docudoo

Accompagnement d’une équipe d’un centre d’hébergement de stabilisation dans la prise en charge des publics en souffrance psychique

MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE CAFERUIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Accompagnement d’une équipe d’un centre d’hébergement de stabilisation

dans la prise en charge des publics en souffrance psychique

 

 

 

 

 

 

Elaboré par :

 

 

INTRODUCTION

Une population particulièrement vulnérable exigeant le déploiement de stratégies d’accompagnement adaptées, surtout devant l’évolution de la société et l’apparition des nouveaux enjeux de la protection sociale, de la lutte contre l’exclusion sociale, peut être accueillie pour un hébergement en perspective d’une réinsertion sociale dans un Centre dit Centre d’hébergement de stabilisation ou CHS.

 

Le CHS est destiné au profit de toutes personnes sans domicile fixe, c’est une nouvelle structure mise en place qui vise à permettre aux personnes victimes de l’exclusion sociale de se stabiliser et de favoriser leur orientation ultérieure vers des structures adaptées à leur situation. La durée de séjour ne connait pas de limitation particulière.

 

En tant que chef de service, je me suis intéressée à l’organisation générale de la vie au sein de cette structure où j’ai effectué mon stage. Des observations sur terrain, des réunions et interviews divers avec des équipes opérationnels au sein de la structure, des participations aux actions entreprises par le centre, ont été déployés et m’ont permis de constater et dans une certaine mesure de partager les difficultés que rencontrait le personnel dans le déploiement des efforts nécessaires à la prise en charge de personnes en souffrance psychique.

 

En effet, les personnes en situation de souffrance psychique sont accueillies par le CHS dans lequel j’ai exercé mes compétences. Comme la question de la santé mentale présente un enjeu national de santé publique, les professionnels du CHS doivent savoir prendre convenablement en charge  ces personnes en situation de souffrance psychique, qui sont en détresse psychologique, en situation d’incapacité. Le CHS doit être un lieu qui garantit l’épanouissement et l’insertion sociale de cette catégorie de personnes prises en charge.

 

Les temps que j’ai passé au sein de ce centre ont fortement contribué à l’enrichissement de ma future fonction de chef de service. Cette dernière rentre dans ma vocation étant donné qu’elle développe ma capacité à gérer une équipe, à animer des réunions diverses, à entretenir des relations de partenariat en m’inscrivant dans l’esprit développé par les CHS qui est celui de prôner la réussite de la prise en charge des personnes en souffrance psychique et victimes d’exclusion sociale.

 

En effet, l’équipe impliquée dans la prise en charge de personnes victimes d’exclusion sociale dans un CHS doit assumer plusieurs responsabilités qui convergent toutes vers la réinsertion sociale de la population prise en charge. Dans le cadre de la réalisation de ces missions, ces équipes du CHS doivent déployer des efforts spécifiques pour que l’accompagnement des publics en souffrance psychique soit entièrement réussi, une appropriation individuelle et collective de la démarche de prise en charge est nécessaire.

 

Suivant cet objectif de recherche de plus de perfection dans la prise en charge des personnes en situation de souffrance psychique, ma réflexion s’articule autour de la question suivante : Comment garantir la réussite de la prise en charge des publics en souffrance psychique au sein d’un centre d’hébergement de stabilisation ?

 

Les connaissances théoriques  seront mises en symétrie avec les acquis pratiques dont le plan de travail d’analyse se présentera comme suit :

 

La première partie procèdera à un questionnement sur le contexte du mémoire et abordera une approche théorique du thème, à cet effet, le contexte général du CHS sera présenté ainsi que son environnement général de développement.

 

La deuxième partie de l’étude étudiera, via la mise en œuvre d’une approche pragmatique, les difficultés réelles rencontrées par le CHS dans le cadre de l’accomplissement de ses missions relatives à la réinsertion sociale, et dans la prise en charge de populations atteintes de souffrance psychique.

 

En tant que chef de projet, la finalité de cette étude est de proposer un projet qui puisse contribuer à la résolution des divers problèmes et difficultés rencontrées par le CHS. La troisième partie de l’étude se charge de présenter les grandes lignes de réalisation de ce projet.

 

 

SOMMAIRE

INTRODUCTION.. 2

I – Questionnement sur le contexte du mémoire et approche théorique du thème. 6

A – Le centre d’hébergement de stabilisation : structure officielle d’accueil de population en souffrance psychiatrique et victimes d’exclusion sociale. 6

1 – Présentation du centre. 6

2 – Population prise en charge. 7

3 – Spécificités des attentes de la population prise en charge. 8

B – La lutte contre la précarité et l’exclusion sociale : une question d’actualité. 8

C – Prise en charge attendue de l’équipe d’un centre d’hébergement de stabilisation face aux nouveaux enjeux de la prise en charge d’une population en souffrance psychique désocialisée. 9

1 – Analyse des besoins spécifiques de la population en souffrance psychiatrique désocialisée. 9

2 – Conséquences des besoins spécifiques : une prise en charge adaptée. 10

-Une équipe pluridisciplinaire attentive et à l’écoute. 10

-Un service d’accompagnement « global » aux normes souples. 10

-Une relation basée sur une relation d’aide et d’éducation. 10

-Une prise en charge multidimensionnelle. 10

II – Diagnostic de la situation. 11

A – Manque de dispositifs adaptés pour une prise en charge réussie et conforme aux normes de bientraitance des personnes en situation de souffrance psychique. 11

B – Absence de vision commune et d’objectifs partagés des équipes dans la prise en charge. 12

C – Une population « mal accompagnée ». 12

III – Le projet. 15

A – Présentation du projet : qui se décline en plusieurs actions. 15

1 – Développement d’un plan de formation sur l’accompagnement spécifique des publics en souffrance psychique. 15

2 – Mise en place d’une nouvelle réorganisation interne. 17

3 – Mise en place d’un partenariat conventionné avec le CMP du secteur. 17

-Les termes du partenariat. 17

-Cadre du partenariat. 18

-Avantages du partenariat avec des CMP. 18

4 – Mise en place d’un groupe d’analyse des pratiques. 19

B – Objectifs et évaluation du projet. 19

1 – Valeur ajoutée du projet. 19

a – Un perfectionnement du professionnalisme des équipes dans la prise en charge : 19

b – Une prise en charge réussie conforme aux normes de « bientraitance ». 20

2 – Evaluation du projet : analyse budgétaire du projet. 20

CONCLUSION.. 21

BIBLIOGRAPHIE. 22

1 – TEXTES LEGISLATIFS. 22

2 – ARTICLES ET OUVRAGES. 22

 

 

 

I – Questionnement sur le contexte du mémoire et approche théorique du thème

 

            A – Le centre d’hébergement de stabilisation : structure officielle d’accueil de population en souffrance psychiatrique et victimes d’exclusion sociale

 

                                1 – Présentation du centre

Au lendemain de la polémique sur les tentes, de nouvelles structures d’hébergement des personnes victimes d’exclusion sociale ont été mises en place : le Centre d’Hébergement de stabilisation ou CHS. Cette structure a pour objectif d’offrir un accompagnement adapté à cette catégorie de population, afin de permettre ultérieurement leur « réinsertion sociale ».

 

Dans cette optique, les principales missions dont se chargent les CHS tournent autour de la recherche de la réinsertion sociale de la population accueillie. Dans le cadre de cette recherche de réinsertion sociale, concrètement, les missions du CHS sont diverses :

 

-Assurer un accompagnement adapté aux personnes victimes d’exclusion sociale : ces personnes sont en situation de vulnérabilité, parfois même de dangerosité, aussi, les accompagnements donnés par les équipes du CHS doivent obéir à ces conditions assez spécifiques.

 

-Déployer des stratégies d’accompagnement adaptées à chaque situation : les personnes qui recourent au service du centre ont des problèmes et des difficultés de toutes les natures, les équipes du CHS doivent garantir des accompagnements adaptés à chaque situation. Aussi, malgré le fait qu’un standard de service est posé, cependant le personnel doit être multifonctionnel notamment avoir du leadership, capable de mener à bien les missions d’accueil selon la variété du comportement des usagers et de la circonstance ainsi que du lieu d’intervention de la fondation;

 

A voir ces missions, il peut être affirmé que ces missions se présentent comme des normes de prise en charge auxquelles doivent obéir tous les CHS. Le but final imposé par les dispositions légales étant la réadaptation sociale de l’individu, l’acquisition d’une autonomie personnelle et sociale, ce sont les axes de priorités pour tous les CHS.

 

Pour le cas particulier du CHS au sein duquel j’ai exercé mon stage, Le centre se situe dans le 15éme arrondissement de Paris et a ouvert ses portes en Mars 2008 après avoir été un centre d’hébergement d’urgence pendant plus de 10 ans dans un autre arrondissement. D’une capacité de 25 places, il est ouvert aux personnes isolées (20 places hommes et 5 places femmes) orientés par les accueils de jour  ou bien par les équipes mobiles de l’association gestionnaire qui s’appuie aussi sur un réseau de bénévole qui accompagnent les personnes orientées. Le centre a 7 chambres doubles et 11 chambres individuelles, les sanitaires sont collectifs et l’ensemble de l’hébergement est réparti sur 2 étages et un rez-de-chaussée.

 

Les acteurs suivants exercent leurs actions pour le bon fonctionnement de l’établissement :

  • 1 coordonnateur
  • 1 travailleur social
  • Un animateur à mi temps
  • Un agent d’accueil de journée
  • Agent de sécurité en externalisation

 

Les grandes valeurs défendues au sein de ce centre sont bien tracées :

ÊL’égale dignité des personnes fonde le respect de la vie privée et de l’intégrité des personnes accueillies dans toutes les dimensions : matérielle et spirituelle, corporelle et psychique, intellectuelle et affective ;

Ê La justice commande la reconnaissance sociale et civique des personnes par la restauration de leurs droits pour une société juste et fraternelle ;

ÊLa solidarité, qui constitue un des fondements de notre société, se réalise conjointement dans l’engagement de personnes auprès d’autres et dans l’action des institutions pour réduire les inégalités ;

ÊLa laïcité, comme respect des convictions des personnes et refus de tout prosélytisme, est fondée sur l’appartenance à une commune humanité ;

ÊLa foi des uns et/ou la confiance dans l’homme à laquelle se réfèrent d’autres animent l’engagement de tous au service de la personne.

 

                                2 – Population prise en charge

La population essentiellement prise en charge au sein du CHS sont les personnes qualifiées de « vulnérables », dont notamment : les sans abris, les orphelins, les personnes qui n’ont pas assez de ressources financières pour prendre en charge leurs frais de logement, ainsi que les individus en situation de souffrance psychique.

 

En résumé, le CHS est destiné à l’accueil de personnes à faible niveau de ressources, dans une situation d’isolement ou d’exclusion lourde, et dont la situation sociale et psychologique rend impossible à l’échéance prévisible leur accès à un logement ordinaire.

 

Ces personnes en situation de vulnérabilité prises en charge par le CHS ont des attentes spécifiques concernant leurs prises en charge.

 

                                3 – Spécificités des attentes de la population prise en charge

Compte tenu de leurs situations assez spécifiques, les attentes des personnes prises en charge par le CHS sont aussi spécifiques :

-Le respect de la dignité, de l’intégrité, de la vie privée, de l’intimité et de la sécurité des personnes intégrées au sein du CHS

-La confidentialité des informations dévoilées par la personne prise en charge, la compréhension des attentes particulières de la population prise en charge,

-Le garanti d’une prise en charge adaptée à chaque situation spécifique.

            B – La lutte contre la précarité et l’exclusion sociale : une question d’actualité

Les termes de la loi du 2 janvier 2002 dispose clairement que : « L’action sociale et médico-sociale tend à promouvoir, dans un cadre interministériel, l’autonomie et la protection des personnes, la cohésion sociale, l’exercice de la citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en corriger les effets. ».

 

Au niveau légal, une conscientisation de ces attentes particulières et besoins spécifiques s’est matérialisée par la mise en place de la Loi n°2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale. Ce texte pose les principes d’une bonne prise en charge des personnes atteintes d’une souffrance psychique, notamment dans les CHS.

 

Ensuite, la Loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances, la citoyenneté et la personne handicapée reconnait la souffrance psychique comme étant un handicap, aussi, les personnes en souffrance psychique intégrant des CHS doivent bénéficier d’une prise en charge adaptée.

 

A la lecture de ces dispositions textuelles, la lutte contre l’exclusion sociale et le garanti d’une prise en charge adapté pour les personnes en souffrance psychique s’inscrivent dans la liste des politiques nationales et sont même classés dans le rang des priorités nationales. Alors que, si on analyse le cas pratiques sur terrain, il est constaté que ces droits des personnes en souffrance psychique sont encore méconnus et mal respectés au sein de plusieurs centres, faute de professionnalisme des équipes chargées de la prise en charge de ces personnes.

 

En effet, dans cette optique de lutte contre l’exclusion sociale, le CHS est conçu comme étant un moyen pour minimiser les cas d’exclusion qui sont de plus en plus fréquents au sein de la société. Sachant qu’au lendemain de la crise sociale, plusieurs personnes traversent actuellement des difficultés d’adaptation sociale, dont les personnes en situation de souffrance psychique. Les professionnels du CHS doivent ainsi se mener d’un savoir faire et d’un savoir être spécifiques pour que toutes les personnes prises en charge, dont les personnes en situation de souffrance psychique, bénéficient des modalités de prise en charge conformes aux instructions légales et à la volonté politique matérialisée par les diverses dispositions textuelles.

 

Aussi, dans le contexte actuel, la question de la réinsertion sociale est d’une actualité et d’une priorité nationale. Elle valorise l’être humain en tant que participant au développement dans la société. Le CHR devient ainsi un instrument incontournable et nécessaire pour les personnes en difficultés sociales, dont les personnes en souffrance psychique. Et compte tenu de ces missions spécifiques, il va falloir qu’il soit apte à répondre au besoin des personnes prises en charge.

 

            C – Prise en charge attendue de l’équipe d’un centre d’hébergement de stabilisation face aux nouveaux enjeux de la prise en charge d’une population en souffrance psychique désocialisée

                                1 – Analyse des besoins spécifiques de la population en souffrance psychiatrique désocialisée

Les populations atteintes de la maladie psychique sont nombreux en France, la maladie touche plus de 600.000 personnes, dont 1% de la population. Ces personnes sont confrontées à des conditions de vie assez spécifiques liées au traitement de la maladie, la perte d’autonomie, la désinsertion sociale, la précarité. Les difficultés liées à la maladie augmentent avec l’âge.

 

Compte tenu de ces conditions assez spécifiques, les besoins et attentes de ces personnes en souffrance psychique vis-à-vis des CHS qui les accueillent sont aussi particulières :

 

-La capacité des professionnels du CHS à répondre aux besoins individuels et primaires des toutes les personnes accueillies, dont notamment les personnes en souffrance psychique : l’accueil, l’orientation, l’écoute, l’hébergement, la nourriture, …

-La capacité des professionnels du CHS à les orienter vers la voie de l’insertion

-La capacité des professionnels du CHS à les dispenser d’un accompagnement, d’un soin et d’une prise en charge globale conforme à leurs conditions mentales spécifiques : la santé, l’alphabétisation ou la lutte contre l’illettrisme, l’accès aux droits, la recherche d’emploi, l’accès au logement…

 

Aussi, les travailleurs sociaux doit être aptes à déployer les efforts nécessaires pour garantir ces conditions de prise en charge. Mais quelle serait la conception réelle d’une « prise en charge adaptée » ?

 

                                2 – Conséquences des besoins spécifiques : une prise en charge adaptée

-Une équipe pluridisciplinaire attentive et à l’écoute

Les besoins particuliers des usagers impliquent que les acteurs de l’établissement prenant en charge les personnes victimes d’exclusion sociale, et confrontées aux conséquences des souffrances psychiques soient spécialisés dans cette prise en charge, afin qu’ils puissent en surmonter les difficultés et répondre de façon pertinente aux demandes et aux besoins.

-Un service d’accompagnement « global » aux normes souples

Dans le domaine de la prise en charge, un modèle rigide se reposant sur une prise en charge standard n’est pas adapté. L’accompagnement doit être souple et conforme aux attentes spécifiques des usagers pris en charge, ce qui n’exclut pas qu’il existe des normes (Bonnes Pratiques Professionnelles), ainsi que des supports institutionnels qui en sont l’incarnation (Projet Associatif, Projet d’Etablissement, sans négliger les grilles de Synthèse, les Projets Personnalisés, etc.). La prise en charge des personnes atteintes de souffrance psychique par un CHS répond à trois types d’attentes complémentaires : l’accompagnement au bon déroulement de la vie quotidienne, l’accompagnement à la réinsertion sociale; et l’accompagnement à la santé.

 

-Une relation basée sur une relation d’aide et d’éducation

La relation d’aide est définie comme : « la capacité que peut avoir un soignant à amener toutes personnes en difficultés à mobiliser ses ressources pour mieux vivre une situation, c’est un soin relationnel. ». On peut ainsi en tirer que la relation d’aide se voit comme une relation de soins qui s’établit entre la personne prise en charge et le professionnel de l’établissement, dont l’objectif est de prendre en charge la personne tout en acceptant ses difficultés et ses conditions de santé spécifiques. Les professionnels du CHS doivent ainsi procurer aide et éducations aux personnes qu’ils prennent en charge.

-Une prise en charge multidimensionnelle

En effet, prodiguer un accompagnement de qualité au bénéfice de personnes victimes d’exclusion sociale, et atteintes de souffrance psychique, implique de comprendre leurs situations spécifiques et leur procurer tous accompagnement/soins/ dont ils ont besoin.

 

Ces dimensions sont imbriquées dans un continuum qualifié de « bio – psycho – social ». Elles sont naturellement interdépendantes (par exemple, des changements relationnels peuvent affecter l’humeur, or l’humeur conditionne le désir de relation, etc.). Il est essentiel de comprendre cette interdépendance des phénomènes sociaux, physiologiques et psychologiques pour élaborer des modalités adaptées d’accompagnement des personnes dans cette phase de leur vie.

 

Si telles sont ce que doivent être les conditions de prise en charge, il est constaté chez le CHS plusieurs cas de dysfonctionnements par rapport aux normes légalement imposées. La deuxième partie de cette étude se charge d’expliciter ces cas de dysfonctionnements.

II – Diagnostic de la situation

 

            A – Manque de dispositifs adaptés pour une prise en charge réussie et conforme aux normes de bientraitance des personnes en situation de souffrance psychique

Les ressources principales au sein du CHS réside dans le fait que l’établissement regorge de ressources humaines dont l’effectif est suffisant, qui peuvent être mobilisées dans le cadre de la lutte contre l’exclusion sociale, et offrir un accompagnement adapté aux cas spécifiques des personnes en situation de souffrance psychique.

 

De plus, le CHS est un bâtiment moderne qui doit assurer une prise en charge conforme aux normes de « bientraitance » imposées par les différentes dispositions légales. Le bâtiment est aménagé de façon à être accessible à toutes personnes, même celles en situation de handicap. Ce qui est une des forces du CHS. En effet, la principale disposition de cette Loi est énoncée à l’article R. 111-19-2 qui se formule comme suit :

«Est considéré comme accessible aux personnes handicapées tout bâtiment ou aménagement permettant, dans des conditions normales de fonctionnement, à des personnes handicapées, avec la plus grande autonomie possible, de circuler, d’accéder aux locaux et équipements, d’utiliser les équipements, de se repérer, de communiquer et de bénéficier des prestations en vue desquelles cet établissement ou cette installation a été conçu. Les conditions d’accès des personnes handicapées doivent être les mêmes que celles des personnes valides ou, à défaut, présenter une qualité d’usage équivalente. ».

 

Aussi, la possession de ces éléments de base (ressources humaines, matériels et bâtiments) fait de ce CHS un vrai CHS qui doit de ce fait fonctionner normalement. Mais les freins existants constituent des blocages pour un fonctionnement avec efficience et efficacité, et d’assurer un cadre de vie harmonieux, une bientraitance des populations en souffrance psycho-sociale.

 

Il est constaté que tous les membres de l’équipe possèdent déjà des diplômes conformes aux professions qu’ils exercent. Mais les réalités pratiques ne sont pas souvent conformes aux données théoriques acquises lors des formations en salle. Ces expériences ne s’acquièrent que suite à une confrontation avec les données réelles sur terrain. Un certain décalage se constate entre les acquis théoriques et les expériences pratiques. Ces personnels de l’établissement manquent parfois d’expériences pratiques, et c’est ce qui explique les quelques défaillances constatées au niveau de la prise en charge des personnes en situation de souffrance psychique.

 

A cet effet, il est constaté que les membres des équipes en place rencontrent de difficultés sérieuses dans la prise en charge de populations atteintes de souffrance psychique. Cela n’est pas le résultat de leur manque de formation, mais plutôt d’un manque d’accompagnement quant aux réalités rencontrées sur terrain lors de la prise en charge. Des réalités qui sont évolutives, les enjeux de la lutte contre l’exclusion sociale étant même des enjeux nationaux, qui connaissent une refonte continuelle.

 

Aussi, la mise en place d’un plan d’accompagnement de ces ressources humaines s’impose. Ce plan d’accompagnement aura pour finalité d’assurer une mise à jour des compétences des ressources humaines, afin d’adapter les compétences théoriques des professionnels aux réalités pragmatiques sur terrain, et développer ainsi, chez ces ressources humaines, des facultés d’adaptation.

 

            B – Absence de vision commune et d’objectifs partagés des équipes dans la prise en charge

Il est constaté que tous les membres de l’équipe ne partagent pas la vision commune et n’agissent pas sur la base d’objectifs partagés dans le cadre de la prise en charge de personnes en situation de troubles psychiques. Chacun a sa propre vision de ces personnes, chacun effectue la prise en charge qu’il pense adaptée.

 

Cette absence de vision commune ainsi que l’absence d’une norme de prise en charge des personnes en situation de souffrance psychique aboutissent toujours à des incidents, qui deviennent alors de plus en plus nombreux au sein du CHS. A cet effet, l’agent d’accueil rédige chaque jour des fiches d’incidents, il ne comprend pas pourquoi on accepte de garder « ces gens-là » dans l’hébergement. Lorsqu’un usager fait une crise, il ne joue pas l’apaisement, il reste persuadé que la personne le fait intentionnellement, et « ils ne cherchent pas de travail ».Il a quelques difficultés à accepter que les usagers peuvent rester en journée, sans rien faire, semblants désœuvrées.

 

Une bonne partie des ressources humaines du Centre rencontrent ces blocages, et cela aboutit naturellement à une situation de « maltraitance » des usagers, ce qui est tout à fait contraire aux priorités nationales évoquées dans les diverses dispositions textuelles.

 

En tant que chef de service je dois à la fois faire respecter l’obligation d’accueil inconditionnel, préserver les équipes d’une usure et d’une violence quotidienne et permettre une offre de service adaptée aux nouveaux usagers et à leur problématique. Le projet qui sera présenté dans la troisième partie prend en compte ce volet important de la prise en charge des personnes en situation de souffrance psychique.

 

            C – Une population « mal accompagnée »

Un des points forts de la population au sein du CHS est que le CHS est sollicité par grand nombre de personnes issues de différents secteurs :

 

  • « Les jeunes en situation de difficultés, et qui sont victimes d’exclusion sociale,
  • Des personnes touchant les minimas sociaux (RSA, CAF, AAH) et qui ne peuvent assurer, de ce fait le paiement d’un logement indépendant,
  • Des personnes inscrites sur la liste des demandeurs d’emploi, alternant des périodes de travail en CDD, de chômage puis, le cas échéant, de RSA (travailleurs précaires).Leurs situations financières ne vont pas leur permettre de disposer d’un logement indépendant,
  • Des personnes ayant des conduites addictives, consommateurs d’héroïne, de cocaïne, de produits de substitution, de cannabis et d’alcool, ces personnes nécessitent de ce fait un accompagnement spécifique dans un CHS,
  • Des personnes marginales ou directement victimes d’exclusion sociale dans leurs familles
  • Des personnes atteintes de maladies particulières»

 

Cet enthousiasme est contrasté, car, une fois intégrées dans le CHS, on constate que la population est « mal accompagnée ». La prise en charge est souvent généraliste où chacun doit se sentir accueilli selon son histoire, les particularités de sa situation et de ses difficultés. Alors que, conformément à la loi de 2002, la prise en charge se doit d’être au plus près des besoins de la personne mais les questions de contractualisation notamment à travers le contrat de séjour ne sont pas toujours pertinentes pour les usagers. Le projet qui sera mis en place prendra en compte ce problème crucial, et offre des solutions devant garantir la réussite de la prise en charge.

 

De plus, il est constaté que, malgré la compétence et la motivation de l’équipe dans la prise en charge de la population accueillie, on constate chez ce dernier des cas de violence, qui sont de plus en plus croissants. Des cas d’agressions physiques ne sont pas toujours exclus.

 

Enfin, il est constaté que constitue aussi un des freins constatés au niveau de la prise en charge des personnes atteintes de souffrances psychiques est le manque de suivi et de soins adaptés à leurs situations. En effet, ces populations rencontrent des problèmes communs (exclusion sociale) mais sont assujetties à des maladies particulières (la souffrance psychique) qui ont d’importantes répercussions au niveau psychologique. Ce qui fait que ces populations prises en charge ont souvent besoin d’un accompagnement adapté, régulier. Ce qui ne peut être assuré par le CHS pour de multiples raisons liées au manque de ressources.

 

Compte tenu de ces diverses ressources et de ces volets de dysfonctionnements, le chef de service doit être capable d’exploiter les ressources disponibles afin de pallier aux difficultés/dysfonctionnements présents. Le but étant que le CHRS fonctionne avec efficacité et que les équipes effectuent des prises en charge conformes aux besoins des personnes en situation de souffrance psychique.

 

Aussi, la réalisation de ce diagnostic a permis de constater que si le fonctionnement général de l’établissement et les prestations d’accompagnement respectent globalement les conditions minimum requises, les freins détectés laissent transparaitre que des projets conviennent d’être mis en place, voire même recommandées, afin que l’accompagnement des usagers en situation de souffrance psychique soit optimum.

 

 

III – Le projet

Le directeur approuve ma volonté d’accompagner les personnes en souffrance psychique d’autant plus que ce public est considéré comme prioritaire par l’association gestionnaire. Aussi, le projet qui sera présenté dans cette partie touche plus particulièrement les personnes en souffrance psychique, et s’intéresse plus à leurs prises en charge.

 

En effet, « Le concept de projet est vital dans toute pratique institutionnelle : vital pour la mobilité ; vital pour que le doute, l’interrogation et le risque aient leur place dans la réalité de l’organisation ». Aussi, afin de mobiliser l’équipe sur la réalisation du projet, diverses stratégies ont été adoptées :

 

-travail sur les axes stratégiques de l’association notamment le développement de la prise en charge de la santé mentale dans nos structures

-mise en place d’une réflexion sur l’amélioration des conditions de travail à travers le partenariat et les évolutions de postes

-le partenariat permet l’accueil de public déjà suivi en psychiatrie donc plus « stabilisés »

 

A cet effet, le chef de service qui sera alors le chef de projet doit tout mettre en œuvre pour que la réalisation du projet qui sera mis en place soit effective et réussie. Le succès du Projet doit être la première préoccupation du chef de projet, qui n’est autre que le chef de service. Conformément aux affirmations de Tanguy LeDantec : « La réussite est celle de l’équipe de projet, l’échec est celui du chef de projet. ».

 

            A – Présentation du projet : qui se décline en plusieurs actions

Le projet concerne principalement l’accompagnement des équipes du CHS dans la prise en charge de personnes en situation de souffrance psychique. Ce projet se décline en plusieurs actions qui seront développées dans les sous parties suivantes.

                                1 – Développement d’un plan de formation sur l’accompagnement spécifique des publics en souffrance psychique

Le plan de formation et d’accompagnement qui doit être mis en place doit favoriser le « self-confiance » et le « savoir faire » de chaque professionnel de l’établissement dans le cadre de la prise en charge des personnes en souffrance psychique. En effet, il convient de rappeler que par accompagnement, on doit entendre : « Une fonction qui, dans une équipe pédagogique, consiste à suivre une personne et à cheminer avec lui durant une période plus ou moins brève afin d’échanger à propos de son action, d’y réfléchir ensemble et de l’évaluer”.[1].

 

Dans ce sens, les professionnels peuvent bénéficier d’actions de formation au cours de leurs activités : ces derniers ne sauront convenablement accompagner que dans la mesure où ils l’ont été eux–mêmes. Il est possible de pallier dans une large mesure au manque d’expériences par le biais d’actions de formation internes. Ces sessions auront pour objectif de diffuser au sein de l’équipe l’expérience et les outils d’analyse élaborés par des tiers. Elles peuvent porter explicitement sur les problèmes liés aux souffrances psychiques, l’exclusion sociale, les modalités d’accompagnement des personnes en souffrance psychique.

 

Il s’agit là de thématiques au sujet desquels le regard porté par l’ensemble de la société évolue en ce moment, et on peut raisonnablement prévoir que les attentes manifestées par les résidents vont évoluer également, d’où découle la nécessité de prévoir des interventions. Celles–ci pourront être par le plan de formation interne.

 

Les différentes méthodologies d’accompagnement ou de formation, dans le cadre de l’amélioration des connaissances théoriques des professionnels du CHS, peuvent se présenter sous diverses formes :

 

  • L’information :

L’accompagnateur qui sera sélectionné par l’établissement pour former ses professionnels doit normalement avoir un niveau supérieur par rapport aux accompagnés, afin qu’il puisse mener à bien sa mission d’accompagnement. Et c’est ainsi qu’il doit informer l’accompagné des spécificités de la prise en charge des personnes en situation de souffrance psychique, afin que l’accompagné puisse s’améliorer. Il y aura ainsi une forme de partage d’expériences, notamment au profit des professionnels du CHS.

 

  • Le conseil

L’accompagnateur doit avoir un niveau hiérarchique supérieur à ses accompagnés, ce qui fait qu’il est doté de plus d’expériences et de savoir faire, ce qui l’habilite à donner des orientations et à dispenser des actes de formations et d’accompagnements, afin que les professionnels du CHS puissent améliorer leurs facultés d’accompagnement, notamment à l’endroit des personnes en situation de souffrance psychique.

 

  • La rectification

La rectification constitue la correction des faux pas qu’on pu effectuer les professionnels du CHS dans le cadre de la prise en charge des personnes en situation de handicap psychique.

 

  • Le contrôle

L’accompagnateur partage ses expériences, émet des suggestions et oriente les actions du délégué. Ce qui signifie qu’il a aussi pour mission de contrôler aussi bien l’effectivité de l’application des suggestions.

 

                                2 – Mise en place d’une nouvelle réorganisation interne

Dans le cadre de la promotion de la Bientraitance, la loi du 02 janvier 2002, encore appelée « Loi sur la bientraitance », en son article L311-3 dispose clairement que :

« L’exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute personne prise en charge par des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, lui sont assurés le respect de sa dignité, de son intégrité, de sa vie privée, de son intimité et de sa sécurité ».

 

Afin de se conformer à cette disposition légale, il faut mettre en place une nouvelle réorganisation au niveau interne, redéfinir les postes et les fonctions des personnels du centre.

 

Pour cela, l’animatrice à plein temps effectuera d’abord une formation spécifique et il y aura ensuite une révision de sa fiche de poste afin de la faire évoluer sur des actions plus individualisées et non collectives comme c’est le cas actuellement. N’ayant pas de diplôme ni de formation spécifique, je proposerai de lui faire suivre une formation de monitrice-éducatrice. De fait, elle accompagnerait les publics les plus en difficulté dans la gestion de leur chambre, travaillerait avec eux les questions d’hygiène et de soin.

 

L’assistant social pourra passer à mi-temps en basculant une partie de son poste vers une résidence sociale qui n’a plus d’accompagnateur social et ne se concentrerait sur l’ouverture des droits et le suivi administratif.

 

A cet effet, il y aura une réorganisation au niveau interne. Désormais, les compétences seront réévaluées, ceux qui auraient besoin d’accompagnement seront affectés à une formation et leurs postes seront révisées. Il y aura une application du principe selon lequel « ce sera la bonne personne qui sera mise à la bonne place ».

 

                                3 – Mise en place d’un partenariat conventionné avec le CMP du secteur

-Les termes du partenariat

Pour que l’accompagnement des personnes en situation de souffrance psychique soit optimal, il convient de mettre en place une convention de partenariat avec un CMP ou centre médico-psychologique.

 

En effet, le CMP est un établissement public ou privé (selon le cas) ou des personnes spécialisées dans la prise en charge mentale exercent leurs compétences au bénéfice de personnes en état de souffrance psychique. Les professionnels exerçant dans un CMP sont divers : des médecins psychiatres, des psychologues, des infirmières, des assistants sociaux, des ergothérapeutes, des psychomotriciens, des orthophonistes et des éducateurs spécialisés.

 

-Cadre du partenariat

En effet, quand les personnes en situation de souffrance psychique est victime d’une exclusion sociale, sa première réaction est de s’adresser à des CHS afin de bénéficier d’un hébergement. Toutefois, conformément aux recommandations des dispositions légales, il convient de respecter des conditions de « bientraitance » vis-à-vis de ces personnes. Aussi, la prise en charge ne doit pas se limiter au niveau de la mise à disposition de structures d’hébergements, encore faut-il que des soins adaptés soient effectués au profit de ces personnes, afin de leur permettre une « réelle » réinsertion sociale.

 

Et, comme les CHS ne sont pas toujours spécialisés dans la prise en charge mentale, puisque cela ne relève pas de leurs spécialités, il est fortement recommandé de s’allier avec des CMP, qui sont plus spécialisés dans le domaine de la prise en charge mentale.

-Avantages du partenariat avec des CMP

Les avantages de ce volet d’action sont nombreux, et s’adressent aussi bien au CHS qu’aux personnes prises en charge :

 

-La spécialisation des interventions est garantie

-Désormais, la prise en charge sera « complète » pour les personnes en situation de souffrance psychique, vu que ce sont des structures spécialisées qui vont intervenir à chaque fois, tant au niveau de la mise à disposition de centre de stabilisation, tant au niveau de la dispense de soins adaptés.

-L’accompagnement sera de ce fait conforme aux normes de bientraitance[2] instaurées par la Loi de 2005.

 

En tant que convention de partenariat, le chef de projet est habilité à effectuer des suivis de l’avancement et de l’état de la convention auprès du CMP. A cet effet, des séances trimestrielles de supervisons pourraient être mises en place avec l’équipe pluridisciplinaire du CMP et notre équipe éducative au sujet des personnes orientées par le CMP ou des personnes que nous aurions orienté au CMP.

 

                                4 – Mise en place d’un groupe d’analyse des pratiques

Le groupe d’analyse des pratiques est un groupe qui va effectuer une analyse des principes et normes d’accompagnement qui doivent être applicables, qui sont appliqués et qui doivent être appliqués au sein du CHS.

 

Il y aura de ce fait une petite réunion mensuelle d’un petit groupe d’animateurs, qui sera fait assistée par des spécialistes (en prise en charge mentale par exemple). La première réunion sera par exemple assistée par un psychiatre du SMES Lors de la réunion, différents thèmes seront abordés (par exemple : les difficultés de prise en charge des personnes en souffrance psychique, comment atteindre la bientraitance des personnes accueillies en CHS, comment réagir face à des cas de violence, …)

 

Telle réunion est effectuée dans le but de communiquer entre pairs les difficultés rencontrées au quotidien, et la façon dont elles ont été surmontées. Il y aura de ce fait un échange de connaissances, d’expériences entre tous les professionnels d’un CHS.

 

Bien conduite, l’analyse suscite, outre une transmission de l’expérience, l’émergence de représentations partagées sur des problématiques transversales. Echange d’expériences couplé à une représentation partagée des cas concrets de difficultés permettent à l’équipe d’adapter finement son accompagnement au quotidien en fonction des normes applicables, des besoins spécifiques des personnes prises en charge.

 

Si ce projet est effectivement mis en place par l’équipe, quels seraient ses impacts sur la prise en charge ? L’analyse des objectifs et l’évaluation du projet fera l’objet de la deuxième sous partie.

            B – Objectifs et évaluation du projet

                                1 – Valeur ajoutée du projet

L’implémentation de ce projet est intéressant à un double niveau :

 

a – Un perfectionnement du professionnalisme des équipes dans la prise en charge : grâce aux relations d’accompagnement, au groupe d’analyse des pratiques, il est certain que les connaissances pratiques des professionnels de l’établissement vont évoluer.

 

b – Une prise en charge réussie conforme aux normes de « bientraitance » : les professionnels ayant bénéficié d’actes d’accompagnement, voyant leurs compétences évoluer, vont se rendre utiles au service des personnes prises en charge par le centre. Aussi, du moment qu’ils sont spécialisés et informés des réalités sur terrain, les conditions de prise en charge seront réussies.

 

                                2 – Evaluation du projet : analyse budgétaire du projet

Une préalable analyse budgétaire de la réalisation du Projet doit être prévue car ce volet budget peut être parfois une source de blocage à la réalisation effective du Projet Les idées ne manquent pas, mais les ressources sont parfois insuffisantes pour permettre le développement et la réalisation même de ces projets.

 

Aussi, afin d’éviter tout risque d’inexécution du projet ou de suspension subite de sa réalisation, une préalable analyse budgétaire s’impose. Telle analyse budgétaire peut se faire via l’utilisation de l’outil suivant :

COMMENT ACCOMPAGNER UNE EQUIPE DANS LA PRISE EN CHARGE DE PERSONNES EN SITUATION DE SOUFFRANCE PSYCHIQUE
ETAPES DU PROJET
ETAPES DU PROJET BUDGET REQUIS Source de financement
Formation et accompagnement des professionnels aux démarches de prise en charge de personnes en situation de souffrance psychique    
Réorganisation interne    
Mise en place d’un groupe d’analyse des pratiques    
Mise en place d’un cadre de partenariat avec les CMP    

 

 

CONCLUSION

Patrick Lefèvre a affirmé que : « Qu’être responsable d’un service rejoint à occuper un statut et une position sociale qui aurait fonction entre autres de promouvoir tout ce qui peut permette la valorisation du projet de service, le développement des prestations, leur qualité, tout autant que l’optimisation des compétences humaines et le développement de la technicité des équipes. Il est celui qui recentre le débat capable d’apprécier la globalité d’une situation. Il est là pour mobiliser et apporter une culture commune qui s’élabore, s’entretient et se dynamise au quotidien »

 

Conformément à ces propos de Patrick Lefèvre, dans cette étude, le projet consiste essentiellement à la mise en place d’un partenariat avec le secteur psychiatrique et la réorganisation des postes en fonction des publics pris en charge par le centre. En effet, nous étions dans un schéma d’accueil où l’aspect travail social se réduisait en un accompagnement administratif et d’orientation mais le travail éducatif manquait. Au regard des publics reçu, après analyse des profils et en fonction des études menées sur les nouveaux publics, j’ai proposé à la fois de faire évoluer les postes de travail mais aussi de mettre en place un partenariat avec le secteur psychiatrique en réservant 5 places au CMP.

 

L’appréciation générale de ce projet est plutôt positive, il a permis un vrai travail pluridisciplinaire entre équipe sociale et psychiatrique, un usager en grande souffrance a pu être orienté vers une structure adaptée, le partenariat a permis de faire évoluer les publics en recevant des publics orientés par le CMP ce qui nous permet de conserver l’inconditionnalité de l’accueil.

 

Mais comme dans tout projet, le chef de service a un rôle central à jouer, vu qu’il est le garant de la réussite du projet qu’il a mis en place. En tant que chef de projet, je me suis rendue compte de l’importance capitale que tient le travail en équipe dans la construction et la réalisation même d’un projet. Ce travail en équipe, rallié à la capacité de leadership du chef de projet dans le management du projet, est le pilier de la réussite du projet. Un principe confirmé par Roger Muchielli, qui a affirmé que : « Une équipe, ça se construit, l’esprit d’équipe ça se cultive. […] Il faut se doter des moyens appropriés pour faire d’un groupe, une équipe orientée vers la réalisation d’un but commun et pour maintenir vivante l’équipe ainsi constituée. ».

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

                        1 – TEXTES LEGISLATIFS

 

Loi n° 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale

 

Circulaire n° 2008-5279 du 22 février 2008 relative à la mise en œuvre du grand chantier prioritaire 2008-2012 pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri

 

Note d’information DGAS/DGUHC/PIA/IUH1/205/189 du 13 avril 2005 relative à la mise en œuvre du programme 2005 des maisons relais-pensions de famille

 

Circulaire N°CABINET/2012/04 du 13 janvier 2012 relative à la mise en œuvre opérationnelle du logement d’abord.

 

                        2 – ARTICLES ET OUVRAGES

Fondation de France, « Les solitudes en France », rapport 2012, Juin 2012

 

« L’accueil et l’accompagnement des personnes en situation de handicap psychique » Unafam, CNSA, Unccas, Una, Février 2008

 

Igas « La prise en charge du handicap psychique – rapport tome I » aout 2011

 

Agence régionale de santé, « Plan régional d’accès à la prévention et aux soins des plus démunis 2012-2016 de la région Centre », Décembre 2011

 

Agence régionale de l’hospitalisation du Centre « Le schéma régional d’organisation sanitaire dans la région Centre 2006-2011 »

 

Manager par projet ; ESF ; Bruno BARJOU

 

L’entretien annuel d’appréciation et de carrière ; ESF ; JF LABOREY

La relation sociale au quotidien : 50 situations à maitriser ; Edt Liaisons ; Pascal Gallois/Thierry Heurteaux/Antoine Werner

 

L’écoute « mieux écouter pour mieux communiquer » ; ESF ; Philippe KAEPPELIN

 

GUYENNOT C. [1998], L’Insertion, un problème social, L’Harmattan. GUYENNOT C. [1999], L’Insertion, discours politiques et pratiques, L’Harmattan.

 

INTERCO CFDT [1998], Les Nouveaux Acteurs du social. Enquête auprès des salariés de l’action sociale des départements, Dunod.

 

NAHON S. [2012], « La formation aux professions sociales en 2010 », DREES, Série Statistiques, nº 164, janvier, p. 1-110.

 

 

 

ANNEXE 1 : DEFINITIONS ET REGIMES JURIDIQUES DES STRUCTURES D’ACCUEIL EXISTANTS

[1] Dictionnaire de la Formation et du Développement Personnel (1996, éd. ESF)

[2] La bientraitance est une attitude correspondant à une éthique. Elle traduit le savoir-être de parents, tuteurs ou soignants face à des enfants, des personnes âgées ou encore des malades ou des personnes handicapées. La bientraitance s’applique aussi vis-à-vis d’animaux. Elle implique le respect d’un être vulnérable de par son âge, son état de santé ou sa condition et inclut autant le domaine physique, moral, sexuel ou encore affectif et financier. La bientraitance impacte le bien-être réciproque et apporte un réel bénéfice tant sur le plan sanitaire que psychologique :  http://sante-medecine.commentcamarche.net/faq/17544-bientraitance-definition

 

Nombre de pages du document intégral:32

24.90

Retour en haut