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Comment se déroule la prise en charge de la toilette mortuaire par rapport aux missions des infirmiers et quels sont les moyens préconisés pour respecter les rituels funéraires des différentes religions ?

SOMMAIRE

INTRODUCTION.. 3

Partie 1/ CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL. 5

I/ La notion de décès à l’hôpital 5

1.1/ Le décès proprement dit. 5

1.2/ L’annonce du décès à la famille du défunt. 6

1.3/ La toilette mortuaire et ses règles générales. 6

1.4/ Le face à face avec la famille du défunt lors de la présentation du corps. 7

II/ La formation infirmière liée à la toilette mortuaire et à l’accompagnement de la famille du défunt  7

3.1/ La formation infirmière initiale. 7

3.2/ Le champ disciplinaire relatif aux fonctions infirmières dans les soins palliatifs. 8

3.2.1/ La charte du patient hospitalisé. 8

3.2.2/ La loi de 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système. 8

3.3/ Le cadre législatif de la toilette mortuaire par rapport aux missions des infirmiers. 9

3.3.1/ L’existence d’un vide juridique. 9

3.3.2/ Le cadre juridique proprement dit. 9

III/ La prise en charge infirmière du défunt dans la toilette mortuaire et la réponse aux demandes de la famille du défunt. 10

4.1/ La prise en charge individuelle du défunt. 10

4.1.1/ Respect des demandes de la famille. 10

4.1.2/ Les compétences infirmières dans l’accompagnement. 11

4.2/ La connaissance des rites. 11

4.2.1/ La notion de « rite ». 11

4.2.2/ La toilette mortuaire en tant que rite de passage. 12

4.3/ Les différents rituels de décès dans les religions monothéistes. 12

4.3.1/ La religion catholique. 12

4.3.2/ La religion juive. 12

4.3.3/ La religion musulmane. 13

Partie II/ METHODOLOGIE. 14

Partie III/ ANALYSE DES DONNEES. 15

1/ Le public interrogé. 15

2/ La situation de l’infirmière face à la toilette mortuaire. 15

3/ L’accompagnement de la famille. 16

CONCLUSION.. 18

BIBLIOGRAPHIE. 19

ANNEXES. 21

Annexe 1 : Décret n° 74-27 du 14 janvier 1974 relatif aux règles de fonctionnement des centres hospitaliers et des hôpitaux locaux. 21

Annexe 2 : Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce code. 22

Annexe 3 : Questionnaire d’enquête : 23

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abstract : La toilette mortuaire est une notion qui est encore tabou dans le monde de l’infirmerie mais la majeure partie des services hospitaliers la pratiquent malgré le vide juridique qui existe par rapport à cette notion. Par contre, il existe des textes législatifs qui servent de guide pour les infirmiers afin d’assurer la situation et surtout afin d’accompagner la famille du patient. La prise en charge repose sur le fait que la dignité de la personne défunte doit être respectée jusqu’à sa mort, donc lors de sa toilette, c’est le dernière prise en charge, un rite qui fait passer le défunt d’un statut à un autre. Les infirmiers doivent connaître les différents rituels funéraires qui puissent exister afin d’honorer le défunt et sa famille, ces religions sont le catholicisme, le judaïsme et le musulman. il est important pour un infirmier de savoir prendre en charge la toilette d’un patient décédé et de procéder ensuite à l’accompagnement de la famille de celui-ci.

 

INTRODUCTION

Étudiant en 3e année à l’institut Camille Claudel au Centre hospitalier d’Argenteuil, j’ai choisi d’effectuer un travail de recherche en soins infirmiers sur la toilette mortuaire. Au cours de mes 15 années d’exercices en qualité d’aide-soignante dans des structures différentes puis dans mes 2 ans à l’école d’infirmière j’ai régulièrement assisté à la mort du patient.

Lors d’un stage en 2e année en maison de retraite, j’ai assisté au décès d’un résident. J’effectuais mon stage au 1er étage avec une infirmière et d’un agent d’entretien, qui m’aidait au change de protection. Alors que j’aidais au service du repas, nous sommes rentrés dans une chambre, je précédais l’agent d’entretien lorsque j’ai découvert le corps inerte d’un résident. Le faciès avait changé de couleur. J’ai vérifié son pouls puis me suis empressé d’appeler mes collègues. L’agent d’entretien a pris peur et s’est éloigné de la chambre ne souhaitant plus revenir. L’infirmière m’a rejoint, à confirmer l’absence de pouls et à informer le médecin de la structure. Ce dernier a constaté le décès. L’infirmière et moi avons préparés la chambre du défunt en vue de recevoir la famille. Dans l’après-midi, les premiers membres de la famille sont arrivés. Après avoir présenté mes condoléances à la famille, la fille du défunt a demandé toutes ses chaussures. J’ai été surprise et l’ai questionnée sur l’importance de cette demande. Elle m’a répondu «qu’il était impératif de les récupérer, afin que personne ne marche sur lui faute de quoi le corps de son père serait piétiné». Elle tenait absolument à ce que cette croyance juive soit respectée.

C’est souvent un moment douloureux pour les familles qui ont besoin d’un accompagnement particulier de la part du personnel soignant. A titre individuel, j’ai toujours considéré comme acquis que le respect du patient perdurait au-delà du dernier souffle. La toilette qui est un acte incontournable du personnel infirmier revêt en ce sens une dimension particulière lorsqu’il s’agit de la toilette mortuaire. Bien plus que des compétences techniques, cette dernière toilette requiert des aptitudes relationnelles à l’égard de la famille du défunt. Du respect, des attentions, mais aussi de la discrétion. En ce sens, il m’a semblé, intéressant de produire un travail de recherches sur la toilette mortuaire  J’ai réalisé avec cette réponse que les soins mortuaires nécessitaient une connaissance des croyances religieuses liée aux rites mortuaires. L’occasion m’est donnée aujourd’hui, au travers de ce travail de recherches d’explorer la dimension spirituelle des soins apportés au défunt dans les trois religions monothéistes (catholique, juive, musulmane).

Je souhaite approfondir cette thématique sur le plan relationnelle.

Le décès est un moment très brutal pour la famille du défunt. L’équipe soignante joue un rôle primordial dans cette épreuve douloureuse. Beaucoup de soignants rencontraient des difficultés à prendre en charge les familles endeuillées dû au manque de connaissances sur les différents rituels pratiqués dans chaque religion. Cette démarche qui consiste à prendre soin du corps du défunt est réalisée par les infirmières et/ou les aides-soignantes, parfois en binôme, ce qui peut aider la prise en charge car chaque soignant a ses représentations sur la mort. Il faut savoir que 70% de la population meurt à l’hôpital selon l’INSERM Il me semble important de considérer la toilette mortuaire comme un soin à part entière et de prendre en compte toutes ses dimensions. Il faut respecter les souhaits de chacun afin de donner satisfaction aux familles et pour la mémoire du défunt. Il est de notre devoir de soignant de ne pas banaliser ce moment même si parfois certains rites nous sont inconnus voir étranges. La famille souhaite donner du sens et de la valeur à la toilette mortuaire au travers de rituels religieux. La toilette est le dernier soin réaliser au patient décédé il est intéressant pour les soignants de considérer le défunt dans sa dimension humaine en respectant ses valeurs et croyances en lui assurant une prise en charge individuelle. Pour ce faire il est impératif d’en maitriser tous les aspects le concernant

1° Comment l’infirmière peut respecter les demandes des familles au sein de l’hôpital?

2° En formation infirmière quelles sont les compétences qui peuvent nous aider à faire face à cette situation?

 

Suite à ces différents questionnements, la problématique adoptée est la suivante : Comment se déroule la prise en charge de la toilette mortuaire par rapport aux missions des infirmiers et quels sont les moyens préconisés pour respecter les rituels funéraires des différentes religions ? Qu’en est-il de l’accompagnement de la famille du défunt ?

 

Afin de répondre à ces questions, mon travail sera divisé comme suit :

Partie I : Cadre théorique et conceptuel

Partie II : Méthodologie de recherche

Partie III : Analyse des données

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partie 1/ CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

Dans un premier temps, il est important d’analyser étape par étape le déroulement de la procédure en cas de décès à l’hôpital pour ensuite faire ressortir le rôle de l’infirmier par rapport à la survenance de ce décès.

 

            I/ La notion de décès à l’hôpital

Il s’agit ici de mettre en exergue ce qu’est le décès et de voir les procédures à suive en cas de survenance de celui-ci à l’hôpital.

 

                        1.1/ Le décès proprement dit

La mort se présente par l’arrêt du battement du cœur et l’arrêt de toutes les fonctions au niveau du système nerveux, l’arrêt est irréversible. Il y a également d’autres moyens pour connaître la survenance du décès de la personne, sa mâchoire inférieure tombe, dès fois, les yeux restent ouverts ou demi-fermés. Et après une demi-heure, la personne devient très rigide. En cas d’apparition de ces signes, on peut présumer que la personne est décédée. La mort est alors constatée.

Après cette constatation, il faut faire appel à un médecin pour que celui émette son avis médical, c’est lui qui va confirmer que la personne est bel et bien décédée. Le médecin appelé à la constatation délivre le certificat de décès dans lequel figure sa signature. Enfin, il est obligatoire de faire connaître la survenance du décès à la famille du défunt, de même pour la direction de l’hôpital ainsi que l’officier de l’Etat Civil.

 

                        1.2/ L’annonce du décès à la famille du défunt

L’annonce du décès à la famille du défunt est mentionnée par le décret n°74-27 du 14 janvier 1974[1]. Ainsi, la disposition de ce décret stipule que dans la mesure où aucun membre de la famille n’est présent au sein du service qui a pris en charge le défunt, le service doit téléphoner la famille pour les mettre au courant. Cette annonce doit être faite soit par le médecin  traitant soit par une personne travaillant au sein du service. Ainsi, lors de cette annonce, l’annonceur doit informer la famille sur le fait que le corps ne peut rester plus de 10 h au sein du service car au-delà de cette durée, le corps doit être transféré à la chambre funéraire. Cette durée de 10 h est exigée par le décret n°97-1039 du 14 novembre 1997[2].

La phase de l’annonce du décès du défunt à sa famille constitue une procédure difficile à vivre pour les soignants car ils doivent savoir gérer les émotions, ils peuvent être contraints de trouver des mots qui ne risquent pas de blesser encore plus la famille, de même pour les gestes à tenir en face de la famille. Les soignants doivent savoir maîtriser les émotions diverses qui peuvent sortir, cela peut se présenter par un état de choc ou par une forte brutalité, l’émotion varie selon les circonstances de la mort. Il n’y a pas d’attitudes précises et définies, cela varie de l’annonce mais également de celui qui écoute l’annonce, c’est pourquoi les soignants ont peur de cette situation, sa gestion est très complexe.

De même, il faut choisir le bon moment pour annoncer la mauvaise nouvelle, l’espace doit être géré également, l’environnement doit être silencieux, calme. La façon de parler doit être faite sans précipitation avec des explications claires ne prêtant aucune confusion, directe en même temps, les soignants doivent également garder le secret médical. L’enjeu est donc de taille, les soignants doivent être claires dans leur explication, ils doivent chercher les mots qu’il faut, et en même temps ; ils doivent garder le secret médical.

 

                        1.3/ La toilette mortuaire et ses règles générales

La toilette mortuaire constitue pour le défunt une marque de respect et elle est essentielle pour le respect de son corps. La personne vient de perdre la vie et il est plus que nécessaire d’offrir une propreté à son corps, cela donne une meilleure image de la personne.

Le déroulement de la toilette mortuaire doit respecter les règles imposées par l’hôpital mais en parallèle, elle doit respecter les demandes de la famille concernant les variétés de rites qui puissent exister au sein de celle-ci, il peut aussi y avoir des cas ou le patient, lors de son vivant a fait des demandes particulières si sa mort survient.

D’une manière générale, le soignant responsable de la toilette doit d’abord enlever tous les matériels médicaux comme les sérums par exemple, de même pour les bijoux encore présents sur le corps du défunt. Les bijoux valeureux doivent être placés dans le coffre. C’est après cette procédure que le soignant passe à la toilette mortuaire, il s’agit alors de laver le corps du défunt. Tous les pansements existants doivent être propres. Au cours de ce nettoyage, le soignant doit mettre une protection anatomique, il arrive aussi qu’il se couvre tous les orifices. Pour ce qui est du vêtement du défunt, il doit être vêtu de la chemise de l’hôpital et on recouvre son corps de drap. Si les yeux du défunt étaient ouverts ou mi-clos lors de son décès, le soignant doit les fermer, la bouche doit être également fermée avec une mentonnière. Pour soigner encore plus son image, le soignant doit procéder au rasage et au coiffage du défunt, et ce, quotidiennement, le temps qu’il reste au sein de l’hôpital.

Ensuite, le patient est placé à plat avec un oreiller, le soignant doit veiller à ce que ses mains soient croisées ou allongées le long du corps mais au dessus du drap qui le couvre. Pour permettre ensuite l’identification du défunt, on lui met un bracelet sur le poignet. Toutes les affaires appartenant au défunt font l’objet d’un inventaire fait par deux soignants, celles qui sont de valeurs sont placées au dépôt et les restes dans un sac.

Enfin, les soignants vident la chambre dans laquelle a été accueilli le défunt lors de son vivant, tous les dispositifs médicaux sont enlevés et on ne met que des fauteuils autour du lit.

 

                        1.4/ Le face à face avec la famille du défunt lors de la présentation du corps

Au sein du service, l’équipe soignante doit offrir la possibilité à la famille du défunt d’avoir un moment pour qu’elle puisse entrer en contact physique avec le défunt et ce, dans la chambre ou il a été pris en charge lors de son vivant.

Il est important pour la famille de voir le corps de leur défunt, l’infirmier doit l’accompagner dans ce moment difficile mais en même temps, il est primordial de les laisser un moment d’intimité avec le corps. En parallèle, l’infirmier reste disponible en cas de besoin de la famille.

Après ces moments de recueil, le soignant va exposer à la famille les procédures qui vont être entamées et leur expliquer l’obligation d’aller aux admissions avec le livret de famille. Aussi, il est pratique de demander à la famille ce qu’elle souhaite faire au moment du départ du corps.

Nous allons ensuite évoquer les connaissances de l’infirmière par rapport à cette prise en charge, est-elle suffisamment compétente ?

 

II/ La formation infirmière liée à la toilette mortuaire et à l’accompagnement de la famille du défunt

            3.1/ La formation infirmière initiale

L’objectif de la formation infirmière initiale tend vers la réflexion en soi de l’étudiant, il s’agit de réveiller son être afin qu’il devienne un être soignant avec beaucoup de professionnalisme, l’imprégnation de la communication avec ce qui l’entoure figure parmi les finalités, l’étudiant doit savoir porter son attention sur l’autre.

L’étudiant suit un cursus de trois ans, le cursus ne se limite pas seulement à l’apprentissage de plusieurs pathologies en combinaison avec les soins infirmiers adaptés, il s’étend jusqu’à l’imprégnation d’une capacité à écouter les patients et leur famille, à les aider, à les soutenir et à les accompagner. L’étudiant est formé pour s’approprier de compétences qui pourraient lui être nécessaires pour soutenir une famille endeuillée.

Par contre, le soutien doit être suivi de la connaissance de ce qui entoure le concept de la mort en raison du fait que l’accompagnement d’une famille endeuillée est spécifique et non comme les autres aides apportés aux patients. La formation initiale ne tient pas compte d’une manière spécifique cette approche conceptuelle de la mort, en fait, il s’agit d’une formation de petite durée comme le cours d’anthropologie ou le cours sur l’accompagnement du mourant et de sa famille.

Le module de soins palliatifs dans la majeure partie des I.F.S.I ne prend que quelques heures, sauf dans seulement 32% des IFSI qui consacrent 30 heures selon l’étude effectuée en 2001 sur la matière[3]. D’une manière générale, la formation infirmière initiale ne prépare pas à la confrontation à la mort, et même sur le côté conceptuel.

 

            3.2/ Le champ disciplinaire relatif aux fonctions infirmières dans les soins palliatifs

D’une manière générale, la toilette mortuaire est intégrée dans les soins palliatifs en raison du vide juridique qui l’entoure. Mais il existe des textes de lois qui protègent le patient et même lors de leur décès, il peut être envisageable d’appliquer ces textes. Les patients hospitalisés ont des droits dès lors qu’ils restent au sein de l’établissement de santé qui les accueille.

 

                        3.2.1/ La charte du patient hospitalisé

La charte du patient hospitalisé stipule tous les droits du malade accueilli dans un établissement de santé. Tous les établissements de santé ont l’obligation de respecter les droits de l’homme qui sont connus sur le plan international ainsi que les principes du droit français dont la non discrimination, le respect de la personne, …

La charte du patient hospitalisé doit ainsi être appliquée même si le patient vient à mourir, il doit toujours disposer des droits qui sont énoncés par la charte du patient hospitalisé, son corps doit être respecté, de même pour sa dignité. Le respect de la famille du patient hospitalisé est aussi préconisé par cette charte de manière à ce qu’il n’y ait aucune discrimination à leur égard peu importe leur niveau de vie, leur culture ou leur rituel pour la toilette mortuaire.

 

            3.2.2/ La loi de 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système

Cette loi fixe les grands principes relatifs au droit du patient. Le patient a droit à l’accès au système de santé en général. La loi énonce le « droit fondamental à la protection de la santé » et pour y arriver, l’équipe soignante doit déployer tous les moyens possibles. La loi stipule également que les établissements de santé doivent « garantir l’égal accès de chaque personne aux soins nécessités par son état et assurer la continuité des soins et la meilleure sécurité sanitaire possible ». La loi stipule aussi l’interdiction de la discrimination, de même, la dignité du patient doit être également respectée.

Concernant le respect du patient, les règles de confidentialité sont également posées par cette loi, de même pour le secret professionnel. En effet, le patient a droit au respect de sa vie privée et toutes les informations le concernant doivent être gardées secrètes.

Sur ce qui est du secret médical, l’infirmier comme tout autre corps médical y est tenu. Par contre, dans la mesure où il fait un diagnostic grave, l’exception se présente car il peut faire part de ce diagnostic à la famille du patient.

Pour conclure donc, la loi du 04 mars 2002 donne une nouvelle place au patient dans un système de santé qui tient compte de son droit. Ainsi, le patient a le droit au respect et à la dignité à partir du moment ou il est pris en charge au sein de l’établissement, et ce, jusqu’à sa mort au cas ou le décès survient.

Ainsi, la toilette mortuaire n’est énoncée dans aucun texte relatif aux soins infirmiers mais cette loi va dans ce sens ou même lors du décès, le défunt, ancien patient de l’établissement, a toujours le droit au respect et à la dignité.

 

3.3/ Le cadre législatif de la toilette mortuaire par rapport aux missions des infirmiers

                        3.3.1/ L’existence d’un vide juridique

Malgré l’existence de ces lois qui peuvent servir de référence aux infirmiers lors de leur vécu face au décès d’un patient, il existe un vide juridique en ce qui concerne la toilette mortuaire. Il n’y a aucun texte de loi qui donne une définition pouvant être pratiquée par les infirmiers dans la pratique. Les compétences requises ni les droits y afférents ne figurent dans le décret de compétence de février 2002. La toilette mortuaire ne fait donc pas partie des actes de soins infirmiers mais elle rentre cependant dans leurs pratiques, ce qui rend son pratique très difficile pour les infirmiers. Il n’y a pas de textes officiels qui parlent de la toilette mortuaire, de l’attitude qui doit être tenue par l’infirmier.

Pourtant, la toilette mortuaire est pratiquée dans les établissements de santé, il n’y a pas de qualification exacte, est-ce un soin infirmier ou bien est-ce un soin spécifique.

Par rapport à ces questionnements, plusieurs auteurs font entrer la toilette mortuaire comme étant un soin infirmier en raison du fait que l’infirmier suivant le décret de 1993 relative aux règles de la profession infirmière stipule l’accompagnement de la famille du patient, on parle de la relation d’aide.

 

                        3.3.2/ Le cadre juridique proprement dit

Pour cerner le cadre juridique du rôle de l’infirmier dans la toilette mortuaire, il faut se référer à la relation d’aide qui fait partie du rôle infirmier. La relation d’aide entre beaucoup en compte lorsque le patient est décédé et que l’infirmier doit faire face à sa famille pour l’accompagner et pour l’aider dans ces moments difficiles. La mort est un moment très difficile, les proches du défunt ont besoin d’aide et de soutien, c’est pourquoi l’infirmier reçoit des formations dans la relation d’aide.

La relation d’aide est préconisée dans le décret des compétences de 2002 qui est relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier[4]. Cette relation d’aide est aussi stipulée dans le programme des études en soins infirmiers. De plus, l’article R.4311-2 du décret de compétences oblige les infirmiers à prendre en charge la douleur, la détresse pouvant être traversée par le patient mais aussi l’accompagnement de sa famille. Le rôle de l’infirmier ne se limite donc pas par rapport à l’accompagnement du patient mais également de sa famille. Le soutien psychologique du patient et de son entourage est requis, ce qui veut dire que l’infirmier doit également apporter un soutien à une famille endeuillée.

Le cadre juridique ne tient donc pas compte de la toilette mortuaire mais du rôle infirmier dans l’accompagnement d’une famille endeuillée.

 

III/ La prise en charge infirmière du défunt dans la toilette mortuaire et la réponse aux demandes de la famille du défunt

            4.1/ La prise en charge individuelle du défunt

La prise en charge individuelle du défunt se termine par la toilette mortuaire et tous les autres processus qui vont avec. Le défunt doit être lavé, il doit être propre et habillé par les vêtements de l’hôpital, on enlève ses bijoux et les garder de manière à ce que la famille puisse les récupérer lors de leur venue.

La prise en charge individuelle se joue surtout par rapport à la famille du défunt, et il est du rôle de l’infirmier de soutenir chaque membre de la famille endeuillée, de veiller à ce que leurs demandes personnelles soient respectées.

                        4.1.1/ Respect des demandes de la famille

Le deuil est déjà un moment percutant pour la famille du défunt, l’infirmier doit adopter une communication adaptée à cette situation, pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. La situation est par contre très variée, chaque membre de la famille peut avoir sa propre sensation et la façon de montrer cette émotion. L’infirmier devra être en mesure de desceller chaque émotion pour pouvoir trouver les mots à dire ou s’il est mieux de se taire. Il y a des personnes qui ne veulent pas montrer leur sentiment, il y en a qui devient violent et peut même arriver à accuser l’infirmier.

Il y aura également des demandes de la part de la famille, des demandes qui peuvent être générales mais peuvent aussi être spécifiques. Le rôle de l’infirmier dans ce cas est de respecter les demandes dans la mesure où celles-ci ne sont pas contradictoires aux règles de l’hôpital. Le fait de respecter les demandes de la famille fait partie du soutien apporté par l’infirmier.

                        4.1.2/ Les compétences infirmières dans l’accompagnement

Les infirmiers adoptent des techniques qui peuvent ne pas être pareilles dans tous les services hospitaliers.

En premier lieu, ils travaillent en équipe, les infirmiers forment ce qu’est l’équipe soignante. En fait, le travail en équipe permet de se soutenir aussi car il ne s’agit pas seulement de soutenir la famille endeuillée, c’est également un moment difficile surtout pour l’infirmier qui s’est chargé personnellement du patient décédé. Le travail en équipe permet également de se donner des conseils pour mener à bien l’accompagnement, il y a toujours d’infirmiers sont plus expérimentés en la matière que d’autres, surtout qu’il n’y a pas de formation spécifique dispensée pour la survenance de cette situation.

En second lieu, si l’infirmier doit faire la toilette mortuaire, il va essayer de respecter les règles de sa profession, gérer les émotions car à ce moment, son rôle va au-delà du rôle professionnel, il s’agit de toucher concrètement le corps sans vie. Ainsi, pour ne pas sombrer dans l’émotion, l’infirmier doit se dire que la toilette est le dernier acte de respect et de soin à l’égard du patient, que c’est le dernier hommage à sa personne. La technique permet ainsi de maîtriser l’émotion et à la place, donner le meilleur soin.

En ce qui concerne les proches du défunt, pour mieux gérer l’accompagnement, l’infirmier consigne d’abord les volontés du défunt et celles de ses proches dans le dossier de soins. Il est important de posséder un descriptif des rites religieux, de même pour les coordonnées des ministres des différents cultes religieux, des contacts des proches du défunt.

 

            4.2/ La connaissance des rites

                        4.2.1/ La notion de « rite »

La définition du rite est la suivante : « Les rites qualifient toutes les conduites du corps plus ou moins stéréotypées, parfois codifiées et institutionnalisées, et qui s’appuient nécessairement sur un ensemble complexe de symboles et de croyances. Ce sont des comportements aux scénarios multiples qui mettent en scène les affects les plus profonds. Les rites funéraires censés guider le défunt dans son destin visent avant tout à transcender l’angoisse de la mort chez les survivants. »[5]

 

Le rite a plusieurs fonctions, en premier lieu, il garanti l’équilibre de son quotidien en raison du fait que son existence offre une stabilité à la société. C’est le rite qui pose les limites à ne pas franchir, il est même parfois conçu comme un code au sein de la société.

En second lieu, le rite rassure l’individu par rapport à ces peurs vis-à-vis de la société. De par l’existence du rite, l’homme se sent en sécurité dans l’endroit ou il vit. Enfin, le rite permet à l’individu de « rechercher la puissance par des contacts avec les profanes »[6]. Le rite est représenté par des gestes, des mots qui sont supposés venir d’un profane sacré et qu’il faut respecter sinon, les sanctions seront graves.

 

                        4.2.2/ La toilette mortuaire en tant que rite de passage

Le rite de passage est en lui-même un rite qui va passer au cours de la vie d’une personne donnée, le fait est qu’il existe plusieurs étapes dans la vie d’un individu, et entre elles, il y a un passage, allant de la naissance à la mort de celui-ci. Le rite de passage se rencontre lorsque l’individu passe d’un statut à un autre. Ainsi, les rites de passage dans la vie de l’Homme sont la naissance, la puberté, le mariage et enfin la mort.

Pour les soignants, dans notre cas d’étude, les infirmiers, la toilette mortuaire est un rite de passage. La toilette mortuaire a toujours été un acte de grande importance symbolisant la séparation. Elle constitue un passage entre deux mondes, celui des vivants et celui des morts. De nos jours, c’est au sein de l’hôpital que la toilette mortuaire s’exerce. L’infirmier au cours de sa carrière accompagne patient par patient, la toilette mortuaire constitue pour lui une continuation de cette prise en charge. C’est par la toilette mortuaire que l’infirmier donne le dernier soin et offre la dernière prise en charge à la personne défunte. La toilette mortuaire marque ainsi la séparation et c’est l’équipe soignante qui a le rôle de passer au défunt un nouveau statut.

 

            4.3/ Les différents rituels de décès dans les religions monothéistes

Une équipe soignante qui sera en charge de la toilette mortuaire d’un défunt doit connaître les différents rituels propres à la religion de sa famille car les rituels occupent une pace très importante aux yeux de tous les membres de la famille. Ainsi, les religions les plus fréquemment pratiqués et les plus rencontrés sont la religion catholique, la religion juive et la religion musulmane. Chaque religion peut avoir son propre rituel lors d’un décès et qu’il faut respecter pour la dignité de la personne défunte.

 

                        4.3.1/ La religion catholique

Dans la religion catholique, il n’y a pas de rituel en ce qui concerne la toilette du défunt, ni même pour les vêtements qu’il doit porter après le toilettage. Il appartient donc aux infirmiers de se conformer à la volonté de la famille tant que ces demandes ne sont pas contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs. La veillée funéraire est peu pratiquée mais dans la mesure ou la famille n’a pas ou encore ramené le corps, elle est possible. En ce qui concerne la mise en bière, le défunt doit être allongé sur le dos, les deux mains se rejoignent sur la poitrine et dans la majeure partie des cas, on y met un chapelet ou un crucifix. A partir du moment où le corps quitte l’hôpital, les cérémonies funéraires appartiennent à la famille selon leurs rituels.

La religion n’impose pas beaucoup de rituels par rapport au décès d’une personne, le rôle de l’infirmier est de respecter les demandes de la famille pour la toilette, et aussi pour la mise en bière.

 

                        4.3.2/ La religion juive

Dans la religion juive, la toilette mortuaire est une toilette de purification appelée « Tahara ». Au cours de celle-ci, la famille n’assiste pas, ce sont les membres de la « Hevra Quaddicha » qui procèdent  à la toilette, l’infirmier en charge du patient n’intervient pas. S’il s’agit d’un défunt, ce sont des hommes qui font la toilette et s’il s’agit d’une défunte, ce sont des femmes. La quantité d’eau utilisée est déjà définie par les membres et il existe des étapes à suivre, tout au long des étapes, des psaumes sont récités. Ils enveloppent le corps entier avec une toile blanche et celui-ci est posé sur le sol. Le défunt ne doit porter aucun bijou sur lui. Au cours de la veillée funéraire, la récitation des psaumes se fait de manière continue, en présence de toute la famille. D’une manière générale, les soins de conservation sont interdits sauf dans le cas ou le corps va être transféré en Israël. Il est aussi important pour l’équipe soignante de savoir que pour la mise en bière, le défunt repose également sur le dos, les mains allongent le long du corps, la tête doit être posée sur un sachet de terre d’Israël, cette terre sert aussi pour saupoudrer le corps. L’inhumation doit être faite le plus rapidement possible, c’est-à-dire sous 24 h mais il existe des jours ou l’on ne peut pas y procéder comme le Shabbat, les jours de fêtes et de Yom Kippour. Et enfin, les juifs n’utilisent pas de fleurs par rapport au corps du défunt.

La religion juive est très spécifique et il est très important pour l’équipe soignante de connaître tous les rituels pour ne pas offenser la religion.

 

                        4.3.3/ La religion musulmane

Dans la religion musulmane, la toilette de purification est très essentielle. Le corps doit être lavé par quatre personnes de même sexe que le défunt, ces personnes doivent être instruites des rites musulmans. Il est donc possible pour un infirmier de même sexe que le défunt d’y participer à condition que celui-ci soit instruit des rites et que la famille lui autorise. Par contre, la femme peut participer à la toilette de son mari et inversement. Le placement du corps est fonction de la position de la Mecque car la tête doit tourner vers la direction de celle-ci. Le corps est ensuite lavé de haut en bas, trois fois de suite pour chaque partie du corps à commencer par la partie droite. On essuie le corps et on l’enveloppe avec trois pièces d’étoffe blanche non cousues (le nombre doit être impair). Le bras est allongé tout le long du corps ou mains croisés sur la poitrine.

Pour ce qui est de la mise en bière, ceux qui ont procédé à la toilette dispose le corps en faisant en sorte que la tête tourne dans la direction de la Kaaba.

 

La toilette mortuaire fait entrer les différents rituels, or, les rites doivent être respectés pour le respect même du défunt et de sa famille en vertu des règles de la profession infirmière.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partie II/ METHODOLOGIE

Dans l’objectif de répondre à ma question de recherche, l’outil que j’ai choisi est l’entretien à l’aide de questionnaire, l’entretien est demi-directif. J’ai choisi cet outil en raison du fait que mon sujet portant sur la toilette mortuaire est encore un sujet considéré comme tabou, le questionnaire est semi directif pour mieux guider les intervenants dans leur réponse, les rendre à l’aise et e, même temps, obtenir des réponses satisfaisantes.

Je me suis ainsi adressée à des infirmiers qui pourraient répondre sans gêne aux questions, l’objectif étant d’avoir des réponses pertinentes pouvant m’aider à la réalisation de ce mémoire. De plus, j’ai fais exprès de ne poser que quelques questions pour ne pas frustre l’intervenant, mais par contre, je n’ai posé que les questions qui pourraient m’être utiles à la réponse à ma problématique.

J’ai décidé de faire mon enquête dans les quatre services de l’hôpital ou l’on pourrait de manière fréquente assister à la mort d’un patient, notamment la gérontologie, l’oncologie, la pneumologie et les soins palliatifs. Les infirmiers ont été intéressés par le sujet, ils n’ont pas montré de signe de refus de répondre à mes questions. La raison est peut être due au fait que la mort d’un patient est pour eux un événement régulier et que les infirmiers de ces services se trouvent concernés. L’enquête s’est alors déroulé comme il fallait, j’ai pu avoir les réponses de Huit infirmiers qui ont chacun des expériences variés à travers leurs années d’exercice. La différence peut m’aider à savoir si le fait d’avoir des expériences en matière de décès aide dans la prise en charge.

Certes, les questionnaires ne me permettaient pas de m’étaler d’une manière complète à ma recherche, il y a des limites car l’entretien ne concernait que huit infirmiers, par contre, j’ai pu avoir des réponses différentes et je pense que je pourrai répondre à ma problématique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partie III/ ANALYSE DES DONNEES

            1/ Le public interrogé

Huit infirmiers ont répondu à ma question, ils sont âgés entre 28 et 42 ans, leur niveau d’expérience est aussi différent, allant de 3 ans à 12 ans. Leur expérience n’est pas conforme à leur âge, il a un infirmier qui a 39 ans mais qui ne possède que 3 ans d’expérience contre un infirmier qui a 33 ans mais qui possède 12 ans d’expériences. Les infirmiers sont issus de différents services, un infirmier au sein du service gérontologie, deux au sein du service oncologie, deux également au sein du service pneumologie et trois au sein du service des soins palliatifs. Le public interrogé est majoritairement des femmes, seul dans le service gérontologie qu’il y a des intervenants masculins. Le tableau ci-après montre le détail sur le public interrogé.

Sexe Age Service Nombre d’année d’exercice
Masculin 42 ans Gérontologie 10 ans
Masculin 39 ans Oncologie 3 ans
Féminin 32 ans Oncologie 11 ans
Féminin 28 ans Pneumologie 5 ans
Féminin 36 ans Pneumologie 11 ans
Féminin 35 ans Soins palliatifs 11 ans
Féminin 33 ans Soins palliatifs 12 ans
Féminin 33 ans  Soins palliatifs 9 ans

2/ La situation de l’infirmière face à la toilette mortuaire

Par rapport à la question n° 1, il a été constaté que tous les infirmiers ont déjà assisté à un décès d’un patient au moins. La circonstance la plus fréquemment rencontrée est celle de la fin de vie mais les infirmiers ont déjà aussi été confrontés à des décès brutaux comme la crise cardiaque.

Gérontologie -Fin de vie d’une maladie chronique
Oncologie -Fin de vie suite à différents cancers bronchiques

-Fin de vie de cancer et arrêt cardiaque

Pneumologie -Fin de vie de BPCO/Arrêt cardiaque/ Cancer bronchique

-Fin de vie d’un cancer bronchique/ Arrêt cardiaque

Soins palliatifs -Fin de vie d’un adolescent atteint d’un ostéosarcome/ Arrêt cardiaque

-Fin de vie de différentes pathologies cancéreuses

-Vieillesse/ Occlusion intestinale

 

Par rapport à la question n° 2 concernant le ressenti de l’infirmier en apprenant la mort m’a permis de desceller les sentiments de chaque infirmier. Le sentiment ressenti par chaque infirmier est différent face à un décès d’un patient selon le cas qui est présenté face à lui. Par contre, la majeure partie des infirmiers sont tristes à la survenance du décès. Deux infirmiers ont déjà ressentis le soulagement car ils sont conscients de la souffrance qui a été vécue par ce patient. Un infirmier a également éprouvé un sentiment d’échec par rapport à sa prise en charge et se sent même impuissant face à la situation. Un infirmier a aussi déclaré avoir été déjà préparé psychologiquement à la mort du patient.

La question n° 3 s’est focalisée sur la connaissance des rites, presque tous les infirmiers connaissent les rituels musulmans et juifs, les religions les plus strictes, cependant, il y a eu un infirmier qui avoue ne connaître aucun rituel funéraire, par contre, il s’agit d’un infirmier avec 11 ans d’expériences, la religion catholique a été connue par un infirmier, la réponse est due au fait que cette religion n’exige pas de toilette funéraire déterminée et peut être que tous les infirmiers la connaissent. Il y a eu également un infirmier qui connait le rite hindouiste.

La question n°4 concerne la signification et l’importance de la toilette mortuaire aux yeux des infirmiers. Dans la globalité, la réponse tourne autour de la fin de la prise en charge, que c’est de dernier soin accordé au patient pour le respect de sa dignité. Par contre, en ce qui concerne son importance, si sept infirmiers trouvent la toilette mortuaire essentielle, un n’est pas d’accord avec cette idée.

 

            3/ L’accompagnement de la famille

La question n°5 m’a permis de savoir que la prise en charge de la famille est pratiquée par tous les infirmiers. La question suivante a fait ressortir leur façon de prendre en charge la famille du défunt, l’écoute est le premier geste qui a été constaté de la part de tous, certains infirmiers ajoutent la réassurance, le soutien moral, l’empathie, la reformulation, d’autres font jouer le relationnel, la disponibilité et le respect de la volonté de la famille.

La question n°7 est la suivante : Y a-t-il des moyens spécifiques déployés dans votre service pour mieux accompagner la famille du défunt ? Un tableau récapitulatif des réponses va nous démontrer que dans certains services, les moyens d’accompagnement spécifiques existent.

Gérontologie NON
Oncologie -Equipe mobile d’accompagnement/Psychologue/équipe soignante du service

-Equipe d’accompagnement de soins palliatifs/ Psychologue/équipe soignante du service

Pneumologie – Equipe mobile d’accompagnement/ Psychologue

-NON

Soins palliatifs -Equipe mobile d’accompagnement/ Psychologue sur rendez vous/ Equipe soignante si besoin

-Installation d’un lit d’accompagnement/ Recueil des contacts pour informer la famille de jour comme de nuit si elle le souhaite/ Mise à disposition de bénévoles et des personnes de culte.

 

Presque tous les services de l’hôpital déploient donc des moyens spécifiques pour accompagner au mieux la famille du défunt, cet accompagnement est plus sérieux dans le service des soins palliatifs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

Le métier d’infirmier est surtout un métier qui tient en compte l’humanité. La base de la profession est bel et bien la relation entretenue avec le soigné. Afin d’assurer ce relationnel, il est important que l’infirmier puisse s’impliquer de manière personnelle et active dans sa prise en charge.

Au cours de cette recherche que j’ai effectuée, j’ai pu remarquée que le fait de faire face au deuil d’un patient est un moment très difficile tant pour l’infirmier que pour la famille endeuillée. Par contre, l’infirmier, en vertu des règles qui régissent sa profession, doit respecter le patient, surtout sa dignité, jusqu’à sa mort, il est également investit d’une mission de soutien et d’accompagnement que ce soit vis-à-vis du soigné que de la famille de celui-ci. Vis-à-vis du défunt, il doit passer à la toilette mortuaire, faire de cet acte un acte de respect pour le patient décédé, en respect de sa dignité, c’est la fin de la prise en charge. Pour ce faire, il doit être en mesure de m’exercer, c’est-à-dire qu’il doit connaître les rites religieux en matière de décès, l’enquête a permis de voir que les trois religions qui sont la religion catholique, juive et musulmane sont connues par la majorité des infirmiers. La religion juive et la religion musulmane présente des spécificités en ce qui concerne la toilette de purification, l’infirmier en présence de ce cas, doit être en mesure de maîtriser la situation. Face au décès d’un patient, l’infirmier ressent également des émotions qu’il doit savoir maîtriser surtout lorsqu’il devra présenter le corps à la famille, il est de son rôle de soutenir, d’écouter tous les membres de la famille, il doit être disponible. En parallèle, il doit respecter minutieusement les demandes de la famille de manière à respecter tant le défunt que les membres de sa famille.

Ainsi, il a été constaté qu’il existe des moyens spécifiques dans les services hospitaliers pour accompagner la famille du défunt. Parmi ces moyens figurent la mise à disposition d’une équipe mobile d’accompagnement, de psychologues qui vont soutenir la famille, d’une équipe soignante si besoin est. Plusieurs procédés sont utilisés pour aider les infirmiers à faire face à cette situation difficile. Par contre, il a également été constaté qu’il y a encore des infirmiers qui ne connaissent pas l’importance de la toilette mortuaire et il existe des services qui n’ont pas de moyens spécifiques pour l’accompagnement de la famille, certains infirmiers ne sont même pas en connaissance des rites funéraires des différentes religions. Or, tôt ou tard, le cas va se présenter, ne serait il pas nécessaire d’encadrer la toilette mortuaire dans un cadre juridique afin de mieux préparer les infirmiers à ce qui les attendent, ne serait il pas possible de dispenser des cours de formation, même au sein de l’hôpital visant à apprendre les différents rites et les attitudes à adopter en cas de décès d’un patient ?

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages :

 

-BIOY Antoine, BOURGEOIS François, NEGRE Isabelle – « Communication soignant soigné: Repères et pratiques » – Collection IFSI formations paramédicales, Bréal, Paris, 2003

 

– DELOMEL, Ma. La toilette dévoilée: analyse d’une réalité et perspectives soignantes. EDITION SELI ARSLAN. 01.01.2006. 220 pages

 

– DUPONT Marc – « Le décès à l’hôpital. Règles et recommandations à l’usage des Personnels »Doin, Lamarre, Rueil-Malmaison, 2002

 

– KUBLER-ROSS Elisabeth – « Accueillir la mort »Pocket, Editions du Rocher, 1998

 

-LEVY, Isabelle. Soins et croyances. Guide pratiques des rites, cultures et religions à l’usage des personnels de santé et des acteurs sociaux. Edition ESTHE, 01.03.2002. 222 pages

-LEVY, Isabelle. Prise en compte de la dimension spirituelle et religieuse dans une institution laïque. TECHNIQUES HOSPITALIERES. Numéro 664. 01.03.2002. Pages 48-50

– MAISONNEUVE J. – Les rituels – Collection Que sais-je ?, Ed PUF, 1988, p.12

 

– RAOULT Alain – « Démarche relationnelle, relation d’aide et relation d’aide Thérapeutique » Théories et Pratiques Infirmières, Ed Vuibert, Paris, 2004

 

-THOMAS Louis-Vincent – La mort – 5ème édition, Puf, collection Que sais-je ?, Paris, 2003, p.100

 

Documents écrits :

 

— BONNEFOND Isabelle – Enseignement de l’accompagnement et des soins palliatifs dans la formation initiale infirmière, Résumé de l’analyse de l’enquête 2001-2003, recommandations de formation

 

-LEPAIN, Catherine. L’approche culturelle en soins infirmiers pour les patients musulmans maghrébins relevant des soins palliatifs. Recherches en soins infirmiers n°72- Mars 2003. 33 pages

-SOINS CADRES- n°79- Août 2011 Pages 48-50

-SOINS AIDE-SOIGNANTE- n°41- Août 2011 Pages 20-21

-SOINS- n°761- décembre 2011 Pages 42-44

 

 

Textes et lois :

-Loi du 04 mars 2002

-Charte du patient hospitalisé

-Code de déontologie infirmière

– décret des compétences de 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier modifié par le décret 2004-802 du 29 juillet 2004

– Décret d’application de l’article L. 2223-39 du code général des collectivités territoriales et relatif aux chambres mortuaires des établissements de santé

-Décret n° 74-27 du 14 janvier 1974 relatif aux règles de fonctionnement des centres hospitaliers et des hôpitaux locaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXES

Annexe 1 : Décret n° 74-27 du 14 janvier 1974 relatif aux règles de fonctionnement des centres hospitaliers et des hôpitaux locaux

 

Chapitre V : Mesures à prendre en cas de décès des hospitalisés.

Article 68

La famille ou les proches doivent être prévenus dès que possible et par tous moyens appropriés de l’aggravation de l’état du malade et du décès de celui-ci.

Le décès est confirmé par pneumatique ou par télégramme.

La notification du décès est faite :

Pour les étrangers dont la famille ne réside pas en France, au consulat le plus proche.

Pour les militaires, à l’autorité militaire compétente.

Pour les mineurs relevant d’un service départemental d’aide sociale à l’enfance, au directeur de l’action sanitaire et sociale.

Pour les mineurs relevant des dispositions relatives à la protection de l’enfance et de l’adolescence en danger, au directeur de l’établissement dont relève le mineur ou à la personne gardienne du mineur.

 

Article 74

L’inventaire mentionné à l’article précédent est signé par le surveillant ou la surveillante, ou l’infirmier ou l’infirmière et le témoin, puis remis avec les objets qui y figurent à l’agent chargé des services économiques (ou le directeur économe). Aucun de ces objets ne peut être remis directement par le personnel aux ayants droit du malade ou à ses amis.

Les espèces, valeurs et bijoux sont immédiatement versés dans la caisse du receveur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Annexe 2 : Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce code.

 

Article R. 4311-1

L’exercice de la profession d’infirmier ou d’infirmière comporte l’analyse, l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation, la contribution au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation et d’éducation à la santé. Dans l’ensemble de ces activités, les infirmiers et infirmières sont soumis au respect des règles professionnelles et notamment du secret professionnel. Ils exercent leur activité en relation avec les autres professionnels du secteur de la santé, du secteur social et médico-social et du secteur éducatif.

 

Article R. 4311-2

Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l’évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle :

 

1° De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familial ou social ;

 

2° De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l’effet de leurs prescriptions ;

 

3° De participer à l’évaluation du degré de dépendance des personnes ;

 

4° De contribuer à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance clinique et à l’application des prescriptions médicales contenues, le cas échéant, dans des protocoles établis à l’initiative du ou des médecins prescripteurs ;

 

5° De participer à la prévention, à l’évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et d’accompagner, en tant que de besoin, leur entourage.

 

Article R. 4311-5

Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier ou l’infirmière accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage :

 

41° Aide et soutien psychologique.

 

 

Annexe 3 : Questionnaire d’enquête :

Age :

Nombre d’années d’exercice :

Poste :

 

1/ Lors de votre parcours professionnel, avez-vous déjà été confronté à la mort d’un patient ?

-OUI :

Dans quelles circonstances ?

-NON

 

2/ Quel sentiment aviez vous eu en prenant connaissance du décès ?

3/ Est-ce que vous connaissez plusieurs rites à respecter pour un décès d’un patient ?

4/ Que représente la toilette mortuaire pour vous ? Est-ce que vous trouvez qu’il est important de faire la toilette mortuaire ?

5/ Avez-vous pris part à la prise en charge de la famille du défunt lors de leur arrivée dans votre service ?

6/ Quelles compétences personnelles avez-vous utilisé pour assurer l’accompagnement ?

7/ Y a t il des moyens spécifiques déployés dans votre service pour mieux accompagner la famille du défunt ?

 

 

[1] Décret relatif aux règles de fonctionnement des centres hospitaliers et des hôpitaux locaux.

[2] Décret d’application de l’article L. 2223-39 du code général des collectivités territoriales et relatif aux chambres mortuaires des établissements de santé.

[3] BONNEFOND Isabelle – Enseignement de l’accompagnement et des soins palliatifs dans la formation

initiale infirmière, Résumé de l’analyse de l’enquête 2001-2003, recommandations de formation

[4] Décret modifié par le décret 2004-802 du 29 juillet 2004

 

[5] THOMAS Louis-Vincent – La mort – 5ème édition, Puf, collection Que sais-je ?, Paris, 2003, p.100

[6] MAISONNEUVE J. – Les rituels – Collection Que sais-je ?, Ed PUF, 1988, p.12

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