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COMMENT DIMINUER LES STEREOTYPES AU SEIN DE SA CLASSE

 

 

 

 

Mémoire

 

 

COMMENT DIMINUER LES STEREOTYPES AU SEIN DE SA CLASSE

 

 

Présenté et soutenu publiquement pour l’obtention du

Master professionnel 2ème année MEEF

 

2015-2016

 

Par

 

Solène DISDIER

Solene.disdier@gmail.com

(M2 PFSE Groupe 3)

 

Jury composé de :

  1. Henri HUMBERT (directeur)
  2. Mme Xxxx XXXXX (membre du jury)

RESUME

 

Les stéréotypes de genre ont toujours été présents au sein de la société. Actuellement, ces stéréotypes de genre et les concepts s’y afférant font débat, c’est une question qui a des enjeux considérables sur la vie sociale et personnelle.

Inséparables de la vie  en société, les stéréotypes de genre touchent particulièrement les enfants en bas âges, et ainsi ceux de la maternelle. Beaucoup d’enseignants fournissent alors différents efforts pour les diminuer, tandis que d’autres se questionnent encore : comment y parvenir ?

 

 

Mots-clés : égalité, enseignement, équité, genre, identité sexuée, stéréotypes.

 

SOMMAIRE

 

  1. INTRODUCTION.. 2

1.1 Contexte général de l’étude. 2

1.2. Revue de littérature du domaine. 4

  1. PROBLEMATIQUE, QUESTION SUR L’OBJET D’ETUDE.. 15

2.1 Hypothèses. 16

  1. METHODE.. 17

3.1 Participants à l’étude. 17

3.2 Calendrier du recueil des matériaux. 17

3.3 Mesure et  outils de collecte. 17

3.4 Traitement des matériaux, décisions de méthode. 18

  1. Présentation des résultats. 19
  2. Discussion des résultats. 31
  3. Conclusion.. 33

 

 

1.      INTRODUCTION

 

 

1.1 Contexte général de l’étude

Les acteurs de l’institution scolaire ont pour principaux rôles d’éduquer les élèves, leur donner des connaissances et des savoir-faire. Mais pour faciliter l’apprentissage et favoriser l’atteinte des différents objectifs d’enseignement, l’enseignant doit veiller à la création et à la préservation d’un environnement scolaire approprié.

Parmi les différents éléments qui caractérisent l’environnement scolaire figure l’égalité entre tous les élèves. En effet, il est indispensable de se questionner sur les inégalités de toutes sortes, ainsi que sur les formes qu’elles prennent à l’école.

L’instauration d’une égalité entre les filles et les garçons constitue une mission fondamentale de l’éducation nationale et l’école doit lutter contre les préjugés sexistes à tous les stades de la scolarité. Pour notre part, nous allons nous focaliser sur le thème de l’égalité entre les filles et les garçons à l’école.

L’intérêt d’orienter notre étude sur ce sujet réside également  sur l’importance du sujet dans la société actuelle. Les stéréotypes, clichés et inégalités en tous genres sont, en effet, des phénomènes très courants. Ils sont nourris par les perceptions sociales et l’influence des autres facteurs tout aussi importants.

Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous allons nous intéresser aux stéréotypes sexués propres aux établissements scolaires. En effet, ces stéréotypes, dans le cas où ils persistent, peuvent se répercuter sur le climat social de l’école et, par voie de conséquence, sur le quotidien des élèves voire sur la pratique de l’enseignement.

 

La problématique générale de ce mémoire va alors porter sur l’égalité des sexes à l’école. La question qui se pose est alors la suivante : Comment diminuer les stéréotypes au sein de sa classe ?

 

Sans ambitionner répondre à cette question complexe et qui relève de problèmes profondément ancrés dans la société actuelle, nous allons fonder notre réflexion en analysant, d’une part, les études déjà réalisées dans ce domaine et en observant, d’autre part, les manifestations des préjugés sexistes dans l’école dans la pratique : Quelles en sont les causes ? Comment sont-ils perçus et vécus par les garçons et les filles ? Quelles en sont les conséquences au niveau individuel et sociétal ? Comment pourrait-on y remédier dans le cadre scolaire ?

Pour ce faire, nous allons définir dans un premier temps les moyens dont nous disposons pour nous inscrire dans ces nouveaux programmes ainsi que les outils mis à notre disposition pour mener une pédagogie égalitaire envers les filles et les garçons. Nous allons également nous tourner vers des professeurs d’école maternelle.

Dans un second temps nous chercherons à définir avec quel bagage social, inculqué souvent par les familles concernant les stéréotypes garçons/filles, l’enfant va-t-il intégrer l’école.

 

Notre travail va alors s’articuler autour de deux parties. Dans une première partie théorique, nous allons approfondir le thème en définissant des termes clés : stéréotype, genre, égalité et équité, identité sexuée. Pour ensuite nous focaliser sur l’état de la question de l’inégalité entre les garçons et les filles en institution scolaire avant d’aborder les moyens d’enseignement mis en œuvre pour affronter et résoudre ce problème.

La seconde partie empirique portera sur les échanges avec les élèves et les professeurs sur l’identité sexuée. Celle-ci sera composée d’une sous-partie sur la méthodologie, d’une autre sur les résultats des investigations sur le terrain, des résultats qui seront, par la suite, discutés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.2. Revue de littérature du domaine

 

Cette seconde sous-partie de notre introduction va être consacrée aux différents concepts sur lesquels va porter notre étude. Cela va nous permettre de comprendre les notions sur lesquelles nous nous focaliserons, ainsi que d’entrevoir les principales idées qui ont été dégagées lors des différentes études effectuées sur le sujet.

En effet, les stéréotypes sexués dans l’environnement scolaire ainsi que les divers concepts qui s’y rattachent ont fait l’objet de différentes analyses au fil du temps. Cela s’explique par l’importance qu’ont toujours eue ces concepts dans la pratique.

Mais la plupart des travaux effectués sont axés sur la construction identitaire, et particulièrement l’identité sexuée chez l’enfant ; les études basées sur les stéréotypes sexués qui occupent l’environnement scolaire n’étant pas très abondantes. Nous espérons alors soulever un sujet important et contribuer à mettre en exergue les stéréotypes chez les enfants, et en particulier les élèves de la maternelle.

Il importe alors de voir successivement l’évolution de la place de l’égalité filles/garçons dans les différents textes officiels, le concept d’identité sexuée et le processus de construction de l’identité, ainsi que les liens entre identité sexuée et l’environnement scolaire.

 

1.2.1Quelques définitions

Tout d’abord, nous allons définir dans un premier temps les termes et les notions sur lesquels va porter notre étude. En effet, il importe de voir ces quelques définitions afin de mieux comprendre le contexte et l’objet de notre étude.

  1. La notion de stéréotype

Le stéréotype est un concept que nous rencontrons tous les jours au sein de la société. En effet, le stéréotype est un phénomène socioculturel que nous sommes amenés à constater et à vivre dès notre enfance, il contribue à la construction de notre pensée et  de notre façon de voir les réalités.

Mais que signifie le terme « stéréotype » et quels enjeux renferme-t-il réellement ?

Les stéréotypes désignent les idées et les opinions généralisées et toutes faites sur des catégories ou types d’individus. En effet, « les stéréotypes sont des croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalités, mais souvent aussi des comportements, d’un groupe de personnes. »[1] (Leyens, Yzerbyt, et Schadron, 1996)

Les stéréotypes sont, selon certains chercheurs, des opinions qui résultent d’un processus mental « automatique et incontournable » (SCHARNITZKY-1968). En effet, ces opinions découlent des différentes informations qu’un individu rencontre durant son existence. Ainsi, il est amené à les enregistrer et à les mémoriser, d’où la formation des stéréotypes qui est un moyen dont dispose le cerveau pour répertorier plus facilement, par voie de catégorisation,  les informations qu’il reçoit.

Le stéréotype est ainsi l’ensemble des idées qui définissent les caractéristiques et les comportements propres à chaque catégorie sociale, et notamment propres aux deux sexes : ce sont les stéréotypes de genre.

En tant que simplification des informations et des réalités, les stéréotypes ont une connotation négative et sont souvent associées à la discrimination et aux inégalités. En effet, les stéréotypes, souvent basés sur des préjugés et des idées infondées et prématurées, vont influer négativement sur la façon dont chaque individu peut voir le monde qui l’entoure.

 

  1. Les stéréotypes de genre

Il importe de nous intéresser particulièrement au « stéréotype de genre » qui est à nuancer du stéréotype en général qui peut porter sur d’autres éléments comme la race ou le groupe social.

Les stéréotypes de genre sont ceux qui se basent sur le sexe, c’est-à-dire les idées et croyances qui attribuent des caractéristiques et des comportements « propres » aux individus de sexe masculin et ceux que doivent avoir ou adopter ceux du sexe féminin.

Afin de mieux comprendre la portée de ce concept, il est nécessaire de nous focaliser sur les significations du terme genre.

Le mot genre, issu du terme anglais gender, désigne dans ce contexte (celui de stéréotype de genre), les dimensions sociales et culturelles du sexe féminin ou masculin, et donc à la différence des données biologiques ou physiologiques par lesquelles nous faisons la différence entre homme et femme. Ici donc, la catégorisation se base sur ces données socio-culturelles.

Ces stéréotypes de genre se construisent automatiquement, comme nous l’avons dit plus tôt, mais les réalités sociales et le cadre éducatif y jouent également un rôle considérable. Étant donné que la construction et l’acquisition de ces données se font majoritairement pendant l’enfance avec la construction identitaire, il est important de veiller à l’environnement socio-culturel dans lequel l’enfant évolue, et surtout à l’école.

En effet, ces stéréotypes vont influencer les orientations et les choix des élèves, comme le dit Baudelot, «On profile les garçons pour occuper les fonctions masculines d’autorité et de pouvoir et les files pour prendre en charge les enfants, le foyer, le mari» (Baudelot, 2000, p. 34). Ainsi, du fait de ces stéréotypes de genre, les enfants vont s’orienter en fonction des idées préconçues, et qu’ils considèrent comme des normes : l’ensemble des comportements et des caractéristiques que l’on attend d’eux. De ce fait, l’on constate que les filles ont tendance à choisir des métiers moins payés tandis que les garçons optent généralement pour des métiers de cadres[2].

 

  1. L’égalité et l’équité

L’égalité et l’équité sont deux notions très rattachées aux stéréotypes de genre.

D’abord, l’égalité, premier élément de l’égalité des chances,  est un concept quelque peu difficile à cerner car regroupe des enjeux importants. Par définition, l’égalité est « le principe qui fait que tous doivent être traités de la même dignité, qu’ils disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs. »[3]

Quant à l’équité qui est un contexte voisin de l’égalité, elle désigne la « qualité consistant à attribuer à chacun ce qui lui est dû par référence aux principes de la justice naturelle : impartialité. […] Caractère de ce qui est fait avec justice et impartialité. »[4]

Appliquées au contexte scolaire, plus précisément à l’égalité entre filles et garçons, l’égalité et l’équité se traduisent par le principe selon lequel tous les élèves, quel que soit leurs sexes, doivent avoir les mêmes opportunités, les mêmes chances et le même traitement dans le cadre scolaire.

C’est-à-dire que les enfants doivent être traités et se traiter de la même façon, sans aucune discrimination ni d’inégalité basée sur le sexe.

Pour instaurer l’égalité entre filles et garçons à l’école donc, il est nécessaire de veiller à écarter tous les stéréotypes de genre dans tout le contexte scolaire.

 

  1. L’identité sexuée
  2. Mussen définit l’identité comme : « une structure mentale composée, ayant des caractères à la fois cognitifs et affectifs, qui comprennent la perception de l’individu par lui-même, en tant qu’être distinct, conforme à lui-même, séparé des autres, dont le comportement, les besoins, les motivations et les intérêts ont un degré raisonnable de cohérence ».

Selon Pierre Tap, l’identité, « C’est ce qui me rend semblable à moi-même et différents des autres, c’est ce par quoi je me sens exister en tant que personne et en tant que personnage social (rôle et fonctions), ce par quoi je me définis et me connais, me sens accepté et reconnu comme tel par autrui, mes groupes et ma culture d’appartenance (Tap, 1986) »

A partir des ces définitions, l’identité est tout d’abord la perception qu’a un individu, et donc un enfant, de sa personne et de tout ce qui le distingue des autres. En outre, l’identité décrit toutes les caractéristiques par lesquelles il est reconnu par les autres au sein de la société.

Quant aux termes « identité sexuée », ils renvoient aux étapes par lesquelles doivent passer les enfants pour construire leur identité en tant que garçons ou filles appartenant à leur société. Les enfants sont, certes, les premiers acteurs dans la construction de l’identité sexuée, mais les données socioculturelles qui les entourent sont des facteurs déterminants du développement de ce processus. Ainsi, il importe d’observer le contenu ainsi que l’évolution de ces données socioculturelles afin de maîtriser ce que les enfants pourront acquérir lors des stades déterminants de la construction (Cf. partie 1.2.3 sur la construction identitaire).

1.2.2 Le concept d’égalité filles/garçons et son évolution dans les textes officiels

 

Une des missions fondamentales de l’école est de garantir l’égalité des chances entre les filles et les garçons. Pour ce faire, elle veille à favoriser la mixité et l’égalité à l’école, ainsi qu’à la prévention des comportements sexistes.

La question de l’égalité et de la mixité à l’école a eu une évolution positive intéressante au fil des temps.

L’objectif d’égalité filles/garçons est énoncé par plusieurs textes dès les années 1960, avec la circulaire du ministère de l’éducation nationale du 3 juillet 1954 qui porte sur le fonctionnement des établissements mixtes ; le décret N°61-1202 du 31 Octobre 1961 portant sur la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement signée le 15 Décembre 1960, ainsi que la Loi du 11 juillet 1975 qui instaure l’obligation de mixité dans les établissements primaire et secondaire publics.

En effet, la loi du ministre René Haby a rendu la mixité obligatoire à l’école depuis 1975, et ce, de la maternelle au lycée. L’égalité entre les élèves des deux sexes a donc depuis été mise en exergue dans le cadre scolaire, notamment en matière d’orientation.

C’est en 1980 que les premières recherches sur le choix des filières et l’orientation en fonction du sexe des individus ont vu le jour.

Ensuite, en 1989 a été promulguée la loi d’orientation sur l’égalité entre filles et garçons à l’école.

En 1990, l’on a assisté à la campagne du ministère de l’éducation nationale pour inciter les filles à s’orienter vers les filières techniques et scientifiques.

En 2000, la première convention nationale pour « l’égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif » a été établie, pour une seconde convention nationale en 2006.

La convention interministérielle pour l’égalité entre les garçons et les filles dans les systèmes éducatifs, signée le 7 février 2013, a également marqué l’évolution la lutte pour l’égalité entre les sexes. Cette convention dégage alors trois axes d’actions qui sont les suivantes,

  • « acquérir et transmettre une culture de l’égalité entre les sexes »
  • renforcer l’éducation au respect mutuel et à l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes »
  • « s’engager pour une plus grande mixité des filières de formation à tous les niveaux d’étude »[5]

Concernant les axes précités, V. Rouyer et Y. Mieyaa[6]ont révélé qu’ils concernent particulièrement les élèves du collège et du lycée, excluant ainsi le niveau inférieur, et ainsi la classe maternelle. Or, l’école maternelle constitue un lieu de socialisation central dans la construction des inégalités entre les filles et les garçons.

En effet, V.RougerY.Mieyya rappellent que c’est l’école maternelle qui transmet aux enfants les normes liées aux rôles et aux attentes de l’institution scolaire en matière de comportements et d’aptitudes des filles et des garçons. En outre, c’est à ce stade que se construisent chez l’enfant l’identité sexuée et l’appartenance à un groupe de sexe.

Il est donc indispensable d’agir dès ce niveau, et non se focaliser sur les collégiens et les lycéens.

 

1.2.3La construction de l’identité sexuée de l’enfant

Nous allons aborder ici les différentes étapes de la construction de l’identité sexuée chez les enfants. Lorsqu’on parle d’identité sexuée, elle est souvent associée à la construction identitaire. Il importe alors de nous intéresser à la construction de l’identité sexuée chez les enfants.

 

Les étapes de la construction identitaire

 

Au cours de la construction identitaire, les enfants considèrent le sexe comme catégories sociales. En effet, selon des études, les bébés âgés de quelques mois seulement sont déjà capables de discerner des individus de sexe différent (Fagan et Shepherd, 1982 et Fagan et Singer, 1979). Leur conception des deux sexes évolue alors suivant les différents stades de la construction identitaire. Ainsi, au début du processus, les enfants considèrent que le sexe change avec l’apparence et l’aspect extérieur, pour enfin comprendre qu’il s’agit d’une donnée qui ne peut pas être changée car est stable et constant.

Les trois étapes de la construction identitaire développées par Anne Daffon Novelle(Kohlberg, 1966)vont nous aider à comprendre l’évolution de la perception et de la construction de l’identité sexuée de l’enfant.

 

Premièrement, il ya l’étape qui correspond à l’identité de genre. Cette première étape de la construction identitaire est aperçue chez les enfants âgés de deux ans environ. Elle se caractérise par leur capacité d’identifier le sexe des individus en se fondant sur des caractéristiques socioculturelles et sur les aspects extérieurs comme les vêtements ou la coiffure. Ces traits caractéristiques conduisent les enfants de cet âge à distinguer un homme d’une femme.

Comme le dit Jean-Didier Vincent, « Une femme n’est pas un homme et un homme n’est pas une femme. Leurs différences sautent aux yeux, et elles sont déjà très marquées chez les petits »[7].

Ensuite, nous retrouvons la deuxième étape : la stabilité de genre. Cette étape intervient vers trois ou quatre ans. Durant cette étape, les enfants commencent à prendre conscience de la stabilité du sexe, notamment par rapport à sa continuité (c’est-à-dire qu’un garçon deviendra un homme, par exemple). Cependant, les enfants pensent encore à ce stade que le sexe peut changer lorsque l’individu adopte les caractéristiques du sexe opposé.

Et enfin, la troisième étape intervient verscinq à sept ans. Arrivés à ce stade, les enfants acquièrent ce qui est appelé la « constance de genre ». En effet, c’est lors de cette période que les enfants vont comprendre que le sexe est constant dans le temps et quelle que soit la circonstance. C’est durant cette étape donc, que les enfants vont comprendre la réalité de la stabilité du sexe.

 

1.2.4Les mécanismes d’inégalité et les stéréotypes de genre dans le milieu scolaire

Plusieurs croyances et idées perdurent dans le milieu scolaire, prônant une inégalité entre filles et garçons, et ce, dès leur plus jeune âge. Pourtant, force est de constater que ces croyances sont souvent infondées  et reposent sur des données très relatives. Tel est le cas, par exemple, de la croyance selon laquelle les filles sont plus réceptives que les garçons dans le cadre des apprentissages. En effet, selon Nicole Mosconi, « La mixité est sûrement une condition nécessaire de l’égalité, mais pas une condition suffisante »[8]. C’est-à-dire qu’une intervention est encore nécessaire afin d’éradiquer les mécanismes d’inégalité du milieu scolaire.

En outre, certains stéréotypes de genre issus de l’inégalité entre hommes et femmes dans la pratique sont encore très visibles dans le milieu scolaire. Ces mécanismes d’inégalités sont pour la plupart une retranscription de la situation qui est observée au niveau de la société. Il s’agit surtout du pouvoir des hommes sur les femmes.

Ainsi, l’environnement scolaire doit être mieux organisé afin d’en exclure toutes les  formes d’inégalité perceptibles dans la vie sociale.

En effet, ces stéréotypes ne sont pas seulement perçus par les enfants dans la société, ils sont vécus par eux, et ce dès leur naissance. Aussi, il devient difficile de promouvoir la mixité. Isabelle Cabat-Houssais[9] explique que « la mixité ne va pas de soi pour les enfants : spontanément, ils se regroupent par sexe. » Elle rajoute que « Dès la naissance, ils sont conditionnés par de stéréotypes… »

 

  • L’école dans la construction de l’identité sexuée chez les élèves

Comme nous l’avons vu plus tôt, l’identité sexuée qui conduit chaque élève à déterminer ses rôles, les activités qu’il a à entreprendre et sa place au sein de la société, n’est pas seulement reçue par les enfants au niveau de la société ou de son entourage. En effet, en tant qu’acteur prépondérant de l’éducation des enfants, l’école y joue également un rôle important.Selon Vidal,« Le cerveau se modèle en fonction de l’expérience et de l’apprentissage. D’où l’influence de la famille, de l’école, de la culture et de la société en général dans cette construction. »

Selon Hutchings (1997), « les enfants se réfèrent à cinq modèles pour déterminer leurs préférences en matière d’activité professionnelle : la famille, l’école, la société, la télévision, et les activités extrascolaires. »

L’école, et donc les enseignants, ont ainsi un rôle important dans l’instauration de l’identité sexuée, à part les autres facteurs auxquels ils peuvent se référer. Les enseignants doivent ainsi promouvoir l’égalité entre filles et garçons et tenter de réduire au mieux les stéréotypes que véhiculent les autres environnements fréquentés par les enfants en dehors de l’école.

En outre, les idées, l’éducation et les connaissances reçues par les enfants dans le milieu scolaire se trouvent parmi les facteurs qui conduisent aux différentes inégalités entre les hommes et les femmes à l’âge adulte (Petrovic, 2004, p.148). De plus, les apprentissages et les choix de filières sont très influencés par les stéréotypes, pour ne citer que le choix des filles qui s’orientent « au domaine du tertiaire (domaine de la vente, de l’habillement, des soins du corps ou médicaux et de l’éducation) tandis que les garçons, plus diversifiés, touchent aux secteurs de l’industrie, du bâtiment, des machines ou de l’hôtellerie.» (Daffon Novelle, 2006, P.375)

Le principal rôle qui incombe aux enseignants est donc d’assurer que les élèves se détachent de tous ces stéréotypes. Ainsi, l’identité sexuée ne doit pas influencer sur les choix qui seront faits par les élèves, et notamment dans le développement de leur potentiel et de leurs motivations.

 

  • Les moyens et les outils pour une diminution des stéréotypes de genre à l’école

En tant qu’acteurs de la vie en société, les enseignants sont conscients de l’ampleur et des conséquences néfastes des stéréotypes de genre et des inégalités hommes/femmes sur la vie en société et sur la vie personnelle de chaque individu. Aussi, ils sont conscients du rôle des enseignants et du cadre pédagogique dans la réduction des stéréotypes de genre.

Afin de faciliter l’intervention des enseignants, certains outils et moyens doivent être mis à leur disposition. Les enseignants peuvent alors constater que les outils qui les soutiennent dans leurs actions sont de plus en plus nombreux et accessibles.

Tout d’abord, nous pouvons citer parmi ces outils les différentes informations et documents qui peuvent être facilement consultés sur les sites internet, les guides pédagogiques ou encore les mallettes pédagogiques.

Par ailleurs, nous retrouvons parmi les étapes franchies la signature de la Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif en 2013, ainsi que l’ABCD de l’égalité qui est un programme d’enseignement (2013-2014).

Elles marquent une évolution importante en matière de lutte contre les stéréotypes. En effet, nous constatons que les autorités expriment à travers ces programmes et ces plans d’actions  la volonté et l’ambition à mettre en œuvre certaines mesures afin de lutter contre les stéréotypes sexistes.

Elles comprennent alors diverses actions à mettre en œuvre, à la fois pour prévenir et pour réduire les stéréotypes filles/garçons dès le milieu scolaire.

Mais malgré les efforts menés par les différents acteurs, notamment par les autorités publiques, pour favoriser l’égalité filles/garçons à l’école, certaines limites subsistent, rendant plus difficile l’éradication des stéréotypes chez les enfants.

 

  • Les limites à la diminution des stéréotypes de genre à l’école

Outre l’environnement social, l’image véhiculée par les différents supports utilisés en classe ne fait qu’accentuer ces stéréotypes. En effet, des auteurs[10] révèlent que les outils utilisés à l’école, pour ne citer que les manuels scolaires et les albums de jeunesse, véhiculent des stéréotypes de genre (citons en guise d’exemple le fait que les productions littéraires font apparaître plus de héros que d’héroïnes dans leur contenu).

Les manuels scolaires ont fait l’objet de quelques études au fil du temps, des études qui se sont focalisées sur les représentations des genres qu’ils contiennent. Les faits constatés à l’issue de ces études font alors apparaître que les manuels abordent des représentations très stéréotypées. En effet, les hommes y apparaissent plus souvent que les femmes (Rignault et Richert, 1991 ; HALDE ou Haute Autorité de Lutte Contre les Discriminations et pour l’Égalité, 2008).

En outre, les mêmes études ont révélé que les femmes sont moins privilégiées que les hommes dans les manuels scolaires : les femmes y sont représentées comme occupant des fonctions et des activités moins importantes que celles des hommes.

Par ailleurs, nous constatons que les médias sont l’un des plus importants facteurs qui favorisent les stéréotypes de genre, et qui influencent les enfants, et ainsi les élèves.

En effet, nous retrouvons à la télévision ou dans les journaux, et notamment dans les publicités, des représentations très stéréotypées de la réalité.

SelonEva Britt Svensson[11], «la publicité et le marketing ont une grande influence sur les efforts que fait la société pour rendre hommes et femmes plus égaux. Beaucoup de gens ne réalisent pas à quel point les images qui nous entourent nous influencent. La publicité est partout : à la maison, dans les espaces publics, les magazines, la télévision etc. Si on représente l’homme et la femme de manière stéréotypée, il sera plus difficile de voir les capacités de l’un ou de l’autre dans d’autres domaines que celui qui leur est traditionnellement dévolu. C’est de cette manière que les files et les garçons sont influencés dans leur choix éducatif et de carrière. »

Force est de constater que les enfants, en plein processus de construction identitaire, sont les plus touchés par ces visions stéréotypées véhiculées dans les médias.

 

 

 

 

 

2.      PROBLEMATIQUE, QUESTION SUR L’OBJET D’ETUDE

 

Nous avons vu dans la partie précédente les différentes notions ainsi que le contexte qui intéressent notre travail.

 

Nous avons pu voir les différents concepts qui entourent les stéréotypes de genre dans le cadre scolaire. Notre problématique générale est, à titre de rappel, Comment diminuer les stéréotypes au sein de sa classe ?

En effet, des efforts doivent être menés dans le milieu scolaire, et particulièrement par les enseignants pour réduire dans la mesure du possible les stéréotypes liés au genre.

Étant donné que les stéréotypes de genre ont des enjeux considérables, et qui influencent le parcours de tout un chacun au cours de sa vie, des mesures doivent être prises au niveau des écoles pour y remédier.

Afin de mieux organiser notre étude, il importe de poser les questions suivantes :

 

– Est-ce possible de mener une pédagogie antisexiste ?

– Ai-je les moyens de « transformer » mes élèves ; de créer une vrai « équité » ?

– Quels sont les moyens que j’ai pour m’inscrire dans les nouveaux programmes ?

 

 

Ces questions qui se posent vont nous amener à réfléchir sur les moyens pédagogiques dont disposent les enseignants pour contribuer à la diminution des stéréotypes sexués dans leur classe.

 

2.1 Hypothèses

Nous avons à établir deux hypothèses de travail afin de cadrer notre étude. En effet, ces hypothèses auront à être validées ou non par les résultats que nous aurons obtenus lors des différentes enquêtes que nous allons mener. Ces hypothèses sont alors les suivantes :

 

  • Les enseignants peuvent diminuer les stéréotypes par les dialogues et les discussions avec les élèves.

 

  • Les enseignants disposent d’assez de moyens pour contrer les stéréotypes.

 

 

 

 

 

 

 

3.      METHODE

 

Dans cette troisième partie de notre travail, nous allons présenter les méthodes qui seront utilisées pour mener les enquêtes que nous aurons à développer dans notre partie empirique.

Ainsi, nous allons décrire tous les éléments relatifs à l’étude que nous avons menée.

3.1 Participants à l’étude

D’une part, nous avons sollicité la participation des élèves, de ma classe de MS de l’école la Serinette à TOULON, au nombre de 29 dont 18 filles et 11 garçons.

Et d’autre part, nous avons recueilli les opinions des professeurs des écoles de maternelle et d’élémentaire. Composés majoritairement de femmes (96,8%), les professeurs qui ont participé à notre enquête étaient âgés entre 20 et 50 ans, et enseignant dans différentes classes.

3.2 Calendrier du recueil des matériaux

 

3.3 Mesure et  outils de collecte

 

D’abord, la collecte d’informations venant des enseignants s’est faite par voie de sondage, notamment à l’aide de questionnaires qu’ils avaient à remplir en ligne.

Lors de notre enquête par sondage, nous avons bénéficié d’une participation importante des enseignants. En effet, 188 professeurs ont répondu à notre appel en donnant leurs avis et opinions sur les stéréotypes de genre, et notamment sur leurs pratiques enseignantes en relation avec ces stéréotypes.

Une telle participation témoigne de la place importante des stéréotypes au sein de la société, et de la prise de conscience des divers acteurs, et notamment des enseignants, sur la place qu’occupent les stéréotypes de genre dans le milieu scolaire.

Par ailleurs, cette grande participation confère également plus de crédibilité à notre analyse car elle conduit à une plus grande représentativité. Les idées que nous allons dégager par la suite, même si elles ne viennent pas de la totalité des enseignants, vont pouvoir représenter de manière générale l’ensemble des professeurs des écoles.

 

En outre, nous avons enregistré des entretiens faits avec les élèves, que nous avons organisés en petits groupes et avec lesquels nous avons discuté de quelques sujets relatifs aux stéréotypes de genre. Ces enregistrements vont nous permettre d’apercevoir au mieux les stéréotypes de genre chez les élèves et leur importance.

 

 

3.4 Traitement des matériaux, décisions de méthode

 

Comme nous avons recours à l’enquête par voie de sondages (ou de questionnaires), et à des entretiens avec les élèves, notamment sous forme d’échanges et de conversations de groupes, il importe de procéder par voie de synthèse. C’est-à-dire que pour analyser ces informations et afin de mieux utiliser ces résultats pour notre étude, nous allons essayer de les synthétiser pour en faire sortir les grandes idées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4. Présentation des résultats

Nous pouvons dire que les enquêtes que nous avons réalisées ont été fructueuses, étant donné que nous avons bénéficié d’une importante participation, que ce soit de la part des élèves ou des enseignants.

Ainsi,  vu le nombre de réponses reçues, il importe de les synthétiser et d’en présenter l’essentiel sous cette partie. Il importe en outre de préciser que cette partie de notre est consacrée à la seule présentation des résultats, laissant ainsi toute interprétation à la partie 5 suivante consacrée à la discussion des résultats.

Afin de présenter de la manière la plus claire et organisée possible les résultats obtenus, nous allons voir successivement les résultats du sondage (a), et les informations issues des entretiens avec les élèves (b).

 

  • Les résultats du sondage

Comme nous l’avons dit ci-dessus, le sondage que nous avons fait en ligne nous a permis de connaître l’opinion de 188 enseignants sur les stéréotypes de genre, notamment dans le cadre scolaire.

Ainsi, nous avons sollicité leurs réponses sur leur conception des stéréotypes en général, les différentes pratiques et activités qu’ils appliquent vis-à-vis des stéréotypes garçons/filles à l’école, et la manière dont ils conçoivent l’égalité entre els garçons et les filles à l’école (Cf. Annexe 1). Nous allons présenter ici les résultats issus de ces questionnaires.

  • Des données sur les participants

Les trois premières questions du questionnaire ont été relatives à l’identité des participants, notamment leur âge et leur sexe, ainsi que leur ancienneté au poste de professeur des écoles. Elles vont servir notamment à connaître davantage l’échantillon représentatif et à expliquer, le cas échéant, le point de vue le plus prépondérant qui sera dégagé lors de l’enquête.

Ainsi, nous savons qu’environ 97% des participants sont des femmes, contre 3% d’hommes. Ensuite, nous savons que la majorité des participants ont entre 20 et 30 ans (61%), au côté de ceux âgés entre 30 et 40 ans (27,3%), et enfin ceux qui ont 40 ans et plus.

Ensuite, en termes d’ancienneté au poste de professeur, ce sont les stagiaires et les professeurs exerçant le métier depuis moins de 5 ans sont les plus nombreux (environ 74%), par la suite, il y a les professeurs ayant plus de 15 ans d’expérience (12,3%) et le reste, peu nombreux, ayant entre 5 et 10 ans d’expérience. Il importe de préciser que les niveaux de classe des professeurs  varient de la TPS au CM2, dont la majorité enseigne en PS et MS.

 

La connaissance de ces données va nous permettre de mieux cerner la spécificité de l’échantillon dont les idées et les pratiques vont être utilisées pour compléter notre analyse.

  • La place de l’égalité filles/garçons dans la pratique (Sur une échelle de 0 à 5)

Nous avons par la suite demandé aux enseignants de placer sur une échelle de 1 à 5, la place de l’égalité entre filles et garçons. 35,8% des enseignants ont alors précisé que l’égalité filles/garçons mérite d’être placée au niveau supérieur, tandis que 31, 6% la place sur le niveau 4.

Ensuite, il y a ceux (21,9%) qui estiment que l’égalité filles/garçons se trouve au niveau 3 sur l’échelle de 1 à 5, au niveau 2 (8%) et au niveau 1 (0,5%).

En somme, plus de la moitié des enseignants placent l’égalité aux niveaux 4 et 5, tandis que les autres se départagent les niveaux les moins importants.

 

 

 

  • L’attention accordée au nombre et à la place des filles et des garçons par les enseignants

A cette question, 65,8% des participants ont répondu par le positif, contre 34,2% d’enseignants qui ont répondu non.

  • Le respect de la mixité lors des regroupements/de la formation des groupes et la non utilisation des stéréotypes

Là encore, une grande majorité des enseignants (86,6%) a répondu oui, respectant ainsi la mixité lors des regroupements ou de la formation des groupes.

Par ailleurs, nous avons demandé aux enseignants s’ils utilisent des stéréotypes pour les affichages comme la couleur des fiches. Ici, 95,7% des enseignants ont répondu non.

  • Les différentes activités pour casser les stéréotypes

Moins de la moitié des enseignants proposent des activités visant à casser les stéréotypes. En effet, près de 58% des enseignants ont répondu ne pas adopter des activités afin de casser les stéréotypes.

Les diverses procédées  appliquées par les enseignants restants (42%), utilisant ces procédés, tournent alors principalement autour des jeux et les différentes  activités pouvant contrer les stéréotypes habituelles qui existent entre les filles et les garçons à l’école. Nous pouvons citer ainsi les jeux auxquels participent les élèves, les débats sur l’égalité filles/garçons, ou encore les activités physiques, notamment la danse.

Fait également partie de ces dispositions prises par les enseignants,  celle de favoriser la mixité en ne constituant pas les enfants en groupe de filles et de garçons. En effet, 96,8% des enseignants déclarent ne pas créer des groupes pour chaque sexe lors des activités physiques comme l’EPS ou la motricité.

Vient rejoindre cette idée le fait qu’environ la moitié des enseignants a recours au changement de quelques intitulés afin de casser des stéréotypes, notamment les 53% d’entre eux, plus précisément.

  • La différence de compétences intellectuelles différentes selon le sexe

Ici, les réponses données par les enseignants sont claires : 90% d’entre eux disent qu’ils ne pensent pas que les compétences et les capacités des élèves diffèrent selon leur sexe.

En outre, 80% disent avoir la même relation avec les élèves, qu’il s’agisse d’un garçon ou d’une fille.

  • La conception de l’égalité des sexes à l’école par les enseignants et les moyens dont ils disposent pour y parvenir

Nous avons reçu des données selon lesquelles plus de la moitié des enseignants (53,4%) entendent leurs collègues véhiculer des stéréotypes à l’égard de  leurs élèves.

En outre, diverses opinions ont été recueillies grâce à cette enquête sur la représentation de l’égalité entre filles et garçons par les enseignants. En effet, les principales réponses que l’on a reçu des enseignants sont principalement les suivantes :

 

Points concernés Réponses
L’état des lieux des stéréotypes à l’école selon les enseignants « Il est difficile de casser ces représentations car les stéréotypes sont véhiculés par la société, les médias et les familles. Dans notre société les femmes ne sont pas égalitaires face à la domination masculine. Il est donc très difficile de transmettre cette égalité aux élèves. De plus je n’ai pas l’impression d’avoir suffisamment de moyens à cette fin, je n’ai pas le temps de corriger les intitulés stéréotypés que l’on trouve dans un tas de manuels… »

« Mes élèves ont du mal avec la mixité, ils veulent toujours se mettre en groupe de filles ou de garçons en sport, j’ai entendu des horreurs en classe (la cuisine c’est pour les filles, tu es une fille vu que tu traines avec des filles, le rose c’est pour les filles, les filles sont nulles en sport…) du coup j’ai voulu travailler sur cette notion et j’ai mis en place deux séances sur l’égalité fille-garçon (fiche proposée par Nathan ed 2015) »

« Pour moi il n’y a aucune différence entre les élèves filles et les élèves garçons, je ne me pose même pas la question »

« Dans ma classe je ne fais aucune différence entre les deux. Cependant, je remarque que j’ai moins de patience avec les garçons qui sont plus perturbateurs. J’ai donc tendance à vite les remettre en place, au contraire des filles. Mais sinon je fais des groupes mixtes et je ne prête pas attention aux stéréotypes. »

 

« Le rôle de l’école est primordial d’autant plus que les élèves filles/ garçons ont déjà un vécu familial assez marqué: dans certaines familles, les garçons sont des enfants rois, les filles sont plus cadrées. Parfois, les mamans sont très  » protectrices » avec leur fils. Il arrive aussi que les papas influencent les activités des garçons ( jeux vidéo, bagarres ). Je trouve qu’en vingt ans, la différence entre les sexes s’est accentuée, les garçons ont moins d’imagination, de créativité qu’avant, je les trouve plus passifs. Les filles restent plus appliquées. »

« Je me dis que lorsqu’on en est à devoir parler d’égalité, c est qu’elle n’existe pas. Tout autour de nous: pub, catalogues de jouets… conditionnent nos enfants à l’inégalité des sexes. La maitresse de mon fils utilise la couleur bleue pour les garçons et le rose pour les filles du coup mon fils n’aime plus le rose alors que c’était sa couleur préférée et me fait maintenant des remarques au sujet de jeux ou jouets pour filles et pour garçons. »

 

Les activités proposées et appliquées par les enseignants afin de diminuer les stéréotypes  

« Le dialogue, toujours le dialogue. Casser les stéréotypes en expliquant que filles ou garçons nous sommes tous pareils, nous sommes tous capables de la même chose et nous pouvons aimer les mêmes choses. »

 

« Pour moi, notre premier devoir est de ne pas accentuer les stéréotypes déjà très présents chez les élèves de maternelle (cette couleur est pour les filles, il a les cheveux longs donc c’est une fille, etc.). Pour cela, sans moyen, il est déjà possible d’organiser une discussion suite à ce type de remarque, mais également d’éviter d’aller dans le sens des stéréotypes.»

 

« Ne pas stigmatiser les élèves, leur proposer les mêmes activités (garçons et filles), reprendre les enfants qui se moquent d’un « comportement féminin » exemple un garçon qui peint en rose. »

 

« Nous devons mettre toutes les possibilités des enfants en valeur et surtout trouver leur place et leur donner à tous le goût d’apprendre. »

 

« En motricité je fais des groupes mixtes basés plutôt sur les facilités ou non de chacun pour équilibrer les équipes. Je mets un point d’honneur à ce que les élèves se sentent traités à égalité et qu’ils comprennent la justice mise en place, dans les décisions, les choix que je peux faire les concernant. J’essaie aussi dès que l’occasion se présente de les pousser à remettre en question leurs nombreux préjugés (habits, goûts, performance,…) pour les amener à se poser des questions dans le but d’arriver à plus de tolérance entre eux. »

 

« C’est important de s’éloigner des stéréotypes encore trop présents dans la société (pubs, jeux, etc.) et d’engager une discussion avec les élèves quand ceux-ci en évoquent. Dans la classe j’essaye d’éviter les regroupements filles et regroupements garçons sans pour autant faire 1/1. »

 

L’insuffisance des moyens

                                                        

« Quand j’entends un garçon dire à un autre « tu pleures comme une fille », je réagis en expliquant que les garçons aussi peuvent/ont le droit de pleurer. Mais je n’ai pas encore mis en place de réelles activités pédagogiques sur ce sujet.

Et l’éducation à l’égalité se fait de plus en plus à partir de débats menés en classe à partir d’un album. Cependant, peu d’activités sont proposées pour le cycle 1. »

« Peu de moyens mis en place pour parvenir à l’égalité des sexes, c’est à l’enseignant d’innover. »

« Peu de moyens mis à notre disposition. C’est aux enseignants de s’efforcer de ne pas véhiculer de stéréotypes et de ne pas admettre de paroles d’élèves stéréotypées + mise en œuvre d’activités qui démontrent l’inverse des stéréotypes. »

 

 

Les quelques réponses que nous avons présenté ci-dessous, ne sont pas certes la totalité des 56 réponses que nous avons reçu sur ce point important de notre questionnaire. Néanmoins, elles résument et illustrent les principales idées que se font les enseignants sur les stéréotypes ainsi que leurs pratiques. Cela nous mènera à une compréhension des différentes idées que nous pourrons dégager sur l’état des stéréotypes et sur les moyens dont disposent les enseignants pour diminuer et contrer les stéréotypes au sein de leur classe respective.

Aussi, ce tableau récapitulatif que nous avons établi précédemment peut valablement servir de synthèse afin de présenter les réponses, faute de pouvoir toutes les étayer ici, et d’en faire ressortir l’essentiel, et notamment les éléments dont nous aurons besoin dans le  cadre de notre étude afin de valider ou d’infirmer nos hypothèses. En effet, force est de constater que les réponses et les opinions des enseignants participants tournent autour de ces idées (Cf. tableau ci-dessus).

 

  • Les entretiens avec les élèves de la maternelle

La seconde enquête que nous avons effectuée afin de compléter notre analyse a consisté en quelques séances d’entretiens réalisés avec quelques élèves de la maternelle.

Ayant choisi les élèves les plus aptes et les plus à l’aise au niveau langagier, les quelques discussions et partage effectués avec ces élèves ont révélé diverses informations très utiles à notre étude. Ces informations vont notamment nous conduire à une compréhension des conceptions, des comportements et des idées stéréotypés qu’ont les enfants, de la place de celles-ci à l’école, et de leur manifestation.

Ces données nous montrent également la divergence importante d’opinions chez les élèves, ainsi que  la facilité dont ils changent d’avis.

Afin de mieux présenter les résultats, nous allons en faire la synthèse et ressortir les opinions et les conceptions stéréotypées des élèves ainsi que celles des élèves ne présentant pas de propos stéréotypés.

  1. Les élèves affectés par les stéréotypes de genre

Le premier genre d’élèves que nous allons voir est celui des élèves garçons et filles qui ont sorti des propos stéréotypés lors de nos  entretiens.

En effet, quelques élèves des deux sexes sont encore affectés par les stéréotypes de genre lors des différentes conversations basées sur quelques sujets qui peuvent susciter  des idées stéréotypées chez les élèves.

Ainsi, lors de la première conversation sur le sport, les stéréotypes sur les sports réservés aux filles et/ou aux garçons sont encore très prépondérants chez la majorité des élèves, filles et garçons. En effet, leurs propos ont révélé que la plupart d’entre eux considèrent la danse comme une activité « de fille », et la boxe comme un sport réservé entièrement aux garçons.

Tel est également le cas pour les métiers. En effet, tous les enfants adhèrent à l’idée selon laquelle les femmes n’ont pas le droit d’exercer certains métiers qui sont réservés aux hommes. Ainsi, cet élève a dit que « (Alya) Les femmes qui ont des bébés c’est un peu dure d’aller au boulot parce que dès que ce soir on le couche, le matin il faut le réveiller. On est obligé de l’habillé, de le laver, de lui donner à manger. Et si on a un bébé c’est un peu difficile d’aller au travail et de prendre des sous et donc si on travail c’est qu’on n’a pas de bébé, mais si on doit aller travailler c’est soit le chéri qui s’occupe de lui ou on l’emmène à la crèche ou à l’école. » Toutefois, certains d’entre eux changent d’avis au cours de la conversation, atténuant ainsi l’importance des stéréotypes contenus dans leurs propos. Ainsi, l’élève qui a soulevé que les femmes ne peuvent pas être médecins, a changé d’avis par la suite, et a dit qu’il y a bien des femmes médecins.

En outre, notre conversation avec les élèves a également porté sur la différence qu’il peut y avoir entre filles et garçons en matière de vêtements. Ici encore, la plupart des enfants ont affirmé que les garçons doivent avoir les cheveux courts, et qu’ils ne peuvent pas mettre de rose. En effet, certains d’entre eux ont dit que : « PE : Baptiste, est-ce qu’un garçon peut avoir les cheveux longs ? – Baptiste : Non.», ou encore que « PE : Ryad, qu’est-ce que tu en pense toi des garçons  avec des habits roses ? – Ryad : Non, moi je ne suis pas d’accord. »

Ce ne sont que quelques exemples sur les stéréotypes qui ont émergé de ces petits entretiens avec les élèves,  comme celui sur les joués selon lequel tous les enfants estiment qu’il y a des jouets pour les garçons et pour les filles, ainsi, selon la plupart d’entre eux, les garçons ne peuvent pas jouer avec des poupées. «  Pourquoi ces jouets sont-ils que pour les garçons ? -Ryad : Parce que c’est comme ça. »

Par ailleurs, des propos et des idées stéréotypés ont également surgis durant la conversation sur les tâches ménagères. En effet, les réponses des enfants ont révélé, notamment, que pour la plupart d’entre eux, ce sont les mamans qui doivent s’occuper des enfants tandis que les pères vont travailler.

Et enfin, concernant les différences filles/garçons, les opinions sont encore divergentes. En effet, certains des élèves pensent encore que ce sont les cheveux et les habits qui déterminent le sexe des individus.

  1. Des propos dépourvus de stéréotypes

Nous allons énumérer et présenter ici les différentes réponses qui ne sont pas stéréotypées venant des élèves.

D’abord, après avoir demandé aux enfants les métiers qu’ils voudraient exercer plus tard, nous avons posé la question suivante aux enfants : Est-ce que vous pensez qu’il existe des métiers de fille et des métiers de garçon ?

Les élèves ont alors répondu ensemble : Non.

Ensuite, après avoir affirmé que les garçons ne peuvent pas mettre des vêtements roses car ils sont réservés aux filles, certains d’entre eux ont répondu par la suite que porter du rose n’est pas interdit pour les garçons comme c’est le cas pour le port du bleu par les filles.

Un autre sujet auquel on a recueilli des idées non-stéréotypées concerne les tâches à la maison. En effet, lorsqu’on leur a demandé si les papas cuisinent,  l’ensemble a répondu oui.

Et enfin, l’autre idée intéressante qui s’en est sortie est qu’une élève a pu expliquer que les différences entre les sexes viennent de différence biologique. En effet, elle a fait notamment référence aux différences des appareils génitaux des filles et des garçons.

Ces différents résultats, issus aussi bien du sondage que des entretiens, vont maintenant nous servir afin de vérifier les hypothèses, et nous conduire également à donner des réponses à notre problématique générale et aux différentes questions qui entourent notre travail.

C’est cette confrontation avec les hypothèses et les questions de départ que nous allons faire dans cette dernière partie de notre travail.

 

 

 

 

 

5. Discussion des résultats

 

Comme nous l’avons vu précédemment, nous allons confronter  les hypothèses et les questions posées préalablement aux résultats de nos enquêtes.

D’abord, il importe de rappeler notre problématique générale sur laquelle tourne notre travail, ainsi que les quelques hypothèses qui ont été initialement formulées.

Notre problématique générale est la suivante : Comment diminuer les stéréotypes au sein de sa classe ?

En outre, nous avons posé les quelques questions suivantes pour faciliter notre analyse :

– Est-ce possible de mener une pédagogie antisexiste ?

– Ai-je les moyens de « transformer » mes élèves ; de créer une vraie « équité » ?

– Quels sont les moyens que j’ai pour m’inscrire dans les nouveaux programmes ?

 

Ces questions nous ont cadré et ont servi de fils conducteurs pour notre étude durant tout notre travail. En effet, ce sont les réponses à ces différentes questions que nous avons ambitionné rechercher dans le cadre de ce travail.

Pour ce faire, nous allons d’abord interpréter et synthétiser les résultats obtenus lors de l’enquête (dont les résultats ont été présentés auparavant), pour ensuite nous en servir pour valider ou invalider nos hypothèses.

 

 

  • Interprétation et synthèse des résultats

 

Tout d’abord, nous allons parler des résultats du sondage que nous avons effectué (Cf. partie 4).

D’abord, en matière de représentativité, nous pouvons dire que les enquêtes réalisées remplissent les conditions nécessaires pour représenter valablement une population donnée dans le cadre d’un mémoire. En effet, nous avons eu la participation de 188 enseignants lors de notre sondage, des enseignants appartenant aux deux sexes et appartenant à des classes d’âge différentes et enseignant à différents niveaux, des jeunes professeurs aux plus expérimentés.

En effet, nous avons eu la participation de beaucoup de jeunes professeurs qui apportent un regard neuf sur l’environnement scolaire et les pratiques d’enseignements.

Ces résultats ont alors soulevé qu’une grande part des enseignants prennent conscience de l’ampleur qu’ont les stéréotypes dans le milieu scolaire et de ses inconvénients.

En effet, nous avons pu voir qu’un nombre important d’enseignants prend des dispositions en adoptant des activités et en effectuant des procédés afin d’inciter les élèves à ne pas/plus adopter des idées, des propos ou des comportements stéréotypés. Comme nous  l’avons vu, la plupart des enseignants savent de quelle manière les stéréotypes influencent les élèves, leur parcours scolaire et leurs comportements, et décident de prendre certaines mesures pour y parvenir.

Nous pouvons citer parmi ces activités organisées par les enseignants à cette fin la danse, les cuisines, l’organisation des jeux et des jouets, ou encore le changement de divers éléments des manuels afin de casser des stéréotypes véhiculés par ces outils d’apprentissage.

Cependant, nous constatons avec ces enseignants que les moyens dont ils disposent pour contrer et éradiquer ce phénomène important qui affecte déjà, et d’une manière considérable, la mentalité des jeunes élèves sont insuffisants et inadaptés à l’ampleur de la situation. En effet, les outils et les appuis donnés aux enseignants sur ce point important sont presque inexistants, diminuant ainsi l’efficacité des interventions car laissant les enseignants agir avec leurs seuls propres moyens. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle une part considérable de ces derniers décide de s’abstenir, ignorant ainsi les effets de ces stéréotypes de genre.

Par ailleurs, nous avons pu voir que les opinions des élèves sur les sujets stéréotypés sont très divergentes et très changeantes. En effet, ces résultats ont montré que les stéréotypes de genre existent bel et bien chez les élèves de la maternelle et y sont quelque peu prépondérantes.

Cependant, la dynamique des conceptions de ces idées stéréotypées par les élèves nous rend optimiste quant à un probable revirement de situation, avec les mesures adéquates et des efforts venant des différentes parties prenantes.

  • Confrontation aux hypothèses et réponse aux questions de départ

Rappelons que nos hypothèses sont les suivantes :

 

  • Les enseignants peuvent diminuer les stéréotypes par les dialogues et les discussions avec les élèves.

 

  • Les enseignants disposent d’assez de moyens pour contrer les stéréotypes.

D’une part, en ce qui concerne la première hypothèse, vus les résultats d’enquête explicités précédemment, nous pouvons la valider mais partiellement. En effet, nous constatons que les dialogues et les discussions sont un moyen qui pourra mener à la diminution des stéréotypes (et auquel la majorité des enseignants a recours), mais elles ne peuvent pas suffire pour y parvenir complètement. En effet, diverses autres interventions sont nécessaires, notamment venant des autres acteurs, notamment ceux en dehors de l’école (comme les parents, les autorités publiques, l’institution scolaire, les médias…) afin de fournir ensemble les efforts nécessaires pour éradiquer les stéréotypes et pour empêcher les enfants d’adhérer à ces idées toutes faites qui pourront affecter leur vie future.

Et d’autre part, la confrontation des résultats obtenus à la deuxième hypothèse nous montre qu’elle est à invalider. En effet, un nombre important d’enseignants  a soulevé l’insuffisance, voire l’absence de moyens pour les soutenir dans leurs actions pour la diminution des stéréotypes de genre, pour ne citer que les stéréotypes de genre qui dominent encore dans les divers manuels scolaires.

 

 

6. Conclusion

 

 

Dans le cadre de ce travail, nous avons parlé des stéréotypes de genre à l’école, en nous focalisons principalement sur la classe de maternelle.

En effet, nous avons cherché à comprendre les différents enjeux de ces stéréotypes de genre, leur place dans l’environnement scolaire actuel, ainsi que la possibilité ou non de les diminuer. En d’autres termes, nous avons voulu savoir comment diminuer les stéréotypes au sein de sa classe.

Pour ce faire, nous avons effectué, dans un premier temps, une revue de la littérature afin de bien comprendre le contexte et les différents concepts qui entourent notre sujet d’analyse, la problématique et les hypothèses qui ont cadré notre étude, pour ensuite revoir les différents outils qui nous serviraient dans notre analyse empirique, avant de présenter les résultats des enquêtes réalisées ainsi que d’en discuter les résultats.

A l’issue de ces différentes étapes de notre analyse, nous avons pu voir que les stéréotypes de genre constituent des facteurs d’influence négative sur la scolarité et la vie de chaque individu, et qu’ils sont très  présents chez les jeunes enfants de la maternelle.

Il est donc évident que les enseignants doivent agir, mais comment doivent-ils procéder et de quels moyens disposent-ils ?

C’est grâce aux enquêtes réalisées que nous avons pu voir les différents moyens dont ils disposent pour remédier à cette situation. D’abord, les enseignants doivent être sensibilisés à cette fin afin qu’ils puissent comprendre l’enjeu et l’importance de leur intervention. En outre, ils doivent recevoir des formations, et enfin, disposer des outils nécessaires à leur intervention.

Ainsi, les enseignants doivent recevoir beaucoup plus d’appui dans leurs actions pour contrer les stéréotypes de genre qui prennent de l’ampleur dans la vie en société.

La question qui pourrait se poser est alors la suivante : quels moyens pourraient conduire efficacement à une éradication complète des stéréotypes de genre ?

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

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Textes officiels :

BO n°6 du 28 aout 2008 : Programmes du collège

Circulaire n°97-123 du 23 mai 1997 : Les Missions de l’enseignant

BO spécial du 26 mars 2015 : programme d’enseignement de l’école maternelle

 

 

Textes de référence :

 

Dossier égalité filles/garçons sur éducation gouv : http://www.education.gouv.fr/cid4006/egalite-des-filles-et-des-garcons.html

Code de l’éducation

Article 121-1 du code de l’éducation

Loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République

Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013

Bulletin officiel n° 6 du 7 février 2013

Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif 2013-2018

Décret n° 2012-1097 du 28 septembre 2012

Décret relatif au comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes

Mise en œuvre de la politique éducative en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons à l’École

circulaire n°2015-003 du 20 janvier 2015

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Annexes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXE 1

J’ai effectué plusieurs séances avec les élèves sur des sujets en rapport avec les stéréotypes garçons/filles. Les entretiens se passaient en petit groupe. J’ai choisi les élèves les plus à l’aise niveau langagier.

 

Vendredi 5 février – Discussion sur les métiers et le sport avec Léa, Maylis, Emie, Ryad, Baptiste, Antoine et Alya.

 

PE : Avez-vous une idée de ce que vous voudriez faire plus tard ?

Antoine : Moi je veux aller dans l’espace.

Léa : Je veux faire de la boxe.

Maylis : Je sais pas … infirmière.

Emie : Médecin, médecin des animaux.

Ryad : Du karaté.

Baptiste : Du judo.

Alya : Avocat.

PE : Est-ce que vous pensez qu’il existe des métiers de fille et des métiers de garçon ?

Les élèves ensemble : Non

(la conversation revient sur le sport 🙂

Emie : moi je veux faire de la danse

PE : A et un garçon peut-il faire de la danse

Les élèves ensemble : non

PE : Pourquoi les garçons ne pourraient-ils pas faire de danse ?

Antoine : Parce que c’est pour les filles

Emie : moi mon père il sait très bien danser

Baptiste : Non (à la réponse d’Antoine) on peut faire des danses pour les garçons

PE : Antoine, pourquoi tu dis que les garçons ne peuvent pas faire de danse ?

Antoine : Parce que moi j’ai jamais vu des garçons danser quoi… enfin un petit peu mais c’est pas pour les garçons.

Léa : Moi j’en ai déjà vu.

Alya : Moi aussi.

PE : Alors Antoine nous dit que la danse ce n’est pas pour les garçons mais par exemple Léa, elle voudrait faire de la boxe. Est-ce qu’elle peuten faire ?

Ryad : Non

Emie : Non c’est que les garçons

PE : A bon c’est que pour les garçons, mais pourtant Léa aimerait en faire. Alors elle n’aurait pas le droit d’en faire de la boxe ?

Emie : Non

PE : Qu’es que tu en pense Léa ? Tu as le droit ou pas ?

Léa : Non parce que c’est que les filles grandes et les grands qui peuvent en faire

PE : Tu as raison la boxe ce n’est pas pour les tout-petits. Mais les filles, elles ont le droit pourquoi n’auraient-elles pas le droit ?

Baptiste : Mais si les filles grandes ont le droit

Emie : Je sais moi il peut avoir juste des garçons en médecin

PE : Il n’y a que des garçon médecin ?

Emie : oui mais il peut avoir aussi des infirmières

PE : Et il ne peut pas avoir de femme médecin ? Ça n’existe pas les femmes médecin

Emie : Euh

Léa et Alya : mais si

Emie : alors oui ça existe bien sure

PE : J’aimerai savoir si les femmes peuvent faire tous les métiers ?

Ensemble : Non

Maylis : on peut faire police ou avocat

PE : Vous pouvez me donner un métier qu’une femme ne pourrait pas faire ?

Alya : Les femmes qui ont des bébés c’est un peu dure d’aller au boulot parce que dès que ce soir on le couche, le matin il faut le réveiller.On est obligé de l’habillé, de le laver, de lui donner à manger. Et si on a un bébé c’est un peu difficile d’aller au travail et de prendre des sous et donc si on travail c’est qu’on n’a pas de bébé, mais si on doit aller travailler c’est soit le chéri qui s’occupe de lui ou on l’emmène à la crèche ou à l’école.

PE : Alors si on arrive à faire garder son bébé, la femme elle peut travailler.

Alya : Elle peut faire ce qu’elle veut que si elle a beaucoup de sous pour tout payer. Pour faire garder le bébé.

Léa : le papa aussi il peut garder le bébé. Mais il faut un qui travail et un qui garde le bébé.

 

 

Mercredi 9 mars – Discussion sur la différence entre fille et garçon / sur les habits avec Léa, Maylis, Emie, Ryad, Baptiste, Antoine.

 

PE : Aujourd’hui nous allons parler de la différence entre filles et garçons. Antoine quels sont les différences entre les filles et les garçons ?

Antoine : Umm…

Emie : C’est parce que les filles elles ont des couettes et les garçons non

PE : Les filles elles ont des couettes et les garçons non…

Ryad : aussi des barrettes

PE : Mais si une fille à les cheveux court, c’est un garçon ?

Baptiste : pffff

Léa : oui

Ryad : Non

Maylis : les filles elles ont les cheveux longs et les garçons ils ont des cheveux court

PE : Baptiste, est-ce qu’un garçon peut avoir les cheveux longs ?

Baptiste : Non

PE : Tu n’en connais pas des garçons avec des cheveux long ?

Léa : moi oui

Baptiste : il peut avoir les cheveux plats et un peu long

PE : Et si par exemple Antoine se laisse pousser les cheveux, est-ce qu’il devient une fille ?

Antoine : non je reste un garçon.

PE : Est-ce qu’un garçon peut mettre du rose ?

Les élèves : Non.

Baptiste : Oui.

Ryad : je sais pas.

Emie et Antoine : NON.

Léa : Mais des fois ça peut exister.

Baptiste : on peut mette du rose pour les garçons pour dessiner.

PE : Toi tu dis que les garçons peuvent utiliser des feutres roses.

Léa : ça dépend, il y a certains garçons qui peuvent mettre du rose en Tee-shirt, par exemple en pantalon.

PE : Antoine qu’es que tu en penses ?

Antoine : moi je mets pas de rose.

Baptiste : moi dès fois j’en mets, j’aime bien.

PE : Ryad, qu’est-ce que tu en pense toi des garçons  avec des habits roses ?

Ryad : Non, moi je suis pas d’accord.

PE : Pourquoi Non ?

Ryad : Parce que les filles elles aiment. Et c’est les filles qui ont du rose.

PE : Et pourquoi les garçons n’aurait pas le droit ?

Antoine : Parce que les filles elles adorent le rose et les garçons non.

PE : Ils adorent quoi alors les garçons ?

Maylis : Le violet.

Emie : Le bleue.

Ryad : aussi le vert et le rouge.

PE : Alors ça veut dire que les filles n’ont pas le droit de s’habillé avec des habits bleus ?

Baptiste : Si tout le monde peut se mettre en bleu.

[…]

Emie : Moi j’ai déjà vu des garçons qui portait du rose en t-shirt. J’en ai déjà vu.

PE : Tu en as déjà vu. Emie nous dit qu’elle a déjà vu des garçons qui portait du rose.

Ryad : Moi non

Antoine : non

PE : Moi j’ai déjà vu des garçons avec un T-shirt rose. Et je voulais savoir s’ils aiment mettre du rose, est-ce qu’il on le droit ?

Ensemble : beh oui.

Baptiste : personne interdit.

 

 

 

Vendredi 11 mars – Discussion sur les jouets avec Léa, Maylis, Emie, Ryad, Baptiste, Antoine.

 

 

PE : Aujourd’hui nous allons parler des jouets. Ma question est de savoir s’il existe des jouets pour garons et des jouets pour filles.

Ensemble : oui.

PE : Antoine, est-ce qu’il existe des jouets pour les garçons et des jouets pour les filles ?

Antoine : oui

PE : Et les garçons ont-ils le droit de jouer aux jouets pour filles

Ryad et Emie : non

Léa : moi avec mon frère ont jouent à tous les jouets.

PE : Vous pouvez me donner un exemple de jouet pour fille.

Léa : une poupée.

PE : Alors est-ce qu’un garçon a le droit de jouer à la poupée ?

Ryad : non.

PE : Pourquoi un garçon n’a pas le droit de jouer à la poupée ?

Maylis : Si il a le droit.

PE : Ryad explique nous pourquoi un garçon n’aurait pas le droit de jouer à la poupée.

Ryad : Les parents l’interdit.

Baptiste : Non c’est pas vrai, les garçons ont peut jouer à la poupée. Avec ma sœur.

PE : Antoine, tu as déjà joué à la poupée ?

Antoine : Moi à la maison j’ai des bébés et j’aime bien.

Emie : Moi ma copine Emma, elle a des jouets pour filles et des jouets pour garçons. Elle a beaucoup de jouets pour garçons et beaucoup de jouets pour filles. Elle a même un jeu de « Star Wars ».

PE : Elle a des jeux de « Star Wars ». Et elle a le droit de jouer à ces jeux ?

Léa : Les garçons ont le droit de jouer aux jeux de filles mais pas avec les filles.

PE : Pourquoi pas avec les filles ?

Léa : Fin si quoi. Mais la différence entre les garçons et les filles, c’est que les filles elles ont pas le droit de jouer au jeu de garçons.

PE : Pourquoi elles n’ont pas le droit ? Qui leur interdit ?

Léa : Moi j’interdit à mon frère de jouer dans ma chambre. Parce que c’est des jouets de filles. Et c’est des toutes petites choses.

PE : Alors oui comme il est encore petit il ne faut pas qu’il puisse se faire mal avec les petits jouets. Mais par exemple s’il veut jouer avec ta poupée.

Léa : Oui avec ma poupée ça va.

Emie : Moi j’ai un circuit et un train pour les garçons. Je l’ai commandé à Noël et du coup je joue avec.

PE : Vous voyez Emie nous dit qu’elle aime jouer à des jouets qu’on dit pour les garçons. Elle en a même commandés à Noël.

Baptiste : Moi j’ai « DarckVador ».

Antoine : Moi des sabre laser.

PE : Pourquoi c’est jouet sont-ils que pour les garçons ?

Ryad : Parce que c’est comme ça.

PE : Mais Emie elle aime bien jouer à ces jeux. Alors pourquoi ont dit que c’est des jouets de garçons ?

Léa : C’est pas des jouets de garçons, c’est des jouets d’enfants.

Maylis : Les garçons, ils ont pas le droit de jouer à la Barbie.

PZ : Pourtant Baptiste nous disait qu’il jouaità la poupée avec sa sœur.

Baptiste : Oui je joue avec ma sœur parce qu’elle aime bien jouer avec moi à la poupée et moi j’aime bien jouer à la poupée et à « Star Wars » aussi.

PE : Alors est-ce que s’est interdit de jouer à la poupée ?

Ryad : Non.

Emie : Les filles ont le droit de jouer avec les jouets de garçons. On fait ce qu’on veut.

 

 

 

 

Mercredi20 avril- Discussion surles tâches ménagères avec Léa, Maylis, Emie, Ryad, Baptiste, Antoine.

 

PE : A la maison, est-ce qu’il y a des choses que pour les papas et des choses que pour les mamans ?

Emie : Les papas ils ont pas le droit de casser des choses de cuisine.

Ryad : Non mon papa il cuisine.

PE : Ryad nous dit que son papa cuisine. Emie est-ce que ton papa cuisine ?

Emie : Oui de temps en temps. Mais des fois, il fait pas grand-chose de la cuisine. En plus quand il fait, il casse.

PE : Antoine, ton papa est-ce qu’il cuisine ?

Antoine : oui

PE : Alors les papas cuisine.

Ensemble : Oui

Maylis : Les mamans aussi.

Léa : Moi, il fait jamais de cuisine. Il fait le foot et des fois des sandwich.

PE : Donc tu dis que ton papa ne cuisine pas ?

Léa : Si un peu, c’est lui-même qui fait des sandwichs.

PE : Et toi Maylis ?

Maylis : A la tété il avait dit que les hommes n’arrivent pas à faire de la cuisine.

PE : Pourquoi ils n’arrivent pas ?

Ryad : parce qu’il est moyen. Ma mère elle fait des pates toujours.

[…]

Baptiste : Moi j’ai vu des hommes qui étaient à la télé qui sait faire des pâtes et des pizzas.

PE : Dans les émissions ?

Baptiste : Oui et moi j’aime faire des pizzas tout seul.

Antoine : Moi, mon papa il aide un peu maman.

Maylis : A la maison, beh un jour il m’a fait des raviolis papa et c’était pas bon. Il c’était trompé et il me les avait faites et je voulais plus manger.

Emie : Moi c’est plus maman.

Ryad : Moi les deux.

PE : Et qui fait le ménage à la maison ?

Baptiste : Beh moi elle passe l’aspirateur.

PE : Qui ?

Baptiste : Ma maman et beh moi je passe aussi l’aspirateur.

PE : Tu aides maman alors et papa ?

Ryad : Il fait rien.

Maylis : Mon papa il adore faire la cuisine mais ma maman elle adore faire du ménage parce que tous les jours quand elle rentre du travail elle regarde la maison et elle est toute sale. Et c’est maman qui nettoie.

Ryad : Ma mère elle fait de l’aspirateur, elle fait du ménage, elle met de l’eau par terre et quand on court ça peut glisser.

PE : Et papa est-ce qu’il fait le ménage ?

Ryad : Non.

PE : Non jamais ?

Ryad : Un petit peu.

PE : Antoine comment ça se passe chez toi ?

Antoine : Moi mon papa il passe jamais l’aspirateur c’est que ma maman.

PE : Et toi Emie ?

Emie : En fait c’est juste que quand papa il passe l’aspirateur, quand il a décidé au lieu de faire du jardinage mais ma maman en rentrant elle était super en colère.

PE : Elle était en colère ? parce qu’il avait fait le ménage ?

Emie : Non c’est parce que c’était pas bien fait.

Batiste : Et donc mon papa moi il passait dans les murs

PE : Il passait dans les murs ? ça veut dire quoi cette phrase ?

Baptiste : Il passe l’aspirateur sur les murs et sur le plafond.

Ryad : Le plafond il est tout en haut

Baptiste : Eh oui le plafond est tout en haut et maman peut pas alors c’est papa qui passe l’aspirateur.

PE : A pour enlever les toiles d’araignée c’est ça ?

Baptiste : Oui mais mon papa il fait que ça.

[…]

Maylis : Ma maman des fois quand elle rentre du travail, elle adore faire le ménage mais des fois le chien il salit tout….

[…]

PE : Et à la maison qui s’occupe des enfants ?

Antoine : Y a mon papa qui s’en occupe.

Maylis : C’est les parents qui s’occupent des enfants.

Ryad : Ma mère, elle me surveille et mon papa il fait le travail.

PE :  Ryad nous dit que son papa travail et que sa maman le surveille. Et ta maman elle a un travail ?

Ryad : Oui elle nous surveille.

Emie : Moi c’est mon papa qui s’occupe tout le temps de moi parce que maman veut plus s’occuper de moi., parce qu’elle travaille.

Antoine : Moi ma maman elle a plus le droit de travailler parce que y a ma petite sœur. Mais quand elle va grandir elle travaillera.

Maylis : Ma maman, tous les soirs, elle prépare à manger pour tout le monde, mais elle travaille aussi.

Antoine : C’est ma maman qui s’occupe des enfants parce qu’elle l’a dans le ventre. Donc c’est elle qui s’occupe. Si c’était papa qui avait dans le ventre, c’est lui mais c’est pas lui en vrai.

Maylis : moi c’est mon papa qui me garde parce qu’il a pas trop de travail.

 

 

 

 

 

Mercredi4 mai- Discussion sur la différence fille/garçon avec Léa, Maylis, Emie, Alya, Manoa, Médéric, Anastasia, Lorenzo, Emilie, Antoine, Valentine, Lola et Alice.

 

PE : connaissez-vous la différence entre une fille et un garçon ?

Léa : la différence c’est que les garçons ont les cheveux plus courts et les filles plus longs

PE : Alors Léa nous dit que la différence entre une fille et un garçon c’est la longueur des cheveux. Est-ce que quelqu’un connait une autre différence ?

Alya : Oui mais maitresse Marion elle est une fille par rapport à Manoa, mais elle a les même cheveux que Manoa.

PE : Alya nous explique que ce n’est pas la longueur des cheveux qui différencie une fille et un garçon. Parce que maitresse Marion et Manoa ont la même longueur de cheveux et pourtant maitresse Marion est une fille et Manoa un garçon.

Médéric : Beh en fait les garçons c’est pas les cheveux longs.

Anastasia : Les garçons il a les cheveux court.

PE : J’aimerai maintenant une autre différence que les cheveux.

Maylis : Beh en fait les garçons il peut pas mettre du maquillage.

PE : Maylis nous explique que les garçons ne peuvent pas mettre de maquillage. Mais si on s’amuse à mettre du maquillage à Joseph, est-ce qu’il devient une fille ?

Plusieurs élèves : Non.

D’autre : Oui.

[…]

Lorenzo : Les filles, elles ont les cheveux longs et pas les garçons.

Emilie : Les filles elles ont des plus longs cheveux que les garçons.

Antoine : En fait c’est juste que Jack Sparow il a du maquillage alors que c’est un garçon.

PE : Alors on a un exemple d’un garçon qui porte du maquillage.

[…]

PE : Je vous demande de savoir comment on sait reconnaitre un garçon et une fille ?

Valentine : En fait les garçons ils peuvent pas mette de maquillage parce que sinon c’est une fille.

PE : Alors à part la coiffure et le maquillage comment reconnait-ton un garçon et une fille ?

Un élève cri : Robe

Lola : En fait les garçons ils mettent des déguisements de police.

PE : Tous les garçons s’habille en policier ?

Lola : C’est mon frère, il joue à des jeux de garçon.

Léa : Les garçons ne peuvent pas mettre de robe et de jupe parce que sinon ils vont se retrouver en fille.

PE : Est-ce que les garçons qui se déguise en fille deviennent des filles ?

Ensemble : Non.

PE : Alors comment on sait que c’est un garçon ?

Alya : En fait les garçons et les filles ils sont différents. C’est comme Manoa et Alice s’ils mettent le même t-shirt il devient pas une fille. Il est toujours un garçon mais la vraie différence c’est que ils sont vraiment différents parce que ce qui naissent en garçons sont des garçons et ceux qui naissent en filles ils sont des filles et elle peut pas devenir un garçon et à la place c’est comme si Manoa il devient Alice et Alice elle devient Manoa c’est pas possible.

PE : Alors Alya nous explique que c’est à la naissance que l’on sait si on est un garçon ou une fille. Et on le sait par rapport à quoi ?

Alya : Au docteur

PE : Et le docteur il le sait par rapport à quoi ?

Antoine : ma petite sœur elle est une fille

PE : et comment on le sait ?

Antoine : elle a les cheveux comme les garçons mais c’est une fille

Alya : c’est peut-être parce que on le devine dans sa tête. Ou que les bébés ils naissent et c’est pour ça qu’on le sait. C’est comme si toi t’accouche un bébé et à l’hôpital tu le sais. C’est à l’hôpital qu’il te le dit quand il te met la crème sur le ventre et qu’il te fait le truc tu le vois à la télé. C’est parce que le garçon il a une zezette. Parce qu’en fait les filles elles ont des foufounes et les garçons ils ont des zizis c’est ça la différence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXE II

Questionnaire :

  1. Vous êtes ?
  2. Votre âge?
  3. Votre ancienneté dans le métier?
  4. Quel est le niveau de votre classe?
  5. Sur une échelle de 0 à 5, à quel niveau placeriez-vous la question de l’égalité filles/garçons dans votre pratique?
  6. Accordez-vous une attention au nombre et à la place des filles et des garçons dans votre classe?
  7. Respectez-vous la mixité lors des regroupements/de la formation des groupes?
  8. Utilisez-vous des stéréotypes pour vos affichages (ex: étiquettes roses pour les filles ou le groupe des garçons…)?
  9. Proposez-vous des activités visant à casser les stéréotypes?
  10. si oui précisez:
  11. En EPS ou motricité faites-vous des groupes de filles et des groupes de garçons?
  12. Vous est-il déjà arrivé de changer un intitulé pour casser un stéréotype. (ex: Léa doit parcourir 10km dans son 4×4 ou Paul doit réaliser un poulet curry…)?
  13. Pensez-vous que les élèves ont des compétences intellectuelles différentes selon leur sexe?*
  14. Avez-vous les mêmes types de relations avec vos élèves garçons et vos élèves filles?
  15. Avez-vous déjà entendu des collègues véhiculer des stéréotypes de sexe par rapport à leurs élèves?
  16. Connaissez-vous le dispositif ABCD de l’égalité?
  17. Souhaitez-vous m’en dire davantage sur votre conception de l’égalité des sexes à l’école et sur les moyens mis à votre disposition pour y parvenir?

[1] Filles et garçons en tous genre, 2011, p.10

[2]Filles et garçons en tous genre, 2011, p.6

[3] Définition de l’égalité, in www.toupie.org

[4] In www.larousse.fr

[5]

[6] La construction des inégalités entre les filles et les garçons à l’école maternelle, Le Mirail 2013

[7]Jean-Didier Vincent, Quelle mixité pour l’école ?,  Les débats du CNP 2004, p.7-8

[8]Nicole Mosconi, les mécanismes de l’inégalité, p.29

[9]Isabelle Cabat-Houssais, Une pédagogie contre les stéréotypes de genre, p.57

[10]Sylvain Max  Florian Delmas, Les stérotypes à l’école, une menace de l’identité pour certains élèves. P.111

[11]Eva-BrittSvensson, Présidente de la Commission des droits de la femme et de l’égalité des genres au parlement Européen, in Filles et garçons en tous genre, 2011, p.14

Nombre de pages du document intégral:52

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