Auroville : Entre Utopie et Idéalisme, à la Recherche d’une Ville Humaniste
INTRODUCTION
Est-il possible d’imaginer une ville où la surproduction, le chômage, l’inflation et l’appât du gain seraient inconnus, où la capacité de consommer ne déterminerait pas la supériorité de certains citoyens sur les autres, où l’air et l’eau seraient libres de toute pollution, où l’activité politique ne serait pas une course au pouvoir, au prestige et au profit personnels, où l’on ne saurait que faire d’un appareil policier et judiciaire? Projet utopique, à première vue; pourtant, c’est ce que veut être Auroville. A partir de la description actuelle de cette cité, nous expliquerons le but humaniste et symbolique qui a amené la création de cette ville, dans les années 1960. Puis, nous définirons l’aspect symbolique, que veut exprimer cette ville, en le ramenant au constat de la réalité, et ce en abordant les symboles formels et informels. Autrement dit, des symboles à la réalité du constat. Ceci nous amènera à définir si Auroville reste une utopie ou une ville réellement humaniste et idéaliste.
I. CH. I. AUROVILLE Description actuelle.
A. Situation
1. Géographie, le lieu, le bâti.
Auroville est une cité qui fut inaugurée le 28 février 1968, en présence du président de la République indienne, ainsi que des représentants de 124 pays différents.
Située sur un plateau le long de la baie du Bengale, c’est-à-dire sur la côte est de la péninsule indienne, dans l’etat du Tamil Nadu, elle est proche du au Nord de Pondichéry et au sud de Madras. Ceci correspond au treizième degré de latitude Nord, ce qui place Auroville en climat tropical humide, tempéré par les vents secs venant de la mer toute proche. Les températures varient entre 30.3°C en été et 24.4°C en hiver. Le terrain de cette ville en voie de réalisation est plissé de ravins ; la terre y est plutôt sablonneuse. La végétation est celle d’une brousse tropicale assez dense, où l’on retrouve ici et là des palmiers, des tamariniers, des palmistes, et des banyans géants. Le territoire projeté pour la ville correspond à une région parsemée de seize petits villages tamils, population qui occupe ces terres depuis des millénaires.
2. Les acteurs.
Ce projet de ville a été imaginé dans les années 1960, par la Française Mirra Alfassa, avec l’entourage de Sri Aurobindo et Satprem. La maquette fut élaborée par l’architecte Français Roger Anger. L’Inde, depuis 1988, reconnaît à ce site un statut privilégié, sous forme de « Fondation d’Auroville ». Cela permet une certaine indépendance, concernant des démarches administratives, pour certaines formalités, notamment pour les visas. L’UNESCO soutien le projet depuis sa création. L’Union Européenne reconnait également l’utilité de cette cité. En 2003, l’Union Européenne y organise un séminaire sur les réseaux de Ville durable dans le cadre de ses travaux de coopération entre le continent asiatique. En septembre 2009, l’UNESCO inaugure en son siège Parisien, la statue de Sri Aurobindo
a) Mère
Mirra ALFASSA épouse Richard dit « MERE » :
Les parents de Mirra ALFASSA, se sont installés en France en 1877. Sa mère était égyptienne et son père Turc. Mirra ALFASSA naquit à Paris le 21 février 1878
Elle se maria le 13-10-1897 à l’âge de 19ans avec le peintre Henri Morisset. En 1904, elle rencontre pour la 1ere fois Max Théon. Elle effectue un séjour à Tlemcen, de 1905 à 1906, puis fonde sa 1ere association : Idéa. Elle divorce en 1908 et se remarie avec Paul Richard (politicien et futur député de la France) en avril 1910. C’est en l’accompagnant en 1914, à Pondichéry, qu’elle rencontra Sri-Aurobindo. Elle passa une première année à Pondichéry, puis, 4 ans au Japon avec Paul Richard, pour revenir définitivement près de Sri Aurobindo en 1920.Lorsque Sri Aurobindo se retire en 1926, il laissa à celle qu’il a commencé à appeler mère la direction de l’Ashram de Sri Aurobindo, qu’il a fondé et qu’elle termina d’organiser.
Elle mourût le 17_11_1973 à Pondichéry. Elle laisse derrière elle une œuvre écrite importante, notamment les nombreux tomes(13 volumes) de son journal (« l’agenda de mère ») qui raconte ce qu’elle nomme sa percée au cœur de la matière, celle de son propre corps, pour donner naissance à ce qu’elle nomme « l’espèce nouvelle » ou « la vie sans mort ».
Ces 13 volumes seront écrits par SAPTREM un nom qui lui fut attribué par Mère.
Saptrem a été un homme important dans la réalisation d’Auroville.
b) Aurobindo
AUROBINDO-GHOSE DIT SRI-AUROBINDO(15aout1872 / 5déc.1950)
Aurobindo GHOSE, dit Sri Aurobindo est né le 15 août 1872 à Calcutta. Son père, médecin, l’envoya en Angleterre, dès 1879, pour y étudier. Diplômé en philosophie à l’université de Cambridge, élève c’est un élève appliqué, parlant le Français, l’italien, l’espagnole et le latin, il revient en Indes à l’age de 20 ans pour participer au réveil national de son pays sous le joug britannique. Cette revendication lui vaudra une année de prison (1908 – 1909). De nouveau inquiété par les coulombs britanniques, il se réfugie en 1910 à Pondichéry alors comptoir français. Il sera le 1er à se déclarer pour l’indépendance de l’Indes. Il est l’un des fondateurs du mouvement indépendantiste de l’Indes.
Sa rencontre avec Bhaskar Lélé, un pratiquant de yoga et sage lui aurait permis, affirme-t-il, d’accéder à un état de conscience libre des pensées qu’il estimera être les prémisses de son Nirvāna .
Suite aux démêlés d’avec la justice Britannique, ce serait pour échapper aux Anglais ou avec leur secret accord, le 4 avril 1910, que Sri Aubindo finît par s’établir à Pondichéry, ville sous autorité française, au milieu d’une Inde sous domination Anglaise. Affirmant alors qu’il y a une lutte pour l’avenir de l’humanité au-delà de la lutte légitime pour l’indépendance de l’Inde, il se consacra entièrement à ses recherches spirituelles et à la composition de ses œuvres. Sri Aurobindo sera plusieurs fois réclamé par les instances politiques afin de prendre un role actif dans la direction du Pays. Il refusera.
De plus en plus de disciples commencent à venir vivre auprès de lui et de sa compagne française, Mirra Alfassa, qu’ils nomment « Mère ».
Cet extrait, paru dans « Le Petit Journal », numéro 79, parut à Paris le 20 mars 1909, veut retranscrire un rapport de dialogue entre un fonctionnaire de l’Etat Français et un diplômate Britannique, sur le cas d’Aurobindo.
Texte écrit par un fonctionnaire de l’état Français, chargé de gérer les affaires courantes.
20 mars 1909 : et si la France accueillait Aurobindo ?
” Je vais vous faire découvrir le supra mental ! “ Mr Devon, diplomate britannique, a le sourire aux lèvres et négocie avec moi le sort de plusieurs opposants à la présence anglaise en Inde. La France compte quelques comptoirs sur le sous-continent et les indépendantistes sont tentés d’y trouver refuge.
Au moment où Mr Devon vient de prononcer sa phrase bien mystérieuse sur le “supra mental”, nous évoquions le cas d’Aurobindo Ghose.
Il reprend, avec le souci d’être précis :
– Cet homme né à Calcutta aurait pu faire un excellent fonctionnaire dans l’Administration civile de sa majesté le Roi : fils de médecin, diplômé de Cambridge, étudiant brillant, il avait tout pour apporter des compétences recherchées dans nos services coloniaux.
Il a refusé bêtement de passer l’épreuve d’équitation qui était obligatoire pour devenir responsable dans les bureaux anglais. Il travaille maintenant comme professeur et agent de la principauté du Bengale.
Il s’est petit à petit rapproché des mouvements en faveur de l’indépendance jusqu’à devenir porte-parole de l’un d’entre eux. Sa propagande se révèle particulièrement pernicieuse et sape les fondements même de notre domination sur l’Inde.
Soupçonné d’avoir préparé des bombes (il clame son innocence), il est actuellement sous les verrous et son procès est en cours.
– Oui, et où voulez-vous en venir ?
– J’y arrive, monsieur le conseiller. Il apparaît qu’Aurobindo Ghose s’intéresse, depuis peu, au yoga, à la méditation et à la religion hindoue. Il travaille à l’avènement d’une ère de notre espèce humaine où régneraient les forces supra mentales…
Je regarde mon interlocuteur avec des yeux ronds.
– Et, donc, Monsieur le conseiller, M. Ghose serait donc beaucoup moins dangereux pour nous s’il devenait un illuminé complet. Il a l’air d’être en bonne voie. A condition qu’il quitte notre territoire, nous arrêterions nos poursuites.
– Vous voulez donc qu’il soit accueilli à Pondichéry ou Chandernagor ?
– Disons que s’il trouve à se cacher chez vous, notre gouvernement apprécierait que… vous le gardiez ! Vous verrez, il parle un excellent français.
Je clôture la fiche concernant Aurobindo Ghose par ces quelques lignes un peu ironiques :
” Opposant indien à la couronne britannique, philosophe et poète, a priori beaucoup moins violent qu’un ouvrier gréviste métropolitain de la Cgt face à un régiment de dragons : lui délivrer un laissez-passer. ”
(1) L’ashram de Sri Aurobindo
La définition se traduit en Indes par un endroit retiré dans la nature, dans la forêt ou la montagne, où les sages vivaient dans la paix et la tranquillité, loin de l’agitation du monde.
Des ashrams sont présents en Inde depuis au moins 4000 ans avant J.C. Ils sont présents même en ville et les « grands » de l’Indes tel Gandhi ont tenus un ashram ou y sont allés pour recevoir l’éducation d’un sage, philosophe, ect..
Cela peut être comparé à nos sanctuaires, dans lesquels, en Europe, certaines personnes font des « retraites » pour se ressourcer spirituellement. Ce sont, le plus souvent, des monastères, des églises.
Si ce lieu sert à la pénitence, il est aussi utilisé pour l’éducation. En effet, le même mot est employé pour un lieu dirigé par un gourou où des élèves, petits et grands, séjournent pour suivre les enseignements d’un maître. On utilise alors souvent, dans ce cas, le mot gurûkula – de guru, (enseignant, professeur) et kula, (famille) – pour désigner tant la famille biologique du gourou que le groupe de ses élèves. Encore une fois, il faut distinguer les termes selon la culture du pays. En France, le mot Gourou désigne un personnage responsable d’un courant de pensée définit comme une secte, par une liste qu’établit le Parlement Français. Or, ce mot nous ne pouvons lui prêter ce sens, ici. Surtout qu’Auroville ne présente pas de pensée unique, qui émane d’une seule personne ; pensée qu’il faut suivre, tel un dogme, telle une vérité unique. Ce qui constitue des éléments de définition d’une secte, par la France, n’est donc pas, de surcroît, attribuable à Auroville. En effet, Auroville de par sa chartre appartient à tous et il n’y a pas de hiérarchie, pas de chef, pas d’exemple spirituel à suivre. Cela n’empêche pas les Aurovilliens d’aimer Mère et Sri Aurobindo, en tant qu’être.
L’ashram fort et puissant,de Pondichéry est un grand symbole, qui se veut le garant de la propriété foncière de Pondichéry, qui maîtrise ainsi une grande partie de la ville quelques années après s’y être installée, voilà ce qu’est l’Ashram de Sri-Aurobindo(DVD, interview en caleche:elkabash /l’ancien).
De par son engagement, Sri Aurobindo a bien eu des déboires avec l’autorité Britannique, mais ses prises de position, connue de toute l’inde, ne l’ont pas que desservies. En effet, ex-révolutionnaire anarchiste, sage, penseur, poète et philosophe, il avait un certain charisme et , grâce à ses études en Angleterre, de bonnes connaissances, une bonne culture. C’est lui qui diffusera à la radio la charte d’indépendance de l’inde.
C’est donc son charisme, son poids politique et spirituel actif reconnu, qui intéressèrent les disciples, qui vinrent à se bousculer, pour entrer dans son ashram.
De l’aspect privé, en 1926, il laissera Mirra Alfassa, épouse Richard diriger matériellement l’ashram afin de se retirer définitivement du devant de la scène. Il se consacra alors uniquement à l’écriture, la poésie et son yoga. Aurobindo utilise le terme yoga qui le situe à l’évidence du côté des traditions spirituelles indiennes.
Désormais, Sri Aurobindo ne fera que quelques apparitions dans l’année jusqu’à son dernier souffle en 1950.
Sous l’aspect spirituel, il considère que le sens de son ashram est d’être un «laboratoire évolutif » (SAPTREM, MERE, Robert Lafond P.382sq) Jusqu’en 1926, il développe sa doctrine, qui, prétend l’homme, aujourd’hui, n’est qu’’à un niveau imparfait de son évolution ; il faut pour lui reconnaître que « l’homme est un être de transition ». Bon nombre de personnes qui font des recherches sur Sri Aubindo, sa pensée, ses écrits, se rejoignent sur des liens d’avec le théorie de l’Evolution, de Charles DARWIN. Théorie, assez récente, qui révolutionnera le monde scientifique et sociétale sur les origines de l’homme en 1837. Une autre de ses théorie concernant la sélection naturelle sera reconnue en 1930 par le monde scientifique.
Sri Aurobindo s’inscrit dans la lignée de ceux qui réfléchissent à ces découvertes.Pour Sri-Aurobindo, cette nouvelle espèce (l’homme nouveau) dont l’homme actuel serait une transition ne serait pas forcément dotée d’une conscience compréhensible pour la conscience mentale humaine.
Cette conscience nouvelle dont serait dotée cette nouvelle espèce pourrait être incompréhensible pour l’homme comme la conscience humaine mentale l’est pour les autres animaux. Cependant Aurobindo envisage une différence évolutive importante avec les évolutions d’espèces précédentes : nous pouvons a priori la concevoir et surtout nous pourrions peut-être y collaborer consciemment.
Le yoga intégral élaboré par Aurobindo voudrait permettre la progression spirituelle individuelle et collective vers ce nouvel état. Son Yoga est une interprétation du Karma Yoga, basé sur les enseignements de la Bhagavad-Gîtâ qui est l’un des écrit fondamentaux de l’hindouisme et faisant partie de la Mahābhārata C’est aussi l’une des quatre voies (margas) traditionnelles du Yoga liée à la philosophie hindoue ou āstika.
L’innovation d’Aurobindo dans le domaine spirituel tient surtout au fait que pratiquer son yoga intégral permet non seulement d’aller vers le Divin, mais aussi d’accueillir en soi l’énergie divine, dans le but de manifester pleinement la conscience divine dans la matière.
Saptrem qui est chargé par Mère de recueillir ses pensées, écrira, à propos de cette « énergie » :
« the mother, Saptrem (P25.49) : « elle travaille ici, dans le corps, pour faire descendre quelque chose qui n’est pas encore exprimé en ce monde matériel et qui transformera la vie d’ici-bas. »
Notons que lorsque Sri Aurobindo est mort ou plutôt comme le disent les indous de confession bouddhiste» quand son âme changea de corps, ses disciples et lui même pensaient que son corps ne serait pas sujet aux réactions de décompositions d’un corps normal puisqu’il avait réussit sa transformation « supra mental », chargé d’énergie divine; qui a été l’objet de toute ses recherches
En référence à ce qui est écrit dans « the mother » : une enveloppe corporelle ne subirait pas ou peu de dommages liés à cet état.
Après quelques jours d’attentes, ses disciples se sont vus dans l’obligation de procéder aux funérailles traditionnelles comme de coutume en Indes.
L’état du corps en décomposition commençait à diffuser des odeurs fétides (imaginons des températures atteignant en décembre 30° la nuit !) qui auraient pu laisser planer le doute de la réussite d’un parcours de transformation qui tendrait vers un homme nouveau, donc du bien fondé de sa théorie sur le yoga suprasensible.
Soulignons déjà le fossé qui sépare le symbole de la réalité. Mais ce qui est indéniable, c’est bien le réel travail de Sri Aurobindo sur le Yoga, le « Supra mental », l’humain… En effet, il a laissé un nombre considérable de livres et tomes, sur ces sujets. Ces éditions sont disponibles dans le monde. C’est un travail en grande partie, tournée vers le Yoga, la connaissance intégrale, l’amour divin, (bien-sûr, avec des références Orientales)… La Synthèse des Yoga (3 tomes), Le Yoga de la perfection de Soi,…
La plupart de ces éditions sont parues chez la très sérieuse maison Albin Michel, mais aussi, chez Buchet/Chastel
c) Satprem
Bernard Enginger, né à Paris le 30 octobre 1923 et mort le 09 avril 2007, dit [Satprem . Elève au collège de jésuites d’Amiens, il en est renvoyé. Il poursuit ses études secondaires dans un lycée parisien jusqu’au baccalauréat puis intègre une classe préparatoire à l’école coloniale. Il entre alors dans un réseau de résistance de la région de Bordeaux. Il est arrêté par la Gestapo à l’âge de vingt ans et passe un an et demi dans le camp de concentration de Mathausen. Il se retrouve ensuite en Haute Égypte, puis en Inde, au gouvernement de Pondichéry. Il rencontre Aurobindo Ghose et Mirra Alfassa.
Leur message « l’homme est un être de transition » donne un sens à sa vie. Il démissionne des colonies et part en Guyane où il passe une année en pleine forêt vierge, puis au Brésil et en Afrique.
En 1953, à l’âge de trente ans, il revient définitivement en Inde auprès de celle qui cherchait le secret du passage à la « prochaine espèce », Mirra Alfassa, dont il deviendra le confident et le témoin pendant près de vingt ans. Elle lui présente celle qui restera sa compagne jusqu’à sa mort, Sujata Nahar en 1954.
Le 3 mars 1957, Mirra Alfassa lui donna son nom, Satprem (« celui qui aime vraiment »).
En 1959, Satprem quitta à nouveau l’ashram de Pondichéry Il devint disciple d’un prêtre tantrique du temple de Rameshwaram. Puis, en tant que disciple d’un autre yogi, il passa six mois à errer sur les routes de l’Inde comme mendiant sannyasi pratiquant le Tantra, ce qui lui donnera les bases de son second essai, « Par le corps de la terre, ou le Sannyasin ».
Il revint ensuite à l’ashram, auprès de Mirra Alfassa, qui commença à l’inviter de temps en temps dans sa chambre, au départ pour travailler en connexion avec le Bulletin de l’ashram. Lors de ces rencontres, Satprem se mit à poser davantage de question et décida finalement d’enregistrer leurs conversations. Ces enregistrements formèrent L’Agenda, dont le premier volume comprend également des lettres écrites à Mirra Alfassa par Satprem durant ses jours sur les routes.
Sous le regard de Mirra Alfassa, il consacre un premier essai à Aurobindo Ghose, « Sri Aurobindo et l’Aventure de la Conscience » : « Le règne de l’aventure est terminé. Même si nous allons jusqu’à la septième galaxie, nous irons là casqués et mécanisés, et nous nous retrouverons tels que nous sommes : Des enfants devant la mort, des vivants qui ne savent pas très bien comment ils vivent ni pourquoi ni où ils vont. Et sur la terre, nous savons bien que le temps des Cortez et des Pizarre est fini : la même Mécanique nous enserre, la souricière se referme. Mais comme toujours, il se révèle que nos plus sombres adversités sont nos meilleures occasions et que l’obscur passage est un passage seulement, conduisant à une lumière plus grande. Nous sommes donc mis au pied du mur, devant le dernier terrain qu’il nous reste à explorer, l’ultime aventure : nous-mêmes. ». Ce livre est l’introduction la plus populaire à l’œuvre d’Aurobindo Ghose et de Mirra Alfassa
Le 29 février 1968, lors de l’inauguration d’Auroville, Mirra Alfassa lira la Charte, assise sur un haut tabouret dans sa chambre, Satprem à son côté. « Auroville n’appartient à personne en particulier, mais à toute l’humanité dans son ensemble… »
À l’âge de cinquante ans, Satprem rassemble et publie, l’Agenda de Mirra Alfassa en 13 volumes, tout en écrivant une trilogie : le Matérialisme divin, l’Espèce nouvelle, la Mutation de la mort puis un dernier essai : Le Mental des Cellules.
Au printemps 1980, Frédéric de Towarnicki, journaliste et critique littéraire, part pour l’Inde et rencontre Satprem. Leurs entretiens ont été diffusés sur France Culture en décembre puis publiés chez Robert Laffont. Satprem y évoque son passé, retrace son cheminement et l’objet de sa recherche.
En 1981, une équipe de cinéastes dirigée par David Montemurri, réalisateur de la télévision italienne, s’est rendue dans les Nilgiris, les Montagnes Bleues du Sud de l’Inde où Satprem résidait à l’époque, pour l’interviewer. « On n’est pas dans une crise morale, on n’est pas dans une crise politique, financière, religieuse, on est dans une crise évolutive. On est en train de mourir à l’humanité pour naître à autre chose…» C’est ainsi que Satprem répond à David Montemurri qui lui pose, au cours de cet interview, un certain nombre de questions concernant la crise de civilisation que nous traversons actuellement et l’avenir du monde moderne.
À cinquante-neuf ans, il se retire complètement pour rechercher un « grand passage » évolutif vers ce qui suivra l’Homme. Sa dernière entrevue, en 1984, a donné lieu à La Vie sans Mort où il relate le début de son expérience dans le corps. En 1989, après sept années passées à « creuser dans le corps », Satprem écrit un court récit autobiographique où il fait le point de la situation humaine, La Révolte de la Terre.
Vint ensuite en 1992 Evolution II, où il demande : « Après l’homme, qui ? Mais la question est : après l’homme, comment ? » En 1994 paraissent ses Lettres d’un insoumis, deux volumes de correspondance autobiographique. Il écrit en 1995 La tragédie de la terre – de Sophocle à Sri Aurobindo : « Dans cette vaste fresque, qui n’a rien d’un essai didactique, Satprem met en évidence le fil conducteur qui relie Sri Aurobindo, Sophocle et les Rishis védiques et commente : Entre un Occident post-socratique qui ne croit qu’en ses pouvoirs mécaniques sur la Matière et une Asie post-védique qui ne croit qu’en sa libération de la Matière, Sri Aurobindo incarne un autre grand Tournant de notre destinée humaine…»;
Ce livre fut suivi en 1998 par La clé des songes et en 1999 par Neandertal regarde, un court texte comme un appel aux hommes à se réveiller et à se mettre en quête de la vraie humanité. Car, dit Satprem, « Même l’homme de Neandertal aurait honte de ce que nous sommes devenus » Suivi en 2000 par « La légende du futur ». La même année, Satprem entama également la publication de ses Carnets d’une Apocalypse, aujourd’hui 6 volumes d’autobiographie qui s’étendent de 1973, année du départ de Mirra Alfassa à 1987 et décrivent son travail en profondeur dans la conscience du corps.
d. Les Aurovilliens
Les pionniers d’Auroville veulent tout simplement créer un milieu qui favorisera pleinement l’avenir de l’humanité tel qu’anticipé et décrit par Shri Aurobindo : un lieu pour réaliser la vie divine sur la terre.
Pour favoriser cet avènement, les Aurovilliens savent qu’ils ne doivent pas utiliser les modes de réalisation du passé, car à Auroville il faut construire non «quelque chose d’amélioré», mais autre chose. Le monde a constamment inventé des machines économiques, politiques et sociales ; au vingtième siècle, nous en sommes aux super machines… et périodiquement nous descendons dans la rue briser la machine qui nous étouffe. Il faut éviter de reproduire une nouvelle machine. Comment ? En regardant au-dedans. C’est là, au plus profond de notre être, que se situe le levier de la transmutation de l’homme. La réalisation progressive d’Auroville se veut un yoga collectif.
3. Les chiffres
Selon les objectifs de départ, la cité devrait devenir une ville qui accueillerait 50 000 habitants, sur une superficie de 25 km². Soit 172 hectares de zone résidentielle.
Quarante ans plus tard, Auroville reste en évolution afin de pouvoir accueillir à terme les 50.000 citoyens. Sur les 10 km² aujourd’hui réalisés, la maîtrise foncière approche les 80%… mais les autres 20%, soumis notamment à la pression foncière, mettent en péril la réalisation globale et l’intégralité du projet. La densité du projet final dans la zone résidentiel serait de l’ordre de 100 personnes sur 4 000 m².
Ainsi constituée, la population actuelle se compose ainsi :
Plus de 700 Indiens, 283 Français, 235 Allemands, autant d’Italiens, environ 60 Nord-américains, 40 Russes et plus ponctuellement quelques Israéliens, Argentins, Tibétains, Japonais, Éthiopiens, Algériens, Colombiens, Mexicains… soit quelque 1.800 citoyens qui donnent corps à cette expérience d’Unité humaine unique. 90 communautés se côtoient en toute quiétude. Ces chiffres sont renchéris par les visiteurs de toutes origines, pour des périodes d’une semaine à quelques mois.
B. Le CONCEPT : du rêve à la réalité
La ville de l’Aurore parfois appelée « la cité du futur » en référence à Aurobindo
1. Le rêve de mère
Alors qu’elle dirigeait l’ashram de Shri Aurobindo, la Mère résumait ainsi le «rêve» du Maître en regard de l’avenir de l’humanité :
CITATION DE « LA MERE » en Aout 1954 «Il devrait y avoir quelque part sur terre un lieu qu’aucune nation ne pourrait revendiquer pour sa propriété exclusive, où tous les êtres humains de bonne volonté, sincères dans leur aspiration, pourraient vivre librement en citoyens du monde, obéissant à une seule autorité, celle de la Suprême Vérité, un endroit de paix, de concorde, d’harmonie, où tous les instincts guerriers de l’homme pourraient être utilisés exclusivement pour conquérir les causes de ses souffrances et de ses misères, pour surmonter sa faiblesse et son ignorance, pour triompher de ses limitations et incapacités ; Un lieu où les besoins de l’esprit et le souci du progrès auraient préséance sur la satisfaction des désirs et des passions, sur la recherche des plaisirs et jouissances matérielles.
En ce lieu, les enfants pourraient croître et se développer sans perdre contact avec leur âme. L’éducation serait donnée non dans l’optique de passer des examens et d’obtenir des certificats et des postes, mais dans le but d’enrichir les facultés existantes et d’en développer de nouvelles.
En cet endroit, les titres et les postes seront des occasions d’organiser et de servir la collectivité. Les besoins du corps seront pourvus également pour tous et chacun. Dans l’organisation générale, la supériorité intellectuelle, morale et spirituelle trouvera son expression non dans l’accroissement des plaisirs vitaux, mais dans l’accroissement des devoirs et des responsabilités.
La beauté artistique sous toutes ses formes… peintures, sculptures, musique, littérature, sera disponible également à tous, la possibilité de participer aux joies que les arts procurent sera limitée par les capacités de chacun non par la situation sociale et financière. Car dans ce lieu idéal l’argent ne sera plus le souverain maître. La valeur individuelle aura plus d’importance que la valeur résultant de biens matériels ou de la position sociale.
Le travail ne sera pas exécuté d’abord pour assurer sa subsistance vitale, mais sera un moyen d’expression de soi, de développement de ses capacités et possibilités personnelles tout en rendant service au groupe entier, lequel, pour sa part, pourvoira à la subsistance de chacun ainsi qu’aux moyens de production.
En résumé se sera le lieu où les relations humaines, habituellement fondées exclusivement sur la compétition et la lutte, deviendront des relations d’émulation, de collaboration et de réelle fraternité.
La terre n’est pas prête pour réaliser un idéal semblable, parce que l’humanité ne possède pas encore la connaissance suffisante pour le comprendre et l’adopter ni la force consciente indispensable à son exécution ; c’est pourquoi il l’appelle un « rêve ». Pourtant ce rêve est en voie de devenir une réalité ; et c’est à cela que nous nous efforçons à l’ashram de Shri Aurobindo. »
Le processus intérieur que Sri Aurobindo et La Mère avaient développé ensemble spécialement pour les nouveaux besoins évolutifs de la Terre fut d’abord pratiqué à l’Ashram, et par d’autres disciples en différents endroits, en tant que «Yoga Intégral». C’est sous ce nom que l’on peut trouver ce processus expliqué dans la plupart des divers ouvrages écrits par les deux Pionniers qui nous ont offert l’approche intégrale.
Mais quand La Mère créa Auroville les temps avaient changé; dans ce contexte différent et pour le monde dans son ensemble, il n’était pas nécessaire de présenter ce processus intérieur de la même façon qu’avant: on peut remarquer que dans la « Charte d‘Auroville » et dans tous les autres principaux messages au travers desquels, au fil des années, elle donna la direction intérieure et l’orientation spirituelle nécessaires à l’expérience toute nouvelle et à sa population qui arrivait lentement du monde entier, ce processus est décrit dans les termes les plus généraux, sans aucune terminologie trop précise.
Comme on peut le lire dans le gigantesque document, en forme de journal, «L’Agenda de Mère», dans lequel sont retranscrites 17 années de ses confidences enregistrées jusqu’en 1973, La Mère pouvait constater en elle-même que le processus intérieur qu’ils avaient découvert précédemment, bien que toujours très valable dans son ensemble, était en quelque sorte en train de changer lui aussi : ce qui était après tout normal, considérant que l’influence de la nouvelle force évolutive déclenchée par Sri Aurobindo se faisait sentir de plus en plus sur la planète entière, ainsi que sur la Matière en tant que telle.
De Sri Aurobindo lui-même, La Mère recevait intérieurement la confirmation que ce processus global, dans son intégralité même, devait désormais inclure la conscience s’éveillant des cellules mêmes de nos corps, et plonger dans l’exploration intérieure d’une partie de nous-mêmes au fond inconnue, mais maintenant en train de changer: notre propre corps physique.
2. Le modèle de la ville du futur : Les maquettes, plan de la ville en forme de galaxie
Les maquettes.
Pour conceptualiser son rêve, Mère fait appel à un Architecte Français, Roger ANGER. S’inspirant du phalanstère de Fourrier, dont on peut trouver une Lithographie, de 1847, la maquette de la ville, décidée par Anger, s’étire dans un plan ellipsoïdal.
4° plan d’Auroville, maquette réalisée par l’architecte Roger Anger, 1968.
Anger reprend l’idée de « Mère » et la transpose sur papier en conceptualisant la galaxie en un master plan.
Un plan découpé en zones dans lesquelles les activités seront différentes.
Le concept d’une communauté internationale/universelle consacrée à l’unité humaine afin de réaliser l’unité humaine.
Dans la charte il est indiqué que pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine.
En termes de développement physique, Auroville vise à devenir un modèle de l’avenir,
Le fondateur d’Auroville, la mère, a donné des paramètres clairs pour un certain nombre de choses, tandis que pour d’autres choses elle a donné carte blanche à l’architecte en chef, Roger ANGER.
Elle évoquera pour la 1ere fois le 23 juin 1965 l’esquisse d’un plan ou se trouve quatre grandes sections.
La zone culturel au nord ; zone industriel à l’est ; zone internationale au sud et à l’ouest la zone résidentielle.
Le modèle global de la ville est celui de cercles concentriques dont le diamètre est de 20km². Une ceinture de verdure d’une grande beauté encerclera l’ensemble.
Auroville prévoit recevoir cinquante mille résidents ; ce nombre est jugé suffisant tant pour assurer une participation vivante à la communauté de la part de chacun, évitant l’anonymat et la dépersonnalisation des «mégalopolis», que pour créer une collectivité qui puisse au plan collectif et individuel se réaliser constamment selon tous les besoins, aspirations et pouvoirs créateurs de l’homme présent et futur.
La forme circulaire de la ville sera légèrement modifiée au niveau de l’aménagement du terrain et des demeures afin de lui donner, en hauteur, une structure en spirale, ce qui lui permettra, compte tenu de son orientation, d’utiliser les vents dans cette région pour tempérer la ville entière jusqu’en son centre.
La maquette en relief de la ville nous masque quelque peu la structure symbolique d’Auroville, qui inspirera l’aménagement général de la ville. Nous touchons ici un point important de la mentalité spirituelle hindoue.
Par son plan directeur, Auroville veut innover dans la planification de règlement de telle façon qu’elle pourrait aider d’autres villes, tant en Inde qu’à l’étranger, qui éprouve des hautes tendances d’urbanisation.
Auroville espèrent aussi démontrer comment urbain et zones rurales peuvent être complémentaires et se développer d’une façon intégrale et harmonieuse par leur avantage mutuel dans le souci du bien être.
Roger ANGER, proposera donc une ville pouvant accueillir 50 000 habitants sur une surface de 20km² en deux partie identifiable.
La première :
Le cercle plus petit, 5km², en théorie, plus intense en urbanisation ou s’émulerait les coexistences telle une spirale en action.
C’est la zone qui entoure le Matrimandir, centre et lieu de méditation d’Auroville
Maquette, par Roger Anger.
La deuxième :
Une ceinture verte qui jouxte l’urbain et délimite la frontière de la commune. 15 km² de verdure, foret et lac seront aménagés.
Nous pouvons constaté, sur les images satellites modernes, que le contour d’Auroville, est réellement bien constitué d’arbres et de végétation, plantées par les Aurovilliens. Nous voyons bien une différence de végétation entre le sol aux abords proches du centre et par-delà la ville. Voir sur google map.
3. a. Histoire du Phalanstère
Un phalanstère est un site qui veut regrouper les facteurs nécessaires à la vie, pour tout un groupe de personnes, vivant en communauté harmonieuse. La référence en matière de phalanstère est un Français, du nom de Charles Fourrier
Phalanstère de Fourrier, Lithographie. [?], Librairie phalanstérienne, 1847
Arnoult Paris, Bibliothèque Nationale française, Estampes.
Fourrier avait prévu de longue date l’architecture et le fonctionnement de la communauté idéale de l’avenir, à laquelle il avait donné le nom de « Phalanstère ». Toutefois, autant ses écrits, imprimés ou demeurés manuscrits, sont détaillés, autant sont rares les représentations graphiques parues de son vivant. C’est pourquoi son principal disciple, Victor Considérant, polytechnicien à l’esprit pratique, s’est, à plusieurs reprises, employé à développer didactiquement les avantages de la Phalange. Ce majestueux palais social imaginaire, à mi-chemin entre le Palais-Royal de Paris et le château de Versailles, contrairement à ceux-ci, loge « l’homme », et pas seulement « quelques hommes ». En fait, il réunit idéalement mille six cent vingt sociétaires, nombre correspondant exactement à la combinatoire des passions, et se retrouve, avec des variantes adaptées aux convenances du lieu, sur toute la surface du globe. à la fois lieu de vie, de travail et d’agrément, il se suffit à lui-même, tout en favorisant l’ouverture sur le dehors. à l’image des relations entre individus, pacifiées par la parfaite adéquation, pour chacun, de sa situation à ses passions, l’ordre qui se dégage de cette construction est sans heurts : les galeries de circulation, aérées et chauffées, y sont omniprésentes; ateliers, appartements et lieux de divertissement y sont contigus et même imbriqués, seules les activités bruyantes ou insalubres étant excentrées. « Tour d’ordre » et bourse constituent le cœur de ce système, dont la richesse, voire le luxe, en tout cas l’abondance, sont un des résultats. Par là, cette architecture n’est autre que l’expression achevée d’une architectonique, cet urbanisme sans ville au sens habituel du terme est un moyen de développer l’urbanité de ses habitants.
- Le Matrimandir, la Sphère
Le Matrimandir se définit comme l’âme de la ville et réunit les Aurovilliens
Matrice= mère
Mandir=temple
Le matrimandir a la forme d’une grande sphère dorée émergeant de la terre, entourée de nombreux édifices (petites salles de méditation) appelés les pétales, le tout évoquant une fleur de Lotus. L’intérieur est dédié à la méditation des Auroviliens, assis sur une moquette blanche, autour d’une immense boule de cristal et entouré de piliers de marbre.
Une zone de silence assez vaste, appelée le Parc de l’Unité, prolongera l’emplacement du sanctuaire. Ce parc sera divisé en douze jardins qui représenteront les douze attributs de la Mère Divine ; chaque jardin devra être créé de façon à révéler physiquement à la sensibilité du promeneur un attribut particulier de la Mère par l’arrangement des fleurs, arbustes et arbres qui y seront plantés.
Une étendue d’eau entourera le parc de l’Unité, ce qui donnera à ce secteur l’apparence d’une île. Cette île reproduira, à une échelle plus grande, le symbole du lotus au centre du Matrimandir, car le lotus est une fleur d’eau ; le Matrimandir constituant le coeur du lotus et les douze jardins, ses pétales déployés.
C. Les différentes zones.
1. La zone internationale
La zone internationale, est de pavillons de toutes les nations. Ceux-ci seront de véritables «ambassades» de la culture de chaque pays, en s’efforçant de la présenter non seulement de façon intellectuelle, mais de manière concrète par la mise en lumière des habitudes, coutumes, arts, costumes, jeux et industries qui lui sont propres. De plus, par la variété de ses activités, chaque pavillon facilitera la communication culturelle et linguistique entre les divers peuples de la terre. L’Inde fut le premier pays à bâtir un pavillon dans cette zone, le Bhârat Nivas.
2. La zone industrielle
Dans la zone industrielle,
Seront groupées les petites industries et les ateliers d’artisanat. L’envergure et la variété des industries seront déterminées selon les besoins de la collectivité, car aucun droit de cité ne sera accordé au profit, à la concurrence, à la surproduction et au commerce international. Ces aspects de l’activité économique sont identifiés comme des effets négatifs (désunion, conflits, etc.) résultant de l’égoïsme et de la méfiance, caractéristiques de l’homme de transition actuel et signes douloureux de son inachèvement.
Cette section de la ville exprimera sa forme particulière de beauté par l’utilisation de formes architecturales fonctionnelles ; des aménagements de verdure seront conçus de façon à coïncider avec ce caractère pratique.
Un grand complexe agricole complétera l’aménagement de cette zone. Des recherches expérimentales intenses sont actuellement en cours pour trouver des méthodes naturelles de suppression de la pollution qui pourra être provoquée par les industries futures.
3. La zone résidentielle
Dans la zone résidentielle, l’innovation et la liberté d’expression au plan architectural, sont encouragées, afin de permettre une grande variété dans les styles et les formes de domicile. De même, les habitations seront orientées de diverses façons : certaines seront localisées au milieu de jardins, d’autres entoureront des «places» où jailliront des fontaines.
Cette section sera conçue de façon à réaliser dans les différents matériaux les multiples expressions de la beauté. Par sa seule présence, l’ensemble sera un stimulant effectif et constant pour le développement de la sensibilité esthétique de chacun, une sorte d’œuvre d’art globale. Cette éducation continue est un aspect important du processus d’intégration et d’harmonisation réelle et progressive de l’homme avec le Tout. Cette variété permettra à chacun d’exprimer et de vivre l’originalité de sa sensibilité au niveau de son domicile.
4. La zone culturelle
La zone culturelle se compose d’académies d’art et de science, ainsi que d’installations sportives complètes.
Tous les artistes et hommes de science désireux de s’engager dans des recherches librement orientées et dépourvues de toute contrainte extérieure (économique et politique) pourront travailler dans un endroit quelconque de cette zone. Si un climat de liberté et d’indépendance prévaudra, il n’en reste pas moins que l’égoïsme et la recherche d’avantages personnels seront absents, car il n’y aura pas de ligne de promotion sociale prévue en ce sens. La gratification résidera pour chacun dans la prise de conscience de sa propre capacité à servir efficacement la communauté humaine entière sans restriction.
Certains instituts et facultés sont déjà prévus : une faculté de recherche sur la paix, une faculté de sociologie avancée, un conservatoire international de musique populaire. De même, des installations sportives complètes témoigneront de l’importance accordée au développement harmonieux du corps humain, à la base de l’évolution actuelle et future de l’homme.
5. la ceinture de verdure
La prise de conscience que le Divin, la Nature et l’Homme ne sont, au-delà des apparences, qu’un seul et même être permet de comprendre le souci intense de préserver dans toute la mesure du possible la topologie du terrain originel de même que la végétation existante. La ceinture de verdure sera un frein volontaire à l’expansion de la ville, ce qui évitera deux inconvénients majeurs : le déséquilibre entre le collectif et le personnel, déséquilibre qui serait engendré à coup sûr par le gigantisme ; la réunion progressive de deux villes appartenant à un cycle d’humanité ancienne.
Cette zone, à la fois esthétique et saine, est large de deux kilomètres et comporte des fermes et de nombreux parcs et respecte le site et l’aménagement d’une douzaine de villages tamils qui occupent déjà le territoire depuis plusieurs siècles. Une participation très amicale est en progrès constant entre les deux groupes. Cette zone est conçue selon une architecture d’ombre indispensable en climat tropical. Cet aménagement permettra aux gens de circuler à couvert ; des trouées de lumière seront toutefois prévues ici et là sous forme de patios et de jardins suspendus.
- 2. Les symboles formels et informels.(la problématique).
- Les symboles informels, à Auroville.
Nous entendons « symboles informels », les représentations d’ordre ésotérique.
1.La spiritualité Orientale
Auroville est imprégnée par la spiritualité de l’Inde Orientale, de par sa position géographique. Bien qu’elle fut imaginée, dessinée et réfléchit par des Occidentaux, surtout des Français, dans les années 1950-70. Mirra Alfassa , Satprem, Roger Anger. Sri Aurobindo fut lui-même imprégné de la culture occidentale, puisque, bien que né en Inde, à Calcutta, il fit ses études en Angleterre, à Canbridge, durant 14 ans (1879-1893). Par conséquent, pour traiter des symboles de cette cité, nous ne pouvons faire abstraction de l’éveil des consciences, en Occident, qui vit naître l’esprit « hippie », sans la grossière connotation péjorative, mais sous l’aspect digne de la conscience des effets néfastes de l’exploitation à outrance des ressources terrestres, écologie, pollution, partage, plus d’humanité entre les peuples et entre les citoyens…
2.La représentativité des symboles
Les Fleurs,
Pour La Mère, la fleur de Lotus est appelée Aditi. Elle représente la conscience divine: pure, immaculée, glorieusement puissante. Elle donne cette définition dans son ouvrage « La signification spirituelle des fleurs, volume 2 ». « Nelumbo nucifera, de la famille des Nymphéacées (Lotus d’Asie ou Lotus sacré: très grande fleur blanche parfumée, en forme de calice, avec plusieurs rangs de pétales translucides, disposés irrégulièrement en forme de coupe, qui entourent un centre unique de nombreuses étamines dorées encerclant un disque jaune surélevé; portée seule sur une tige robuste, bien au-dessus de l’eau). Le matrimandir abrite une grande chambre de méditation aux murs de marbre blanc et dont le plancher est recouvert de tapis blancs également.
Dans cet ouvrage, La Mère a donné un nom spirituel à toutes les fleurs qu’elle avait rencontrées. Les fleurs représentent la réalisation pour une plante dans la nature. Elles peuvent nous mettre en relation avec la beauté, elles portent des messages de pureté, de création, elles peuvent être une source d’inspiration divine, c’est d’ailleurs un de leur rôle. Leur parfum et vibration devraient éveiller en nous le Divin.
Le jeu des questions/réponses.
Un jeu de questions/réponses intervient, à partir du sujet des fleurs, toujours dans le même ouvrage. Ce chapitre, apparemment anodin est à bien considéré. Rappelons que l’architecte est Français. Attardons-nous alors sur l’une des notions les plus importantes, dans l’apprentissage théorique des architectes : la construction du Tempes de Salomon, une référence primordiale occidentale, dans la construction des temples. Un épisode de la légende de la construction du Temple de Salomon comprend un échange de questions/réponses, entre le Roi Salomon et Hiram, le Bâtisseur. Par ailleurs, nous retrouvons ce système d’échange entre Sydrach et Bocchus, dont il subsiste une soixantaine d’exemplaires, manuscrits en vieux français. Les premières versions remontent au X° siècle après JC. La légende de Sydrach et Bocchus permit, sous l’inquisition d’amener de nouvelles théories et de nouvelles réflexion sur l’évolution, l’univers, sans s’attirer les foudres du Clergé. La provenance de Sydrach et Bocchus voudrait se situer approximativement en Inde. Ce qui permettait donc de contourner les dogmes de l’Eglise, en Europe.
Ainsi, Auroville boucle la boucle. Car une spirale reste infinie.
(A METTTRE EN ANNEXE)
Question: Douce Mère, quand on t’apporte des fleurs comment fais-tu pour leur donner une signification ?
La Mère: Aux fleurs? Mais c’est de la même façon, c’est en entrant en contact avec la nature de la fleur, sa vérité intérieure. Alors on sait ce qu’elle représente.
Question: Mère comment est-ce que tu donnes une signification à une fleur?
La Mère: En entrant en relation avec elle et en donnant un sens plus ou moins précis à ce que je ressens.
Question: Chaque fleur a sa signification propre n’est-ce pas?
La Mère: pas comme nous l’entendons mentalement. Il y a une projection mentale quand on donne une signification précise à une fleur… La fleur n’a pas l’équivalent de la conscience mentale… Cela ressemble plutôt au mouvement d’un tout petit enfant. Ce n’est pas une sensation ni un sentiment mais quelque chose qui tient des deux; c’est un mouvement spontané, une vibration très spéciale. Alors, si l’on est en contact avec cela, si on le sent, on reçoit une impression qui peut se traduire par une pensée. C’est comme cela que j’ai donné une signification aux fleurs et aux plantes. Il y a une sorte d’identification avec la vibration, une perception de la qualité qu’elle représente et peu à peu par une sorte d’approximation (quelque fois cela vient subitement, parfois il faut de temps), se produit un rapprochement entre ces vibrations (qui sont d’un ordre vital/émotif) et la vibration de la pensée mentale, et s’il y a un accord suffisant, on a une perception directe de ce que la plante peut signifier.
Même les salles de méditation appelées pétales autour du matrimandir sont associées à des couleurs passant du rouge (physique) au blanc (conscience divine). Tout cela représente des vibrations différentes
(Comme expliqué dans l’entretien avec la Mère) donc cela représente le chemin spirituel à accomplir dans le corps physique associé à la couleur rouge (couleur de base et au premier chakra) et l’évolution doit se faire à travers les 7 chakras pour arriver à une conscience divine. Les 7 chakras représentent des plans de conscience différents (chemin intérieur que l’homme doit accomplir pour réaliser sa conscience divine).
Les chakras sont associés à différents plans de conscience, associés à différentes couleurs qui renvoient à différentes vibrations etc… (Comme l’arc en ciel)
Voici un livre sur les chakras écrit par une scientifique de la Nasa:
« Le pouvoir bénéfique des mains » de Barbara Ann Brennan, éditions TCHOU, 1987.
Cela explique le fonctionnement des chakras et le pouvoir guérisseur des magnétiseurs, en sorte comment fonctionne le corps humain en rapport avec le corps physique mai aussi les corps invisibles…
C’est une bonne référence.
Cristal,
Au centre du matrimandir se trouve la boule de cristal: La symbolique du cristal est que le cristal est un embryon, il naît de la terre, du roc. selon la minéralogie indienne, le cristal est un diamant insuffisamment mûr. Le cristal, bien que matériel, permet de voir à travers lui. Il représente le plan intermédiaire entre le visible et l’invisible. Il est le symbole de la divination, de la sagesse et des pouvoirs mystérieux accordés à l’homme. Certains peuples considèrent le cristal comme une substance sacrée d’origine ouranienne, qui comporte, outre ces pouvoirs, la capacité de voler. La transparence de cristal symbolise l’immatérialité même du voyageur et le caractère spirituel de sa mission
eau,
un espace entouré d’eau sur lequel se trouve une fleur de lotus qui est le symbole d’Auroville, le lotus est la fleur sur laquelle est situé le bouddha en lévitation, les 12 jardins représentent les pétales de ce lotus, chaque pétale représentante un symbole lié au caractère de l’être humain (ex conscience, …).
blanc et lumière,
BLANC: La conscience divine; la lumière de la Mère (universelle); la pureté; l’intégralité. Le blanc est la couleur du pouvoir divin de pureté. La lumière blanche est la lumière de la Mère (universelle), la lumière de la conscience divine dans son essence. Toutes les autres lumières sont contenues dans cette lumière blanche et peuvent être manifestées à partir d’elle; pour cette raison, le blanc indique également l’intégralité, l’état complet, la totalité et plus particulièrement l’intégralité de l’être dans toutes ses parties, depuis l’être physique jusqu’au véritable moi (NB: car le but dans cette existence est la réalisation spirituelle, c’est pourquoi dans la charte il est question d’être le serviteur de la conscience divine: c’est un chemin spirituel à accomplir dans le corps physique). L’adjectif « intégral » apparait dans les significations de nombreuses fleurs; ainsi le zinnia blanc qui porte le nom d’endurance intégrale, signifie l’endurance dans toutes les parties de l’être.
l’air du Matrimandir,
Le Matrimandir ou «Sanctuaire de la Mère Divine» aura la forme d’une large sphère recouverte de disques dorés ; il sera entouré de collines en forme de pétales, entrecoupées par des promenades en marbre parsemées de fleurs.
Au rez-de-chaussée, sera située une grande salle de marbre blanc. Seule une flamme perpétuelle brûlera au centre des symboles entremêlés de Shri Aurobindo et de la Mère. La flamme émergera du lotus situé en son centre ; le symbole de la Mère sera situé au centre du «carré» du symbole de Shri Aurobindo ; il représentera un lotus largement déployé.
Le triangle descendant symbolise «Sat-Chid-Ananda», c’est-à-dire les trois aspects du Divin Absolu Impersonnel (Brahman) : l’existence pure (Sat), la conscience pure (Child) et la félicité infinie (Ananda) ; le triangle ascendant, quant à lui, symbolise les trois aspects de l’aspiration du divin dans la matière, à savoir la vie, l’esprit et l’amour. La jonction des deux triangles exprime la manifestation parfaite du divin dans le monde, tandis que le lotus entouré d’eau, au centre du carré, suggère l’incarnation humaine parfaite du Divin au sein de la multiplicité des êtres en évolution.
La flamme qui émergera du lotus symbolisera le pouvoir illuminateur de la Conscience-de-Vérité (Ritam Brihat) du Divin présent dans et au-delà de la Manifestation. Ce pouvoir du Divin sera invoqué dans le Sanctuaire dans le cadre d’un des yogas pratiqués à Auroville, à savoir le Bhakti-yoga, le yoga de la dévotion.
La forme ellipsoïdale (le « G »),
La forme de la maquette représente clairement une ellipse. Il y figure un concept d’une galaxie en forme de spirale dont le centre géographique est le Matrimandir ou « âme de la Cité » qui signifie également « temple de la Mère » dans le sens de « mère universelle » qui doit permettre à l’homme d’évoluer au-delà de ses limites actuelles.
La forme ellipsoïdale, qui représente un « G », est aussi un symbole connu des Compagnons, Bâtisseurs de Cathédrales du Moyen-Age, car c’est la lettre de Géométrie, Gnose, Gravitation. Et, de surcroît, GADLU, le grand Architecte de l’Univers, pour les Francs-Maçons.
Ces références incluent donc la science du nombre d’Or. 1.618.
Nombre par lequel sont basées les proportions de toutes choses, comme les proportions du corps humain. Voir l’Homme de Vitruve, plus connu, sous l’interprétation du dessin de Léonard de Vinci.
l’ashram
(1) L’ashram de Sri Aurobindo
La définition de Ashram se traduit en Indes par un endroit retiré dans la nature, dans la forêt ou la montagne, où les sages vivaient dans la paix et la tranquillité, loin de l’agitation du monde.
Des ashrams sont présents en Inde depuis au moins 4000 ans avant J.C. Ils sont présents même en ville et les « grands » de l’Indes tel Gandhi ont tenus un ashram ou y sont allés pour recevoir l’éducation d’un sage, philosophe, ect..
Si ce lieu sert à la pénitence, il est aussi utilisé pour l’éducation. En effet, le même mot est employé pour un lieu dirigé par un gourou où des élèves, petits et grands, séjournent pour suivre les enseignements d’un maître. On utilise alors souvent, dans ce cas, le mot gurûkula – de guru, (enseignant, professeur) et kula, (famille) – pour désigner tant la famille biologique du gourou que le groupe de ses élèves.
Un ashram fort et puissant, grand propriétaire foncier de Pondichéry, qui maîtrise ainsi une grande partie de la ville quelques années après s’y être installée, voilà ce qu’est l’Ashram de Sri-Aurobindo(DVD, interview en caleche:elkabash /l’ancien).
Sri Aurobindo considère que le sens de son ashram est d’être un « laboratoire évolutif » (SAPTREM, MERE, Robert Lafond P.382sq) Jusqu’en 1926, il développe sa doctrine : selon lui, l’homme n’est aujourd’hui qu’à un niveau imparfait de son évolution ; il faut pour lui reconnaître que « l’homme est un être de transition ». Il faut également ajouter que Charles DARWIN, développera la théorie de l’évolution qui révolutionnera le monde scientifique et sociétale sur les origines de l’homme en 1837 et qu ‘une autre de ses théorie concernant la sélection naturelle sera reconnue en 1930 par le monde scientifique.
B. Une situation en deçà des prévisions.
- Constat actuel
La cité d’Auroville fut imaginée pour accueillir 50 000 habitants, sur une surface de 25km². En 2010, seulement 10km² de surface est occupé, pour une communauté de 2500 habitants. La forme même d’Auroville, prévue par la maquette de Roger Anger ne correspond pas à la structure actuelle. Nous pouvons vérifier cette information, grâce aux technologies satellites actuelles. Google Map offre une vue indiscutable de la disposition du site.
Au-delà du nombre d’habitants, il faut souligner l’effort entreprit et réussi de l’implantation végétale. Car, au début, le site sur lequel se situe Auroville n’était qu’un plateau de latérite rouge. C’était un lieu aride, où il fallut creuser des puits. L’agriculture y fut introduite avec succès, par des amenées d’eau et des irrigations. Plus de 2 Millions de végétaux ont été plantés !!! C’est une prouesse écologique. Mais on n’y distingue pas de ceinture vert bien délimitée.
Un système monétaire existe, bien que les relations d’entraide soient spontanées, entre les habitants. Une économie est cependant, indispensable. Elle est gérée par l’administration Indienne. Il y a bien une demande de l’administration Indienne en numéraire. Alors que les temples, onéreux, pourraient être subventionnés par des particuliers, des Fondations ou l’UNESCO. Un système de travail et de rémunération est donc existant.
- Les symboles formels, du symbole à la réalité
Nous entendons « symboles formels », les représentations qui peuvent s’évaluer, s’apprécier et se vérifier matériellement.
1.la géographie ne correspond pas aux plans de base.
Les symboles formels sont, dans cet argumentaire, l’expression de l’esprit et de l’idéologie, transformée en matériel.
L’expression matérielle de l’idéologie. C’est-à-dire :
Parmi les idéologies de départ, la notion de respect de l’environnement était présente. Elle se matérialise et se vérifie aujourd’hui, par des outils existants à Auroville. Comme les Eoliennes et l’utilisation de l’Energie Solaire. Ces outils sont, à mon sens, des symboles matériels qui prouvent la réussite des objectifs d’Auroville.
La notion d’écologie est abordée dans nos pays européens, depuis les années 70, avec l’arrivée du nucléaire et des centrales. Nous pouvons considérer que l’écologie veut respecter l’environnement en faisant attention, lorsque l’on utilise ou emploie des produits de consommation ou des produits énergétiques.
La notion de développement durable n’existe que depuis une dizaine d’année à peine. Il s’agit de consommer des produits et de l’énergie, en prenant en considération le long terme et l’impact de cette consommation sur l’environnement, dans le temps.
Or, ces notions de respect de l’environnement, d’écologie, existent depuis toujours et sont mis en application à Auroville. Ce sont des symboles de respect de l’Homme face à la Nature.
La hiérarchie est inexistante. C’est également un symbole d’égalité entre les hommes qui prouve encore qu’un objectif idéologiste est atteint.
Le laboratoire des langues est un lieu commun d’échanges pour l’étude et l’apprentissage des langues dans des cours par l’écrit, l’audio, l’oral, ordinateur… Dans cette cité, toutes les nations sont accueillies sans distinction. Aucune langue officielle n’est instaurée. Ce laboratoire est un symbole d’universalité. Tous les hommes communiquent entre eux, malgré la « barrière de la langue ».
Le système de la Laïcité est de cours. Chacun peut être croyant ou non. Aucune religion n’est privilégiée. Il n’y a pas de représentant d’autorité spirituelle. C’est un symbole puissant de liberté de pensée.
Les eaux sont traitées par des algues.
Un four solaire de 15 mètres de diamètre est aménagé dans une cuisine immense. C’est un système dans lequel l’eau monte à évaporation et chauffe 1000 repas par jour. C’est l’un des plus grands fours du monde !!! Cet outil est également un symbole de développement durable, de respect de l’énergie. Outil qui existe bien avant la mode des panneaux solaires, dans nos pays.
La pompe Eolienne :
Cet outil est reconnu comme rôle pionnier sur les techniques renouvelables et adaptées
Dès 1972, une des réalisations techniques les plus emblématiques fut cette pompe éolienne. Exportée dans toute l’Inde, elle constitue un exemple de l’utilisation des énergies renouvelables au même titre que le four solaire collectif, plus importante installation de ce type sur le sous-continent indien. Ensuite, le Center for Scientific Research travailla notamment sur les installations solaires photovoltaïques permettant à quelques communautés et fermes de fonctionner en autonomie énergétique… avec forcément une gestion et une maîtrise importante de la consommation énergétique en amont.
La distribution gratuite d’eau potable dynamisée, dont la communauté Aqua Dyn se charge, est faite dans les lieux de restauration collective d’Auroville et plusieurs villages tamouls alentours ont été équipés
2.Comparaison avec le « Monde Nouveau », les villes et la colonisation aux USA ; puis, avec la Cité Nouvelle de Dubaï, déjà très peuplées, polluantes .
(introduction de l’idée que la superficialité, le faste et l’ostentation matérialiste, ainsi que le confort polluant attirent les foules)
Dans ce paragraphe, nous comparaison Auroville et son concept idéaliste, humaniste, ésotérique, avec les villes « modernes », des Etats-Unis et, plus récemment, des Emirats Arabes Unis, Dubaï. Moins spirituel que les desseins d’Auroville, l’Ouest des Etats-Unis offre du rêve, des Dollars, des routes immenses, de la consommation, de la surconsommation… tout dans la démesure. Avec la pollution, le gaspillage et l’impact désastreux sur l’environnement. Aujourd’hui, Dubaï s’est peuplée encore plus rapidement. La ville, en quelques années a surpassé en tous point la superficie, la population, qu’Auroville l’a fait en 40 ans. Dubaï, c’est l’argent, le faste, le luxe, la démesure. Si bien qu’en quelques années, Dubaï a attiré des centaines de milliers de personnes.
1985 : 370 000 habitants.
2005 : 1 204 000 habitants.
Doit-on dès lors penser que les idéaux humanistes, proches de la nature, dans la paix et la communion universelle attirent moins les individus que l’appât du gain, du confort matériel et de la consommation à outrance. Les symboles de la pensée ne suffisent pas à contenter la majorité des individus. Le rapport à la terre, à la nature, au temps qui passe semble ne pas faire écho auprès des gens, qui préfèrent le sigle du Dollars, symbole de la monnaie, gage ou leurre de réussite moderne.
CH.3. Auroville est un symbole utopique
Vérification de l’hypothèse, argumentation
Par la formulation de l’hypothèse Auroville est un symbole utopique, nous ne donnons pas le statut de ville, mais d’un site de pèlerinage. En effet, Auroville ne présente pas les attraits d’une ville, en termes de population. Par contre, c’est bien un lieu où la spiritualité, les échanges, la médiation, ou la contemplation sont courants. Les échanges de savoir et les rapports humains, telle la générosité sont privilégiés. En cela, Auroville tient ses objectifs. Pourtant, elle n’affiche pas des résultats probants, qui remplissent ses objectifs de départ. La population n’est pas attirée suffisamment.
Les constats, les bilans, les chiffres officiels démontrent que la population d’Auroville est constituée surtout par les locaux, les Tamouls, qui exécutent les tâches quotidiennes. Bien-sûr, ils ne sont pas tous inclus dans la démographie d’Auroville, il apparait seulement environ 200 Tamouls qui ont obtenus la « nationalité ». Le reste vit dans les villages environnant, hors de la zone d’Auroville, surtout à Pondichery. Ce qui est normal, puisque les Tamouls sont une peuplade qui occupe cette partie de la planète depuis plus de 2500 ans. Leur langue est d’ailleurs l’une des plus anciennes, encore parlée de nos jours.
Il reste très difficile de trouver des chiffres officiels de la présence des Tamouls à l’intérieur de la cité. En fait, il est très difficile d’obtenir une démographie des touristes, des travailleurs Tamouls et des Aurovilliens. Mais, d’après les témoignages et l’expérience que j’ai pu avoir à Auroville, la puissance de la monnaie des occidentaux crée, malgré les individus, un rapport hiérarchique latent, entre autochtones et occidentaux. Nous pouvons constater que de nombreuses tâches sont effectuées toujours par des Tamouls, comme le travail en cuisine, au réfectoire.
En cela, Auroville pourrait tendre à accueillir des habitants en perpétuelles vacances. Notamment, par l’accueil des touristes. La présence des touristes peut déplaire, aux puristes d’Auroville, mais elle est importante pour la vie de la cité.
En effet, nous pouvons nous référer à quelques reportages indépendants des structures officielles, plus ou moins contendantes avec l’UNESCO, comme l’Agence France Presse, qui mettent en évidence un aspect qui se retrouve partout ailleurs dans le monde : la différence de niveau de vie, de pouvoir d’achat. A ce titre, nous pouvons lire le reportage en lien :
http://lindependante.20minutes-blogs.fr/auroville
A l’échelle planétaire, on peut donc insinuer que Auroville ne prouve pas que l’Homme est attiré par les idéaux et la proximité avec la nature. Car Auroville, semble davantage attiré des touristes curieux. La population qui y vit représente peu d’individus. Par contre, il y a beaucoup de visiteurs de passage.
CONCLUSION
Auroville est une cité idéaliste, utopique, qui, bien avant nos villes modernes a prouvé que l’homme moderne pouvait vivre dans des villes non polluantes. Les idéaux peuvent être maintenus et gérés, tout en respectant un système administratif et financier. Cependant, les populations semblent moins attirées par les idéaux que des promesses de réussite matérielle. La connaissance de l’histoire des cités antiques nous montre que l’homme sait vivre confortablement, dans de grandes cités. Mais, n’est-ce pas préférable, pour l’environnement, qu’Auroville ne se développe pas trop ? Car, avec l’augmentation de la population, ce sont les déchets qui augmentent, les bâtiments, les routes, les véhicules. Or, Auroville pourrait devenir, à terme, un champignon de béton, au milieu de la forêt, telles les « cités-béton » du Brésil, qui abîment les abords de la forêt et la grignote de plus en plus, détruisant la faune et la flore millénaire.
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