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CHOMAGE ET MIGRATIONS DE TRAVAIL AU LIBAN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHOMAGE ET MIGRATIONS DE TRAVAIL AU LIBAN

 

 

 

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION.. 2

PREMIERE PARTIE – ETUDES THEORIQUES ET CONTEXTUELLES. 5

I – Analyse général du marché actuel de l’emploi et du recrutement 5

A – conjoncture actuelle : une conjoncture difficile pour les chercheurs d’emploi et les entreprises  5

B – Apparition de nouvelles exigences des entreprises dans le processus de recrutement: recruter efficacement et durablement. 7

C – Emergence de nouvelles procédures de recrutements plus rigides. 9

a-Phase 1 : Une identification exacte du besoin de l’entreprise. 10

b- Phase 2 : Une adaptation de l’offre au marché de l’emploi 11

d-L’amélioration du système de prise de décision. 11

II – La migration des jeunes. 12

A – Motifs généraux de migration. 12

« Les répondants qui ont quitté leur région d’origine pour poursuivre leurs études se sont orientés vers les études collégiales (49,5 %) et vers l’université (44 %). Une proportion petite, mais significative, soit 6,5 %, s’est déplacée pour suivre des études secondaires. Parmi ceux qui migrent pour les études, 71 % ont affirmé qu’ils auraient pu aller ailleurs (tableaux non présentés), ce qui indique que le lieu de destination est un lieu « choisi » pour la majorité des répondants. ». 13

B – Etudes des statistiques mondiales des cas de migration. 14

DEUXIEME PARTIE – ETUDE DE CAS : LA MIGRATION DE TRAVAIL AU LIBAN.. 17

I – Analyse de l’environnement de travail au Liban. 17

A – Caractéristiques de l’activité économique au Liban. 17

B – Emplois et qualifications au Liban. 19

1 – Les structures des emplois et des qualifications. 19

2 – Evolution des structures des emplois et des qualifications dans le temps. 20

C – Caractéristiques du marché du travail au Liban : motifs de migration. 20

1 – Le double problème de chômage et de ‘pénurie’ de main-d’œuvre. 21

2 – Le problème d’articulation entre structure de l’offre et de la demande de travail 21

a-      La structure du chômage. 21

b – caractéristiques des demandeurs d’emploi : 22

c – Structure de la population active et évolution dans le temps : 22

II – Les conséquences de l’état de l’environnement de travail : la migration des libanais et l’immigration au Liban  22

A – Analyse de l’immigration des travailleurs au Liban. 22

B – Analyse de la migration des Libanais. 23

CONCLUSION.. 24

TABLE DES MATIERES. 25

BIBLIOGRAPHIE.. 27

 

INTRODUCTION

 

Le travail constitue le noyau central de la vie de tout un chacun. Pour les jeunes étudiants il est encore une perspective, pour les jeunes diplômés il est un objectif à acquérir, pour les adultes un privilège à maintenir, tout ceci pour la seule raison qu’il s’identifie étant une source de revenus indispensable pour satisfaire les besoins. De ce fait, il est un moyen d’épanouissement et son non détention par une majorité d’individus devient une caractéristique de pauvreté d’un pays donné. Corolairement, il est un sujet incontournable traité par toute politique publique en l’occurrence par celle des pays en voie de développement.

 

-La migration :

 

Suivant l’importance du travail, toute personne veut en avoir dans sa vie et tout effort s’oriente vers ce but ultime. Pour y parvenir, il y en a ce qui déplace vers un autre pays que le sien, ici la notion de migration[1] trouve toute son importance. Les migrants de travail recouvrent deux facettes :

 

  • D’une part, ils sont considérés comme étant des « immigrants » à l’endroit des pays destinataires.
  • D’autre part, ils sont pourtant conçus étant des « émigrants » pour les pays d’origine.

 

Ce processus de migration a acquis de plus en plus d’ampleur depuis l’interconnexion des pays par le biais du phénomène de mondialisation. Cette mondialisation qui se définit un processus visant à faire tomber les frontières pour fluidifier les échanges. Celle-ci intéresse surtout le marché et s’est étendue au marché de travail, les mains d’œuvre peuvent désormais provenir de partout à chaque fois que le travailleur remplit les critères correspondants.

 

Symétriquement, la chance de trouver de l’emploi devrait être grandissante, l’individu dispose désormais d’un choix de pays en même temps qu’un choix de travail et d’employeur. Paradoxalement, ces avantages ne sont pas de mises, seules les personnes qui ont reçu de meilleures formations peuvent concurrencer dans tous les domaines. Le processus de mondialisation exige donc une compétence universelle des individus d’où une mesure d’universalisation des valeurs de diplômes a été entreprise : le LMD (Licence, Master et Doctorat).

 

-Le chômage :

 

Force est de constater que ce niveau négligeable de compétence est devenu une faille pour les pays en voie de Développement, là où l’éradication de l’analphabétisme constitue toujours un défi à relever. Cette faiblesse n’est pas forcément volontaire, d’autres contraintes viennent entrer en ligne de compte. De ce fait existent des personnes qui restent constamment en quête de travail et ne parviennent pas à en trouver, en langage économique, ces personnes appelées chômeurs sont confrontées à une situation dite de chômage[2].

 

Selon l’OCDE ou Organisation de Commerce et de Développement Européen définit les chômeurs « toutes les personnes ayant dépassé un âge spécifié qui, au cours de la période de référence, étaient :

  1. sans travail, c’est-à-dire qui n’étaient pourvues ni d’un emploi salarié ni d’un emploi non salarié ;
  2. disponibles pour travailler dans un emploi salarié ou non salarié durant la période de référence ;
  • à la recherche d’un travail, c’est-à-dire qui avaient pris des dispositions spécifiques au cours d’une période récente spécifiée pour chercher un emploi salarié ou un emploi non salarié. »

 

Le chômage recouvre un problème qui touche l’ensemble de tous les pays du monde en général et les pays en voie de développement en particulier pour la raison que l’emploi est un levier du développement socio-économique. En principe, toute population active[3] a vocation à pourvoir un emploi. L’emploi civil  regroupe « toutes les personnes ayant dépassé un âge spécifié, qui se trouvaient, durant une brève période de référence spécifiée telle qu’une semaine ou un jour, dans les catégories suivantes :

  1. emploi salarié ;
  2. employeurs ou travailleurs à leur propre compte ;
  • travailleur familial non rémunéré ; les travailleurs familiaux non rémunérés seront considérés comme des travailleurs indépendants quelles que soient le nombre d’heures effectuées durant la période de référence.

Dans la pratique, la notion de travail effectué au cours de la période de référence peut être interprétée comme étant un travail d’une durée d’une heure au moins. L’emploi total est défini comme la somme de l’emploi civil et des forces armées. »[4]

 

Si la difficulté de trouver un emploi devient un blocage majeur de développement, elle est encore plus problématique pour les personnes qui s’accommodent à un emploi d’un pays étranger qui a ses propres législations, le choix entre devenir chômeur ou travailleur à l’étranger constitue un dilemme important. Le cas de Liban en est un, le pays est un pays à caractéristique religieuse dont le respect strict des droits de l’homme reste une réforme à entreprendre.

 

-Problématique

 

La question se pose alors de savoir : En quoi la mondialisation a influencé sur la variation de la tendance de la migration et du chômage au Liban ?

 

Cette problématique est d’une envergure capitale étant donné que chercher sa réponse permet de prime abord d’établir l’état des lieux de la situation en Liban, ensuite d’identifier les failles intéressant le marché de travail, après émettre des analyses et des explications afférentes aux problèmes afin de pouvoir en dégager les solutions ainsi que leurs faisabilités sur le territoire selon les contextes qui y persistent.

 

Pour établir un état des lieux du marché de travail, prendre en compte les données statistiques et les commenter, tous ces procédés seront compris dans les études  théoriques et contextuelles (I). Après avoir acquis les bases nécessaires, une étude de cas de Liban concernant le phénomène de migration pourra s’opérer (II).

 

 

 

 

PREMIERE PARTIE – ETUDES THEORIQUES ET CONTEXTUELLES

Un Analyse général du marché actuel de l’emploi et du recrutement (I) fait ressortir une migration importante des jeunes (II).

            I – Analyse général du marché actuel de l’emploi et du recrutement

La conjoncture actuelle qui s’apparente être difficile pour les chercheurs d’emploi et les entreprises (A) oblige à ce qu’il y ait un nouveau processus de politique de recrutement au sein des entreprises (B), par le biais de la mise en œuvre de règles plus rigides (C) dans le domaine.

                        A – conjoncture actuelle : une conjoncture difficile pour les chercheurs d’emploi et les entreprises

-Données statistiques

 

Selon l’université de Sherbrooke, les données statistiques afférentes à l’évolution du marché de l’emploi au Liban proprement dit ne peuvent être retenues du fait de la défaillance des informations sur le plan de la qualité que de la fidélité.

 

Sachant que du fait de la mondialisation, les données d’un pays ont tendance devenir universelles, il est propice de prendre référence des données de la France en particulier étant donné que ce pays connait un chômage relativement élevé et que le pouvoir public priorise ce problème dans sa politique publique.

 

Suivant cette donnée, force est de préciser que le marché de l’emploi est en train de connaitre actuellement une forte crise. Il est constaté que les demandes d’emploi s’élèvent de plus en plus par rapport aux offres qui ne cessent de décroître. Le schéma suivant montre cet accroissement des demandeurs d’emploi[5].

 

-Interprétations afférentes aux données :

 

Cette conjoncture difficile est expliquée comme suit :

  • le nombre de jeunes actifs s’élève de plus en plus (avec le taux de natalité qui s’est aussi fortement accru depuis les années 1990),
  • les seniors quittent tard le travail, les créations d’entreprise et donc d’emploi ne sont pas suffisantes (au lendemain de la crise, les investisseurs restent prudents quant à la création d’entreprise),
  • ce qui fait que le nombre d’emplois disponibles sur le marché n’est pas non plus suffisant.

Comme le confirme Éric Heye, de l’OFCE :

« Chaque année, le solde entre les jeunes arrivant sur le marché du travail et les seniors le quittant tournait autour de 250.000 personnes, contre 100 à 150.000 actuellement. Pour stabiliser le chômage, il fallait donc créer beaucoup plus d’emplois. Ce devrait donc être plus simple aujourd’hui, mais on n’y parvient pas : cela montre que la situation est bien plus dégradée. Et encore, la démographie nous a évité plusieurs centaines de milliers de chômeurs supplémentaires ! » (La Nouvelle république.fr, 26 Juillet 2013).

-Une extension de carrière par le biais de la mondialisation : la migration de travail

La mondialisation constitue un processus clé qui permet aux chercheurs d’emploi d’étendre les pistes de recherches sur un territoire autre que le sien. La migration vu précédemment étant « Déplacement de personnes d’un lieu dans un autre, en particulier d’un pays (émigration) dans un autre (immigration) pour des raisons politiques, sociales, économiques ou personnelles, et qui est le fait soit d’une population entière, soit d’individus s’intégrant dans un phénomène de société plus large. » peut devenir un instrument de développement, dans quel cas pour le pays qui reçoit.

Paradoxalement se pose le problème du climat de travail du pays de destination, l’individu se trouve confronté au problème de législations de travail parfois ne s’accordant pas aux normes internationales suggérées par le BIT ou Bureau International de Travail.

Hormis ces contraintes afférentes aux conditions de travail, si le processus se révèle un succès, force est de préciser que le pays de destination reste le bénéficiaire principal sur le plan économique.

  • Effet d’éviction de la mondialisation du marché du travail

Nombre de pays d’origine se plaignent de fuite de cerveau. En effet, on remarque ici un effet d’éviction. Concrètement, les offres d’emploi étrangères ne s’accordent pas aux chômeurs sur le lieu et place mais sur les personnes déjà travailleurs. Ces derniers ne manqueront pas de saisir l’opportunité et de poser leurs démissions. Et les postes vacants qu’ils ont laissés vont être occupés par des travailleurs d’une autre société et rarement de chômeurs, et la chaîne se poursuit.

De ce fait, seules les personnes ayant des compétences solides peuvent concurrencer dans les domaines international et national. Conséquemment, les chômeurs se composent essentiellement de personnes défaillantes ou n’ayant pas des expériences professionnelles quoi que les diplômes soient universels.

 

  • Apparition des catégories de chômeurs : les chômeurs découragés

 

Ici intervient une nouvelle catégorie de chômeurs appelés « chômeurs découragés » qui se définissent selon l’OCDE : «  Les travailleurs découragés sont des personnes qui désirent travailler mais qui ne sont pas dans la population active, et pensent pour diverses raisons, qu’il n’y a pas d’emplois disponibles pour elles. Les données sont exprimées en pourcentage de la population active et en pourcentage de la population totale (âgée de 15-64 ans), ou en milliers de personnes. Elles sont renseignées par sexe et groupe d’âge. »

 

                        B – Apparition de nouvelles exigences des entreprises dans le processus de recrutement: recruter efficacement et durablement

Face à cette conjoncture difficile, les entreprises reconnaissant la valeur des capitaux humains, ont décidé de réorienter leurs politiques de recrutement.

  • Le recrutement

Le recrutement est généralement défini comme le processus par lequel une entreprise procède à la sélection des candidats à un poste vacant ou nouveau au sein d’un département ou service. La principale condition au recrutement d’un candidat étant l’adéquation du profil de ce dernier avec les exigences du poste.

Mais pour que ce profil adéquat puisse être retrouvé, le processus de recrutement, en tant que GRH (gestion des ressources humaines), doit respecter un certain nombre de phases, qui est schématiquement résumé comme suit :

 

 

Définition du poste

 

Identification du profil du poste et du candidat

 

Identification des sources de recrutement

 

Campagne de recrutement

 

Décision et intégration

 

  • La définition du poste :

Cette première phase consiste à identifier le poste vacant ou nouvellement créé, ainsi que les besoins de ce poste.

  • Identification du profil du poste et du candidat :

Les termes de référence de ce poste serviront de guide aux recruteurs dans la sélection des candidats au poste.

  • Identification des sources de recrutement :

C’est à cette phase que tous les acteurs du recrutement choisiront les différents moyens par lesquels ils pourront retrouver des candidats adéquats au poste. C’est dans cette phase que sera déterminé si le recrutement va se faire par voie interne ou externe. Le recrutement par voie interne consiste à trouver des candidats parmi les personnels de l’entreprise, tandis que le recrutement par voie externe privilégie les candidats externes à l’entreprise.

  • La campagne de recrutement :

C’est la phase recrutement proprement dite puisque c’est à cet instant que les personnes responsables impliquées dans le recrutement procèderont à la sélection des candidats. Et pour cela, divers moyens peuvent être utilisés : sélection de CV, entretiens, tests…

  • La décision et l’intégration :

C’est la phase finale du processus de recrutement pendant laquelle les personnes responsables choisissent le candidat adéquat, dont le profil correspond exactement ou se rapproche le plus aux exigences du poste.

En résumé, recruter signifie : Définir, Sourcer, Sélectionner, Intégrer, comme le décrit l’image ci-dessous[6].

 

Il est incontestable que le recrutement est une étape incontournable dans la vie d’une entreprise, et une étape obligatoire que doit passer toutes les personnes voulant accéder à un emploi. Le but de tout processus de recrutement étant de « retrouver la bonne personne au bon moment et la placer au bon profil ».

Aussi bien le candidat que l’entreprise trouve que le recrutement met des enjeux assez importants.

Pour l’entreprise, force est de préciser que la mise en œuvre du recrutement n’est pas exempte de couts, si on ne cite que les fonds débloqués pour la recherche de candidats (dans des organismes de recrutement par exemple), les couts administratifs relatifs à l’embauche, les couts de formation au cas où le candidat recruté aura besoin d’un renforcement de compétences, le temps passé par les personnes responsables du recrutement à effectuer ce recrutement. Et encore plus, l’échec d’un recrutement est encore plus couteux, vu qu’il faut reprendre depuis le début le processus de recrutement. En effet, actuellement, le droit du travail autorise les entreprises à rompre le contrat durant la période d’essai si le candidat est jugé inadéquat au poste occupé.

Du côté du candidat, durant le recrutement, c’est tout son avenir professionnel, voire même personnel, qui est mis en jeu, et qui se trouve entre les mains des décideurs.

Autant de raisons qui font que le processus de recrutement, et le recrutement lui-même est une phase importante pour une entreprise, et pour les candidats au poste, qu’il convient de ne pas le négliger. C’est le point de départ de toute gestion des ressources humaines.

                   C – Emergence de nouvelles procédures de recrutements plus rigides

L’objet de cette partie est de décrire cette réorientation de la politique de recrutement, et d’analyser ses effets sur les chercheurs d’emploi actuels, qui se font aussi de plus en plus nombreux devant la conjoncture économique difficile, comme le confirme le schéma suivant :

Le but final de cette étude est donc de donner une piste aux chercheurs d’emploi, afin qu’ils puissent exploiter les nouvelles politiques de recrutement des entreprises de nos jours pour décrocher un emploi. Dans une optique plus large, cela contribuerait à l’abaissement du taux de chômage.

                                    a-Phase 1 : Une identification exacte du besoin de l’entreprise

Avant même de procéder au recrutement, les personnels de la GRH doivent savoir identifier le besoin exact de l’entreprise en termes de recrutement, et cela compte tenu de plusieurs facteurs, dont :

  • Les objectifs organisationnels de l’entreprise :

Les personnes responsables doivent savoir définir si, compte tenu des objectifs recherchés par l’entreprise, une compétence est vraiment recherchée et est indispensable.

Les personnels sont considérés comme le premier pilier de la réalisation de ses objectifs par l’entreprise, et cette dernière doit savoir déterminer si, compte tenu de sa situation, elle a besoin de support, de personnel, de compétence nouvelle pour être efficace.

Il est reconnu que l’entreprise est une entité qui vit, et qui effectue forcément des mutations, qui n’est pas stable. L’instabilité, la mutation, l’intégration de nouvelles visions font partie de la vie d’une entreprise. Ce qui fait que tous les éléments qui composent cette entreprise, dont essentiellement les capitaux humains, les ressources humaines, doivent s’adapter à cette mutation, afin de toujours garder la finalité de l’entreprise tout au long de ces mutations : réaliser des profits, rester compétitive sur le marché, et l’intégration à ces mutations diverses justifie des besoins en recrutement.

  • La gestion prévisionnelle des effectifs :

Avant même de procéder à un recrutement, il est nécessaire de se référer aux normes de gestion prévisionnelle des effectifs : anticiper les éventuels départs (en retraite par exemple, en congé de maternité) afin d’identifier le type de recrutement adéquat, et le poste nécessitant une compétence nouvelle.

A la suite de ces analyses, un « programme de recrutement » doit normalement ressortir, qui reflète avec exactitude et sincérité les besoins en compétence de l’entreprise.

  • La capacité de l’entreprise à former les nouveaux recrus

La formation est une étape qui suit normalement le recrutement. Cette formation permettra au candidat sélectionné de se familiariser avec son nouveau poste, et de connaitre les attentes réelles ainsi que les capacités requises pour l’exercice de la fonction. Et force est de préciser que la réalisation de telle formation est parfois couteuse pour une entreprise.

Aussi, l’analyse du besoin de compétences nouvelles ne doit point s’arrêter au niveau du recrutement, mais une vision plus large doit être établie, l’entreprise doit penser à ses obligations post-recrutement.

  • La gestion des carrières

Pour attirer les candidats potentiels, l’entreprise doit arguer sur sa capacité à gérer les carrières de ses personnels, vu que cette gestion des carrières est un critère significatif pour les candidats. Aussi, avant même de procéder au recrutement, l’entreprise doit avoir préalablement tracé l’évolution du poste.

                                    b- Phase 2 : Une adaptation de l’offre au marché de l’emploi

A la suite de l’analyse des besoins en compétences effectuée par la DRH (Direction des Ressources Humaines), un besoin exact sera dressé. L’entreprise saura ainsi ce qu’elle recherche effectivement.

Mais force est de préciser que, pour que les investissements mis dans le processus de recrutement puissent être rentabilisés, les entreprises doivent être « réalistes » dans l’élaboration de ce besoin.

Aussi, il est important de toujours se référer aux compétences réellement disponibles sur le marché, et faire coïncider les offres aux disponibilités sur le marché.

                                    d-L’amélioration du système de prise de décision

A l’issue des étapes de recrutement, les recruteurs doivent généralement faire le choix entre deux ou plusieurs candidats, qui sont tous estimés compétents et qui présentent chacun leurs particularités. Et comme les acteurs durant le recrutement sont nombreux, ils peuvent être aussi nombreux à faire le choix final du candidat à sélectionner.

Ce choix met parfois beaucoup de temps, et est parsemé d’incertitudes. C’est la raison pour laquelle les entreprises instaurent des systèmes de prise de décision lors de cette phase finale, tels que : la sélection des décideurs finaux, la préalable instauration de critères obligatoires, …

Aussi, il a été constaté que devant la crise sur le marché de l’emploi, les entreprises ont décidé d’opter pour la réforme du système de recrutement, pour être plus efficace et durable. Mais force est de préciser que ces réformes apportées au système de recrutement ne sont pas sans conséquences sur les chercheurs d’emploi.

            II – La migration des jeunes

Les motifs généraux de migration (A) peuvent être minutieusement traités par les études statistiques mondiales de la migration (B).

                        A – Motifs généraux de migration

Plusieurs sont les motifs qui peuvent conduire les jeunes à opter pour la migration. On ne peut parler de migration[7] que lorsque l’individu est parti plus de six 6 mois de sa ville d’origine.

  • Migration pour le bénéfice d’une meilleure formation : le motif prépondérant.

La majorité des jeunes qui quittent leurs pays vers un autre partent pour poursuivre leurs études. Actuellement, une tendance d’universalisation des niveaux d’études apparait, une tendance qui appelle une structure de longue haleine dont la concrétisation réelle nécessite de la patience.

Les éventuelles réticences qui persistent malgré l’instauration de telle mesure résident dans l’état d’esprit de la population. Il est courant qu’une considération particulière soit accordée aux personnes ayant suivies une formation à l’étranger, pas nécessairement pour les investissements s’y rapportant mais par une mentalité pensant que la formation étrangère reste meilleure que celle qui est locale.

  • Migration pour le travail

Les jeunes étudient toutes les offres de travail[8] qui se présentent et tentent de prendre la plus avantageuse sur le plan financier. Concrètement, dû aux différences de niveau économique des pays, les offres étrangères notamment celles venant d’un pays développé s’avèrent plus attractives. De ce fait, les jeunes préfèrent y migrer pour démarrer leurs vies professionnelles. Suivant ce qui a été dit précédemment, les expériences de l’extérieur seront ultérieurement valorisées une fois de retour au pays.

Force est donc de remarquer que chaque fois qu’une offre de l’extérieur se présente, les jeunes la conçoit étant une opportunité à saisir et rare d’entre eux la décline. Cette théorie est valable dans les pays en voie de développement. Pour les jeunes des pays de développement, une telle option est une nécessité sachant que la concurrence au sein des pays est rude. Mais il convient de souligner que le choix de destination reste à la discrétion de la personne concernée.

  • Migration pour des raisons familiales

La migration est rarement liée à une raison familiale. Plusieurs hypothèses peuvent se présenter, on ne saura en donner une liste exhaustive.

Dans une première hypothèse, un jeune homme/ fille marié peut aller poursuivre ses études à l’extérieur et y emmène sa famille[9]. Deuxièmement, la personne elle-même décide d’y fonder sa famille en rencontrant l’amour sur le lieu et place. Troisièmement, une personne vivant à l’étranger peut attirer ses proches pour y résider, ce dernier cas est une tendance et constitue même un objectif pour certains.

Pour conclure, la migration familiale va de pair avec les deux autres motifs. Il est rarissime qu’elle aille singulièrement sans motif de travail ni d’études.

  • Résultat d’enquête sur le territoire du Canada

Distribution des répondants selon le motif de migration Population à l’étude, en nombre absolu et en pourcentage

Source : GRMJ, Sondage sur la migration des jeunes, 1998-1999.

« Les répondants qui ont quitté leur région d’origine pour poursuivre leurs études se sont orientés vers les études collégiales (49,5 %) et vers l’université (44 %). Une proportion petite, mais significative, soit 6,5 %, s’est déplacée pour suivre des études secondaires. Parmi ceux qui migrent pour les études, 71 % ont affirmé qu’ils auraient pu aller ailleurs (tableaux non présentés), ce qui indique que le lieu de destination est un lieu « choisi » pour la majorité des répondants. »

                        B – Etudes des statistiques mondiales des cas de migration

Une explication plus détaillée des enquêtes a pu être attribuée par GRMJ, Sondage sur la migration des jeunes, 1998-1999.

Suivant le tableau ci-dessous, des questions s’articulant autour des questions correspondant aux motifs de migrations on été adressées à des personnes « migrantes ».

Tel est le résultat : « Les énoncés qui ont reçu le plus de réponses positives (mentions « beaucoup d’importance ») se classent ainsi par ordre : « J’aurais pu rester » (53,1 %) ; « Pour augmenter mes chances dans la vie » (42,6 %) et « J’aspirais à un autre style de vie » (37,4 %). La forte proportion de ceux qui ont répondu positivement au premier énoncé met en évidence que la décision d’aller ailleurs repose sur des motifs personnels, cernés par deux des trois énoncés qui répondent à des aspirations à la mobilité sociale et à un choix de style de vie. Si le choix du lieu de migration et même le choix de ne pas migrer apparaissent comme une possibilité réelle dans les réponses aux diverses questions, il ne faut pas oublier que les migrations sont aussi parfois obligées, comme le rappelle le quatrième des énoncés considérés parmi les plus importants : « Le cours ne s’offrait pas » (37,7 %).

Les énoncés avec lesquels les répondants se disaient pas du tout en accord étaient, par ordre d’importance, les suivants : « Pour quitter ma « gang » de jeunesse » (87,4 %) ; « Je voulais vivre loin de mes parents » (85,5 %) ; « La vie y est trop publique » (82,2 %) ; « Le milieu y était trop contrôlant » (76,2 %) ; « Les valeurs ne correspondaient plus aux miennes » (68,9 %) ; « Pour avoir un meilleur travail » (62,2 %) ; « Parce que j’avais d’autres ambitions » (57,5 %) ; « Le cours ne s’offrait pas » (57 %). Plus de 50 % des répondants ne sont pas en accord avec l’un ou l’autre de ces énoncés. Or, ces énoncés font référence à des caractéristiques du milieu délaissé. C’est donc par rapport à des aspirations personnelles et à un programme d’études que les répondants manifestent le plus leur accord. »

 

 

TABLEAU DES QUESTIONS ET RESULTATS D’ENQUETES

 

SOURCE : GRMJ, Sondage sur la migration des jeunes, 1998-1999.

 

  • Les solutions mises en place pour promouvoir l’emploi des jeunes

 

  • Innovation par l’apprentissage de métier

 

En Australie et dans quelques régions de l’Europe ont été instaurés des solutions venant pallier aux problèmes de manque d’expérience avec une entrée plus ou moins règlementée des jeunes dans le domaine professionnel : on parle de la pratique des « apprentis métier ». Le processus s’explique comme suit : un jeune exerce un métier en simultanée avec ses études. La solution intéresse essentiellement les jeunes.

 

  • La réforme des retraites

 

Pour donner encore plus de chance aux jeunes, la France a aussi proposé la loi sur la réforme des retraites. Celle-ci a fait l’objet de beaucoup de polémiques mais ce qui reste à savoir, c’est que cette limite d’âge conduira-t-elle vraiment à favoriser l’entrée des jeunes dans le secteur de l’emploi ?

 

L’évidence n’est pas de mise, il convient d’apporter une nuance. Un effet d’éviction peut se produire, la sortie des personnes supposées avoir atteint leurs âges limites ne permet pas automatiquement aux jeunes de les remplacer. Les relèves peuvent être de l’extérieur, dû au phénomène de mondialisation susvisé. Ils peuvent être aussi des personnes en âge intermédiaire. En général, les entreprises restent réticentes quant à l’embauche des jeunes si la possibilité de prendre une personne d’un âge plus mur est présente, en surplus de la différence d’expériences. Il serait donc optimal de revoir la politique de recrutement des entreprises.

 

 

 

DEUXIEME PARTIE – ETUDE DE CAS : LA MIGRATION DE TRAVAIL AU LIBAN

A travers l’analyse de l’environnement de travail au Liban (I) peuvent être déduites la migration des libanais et l’immigration au Liban (II).

            I – Analyse de l’environnement de travail au Liban

L’environnement de travail au Liban est tributaire des caractéristiques de son activité économique (A), de ces analyses ressort les emplois et qualifications d’emplois au sein du pays (B). L’ensemble de ces travaux permettra de déduire la caractéristique du marché de travail au Liban (C).

                        A – Caractéristiques de l’activité économique au Liban

L’activité économique du Liban est pluridisciplinaire, elle couvre presque tous les secteurs mais seules leurs importances font la différence.

  • Evolution de l’activité économique dans le temps

Cette évolution de l’activité économique au Liban reste tributaire de l’intégration du pays dans le processus de la mondialisation. Les établissements de 1997 étaient de faible envergure, 97% d’entre eux comptaient moins de 5salariés.

La délocalisation a surtout provoqué une élévation du coût de main d’œuvre et des facteurs de production, mais tel phénomène a mis en marge la production locale. Un déséquilibre flagrant entre le taux d’importation et d’exportation a été constaté. Une politique d’ajustement structurel s’est avéré donc un préalable nécessaire.

Concrètement, l’encouragement de des investissements et la dévaluation c’est-à-dire la diminution de la valeur de la monnaie locale, a permis au Liban d’avoir sa place dans la compétition économique internationale.

La politique interventionniste de 1993-1994 a opté pour une reconstruction du pays pat le biais des investissements publics. La conjoncture de 1996 a détérioré les conditions économiques. Une dévaluation en réussite en 1992 a fini par se transformer en un échec de par la « parité de la livre libanaise au niveau de 1500 livres libanaises pour un dollar à partir de 1995-1996 ». Cet échec s’est traduit en un blocage de la compétitivité libanaise mais constitue le point d’encrage du climat de confiance dans l’esprit des opérateurs économiques.

Une crise frappe les finances publiques du pays en 1998 et la politique d’austérité adoptée a freiné les investissements, corolairement une récession est survenue. L’arrivée du premier Ministre Rafic Hariri en 2000 a relancé la reprise des investissements à court terme et la croissance économique en long terme, vient y contribuer l’accord de Paris II qui sécurise le plan financier. L’assassinat du premier ministre et les troubles politiques ont déstabilisé le processus de développement et font perdre les perspectives en vue.

 

  • La structure du PIB libanais et son évolution récente.

En 2002, les secteurs primaire et secondaire ne présentaient que 27% du PIB (Produit interne Brut) et les services que 73%.  Une évolution différenciée des secteurs est survenue notamment par une montée en flèche des services.

  • Une activité économique pluridisciplinaire

L’activité économique au Liban intéresse plusieurs secteurs à savoir :

  • L’agriculture

Le Liban est riche en terre à condition d’agriculture réellement optimale. Voir sa structure permet d’envisager un développement sérieux de ce secteur. Paradoxalement, tel n’est pas le cas, en effet, « l’agriculture libanaise représente, en 2002, 6 % du PIB et, en 2001, 7 % de la population active. En 1970, elle contribuait au PIB pour environ 9 % et à la population active pour 19 %. »

Ce faible taux s’explique par le coût élevé des mains d’œuvre sur la place, l’emploi des paysans nécessite un appel d’offre international notamment à l’endroit des syriens, y sont associés la structure de l’agriculture libanaise qui n’est pas en mesure de concurrencer avec les produits de l’extérieur. La production ne suffit pas pour combler la consommation des libanais d’où une importation reste toujours une nécessité.

  • L’industrie

Avant la guerre civile, le secteur industriel a connu une croissance plus ou moins importante notamment les industries de bien et de consommation ayant comme marché l’environnement régional. La guerre a mis un frein à cette avancée dû aux différentes rigueurs ayant frappé le transport des produits et le marché lui-même.

La politique gouvernementale n’a pas pris en ligne de compte ce secteur pour le valoriser, le résultat n’est pas satisfaisant.  En effet, « l’industrie libanaise et la construction représentent, en 2002, respectivement 13 et 8 % du PIB pour une population active de 13 et 9 % (en 2001), contre 15,9 et 4,5 % du PIB et 19 et 6,5 % des actifs en 1970. »

Actuellement, en dépit d’un volume de production statique, le niveau du prix de vente est en baisse. « Seuls progressent le secteur de l’agro-alimentaire et ceux de l’imprimerie et de la bijouterie. Ces deux derniers sont particulièrement bien placés à l’export. » Les industries orientent tout de même leurs efforts afin d’avoir leurs places dans les échanges internationales.

  • Les services

Les services constituent la force motrice de toute l’activité économique au Liban. Les secteurs de la banque, du commerce, du tourisme et des loisirs occupent une place prépondérante en la matière.

Pour le secteur du poste et de la télécommunication, la croissance est dynamique. Le tourisme est appuyé par le développement du restaurant et de l’hôtellerie, qui à son tour a des retombées sur l’évolution de carrière du secteur de transport en particulier du transport aérien. Ce transport est facilité par la libéralisation de l’accès à l’aéroport de Beyrouth. Le secteur bancaire et des assurances constituent un point fort de l’économie libanaise, à titre justificatif « 63 banques opèrent sur le territoire libanais, dont 14 sont à capitaux majoritairement ou totalement arabes et 10 à capitaux étrangers. Les banques emploient au Liban environ 15 000 salariés. »

Les limites de l’épanouissement de ce secteur des services résident dans l’insuffisance d’attractivité des Investissements directs des étrangers.

Taux de croissance annuel par secteur (1997-2002).

                        B – Emplois et qualifications au Liban

Les structures des emplois et des qualifications feront l’objet d’état des lieux et d’évolution.

                                    1 – Les structures des emplois et des qualifications

Les emplois au Liban sont de formes variées, ils peuvent concerner tous les secteurs de son activité économique. Rien n’interdit aux employeurs de solliciter les personnes étrangères à travailleur pour le compte de leurs sociétés. Cependant des secteurs connaissent une massive participation étrangère dans les mains d’œuvre, notamment l’agriculture et les travaux domestiques. Ce dernier est de ce jour source de problématique qu’il se révèle important de le traiter minutieusement.

Le système dit la « kafala » est en vigueur sur tous les territoires du Moyen Orient en l’occurrence sur le territoire de Liban. Il consiste à régir la migration domestique. En matière procédurale, les agences de recrutement réparties dans les pays étrangers notamment dans les pays en voie de développement de l’Afrique travaillent de concert avec la Sureté Générale libanaise qui est une autorité investie du contrôle et des étrangers organisent et assurent la migration des femmes de toute nationalité pour travailler en domestiques. Dans quel cas, les migrants sont sous la tutelle de l’employeur. Le droit de travail ne leurs sont pas ainsi applicables et le problème du respect du droit de l’homme pose la polémique au niveau international, devient ainsi un problème d’ampleur interétatique.

En effet, le principe est que « Le critère pour l’application des lois sociales étant le lieu d’exécution du contrat de travail, ces travailleurs sont soumis aux mêmes lois que tout travailleur libanais en situation régulière » (A. Jreissati). Les femmes domestiques ont conclu leurs engagements dans leurs pays d’origine et non sur le lieu et place et cette situation les rendent vulnérables.

Le bénéfice du marché de travail au Liban est soumis à des conditions multiples érigées dans les décrets, arrêtés et circulaires mis en vigueur par le ministère de travail. Ces normes mentionnent bien une discrimination positive[10], en effet, une préférence est accordée aux travailleurs libanais. Un permis de travail est requis auprès du prétendant étranger pour pouvoir avoir la chance d’entrer dans le domaine professionnel au Liban. Cette forme de protectionnisme de travail est due à une politique d’éradication du chômage au sein du pays en y décourageant la migration de travail.

                                    2 – Evolution des structures des emplois et des qualifications dans le temps

Dans le temps, naviguant dans une société en perpétuelle évolution, les structures des emplois et des qualifications ont connus subsidiairement une nette évolution. En effet, dans l’Etat de Liban, les femmes sont appelées à rester au foyer pour le réchauffer et s’en occuper. Cela fait partie intégrante au fait que les femmes domestiques ne sont pas soumis à leur doit du travail. Cette caractéristique distingue cette société fortement patriarcale des autres pays.

Une novation timide est apparue et semble donner espoir à une perspective de l’effectivité du genre en son sein. En effet, « la majorité des libanaises bénéficient  du même accès à l’éducation que leurs compatriotes masculins, ce qui témoigne d’une prédisposition culturelle à l’activité des femmes. ». Une activité professionnelle des femmes va encore à l’encontre de l’état d’esprit des citoyens, ce qui conduit toutefois les femmes à opter pour la migration, là où le climat est propice pour une évolution de carrière.

                        C – Caractéristiques du marché du travail au Liban : motifs de migration

Le marché au Liban est confronté à un double problème, celui du chômage et de pénurie de main d’œuvre, ainsi qu’un problème d’articulation entre l’offre et la demande de travail.

                                    1 – Le double problème de chômage et de ‘pénurie’ de main-d’œuvre

Le chômage est un problème qui ne fait exception sur tous les territoires du monde, seul son taux diffère les uns des autres. Une double explication peut en être apporté, de deux choses l’une :

  • Soit la personne a bénéficié d’une formation étrangère et préfère y rester pour exercer un métier, sachant que les conditions salariales des pays développés sont attractives
  • Soit le chômeur en question est une personne qui n’a bénéficié d’aucune formation professionnelle et se trouve incompétente pour être qualifiée à exercer un métier quelconque. L’analphabétisme reste toujours un problème important dans les pays en voie de développement.

Au devant de telle situation, notamment devant le dernier cas, l’employeur doit requérir une compétence étrangère. La procédure est longue est complexe[11], voire même décourageant tant pour l’employeur que pour le prétendant au poste vacant. Une pénurie de main d’œuvre s’ensuit, un recrutement étranger est décourageant.

                                    2 – Le problème d’articulation entre structure de l’offre et de la demande de travail

Un problème d’articulation entre l’offre et la demande conduit au chômage, force est de préciser de prime abord la structure du chômage, en dégager les caractéristiques des demandeurs d’emploi face à la structure de la population active ainsi que l’évolution de la situation dans le temps.

a-      La structure du chômage

 

Le chômage peut être formulé étant la situation d’une personne active désireuse d’exercer un métier mais n’en trouvant pas un qui lui soit attribué. La notion fait appel à une certaine nuance. Certaines personnes exercent un métier qui ne lui mérite pas suivant ses propres qualifications, cette situation n’est pas un chômage car ladite personne perçoit un revenu qui lui permet de survivre.

Une autre catégorie de chômeurs appelés « chômeurs découragés » est définie par l’OCDE ou Organisation européenne de commerce et de développement: «  Les travailleurs découragés sont des personnes qui désirent travailler mais qui ne sont pas dans la population active, et pensent pour diverses raisons, qu’il n’y a pas d’emplois disponibles pour elles. Les données sont exprimées en pourcentage de la population active et en pourcentage de la population totale (âgée de 15-64 ans), ou en milliers de personnes. Elles sont renseignées par sexe et groupe d’âge. » Celle-ci concernent les enfants qui désirent travailler mais patientent jusqu’à la fin de leurs formations : un problème pallié par le système d’apprentissage des jeunes dans certains pays notamment en Australie. Elle concerne tantôt les femmes qui ont de meilleure qualification mais sont marginalisées devant les hommes.

 

b – caractéristiques des demandeurs d’emploi :

 

Les demandeurs d’emploi sont surtout les personnes qui ont un niveau de qualification inférieure, souvent les meilleurs ont retenu les offres étrangères. Ils sont donc en général des personnes en situation de vulnérabilité tels les refugiés syriens, ou des personnes venant des pays en voie de développement telles les femmes domestiques. Les demandeurs d’emploi acceptent dans la plupart les conditions qui leurs sont imposées notamment au niveau des salaires. La délocalisation en est ainsi très motivée, la moins cherté des mains d’œuvre conduisent certaines industries à s’y implanter. Cependant, étant donné la valeur monétaire de la monnaie libanaise, investir sans perspective d’exportation est moins rentable sur le pays.

c – Structure de la population active et évolution dans le temps :

 

La population active reste les hommes au Liban, les femmes sont destinées à rester au foyer et au plus à exercer un métier s’y rapportant tel l’enseignement ou l’art. Du fait de la mondialisation, le Liban a connu une évolution dans la conception de la population active, le genre n’est pas encore effectif au sein du pays mais il se présente comme étant une possibilité dans une perspective d’avenir. Désormais, si une avancée progressive et accélérée du développement du secteur économique est souhaitée, la prégnance des femmes doit être acceptée.

            II – Les conséquences de l’état de l’environnement de travail : la migration des libanais et l’immigration au Liban

L’environnement de travail au Liban se solutionne par le processus de migration, une double analyse de l’immigration des travailleurs au sein du pays (A) ainsi que de l’émigration des libanais (B) est d’une nécessité absolue.

                        A – Analyse de l’immigration des travailleurs au Liban

L’immigration au Liban est un fait notoire car il constitue une terre d’accueil des refugiés de guerre ainsi que des crises notamment politiques. Beyrouth est une terre particulièrement à politique libérale d’accueil. L’ensemble des personnes recueillies en obligation de gagner leurs vies s’y sont implantées et à plus forte raison, concurrence le marché de travail pour gagner leurs vies. Souvent, leurs mains d’œuvre sont de bons marché et attire par la suite une délocalisation des firmes internationaux. Ainsi, une migration peut être originairement pas de motif et d’intention de travail, cette dernière arrive par la force des choses.

Cependant, a contrario,  la migration peut être d’essence de travail. Le choix pour le Liban constitue un dilemme pour certains, le chômage et la pauvreté  dans leurs pays de provenance forcent certaines jeunes femmes à opter pour le travail domestique au Liban malgré les conditions fragiles de travail. Récemment, due à cette insécurité de travail, des femmes sont retournées cadavres dans leurs pays d’origine, le contrat étant passé avec les agences sur place, la responsabilité du pays semble devenir marginale. Le danger est surtout ressenti du fait que le système libanais considère toujours la femme comme inférieure aux hommes.

Hormis les cas des femmes qui y migrent existe le cas des hommes qui comptent bénéficier d’un contrat de travail au Liban, une procédure draconienne leur est imposée. Cette exigence conduit les établissements à se passer de travailleurs chaque fois que les libanais sur place ne remplissent pas les motifs (établissement à 5personnes travailleurs seulement). Dans quelle situation, les investisseurs directs étrangers se montrent réticents.

La politique de travail au Liban présente donc une ambivalence importante dont le balancement doit être orienté vers le bénéfice économique du pays.

                        B – Analyse de la migration des Libanais

La politique de travail avantage certes les libanais, une chance de trouver de l’emploi devient grandissante chaque fois qu’un nouvel investissement créateur de service et de travail s’implante. Paradoxalement, l’importance de la monnaie locale est moindre et cette valeur conduit les libanais à étudier des opportunités étrangères.

Outre les raisons concernant les hommes, les femmes n’ont pas encore leurs places et leurs justes considérations dans la société libanaise, raison pour laquelle elles optent pour une migration de travail pour une valorisation de leurs compétences. En effet, confier une lourde responsabilité aux femmes ne s’accorde pas à la culture du pays.

La migration n’est pas une solution ouverte à tous les libanais, l’éducation ainsi que la formation doit concurrencer le niveau international. Suivant cette condition, les jeunes notamment les jeunes femmes font préalablement une migration de formation. Il ne s’agit pas ici d’accorder une valeur moindre aux formations dispensées sur le territoire, il s’agit plutôt de se familiariser avec les pays étrangers en simultanée avec les formations, cette stratégie vise à rendre le jeune ultérieurement compétitive et efficiente dans son emploi.

 

 

CONCLUSION

 

Le Liban est un pays riche en activité économique, paradoxalement y persiste le problème de chômage. Pallié par le processus de migration, ce blocage au développement économique mérite de plus amples mesures notamment politiques.

Le marché de travail au Liban présente de nombreuses offres intéressant particulièrement les femmes défavorisées des pays en voie de développement, le climat et les conditions de travail ne répondent cependant pas aux critères décents promus par le Bureau international du travail (BIT). Le problème est encore plus sérieux quand l’imputabilité de la faute face aux difficultés et handicap survenus lors de l’exercice du travail se pose. La migration au Liban est à la fois une opportunité et une insécurité.

L’obtention d’emploi au Liban requiert des préalables de longue haleine, complexe et coûteux s’imposant tant à l’employeur qu’au prétendant employé, acquérir u emploi au Liban n’est donc pas chose facile malgré les diverses options à saisir.

Le problème de chômage ne touche pas dans tel cas le Liban, mais la question du niveau de revenu inquiète les pères de famille. Les conditions salariales des postes à pourvoir sont-elles suffisantes pour couvrir les frais familiaux et permettra-t-elle de mener une vie décente ? La forte négation à cette question emmène les libanais à saisir les opportunités étrangères.

De ce fait, si les libanais privilégiés dans les offres d’emploi les déclinent eux-mêmes et que les étrangers sont astreints à compléter de prime abord diverses formulaires pour en bénéficier, un vide d’emploi dans une industrie risque d’avoir lieu. L’impact de tous ces faits retombent sur les secteurs économiques du pays, alors qu’ici il est question de promouvoir le développement de celui-ci.

Dans une perspective de croissance progressive et durable de son économie et de son social à plus forte raison, le Liban doit ménager sa politique d’emploi[12] de manière à tenir compte des immigrations et à contrecarrer d’éventuelles émigrations.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

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Hachem Rim, Migrants et travailleurs étrangers au Liban, Situations, réglementations et sociabilités, Rapport de stage, Ifpo, juin 2013.

Jreissati Arlette, Travail, travailleurs étrangers et droits sociaux au Liban, Intervention à la conférence de l’Ifpo, 21 mai 2013 (en français, inédit).

Khazaal Iman, Politiques de l’emploi : le rôle du ministère du travail, Intervention à la conférence de l’Ifpo, 21 mai 2013 (en arabe, inédit).

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Alain Gresh et Dominique Vidal, Les 100 Portes du Proche-Orient, Paris, Autrement,‎ 1989

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Robert Fisk, Liban, nation martyre, Éditions A&R et du Panama,‎ 2007 (ISBN 9782755702415)

Richard Millet, La Confession négative, Gallimard, 2009, récit autobiographique romancé

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Lina Murr Nehme, Les Otages Libanais dans les Prisons Syriennes, Aleph Et Taw,‎ 2008 (ISBN 2951521391)

Franck Mermier et Christophe Vatin (dir.), Mémoires de guerre au Liban (1975-1990), Actes-Sud / Sindbad, 2010

Denis Langlois, Le Déplacé, L’Aube, 2012 (ISBN 978-2-8159-0355-4)

[1] « Déplacement de personnes d’un lieu dans un autre, en particulier d’un pays (émigration) dans un autre (immigration) pour des raisons politiques, sociales, économiques ou personnelles, et qui est le fait soit d’une population entière, soit d’individus s’intégrant dans un phénomène de société plus large. »

[2] Le chômage peut être défini comme l’état d’inactivité d’une personne souhaitant travailler. Cette définition du chômage connaît de nombreuses variantes et son concept donne toujours lieu à des controverses théoriques et statistiques. …

[3] « La population active totale civile (ou population actuellement active) comprend toutes les personnes qui remplissent les conditions pour être incluses parmi les personnes pourvues d’un emploi civil ou les chômeurs. La population active totale comprend la population active civile plus les membres des forces armées. » Selon OCDE.

[4] Selon OCDE, Organisation de Commerce et de Développement Européen.

[5] Source : La Nouvelle république.fr, 26 Juillet 2013

[6] Source : commentrecruter.com

 

[7] « Le terme « migration » tenait compte de la localité d’origine et de la localité de destination ».

[8] ♦ Déplacement de personnes pour des raisons professionnelles, d’un pays dans un autre ou d’une région dans une autre à l’intérieur d’un même pays, temporairement ou définitivement. Migrations intérieures, internes ou nationales; migrations temporaires; migrations pastorales, rurales. Les migrations d’étrangers venus en France (…) à la recherche d’un emploi (…) se sont amplifiées ces dernières années (Mathieu1970).V. aussi immigration ex. de Brunhes, Géogr. hum., 1942, p.117.

  1. anal. Migration (professionnelle). Passage d’une situation professionnelle à une autre. Migrations saisonnières et migrations définitives ont presque toujours un lien avec les migrations professionnelles (Suavet1975).

[9] Le système patriarcal persiste sans être imposé, en effet « ce sont principalement les femmes (21,1 %) qui partent pour suivre leur conjoint. » selon l’enquête ayant eu lieu au Québec. Source : GRMJ, Sondage sur la migration des jeunes, 1998-1999.

 

[10] « L’employeur libanais doit présenter au ministère un contrat de travail légalisé par un notaire et une attestation de l’Office national de l’emploi décrivant le poste vacant et prouvant qu’aucun Libanais n’a les qualifications requises ou ne veut pratiquer cette activité. Si la demande est acceptée, le ministère du Travail délivre l’autorisation de travail. Ensuite, il est du ressort du ministère de l’Intérieur, via la Direction de la Sûreté générale, d’émettre un visa permettant au travailleur étranger d’entrer légalement au Liban »

[11] « Dans un premier temps, l’employeur libanais doit présenter au ministère un contrat de travail légalisé par un notaire et une attestation de l’Office national de l’emploi décrivant le poste vacant et prouvant qu’aucun Libanais n’a les qualifications requises ou ne veut pratiquer cette activité. Si la demande est acceptée, le ministère du Travail délivre l’autorisation de travail. Ensuite, il est du ressort du ministère de l’Intérieur, via la Direction de la Sûreté générale, d’émettre un visa permettant au travailleur étranger d’entrer légalement au Liban. Une fois le migrant au Liban, l’employeur dispose d’un délai de dix jours pour compléter la demande de permis de travail. Entre-temps, il doit passer une annonce dans les journaux locaux, pendant les quinze jours. Le permis de travail n’est accordé que si aucun Libanais ne répond à l’annonce. Sinon, l’employeur doit justifier sa préférence pour le travailleur étranger. Dans ce cas, le dossier est réexaminé et le ministère statue sur la délivrance ou le rejet du permis du travail. L’octroi du permis de travail permet d’accéder à la troisième étape, la demande d’un permis de résidence auprès de la Sûreté générale. Le nom de l’employeur doit figurer sur le permis de travail et de résidence du migrant. Le séjour et la situation dudit travailleur migrant sont donc placés sous la responsabilité du premier, considéré comme son garant, ou kafîl. Le coût du permis de travail varie enfin selon le type d’emploi et le niveau de qualification : le tarif le moins cher est celui des employés domestiques, ce qui peut expliquer que certaines sociétés de service aient intérêt à recruter des personnes enregistrées dans cette catégorie, plutôt que dans celle des salariés non qualifiés (voir note suivante), dont le permis de séjour coûte 25 % plus cher (400 000 LL au lieu de 300 000 en 2012). »

 

[12] « Les politiques du marché du travail comprennent les services publics de l’emploi, les programmes de formation, de subvention à l’embauche et création directe d’emploi dans le secteur public, ainsi que l’indemnisation du chômage »

 

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