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VALORISATION D’UNE SCIERIE EN VUE D’UNE CESSION

Valorisation d’une Scierie en vue d’une cession

 

INTRODUCTION

La cession d’une entreprise est une opération complexe et délicate. Elle repose sur un paradoxe économique qui prévoit la coïncidence entre le prix résultant d’un contrat et la valeur issue d’un calcul. Cette cession est d’autant plus délicate pour les entreprises de transformation de taille modérée et de part de marché limitée telle qu’une scierie. Selon les statistiques recueillies par l’INSEE-DGI et l’AGRESTE, le secteur de la scierie et du rabotage de bois a connu une disparition de 366 entreprises, le nombre a passé de 2431 en 2000 à 2065 en 2007. En moyenne, 46 entreprises a disparu chaque année pendant cette période. La cession demeure ainsi un phénomène courant du secteur.

Réaliser de la performance dans une scierie est un grand défi pour le gérant. Elle dépend de la rentabilité des actifs immatériels et matériels et de la maitrise des processus tels que l’approvisionnement, la production et la vente. A juste titre, le volume de vente des bois sciés dépend de la commande client et des engagements de l’entreprise à respecter les délais de transformation. Mais la performance est aussi précédée de l’efficacité de l’apprentissage du métier parce que le sciage demande de la technicité et de l’habilité des employés car malgré la disparition des 366 entreprises du secteur entre 2000 et 2007, celles qui y restent arrivaient à réaliser des CANHT importants. Et cela grâce à la maitrise du métier tant au niveau de la technique tant au niveau de l’habilité des employés. Ainsi, en dépit de la perte d’un nombre important d’entreprise, le secteur a pu réaliser dans l’ensemble un CANHT[1] allait de 3367.8 millions d’euros en 2000 jusqu’à 3421.3 millions d’euros en 2007. A cet égard, il semble évident que le perfectionnement de la comptabilité constitue une procédure incontournable à la matérialisation de la politique de l’entreprise visant à atteindre ces performances, en particulier la comptabilité analytique qui analyse et repartit les charges induites par les activités et les processus.

En ce sens, la cession d’une scierie demande à son gérant une grande prudence au niveau du calcul de sa valeur et donc demande une bonne préparation. La préparation avant la cession est matérialisée par l’évaluation de la santé financière et économique de l’entreprise ainsi que le calcul des indicateurs d’opportunité qui argumenteront la valeur à la cession et inciteront la motivation de l’acquéreur. Cependant, la comptabilité et la mathématique financière offrent à foison de nombreux outils de gestion et de technique d’analyse financière que les entreprises pourront emprunter afin d’établir un panneau d’indicateur de leur situation. Alors quels outils et quelle technique de préparation le gérant devrait se servir pour apprécier la santé financière et comptable de la scierie dans le cadre de la préparation de la cession ?

Cette question découle de l’intention de procurer des informations plus détaillées sur les activités des industries de scierie en général. Des informations qui s’étendent jusqu’à la façon de décrire la rentabilité financière et la situation comptable avec des indicateurs préalablement choisis. Afin de bien cerner, le travail ci-présent propose trois grandes parties. La première partie se charge de décrire les activités de la scierie ainsi que certains traits caractéristiques de sa comptabilité. En seconde partie, quelques théories sur l’évaluation d’une entreprise sont proposées. Elle indique en premier quels sont les objectifs d’une évaluation d’entreprise avant de s’orienter vers les étapes importantes. Enfin, la troisième partie s’occupe de mettre à terre la procédure d’évaluation en s’appuyant sur le cas de la scierie. Pour cela, les sections abordent successivement une analyse de performance, un diagnostic fonctionnel et une détermination de valeur à proposer pour une éventuelle cession. La réponse à ces questions contribue à l’approfondissement des connaissances sur l’évaluation d’une entreprise de transformation. Elle participe aussi à l’enrichissement des bases de connaissance en matière de gestion et d’administration par le traitement d’un cas particulier d’entreprise.

 

 

PLAN DU MEMOIRE

 

Introduction (1p)

 

Première partie : Vue d’ensemble de la scierie (15)

 

Section 1 : Présentation de la scierie

1 : Les activités d’une entreprise de scierie

2 : Les difficultés rencontrées par une scierie

 

Section 2 : Le marché de scierie

1 : Le marché en amont et en aval

2 : L’état de la concurrence

 

Deuxième partie : La valorisation d’une entreprise selon les théories économiques (15)

 

Section 1 : Rappel sur la valorisation d’entreprise

1 : Les préalables d’une valorisation

2 : Les méthodes de valorisation d’une entreprise

 

Section 2 : Valorisation par la méthode d’actif net réévalué ou ANR

1 : Les arguments en faveur de ce choix

2 : La mise en œuvre de l’ANR

 

Troisième partie : La valorisation de la scierie par la méthode ANR (20)

 

Section 1 : Diagnostic stratégique (swot)

1 : Objectifs et méthodologie

2 : Diagnostic par fonction

3 : Résumé sur le diagnostic

Section 2 : Analyse de la performance (analyse financière)

1 : Objectifs et méthodologie

2 : Indicateurs de performance

3 : Résumé sur la performance

Section 3 : Opérationnalisation de la valorisation par ANR

1 : Retraitement du bilan de la scierie

2 : Détermination de la valeur de la cession

3 : Résumé sur la valeur obtenue

 

Conclusion (1)

 

 

Bibliographie

 

 

PREMIERE PARTIE : Vue d’ensemble de la Scierie

Une scierie est une entreprise de première transformation de bois. Elle possède pour cela les traits caractéristiques d’un industriel et d’une entreprise commerciale qui méritent d’être mis en lumière avant d’étudier son évaluation. En effet, cette partie propose des paragraphes qui abordent respectivement un panorama sur les activités d’une scierie et les grands axes que comporte sa comptabilité. Elle débouche certainement sur une connaissance plus détaillée de la structure d’une entreprise industrielle qui porte essentiellement sur les aspects techniques et les aspects comptables. Il en est ainsi sur la description du marché ainsi que l’état de la concurrence dans la filière sciage.

 

Section 1 : Présentation de la Scierie

1 – Les activités d’une entreprise de scierie

La raison qui oriente l’écoulement des produits de sciage provienne de deux types de demande : la demande particulière d’autres entités et la demande libre du marché. En conséquence, les scieries se divisent en deux grandes catégories à savoir les scieries intégrées qui s’opèrent à produire les exigences de l’entité qui l’engage et les scieries indépendantes qui écoulent librement leurs produits sur le marché. Les caractéristiques mercatiques[2] et techniques[3] des produits dépendent alors de la nature de cette intégration.

Quelque soit la catégorie qu’apparient une scierie, les activités se rassemblent à quelques exceptions près. D’ailleurs, comme elle est classée dans la catégorie d’entreprise industrielle, les activités tournent autour de l’approvisionnement, de la transformation et de la vente. A la différence des autres entreprises industrielles de transformation, c’est au niveau des sous-activités qui composent la transformation que les particularités d’une scierie s’imposent. Dans ce cas, il convient de voir l’organisation d’une scierie et les étapes du sciage en produits de sciage prêts à être livrés.

 

  • – L’organisation générale d’une scierie

Dans le domaine du sciage, les termes utilisés pour décrire l’organisation des activités d’une scierie prennent souvent un aspect technique et précis. Au lieu d’emprunter la terminologie industrielle comme l’approvisionnement, la transformation et la mise en dépôt et conditionnement, les professionnels ont recours aux termes particuliers tels que le parc à grume, l’atelier du débitage ou atelier de sciage et le parc à débit. Ces trois structures ont un double sens : un sens matériel qui fait allusion à la structure physique proprement dit et un sens opérationnel faisant référence à l’opération qui l’utilise. Ainsi, le parc à grume désigne à la fois l’endroit et les installations destinées à recevoir et à stocker les bois venant directement de la forêt mais il insinue aussi l’achèvement de l’approvisionnement et le stockage des matières premières. La signification de l’atelier de débitage va dans le même sens, il désigne l’endroit et les installations où sont montés les machines de sciage des bois et il mentionne aussi l’opération de transformation des bois en produits de sciage. Et enfin, le terme « parc à débit » indique l’endroit et les installations permettant de stocker les produits issus de l’opération de sciage mais il fait référence aussi au stockage et conditionnement des produits finis. Ainsi, le schéma suivant illustre comment s’organise une scierie.

Schéma de l’organisation générale d’une scierie

PARC A GRUME
Réception, triage, stockage
Cubage
Mise à longueur
Ecorçage
ATELIER DE SCIAGE
Sciage de tête

(Sciage de premier débit)

 

Sciage de reprise

Délignage

Refendage

 

Mise à longueur

Tri, classement, colisage, cubage

 

Valorisation

Des bois

Des déchets

PARC A DEBITS
Stockage des débits
Traitement

Préservation

Séchage

Expédition

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En général, ces trois grandes structures forment une scierie qu’elle soit une scierie intégrée ou une scierie indépendante. Il convient tout de même de voir plus de détails de chaque niveau afin de mieux apprécier certains aspects de ces activités. En ce sens, les paragraphes suivants avancent quelques explications sur les détails de ces structures.

 

1.2 – Détails de chaque niveau de l’organisation des activités d’une scierie

Niveau 1 : PARC A GRUMES

Ce niveau comprend quatre activités dont la réception, le cubage, la mise à longueur et l’écorçage.

La réception, le triage

A la réception des grumes, les quelques opérations suivantes sont réalisées :

  • Opération de déchargement des grumes
  • Opération de triage des grumes en fonction de plusieurs critères au service de l’atelier de sciage : par diamètre, par longueur, par essence[4], par utilité[5]
  • Prise d’information sur les approvisionnements : quantité, source des grumes, informations sur leur essence, numérotation de chaque grume, informations sur le camion livreur, etc.

 

Le cubage

C’est un ensemble d’opérations conduisant à déterminer quelques informations sur le volume de grume. Ces opérations portent sur :

  • La prise d’information sur le volume livré et sa comparaison avec le volume estimé et le volume acheté.
  • L’enregistrement des informations sur le volume journalier, mensuel et annuel de bois destiné au sciage dans l’optique de déterminer le rendement de chaque grume.
  • La détermination des caractéristiques des billons et des sections à scier et le classement en fonction de la dimension des grumes
  • L’application d’un barème de cubage manuel ou informatisé à chaque billon constitué.

 

La mise à longueur

La découpe et la mise à longueur sont deux opérations successives effectuées après le triage des grumes qu’il soit fait avant le convoyage ou à la réception. Dans le cas ou ce triage ne soit pas encore fait, il le serait avant les opérations de découpe et de mise à longueur.

Certains critères techniques devront être respectés avant et pendant la mise à longueur :

  • Dimension des débits prévus : diamètre et longueur
  • Comparaison de la qualité voulue et celle de la grume
  • Longueur des grumes
  • Les imperfections naturelles des grumes : courbure, structure, etc.

Afin de compléter les informations servant au calcul du rendement de chaque grume, l’opérateur est amené à calculer combien de pièce pourrait-il obtenir d’un billon en respectant les exigences clients et les contraintes d’imperfection naturelle des grumes. En outre, à la fin de l’opération de découpe et de mise à longueur, il est facile de trier les billons en fonction des caractères imposés ci-dessus et en fonction de la priorité de sciage.

 

L’écorçage

L’enlèvement des écorces est une opération de multiples avantages pour la scierie.  Elle peut être faite avant ou après la découpe des grumes. Ces avantages portent principalement sur les points suivants :

  • Avantage économique sur la garantie de la durée de vie des lames de scies.
  • Avantage pécuniaire concernant la possibilité de vente des écorces enlevées aux papeteries.
  • La rapidité de la durée de séchage des bois permettant d’éviter les insectes et les champignons.
  • Garantie de la propreté de salle de sciage et prévention contre les accidents d’incendies.

L’opération d’écorçage termine le processus du premier niveau dans la scierie. Les billons passeront après dans la salle de sciage pour être taillée au sens propre du terme.

 

Niveau 2 : ATELIER DE SCIAGE

En pratique, quatre catégories d’opérations sont exécutées dans l’atelier de sciage de billons de grumes. Le sciage de tète, le sciage de débit, la mise à longueur et le traitement ou la valorisation.

Le sciage de tête

L’atelier de sciage réceptionne les billons triés et les découpent en produits finis ou en produits semi-finis. L’opération est effectuée sous les conditions de dimension et de rendement déterminés pendant l’opération de cubage et de triage. Ainsi, plusieurs types de scies seront déployés : les scies alternatives disposant de lame multiple, les scies circulaires doubles, les scies à ruban, le canter et le slabber. Afin de soigner la dimension et la qualité finale de certains produits, ils seront poussés vers d’autres scies plus sophistiqués pour subir l’opération de sciage de débit.

Le sciage de débit

C’est un sciage alternatif dénommé aussi sciage de second débit consistant à finaliser certains détails manqués au premier débit notamment les exigences en terme de largeur et d’épaisseur. En pratique, l’opération traite habituellement l’ajustement des dosses épaisses, la largeur des planches et celle d’un plateau.

En principe, ces ajustements feront la tâche des scies à ruban, les canters, les scies circulaires et les scies dédoubleurs. Les produits issus de ces opérations subissent ensuite la mise à longueur à la commande des clients.

 

La mise à longueur des sciages

Une opération d’ébouage[6] comprend la découpe, la mise à longueur et l’équerrage. La découpe traite les imperfections finales perçues sur une planche comme la courbure ou les gros défauts. Ensuite, l’opérateur procède au découpage par demi-mètre du résineux ainsi qu’à un découpage sur mesure. Enfin, les produits seront soumis à un équerrage de nature à respecter les exigences et les critères d’acquisition d’un label de qualité dont les dispositions sont décrites dans le cahier de charges. A noter que la cette opération pourrait être manuelle ou automatisée.

 

Le triage, contrôle, empilage

Les produits ainsi découpés passeront au triage en fonction des trois critères à savoir :

  • La dimension : longueur, largeur, épaisseur
  • La qualité
  • Les critères sur mesure des clients : nombres, dimensions, qualité, etc.

Le triage s’accompagne conjointement du contrôle de qualité de chaque paquet en fonction des normes établies par la scierie, par le marché ou par les clients. Après avoir contrôlés, l’opérateur les fera ranger sous forme de piles afin de faciliter leur comptage et leur déplacement. L’opération d’empilage se fait de deux manières : avant et après le séchage. En outre, l’opération de triage peut se faire manuellement ou automatique par des machines destinés particulièrement à ce égard comme les chaines longitudinales et les tapis de réception.

Ces trois opérations terminent le passage à l’atelier de transformation des billons pour obtenir les produits finis. Elles constituent les étapes les plus importantes qui devraient être conduites dans une scierie, tant pour les indépendantes que pour les intégrées. Une fois sortie de l’atelier de transformation, les sciages viendront contenir le parc à débit ou quelques opérations finales seront menées telles que le stockage, le traitement et l’expédition.

Niveau 3 : PARC A DEBITS

Dans le parc à débits, d’autres opérations seront encore à effectuer pour avoir des sciages de qualité meilleure. Ce sont le stockage pour séchage, le colisage et enfin l’expédition.

Le stockage-séchage

Les produits issus de l’atelier de sciage seront stockés à l’extérieur dans le parc à débits pour être séchés, traités et expédiés. Pour le séchage, les scieries pratiquent habituellement deux types d’opérations dont le séchage naturel et quelques fois le séchage artificiel. En outre, le stockage dans ce parc facilite les éventuels traitements, accélère la période de séchage et permet aux opérateurs d’accomplir le rabotage. Pendant le séchage, les opérateurs se doivent de contrôler l’humidité des bois pour l’emploi intérieur à un taux d’humidité avoisinant le 8 à 12%.

La pratique la plus connue dans les scieries demeure le séchage à l’air libre. Il consiste à exposer les bois à l’air libre dans l’objectif de faire dissiper une grande partie d’eau afin d’arriver à un taux d’humidité de 13 à 17%. Cette pratique aboutit à l’obtention de bois « secs à l’air » proportionnellement à la norme NF B 51.002. En outre, il faut se référer à certains conclusions du CTBA pour déterminer la durée de séchage naturel des bois afin d’atteindre cette qualité. A titre d’illustration, l’atteinte d’un objectif de réduction de chaleur de 80 à 15% nécessite 6 semaines à 6 mois pour un chêne de 30 mm, 4 semaines à 5 mois pour un peuplier de 27 mm et 2 semaines à 4 mois pour sécher un pin maritime de 27mm. Néanmoins, cette durée devra être arbitrée conjointement avec le climat, la région et la période d’empilage.

En revanche, les scieries voulant s’assurer plus de précision sur le taux d’humidité avec une maitrise du temps s’investissent à la technique de séchage artificiel. Celle-ci est plus rentable et plus pratique du fait qu’à l’intérieur de la chambre de séchage, il est facile de créer et de contrôler une température capable de réduire le taux d’humidité entre 8 et 20%. Les bois passent alors dans un séchoir à case destiné à traiter les bois feuillis et les résineux afin de réduire l’humidité entre 8 à 10%, ou dans un séchoir tunnel conçu particulièrement aux résineux dans l’objectif de baisser le taux d’humidité entre 15 à 20%

Le traitement, la valorisation

Les bois sont encore traités afin de leur donner une résistance et une durée de vie normale. Ils devront alors passer par un traitement anti-champignons, anti-insectes et anti-bleuissement pour garantir la qualité à l’expédition et la résistance à la construction.

En ce qui concerne la valorisation, plusieurs scieries le considèrent comme une autre source de valeur ajoutée qu’elle soit à la demande du client ou à la propre intention de l’entreprise. A ce propos, quelques techniques de valorisation seront citées ci-après :

  • Le rabotage : Il comprend le corroyage et le moulurage dans l’objectif de soigner la finition des sciages de nature à les vendre à un prix nettement supérieur au marché.
  • L’assemblage : Elle tourne vers l’assemblage ou le recyclage des débits de bois pour en faire construire des caisses et des palettes.
  • La fabrication des charpentes : Elle débouche à la fabrication des charpentes traditionnelles et des charpentes industrielles
  • La reconstitution des Bois Massif Reconstitué : Elle porte sur les bois massifs qui passent par le séchage, le rabotage et le collage afin de procurer des sciages de qualité et de dimension voulue issue de la reconstitution. Les trois méthodes de reconstitution sont l’aboutage, le panneautage et la lamellation.
  • Une autre technique de valorisation porte essentiellement sur les produits connexes. La sciure et les plaquettes écorcés ou broyées permettent d’obtenir des nouveaux produits très demandés comme les panneaux de fibre et les papiers.

 

L’expédition

L’expédition comprend les opérations suivantes : cubage des produits finis à livrer, empaquetages, cerclage, chargement dans les camions transporteurs et livraison vers les destinations finales. En principe, ces opérations sont tous enregistrés à l’aide des fiches de contrôle que ce soit pour le cubage que pour la livraison.[7]

 

2 – Les difficultés rencontrées par une scierie

Comme toute entreprise, une scierie devra toujours faire face à quelques difficultés que ce soit des difficultés internes liées à l’exploitation soit des difficultés engendrées par l’environnement extérieur et l’influence des parties prenantes. En quelques points, les difficultés rencontrées par les scieries tournent autour des axes suivants :

  • La rentabilité de la forêt se trouve diminué à cause du décalage existant entre l’abattement des arbres et la régénération des nouveaux arbres matures
  • L’éloignement de la forêt d’approvisionnement qui entraine une augmentation des charges relatives au ravitaillement de la scierie et le non maitrise du temps.*
  • La dispersion des sources de forêt destiné à la production provoquant la perte de maitrise du processus d’approvisionnement notamment l’éventuelle rupture de stock.
  • La forêt n’est pas seulement destinée à la production des sciages, elle l’est aussi à d’autres activités de plus une partie importante fera l’objet d’une exportation brute.
  • La variabilité des saisons qui affectera directement à la durée de certaines opérations plus particulièrement le séchage, et donc un manque à gagner[8] et une augmentation des couts pour la substitution du séchage l’air libre par le séchage artificiel.
  • L’installation des scieries demeure un obstacle au développement même du secteur car les zones forestières et les agglomérations s’éloignent considérablement, ainsi, trop de dépense d’expédition, absence de proximité des consommateurs, etc.
  • La scierie a une capacité de production limitée en fonction des installations, de la durée du processus de production et de l’habilité des employés.
  • Le processus d’apprentissage et la maitrise du métier nécessite une longue période et un investissement colossal qui impacteraient sur le retour de l’investissement et la rentabilité en général.
  • La qualité demandée par le client devient de plus en plus complexe car elle est influencée d’abord par les normes de qualité, l’évolution sifflée par les tendances, de haute qualité à une quantité faible, etc.
  • L’importation des produits étrangers crée un déficit commercial du secteur par la diminution de la demande et l’effet prix des importations.
  • L’objectif en terme de qualité rencontre de nombreux difficultés : normes, règlementations, qualité des grumes, savoir-faire (séchage artificiel, technique de reconstitution, etc.), traitement et conditionnement, matériels et outillages adéquates, etc.

Conséquences :

  • La diminution de la demande entraine une diminution de chiffre d’affaires et de valeur ajoutée. Cette demande devient aussi difficulté à combler surtout en qualité vue les problèmes cités ci-dessus.
  • Le marché est partagé entre les produits étrangers et les produits locaux entrainant une diminution de part de marché pour chaque scierie en plus de la concurrence entre les produits locaux.
  • Un scénario possible de sous-exploitation des installations qui provoque un surplus d’investissement et un niveau de rendement faible, donc un déficit.
  • La situation comptable et financière est médiocre marquée par une série d’incidence démotivantes à savoir l’insuffisance de trésorerie et de fonds propres, le recours excessif aux financements externes, l’aggravation des charges liées au stockage des produits finis, l’accumulation des crédits clients, la faiblesse de la valeur ajoutée du sciage proprement dit.

Tout compte fait, les scieries disposent d’une structure un peu complexe et devra faire face aux obstacles et aux difficultés pour pouvoir continuer son exploitation.

 

Section 2 : Le marché de scierie

L’étude de certaines caractéristiques du marché de scierie porte essentiellement sur l’analyse des différents produits mis à la disposition des consommateurs, le mécanisme de formation de prix, l’état des offreurs et des consommateurs ainsi que celui de la concurrence. Cela permet à au gérant d’authentifier la situation réelle dans laquelle vit la scierie, mais aussi à justifier ou non la profitabilité des investissements dans la filière et enfin à exploiter la différente possibilité qu’offrent à la scierie concernant l’extension de son part de marché. A ces propos, deux sous sections seront proposés, elles traiteront consécutivement l’état du marché en amont et en aval et l’état de la concurrence dans la filière.

1 – Le marché en amont et le marché en aval

La scierie est une industrie de transformation, autrement dit une industrie intermédiaire. Ainsi, elle devra ajuster le rythme de sa production en fonction de l’état des marchés en amont (forêt) et en aval (sciage).

Le marché en amont : le marché du bois en France

Caractéristique de la filière bois français

Les publications officielles décrivant l’état de l’exploitation forestière française font apparaitre quelques éléments importants à souligner s’il faut argumenter la situation de la filière « bois ».

La place de la forêt française

La France dispose une zone forestière étendue sur une surface de 15 millions d’hectare, soit un taux représentatif de 27% de sa superficie. Elle occupe pour cela une part notable sur l’ensemble des pays européens avec une troisième place après la Suède et la Finlande, soit 10% de la forêt européenne. Cette situation est illustrée par le schéma suivant :

 

La détention de cette forêt française est partagée entre l’Etat, les collectivités et quelques poignés de propriétaires privés. En effet, l’Etat et les collectivités disposent respectivement d’une surface forestière de 1.7 millions d’hectare et 2.5 millions d’hectare, ce qui représente 1/3 de la totalité. En revanche, les propriétaires privées qui comptent quelques 3.6 millions ; gèrent la 2/3 de la surface forestière dont 10.8 millions d’hectare.

La forêt est une ressource naturelle renouvelable que ce soit au sens écologique ou au sens commerciale. Ainsi, la récolte de forêt apparait dans la priorité nationale avec un volume de 39.3Mm3 enregistré en 2010, dont 14.3Mm3 pour la forêt publique et le reste pour la forêt privée. Par rapport aux deux dernières années, ce volume affiche une hausse si en 2009, la récolte était de 38.6Mm3 et 35.5Mm3 en 2008. En tout cas, la récolte figure parmi les solutions de valorisation et de reconstitution des stocks de forêt au profit des exploitants.

Typologie des produits forestiers

En France, les produits forestiers font l’objet d’une certification en termes de qualité depuis 2001. Dès lors, la PEFC ou Programme pour la reconnaissance des schémas de certification travaille pour attribuer une certification du type standard FSC ou Forest Stewardship Council aux entreprises respectant les exigences imposées. Il faut ainsi indiquer que 2061 entreprises ont trouvé une légitimité auprès du PEFC et parmi elles, 385 ont bénéficié un certificat sur la chaine de contrôle FSC. En outre, 16851 ha de forêt sont certifiées par le label FSC si le PEFC a reconnu plus de 5.2 millions d’ha, tous en 2010.

Concrètement, les arbres qui constituent les forêts français sont catégorisés en arbres résineux et en arbres feuillis. Pourtant, l’approche statistique les intègre dans deux grandes catégories à savoir les bois d’industrie et les bois d’œuvre. Certaines statistiques évoquent notamment d’autres catégories comme les bois de feu et les bois d’énergie. Dans les illustrations suivantes, deux tableaux évoquent quelques espèces d’arbres résineux et feuillis accompagne de l’étendue des surfaces couverts par chacune. Ensuite, un tableau récapitulera la situation entre les années 1990 et 2009.

Tableau de répartition de quelques espèces d’arbres résineux reconnus par la filière forêt-bois en France

Essence Surface couverte Essence Surface couverte
Pin maritime 1378000 Pin d’Alpe 236000
Pin sylvestre 1167000 Pin noir d’Autruche 185000
Epicéa commun 734000 Pin Luricio 100000
Sapin pectiné 544000 Mélèze d’Europe 94000
Douglas 251000 Pin à crochets 55000

 

 

Tableau de répartition des certains espèces d’arbres feuillis reconnu en France

Essences Surface couverte Essences Surface couverte
Chêne pédonculé 2381000 Chêne vert 341000
Chêne rouvre 1772000 Frêne 283000
Hêtre 1238000 Charme 200000
Chêne pubescent 824000 Bouleaux 186000
Châtaignier 509000 Robinier faux acacia 132000

 

Une autre approche statistique repose sur la catégorisation des arbres en « bois ». Celle-ci est fréquemment utilisée pour mesurer les quantités de production au niveau national comme il est indiqué dans le tableau ci-dessous.

 

 

Tableau de répartition de la production de bois en France entre 1990 et 2009

Million de m3 de bois rond 1990 1999 2000 2008 2009
Récolte totale de bois 38.9 37.8 48.5 35.5 38.6
Bois d’œuvre 25.4 23.2 32.2 21.1 22.5
Grumes de feuillus 10.2 8.0 9.6 6.1 5.2
Chêne et hêtre 5.7 4.8 6.7 4.0 3.4
Peuplier 3.4 2.2 1.9 1.4 1.3
Autres feuillus 1.0 0.9 1.0 0.7 0.6
Grumes de conifères 15.2 15.2 22.6 15.0 17.3
Sapin et épicéa 6.5 6.1 10.7 6.5 5.7
Pin maritime 5.2 5.7 7.1 5.0 8.6
Pin sylvestre 2.3 1.5 2.4 0.9 0.7
Autres conifères 1.2 1.8 2.5 2.6 2.3
Bois d’industrie 11.0 11.9 13.9 11.4 12.3
Feuillus 5.2 5.4 5.3 5.0 4.1
Conifères 5.8 6.5 8.6 6.4 8.2
Bois de feu 2.5 2.8 2.4 3.0 3.8

Le tableau démontre la place importante que tiennent les bois d’œuvre dans la production des bois pendant toute la période de l’observation. En fait, ce sont ces matières qui constituent la part la plus importante des matières premières utilisées par les industries de transformation comme les scieries et les papeteries. En particulier, les espèces formant les grumes à conifère demeurent les plus demandées de plus, leur reconstitution semble plus facile et plus rapide que les autres espèces. A cet égard, le tableau affiche quelques chiffres plus élevés pour les grumes à conifère à comparer à l’ensemble des espèces formant les bois d’industrie.

Les entreprises de production de bois

Les activités des entreprises de production de bois tournent autour de la récolte et la commercialisation. Selon une enquête annuelle publiée par l’Argeste, publié en 2010, le nombre d’entreprise qui a entrepris une activité de récolte de bois remontait à 3510 pour l’année 2009. Ces entreprises se répartissent comme l’indique le tableau suivant :

Tableau de répartition de reconstitution de forêt par les entreprises œuvrant dans la filière forêt-bois

Surface récoltée

(m3)

Nombre d’entreprises Pourcentage d’entreprise Pourcentage de récolte
-1000 1685 48 % 2 %
1000 – 4000 807 23 % 4 %
4000 – 20000 667 19 % 16 %
+ 20000 351 10 % 78 %

 

La plupart des entreprises œuvrant dans la filière forêt-bois s’investisse dans la récolte de bois dont la surface est inférieure à 1000m3. La raison se rattache certainement aux caractéristiques des surfaces à cultiver et l’espèce des arbres convenables. En revanche, la 78% de la récolte est réalisée par seulement 10% d’entreprises qui s’investissent chacune dans la reconstitution d’une surface de plus de 20000 m3. Même si elles ne sont que 351 en tout, elles assureront une grande partie de l’approvisionnement en bois dans le futur.

 

2 – Le marché en aval

La diversité de l’usage des produits issus d’une industrie de sciage anime le marché en aval. En détail,  les sciages servent comme matières premières dans le domaine de la construction des bâtiments, la charpenterie, la fabrication des emballages, la menuiserie, l’ébénisterie ainsi que les métiers d’art. En ce sens, il convient de distinguer les différents produits de sciage, d’en discuter sur le prix et de citer quelques caractéristiques de ce marché en aval.

Aspect réglementaire des produits de sciage

La production des sciages est une activité régie par une directive européenne intitulée « Directive sur les produits de construction » qui a été transposée et applicable en droit français. Elle a été mise en vigueur le 21 décembre 1988, Directive portant référence 89/106/CEE sur le « rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des Etats membres concernant les produits de construction. Puis modifiée par la directive 93/68/CEE le 22 juillet 1993 ainsi que le règlement CE n°1882/2003 du 29 septembre 2003. En effet, l’application de la directive dans le droit français est matérialisée par le Décret n°92-647 du 8 juillet 1992 relatif à « l’aptitude à l’usage des produits de construction », et qu’il a fait l’objet d’une modification par le décret n°95-1051 du 20 septembre 1995 et par le Décret n°2003-947 du 3 octobre 2003.

Cette directive a émis une définition précise des produits de constriction telle que « tout produit qui est fabriqué en vue d’être incorporé de façon durable dans des ouvrages de construction, qui couvrent tant les bâtiments que les ouvrages du génie civil ». En rajoutant une autre définition sur les ouvrages et la responsabilisation de l’Etat concernant la définition ainsi que le contrôle de conformité. En effet, la directive définit quelques exigences à respecter dans les ouvrages de construction à savoir les conditions sur :

  • La résistance mécanique et la stabilité
  • La sécurité en cas d’incendie
  • L’hygiène, la santé et l’environnement
  • La sécurité d’utilisation
  • La protection contre le bruit
  • Et l’économie d’énergie et l’isolation thermique

 

Le respect de ces exigences est sanctionné par une bonne note après le contrôle de conformité est sanctionnée par un certificat CE. Il est indispensable pour les industries qui pratiquent une stratégie d’exportation de ces produits au niveau européen et même au niveau international.

 

 

Nomenclature de quelques produits de sciage

Les produits de sciage font l’objet d’une classification unanime, elle dépend de l’approche des statisticiens qui établissent les rapports et les publications. Néanmoins, quelques catégories de produits de sciage sont fréquemment observées dans la plupart des statistiques notamment de celles de l’ARGESTE à savoir :

  • Les sciages des conifères : sapin et épicéa, pin maritime, pin sylvestre, autres
  • Les sciages des feuillus tempérés : chêne, hêtre, peuplier, autres
  • Les sciages des feuillus tropicaux
  • Les sciages des bois sous rails
  • Les sciages des merrains

Ce classement de l’ARGESTE repose sur l’essence des arbres avec lesquels les scieries reçoivent et transforment. Par contre, un autre type de classement, qui concerne plus particulièrement les sciages des conifères, repose sur la dimension des sciages demandés par les clients ou établis par les scieries elles-mêmes.

Récemment, l’évolution de la technologie employée par les scieurs concernant le découpage des arbres dont principalement le pin maritime, occasionne un autre classement des sciages ou avivés selon les statistiques publiés par « Le Pin des Landes »[9]. Ces avivés comprennent les différents produits cités ci-après :

  • Liteau : section inférieur à 470x50mm
  • Volige : épaisseur fine de 15, 18 ou 22 mm, largeur 2 à 4 fois l’épaisseur
  • Frise : épaisseur moyenne de 27 mm, largeur 2 à 4 fois l’épaisseur
  • Planche : épaisseur moyenne de 27 à 40 mm, largeur au moins 4 fois l’épaisseur
  • Solivette Demi-bastaing : épaisseur de 32 à 38 mm, largeur de 150 à 200 mm
  • Bastaing : section courantes de 75×200 mm à 100×225 mm
  • Carrelet : section rectangulaire ou carrée de côté 15 à 50 mm
  • Chevron : section carrée de côté 40 à 125 mm
  • Poutre : section carrée de côté supérieur à 120 mm
  • Plot : plateaux obtenus par sciage parallèle d’une grume

Un troisième classement apparait aussi après la combinaison de ces deux ensembles de critère. Il parait par exemple dans les documents édités par certaines scieries qui ont déjà obtenus une bonne note auprès du PEFC. Les critères de ces produits se rattachent à l’utilisation des bois, aux essences, à la qualité, aux dimensions, et à l’humidité. Mais ce dernier type de classement englobe la qualification des bois entant que matières premières et aux produits qu’ils procurent. Ces bois sont :

  • Les bois de menuiserie : liteaux, chevrons, moulures, frises, portes, fenêtres et menuiserie apparente.
  • Les lamelles de bois brut et carrelet massif : carrelet des fenêtres, frises de portes, façades et frises des meubles massifs, liteaux et moulures décoratifs pour fenêtre et meubles.
  • Les bois de résonance : fond de piano et instruments à cordes
  • Tout type de sciage pour la construction : coffrage, poteaux, poutres, voliges, chevrons, bois de charpente, bois d’ossature
  • Les bois bruts à raboter : bois profilés, bardage extérieur, pont de navire, decks
  • Les sciages destinés au lamellé collé : fabrication de poutres lamellées collées
  • Les bois d’emballage : caisses, palettes, dés à palettes, emballage industriel

 

Le volume de production des sciages

Dans cette section, l’étude porte uniquement sur les sciages issus de la classification de l’ARGESTE c’est-à-dire, les deux catégories de sciages fréquemment utilisés en statistique : les sciages des feuillus et les sciages des conifères. A cet égard, deux tableaux montrent en détail le volume de production des sciages en France entre 2009 et 2009 selon les statistiques recueillies paf la Fédération National du Bois.

Tableau de répartition annuelle des volumes de sciages de conifères en France entre 2002 et 2009

A première vue, le tableau informe une baisse tendancielle de la production de sciages des conifères pendant la période d’observation, c’est-à-dire entre 2002 et 2009. Si en 2002 le volume de sciages produits a été de 7468 m3, il n’en reste que 6462 m3 en 2009, soit un taux d’environ -13%. Pourtant, les deux dernières lignes du tableau informent en détail l’augmentation de la production des sciages de conifères certifiés entre 2005 et 2009. Cette hausse est remarquable. Il en est de même pour les sciages des conifères séchés artificiellement. Cela dit que la production des sciages tend graduellement vers la production normalisée.

Tableau de répartition annuelle des sciages des feuillus en France entre 2002 et 2009

La production des sciages feuillus suit une tendance en baisse depuis l’année 2002. Cette baisse a été brusque entre l’année 2002 et 2003, si pour la première année les scieries produisaient un volume de 2117 m3 de sciages il n’en restait que 1943 en 2003, et la baisse prend une pente douce jusqu’en 2009 avec une statistique de 1328 m3. Si l’on prend l’année 2002 comme année de base, la diminution atteigne les 37% en 2009 par rapport à cette année de base. La raison se rattache certainement à la difficulté de reconstitution des forêts des feuillus en France suite à la dégradation géologique du sol, au climat, à la durée de reproduction d’un arbre feuillu exploitable, à la diminution des entreprises qui s’y investissent, etc.

 

2 – L’état de la concurrence dans le marché de scierie

L’analyse de l’état de la concurrence dans ce marché s’établit selon les variables standards comme le nombre d’entreprises œuvrant à la production des sciages et mettent à la disposition des consommateurs les produits cités précédemment, en outre, il y a l’étude de l’évolution du prix et éventuellement l’analyse de l’état du commerce extérieur. Ces trois variables sont interdépendants sous condition d’un mécanisme simple : le nombre d’entreprise détermine les parts de marché et le marge de manouvre des consommateurs sur le choix des gammes de produit, en effet, détermine le mécanisme de formation des prix ainsi que son élasticité ; en outre, l’évolution du prix est conditionnée par l’évolution des quantités produites et celles demandées par les consommateurs, mais elle est aussi influencé par les flux de sciage engendré par l’importation et l’exportation.

 

Les entreprises de scierie

Suivant une statistique parue en 2009, la concurrence sur le marché des sciages est animée par quelques 2450 entreprises dans la filière « sciage et rabotage bois » dont 1870 sont spécialisées dans les activités de sciage proprement dites. Le tableau ci-après illustre le nombre d’entreprises œuvrant dans les activités de scierie en 2009 avec les volumes estimés de leur production.

Tableau de répartition des entreprises de scierie en 2009

Tranche de volume de sciage Nombre d’entreprises Part de production
Inf à 2000 m3 879 47% 4% 322960 m3
2000 à 6000 m3 673 36% 23% 1857020 m3
6000 à 20000 m3 243 13% 31% 2502940 m3
20000 et sup 75 4% 42% 3391080 m3

 

A première vue, le nombre d’entreprises offrant des produits de scierie est significatif. Mais en réalité, la plupart des entreprises ne dispose par assez en termes de capacité de production car la presque moitié n’arrive pas à fournir qu’une quantité très limitée inférieur à 2000 m3 de sciages. Seuls quelques 4% des scieries qui alimentent le marché avec un volume de production de plus de 40%. Il est facile d’en déduire que la concurrence est forte en terme de qualité car la demande des clients reposent certainement sur la qualité des produits et non sur la quantité. Malgré cette situation, il convient de citer quelques leaders dans la filière de sciage des bois tels que la Gascogne wood products, la Siat Braun, la Scierie Piveteau, la Monnet Sève SA et le FP bois. Ces cinq entreprises absorbent à peu près la 10% des emplois dans la filière.

Le prix des produits de scierie

L’analyse des prix comporte deux composantes à avoir l’analyse des prix des sciages des conifères et celle des prix des sciages des feuillus. Mais en raison de l’absence des données concrètes par produits, quelques produits phares dans chaque catégorie seront représentés dans les graphes suivants, extrait de l’analyse du Centre d’étude sur l’économie du bois.

Evolution des pris des sciages de conifères et feuillus entre 1997 et 2001

 

D’après ces illustrations, le marché de la scierie est loin d’être un marché de monopole, car il est animé par un grand nombre d’offreurs et de demandeurs et que le prix varie incessamment. Ce qui signifie qu’aucun entreprise n’exerce pas d’influence notable sur le marché ni sur le prix. En outre, la lecture du schéma sur les prix des sciages de conifère permet d’affirmer l’effectivité de la loi de l’offre et de la demande. Après l’année 2007, ce prix a été influencé certainement par le « boom immobilier » aux Etats-Unis et en Europe, notamment en France. Il convient de noter que les raisons qui poussent l’augmentation des sciages de conifère se rattachent à la possibilité aux entreprises de scierie de diversifier les gammes de produits obtenus à partir des conifères, mais aussi à l’amélioration des techniques de construction et de fabrication de meubles. Par conséquent, la demande de sciages de conifère va toujours vers une tendance haussière.

 

 

 

DEUXIEME PARTIE : La valorisation d’entreprise selon les théories economiques

Le secteur de sciage et rabotage bois figure parmi ceux dont la transmission notamment la cession d’entreprise ne demeure pas un cas isolé. Cela implique aux gérants la pratique et la maitrise des méthodes de valorisation de leur entité avant d’envisager cette cession. En fait, la cession d’entreprise fait partie des situations marquées par la confrontation de la valeur économique débouchant d’un calcul et le prix de cession issu d’un consensus ou d’un contrat. Par conséquent, il convient de développer quelques paragraphes concernant les bases de la valorisation d’une entreprise en faisant recours à certaines théories édifiées par les spécialistes en économie d’organisation et des firmes. C’est la raison pour laquelle la première section de cette partie aborde un rappel sur la valorisation en deux sous-sections à savoir les préalables d’une valorisation et l’exposé de quelques méthodes. Elle sera enchainée par la mise en lumière de la méthode ANR ou actif net réévalué en deux étapes dont la première concerne une énumération des arguments de base justifiant ce choix suivie dans une deuxième étape par la proposition des grands axes de la mise en œuvre de cette méthode.

 

Section 1 : Rappel sur la valorisation d’entreprise

La valorisation d’une entreprise, rappelons-la, revient à déterminer sa valeur économique de nature à ce que le gérant puisse avoir un bon argument lors de sa transmission, notamment sa cession. En d’autre terme, « l’évaluation peut être définie comme une tentative de mesurer avec des méthodes quantitatives, une valeur constituée d’éléments objectifs et subjectifs ». En effet, les principaux éléments qui déterminent cette valeur sont les actifs et les passifs réels, c’est-à-dire corrigés de quelques éléments « furtifs » qui pourraient influencer de raison inutile les calculs et la valeur obtenue. Comme la valorisation insinue la prise en compte d’un grand nombre de paramètres ainsi qu’un degré de complexité notable, il faut aux dirigeants s’en prémunir. Ils devront dans ce cas entamer quelques procédures préalables à la valorisation, qui révèle très importante de fait qu’ils sont les personnes les mieux placées à connaitre les vraies situations financières et comptables dans lesquelles vivent l’entreprise. Dans ce sens, quelques paragraphes concernant les procédures préalables à l’évaluation seront proposées en premier, suivis de l’exposé des quelques méthodes d’évaluation préconisées jusqu’à maintenant.

 

1 – Les préalables d’une valorisation

Entamer une valorisation implique une analyse préalable de l’entreprise de nature à disséquer quelques éléments essentiels informant sur la santé financière et la situation comptable. Cela signifie que le gérant aura à effectuer une analyse financière et une analyse économique de l’entreprise et/ou du secteur même. D’une façon transversale, les procédures citées ci-après demeurent les centres d’intention du gérant.

Une analyse financière et économique

Son objectif est de présenter la situation financière de l’entreprise à l’aide des ratios importants. A cet égard, les indicateurs sur la capacité de financement et le niveau et la capacité d’endettement sont prioritaires. En général, l’analyse financière et l’analyse économique devrait se baser sur l’examen minutieux de deux ensembles d’éléments dont :

Les éléments externes à la vie de l’entreprise

  • Les dispositifs législatifs et réglementaires qui régissent particulièrement les activités du secteur ou de l’entreprise. Dans le cas d’une scierie, il y a par exemple les normes de sciages répondant à la certification CE, la directive sur les matériaux de construction, etc.
  • Les éléments constituant la conjoncture générale qui dépeint le secteur. Si possible, il faut rassembler les informations qui décrivent le taux de chômage, le taux de pénétration, le déficit commercial du secteur, etc.
  • Les différents aspects qui caractérisent l’état de la concurrence dans le secteur. Ce volet de l’analyse examine par exemple le nombre d’offreurs et des demandeurs, l’évolution du prix, la classification des offreurs en fonction de leur positionnement dans le marché, la domination des offreurs, etc.
  • Les éléments d’information qui permettent d’apprécier la profitabilité ou non des activités de l’entreprise comme l’existence d’un créneau.

 

Les éléments internes à la vie de l’entreprise

  • Calcul et présentation de la valeur vénale des immobilisations, une pratique importante vue le poids des immobilisations dans le bilan d’une entreprise industrielle.
  • Présentation de la capacité à réaliser du résultat, de la valeur ajoutée, des bénéfices, etc. Celle-ci permettra à partir des indicateurs et des ratios de mesurer la rentabilité des activités de l’entreprise, qui parait aussi incontournable pour une entreprise industrielle.
  • Une topographie générale des ressources humaines que dispose l’entreprise. Celle-ci fait appel aux outils de représentation des ressources humaines comme les outils statistiques (effectifs, les âges, etc.) et les outils de gestion (productivité).
  • L’ensemble des informations qui décrit la structure financière de l’entreprise. Il est matérialisé par un panneau d’indicateurs de performance et de ratios couramment utilisés dans la pratique de l’analyse financière classique.
  • D’autres indicateurs de performance qui tournent graduellement vers la description de la performance financière comme la capacité d’endettement, les indicateurs de solvabilité, etc. Ces indicateurs décrivent la capacité de l’entreprise à se financier elle-même ou à s’engager à des sources de financement externes.

 

Une évaluation du mode de fonctionnement de l’entreprise

  • Appréciation des éléments propices qui soutiennent la bonne marche de l’entreprise tels que les conditions du marché, l’état de la concurrence, le positionnement biens et services fournies par l’entreprise, la maitrise de la technologie et de la technique de production, le mode de prise de décision.
  • Détermination de la valeur moyenne théorique et édification des scénarios sur la croissance de l’entreprise. La construction de chaque scénario fait appel à la comparaison de la valeur moyenne théorique obtenue et l’état de la croissance de l’entreprise. En général, deux états caractérisent une entreprise, soit elle est en expansion, soit elle est en détresse en fonction de la position de la valeur de l’entreprise à la valeur moyenne théorique.

 

Une procédure d’ajustement des valeurs

  • Ajustement de certaines valeurs obtenus à l’aide d’un calcul mais qui revêt un caractère très apparent. Il faut faire intervenir les indices de pondération ou les taux d’actualisation afin de les donner un résultat ajusté reflétant mieux la réalité.
  • Enumération des situations particulières qui revendiquent un ajustement de valeur comme :
    • L’évaluation fait apparaitre que l’entreprise est dans une situation de difficultés chroniques pendant quelques exercices consécutives et la prévision de son avenir montre une perspective très dépréciée.
    • L’observation du marché débouche à l’appréciation de la saturation du marché des produits et services fournis par l’entreprise or la concurrence prend de plus en plus de férocité.
    • La technique de production que l’entreprise emploie pour la production de la quasi-totalité de ces produits est constatée comme étant un procédé visiblement périmé. Celle-ci limite fortement sa capacité de production et bloque sa croissance.
    • Le mode d’organisation de l’entreprise ne correspond pas tout à fait à son statut ou à sa taille. Le cout de structure qui en résulte vient s’aggraver sur le cout de production et par conséquent sur les prix des biens et services fournis.
    • L’entreprise est confrontée à des difficultés cumulées à cause de l’insuffisance et de l’incapacité de souscription aux financements externes, ou dans d’autres cas la multiplication des voies de recours à des aides publiques. En effet, la diminution de la valeur mathématique de l’entreprise est fonction de la dépréciation des actifs importants du bilan. Et la variation de la valeur venale touche au fond les éléments d’actifs qui ne sont pas en liaison directe à la production.

En effet, l’observation et la pertinence de ces situations dans la vie de l’entreprise, avant ou pendant l’évaluation incite à l’adoption d’une procédure d’ajustement de valeurs des éléments de l’actif surtout.

Après la mise en œuvre de l’ajustement, le gérant est amené à dresser un scénario de l’évolution de l’activité de l’entreprise en recourant aux méthodes de prévision statistique comme les courbes de tendance, les graphes, etc. Celle-ci repose en particulier à l’analyse de l’évolution des agrégats importants comme le chiffre d’affaire, la marge brute d’autofinancement, le résultat et le bénéfice. La raison à la base du choix de ces grandeurs est qu’ils reflètent en mieux la réalité de la satiation de l’entreprise et témoignent sa particularité.

 

A titre d’illustration, le schéma suivant contribue à expliciter la démarche préalable à la valorisation.

DEMARCHE PREALABLE A LA VALORISATION
Analyse financière et analyse économique

Objet : Structure financière, situation économique

Evaluation du mode de fonctionnement

Objet : Facteurs déterminants à la bonne marche de l’entreprise

Ajustement des valeurs

Objet : Prise en compte et intégration des situations défavorables à l’évaluation

 

Perspective d’avenir
CHOIX DE METHODE
VALORISATION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 – Les méthodes de valorisation d’une entreprise

Les connaissances sur l’évaluation de l’entreprise reposent sur quelques notions fondamentales proposées dans les paragraphes ci-après. En premier, il convient de tourner vers quelques notions de base relatives à la théorie de la valeur et ensuite, vers un survol des méthodes d’évaluation connues et pratiquées jusqu’à aujourd’hui.

Quelques notions de base sur la valeur de l’entreprise

  • La valeur de marché

Ce terme cache deux significations un peu distinct l’un l’autre. La première signification fait référence à une valeur d’un actif négociée et formée à partir d’une ou plusieurs transactions. En ce sens, la valeur n’est pas tout à fait le même sens qu’un prix au sens propre du terme, elle prend plutôt le sens d’un contrat, d’un compromis ou d’un consensus entre les deux parties.

En outre, la valeur de marché peut être assimilée à une valeur calculée selon les conditions économiques normales ou conditions économiques correctes. En d’autres termes, elle s’obtient à partir de l’actualisation des revenus futurs de l’actif à l’aide d’un coefficient de pondération dont la plus connue est le cout du capital de référence.

Par ailleurs, la qualification d’une valeur comme valeur de marché nécessite la répétition et l’intensité des transactions qui concentrent sur le bien. Ceci affirme que la valeur du marché est formée à partir de la liquidité du marché de l’actif ainsi de la confrontation entre la demande d’une part et de l’offre d’autre part.

 

  • La valeur actuelle

Un actif a une valeur engendré par le marché même en absence d’un marché organisé. C’est cette espérance de rentabilité qu’un investisseur mise sur un actif. Or la rentabilité et les gains que cet actif apporterait dépendent encore d’une certaine probabilité dans le futur.

En théorie, la prise de décision d’investissement pour un investisseur découle de la comparaison de la valeur actuelle des revenus futurs d’un actif et la rentabilité qu’il exige de son capital. Il décide d’investir si ces deux valeurs sont sensiblement égales ou la valeur de rentabilité se montre supérieure au cout du capital.

A cet égard, la valeur actuelle est une fonction inverse de la valeur future d’un actif. Il sert à apprécier le cout d’opportunité de cet actif à un taux défini t. En d’autres termes, le calcul repose sur le renversement de la rentabilité d’un actif après une certaine année à sa valeur équivalente d’aujourd’hui. Il faut dans ce cas raisonner en termes d’utilité et d’opportunité. En conséquence, la décision d’investissement repose normalement sur la comparaison de la valeur initiale du fonds à investir et les valeurs actualisés des flux futurs. Ce qui aboutit au calcul de la valeur actuelle nette qui résulte de la soustraction des flux futurs actualisés et le montant initial de l’investissement. Si la VAN est positive, l’investissement est opportun sinon il ne l’est pas.

 

Les grandes familles de méthode de valorisation d’entreprise

D’après la synthèse de Laurent Batsch sur les méthodes d’évaluation d’une entreprise, le tableau suivant démontre les trois approches à partir des quelles sont catégorisés les méthodes.

Pour éviter l’embarras lors du choix d’une méthode pour valoriser une entreprise, il faut adopter une approche basée sur la capitalisation au sens large. Si la société figure parmi les sociétés cotées au marché boursier du moins elle émet des actions sur ces marchés, il faut se référer à la deuxième sous-catégorie (3ème ligne du tableau) et d’en tirer une méthode appropriée. Au contraire, les méthodes de la première catégorie seraient une bonne option si l’entreprise n’émet pas des actions. Autrement dit, sa valeur dépend de la capitalisation de son actif au sens du bilan.

A titre de rappel, les différentes formules conçues pour le calcul de la valeur de l’entreprise feront le contenu du tableau suivant :

Intitulé Méthode d’évaluation Formule
Formule 1 Actif net corrigé (ANC) V= actifs corrigé – endettement total
Formule 2 Capitalisation du bénéfice net courant V= coefficient de capitalisation * bénéfice net corrigé
Formule 3 Capitalisation des dividendes V= coefficient de capitalisation * dividendes distribués
Formule 4 Marge brute d’autofinancement V = coefficient K * marge brute d’autofinancement
Formule 5 Méthode de Goodwill GW= taux de capitalisation (bénéfice net – taux des obligations*actif net corrigé)

 

Il existe bien d’autres méthodes fondées sur la combinaison ou la transformation de l’une ou plusieurs de ces méthodes. Les allemands, les anglo-saxons et les experts-comptables de l’Union Européenne ont tous édifiées des nouvelles formules à cet égard.

Section 2 : Valorisation par la méthode d’actif net réévalué ou ANR

Parmi les différentes méthodes remises à plat dans les paragraphes précédents, la méthode ANR renferme des caractéristiques adaptées au calcul de la valeur mathématique et valeur intrinsèque d’une entreprise de scierie. Les autres sont bien évidemment écartées du fait qu’il semble très rare pour des telles entreprises d’émettre les actions sur le marché boursier. A cet égard, les paragraphes suivants s’inclinent vers la proposition d’abord de quelques arguments validant un tel choix avant de se préoccuper à la démarche l’opérationnalisation.

1 – Les arguments en faveur de ce choix

Le choix de l’ANR comme méthode d’évaluation d’une entreprise de scierie repose notamment sur l’appréciation des caractéristiques particulières qui la distingue des autres. Quelque soit sa taille, la plupart de ces caractéristiques s’aperçoivent une fois le bilan est soumis à une décortication. A cet égard, il faudra privilégier les points de réflexion suivant afin de mettre en lumière ces caractéristiques :

  • Un bon nombre d’entreprise de scierie affiche un bilan composé en grande partie des éléments de patrimoine appartenant au gérant leur limitant ainsi l’autonomie dans la prise de décision et dans la combinaison optimale des ressources pour la production.
  • La taille d’une entreprise de scierie décrite par les statistiques comporte plusieurs tranches disparates et éloignées, l’effectif varie d’une entité à une autre. Selon l’approche statistique de la Fédération Nationale du Bois, les tailles des entreprises de scierie et rabotage bois s’étend sur un certain nombre de tranche d’intervalle à savoir entre 20 et 49, 50 et 99, 100 et 249, 250 et 500, 500 et plus, encore celles dotant d’un effectif hors tranche.
  • Le montant du poste comptable relatif à l’enregistrement des immobilisations notamment les immobilisations corporelles dans le bilan comptable est presque élevé quelque soit la taille de l’entité. Quelque montage permet à ces entreprises de sortir, même temporairement, de l’aggravation du montant de la dette, notamment les charges financières, est de temps en temps pratiquée, c’est justement l’octroi d’un matériel par crédit bail par exemple.

En effet, les raisons sur lesquelles repose l’option pour le gérant de la méthode ANR portent essentiellement sur ces traits caractéristiques de la scierie. Sans prévaloir l’exhaustivité, il s’agit de quelques arguments suivants :

  • Le rendement des activités pratiquées par la scierie présente une forte dépendance à la variation d’un indicateur particulier, comme dans d’autres entreprises industrielles d’ailleurs, qui est l’intensité capitalistique. Ce dernier exprime comment l’entreprise a promu la combinaison entre les ressources humaines et les ressources matérielles. En effet, la performance de la scierie dépend en grande partie de ces actifs. Le gérant que les futurs preneurs de la scierie devraient en rendre compte de la situation.
  • Précédemment, certaines constatations indiquent la détérioration continue de la situation comptable et financière des entreprises de scierie en France. Une telle circonstance insinue le recours incessant de ces entreprises à l’appel au financement extérieur de forme diverse. Parmi ces solutions figurent l’appel au contrat de leasing ou crédit-bail, la subvention d’exploitation, etc. En conséquence, le gérant est amené à une méthode de valorisation basée sur la correction et l’actualisation des éléments de l’actif et du passif. La valeur ainsi obtenue informe la situation réelle de l’entreprise.

 

Afin d’illustrer la situation de ces entreprises de scierie et de rabotage bois, un tableau et un graphe seront présentés ci-après décrivant l’évolution de certains agrégats entre 2000 et 2007.

Tableau : Evolution de certains agrégats comptables des entreprises de scierie et de rabotage bois en France entre l’année 2000 et 2007.[10]

 

Première constat :

Le tableau montre dans les deux premières lignes une disparition significative des entreprises de scierie et de rabotage bois pendant la période d’observation. En tout, le nombre recensé d’entreprises disparues atteigne 366, soit une perte de 46 entreprises par an. En outre, l’évolution des effectifs par entreprise suit la même tendance. En 2000, l’ensemble d’entreprises de la filière employait un effectif de 24753. Pourtant, ce nombre s’est considérablement réduit à 18723 en 2007, soit une perte de 6030 emplois.

En se basant sur ces faits, de nombreuses raisons entrainent une démotivation des investisseurs à la filière. La disparition en est un argument palpable. Cette situation est l’une des défis du gérant de chaque entreprise qui envisage une cession. Ils ont intérêt à présenter des informations comptables et financières aptes à refléter la rentabilité de l’entreprise à long terme, dans le cas contraire, les investisseurs se montreraient réticents à l’acquisition. Ce qui amène à l’analyse financière, au diagnostic stratégique et à l’évaluation de l’entreprise à l’aide d’une méthode qui fait rapprocher les résultats à la réalité.

Deuxième constat :

En se référent aux deux avant dernières lignes du tableau, la lecture de l’évolution du montant des immobilisations fait apparaitre une tendance haussière d’année en année. En 2000, le niveau de ce poste pour l’ensemble des entreprises de la filière avoisinait le 1588.8 millions d’euros. Il a connu une hausse incessante pendant la période d’observation et en 2007 il a fini par atteindre un niveau nettement supérieur de 1742.7 millions d’euros. Conjointement à ce constat, le poste ‘investissements corporels (apports compris)’ affiche aussi la même tendance. Si au début, le montant des investissements corporels était à un montant de 186.6 millions d’euros, le redressement continu des entreprises en difficulté pendant la période a conduit à une augmentation des montants débloqués à cet égard, ainsi, le poste est évalué à 211.9 millions d’euros en 2007 pour l’ensemble des entreprises. Ce qui revient à une hausse d’environ 4 millions d’euros par an.

Ce constat témoigne la motivation des gérants des scieries à vouloir redresser la situation financière et chercher des solutions permettant à retrouver les performances. En ce sens, ces gérants estimaient que la course à la technologie de production était la solution propice. En plus, les industriels se bousculent à la fabrication des nouveaux matériels de production, conçus pour être ergonomique et respectent les normes de production, afin que les scieries ne renoncent pas à la multiplication et la complexité des demandes des consommateurs. Ces actifs matériels sont importants et participent à la performance de l’entité qu’il faudra les apprécier à leur valeur réelle lors de la valorisation.

Tout compte fait, la juxtaposition de ces deux réalités qui animent l’inquiétude des investisseurs, apparait comme le fond même du choix de la valorisation par la méthode d’actif net réévalué. La synthèse de la démarche de l’opérationnalisation de cette méthode ANR fera l’objet des quelques développements ci-après.

 

2 – La mise en œuvre de la méthode de valorisation par l’actif net réévalué

Le patrimoine de l’entreprise constitue la base même de certaines méthodes de valorisation y compris la méthode ANC ou actif net comptable et l’ANCC ou l’actif net comptable corrigé. Ce dernier, aussi dénommé méthode ANR ou actif net réévalué aboutit à l’obtention de la valeur mathématique intrinsèque de l’entreprise. La procédure de sa mise en œuvre fera l’objet de la présente sous-section.

Le calcul de la valeur mathématique intrinsèque passe par le calcul de la valeur mathématique de la méthode actif net comptable. Après, il faudra procéder à quelques retraitements et ajustements, basés sur les éléments de l’actif, les postes risques et charges et sur la fiscalité différée, pour arriver concrètement à l’objectif.

Etape 1 : Transformation du bilan

La transformation du bilan est très importante pour le calcul de la valeur mathématique. En se basant sur le niveau de la liquidité de chaque poste bilanciel, le comptable pourra dresser une autre représentation du bilan qui retrace les grandes masses comptables à savoir les actifs fictifs, les actifs réels, les capitaux propres, les provisions pour risques et charges et enfin les dettes.

Cette décomposition du bilan sera illustrée dans le tableau d’actifs et du passif proposé ci-après.

 

 

Schéma : Le bilan patrimonial après sa décomposition en grandes masses comptables

ACTIF   PASSIF
ACTIFS FICTIFS CAPITAUX PROPRES
ACTIFS REELS  

ACTIF NET

 

  PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES
DETTES

 

D’après le tableau, le calcul de l’actif net comptable peut se faire en deux méthodes, basées sur l’équilibre bilanciel. Pourtant, il faudra bien s’assurer que la décomposition du bilan ne comporte aucune erreur de calcul qui faussera certainement les résultats. Donc, il y a des précautions à prendre au sérieux dans cette première étape.

Etape 2 : Calcul de l’actif net comptable en deux méthodes

Les deux méthodes permettant de calculer l’ANC sont respectivement :

Méthode 1 :

ACTIF NET COMPTABLE =   CAPITAUX PROPRES

–          ACTIFS FICTIFS +   ECART DE CONVERSION PASSIF

 

Méthode 2 :

ACTIF NET COMPTABLE =  ACTIFS REELS

– PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES – DETTES

+ ECART DE CONVERSION ACTIF + ECART DE CONVERSION PASSIF

 

 

Etape 3 : Correction des postes du bilan

L’étape de la correction des certains postes du bilan comprend quatre opérations.

Opération 1 : Calculer la valeur actuelle de certains éléments d’actif

  • Eviter les erreurs de calcul provenant de l’existence de l’écart entre la valeur au bilan et la valeur réelle des éléments de l’actif
  • Déterminer les éléments d’actif liés directement à l’exploitation et ceux qui ne le sont pas

 

Opération 2 : Agencement des éléments des provisions pour risques et charges

  • Reclasser les provisions qui acquièrent le caractère d’une réserve aux comptes des capitaux propres.
  • Détermination de la valeur nette d’impôt des provisions qui antérieurement ont subit une déduction d’impôt.

Opération 3 : Détermination des éléments considérés comme actifs fictifs

  • Les frais de recherche et développement
  • Les frais d’établissement
  • Les primes de remboursement des obligations
  • Les comptes de régulation-actif

Opération 4 : Détermination des éléments considérés comme passifs fictifs

  • Les produits constatés d’avance
  • L’écart de conversion-passif

 

Etape 4 : Détermination de la valeur mathématique intrinsèque issue de la correction de la valeur de l’actif net comptable

ACTIF NET COMPTABLE CORRIGE = ANC + Plus-value latente – Moins-value latente

 

 

 

 

TROISIEME PARTIE : La valorisation de la scierie par la méthode Actif Net Réévalué

La valorisation est un processus continue sollicitant la mise en œuvre d’une démarche préalable, qui à son tour est le fruit d’une collecte et traitement d’information continue depuis au moins le début de l’exercice. Dans ce sens, l’opérationnalisation de l’ANR ne constitue en aucun cas une opération singulière. Au contraire, la valorisation, au sens propre, figure parmi les dernières opérations de l’évaluation de l’entreprise avant les procédures de négociation d’un éventuel contrat de cession.

Dans cette dernière partie, les développements abordent respectivement la valorisation de la scierie en mettant le point sur l’analyse diagnostic, l’analyse de performance et l’application de la méthode ANR sur un cas concret.

 

Section 1 : Diagnostic stratégique de la scierie

1 – Une étape à la recommandation des professionnels

L’analyse stratégique est la première étape de l’évaluation de l’entreprise si l’on rejoint les propos des experts, membres de la Compagnie des Conseils et Experts financiers, notamment J.F Pensard : « Toute évaluation d’entreprise doit commencer par une analyse stratégique, c’est-à-dire une mise en perspective de la société sur son marché. Elle doit comprendre également l’indentification des forces et faiblesses internes à l’entreprise [11]».

Selon ce propos, l’analyse stratégique de la scierie ne demeure pas un préalable à l’évaluation mais au contraire, elle est considérée comme étant sa première étape. Si les experts le sollicitent, c’est parce que la réussite de l’opération de cession procure largement des informations claires et étendues sur la stratégie de l’entité. Que ces informations comptables, financières ou stratégiques, il faudra toujours analyser les perspectives qui pourraient s’offrir à l’entreprise à long terme afin de convaincre les futurs acquéreurs.

En outre, cette recommandation indique bien qu’il faudra identifier les forces et les faiblesses internes à l’entreprise. Ce qui revient à procéder à une analyse stratégique similaire au modèle d’analyse SWOT, reconnue comme étant une méthode simple et efficace pour défricher les points forts de la stratégie des activités de l’entreprise.

 

2 – Les objectifs du diagnostic stratégique

Par définition, l’analyse SWOT est un outil de recherche d’informations sur la situation de l’entreprise dans tous ses dimensions. Elle repose généralement sur la traçabilité et la pertinence des informations internes et externes de l’entreprise.

Plus précisément, comme son nom le confirme, l’analyse SWOT ou Strengh – Weaknesses – Opportunities – Threats est un outil de diagnostic stratégique. Il combine l’analyse des forces et des faiblesses de l’entreprise, conjointement avec les opportunités et les menaces provenant de son environnement externe. En se focalisation sur les points forts et les points faibles, le gérant aura l’occasion d’apprécier les facteurs qui créent ou diminuent de la valeur dans sont entreprise, des facteurs internes. Quelque soit le cas, jongler  les facteurs internes semble plus facile à réaliser pour le gérant contrairement aux facteurs externes, eux, ils ne sont pas maitrisables. En prenant pas exemple l’effet de la concurrence, l’état du marché du produit, le changement de la base législative qui régit les activités du secteur, les cours de bourse, etc. Aucune entreprise ne peut pas dicter ni influencer l’état ou la tendance du marché pendant une période donnée et voulant se procurer de cette pouvoir pour planifier ses stratégies. Désormais, les théories sur les concurrences monopolistiques ou oligopolistiques demeurent des théories académiques et loin d’être applicable à la réalité.

 

3 – Méthodologie de la construction d’une matrice SWOT

La construction de la matrice SWOT repose sur l’identification, l’analyse et la synthèse de chacun des quatre éléments avant de les représenter sous forme d’une véritable matrice. Dans cette sous section, il convient d’aborder un à un ces éléments dans le but de bien apprécier quels astuces utilisés.

 

  • Les forces

Pour l’entreprise, les aspects internes constituent ses forces. Ces aspects peuvent être un produit, un caractéristique ou encore autre élément, seulement, il faut qu’ils soient capable d’offrir une meilleure perspective d’avenir. Tout compte fait, les forces sont des éléments internes qui favorisent ou participent, intégralement ou partiellement, la création de valeur.

 

  • Les faiblesses

Ils figurent toujours parmi les éléments internes que l’entreprise a la possibilité de contrôler. En d’autre terme, les faiblesses désignent les aspects négatifs internes à l’entreprise qui apparaissent comme étant une limite de marge de manouvre, un défaut sur les produits ou le problème de compétence en termes de ressources humaines. Mais malgré cet aspect négatif, l’entreprise n’a pas perdu toutes les possibilités de les redresser.

 

  • Les menaces

Parmi les éléments de la conjointure externe à l’entreprise, les menaces, définies comme des problèmes, les limitations et des obstacles, limitent ou compromet la conduite d’un projet ou le développement même de l’entreprise. En quelques sortes, les éléments qui constituent une menace pour l’entreprise sont les conjonctures socio-économiques qui pourraient même agir un secteur ou l’économie tout entier. Les exemples les plus fréquents sont la hausse du prix de l’énergie.

 

  • Les opportunités

Parmi les constituants de la conjoncture externe à l’entreprise, il y a ceux qui s’apprête à engendrer des externalités positives qui favorisant par la suite le gain en terme d’avantage concurrentiel d’un produit. Comme pour les éléments des menaces, ceux des opportunités apparaissent aussi comme entant que problème de conjoncture nationale ou internationale difficilement maitrisable pour l’entreprise.

Après l’indentification de ces quatre composantes, il reste à ressembler les informations collectées et les représenter des un tableau. L’esquisse de base qui permet de représenter couramment ces informations est illustrée ci-après.

Esquisse courant de la matrice SWOT

FORCES

Ressources à la disposition de l’entreprise

Caractéristiques d’un produit ou d’un service

= création de la valeur

FAIBLESSES

Limite de l’étendu de marché

Défauts d’un produit

Incompétence au niveau des ressources humaines

= destruction ou diminution de valeur

OPPORTUNITES

Caractéristiques de la concurrence

Conjoncture économique du pays

Législation, amélioration des règlementions fiscales

Situations socio-démographies (mutation démographique, aménagement du territoire, création nouveau marché, …)

=amélioration de la position concurrentielle

 

MENACES

Saturation de marché

Conjoncture socio-économique (perte d’emploi, augmentation taux d’inflation,

Resserrement de la législation (augmentation des impôts liés à la production et à la consommation, augmentation des droits de douanes, …)

Transition au niveau des marchés financiers (nouveaux secteurs porteurs, tendance générale du marché financier, …)

= menaces sur l’évolution des activités de l’entreprise

 

 

 

 

4 – Diagnostic de la scierie

Le diagnostic de la scierie repose sur la collecte et l’interprétation économique des éléments d’informations recueillis à partir des sources suivantes :

  • Source pour les éléments internes (forces et faiblesses): documents comptables et fiscales de la scierie
  • Source pour les éléments externes (opportunités et menaces) : documents officiels et non officiels comme les statistiques, les études sectoriels, les documents édités individuellement par les organismes et les entreprises

Afin d’illustrer la pratique de l’analyse stratégique, le cas de la société SARL SENPG sera traité tout au long de cette troisième partie.

Dans ce sens, les documents les plus consultés sont principalement les comptes annuels de la société pendant les cinq dernières années, c’est-à-dire de 2007 à 2011. Comme il est déjà indiqué dans les précédents paragraphes, ces documents internes serviront de base pour l’étude et l’analyse des forces et faiblesses de la société.

En outre, les documents considérés comme étant externe à l’entreprise, et serviront comme base d’analyse des opportunités et menaces, sont notamment les statistiques sectorielles de l’INSEE-DGI et de l’AGRESTE. Elles traitent particulièrement les situations de l’ensemble des entreprises œuvrant de domaine de l’exploitation forestière, le sciage et le rabotage des bois de 2000 à 2007. Il y a aussi l’étude effectué par la PIPAME sur le marché des nouveaux produits issus du bois et les perspectives de ce marché jusqu’en 2020. En outre, les documents de la Fédération National du Bois sur le marché des sciages semblent aussi avoir de pertinence à cette étude.

Identifications des informations de chacune des composantes de la matrice SWOT.

  • Les éléments de la rubrique « Forces »

Les forces de la scierie reposent notamment sur les éléments suivants :

  • La détention d’une licence d’exploitation de la forêt
  • La détention d’un brevet qui explique l’esprit inventeur
  • La mise en place et l’exploitation d’un logiciel informatique pour piloter et automatiser les processus notamment dans l’atelier de production.
  • Les immobilisations corporelles comprennent des immeubles et des installations techniques spécifiques aux activités de la scierie tout autant que les matériels et outillages industrielles.

 

  • Les éléments d’information concernant les « Faiblesses »

Tout comme ceux des « Forces », la plupart des éléments expriment les « Faiblesses » de la scierie SARL SENPG sont obtenus à partir des informations fournies par les bilans patrimoniaux et leurs détails. Principalement, ils sont :

  • La lourdeur des autres charges liées à l’achat des matières premières comme les droits de douane du fait que les grumes de la forêt locale ne suffisent pas à produire normalement les quantités de sciages estimées.
  • L’importance du montant du poste comptable « autres achats et charges externes » sur le bilan qui exprime la non maitrise de certains éléments de l’approvisionnement. Ce poids vient s’aggraver ensuite le montant des charges et va entrainer une diminution progressive de la valeur ajoutée d’une année à une autre.
  • Le mode de détention du capital à seulement deux personnes qui est une manifestation certaine de l’enchevêtrement du patrimoine de l’entreprise et celui des propriétaires. En plus, la considération de cette confusion va biaiser l’autonomie de décision dans l’entreprise.
  • L’importance des charges salariales

 

  • Les éléments d’informations concernant la rubrique « Opportunité »

En se référant aux paragraphes précédents, les opportunités qui s’offrent à la scierie sont engendrés par les conditions propices de l’environnement des affaires. Les caractéristiques de cet environnement sont décrites par les points ci-dessous :

  • La disparition incessante des entreprises dans le secteur offre un avantage en matière de part de marché et atténue la férocité de la concurrence
  • La localisation de la scierie en outre-mer limite aussi et fortement cette concurrence et offre en plus la possibilité de faire des exportations des produits en métropole.

 

  • Les informations servant à identifier les « Menaces »

En principe, les informations avec lesquelles peut être effectuée l’identification des menaces qui incombent au développement de la scierie sont apparemment plus nombreuses et plus pertinentes. Quelques unes seront citées ci-après :

  • La source de grume s’amenuise d’année en année. Elle est certainement causée par le décalage existent entre l’abattement des arbres et la reconstitution de la forêt.
  • L’éloignement des sources de grumes, causé par le même fait.
  • Le poids des frais liés à l’importation et à l’exportation (droit de douanes)
  • Le changement progressif des comportements de consommateur sur les produits de sciages.
  • L’effervescence des nouveaux produits issus du recyclage qui inondent le marché, surtout ceux se vendent à un prix considérablement réduit et arrivent par importation.
  • La conséquence des normes sur les caractéristiques des produits de sciages à l’esprit des consommateurs.

 

En conséquence de toutes ces informations, il est facile de construire la matrice SWOT de la scierie. Toutefois, d’autres éléments pourraient encore s’y ajouter.

Résultat de l’analyse diagnostic de la scierie : Matrice SWOT

 

FORCES

–   Détention des immobilisations incorporelles : licence, brevet et logiciel informatique

–   Détention des immobilisations corporelles : installations industrielle, matériels et outillages industrielles

–   Déploiement de charges importantes pour renforcer les ressources humaines : salaires (motivations), formation technique, renforcement de capacité, autres motivations

= création de la valeur

FAIBLESSES

–   Importance des charges liés à l’approvisionnement en grumes : droits de douane, frais d’approvisionnement, transports

–   Importance des achats externes et autres charges liés à l’exploitation en général : autres matières nécessaires au sciage

–   Mode de détention de capital de l’entreprise : confusion entre patrimoine particulier et patrimoine de l’entreprise, influence de la notoriété des détenteurs de capital et la prise de décision

–   Poids des charges salariales

= destruction ou diminution de valeur

OPPORTUNITES

–   La disparition progressive des entreprises du secteur : augmentation certaine de la part de marché de la scierie, atténuation de la férocité de la concurrence

–   Localisation géographique de la scierie : domination des marchés locaux, possibilité de faire des exportations pour atténuer les poids des importations incompressibles des matières premières et des matières secondaires nécessaire à la production.

=amélioration de la position concurrentielle

 

MENACES

–   Influence de la normalisation en matière d’exportation en Europe : exigence technique et financière engendrée par le label CE, le cout de renforcement des capacités des scieurs liés à cette circonstance

–   Epuisement graduelle de la forêt : éloignement des sources d’approvisionnement, limitation du choix concernant la qualité et la dimension des grumes, augmentation de charges liées à l’approvisionnement comme les frais

–   Changement de comportement des consommateurs sur les qualités des sciages : tendance de consommation des produits importés à prix réduit, foison des nouveaux produits de sciage issue de la transformation secondaire

–   importance de dépenses liées aux échanges extérieures : obligation de réaliser un excédent commercial, droits de douanes

= menaces sur l’évolution des activités de l’entreprise

 

5 – Résumé sur diagnostic stratégique de la scierie

L’analyse stratégique est fondée sur une théorie longtemps développée par les économistes d’organisation dans l’objectif de mesurer et détailler les éléments favorables et défavorables au développement de l’entreprise. Cette analyse a été conçue de façon simplifiée et représentative pour faciliter la lecture des résultats. Dans cette optique, la matrice constitue la façon la plus représentative.

En se référent à ces arguments, le SWOT est utilisé pour représenter les meilleurs conjonctures qui jouent en faveur de la croissance de la scierie, tout autant que les contraintes quelque soit leur nature, qui lui entravent le développement. En lisant la matrice, la force de l’entreprise repose sur les immobilisations incorporelles et corporelles ainsi que sur les qualités des ressources humaines. En outre, le non maitrise des charges externes et les achats liés à l’approvisionnement constituent les faiblesses de la scierie. Il y a aussi l’appréciation de la mode de détention du capital qui ne donne pas assez de marge de manouvre pour la scierie dans les prises de décision.

Par ailleurs, les éléments qui forment l’environnement externe à la scierie pourraient jouer en sa faveur ou le contraire. Prenons par exemple l’épuisement des sources de grumes : l’épuisement de forêt. Elle pourrait se jouer en faveur de la scierie dans le sens ou elle se lancerait dans la fabrication des nouveaux produits de sciage issu d’une seconde transformation (recyclage). Par contre, si la technique de production reste toujours les mêmes sans avoir eu idée de substituer les produits traditionnels par des nouveaux produits, l’épuisement de la forêt constituerait dans ce cas une menace. Le cas du droit de douane suit la même voie. Si la scierie aura du mal à maitriser la réalisation d’un excédent commercial grâce l’augmentation de l’exportation, le droit de douane constituerait comme étant un obstacle au développement des activités de la scierie. En outre, le changement de comportement des consommateurs est aussi devenu une variable à ne pas minimiser l’importance. Il est à l’origine de l’inondation des produits importés, de l’apparition progressive des nouveaux produits sur le marché et des publicités sur leur utilisation. L’exploitation de cette circonstance pourrait entrainer le développement des activités ou au contraire, mener à sa dépravation.

 

Section 2 : Analyse de la performance de la scierie

L’analyse de la performance est facilement démontrable à l’aide des informations chiffrées exprimant la situation économique, financière et comptable de la scierie. Toutefois, il faut rappeler les objectifs et la méthodologie de cette analyse de façon à bien assortir sa nécessité par rapport à l’objectif général de l’étude.

 

1 – Objectif et méthodologie

Les informations exprimant l’état de la performance de la scierie intéressent à la fois le gérant, l’expert-comptable ainsi que le futur preneur. Mais comme le gérant est encore en phase de réévaluation de son entité, il faut que l’évaluation de performance se limite à une analyse financière restreinte.

Rappel sur la notion de la performance

La performance ne peut se définir qu’en tenant compte d’abord de la notion d’efficacité et d’efficience.

L’efficacité est la mesure de la réalisation de l’objectif défini préalablement. Elle est exprimée par le rapport entre le résultat et l’objectif à atteindre. Ces propos impliquent alors qu’il y a une définition de l’objectif en fonction de la vocation de la scierie et une mesure des résultats par la comptabilité par exemple. Et l’opération de mesure se fait à l’aide des indicateurs et des ratios.

En outre, la notion d’efficience définit la façon dont les ressources sont déployées pour réaliser les résultats. La production est efficiente si les résultats sont satisfaisants et suffisants en tenant compte des couts et des quantités de ressources employés. D’une autre manière, l’efficience de la production s’explique aussi par la rentabilité de ressources. Toutes ces explications font appel ainsi aux indicateurs de performance liés  l’efficience.

En effet, la performance d’une entreprise se résume par le schéma suivant :

 

 

Objectif de l’analyse de performance

En principe, l’évolution de la mesure de performance d’une entreprise s’étend progressivement à un horizon plus large que la dimension financière. Après la naissance du concept développement durable, surtout sa diffusion dans le secteur industriel en Europe, les entreprise auront maintenant à se préoccuper d’un nouvel concept plus conséquent et plus intégrant qui est la performance globale. Elle comprend trois volets dont la performance financière, la performance sociétale et la performance environnementale.

Dans le cas de l’étude de la scierie ci-présent, l’analyse de la performance se limite à la performance financière. Dans ce sens, l’objectif porte sur la capacité de la scierie à rentabiliser les ressources financières et ressources matérielles à sa disposition. En d’autre terme, l’étude est focalisée sur la rentabilité des capitaux propres et l’efficacité de la production en tenant compte des investissements faramineux ainsi débloqués. Les résultats demeurent ensuite comme étant des arguments pertinents à la disposition du gérant. Et pendant les évaluations effectuées par l’expert-comptable avant la conclusion d’un éventuel contrat de cession, le gérant sera en mesure de prendre part à l’argumentation et à la discussion au lieu de simplement se contenter des résultats qui lui seraient proposés.

Méthodologie de l’analyse de la performance financière

Dans le cas de la scierie, la méthode d’analyse de la performance financière est celle du système de Pont de Nemours. Le but de ce type d’analyse est de répondre à une seule question: est-ce que la scierie déployait tous les moyens dont elle dispose afin de réaliser son objectif financier ? Le choix de cette méthode permet d’éliminer les calculs inutiles et d’orienter l’analyse de la performance financière de la scierie vers la mise en relation de l’allocation des ressources avec l’objectif financier.

La méthodologie employée pour cette méthode est simple :

  • déterminer la rentabilité maximale des opérations
  • apprécier l’efficacité maximale de la gestion des actifs
  • l’évaluation de l’utilisation du levier financier

Les résultats obtenus à partir de ces trois étapes seront ensuite regroupés pour évoquer l’expression de la maximisation de la richesse du propriétaire. Si la scierie déploie suffisamment ses ressources, la richesse du propriétaire connaitra une augmentation d’année en année, sinon, il y a des failles à trouver.

Afin de résumer ces propos, le schéma suivant illustre l’ampleur de cette méthode du système du pont.

 

 

2 – Les indicateurs de performance

Les indicateurs devraient être en corrélation avec le système de pont retracé précédemment. Dans ce cas, les indicateurs à calculer pour exprimer la performance de la scierie en utilisant ce système sont principalement :

  • l’indicateur sur l’enrichissement du propriétaire : rendement sur l’avoir

 

 

  • indicateur sur le niveau de la rentabilité globale des opérations : ration de la marge nette

 

 

  • indicateur sur l’efficacité de la gestion des actifs : la rotation de l’actif total

 

  • indicateur de levier financier : le levier financier

 

 

 

3 – Résumé sur la performance

Illustration du cas de la scierie SARL SENPG

L’application du système d’évaluation du pont sur la scierie SARL SENPG permet d’évaluer l’enrichissement des propriétaires. Cette idée servira d’argument palpable à l’orientation des décisions des futurs acquéreurs de la scierie. Pourtant, il ne faut préalablement pas d’attendre à des résultats promoteurs qui va dans le sens de la croissance et performance. En outre, les données utilisées dans l’étude ont été scruté à partir des comptes annuels de la scierie de 2008 à 2010.

  • Collecte de données

Les données forment une matrice dont les colonnes retracent la vente nette, le bénéfice net, l’avoir du propriétaire et l’actif total. En ligne se trouve les années d’observation de l’étude : 2009 à 2011.

Tableau des données comptables de la scierie

En euros vente nette bénéfice net avoir propriétaire actif total
2009 2370651,00 15228,00 1008890,00 2638598,00
2010 2428365,00 5484,00 1014375,00 2824126,00
2011 2466494,00 4272,00 1018647,00 2958139,00

 

  • Calcul des indicateurs de performance

 

Pour l’année 2009 :

  RSA  
1,51
MN RAT LF
0,64 89,85 2,62

 

 

Pour l’année 2010 :

 

  RSA  
0.54
MN RAT LF
0.23 85.99 2.78

 

 

 

 

Pour l’année 2011

  RSA  
0.42
MN RAT LF
0.17 83.38 2.90

 

Interprétation des résultats

  • La marge nette mesure la part du montant de la vente qui se transforme en bénéfice. Pendant ces trois dernières, c’est-à-dire de 2009 à 2011, la scierie présentait de la difficulté à réaliser un bénéfice croissant. Par contre, le volume de vente ne fait qu’augmenter pendant ces mêmes périodes. Il en déduit que la scierie n’arrivait pas à maitriser certains charges liés à l’exploitation.
  • L’indicateur rotation total d’actif exprime la façon de l’utilisation des éléments d’actifs de la scierie pour la production des sciages. Aussi bien cet indicateur est élevé, aussi bien l’actif est utilisé de façon optimale. Durant les trois années d’observation, le RAT de la scierie oscille entre 80 et 90% mais de manière descendante année après année. Cette situation confirme la diminution du rendement des éléments d’actif autrement dit la baisse de leur capacité à produire suffisamment.
  • L’indicateur levier financier utilisé dans cette étude est exprimé par le rapport entre l’actif total et l’avoir des propriétaires. L’amélioration de cet indicateur entre 2009 et 2011 résulte d’augmentation de l’actif total et l’avoir des propriétaires en même temps. Pourtant, les taux de variation de ces deux agrégats ne sont pas les mêmes car l’actif total prend une pente plus brusque que l’autre variable. Ainsi, le levier financier augmente de 2.62 en 2009 à 20.9 en 2011. Il en découle alors que la part augmentée de l’actif est un gaspillage du à la non maitrise de la gestion de la scierie ou la durcissement des conditions d’exploitation.
  • L’indicateur rendement sur les avoirs exprime la tendance de l’enrichissement des propriétaires de la scierie. Pour une entreprise de cette taille, la variation de cet indicateur dépend particulièrement de sa capacité à réaliser du bénéfice net. Ici, ce rendement se détériore d’année en année, allant de 1.51 en 2009 à 0.42 en 2011 à cause de la diminution du bénéfice net. Alors les propriétaires s’enrichissent de moins en moins et d’année en année. Probablement, cela pourrait être l’un des arguments qui incite les propriétaires à envisager une transmission de la scierie.

La capacité de production de l’entreprise est assez importante pour réaliser une vente qui augmente d’année en année. Par contre, la charge liée à l’exploitation est difficile à maitriser de nature à diminuer le bénéfice net. Ce dernier est pourtant la composante principale de l’avoir des propriétaires, donc ceux-ci s’enrichissent de moins à moins.

 

Section 3 : Opérationnalisation de la valorisation par la méthode « actif net réévalué »

La première étape de l’opérationnalisation de la méthode ANR est, selon les paragraphes précédents, la transformation du bilan en une représentation plus homogène des grandes masses nécessaires au calcul de la valeur comptable nette. Dans un deuxième temps, la seconde sous-section abordera la mise en œuvre proprement dite, c’est-à-dire le calcul de la valeur de cession de la scierie. Ce calcul impliquera encore quelques corrections du bilan pour aller de l’actif net corrigé à l’actif net comptable corrigé ou actif net réévalué (ANR).

 

1 – Retraitement du bilan de la scierie

L’opération de retraitement est effectuée à partir du dernier bilan de la scierie qui datait de 30/09/2011.

Présentation du bilan de SARL SENPG du 30/09/11

ACTIF
  Montant brut Amort ou Prov Montant net
Incorporel      
Frais d’établissement      
Frais de développement      
Concessions, brevets et droits similaires 4624 4624  
Fonds commercial 457347   457347
Autres immobilisations incorporelles      
Immobilisations incorporelles en cours      
Avances et acomptes      
Total 461971 4624 457347
Corporel      
Terrains      
Constructions 55719 38689 17029
Inst. Techniques Mat out. Industriels 744854 530961 213892
Autres immobilisations corporelles 204935 218852 22082
Immobilisations en cours      
Avances et acomptes      
Total 1041509 788503 253005
Actif financier      
Participations évalués par équivalence      
Autres participations      
Créances rattachées à des participations      
Titres immob. De l’activité de portefeuille      
Autres titres immobilisés      
Prêts      
Autres immobilisations financières 135873   135873
Total 135873   135873
TOTAL ACTIF IMMOBILISE 1639354 793127 846226
Stocks      
Matières premières et approv. 319740   319740
En cours de production de biens      
En cours de production de service      
Produits intermédiaires et finis 512628   512628
Marchandises      
Total 832368   832368
Avances. Acomptes versés/commande 28680   28680
Créances       
Clients et comptes rattachés 390536 11478 379057
Autres créances 45216   45216
Capital souscrit et appelé non versé      
Total 435752 11478 424247
Divers      
Valeurs mobilières de placement      
Instruments de trésorerie      
Disponibilités 16724   16724
Total 16724   16724
Charges constatées d’avance 5260   5260
Total de l’actif circulant et des CCA 1318785 11478 1307307
Frais d’émission d’emprunts à étaler      
Primes de remboursement des emprunts      
Ecarts de conversion actif      
TOTAL DE L’ACTIF  2958139 804606 2153533

 

 

PASSIF
Capital social dont versé 8000
Primes d’émission,  de fusion, d’apport  
Ecarts de réévaluation  
Ecarts d’équivalence  
Réserves  
Reserve légale 800
Réserves statutaires  
Réserves réglementées  
Autres réserves  
Report à nouveau 1005575
Résultats antérieurs en instance d’affectation  
Résultat de la période (bénéfice ou perte) 4272
Situation avant répartition 1018647
Subvention d’investissement  
Provisions réglementées  
Total 1018647
Autres fonds propres  
Titres participatifs  
Avances conditionnées  
Total  
Provisions  
Provisions pour risques  
Provisions pour charges 33211
Total 33211
Emprunts et dettes assimilées  
Emprunts obligataires convertibles  
Autres emprunts obligataires  
Emprunts et dettes auprès des établissements de crédits 431804
Emprunts et dettes financières divers 37368
Total 469173
Avances et acomptes reçus sur commandes 1171
Dettes  
Dettes fournisseurs et comptes rattachées 428019
Dettes fiscales et sociales 193161
Dettes sur immobilisations et comptes rattachés  
Autres dettes 10148
Instruments de trésorerie  
Total 631330
Produits constatés d’avance  
Total des dettes et des produits constatés d’avance 1101675
Ecarts de conversion-passif  
TOTAL PASSIF 2153533
Crédit-bail immobilier  
Crédit-bail mobilier  
Effets portés à l’escompte et non échus 220028
Dettes et produits constatés d’avance à plus d’un an 880475
à moins d’un an 79532
Renvois: Dont concours bancaires courants et soldes créditeurs bancaires  
dont emprunts participatifs  

 

Le retraitement du bilan conduit à la constitution des cinq grandes masses comptables dont :

Actif

  • Les actifs fictifs
  • Les actifs réels

Passif

  • Les capitaux propres
  • Les provisions
  • Les dettes

 

Actif après le retraitement

ACTIF Montant
Actifs fictifs  
Frais d’établissement  0
Frais de développement  0
Primes de remboursement des emprunts  0
Compte de régularisation-actif  0
Frais d’émission d’emprunts à étaler  0
Charges constatées d’avance 5260
Ecarts de conversion-actif  0
TOTAL ACTIF FICTIF 5260
Actifs réels  
Fonds commercial 457347
Constructions 17029
Inst. Techniques mat. Out. Industriels 213892
Autres immobilisations corporelles 22082
Autres immobilisations financières 135873
Matières premières et approvisionnements 319740
Produits intermédiaires et finis 512628
Avances acomptes versés sur commande 28680
Clients et comptes rattachés 379057
Autres créances 45216
Disponibilités 16724
TOTAL ACTIF REEL 2148268
TOTAL ACTIF 2153528

 

Passif après retraitement

PASSIF Montant
Capitaux propres  
Capital social versé 8000
Réserve légale 800
Report à nouveau 1005575
Résultat de la période 4272
TOTAL CAPITAUX PROPRES 1018647
Provisions  
Provisions pour charges 33211
TOTAL PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES 33211
Dettes réelles  
Emprunts et dettes auprès des établissements de crédits 431804
Emprunts et dettes financières divers 37368
Avances et acomptes reçus sur commandes 1171
Dettes fournisseurs et comptes rattachées 428019
Dettes fiscales et sociales 193161
Autres dettes 10148
TOTAL DETTES REELLES 1101671
Dettes fictives  
Produits constatés d’avance 0
Ecarts de conversion-passif 0
TOTAL DETTES FICTIVES 0
TOTAL PASSIF 2153529

 

Remarque : Les différents comptes qui forment les actifs fictifs et les dettes fictives dont les valeurs sont nulles, ont été expressément inscrits dans le bilan transformé afin de mettre en lumière le sens même du retraitement.

 

La représentation du bilan transformé en fonction des grandes masses comptables définis pendant le retraitement

 

ACTIF PASSIF
ACTIFS FICTIFS CAPITAUX PROPRES
5260 1018647
ACTIFS REELS
2148268
PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES
33211
DETTES FICTIVES
0
DETTES REELLES
1101671
TOTAL BILAN 2153529

 

 

 

2 – Détermination de la valeur de la cession

Après la transformation du bilan de la scierie, il faut procéder au calcul de la valeur de la cession. Celui-ci se déroule en trois étapes dont la première consiste à la détermination de la valeur par la méthode actif net comptable, qui est secondée par la correction du bilan afin d’avoir la valeur voulue de la méthode actif net comptable corrigé ou réévalué.

  • Détermination de la valeur mathématique selon le principe de l’actif net comptable

La valeur obtenue par la méthode ANC est dite valeur mathématique de la scierie. Elle est obtenue à l’application de l’une des deux formules suivantes :

ANC = CAPITAUX PROPRES – ACTIFS FICTIFS
  = ACTIFS REELS – PROVISIONS – DETTES

 

ANC = 1 018 647 – 5260 = 1 013 387

ANC = 2 148 268 – 33 211 – 1 101 671 = 1 013 386

La valeur de l’actif net comptable va encore subir une correction en fonction d’une revalorisation de certains postes du bilan tant dans l’actif tant dans le passif.

 

  • Revalorisation de certains postes du bilan

La correction du bilan de la scierie même après d’être retraité une fois prend en compte les éléments suivants :

  • Valeurs à ajouter après la réévaluation des éléments d’actif

La valeur de certains postes d’actif peut faire l’objet d’une réévaluation après la constatation de la différence existante entre sa valeur réelle et sa valeur comptable. Si la valeur réelle est supérieure à la valeur comptable, il faut imputer l’excédent à un poste nommé Plus-value latente d’actifs, la quelle sera considéré lors du calcul de la valeur net comptable corrigée.

  • Valeurs à reclasser après la réévaluation des risques réels

Les comptes de réserves suivent un principe bien fondé soit par la pratique soit par la législation comptable. En outre, certains comptes de réserves auraient été remplis à la routine ou à la malice. Dans ce cas, il faut intervenir pour corriger ces circonstances et reclasser bien distinctement les comptes de réserves normaux et les occultes. Ces derniers devront être ajoutés aux comptes de capitaux propres.

  • Solde de la fiscalité différée

La fiscalité différée fait l’objet d’une considération particulière dans cette correction de bilan. En fait, il y une comparaison entre les créances fiscales différées et les dettes fiscales différées afin d’obtenir un solde de fiscalité différée à additionner ou à soustraire de l’actif net comptable. Pour les créances fiscales différées, elles sont induites de la créance fiscale des actifs fictifs. En revanche, les éléments des capitaux propres comme la subvention d’investissement et les amortissements dérogatoires engendrent des dettes fiscales potentielles.

Donc la formule de l’actif net comptable corrigé est donnée par l’expression suivante :

ANCC ou ANR = ANC + Plus-value latente d’actifs

Calcul de la plus-value latente d’actif

Dans le cas de la scierie SARL SENPG, la valeur de la plus-value latente est obtenue par l’intégration des valeurs de plus-value des composantes d’actifs corporels, décrite clairement dans l’annexe du bilan sur les immobilisations. Ces plus-values sont de court terme et concernent les composants suivants :

  • Tronçonneuse M650 : 192
  • Pick up navare D/C : 3442
  • Tronçonneuse 6.5 ch : 943

La plus-value latente vaut alors 192 + 3442 + 943 = 4577

L’ANCC est égale à :

ANCC = ANC + PVL

ANCC = 1 013 386 + 4577

ANCC ou  ANR = 1 017 963

Ainsi, la valeur de cession correspond à celle obtenue à partir de la précédente formule.

 

3 – Résumé sur la valeur obtenue

La valeur obtenue est dénommée valeur mathématique intrinsèque de la scierie. La démarche qui permet de l’obtenir est schématisée par le schéma de restitution suivant :

Correction
Retraitement
BILAN INITIAL
BILAN RETRAITE
BILAN CORRIGE
Actif net comptable
Actif net réévalué

 

 

CONCLUSION

La scierie est une entreprise industrielle de première transformation qui traite les bois directement provenant de la forêt. En effet, les produits d’une scierie dénommée globalement sciages font tous l’objet d’une utilisation secondaire chez les autres métiers comme la charpenterie. Mais la production des sciages obéit toujours à des dispositions strictes surtout au niveau de la qualité. Il y a même des normes européennes de sciages destinées pour les scieries qui voulait entrer dans les activités d’échanges internationaux. En outre, ces entreprises opèrent dans un marché un peu difficile à gérer. D’un coté, ce marché s’ouvre de mieux en mieux du fait de la disparition annuelle continue de scierie. Mais d’un autre coté, les critères de qualité voulue par les consommateurs mettent les scieries dans une situation de sous-production, maintenant que les clients se tournent progressivement vers les produits importés et les nouveaux types de produits de sciage.

Cette juxtaposition de situation conduit les gérants d’une scierie à entamer des évaluations de leur entreprise même si c’est juste pou avoir l’idée leur enrichissement. A ce sujet, les théories économiques avancent plusieurs méthodes d’évaluation permettant de valoriser les entreprises afin d’avoir une idée sur la question combien vaut leur entité. Dans la deuxième partie de ce travail, un cliché sur ces méthodes a été proposé. Mais il est précédé d’un exposé sur les préalables à une évaluation. Cette étape renferme en fait du diagnostic stratégique de la scierie ainsi que de l’analyse de sa performance financière.

Pour le cas de la scierie, une méthode de valorisation basée sur le patrimoine a été choisie pour la valoriser. La méthode d’actif net comptable corrigé est une méthode de valorisation patrimoniale optée suivant l’adoption de quelques critères comme le mode de détention du capital par exemple. A cet égard, la troisième partie traite particulièrement la mise en œuvre de cette méthode pour traiter le cas de la scierie.

Comme première étape, un diagnostic stratégique a été entamé afin de percer les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités de la scierie. Ensuite, une autre section propose une analyse de performance financière basée sur la méthode « système de pont » qui utilise certains indicateurs de performance particuliers. Il y a à ce titre l’indicateur de l’enrichissement des gérants de la scierie qui sert à exprimer d’une certaine manière la capacité de l’entité à réaliser des bénéfices annuels. Mais le rôle principal est joué par l’indicateur rotation d’actif total. Cet indicateur informe sur le taux de l’utilisation des éléments d’actifs pour atteindre l’objectif de performance de la scierie. Aussi bien qu’il atteigne un niveau élevé, aussi bien l’entreprise a énormément la possibilité de réaliser un chiffre d’affaires important. Pourtant, pendant les trois derniers années c’est-à-dire entre 2009 et 2011, la scierie connait une situation dans la quelle l’indicateur de l’utilisation d’actif diminue d’année en année. Ce qui exprime évidement que les actifs de l’entreprise sont en état de sous-exploitation. La capacité d’enrichissement suit cette tendance et affiche une baisse tendancielle pendant la même période. En guise de résumé, après la valorisation pour la méthode d’actif net réévalué, la scierie est en situation plutôt désastreuse qui joue en défaveur de l’enrichissement des gérants.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

CEE-ONU, « Le marché du bois en France : Situation actuelle et perspectives à court terme », 2011

Daniel Antraigue, « L’analyse du bilan patrimonial en valeurs réelles », IUT GEA

Laurence Le Gallo, « Analyse financière », 2005-2006

Laurent Batsch, « La théorie de la valeur de l’entreprise », CEREG, Université Paris-Dauphine

LPR Saulxures, « La première transformation du bois en scierie : Débits, outils, matériels, méthodes »

Ministère de l’Economie et des Finances, « L’évaluation des entreprises et des titres de société », Version novembre 2006

PIPAME, « Marché actuel des nouveaux produits issus du bois et évolutions à échéance 2020 », 2012

AGRESTE et INSEE-DGI, Les statistiques sur la filière « Exploitation forestière » et « Sciage et rabotage bois » entre 2000 et 2007

Fédération Nationale du bois, « Le ruban », Statistique de la production de sciages, 2011

 

 

 

[1] Chiffre d’affaire net hors taxe

[2] Quantité, prix unitaire, remise, etc.

[3] Taille, poids, matières, techniques, etc.

[4] Essence principale, essence secondaire et essence précieuse

[5] Bois d’industrie et bois d’œuvre

[6] Mise à longueur et équerrage

[7] Bon de livraison, bordereau d’expédition, fiche de sortie, etc.

[8] Diminution de la capacité de traitement des commandes en temps normal et réduction du nombre de commande ou de la quantité recevable pour la scierie

[9] Communauté des communes de Mimizan

[10] Statistique de l’ARGESTE et de l’INSEE-DGI sur la situation de la filière « Exploitations forestières ».

[11] Jean François Pansard, in « Les clés de l’évaluation d’entreprise », Compagnie des Conseils et Experts Financiers, RF Comptable n°362, juin 2009, p. 29

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