docudoo

Mémoire portant sur les ressources énergétiques de l’Arabie Saoudite.

MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

Introduction. 3

PREMIERE PARTIE – Partie théorique : Etudes conceptuelles et contextuelles. 5

I – Etude conceptuelle : le partenariat 5

I.1 – Généralités sur le partenariat 5

I.2 – Spécificités du partenariat dans le secteur recherches et de l’énergie renouvelable. 6

II – Etude contextuelle : présentation générale de l’Arabie Saoudite. 7

II.1. Caractéristiques de l’économie saoudienne. 8

II.3 – Etude des potentialités de l’Arabie saoudite en matière énergétique. 10

II.4- Problématique et hypothèses. 11

III – Etat des lieux : le partenariat de l’Arabie Saoudite avec le monde en termes de recherche sur les énergies renouvelables. 13

III.1. Les partenariats de l’Arabie Saoudite avec quelques pays. 13

III.2. Les partenariats avec la France. 15

DEUXIEME PARTIE – Partie empirique : renforcement des partenariats stratégiques de l’Arabie Saoudite dans le domaine des énergies renouvelables : le cas du partenariat avec la France. 20

I – Exposé de la méthodologie de démarche empirique. 20

I.1 – Choix de l’entretien semi-directif 20

I.2 – Intérêt de la démarche : recueil de données qualitatives. 21

II – Résultat de la démarche pragmatique : Etat des lieux et perspectives d’avenir du partenariat de l’Arabie Saoudite avec la France dans le développement de nouvelles formes d’énergies renouvelables. 21

II.1 – La coopération franco-saoudienne : un partenariat clé, affichant un avenir meilleur 22

Conclusion. 24

 

 

 

Introduction

L’Arabie saoudite, appelée également Royaume d’Arabie saoudite, est le plus grand pays du Moyen-Orient en termes de superficie. Son territoire s’étend sur plus de deux millions de kilomètres carrés et occupe 80% de la Péninsule Arabique. Membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), elle est également connue pour être à la fois le premier producteur et le premier exportateur mondial de pétrole. En effet, le pays abrite la deuxième plus vaste réserve de pétrole au monde. De plus, son Produit intérieur brut (PIB) est très largement tributaire des revenus issus de l’exploitation de ses ressources pétrolières. Selon une étude pays réalisée par la principauté belge en mars 2014, le pétrole brut représentait 86,9% du total de ses exportations en 2012. À cela, s’ajoutait l’exportation de produits plastiques et chimiques à hauteur de 8,5% et dont une partie est encore dérivée du pétrole.[1] En définitive, l’or noir pesait pour au moins 90% des exportations du Royaume saoudien. Notons que cette situation est d’ailleurs constante d’année en année. Pour la même année 2012, son PIB s’élevait à 711 milliards de dollars (USD). Ainsi, grâce à ses revenus tirés du pétrole, la balance commerciale de l’Arabie saoudite est structurellement excédentaire.

Grâce à son immense réserve de devises, l’Arabie saoudite possède largement les moyens financiers nécessaires pour mettre en route son développement économique. Ce fort potentiel peut lui permettre de s’aligner au rang des pays les plus développés du monde. Pour cela, il lui est nécessaire d’établir des politiques publiques dans le but de développer les autres secteurs de son économie. En effet, la modernisation de l’économie n’a pas autant profité aux secteurs primaire et tertiaire. En contraste avec le fort développement de l’industrie pétrolière saoudienne qui représente 63% du PIB, l’agriculture est de très loin le parent pauvre de l’économie saoudienne avec seulement 2% du PIB. Quant aux services, ils représentent le reste, soit 35% du PIB au cours de l’année 2014[2].

Un autre paramètre qu’il convient de considérer avec la plus haute importance est que le pétrole fait partie des énergies dites fossiles, au même titre que le gaz naturel. Une fois celui-ci épuisé, le monde entier devra se tourner vers des sources d’énergie alternatives pour faire fonctionner leur économie. Dans la mesure où la bonne santé de son économie est fortement dépendante du pétrole, l’Arabie saoudite doit, dès aujourd’hui, rechercher à mettre en place une stratégie visant la diversification de ses sources d’énergie, et ce en investissant ses pétrodollars dans la recherche scientifique dans le domaine énergétique. Il existe là une opportunité réelle pour le pays d’attirer des investisseurs étrangers étant donné l’ampleur des travaux à faire. Ainsi, pour anticiper le futur épuisement de sa principale ressource économique, l’Arabie saoudite pourrait alors envisager de s’ouvrir plus aux investisseurs étrangers en développant des partenariats dans la recherche.

C’est dans ce contexte d’une nécessaire préparation à l’ère post-pétrole par l’Arabie saoudite que nous nous interrogeons sur l’avenir économique du pays. Les secteurs à développer étant nombreux, il nous est impossible de tout traiter dans le cadre de ce mémoire. Aussi, nous limiterons notre étude à la question des énergies renouvelables : l’Arabie saoudite est-elle capable de développer une forme d’énergie renouvelable pour poursuivre son développement économique une fois ses réserves de pétrole épuisées ?

Nous émettons que l’Arabie saoudite a commencé à s’intéresser aux recherches portant sur les autres formes d’énergie pour anticiper la future pénurie de pétrole. Pour cela, elle a alloué, ces dernières années, une partie de son budget pour le développement de celles-ci.

Afin d’apporter une réponse à notre problématique, nous allons procéder à une revue de littérature dans une première partie théorique. Nous en retirerons les caractéristiques économiques actuelles de l’Arabie saoudite ainsi que les potentialités du pays en matière énergétique.

Ensuite, la deuxième partie sera une étude empirique destinée à confirmer ou non nos hypothèses. Nous nous intéresserons en particulier au renforcement des partenariats stratégiques dans le domaine des énergies renouvelables, et plus spécialement avec la France.

 

 

PREMIERE PARTIE – Partie théorique : Etudes conceptuelles et contextuelles

Cette première partie théorique a pour objectif d’apporter de plus amples informations sur le concept et le contexte de l’étude, qui sont respectivement : le partenariat et l’Arabie Saoudite.

 

            I – Etude conceptuelle : le partenariat

Tous les partenariats, quelles que soient leurs formes, quels que soient les parties prenantes, présentent des points communs. Toutefois, le partenariat dans le domaine de la recherche, dans le domaine de l’énergie renouvelable, présente quelques spécificités.

 

                              I.1 – Généralités sur le partenariat

Le concept de « partenariat » est apparu il y a une vingtaine d’années, mais il a été plus connu, plus maitrisé par plusieurs acteurs notamment dans les années 90, à l’ère de l’avènement de la globalisation où l’interdépendance entre les pays a été la plus valorisée.

 

BARREYRE (2006) a défini le partenariat comme : « une association active de différents intervenants qui, tout en maintenant leur autonomie, acceptent de mettre en commun leurs efforts en vue de réaliser un objectif commun relié à un problème ou à un besoin clairement identifié dans lequel, en vertu de leur mission respective, ils ont un intérêt, une responsabilité, une motivation, voire une obligation ».

 

A cet effet, le partenariat n’est autre qu’une forme d’alliance où les parties/pays impliqués s’engagent à maintenir une relation assez étroite, en mettant en synergie leurs efforts pour qu’un objectif déterminé soit atteint. Sachant que ces objectifs peuvent varier d’une personne/entité/organisation à une autre, selon la nature même du partenariat.

 

Mais souvent, l’impossibilité/ou la difficulté d’un pays/organisation/entité à atteindre seul les objectifs justifient l’engagement dans une relation de partenariat.

 

A cet effet, Vidal (1999) a défini le partenariat comme étant : « des systèmes d’alliances relativement stables entre deux ou plusieurs acteurs, personnes morales le plus souvent, qui décident d’opérer en synergie pour atteindre un ou plusieurs objectifs, qu’ils ne peuvent ou veulent atteindre par leurs propres moyens. Si l’on utilise à peu près indifféremment l’un et l’autre mot, les puristes préfèrent user du mot coopération pour désigner les accords d’une certaine durée entre organisations de même nature et de même culture, et le mot partenariat pour les accords entre organisations différentes. »[3]

 

Malgré la pluralité des définitions, toutes ces dernières convergent tous vers les éléments qui caractérisent le partenariat :

-Les objectifs communs

-La mise en avant de la complémentarité via un élargissement des moyens d’action

-Le respect et l’apprentissage mutuel

-L’évaluation partagée des résultats

-L’acceptation du partage des bénéfices résultant du partenariat

 

                              I.2 – Spécificités du partenariat dans le secteur recherches et de l’énergie renouvelable

Le secteur des recherches et de l’énergie renouvelable est un secteur assez particulier pour quelques raisons :

 

-On assiste actuellement à une dégradation de l’environnement, par une surexploitation des ressources non renouvelables, ce qui fait que la question relative aux recherches sur les énergies renouvelables est un secteur qui intéresse le public. Aussi, les acteurs dans le cadre d’un partenariat dans ce domaine sont plus « vus », plus « surveillés » par l’opinion publique, et sont donc assujettis à une obligation d’information plus lourde que les acteurs dans d’autres domaines de partenariat. Par exemple, le schéma ci-dessous montre que les consommations en énergies renouvelables sont encore minimes en France (seulement 12%)[4], au cours de l’année 2010 (ce qui justifie d’ailleurs le partenariat de la France avec plusieurs pays pour développer cette consommation en énergie non renouvelable) :

 

-Le secteur des énergies renouvelables est un secteur très dynamique, en pleine effervescence et est au cœur de son développement. Aussi, les partenaires dans ce domaine doivent être bien informés sur les avancées mondiales en termes de recherche et de partenariat dans le domaine, pour ne pas se détacher des réalités contextuelles mondiales.

 

-Le secteur des énergies renouvelables est un secteur très vaste. On peut relever une forme fortement diversifiée des énergies renouvelables[5].

 

Par exemple, ci-dessous une liste complète de toutes les formes d’énergie renouvelable dans le monde :

1) LA HOULE DES VAGUES 2) LE RESSAC LE LONG DES COTES 3) LES COURANTS MARINS 4) ENERGIE MARÉE MOTRICE 5) L’énergie Thermique des Mer 6) SURPRESSION OSMOTIQUE 7) ÉLECTRO- DIALYSE INVERSÉE 8) HUILE ALGAL 9) GAZ ALGAL 10) L’HYDROGÈNE 11) L’OXYGÈNE 12) Les ÉOLIENNES 13) LE MOULIN A EAU 14) LE BARRAGE 15) LE FREINAGE DES VÉHICULES 16) suspensions des véhicules 17) ÉNERGIE THERMOÉLECTRIQUE 18) LE CRAQUAGE DE L’EAU 19) L’ENERGIE PHYSIQUE HUMAINE 20) LA CHALEUR DU CORPS HUMAIN 21) LA LAVE DE LA TERRE 22) INCINÉRATION DES DÉCHETS 23)CHALEUR COMPO. DÉCHET MÉNA. 24)MÉTHANISATION DÉCHETS MENA. 25)CHALEUR COMPO. VÉGÉTAUX 26) MÉTHANISATION DE VÉGÉTAUX 27) CHALEUR DE COMPO. EN STEP 28) MÉTHANISATION EN STEP 29) MÉTHANISATION DU FUMIER ET 30) PLASTIQUES EN CARBURANT 31) HUILES VÉGÉTALES RECYCLES 32) LE BOIS 33) LE VORTEX DES LIQUIDES 34) LA CELLULE PHOTOVOLTAÏQUE 35) LA GÉOTHERMIE SOLAIRE 36) LE CHAUFFE EAU SOLAIRE 37) CENTRALE SOLAIRE A MIROIR 38) LA TOUR SOLAIRE 39) LA PILE BACTÉRIENNE 40) LE PASSAGE DES VÉHICULES 41) LA CHALEUR DU LAIT 42) HYDROGÈNE PAR VÉGÉTAUX 43)HYDROGÈNE ORGANIQUES 44)HYDROGÈNE AVEC LA CÉRAMIQUE 45)HYDROGÈNE AVEC DU MAGNÉSIUM 46) ÉLECTROLYSE POUR MOTEUR 47) MOTEUR STIRLING 48) LA CHALEUR DES EAUX USÉES 49) l’énergie piézoélectrique 50) La chaleur des routes 51) MOTEUR POP POP 52) La capillarité 53) pompe à eau solaire 54) L’herbe en essence 55) AIMANT PERMANENT 56) façade aérothermique 57) LE MVT DS LE RÉSERVOIR 58 )FUSION FROIDE AVEC L’E-CAT

 

Cette longue liste témoigne que le partenariat dans ce domaine doit prendre en compte tous ces petits « détails » concernant les énergies renouvelables.

 

            II – Etude contextuelle : présentation générale de l’Arabie Saoudite

 

                              II.1. Caractéristiques de l’économie saoudienne

1 – Données générales sur l’Arabie Saoudite[6]

Nom officiel : Royaume d’Arabie saoudite

Capitale : Riyad

Langue officielle : arabe

Monnaie : riyal saoudien – 1 SAR = 4,1869€ (taux de change du 11 mai 2015)

 

-Données économiques de l’Arabie Saoudite

PIB : 752 Md USD Mds USD en 2015

Taux de croissance par habitant : 1,54 % en 2015 (FMI)

Taux de chômage (2012) : 10,7% en 2014

Taux d’inflation : 0,5 % en 2015 (FMI)

Dette publique : 38,6 en 2015

Pétrole / réserves : 750 Milliards de dollars (2015)

 

-Caractéristiques de l’économie saoudienne

L’Arabie saoudite détient, à elle seule, près de 22% des réserves mondiales en pétroles. Une situation qui fait que le domaine des hydrocarbures est un secteur très rentable et stratégie dans l’économie saoudienne car il représente plus de 50% du PIB) ; et les recettes d’exportation sont si élevées qu’elles constituent 85% des recettes d’exportation de l’Etat.

 

Les consommations en énergie en Arabie Saoudite sont fortement dépendantes des énergies non renouvelables, si bien que, en 2013, le gouvernement a prononcé officiellement sa réelle volonté de réduire cette consommation en énergie non renouvelable par le biais d’une diversification des sources d’énergie. En guise de concrétisation de cette volonté politique, le gouvernement a investi une somme de 100 Md USD pour appuyer le développementdes énergies renouvelables et nucléaire en Arabie saoudite.

 

Sur le plan international, l’Arabie saoudite est classé au 22ème rang dans leDoing business de la Banque Mondiale, facteur favorable aux IDE.

 

II.2. Le climat politique en Arabie Saoudite

Le climat politique constitue le premier facteur qui influence l’économie d’un pays ou plus précisément les activités économiques des entreprises, qu’elles soient nationales ou étrangères.

 

1 – le régime politique en vigueur

L’État d’Arabie saoudite est une monarchie absolue de droit divin. La seule religion autorisée est l’Islam et la loi islamique fonde les décisions du système judiciaire. Le Royaume est officiellement fondé le 22 septembre 1932 après de nombreuses tentatives de création. Son fondateur se nommait Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud. Depuis, la famille saoud en contrôle tous les postes-clés et le pouvoir se transmet de manière héréditaire. D’ailleurs, le mot « saoudite » est justement issu du nom de la famille royale qui exerce le pouvoir actuellement[7]. Le roi détient tous les pouvoirs. D’abord, le pouvoir exécutif selon la forme dite dualiste monocéphale : les deux fonctions exécutives sont concentrées entre ses mains car il est chef de l’État et chef du gouvernement. Le Conseil des ministres est nommé par lui et est composé de membres de sa famille. Ensuite, le pouvoir législatif n’existe pas : il n’y a aucun élu. Seule une élection municipale a eu lieu : c’était en 2005. Malgré l’existence d’un Conseil consultatif de 120 membres et d’un Président nommé, la faculté de légiférer reste aussi la propriété du roi. Enfin, les partis politiques sont interdits.

Cet aspect du facteur politique joue pour beaucoup sur le développement des activités économiques dans le pays et les politiques mises en place. Car, en définitive, aucun autre acteur à part le roi lui-même n’est en mesure de proposer et de décider des nouvelles orientations à donner. Ainsi, si la politique économique de l’Arabie saoudite est actuellement tributaire de l’exploitation du pétrole, c’est bien parce qu’elle résulte d’une orientation constante adoptée par les rois qui se sont succédés au pouvoir depuis la découverte du pétrole en 1938.

 

2 – la stabilité politique

La stabilité du contexte politique est l’autre aspect à considérer. Ce dernier nous permet d’apprécier si l’Arabie saoudite présente ou non des risques pour les investisseurs étrangers qui souhaitent s’y implanter. L’étude réalisée par l’Agence belge pour le commerce extérieur avance que « les risques politiques auxquels les investisseurs s’exposent en Arabie saoudite sont faibles. »[8] Elle définit le risque politique comme : tout événement survenant à l’étranger et qui revêt, pour l’assuré ou pour le débiteur, un caractère de force majeure comme les guerres, révolutions, catastrophes naturelles, pénuries de devises, ou les actes d’autorités publiques ayant le caractère de «fait du prince». L’étude menée en Arabie saoudite révèle que ce risque est faible.

Ainsi, même si le régime politique ne semble pas, au premier abord, présenter les garanties nécessaires pour la venue des investisseurs étrangers, le royaume est, au contraire, stable. Ce qui nous amène à parler de l’environnement juridique en Arabie saoudite.

 

3 – L’environnement juridique en Arabie saoudite

Toutes les activités humaines sont régies par des règles juridiques. Dans le cadre de notre étude, celles qui nous intéressent touchent à la réglementation en vigueur par rapport à l’implantation des entreprises étrangères en Arabie saoudite, notamment des questions relatives au domaine foncier, à la fiscalité, au travail

 

                              II.3 – Etude des potentialités de l’Arabie saoudite en matière énergétique

1 – Le pétrole en Arabie Saoudite

Au début des années 30 ont été pu découverts les plus grands gisements de pétrole dans le monde. Et depuis cette époque, l’Arabie Saoudite a détenu la première place en termes d’exportation de pétrole dans le classement mondial, cette exportation s’élève à 11,525 millions de barils/jour.

 

Force est de constater que les réserves de pétrole détenues par l’Arabie Saoudite sont évaluées à 265,9 milliards de barils, l’équivalent de 36,5 milliards de tonnes. Par exemple, le schéma suivant montre les potentiels pétroliers de l’Arabie Saoudite par rapport à ceux de Venezuela :

Figure 1 : Potentiels pétroliers de l’Arabie Saoudite et du Venezuela

 

Le schéma ci-dessous, quant à lui, montre que la grande majorité des productions de l’Arabie Saoudite est essentiellement destinée à l’exportation, les consommations internes en pétrole demeurent moindres par rapport aux quantités exportées :

 

Figure 2 : Destination des productions pétrolières de l’Arabie Saoudite

 

2 –Le gaz en Arabie Saoudite

L’Arabie Saoudite détient une grande quantité de pétrole, les ressources gazières sont également existantes mais modestes par rapport à la quantité de pétrole. A cet effet, le gaz en Arabie Saoudite est évalué à 265,9 milliards de barils, soit 36,5 milliards de tonnes. Une quantité qui représente 15,8 % des réserves mondiales.

 

Les statistiques de l’Agence internationale de l’énergie pour l’année 2014, a affirmé que l’Arabie saoudite se place au neuvième rang dans le classement des plus grands producteursmondiauxau cours de l’année 2013, un classement justifié par ses 84 milliards de m³ (2,4 % du total mondial) exportés au cours de ladite année.

 

                              II.4- Problématique et hypothèses

La problématique ou la question de départ qui guidera l’esprit de cette étude est la suivante :

« En quoi le positionnement de l’Arabie Saoudite, dans le cadre du partenariat en énergies renouvelables avec la France, affectera-t-il la consommation mondiale en termes d’énergies renouvelables ? »

Les hypothèses qui seront démontrées dans le cadre de la démarche empirique sont les suivantes :

  • Face aux dégradations constatées sur la consommation d’énergies non renouvelables, la consommation en énergie renouvelable est en perpétuelle hausse dans le monde
  • Le positionnement de l’Arabie Saoudite en termes de limitation d’exportation et de consommation interne d’énergies non renouvelables affectera le positionnement mondial, vu que c’est le premier exportateur mondial de pétrole, et le cinquième exportateur de gaz dans le monde
  • L’Arabie Saoudite commence à opter pour la limitation des consommations de ressources non renouvelables, notamment à travers son partenariat stratégique avec la France.

 

 

            III – Etat des lieux : le partenariat de l’Arabie Saoudite avec le monde en termes de recherche sur les énergies renouvelables

L’objet de cette partie est de déterminer l’état des lieux du partenariat de l’Arabie Saoudite avec quelques pays, notamment en ce qui concerne les conventions, accords et partenariat sur les énergies renouvelables.

 

                              III.1. Les partenariats de l’Arabie Saoudite avec quelques pays

Le bilan annuel du 9 janvier 2015, officiellement rendu par Bloomberg New Energy Finance (BNEF), a permis de conclure que presque tous les pays dans le monde ont augmenté et augmenteront encore leurs consommations en énergie renouvelable lors des prochaines années (énergie solaire, énergie éolienne)[9].

 

Les dégradations environnementales constatées de nos jours ont conscientisé grand nombre de pays sur la nécessité de réorientation de la consommation d’énergie. Ce qui fait que, en 2012, la consommation mondiale d’énergie renouvelable a progressé de 19%.

 

Ce bilan a alors permis de conclure que désormais, l’Arabie Saoudite n’est plus le seul intéressé par cette nouvelle source d’énergie, mais beaucoup de pays dans le monde. Les partenariats se multiplient de ce fait. Justement, l’Arabie Saoudite a conclu plusieurs partenariats avec divers pays dans le monde.

 

-Accord Arabie Saoudite-Corée

Par exemple, l’accord signé entre l’Arabie Saoudite et la Corée du Sud peut être cité à titre illustratif. En effet, lors de sa visite officielle en Arabie Saoudite au cours de la journée du 3 mars, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye et son homologue saoudien le roi Salman ben Abdelaziz ont conclu un protocole d’accord dont le but est d’apporter un renforcement de la coopération stratégique entre la Corée et l’Arabie Saoudite en termes d’énergie nucléaire.

Aussi, en vertu de cet accord, la Corée accepte de mettre à la disposition de l’Arabie Saoudite deux réacteurs nucléaires de petite et moyenne puissances. Ces réacteurs ont été fabriqués pour être spécialement utilisables par les pays du Moyen Orient, et ont pour objectif de produire de l’électricité.

 

Aussi, cet accord marque un grand pas pour l’Arabie Saoudite dans l’exploitation des énergies renouvelables. Et la Corée du Sud a été explicitement choisie car : « Les Sud-Coréens ont une expertise reconnue dans le nucléaire civil et ont l’avantage de proposer le tout intégré, c’est-à-dire qu’ils se chargent de presque tout dans le développement du programme jusqu’à participer à l’exploitation du site, et à un tarif attractif. Leurs détracteurs les accusent d’ailleurs de faire du nucléaire low-cost. Ceci dit, le contrat signé entre Riyad et Séoul porte sur deux réacteurs nucléaires. Les autres pays présents sur ce marché, dont la France, ne sont donc pas hors jeu pour les contrats concernant les autres réacteurs. »[10]

 

-Accord entre l’Arabie Saoudite et l’Allemagne

Cet accord porte essentiellement sur la production d’électricité par l’intermédiaire de l’énergie éolienne solaire entre Saint-Gobain et Le Prince Faisal Bin Salman Bin Abdulaziz Al Saud.

 

A cet effet, en vertu de cet accord, une entreprise spécialisée dans la haute technologie et l’énergie solaire sera mise en place en Arabie Saoudite. Le siège de cette filiale d’un grand groupe se trouve à Torgau (Allemagne).

 

Le partenariat se matérialise en effet par la production, par l’Allemagne, d’une assistance technique dans l’exploitation de l’énergie éolienne par l’Arabie Saoudite, et l’ingénierie pour la construction d’une usine de production de modules photovoltaïques à base de couches minces de CIGS (Cuivre, Indium, Gallium et Sélénium) au Royaume d’Arabie Saoudite.

 

Les deux parties impliquées dans l’accord s’estiment gagnantes de sa mise en œuvre. « Nous sommes très honorés de collaborer avec Son Altesse Royale Le Prince Faisal, en valorisant notre technologie et notre savoir faire industriel qui vont permettre à l’énergie solaire d’être une source compétitive d’électricité pour le Royaume. Le coût de l’électricité ainsi produite aura un très fort contenu local » a affirmé Jean-Pierre Floris, représentant de l’Allemagne. De son côté, Le Prince Faisal a précisé que : « « Il [Ce partenariat] apportera une source alternative et efficace de production d’électricité, et permettra l’introduction d’une technologie innovante en Arabie Saoudite« .

 

-Accord nucléaire entre l’Arabie Saoudite et les Etats Unis

Au cours de l’année 2010, l’Arabie Saoudite et les Etats Unis ont signé un accord nucléaire. Grâce à cet accord, l’Arabie Saoudite entend diversifier ses sources d’énergie, et renforcer, grâce à sa coopération avec les Etats-Unis, sa technicité dans la production d’énergies renouvelables.

 

Autant d’accords qui témoignent de la volonté réelle de l’Arabie Saoudite à s’engager dans les énergies renouvelables.

 

                              III.2. Les partenariats avec la France

 

-L’énergie renouvelable : une préoccupation majeure de la France

A l’heure actuelle, on peut constater que, non seulement l’Arabie Saoudite, mais plusieurs autres pays, formulent déjà leur réelle volonté politique à s’engager dans une transition écologique. La France figure alors parmi ces pays désireux de limiter les dégâts environnementaux de par la limitation de la consommation d’énergies non renouvelables.

 

Du point de vue juridique, la France a déjà initié la matérialisation de sa volonté politique par le projet de loi présenté le 30 juillet 2014, qui prévoit explicitement les dispositions sur les énergies renouvelables en son titre V s’intitulant « Favoriser les énergies renouvelables pour diversifier nos énergies et valoriser les ressources de nos territoires ».

 

Les principales dispositions de ce projet de loi touchant le domaine des énergies renouvelables sont les suivantes :

  • « Maintien de l’obligation d’achat (article 23-I) ;
  • remplacement du tarif d’achat réglementé par un complément de rémunération (article 23-II), dont les modalités de calcul, à préciser par décret, tiendront compte des investissements et des charges, mais aussi de l’autoconsommation ; la rémunération des capitaux immobilisés résultant de ce complément ne devra pas dépasser un niveau raisonnable, et les conditions du complément seront révisées périodiquement ;
  • les contrats résultant des appels d’offres pourront comporter soit un tarif d’achat, soit un complément de rémunération (article 24) ;
  • la CSPE est maintenue aussi bien pour les contrats à tarif d’achat que pour ceux à complément de rémunération (article 24) ;
  • la possibilité d’investissement participatif des habitants ou des collectivités locales aux projets de production d’énergie renouvelable (sur le modèle allemand) est prévue par l’article 27.»[11]

 

Dans cette même optique, on peut également citer que la CRE a réalisé en avril 2014 [12]une étude de la rentabilité de la conversion des énergies non renouvelables en énergies renouvelables. Concernant principalement l’énergie éolienne, ce rapport de la CRE a prévu les dispositions suivantes, pour la France :

  • « le recours aux appels d’offres plutôt qu’au tarif d’achat unique ;
  • une révision de la structure des tarifs d’obligation d’achat afin d’éviter la rentabilité excessive des installations bénéficiant des meilleures conditions de vent, un appel d’offres permettant également d’atteindre cet objectif ;
  • un allongement de la durée des contrats, afin de la faire correspondre à la durée d’exploitation réelle des parcs éoliens, et un abaissement des tarifs en conséquence ;
  • une révision régulière du tarif, inchangé depuis 2006, afin de refléter l’évolution des coûts.»

 

Ce rapport du CRE a également formulé des recommandations quant à la gestion des énergies photovoltaïques[13].

 

Ces avancées en termes de production et de consommation d’énergie renouvelable font que le marché des énergies renouvelables est fortement porteur en France[14]. Par exemple, vers la fin de l’année 2014, Amundi (gestionnaire d’actifs Européen) et EDF ont lancé un accord de partenariat, afin que les épargnes gérés par Amundi soient investis dans la production d’électricité via les énergies renouvelables.

 

Cette vision commune, ces objectifs communs de substituer l’énergie non renouvelable à celle renouvelable, ont alors rallié la France avec l’Arabie Saoudite. Un ralliement qui s’est matérialisé par quelques accords de partenariat.

 

Mais la question qui se pose actuellement est celle de savoir : comment s’est manifestée cette coopération franco-saoudienne ?

 

-La coopération franco-saoudienne

Tous les acteurs impliqués dans la relation franco-saoudienne estiment tous que : « Les relations entre la France et le royaume saoudien traversent une période de lune de miel qu’elles n’ont jamais connue depuis des décennies ». Certains spécialistes des relations internationales affirment même que le partenariat entre ces pays acquiert un statut de « partenariat de référence ».

 

  • La France, premier partenaire stratégique de l’Arabie Saoudite

L’Arabie Saoudite est le principal partenaire commercial de la France, parmi tous les autres pays du Moyen Orient. La relation entre la France et l’Arabie Saoudite a débuté dès 1931. Leur partenariat est évalué à 9,7Md€ au cours de l’année 2014, et le Moyen Orient se place au 7ème rang parmi tous les fournisseurs de la France.

 

En effet, leur partenariat couvre plusieurs domaines :

-Domaine pétrolier

-Domaine extrapétrolier : culturel, scientifique et technique : dans ce domaine spécifique, le partenariat entre la France et l’Arabie Saoudite est particulièrement dynamique. De plus, comme l’Arabie Saoudite est en train de mener une politique de réforme dans plusieurs domaines, les coopérations ont d’autant plus multiplié : éducation, justice, promotion de la place de la femme dans la société, promotion de la santé pour une couverture sanitaire universelle.

 

  • Partenariat franco-saoudien dans le domaine du nucléaire civil/de l’énergie renouvelable

Au cours de l’année 2011, un accord de partenariat a été signé entre la France et l’Arabie Saoudite dans le domaine du nucléaire. Le Décret mettant en application de cet accord a été publié au cours de l’année 2013 (Décret n° 2013-675 du 25 juillet 2013 portant publication de l’accord de coopération entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement du Royaume d’Arabie saoudite pour le développement des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire (ensemble une annexe), signé à Riyad le 22 février 2011).

 

En effet, cet accord de partenariat rentre dans le cadre de la diversification de ses sources d’énergies par l’Arabie Saoudite.

 

L’objectif principal de cet accord est d’augmenter le savoir faire et la technicité de l’Arabie Saoudite dans domaines clés :

-La production d’électricité via l’énergie nucléaire

-La dessalaison de l’eau de mer pour que cette dernière soit une source d’énergie fiable et exploitable.

 

En d’autres termes, c’est une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

 

Plus précisément, grâce à cette coopération, les expériences et le savoir faire des deux pays dans le domaine de l’énergie nucléaire et de l’énergie renouvelable seront intervalorisés : «Cet accord va permettre aux deux parties de développer leur coopération dans les domaines de la production et de l’utilisation à des fins pacifiques de l’énergie nucléaire et un transfert de technologie».

 

Le premier article de ce Décret, en son deuxième alinéa, précise clairement que :

« La coopération mentionnée au paragraphe 1 du présent article peut être engagée dans les domaines suivants :

application de l’énergie nucléaire à la production d’énergie électrique et au dessalement de l’eau ;

formation des ressources humaines dans le domaine des usages pacifiques de l’énergie nucléaire ;

développement des applications de l’énergie nucléaire dans les domaines de l’agronomie, de la biologie, des sciences de la terre, de la médecine et de l’industrie ;

― recherche fondamentale et appliquée ne requérant pas, pour ce qui concerne les réacteurs de recherche, l’utilisation d’uranium enrichi à 20 % et plus en isotopes U235 ou U233 ou requérant l’utilisation d’eau lourde comme modérateur ;

― exploration et exploitation de gisements d’uranium ;

― gestion du combustible usé et des déchets nucléaires ;

― sûreté nucléaire, radioprotection et protection de l’environnement ;

― sécurité nucléaire ;

― prévention et réaction aux situations d’urgence liées à des accidents radiologiques ou nucléaires ;

― élaboration de la législation et de la réglementation dans le domaine nucléaire ;

― fourniture d’informations au public sur les questions relatives aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire ;

ou tout autre domaine de coopération convenu entre les Parties. »

 

En d’autres termes, cet accord de coopération matérialise clairement la volonté de développer toutes formes d’exploitation de l’énergie renouvelable en Arabie Saoudite.

 

Cette coopération se manifeste de plusieurs façons :

« ― échange et formation de personnel scientifique et technique ;

― échange d’informations scientifiques et techniques, conformément à l’article V du présent Accord ;

― participation de personnel scientifique et technique de l’une des Parties à des activités de recherche et développement menées par l’autre Partie ;

― conduite en commun d’activités de recherche et d’ingénierie, y compris des recherches et expérimentations conjointes ;

― organisation de conférences et de colloques scientifiques et techniques ;

fourniture de matières, matières nucléaires, équipements, installations, technologies et prestations de service ;

― participation à l’examen des projets de réglementation ; ou toute autre forme de coopération convenue entre les Parties. »

 

Aussi, les deux pays souhaitent, de par cet accord, s’intervaloriser dans la maitrise et l’utilisation technique, pour une optimisation de l’énergie renouvelable.

 

Quid de l’avenir de cette coopération ? La démarche empirique se chargera de déceler les divers impacts, ainsi que l’avenir de cette coopération franco-saoudienne.

 

 

 

DEUXIEME PARTIE – Partie empirique : renforcement des partenariats stratégiques de l’Arabie Saoudite dans le domaine des énergies renouvelables : le cas du partenariat avec la France

L’Arabie Saoudite, craignant un épuisement de ses réserves en pétrole lors d’une future lointaine, et consciente de la dégradation environnementale causée par la surexploitation de ces énergies non renouvelables, a renforcé ses partenariats stratégiques dans le domaine des énergies renouvelables.

 

Le partenariat avec la France a été d’autant plus accentué ces dernières années. Mais la question problématique qui a été posée au début de ce mémoire est celle de savoir : « l’Arabie saoudite est-elle capable de développer une forme d’énergie renouvelable pour poursuivre son développement économique une fois ses réserves de pétrole épuisées ? ».

 

Cette partie empirique, par le biais du déploiement d’une méthodologie pratique de recueil d’informations clés, va répondre clairement à cette question problématique.

 

            I – Exposé de la méthodologie de démarche empirique

 

                              I.1 – Choix de l’entretien semi-directif

 

1 – Personnes interviewées

Afin de recueillir des données de qualité, les personnes interviewées sont notamment des personnes spécialisées dans les relations internationales et dans les études sur l’évolution des énergies renouvelables.

 

Comme le type d’entretien adopté est l’entretien semi-directif, l’interview est guidé par un questionnaire préparé au préalable, et laisse ensuite à l’interviewé la faculté d’exposer ses pensées réelles et de faire des analyses conformément au fil directif énoncé au début de l’interview.

 

2 – Les questionnaires d’entretien

OBJECTIFS ATTENDUS QUESTIONS
Prise de connaissance de la personne/de l’entité interviewée Dans quel domaine êtes vous spécialisé ?
Estimation de l’épuisement des réserves pétrolières de l’Arabie Saoudite ? De nos jours, l’Arabie Saoudite figure certainement parmi les pays qui détiennent les plus grandes réserves de pétrole ? Comment estimez-vous la pérennité de ce positionnement mondial de l’Arabie Saoudite ?
Etat des lieux du partenariat entre la France et l’Arabie Saoudite ? Comment voyez-vous le partenariat entre la France et l’Arabie Saoudite sur les modalités d’exploitation des énergies renouvelables?
Avenir du partenariat sur la possibilité pour l’Arabie Saoudite de développer une économie indépendante des énergies non renouvelables Pensez-vous que l’avancée actuelle du partenariat de l’Arabie Saoudite avec d’autres pays, notamment avec la France, lui permettra-elle de renforcer sa technicité en termes d’exploitation des énergies renouvelables, et mettre de côté les énergies non renouvelables?

 

Les réponses avancées par les personnes interviewées lors de la réalisation de cet entretien vont servir à élaborer la partie pratique du mémoire, et à répondre d’une manière plus précise à la question problématique.

 

                              I.2 – Intérêt de la démarche : recueil de données qualitatives

L’entretien semi-directif a été spécialement choisi du fait de sa faculté à fournir des données, non pas de quantité, mais de qualité. Ceci car, il ne s’agit pas de réaliser des interviews au plus grand nombre de personnes possibles, mais à les réaliser à des personnes qualifiées, dotées d’une expertise aiguë dans le domaine.

 

            II – Résultat de la démarche pragmatique : Etat des lieux et perspectives d’avenir du partenariat de l’Arabie Saoudite avec la France dans le développement de nouvelles formes d’énergies renouvelables

 

                              II.1 – La coopération franco-saoudienne : un partenariat clé, affichant un avenir meilleur

Les personnes interviewées, dont notamment le Docteur Saleh Al Tayar[15], ont clairement affirmé que les accords de partenariat entre la France et l’Arabie Saoudite ont un avenir meilleur, et sont même des « accords modèles » dans le domaine du partenariat en termes d’énergie renouvelable.

 

Cet expert a affirmé que, au fil des années, le partenariat entre les deux pays est en grande harmonie, et a alors toutes les chances d’aboutir. Ce qui fait que, si tous les termes de l’accord sont scrupuleusement respectés par les deux pays (ce qui est le cas actuellement), très prochainement, l’Arabie Saoudite acquerra toutes les compétences techniques, les plates formes nécessaires, pour développer efficacement la production et l’utilisation des énergies renouvelables.

 

Par exemple, le Docteur Saleh a affirmé que la visite du Président Français en Arabie Saoudite en novembre 2012 est signe que le partenariat se déroule dans les meilleures conditions. Pour cela, il a clairement affirmé que : « la visite du président Hollande en Arabie Saoudite démontre clairement aujourd’hui que les relations entre Paris et Riyad ont atteint un nouveau palier de concordance et d’harmonisation. S’il est vrai que cette deuxième visite du président français est intervenue presque un an après la première, il ne vous a sans doute pas échappé qu’elle a fait suite à de nombreuses visites d’entreprises et de nombreux déplacements d’officiels de haut rang tels que MM. Fabius, Montebourg, Jean Yves Doyen ou Mme Nicole Bricq, et en retour, les visites effectuées dans la capitale française par les représentants des plus hautes autorités saoudiennes. Toutes ces visites confirment aujourd’hui l’entente cordiale entre les deux capitales, la convergence de leurs analyses sur les dossiers les plus importants et enfin leur volonté et leur détermination à travailler ensemble pour consolider et améliorer ces relations au point de les élever au rang de « partenariat de référence », comme l’a indiqué le président de la République. »

 

L’interview a également permis de relever que l’existence d’autres accords de partenariat[16] dans les autres domaines renforce et consolide le partenariat dans le domaine des énergies renouvelables. Les liens entre les deux pays sont plus forts, et aucun d’entre eux n’a intérêt à relâcher l’autre, ce qui garantit l’exécution de toutes les dispositions du Décret matérialisant le partenariat.

 

Aussi, concernant l’accord de partenariat entre la France et l’Arabie Saoudite, on peut estimer que les deux parties ont toutes deux intérêt à respecter les termes de l’accord, leurs visions étant uniques : stopper la consommation d’énergies non renouvelables et développer celle des énergies renouvelables.

 

Quant à la question de savoir : « l’Arabie saoudite est-elle capable de développer une forme d’énergie renouvelable pour poursuivre son développement économique une fois ses réserves de pétrole épuisées ? », la réponse est strictement positive. La qualité de la relation de l’Arabie Saoudite avec la France permet de répondre positivement à ce questionnement.

 

De plus, la volonté politique d’abandonner la consommation d’énergie non renouvelable est déjà manifeste. Le gouvernement, voyant la demande sur l’électricité qui va tripler dans le pays d’ici 2032, a préconisé que la construction de nombreuses stations de production, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de développement du nucléaire civil, figure parmi les priorités nationales.

 

Dans un communiqué qui date de 2014, l’ambassade de France a estimé que «la signature de l’accord de partenariat stratégique entre la France et l’Arabie Saoudite représente une étape nouvelle et importante dans le partenariat stratégique qui lie la France au royaume d’Arabie saoudite… La France et l’Arabie manifestent ainsi leur volonté commune de coopérer dans un domaine particulièrement stratégique pour l’approvisionnement en énergie durable du XXIème siècle, faiblement émettrice de C02, et garant de la sécurité d’approvisionnement des Etats», ajoute l’ambassade.

 

 

Conclusion

De nos jours, les dégradations de l’environnement, la conscientisation sur le développement durable, et la hausse du prix des énergies non renouvelables ont encouragé plusieurs pays à réorienter leurs modalités de consommation d’énergie. On note de ce fait un abandon de la consommation des énergies non renouvelables, vers les énergies renouvelables, qui se font de plus en plus nombreuses.

 

A cet effet, le Moyen-Orient, notamment l’Arabie Saoudite, s’affirme comme l’une des régions les plus innovantes et volontaires dans cette mutation de la consommation, vers les énergies renouvelables. La première étape de cette vision nouvelle étant la diversification des sources d’énergie.

 

« Notre monarchie voit l’énergie solaire et les autres sources d’énergies qui ne sont pas liées aux hydrocarbures comme des éléments essentiels dans notre stratégie de diversification » déclare Abdullah Al Shehri, président exécutif de l’autorité saoudienne ECRA (Electricity and Co-generation Regulatory Authority).

 

Mais force est de constater que l’Arabie Saoudite, habituée à la consommation d’énergies non renouvelables, ne dispose pas encore des connaissances, du savoir faire, du plate forme d’exploitation des énergies renouvelables.

 

D’où la nécessité de la conclusion de plusieurs accords de partenariat, avec d’autres pays manifestant cette même volonté politique, et qui souhaite poursuivre ce même objectif, dont notamment la France.

 

La question s’est posée de savoir si l’état actuel de la coopération de l’Arabie Saoudite avec d’autres pays (notamment la France) est de nature à pouvoir lui garantir une dépendance énergétique suffisante, en termes d’énergies renouvelables, qui puisse soutenir efficacement sa croissance économique. Sachant que sa consommation d’électricité sera triplée d’ici quelques années.

 

En voyant l’harmonie, la concordance de la coopération franco-saoudienne de nos jours, la réponse est positive. L’Arabie Saoudite, de par les expertises qu’elle acquerra du fait de la coopération avec la France, pourra développer une maitrise parfaite de ses énergies renouvelables d’ici quelques années.

 

 

 

Bibliographie

Florence Vidal (1999), L’entreprise et la cité : Partenaires ou adversaires ?, InterEditions

 

Alain Barluet, « François Hollande renoue avec l’Arabie saoudite », Le Figaro,‎ 4 novembre 2012

 

« L’Arabie saoudite va financer des armes françaises au Liban », France Info,‎ 29 décembre 2013

 

Karim Sader, « François Hollande au Qatar : que gagne vraiment la France à cette relation aux contours troubles ? », Atlantico,‎ 22 juin 2013

 

Sven Geitmann, Énergies renouvelables & Carburants alternatifs, Hydrogeit Verlag,‎ août 2007

 

Arnaud Michon, Le Sens du vent, notes sur la nucléarisation de la France au temps des illusions renouvelables, Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 2010.

 

Sawin, Janet L., Sverrisson, Freyr et al., Renewables 2014 : Global status report, REN21,‎ 2014

 

Jacques Vernier, Les énergies renouvelables, Paris, Presses universitaires de France,‎ 2005

[1] Agence belge pour le commerce extérieur (2014, mars). Arabie saoudite. Étude réalisée dans le cadre de la mission économique conjointe présidée par S.A.R. la Princesse Astrid, Représentante de S.M. le Roi.

[2] www.statistiques-mondiales.com

 

[3]Florence Vidal (1999), L’entreprise et la cité : Partenaires ou adversaires ?, InterEditions, p. 275.

[4]http://23dd.fr/energie/les-energies/10-energie-2012

 

[6] Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/arabie-saoudite/presentation-de-l-arabie-saoudite/

 

[7] Pour paraphraser le nom de l’Arabie saoudite, on pourrait autant la nommer  l’« Arabie de la famille saoud », étant donné que l’Arabie ou la Péninsule Arabique est l’ensemble des sept États de la région : les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman, le Qatar, le Yémen, Bahreïn et l’Arabie saoudite.

[8] Cf. ibib, p.29.

[9] Les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables (hors hydraulique) ont progressé de 16 % en 2014, à 310 milliards de dollars, tout près de leur niveau record de 317,5 Mds $ atteint en 2011. Le solaire a représenté à lui seul près de la moitié des investissements, grâce à des projets géants comme la centrale de Setouchi au Japon (1,1 Mds $ pour 250 MW), ou celle de Xina Solar One en Afrique du Sud (1 Md $, 100 MW), et à la croissance de 34 % des petites installations. L’éolien a absorbé près de 100 Mds $ ; l’éolien en mer a tiré la croissance, avec sept grands projets ayant passé le cap d’une décision finale d’investissement en Europe. Celui de Gemini, aux Pays-Bas (3,8 Mds $ et 600 MW), est le plus gros projet jamais lancé dans les renouvelables (hors hydraulique). BNEF évoque aussi les projets de Dudgeon (402 MW) au Royaume-Uni et de Wikinger (350 MW) au large de l’Allemagne. La Chine reste le plus gros investisseur au monde avec 89,5 Mds $, devant les États-Unis (51,8 Mds $) et le Japon (41,3 Mds $).

 

[10] France 24, Le nucléaire, nouvel enjeu économique et stratégique pour les Saoudiens, 16 mars 2015. Interview de David Rigoulet-Roze, enseignant et chercheur rattaché à l’Institut français d’analyse stratégique (IFAS) et à l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), ainsi que rédacteur en chef de la revue « Orients stratégiques », spécialiste du Moyen-Orient

[11] Projet de loi du 30 juillet 2014, Titre V

[12] Rapport du CRE, avril 2014

[13] Pour le photovoltaïque, il recommande la généralisation des appels d’offres à l’ensemble des filières matures, et le maintien des tarifs d’achat dynamiques (révisés chaque trimestre en fonction de la puissance cumulée des demandes de raccordement enregistrées au cours du trimestre précédent).

 

[14] La maturité du marché des énergies renouvelables est attestée par l’essor des obligations vertes (green bonds en anglais) : alors que les émissions cumulées de ces titres atteignaient 17,4 milliards de dollars fin 2013, plus de 26 Mds $ ont été émis sur les 9 premiers mois de 2014 ; les émissions de 2014 devraient totaliser 40 Mds $ et celle de 2015 près de 100 Mds $. En novembre 2013, EDF a émis 1,4 Mds € dont 550 M€ ont été investis dans neuf parcs éoliens et une installation de biométhanisation situés aux États-Unis, au Canada et en France ; GDF Suez a levé 2,5 Mds € en mai 2014.

 

[15] Secrétaire général de la Chambre de commerce Franco-Arabe

 

[16] Sur le plan militaire, la coopération apparaît dans l’échange des expertises, de l’entraînement et des manoeuvres conjointes effectuées par les armées de terre de l’air et de la marine. Les toutes dernières ont été effectuées le 3 décembre 2013 à Tabouk, d’autres sont programmées dans les Alpes françaises. Sur le plan des équipements, la France contribue largement au renforcement et à l’amélioration des équipements militaires de l’Arabie Saoudite. Il en va de même pour le contrat avec Tales pour la modernisation de quatre frégates de type « Madina », de  la construction de deux pétroliers de type  « Boureida », et l’on parle aujourd’hui de plusieurs contrats d’un montant total de 20 milliards d’euros pour la construction d’une force sous-marine composée de six sous-marins et six frégates, d’un système de défense aérien de type « crotale » et enfin la mise en orbite d’un satellite de surveillance et de contrôle des frontières.

Sur le plan de la santé, il nous suffit de rappeler ici le protocole signé il y a quelques semaines entre le ministre français du commerce extérieur Nicole Bricq et son homologue saoudien Abdallah Al Rabiaa, qui élargit les domaines de coopération entre les deux pays et traduit une réelle volonté de construire un partenariat dans le domaine de l’industrie de la santé et de transfert de technologie. Dans ce cadre d’ailleurs, la France sera l’invité d’honneur du salon médical qui sera organisé à Riyad dans les mois qui viennent.

 

Enfin sur le plan culturel, notons ici que le nombre des étudiants saoudiens dans les universités et les grandes écoles françaises est en nette augmentation. Il est passé de 14 étudiants en 1982 à plus de 1400. Dernier événement dans cette coopération, l’inauguration par le prince Bandar Bin Abdel Aziz, de la première école hôtelière à Riyad qui fonctionne avec des cadres français…

Mémoire de fin d’études de 32 pages.

24.90

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