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Analyse et propositions pour le développement de l’entreprise ABER face à son environnement externe

Projet d’action managérial

Sommaire

1       Présentation du projet 5

1.1          Titre. 5

1.2          Contexte. 5

1.3          Problématique : 5

1.4          Objectif. 5

1.4.1      L’objectif du mémoire. 5

L’objectif du mémoire est d’apporter des réponses à la problématique et donc une proposition de démarche à suivre pour l’entreprise afin de résoudre ses problèmes et ainsi continuer à se développer dans le contexte économique auquel elle appartient. 5

1.4.2      Les sous-objectifs. 5

1.5          Limites. 5

1.6          Méthodologie. 6

1.6.1      Bibliographie. 6

1.6.2      Observation. 6

2       Diagnostic. 6

2.1          Analyse externe. 6

2.1.1      Le contexte Politique et économique. 7

2.1.2      Le contexte sociologique. 11

2.1.3      Le contexte légal 12

2.1.4      contexte ecologique. 13

2.2          Analyse interne. 13

2.2.1      L’objectif et la mission. 14

2.2.2      L’intervention. 14

2.2.3      Les segments de clientèle visés. 15

2.3          Faits marquants. 16

2.3.1      Croissance des carnets de commande. 16

2.3.2      Les difficultés rencontrées en gestion financière et opérationnelle. 19

2.3.3      La problématique des ressources humaines. 19

2.4          Analyse des causes. 21

2.4.1      Manque d’anticipation. 21

2.4.2      Une connaissance limitée du potentiel de l’entreprise. 22

2.5          SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces) 22

2.5.1      la matrice swot 22

2.5.2      élaboration de la matrice swot pour aber entreprise. 24

3       la démarche à retenir pour l’entreprise aber. 28

3.1          les solutions retenues. 28

3.1.1      pour la structuration de l’entreprise. 28

3.1.2      pour  contrecarrer le manque de trésorerie. 31

3.1.3      résoudre les difficultés en ressources humaines. 32

3.2          quelles perspectives pour l’entreprise. 38

3.2.1      mettre en avant l’optimisation de l’énergie. 38

3.2.2      la domotique, un secteur en pleine expansion. 38

 

 

 

Introduction

 

L’entreprise est une entité qui est constamment en mouvement. En fonction de l’évolution de ses activités, des changements parmi les membres du personnel, des changements d’objectifs et biens d’autres facteurs internes, l’entreprise évolue. Mais l’entreprise dépend aussi en grande partie de son environnement externe. L’activité de production en elle-même dépend du facteur externe, comme la situation économique ou la situation du secteur dans lequel l’entreprise se trouve. Il est impossible de concevoir l’entreprise comme un élément isolé et ne pas tenir compte de l’influence que peut avoir les facteurs externes risque de l’affaiblir en termes d’avantages concurrentielles.

 

Cette problématique de l’environnement externe semble importante pour un grand nombre d’auteurs dans le domaine de l’organisation. Si on ne retient que le modèle de Michael Porter sur l’analyse des forces qui s’exercent à l’entreprise ou encore le modèle dit Pestel qui fournit un cadre d’analyse pour les éléments externes à l’entreprise, on peut appréhender la place que cette question occupe. D’ailleurs, que ce soit pour l’élaboration, d’une stratégie de communication, d’un plan marketing ou d’un business plan, il est impératif de tenir compte des éléments externes à l’entreprise, du degré d’influence qu’ils peuvent avoir.

 

Implantée à Saint-Denis, La Réunion, l’entreprise ABER (entreprise d’installation électrique) est concernée par la question de l’évolution de son environnement externe. Les caractéristiques typiques d’une entreprise en plein développement sont donc remarquées au sein de l’entreprise, comme l’insuffisance du personnel ou encore le manque de flux financiers. Pour y faire face, elle se doit de s’adapter, apporter des changements dans son fonctionnement et repenser ses objectifs. Analyser la situation de l’entreprise ABER, apporter des éléments de réponses pour améliorer son fonctionnement interne, tels sont les objets de cette étude.

 

La question qui se pose est alors la suivante : Face aux réalités de l’entreprise ABER et de son environnement économique, quelle démarche entreprendre pour promouvoir son développement ?

 

Pour trouver une réponse cohérence à la question, et pour apporter des solutions adaptées à l’entreprise, le travail se déclinera en trois grandes parties. En premier lieu, une analyse de la situation de l’entreprise sera réalisée. Présenter en détail non seulement le contexte économique du lieu d’implantation mais aussi du secteur dans lequel l’entreprise évolue, et la manière dont elle s’organise pour assurer les services qu’elle propose.

 

Ensuite dans une deuxième partie, nous proposerons une approche plus théorique de la question. Bien que chaque situation soit spécifique et qu’il n’existe pas de démarche universelle pour la résolution des problèmes rencontrées dans une entreprise, il est toujours intéressant de se référer aux théories émises dans le cadre d’une recherche. Il s’agit donc ici  d’étudier les démarches proposées par les experts dans le domaine, en ce qui concerne la gestion de la production. Il sera aussi question de la manière de mobiliser les ressources humaines pour stimuler l’activité.

 

Enfin, la troisième et dernière partie donnera les réponses concrètes aux questions posées. Elle sera dédiée aux propositions pour la démarche à adopter et les possibilités d’évolution de l’entreprise. Des propositions élaborées sur la base de l’apport théorique, mais qui tiendra compte de la spécificité de l’entreprise, étudiée dans la première partie de l’étude.

1      Présentation du projet

           

1.1    Titre

 

« Développer l’entreprise pour faire face à une croissance des carnets de commande »

Le développement de l’entreprise peut s’appréhender de différentes manières. Développer l’entreprise, dans notre contexte, c’est lui assigner plus de moyens, plus d’instruments pour qu’elle puisse évoluer correctement dans son environnement.

Le carnet de commande ici fait référence aux chantiers sur lesquels l’entreprise Aber est appelée à intervenir.

      

1.2    Contexte

 

L’entreprise ABER est une entreprise de service d’installation électrique. Actuellement l’entreprise enregistre une augmentation considérable de ses carnets de commande, en signant des contrats portant sur des chantiers considérables vers la fin de l’année 2014. Comme cette croissance a été relativement brusque, l’entreprise est en manque de moyens humains et financiers, ne dispose pas de la structure adaptée, et fait face à quelques difficultés pour assurer les contrats signés.

 

1.3    Problématique :

 

La problématique de notre étude pourrait donc se formuler comme suit : comment faire pour que l’entreprise ABER puisse assurer son carnet de commande alors qu’elle ne dispose pas d’assez de personnel et de trésorerie ?

 

1.4    Objectif

 

1.4.1  L’objectif du mémoire

L’objectif du mémoire est d’apporter des réponses à la problématique et donc une proposition de démarche à suivre pour l’entreprise afin de résoudre ses problèmes et ainsi continuer à se développer dans le contexte économique auquel elle appartient.

 

1.4.2  Les sous-objectifs

 

  • Connaitre les forces et les faiblesses de l’entreprise
  • Etablir un plan d’action avec une planification budgétaire précise
  • Acquérir une meilleure connaissance de l’entreprise et de son environnement et trouver des perspectives de développement pour l’entreprise.

 

 

1.5    Limites

 

Nous ne pouvons pas prétendre que ce mémoire est parfait. Le manque d’informations, le manque de temps ne nous a pas permis de réaliser une étude quantitative élaborée. De plus, les solutions apportées sont loin d’être parfaites. Elles constituent une proposition de démarche à suivre pour l’entreprise ABER. Une démarche qui devrait être adaptée au fur et à mesure que l’entreprise se développe, en incluant les nouveaux paramètres qui influent sur l’activité de l’entreprise.

 

1.6    Méthodologie

 

Afin de mener à bien l’étude, nous avons adopté une méthodologie bien précise qui se base sur une analyse approfondie du cas pratique à étudier.

 

1.6.1  Bibliographie

 

Nous avons été amenés à étudier quelques textes particuliers pour réaliser cette analyse de la situation de l’entreprise ABER et pour proposer les solutions adéquates. Pour analyser l’environnement socioéconomique et politique externe de l’entreprise, nous avons utilisé plusieurs documents produits par l’INSEE mais aussi un document réalisé dans le cadre du projet CEROM. (« Bilan Macroéconomique de la Réunion 2000-2010. Une crise conjoncturelle ou les limites d’un modèle de croissance ? » CEROM. Avril 2013)

Pour trouver les solutions adaptées à l’entreprise, nous avons aussi étudié des ouvrages dédiés à la mise en place d’un business plan notamment l’ouvrage de Jean-Baptiste Tournier « Montez votre business plan avec succès » des éditions Eyrolles en 2013.

1.6.2  Observation

 

Etant donné notre cadre de travail, nous n’avons pas eu à élaborer des travaux d’enquêtes pour disposer des informations nécessaires. Les informations et les chiffres dont nous disposons nous proviennent donc de notre observation de l’entreprise ainsi que des données contenues dans les documents officiels.

 

2      Diagnostic

 

Comme l’étude sera basée essentiellement sur le cas de l’entreprise ABER, il nous semble important de connaitre les détails concernant cette entreprise pour diriger notre réflexion. C’est d’ailleurs en fonction des réalités propres à l’entreprise que les domaines théoriques à étudier sont choisies. Il s’agit donc de présenter l’entreprise et son environnement, ainsi que les réalités de l’entreprise au niveau de son fonctionnement interne.

 

 

2.1    Analyse externe

 

Afin d’analyser l’environnement externe de l’entreprise, nous allons mobiliser une méthode qui est souvent utilisée en science des organisations pour une vision structurée de cet environnement : l’analyse PESTEL.  Cette analyse se déclinera donc sur les 6 points essentiels de l’analyse Pestel à savoir le contexte Politique, Economique, Social, Technologique, Ecologique et enfin Légal.

2.1.1      Le contexte Politique et économique

 

Le facteur économique est de loin le plus important dans notre étude. D’ailleurs, l’influence du facteur politique est, dans  notre cas, très lié aux facteurs économiques. C’est pour cette raison que dans cette analyse, nous avons décidé de ne pas présenter ces deux facteurs séparément.

Le contexte économique de la Réunion a suivi une trajectoire différente de celle de la métropole avant la crise économique de 2008. En effet, avant cette période, on observe sur cette région une croissance économique beaucoup plus importante que celle de la France. Notre observation concernant la situation économique sera basée sur une étude réalisée par un projet d’observation de l’évolution économique de l’île[1].

« Entre 1993 et 2008, le produit intérieur brut (PIB) du département a progressé de 4,5 % en moyenne par an en euros constants, soit plus du double de la croissance observée sur l’ensemble du territoire français (+ 2,1 %). Évoluant en dents de scie dans les années 1990, la croissance s’est ensuite intensifiée et a gagné en régularité »[2].

Cette forte croissance s’explique par plusieurs raisons dont notamment une forte demande de consommation des ménages. Une situation qui a engagé l’économie de l’île dans une spirale croissante, l’augmentation de la consommation stimulant la production et donc les revenus, qui à leur tour stimule une nouvelle consommation. Une spirale confortée par une activité de crédit florissante et un taux d’emploi plus que satisfaisant. Mais cette situation n’a pas duré longtemps, et s’essouffle avant même que la crise économique mondiale ne fasse ses effets. Le rapport mentionne un tassement de la demande, principal moteur de cette croissance.

 

La croissance économique doit aussi beaucoup aux différentes formes d’aides attribuées par l’Etat notamment dans la forme d’une politique fiscale favorisant l’investissement privé. Bien que portant sur le domaine économique, ce paramètre pourrait être considéré comme le facteur politique dans notre étude. Comme l’Etat investit beaucoup dans le domaine de l’immobilier, le facteur politique est donc en faveur de la promotion du secteur dans lequel l’entreprise se trouve.

 

Sur la période 2007-2013, l’île bénéficie d’une aide de l’Union Européenne à hauteur de 1,9 milliard d’Euro sous la forme de crédits substantiels (Un crédit géré notamment par le Fonds Européen de Développement régional).

 

Bien que la crise ait plus ou moins épargné l’économie de l’île du fait de sa faible intégration dans l’économie internationale, on observe un net recul sur l’année 2009. Le PIB de la région recule proportionnellement à celui du pays donc environ de 2.7%[3]. Mais la situation économique ne peut se caractériser uniquement sur la base de la croissance ou le recul du PIB en volume. L’indice de développement humain de la région montre que le niveau social du pays n’était pas vraiment élevé (0.881 en 2005 soit le niveau de la France métropolitaine il y a 20 ans[4]) durant la période de forte croissance des indices quantitatifs.

 

Actuellement la croissance du PIB de la région n’est peut être plus aussi florissante que durant cette période d’avant crise mais elle reste quand même satisfaisante avec une croissance effective du niveau d’emploi[5]. Le PIB continue de croître même si c’est dans une moindre mesure que la décennie précédente. « En 2013, le Produit intérieur brut (PIB) de La Réunion augmente en volume de 0,7 %, comme en 2012. »[6]

 

 

Par contre, il est nécessaire de remarquer qu’actuellement, dès qu’il est question de l’économie de la région, les études mentionnent une caractéristique qui la diffère des autres régions de la France : la croissance de l’emploi. Précisons qu’il existe de nombreux indicateurs lorsqu’il s’agit de l’emploi comme le taux de chômage (et sa variation) ou encore le nombre de foyers demandeurs de RSA (un indicateur qui, s’il augmente, marque une mauvaise situation de l’emploi dans la région). Dans le cas de la Réunion, l’indicateur pertinent est la croissance du travail salarié marchand.

Le tableau suivant, extrait du « Tableau de bord de la conjoncture » pour la Réunion. Il regroupe tous les indicateurs clés en ce qui concerne l’emploi avec la variation par rapport à la période précédente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Indicateur Périodicité Période Valeur Unité Variation (en %)
Emploi

 

L’emploi salarié marchand par secteur trimestrielle 3e trim. 2014 119,3 Indice 1,9
Marché du travail

 

Taux de chômage au sens du BIT annuelle 2013 29,0 % 1,0
Demandeurs d’emploi en fin de mois et bénéficiaires de l’assurance chômage mensuelle janv. 2015 135,8 Millier 0,9
Nombre de foyers bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) trimestrielle 4e trim. 2014 88 160 Nombre -1,7
Indicateur Périodicité Période Valeur Unité Variation (en %)

 

Source : INSEE[7]

 

L’emploi salarié marchand a donc augmenté de 1,9% sur le dernier trimestre de l’année 2014, et c’est sur cette base que les études tablent sur une amélioration de la situation de l’emploi dans la région. Car si on regarde le taux de chômage, ce dernier a quand même vu une variation de 1% sur toute l’année. D’ailleurs, on constate que ce taux est extrêmement élevé comparé au taux de chômage en général en France (évalué à 10,3% sur le dernier trimestre de l’année 2013, année de référence dans ce tableau[8])

Ces informations nous semblent importantes car elles situent l’entreprise dans un cadre économique bien déterminé et nous permettra de structurer les solutions à avancer mais aussi les possibilités d’évolution de l’entreprise dans un tel contexte. Il est à remarquer que nous avons omis volontairement dans cette partie toute information concernant le secteur de la construction qui fera l’objet d’une sous-partie bien distincte.

 

  • La croissance de l’immobilier

 

On peut appréhender la croissance du secteur de l’immobilier sous deux angles. D’une part, à travers les investissements réalisés en termes de construction de bâtiments. D’autre part, en analysant la croissance de l’emploi dans le secteur.

 

  • Investissement public et privé dans la construction[9]

 

Le secteur de l’immobilier et de la construction a été le plus florissant durant la décennie précédente. « La construction a été le secteur le plus dynamique sur la période 2000 – 2007, avec 13 % de croissance en moyenne chaque année »[10].

 

Les raisons de cette croissance sont multiples. Tout d’abord, on peut mentionner la politique de crédit massive de cette époque. Comme l’accès du crédit aux ménages a été facilité, les investissements dans les logements a augmenté. Néanmoins, les études attribuent plus cette croissance à la participation massive publique dans le secteur. L’avènement du dispositif Girardin marque un tournant dans la construction et l’immobilier[11]. Cette politique fiscale (votée en 2003) permet donc la relance du secteur. Dans le contexte économique de la Réunion, ce dispositif porte ses fruits étant donné le contexte socioéconomique marqué par une croissance économique effective couplée à une croissance démographique.

 

Mais cette politique de défiscalisation n’a pas été le seul outil des autorités publiques pour la promotion de la construction. A partie de l’année 2004, l’investissement public est axé sur la construction et la rénovation des infrastructures publiques comme les hôpitaux, les routes, les ports. De ce fait, la part du secteur de la construction dans la croissance économique de la région double au cours de la décennie suivant l’année 2000. Mais la construction massive de logement (environ 12000 logement par an) ne s’est pas fait sans problème. Malgré un bilan plus ou moins positif pour l’ensemble de la période, la croissance du secteur a quand même entraîné des effets négatifs. Une partie des logements n’était pas adapté à la population comme l’atteste l’étude du projet CEROM.

« Le développement du logement dans le secteur privé a généré une offre pour partie déconnectée de la demande. Les programmes de défiscalisation ont en effet conduit à construire des logements petits, inadaptés à la taille des familles réunionnaises ».

De plus, on a assisté à une augmentation des prix. Initialement la demande était déjà beaucoup plus forte que l’offre et l’essor du secteur a contribué à une augmentation du prix général du foncier.

Par ailleurs, les chiffres montrent une forte augmentation de l’emploi marchand dans la construction. Contrairement à la France métropolitaine où l’emploi marchand stagne voire recule, c’est un secteur en pleine croissance à La Réunion (13% en moyenne par année de la période de 2000 et 2007, malgré une légère baisse de 20% ces dernières années).

La logique veut qu’un secteur en croissance crée plus d’emploi. Afin de mieux comprendre ce phénomène, nous allons illustrer par un graphe de l’INSEE, qui représente l’évolution des différents secteurs dans de l’emploi marchand.

 

Ce graphe nous montre deux périodes importantes dans l’emploi du secteur de la construction de la région. D’une part, l’année 2008 est marquée par une chute brusque du niveau d’emploi dans le secteur. Malheureusement, nous ne disposons pas de sources concernant les raisons précises de cette chute. Néanmoins, étant donné que cette période est marquée par la crise financière mondiale, et que l’immobilier a eu une place particulière dans cette crise, nous pouvons supposer que cette baisse est une conséquence de la crise, et marque la fin des années de prospérité de l’île.

 

  • L’emploi dans le secteur marchand

Les anticipations sont pourtant optimistes quant-à l’avenir de l’emploi dans le secteur. Sur l’ensemble de l’année 2014, on constate une croissance de 5,1% de l’emploi dans la construction. Ce qui est une bonne chose étant donné que les dernières années (2012 et 2013) enregistrent une fluctuation qui se solde par une baisse en fin de période. Bien que cette amélioration puisse réjouir les acteurs dans le domaine, l’idéal serait d’atteindre le niveau de croissance d’avant crise, qui est pourtant bien éloignée.

Cette dernière information est importante pour appréhender le contexte de notre étude. Le lien entre la croissance du secteur de l’immobilier et de l’emploi dans le secteur de la construction peut être analysé de deux manières. Premièrement, comme on l’a stipulé précédemment, une augmentation du nombre d’employé dans le secteur est un signe de prospérité. D’un autre point de vue, plus le nombre d’employé du secteur augmente, plus celui-ci devient productif que ce soit en termes de biens (les logements, les bâtiments, les infrastructures) ou en termes de revenus (le revenu des employés sera consommé et contribuera à la dynamisation de l’économie en général).

 

2.1.2      Le contexte sociologique

 

Un autre paramètre important est à retenir en ce qui concerne la situation de l’île : le paramètre démographique. C’est ce paramètre que nous allons étudier dans notre analyse sociologique de l’environnement macroéconomique de l’entreprise ABER car c’est le paramètre qui affecte le plus l’activité de l’entreprise.

En premier lieu, on ne peut évoquer l’île de La Réunion sans mentionner non seulement son éloignement par rapport à la métropole mais surtout sa superficie.

« Avec une superficie de 2 500 km², dont seulement 1 000 km² sont aménageables, la densité de la population est trois fois supérieure à celle de la France métropolitaine et comparable à celle du Japon »[12]. Une superficie faible mais qui est couplée à une forte densité de la population, une population qui ne cesse d’augmenter et qui est « estimée à 837 900 habitants au 1er janvier 2012 »[13]. Les impacts de cette démographie croissante sont multiples. Premièrement, une forte augmentation de la population est perçue comme un signe de dynamisme de l’économie et pourrait entraîner l’économie dans une activité encore plus dynamique. Néanmoins, comme nous l’avons stipulé, l’indice de développement humain sur l’île n’est pas des plus satisfaisantes et une trop forte augmentation de la population risque d’aggraver la situation d’autant plus que les inégalités commencent à se creuser.

 

Autre impact de cette croissance (la plus importante en ce qui concerne notre étude) : l’implication de cette forte croissance dans le secteur de la construction et de l’immobilier. Car qui dit augmentation de la population dit besoin croissant en immobilier, surtout dans le domaine du logement, des bâtiments scolaires et des hôpitaux).

 

2.1.3      Le contexte légal

 

Ce paramètre regroupe tous les textes de lois qui seraient susceptibles d’affecter l’activité de l’entreprise. Dans notre contexte, nous avons donc choisi de présenter dans cette partie de l’analyse les textes relatifs au secteur de l’immobilier. Comme nous l’avons stipulé précédemment, la démographie de la Réunion est en pleine expansion, et doit impérativement s’accompagner d’une politique bien concrète sur les logements.

 

En France, le sujet des logements sociaux est une question socialement chaude du fait des problèmes liés à la question du logement et à l’augmentation constante du prix du foncier, qui ne cadre pas du tout avec le pouvoir d’achat d’une grande partie des ménages. Cette problématique est tout aussi valable pour le cas de la Réunion.

Les textes de loi concernant ce sujet sont biens fournis. La plus pertinente en ce qui concerne les logements sociaux est surement l’article 55 de la loi Solidarité et renouvellement Urbains (SRU). Ce dispositif appliqué en 2000 est simple : réussir sur 20 ans à doter l’ensemble du territoire (métropole et outre mer) en logements sociaux, tel que sur une commune donnée, les logements sociaux constituent 20% de l’ensemble des résidences. L’année dernière, avec le dispositif Duflot appelé encore loi ALUR, ce chiffre est révisé à 25%[14].

Il est clair que cet objectif n’est pas facile à atteindre et implique une construction massive de logements sociaux d’ici 2020. Pour la Réunion, réaliser les objectifs de ces dispositifs implique un effort considérable des collectivités territoriales dans le domaine de la construction. Un effort qui est néanmoins constatable si on prend en compte la croissance de l’investissement public sur le secteur.

 

2.1.4      contexte ecologique

 

L’activité de l’entreprise ABER se trouve au cœur des questions écologiques. A l’échelle internationale, la question de la réduction de la consommation d’énergie et de la diminution d’émission de gaz à effet de serre sont des sujets de débats courant notamment depuis la signature du protocole de Kyoto. « Cet accord international, bâti sur la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, met en place des objectifs légalement contraignants et des délais pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés »[15]. Etant rattachée administrativement à la métropole, cette convention concerne aussi l’île de la Réunion. Bien que cet objectif de réduction de consommation d’énergie concerne en premier lieu les grandes industries, il n’exclu pas les autres consommateurs d’énergie à savoir les ménages, les bâtiments publics, les bâtiments commerciaux, les résidences, etc. Les installations électriques réalisées par l’entreprise, même à petite échelle, devraient donc cadrer avec ces objectifs environnementaux.

 

Un autre dispositif, plus concret en ce qui concerne l’activité de l’entreprise, peut aussi être pris en compte dans cette analyse du contexte écologique : la règlementation thermique de 2012. Avec l’augmentation du coût de l’énergie, les ménages les plus modestes rencontrent des difficultés à payer les factures énergétiques. D’autant plus que le secteur du bâtiment est un des plus gros consommateurs d’énergie France, avec un pourcentage de 42% de la consommation totale d’énergie[16].  La décision de réduction de la consommation en énergie sur les bâtiments n’est pourtant pas si récente. En effet, la première règlementation thermique date de 1974 et avait prévu la réduction de la consommation de moitié. La RT 2012 révise cet objectif, qui prévoit alors d’optimiser la consommation de manière à diviser la consommation totale par trois.

L’entreprise ABER est un acteur direct de cet objectif. En réalisant les installations électriques, l’entreprise se doit donc de se conformer à ces objectifs de réduction de la consommation.

 

 

2.2    Analyse interne

 

L’objectif de cette analyse interne est de connaitre un peu mieux l’entreprise et son fonctionnement, des informations qui s’avèrent nécessaire pour la réalisation d’une proposition de démarche afin de résoudre les problèmes de l’entreprise.

 

2.2.1      L’objectif et la mission

 

L’entreprise ABER est créée en 2003, avec pour slogan « Aber illumine votre imagination ». Créée et dirigée par des personnes ayant des années d’expériences à leur actif dans le domaine, elle a pour objectif central d’apporter le confort et le bien être aux clients, particuliers, entreprises ou activités. Cette mission va donc se décliner sur quatre activités principales à savoir l’électricité, la domotique, l’énergie et la mise en lumière. En proposant des services dans ces principaux domaines, l’entreprise vise l’amélioration du bien être de ses clients.

 

A travers sa communication avec les clients, l’entreprise met l’accent sur l’importance du confort et de la sécurité dans la vie quotidienne actuelle. « Parce que la vie est complexe, nous simplifions l’accès au confort. Nous vous apportons le contrôle maximal de toutes les fonctionnalités du logement et les meilleurs services en espace professionnel »[17]. De ce fait, pour se positionner sur le marché, l’entreprise intègre cette idée de confort dans tous ses domaines d’activité.

 

2.2.2      L’intervention

 

Les différentes interventions de l’entreprise sont regroupées dans 4 domaines d’activités :

 

  • L’électricité : l’entreprise intervient notamment pour l’installation électrique dans les nouveaux bâtiments mais aussi pour tous travaux de rénovation (y compris les travaux visant l’amélioration de la consommation en énergie).

 

  • La domotique : les technologies en pointe dont dispose l’entreprise lui permet de proposer un service complet qui concerne tous les travaux d’automatisation, d’intégration de la plupart des appareils électroménagers dans le programme automatisé et connecté.

 

  • La sécurité : les prestations de l’entreprise vont de la mise en place des alarmes et des caméras de surveillances pour les risques d’intrusions à la détection des sinistres liés à l’eau ou au gaz.

 

  • En ce qui concerna la lumière, l’entreprise propose des prestations comme l’éclairage des façades intérieures et extérieures mais aussi l’installation d’un système de lumière adapté pour chaque bâtiment et pour chaque contexte.

 

Le domaine de l’immobilier est toutefois un domaine assez sensible. En effet, l’entreprise se doit de gagner la totale confiance des clients. Ces derniers ne prennent pas le choix de l’entreprise à engager pour la prestation à la légère. Non seulement les coûts engagés dans de tels services sont très élevés mais aussi une fois les travaux engagés, il est difficile de réparer les erreurs commises sans engager des coûts supplémentaires (en termes de temps et d’argent). Ce qui fait que se constituer une clientèle dans ce domaine ne ressemble en rien à la constitution d’une clientèle dans d’autres secteurs d’activités (tout autre secteur qui engage un budget relativement faible et dont les erreurs ou la non satisfaction peuvent être facilement remboursés : la consommation alimentaire, la vente des produits informatiques, l’habillement, etc).

 

L’entreprise adopte donc une démarche bien précise qui est définie dans un document de méthodologie. Cette méthodologie est présentée aux clients dans les plaquettes d’informations. Cet outil ne vise pas seulement la fidélisation des clients mais l’entreprise se doit de suivre cette démarche bien structurée afin de garantir la qualité de ses services.

 

2.2.3      Les segments de clientèle visés

 

Pour permettre une visibilité maximale l’entreprise a choisi de se positionner sur un segment très large qui couvre la plupart des domaines d’interventions du secteur. En premier lieu les bâtiments à vocation professionnelle. On recense dans cette catégorie les bâtiments scolaires, les hôpitaux et tous les bâtiments destinés à la location de bureaux, et les hôtels. L’objectif de sécurité de l’entreprise cadre bien avec les exigences de cette catégorie en termes de sécurité (les alarmes incendies, les normes de sécurité à respecter pour les installations électriques). L’entreprise propose aussi ses services pour les bâtiments commerciaux, comme les locaux de vente ou encore les bâtiments industriels. Le troisième segment visé par l’entreprise est le secteur des bâtiments collectifs, c’est-à-dire les logements collectifs et les résidences (les résidences universitaires par exemple). Enfin, pour ne pas se concentrer sur les contrats professionnels et travailler uniquement avec des organisations, l’entreprise travaille aussi avec des particuliers pour des installations dans des villas ou des gîtes.

 

Cette dernière catégorie est surement la plus cohérente avec l’objectif de confort et de bien être de l’entreprise. Bien que la société actuelle recherche le confort dans n’importe quel type d’endroit, les maisons particulières se trouvent au cœur de cet objectif de confort. Si on ne parle que de la domotique, on constate que ce sont les particuliers qui sont le plus à la recherche de cette technologie. Avec la révolution des objets connectés et de l’automatisation, confort rime aujourd’hui avec la possibilité de centraliser la gestion des commandes de la maison, partant des lumières jusqu’à la sécurisation des entrées en passant par les différents objets connectés de la maison.

 

Pour atteindre les objectifs fixés et satisfaire la clientèle, l’entreprise mobilise des moyens matériels et humains. Des responsables expérimentés qui dirigent une équipe dans un organigramme bien structuré. Mais l’entreprise n’est pas une entité isolée : toute entreprise travaille dans un cadre socio-économique bien déterminé. Comprendre le fonctionnement de l’entreprise, et appréhender les réalités de l’entreprise impliquent donc une étude de l’environnement externe de l’entreprise.

Les éléments présentés précédemment ont pour objectif de donner une vision globale du cadre de travail de l’entreprise. En détaillant, la situation économique, et démographique de l’Ile où l’entreprise Aber est implantée, nous avons pu voir une amélioration nette de la situation du secteur de la construction. De plus, la démographie toujours croissante fait que l’immobilier et la construction sont des domaines en pleine expansion.

 

Dans le second chapitre de l’analyse de la situation d’ensemble, nous allons nous intéresser à la manière dont se traduisent ces éléments pour la vie de l’entreprise, et aux réalités auxquelles elle fait face.

 

2.3    Faits marquants

 

Comptabilisant un capital social de 125000 euros, un chiffre d’affaire annuel supérieur à 1,2 millions d’euros et comptant plus d’une vingtaine de salarié, l’entreprise Aber peut aujourd’hui être classée dans la catégorie des PME (petites et moyennes entreprises)[18]. L’année 2014 est marquée pour l’entreprise par une expansion très forte, qui s’est traduit par plusieurs phénomènes. En premier lieu, une croissance des carnets de commande (a).

 

Mécaniquement, cette situation implique quelques difficultés. Un carnet de commande qui augmente se traduit forcément par un besoin en fonds de trésorerie pour financer les activités supplémentaires (b). Mais cela implique aussi la nécessité d’apporter des changements dans la gestion et la structure des ressources humaines car l’entreprise est dans l’obligation d’augmenter l’effectif de son personnel (c).

2.3.1      Croissance des carnets de commande

 

Bien que l’entreprise ait enregistré une croissance assez stable depuis sa création en 2003, le vrai tournant pour son expansion est l’année 2014. En effet, par rapport à l’année précédente l’entreprise enregistre en 2014 une croissance des carnets de commande qui atteint les 50%. L’explication de cette augmentation plutôt brusque se trouve déjà dans la partie précédente de notre étude : la croissance de l’investissement public dans la construction d’immeubles neufs.

 

Cette augmentation se traduit donc par une commande publique qui porte sur l’installation électrique de 350 logements neufs, une commande signée à la fin de l’année 2013 et qui a été portée et réalisée dans le courant de l’année 2014. La signature de cette commande implique deux choses. D’une part, les acteurs du secteur ont donc pris conscience de la qualité du travail de l’entreprise et lui font confiance pour la réalisation des installations.

 

D’autre part, cette situation peut entrainer une spirale de croissance pour l’entreprise. La signature avec les acteurs publics du secteur vont contribuer à une plus grande visibilité pour l’entreprise qui peut désormais s’attaquer à des marchés plus conséquents. Une plus grande visibilité non seulement du point de vue de la taille croissante de l’entreprise et de ses activités mais surtout par rapport au fait qu’elle est donc amenée à traiter avec les grandes entreprises de la construction des logements neufs, avec les bailleurs sociaux et biens d’autres acteurs.

 

Afin de mieux appréhender cette croissance de l’entreprise, nous proposons deux graphes tirés du document de présentation de l’entreprise.

 

 

 

 

 

D’après ce graphe, on constate que la croissance de l’entreprise commence vraiment pendant la période de reprise après la crise. Une période aussi qui coïncide avec une politique d’élargissement de l’entreprise sur d’autres marchés de l’installation électrique. D’une part c’est à partir de cette période qu’elle s’est lancée sur des marchés plus ambitieux, et d’autre part il ne faut pas négliger l’apport de la technologie. Les installations domotiques ont constitué la tendance de l’époque et en se lançant sur ce secteur, Aber entreprise s’est fait connaitre par les acteurs particuliers et professionnels du milieu.

 

Par rapport à ce graphe un autre constat s’impose. Sans avoir recours aux chiffres exacts, nous pouvons observer que l’augmentation de l’effectif du personnel n’est pas proportionnelle à l’augmentation du chiffre d’affaire. Ce qui pose un problème. Pour une entreprise telle que Aber, une telle situation ne semble pas viable. En effet, contrairement aux industries où l’on pourrait supposer une acquisition de machine, qui augmenterait sensiblement le chiffre d’affaire sans augmenter l’effectif du personnel (voire le diminuer), l’installation électrique est un secteur à forte apport de la main d’œuvre. D’où le problème qui se pose par rapport aux ressources humaines. Mais nous aborderons cette question dans la partie suivante.

 

 

 

A partir de ce graphe nous pouvons aussi constater des informations essentielles sur l’évolution du carnet de commande de l’entreprise. On peut caractériser l’histoire d’Aber entreprise en deux périodes. La période d’entrée sur le marché, avec notamment des commandes dans le secteur de l’habitat des particuliers. Ce segment concerne plus précisément des villas de taille variée (peut aller de 80 m2 à plus de 250 m2). Parallèlement à ce segment, l’entreprise était aussi présente sur le secteur tertiaire c’est-à-dire les bâtiments à vocation commerciale. Il est à remarquer que pendant cette période, l’entreprise a quand même traité avec des acteurs assez influents ou connus comme l’armée de terre (2005), l’extension des bureaux du Pôle emploi en 2007 ou encore les travaux sur les locaux de plongée du port, toujours en 2007.

 

Avec la politique d’extension de l’entreprise l’année 2008, et l’orientation vers les commandes plus importantes, l’entreprise entre dans une deuxième phase en 2009 et intègre le marché des logements collectifs. Si on revient vers le tableau sur les chiffres d’affaires et l’effectif du personnel de l’entreprise, on constate que ces deux indicateurs ont plus que doublé entre l’évaluation de l’année 2008 et celle de 2009. Une diminution des commandes sur les logements particuliers, un segment qui sera oublié à partir de 2011.

 

Une nouvelle période pendant laquelle l’entreprise travailler avec des entreprises commerciales de renom comme Mac Donalds, le magasin de prêt à porter Jennyfer, ou encre le local commercial de Legrand. Les débuts sur le segment du logement collectif est marquée par l’obtention d’un marché sur deux résidences à Ste Clotilde et portant sur 25 logements respectives sur chacune des résidences. Un chiffre qui a augmenté jusqu’à 350 logements en 2014.

 

Une croissance aussi brusque n’est pourtant pas sans effet sur la structure, et le fonctionnement interne de l’entreprise. De nombreuses questions peuvent se poser dans ce cas, quelque soit le type d’entreprise et quelque soit son secteur d’activité : est ce que l’entreprise peut garder son mode de fonctionnement initial ? L’organisation et la planification des travaux seront-t-elles les mêmes où est ce qu’il faudrait trouver une organisation plus efficace ? L’entreprise dispose-t-elle d’un fonds de trésorerie suffisant pour assurer le bon fonctionnement de son activité ?

2.3.2      Les difficultés rencontrées en gestion financière et opérationnelle

 

La dernière question qui a été posée sera le sujet principal de cette sous partie. D’une manière très simple le problème se pose comme suit. L’entreprise dispose d’un fonds de roulement qui lui permet de financer son activité. Ce fond de roulement provient essentiellement des ressources stables de l’entreprise. Lors d’une augmentation brusque des carnets de commande, l’entreprise ne possède pas assez de fonds de roulement pour mener à bien son cycle d’exploitation, le temps que les ressources stables augmentent du fait de l’augmentation des commandes. C’est donc essentiellement un problème de décalage, auquel l’entreprise doit faire face afin d’honorer les commandes qu’elle a signé.

 

Dans le cas d’Aber entreprise, il s’agit donc de trouver un moyen financer la mise en place d’un chantier, le salaire du personnel lié à ce chantier, l’achat des matières premières et le paiement de toutes les charges relatives à ce chantier, le temps que le financement de la commande soit mise en place. Actuellement l’entreprise Aber estime ce décalage entre 3 et 4 mois.

 

La situation est maintenant telle que, à chaque fois que l’entreprise débute un chantier, elle se retrouve dans un problème de manque de trésorerie. Surtout quand elle est amenée à commencer simultanément des chantiers. Cela entraine un retard considérable pour le règlement des fournisseurs, une pratique toutefois très risquée, ne serait ce que par rapport à la confiance que ces derniers accordent à l’entreprise. Une étude sur la question s’impose donc, pour ne pas tirer en permanence sur les délais de règlement des fournisseurs et risquer de perdre leur confiance. Ce qui serait très néfaste pour l’entreprise car les fournisseurs constituent aussi une visibilité notamment dans les entreprises comme Aber étant donné l’importance de la qualité des matières premières dans tout ce qui est installation électrique, domotique et mise en lumière.

 

Avec les avancées actuelles en termes de gestion financière, et la mise en place de plusieurs dispositifs pour aider les entreprises en expansion, trouver une solution pour un besoin temporaire en fonds de roulement ne semble pas constituer un gros problème. Toutefois, choisir son mode de financement est toujours délicat, et nécessite une bonne analyse de la situation. Cela permettra de choisir le moyen adapté qui va non seulement permettre de résoudre le problème mais qui va aussi optimiser le fonctionnement de l’entreprise et stimuler sa croissance.

Parmi les problèmes qui se posent aussi après une croissance plus ou moins brusque de l’entreprise, la question des ressources humaines est une des plus importantes. C’est cette question qui sera traitée dans la partie suivante.

 

2.3.3      La problématique des ressources humaines

 

Quand on parle des problèmes dans les ressources humaines lors d’une croissance rapide de l’entreprise, et notamment dans le type d’entreprise comme Aber, on a toujours tendance à considérer uniquement la main d’œuvre. La forte implication de la main d’œuvre au sein de l’activité de l’entreprise est telle que les autres problèmes sont parfois oubliés. Nous allons donc traiter cette partie en nous articulant sur les besoins principaux de l’entreprise en termes de ressources humaines.

 

  • Manque de main d’œuvre

 

Celle-ci reste la plus importante, même si la remarque précédente était nécessaire. Pour Aber entreprise, plusieurs besoins sont quand même assez urgents. Avec la croissance des commandes les électriciens confirmés ne sont plus assez nombreux. Il y a un risque de surcharge de travail, qui est très nocif pour l’entreprise pour plusieurs raisons qui sont les suivantes. D’un point de vue légal, l’entreprise risque des pénalités. En effet, la rigueur de la législation sur le travail est quand même un domaine qui distingue la France des autres pays et devient souvent une contrainte tant pour l’entreprise que pour les travailleurs.

 

Mais d’un autre point de vue, même sans la contrainte légale, l’entreprise ne peut pas passer outre ce besoin de personnel. D’une part, il y a un risque de démotivation ou de fatigue de la part du personnel, cela entrainerait des discordes et des problèmes de fonctionnement non seulement entre les ouvriers et les responsables de chantier. D’autre part, même dans le meilleur des cas où il règne une bonne cohésion dans l’entreprise, le manque de temps entrainerait forcement une baisse de qualité.

 

Outre le besoin en électricien confirmé, un autre problème se pose. Le marché sur le secteur de la domotique a toujours été assuré par un seul technicien. Cette situation n’est plus viable pour la situation actuelle de l’entreprise. Comme lors de la situation précédente, l’accroissement des commandes étant effective, une seule personne ne peut pas assurer toutes les installations en domotique. De plus une telle situation est dangereuse si connue de la concurrence. Ces derniers risquent en effet d’attirer le technicien en question, pas forcement par rapport à ces capacités personnelles mais pour mettre l’entreprise dans une situation difficile et gagner en avantage. 2 techniciens qualifiés en domotique seraient donc nécessaires au vu de l’importance croissante de ce secteur dans le domaine du logement.

 

  • Manque d’encadreurs et de personnel administratif

 

  • Des conducteurs de chantiers supplémentaires

 

La croissance des commandes amène l’entreprise à débuter simultanément des chantiers. La question du fonds de roulement n’est pas le seul problème qui se pose lors de cette situation. Pour assurer la qualité des produits et limiter les risques, un chantier doit être surveillé.  D’où le besoin en conducteur de chantier supplémentaire pour l’entreprise. Un conducteur de chantier peut être assigné à 5 chantiers au maximum. C’est pourquoi l’entreprise a besoin de 2 conducteurs de chantiers supplémentaires.

 

Mais le rôle du conducteur de chantier ne se limite pas à la surveillance, à la gestion du personnel et du matériel sur le chantier. Un conducteur de chantier est le représentant de l’entreprise sur le chantier, il s’occupe des papiers administratifs qu’il faut remplir sur les chantiers et surtout s’assure de l’approvisionnement et de la gestion des matériels.

  • Gestionnaire financier

 

Bien que le terme ne semble pas correspondre tout à fait à ce que l’entreprise recherche, il nous semble que cette dénomination soit la plus appropriée. Les tâches pour ce poste seront doubles. D’une part assainir la gestion financière et mettre en place les solutions qui seront adoptée pour résoudre le problème de fonds de roulement. D’autre part, une autre tâche semble aussi importante. La part de l’achat des matériels devient trop importante et risque de rendre l’entreprise non solvable. Cette personne aura donc la charge de réduire le montant investit dans cette charge (qui représente quand même 42% du CA) et le ramener à un niveau acceptable (35% du CA au maximum). Et ce peu importe le moyen que ce soit en négociant ou en prospectant de nouvelles possibilités pour cette fonction.

  • La méthodologie de recrutement

 

En dernier, et non le moindre la détermination de cette méthodologie s’effectuera préalablement aux recrutements des postes cités précédemment. Afin de choisir les bonnes personnes pour les postes décrits ci-dessus, l’entreprise a besoin d’élaborer une méthodologie bien déterminée.

 

Toutefois mettre en place une telle démarche n’est pas aussi simple qu’il semble l’être. L’optimisation de cette tâche doit passer par un travail minutieux sur plusieurs questions. La présentation que nous avons donnée des postes n’est en effet qu’une présentation générale, qui n’entre pas dans les détails de la question. Une meilleure définition du rôle que chacune des personnes recrutées est impérative avant tout recrutement au risque d’engager une personne qui ne saurait pas assurer une facette de son poste. D’autres questions se posent aussi par rapport aux recrutements : la question de l’évaluation de la compétence des candidats, le moyen de diffusion de l’annonce, etc. Encore une autre question à laquelle nous répondrons dans la dernière partie.

 

2.4    Analyse des causes

 

La situation de l’entreprise peut s’expliquer principalement par la croissance brusque de son carnet de commande en l’espace d’un exercice, toutes les difficultés que l’entreprise rencontre actuellement étant liées à cette augmentation. On est donc dans un schéma bien précis : un changement au sein de l’environnement externe de l’entreprise a engendré des difficultés au sein de l’entreprise en termes de structure et d’organisation. On peut toutefois voir le problème d’un autre point de vue et faire une analyse plus profonde de la situation pour déceler les autres éventuelles causes des difficultés de l’entreprise notamment au niveau interne.

2.4.1      Manque d’anticipation

 

L’entreprise est une entité dont l’activité est déterminée en grande partie par son environnement extérieur. De ce fait, elle se doit en principe d’essayer d’appréhender l’évolution de cet environnement.

Dans le cas de l’entreprise ABER, l’analyse PESTEL nous a montré que le secteur dans lequel l’entreprise travaille est assez prometteur. On pourrait donc considérer que les difficultés, notamment par rapport à la gestion de la trésorerie ainsi qu’au manque d’effectif, sont le résultat d’une erreur d’anticipation de l’entreprise. Surtout dans une entreprise comme ABER, l’anticipation est de mise lorsqu’une entreprise veut se développer. Les besoins qui découlent de la croissance de l’entreprise sont immédiats (des fonds pour commencer les chantiers, un personnel pour gérer les chantiers) alors que l’aménagement de la structure de l’entreprise peut prendre plus longtemps. D’où ce problème de décalage.

 

2.4.2      Une connaissance limitée du potentiel de l’entreprise

 

Cette cause est fortement liée au problème de manque d’anticipation évoqué précédemment. Quand l’entreprise n’anticipe pas à temps l’évolution de son environnement externe, elle ne se mobilise pas pour évaluer son potentiel, les ressources internes (moyens humains, financiers, matériels) qui seraient disponibles dans le cas où les demandes croitraient effectivement. Pour l’entreprise ABER, malgré l’augmentation significative du personnel travaillant au sein de l’entreprise, les besoins en fonction des éventuelles nouvelles commandes n’ont pas été pris en compte. Et lorsque l’entreprise a obtenu le carnet de commande considérable vers le dernier trimestre 2014, elle a du faire face au manque de moyens.

 

 

Une méthode qui est beaucoup utilisée en entreprise permet d’éviter ce genre d’erreur. Nous allons donc réaliser une analyse SWOT de la situation actuelle de l’entreprise ABER.

 

2.5    SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces)

 

2.5.1      la matrice swot

 

La matrice SWOT (strengths, weaknesses, opportunities and Threats) est un outil de diagnostic de la situation de l’entreprise. Elle permet de regrouper dans un tableau sous forme matricielle les informations concernant l’environnement interne et externe de l’entreprise. Il est à noter que la matrice SWOT n’est pas une finalité. Une fois la matrice établie, les responsables de l’entreprise peuvent élaborer une stratégie de développement bien structurée et surtout qui tient compte des éléments importants par rapport à son environnement tant interne qu’externe. L’intérêt de la matrice est donc d’éviter que la stratégie de l’entreprise soit déconnectée des éléments constitutifs de son environnement.

 

L’analyse selon cette matrice se base sur une double logique interne et externe. En effet il s’agit d’une part d’analyser les opportunités et les menaces par rapport à l’environnement externe. Par opportunité, on entend par exemple la mise en place d’une régulation favorable à l’entreprise dans le secteur, ou encore un changement dans la politique économique qui pourrait aider l’entreprise à accroitre ses activités. Par analogie, les menaces représentent les changements ou les éléments constitutifs de l’environnement externe de l’entreprise qui serait susceptibles de gêner ses activités.

 

Mais selon le manuel de stratégie d’entreprise Stragegor, « la distinction entre  opportunités et menaces est souvent une pure question de point de vue. En fait, il s’agit de repérer les évolutions de l’environnement qui modifient ou bouleversent les règles du jeu concurrentiel. Ces évolutions offrent l’opportunité à de nouveaux acteurs de rentrer sur un marché, de transformer les produits, d’innover et de modifier les pourtours de l’industrie, ce qui crée une menace pour les concurrents établis »[19]. Il s’agit donc pour l’entreprise d’étudier les éléments qui affectent son environnement externe et de distinguer les opportunités et les menaces.

D’autre part, l’analyse consiste à prendre en compte les éléments internes à l’entreprise pour déterminer quelles sont les forces et les faiblesses. Cette analyse peut se baser non seulement sur les résultats des activités passées de l’entreprise mais aussi sur les problèmes effectifs que l’entreprise rencontre au moment de la réalisation de la matrice. Par éléments internes on entend par exemple «les savoir-faire, les ressources et les actifs qui la différencie (l’entreprise) significativement et durablement des concurrents »[20]

Le fonctionnement et la finalité de la matrice peuvent être résumés dans le schéma suivant, tiré du manuel Strategor.

Source : Strategor, figure 3. Le modèle SWOT page 23

A partir de ce modèle, nous allons donc réaliser la matrice SWOT pour l’entreprise ABER.

 

2.5.2      élaboration de la matrice swot pour aber entreprise

 

2.5.2.1      Les opportunités et les menaces

 

Pour la détermination des opportunités et menaces, nous allons nous baser sur l’étude PESTEL qui a été réalisé précédemment.

 

La croissance du secteur de l’immobilier constitue une opportunité considérable pour l’entreprise. Elle implique l’ouverture de nouveaux marchés que l’entreprise pourrait conquérir. Les dispositifs concernant les impératifs sur les logements sociaux peuvent aussi entrer dans la catégorie « opportunités ». Enfin, on peut aussi citer le contexte démographie croissant de l’île car cela pourrait inciter encore plus la croissance du secteur.

Le facteur technologique est aussi à prendre en compte. Néanmoins, il est plus difficile de déterminer si c’est une opportunité ou une menace. Réaliser les installations pour les maisons connectées, constitue aujourd’hui un marché important en ce qui concerne l’immobilier. Mais qui dit marché de la domotique, dit évolution permanente des technologies. Les innovations en termes de maisons et d’objets connectés ne cessent d’affluer. L’évolution de la technologie dans ce domaine peut donc être une menace si l’entreprise n’a pas les capacités nécessaires pour être à la pointe de la technologie et continuer à offrir les services recherchés par les clients.

Il en est de même pour la question écologique. Les législations en termes d’optimisation d’énergie ainsi que les exigences des clients peuvent être tant une opportunité qu’une menace, en fonction de l’entreprise. La question est si celle-ci peut soutenir la concurrence dans le domaine en proposant des installations conformes aux exigences.

 

Une autre menace pèse sur l’entreprise et le peu d’informations dont elle dispose concernant cette menace la rend encore plus vulnérable face à celle-ci. Il s’agit des concurrents potentiels. ABER entreprise n’est évidemment pas le seul acteur de l’installation électrique sur l’île de la Réunion. La menace est d’autant plus forte car les services proposés par les entreprises concurrentes sont plus spécialisées. Si on prend l’exemple de SNE (Société Nouvelle d’Eclairage), cette société se spécialise dans les installations relatives à l’éclairage. Bien que nous ne disposions pas d’informations concrètes sur cette entreprise, et sur la part de marché qu’elle détient en ce qui concerne l’éclairage nous pouvons observer qu’elle se positionne par rapport à la réduction de l’énergie consommée. Un  positionnement qui cadre bien avec les exigences en termes environnementales (Cf partie écologique de l’analyse PESTEL). Il est donc possible que SNE soit un concurrent potentiel de l’entreprise sur le domaine d’activité stratégique lumière et éclairage.

 

2.5.2.2      Les forces et les faiblesses

La force principale de l’entreprise consiste dans sa grande visibilité sur le marché de l’installation électrique. Le fait d’avoir travaillé sur tous domaines d’activités stratégiques de ce secteur (bâtiments commerciaux, les villas, les bâtiments administratifs, les logements collectifs, etc) est un véritable atout. Les travaux réalisés dans ces domaines ont satisfait les clients ce qui améliore fortement l’image de marque de l’entreprise. Toujours dans cette optique, l’entreprise a aussi travaillé pour des enseignes connues (mcDonald’s, Jennyfer, ainsi que d’autres entreprises de commerces connues et très fréquentées dans l’île). Elle dispose donc d’un réseau de relation important.

 

La relation de l’entreprise avec ses fournisseurs n’est pas négligeable. Travailler avec les grandes marques comme Legrand contribue à donner une bonne image de l’entreprise et véhicule un message fort sur la qualité du travail et du matériel utilisé. Par ailleurs, nous observons que les valeurs de l’entreprise, telles qu’elles sont présentées dans les documents de présentation sont cohérentes avec l’activité de celle-ci et pourraient être prise en compte.

 

En ce qui concerne les faiblesses de l’entreprise, elles nous semblent évidentes. Le manque de personnel, constitue pour l’entreprise une faiblesse dans son fonctionnement. L’entreprise ABER étant une entreprise de service, il est impératif qu’elle dispose des moyens humains adaptés. Il ne serait pas cohérent pour l’entreprise de considérer le fait de travailler sur le domaine de la domotique comme une force si elle ne dispose pas du capital humain avec les compétences nécessaires.

 

Les problèmes de décalage dans la gestion de la trésorerie représentent aussi une faiblesse pour l’entreprise car cela limite son potentiel de développement. Car l’entreprise ne peut pas tenter d’élargir son marché et son cadre de travail (ne peut pas envisager de signer d’autres chantiers) s’il ne dispose pas des moyens financiers pour permettre de débuter les chantiers, et de payer les fournisseurs en attendant les premiers règlements de la part des clients. Enfin, nous avons aussi mentionné précédemment le manque d’anticipation de l’entreprise. Dans la structure du marché actuelle, une grande partie de l’activité de demain se joue sur les anticipations d’aujourd’hui. C’est d’ailleurs l’objectif de cette étude de donner à l’entreprise des propositions pour contrecarrer cette faiblesse et éviter de se retrouver dans une situation similaire à la situation actuelle si les carnets de commandes venaient à croitre de nouveau brusquement.

 

Il est à remarque que l’approche par  le modèle SWOT  présente quand même quelques limites. Un modèle vise à simplifier à réalité pour permettre une vision synthétique qui facilite l’analyse et la recherche des solutions. D’autres facteurs concernant l’entreprise ABER ne sont donc pas pris en compte dans cette matrice. Néanmoins, nous estimons que l’élaboration de la matrice facilitera notre tâche pour la recherche des solutions et surtout nous permettra de nous focaliser sur les problèmes importants par rapport à la situation actuelle de l’entreprise. Une telle démarche nous évitera de nous écarter de notre problématique.

 

Pour avoir une vision synthétisée de l’application du modèle SWOT pour l’entreprise ABER, nous allons présenter les résultats dans la matrice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Atout

 

Handicap
Interne Forces :

–     Bonne visibilité sur le marché

–     Relation de travail avec des clients influents

–     Bonne image de marque

–     Partenariat avec des fournisseurs importants (Legrand)

Faiblesses :

–     Manque de personnel

–     Une structure des ressources humaines qui ne cadre pas avec les besoins de l’entreprise

–     Manque d’anticipation

–     Problème de gestion de trésorerie

 

 

Externe Opportunités :

–     Croissance de l’immobilier

–     Augmentation de la construction des logements sociaux

–     Facteur démographique favorable

–     Facteur technologique qui pourrait être exploité

 

Menaces :

 

–     Facteur technologique et environnemental

–     Concurrence spécialisée

 

 

La matrice SWOT nous a permis de regrouper et de simplifier une grande partie des informations dont nous disposons. A partir de cette matrice, il est possible de poser un grand nombre de questions dont les réponses permettraient d’élaborer un plan d’action pour l’entreprise.

Dans la troisième et dernière partie de notre étude, nous allons nous concentrer sur la recherche de solutions, et la proposition de démarche à suivre pour l’entreprise, et ainsi répondre à notre problématique.

 

 

 

3      la démarche à retenir pour l’entreprise aber

           

Cette troisième et dernière partie de notre étude se déclinera en deux sous parties. D’une part une proposition de quelques solutions pour faire face aux difficultés actuelles de l’entreprise. Des solutions qui découleront à la fois de notre analyse de l’environnement interne et externe de l’entreprise ainsi que des connaissances que nous avons acquises.

 

3.1    les solutions retenues

 

Après analyse, nous avons donc remarqué que les difficultés de l’entreprise tournent autour de trois grands axes. Cette partie sera donc dédiée aux solutions respectives de ces trois difficultés : une proposition d’élaboration d’un tableau de bord pour contrecarrer les difficultés dans la structuration de l’entreprise (1), quelques propositions pour optimiser la gestion de la trésorerie de l’entreprise et éviter un décalage entre les flux entrants et sortants (2)  et enfin une méthodologie pour le recrutement.

 

3.1.1      pour la structuration de l’entreprise

 

Etant donné que l’entreprise est une entité qui évolue, son mode de fonctionnement doit donc s’adapter aux changements auxquels elle fait face. C’est dans cette optique que nous jugeons nécessaire d’élaborer quelques propositions pour améliorer le fonctionnement interne de l’entreprise et ce à plusieurs niveaux.

 

3.1.1.1      Réorganiser le travail dans les chantiers

 

Croissance du carnet de commande implique directement la multiplication du nombre de chantiers et l’intensification du travail requis. Cette augmentation de la charge de travail de l’entreprise pose d’autres problèmes outre la question des ressources humaines que nous traiterons dans une autre partie. Pour que l’entreprise reste rentable, elle doit éviter les charges et les pertes liées à une mauvaise organisation surtout au niveau de la gestion du temps et du matériel au sein des chantiers.

 

Le tableau de bord est un outil qui permet d’évaluer l’entreprise par rapport à un paramètre donné, en rassemblant dans un tableau des indicateurs qui permettent de voir en temps réel la situation de l’entreprise. Il est possible d’évaluer par exemple la situation financière, la rentabilité commerciale, ou encore la rentabilité du travail au sein de l’entreprise grâce à des tableaux de bords. L’objectif du tableau de bord est double : d’une part permettre une bonne organisation du travail grâce aux différents indicateurs, et d’autre part, évaluer si l’entreprise a atteint ou pas les objectifs prévus. Il existe autant de types de tableaux de bords que d’entreprises, la méthode de réalisation étant assez souple.

 

Néanmoins, une démarche est retenue pour tous les tableaux de bords que nous proposons : la fixation des objectifs avec une date et prévisionnelle pour chaque objectif (chaque objectif étant déterminé par un indicateur précis) et ensuite une évaluation de ce qui a été effectivement réalisé à la date donnée et enfin le plus important, la détermination d’une mesure corrective dans le cas où l’objectif n’est pas atteint.

Bien que le remplissage des tableaux de bord soit effectué par les responsables sur le chantier en ce qui concerne l’évaluation des travaux dans les chantiers, l’élaboration doit passer par le service comptable de l’entreprise afin de déterminer les indicateurs les plus pertinents.

 

Le premier impératif pour l’entreprise est selon nous la rentabilisation des chantiers et donc la création d’un tableau de bord pour l’évaluation des travaux dans les chantiers. Chaque chantier est assimilable à un projet, avec une date prévue de finition, un coût prévisionnel. Les différents paramètres qui n’ont pas pu être pris en compte dans la réalisation de la partie prévisionnelle ont pour effet des écarts entre certaines prévisions et ce qui a effectivement été réalisé. Comme les travaux font l’objet d’une évaluation constante, il est possible d’apporter au fur et à mesure les mesures correctives nécessaires.

Le tableau de bord du chantier pourrait prendre en compte les indicateurs suivants (à titre d’exemple), et pour chaque indicateur une évaluation et une la mesure corrective qui suit.

  • Etat d’avancement des travaux par tranche de période donnée : déterminer pour chaque période quel devrait être l’avancement des travaux qui permettrait de terminer le chantier dans les délais convenus. Evaluation par semaine, par quinzaine ou par mois en fonction du chantier.

 

  • Le coût prévisionnel et le coût réel pour chaque période.

 

  • La qualité du travail réalisé

 

  • La satisfaction des clients

 

Ci-dessous un exemple de tableau de bord tiré du catalogue du logiciel SAGE qui pourrait être adopté dans l’évaluation de la rentabilité des chantiers[21]. Ce tableau concerne par exemple uniquement les coûts, mais il est possible d’adapter les tableaux de bord en fonction des informations que l’entreprise souhaite connaitre.

 

 

Ensuite la réorganisation dans les chantiers peut aussi passer par la mise en place d’un tableau de bord pour évaluer la rentabilité de la main d’œuvre. Pour les entreprises de service comme ABER, la main d’œuvre constitue un élément important, surtout dans un domaine qui implique la qualification de cette main d’œuvre. Les indicateurs les plus utilisés sont :

Le volume horaire de chaque salarié

La quantité de travail réalisé par chaque salarié (sur un chantier donné)

Ce que coûte le salarié pour l’entreprise

La productivité du salarié par rapport à l’ensemble des salariés

Il existe d’autres variantes de l’élaboration des tableaux de bords pour les salariés : tableau de bord sur l’ensemble des activités de l’entreprise, tableau de bord en fonction du poste tenu par le salarié. Ci-dessous un modèle qui pourrait être retravaillé par le comptable de l’entreprise avec le logiciel qui convient une fois les fiches de postes retravaillés.

 

Volume horaire de la main d’œuvre pour les principaux domaines d’activités stratégiques, premier trimestre

  Janvier Fevrier Mars Total
Main d’œuvre Installation luminaire

 

       
Main d’œuvre domotique        
Main d’œuvre installation électrique générale

 

       
Main d’œuvre sécurité

 

       

 

Gérer un chantier ne se limite pas à l’évaluation de la rentabilité. Il s’agit aussi d’organiser le travail pour que chacun puisse se connaître sa place et ses responsabilités. Il incombe au chef de chantier ainsi que les responsables du service du personnel d’établir un calendrier bien déterminé pour chaque salarié, surtout si ces derniers sont amenés à travailler simultanément sur plusieurs chantiers. Il est aussi important de responsabiliser les salariés par rapport aux délais à respecter ainsi qu’à la qualité de travail requis par le commanditaire. Pour ce, nous proposons une approche participative. Cette approche consiste à intégrer les salariés dans l’élaboration du tableau de bord afin que chacun évalue par lui-même les écarts. Les mesures correctives seront de cette manière mieux assimilées et cela peut aussi contribuer à une meilleure motivation de la part des salariés.

 

3.1.1.2      Optimiser la rentabilité générale de l’entreprise

 

Il s’agit à ce niveau d’élaborer un tableau de bord qui porte sur l’activité générale de l’entreprise. L’avantage du tableau de bord par rapport aux autres documents et méthodes comptables est qu’elle donne une vision claire de ce qui a été prévu et de ce qui a été effectivement réalisé à une période donnée. Elaborer un tableau de bord pour l’ensemble des activités implique donc de prendre en compte d’autres paramètres (en plus des tableaux de bord présentés précédemment) comme :

La gestion des matériaux (quantité nécessaire, charges, quantités effectivement utilisées, les pertes,…)

Les autres charges liées à l’ensemble des chantiers

Les charges administratives de l’entreprise

A terme, ce tableau de bord devrait donner la marge prévisionnelle et la marge réalisée par l’entreprise. Bien que l’activité de l’entreprise fait l’objet d’un grand nombre de documents comptables qui relatent ces indicateurs dans une autre logique, le tableau de bord permet une vision d’ensemble, et donc une meilleure lisibilité. C’est un document qui pourrait donc être d’une grande utilité pour la recherche d’un investisseur ou lors de la demande d’un prêt.

 

3.1.2      pour  contrecarrer le manque de trésorerie

 

Les problèmes de trou dans la trésorerie sont assez courants pour les entreprises, surtout pour les PME. Pour une grande partie des entreprises, ces problèmes de trésorerie témoignent d’un problème plus sérieux dans l’activité de l’entreprise, ce qui rend difficile la recherche de solution car plus le besoin en trésorerie est élevé, plus il est difficile de trouver un organisme prêt à refinancer l’entreprise. Dans le cas de l’entreprise ABER les problèmes dans la gestion du flux de trésorerie ne sont pas vraiment graves car ce sont les conséquences d’une croissance de l’activité et non le contraire.

Dans tous les cas, et quels que soit la méthode retenue pour combler ce manque dans la trésorerie, les étapes suivantes sont nécessaires.

 

  • Avant toute démarche de demande, il serait plus judicieux de savoir si les problèmes de trésorerie peuvent être réglés en négociant avec les fournisseurs et les clients sur les délais de paiement. Néanmoins, il y a de fortes chances que même si les négociations aboutissent, la trésorerie accumulée ne puisse pas répondre aux besoins et aux charges dans les chantiers simultanés.

 

  • l’élaboration d’un plan de trésorerie ou un autre document qui permettra à l’organisme ou la personne qui va investir d’évaluer la situation de l’entreprise. Pour ABER entreprise, les documents des différents tableaux de bord constituent aussi un signal fort pour rassurer les investisseurs quant à la rentabilité de l’entreprise.

 

  • L’étude des différentes possibilités : dans les banques, plusieurs options s’ouvrent à l’entreprise en fonction de sa situation. Les découverts que les banques proposent aux petites entreprises constituent une solution adéquate mais avec le problème réside dans les taux élevés qui sont pratiqués. En outre la banque prévoit aussi un système permettant d’avancer directement à l’entreprise le montant des ses créances clients minoré des agios. Toutefois si jamais il y a un problème dans le règlement du client, c’est l’entreprise qui se retrouve dans une situation difficile. Quelques organismes qui font la promotion des PME sont aussi capables d’aider lors des problèmes liés aux flux de trésorerie.

 

Notre solution  pour l’entreprise est la suivante. En premier lieu, contacter les différents dispositifs et organismes qui sont susceptibles d’aider pour la gestion des problèmes de trésorerie. Comme nous l’avons dit précédemment, comme la situation de l’entreprise est saine il s’agit juste d’un décalage que l’entreprise n’avait pas prévu. On peut citer à cet effet la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) qui a pour vocation d’accompagner et de conseiller les entreprises, ou encore la chambre des métiers et de l’artisanat.

En outre, il serait aussi possible pour les dirigeants de l’entreprise d’envisager l’intégration d’un investisseur en tant qu’associé, ce qui permettrait non seulement de combler le décalage dans la gestion des flux de trésorerie mais aussi d’augmenter le capital social de l’entreprise. Ce dernier point est important car lorsque l’entreprise souhaitera à nouveau élargir son activité, elle pourrait avoir recours à un prêt bancaire, dont l’octroi requiert un capital social minimum.

 

 

3.1.3      résoudre les difficultés en ressources humaines

 

Le problème d’ABER entreprise est du en partie à une manque de personnel.

En effet, l’entreprise n’a en sa possession qu’un  technicien formé et certifié en domotique. Cela représente un risque conséquent, notamment si cette personne s’absente, ou démissionne pour la concurrence.

Il est à noter que lorsque plusieurs chantiers commencent en même-temps, l’entreprise a du mal à suivre le déroulement de chacun d’eux à cause du manque de personnel en charge de la supervision.

Sans oublier que l’absence d’un individu spécialisé dans l’achat de matériel et dans la négociation avec les fournisseurs fait que généralement, en début de chantier, l’entreprise est en souffrance financière. Les fournisseurs pourraient perdre confiance en celle-ci étant donné qu’elle est souvent obligée de différer les paiements des différents matériaux de construction achetés pour les besoins des contrats.

 

Ainsi, nous faisons face à trois principaux problèmes :

  • Le manque de personnel opérationnel,

 

  • Le manque de personnel en charge de la supervision

 

  • La présence d’un seul technicien spécialisé dans l’un des métiers principaux de l’entreprise, la domotique.

 

La solution à envisager, dans ce cas est le recrutement de personnel. Le recrutement, dans notre cas, peut être ponctuel ou structurel. Nous avons pu constater que l’entreprise se trouve en souffrance principalement en début d’année lors du commencement des chantiers. De ce fait, il est essentiel d’identifier si le recrutement est réellement nécessaire et à quel type de recrutement l’entreprise devra recourir étant donné que sa situation financière ne permet pas des dépenses irréfléchies.

 

3.1.3.1      Synthèse des ressources à disposition de l’entreprise

Afin de comprendre  la situation de l’entreprise, il est nécessaire de réaliser une synthèse des ressources humaines à sa disposition. En effet, afin de permettre une adéquation entre les besoins actuels et les besoins futurs de l’entreprise, il s’avère important de prendre en compte, non seulement sur le plan qualitatif, mais également quantitatif les ressources humaines au sein de l’entreprise.

Etant donné que nous sommes dans le cadre d’une PME, il ne sera pas nécessaire de réaliser une Gestion Prévisionnelle de Emplois et des Compétences (GPEC). Malgré que cet outil de Gestion des Ressources Humaines (GRH) soit d’une grande efficacité, elle ne paraît réellement efficace que pour les grandes entreprises. De même, la loi Borloo (2005) ne rend obligatoire cet outil que pour les entreprise de 300 salariés et plus, ce qui n’est pas le cas de la notre.  Dans notre cas, il est plus facile de comparer les besoins des entreprises avec les salariés en sa disposition pour pouvoir entreprendre une stratégie de recrutement efficace, afin de faire face aux situations de surcharge de travail.

 

 

Ci après un tableau qui permet d’étudier quantitativement le nombre de salariés à la disposition de l’entreprise.

 

 

 

 

 

 

 

Intitulé des postes Nombre d’individus
 

Direction

 

2
 

Conducteurs de travaux

 

2
 

Chefs d’équipes

 

5 dont l’un est également conducteur de travaux
 

Ouvriers qualifiés

 

 

4

 

Attaché technique

 

 

1

 

Secrétaire comptable

 

 

1

 

Tableau : Postes et nombre d’employés par poste au sein de l’entreprise

 

A présent que les moyens humains sur le plan quantitatif a été abordé, il est important d’étudier quels sont les moyens humains sur le plan qualitatif. Pour cela, il est nécessaire de comprendre quel est le cœur de métier de l’entreprise et si les compétences du personnel correspondent ou non à celui-ci.

 

 

 

Domaines Services
Electricité générale  

–          Equipement immeubles et commerces neufs

–          Rénovation et extension

–          Optimisation énergie

–          Coffret de sous comptage

 

Domotique  

–          Automatisation de toutes fonctions

–          Scenarii complexes

–          Contrôle son et vidéo

–          Câblage et réseau informatique

–          Intégration de tout appareillage

 

Sécurité  

–          Visiophonie et portiers

–          Contrôle d’accès

–          Alarme intrusion

–          Détection tous sinistres

–          Délestage et secours électrique

–          Vidéosurveillance

 

Mise en lumière  

–          Mise en valeur de jour comme de nuit

–          Scénographie lumineuse

–          Optimisation et économie d’illumination

–          Eclairage des façades comme des intérieurs

 

 

Tableau : Le cœur de métier de l’entreprise

 

Comme précisé antérieurement, la domotique et la mise en lumière fait partie du cœur de métier de l’entreprise. Et pourtant, il s’avère que seul l’un des employés est spécialisé dans le domaine. De même, il y a un manque flagrant, sur le terrain, d’électriciens confirmés. En effet, œuvrant  dans la sécurité et la mise en lumière, il est nécessaire de faire appel à des individus spécialisés dans l’électricité afin de garantir un service fiable aux différents clients. De même, il est difficile, comme dit précédemment, de suivre l’ensemble des chantiers et d’y attribuer les ressources humaines qui y sont nécessaires afin de les terminer dans les délais impartis.

 

Nous pouvons donc conclure à travers cette petite synthèse qu’il est nécessaire de trouver des  solutions dans le cadre de la gestion des ressources humaines pour permettre à l’entreprise de se développer.

 

 

3.1.3.2      Les solutions

 

Les problèmes que nous avons identifiés nous permettent de proposer des solutions judicieuses pour l’entreprise.

Tout d’abord, concernant le technicien en domotique, il peut s’avérer inutile de recruter un individu qui soit spécialisé dans ce domaine en plus. En effet, il paraît plus simple, sur le long terme d’offrir une formation en domotique à l’un des conducteurs de travaux, et de l’offrir une opportunité d’évoluer de poste. Néanmoins, cette solution présente le désavantage d’être chronophage étant donné que c’est un domaine particulier qui nécessite des connaissances en nouvelle-technologie et en sécurité de l’habitat via une interface totalement automatique et informatique. De même, le coût de la formation peut être désavantageux pour l’entreprise.

Néanmoins, un individu en plus spécialisé en domotique permettrait à l’entreprise de se mettre en sécurité par rapport à la zone d’incertitude que crée le monopole de compétence par un seul employé[22]. Il pourrait être intéressant de recruter un conducteur de travaux qui soit spécialisé dans ce domaine, mais qui, également, serait capable de superviser n’importe quel chantier.

Dans le contexte de l’entreprise, étant donné qu’il nous est nécessaire de recruter deux conducteurs de travaux qui seraient capables de faire face aux problèmes d’encadrement par chantier, il est donc préférable qu’au moins l’un d’eux ait des compétences avancées dans la domotique. Ci-après la fiche de poste correspondant au poste recherché.

 

Intitulé de poste : Conducteur de travaux (2)

 

Missions :

 

–       Gérer le personnel présent sur ses chantiers, assurer le suivi main d’œuvre par chantier ainsi que la consommation de matériels.

–       Assurer les réunions de chantier et fournir les réponses aux documents demandés lors de celles-ci par l’architecte.

–       Définir le matériel et le commander afin que celui-ci soit présent sur site à la bonne date, suivant les plannings établis.

–       Réaliser ou valider les études techniques spécifiques

–       Participer à la détermination des objectifs de production dont il est responsable (coûts, délais, qualité, quantité).

 

 

Profil recherché :

 

–       Formation technique type BTS, BAC + 2 à + 5, du bâtiment

–       Bonne connaissance dans la domotique

–       Expérience dans le gros Œuvre et le second Œuvre neuf et réhabilitation

–       Sens du managérat

 

Nous avons également cité parmi les problèmes, le manque de personnel opérationnel notamment de techniciens électriques. Dans le cas de l’entreprise ABER, l’ajout de deux techniciens représenterait un certain avantage pour palier le manque de personnel dans ce domaine. Ces techniciens, dans notre cas devront également avoir des connaissances dans la domotique pour pouvoir effectuer les tâches demandées par le conducteur travaux. Ci-après la fiche de poste qui est appropriée à ce besoin :

 

Intitulé de poste : Technicien en domotique (2)

 

Missions :

– Participer à la mise en service et aux essais fonctionnels des installations aux côtés des techniciens.
– Participer aux interventions de dépannage.

Profil recherché :

–       Bac +2 en informatique, domotique, électrotechnique.

–       Expérience dans un poste équivalent souhaité

–       Travail d’équipe

 

 

De même, il nous est nécessaire d’avoir en plus un électricien opérationnel qui pallierait au manque de personne quant aux installations électriques.

 

Intitulé de poste : Electricien

 

Missions :

– Installation et maintenance électrique

–  Raccordements

– Tirages de câbles

 

Profil recherché :

–       CAP/BEP à Bac +2 en électrotechnique ou électrique

–       Habilitation BV1

 

 

Afin de mener à bien l’opération de recrutement, il serait intéressant, tout d’abord, de proposer une période d’essai rémunérée pour tester les compétences des candidats sélectionnés. En effet, étant donné que les formations et les compétences liées à ces postes sont principalement de l’ordre de l’expérience et de la pratique, cette méthode est un gain de temps considérable

Les principaux canaux de recrutement que nous utiliserons, seront ceux qui représentent un moindre coût, principalement les annonces sur Internet, l’utilisation de réseaux de connaissances.

 

 

 

 

3.2    quelles perspectives pour l’entreprise

 

Le secteur d’activité de l’entreprise ABER est selon nous un secteur très prometteur. Dans cette partie, nous nous proposons de donner des idées sur les possibilités d’évolution de l’entreprise dans son domaine d’activité.

3.2.1      mettre en avant l’optimisation de l’énergie

 

Malgré le fait que l’entreprise soit responsable par rapport à son environnement en évitant les différentes formes de pollutions, les entreprises dans un secteur tel que l’entreprise ABER se doit de s’engager plus fortement dans les questions environnementales. Il ne s’agit  pas d’utiliser l’argument de l’éco-responsabilité dans la stratégie marketing de l’entreprise sans que les installations ne réduisent la consommation (ce qui pourrait passer pour de l’éco-blanchiment et nuirait à l’image de l’entreprise) mais de mettre en avant le fait que l’entreprise réalise effectivement des travaux d’optimisation d’énergie.

En effet, bien que l’entreprise propose ce service, il n’est pas très visible dans les documents de présentation de l’entreprise ce qui pourrait donner un avantage considérable aux clients qui travaillent leur stratégie marketing dans cette optique.

 

3.2.2      la domotique, un secteur en pleine expansion

 

Les objets connectés, le contrôle des différents éléments de la maison à partir des smartphones, telles sont les nouvelles tendances dans le secteur du bâtiment. L’ancienne domotique qui proposait la gestion d’une grande partie de la maison à l’aide d’une commande ne semble plus suffire au profit d’une technologie plus élaborée. Se spécialiser et devenir leader sur ce domaine sur l’île conféreraient à l’entreprise un potentiel de développement considérable.

 

  • L’importance du confort dans la société actuelle

Partout dans le monde, la recherche de confort est un paramètre qui dicte le comportement des consommateurs.  On peut définir généralement le confort comme suit : « une auto satisfaction conscient de la relation entre son corps et son environnement physique immédiat »[23]. Il s’agit du confort qui permet de faciliter le quotidien, d’associer bien être et plaisir en minimisant l’effort.

C’est d’ailleurs dans ce sens que les box domotiques ont été élaborés. Une box qui centralise la gestion de complète de la maison et qui plus est, accessible à partir des smartphones et des tablettes grâce à des applications spéciales. Non seulement elle permet de centraliser plus d’appareils et de systèmes, mais la gestion de la maison est accessible à distance.

 

On pourrait noter aussi que la société actuelle est une société de consommation (Selon l’étude de Jean Baudrillard[24]), car les individus ne consomment plus uniquement pour satisfaire leurs besoins personnels mais aussi pour affirmer leur rang social. De tels comportements de la part des consommateurs représentent un atout pour les entreprises car il leur suffit donc de trouver une idée assez innovante pour attirer ces derniers.

 

  • Les possibilités d’utilisation dans un grand nombre de domaines

Les nouvelles technologies ne sont pas l’apanage des grandes villas appartenant aux particuliers. Etant donné le fait qu’elles facilitent la vie en  générale, les nouvelles technologies dans le domaine de la domotique peuvent être utilisées dans des domaines comme la santé, les industries, et mêmes les collectivités territoriales comme les communes.

Pour le domaine de la santé, il s’agirait de proposer un système qui permettrait la gestion centralisée et à distance des appareils médicaux, dans les maisons de retraites, chez les particuliers qui reçoivent leur parents âgés, et même dans certains établissements.

En ce qui concerne les communes, il s’agit d’une initiative qui découle des objectifs fixés lors du grenelle de l’environnement. L’initiative smartgrid fait appel aux entreprises innovantes dans le domaine de la domotique (notamment les start-up) pour proposer un schéma de gestion intelligente de la consommation d’énergie au sein d’une collectivité[25].

 

L’entreprise pourrait donc améliorer ses services en ce qui concerne la domotique, et à terme envisager de produire une box qui permettrait une gestion intelligente dans un bâtiment. Un produit qui serait proposé directement avec les services d’installation électrique générale. De plus, non seulement la box permet, une gestion intelligente, avec une réduction de la consommation considérable mais elle optimise aussi la sécurité dans les bâtiments en permettant l’accès à distance du propriétaire.

 

 

 

CONCLUSION

 

Une croissance brusque dans l’activité de l’entreprise entraine des problèmes considérables dans le fonctionnement de celle-ci. Néanmoins, quand il s’agit de croissance de l’activité et non de recul, les solutions sont assez faciles à trouver car l’entreprise ne risque pas la liquidation. Implantée dans un secteur qui connait  actuellement un essor considérable, l’entreprise ABER a enregistré une augmentation significative de ses carnets de commandes qui ont pratiquement doublé. Pour les PME comme l’entreprise ABER, les changements de cette envergure implique un changement radical dans plusieurs domaines, en fonction de la situation. Dans le cas de notre entreprise d’étude, deux composantes sont particulièrement touchées : les ressources humaines et le mode de gestion et de travail dans les chantiers.

L’analyse approfondie de son fonctionnement nous a permis de déterminer un ensemble de solutions qui devraient permettre de résoudre ces problèmes temporaires. Un renflouement de la trésorerie grâce à l’entrée d’un nouvel investisseur au capital social de l’entreprise et la recherche d’aide et d’accompagnement auprès des organismes chargés de la promotion des PME. Une réorganisation de la méthode de travail et de la méthode de gestion des employés en élaborant des tableaux de bord, et ainsi permettre une vision concrète de la rentabilité de l’entreprise. Et enfin une méthodologie bien définie de recrutement qui permettrait de doter l’entreprise des moyens humaines nécessaires à son activité.

Cette analyse nous a aussi permis de donner quelques idées quant aux perspectives d’évolution de l’entreprise, à la manière dont l’entreprise pourrait élargir son domaine d’activité. Toutefois, notre analyse reste restreinte car elle ne tient pas en compte un grand nombre de paramètre. Notre objectif pour l’étude était de trouver des solutions concrètes à la situation actuelle de l’entreprise ABER, ce qui fait que les informations dont nous disposions n’étaient pas suffisantes pour penser des stratégies de développement bien élaborées. L’entreprise ABER peut donc faire l’objet d’une autre étude telle que les stratégies de développement possibles en tenant compte cette fois ci des concurrents, de la culture d’entreprise, et biens d’autres informations importante qui n’ont pas été mentionnées dans cette étude.

 

 

 

 

Bibliographie

 

Ouvrages

Baudrillard, Jean, (1974), « La société de consommation » éd Gallimard, Paris.

De Coster, Michel, (1998), Traité de sociologie du travail, 2ème édition, De Boeck Université.

Crowley, John E., (2001), The Invention of Comfort: Sensibilities & Design in Early Modern Britain & Early America, Baltimore, Johns Hopkins University Press.

Lehmann-Ortega, Leroy, Garrette, et Dussauge, Durand, (2013), « Strategor . 6ème Edition », Dunod.

 

 

Articles et Webographie

Projet CEROM (compte économique rapide pour l’outre mer) qui a pour but la construction d’un système d’informations économiques, un outil d’analyse important pour les différentes institutions économiques.

 

« Bilan Macroéconomique de la Réunion 2000-2010. Une crise conjoncturelle ou les limites d’un modèle de croissance ? » CEROM. Avril 2013.

 

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=14700%20, consulté le 02 Mars 2015

 

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=24&ref_id=22268, consulté le 04 Mars 2015

 

http://www.insee.fr/fr/regions/reunion/collection.asp?id=131, consulté le 06 Mars 2015

 

http://www.insee.fr/fr/regions/reunion/default.asp?page=conjoncture/conjoncture.htm consulté le 06 Mars 2015

 

http://www.insee.fr/fr/themes/indicateur.asp?id=14, consulté le 12 Mars 2015

 

Loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), consulté le 15 Mars 2015

 

http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/feeling_the_heat/items/3294.php, consulté le 06 Mars 2015

 

http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-RT2012-un-saut-energetique-pour.html, consulté le 06 Mars 2015

 

http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/petite-moyenne-entreprise.htm, consulté le 06 Mars 2015

 

http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=definition-smart-grids, consulté le 13 Mars 2015

 

 

[1] Projet CEROM (compte économique rapide pour l’outre mer) qui a pour but la construction d’un système d’informations économiques, un outil d’analyse important pour les différentes institutions économiques.

[2] « Bilan Macroéconomique de la Réunion 2000-2010. Une crise conjoncturelle ou les limites d’un modèle de croissance ? » CEROM. Avril 2013.

 

[3]Op.Cit via les sources de l’Insee.

[4] http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=14700%20

[5] http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=24&ref_id=22268

[6] http://www.insee.fr/fr/regions/reunion/collection.asp?id=131

[7]http://www.insee.fr/fr/regions/reunion/default.asp?page=conjoncture/conjoncture.htm consulté le 06 Mars 2015

[8]http://www.insee.fr/fr/themes/indicateur.asp?id=14

[9]Tiré essentiellement des informations de l’étude réalisée par le CEROM ainsi que des informations provenant du site officiel de l’INSEE.

[10]Op. Cit Page 14

[11] Dispositif mis en place pour la promotion du développement dans les territoires d’outre mer. Les particuliers souhaitant réaliser un investissement locatif bénéficient d’une défiscalisation.

[12]« Bilan Macroéconomique de la Réunion 2000-2010. Une crise conjoncturelle ou les limites d’un modèle de croissance ? » CEROM. Avril 2013. Page 08

[13]Op.Cit page 08

[14]Loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur)

[15] http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/feeling_the_heat/items/3294.php

[16] [16] http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-RT2012-un-saut-energetique-pour.html

[17]Plaquette communication de l’entreprise

[18]http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/petite-moyenne-entreprise.htm

Consulté de 10 mars à 13h.

[19]Lehmann-Ortega, Leroy ,Garrette, Dussauge, Durand. « Strategor . 6ème Edition ». Dunod. 2013. Page 22

[20]Idem page 23

[21] Compta SAGE. Catalogue 2010

[22] De Coster, Michel, (1998), Traité de sociologie du travail, 2ème édition, De Boeck Université

[23] John E. Crowley, The Invention of Comfort: Sensibilities & Design in Early Modern Britain & Early

America, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2001.

[24] Jean Baudrillard, « La société de consommation » éd Gallimard, Paris 1974

[25] [25] http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=definition-smart-grids

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