Chine, la Russie, et l’Inde), le marché brésilien a connu une augmentation remarquable de la demande interne. Cette croissance est machinalement appuyée par la croissance démographique mais aussi par la montée fulgurante de la classe moyenne brésilienne qui a vu son pouvoir d’achat progresser de manière conséquente.
Par une politique économique charismatique, le président Lula a pu redresser la situation du pays en réduisant sensiblement la pauvreté extrême, en mettant fin à l’hyperinflation, en maitrisant les dépenses publiques tout en permettant une croissance accélérée de l’économie nationale. Les retombées de telles manœuvres sont la hausse des taux d’intérêt accompagnée de la surévaluation du real. Ce qui favorisent beaucoup les investisseurs étrangers car leurs produits gagnent en compétitivité en termes de prix. Ainsi, les échanges commerciaux internationaux prennent de l’envergure et le Brésil renvoie une image d’économie plus ouverte favorable aux investissements directs étrangers.
Mais depuis le gouvernement Roussef, l’économie du Brésil est entrée dans une crise socio-économique violente qui découlent de problèmes d’ordre politique et liée à des questions de corruption impliquant des firmes d’envergure opérant dans le domaine de la construction, telles que le groupe Petrobas, et quelques hommes politiques partisans du gouvernement en place mais aussi des antagonistes. Ce fléau a eu pour conséquence de faire entrer le pays en récession, et ce, depuis 2014.
Lorsqu’en août 2016, la présidente Dilma Roussef a été destituéz définitivement, les entrepreneurs et investisseurs ont, de nouveau, montré leur volonté d’investir au Brésil. Aussi, au dernier trimestre de la même année, le taux d’inflation est descendu à 7,5 % alors qu’il était à 10,6 % au cours de l’année précédente selon une analyse de la Banque Centrale Brésilienne. Le Fonds Monétaire International constate déjà une reprise du produit national brut à l’heure actuelle.
Certaines entreprises françaises, comme ROULLIER (présente sur le territoire brésilien depuis 1979), VIRBAC (depuis 1987) ou DANONE se sont installées au Brésil depuis de nombreuses années et se sont adaptées à la conjoncture économique malgré la crise que traverse le pays. La culture et l’environnement social du Brésil sont des valeurs qui ont toujours attiré. Selon le groupe BPCE, les sociétés françaises ont investi deux fois plus que les partenaires de la zone BRICS du Brésil, propulsant ainsi la France au troisième rang parmi les pays les plus actifs sur le marché brésilien après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, grâce à des acquisitions et des fusions.
Le Brésil demeure toujours un marché attractif pour tous les investisseurs et entrepreneurs étrangers. C’est un marché de deux cent dix millions de personnes dont cinquante millions appartiennent à la classe moyenne. Aujourd’hui, les besoins des Brésiliens ont évolué, ils sont devenus de plus en plus exigeants, à la recherche de la qualité qu’il s’agisse de produits ou de services. Les produits d’origine française sont de plus en plus appréciés aussi bien que la France est réputée pour être un fournisseur de qualité, souvent associée au concept du haut de gamme.
Pour s’implanter au Brésil, des paramètres doivent être considérés et étudiés en amont afin d’éviter les mauvaises surprises. En effet, étant donné que le Brésil est un pays à la bureaucratie complexe, il est nécessaire de comprendre les variables pouvant affecter ou altérer le succès d’une opération tels que la législation qui régit l’activité, le système fiscal, les procédures administratives, les délais, et, évidemment la culture professionnelle du pays.
Il faut choisir la forme juridique à adopter selon qu’elle soit une société anonyme ou une société à responsabilité limitée ou autre. L’entrepreneur a également le choix entre installer un bureau d’étude avant de complètement s’y établir ou s’y implanter directement en tant que filiale ou succursale. En vue de mener à bien les affaires de l’entreprise, il est recommandé de se faire suivre par des experts nationaux en matière de fiscalité, de comptabilités ou de droit.
Le Brésil est un pays qui offre de nombreuses opportunités. Dans notre étude, nous nous sommes focalisées sur les secteurs de l’agroalimentaire, l’épicerie fine, et la restauration. L’intérêt pour ces secteurs s’explique par la disponibilité des ressources nécessaires dans le pays et l’existence d’une demande accrue. La présence de SOPEXA au Brésil présente également un avantage car l’entrepreneur pourra bénéficier d’un accompagnement optimal dans le choix du domaine d’activité stratégique dans lequel ce dernier souhaite se lancer.
Ainsi, dans la filière agroalimentaire, les entrepreneurs peuvent investir dans la sécurité alimentaire en fournissant des technologies et des systèmes de refroidissement, dans les ventes d’équipement de nettoyage ou de matériel de packaging, dans les matériels de transformation de matières premières ou de viande, dans la biotechnologie, dans le commerce de produits alimentaires et les boissons tels que les produits pour bébés, les produits pour animal, les produits de la mer, la boulangerie, la pâtisserie et la viennoiserie, les produits de panification, etc.
Les produits d’épicerie fine sont également une tendance au niveau des classes moyenne et aisée de la population brésilienne. C’est un domaine où les marques françaises s’imposent comme un choix naturel car la qualité est ici, la première exigence des consommateurs. Les caviars, les poissons fumés, les vins, les salaisons, les fromages, sont des produits où la qualité française se fait désirer.
Le secteur de la restauration, quant à lui, est une des secteurs les plus porteurs au Brésil. Les choix de segment dont disposent les entrepreneurs sont plusieurs : il y a la restauration à service complet qui cible la classe aisée et la classe moyenne brésilienne, les restaurants-minute, les cafés/bars, les kiosques ambulants, les comptoirs de restauration rapide, les cafétérias libre-service et les services de mets à emporter et de livraison à domicile. Tous ses sous-secteurs sont leurs avantages respectifs, mais ils sont loin d’être saturés. De plus, dans la restauration, le savoir-faire et les produits français sont très appréciés au Brésil. Les Français sont réputés pour ne faire que du haut de gamme.
Au Brésil, le problème n’est pas de trouver une opportunité d’affaire mais réside plutôt dans la maîtrise de l’environnement de l’entreprise et l’implantation en elle-même. L’installation dans le pays est coûteuse et requiert d’une patience à toute épreuve. Elle est aussi complexe à tel point qu’il est obligatoire pour les entreprises étrangères de collaborer avec des avocats, des experts-comptables et des fiscalistes pour mener à bien les opérations.
La maîtrise des relations professionnelles est fondamentale au Brésil. Etant donné la diversité ethnique de sa population, les cultures sont également nombreuses varient d’une région à l’autre. Bien que les Brésiliens des grandes villes adoptent de plus en plus la culture européenne, il existe encore des différences en comparaison avec les européens. Les natifs du pays sont des personnes plus joviales et plus tactiles que les Français même dans le milieu professionnel. Les formes de politesse et les expressions détournées sont plus appréciées que la franchise. Les encouragements sont nécessaires pour booster la motivation des collaborateurs et la communication orale est privilégiée à la communication écrite. Les barrières entre vie privée et vie professionnelle sont quasi-inexistantes et il est recommandé d’adapter le style de management par rapport à cette culture.
Le Brésil est en effet un pays où les relations interpersonnelles occupent une place importante, même dans les relations professionnelles. Ainsi, la règle négociée a généralement plus de chance d’être adoptée que la règle de droit. Il est vivement déconseillé aux entrepreneurs de montrer une attitude de prééminence ou du mépris à l’égard de la culture brésilienne. Aussi, il n’est pas conseillé de chercher à reproduire un environnement franco-français au sein de sa société en mobilisant des expatriés de France pour travailler au Brésil car cela risque de dévier la vision de l’entreprise de la réalité brésilienne. Ces détails qui semblent risibles peuvent couter très cher au Brésil si l’entrepreneur décide de les ignorer.
Si la réforme administrative connait des progrès bien que lents dans le cadre de l’allégement des procédures régissant l’économie, le gouvernement brésilien semble ne pas encore aborder le problème de fond que constitue la bureaucratie. Pourtant, il ne pourrait y avoir une réelle avancée de la dé-bureaucratisation si les fonctionnaires censés mettre en œuvre les réformes s’y opposent. Ce système est une des causes principales de la réticence des investisseurs étrangers à l’idée de s’implanter sur le territoire brésilien car il est évident que ce pouvoir de nuisance de l’administration constitue, à l’heure actuelle, le principal barrage à l’essor de l’investissement privé.
- Enquête auprès d’Expert en accompagnement d’entreprises pour une implantation en Amérique latine.
Interview avec Agnès Gomes, Conseiller Amérique Latine – Chambre de Commerce et de l’Industrie Paris Ile-de-France[50]
Le dispositif d’accompagnement de la Chambre de Commerce et de l’Industrie Paris Ile-de-France dans la région Amérique Centrale/Sud
Ce dispositif propose d’accompagner les entreprises désireuses de s’implanter ou s’exporter en Amérique latine en facilitant l’exploration du continent et son marché gigantesque.
Cet accompagnement est surtout concentré sur l’implantation ou l’exportation de produits ou de services au Brésil qui constitue le marché le plus important de la région latino-américaine, avec comme, objectif de mettre à disposition des investisseurs les renseignements sur les formalités juridiques et les règlementations économiques du pays, de leur proposer les secteurs porteurs identifiés, de connaitre le pays suite à des missions d’exploration, de les préparer aux particularités de la culture locale et de les coacher lors de l’implantation.
Sachant que le Brésil est un pays très vaste et que c’est un État fédéral, est-ce qu’il est jouable pour les entreprises étrangères d’établir un projet touchant l’ensemble du pays ou devraient-elles se contenter du marché d’un ou deux États seulement ?
« Comme vous l’avez dit, le Brésil est un pays très vaste en parlant de sa superficie, il fait quinze fois la taille de la France. Et le fait qu’il soit un État fédéral signifie, en d’autres termes qu’il est composé de plusieurs pays. Par exemple, l’État de Sao Paulo à lui seul génère un produit intérieur brut correspondant à celui de la Suisse. »
« Pour ainsi dire qu’un seul État demande déjà un effort colossal. Nous suggérons donc dans un premier temps de faire ne faire qu’une ville. Ensuite, au fur et à mesure que l’entreprise évolue, elle prospecte un État. Après, elle pourrait s’attaquer aux marchés environnants de manière progressive. »
« Dans le cadre d’une implantation, les investisseurs sont parfois contraints de mettre en place de nombreux établissements (filiales, succursales, etc.) dans plusieurs États compte tenu de lourdeur de la fiscalité afin de réduire les charges sur les taxes. Mais cette approche requiert des moyens considérables. »
Pour les petites et moyennes entreprises qui vous demandent conseil, recommandez-vous plus l’implantation ou l’export ?
« L’implantation est recommandée bien qu’elle paraît être ardue pour les petites entreprises, et ce, pour au moins les raisons suivantes :
- Pour rencontrer le succès, elles doivent établir un climat de confiance en démontrant leur intention d’être présente sur le marché pour un bon moment ;
- S’établir sur place favorise la compétitivité des entreprises, car cela leur permet d’éviter ou de réduire les taxes liées à l’importation qui sont très conséquentes. En outre, cette situation conduit les entreprises à réaliser une partie de leur activité de production sur le territoire brésilien. Dans la plupart des cas, il s’agit du processus d’assemblage. »
Dans le cadre d’une implantation, l’établissement d’une relation de partenariat avec des entités locales est-il indispensable ?
« Les entreprises peuvent avoir recours à plusieurs approches suivant les ressources dont elles disposent :
- Monter une société à responsabilité limitée afin de minimiser les coûts d’investissement ; dans ce cas, avoir un gérant provenant du pays ou naturalisé brésilien ou encore possédant un visa permanent serait le mieux.
- Effectuer un rachat pour débuter avec un portefeuille client ; cependant, il est obligatoire de réaliser un audit à l’avance afin de s’assurer de la régularité de l’entreprise vis-à-vis de l’État.
- Créer une branche commerciale pour les besoins de facturation est aussi une possibilité ; il s’agit alors de déléguer la gestion de la filiale. »
Par rapport aux formalités administratives, à quoi les entreprises devraient-elles s’attendre ?
« Le Brésil est encore un pays bureaucratique à la fiscalité complexe. En ce sens que les dirigeants d’entreprises doivent avoir la patience comme une de leur qualité. Les entreprises doivent aussi se faire suivre par des spécialistes tels que les avocats, les experts-comptables, les professionnels de la fiscalité, etc. »
Quels sont les éléments essentiels que les établissements français doivent retenir du mécanisme de la distribution brésilienne et des consommateurs locaux ?
« Ces dernières années, l’essor de l’économie brésilienne se reposait sur l’accroissement de la demande locale de la consommation des ménages. Aujourd’hui, cette croissance commence à ralentir. Néanmoins, le Brésil c’est tout de même un marché à deux cents millions de clients potentiels, soit le plus important marché de toute Amérique Latine. »
« Les Brésiliens sont des consommateurs avertis qui ont un faible pour les nouveautés, mais préfèrent payer à crédit. L’inégalité sociale régnant encore sur la société brésilienne, les offres doivent être ajustées selon les niveaux de revenus de la clientèle cible concernant le rapport qualité/prix. Et le mécanisme de la distribution prend en considération cette situation de disparité bien qu’il soit tributaire des infrastructures. »
Collaborer avec les Brésiliens présente-t-il des difficultés particulières ?
« Il est évident que chaque culture possède ses propres particularités. Au Brésil, les limites entre les relations professionnelles et les relations personnelles sont plutôt minces. Connaître les collaborateurs est très important. Il convient d’entretenir une bonne entente au sein de l’entreprise au détriment du respect des délais impartis. »
« Les Brésiliens ont l’esprit de groupe et disposent d’une grande faculté d’adaptation qu’ils ont certainement reçue grâce à leur culture. Et la flexibilité fait également partie de leur qualité. »
Quels sont les secteurs les plus porteurs au Brésil pour une implantation ?
« Plusieurs filières offrent des opportunités d’affaires très intéressantes, à savoir l’agroalimentaire, les énergies (pétrole, gaz, biocarburants, énergies renouvelables), les infrastructures, la santé, le secteur de la communication, etc. »
« À la Chambre de Commerce et de l’Industrie Paris, nous nous intéressons sur quelques secteurs et notre bureau de liaison à Sao Paulo propose un éventail de services aux entreprises que nous assistons afin de maximiser les rendements dans lesdits secteurs. »
Le gouvernement brésilien affecte une fraction de son budget à l’innovation et met en place de nombreuses mesures incitatives. Dans quelles circonstances les entreprises françaises peuvent-elles avoir recours à ces mesures ?
« Au Brésil, le gouvernement a établi ce qu’ils appellent la “LEI DO BEM”. Ce dispositif est très ressemblant au crédit d’impôt recherche pratiqué en France, avec une dimension assez étendue de l’innovation. Toutes les entreprises disposant d’un département recherche et développement, installées sur le territoire brésilien, peuvent recourir à cette mesure qui ressort des normes fiscales sur le bénéfice. »
« Mais les entreprises du pays n’accordent que peu d’importance à ce dispositif puisqu’elles ne sont que sept cents en avoir fait usage. Bien que le pays a mis en place un nombre de mesures de financement, il n’y est pas facile de financer ses activités, car les coûts sont très conséquents. »
Il est important aussi de savoir que la Banque publique d’investissement français (BPIfrance) a établi une relation de coopération permanente avec la Brazilian Develpment Bank (BNDES) et la Financiadora e Estudos e Projetos (FINEP) qui est une instituions de financement d’études et de projets scientifiques, pour mettre en place des dispositifs de financement de partenariats entre les entreprises françaises et les entreprises brésiliennes. »
La Chambre de Commerce et de l‘Industrie Paris Ile-de-France accompagnent les sociétés françaises dans leurs activités au Brésil, quels genres de services ou produits offrez-vous à ces opérateurs ?
« Depuis sept ans, nos actions ont eu pour objectif de préparer les sociétés françaises à la réalité du marché brésilien. Nous leur offrons l’opportunité de connaître et d’appréhender le Brésil grâce à un programme de recherches techniques. »
« Divers thèmes sont étudiés tels que la fiscalité brésilienne, les stratégies d’implantation au Brésil, les points essentiels à considérer lors d’un rachat ou d’une coentreprise ? Ou bien encore la mobilité internationale des collaborateurs. Nous traitons également les thématiques concernant les relations interculturelles cruciales pour la réussite de l’entreprise. Actuellement, nous proposons un stage de formation sur un sujet touchant l’apprentissage de culture brésilienne pour mieux communiquer et collaborer avec les Brésiliens. »
« La Chambre de Commerce et de l’Industrie Paris propose aussi aux entreprises d’effectuer à leur place les missions de prospection. »
« Mais en discutant souvent les entreprises qui projettent d’investir au Brésil, j’ai compris que l’enjeu consistait surtout à leur faire gagner du temps en transposant leur projet au contexte brésilien sur le plan juridique, fiscal, culturel et concurrentiel avant même leur implantation. Et dans cette démarche, nous avons mis sur pied une prestation que nous avons baptisée “Objectif Brésil”. Ce service est assuré par une équipe d’experts de la Chambre du Commerce et de l’Industrie Paris ainsi que par d’autres experts issus d’entités différentes, ici en France et au Brésil. Leur mission est de répondre à toutes les questions sur les particularités brésiliennes. Cette approche permet d’étudier, depuis la France, les possibilités d’implantation tout en évitant les rets susceptibles de handicaper le projet ou de mettre l’investisseur en situation de difficulté et par la même, de songer à d’autres perspectives dans la stratégie préétablie. »
Quelle est la raison de l’implantation d’un bureau dans l’État de Sao Paulo ?
« Eh bien, nous avons déjà quelques bureaux à l’étranger. Sur le bloc des pays émergents plus précisément le BRICS, il n’y avait que le Brésil qui ne disposait pas de notre bureau. Or, nous trouvons que vu la complexité des formalités brésiliennes, il est nécessaire de renseigner et d’assister les entreprises qui démontrent de l’intérêt pour le pays. Il faut dire que le Brésil n’est pas fait pour les amateurs. Dans la plupart des cas, ce sont les entreprises multinationales et qui disposent de ressources importantes, qui avaient plus de chance de réussir. »
« Sao Paulo est la capitale économique du Brésil, d’où la raison de notre choix de s’y implanter. Parmi tous les États du pays, il dispose du plus grand nombre d’infrastructures favorables à l’épanouissement des activités, c’est en son sein que la plupart des décisions sont prises. Toutefois, la concurrence y est rude. »
Par rapport aux autres pays de l’Amérique latine, quel est selon vous le point à améliorer par le Brésil pour que les entreprises françaises montrent de plus en plus d’intérêt à l’idée de s’investir dans le pays ?
« La première chose qui a besoin d’une réforme est, je pense, sa fiscalité. Cet aspect du Brésil fait beaucoup hésiter les investisseurs et chefs d’entreprises français. Certaines entreprises qui s’y sont établies et qui ont réussi à passer outre les premiers obstacles ont admis qu’elles font plus de marges dans les autres pays du continent qu’au Brésil. »
« Au Brésil, les gens aiment prendre leur temps pour faire quelque chose. C’est l’attente qui est longue, mais après, dès que vous avez ce que vous attendez, ça va vite. Il faut donc y aller et être sur le terrain pour profiter de cette occasion où tout peut se faire. »
Que conseillez-vous aux chefs d’entreprises qui veulent investir au Brésil ?
« Pour réussir au Brésil, il faut surtout être patient, garder le sourire et disposer de ressources. Le Brésil est fait d’une population de diverses origines disposant de cultures très variées. Cette aptitude à brasser ces cultures fait que les Brésiliens ont une capacité d’adaptation louable. Nous avons beaucoup de choses à apprendre de leur mode de vie. »
- Enquête auprès des entreprises françaises implantées au Brésil
Interview avec Mathias Meyer, gérant de GLORIAS[51]
Entreprise : GLORIAS
Date de création : 2013
Activité : Vente de documents originaux et rares
Chef d’entreprise : Mathias Meyer
Ville : Belo Horizonte
Présentation
Mathias Meyer est un français originaire d’Alsace, qui a atterri au Brésil pour la première fois en 1999 lorsqu’il travaillait pour la Direction de la Coopération militaire et de défense. Ensuite, de retour au pays, il a vu une opportunité dans un appel à candidature lancé par la multinationale VIVENDI pour un poste basé au Royaume-Uni. Finalement, il a été retenu, mais pour la destination Brésil. Après sa mission il est retourné en France pour quelques années pour revenir au Brésil en 2006 en travaillant pour le compte du distributeur LEROY MERLIN à Curitiba puis à Belo Horizonte. En 2013, il monte sa société GLORIA qui connait un succès remarquable.
En quoi consiste votre activité ?
« GLORIA est une entreprise de vente de documents originaux et très rares comme, par exemple, une lettre authentique écrite par Édith Piaf, une photo signée par Brigitte Bardot ou encore un manuscrit de Neil Armstrong. Ce sont des documents que je déniche lors des ventes aux enchères ou qui appartiennent à des héritiers. Je les achète puis je les vends à un prix compris entre cinq cents reals et cinquante mille reals, soit environ dans les cent soixante et seize mille euros. »
Quelles sont selon vous les activités les plus porteuses au Brésil ?
« Au Brésil, ce n’est pas de trouver des opportunités qui est le vrai problème, le problème c’est surtout de décider dans quelle activité se lancer. En 2008, j’ai monté une entreprise de conseil en verres spéciaux pour le bâtiment. Ça a marché, mais il se trouvait que ce n’était pas vraiment ce que je voulais faire »
Quels sont les avantages que vous tirez dans votre secteur d’activité ?
« Il y a des préjugés qui se racontent dans le pays vis-à-vis des Français. Mais, ils sont plutôt positifs et ça aide beaucoup surtout dans le domaine de la culture et de la mode quand il s’agit de vendre des produits chers. »
« En France, on compte au moins une vingtaine de professionnels-connaisseurs de mon secteur. Au Brésil, il n’y a que moi. Il arrive même que des gens m’appellent pour que je vende leurs documents. Pour ainsi dire que je suis seul sur cet immense marché. »
Comment trouvez-vous la clientèle brésilienne ?
« Les Brésiliens sont de grands fans d’œuvres de collection. »
« Les collections sont des œuvres qui parlent et qui sont ouvertes donc ça rentre dans la culture brésilienne. Les Brésiliens apprécient beaucoup les bonnes manières. Par exemple, si je trouve qu’ils sous-estiment la valeur de l’objet, je dois le dire d’une façon détournée pour ne pas heurter leur sensibilité. »
Pour faire affaire au Brésil, quels sont les éléments indispensables à retenir ?
« C’est mentir de dire que la mise en place d’une entreprise est facile. C’est vrai que les opportunités ne manquent pas, mais quand on quitte notre pays en enquête de débouchés sans se reposer sur la notoriété d’une boîte reconnue mondialement, ça vous change. Il faut partir chasser les clients. C’est un défi, mais on en tire une grande satisfaction lorsqu’on voit notre œuvre évoluer. »
« Quand on fait affaire au Brésil, il faut bien s’entourer. Moi, par exemple, j’ai un avocat qui m’assiste dans mon commerce parce qu’ici, les lois ne sont pas fixes, elles changent de temps à autre et sont plutôt compliquées. »
Interview avec Philippe Watel, gérant de AU BON VIVANT[52]
Entreprise : AU BON VIVANT
Date de création : 2013
Activité : Bistrot et importation de vin
Chef d’entreprise : Philippe Watel
Ville : Belo Horizonte
Présentation
Philippe Watel est un français, propriétaire du bistrot AU BON VIVANT à Belo Horizonte, Brésil. Il est arrivé dans le pays en 2004 et a ouvert un hôtel au sud Salvador de Bahia. Son entreprise a rencontré un succès, mais suite à des contraintes d’ordre familial, il a vendu son hôtel et s’est installé dans la ville de Belo Horizonte où il a créé son Bistrot en 2013.
En quoi consiste votre activité ?
« Lorsque je suis arrivé ici, j’ai acheté un terrain au sud de Salvador de Bahia, c’était en 2004. J’ai construit un hôtel que j’ai appelé Anima Hôtel et ça a très bien marché. Ça a attiré du monde dont la plupart étaient des étrangers. Mais quand notre fille a fêté ses trois ans, on a galéré pour l’école. Il fallait faire environ cinq heures de route ou de bateau pour atteindre une grande ville. Du coup, j’ai vendu le business à un Marseillais et je me suis rapproché de Belo Horizonte. J’ai alors créé une boutique de vin français. Mais comme ici, plus qu’ailleurs, le vin ne se boit pas seul, j’ai ouvert un bistrot à la française contigu à ma boutique que j’ai nommée “AU BON VIVANT”. »
Quelles sont selon vous les activités les plus porteuses au Brésil ?
« Je pense qu’au Brésil, les débouchés sont encore très nombreux et formidables, on peut faire beaucoup de business. Mais personnellement, je trouve que l’hôtellerie, la restauration et l’épicerie fine sont les meilleurs investissements. C’est ce que j’ai fait et que je continue de faire ! »
Quels sont les avantages que vous tirez dans votre secteur ?
« C’est un secteur à fort potentiel. Les Français sont réputés pour avoir du goût surtout dans la gastronomie et la restauration. Ça aide beaucoup quand on veut ouvrir une enseigne française. »
Comment trouvez-vous la clientèle brésilienne ?
« Dans mon affaire, je vise surtout les personnes qui appartiennent à la classe aisée. Quand ils viennent chez moi, ils ont l’impression de faire une bonne affaire. »
Pour faire affaire au Brésil, quels sont les éléments indispensables à retenir ?
« Tout le monde vous le dira, les démarches administratives sont totalement extravagantes ici. Pour entreprendre au Brésil, il est indispensable d’avoir un super avocat et un comptable. Chaque facture doit être saisie dans le système informatique du ministère des Finances aussitôt que vous l’avez émise ou reçue. Il ne faut en aucun cas faire une erreur de saisie ou laisse un champ vide lors de l’enregistrement. Et est pratiquement impossible de modifier la facture. »
« Les normes sanitaires sont très rigoureuses aussi. Par exemple, le sel et le poivre doivent à tout prix être servis dans des petits sachets étanches. Il est formellement interdit de les mettre dans une salière ou un poivrier. »
Interview avec Fabrice Le Nud, gérant de DOUCE FRANCE[53]
Entreprise : DOUCE FRANCE
Date de création : 2001
Activité : Pâtisserie et viennoiserie
Chef d’entreprise : Fabrice Le Nud
Ville : Sao Paulo
Présentation
Fabrice Le Nud est un français originaire de la Normandie vivant à Sao Paulo au Brésil. En 2001, il a créé son entreprise de pâtisserie et de viennoiserie qu’il a baptisée DOUCE FRANCE. Elle propose un éventail d’une cinquantaine de produits composant les savoir-faire traditionnels français et des créations qui lui sont propres.
En quoi consiste votre activité ?
Je propose de la pâtisserie et de la viennoiserie à la française, mais aussi d’autres créations en m’inspirant de mes voyages et des Histoires qui m’ont interpellée. Par exemple, j’ai nommé une de mes créations Andines, pour faire référence à la cordillère des Andes, il y a aussi Ogaden qui est inspiré une œuvre d’Arthur Rimbaud qui raconte son aventure dans le désert africain, etc. »
Quelles sont selon vous les activités les plus porteuses au Brésil ?
« J’ai toujours été dans la pâtisserie et la viennoiserie donc, je pense que ce secteur-ci est très intéressant. À mon avis, il faut seulement avoir le talent et la volonté et tout peut se faire. Toutefois, il faut vraiment savoir ce que l’on veut faire vraiment sinon on se perd. »
Quels sont les avantages que vous tirez dans votre secteur ?
« Dans mon activité, la disponibilité des matières premières est un avantage certain. Je n’importe pas de France, j’ai choisi d’utiliser ce qui a de meilleur sur place. Le French touch est toujours présent dans tout ce que je fais. Les gens me font confiance parce que je fais des choses originales et haut de gamme. Et le haut de gamme paraît-il que c’est Français. »
Comment trouvez-vous la clientèle brésilienne ?
« Les Brésiliens ont hérité de la colonisation portugaise le penchant pour les choses sucrées. Leur pâtisserie est souvent très sucrée et est préparée avec des jaunes d’œuf en grande proportion. Et étant donné que bon nombre des boutiques ne sont pas réfrigérées comme elles le doivent, le sucre joue alors le rôle de conservateur. Mais la tendance de consommation brésilienne a évolué depuis quelques années. Aujourd’hui, ils se préoccupent beaucoup plus de leur ligne et ils sont de plus en plus portés sur les choses raffinées. Et la pâtisserie française peut les satisfaire dans tous ces points. »
Pour faire affaire au Brésil, quels sont les éléments indispensables à retenir ?
« Le Brésil est un pays très favorable au libéralisme économique et social et permet de réaliser les ambitions les plus impétueuses, mais réalistes pour les personnes qui disposent de l’expérience professionnelle. Mais on y rencontre aussi des difficultés particulièrement en ce qui concerne les formalités administratives, le niveau de formation des ressources humaines qui reste faible et les agacements quotidiens comme le retard, la violence, l’affabulation des fournisseurs concernant la qualité de leurs marchandises, etc. »
« Il est toutefois indispensable de s’entourer de partenaires locaux, mais aussi des amis français. Il faut avoir du courage et ne pas hésiter d’investir beaucoup de moyens (du temps et de l’argent) pour réaliser un projet.
« La patience, la courtoisie et la tolérance sont des bonnes bases à acquérir pour entreprendre au Brésil. »
Articles de Presse
FINANCIAL TIMES
Articles scientifiques
CONSTANZA, Bianchi and ENRIQUE, Ostale, 2005, Lessons learned from Unsuccessful Internationalization Attempts: Examples of Multinational Retailers in Chile, Journal of Business Research, n° 59, p. 140-147.
ROL, Sandrine, 2014, Le Brésil entre opportunités et complexité : un marché porteur auquel il faut savoir s’adapter, ACCOMEX n° 110-111, 104 p.
Ouvrages
CHARLIER, Christelle, Brésil, enjeux et opportunités, Bruxelles, Marc Bogaerts, 2010, 76 p.
APARECIDA de MELLO, Neli, Théry, Atlas du Brésil, La documentation Française, RECLUS, Paris, Collection dynamiques du territoire, 2004, p. 5-7
Rapports
Brazil’s Food and Beverage Market, OSEC, 2012, 77 p.
Importation de vin au Brésil : Les clés du problème, GUARANA CONSULTING, 2015, 25 p.
La France et le Brésil en chiffres, AMBASSADE DE FRANCE-BRESIL, 2016, 9 p.
Mission d’analyse électorale « Opalc – Brésil 2010, SIENCEPO-OPALC, 2010, 76 p.
Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, 12 p.
Rapport d’analyse mondiale (Aperçu du marché), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2016, 9 p.
S’implanter au Brésil, GROUPE BPCE, 2016, 2 p.
Sites internet
cerise-itxassou.com/index.html
donnee.banquemondiale.org
www.glossaire-international.com
www.senat.fr
www.sopexa.com
www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/
http://www.ubifrance.fr
www.uncitral.org
Interviews
ADVOGADOS ASSOCIADOS, interview réalisé le 20 mai 2017
ALBINO DE OLIVEIRA Fernando Antônio, Dirigeant du cabinet d’avocat ALBINO
GIOVANNI Carmen, Consultante de RECURSIMO, interview réalisé le 22 mai 2017
GOMES, Agnès, Conseiller Amérique Latine, enterview réalisé le 15 mai 2017
LE NUD Fabrice, Gérant de DOUCE France, interview réalisé le 18 mai 2017
MEYER Mathias, Gérant de GLORIAS, interview réalisé le 10 mai 2017
WATEL Philippe, Gérant de AU BON VIVANT, interview réalisé le 17 MAI 2017
1.1. LA LÉGISLATION BRÉSILIENNE. 8
1.1.2. La fiscalité et la comptabilité. 10
1.1.3. Les procédures de création d’entreprises. 12
1.2. PROCESSUS D’INTERNATIONALISATION.. 13
1.2.1. L’installation légère : Création d’un bureau de liaison ou
d’une succursale. 14
1.2.2. L’installation pondéreuse. 14
1.2.3. Le recrutement du personnel 16
2.1. LE MARCHE GASTRONOMIE + EPICERIE FINE (HEDIARD LENOTRE) 24
2.1.2. Le positionnement des épiceries fines françaises au Brésil 25
2.1.3. L’e-commerce, un moyen pratique dans le commerce de l’épicerie fine. 26
2.1.4. La mise en avant des qualités intrinsèques des produits français. 27
2.2. LE MARCHE DE LA RESTAURATION.. 28
2.2.1. Les sous-secteurs de la restauration et leurs facteurs de développement 28
2.2.2. Les facteurs cruciaux pour une bonne implantation. 31
3.1. INTERVIEW DE BRESILIENS MILIEU PRO.. 33
3.2. MARQUES IMPLANTEES AU BRESIL QUI ONT EU DES PROBLEMES. 38
3.2.1. SIDEL et les problèmes de surrèglementation. 38
3.2.2. LE RAFFINE et le coût élevé des marchandises importées. 39
3.2.3. L’EPICERIE, CROUSTIANT et la corruption. 40
3.3. SOPEXA BRESIL : QUELLES OPPORTUNITES POUR LES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES ?. 41
3.3.1. SOPEXA, qu’est-ce que c’est ?. 41
3.3.2. Des opportunités décelées dans les secteurs des vins et des produits alimentaires 42
3.3.3. Les secteurs des vins, des bières et des spiritueux et leurs potentiels. 44
[1] APARECIDA de MELLO Neli, Théry, 2004, p. 5-7
[2] www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/
[3] Mission d’analyse électorale « Opalc – Brésil 2010, SIENCEPO-OPALC, 2010, p. 16
[4] http://www.brazilbiz.com.br
[5] www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/ Op. cit.
[6] http://www.ubifrance.fr
[7] www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/ Op. cit.
[8] AMBASSADE DE FRANCE-BRESIL, 2016, p.7
[9] www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/ Op. Cit.
[10] www.uncitral.org
[11] www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/ Op. Cit.
[12] www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/ Op. Cit.
[13] ROL, 2014, p. 61
[14] S’implanter au Brésil, GROUPE BPCE, 2016, p. 1
[15] www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/
[16] CHARLIER, 2010, p. 31
[17] CHARLIER, 2010, p. 32
[18] Financial Times, 04.11.2009, p. 9
[19] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 2
[20] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 2 Op. cit.
[21] Rapport d’analyse mondiale, AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2016, p. 4
[22] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 3
[23] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 4 Op. cit.
[24] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 4 Op. cit.
[25] Rapport d’analyse mondiale, AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2016, p. 4 Op. cit.
[26] Rapport d’analyse mondiale, AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2016, p. 5 Op. cit.
[27] Brazil’s Food and Beverage Market, OSEC, 2012, pp 7-10
[28] Traduits par nos soins, Op. Cit. OSEC p.8-10
[29] cerise-itxassou.com/index.html
[30] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 6 Op. cit.
[31] Ibid
[32] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 5 Op. cit.
[33] Ibid
[34] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 5 Op. cit.
[35] Ibid
[36] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 6 Op. cit.
[37] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 5 Op. cit.
[38] Rapport d’analyse des marchés mondiaux (Tendances de l’industrie de la restauration), AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA, 2014, p. 6 Op. cit.
[39] Ibid
[40] donnee.banquemondiale.org
[41] GIOVANNI Carmen, Consultante de RECURSIMO, interview réalisée le 22 mai 2017
[42] ALBINO DE OLIVEIRA Fernando Antônio, Dirigeant du cabinet d’avocat ALBINO ADVOGADOS ASSOCIADOS, interview réalisée le 20 mai 2017
[43] SIDEL est une entreprise spécialisée dans les solutions polyéthylène téréphtalate pour le packaging des liquides alimentaires.
[44] CONSTANZA and ENRIQUE, 2005, pp 140-147
[45] Importation de vin au Brésil : Les clés du problème, GUARANA CONSULTING, 2015, p.5
[46] www.glossaire-international.com
[47] www.senat.fr
[48] www.sopexa.com
[49] www.sopexa.com
[50] GOMES, Agnès, Conseiller Amérique Latine, interview réalisée le 15 mai 2017
[51] MEYER Mathias, Gérant de GLORIAS, interview réalisée le 10 mai 2017
[52] WATEL Philippe, Gérant de AU BON VIVANT, interview réalisée le 17 MAI 2017
[53] LE NUD Fabrice, Gérant de DOUCE France, interview réalisée le 18 mai 2017
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