L’aménagement des bureaux : Impact sur la qualité de vie et la performance au travail
Introduction
Depuis la Révolution industrielle à la fin du XVIIIe siècle et l’apparition du système taylorien[1] d’organisation du travail un siècle plus tard, l’entreprise demeure une entité omniprésente dans notre monde contemporain. D’un point de vue strictement économique, elle est d’abord une unité économique qui accomplit des activités déterminées dans le but de réaliser un profit. Traditionnellement, elle remplit une fonction de production de biens et/ou de services qui seront ensuite destinés à la consommation de la population. Lesdits biens et services visent à répondre à divers besoins que cette dernière exprime ou ressent. L’entreprise est alors perçue comme une entité créatrice de valeurs puisqu’elle permet de satisfaire tant ses propriétaires que sa clientèle.
Cependant, l’évolution de la société a mis en évidence d’autres aspects qui sont éloignés des impératifs économiques mais qui, non moins, sont tous aussi importants, voire plus, que la réalisation de profits et la consommation de biens et services. Ces nouvelles dimensions qui concernent principalement les employés impactent sur la qualité de vie de la population en général, et ce de deux manières. En premier lieu, le travail représente pour le salarié son principal moyen pour subvenir à ses nombreux besoins : l’alimentation, le logement, l’éducation des enfants, la santé, les loisirs, etc. Cette réalité est objectivement vérifiable notamment à travers le phénomène du chômage.
En effet, le chômage qui peut être défini simplement comme l’état ou la situation pour une personne de n’exercer aucun emploi, impacte significativement sur le pouvoir d’achats individuel et limite son accès aux biens aptes à satisfaire ses besoins. D’ailleurs il concerne 10,2% de la population active en France métropolitaine au deuxième trimestre 2015[2]. Mais en dehors des biens et services qu’il procure, le travail contribue également à une meilleure qualité de vie de la population d’une autre manière : par le fait même de le réaliser. Il est alors question de la qualité intrinsèque du travail.
Concernant l’existence de cette qualité du travail, l’entreprise en a progressivement pris conscience. Ce constat irréfutable est aujourd’hui étayé par l’existence de nombreux professionnels œuvrant dans le domaine de l’aménagement intérieur de l’espace de travail auxquels les entreprises font de plus en plus souvent appel : architectes, ergonomes, designers, etc. Pour s’en rendre compte, il est aisé de trouver, à l’aide des moteurs de recherche en ligne, des prestataires en aménagement intérieur de bureaux. En effet, ces différents spécialistes sont de plus en plus mandatés pour examiner la physionomie des espaces de travail. Ils peuvent intervenir à deux moments précis de la vie de l’entreprise.
D’une part, ces professionnels sont appelés à intervenir au sein d’une entité déjà existante. Ainsi, leur tâche consistera souvent à déceler les obstacles à la réalisation d’un travail de meilleure qualité de la part des employés en proposant une alternative à l’agencement actuel des bureaux. D’autre part, leur intervention pourra également se faire en amont. Dans ce cas, ils proposeront par exemple un aménagement intérieur des bureaux qui soit approprié aux futures activités de l’entreprise. Il est également fait appel aux sociologues : cette dernière pratique prouve l’ampleur grandissante que prend l’aspect social et humain du travail à l’égard des dirigeants d’entreprises.
Ainsi, il est une réalité prégnante que le travail est incontestablement l’une des composantes majeures qui améliorent la qualité de vie de la population. Étant donné que le travailleur passe environ 70% de son temps disponible, et donc de sa vie, sur son lieu de travail[3], il est devenu une nécessité pour les entreprises de leur fournir un cadre propice à sa réalisation. Car pendant trop longtemps, l’espace des travailleurs a été malmené. Actuellement, la souffrance au travail est une donnée à prendre en compte puisqu’elle est devenue un problème de société et de santé publique.
Nous venons de poser clairement la relation qui existe entre la qualité de vie de la population et le travail dans la mesure où ce dernier contribue à l’amélioration du premier. Mais ce n’est là qu’une face de la médaille puisque c’est la relation inverse qui intéresse prioritairement l’entreprise : la qualité de vie du salarié améliore son travail. En effet, l’entreprise souhaite que ses salariés soient performants dans leur travail et lui fournit de plus en plus les moyens appropriés. C’est pourquoi, les entreprises attendent désormais beaucoup d’un aménagement de qualité de leurs bureaux afin que celui-ci lui soit non seulement profitable mais le soit également pour ses salariés. En d’autres termes, l’entreprise cherche à améliorer la qualité de vie au travail de ses employés.
C’est en tenant compte de ce contexte ambivalent que nous avons formulé notre problématique de recherche : de quelle(s) manière(s) l’entreprise peut-elle contribuer à l’amélioration de la qualité de vie du travailleur ? Dans quelle mesure cette amélioration contribue-t-elle à la qualité de son travail ?
Pour répondre à cette problématique, la présente recherche sera développée sur trois chapitres. Le premier chapitre sera consacré aux généralités en matière d’aménagement des bureaux et d’espaces de bureaux. À travers l’historique de la notion, les évolutions majeures de l’espace de travail seront mises en évidence; l’impact de l’évolution technologique sur l’aménagement des bureaux sera aussi analysé.
Un deuxième chapitre sera consacré aux différents intervenants en matière d’aménagement des bureaux. Ce sont les architectes, les ergonomes et les designers. On s’attachera à mieux cerner les responsabilités de chacun. Un dernier chapitre sera consacré aux actions que l’entreprise pourra mettre en place pour corriger les effets négatifs d’un aménagement inapproprié de l’espace de travail.
Chapitre 1 Généralités en matière d’aménagement de bureaux
Le présent chapitre développera essentiellement trois points. D’abord, une étude historique sera faite afin de comprendre l’évolution qui s’est progressivement opérée en matière d’aménagements des bureaux depuis la naissance de l’entreprise. Ensuite, il s’avère nécessaire de définir les différents types d’espaces que l’on rencontre actuellement au sein des bureaux. Enfin, sera analysé l’impact de l’innovation technologique sur l’aménagement de l’espace de travail.
Section 1 L’historique de l’aménagement des bureaux de la fin du XIXe siècle à nos jours
§ 1 Autour de la notion de bureau
Avant d’aborder la question proprement dite de l’aménagement des bureaux, il convient en premier lieu de définir ce qu’est le bureau, concept qui a également connu de nombreuses évolutions au fil du temps.
Selon Rheims (1990), « le mot « bureau » vient certainement de « bure », grosse toile de laine qui, placée sur les tables à écrire, permettait par son épaisseur et sa matière d’isoler le parchemin sur lequel on écrivait, évitant ainsi de le détériorer »[4]. L’histoire du bureau est liée au besoin de clercs au sein de l’administration[5]. Au XVIe siècle, le bureau prend une nouvelle forme puisqu’il s’agissait désormais d’un plan horizontal fixe utilisé en remplacement des écritoires dans les abbayes. Un siècle plus tard, il contient des rangements et on l’appelle alors un « secrétaire ».
In extenso, le bureau désigne également le lieu où l’on vit et cette définition dépasse largement celui qu’on lui attribuait au XVIIe siècle. L’architecte Elisabeth Pèlerin-Genel (1994) en donne une description très précise étant donnée sa structure très répandue. En effet, sa forme (pièce rectangulaire), ses ouvertures (une fenêtre face à la porte), son système d’éclairage (intégré ou apparent), la nature de son plafond (faux-plafond), les équipements de rangement (meubles, armoire(s) et caissons à rangements) et de commodités (portemanteau, corbeille à papiers, chaises) son standardisés[6]. Cette extension est exprimée comme suit par Georges Perec (1989) :
On est passé «dudit tapis de table à la table à écrire elle même, puis de ladite table à la pièce dans laquelle elle était installée, puis à l’ensemble des meubles constituant cette pièce, et enfin aux activités qui s’y exercent, aux pouvoirs qui s’y rattachent, voire même aux services qui s’y rendent[7]. L’image n°1 ci-dessous est un portrait représentant un scribe en situation de travail. L’image n°2 est une photo du bureau que les scribes utilisaient.
Image n°1 : Portrait de Jean Miélot travaillant sur un bureau, XVe siècle
Source : « Bureau (meuble) », Wikipédia
Image n°2 : Bureau médiéval
Source : « Bureau (meuble) », Wikipédia
Le bureau s’impose peu à peu comme le lieu de travail par excellence. Sa présence témoigne de l’existence d’une organisation hiérarchique, et donc de manifestation du pouvoir. L’apparition des premiers bureaux est permise par la naissance du travail dans les usines, lui-même favorisé par les progrès techniques de la Révolution industrielle. On a principalement opposé le travail dans un bureau à celui effectué par les ouvriers et les agriculteurs. Ces derniers se trouvant majoritairement dans un état de précarité économique et sociale, les travailleurs de bureaux jouissaient d’une promotion sociale certaine. Ainsi, le bureau était essentiellement individuel puisqu’il symbolisait l’autorité sur les autres employés de l’usine. Pour se démarquer de ses contemporains et gravir « l’escalier social », un individu n’avait à cette époque qu’une seule possibilité : travailler dans un bureau. Ce constat nous permet d’introduire l’objet du prochain paragraphe à savoir l’aménagement des bureaux.
§ 2 L’aménagement des bureaux au début de la Révolution industrielle et du système taylorien
La première Révolution industrielle, amorcée pendant le XVIIIe siècle, a apporté son lot de changements sociaux. En effet, un important phénomène d’exode rural contribue à l’essor des villes et entraîne l’apparition d’une nouvelle classe sociale : les prolétaires. Nombreux et vivant souvent dans des conditions de vie difficiles, ils constituent une main-d’œuvre bon marché pour les usines qui œuvrent essentiellement dans le domaine du textile (filature et tissage du coton principalement) et de la métallurgie. Ce n’est que plus tard que de nouveaux genres de « bureau » apparaissent grâce aux nouveaux métiers comme le secrétariat.
Les industries textile et métallurgique ne furent pas des lieux de travail propices aux bureaux. En effet, des centaines d’ouvriers étaient regroupés dans un même local comme un grand hangar qui pouvait tous les accueillir. Des gravures montrent les conditions de travail difficiles des ouvriers : exigüité, manque d’aération, etc.[8] L’agencement de l’espace de travail est comparable à ce qui se pratique dans les actuelles entreprises franches du secteur textile, dites zones franches, issus de l’accord AGOA ou African Growth Opportunity Act[9]. L’image n°3 ci-après montre la conception de l’open space au temps des premiers bureaux de dactylographes.
Image n°3 : Pool de dactylos, vers le début de XIXè siècle
Source : Tempo-Team.
URL : https://hrm.tempo-team.be/fr/2015/09/12/open-space-bureaux-paysagers/
L’aménagement décrit ci-dessus facilite l’accomplissement par le chef de ses fonctions traditionnelles de surveillance. Ainsi, les employés devaient se consacrer exclusivement aux tâches qui leur ont été confiées. La préoccupation unique de cette organisation du bureau était alors de maximiser les rendements et l’efficacité de chaque ouvrier. Selon Anne Monjaret : « Ce modèle s’organise autour d’un principe de standardisation de l’environnement et de rationalisation des tâches que l’on pourrait rapprocher du modèle tayloriste, faisant du bureau, un espace impersonnel »[10]. Ainsi, l’organisation proposée par Taylor est dépourvue de préoccupations humanistes et ne se soucie que du rendement économique. Les travailleurs ne devaient pas s’occuper d’établir des relations entre eux : le travail prime sur tout le reste. Cette même tendance est observée chez les employés peu ou pas qualifiés : les secrétaires, sténographes et dactylographes (voir par exemple Fischer, 1990 : 174).
Monjaret ajoute également que « cette organisation régente également le temps libre, le hors travail des employés ; et si les bureaux sont en espace ouvert, c’est pour mieux en faciliter le contrôle »[11]. Il en ressort, d’une part, que l’agencement de l’espace de travail ne tient nullement compte de l’avis ou des commodités de l’employé qui est obligé de s’y plier, sans possibilité de recours ; d’autre part, son travail à l’usine limite considérablement sa vie privée. Par ailleurs, Gustave-Nicolas Fischer (1989) attribue une dimension symbolique aux espaces de travail.
Il estime que :
Les attributions spatiales permettent de dégager une carte des pouvoirs dans l’entreprise : la surface plus ou moins grande attribuée à un employé, le fait que son bureau soit privé ou partagé, à proximité ou non des « centres de pouvoir », sont autant de marqueurs de statut traduisant dans l’espace l’organisation hiérarchique de l’entreprise[12].
§ 3 L’évolution du bureau à partir du XXe siècle
On assiste à la fin du XIXe siècle à l’émergence des grandes entreprises capitalistes favorisée par l’application du taylorisme. Avec la hausse du nombre de salariés, il a été obligatoire d’adapter l’espace de travail. En effet, les bureaux s’installaient jusqu’alors les d’anciens hôtels particuliers. Mais l’évolution de la taille des entreprises les a vite rendus trop petits[13]. Selon Pierre Labardin (2011), « sans que cela ne signifie pour autant qu’il existait dès lors des grands espaces ouverts », « les premiers grands espaces collectifs (furent) pour les secrétaires ou les grands services administratifs : comptabilité, courrier, etc. » qu’on installait désormais dans des nouveaux immeubles[14].
En la matière, les États-Unis ont été les pionniers avant d’être suivis par l’Europe en début de XXe siècle. Fischer (1990) évoquait les « bureaux serrés en rangs compacts, [de la] standardisation des équipements, [de la] concentration du personnel dans un espace totalement banalisé et transparent » (p.174)[15]. Il s’agit là de la forme traditionnelle de l’open space. Mais il se produit en parallèle un basculement progressif vers un double changement : la personnalisation et la féminisation du bureau.
Plusieurs changements s’opèrent. D’abord concernant le lieu d’implantation du bureau : les entreprises arrêtent de déplacer leurs bureaux vers les anciens hôtels mais construisent désormais de nouveaux immeubles. Ce changement constitue déjà une « réelle innovation »[16] puisque les entreprises prennent conscience de la nécessité d’avoir un espace adapté à leurs activités. Ensuite, si les premiers espaces de travail sont collectifs et majoritairement occupés par les hommes, des changements sont amorcés à partir de la fin du XIXe siècle. L’accès des femmes aux « emplois de bureau peu ou pas qualifiés » a assurément apporté un nouveau visage et une nouvelle manière d’appréhender l’espace de travail à travers une « redéfinition des relations sociales et des conditions de travail »[17]. C’est pourquoi cette féminisation de l’emploi entraîne également une féminisation des bureaux.
On le voit à travers une personnalisation des espaces de travail à l’image de l’intérieur domestique que les femmes sont déjà habituées à entretenir. Des changements plus importants surviennent à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Selon, Pélegrin-Genel, les années 1950 voient l’apparition des ergonomes et designers dont la tâche consiste en « la création de lieux spécifiques de travail (qui) correspond la naissance d’un art de vivre des « employés » au bureau »[18].
L’évolution des bureaux s’est fait parallèlement aux transformations sociales. À partir des années 1960, le développement de l’individualisme transparaît au niveau de l’agencement intérieur des bureaux. En effet, il se traduit par la recherche d’une personnalisation plus poussée : de plus en plus, chacun cherche à délimiter son espace personnel. Pour P. d’Iribarne (1989), il en va de l’honneur pour les Français qui « sont attachés à leur statut (une personne = un travail = un statut = un bureau) »[19]. De nombreux chercheurs ont constaté que l’appropriation du lieu de travail s’effectue par un « marquage matériel ou décoratif » du territoire (Fischer, 1989 ; Monjaret, 1996a[20]) ou des « activités extra-professionnelles : manger, jouer, faire la fête, etc. » (Bozon, Lemel. 1990, Monjaret, 1997a, 2001b, 2001c)[21].
Le mode d’agencement des bureaux marqué par la mise en évidence du pouvoir hiérarchique et la sobriété – voire le dépouillement du décor – s’estompe et pour laisser sa place aux aménagements personnalisés. L’avis des salariés est pris en compte. À l’instar du domicile, le bureau se transforme en un lieu de vie et les employés commencent à calquer son décor sur celui-ci. Pour Fischer, il s’agit d’un phénomène psychologique qui peut être interprété comme « un processus de nidification, c’est-à-dire un style d’occupation qui transforme un espace donné en un chez soi »[22]. Par ailleurs, de nouveaux éléments s’invitent dans l’espace de travail et contribuent à l’amélioration du confort des salariés : des cadres photos, des décors muraux, des plantes vertes, des cloisons pour créer des espaces individuels dans un espace collectif, etc.
L’open space, qui est devenu la référence mondiale en matière d’aménagement des bureaux, a également évolué pour tenir compte de cette nouvelle donne : le nombre d’employés travaillant dans un open space au sein d’une même entreprise est généralement limité. Selon les résultats d’une enquête réalisée par Actineo, les open space concernent uniquement 18% des salariés des entreprises dont la plupart sont occupés par seulement 4 à 9 personnes[23]. Enfin, si la standardisation des espaces de travail avait poussé Honoré de Balzac à affirmer au milieu du XIXe siècle qu’ « à Paris, tous les bureaux se ressemblent » (1841)[24], aujourd’hui le terme d’open space est devenu « générique – pour ne pas dire fourre-tout – et recouvre des réalités bien différentes. Sa signification varie donc, même chez les aménageurs »[25].
Image n°4 : Aménagement du bureau en open space
Source : Paperblog. URL : http://www.paperblog.fr/5959329/bralco-mobilier-de-bureau/
Le contenu du concept de bureau a évolué dans le temps et s’est progressivement imposé comme le lieu de travail par excellence. L’évolution historique a aussi montré que les premiers bureaux ont été aménagés à l’image des usines de textile et de métallurgie. L’un des points importants est la prise en compte graduelle de l’avis des employés, ce qui a permis de dépasser la tendance à l’uniformisation au profit d’une personnalisation des bureaux. On a évoqué le concept d’open space : cependant, il convient de préciser qu’il ne s’agit là que d’une possibilité d’aménagement de l’espace de travail parmi tant d’autres. La prochaine section mettra l’accent sur les différents types d’espaces et les autres notions qui intéressent la présente recherche.
Section 2 Définitions des termes clés
Les différents concepts abordés dans la présente recherche gravitent principalement autour de la notion plus globale d’espace de travail, qu’il convient de définir. Ensuite, il faut savoir qu’il est possible de l’aménager de différentes manières, ce qui revient à étudier les différents types d’espaces pouvant exister sur le lieu du travail. Car, de nos jours, une entreprise est généralement aménagée en variant les espaces qui s’y trouvent.
§ 1 Autour du concept d’espace de travail
Suivant la classification des différents espaces établie par I. Altman, l’espace de travail fait partie des territoires secondaires[26], c’est-à-dire ceux où des règles sont définies plus ou moins clairement. Plus communément, on l’appelle « bureau ». Ainsi, l’expression « aller au bureau » désigne l’action de se rendre dans les locaux de l’entreprise où l’on travaille. Il peut également faire référence à la pièce exacte (bureau fermé) ou au poste de travail (bureau ouvert) où un employé déterminé s’assied habituellement pour accomplir ses tâches. Pour l’entreprise, l’aménagement du bureau révèle la manière dont elle est organisée. Pour le salarié, il révèle sa manière de s’en approprier. On peut déjà distinguer deux critères : le degré d’intimité du travailleur et sa mobilité dans l’espace de travail. Les données à notre disposition nous ont permis de distinguer entre deux types d’espaces de travail : fermés ou ouverts.
Le degré d’ouverture du bureau permet de distinguer principalement entre trois types d’espaces de travail : le bureau fermé, le bureau semi-cloisonné et le bureau ouvert. Le bureau est fermé ou cloisonné quand il isole ses occupants grâce aux murs et portes. Il s’agit du plus ancien aménagement qui existe pour les activités administratives. Il permet à son titulaire « d’exercer un contrôle physique et psychologique sur l’environnement » de travail[27]. Quant au bureau ouvert ou open space, il est « littéralement vidé de toute différenciation, réduit à un ensemble homogène et composé de rangs compacts où travaillent les salariés »[28].
Enfin, le bureau est dit semi-cloisonné quand l’un des côtés est laissé ouvert tandis que tous les autres sont fermés. Il offre un compromis entre la privatisation et la flexibilité. Dans ce cas, la séparation est réalisée à l’aide d’un cubicle ou cloison plus ou moins transparente[29]. Ce système est inventé en 1967 pour créer l’impression chez le salarié de disposer d’un lieu de travail individuel[30].
Image n°5 : Bureaux individuels et bureaux paysagers (open space)
Source : Le bâtiment environnemental du « BRE ». URL :
http://app.bruxellesenvironnement.be/energieplus/fr/CDRom/ventilation/etudescas/vencasBRE.htm
Image n°6 : Le « cubicle »
Source : Area². URL :
Qu’il soit ouvert ou fermé, l’espace de travail accueille toujours un ou plusieurs salariés. On distingue alors entre espace de travail collectif (quand plusieurs salariés sont réunis dans un même espace délimité) et espace de travail individuel (quand un seul salarié est isolé des ses collègues). Selon le baromètre Actineo, il existe quatre types de bureau : le bureau fermé individuel, le bureau fermé collectif (allant de 2 à plus de 4 personnes), l’espace collectif ouvert (allant de 4 à plus de 20 personnes[31]) et les salariés sans bureau attitré[32]. Il convient toutefois de préciser qu’il existe de fortes disparités en fonction du type de bureau choisi.
Ainsi, les bureaux individuels fermés (34% des personnes interrogées) et les bureaux collectifs fermés de 2 à 4 personnes (33%) et ceux de plus de 4 personnes (6%) représentent au total près de ¾ des aménagements de bureaux en France. Les espaces collectifs ouverts qui accueillent moins de 10 personnes sont les plus plébiscités par les entreprises (11%). Ce pourcentage baisse fortement à mesure que la taille de l’espace collectif augmente[33].
Enfin, toujours selon les données d’Actineo, il convient de remarquer deux faits : d’abord, c’est l’encadrement (cadres dirigeants et cadres) qui possède le plus souvent un bureau fermé individuel. Ensuite, la tendance à choisir un espace collectif ouvert de plus de 20 personnes augmente chez les grandes entreprises pour atteindre 6% (250 salariés et plus) et encore un peu plus si l’entreprise est implantée dans une grande banlieue (10%). Les trois images qui suivent représentent respectivement un bureau individu fermé, un bureau collectif fermé de 2 à 4 personnes et un espace collectif de plus de 20 personnes.
Image n°7 : Bureau individuel fermé
Source : Bird office. URL : https://www.bird-office.com/location-salle/usage-bureau-ferme
Image n°8 : Bureau collectif fermé de 2 à 4 personnes
Source : Bureaux à partager. URL :
Image n°9 : Espace collectif de plus de 20 personnes
Source : Tempo team. URL :
https://hrm.tempo-team.be/fr/2015/09/12/open-space-bureaux-paysagers/
Les espaces de travail partagés sont également appelés espaces de coworking. Il s’agit de nouveaux espaces de travail nés vers 2002 aux États-Unis. L’ESCP Europe Business School en propose une typologie en trois modalités :
- le combi-office : ce sont « de très petits bureaux individuels (4 à 6m²) permettant l’isolement et la concentration, réunis autour d’une large surface collective organisée pour le travail en groupe d’une équipe »[34]
- le hot desking : « Il consiste à créer un espace collectif comportant une ou deux dizaines de bureaux ouverts, et à affecter cet espace à une cinquantaine d’individus » comme dans les bibliothèques publiques. Il convient aux utilisations de courte durée d’où l’adjectif « hot» (chaud)
- le just-in-time office : c’est un concept de bureau ouvert adapté aux populations de salariés nomades qui doivent réserver l’utilisation du poste de travail dont ils ont besoin
- L’image ci-dessous représente un combi-office.
- Image n°10: Le combi-office
- Source : Area². URL :
- http://www.areasq.co.uk/news/want-some-peace-and-quiet-in-the-office-here-are-ten-of-the-best-and-most-far-out-solutions-devised-by-designers/
Les espaces de coworking sont utilisés par trois types de travailleurs. D’abord par les salariés d’entreprises qui pratiquent le télétravail dans le but d’éliminer les déplacements et les dépenses en restauration. Pour cela, ils se rendent dans des locaux situés à proximité de leur domicile. Ensuite, par les travailleurs indépendants qui en font leur nouveau bastion : les lieux de coworking créent des opportunités de nouvelles rencontres professionnelles et amicales qui sont sources de motivation supplémentaire. Enfin, les coworking spaces sont utilisés par les travailleurs à domicile qui souffrent de ses effets négatifs (sentiment de solitude, perte de visibilité, etc.)[35] ou qui n’ont plus un espace adapté à leur travail chez soi. Ainsi par exemple si la pièce initialement destinée au travail a été réaménagée dans un autre but[36].
Selon Garreau et al. (2009) : « L’entreprise délimite les différents espaces qui la composent en fonction de deux critères : la nature de l’activité exercée et le type d’occupation défini » (p.30). Le type d’occupation renvoie au choix des bureaux, individuels ou collectifs, point déjà abordé plus haut. Quant à la nature de l’activité, il faut distinguer entre quatre (4) types :
- les espaces de productionoù s’effectuent le travail manuel ou industriel avec des « micro-lieux fonctionnels » (les postes de travail)
- les espaces de bureauxréservés aux activités administratives et le traitement de l’information
- les espaces sociauxqui remplissent une fonction cathartique : douches, vestiaires, cafétérias, salles de repos, etc.
- les espaces de circulation qui sont affectés au déplacement des personnes et des objets au sein de l’organisation
- Certaines entreprises concentrent plusieurs fonctions dans un même bâtiment. exercent des activités de différente nature comme la production et leur
§ 2 L’open space : un type d’occupation de l’espace de travail en pleine mutation
À travers le temps, le concept d’open space est devenu générique et recouvre plusieurs réalités. Focus sur ses différents types.
L’analyse historique réalisée précédemment permet d’affirmer que la tendance aux espaces ouverts n’est pas nouvelle : le système d’organisation du travail préconisé par Taylor est le précurseur de l’open space moderne. Par ailleurs, les typologies de l’espace de travail permettent d’affirmer que l’open space lui-même a connu une évolution. En effet, de nos jours, les espaces collectifs de travail rassemblent le plus souvent moins de 10 salariés. On se situe bien loin de l’époque où des centaines de travailleurs (ouvriers, secrétaires, sténographes dactylographes) étaient regroupés dans un lieu[37] dépourvu de délimitations des espaces individuels. L’exiguïté et l’inconfort, le manque d’intimité, le bruit et la surveillance permanente des chefs et caractérisaient l’open space traditionnel.
Pour certains, l’appellation de « bureau paysager » est l’équivalent français de l’open space (espace ouvert) anglo-saxon[38]. Pour d’autres, il s’agit d’une forme évoluée de l’open space traduite office landscape. Dans ce type d’aménagement inventé dans les années 1950 par deux Allemands, Eberhard et Wolfgang Schnelle[39], « les zones fonctionnelles du bureau paysager sont définies et délimitées par un aménagement du mobilier et des plantes vertes. Un véritable paysage intérieur est créé »[40]. Dans le fond, sa seule innovation réside dans l’introduction de végétaux dans le milieu professionnel. Cependant, son efficacité repose sur la qualité de l’aménagement réalisé. L’image n°11 ci-après représente un « business garden » ou jardin des affaires, un bureau paysager pris au sens propre de l’expression avec un espace intégralement en vert.
Image n°11 : le Business garden
Source : Style park. URL :
http://www.stylepark.com/en/architecture/whats-mine-is-yours/334409
Un nouvel engouement en faveur des open space naît dans les années 1990, après la double décennie 1960-1970 fortement marquée par l’individualisme[41]favorable à l’essor des bureaux individuels. Les entreprises visaient plusieurs objectifs en optant pour l’open space. D’abord, un avantage en termes de coûts d’installations et d’équipements (chauffage, air conditionné, éclairage, câblage du réseau)[42] qui a également un impact positif sur l’espace disponible. Les gains d’espace vont de 10 à 40% de surface[43]. Ensuite, l’espace ouvert devait favoriser la convivialité et la communication entre collègues pour mieux travailler ensemble. Enfin, une meilleure réactivité, justement grâce à l’absence d’obstacles à la communication.
Mais l’open space moderne possède également ses inconvénients dont les plus prégnantes sont le stress et le mal-être au travail. Les principales causes sont le bruit, le manque d’intimité, le sentiment d’être constamment surveillé, la baisse de la concentration et de la productivité[44]. Selon Élisabeth Pelegrin-Genel, l’agencement en open space transforme le bureau en une « scène de théâtre » ou chacun essaie de paraître. Selon Actineo, les relations avec les collègues, l’espace individuel de travail et l’aménagement du bureau individuel sont les trois « ferments de la qualité de vie au travail »[45]. En d’autres termes, deux critères sur trois sont liés à l’espace, c’est dire son importance. Les bureaux sont également plus petits qu’auparavant : 25m² en moyenne dans les années 1970 contre 15m² aujourd’hui à production égale[46]. De nouvelles approches en matière d’aménagement de l’espace de travail sont proposées pour le rendre plus humain.
Le Multi-space et le smart office sont des types récents d’aménagement de l’espace de travail. Nés d’une réflexion sur les inconvénients de l’open space, ils répondent à un même objectif : l’épanouissement des collaborateurs au travail. Le smart office reprend « des éléments du bureau paysager avec des améliorations qui rendent la vie des collaborateurs plus agréable »[47]. Pour un travail identique, les salariés seraient même plus enclins à choisir l’entreprise qui offre le cadre de travail le plus agréable, et même si le salaire y est moins élevé.
Selon Jérôme Malet, l’une des causes de l’échec de l’open space réside dans le fait qu’il « n’est pas ancré dans la culture des entreprises » de confier à des professionnels l’aménagement de leur espace de travail[48]. Ces derniers sont pourtant « les mieux placés pour [le] rationaliser intelligemment, optimiser le mieux-travailler et le mieux-être, avec le concours d’architectes, d’ergonomes et de spécialistes ». Le multi-space rationnalise l’espace et « privilégie la fonctionnalité, tout en déclinant des espaces plus intimes pour réfléchir et se concentrer, comme des salles de réunion ou des bulles de travail, des lieux de partage et de détente qui valorisent la cohésion des équipes ». Par ailleurs, d’autres concepts novateurs sont proposés comme l’aménagement Feng Shui, du nom de la discipline chinoise qui, appliquée à l’espace de travail, vise comme objectif l’harmonie obtenue sur la base de cinq éléments déterminants : la terre, le feu, l’eau, le bois et le métal[49]. L’image ci-dessous montre un aménagement feng shui du bureau[50].
Image n°12 : Exemple d’application du feng shui au bureau
Source : Challenges. URL :
http://www.challenges.fr/galeries-photos/france/20140603.CHA4510/voici-comment-appliquer-le-feng-shui-au-bureau.html
Section 3 L’impact des progrès techniques et technologiques sur l’aménagement de l’espace de travail
Un point essentiel concernant l’aménagement des bureaux est qu’il s’est fait en parallèle avec le progrès technique et technologique. Il convient de voir dans cette section l’impact de ces nouvelles découvertes sur l’utilisation de l’espace de travail.
§ 1 Les impacts des deux premières Révolutions industrielles
La création de la machine à vapeur est rendue possible grâce aux progrès réalisés en physique dans la première moitié du XVIIe siècle. De nombreux scientifiques (Galilée, Torricelli, Pascal, etc.) ont compris certains phénomènes physiques dont les principes seront intégrés dans le mode de fonctionnement de l’engin[51]. Mais c’est James Watt qui l’a véritablement mise au point entre 1765 et 1785. Principale source d’énergie de l’industrie textile, la machine à vapeur a été utilisée pour accroître la concentration des activités manufacturières dans les ateliers de production. Elle a permis d’instaurer un « système d’organisation/division du travail entre services, hiérarchisé et spécialisé, qui peut être considéré comme l’ancêtre du système managérial du XXe siècle »[52].
Née au cours de la deuxième Révolution Industrielle des années 1880, le moteur électrique est une innovation clé qui « ouvre la possibilité d’une alimentation individuelle de chaque machine en fonction dans une usine, là où tout était relié, auparavant, à la machine à vapeur centrale par un système de transmission complexe (engrenages, poulies, courroies) et coûteux (pertes par frottements) »[53]. L’électricité a permis au taylorisme de se développer en organisant rationnellement l’espace, en fonction des étapes du processus de fabrication à la chaîne. L’électricité demeure aujourd’hui une source d’énergie incontournable pour toutes les activités humaines et les technologies qui s’en alimentent. La recherche tend à en diversifier les sources, que ce soit grâce aux barrages hydroélectriques, au nucléaire, au solaire, à l’éolien, etc.
§ 2 Les impacts de la troisième Révolution industrielle
Plusieurs progrès technologiques voient le jour dans le dernier tiers du siècle dernier et impactent sur l’aménagement de l’espace de travail. Les plus importants sont sans doute l’informatique et la téléphonie.
L’informatique est certainement la plus grande révolution de ces cinq dernières décennies tant elle a permis des avancées dans plusieurs autres domaines, notamment dans l’aménagement des bureaux. Les premiers ordinateurs étaient lourdes et de grandes tailles. Par exemple, l’ENIAC, créé en 1946, pesait 30 tonnes et occupait une surface de 72m². Six ans plus tard, une série d’ordinateurs fabriquée par IBM, les AN/FSQ7, pesait chacune 275 tonnes[54]. Ainsi, les ordinateurs devaient avoir leur espace dédié et étaient isolés des autres parties de l’entreprise. Mais les progrès en informatique ont permis de créer des ordinateurs plus petits. Ainsi, les premiers PC de bureau [55] permettant déjà à chaque individu d’en disposer un à son poste de travail. Viennent ensuite les premiers ordinateurs portables[56].
Comparativement à 1946, un gain d’espace énorme a été réalisé. L’installation en réseau offre de nouvelles possibilités aux entreprises, ce grâce à la liaison entre plusieurs PC de bureau, l’accès à internet via une connexion ADSL ou un router wifi, etc. Par ailleurs, des inventions électroniques comme les rétroprojecteurs et plus tard les vidéoprojecteurs, sont venus remplacer les flipcharts dans les salles de réunion.
Le premier téléphone est inventé en 1876 par Alexander Graham Bell. Durant le siècle suivant, l’invention est améliorée. Mais l’avancée majeure survient en 1990 avec la naissance du téléphone sans fil. Au début des années 2000, le téléphone portable ou « cellulaire » apparaît et séduit rapidement le milieu professionnel[57]. La réduction significative de la taille du téléphone permet de désencombrer le bureau. Cette invention a aussi permis l’essor de nouvelles activités. Ainsi des centres d’appels : chaque salarié utilise un casque avec micro pour communiquer à distance avec un client. Le salarié occupe généralement un petit bureau semi-cloisonné qui se trouve, la plupart du temps, dans un open space plus ou moins grand[58].
Les progrès techniques et technologiques issus des trois Révolutions industrielles ont assurément impacté au niveau de l’organisation spatiale des entreprises. Si au début tous les postes de travail étaient reliés à une source d’énergie unique et entraînait une très forte concentration de travailleurs, les progrès ont permis de parvenir à une individualisation progressive des postes de travail, à une meilleure rationalisation de l’espace de travail et à l’amélioration du confort individuel des travailleurs.
Au terme de ce chapitre, il convient de conclure que l’espace de travail doit aujourd’hui évoluer selon les besoins des équipes. Les entreprises gagnent aujourd’hui à le considérer comme « une source réelle de valeur ajoutée »[59] et non plus uniquement comme un poste budgétaire de coûts à réduire au maximum. Il doit incarner le mouvement et la créativité d’autant que les formes d’organisation du travail évoluent de plus en plus vite (structure projets, co-working, etc.). L’efficacité économique pure doit être reléguée au second plan au profit du facteur humain : il faut remettre la priorité sur le salarié.
Ces considérations appellent toutes au même constat : il faut valoriser intelligemment l’espace disponible au sein des entreprises. Comment parvenir à ce but ? Il existe toute une chaîne de métiers qui se dédie à l’aménagement des bureaux. Ces différents spécialistes (architectes, ergonomes, designers, sociologues, etc.) ont un rôle important à jouer qui fera l’objet du prochain chapitre.
Chapitre 2 L’importance des différents intervenants en matière d’aménagement de bureaux
L’entreprise est une unité économique qui réalise une activité de production de biens ou de services pour un public-cible déterminé. Pour cela, elle emploie des dizaines, des centaines ou des milliers de personnes. Pour toutes les accueillir dans l’espace prévu à cet effet, un aménagement des bureaux s’impose. L’installation du mobilier, des équipements informatiques, de la domotique ou des différents postes de travail ne nécessitent, a priori, aucune compétence particulière en matière d’occupation : il suffirait simplement d’occuper l’espace disponible. Mais la réalité n’est pas aussi simple.
L’aménagement de l’espace de travail est tributaire de plusieurs facteurs : la taille des entreprises, le nombre de salariés, les nouvelles valeurs sociales et les aspirations, les progrès techniques et technologiques, etc. Très souvent, il est constaté qu’un aménagement des bureaux non optimal est vecteur d’effets contre-intuitifs (pervers). L’entreprise doit alors occuper intelligemment son espace de travail, d’autant plus que celui-ci fait partie des éléments directement exposés au regard et au jugement d’autrui : de la clientèle (réelle ou potentielle) en particulier, et du grand public en général.
Aussi l’entreprise doit maîtriser ce paramètre qui possède des significations plus ou moins cachées et qui révèle beaucoup plus qu’il ne le paraît sur elle-même et ses salariés (section 1). Par ailleurs, de nombreuses données montrent qu’un agencement bien conçu de l’espace de travail est l’un des leviers des bonnes performances des salariés (section 2).
Section 1 L’aménagement de l’espace de travail : vecteur de l’image de marque de l’entreprise et de l’épanouissement du salarié
L’aménagement de l’espace de travail dans une entreprise révèle plusieurs choses à son sujet, à commencer par son image. Deux types d’observateurs sont juges de cette qualité d’image. D’abord, la personne tierce qui n’est pas liée à l’entreprise mais qui est susceptible de l’être : un client, un fournisseur, un partenaire potentiel, etc. Ensuite, ses propres salariés, de la manière dont ils vivent quotidiennement leur travail dans les bureaux qui leur sont affectés. C’est pourquoi, l’entreprise doit tenir compte de ce paramètre.
§ 1 L’aménagement des bureaux : révélateur de l’entreprise
L’entreprise renvoie une image plus ou moins positive d’elle-même à son environnement extérieur. En effet, quand une personne extérieure (client, fournisseur, visiteur, etc.) se rend dans ses locaux, les premières choses qu’elle peut voir sont le bâtiment et la manière dont son espace intérieur est aménagé. Ces détails laissent chez l’observateur une première impression, positive ou négative et plus ou moins durable concernant notamment son organisation et son fonctionnement.
Selon Fischer (1990) :
L’organisation peut être définie comme un lieu où différents acteurs contribuent par leurs ressources à la production d’objets ou de services. Elle est aussi un lieu que chaque individu explore, adapte et habite, afin de réaliser ses propres objectifs. A partir des données mises en évidence par la psychologie de l’environnement, toute organisation peut être analysée suivant l’espace qui la structure (p.172)[60].
Selon Garreau et al. (2009) : « L’architecture et l’aménagement de l’entreprise sont le reflet de l’organisation de l’espace de celle-ci ainsi que de son fonctionnement et de ses règles. (…) Son architecture lui donne une empreinte particulière représentative de ses activités »[61]. Ainsi, le bâtiment est le miroir de l’organisation dans l’entreprise : il en devient l’emblème par lequel se manifeste son identité particulière. Symbolisant ses activités, il doit créer chez l’observateur extérieur le sentiment de s’adresser au bon interlocuteur : l’allure générale, la façade, le logo, etc.
Dans le cas d’une banque par exemple, l’objectif du bâtiment est de donner, selon Loupiac et Mengin (1997) « une image rassurante de richesse, de stabilité et de respectabilité » (p.92)[62]. Ce que l’entreprise symbolise représente les valeurs qu’elle défend. En reprenant l’exemple ci-dessus, ce sont l’assurance (que l’argent déposé est entre de bonnes mains), la stabilité (que l’institution est en bonne santé) et la respectabilité (que l’institution a une bonne réputation). En supposant maintenant que ledit observateur ait pénétré dans les locaux de l’entreprise, ce qui va directement « frapper à ses yeux » c’est la manière dont l’espace intérieur est aménagé.
L’architecture générale du bâtiment et l’espace intérieur de celui-ci doivent véhiculer les mêmes valeurs. L’observateur devrait pouvoir confirmer la première impression qu’il s’est fait avant d’entrer dans le bâtiment : en d’autres termes, la confirmation devrait être fidèle à sa première impression. Ainsi comme l’évoquent Garreau et al. :
Tout dessine une image qui évoque des sensations et produit des sentiments sur le travail qui s’y déroule et les valeurs véhiculées. Mais cette image vers l’extérieur peut être sur-valorisée et ne pas retranscrire la réalité du travail présente à l’intérieur des lieux »[63].
À travers son agencement interne, l’organisation se révèle à l’observateur extérieur : que voit-il dès son arrivée à l’intérieur ? L’entrée principale donne-t-elle directement dans un grand hall aménagé en open space ou au contraire faut-il d’abord longer un couloir ? Les bureaux sont-ils aménagés en open space : si oui, sont-ils individuels ou collectifs et, dans ce dernier cas, combien de salariés partagent l’espace ? Si non, s’agit-il de bureaux semi-cloisonnés ou fermés ? Les cloisons des bureaux semi-cloisonnés et fermés sont-elles transparentes ou opaques ? Leur hauteur permet-il de voir le salarié qui occupe son poste ou est-il totalement occulté ? Ci-après deux images de bureaux semi-cloisonnés : dans l’image n°13, la communication entre collègues est difficile contrairement à l’image n°14. L’image n°15 simule un aménagement avec un open space du type salle de briefing au centre et des bureaux fermés sur les côtés.
Image n°13 : Bureau semi-cloisonné avec cloison haute et opaque type centre d’appels
Source : B.A.M., section Reyem. URL : http://www.bureauxbam.com
Image n°14 : Bureau semi-cloisonné avec cloison vitrée qui ne cache pas le salarié et qui laisse passer la lumière et la vue
Source : Semi immobilier, URL :
http://www.semi-immobilier.com/?action=show_page&id_page=305
Image n°15 : Bureaux fermés et salle de réunion au centre
Source : Isoplaf. URL : http://www.isoplaf.com/societe-de-consulting-renovation-complete-dun-plateau-de-bureau-a-malakoff/
Pour les bureaux fermés : sont-ils collectifs ou individuels ? À partir de quel niveau hiérarchique un responsable a-t-il droit à son bureau individuel fermé ? Les cadres ont-ils un bureau plus grand, identique ou moins grand que celle des autres salariés ? L’image n°4 montre des bureaux fermés individuels et de taille identique, ce qui semble suggérer que leurs occupants se situent sur un même niveau hiérarchique. De même sur les deux premières images. Car comme le constatent, une fois de plus, Garreau et al. (2009) : « L’aménagement de l’espace de travail représente donc une expression du système hiérarchique ; on peut constater que plus le poste occupé est élevé, plus l’espace de travail est grand » (p.33).
Pour les autres types d’espaces : comment sont-ils conçus ? Les espaces de circulation facilitent-ils la communication entre les différents niveaux de l’entreprise ? Les espaces sociaux (toilettes, douches, etc.) se trouvent-ils en nombre suffisant au sein de l’entreprise ?[64] Existe-t-il des « aires intermédiaires », comme les vestiaires, c’est-à-dire là « où les travailleurs se débarrassent physiquement et mentalement des charges de leur travail » ?[65] Quant aux espaces de loisir, de détente ou de repos, se situent-ils à une distance raisonnable ?
En matière d’aménagement de bureaux, le choix du style, de la décoration et du mobilier revêt également une importance cruciale puisque l’objectif est de promouvoir une certaine image de l’entreprise et de ses valeurs. À ce propos, plusieurs points ont déjà été relevés par Garreau et al. (2009) que nous reprenons ci-dessous :
- mobilier : classique, moderne, design, identique ou non dans tous les bureaux, matériaux (aluminium, bois), couleurs, ergonomie…
- revêtement des sols et mûrs : couleurs vives ou pastelles, matériaux (parquet, moquette),…
- décoration murale : laissée libre au salarié, imposée selon un catalogue, contrôlée, style contemporain, moderne…
- bureautique : type d’ordinateur, d’écran, équipements divers,…
- éclairage : néon, lampe, halogène…
- isolation / acoustique : double vitrage, choix du type de porte, choix pour les cloisons[66]… (p.34)
§ 2 Le bureau du salarié : révélateur de l’appropriation individuelle de l’espace de travail
Quand un salarié se rend pour la première fois à son lieu de travail, il passe par deux phases d’adaptation : l’exploration et l’appropriation. Il convient de préciser que l’espace de travail en question est celui normalement utilisé par les salariés d’une entreprise qui travaillent dans ses propres locaux. La première phase a lieu dès le premier jour et dure tant qu’il ne s’est pas encore habitué à son nouvel environnement. La deuxième phase une fois que le salarié commence à avoir des repères.
Cette phase est inévitable car tout nouveau milieu représente pour un individu un inconnu et, de ce fait, génère chez lui de l’incertitude. Il existe pour lui trois façons d’être initié au mode de vie et aux habitudes de son nouveau milieu. D’abord, par l’environnement humain : les collègues, les supérieurs et les personnes sous sa charge s’il occupe un poste à responsabilité. Ensuite, il doit prendre connaissance des règles écrites pour savoir ce qu’il peut et ce qu’il ne peut pas faire, de la culture d’entreprise. Enfin, et cette manière est celle qui nous intéresse le plus : le nouveau salarié sera plongé dans un nouveau décor, un aménagement intérieur au style particulier et où il sera amené à passer plus de 70% de son temps quotidien.
Pour Fischer : «L’adaptation au travail ne se réduit pas à la simple assimilation d’une fonction, mais elle comporte aussi une insertion spatiale dans un milieu concret »[67]. On lui désigne également son poste de travail ou son bureau, selon le cas. Toujours selon Fischer, il s’agit d’ « un processus de nidification, c’est-à-dire un style d’occupation qui transforme un espace donné en un chez soi ». Point de vue qui n’est pas sans rappeler les résultats obtenus par le baromètre Actineo pour 2015 qui classe l’espace de travail disponible et la qualité de l’aménagement du bureau au rang des critères déterminants pour une meilleure qualité de vie au travail[68].
Selon Garreau et al. (2009) :
Face à la rationalité de l’entreprise, l’individu cherche à se redéfinir et cela passe par une identification de son espace. Les espaces de travail deviennent alors le support des affrontements entre les enjeux de l’entreprise et ceux propres au vécu personnel des salariés. Le collaborateur peut accepter, utiliser, investir un espace de travail ou au contraire, totalement le rejeter. Cette différence d’attitude dépend de l’image des lieux qu’il s’est lui-même construite (p.35). Cet extrait résume parfaitement l’attitude du salarié qui a passé un certain temps d’adaptation au sein de sa nouvelle entreprise. En effet, même s’il accepte la « rationalité de l’entreprise » (les règles, les procédures, la nécessité de fournir des résultats concrets pour garder son poste, etc.), cela ne lui suffit pas pour travailler dans des conditions optimales. Il a besoin de « poser son empreinte » pour renforcer chez lui le sentiment de ne pas être uniquement un moyen de production pour son entreprise.
Le salarié cherche à « humaniser » son espace de travail en y apportant sa touche personnelle grâce à des objets chargés d’une certaine valeur affective ou symbolique : photo de famille, un végétal particulier, etc. Selon une étude réalisée au Royaume-Uni, la satisfaction, la motivation et la productivité du salarié sont corrélés à la possibilité qu’il a de personnaliser son espace de travail[69], critère essentiel à son épanouissement.
Section 2 Espace de travail et performance des salariés : une relation de plus en plus évidente
Depuis que l’économie moderne a hissé les entreprises au rang des plus grands pourvoyeurs d’emplois, la considération envers l’espace de travail a progressivement évolué. Complètement ignoré dans les premiers temps par les formes d’organisations du travail d’inspiration taylorienne, les entreprises ont commencé à s’y intéresser. Mais cet intérêt n’est d’abord que purement budgétaire en vue de réduire les dépenses affectées à l’aménagement du bureau. Si bien que les entreprises se contentaient, jusqu’au XIXe siècle, d’anciens locaux au lieu d’en construire de neufs.
La prise de conscience concernant l’espace de travail est lente. Aujourd’hui, les entreprises comprennent son importance mais n’en tirent pas toujours les conclusions qui s’imposent. Cette section tentera de comprendre en quoi l’espace de travail influence de manière positive ou négative sur la performance des travailleurs et de quelle(s) manière(s) les entreprises gagneraient à le soigner.
§ 1 Perception du salarié de son espace de travail selon le baromètre 2015 d’Actineo
Selon les résultats du baromètre Actineo pour 2015, la qualité de l’espace de travail revêt une grande importance pour les salariés interrogés. 94% des 1204 participants à l’enquête estiment qu’il impacte significativement sur leur bien-être. Ils sont également 92% à penser que leur efficacité en est tributaire. Quant à leur motivation et à leur santé, les taux sont respectivement de 88% et 87%. Comparativement, l’espace de travail est moins déterminant pour le salarié quand il s’agit des relations avec ses collègues (81%) ou de ses managers (76%)[70]. Cela signifie que l’importance de l’espace de travail s’apprécie avant tout au niveau du ressenti individuel du salarié et moins dans les relations sociales qu’il établit sur son lieu du travail. Par rapport à ce que son espace de travail lui permet de faire, le salarié est moins satisfait. En effet, aucun taux de satisfaction n’atteint la barre de 80% alors que ce fut encore le cas deux ans plus tôt. Il convient même de préciser que sa satisfaction connaît une tendance à la baisse tant sur les critères liés au travail que sur les autres (restauration, isolement, détente). Cette tendance s’observe en comparant les précédentes enquêtes d’Actineo (en 2011 et en 2013) :
- en 2015, l’espace de travail permet moins au salarié de circuler (78%) contre 87% en 2011 et 83% en 2013
- en 2015, l’espace de travail est de moins en moins adapté aux réunions ; ce critère connaît la plus forte baisse entre 2011 et 2015 (67% contre 80%)
- en revanche, un regain est constaté au niveau de la concentration après une baisse de six points en 2013 (66%), le taux retrouve quasiment son niveau de 2011 (71%)
- à la question « l’aménagement de vos espaces de travail vous permet-il de travailler individuellement ? », l’appréciation est plus ou moins constante entre les trois années de l’enquête
- en comparant les enquêtes 2011 et 2015, on constate que l’espace de travail s’adapte de moins en moins aux activités non professionnelles : restauration (52% contre 67% soit une baisse de 15 points), détente (44% contre 56%) et isolement (52% contre 60%)[71]
- Perception des salariés concernant l’importance accordée par les entreprises à leur espace de travail
Selon le baromètre Actineo 2015, 61% des répondants estiment que leur entreprise accorde « juste assez d’importance » à l’aménagement de l’espace de travail contre 35% qui estiment au contraire que leur entreprise n’y accorde « pas assez d’importance ». En d’autres termes, un salarié sur trois n’est pas satisfait de son espace de travail et estime que son entreprise devrait fournir plus d’efforts sur ce critère. Le reste des salariés (3% tout au plus) pense que leur entreprise « accorde trop d’importance » à l’espace de travail. Par ailleurs, Actineo décline ce critère général en plusieurs sous-critères présentés dans le graphique à la page 21 de son baromètre, reprise ci-après :
Source : Baromètre Actineo 2015, p.21.
Les critères peuvent être regroupés comme suit[72] :
- l’environnement physique et sanitaire : la température ambiante, la qualité de l’air, les problèmes d’hygiène liés à la mutualisation des équipements et les ondes électromagnétiques. Globalement, les taux d’insatisfaction ne dépassent pas 40% sauf celui des ondes électromagnétiques (51%). Mais ils évoluent plus ou moins rapidement selon les critères. Ainsi, les taux de satisfaction concernant l’air (55%) et l’hygiène (56%) due à la mutualisation ont connu les plus fortes baisses : moins 8 points entre 2013 et 2015 ; par contre, l’appréciation de la température ambiante n’a perdu qu’un point en deux ans (60%)
- la durée du travail sur écran : en plus d’être parmi les critères jugés les plus insatisfaisants par les enquêtés (47%), il est également celui qui a connu la plus forte baisse en deux ans : moins 11 points à 56%
- le confort global sur le lieu de travail : la qualité de l’éclairage, l’ergonomie, l’isolation acoustique et la décoration de l’espace de travail. On notera dans ce groupe l’importance que les salariés accordent à l’ergonomie (-16 points au total), dont celui de leur siège de bureau, et à la décoration (-7 points)
- les conditions de transport pour se rendre sur le lieu de travail : un nouveau critère spécifié par Actineo en 2015
Source : Baromètre Actineo 2015, p.22.
Les gênes présentées par le graphique d’Actineo ci-dessus peuvent être regroupées en :
- gênes « sensoriels » car liées à l’environnement physique et aux équipements communs: nuisances visuelles, auditives, olfactives et thermiques. Celles-ci sont les plus néfastes aux salariés. Ainsi, les personnes interrogées se déclarent plus souvent gênées par les nuisances sonores causées par les collègues (57%) que celles résultant de l’emploi de machines (41%) ou des odeurs (28%)
- gênes liés au manque d’espace et à l’ergonomie sur le bureau : moins ressenties mais non moins importantes car concernent le plus souvent près de deux salariés sur cinq
À travers les différents graphiques, on peut conclure que la perception que le salarié se fait de la qualité de son espace de travail impacte beaucoup sur son bien-être, sa motivation et son engagement dans ses activités. L’espace de travail constitue un potentiel non négligeable dans la recherche du bien-être au travail. Il convient de l’exploiter à bon escient grâce à un aménagement adéquat.
§ 2 La recherche du compromis entre l’espace de travail, la performance et la santé
Selon Liliane Roux, la psychologie environnementale appliquée au travail est une approche qui considère l’environnement de travail comme « le contexte socio-physique dans lequel se déroule l’activité de travail, avec son organisation et les normes qui lui sont associées »[73]. Elle s’intéresse plus précisément aux rapports que le travailleur entretient vis-à-vis des « tiers lieux » et des « espaces délocalisés » où il exerce son travail étant donné qu’il ne l’exerce plus uniquement sur son lieu de travail officiel. Elle constate que « l’employé qui travaille dans des espaces délocalisés a davantage tendance à les marquer et les personnaliser que celui ne travaille que dans son bureau ».
- Un aménagement inadapté de l’espace de travail : facteur favorable aux risques psychosociaux en entreprise
Les risques psychosociaux sont des « risques professionnels qui mettent en jeu l’intégrité physique et psychique des salariés et qui peuvent altérer la performance de l’organisation dans laquelle ils travaillent »[74]. Selon un avis rendu en 2013 par le conseil économique, social et environnemental, ce sont des phénomènes « multiformes et plurifactoriels »[75] Au rang desdits facteurs figurent la mauvaise conception de l’espace ou des postes de travail et l’environnement de travail. L’existence d’un lien de causalité étroit entre le niveau de stress et la satisfaction liée au bureau a déjà fait l’objet d’études.
À ce propos, une enquête de TNS Sofres pour AOS Studley a démontré que les salariés satisfaits de leur espace de travail ont une prédisposition à être moins stressés : 38% chez salariés satisfaits contre 64% chez les salariés non satisfaits[76]. En outre, 43% d’entre eux estimaient que l’aménagement de leur lieu de travail accentuait leur niveau de stress. Seuls 19% pensent le contraire (p.15). Concernant leur conception du bureau idéal, 49% des salariés optent pour le bureau individuel contre seulement 7% en faveur d’un open space pouvant accueillir jusqu’à 20 occupants (p.16). Par ailleurs, ceux qui estiment que leur environnement de travail s’est amélioré au cours des deux années précédant l’enquête sont plus nombreux que la moyenne chez les occupants de bureaux fermés (37% contre 27% en général) (p.13) : ce chiffre montre l’importance d’un environnement dépourvu de nuisances. Ainsi, un espace de travail excessivement collectif favorise les risques psychosociaux en entreprise.
- Un aménagement inadapté de l’espace de travail : facteur d’apparition de risques et accidents professionnels
Au-delà de la recherche de meilleures performances de la part de leurs salariés, les entreprises devraient également concevoir l’agencement de leurs bureaux dans le respect de certaines normes de sécurité. En effet, en fonction du secteur d’activité, l’environnement de travail peut également générer différents types de risques contre la sécurité et la santé des salariés. Par exemple, une entreprise commercialisant des produits inflammables ou chimiques doit concevoir un espace de stockage conforme aux normes anti-incendie et anti-pollution. L’aménagement doit aussi permettre l’évacuation des gaz. Les exigences sont nombreuses dépendamment du secteur. La minimisation des risques sécuritaires est un paramètre à prendre obligatoirement en compte dans l’aménagement des locaux car la survenance d’accidents est tant préjudiciable à l’image de l’entreprise qu’au moral et aux performances des salariés.
C’est d’ailleurs à cause de ces divers risques qui peuvent échapper à la vigilance des entreprises que l’Institut National de Recherche et de Sécurité a conçu un logiciel permettant de simuler l’agencement de l’espace de travail en fonction du secteur : MAVImplant, Cet outil informatique est accessible à partir de tout poste connecté à internet. Pour une meilleure prise de conscience des risques, il intègre des systèmes d’alerte rappelant à son utilisateur les risques propres à son secteur[77].
Les entreprises commencent à prendre conscience de l’impact positif d’un aménagement de qualité de l’espace de travail sur les performances et le bien-être de leurs salariés. Cependant, elles sont encore minoritaires à « en tirer les solutions qui s’imposent » qui consistent principalement à confier cette tâche à des professionnels : les architectes, les designers, les ergonomes, etc.
Chapitre 3 Le rôle des professionnels de l’aménagement du bureau : des compétences au service de la qualité de vie et de la qualité du travail
L’aménagement du bureau revêt une réelle importance dans la réalisation de performances de qualité et dans le bien-être des salariés. En effet, ces derniers sont plus motivés et productifs dans un bureau bien aménagé. Et pourtant, les entreprises n’y consacrent pas toujours autant d’attention qu’elles le devraient, se souciant principalement de compresser les dépenses. En effet, Odile Duchenne, directrice d’Actineo, estime que « l’espace de travail représente seulement 1% du coût total d’un collaborateur »[78]. En d’autres termes, les entreprises cherchent le plus souvent à faire des économies au déterminent de la productivité, de la créativité et de la motivation de ses collaborateurs alors qu’elles pourraient mieux investir de ce côté. Mais une évolution positive est amorcée.
En effet, Liliane Roux estime que les « gestionnaires sont de plus en plus nombreux à pointer l’impact non négligeable de l’aménagement de l’environnement de travail sur la performance des employés » qui adoptent des « comportements contre-productifs » : absentéisme, désengagement et rétention. Le défi pour les entreprises serait de parvenir à concilier les coûts d’occupation au m², le confort et la performance des salariés. Elles pourraient atteindre cet objectif en s’adressant à des professionnels de l’aménagement d’espaces : les architectes, les designers et les ergonomes.
Grâce à leurs compétences réunies, l’espace de travail sera optimisée, sans besoin de sacrifier le bien-être des employés, condition sine qua non pour des performances de qualité. En nous concentrant sur les rôles et les responsabilités de chacun, nous essaierons de faire ressortir la valeur ajoutée que leurs compétences apportent à l’entreprise.
Section 1 Les professionnels de l’aménagement de bureau au service de la qualité de vie et du travail
§ 1 L’architecte : le maître d’œuvre
L’architecte est le premier professionnel intervenant au cours des différentes phases de la réalisation d’un ouvrage (un bâtiment), c’est-à-dire de sa conception à la réception finale des travaux. Sa vocation « est de participer à tout ce qui relève de l’aménagement de l’espace et plus particulièrement de l’acte de bâtir »[79]. Son champ d’intervention est vaste (construction, de réhabilitation ou d’adaptation de paysages). Il travaille tant sur des édifices publics que privés et quel que soit leur usage : habitation, professionnel, industriel ou commercial. Sa capacité de conseil, de conception, d’évaluation, de suivi et d’expertise sont ses principaux atouts.
L’architecte a suivi un cursus Bac+5 (Diplôme d’État d’architecte) qui lui permettra d’exercer en tant que salarié. S’il souhaite exercer en libéral et s’inscrire à l’ordre des architectes, il doit se former une année de plus et obtenir l’habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre (HMONP)[80]. Il peut poursuivre un cursus doctoral de trois (3) ans ou viser un Diplôme propre aux écoles d’architecture (DPEA) qui lui ouvrira la porte sur d’autres spécialités complémentaires : design, scénographie, architecture navale, etc.
Sur le chantier, il recherche le compromis entre les nombreuses contraintes techniques (réglementaires et urbanistiques) et les exigences de son client (budget, types de travaux, délais). Après une étude de faisabilité du terrain, il esquisse un projet précisant les éléments essentiels : l’implantation des volumes, les formes, les couleurs, les matières utilisées, une estimation globale du coût des travaux et le délai de livraison de l’ouvrage. Il est essentiel de noter qu’il engage sa responsabilité personnelle à chaque contrat. Enfin, il peut également décider de se spécialiser en un type de prestations données comme l’aménagement intérieur des locaux à usage professionnel.
On l’appelle architecte d’intérieur lorsqu’il se spécialise dans les travaux d’intérieur. Le CIDJ donne une description précise de son métier :
- il conçoit et dessine la façade d’un bâtiment, les cloisons, le mobilier, l’éclairage et même le sens de la circulation dans les bâtiments
- il repense les intérieurs des bureaux, magasins, stands commerciaux ou musées
- il jongle avec les formes, les couleurs, les lignes, les volumes et les matières pour intégrer harmonieusement des équipements spécialisés et articuler les espaces selon la meilleure disposition possible
Les domaines de compétences de l’architecte d’intérieur sont utiles à la réalisation d’un projet d’aménagement de l’espace de travail au sein d’une entreprise. Compte tenu de la nature des interventions qu’il est appelé à faire, l’architecte d’intérieur est en même temps un technicien (comme l’architecte) et un artiste qui se soucie de l’esthétique de l’ouvrage. Cela se reflète sur les types cursus qu’il peut suivre qui ont une vocation artistique prononcée. Avec un bac pro artisanat et métiers d’art ou un bac techno STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués)[81], il peut viser des diplômes du type BTS qui ont toutes un point commun : la forte vocation artistique[82].
Technicien et artiste en même temps, il œuvre dans le respect des exigences propres à chacune de ces aspects de son métier. Par exemple, il doit concevoir le passage des câbles électriques de sorte que ceux-ci soient durables et ne gênent ni la vue ni ne nuisent à la beauté du décor intérieur. Le côté créatif de ses attributions n’est pas sans rappeler le travail du designer, objet du prochain paragraphe.
§ 2 Le métier de designer
Le designer est un métier particulier qui peut intervenir dans le cadre de l’aménagement intérieur de l’espace de travail.
Pour comprendre le métier de designer, il serait opportun de s’intéresser d’abord à ce que représente le design. Selon l’Alliance française du design (AFD), le design est « un processus intellectuel créatif, pluridisciplinaire et humaniste, dont le but est de traiter et d’apporter des solutions aux problématiques de tous les jours, petites et grandes, liées aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux »[83]. Cette définition montre que le design n’est pas défini une fois pour toutes et se réinvente à chaque époque en fonction des cultures et des designers qui y apportent leurs innovations. Le design couvre plusieurs domaines comme l’industrie, les transports[84], la décoration d’intérieur, la haute couture, l’électronique, le hi-Tech, etc.
Traditionnellement considéré comme de l’art appliqué, il est aujourd’hui « une activité intellectuelle de haut niveau combinant culture générale, compétences techniques, créativité et sens de la forme, ainsi qu’une bonne maîtrise des contraintes économiques et du contexte social[85] ». Le travail de designer consiste à concevoir des produits qui mixent esthétique, innovation et contraintes de toutes sortes. Par exemple, Richard Sapper, designer de son vivant, était le père du téléphone Grillo et de nombreux produits industriels (postes de radio, voitures, ordinateurs)[86].
Le designer possède plusieurs qualités qui lui permettront de répondre aux attentes de son commanditaire : « il est capable d’empathie, d’approche sensible, intuitive et créative pour aborder les sujets. Il a le sens de l’esthétique, des formes et des signes, des couleurs et de la lumière, des sons, des matières et des matériaux, de l’ergonomie et de la lisibilité, et de leur interaction ». Il évolue dans une branche pluridisciplinaire. Il peut travailler dans la conception de produits (design produit), l’aménagement de l’espace, le design graphique, etc.[87].
Le designer est un praticien possédant une très bonne culture générale dans plusieurs disciplines tant techniques qu’artistiques. Le designer « dessine à dessein » : design=dessin+dessein. Cela signifie que le designer ne conçoit pas dans un but purement esthétique mais poursuit un but précis. En cela il n’est pas un artiste[88] : le produit qu’il conçoit est utile et doit répondre à la problématique de son client. L’on ne s’étonne pas pourquoi Paul-François Fournier, directeur de l’innovation au sein de Bpifrance est convaincu que le design est « absolument crucial dans l’innovation »[89]. L’organisme de financement et de soutien aux entreprises qu’il représente encourage ces dernières à intégrer une dimension design dans leurs projets.
L’entreprise est une entité fortement marquée par la rationalité (règles, procédures, résultats, délais, etc.) et ses dirigeants s’intéressent rarement à une autre forme d’approche et l’aménagement de l’espace de travail peut s’en ressentir. C’est en cela que réside la force du designer car il apporte un regard neuf, sa touche personnelle, sa créativité et son esprit d’innovation dans la conduite d’un projet d’aménagement intérieur des bureaux. Même si le designer intègre parfois une dimension ergonomique dans ses produits, l’ergonome est le spécialiste dédié aux questions liées à l’ergonomie. Ce dernier a assurément un rôle à jouer dans le cadre de l’aménagement de bureau.
§ 3 Le métier d’ergonome
À l’instar de l’architecture et du design, l’ergonomie est un domaine vaste. Selon l’Association Internationale d’Ergonomie (IEA), l’ergonomie est définie comme suit :
La discipline scientifique qui vise la compréhension fondamentale des interactions entre les humains et les autres composantes d’un système, et la profession qui applique principes théoriques, données et méthodes en vue d’optimiser le bien-être des personnes et la performance globale des systèmes[90].
Pour simplifier, l’ergonomie vise l’adaptation de l’outil à l’homme pour supprimer les contraintes inhérentes à la réalisation d’une activité. L’ergonome est un praticien qui possède « une compréhension large de l’ensemble de la discipline, prenant en compte les facteurs physiques, cognitifs, sociaux, organisationnels, environnementaux et d’autres encore ». Il tient alors une place essentielle dans la conception de l’espace de travail dans la mesure où celle-ci est responsable du bien-être ou du mal-être des salariés. L’ergonome a suivi la plupart du temps une formation universitaire niveau Bac+3 (licence pro en droit, ergonomie et relations sociales dans l’entreprise) ou Bac+5 (master pro)[91].
Comme l’adaptation des outils à l’homme est le principal souci de l’ergonomie, cette discipline s’intéresse fortement à l’un des « outils » les plus utilisés par le salarié : le siège. En effet, la plupart du temps, le salarié s’assied souvent plusieurs heures devant son poste de travail. Afin de limiter sa fatigue, son siège doit être confortable c’est-à-dire adapté « non seulement à la variabilité morphologique des individus, mais la nature de la tâche »[92]. L’image n°16 ci-dessous montre la mauvaise posture à éviter et la bonne posture à adopter à son poste de travail.
Image n°16 : Mauvaise posture et bonne posture sur le poste de travail individuel
Source : UQO. URL : http://biblio.uqo.ca/flash-nouveautes/ergonomie.php
Une autre des préoccupations de l’ergonome en milieu professionnel concerne le confort visuel. En effet, l’utilisation d’ordinateur est devenue une norme. Mais son usage à longueur de journée favorise la fatigue visuelle, le stress et les troubles musculosquelettiques chez le salarié[93]. L’optimisation du confort visuel du salarié passe également par une source de lumière adaptée. Ainsi, la lumière naturelle sera par exemple préférée autant que possible à la lumière artificielle. Une vue sur l’extérieur favorise également le confort. Enfin, la répartition de l’espace pour l’ensemble des bureaux devrait permettre une flexibilité suffisante comme l’installation de cloisons démontables ou la réalisation du pré-câblage en faux-plancher. Chaque salarié doit avoir un espace optimal pour ses tâches. Quant à l’ensemble du bureau, il devrait faciliter la communication entre les divers services[94].
L’image n°17 ci-après dispense des conseils pour aménager de manière optimale le poste de travail.
Image n°17 : Application de l’ergonomie sur le poste de travail individuel
Source : Concept bureau. URL :
http://www.concept-bureau.fr/article/17-ergonomie-et-bien-etre-au-travail
L’image n°18 ci-après montre une possible application de l’ergonomie au sein de l’espace de travail.
Image n°18 : L’ergonomie au bureau
Source : Décision-achats. URL :
Un aménagement optimal, d’une part, de l’espace de travail, et, d’autre part, du poste de travail individuel favorisent la qualité de vie du salarié au travail. Cette qualité de vie impacte alors positivement sur ses performances dans la mesure où le cadre lui est plus motivant. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’entreprise doit soigner son image et l’aménagement intérieur des bureaux constitue une publicité tout faite à l’intention des futurs salariés. L’entreprise qui souhaite par exemple véhiculer la valeur du travail d’équipe efficace aura plus de facilité à convaincre l’observateur extérieur si les cloisons étaient effectivement éliminées au sein d’un même service.
C’est ce que l’on peut observer sur l’image n°19 ci-après qui représente les plans d’aménagement d’un bureau. Dans la première image, on remarque que la cloison centrale constituait un obstacle à la communication interne du service. Celle-ci a été éliminée après réaménagement des locaux (2e image).
Image n°19 : Exemple de réalisation de l’ergonomie dans l’espace de travail
Source : Action ergo. URL : http://www.action-ergo.fr/Ex.amenagement.html
Ainsi, l’entreprise a doublement intérêt à prendre en compte ce paramètre si elle souhaite fidéliser ses salariés, éviter les turn-over, en attirer plus facilement de nouveaux et atteindre les objectifs économiques qu’elle s’est fixés.
Inversement, un aménagement inapproprié de l’espace de travail produit des effets pervers sur les performances et la santé du travailleur : fatigue, stress, troubles psychosociaux, etc. La question est de savoir comment l’entreprise peut y remédier. Ce point sera abordé dans la prochaine section de ce chapitre.
Section 2 Les moyens d’intervention de l’entreprise pour une meilleure qualité de vie et de travail au bureau
Un aménagement non optimisé de l’espace de travail est générateur d’effets contre-productifs aussi bien pour l’entreprise que pour les salariés. Pour l’entreprise, les impacts se situent au niveau de la performance des salariés, ce qui a pour résultat d’influer négativement sur le bilan des activités. Cette baisse de performance nuit à l’entreprise c’est pourquoi elle peut décider d’intervenir. Elle peut le faire de deux manières. D’abord, en s’attaquant directement à leurs causes. En ce qui concerne la présente étude, l’amélioration du cadre de travail est ce que l’entreprise devrait faire. Cela a l’avantage de stopper l’apparition de « nouveaux cas ». Ensuite, elle peut reconnaître l’existence de ces effets contre-productifs qui pénalisent ses salariés et également décider d’intervenir dessus.
§ 1 Remédier aux défauts dans l’aménagement de l’espace de travail
Dans la majorité des cas, les entreprises décident elles-mêmes de l’aménagement à donner à leurs bureaux. D’ailleurs, cette pratique est, selon Jérôme Malet, la principale responsable des critiques actuelles touchant l’open space[95]. En effet, les nombreuses données qui ont été présentées dans les précédents chapitres ont clairement montré la préférence en faveur du bureau individuel considéré comme le « bureau idéal » du fait des nuisances qui y sont réduites. Et pourtant, très peu nombreux sont les salariés qui en bénéficient encore puisque la norme est l’open space depuis les années 1990.
L’entreprise devrait donc s’intéresser à ce que pensent ses salariés à propos de l’aménagement des bureaux. À cette fin, elle pourrait organiser un audit sur la qualité de l’aménagement. Cet audit permettra d’identifier les points sur lesquels des améliorations devraient être apportées. Pour cela, le recours aux services d’un architecte d’intérieur, d’un designer ou d’un ergonome sera nécessaire. En fonction des résultats obtenus durant l’audit, elle déciderait de procéder ou non à des modifications sur l’aménagement de son espace.
Nombreux sont les professionnels auxquels l’entreprise peut faire appel pour résoudre les problèmes liés à son espace de travail : l’architecte, le designer et l’ergonome. Les améliorations peuvent porter sur deux niveaux. D’abord au niveau de l’agencement général de l’intérieur des bureaux. L’espace est-il optimisé ? Profite-t-il à l’ensemble des salariés ou certains d’entre eux sont-ils lésés ? L’optimisation de l’espace ne se fait-elle pas au détriment du confort des salariés ?
Ensuite, les améliorations peuvent concerner les différents postes de travail. Chaque poste de travail (table de bureau, siège, lumière, etc.) est-il adapté aux tâches que son occupant doit réaliser ? En d’autres termes, les postes de travail se conforment-ils aux normes en matière d’ergonomie ?
Le projet peut être confié à un architecte d’intérieur puisque les améliorations à apporter peuvent nécessiter des modifications d’ordre technique. Mais ce dernier peut travailler en équipe avec un designer qui sera par exemple chargé des aspects plus artistiques de la mission. Quant à l’ergonome, il se chargera des problématiques de confort des salariés. Le tout est de bien répartir les attributions de chacun, notamment celui qui aura la charge de surveiller le bon avancement du projet. Une équipe multidisciplinaire favorisera la concertation et l’émergence de solutions innovantes pour l’entreprise.
§ 2 Prévenir et intervenir sur les conséquences négatives affectant les salariés
Qu’une entreprise décide ou non d’apporter des améliorations sur le cadre de travail, qu’elle soit consciente ou non de l’existence de certains risques psychosociaux au sein de son institution, elle peut d’ores et déjà prévenir leur apparition. En effet, certains secteurs sont plus propices que d’autres, au développement de risques pour la santé des travailleurs. Ainsi par exemple de ceux qui sont soumis à une forte concurrence du marché ou à une forte pression hiérarchique. En guise de prévention, la présence d’un psychologue du travail pourrait être la solution. Non seulement il sera l’interlocuteur des salariés. Mais il pourra également éclairer les dirigeants sur les changements à apporter pour améliorer la motivation des salariés et leurs performances.
L’intervention du psychologue pourra alors se situer en amont de celle des professionnels de l’aménagement des espaces. Son intervention est souhaitable notamment chez les sujets se trouvant manifestement en état de stress ou ceux qui montrent des signes latents de burn-out. Car mal géré, le mal-être des salariés peut déboucher sur des comportements déviants, comme ce fut le cas il y a quelques années de nombreux suicides au sein de Télécom France.
Le sociologue est un praticien habitué à observer le fonctionnement des organisations et des divers groupes sociaux, notamment des entreprises. Le lieu de travail représente pour lui l’une des plus importantes instances de socialisation puisque l’on y passe le plus clair de son temps. Le sociologue comprend ainsi les rouages de toute fore d’organisation. De ce fait, ses compétences sont fort utiles pour faire cesser les phénomènes qui impactent négativement sur la motivation, les performances individuelles et, par conséquent, sur celles de l’organisation entière.
À l’instar du psychologue, une entreprise peut recourir aux compétences d’un sociologue. En effet, son intervention pourrait justement permettre l’identification de problèmes qui a priori n’ont aucun lien avec une mauvaise occupation de l’espace mais qui, au final, révèlent un sentiment de mal-être un non-respect causé par l’absence de confort chez les salariés. Par exemple, le style de management : les salariés ont-ils la sensation d’être surveillés en permanence à cause de l’aménagement en open space ? Les salariés on-ils plaisir à exécuter leurs tâches ou non ? Quelle est la cause des souffrances au travail ?
À l’appui de son rapport, la direction peut décider d’apporter des changements, notamment dans l’aménagement des espaces de travail si tant est ces derniers sont responsables de certains maux des salariés. Le sociologue intervient donc en amont des spécialistes de l’aménagement d’espaces qui se chargeront d’appliquer concrètement les solutions qu’il préconise.
Conclusion
Au cours de l’histoire, les activités humaines ont connu de nombreux bouleversements. L’un des plus importants sont issus de la Révolution industrielle dans la mesure où elle a apporté une nouvelle forme d’organisation sociale : les usines. L’exode rural massif a pour effet de booster la main-d’œuvre au sein des usines dont la taille ne cesse de croître. Les ouvriers travaillaient alors dans des conditions déplorables marquées par le surnombre, l’exiguïté et la mauvaise aération de l’espace de travail.
Plus tard, ce modèle taylorien d’organisation du travail a été transposé au sein des premiers bureaux aménagés déjà à cette époque en un genre d’open space. Pour l’heure, les entreprises n’étaient pas encore conscientes de l’importance que revêt l’aménagement de l’espace de travail sur les performances et la santé des salariés. Les dimensions relatives à la motivation, au bien-être du salarié ou au sentiment d’appartenance à l’entreprise lui sont encore complètement inconnues. Les seules préoccupations sont d’ordre économique.
L’évolution sociale, notamment le développement de l’individualisme, a apporté un nouveau regard sur l’individu placé dans le milieu du travail : ce dernier possédait des aspirations propres. Aussi, on s’est par exemple rendus compte que l’uniformisation des postes de travail se heurtait à son désir naturel de personnaliser son propre espace de travail pour rompre avec la rationalité imposée par l’entreprise. En effet, il est aujourd’hui établi que la motivation du salarié à bien effectuer son travail dépend en grande partie de son environnement direct, c’est-à-dire son espace personnel et les locaux de l’entreprise en général.
Malgré cette réalité, les entreprises ne prennent pas toujours les décisions qui s’imposent et privilégient souvent une solution plus économique. Et pourtant, elles ont aujourd’hui la possibilité de recourir au service de nombreux professionnels qui se spécialisent dans l’aménagement des espaces. Les architectes d’intérieur, les designers et les ergonomes, pour ne citer qu’eux, ont pour mission de rendre aussi vivable et aussi humain que possible l’environnement de travail. L’entreprise peut aujourd’hui jouer sur l’agencement général de ses locaux, le style, les couleurs, le logo, les mobiliers ou la décoration pour apposer son image de marque et se démarquer de la concurrence. C’est la démarche qu’ont déjà entamé certaines entreprises.
Ainsi, des entreprises comme Microsoft, Coca-cola ou Crédit agricole ont déjà décidé de réaménager leurs locaux car elles « se rendent compte qu’il faut vendre du rêve, à leurs clients mais aussi à leurs employés ». Elles souhaitaient stimuler la capacité d’innovation et de créativité de leurs employés ; ces derniers sont satisfaits des résultats, « sont fiers de leur siège et considèrent (leurs) bureaux comme une source d’inspiration et de motivation ».
Par ailleurs, il convient de souligner le rôle des sociologues et des psychologues dans la recherche d’une meilleure qualité de vie et de bien-être au travail. Le confort des employés devrait faire partie des préoccupations de l’entreprise. Car si toute entreprise cherche naturellement le profit, il ne faut pas oublier qu’elle ne peut atteindre cet objectif si le personnel n’est pas motivé. L’environnement de travail y contribue car le salarié ressent plus de plaisir à effectuer son travail dans un cadre motivant.
En guise d’illustration, il est annuellement établi un classement des entreprises où il fait bon travailler, traduction du classement baptisé Great Places to Work. En 2015, 39% des Français considéraient Bordeaux comme la ville la plus attractive en termes de bien-être au travail, de qualité de vie, d’opportunités d’emploi et de dynamisme économique[96]. Paris ne se classe qu’au 8e rang avec seulement 17% des sondés. Le magazine Forbes établit également un classement des entreprises américaines, la première place étant détenue en 2015 par Facebook ; Google est 6e et Linkedin 14e[97].
Enfin, le fait de porter un intérêt à la qualité de l’aménagement de son espace ne va pas à l’encontre des nouvelles exigences du milieu professionnel. Au contraire, les entreprises sont aujourd’hui tenues au respect de normes éthiques qui peuvent être englobées dans la notion de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). En effet, la RSE possède un volet social lié aux droits de l’homme appliqués dans le contexte d’une entreprise. Ce qui renvoie donc à la gestion des ressources humaines.
En tout cas, ces nouvelles donnes devraient inciter les entreprises à mieux s’engager en faveur du bien-être de leurs salariés. Selon Hugo Sedouramane : «Les entreprises font face à un nouvel impératif et doivent trouver un équilibre incluant le confort au travail pour rester attractives : « La crise a accéléré ce processus de transformation car les entreprises se sont remises en cause ; pour attirer des talents, elles doivent offrir une grande qualité de confort au travail »[98].
L’adoption d’un modèle Win-Win basé sur un aménagement adapté de l’espace aux activités est la condition sine qua non pour la réalisation de performances de qualité et favoriser l’épanouissement de ses salariés.
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VAUTHEROT A., « L’open space : avantages et inconvénients », Gralon.net [en ligne], mis à jour le 28 juin 2012, consulté le 5 janvier 2016. URL :
Table
des matières
Chapitre 1 Généralités en matière d’aménagement de bureaux. 4
Section 1 L’historique de l’aménagement des bureaux de la fin du XIXe siècle à nos jours. 4
- Le contenu de concept de « bureau » s’élargit avec le temps…… 4
- …pour devenir le symbole du travail par excellence. 6
- L’inexistence d’un bureau au sens strict au sein des usines. 7
- L’aménagement de l’espace de travail : reflet du pouvoir hiérarchique. 8
- L’apparition des open space. 8
- Personnalisation et féminisation du bureau. 9
- Des changements significatifs à partir des années 1960 et 1970. 10
- La prise en compte de l’avis des salariés. 10
Section 2 Définitions des termes clés. 12
- Typologies des espaces de travail selon le degré d’ouverture du bureau. 13
- Typologies des espaces de travail selon le nombre de salariés. 15
- Typologies des espaces de travail partagés. 17
- Typologies des espaces de travail en fonction de la nature des activités. 18
- L’open space traditionnel 19
- Le bureau paysager. 19
- L’open space moderne. 20
- Le Mutli-space, le Smart office, le Feng Shui 21
- Les apports de l’informatique dans l’agencement des bureaux. 24
- Les apports des technologies de communication à distance. 24
Chapitre 2 L’importance des différents intervenants en matière d’aménagement de bureaux. 27
- Le bâtiment : emblème de l’entreprise, de ses activités et de ses valeurs. 28
- L’espace intérieur : révélateur de l’organisation et de sa hiérarchie. 29
1) Le choix du type d’aménagements. 29
2) Le choix des mobiliers, de la décoration et du style. 32
Section 2 Espace de travail et performance des salariés : une relation de plus en plus évidente 34
- L’espace de travail : source de bien-être et d’engagement des actifs. 34
- Perception des salariés concernant l’importance accordée par les entreprises à leur espace de travail 35
- Les gênes rencontrées sur le lieu de travail 37
- Le point de vue de la psychologie des espaces de travail 38
- Un aménagement inadapté de l’espace de travail : facteur favorable aux risques psychosociaux en entreprise 38
- Un aménagement inadapté de l’espace de travail : facteur d’apparition de risques et accidents professionnels 39
- Description du métier d’architecte : qualifications et champ d’intervention. 42
- L’architecte et l’aménagement de bureaux : une des nombreuses cordes à son arc. 43
- Le designer : un métier en perpétuelle évolution. 44
- Le designer : un métier recouvrant des réalités diverses. 44
- Les avantages de recourir aux services d’un designer pour l’aménagement de bureaux. 45
- Description du métier d’ergonome : qualifications et champ d’intervention. 46
- L’importance de l’ergonomie dans l’aménagement de bureau. 46
- Faire réaliser un audit de la qualité de l’aménagement de l’espace de travail 50
- Faire appel à des professionnels de l’aménagement d’espaces. 51
- Recourir au psychologue du travail pour améliorer la motivation des salariés. 51
- Le sociologue du travail 52
[1] Mode d’organisation dite scientifique du travail préconisé et instauré par Frederick Taylor (1856-1915).
[2] GAY J. (2015, 24 décembre), « Taux de chômage et chômeurs en France : embellie en novembre » [en ligne], Journal du net, Mis en ligne le 24 décembre 2015, consulté le 06 janvier 2016. URL :
http://www.journaldunet.com/economie/magazine/1038148-chomage/
[3] L’immobilier d’un monde qui change, « Les nouvelles tendances de l’aménagement des bureaux », BNP Paribas Real Estate [en ligne], mis en ligne le 10 mars 2014, consulté le 7 janvier 2016. URL :
http://www.limmobilierdunmondequichange.fr/les-nouvelles-tendances-de-lamenagement-de-bureaux/
[4] LÉON É., « La gestion des espaces de travail, vecteur d’innovation? Le cas des bureaux virtuels d’Accenture France » (PDF], p.2, Disponible à l’URL :
http://www.reims-ms.fr/agrh/docs/actes-agrh/pdf-des-actes/2003leon074.pdf
[5] TEMPO-Team, « Les bureaux paysagers : délicieusement clairs, ou horriblement ouverts ? », rubrique Longread, consulté le 5 janvier 2016. URL : https://hrm.tempo-team.be/fr/2015/09/12/open-space-bureaux-paysagers/
[6] PELEGRIN-GENEL E. (1994), L’Angoisse de la plante verte sur le coin du bureau, ESF Editeur.
[7] Ibid., LÉON É, p. 3.
[8] L’encyclopédie Larousse en ligne, « Les grandes usines de France ». Gravure de J. Feral. URL :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Les_grandes_usines_de_France/1315889
[9] Il s’agit d’une loi adoptée aux États-Unis le 18 mai 2000 et qui vise l’exemption de droits de douanes pour un ensemble de produits provenant d’Afrique subsaharienne, essentiellement dans le domaine textile. Les pays africains doivent répondre à plusieurs critères pour y être éligibles. V. : PAWLOTSKY C. et TÉ-LESSIA J., «États-Unis – Afrique : la loi Agoa prorogée jusqu’en 2025 », Jeune Afrique [en ligne], mis en ligne le 1er juillet 2015, consulté le 10 janvier 2016. URL :
http://www.jeuneafrique.com/242127/economie/etats-unis-afrique-lagoa-renouvele-jusquen-2025/
[10] MONJARET A., « Les bureaux ne sont pas seulement des espaces de travail… », Communication et organisation [En ligne], p. 4. 21 | 2002, mis en ligne le 27 mars 2012, consulté le 15 décembre 2015. URL : http://communicationorganisation.revues.org/2645
[11] Ibid., p.4.
[12] FISCHER G.-N., cité par OSTOJIC A. in « La conquête de l’espace (de travail) », Le cercle psy [en ligne], modifié le 27 novembre 2013, consulté le 10 janvier 2016. URL : http://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/la-conquete-de-l-espace-de-travail_sh_31806
[13] Selon les recensements en France, on passe de 800 000 employés en 1886 à 3 millions en 1936. In GARDEY D. (2001), La dactylographe et l’expéditionnaire. Histoire des employés de bureau. 1890-1930, Paris, Belin, p.44, citée par LABARDIN P, « L’espace de travail, un outil de contrôle ?» Actes de la 20ème conférence de l’AIMS, Nantes, p.4. Consulté le 10 janvier 2016, URL :
[14] Sous-entendu que tous les espaces ouverts n’étaient pas grands hormis ceux de ces professions ci-dessus. Ibid. LABARDIN P, pp 4-5.
[15] FISCHER G.-N. (1990), « Espace, identité et organisation », p.165-183 in CHANLAT J.-F., L’individu dans l’organisation, Québec, Presses de l’Université de Laval et Eska cité par LABARDIN P, ibid.
[16] Selon les termes de Labardin in Ibid. LABARDIN P, p.5.
[17] Ibid. A. MONJARET, p.5.
[18] PELEGRIN-GENEL, E., L’art de vivre au bureau. Paris : Flammarion, 1995. PEREC, G., L’Infra-ordinaire. Paris : Seuil, 1989, p.32.
[19] In « La logique de l’honneur », P. d’Iribarne, 1989.
[20] FISCHER, G.N., Psychologie des espaces de travail. Paris : Armand Colin, 1989 ; MONJARET, A, « Etre bien dans son bureau ». Jalons pour une réflexion sur les différentes formes d’appropriation de l’espace de travail. Ethnologie française, 1996a, n° l, p. 129-139, cités par Ibid. A. MONJARET, p.5.
[21] BOZON M., LEMEL Y, Les petits profits du travail salarié. Moments, produits et plaisirs dérobés. In: Revue française de sociologie, 1990, 31-1. pp. 101-127. DOI : 10.2307/3321490. URL: www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1990_num_31_1_1081; MONJARET, A., 1997a, La Sainte-Catherine, culture festive dans l’entreprise. Paris : Editions du C.T.H.S. ; MONJARET, A., La fête, une pratique extra-professionnelle sur les lieux de travail. Cités, 2001b, n° 8, p. 87-100 ; MONJARET, A. (Ed.), L’alimentation au travail. In Consommations et Sociétés, 2001c, n° 2.
[22] ALTMAN I., « Environment and social behavior: Privacy, personal space, territory, and crowding », 1975.
[23] Actineo, «Quelle vie au bureau en 2015 ? », Baromètre Actinéo/ CSA 2015, p.7.
[24] BALZAC H. de. Physiologie de l’employé. Paris : Ed. Aubert et Lavigne, 1841
[25] Actineo, «Chapitre 3 – Les espaces de travail des open space intelligents », consulté le 11 janvier 2016, URL :
http://www.actineo.fr/article/chapitre-3-les-espaces-de-travail-des-open-space-intelligents
[26] Ibid. ALTMAN I.
[27] GARREAU G., LEZER A. et al. « L’aménagement de l’espace de travail : entre théories et pratiques, quels sont les véritables enjeux pour la DRH ? » (MBAS Management des Ressources humanes), Université Paris Dauphine, Novembre 2009, p.32.
[28] Ibid. GARREAU G., LEZER A. et al. p.31.
[29] Pour savoir à quoi ressemble le cubicle, il suffit d’effectuer une recherche d’images sur Google.
[30] TEMPO-Team, « Les bureaux paysagers : délicieusement clairs, ou horriblement ouverts ? », rubrique Longread, consulté le 5 janvier 2016. URL : https://hrm.tempo-team.be/fr/2015/09/12/open-space-bureaux-paysagers/
[31] La terminologie d’usage devient espace à partir de 5 salariés.
[32] Actinéo, «Quelle vie au bureau en 2015 ? », Baromètre Actinéo/ CSA 2015, p.7.
[33] On imagine aisément que les salariés sans bureau attitré font partie de ceux qui réalisent essentiellement un travail de terrain (comme les commerciaux) ou qui occupent pendant un temps limité un bureau dans un espace que l’on appelle coworking.
[34] ESCP Europe Business School, « Typologie des espaces de travail partagés », consulté le 4 janvier 2016, URL : http://www.escpeurope.eu/faculty-research/knowledge/organisation-management/typologie-des-espaces-de-travail-partages/
[35] Microsoft pour les PME, 5 conseils pour rendre le télétravail plus efficace, mis en ligne le 28 janvier 2016, consulté le 4 février 2016. URL:
http://blogs.microsoft.fr/pme/5-conseils-pour-rendre-le-teletravail-plus-efficace.html
[36] BENSAID A., « Travailleurs indépendants : comment travailler quand on n’a pas de bureau professionnel ? », Artjuice [en ligne], mis en ligne le 9 septembre 2014, consulté le 4 février 2016. URL:
http://artjuice.net/travailleurs-independants-comment-travailler-on-na-pas-bureau-professionnel/
[37] Voir l’image d’un tel bureau ouvert dans l’article : Ibid. Tempo-Team, « Les bureaux paysagers : délicieusement clairs, ou horriblement ouverts ? ».
[38] KAHN A. (2011, 21 novembre), « Bureau paysager » [en ligne], Le Monde, consulté le 5 janvier 2016.
URL : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/21/bureau-paysager_1606986_3232.html
[39] VAUTHEROT A., « L’open space : avantages et inconvénients », Gralon.net [en ligne], mis à jour le 28 juin 2012, consulté le 5 janvier 2016. URL :
[40] Ibid. GARREAU G., LEZER A. et al. p.32.
[41] Voir « C. Des changements significatifs à partir des années 1960 et 1970 apportés par les transformations sociales ».
[42] Ibid. Tempo-Team.
[43] Ibid. VAUTHEROT A.
[44] Le livre « L’Open Space m’a tuer » d’Alexandre des Isnards et Thomas Zuber, aux éditions Hachette Littérature, aborde avec humour les mauvais côtés des bureaux ouverts.
[45] Ibid. Actinéo, «Quelle vie au bureau en 2015 ? », Baromètre Actinéo/ CSA 2015, p.15.
[46] Actineo, «Chapitre 3 – Les espaces de travail des open space intelligents », consulté le 11 janvier 2016, URL :
http://www.actineo.fr/article/chapitre-3-les-espaces-de-travail-des-open-space-intelligents
[47] Ibid. Tempo-Team.
[48] MALET J., « L’open-space est mort, vive le multi-space ! », mis en ligne le 11 mars 2015, consulté le 13 janvier 2016, URL :
http://www.journaldunet.com/economie/expert/60241/l-open-space-est-mort–vive-le-multi-space.shtml
[49] Actineo, « L’aménagement « Feng Shui » : pour des collaborateurs plus zen ? », consulté le 13 janvier 2016, URL :
[50] Pour comprendre en quoi cet aménagement est typique du feng shui, il serait intéressant de visiter le site de la source où des explications sont données sur chaque image.
[51] L’encyclopédie Larousse en ligne, « Machine à vapeur», consulté le 13 janvier 2016 URL :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/machine_%C3%A0_vapeur/100756
[52] L’encyclopédie Larousse en ligne, « Révolution industrielle », consulté le 5 janvier 2016 URL :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/r%C3%A9volution_industrielle/61047
[53] Ibid. L’encyclopédie Larousse en ligne, « Révolution industrielle »
[54] Histoire de l’informatique 1946-1955, « Les premiers ordinateurs », consulté le 13 janvier 2016, URL : http://histoire.info.online.fr/ordinateurs.html
[55] Altair 8800, créé par Microsoft en 1975. Voir : Old computers, « MITS Altair 8800 », URL :
http://www.oldcomputers.net/altair-8800.html
[56] Le modèle Osborne 1 produit par IBM en 1981. Voir : Histoire CIGREF, « Osborne 1, le premier ordinateur portable », mis en ligne le 4 avril 2011, consulté le 13 avril 2016, URL : http://www.histoire-cigref.org/blog/osborne-1-le-premier-ordinateur-portable/ ; V. aussi : CNET, « Histoire : du premier ordinateur portable aux PC et tablettes d’aujourd’hui », mis en ligne le 8 juin 2013, consulté le 13 janvier 2016, URL : http://forums.cnetfrance.fr/topic/1204463-histoire–du-premier-ordinateur-portable-aux-pc-et-tablettes-d-aujourd-hui/
[57] CLÉMENT T., « L’histoire de la téléphonie en 10 dates clés », Urban Hello [billet de blog], mis en ligne le 9 juillet 2014, consulté le 14 janvier 2016, URL : http://www.urbanhello.com/blog-fr/histoire-de-la-telephonie-en-10-dates-cles/
[58] REMY P., « Le centre d’appel de Douzy a créé 60 emplois », Usine nouvelle [en ligne], mis en ligne le 24 juillet 2013, consulté le 14 janvier 2016, URL:
http://www.usinenouvelle.com/article/le-centre-d-appel-de-douzy-a-cree-60-emplois.N202007
[59] ESCP Europe Business School, « Définition et typologie des espaces de travail», consulté le 4 janvier 2016, URL :
[60] FISCHER G.-N. (1989), Psychologie des espaces de travail, Paris, A. Colin, cité par CHANLAT J.-F (dir.). in JF Chanlat (1990), L’individu dans l’organisation, Les presses de l’Université de Laval, Editions Eska, 2ème édition.
[61] Ibid. GARREAU et al., p.28.
[62] LOUPIAC C. et MENGIN C. (1997), L’architecture moderne en France (1889-1940), Paris, Picard.
[63] Ibid. GARREAU et al., p.29.
[64] Il y a par exemple des espaces sociaux à chaque étage pour l’entreprise qui en compte plusieurs afin d’éviter à la personne qui en a besoin d’effectuer un long trajet.
[65] FISCHER G.-N. , Psychologie des espaces de travail, Armand Colin, 1989 cité par OSTOJIC A. in « La conquête de l’espace (de travail) ». URL :
http://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/la-conquete-de-l-espace-de-travail_sh_31806
[66] Cloisons vitrées, semi-vitrées, pleines ou amovibles.
[67] Cité par GARREAU et al. (2009), p.35.
[68] Ibid. Actinéo, «Quelle vie au bureau en 2015 ? », Baromètre Actinéo/ CSA 2015, p.15.
[69] KNIGHT C. et S. HASLAM A., « The Relative Merits of Lean, Enriched, and Empowered Offices : An Experimental Examination of the Impact of Workspace Management », Journal of Experimental Psychology, 16, 2010, cité par Ibid. OSTOJIC A. in « La conquête de l’espace (de travail) », Le cercle psy [en ligne].
[70] Ibid. Actinéo, «Quelle vie au bureau en 2015 ? », Baromètre Actinéo/ CSA 2015, p.17.
[71] bid. Actinéo, «Quelle vie au bureau en 2015 ? », Baromètre Actinéo/ CSA 2015, p.18.
[72] À partir des données in bid. Actinéo, «Quelle vie au bureau en 2015 ? », Baromètre Actinéo/ CSA 2015, p.21.
[73] Interview de ROUX L., professeure de psychologie environnementale appliquée au travail à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense. Propos recueillis par OSTOJIC A. ibid. URL :
http://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/la-conquete-de-l-espace-de-travail_sh_31806
[74] Technologia, « Risques psychosociaux », [en ligne] consulté le 15 janvier 2016. URL :
http://www.technologia.fr/domaines-dactivites/risques-psychosociaux
[75]Tribune d’experts, « De plus en plus de troubles psychosociaux en entreprise », Généralisation 2016 [en ligne], mis en ligne le 12 janvier 2016, consulté le 15 janvier 2016. URL :
[76] TNS Sofres, « Les Français et leurs bureaux, regards croisés », Enquête pour Foncière des régions et AOS Studley [PDF], décembre 2010, p14. URL :
http://www.tns-sofres.com/sites/default/files/2010.12.10-bureaux.pdf
[77] INRS, « TPE/PME : comment concevoir ou rénover vos locaux de travail ? MAVImplant, un outil d’aide à la conception des lieux de travail », consulté le 4 février 2016, URL : http://www.inrs.fr/publications/outils/mavimplant.html
[78] Capital management, « Aménagez-vous un bureau antistress », {en ligne] mis en ligne le 13 février 2012, consulté le 15 janvier 2016, URL :
[79] Ordre des architectes, « Construire avec l’architecte » [PDF], p.8. Disponible à l’URL :
http://www.architectes.org/sites/default/files/atoms/files/construire_avec_l_architecte-2012.pdf
[80] CIDJ, « Architecte » [en ligne], consulté le 6 janvier 2016, URL : http://www.cidj.com/article-metier/architecte
[81] Le bac conseillé par le site L‘étudiant.fr in L’étudiant.fr, « Architecte d’intérieur » [en ligne], consulté le 6 janvier 2016, URL : http://www.letudiant.fr/metiers/secteur/creation/architecte-d-interieur.html
[82] Des informations complémentaires sur le métier d’architecte d’intérieur sont disponibles sur le site du Conseil français des architectes d’intérieur (CFAI). URL : http://www.cfai.fr/fr/cursus-de-formation
[83] AFD, « Design, designers : définitions », consulté le 6 janvier 2016. URL : http://www.alliance-francaise-des-designers.org/definition-du-design.html
[84] De JARCY X., « Disparition du grand designer français Roger Tallon », Télérama.fr [en ligne], mis en ligne le 20 octobre 1011, consulté le 20 janvier 2016. URL : http://www.telerama.fr/scenes/disparition-du-grand-designer-francais-roger-tallon,74282.php
[85] L’école de design Nantes Atlantique, « Devenir designer » (en ligne], consulté le 6 janvier 2016. URL : http://www.lecolededesign.com/metiers-et-carriere/devenir-designer/
[86]Culturebox (avec AFP), « Décès de Richard Sapper, le designer du téléphone Grillo », France TV info [en ligne], mis en ligne le 6 janvier 2016, consulté le 7 janvier 2016. URL :
http://culturebox.francetvinfo.fr/tendances/design/deces-de-richard-sapper-le-designer-du-telephone-grillo-233215 ; Phaidon, « Richard Sapper 1932 – 2015 ». URL :
http://uk.phaidon.com/agenda/design/articles/2016/january/04/richard-sapper-1932-2015/ ; Moma.org, « Richard Sapper Tizio table lamp 1971 »
URL : http://www.moma.org/collection/works/2599
[87] Ibid. L’école de design Nantes Atlantique,
[88] Point de vue défendu par Élodie Brisset, designer auprès de la Bpifrance, in BRISSET E., « C’est quoi un designer? », élodieblabla [billet de blog], mis en ligne le 17 janvier 2011, consulté le 6 janvier 2016, URL: https://elodieblabla.wordpress.com/2011/01/17/cest-quoi-un-designer/
[89] Design fax 950, « Bpifrance va sélectionner des designers pour aider les entreprises à mieux innover » [en ligne], cité par BRISSET E. sur son blog élodieblabla, mis en ligne le 7 décembre 2015, consulté le 20 janvier 2016. URL : https://elodieblabla.wordpress.com/2015/12/07/desormais-experte-design-pour-bpi-france/
[90] Conservatoire National des arts et métiers (CNAM), « Qu’est-ce que l’ergonomie ? Définition adoptée par l’Association Internationale d’Ergonomie (IEA) » [en ligne], consulté le 6 janvier 2016. URL : http://ergonomie.cnam.fr/ergonomie/index.html
[91] CIDJ, « Ergonome », URL : http://www.cidj.com/article-metier/ergonome
[92] INRS, Prévention des risques liés aux positions de travail statiques, disponible à l’URL :
http://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-131/ed131.pdf
[93] INRS, Ecrans de visualisation. Santé et ergonomie
http://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-924/ed924.pdf
[94] Pour de plus amples détails, voir : INRS, L’aménagement des bureaux. Principales données ergonomiques
http://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-23/ed23.pdf
[95] Cf. supra, Jérôme Malet, p.12.
[96]DUMOULIN-RICHET L., « 39% des Français plébiscitent Bordeaux pour le travail selon l’étude de l’Institut Great Place to Work® », Great Place to Work [en ligne], mis en ligne le 26 octobre 2015, consulté le 21 janvier 2016, URL:
[97] Voir l’intégralité du classement des 25 « great places to work » établi par Forbes sur : http://www.forbes.com/pictures/elhm45eeke/the-25-best-places-to-work/
[98] SEDOURAMANE H., « Innovation et créativité dictent la réinvention de l’espace de travail », L‘Opinion [en ligne], mis en ligne le 10 mars 2015, consulté le 4 février 2016. URL:
http://www.lopinion.fr/10-mars-2015/innovation-creativite-dictent-reinvention-l-espace-travail-22130
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