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Devenir ostéopathe, chemin tortueux, mon histoire  » Les difficultés d’exercice rencontrées par les ostéopathes

 » Devenir ostéopathe, chemin tortueux, mon histoire  »

Les difficultés d’exercice rencontrées par les ostéopathes

 

 

INTRODUCTION

 

Comme toutes les formes de traitement des maladies, l’ostéopathie possède ces spécificités. C’est un moyen de traitement dont la particularité repose sur un diagnostic et un traitement manuel des dysfonctions du corps humain en restaurant les mobilités au niveau des tissus.

Si on regarde l’historique de l’ostéopathie, entre 1828 et 1892, une nouvelle thérapie a vu le jour entrainant beaucoup de polémiques entre ceux qui pratiquent la médecine symptomatique habituelle et ceux qui commençaient à baser leur travail sur la physiologie et la mécanique du corps humain.

Cette forme de traitement est apparue il y a donc à peu près une centaine d’années grâce à Andrew Taylor STILL, un médecin chirurgien qui a mis en avant l’importance de certaines notions physiologiques qu’il estime être déterminant de l’état de santé. D’après ce médecin, le corps humain peut guérir de lui-même grâce à tout ce qui se trouve dans le sang ou dans les autres organes du corps humains.[1]

Malgré la création de la première école d’ostéopathie américaine en 1892, cette forme de traitement quelque peu inhabituelle n’a pu avoir un statut légal qu’en 2001 où est sorti la loi GUIGOU sur les droits des malades, et qui est allait donc accueillir un amendement, présenté par le député Bernard CHARLES, consacrant officiellement les titres d’ostéopathe et de chiropraticien.

Il est évident donc que ce métier est soumis depuis sa création à de multiples discussions et questionnements mettant toujours en cause son efficacité. C’est donc pour cela que nous allons en parler dans ce document. Il s’agira de voir quels sont ces difficultés que les ostéopathes rencontrent dans l’exercice de leur fonction. La problématique étant pour nous, l’auteur, de voir en quoi l’évolution de la réglementation de l’ostéopathie a influé sur notre pratique professionnelle, vu que l’on dispose déjà de plusieurs années d’expériences dans le domaine.

Pour ceux qui lisent le document, l’intérêt est donc de comprendre plusieurs sujets, à savoir : l’histoire et la situation des ostéopathes, les risques quant à l’exercice de la discipline, l’instabilité du travail à cause  de non totale reconnaissance, les enjeux par rapport à la santé publique et à la protection sociale.

 

Le document sera composé de deux parties, dans la première nous verrons l’aspect général lié à l’ostéopathie ainsi que notre parcours en tant qu’ostéopathe et dans la deuxième, il s’agira de faire une analyse plus approfondie sur la reconnaissance de l’ostéopathie.

 

 

 

 

PARTIE 1:     L’OSTEOPATHIE: SON EVOLUTION ET MA PRATIQUE

Chapitre I.  Généralités

   Section 1: Historique de l’ostéopathie

 

Andrew Taylor STILL étant un médecin américain, l’ostéopathie est donc né aux Etats-Unis. Pendant plusieurs années, les fondements scientifiques de l’ostéopathie y ont été étudiés en laboratoire. En 1917, ce courant a rejoint l’Europe grâce à la création d’une première école d’ostéopathie en Grande Bretagne par J.-M. LITTLEJOHN.

L’ostéopathie n’est arrivé en France que vers 1960 grâce à des praticiens qui ont suivi leur formation aux Etats-Unis. Ayant formé à leur tour d’autres praticiens en France, ils ont pu ouvrir une école qui s’est peu à peu uniformiser vers le début des années 80. Depuis 1962, un arrêté ministériel est sorti en France visant à créer un monopole d’exercice de l’ostéopathie pour les seuls docteurs en médecine.

Toutefois, l’ostéopathie n’a été réellement reconnu en France que le 4 mars 2002, date de sortie de la loi relative aux droits des malades et la qualité du système de santé qui a été adoptée par le Parlement. C’est ainsi que l’usage professionnel du titre d’ostéopathe était dorénavant réservé aux personnes titulaires d’un diplôme sanctionnant une formation spécifique à l’ostéopathie délivrée par un établissement de formation agréé par le ministre chargé de la santé.[2]

 

 

 Section 2: Définition de l’ostéopathie

« L’ostéopathie est à la fois une science et un art. Elle est une science parce qu’elle est fondée sur les connaissances fondamentales de l’anatomie, de la physiologie et de la pathologie. Elle est aussi un art par les moyens thérapeutiques qu’elle utilise. C’est de cette manière que l’ostéopathie est présentée dans cet ouvrage par des auteurs qui vont toujours plus loin dans l’analyse de la dysfonction ostéopathique et de ses conséquences sur l’harmonie des fonctions mécaniques, fluidiques et neurologiques. »[3] C’est une définition parmi tant d’autres mais nous allons essayer de résumer en quelques mots ce que regroupe le terme ostéopathie.

Il s’agit donc d’un traitement manuel au niveau des tissus pour corriger des dysfonctionnements. Il faut noter que le fait que l’ostéopathie ne soit pas encore acceptée par tous, à cause de ses manipulations manuelles, renforce la conception qu’elle soit également un art et non seulement une science. En effet, les techniques de soin reposent sur le toucher de la personne que la pratique et il n’existe pas encore de base scientifique complète qui puisse confirmer ou infirmer ses conséquences réelles.

 

 

 

L’ostéopathie peut soigner diverses parties du corps, de la tête aux pieds, en passant par la peau, les muscles, les os et les organes. Quelle que soit la maladie ou l’état d’un patient, l’ostéopathie peut intervenir.

 

Ci-après une liste non-exhaustive de ce qu’elle peut traiter [4]:

 

Le système orthopédique et locomoteur

 

  • entorses, tendinites,
  • lombalgies, dorsalgies, cervicalgies.
  • périarthrites de l’épaule, douleurs articulaires, pubalgies.
  • douleurs coccygiennes.
  • blocage de mâchoires…..
Le système neurologique

 

  • sciatiques, névralgies cervico- brachiales et d’Arnold.
  • cruralgies,
  • névralgies intercostales…
Le système cardio-vasculaire

 

  • troubles circulatoires des membres inférieurs, hémorroïdes,
  • syndrome de Raynaud,
  • palpitations, oppressions…
Le système digestif

 

  • ballonnements, hernies hiatales, flatulences, troubles hépato-biliaires,
  • colites, constipation,
  • ptôses, digestion difficile….
Le système génito-urinaire

 

  • grossesse,
  • douleurs et dysfonctions gynécologiques, cystites,
  • infertilité fonctionnelle,
  • troubles de la fonction sexuelle, énurésie, prostatite…
Le système O.R.L. et troubles de la tête

 

  • rhinites, sinusites chroniques,
  • vertiges,
  • bourdonnements d’oreilles, céphalées, migraines…
Le système nerveux végétatif

 

  • états d’hyper nervosité, états dépressifs, anxiété, stress
  • troubles du sommeil, spasmophilie…
Les séquelles de traumatismes

 

  • accidents de voitures,
  • accidents du travail
  • efforts, mouvements répétitifs.
Le nourrisson et l’enfant

 

  • l’épreuve de la naissance peut constituer le premier traumatisme et peut être à l’origine de troubles et maladies en relation avec la déformation du crâne.
  • strabisme, reflux gastro-œsophagien,
  • rhino-pharyngites chroniques, otites,
  • retard de développement psychomoteur,
  • troubles du comportement ou du sommeil, dyslexie, attitudes scoliotiques, scolioses, mauvaise occlusion dentaire…
Les sportifs

 

  • luxations, entorses, foulures,
  • déchirures ou élongations musculaires,
  • chutes et chocs sur toutes les parties du corps, crâne coccyx, suivi des entraînements et préparation.
Les seniors

 

  • suivi ostéo-articulaire postural et viscéral,
  • prévention du vieillissement (ptôses, raideurs, déformations, atrophie musculaire),
  • maintien de l’autonomie.

 

Il est intéressant de connaitre comment se déroule le traitement en ostéopathie. Après avoir effectué une consultation où l’ostéopathe interroge son patient sur sa plainte et où il analyse la mobilité des différentes structures du corps, ce dernier établit alors un « diagnostic ostéopathique ».

A partir du diagnostic, il va donc déterminer le type de traitement adéquat qui reposera sur les techniques pouvant être neurologiques, ostéo-articulaires, musculaires, faciales, vasculaires, viscérales et crâniennes.

Aujourd’hui l’ostéopathie est devenu un traitement très courant surtout avec le progrès rapide d’internet qui permet de diffuser et de créer des sites pour les ostéopathes. Prenons l’exemple de www.osteosite.fr qui conçoit des sites sur mesure pour les ostéopathes et les cabinets.

 

 

Section 3: Les différents types d’ostéopathes

On peut catégoriser ceux qui pratiquent l’ostéopathie en différents types d’ostéopathes.

Tout d’abord, il y a les médecins ostéopathes qui sont les plus courants. Selon une définition internationale, le médecin ostéopathe est un médecin qui possède un diplôme de doctorat en médecine mais qui dispose en plus d’un titre universitaire et professionnel qui lui permette d’exercer l’ostéopathie.[5] Il est important de mentionner que les exigences de chaque pays en matière de compétence et de titre exigé pour la pratique de l’ostéopathie peuvent être bien différentes.

Le médecin ostéopathe a un rôle important concernant la prévention. En effet, il peut traiter de nombreuses affections avant qu’elles ne deviennent irréversibles. Il prépare également le patient qui doit subir prochainement certaines interventions, il peut éventuellement traiter certaines affections dont les médecins généralistes ne s’occupent pas.

A part les médecins, il y a aussi les kinésithérapeutes ostéopathes. Ils sont moins « formels ». Généralement, ce sont des personnes qui ont suivi parallèlement des études pour devenir kinésithérapeute mais qui ont également fais des études en ostéopathie. Ils connaissent très bien l’anatomie humaine et sont capable de faire rapidement le bilan d’un patient.

Mais à part les kinés, il y a également d’autres paramédicaux qui peuvent être en même temps ostéopathe. Il peut s’agir du chiropraticien (chargé d’optimiser le niveau de vitalité et de mobilité articulaire du patient), psychomotricien (chargé de rééducation grâce à une thérapeutique neurophysiologique et psychophysiologique), orthoptiste (spécialiste du dépistage, de la rééducation et de la réadaptation oculaires), ergothérapeute (chargé du processus de réadaptation, d’adaptation et d’intégration sociale des personnes aux prises avec des problèmes de fonctionnement dans leur quotidien)…

Il y a aussi les personnes qui n’ont pas fait d’étude spécifique dans le domaine médical ou paramédical mais qui par contre ont suivi plusieurs années d’études pour devenir ostéopathe. Certains entrent dans les écoles spécialisées en ostéopathie juste après le Bac sans aucune connaissance du milieu médical ou paramédical.

[1] L’histoire de l’ostéopathie – Kevin Pevenzani, publié sur http://www.osteopathe-toulouse-auch.com/la-naissance-de-losteopathie-rappels-historiques.php

[2] En quelques lignes, comment l’ostéopathie s’est implantée en France – publié sur http://www.osteopathie.org/historiqueOsteopathie.html

[3] Auquier O, Corriat P. L’ostéopathie, Comment ça marche? – Bases historiques, conceptuelles et techniques, Éditions Frison-Roche, France, 2000.

[4] L’osthéopathie : deux mains pour vous guérir – Guy Roulier

[5] Publié sur http://www.erop.org/ostarzt_fra.shtml

Nombre de pages du document intégral:24

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