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En quoi un projet institutionnel pour l’obtention du label IHAB (Hôpital Ami des Bébés) peut-il modifier l’accompagnement des professionnels sur le libre choix des femmes à allaiter ?

En quoi un projet institutionnel pour l’obtention du label IHAB (Hôpital Ami des Bébés) peut-il modifier l’accompagnement des professionnels sur le libre choix des femmes à allaiter ?

Introduction

L’allaitement maternel est considéré comme étant un geste naturel et inné chez les femmes. Pourtant, il n’est pas évident qu’une femme Française allaite son enfant. Les statistiques montrent qu’en France, le taux d’allaitement est encore bas par rapport aux autres pays selon l’enquête de la COFAM. Néanmoins, une augmentation de cette fréquence a été observée en France.  Le taux d’allaitement dans les maternités a augmenté de 1995 (40%) jusqu’en 2010 (60%). Mais il a été remarqué que l’allaitement exclusif a augmenté au fil des ans[1].

Dans le cadre de l’allaitement maternel, le lancement de l’Initiative Hôpital Ami des Bébés, (IHAB) a permis de profondes mutations chez les femmes et le reste de la société même. Ce projet institutionnel découle de la constatation que le lait maternel apporte beaucoup d’avantages aussi bien pour la mère que pour l’enfant. Il pourrait même diminuer les risques de mortalité infantile. C’est la raison pour laquelle, différents organismes internationaux tentent de trouver des moyens pour sensibiliser les jeunes mères à allaiter leurs enfants. Ceci passe notamment par une campagne de sensibilisation.

La recherche de l’allaitement maternel ne constitue donc plus un projet qui s’inscrit dans le cadre familial, mais également dans le cadre institutionnel et national. Nombreux sont les dirigeants d’hôpitaux qui cherchent à obtenir ce label. Différentes ressources sont mobilisées afin de mettre en œuvre et d’encourager les jeunes mères à allaiter leurs bébés. Mais cette situation pourrait-elle influencer le choix de la mère à allaiter son enfant ? L’objectif de cette étude est de déterminer les différents enjeux de l’allaitement pour la mère afin de mieux appréhender leurs choix. Ensuite, elle vise aussi à déterminer les différents facteurs d’influence de ce choix et les impacts de cette démarche sur la perception de l’allaitement chez les femmes et son entourage direct.

Notre étude se divise en trois parties distinctes. Dans la première partie, nous allons décrire la situation d’appel, annoncer les différents questionnements et émettre la question inaugurale. Dans la deuxième partie, nous allons prendre en compte la notion d’allaitement maternel et ses enjeux, la notion d’ambivalence et de libre choix. Et nous allons aussi considérer le label IHAB qui est un facteur clé dans le cadre de la présente étude.

  1. Cheminement de la situation d’appel à la question de départ
  2. Présentation de la situation d’appel

Madame G., 27 ans, a accouché la veille de son premier enfant. Dans le service, nous n’avons eu que très peu d’informations concernant cette jeune mère, à part le fait, qu’elle souhaite allaiter. Quand une femme sort de la salle d’accouchement, une sage-femme appelle le service de maternité pour l’avertir de l’arrivée de la mère et de son enfant et donne des informations concernant le nom de la mère, de l’enfant, l’âge de la mère, le nombre d’enfants et finalement, si la femme va allaiter ou non. L’information se fait donc par le dossier de soins mais les informations sont peu nombreuses pour une femme primipare. Ce dossier n’est complété qu’au fil de l’hospitalisation, par le biais de la conversation avec la mère.

J’étais en repos la veille. A mon arrivée, la puéricultrice de journée me transmet d’emblée que Madame G. a des soucis avec l’allaitement, en m’expliquant qu’elle a des douleurs au niveau des seins. Par conséquent, l’allaitement ne dure jamais plus de cinq minutes. La puéricultrice qui l’a accompagnée dans la journée me dit qu’après avoir constaté l’état cutané des seins de madame G, elle lui a donné de la pommade et lui a proposé des cataplasmes d’argile. Cependant, la mère ne montrait aucune réceptivité à tous ces dispositifs. Elle ne les appliquait pas ou ne les demandait pas.

Etant donné la courte durée de l’allaitement de madame G, nous avons dû compléter l’alimentation du bébé par le prégestimil qui est un hydrolysat de protéines. Ce complément alimentaire est donné aux enfants en attente de l’allaitement maternel. Il est donné à la paille c’est-à-dire que le bébé tête le doigt avec la paille dans la bouche afin de lui permettre de faire fonctionner sa mâchoire, d’avoir la force et de l’ « entraîner » à téter le sein.

J’ai demandé donc à la puéricultrice de journée si cette femme a parlé d’arrêter l’allaitement maternel. Elle me répond dans un sourire  qu’avec ma question, ce ne sera pas demain que le service obtiendra l’IHAB (Initiative Hôpital Ami des Bébés). Ensuite, elle me transmet un autre dossier. A la fin de la transmission de ces derniers, la puéricultrice, la main sur la porte m’annonce son départ et me dit avec humour : « Allez courage ! Demain, quand je reviendrais, toutes ces femmes doivent encore allaiter ! »

A 22 h, heure de la tétée, je frappe à la porte de madame G pour me présenter. En arrivant de la chambre, le bébé pleurait. Madame G souffle, se tient la tête dans ses mains. Lorsqu’elle m’entend, elle relève la tête et me fait part qu’elle est contente de son arrivée. Je regarde le bébé et je lui demande si je peux le prendre dans mes bras et m’asseoir près de son lit. Elle acquiesce d’un signe de tête. Je m’installe près d’elle et lui demande comment elle se sent. Elle baisse la tête, triture un bout de couverture et me dit que rien ne va. Je lui propose d’en discuter avec moi.

Lucas se remet à pleurer car en effet, c’est le moment pour lui donner à manger. Madame G commence alors à déboutonner sa chemise et d’un ton mi-bas dit : « Puisque c’est le moment, c’est le moment ! » Une fois son fils dans les bras, elle lui présente son sein. Tout de suite, le bébé commence à téter. A ce moment là, elle regarde du côté opposé, écarte son bébé, me le tend et me dit de le prendre. Je reprends alors Lucas qui se remet à pleurer. Calmement, je lui demande si elle a éprouvé une douleur et dans un sanglot, elle me dit : « Oui, j’ai mal ! » Je lui propose donc de la laisser seule, le temps qu’elle aille chercher les compléments pour Lucas. Continuant à sangloter, elle me remercie et me dit « A tout de suite ». Je sors alors de la chambre, toujours avec Lucas, puisque sa mère ne l’a pas regardé.

Dans le couloir, je repense à ce qui vient de se produire. Lucas « s’accroche » et tète vraiment bien. En effet, certains bébés ont du mal à bien prendre le mamelon dans leur bouche. D’autres bébés ont besoin d’être stimulés. Or, dans cette situation, Lucas est très volontaire. Je me pose de nombreuses questions : est-ce que Madame G a vraiment décidé d’allaiter ? le dossier à notre disposition manque d’information concernant le suivi de la grossesse et dans le service, les professionnels de santé ne peuvent pas savoir quand la mère a décidé d’allaiter : depuis le début de la grossesse ? A-t-elle changé au cours de son accouchement ? Lors d’un rendez-vous ? Après discussion avec une sage-femme ? J’essaye de réfléchir à ce qui pourrait aider cette maman et son bébé mais il me manquait de nombreuses informations.

En préparant les compléments du bébé, je rencontre une des puéricultrices de nuit qui me demande comment cela se passe. Je lui explique alors la situation. Elle me regarde et me dit qu’il serait vraiment important que la mère puisse continuer à allaiter son bébé. Je lui demande si elle a déjà vécu des situations similaires et comment cela se termine. Elle m’explique alors qu’en effet, ce n’est pas une situation rare. Elle dit qu’il est important que le bébé ait le colostrum et que la mère fasse perdurer l’allaitement le plus possible pour que le nouveau né ait le maximum. Elle me précise que souvent les mères sortent de la maternité en allaitant mais elles ne sont pas convaincues que cela dure. Ayant fini de préparer les compléments et le matériel, elle me fait un signe de la main et me dit «Fais de ton mieux ! »

De retour dans la chambre, je vois madame G s’essuyer les yeux. Je lui demande si elle souhaite donner les compléments à son bébé. Elle me confie qu’habituellement c’est une puéricultrice du service qui s’en charge habituellement. Je lui explique alors que cela fait partie de mes attributions et que si elle le souhaite, je peux lui expliquer et lui montrer comment faire, sachant que je resterai à ses côtés pour l’accompagner durant ce soin. Elle accepte avec un sourire cachant un léger stigmate, rictus qui me donne l’impression qu’elle est gênée. Madame G évite de croiser mon regard.

Après avoir installé Lucas, je lui demande de lui faire téter son doigt. Une fois son doigt dans la bouche de Lucas, j’installe la paille. Il va téter alors le doigt qui lui permet d’aspirer le lait. Je vois alors Madame G caresser le ventre de son bébé, lui demander si c’est bon, lui conseillant de prendre son temps, etc. Ses épaules se relâchent, elle donne l’impression d’être à l’aise.

A la suite de son repas, Lucas s’est endormi dans les bras de sa maman. Une fois installé dans son berceau, j’explique à Madame G que j’ai le temps et que si elle souhaitait discuter, je suis disponible pour l’écouter. Elle hausse les épaules. Je lui explique que ce n’est pas une obligation mais une proposition et qu’elle est libre d’accepter ou de le refuser. Et je lui rassure que même si elle refuse en ce moment et qu’elle veut discuter quelques instants après, je serai toujours là. Elle fond en larmes en m’expliquant qu’elle est une mauvaise mère. Je lui demande pourquoi elle dit ça et je lui demande aussi sa perception de ce qu’est une bonne mère. Elle me répond alors qu’une bonne mère fait tout pour son bébé et lui donne le meilleur. Je lui demande ce qu’elle ne fait pas. Elle me répond qu’elle ne sait pas le nourrir, qu’elle a mal et qu’elle ne veut pas faire ça. Je lui demande une fois de plus si elle voulait arrêter l’allaitement maternel.

Elle se met de nouveau à pleurer. Après s’être calmée, elle me confirme qu’elle n’arrêtera pas l’allaitement parce que c’est le mieux pour Lucas. Madame G me confie que toute sa fratrie a été allaitée par leur mère. De même, sa mère a été allaitée par sa grand-mère tout comme le faisait son arrière grand-mère. Cette explication met à jour l’ambivalence de son choix à allaiter. Une partie d’elle voudrait allaiter parce que cette pratique fait partie de ses « mœurs ». Cependant, une autre partie refuse l’allaitement pour des raisons personnelles qu’elle n’a pas encore exprimé.

J’essaye de lui expliquer que le plus important c’est ce qu’elle veut, elle. Je lui dis que je ne peux pas influencer l’un ou l’autre côté, car cette décision lui revient. Elle m’interrompt et continue en me disant que tous les médecins disent que le lait maternel est meilleur pour les bébés. Ainsi, si elle ne donne pas le meilleur d’elle-même, elle ne sera pas une bonne mère. Elle me confie alors que pendant le suivi de sa grossesse, quand la sage-femme lui a demandé si elle souhaitait allaiter ou pas, elle a répondu oui. Par la suite, elle explique qu’elle n’en a jamais reparlé avec sa sage-femme car, elles n’étaient jamais revenues sur le sujet.

Nous avons discuté un long moment sur l’allaitement l’accouchement, sa famille, son mari, etc. Elle me fait part du fait que son mari n’a aucun avis concernant le fait d’allaiter ou non. Elle m’explique qu’ils n’en ont jamais discuté lors de sa grossesse parce que son mari ne s’y intéressait pas et que pour sa famille, l’allaitement était une évidence même. La voyant bailler, se frotter les yeux, je lui propose de me rappeler quand Lucas se réveille pour manger ou si elle avait besoin de quelque chose. En regardant le berceau, elle m’affirme qu’elle va réussir à être une bonne mère.

Toute la nuit, Madame G va essayer d’allaiter Lucas, mais chaque tétée ne dura qu’environ cinq minutes. L’alimentation du bébé va donc être complétée à chaque fois. Mais ce soin sera effectuée par Madame G. à 7h30, viennent les transmissions. Je lui fait part de ce qui s’est passé avec Madame G la veille. A la fin des transmissions, la puéricultrice s’exclame : « Oh, ça sent l’arrêt. Ca ne vas pas plaire ça ! » Une autre puéricultrice continue avec humour en disant qu’elle était contente de ne pas avoir ce duo maman/bébé en soin parce que cela lui permettait d’être responsable de l’arrêt.

Lors des transmissions, je voulais expliquer que Madame G ne se sentait pas bien avec l’allaitement maternel, qu’elle avait besoin de soutien, d’écoute, d’accompagnement, etc. Pour le reste de la discussion, j’ai eu l’impression que la discussion concernait plus l’obtention du label IHAB pour le service que l’état physique et psychologique de Madame G. Ils ont parlé de l’arrêt qui ne va pas plaire mais ne se sont pas souciés de ce que pouvait ressentir Madame G lorsqu’elle allaitait, de la douleur physique ou psychologique qu’elle éprouvait. Personne ne se souciait non plus du choix de la mère en ce qui concerne le mode d’allaitement de son bébé.

Au sein du service, l’obtention du label IHAB est recherchée. Après une recherche sur Internet et plus précisément, sur le site ami-des-bebes.fr de l’IHAB, j’ai pu me rendre compte des dix conditions pour favoriser l’allaitement maternel telles que l’information des femmes enceintes des avantages de l’allaitement au sein et de sa pratique. C’est une technique qui permet de sensibiliser les mères à ne pas utiliser des biberons et des sucettes ou des tétines pour les enfants allaités, etc. Cet outil est reconnu efficace pour permettre « l’augmentation du taux d’allaitement en sortie de maternité ». Pour l’établissement où j’avais effectué mon stage, l’obtention du label leur permettrait d’obtenir des subventions, d’agrandir la maternité et par conséquent, d’embaucher les puéricultrices. Les professionnels de santé du service disent souvent que l’obtention du label serait pour eux « la sécurité de leur emploi ».

  1. Questionnements et formulation de la question de départ

A l’issue de cette situation d’appel, je me suis posée de nombreuses questions. D’abord, je pensais à la douleur de cette jeune mère. Est-ce que la douleur ressentie par les jeunes mères qui allaitent leurs premiers enfants était plutôt physique ou psychologique ? Cette douleur peut-elle être liée au fait que la mère ne se soit pas apprêtée ou n’est pas totalement convaincue pour allaiter son enfant ? En d’autres termes, la douleur au niveau des seins est-elle réelle ? N’est-ce pas juste une façon pour exprimer son mal-être ? Est-elle ambivalente sur sa décision d’allaiter ?

Dans la situation qui m’interpelle, la mère a dit vouloir allaiter et pourtant elle n’y arrive pas. Je cherchais alors à comprendre à quel moment a-t-elle décidé d’allaiter son enfant ? Mais avec cette question, je me demande aussi qui est la personne la plus prédisposée pour convaincre une femme à allaiter son enfant ? Tant de questions se sont posées mais je n’avais aucune réponse parce que très peu de données ont été mises à ma disposition. Dans ce cas précis, comment une infirmière pourrait-elle aider une femme à allaiter son enfant sachant qu’elle dispose de peu d’informations sur elle ?

Les différentes recherches et les acteurs au sein de la maternité tendent tous  à encourager l’allaitement maternel parce qu’il a été constaté que le lait maternel est très bénéfique pour le bébé. Mais, est-ce que le fait d’encourager l’allaitement pourrait aussi correspondre à une contrainte ? Est-ce qu’une infirmière a le droit de contraindre une femme à allaiter tout en sachant que ceci est bénéfique pour l’enfant, et pour obtenir le label IHAB ?

Au sein du service maternité, le label IHAB ne peut que faire du bien à l’hôpital : obtention de subventions, agrandissement de la maternité, embauches de nouvelles puéricultrices et assurance de l’emploi de celles qui occupent déjà ce poste au sein de la maternité. Mais dans ce cas précis, les soignants peuvent-ils faire passer le service avant le choix, la volonté et le bien-être des mères ?

De nombreuses recherches scientifiques telles que celle de l’INPES ont prouvé que le lait maternel était le meilleur aliment pour les nouveau-nés. Aujourd’hui, la Haute Autorité pour la Santé (HAS), le Programme National Nutrition Santé (PNNS), les pédiatres ou les puéricultrices, conseillent l’allaitement maternel parce que c’est le mieux pour les bébés. Mais quand ce mode d’alimentation ne convient pas à chacune, ne devons-nous pas adapter notre discours en privilégiant la relation mère-enfant comme l’explique Françoise Dolto « Ne vaut-il pas un biberon donné avec amour qu’un allaitement forcé ? »

Au début de ce stage, je pensais que l’allaitement maternel était inné chez les femmes, simple à mettre en place et constitue un moment agréable pour la mère et l’enfant, un moment de complicité et de plaisir. J’ai beaucoup entendu que c’est « merveilleux, un moment magique, inoubliable ». Les informations que j’avais pu recueillir en ce qui concerne l’allaitement maternel venaient de ma propre mère qui nous a allaités et aussi d’autres femmes qui ont pris plaisir à allaiter leurs enfants. Maintenant, je me demande si je n’avais pas écouté uniquement ce que j’avais envie d’entendre.

En arrivant à la maternité, j’ai vraiment été surprise par les difficultés rencontrées, du nombre de mère qui rejettent l’allaitement maternel.  Après quelques jours, j’ai compris que l’allaitement maternel différait d’une mère à une autre, mais également, d’un bébé à un autre. Après avoir observé des mères vivre mal leur allaitement, du fait qu’elles n’ont pas été encouragées par leurs familles ou par leur entourage dans ce sens ou contraintes à prendre cette décision. Ceci m’amène à formuler la question inaugurale qui s’annonce comme suit : En quoi un projet institutionnel en service de maternité et notamment, l’obtention du label IHAB peut-il modifier l’accompagnement des professionnels sur le libre choix des femmes à allaiter ?

  1. Cadre conceptuel
  2. Le label IHAB
  3. Définition

L’IHAB ou Initiative Hôpital Ami des Bébés est un label lancé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) depuis 1992 pour encourager les femmes à allaiter au sein. Le label est attribué à l’hôpital pour une durée de quatre ans et est revalidé à la veille de ce délai s’il présente toujours les critères qui lui permettent d’obtenir le label (Fenaux, 2011). Mais ce n’était qu’en 2000 qu’un groupe de travail IHAB a été mis en place en France (Herzog-Evans, 2007).

  1. Les principaux critères permettant d’obtenir le label IHAB

Dix conditions sont requises pour obtenir le label IHAB. La première condition est relative à la mise en place d’une politique d’allaitement maternel. Cette politique doit être écrite et doit contraindre le personnel de l’établissement à soutenir l’allaitement maternel. Au fil des ans en effet, les soignants ont acquis un savoir-faire dans l’administration de biberons si bien qu’ils pourraient être tentés de ne pas favoriser l’allaitement maternel (Herzog-Evans, 2007).

La deuxième condition est relative à l’attribution aux membres du personnel, des compétences nécessaires pour réaliser cette politique. Ceci implique la formation du personnel en continu afin d’acquérir les connaissances nécessaires pour soutenir les mères. Mais il est également indispensable de faire une formation continue afin que les connaissances acquises par les membres du personnels soient mises à jour (Herzog-Evans, 2007).

Le troisième point porte sur la sensibilisation des femmes enceintes sur les avantages de l’allaitement maternel. Il a été constaté en effet qu’en France, peu d’intérêts ont été accordés à l’allaitement maternel. Le choix de la mère a été favorisé au détriment de l’allaitement maternel. Ainsi, les jeunes mères ne connaissent pas trop les avantages de l’allaitement et les dangers qui pourraient être liés au fait ne pas allaiter le bébé (Herzog-Evans, 2007).

La quatrième condition est le soutien des mères afin de les aider à allaiter leurs enfants une demi-heure suivant la naissance. Ce point a été soulevé parce que les différentes recherches confirment que la capacité de succion du bébé est optimale pendant les deux premières heures. Ainsi, le fait de retarder l’allaitement pourrait susciter de nombreux problèmes. Une mise au sein tardive pourrait entre autre causer une difficulté de la montée de lait (Herzog-Evans, 2007).

La cinquième condition se rapporte à l’indication aux mères des démarches à suivre pour allaiter leurs enfants. Le personnel doit aider la mère à entretenir la lactation même si elles doivent se séparer de leurs nourrissons. L’attribution du personnel dans ce cas, est de donner des conseils adéquats. Pour illustrer ce fait, les infirmiers peuvent conseiller les mères à allaiter quand leurs enfants le leur demande, le bon positionnement de l’enfant afin de s’affranchir des crevasses, traiter les difficultés liées à la montée du lait, etc. Le personnel pourrait entre autre conseiller la mère de faire un tire-lait adapté en cas de séparation (Herzog-Evans, 2007).

La sixième condition suppose que les nouveaux nés ne reçoivent d’autres alimentations à part le lait maternel, sauf indication médicale. L’objectif est en effet de limiter autant que faire se peut l’alimentation du bébé par du lait industriel qui sont particulièrement faits avec de la protéine lactée bovine (Herzog-Evans, 2007).

La septième condition d’obtention du label est le renforcement de la cohabitation de la mère et de son enfant 24 heures par jour. Dans cette optique, le personnel doit éviter qu’il n’y ait des ruptures importantes entre les tétées et pour ce faire, la proximité de la mère doit être favorisée (Herzog-Evans, 2007).

La huitième condition est relative à l’encouragement de l’allaitement au sein à la demande de l’enfant et de la mère. En effet, beaucoup de mères donnent leur sein sur le modèle du biberon alors que le lait maternel est plus facile à digérer pour l’enfant. D’autre part, les bébés ont besoin d’un apport plus important pendant 24 heures. Ceci permet à la mère de s’affranchir des engorgements et assure une meilleure production (Herzog-Evans, 2007).

La neuvième condition suppose que les enfants qui sont nourris au sein ne doivent pas sucer des tétines artificielles ou des sucettes. Cette démarche permet d’éviter que l’enfant ne confonde le sein et la tétine. C’est également un moyen pour ne pas réduire la production de lait maternel. En effet, les tétines et les sucettes satisfont aux enfants si bien que ces derniers ne veulent plus du lait maternel (Herzog-Evans, 2007).

Enfin, la dixième condition est relative à l’établissement d’associations de soutien à l’allaitement maternel. Ces associations doivent aider les mères dès qu’elles sortent de l’hôpital ou de la maternité. En effet, les mères peuvent allaiter à l’hôpital mais une fois sortie, ne bénéficiant d’aucun soutien, elles abandonnent l’allaitement maternel. Des soutiens du monde extérieur est donc indispensable surtout en France, où l’allaitement maternel est très rare et que la pratique pourrait susciter des remarques décourageantes  de la part de la société (Herzog-Evans, 2007).

  1. Les avantages du label IHAB pour les différents acteurs (soignants, accompagnés, établissement)

La mise en place du label permet de faire durer l’allaitement. En effet, il a été constaté qu’un établissement labellisé présente un taux d’allaitement de 28% supérieur par rapport à un établissent non labellisé (Herzog-Evans, 2007).

Il a été constaté aussi qu’à travers ce label, la rencontre de la mère avec son enfant a été renforcée. Dans cette optique, c’est un autre moyen pour renforcer l’attachement entre la mère et l’enfant et pourrait être utilisée comme étant un moyen pour limiter les maltraitances et les autres difficultés relationnelles (Herzog-Evans, 2007). L’allaitement maternel permet de constituer les premiers liens entre la famille.

Le label IHAB permet aux professionnels de santé de valoriser le rôle  d’accompagnement des soignants. Etant donné que cet accompagnement nécessite de fréquents échanges entre l’accompagnateur et l’accompagné mais aussi entre les différents soignants. C’est donc un moyen permettant de renforcer la dynamique d’évolution et de renforcer l’esprit d’équipe[2].

Cependant, il a été constaté que le label ne permet pas toujours de générer des impacts positifs notamment chez les accompagnés. Une étude russe a montré que ce label a conduit également à une augmentation significative du risque d’abandon des bébés. Le taux d’abandon des enfants a augmenté d’environ 8,7% (Herzog-Evans, 2007).

  1. Allaitement
  2. Définition

Bien que l’allaitement soit un geste naturel et qui pourrait même être anodin, il a été constaté qu’aucune définition officielle de cette pratique n’a été faite. L’encyclopédie médicale Vulgaris Medical[3] définit l’allaitement comme étant le mode d’alimentation du nouveau-né et du nourrisson de sa naissance jusqu’à ce que l’enfant ait quatre mois. Le dictionnaire Larousse propose de compléter cette définition par le fait que l’allaitement peut être principal ou exclusif[4]. L’allaitement désigne le fait de nourrir un enfant par le propre lait de sa mère[5].

L’allaitement maternel peut-être exclusif ce qui implique que l’enfant ne reçoit aucun autre liquide ou solide substituant le lait maternel. L’enfant peut se nourrir donc du lait maternel, du lait d’une autre femme qui l’allaite, du lait maternel exprimé. Ce type d’allaitement élimine l’administration de gouttes ou de sirops contenant des vitamines ou des suppléments minéraux ou des médicaments (Herzog-Evans, 2007).

L’allaitement peut être prédominant ce qui veut dire que le lait maternel constitue la principale nourriture de l’enfant. Mais l’enfant boit entre autre de l’eau ou d’autres boissons à base d’eau, des sels de réhydratation orale, des vitamines et des minéraux, ainsi que des médicaments qui sont administrés sous forme de gouttes, de sirops, ou de liquides rituels  (Herzog-Evans, 2007).

  1. Avantages de l’allaitement maternel

L’allaitement maternel permet de satisfaire les besoins nutritionnels de l’enfant tout en donnant des avantages à la mère. En effet, la composition du lait maternel change en fonction de l’évolution de chaque tétée. Ainsi, le taux de lipide augmente de plus en plus à chaque fois que l’enfant tète, ce qui permet de satisfaire l’enfant. A part les apports nutritionnels apportés par le lait maternel, l’allaitement au sein permet de protéger l’enfant des différentes infections grâce à la présence de substances bactériostatiques ou bactéricides, des leucocytes, des immunoglobines ainsi que d’autres substances telles des l’alpha-1- antitrypsine, de la properdine, de l’interféron, et des facteurs constituants du complément (Arsan et al., 2003). Le lait maternel prémunit l’enfant des maladies respiratoires et gastro-intestinales. Il accélère son développement et sa prise de poids pendant les trois premiers mois. L’allaitement maternel permet aussi de réduire les risques de contraction d’un diabète sucré insulino-dépendant (Demyttenaere et de Witte, 2003).

Aussi bien pour la femme que pour le bébé, l’allaitement au sein donne des avantages psychologiques. En effet, cette pratique permet d’instaurer une intimité entre la dyade et procure un plaisir sensuel pour les deux parties. Du point de vue psychologique, l’allaitement maternel permet des échanges entre la mère et l’enfant (Arsan et al., 2003).

Pour la femme, l’allaitement maternel constitue un moyen pour espacer les grossesses. Cette pratique permet à l’utérus de se contracter et de réduire par conséquent le saignement après l’accouchement. L’allaitement maternel permet entre autre de limiter les risques de cancer de soin et de cancer de l’ovaire. C’est un moyen pour retrouver la ligne après la grossesse.

  1. Les enjeux de l’allaitement pour les femmes

L’allaitement comporte certains enjeux d’ordre psychologiques. En effet, l’état d’esprit de la femme conditionne la réussite de cette pratique. Deux cas se présentent alors. D’une part, il y a les mères qui désirent allaiter leurs enfants pour une cause affective qui va persister même si l’allaitement va s’avérer impossible et qu’il est nécessaire de le remplacer par du biberon. D’autre part, il existe des mères qui ne veulent pas allaiter et qui vont pourtant le faire parce qu’elle a été contrainte par la société et les soignants, ce qui pourrait provoquer plus de répulsion que d’attirance pour allaiter l’enfant (Arsan et al., 2003).

Pour la femme, il existe plusieurs raisons pour ne pas allaiter l’enfant. En effet, l’allaitement abîme la poitrine, ce qui cause un dégoût aussi bien pour la femme que pour son mari. Or, le sevrage brutal est à l’origine même des différents flétrissements du sein. Cette cause esthétique constitue la grande majorité des causes de l’abandon ou de la réticence de la femme pour l’allaitement maternel (Arsan et al., 2003). Cependant, pours les femmes qui veulent allaiter et qui ne le peuvent pas, des troubles pourraient exister puisqu’elles se sentent séparées de leurs enfants. Dans ce cas, la femme peut sombrer dans un sentiment de culpabilité et de regret, se sentant parfois même, indignes (Demyttenaere et de Witte, 2003).

Le début de l’allaitement maternel n’est pas une période facile à vivre parce que la femme et son enfant ne sont pas encore adaptés à cette pratique. Quand l’enfant réclame le sein, il n’est pas rare que ce moment ne coïncide pas avec la montée de lait. Dans ce cadre, il est nécessaire que le personnel soignant arrive à trouver un compromis permettant d’apporter un bénéfice pour les deux parties. Mais dans cette optique, la stimulation et l’entretien de la lactation proviennent du nombre et de l’efficacité des tétées (Arsan et al., 2003).

D’autre part, les femmes craignent souvent qu’elles n’aient pas assez de lait pour nourrir leurs bébés. Mais souvent, cette situation ne se présente pas. Les femmes peuvent aussi éprouver des douleurs au niveau de leurs mamelons. Ces douleurs sont effectivement senties vers le troisième jour à cause d’un déséquilibre oestroprogestatif qui va diminuer petit à petit vers le huitième jour. Dans certains cas, des crevasses peuvent apparaître au niveau des seins et plus particulièrement, au niveau des mamelons. Ces gerçures sont particulièrement causées par une mauvaise position et n’est pas liée à la durée de tétées, ce qui nécessite une correction de la position du bébé.

Il existe l’engorgement, un œdème qui touche tout le sein. Dans ce phénomène, le volume de lait produit excède la capacité de stockage des alvéoles. L’engorgement peut être localisé et dans ce cas, il est causé par un obstacle qui empêche l’éjection du lait. Certaines femmes peuvent aussi souffrir d’un blocage du canal lactifère ou de l’abcès du sein[6].

Il est important de remarquer, que l’accompagnement infirmière dans le cadre de l’allaitement maternel constitue une lourde charge non seulement pour le soignant mais également pour le service tout entier. En effet, les femmes accouchent dans les maternités, dans les cliniques. Mais ces structures possèdent une organisation bien précise qui pourrait être perturbée par la disponibilité et toute l’agilité demandés par l’allaitement maternel. D’abord, les femmes qui allaitent ont besoin de soutien actif aussi bien à l’interne qu’à l’externe[7].

En effet, pour mettre en œuvre cet allaitement maternel, il est nécessaire que le personnel soignant arrive à adapter les besoins de l’enfant à la production de lait. Cet accompagnement va demander beaucoup de flexibilité de la part de tout le personnel. En effet, il faut mettre au point chaque jour et chaque heure, le nombre et la durée de tétées, surveiller la mère et l’enfant, soigner ces derniers en cas de problème, faire les pesées pour suivre le développement de l’enfant, ce qui constitue une lourde charge pour le personnel (Arsan et al., 2003). Dans cette démarche, l’infirmier et la sage-femme jouent des rôles majeurs pour éduquer et informer la mère en ce qui concerne les apports et la pratique de l’allaitement maternel. Les informations et l’éducation de la mère doivent débuter bien avant l’accouchement[8].

Mais la difficulté à encourager les femmes à allaiter leurs enfants résulte aussi d’une longue évolution de la pensée et de la perception de la santé en ce qui concerne cette pratique. En effet, l’allaitement maternel peut être considéré comme étant un héritage transmis verticalement de mère en fille et horizontalement entre les amies et les proches. Mais cette pratique n’a pas été admise comme une tâche appartenant à des femmes qui tiennent de hauts rangs. C’est ainsi que les aristocrates n’allaitent pas leurs enfants mais attribue ce soin aux nourrices. Puis, avec l’émancipation de la femme qui prend part désormais dans l’économie en travaillant, ces dernières ne peuvent plus allaiter leurs enfants. Elles sont désormais contraintes d’engager des nourrices pour prendre soin de leurs bébés. Seules, les mères pauvres allaitent encore leurs enfants. L’allaitement a été désormais considéré comme étant une servitude. Ce long processus a contribué au rejet de l’allaitement ou à sa mauvaise considération de la part de la plupart des femmes.

Le taux d’allaitement varie d’un pays à un autre. Mais dans la plupart des cas, dans de nombreux pays européens, le taux d’allaitement maternel diminue de façon drastique. En France, l’allaitement maternel est de 50% à la sortie de la maternité, et ce taux diminue au fur et à mesure que la période d’administration de la mère de l’hôpital s’éloigne[9].

  1. Accompagnement
  2. Définition

Le dictionnaire de Français Larousse décrit l’accompagnement comme étant « l’action d’accompagner quelqu’un dans ses déplacements »[10]. D’après cette première définition, l’accompagnement suppose un départ d’un point, ou d’un état pour arriver vers un autre. Ceci implique le mouvement, le déplacement. Mais le mot accompagner comprend la racine « cum » qui signifie avec. En partant de cette première définition, l’accompagnement suppose aller avec quelqu’un en partant d’un point jusqu’à un autre. Mais dans ce cadre, c’est le « copain » qui est accompagné. Le terme « copain » veut dire dans ce sens, celui avec qui on partage son pain. Ceci implique une idée de partage[11].

Dans le milieu infirmier, l’accompagnement a été utilisé pour désigner le fait d’aider, d’entretenir des relations de soins avec les malades qui sont atteints de maladies chroniques, ou des patients en fin de vie. Mais cet accompagnement à ses débuts, désigne aussi le projet de soin. L’accompagnement suppose donc que le soignant va avec le patient en suivant son propre rythme et le soignant dans ce cas, va prendre en compte des priorités et de la volonté du patient. D’autre part, l’accompagnement suppose aussi l’inexistence d’une hiérarchie entre l’accompagnateur et l’accompagné. Ainsi, le soignant ne peut pas se dresser comme étant une hiérarchie supérieure à l’accompagné, ce qui ne lui donne pas le droit de décider, de guider ou d’influencer les pensées de l’accompagné. Mais l’accompagnement dans le sens du partage, suppose que le soignant apporte à l’accompagné les soins et les conseils dont ce dernier a besoin. Cet accompagnement doit soutenir moralement le patient tout en lui donnant du confort.

Il faut noter que l’accompagnement ne peut être fait par une seule personne. En milieu hospitalier et dans les établissements de soin, cet acte est un acte collectif partagé et harmonisé au sein de toute une équipe. Pour accompagner une personne il faut entre autre le connaître et gagner sa confiance. Dans ce cadre, l’accompagnement implique des discussions, des échanges qui facilitent la compréhension. Les échanges se font dans un climat de confiance en veillant à ce que les informations ne soient jamais révélées à une tierce personne[12].

  1. Principes

L’accompagnement suppose une information du patient ou de l’accompagné. La démarche d’accompagnement permet à l’accompagné de dégager ses peurs, de les maîtriser et permet entre autre, de favoriser la communication avec lui. Par ailleurs, l’information constitue une obligation pour tout professionnel de santé, mais il doit seulement respecter les différentes règles professionnelles. Il faut noter cependant, que le mode d’information devrait répondre aux spécificités du patient. L’infirmier doit évaluer en effet, les différents besoins du patient, ses demandes, ses connaissances et ses compétences. La connaissance du patient permet aux soignants de lancer un bon accompagnement et de répondre de manière adéquate aux besoins exprimés des clients. L’accompagnement commence dès l’accueil du patient. Le premier contact entre l’accompagnateur et l’accompagné doit permettre d’apprécier les capacités cognitives, les capacités de communication et l’état psychoaffectif de l’accompagné. Par la suite, les différentes informations doivent aider l’infirmier à aider le patient. Ceci implique entre autre, l’optimisation de la relation entre l’accompagnateur et l’accompagné (Huguet, 2012).

L’accompagnement suppose une notion d’aidant, de conseiller, de médiateur ou de formateur. L’accompagnement pourrait supposer que l’accompagnateur aide l’accompagné à développer ses potentiels, et ses savoirs-faire. Cet accompagnement pourrait aussi se manifester à travers le co-développement des pairs qui font des échanges dans le cadre de l’accompagnement. L’accompagnement suppose entre autre, une relation d’aide entre l’accompagnateur et l’accompagné. Il peut donc se présenter comme un soutien psychologique et social permettant de faire appel à l’accompagnateur. La relation d’aide peut donc s’affirmer au plan psychologique, éducatif et social. Dans ce cadre, l’accompagnateur n’aide pas l’accompagné au niveau matériel, mais aussi au niveau psychologique (Paul, 2004).

  1. Les spécificités de l’accompagnement des jeunes mères

Les attributions d’une infirmière auprès des jeunes mères et de son enfant constituent aussi une autre forme d’accompagnement. L’accompagnement dans ce cadre s’inscrit dans un cadre éducatif et informatif. L’accompagnement a été utilisé alors comme étant une aide permettant de promouvoir l’allaitement maternel (Naudeau et al., 2012).

L’accompagnement peut se faire individuellement ou en groupe. Mais dans les deux cas, cet accompagnement constitue un moyen pour promouvoir l’allaitement des nouveau-nés. Dans la plupart des cas, l’accompagnement se fait en tête, mais il existe aussi des cas plus rares où l’accompagnement se fait par téléphone. Cet accompagnement est proposé par l’OMS et par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). L’accompagnement s’avère moins efficace lorsqu’il est focalisé sur la stimulation et l’apprentissage précoces des jeunes mères. Ainsi, il apporte plus de résultat lorsqu’il est dispensé par des associations avec des activités fournies par les centres (Naudeau et al., 2012). L’accompagnement des mères pour l’allaitement de leurs enfants se fait aussi bien en interne, dans les établissements hospitaliers et dans les cliniques, mais aussi en externe quand les mères retournent chez elles avec leurs enfants.

L’accompagnement des mères qui veulent allaiter leurs enfants est assuré par différents acteurs dont les médecins généralistes, les gynécologues –obstétriciens, les pédiatres, les sages-femmes, les infirmières, les puéricultrices et les auxiliaires de puériculture. Cependant, des acteurs qui ne sont pas forcément des professionnels de santé peuvent aussi contribuer pour aider les jeunes mères. Il s’agit notamment de bénévoles expérimentés. Toutes ces personnes doivent avoir suivi une formation relative à l’allaitement[13].

La promotion de l’allaitement maternel se fait par une éducation des parents dans le cas d’un accompagnement. Ceci fait intervenir des visiteurs à domicile, des conseillers et aussi des infirmières qui viennent à domicile pour accompagner les mères et faire l’éducation parentale. Aux Etats-Unis, cette pratique a été à l’origine du changement des comportements des mères à long termes en ce qui concerne l’allaitement maternel (Naudeau et al., 2012).

Avant même que la femme n’accouche, les professionnels de santé doivent les renseigner en ce qui concerne le mode d’alimentation du nouveau-né et l’allaitement maternel. Dans ce cadre, les professionnels doivent apprécier l’expérience de la femme en matière d’allaitement, ses connaissances, ses désirs et les informations concernant les modalités d’allaitement de l’enfant. Mais l’accompagnement n’est pas uniquement destiné aux futures mères mais aussi aux futurs pères étant donné que ce dernier va soutenir sa conjointe après l’accouchement.

Dans ce cadre, une information est délivrée individuellement ou en groupe, mais il a été constaté que cette démarche n’était pas fructueuse pour inciter les mères à allaiter leurs bébés. Ainsi, il existe d’autres techniques éducatives qui ont été mises en place afin d’accompagner les parents pour l’allaitement maternel. Nous pouvons citer comme exemple, les échanges dans les groupes de discussion, les cours de préparation à l’accouchement, les brochures, les vidéos, le manuel d’auto-apprentissage.

Il est nécessaire de noter que peu importe les démarches adoptées par les soignants pour renseigner les parents à adopter l’allaitement maternel, ils ne peuvent pas les contraindre à adopter cette pratique. Il est important de noter en effet que le soignant ne peut se positionner qu’en tant que conseiller dans le cadre de l’allaitement maternel en faisant des études comparatives avec les avantages tirés de l’allaitement artificiel. L’allaitement forcé a été constaté être à l’origine des échecs d’allaitement. Contrairement à ce qui a été dit, ce n’est pas uniquement l’allaitement maternel qui permet d’instaurer un lien affectif entre la mère et son enfant. L’allaitement artificiel peut lui aussi conduit à une relation privilégiée entre les parents et leurs enfants (Peters, 2001).

Il a été constaté que les mères qui possèdent déjà une certaine expérience en ce qui concerne l’allaitement maternel, ainsi que celles ayant été supervisées pour l’allaitement, sont plus prédisposées à poursuivre l’allaitement de leurs enfants. Ainsi, les professionnels de santé peuvent par exemple mettre en contact les femmes ayant déjà eu une certaine expérience en matière d’allaitement aux femmes qui font leurs premières expériences en la matière. Les femmes qui sont issues des minorités ethniques peuvent être mises en contact avec les femmes qui ont déjà une expérience pour améliorer la mise en œuvre et la durée de l’allaitement maternel chez les femmes primipares[14].

Après l’accouchement, l’infirmière doit analyser les différents comportements inadaptés de la part de la mère et de l’enfant. Dans cette optique, l’infirmière accompagne les jeunes mères qui présentent des difficultés au niveau de l’allaitement. Ce fait ne constitue pas un danger réel pour la mère ou pour l’enfant mais pourrait se dégrader aussi bien du point de vue physiologique que relationnel. L’infirmière pourrait aussi observer et faire le suivi en ce qui concerne les dysfonctionnements relationnels entre la mère et l’enfant (Mallay, 2008).

L’infirmière va chercher les causes de l’inefficacité de l’allaitement maternel telles que le manque de lait (réel ou ressenti), l’incapacité de l’enfant à saisir le sein, la fatigue ou l’anxiété de la mère, une douleur au mamelon, le manque de soutien des proches pour l’allaitement maternel. Pour faire cette évaluation clinique, l’infirmière doit analyser l’état des seins, l’état des mamelons et l’expérience des mères dans le cadre de l’allaitement. Elle va donc déterminer si la mère possède une expérience d’allaitement au sein, si elle a déjà une certaine connaissance en ce qui concerne l’allaitement. Il se peut aussi que la mère soit soutenue par ses proches. Enfin, l’infirmière va déterminer si la mère a assez d’apports nutritifs quotidiens pour allaiter son enfant (Mallay, 2008).

L’accompagnement des jeunes mères devrait conduire à la capacité de la mère à identifier les différents éléments qui favorisent ou bloquent l’allaitement au sein. Cette démarche devrait aider la mère entre autre à avoir une idée claire en ce qui concerne la façon qu’elle va adopter pour allaiter son enfant (Mallay, 2008).

Dans le cas où la mère ne peut pas allaiter son enfant et dans le cadre de la volonté de la mère à ne pas allaiter, le soignant doit aider l’enfant et la mère dans le cadre du sevrage, qui est différent de la diversification alimentaire. Pour celles qui veulent allaiter, les professionnels de santé doivent effectuer un suivi de l’allaitement en tenant compte de l’âge du nourrisson, du niveau d’allaitement, de la fréquence et de la durée des tétées. Par ailleurs, l’infirmière se charge aussi d’identifier les autres aliments qui sont consommés par l’enfant et l’utilisation des biberons pour les liquides dont le lait maternel exprimé.

L’approche de l’accompagnement de la jeune mère dans l’allaitement de son bébé suppose des changements au niveau des pratiques et de l’organisation au sein des maternités. Elle demande entre autre, une implication de l’ensemble des professionnels. En effet, l’infirmier doit favoriser le contact peau à peau de la mère avec le bébé et le nombre de tétées. Afin de faciliter la communication entre la mère et son enfant, l’infirmière doit faire en sorte que le bébé soit mis sur le ventre de sa mère après séchage et couverture. Tous les soins et les pratiques de surveillance doit conduire à l’optimisation des contacts de la mère avec son enfant et l’allaitement maternel.

Le soignant doit favoriser la cohabitation du nouveau-né avec sa mère 24 heures sur 24. Ceci implique que l’allaitement se fait à la demande. Elle a pour objectif de favoriser l’attachement de la mère à son enfant. Mis à part la réorganisation au sein de l’établissement, l’accompagnement pourrait aussi nécessiter certains investissements dont l’acquisition et la mise à la disposition de jeunes mères de lits plus larges, ayant différentes hauteurs, la mise en place d’un fauteuil confortable et adapté pour l’allaitement.

L’infirmier se charge entre autre d’apprendre à la mère à adopter la bonne position du nouveau né et la prise du sein par l’enfant. La position est un facteur clé dans le cadre d’une optimisation de la succion et du transfert optimal de lait. Il appartient aux soignants d’apprendre aux jeunes mères à bien tenir leurs enfants afin que les tétées ne soient pas douloureuses et que les mamelons ne soient pas abîmés. Mais la recherche de cette position pourrait différer en fonction de l’individu. Ainsi, il convient de trouver avec la mère les différentes positions permettant d’allaiter confortablement. La mère apprend par la même occasion à observer la succion caractéristique pour rendre efficace la tétée. Quand l’allaitement est lancé, le professionnel de santé doit faire un suivi de la prise correcte du sein et de l’efficacité de la succion pendant les premières tétées[15].

  1. Ambivalence
  2. Définition

Le dictionnaire français Larousse donne les deux définitions suivantes pour le terme ambivalence : « Tendance à éprouver ou à manifester simultanément deux sentiments opposés à l’égard d’un même objet : amour et haine, joie et tristesse, etc. ; Caractère de ce qui peut avoir deux sens, recevoir deux interprétations[16]». La définition proposée par l’encyclopédie Vulgaris Medical est la suivante : « la présence simultanée au cours de la relation à un objet, de tendance et d’attitude ainsi que de sentiments qui sont opposés »[17]. Du point de vue psychologique, l’ambivalence correspond à « un état psychologique (ou un comportement, une attitude) pour lequel le sujet présente simultanément des sentiments opposés »[18]. Cet état se manifeste par l’inaptitude de l’individu à prendre une décision claire devant une situation parce que sa perception du conflit et de l’enjeu du choix est devenue important. Dans cette optique, le sujet peut à la fois refuser et accepter une chose.

La notion d’ambivalence a été introduite par Eugène Bleuler, après l’avoir constaté chez les personnes schizophréniques. Mais son étude a été renforcée par les études de Sigmund Freud qui a parlé de conflits psychiques à l’origine de cette ambivalence. Le conflit psychique est l’origine de la névrose qui conduit une personne à ne plus être apte à choisir entre deux pulsions contradictoires[19]. L’ambivalence désigne dans  ce cadre, un état d’âme, un phénomène psychologique important qui permet à l’individu de surmonter les conflits. Mais elle permet entre autre d’optimiser l’adaptation et la créativité de l’individu[20]. Mais l’ambivalence a été constatée aussi comme étant une résultante ou une manifestation de la dichotomie de l’esprit ou un clivage des idées[21].

  1. L’ambivalence dans le domaine de l’allaitement maternel

Dans le domaine de l’allaitement maternel, la mère subit les influences de nombreux acteurs internes et externes. Mais de nombreuses recherches ont montré que le père joue un rôle majeur dans le cadre de l’allaitement maternel puisque c’est lui qui va influencer aussi le choix de sa femme. Le soutien du père permet  conditionne le choix de la mère en matière d’allaitement maternel et la poursuite de cette pratique même quand la femme va sortir de l’hôpital. Or, les pères montrent souvent une ambivalence en ce qui concerne l’allaitement maternel. En effet, les pères reconnaissent la nécessité d’allaiter le bébé et connaissent aussi les impacts de cette pratique pour leurs enfants. Mais d’une autre part, ils se sentent parfois inefficaces et inutiles quant à l’éducation de leurs enfants, ce qui les conduit à un sentiment d’ambivalence (Miron et al., 2008).

Cependant, l’ambivalence a été aussi constatée chez les jeunes mères. Elle peut être ressentie non seulement après l’accouchement, mais cet état est aussi observé avant même l’accouchement. L’ambivalence permet de déterminer si la mère va poursuivre jusqu’à la fin l’allaitement de son enfant. Le risque de rupture augmente proportionnellement à l’ambivalence de la mère. Elle constitue donc un facteur clé dans l’allaitement et l’arrêt précoce de ce dernier (Noirhomme-Renard et al., 2006).

L’ambivalence en ce qui concerne l’allaitement maternel pourrait être dû à la diversité et à la confusion résultante de l’importante masse d’informations fournies à la mère et au père. En effet, à un certain temps, l’allaitement maternel a été fortement déconseillé ou mal considéré parce qu’il a été rapporté qu’il était porteur d’éléments toxiques ce qui a causé l’ambivalence de la mère quant à la nourriture qu’elle va donner à son enfant. Les parents se trouvent dans cette optique confrontés à un lourd choix puisque la société actuelle clame les bénéfices du lait maternel alors que d’un autre côté, il a été dit qu’il portait aussi des contaminants dangereux pour l’enfant. Il est évident que dans de tels contextes, la mère va présenter des hésitations (Tillard, 2003). Les différentes perceptions, les différentes considérations de la part de la société en ce qui concerne les femmes qui allaitent pourraient encourager l’ambivalence de la femme quant à cette pratique et décourager par la même occasion, le consentement de la mère à allaiter son enfant.

  1. Le libre choix
  2. Définition

Le libre choix correspond à « l’autonomie comme pouvoir de vouloir par soi-même, fondée sur les capacités de délibérer et de décider »[22]. Pour le patient, le libre choix constitue un de ses droits fondamentaux. Le libre choix peut se manifester à travers la possibilité pour le patient de choisir l’établissement qui va l’accueillir et le médecin qui va le traiter[23].

Cette notion de libre choix ne peut être séparée de l’évolution de la relation entre le soignant et le soigné. En effet, bien que le médecin soit considéré comme ayant toutes les connaissances nécessaires pour soigner les malades, il doit faire preuve d’un respect à l’égard des patients. La médecine est devenue désormais rationnelle. Les soignants doivent plus se focaliser sur les souffrances des patients et leurs modes de vie, ainsi que les traitements qu’ils suivent. Ensuite, l’image de la médecine a encore évolué. Il ne s’agit pas uniquement de faire des pratiques médicales mais aussi de tirer profits de ces pratiques. Dans  ce cadre, le patient est devenu un client mais avec cette progression de l’image du patient, apparaît aussi la notion de libre choix du médecin (Moutel, 2003).

Dans le cadre de la relation entre le patient et le médecin, le patient ne détient qu’une place inférieure. Mais il a été admis que le médecin doit absolument faire connaître à son client ce qui se passe en lui informant sur son état de santé, en lui donnant des indications diverses sur les modalités de soin. Ainsi, cette information va permettre de rendre une certaine égalité entre le médecin et son patient. Ceci a permis de faire évoluer le comportement médical au fil du temps. Ainsi, le soignant ne peut réaliser une opération sans que le patient n’y consente pas. C’est là que se reflète toute l’importance de l’information des patients.

Suite à cette information, le patient peut faire son choix librement quant au traitement ou à l’acceptation de telle ou telle pratique. Les réponses ne sont pas toujours positives et pourtant, le médecin ne pourra plus aller à l’encontre de la décision du patient quand ce dernier exprime sa volonté. Le soignant dans un tel contexte, ne peut plus rien faire à part informer le patient des conséquences néfastes de son choix. En ayant suivi une formation et de par son expérience dans la matière, le médecin est bien placé pour connaître les impacts négatifs du choix du patient, mais il ne peut pas l’obliger à adopter son choix. Le devoir du soignant s’arrête donc sur l’information du patient en ce qui concerne les risques, et les conséquences de son choix. Mais cela suppose aussi que le patient soit bien conscient des conséquences de son choix et l’assume en le mettant dans un document écrit et signé par le patient lui-même[24].

  1. Les enjeux du libre choix dans l’allaitement maternel

Le respect du libre choix dans le cadre de l’accompagnement d’une personne se heurte à différents enjeux. D’emblée, la connaissance des différents avantages et des inconvénients de telle ou telle pratique conduit souvent le médecin à favoriser un choix par rapport à un autre. Le libre choix par exemple ne peut pas être de rigueur quand il s’agit d’une situation d’urgence où il est question de vie et de mort et que le soignant doit faire un choix crucial pour garder le patient. Les préférences des accompagnés dans la plupart des cas ne sont pas toujours tenues en compte au profit de celles des organisations. Par ailleurs, le choix du patient est fortement influencé par les compétences de son médecin[25].

En tenant compte du libre choix du patient, et suite à l’analyse que nous venons de faire, il est probable que la mère ait le choix pour allaiter ou non son enfant. Dans ce cadre, le personnel soignant ne peut plus lui faire agir contre sa volonté. La femme fait son choix en se basant sur ces différents arguments. Le fait de considérer l’allaitement comme étant une évidence, un choix naturel, ne permet pas de singulariser la femme des autres espèces. Seule le libre choix lui permet de se démarquer. Mais il pourrait aussi contribuer à l’augmentation des risques encourus par le patient.

Mais ce droit fondamental pourrait aussi constituer une arme à double tranchant. En effet, les faits sont bien établis en ce qui concerne l’allaitement maternel. De preuves scientifiques ont été apportées pur étayer ces dires. Cependant, le choix de la mère pourrait aussi se baser sur d’autres éléments qui n’ont pas été forcément mentionnés ou pris en compte jusque là. Parmi ces différents arguments se trouve les influences d’autres personnes telles que le conjoint, la famille, les amis. A part cela, il y a aussi le côté esthétique en ce qui concerne la silhouette de la femme. Les seins constituent en effet, le symbole de la silhouette féminine et constituent aussi leurs atouts et dans ce cadre, l’allaitement pourrait conduire au flétrissement de ce dernier (Bayot, 2004).

Dans cette optique, les causes et les origines du choix du patient sont influencés par les différents évènements qu’il a vécu et les différents contextes dans lequel le patient vit. Les vécus du patient ne reflètent pas toujours les réalités si bien que les patients peuvent faire un choix inadaptés dans certains cas, ou tout au moins, ils peuvent faire des choix contradictoires aux réalités scientifiques qui ont été confirmées par différentes études.

  1. Formulation de l’hypothèse

Nous avons montré dans le cadre conceptuel de cette étude, les différents enjeux de l’allaitement maternel, la nécessité de prendre en compte les bénéfices pour l’enfant, la disposition de la mère à allaiter, les influences des différents acteurs qui entourent la femme : les familles et les proches et le personnel soignant qui va sûrement se focaliser sur la promotion de l’image du service. Mais souvent dans ces différentes démarches, les soignants pourraient plus tendre à promouvoir l’obtention du label par l’hôpital. Ceci nous amène à l’hypothèse qui s’annonce comme suit : Le projet institutionnel nuit à la prise en compte par les professionnels de l’ambivalence de la mère dans le choix de l’allaitement.

  • Méthodologie
  1. Choix de la méthode

L’entretien semi-directif

Dans le cadre de cette étude, nous tentons de connaître en quoi un projet institutionnel pourrait-il influencer le choix d’une femme à allaiter. Pour atteindre cet objectif, nous avons opté pour l’entretien semi-directif qui nous permet de faire des observations tout en laissant une plus grande aisance aux répondants.

L’entretien semi-directif est élaboré par le chercheur sur la base d’un guide d’entretien, de la connaissance et de la compréhension d’un thème de recherche bien déterminé. En étant semi-directif, les questions sont ouvertes et le répondant peut y répondre aisément. Cependant, le chercheur peut encore intervenir pour corriger le cours de l’entretien au cas où il trouve que le répondant tend à faire des discussions hors-sujet. Les recentrages permettent donc au chercheur de collecter les informations concernant son thème de recherche (Foudriat, 2007).

La conduite d’un pareil entretien consiste à poser en premier lieu, les différentes questions générales avant d’entrer dans des questions spécifiques. Dans les réponses avancées par le répondant, l’enquêteur peut demander des précisions, des illustrations permettant d’expliquer les réponses. Dans ce cas de figure, les différents acteurs sont libres de s’exprimer et d’avoir un contrôle en ce qui concerne leurs dires. Mais les réponses ne peuvent être clairement et objectivement être analysées à moins que le chercheur ne fasse preuve d’une certaine neutralité et l’absence de toute forme de jugement, ou de subjectivité (Foudriat, 2007).

Déroulement de l’enquête

Nous voulons connaître dans le cadre de cette étude, si le choix de la mère à allaiter son enfant pourrait être influencé par les différentes incitations de l’établissement pour obtenir le label IHAB. Pour pouvoir répondre à cette question, une enquête a été menée auprès des maternités afin de connaître les différentes réalités du terrain. Dans ce cadre, lors de notre visite, nous avons observé les comportements des mères et les différentes postures des infirmières qui accompagnent les jeunes mères dans l’allaitement de leur bébé. Nous avons établi le questionnaire suivant qui a été adressé aux infirmières:

  • Que pensez-vous de l’allaitement maternel ?

La première question vise à connaître les différentes perceptions des infirmières, leurs convictions profondes en ce qui concerne l’allaitement maternel. Cette question permet de savoir si effectivement, les soignants encouragent les femmes à allaiter leurs enfants parce qu’elles sont convaincues des bienfaits que ce dernier apporte et non pas parce qu’ils se basent sur le label.

  • Quels sont les bienfaits de l’allaitement maternel ?

C’est une question générale permettant de savoir le niveau de connaissance de l’infirmière en ce qui concerne les impacts bénéfiques de l’allaitement maternel.

  • Qui ou quels sont les facteurs qui peuvent influencer le choix d’une femme à allaiter ou non son bébé ?

Cette question nous fait entrer dans le vif du sujet en ce qui concerne les facteurs qui influencent le choix de la femme à allaiter son enfant. Nous espérons voir à travers la réponse à cette question si les infirmières reconnaissent les différents éléments qui influencent le choix des femmes à allaiter. Nous voulons aussi voir si les infirmières interviewées vont reconnaître à travers le label IHAB, un facteur d’influence du choix de la mère.

  • Votre établissement a-t-il obtenu des labels IHAB ? Pourquoi ?

C’est une question qui permet de s’introduire dans le cadre du label proprement dit. Nous voulons connaître si l’établissement que nous avons visité a déjà obtenu ce label, les contraintes du personnel soignant en ce qui concerne la réorganisation des activités au sein du service afin de pouvoir accompagner la mère à allaiter son enfant. Si la réponse est négative, nous cherchons à savoir les causes de ces échecs et les difficultés rencontrées par les soignants dans le cadre des efforts et des mesures mises en place pour obtenir le label. Par ailleurs, c’est une question qui permet de connaître si l’établissement cherche à obtenir le label.

  • Quelle est pour vous la priorité dans le cadre du choix de l’allaitement maternel ?

A travers cette question, l’objectif est de connaître la hiérarchisation des différents avantages de l’allaitement maternel pour les soignants. Nous cherchons plus précisément à savoir si les soignants pensent beaucoup plus au bien-être de l’enfant et de la mère ou aux avantages qui permettent de promouvoir leur cadre de travail à travers l’obtention du label.

  • Avez-vous mis en place des mesures bien précises permettant d’obtenir ce label ?

Cette dernière question nous permet de connaître les différentes mesures qui ont été mises en place par l’établissement pour obtenir le label. Nous allons voir à travers les réponses si, pour obtenir le label, les différents soignants ont opté pour une influence de la mère.

  1. Résultats

Les différentes perceptions des répondantes en ce qui concerne l’allaitement maternel

En général, les différents répondants ont reconnu les bienfaits du lait maternel pour l’enfant grâce à sa composition qui contribue au développement de l’enfant et à sa protection contre les maladies et les différentes infections. Pourtant, les idées convergent en ce qui concerne les bienfaits de l’allaitement pour les mères.

Les répondants rapportent la difficulté pour les femmes qui éprouvent parfois des difficultés physiques et psychologiques à la fois au fait d’allaiter.  En effet, les douleurs ressenties par les mères surtout lors de leur premier accouchement est bien réel. Ceci est du au fait qu’elles ne sont pas encore adaptées et qu’elles font leur premier pas dans l’allaitement de leurs enfants. Elles n’adoptent pas toujours la bonne position ou ne savent pas trop tenir leurs enfants. Dans certains cas, les enfants n’arrivent pas à téter correctement ce qui constitue aussi un facteur de douleur physique pour la femme. Les répondants ont rapporté les douleurs au sein, les inaptitudes des mères à faire durer l’allaitement et leur douleur suite aux crevasses.

Mais il a été admis que l’allaitement maternel constitue un choix douloureux pour bon nombre de femme étant donné qu’elles subissent différentes influences de leurs conjoints, de leurs mères, mais aussi des soignants. En effet, les soignants donnent toutes les informations en ce qui concerne l’allaitement maternel et les mères, voulant le bien de leurs bébés vont tout de suite se pencher sur le meilleur choix pour leur bébés et tentent de ne pas se focaliser sur leur propre choix mais uniquement sur le bien-être du bébé. Mais cette démarche peut être chaotique dans la plupart des cas parce que les différents sacrifices que la mère doit effectuer pour allaiter son enfant, n’étaient pas clairs pour les mères.

Ce n’est qu’après seulement qu’elles réalisent l’enjeu de leur choix surtout lorsqu’elles entendent parler la société qui « n’aiment pas »  les femmes qui allaitent, les considérant comme étant inférieure. Jusqu’à présent les campagnes de sensibilisation concernant les bienfaits du lait maternel, il a été trouvé que les idées sont très éparses et que les preuves scientifiques des effets positifs de l’allaitement maternel n’arrivent pas à compenser les effets et les perceptions induites par plusieurs années de considération de l’allaitement maternel comme étant inférieur par rapport à un autre type de nourriture des bébés.

Les différents acteurs ayant été cités comme étant important dans le choix de l’allaitement maternel

Nous avons constaté à travers notre enquête que dans la grande majorité des cas, les mères subissent l’influence de différents acteurs dont leurs maris, leurs mères, leurs familles, leurs amies. Les hommes se montrent assez réticents en ce qui concerne l’allaitement des bébés, mais ils préfèrent plus se cacher sous le silence au lieu d’exprimer haut et fort le fonds de leurs pensées.

Néanmoins, il existe des pères de familles qui soutiennent leurs femmes dans leurs choix. Et il a été constaté que ce fait encourage plus la femme à persister à allaiter même si elle sort de l’hôpital. Les rites et les pratiques au sein de la famille constituent un facteur de taille qui influence les mères de familles. Mais elles agissent beaucoup en fonction de ce qui est fait au sein de leur propre famille qu’au sein de leurs belles-familles. Dans cette optique, « l’allaitement pourrait constituer en quelque sorte, un rituel, une héritage transmise de la mère à sa fille et que cette dernière garde bien pour ne pas trahir les siens ». Et enfin, il y a les différents avis collectés ici et là mais surtout, des avis des amies très proches notamment, celles qui ont déjà une certaine expérience de l’allaitement.

Les différents éléments sociaux qui influencent le choix d’allaiter

Mis à part les différents acteurs qui ont été cités précédemment, les répondants ont aussi souligné l’influence de l’évolution de la communication aujourd’hui. Nous sommes entrées en effet, dans une société hyperactive et hyperinformée grâce à la présence de médias et surtout d’Internet. Beaucoup de femmes lancent des recherches sur Internet et voient de nombreuses informations concernant l’allaitement maternel. Il y a les livres, les guides qui ont été destinés à aider les jeunes mères à faire leurs choix, à préparer leurs accouchements et à améliorer leurs relations avec leurs enfants. Désormais, les femmes se connectent aussi dans les réseaux sociaux, participent aux différents forums de discussions pour acquérir les différents avis des internautes. « En effet, Internet permet de trouver les différentes pensées objectives des femmes. C’est un moyen permettant de connaître ce que les autres pensent et de s’exprimer librement. De nombreuses personnes l’utilisent pour faire leur choix ! On est dans l’ère du web 2.0 ! » Mais avec les différentes informations qu’elles recueillent, les femmes n’arrivent toujours pas à prendre leur décision, ce qui est un fait très paradoxal par rapport à l’acception que la connaissance permet le libre choix. Mais dans les différents guides et les brochures destinés à aider les femmes et à les sensibiliser. Il a été trouvé que peu de femmes y font confiance. Elles préfèrent consulter plus Facebook et les forums de discussions que de se fier à ces brochures.

Les différentes raisons qui motivent les soignants dans le cadre de l’accompagnement des jeunes mères en ce qui concerne l’allaitement maternel

Les répondantes que nous avons consultées étaient bien conscientes des avantages de l’IHAB. Elles ont toutes voulues que l’établissement puisse obtenir ce label. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, l’accompagnement qu’elles fournissent aux mères et aux enfants sont plus motivés par la recherche du bien-être de la dyade mère-enfant. Certes, elles aimeraient bien bénéficier de certains avantages découlant du label, mais dans ce cas de figure précis, elles agissent selon la posture infirmière qui leur est imposée du point de vue éthique et déontologique.

C’et la raison même pour laquelle, nombre d’entre elles essaient de ne plus influencer la mère dans leur choix. Elles ont bien compris combien il était difficile d’être mère, et de « faire taire leur propre volonté pour écouter celle de leurs bébé ». Cela demande un grand sacrifice et un effort considérable de la part des mères. C’est la posture infirmière qui conduit ces dernières à respecter le choix des mères, à les informer des bienfaits de l’allaitement maternel et à les soutenir peu importe le choix de ces dernières.

Les différentes mesures mises en place dans le cadre de la promotion de l’allaitement maternel et de l’obtention du label IHAB

Les infirmières ont suivi de la formation permettant de les rendre habiles à donner des conseils aux jeunes mères. Ces formations se font plusieurs fois par an, mais la fréquence varie en fonction des établissements considérés. Dans ce cadre, elles doivent informer les jeunes mères concernant les bienfaits de l’allaitement maternel et sur le besoin de la mère et de l’enfant à se rapprocher. Elles doivent entre autre donner toutes les indications permettant aux jeunes mères d’allaiter en toute sérénité et permettant au bébé de se développer. Mais dans la plupart des cas, les campagnes n’arrivent pas tellement à convaincre les femmes à allaiter leurs enfants.

  1. Discussion

L’enquête nous a permis de constater que l’allaitement maternel reste encore très faible. Il est difficile à mettre en place même dans les maternités où la mère bénéficie du soutien et de l’aide de tous les membres de l’équipe. Ceci pourrait démontrer le fait que les femmes ne se focalisent pas trop sur les différentes campagnes de sensibilisation et ne se fient pas trop aux différentes affirmations affirmées par les soignants parce qu’elles ont acquis déjà une certaine idée sur le fait d’allaiter ou non.

Contrairement au résultat attendu, les masses d’informations fournies aux jeunes mères ne font que renforcer leurs soupçons et leur ambivalence en ce qui concerne l’allaitement maternel.  Elles se penchent alors beaucoup plus sur les réactions de leurs conjoints ou de leurs proches et mêmes des avis objectifs des internautes pour prendre leur décision concernant le fait d’allaiter leurs enfants.

Cette constatation pourrait supposer que les interventions et les mesures entreprises par les différents acteurs dans le cadre de l’IHAB n’ont pas ou très peu d’influence sur la perception de cette pratique par les mères. Ceci va donc à l’encontre de l’hypothèse que nous avons avancée. Néanmoins, nous avons pu connaître que pour toucher et sensibiliser la femme, il convient surtout d’influencer ses proches notamment sa famille et son conjoint en ce qui concerne l’allaitement maternel. Mais ceci revient à toucher l’opinion publique sur la perception même de l’allaitement maternel.

L’ambivalence constatée chez la mère tient plus du fait qu’elle ait été exposée à de nombreuses informations contradictoires qui ne l’aide pas à avoir une idée précise en ce qui concerne l’allaitement maternel. Puis, nous avons pu établir à l’issue de cette enquête que les différentes démarches d’information de cette dernière n’arrive pas à convaincre et à apporter assez d’informations aux jeunes mères. Dans cette optique, elles n’ont pas d’idées très claires en ce qui concerne l’enjeu de l’allaitement pour la famille, pour le mari, pour l’enfant et pour elle-même. Comme conséquence, les résultats sont négatifs : beaucoup de mères abandonnent la pratique d’allaitement, d’autres souffrent en silence et l’allaitement qui est sensé être un moment de complicité et de partage entre la mère et l’enfant n’est plus qu’un moment de souffrance.

Conclusion

A l’issue de cette étude, nous pouvons affirmer que l’allaitement est un geste qui devrait être inné chez la femme et qui, pourtant doit aussi être acquise. En effet, les mères sortent d’un long processus d’évolution et d’apprentissage de la part de la société selon lequel, l’allaitement maternel ne peut pas égaler l’allaitement artificiel. Les dispositifs permettant aux établissements hospitaliers ou aux cliniques d’obtenir les labels IHAB n’ont pas permis de changer les différentes perceptions négatives quant aux impacts de l’allaitement maternel.

Dans une société moderne et fortement exposée à des informations, le personnel soignant n’a plus beaucoup à apprendre aux mères de familles. Les dispositifs permettant d’obtenir le label n’influencent donc pas ou très peu le choix de la mère pour allaiter ou non son enfant. Les différents facteurs d’influence sont plutôt les avis des amis, des proches, de la famille et des différents forums de discussions qui sont les plateformes de discussion objective très prisées de nos jours.

Nous avons pu établir entre autre les causes de l’ambivalence de la femme en ce qui concerne l’allaitement maternel. Tout d’abord, il existe les informations et les influences des proches et de son entourage direct, mais aussi, des informations et indications tirées du personnel soignant. L’exposition à de nombreuses informations ne permet pas à ces jeunes mères de prendre leurs décisions. Etant donné que ces facteurs influencent le choix des mères et que le soignant va viser le meilleur choix pour le bien-être de la mère et de l’enfant, la sensibilisation et les différentes actions doivent être destinées non seulement aux mères de familles, mais aussi à leurs proches, ce qui revient à sensibiliser l’opinion publique concernant l’allaitement maternel.

Nous avons pu établir les différentes causes de la faille de l’allaitement maternel et les insuffisances des mesures prises jusque là pour le promouvoir. Nous avons déterminé que les dispositifs permettant d’obtenir le label IHAB ne permettent pas d’avoir des retombées positives sur l’allaitement maternel des femmes. Nous pouvons envisager donc dans le cadre d’une étude plus approfondie, de déterminer les actions à prendre pour sensibiliser les différents acteurs dans le cadre de l’allaitement maternel. Deuxièmement, nous pourrions aussi  étudier dans le cadre d’une continuation de la présente recherche, les facteurs intrinsèques conditionnant l’allaitement maternel et qui doivent être considérés dans ce cadre, pour réduire les facteurs bloquant l’allaitement.

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[10] http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/accompagnement/469

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[12] Accompagnement, http://efec.net/fr/patients/dico/definition.php?id_definition=1765

[13] ANAES, 2002.  Allaitement maternel : Mise en œuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant. Recommandations, http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/Allaitement_recos.pdf

[14] ANAES, 2002.  Allaitement maternel : Mise en œuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant. Recommandations, http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/Allaitement_recos.pdf

[15] ANAES, 2002.  Allaitement maternel : Mise en œuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant. Recommandations, http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/Allaitement_recos.pdf

[16] http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ambivalence/2729

[17] Ambivalence, http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/ambivalence

[18] Ambivalence, http://www.definitions-de-psychologie.com/fr/definition/ambivalence.html

[19] Névrose, http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/nevrose

[20] Ambivalence, http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/ambivalence

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[23] Article 6. Le Libre choix, http://www.conseil-national.medecin.fr/article/article-6-libre-choix-230

[24] Maïza, D. Le consentement libre et éclairé du patient. Pourquoi et comment ? http://arbnsq.free.fr/telechar/j4/4ja2e1.pdf

[25] Article 6 – Libre choix, http://www.conseil-national.medecin.fr/article/article-6-libre-choix-230

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