Analyse comparative des gestes techniques en services d’urgence : Une étude dans les hôpitaux d’Ile de France
INTRODUCTION
Le service d’urgence est un service destiné à recevoir tous types de cas nécessitant une intervention rapide et spontanée dans le but de sauver la vie des patients qui s’y présentent. Afin de remplir ce rôle si délicat qu’est cette intervention rapide, le personnel urgentiste doit suivre des règles incluant les gestes fondamentaux pour traiter tous les problèmes qui se présentent résultant des accidents de la circulation, des accidents domestiques ou d’autres manifestations de problème de santé chez les personnes de tout âge.
Qu’ils soient universitaires ou généraux, la plupart des centres hospitaliers sont dotés de service d’urgence au sein duquel, toutes les pathologies doivent être traitées avec le même soin et en accord avec les recommandations en vigueur. Pourtant, nous avons remarqué des différences de prise en charge liées à la structure hospitalière et à son plateau technique. C’est notamment le cas pour les gestes techniques effectués au sein des services d’urgence.
Nous souhaitons donc vérifier si cette différence que nous avons remarqué était significative et sur quels gestes techniques. Pour cela, nous avons réalisé une étude auprès des médecins urgentistes exerçant dans deux groupes hospitaliers. Le premier est le GHUPNVS qui regroupe les CHU de Beaujon (Clichy-La-Garenne, 92), Bichat (Paris, 75) et Louis Mourier (Colombes, 92). Le second est le GHNEF regroupant les hôpitaux généraux de Coulommiers ainsi que le centre hospitalier de Marne-La-Vallée.
Les résultats de l’étude réalisée auprès de ces centres hospitaliers de l’Ile de France serviront à justifier ou au contraire à réfuter l’hypothèse sur les différences relatives aux gestes techniques pratiqués en service d’urgence.
Mais avant d’en venir aux enquêtes ainsi qu’aux résultats de celles-ci, il est nécessaire d’avoir une notion sur les services d’urgence, sur leurs rôles et missions ainsi que les structures des urgences hospitalières. Ensuite, nous poursuivrons avec les gestes techniques que l’on va étudier tout au long de ce mémoire notamment la ventilation d’urgence, l’hémodynamique, le syndrome coronarien aigu, le drainage thoracique ainsi que la traumatologie. Nous continuerons par la suite par les services hospitaliers en Ile de France en mentionnant l’existence ou non de service réanimation, de cardiologie et d’orthopédie.
- Généralités
- Les services d’urgence
Définitions
Les services d’urgence sont le service qui reçoit des cas nécessitant une intervention au sein d’un hôpital. Dans une définition plus commune, les urgences sont un service qui se charge des personnes ayant subi un accident grave qu’il soit d’ordre physique ou psychologique. Quelle que soit la nature du mal donc, ce sont les services où l’on envoie les personnes nécessitant d’un traitement immédiat.
En effet, plusieurs compétences sont mises en œuvre dans la prise en charge de ce service notamment :
- L’anesthésie-réanimation
- La traumatologie
- La toxicologie
- La psychiatrie
Le Schéma suivant montre le circuit du patient au sein du service d’urgence
Source : MediBoard – Système d’information hospitalier
ATU : Autorisation temporaire d’utilisation (d’un médicament)
RPU : Résumé du passage aux urgences, comportant toutes les informations sur les données enregistrées sur le patient lors de son passage dans les services d’urgence
Rôles et missions
Au sein d’un centre hospitalier, les services d’urgence ont pour rôle :
- De traiter les patients nécessitant une prise en charge urgente (médicale et ou chirurgicale)
- De traiter les patients par ordre de priorité selon la gravité des cas de chacun
- De fournir des conseils sous forme d’orientation aux patients afin de les permettre de suivre leur traitement pour ceux qui nécessitent une continuité de ce traitement (du traitement).
- Accueillir les patients de la même manière, quelle que soit la nature de l’urgence pour laquelle ils se présentent à l’hôpital
De par sa mission de prise en charge urgente des patients, les services d’urgence au sein des hôpitaux se doivent d’être disponibles en permanence pour n’importe quelle intervention. Telle est sa mission principale afin de sauver le plus de vie possible.
Les services d’urgence doivent avoir les matériels nécessaires pour les diverses analyses et examens qu’on devrait effectuer si le cas du patient le demande. Les matériaux utilisés doivent appartenir et être utilisés exclusivement par le service d’urgence pour éviter les cas de perte pouvant engendrer un retard dans les interventions auprès des patients. Le travail en réseau avec d’autres services ou centres hospitaliers est requis pour les services d’urgence afin de rendre possible et ainsi faciliter les orientations ainsi que les transferts si cela est nécessaire.
Les structures d’urgence hospitalières
Les structures d’urgence hospitalières se font selon les articles du code de la santé publique notamment les articles D6124-1, D6124-2, D6124-3, D6124-4, D6124-5, D6124-6, D6124-7, D6124-8, D6124-9, D6124-10, D6124-11[1].
Ces articles stipulent que :
- Les médecins urgentistes doivent être diplômés d’études spécialisées dans le domaine
- La continuité des traitements peuvent être effectuée par un médecin d’une autre spécialité. Cette continuité des soins ainsi que des traitements sera inscrite sur le tableau de service avec l’autorisation du responsable ou du coordinateur de la structure d’urgence
- La structure d’urgence hospitalière devra être dotée d’un effectif pouvant assurer toutes sortes d’intervention au sein du service à n’importe quelle heure
- Si le besoin se fait constater, le nombre de personnel peut être augmenté
- Au moins, un médecin urgentiste doit toujours être disponible au sein d’une structure d’urgence
- Un service d’urgence doit avoir un ou une secrétaire
- Le coordinateur d’un service d’urgence doit être un médecin ayant 2 ans d’expérience au minimum additionnés aux années d’étude en médecine urgentiste
- Les services d’urgences hospitalières doivent avoir un tableau sur lequel seront inscrits les présences et les absences du personnel urgentiste.
- Les gestes techniques étudiées
La ventilation d’urgence
- La ventilation non invasive (VNI)
La ventilation non massive ou VNI est un geste pratiqué en urgence. Comme son nom l’indique, c’est une technique de ventilation non invasive, c’est-à-dire une technique de ventilation qui n’a pas recours à l’intubation et à la trachéotomie. En des termes plus simples, la ventilation non invasive est une technique de ventilation d’urgence qui consiste à apporter une aide respiratoire à un patient à travers un masque facial. Le principe est d’exercer une pression positive au patient lors de ses phases inspiratoires afin de régulariser en vue d’une diminution de la quantité d’oxygène (O2) des cellules des muscles mis au repos par le personnel au sein des services d’urgence.
Les principales indications pour la VNI sont :
- La décompensation aigue de broncho-pneupathie Chronique obstructive (BPCO)
- L’œdème aigu pulmonaire cardiogénique
- Chez les patients immunodéprimés et transplantés d’organes solides
- Le sevrage de la ventilation mécanique chez le patient (BPCO) en postopératoire de chirurgie thoracique
On distingue deux types de VNI, à savoir :
- Le Continuous Positive Airway Pressure (CPAC) qui est la traduction anglaise de « ventilation positive en pression continue » est une ventilation mécanique permettant de maintenir ouvertes les voies aériennes supérieures du patient. Ce type de ventilation offre au patient un état de repos acquis par un bon sommeil réparateur.
Le CPAC est surtout prescrit pour les cas de patients qui souffrent de bronchopneumopathie chronique obstructive ou d’obésité. Le CPAC est aussi
Au sein des services d’urgences hospitalières, le CPAC est pratiqué sur un patient présentant un Œdème aigu du Poumon dont la cause est une pression artérielle qui augmente provocant ainsi des troubles du rythme cardiaque, les cardiopathies et l’insuffisance cardiaque.
La deuxième cause est un traumatisme qui cause la rupture des membranes entre les vaisseaux du poumon et les alvéoles pulmonaires. Dans ce cas là, il s’agit de syndrome de détresse respiratoire aigue.
Les principaux syndromes de l’OAP sont une difficulté respiratoire chez le patient, une douleur thoracique, la peau et les muqueuses ont une couleur bleue, des crachats mousseux.
Les matériels utilisés lors d’une VNI sont :
- Les ventilateurs volumétriques, ce sont un modèle de ventilateur non invasive utilisant un compresseur dont le rôle est celui d’offrir au patient un volume d’air prédéfini à chaque insufflation.
- Les ventilateurs barométriques, ils ont le même rôle que les ventilateurs volumétriques, c’est-à-dire d’offrir au patient un volume d’air prédéfini à chaque insufflation, la différence est que, ce type de ventilateur utilise une turbine.
En termes de ventilation non invasive, on distingue les modes suivants :
- La ventilation spontanée (VS)
- La ventilation spontanée à pression positive (VS-PEP)
- La ventilation spontanée à aide inspiratoire (VS-AI)
- La ventilation spontanée à aide inspiratoire et pression positive (VS-AI-PEP)
- Volume contrôlée (VC)
- Volume assisté contrôlé (VAC)
- Volume assisté contrôlé intermittent (VACI)
- Volume assisté contrôlé intermittent à aide inspiratoire (VACI-AI)
- Volume contrôlé à régulation de pression (VCRP)
- Pression contrôlée (PC)
- Pression assistée contrôlée (PAC)
- Pression assistée contrôlée intermittente (PACI)
- Ventilation en pression positive biphasique (BIRAP)
- Ventilation en pression positive piphasique assisté en pression (BIRAP-VACI)
- IOT et VM
L’intubation orotrachéale (IOT) et la ventilation mécanique (VM) sont deux techniques de ventilation ayant pour objectif d’aider un patient avec une respiration inefficace ou absente.
Dans le cas de l’IOT, le principe est de rendre étanche les voies aériennes par la pose d’une sonde d’intubation qui sera reliée à un respirateur qui délivrera la ventilation au patient.
Source : soins-infirmiers.com
La ventilation mécanique (VM), quand à elle est l’utilisation d’un ventilateur que ce soit d’une manière intermittente ou continue. Dans ce cas, l’utilisation d’un embout buccal, d’un masque nasal ou facial est requise pour la ventilation non invasive, pour la ventilation invasive par contre, on utilise une canule de trachéotomie. La trachéotomie est en effet, la création d’un orifice dans la partie antérieure du cou pour permettre l’entrée de l’air dans les poumons du patient.
Source : reamondor.aphp.fr
L’hémodynamique
L’hémodynamique concerne tout ce qui se rapporte à la circulation sanguine.
L’état de choc est une insuffisance circulatoire caractérisée par une inadéquation entre les apports et les besoins tissulaires en oxygène chez le patient.
Les principaux signes cliniques d’hémodynamiques sont la tachycardie supérieure à 120/minute , les marbrures aux genoux, oligo-anurie, le temps de recoloration cutanée supérieure à 3 secondes, extrémités froides, coloration pâle ou grise. Les causes les plus connues sont généralement un choc cardiogénique qui est généralement causé par les facteurs suivants :
- Un Infarctus du myocarde
- Une embolie pulmonaire massive
- Une tamponnade gazeuse
- Des troubles du rythme cardiaque paroxystiques
- Une insuffisance cardiaque au stade terminal
Un choc hypovolémique (relatif au volume de sang présent dans les veines) dont les principales causes sont :
- Une hémorragie aigue interne
- Une hémorragie aigue extériorisée
- Une déshydratation sévère
- Un choc sceptique
- Un choc anaphylactique
Les hémodynamiques permettent donc le traitement des patients en état de choc. En effet, les résultats du monitorage hémodynamique permettront de connaître l’origine et la source de l’état de choc.
Il existe donc plusieurs types de techniques pour mesurer l’hémodynamique au sein des services d’urgence hospitalières :
Le monitorage classique
- C’est une technique qui mesure la fréquence cardiaque ainsi que la pression artérielle non invasive.
Source : cmsenamur.be
Pour se faire, il est nécessaire d’effectuer la pose KTA afin de fournir les informations nécessaires sur le patient en question au moniteur. C’est un cathéter par voie fémorale ou par voie radiale.
Ceci peut également se faire par la pose KTC qui est un cathéter par voie veineuse centrale. Ces deux poses (KTC et KTA) sont également utilisées pour les perfusions des médicaments ainsi qu’aux divers prélèvements sanguins nécessaires aux analyses hémodynamiques.
- La capnographie expirée est une technique qui mesure l’efficacité des traitements administrés sur le patient. Elle consiste en effet à surveiller l’évolution de l’état cardiaque et circulatoire du patient.
- L’oxymétrie de pouls qui consiste à mesurer à l’aide d’un appareil appelé « oxymètre de pouls » qui mesure la pulsation du patient ainsi que l’absorption de rayonnement par ce dernier, en d’autres termes, du changement du volume sanguin.
Source : webmarchand.ch
Pour identifier les autres symptômes, les techniques sont les suivantes :
- La mesure de la pression transcutanée en O2 et en CO2, ceci se fait par la pose d’une électrode sur la peau
- La spectrophotométrie de proche infrarouge musculo-cutanée par l’apposition des aptodes sur le patient
- La tonométrie gastrique
L’instauration de catécholamines est le geste le plus adapté face à un patient dans un état de choc. En effet, les catécholamines sont des drogues pour le traitement des états de chocs. Ils sont en majorité des médicaments cardio-vasoactifs qui sont en fait, des médicaments qui favorisent la modification du calibrage des vaisseaux sanguins qui est s’avèrent être très utiles dans le traitement d’un état de choc. Le tableau suivant montre les catécholamines instaurées dans l’intervention en urgence relative à un état de choc.
Tableau : Substances cardio-vasioactives
- Sympathomimétiques
- Sympathomimétiques catétholaminergiques
- Naturels
Adrenaline
Noradrénaline
Dopamine
- De synthèse
Isoprotélénol
Dobutamine
Dopexamine
- Sympathomimétiques non catétholaminergiques
Ephédrine
Phényleprine
Méthoxamine
- Autres hormones peptidiques vasoactives
- Endothéline-1 (NC)
- Angiotensine II (NC)
- Arginine- vasopressine (NC)
- Inhibiteurs des phosphodiestérases de type III
- Amrimone
- Enoximone
- Milrinone
- Substances diverses
- Calcium
- Glucagon
- Digitaliques
NC : non commercialisé
Source : Médecine d’urgence 2001,p. 40-60/copyright 2001 Editions scientifiques et médicales Elsevier SAS, et Sfar . Tous droits réservés
Syndrome coronarien aigu
Le syndrome coronarien aigu se définit comme étant l’obstruction d’une ou de plusieurs artères coronaires. Dans ce cas d’accident, juste la suspicion des symptômes chez un patient pourrait valoir son hospitalisation. La suspicion de SCA étant l’incertitude clinique des symptômes ainsi que des manifestations du syndrome.
Il existe deux types de syndrome coronarien aigu à savoir :
- Le SCA ST +, qui désigne l’obstruction complète d’une artère coronaire. Le traitement de ce premier type de SCA en service d’urgence se fait évidemment par la désobstruction de l’artère par des procédés chimiques et mécaniques.
Le traitement du SCA ST+ peut aussi se faire par l’injection d’anticoagulant au patient présentant les symptômes.
La morphine ainsi que l’oxygène s’avèrent également être efficaces contre ce mal
- Le SCA non ST + qui est l’obstruction non-complète d’une artère coronaire chez un patient. Dans ce cas, on traite le patient par les moyens suivants :
Il existe divers traitements que l’on peut administrer aux patients atteints de syndrome coronarien aigu à savoir :
- La thérapeutique symptomatique, qui est un mode thérapeutique visant à administrer un traitement de base selon les symptômes par l’utilisation d’intra veineux, de morphine titrée, de deux voies veineuses ainsi que d’O2
- La thérapeutique spécifique, selon le schéma suivant
Source : Campus numérique de médecine d’urgence
Le schéma suivant montre et rend plus explicite les deux types de syndrome coronarien aigu
Source : Campus numérique de médecine d’urgence (http://www.urgences-serveur.fr/syndrome-coronarien-aigu-aux,1299.html)
Les symptômes du syndrome coronarien aigu sont une forte douleur thoracique pouvant irradier au niveau du cou, de la mâchoire, des épaules et même du dos.
Ces douleurs peuvent même être accompagnées d’essoufflement, de nausée voire de syncope.
Dans les services d’urgence hospitalière, si un patient se plaint de douleur thoracique, on lui fait immédiatement un ECG, en général, c’est par les résultats de ce dernier que le médecin urgentiste va décider des traitements appropriés à son cas.
Drainage thoracique
Le drainage thoracique est pratiqué au sein des services d’urgence afin de permettre l’évacuation d’un épanchement gazeux (pneumothorax), hémorragique (hémothorax) ou liquidien (pleurésie). En des termes plus simples, le drainage thoracique sert à évacuer l’air ou le liquide de l’espace pleural, à aplanir les cavités pleurales résiduelles ainsi qu’à rendre la respiration du patient normale
Ceci se fait par l’introduction d’un drain dans l’espace pleural du patient afin de le permettre de respirer normalement en évacuant toutes sortes d’épanchement dans son thorax. Le drainage peut se faire donc, soit par voie chirurgicale (drain intercostal), soit par voie percutanée (Drain de Jolly)
Il existe 2 types de drains à savoir le drain de Joly et celui de Monod.
Drain de Joly
Source : Drainage pleural en traumatologie
Iris Pelieu, Patrick Clapson, Bruno Debien
Le drain de Monod
Source : Drainage pleural en traumatologie
Iris Pelieu, Patrick Clapson, Bruno Debien
C’est un acte régit par un cadre législatif selon l’article R.4311-10 décret 2004-802 du 29/07/2004.
Il est très important pour les urgentistes de faire attention afin d’éviter les complications liées au drainage pleural. Quelques problèmes peuvent donc survenir pendant ce geste d’urgence, notamment la malposition du drain, les lésions des organes sous-jacents au drain, les infections qui pourraient d’en suivre.
La traumatologie
La traumatologie figure également dans les gestes au sein des structures d’urgence à étudier. En effet, la traumatologie est le sous service qui prend en charge le traitement des blessures résultant d’entorse, d’accident de voiture, de brulure, de lésions. On peut également parler de traumatologie psychique qui peut être le fruit d’attentat, de guerre ou autres.
En tout, la traumatologie reçoit tous les patients dont l’appareil locomoteur est atteint.
Il existe donc 4 domaines d’intervention au sein du service traumatologie, notamment[2] :
- La chirurgie du membre supérieur et de la main
- La chirurgie du membre inférieur et réparatrice, la chirurgie du pied,
- la chirurgie du rachis
- La chirurgie de l’infection ostéo-articulaire, et la prise en charge des plaies complexes.
- Matériels et méthodes
- Présentation des services d’urgence de l’Ile de France
- Le CHU de Beaujon
Le centre hospitalier universitaire de Beaujon est situé à Clichy (92). C’est un hôpital qui est rattaché à l’université de Paris VII Denis-Diderot, c’est un hôpital universitaire. On compte près de 30.000 passages au sein de cet hôpital par an. Les services d’urgence au sein de ce centre hospitalier comportent effectivement un service départemental d’urgence. L’hôpital de Beaujon est l’un des 3 hôpitaux servant de référence en termes de traumatologie grave en Ile-de-France.
Le service comporte 17 lits. Ils sont disponibles pour tout type de réanimation chirurgicale, notamment la réanimation post-traumatique polyvalente incluant la neuro-réanimation. 9 médecins travaillent à temps plein au sein du service.
- Le CHU de Bichat
Le centre hospitalier universitaire de Bichat-Claude Bernard est situé dans la région de l’Ile – de-France. L’hôpital compte un nombre approximatif de 1000 lits. Le service d’urgence de Bichat a été rénové et inauguré le 10 juin 2009. Le service d’urgence du centre hospitalier de Bichat comporte un service radiologie, notamment concernant les syndromes coronariens, un service neurologie (centre de référence du risque épidémique et biologique).
L’hôpital accueil également les urgences psychiatriques.
- Le CHU Louis Mourier
L’hôpital de Louis Mourier est situé à Colombes (92). Le centre hospitalier assure des soins dans les domaines suivants : médecine, chirurgie, obstétrique (MCO), psychiatrie-addictologie, gérontologie et odontologie. L’hôpital a également un service d’urgence accueillant les patients nécessitant des soins urgents. La prise en charge des urgences au sein du centre hospitalier concerne la pédiatrie, le traitement des adultes, la psychiatrie, la gynéco-obstétrique et l’odontologie.
Le service a accueilli jusqu’à ce jour 61.000 patients en urgence.
- L’hôpital général de Coulommiers
L’hôpital général de Coulommiers est membre du groupement des hôpitaux de l’Est francilien. Le centre hospitalier a lui aussi un service des urgences prenant en charge les patients dans le besoin. On peut y trouver un service de réanimation, de gynécologie d’urgence ainsi que de pédiatrie d’urgence.
- L’hôpital général Marne-La-Vallée
Le centre hospitalier général Marne-La-Vallée situé à Jossigny dans la région de l’Ile de France. Ce centre hospitalier comporte un service de réanimation, d’un service orthopédie, de gynécologie, de pédiatrie. Le service prend en charge près de 60.000 patients par an.
- L’étude
L’objectif de ce travail est celui de pouvoir justifier l’hypothèse que l’on s’est fixé sur la différence des pratiques des gestes d’urgence dans les centres hospitaliers universitaires et les centres hospitaliers généraux.
2.1 Matériels et méthodes
- La population cible
Cette étude est de nature descriptive visant à faire ressortir une réalité observée. Les résultats serviront donc de preuve pour soutenir ou au contraire réfuter l’hypothèse que l’on s’est fixé. Il s’agit de mener une enquête sous forme de questionnaire auprès des centres hospitaliers universitaires et des centres hospitaliers généraux sur les pratiques ainsi que les gestes qu’ils pratiquent au sein de leurs services d’urgence.
Pour chaque centre hospitalier, nous avons recueilli les données suivantes :
- L’âge
- Le sexe
- Le nombre d’année d’exercice
- Le pourcentage de travail en services d’urgence
- Si la personne exerce aussi une activité médicale en service de Réanimation/USC, SAMU/SMUR et le SAU uniquement
- Concernant la ventilation non invasive
- Concernant l’Intubation Oro-Trachéale aux urgences
- Concernant l’usage des catécholamines
- S’il arrive à la personne de poser des cathéters en urgence
- S’il arrive à la personne de poser des cathéters veineux centraux en urgence
- Qu’est ce que les urgentistes font lors d’une suspicion de syndrome coronarien aigu
- Concernant les gestes pratiqués lors d’un drainage thoracique
- Concernant le traitement d’une luxation d’épaule
- Le site
- La présence 24h/24 des services de réanimation
- Des modèles de VNI disponibles en urgences
- Méthodes
Les données sont issues de questionnaire que l’on a élaboré afin de répondre aux besoins d’information concernant les services d’urgence. L’enquête a été réalisée auprès 5 hôpitaux, dont 3 universitaires et trois généraux.
Les résultats sont exprimés en pourcentage et en effectif selon la répartition dans les divers centres hospitaliers.
- Les résultats
D’après les enquêtes effectuées, et par rapport à l’hypothèse qu’on s’est fixé au début comme quoi les médecins effectuent plus de gestes dans les hôpitaux périphériques, notamment les hôpitaux généraux, nous avons pu en déduire qu’effectivement, les hôpitaux généraux pratiquent plus de geste par rapport aux hôpitaux universitaires. Les médecins y sont également plus polyvalents. En effet, les résultats de l’enquête le montrent : si pour les hôpitaux universitaires, les gestes d’urgence tels que la VNI, l’intubation oro-trachéale, la pose des cathécolamines sont effectués par les urgentistes ou par des anesthésistes-réanimateurs ; pour les hôpitaux généraux, ces gestes sont plutôt réalisés par d’autres médecins.
Par les résultats des enquêtes, l’on a également pu remarquer que le personnel des services d’urgence au sein des hôpitaux généraux demande nettement plus les avis des cardiologues mais aussi des avis orthopédiques. Ceci est du au manque de spécialistes dans les hôpitaux généraux.
Nous trouverons en effet les résultats intégraux en annexes pour appuyer ces dires.
CONCLUSION
Face au taux élevé d’accident de la circulation, d’accident domestique ou de tout autre situation pouvant blessé une personne nécessitant d’un traitement urgent et efficace, les services d’urgence sont là. En effet, les médecins ainsi que tout le personnel urgentiste est formé pour faire face à toutes formes de problèmes rencontrés par chaque patient se présentant en urgence.
Des gestes et des prises en charge spécifique sont requis au sein des services d’urgence de chaque hôpital. Toutefois, des différences ont été constatées auprès des différents centres hospitaliers, notamment des centres hospitaliers universitaires et ceux des centres hospitaliers généraux. L’hypothèse de départ de ce mémoire était que les centres hospitaliers généraux pratiquaient plus de gestes au sein des services d’urgence par rapport aux centres hospitaliers universitaires.
Pour justifier, donc ou réfuter cette hypothèse, une enquête a été réalisée auprès des centres hospitaliers en Ile-de-France notamment auprès du CHU de Beaujon, Bichat et Louis Mourier et des CHU de Coulommiers ainsi que de Marne la Vallée. On a pu donc en conclure des résultats recueillis qu’il existe, effectivement des différences entre les gestes pratiqués en urgence auprès des centres hospitaliers universitaires et généraux.
Bibliographie
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- SKOLSKI,De l’amélioration de la qualité des soins dan l’urgence pré-hospitalière via les écrits infirmiers, Centre de Préparation au Diplôme d’État Infirmier de l’École du Personnel Paramédical des Armées, Toulon, 2004
- PENEFF,L’hôpital en urgence : étude par observation participante, Ed. Métailié, Paris, 1992
- PENEFF,Les malades des urgences : une forme de consommation médicale, Ed. Métailié, Paris, 2000
- P. Viale, C. Guérin, S. Duperret, P. Branche, G. Annat.Place et modalités de la ventilation non invasive en réanimation. Conférences d’actualisation 2001
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- Laennec RTH.Traité de l’auscultation médiate et des maladies des poumons et du cœur. Part II. Paris, 1819
- Deslaurier, M. Beaulieu, J.-P. Despres. Transaxillary thoracothomy for the treatment of spontaneous pneumothorax, Annals of Thoracic Surgery, 1980;30:35
- Compeau C, Johnston MR. « Pneumothorax » in »Key Topics in Thoracic Surgery » Casson AG, Johnston MR, Bios Scientific Publishers
- Paape K, Fry WA. « Spontaneous pneumothorax »Chest Surgery Clinics of North America 1994;4:517
[1] Legifrance.gouv.fr
[2] CHU de Poitiers – http://www.chu-poitiers.fr/13a90819-3f98-4f42-8c2e-9909d3bc7906.aspx
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