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Mémoire portant sur les impacts des ERP sur le contrôle de gestion.

Introduction

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Dans ce monde en permanente évolution, les entreprises font face à d’éventuels changements dans leurs rouages habituels. Les besoins s’intensifient et les technologies deviennent plus complexes. De telles conditions deviennent des exigences qui déterminent le succès futur des entreprises. En effet, la gestion d’une entreprise nécessite la mise en œuvre de plusieurs techniques notamment des outils nécessaires à la coordination des différentes actions dans le but de donner un enchaînement cohérent tourné vers les objectifs de l’entreprise.

 

Le management des entreprises planifie, organise, dirige, coordonne et contrôle les actions de chaque acteur du niveau stratégique au niveau opérationnel de l’organisation. Ainsi, le terme « contrôle de gestion »  représente généralement une vue d’ensemble du mécanisme qui s’opère à l’intérieur de l’entreprise. Cette dernière, à vocation commerciale et poursuivant un but lucratif, nécessite une gestion ponctuelle qui soit efficace répondant aux normes requises. Depuis son apparition, l’efficacité du contrôle de gestion s’est justifiée par les importants bouleversements auxquels il s’est exposé du fait de l’évolution mondiale et à l’issue desquels il s’est toujours accroché. Le contrôle de gestion n’a pas perdu son sens et demeure un axe fondamental auquel se maintient l’entreprise. D’une époque à une autre, le contrôle de gestion se veut plus performant.

 

Toutefois, le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication ou NTICs renverse petit à petit les outils classiques de gestion de l’entreprise. La mécanique est vite surpassée par la technologie informatique. En effet, les apports de cette technologie moderne dans l’environnement des entreprises ont été triomphalement appréciés à un tel point que la majorité des entreprises y ont recours. L’un des outils ayant particulièrement éveillé l’attention des dirigeants d’entreprise est l’Entreprise Resource Planning ou ERP. Ce logiciel présente la particularité de contenir, à travers un seul et unique système appelé « Système d’Information », toutes les fonctions et les outils définis par le mécanisme de contrôle de gestion.

 

Face à la fulgurante montée de la nouvelle technologie notamment le recours au système d’information dans le cadre du management des entreprises, ce qui nous amène à soulever la question suivante : « L’ERP serait-il en mesure de remplacer définitivement le contrôle de gestion ? ». Autrement dit, il s’agit de déterminer les impacts de l’ERP sur le contrôle de gestion. Compte tenu de l’importance de cette question et afin de mieux cerner ces deux mécanismes, notre réflexion portera sur le plan suivant comprenant trois parties. La première partie présente le contrôle de gestion en tant qu’outil de management des entreprises. Ensuite, la deuxième partie concerne le nouveau mode de gestion des entreprises par système ERP. Enfin, la troisième partie expose l’avenir de l’ERP dans le cadre de la gestion des entreprises.

 

 

PARTIE I : OUTIL DE MANAGEMENT DES ENTREPRISES : LE CONTROLE DE GESTION

Au fil du temps, nous avons assisté à la dévalorisation du concept de contrôle de gestion en tant que matière. Si au départ, sa vocation touchait le niveau organisationnel, opérationnel et décisionnel de l’organisation, son périmètre d’intervention a vite été réduit. L’influence de l’environnement externe a plus ou moins écarté l’attention particulière des dirigeants d’entreprises au management interne. Néanmoins, si les auteurs s’accordent à vouloir retracer l’historique du contrôle de gestion au point de s’interroger sur son avenir dans la gestion de l’entreprise, c’est que ce dernier a pris une place importante dans l’organisation même devant l’envergure concurrentielle des nouvelles technologies. C’est dans cette optique objective que la logique de cette première partie tente de retracer en premier abord l’historique du contrôle de gestion avant de voir le concept théorique qui l’entoure et de la clôturer par l’avènement des NTICs dans la gestion de l’entreprise.

 

  1. HISTORIQUE DU CONTROLE DE GESTION

Avant de devenir une discipline académique en matière de gestion des entreprises, le parcours même du contrôle de gestion a connu des ambiguïtés non moins importantes. Le contrôle de gestion est apparu au début du siècle dans le but de faire face au besoin de maîtriser la gestion des entreprises grandissantes. En effet, il naît dans un contexte de fort développement économique, technique et social.

 

  • En quête permanente d’évolution

Face aux évolutions des années précédentes, qu’adviendra-t-il du contrôle de gestion dans l’entreprise? Au cours de ces dernières années, la diffusion des informations a joué un rôle  dans l’évolution du contrôle de gestion. La crise des années 70 a permis au contrôle de gestion un regain qui lui fait faire des progrès considérables. Nous sommes passés d’un contrôle de gestion composé essentiellement d’outils nécessaires à mesurer et contrôler la rentabilité à une approche système d’information et d’aide à la décision grâce à l’informatique.

 

A l’origine, le contrôle de gestion est assimilé à une fonction purement comptable. Autrement dit, le contrôle de gestion n’était autre que la comptabilité de gestion appliquée dans les entreprises durant les périodes tayloriennes où gestion rimait efficacement avec division mécanique du travail par répartition des tâches. Le contrôle de gestion recouvrait un caractère qualitatif basé sur trois piliers à savoir le contrôle budgétaire, la comptabilité analytique et le reporting. C’est d’ailleurs ce modèle qui a été développé par les managers du conglomérat General Motors, pères fondateurs du contrôle de gestion si l’on peut leur attribuer ce nom. A cette époque, le contrôle de gestion concerne l’activité de production.

 

Actuellement, à cause de la crise et les importants changements qui affectent la gestion des entreprises, le contrôle de gestion est remis en cause.

 

L’évolution du contrôle de gestion est due à la rude concurrence causée par la globalisation de l’économie et du développement des TIC. Ces derniers deviennent, en effet, des éléments importants à prendre en compte dans l’évaluation des performances et les choix stratégiques. L’approche traditionnelle du contrôle de gestion n’arrive plus à répondre aux nouvelles attentes. Dorénavant, le contrôle de gestion a pour objectif d’augmenter la performance de l’entreprise et animer la structure organisationnelle.

 

Concernant la partie financière, des ratios ont été établies ou Return On Investissement (ROI) pour constater les écarts entre le résultat d’exploitation et la valeur des actifs utilisés. C’est la base sur laquelle la performance de l’entreprise est évaluée et qui constituera par la suite un point de départ pour la prise de décision. En principe, cela permet de définir un taux de seuil de rejet en deçà duquel un projet d’investissement ne peut être autorisé.

 

Par la suite, différents centres de responsabilité ont été instaurés dans la politique de l’entreprise grâce au concept du contrôle de gestion et dont le mot d’ordre est « délégation de pouvoir ». Dans ce cas, les services centralisés de l’entreprise ont été incité à s’investir davantage en termes de responsabilité face aux objectifs fixés par celle-ci dans le but d’atteindre la performance requise. Ainsi, chaque responsable est invité à dépasser l’attitude d’un simple exécutant pour prendre plus d’initiatives personnelles.

 

Par ailleurs, des actions de planification sont devenues obligatoires pour l’entreprise dans le cadre du contrôle de gestion. A cet effet, un certain nombre de tâches prédéfinies devant être réalisées dans des délais impartis ont été liées à chaque activité de l’entreprise et ce, suivant un enchaînement bien déterminé. En d’autres termes, la planification a pour rôle de déterminer les objectifs précis de l’entreprise à court, moyen et long terme ainsi que de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour les atteindre.

 

Le contrôle de gestion assure en permanence des processus de contrôle afin d’apporter au fur et à mesure les directives correctives nécessaires pour ajuster et pour équilibrer la balance de l’entreprise.

 

Certes SLOAN et BROWN, des noms à qui les entreprises doivent ce système de contrôle de gestion, ont incessamment cherché des méthodes pour le rendre plus efficace qu’il ne l’est déjà. Toutefois, le concept n’a pas cessé de s’améliorer pour devenir un outil qui répond de plus en plus au besoin des organisations mais qui également devrait se livrer en permanence à d’imminentes controverses.

 

Quoique jusqu’à présent, le contrôle de gestion demeure, il a marqué des époques entières et a contribué de près et de loin au développement de nombreuses entreprises. Sur ce fait, il s’avère utile de saisir précisément les mécanismes entourant le concept de contrôle de gestion dans la vie d’une entreprise.

 

Le contrôle de gestion a souvent été mis en place dans les entreprises pour dénouer des problèmes rencontrés. En raison de la crise et de la concurrence au niveau mondial, mais également grâce au renouvellement de la comptabilité, nous assistons à l’évolution du contrôle de gestion grâce à l’avènement des moyens de communication et de traitement de l’information. Dans cette optique, des nouveaux outils et des nouvelles méthodes sont mis en place et appliqués par l’entreprise. Nous avons, par exemple, la comptabilité qui est un système d’information de gestion conçu pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises et a pour mission de procéder au calcul des coûts et d’aider à la prise de décision.

 

 

 

 

 

 

 

  1. CONCEPT THEORIQUE DU CONTROLE DE GESTION

Le contrôle est la volonté de maîtrise de soi ou d’une organisation. Contrôler signifie alors vérifier, surveiller, évaluer, maîtriser l’entreprise que l’on gère par rapport à son système organisationnel et à l’environnement.

 

Compte tenu des contraintes organisationnelles et dans le but d’évaluer les performances de l’entreprise, le contrôle de gestion s’est développé au sein des entreprises afin de répondre au besoin des managers pour mieux maîtriser la gestion de l’entreprise.

 

Gérer une entreprise c’est fixer des objectifs, mettre en œuvre des moyens pour atteindre ces objectifs et s’assurer que les résultats obtenus sont conformes aux objectifs fixés.

 

Nombreuses théories définissent le contrôle de gestion. En premier lieu, nous allons voir particulièrement l’avis de deux auteurs concernant la notion de contrôle de gestion. Deuxièmement, nous allons nous intéresser, d’un point de vue général, aux fonctions du contrôle de gestion.

 

  • Avis des auteurs autour de la notion : H. Bouquin et R-N Anthony

A l’origine, avec la définition de R.N Anthony (1965), « le contrôle de gestion est le processus par lequel les managers obtiennent l’assurance que les ressources sont obtenues et utilisées d’une manière efficace et efficiente pour la réalisation des objectifs de l’organisation ». Plus tard dans les années 80, la définition du contrôle de gestion a été modifiée et élargie de la façon suivante « Le contrôle de gestion est le processus par lequel les managers influencent d’autres membres de l’organisation pour mettre en œuvre les stratégies de l’organisation ». R.N. Anthony (1988). De par ces définitions, deux points importants sont soulevés par l’auteur. D’une part, l’importance de la mise en relation entre la stratégie et le contrôle de gestion et d’autre part, le contrôle ne se limite pas à la comparaison des résultats avec les objectifs.

 

D’après Henri Bouquin, il existe une différence entre les outils du contrôle, le travail du contrôleur et le processus de contrôle[1]. Selon cet auteur, le contrôle de gestion est reconnu plus nécessaire et fait appel à quatre catégories de dispositifs : des objectifs, des normes, des règles, des outils.

  • Objectifs : ce sont les résultats qu’on doit atteindre sur un horizon temporel déterminé pour remplir des missions définies sur un horizon éloigné.
  • Normes : il s’agit des lignes de conduite à tenir en présence d’une situation donnée.
  • Règles : ce sont des procédures définissant l’enchaînement des tâches à effectuer pour traiter une situation.
  • Outils : ce sont les différents moyens d’information et d’aide à la décision nécessaires au pilotage.

 

Le contrôle de gestion est une notion multiforme faisant intervenir plusieurs composantes à savoir une procédure décisionnelle, un système d’informations et un ensemble d’outils. Ainsi, pour Henri Bouquin, piloter une entreprise consiste essentiellement à décliner et à concrétiser la stratégie et le « Business Model » à tous les niveaux. Le contrôle de gestion est le principe actif, le moteur de cette tâche fondamentale. Ses outils pour mener à bien sa mission : la structure de management, le système d’information et le processus de planification budgétaire. Autrement dit, « Maîtriser le pilotage d’une entreprise, c’est, d’abord, réussir en permanence à décliner, son modèle économique (business model) et sa stratégie à tous les niveaux de l’organisation. Le contrôle de gestion est l’instrument privilégié de cette déclinaison ».

 

  • Fonctions du contrôle de gestion

Le contrôle fait partie intégrante du processus de management. Selon le mode de fonctionnement de l’entreprise, le système de contrôle de gestion va moduler entre deux types de contrôle :

  • Le contrôle classique qui est basé sur la détection d’erreurs et leurs corrections. Ce type de contrôle est certain, rationnel et souhaite obtenir une information suffisante pour associer le résultat à son responsable.
  • Le contrôle cybernétique faisant référence à la théorie des systèmes notamment au concept de feed-back. Ce contrôle permet d’effectuer simultanément la constatation et la correction d’erreur c’est-à-dire en temps réel.

 

Pour mieux comprendre le fonctionnement du contrôle de gestion, il est nécessaire de voir quelques définitions.

 

D’après la définition du Plan Comptable Général, l’objectif du contrôle de gestion d’une entreprise[2] est de « maîtriser sa conduite en s’efforçant de prévoir les événements pour s’y préparer avec son équipe et de s’adapter à une situation évolutive. Il faut à cet effet :

  • définir un ensemble cohérent d’objectifs pour tous les responsables de conception et d’exécution ;
  • faire mettre en place les moyens en hommes, en équipements, en services extérieurs, en organisation et moyens de commandement et de coordination pour atteindre ces objectifs ;
  • observer régulièrement les excès et les insuffisances des performances réalisées relativement aux objectifs assignés ;
  • utiliser ces observations pour entreprendre, le cas échéant, l’aménagement raisonné des objectifs de départ ou les actions correctives appropriées sur les moyens mis en place ».

[1] Henri Bouquin, 2004

[2] Plan Comptable Général de 1982

Mémoire de fin d’études de 48 pages.

24.90

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