Entrepreneuriat des passionnés : le montage d’entreprise à partir d’une passion partagée dans la vie quotidienne.
Sujet : « Entrepreneuriat des passionnés : le montage d’entreprise à partir d’une passion partagée dans la vie quotidienne. »
Résumé :
La passion, souvent perçue comme une forte inclinaison de l’entrepreneur envers son projet, est un facteur déterminant de la persistance, la persévérance et la réussite de celui-ci lors de la création de son projet. Tout au long du processus entrepreneurial, cette passion varie en fonction de ses divers variables cognitives et comportementales. C’est dans ce sens, en s’inscrivant dans une approche psychologique que notre travail s’attache à démontrer l’apport et l’importance de la passion entrepreneuriale en vue de la réussite d’un projet ou de s’assurer de sa survie.
Globalement, ce travail fera apparaître le rôle de la passion ainsi que ses effets sur le comportement de l’entrepreneur. Notre étude vise également à sensibiliser et convaincre que tout projet d’entreprendre est possible, à condition bien évidemment que le désir et la capacité à mobiliser les moyens adéquats soient présents.
Certes, cet ouvrage n’apporte pas toutes les réponses au défi d’entreprendre, mais il a cependant le mérite de poser les bonnes questions aux futurs entrepreneurs et d’éclairer celui ou celle qui envisagerait d’entreprendre.
En s’inspirant de la théorie de la passion entrepreneuriale, de la théorie sur l’identité et des travaux sur les émotions, nous pouvons analyser comment naît une vision entrepreneuriale chez l’individu passionné et comment cette passion influence sur la réussite et la survie du projet de l’entrepreneur.
Mots-clés : Entreprise, passion, passion entrepreneuriale, processus entrepreneurial, émotions.
Introduction
Peu à peu, l’entrepreneuriat s’est imposé comme le moteur de développement économique à travers le monde entier. En effet, les entrepreneurs, piliers de l’économie de marché, apportent des avantages multiples notamment en matière de création d’emplois et d’activités de valeurs.
Dans le cadre d’une recherche en entrepreneuriat, la prise en considération de l’individu entrepreneur en tant qu’acteur principal du processus entrepreneurial est essentielle. En s’appuyant sur l’approche comportementaliste (Verstraete, 1999 ; Schmitt, 2003), l’entrepreneur est plutôt défini par ce qu’il fait et par ses actions. L’étude de ses traits de la personnalité a permis de comprendre les raisons de son action entrepreneuriale (Carter et al, 2003; Chell et al, 1991; Rauch et Frese, 2007; Zhao et Seibert, 2006) toujours liées à la passion.
Selon Vallerand et al. (2003), la passion se définit comme une forte inclinaison envers une activité que l’on aime, que l’on trouve importante et dans laquelle on investit du temps et de l’énergie. La passion entrepreneuriale est un « état affectif intense d’un entrepreneur qui est accompagné par des manifestations cognitives et comportementales, vécue tout au long du processus entrepreneurial » (Chen et al 2009).
En se basant sur une étude de cas où la passion partagée a conduit à créer une entreprise musicale, ce travail se donne pour principal objectif de répondre à la problématique suivante : La passion est-elle à l’origine de la démarche entrepreneuriale ? Pour y répondre, des éléments déterminant la passion de l’entrepreneur et leurs effets sur l’action entrepreneuriale seront examinés. L’objet de cette étude propose ainsi d’apporter une explication des domaines et dimensions de la passion vécue au cours du processus entrepreneurial.
Ce qui nous amène à approfondir dans un premier temps, le concept de la passion entrepreneuriale et ses dimensions. Ceci nous permettra de comprendre comment la passion se transforme-t-elle en une vision entrepreneuriale.
Ensuite, nous aborderons l’influence de la passion entrepreneuriale sur la réussite et la survie d’un projet d’entreprendre, qui ne pourra se faire sans la mobilisation des ressources nécessaires à cet effet. Cette partie de notre travail nous éclaircira en quoi la passion partagée influence le montage d’entreprise.
Dans une troisième partie, nous tenterons d’explorer un cas concret pour ainsi développer les mécanismes qui soutiennent les effets de la passion au cours des diverses phases du processus entrepreneurial.
- Revue de la littérature
Dans le cadre de l’entrepreneuriat, la passion est souvent citée comme un facteur qui détermine la réussite ou l’échec de l’entrepreneur. Ce qui est assez surprenant, c’est que malgré sa popularité, nous n’en savons que très peu à son sujet. Raison pour laquelle cet ouvrage se veut être original dans la mesure où il nous éclaircira sur les questions que tout entrepreneur en devenir se pose : quel rôle la passion joue-t-elle pour les entrepreneurs ? Est-elle réellement à l’origine du désir d’entreprendre un projet ? La passion est-elle source de motivation dans la poursuite d’un projet entrepreneurial ?
En effet, depuis déjà deux décennies, ce sujet a beaucoup agité les recherches sur l’entrepreneuriat mais il n’en demeure pas moins que quelques points restent encore très confus dans ce domaine. Compte tenu de l’objectif de recherche qu’on s’est fixé et de la nature particulière de notre mémoire, nous avons construit une revue de la littérature qui servira plutôt de toile de fond à notre travail. Certes, nous avons construit une brève revue de la littérature qui est loin d’être complète et exhaustive, mais qui explique cependant les principaux concepts utilisés tout au long de notre étude en nommant les auteurs clés.
- Description de la théorie de la passion entrepreneuriale
Pour revenir aux origines du concept de la passion, il faut se référer aux écrits des philosophes grecs. Selon Platon (427347 avant J. C.), les passions font que l’homme néglige la raison. Il met donc en avant l’opposition passion/raison. De son côté, Aristote (384-322 avant J.C.) explique qu’en plus de l’opposition entre action et passion, il y a également une complémentarité. Pour lui, la passion est une altération affectant l’âme ou le corps.
Plus tard, des philosophes modernes se sont aussi intéressés à la notion de passion, tels que Descartes (1649), Spinoza (1677) et Hegel (1830) aux 17ème et 18ème siècles. Ces derniers ont émis différents jugements à ce sujet, parfois positifs, parfois négatifs et mêmes contradictoires.
Ce n’est seulement qu’en 1997 que le concept de la passion a fait l’objet d’études en psychologie. Il est défini comme « un état affectif qui se manifeste par un attachement exacerbé, exclusif et durable à un objet, au point de dominer la personnalité du sujet et de déterminer son comportement » (Rognon, 1997)[1].
En tout cas, les quelques recherches entamées sur cette thématique jusqu’aux années 1980, n’ont fait ressortir que la face négative de la passion qui a été assez dominante. Ainsi, « ont été abordées des thématiques telles que le crime passionnel et le rôle de la passion dans les diverses pathologies » (Lecoq et Rimé, 2009)[2].
Sous l’impulsion de la psychologie positive des années 1990, les recherches menées à l’époque ont fait apparaître un aspect mobilisateur de la passion dans les activités relatives au travail et aux loisirs. « La passion apparaît ainsi comme potentiellement positive et susceptible de donner un sens à la vie » (Lecoq et Rimé, 2009).
Ainsi, la passion a longtemps été reconnue comme l’élément central de la motivation et du succès entrepreneurial. [3](Bird, 1988). Au fil des années, ce courant de recherche et de pensée n’a fait que se vérifier et s’amplifier. D’autres auteurs ont estimé que la passion est importante tant pour la création que le développement de l’entreprise en insistant dans leurs ouvrages sur l’influence de la passion sur les activités entrepreneuriales (Shane et al., 2003; Baum et al., 2001)[4].
S’ajoutant à cela, certains auteurs, à travers leurs recherches ont fait ressortir que pour une meilleure compréhension de l’action entrepreneuriale, il est primordial d’étudier les traits de personnalité de l’entrepreneur. (Carter et al, 2003;Chell et al, 1991; Rauch et Frese, 2007)[5].
Ce qui nous amène à expliquer à travers de notre étude qu’il s’avère nécessaire d’aborder notre problématique selon une approche psychologique. Rauch et Frese ont d’ailleurs expliqué que les actions entrepreneuriales, qu’elles soient indispensables pour créer une entreprise ou déterminantes pour la réussite de celle-ci, doivent d’abord être étudiées selon une approche psychologique.[6] (Rauch et Frese, 2000).
Dans cette étude, nous estimons qu’il serait judicieux de se pencher sur la psychologie afin de pouvoir mieux appréhender les diverses étapes du processus entrepreneurial, dans lequel l’entrepreneur occupe une place de premier rang. (Frese et Gielnik, 2014).[7] Cette approche nous permettra entre autres de comprendre les différentes perceptions, les émotions, les cognitions, les motivations et les comportements des individus, mais surtout des entrepreneurs.
Des chercheurs concernant la passion entrepreneuriale ont aussi démontré que « la passion facilite pour l’entrepreneur la reconnaissance et l’identification des opportunités et qu’elle est associée à la fierté, l’engagement, l’énergie et la recherche de la perfection. » (Laaksonen, Ainamo et Karjalainen, 2011).[8]
Selon Cardon, Vincent, Singh et Drnovsek (2009)[9], « la passion de l’entrepreneur joue un rôle important dans la création et la gestion des entreprises ». Dans un récent travail qu’ils ont mené, plusieurs objets de la passion de l’entrepreneur ont été mis en avant : le projet, l’opportunité, le produit, etc., et surtout ‘son travail’.
En conséquence, la passion n’a pas de définition exacte et les auteurs en sont unanimement d’accord. La théorie de la passion entrepreneuriale est une innovation pour les entreprises d’aujourd’hui. Elle met en exergue les traits de personnalité d’un entrepreneur liés à sa passion pour un projet entrepreneurial ou pour son travail déjà en cours, une passion qui définira l’avenir de l’entreprise, qui se traduit notamment en une réussite ou un échec. Cette passion qui est à l’origine du « déclic » du futur entrepreneur, est celle qui déclenche le processus entrepreneurial. En d’autres termes, c’est à partir de la passion que naît une vision entrepreneuriale.
Dans notre étude, nous nous baserons surtout sur deux principaux auteurs pour apporter les réponses adéquates à notre problématique. Il s’agit de Vallerand et al.(2003) et de Cardon et al. (2009).
- La passion perçue par Vallerand et al. (2003)
Vallerand et al. (2003) définissent la passion comme « une activité que la personne aime, qu’elle trouve importante et pour laquelle elle investit du temps et de l’énergie »[10] Souvent, cela se traduit par une forte inclinaison envers une activité utile, importante et très appréciée.
A travers leurs recherches, ces auteurs ont mis en exergue trois critères indispensables pour qu’une activité soit considérée comme une passion : l’amour de l’activité, la valorisation de l’activité et un investissement de temps et d’énergie dans cette activité. Ce qui implique qu’un entrepreneur est passionné par ce qu’il fait ; c’est cette passion même qui le guide et qui dépasse parfois sa raison.
Pour expliquer l’influence de la passion sur le comportement de l’entrepreneur, Vallerand et al (2003) proposent une approche dualiste selon laquelle la passion peut avoir deux types différents : les passions harmonieuses et les passions obsessives.
Ces deux passions se distinguent en ce qu’il s’agit de processus différents d’internalisation de l’activité passionnante. Cette internalisation peut être soit contrôlée, soit autonome. On se trouve en présence d’une internalisation autonome, lorsque l’individu contrôle pleinement son activité. Ce qui le conduit vers une passion harmonieuse. A l’inverse, lorsque c’est l’activité qui prend le dessus chez l’individu, on est face à un cas d’internalisation contrôlée. Il s’agit dans ce cas d’une passion obsessive.
Ainsi, dans un processus autonome, la personne accepte librement l’importance de son activité. Il développe alors une passion harmonieuse qui se traduit par ses motivations et sa détermination à poursuivre son activité. L’individu a donc cette volonté de s’engager dans son activité. C’est également ce désir de contribuer à son activité passionnante qui crée chez l’individu un sentiment d’adhésion.
Nous pouvons en déduire qu’un individu vivant dans une passion harmonieuse, agit de façon autonome à l’égard de son activité. Il peut ainsi ajuster ses agissements en fonction de ses valeurs et de ses objectifs.
Quels sont les facteurs qui provoquent l’internalisation de type contrôlé chez un individu ? Il n’existe pas de causes établies car elles varient selon le sujet. Cependant, il s’agit en général des pressions intra personnelles et/ou interpersonnelles. L’internalisation autonome est liée à des éventuelles contingences en rapport avec l’activité. Nous pouvons entre autres citer l’estime de soi ou l’acceptation sociale. Mais elle peut aussi être liée à un excès de zèle pour l’activité qui peut parfois devenir incontrôlable (Vallerand et al, 2003).
En ce qui concerne l’internalisation contrôlée conduisant à la croissance d’une passion obsessive, celle-ci se manifeste par une impulsion interne de l’individu à pratiquer une activité. En effet dans ce cas, la personne est contrôlée par une force motivationnelle. Cette dernière est plutôt ressentie comme une obligation ou un devoir qui se trouve hors de son contrôle et qui pourtant l’incite à s’engager. C’est à partir d’un tel sentiment que naît la passion obsessive. Il arrive parfois qu’une personne vivant dans de telles conditions devienne dépendante à l’égard de son activité. Ce qui souvent peut engendrer des effets négatifs tant sur la personne en question que sur son entourage. Alors « même si l’individu valorise, aime et investit du temps et des efforts dans son activité passionnante, il se sent obligé de la pratiquer, d’y participer et de s’y engager » (Vallerand et al, 2003).
D’après les études empiriques menées par Vallerand et al. (2003), nous pouvons en conclure que la passion harmonieuse est associée à des conséquences affectives et cognitives positives tandis que la passion obsessive résulte en des conséquences affectives et cognitives négatives (Vallerand et al, 2003;Ratelle et al, 2004 ; Mageau et al, 2005)[11].
D’autres auteurs se sont intéressés au modèle dualiste de Vallerand. Ce qui a donné lieu à de nombreuses publications la passion du jeu[12] (Philippe et Vallerand, 2007 ; Ratelle et al, 2004), la passion du sport[13] (Vallerand et al, 2008 ; Vallerand et Miquelon, 2007 ; Vallerand et al, 2006), sur les liens entre passion et bien-être subjectif[14](Rousseau et Vallerand, 2008), et entre passion et ajustement psychologique[15](Amiot et al. 2006).
Toutes ces publications récentes nous ont permis de constater que les chercheurs ont essayé de transposer la structure dualiste de Vallerand et al. au concept de l’entrepreneuriat. En effet, en s’appuyant sur la conception psychologique de la passion comme étant une forte inclinaison envers une activité, les auteurs se sont rendus compte du caractère ambigu de la passion. Néanmoins, en orientant leurs travaux sur les différentes dimensions de la passion ainsi que ses effets dans une approche managériale, ils ont pu conclure à une nécessité d’appréhender la conceptualisation de la passion entrepreneuriale.
Ainsi, quelle que soit la passion qui a déclenché le processus entrepreneurial chez un individu, qu’elle soit harmonieuse ou obsessive, nous avons pu remarquer que la passion est le moteur de toute démarche d’un projet entrepreneurial.
- Le modèle de la passion entrepreneuriale selon Cardon et al. (2009)
La passion entrepreneuriale selon Cardon (2009) est perçue comme étant « un sentiment positif, intense, accessible et consciemment vécue par l’entrepreneur »[16]. Au départ, l’individu décide de s’engager dans des activités entrepreneuriales. Ensuite, il développe un sentiment qui découle de cet engagement. C’est à ce moment précis qu’il devient un passionné. En effet, les activités qu’il accomplies sont associées aux rôles significatifs et saillants dans l’identité de l’entrepreneur. D’ailleurs, les résultats des travaux de rechercheempiriques ont révélé que « la passion est au cœur de l’action entrepreneuriale » [17](Cardon et al, 2013).
Dans le cadre entrepreneurial, la passion est très importante. Elle permet entre autres :
- d’acquérir des ressources comme le capital [18](Chen et al. 2009), des compétences humaines adéquates et indispensables [19](Cardon, 2008).
- la passion aide aussi à identifier les opportunités entrepreneuriales[20] (Baron, 2008 ; Baron et Ward, 2004)
- elle facilite l’innovation à travers l’engagement[21] (Bierly et al, 2000).
- la passion constitue une force pour la concrétisation des rêves et des visions des entrepreneurs[22] (Ma et Tan, 2006 ; Shane et al, 2003).
- elle encourage la motivation et l’engagement de toutes les parties prenantes d’une entreprise [23](Breugst et al, 2012 ; Cardon 2008)
- elle influence également la persuasion des entrepreneurs dans la présentation de leurs plans d’affaires auprès des pourvoyeurs de capitaux [24](Elsbach et Kramer, 2003 ; Chen et al, 2009).
- elle permet aussi de créer un climat d’optimisme [25](Bird 1989)
- Finalement, la passion facilite pour les entrepreneurs la persévérance et la persistance dans l’aboutissement de leurs objectifs (Cardon, 2008 ; Chen et al, 2009).
Après avoir étudié les différentes attributions de la passion, on peut s’accorder à dire qu’elle est considérée comme « un critère utilisé par les entrepreneurs pour définir leurs performances »[26] (Schindehutte et al, 2006) ainsi que « pour décrire et qualifier l’expérience personnelle des fondateurs des entreprises familiales »[27] (Morris 2010).
Parmi tous ces rôles, on peut aussi mesurer grâce à la passion les raisons pour lesquelles les entrepreneurs connaissent l’échec dans toutes les étapes du processus entrepreneurial.
Ainsi, nous pouvons déduire que la perception de Cardon rejoint la notion d’activité dans la conception de Vallerand et al (2003). Compte tenu des attributions significatives de la passion dans les activités entrepreneuriales, il sera judicieux d’en exposer les mécanismes cognitifs et comportementaux ainsi que ses effets dans le cadre du processus entrepreneurial.
- La théorie de l’identité et la passion entrepreneuriale
Nous avons vu un peu plus haut que le modèle de Cardon et al. (2009) implique que l’individu passionné ait vécu une expérience de sentiments positifs et intenses. Ces sentiments sont souvent « éprouvés pour des activités centrales pour l’identité de l’entrepreneur » [28](Baum et Locke, 2004 ; Baum et al, 2001 ; Chen et al, 2009 ; Pertulla, 2011).
Dans ce modèle, Cardon et ses collègues se basent surtout sur la théorie de l’identité de Stryker (2000). Cette théorie prend en considération les multiples variétés possibles d’identités des individus grâce à la notion de saillance[29]. En basant leurs travaux sur cette théorie, ils ont pu démontrer l’existence d’une « hiérarchie de saillance » selon laquelle sont structurées les identités de l’entrepreneur. Ceci étant, plus une identité est saillante, plus l’entrepreneur est en mesure de l’activer dans les différentes étapes de son processus entrepreneurial.
Selon Sheldon Stryker, « la théorie de l’identité est issue de l’interactionnisme symbolique. Plus précisément, elle s’inscrit dans sa version sociale structurale ». Ce dernier souligne surtout que les rôles sociaux constituent des repères de signification communs, qui nous permettront de définir nos identités individuelles. Il en découle donc que la structure sociale est importante dans les rôles joués dans les interactions.
En effet, « le rôle représente un ensemble d’attentes comportementales socialement détenues et liées aux positions externes de l’individu, par contre, l’identité représente l’internalisation et l’incorporation de ces attentes dans son concept de soi »[30] (Gecas, 1982).
D’après les explications de ces deux auteurs, les rôles et les identités sont, dans le cadre de l’entrepreneuriat, de puissants catalyseurs de l’action entrepreneuriale. Fauchart et ses collègues estiment en outre que la prise en compte de l’identité de l’entrepreneur permet de contribuer à une meilleure visibilité pour la recherche en entrepreneuriat ainsi qu’à une meilleure amélioration de la compréhension des comportements des entrepreneurs et de leurs effets sur les nouvelles organisations[31].
Le modèle de Cardon et al. trouve bien sa source dans la théorie de Stryker, en ce que l’identité d’une personne permet d’interpréter l’expérience qu’elle a vécue et de la rendre plus sensible et réceptif à certains indices de comportement entrepreneurial. Dans ce cas, l’identité est utilisée en tant que cadre cognitif pour mesurer les sentiments et comportements de l’entrepreneur.
En conséquence, sans même s’en rendre compte, les individus définissent eux-mêmes les situations dans lesquelles ils se trouvent, en s’engageant dans des comportements et agissements conformes à leur identité saillante.[32]
Par ailleurs, Stryker focalise la centralité de l’identité entrepreneuriale sur trois domaines spécifiques, notamment l’invention (invention), la création (foundation) et le développement (development).
Ainsi, en application de la théorie de l’identité selon laquelle les individus choisissent leurs comportements par rapport aux rôles qu’ils valorisent (Stryker et Burke, 2000), Cardon et ses collègues (2009) ont expliqué pourquoi les entrepreneurs préfèrent certains rôles à d’autres dans le processus entrepreneurial.
Le choix d’un rôle particulier est en effet très significatif de l’identité entrepreneuriale. C’est justement en fonction de ce choix que l’entrepreneur pourra exprimer des sentiments positifs et intenses par rapport aux activités qu’il entreprend. Ces sentiments, associés aux rôles centraux, sont étroitement liés à son identité : c’est la « relation de congruence entre l’identité et les sentiments ».[33]
En s’appuyant donc sur la théorie de l’identité de Stryker, Cardon et ses collègues (2009) ont fait ressortir que l’entrepreneur peut jouer trois rôles en fonction de son identité :
– Un rôle d’inventeur (Inventor) ;
– Un rôle de créateur (Founder) ;
– Un rôle de développeur (Developper).
Ce qui nous amène à voir à travers une étude sur terrain de la méthodologie discutée et de comment se traduit ces théories dans une approche qualitative et qui observe les comportements entrepreneuriaux de chaque individu impliqué.
- Une vision réaliste de la passion dans l’entrepreneuriat
Après avoir analysé la théorie conceptuelle de la passion entrepreneuriale, nous allons dans cette partie, essayer d’apporter plus de précisions aux réponses à notre problématique. Pour cela, nous nous baserons sur une étude empirique de la passion entrepreneuriale à travers l’implication de l’entrepreneur dans une activité de son choix.
Ici, nous avons préféré orienter notre étude dans le domaine de la culture, plus précisément celui du cinéma. Aussi, nous observerons les différents rôles d’identité joués par chaque entrepreneur dans le cas d’un montage d’entreprise par plusieurs entrepreneurs ayant une passion en commun. Nous verrons donc l’importance de la passion entrepreneuriale dans chaque étape du processus entrepreneurial : à partir du déclenchement d’un projet entrepreneurial jusqu’à une certaine évolution de l’entreprise.
D’après notre revue de littérature sur laquelle nous allons travailler pour pouvoir appliquer les diverses théories relatives à la passion entrepreneuriale, Cardon et al. (2009) souligne que « la passion est une émotion positive et intense ». Ces effets positifs se traduisent par la fierté (Bierly et al. 2000), l’amour (Baum et Locke, 2004 ; Cardon et al.2005) ; l’enthousiasme et la joie (Smilor, 1997).
Pour mener à bien notre travail, nous allons baser notre questionnaire sur la théorie de Cardon et al. Ces derniers ont fondé leur théorie en faisant le lien entre la passion et l’expérience émotionnelle qui affecte la recherche sur la passion entrepreneuriale. En conséquence, la passion a des effets positifs : elle permet aux entrepreneurs passionnés d’être très motivés et de respecter ses engagements.
Avant tout cela, il serait préférable d’exposer à travers une revue de littérature en rapport avec ce sujet, quels ont déjà été les travaux menés sur notre problématique, ainsi que les résultats des recherches pour chaque auteur. Ceci de sorte que le questionnaire utilisé pour mener une approche qualitative sur la passion entrepreneuriale soit mis à jour et innovant par rapport à ce qui a déjà été élaboré.
Tableau n° 1 – Une revue de la littérature se basant sur l’affection et la passion en entrepreneuriat
A travers ce tableau, nous pouvons voir les différents types de travaux menés par de grands auteurs sur le sujet de la passion entrepreneuriale, les résultats de leurs études selon que la recherche est conceptuelle ou empirique.
Ce tableau nous permet aussi de voir l’évolution de la tendance concernant notre sujet de 1989 à 2009 et de mettre en exergue les points innovants par rapport aux anciens en soulignant que la passion est le moteur même qui enclenche le désir d’entreprendre.
Authors |
Year |
Construct |
Constructconceptualization |
Objectofaffect |
Type ofresearch |
Findingsandimplications |
Baron | 2006 | Affect | Feelings,moodsandemotions | Situationaleventsor | Conceptual | Affectinfluencesmanyaspectsof |
stabletendenciesof | entrepreneurialcognitionandbehaviorand | |||||
person | isimportantforopportunityrecognition | |||||
andresourceacquisition.Theeffectsof | ||||||
affectontheentrepreneurialprocesscould | ||||||
bedirect,indirectormoderated | ||||||
BaronandHannan | 2002 | Love/Passion | Asenseofpersonalbelongingand | Venture | Empirical | Founderswhoidentify“love”asabasisfor |
identificationwiththecompany | attachmentofemployeestothe | |||||
organizationbringinHRexpertiseearlier | ||||||
andhavethelowestlikelihoodof | ||||||
organizationalfailure | ||||||
BaronandWard | 2004 | Emotional | Theextentto whichemotionsarepleasant/ | Opportunities | Conceptual | Affectmayhelpentrepreneursfind |
valenceand | unpleasantandintense | complexpatternstopursueopportunities. | ||||
arousal | Entrepreneursmayexperiencemore | |||||
positiveemotionsthandootherpeople | ||||||
whenexposedtoexcellentopportunities | ||||||
BaumandLocke | 2004 | Passion | Agenuineloveofwork,emotionsoflove, | One’swork | Empirical | Passionhasanindirecteffectonventure |
attachmentandlonging | growth,mediatedbycommunicatedvision, | |||||
goalsandself-efficacy | ||||||
Baum,LockeandSmith | 2001 | Passion | Atraitofentrepreneurs | One’swork | Empirical | Passionhasanindirecteffectonventure |
growth,mediatedbycompetency, | ||||||
motivationandcompetitivestrategy | ||||||
Bierly,Kesslerand | 2000 | Passion | Emotionalenergy,driveandspirit | Venture | Empirical, | Passionincreases thebeliefthatone’swork |
Christensen | interview | ismeaningfulandisassociatedwithpride, | ||||
data | commitment,empowermentandenergy. | |||||
Passionislinkedtomotivationandcan | ||||||
facilitateinnovation | ||||||
Bird | 1989 | Passion | Emotionalenergy,driveandspirit | Venture | Empirical, | Passiondrivesentrepreneurs’persistence |
interview | andtenacity.Passiondrivesentrepreneurs | |||||
data | toexperiencetheirventures’successand | |||||
Bra¨nnback,Carsrud, |
2006 |
Passion |
Anemotionalandenergizingcomponent |
Favoritehobbyor |
Empirical |
difficultiesaspersonalevents
Passionmaybeimportanttodevelopstart- |
ElfsvingandKruger | activity | upintentionsandfortheprocessof | ||||
exploringanopportunity.Therewere | ||||||
problemsfindingdirecteffectfromascale | ||||||
usedtocapturepassionforhobbies.The | ||||||
influenceofpassioniscomplicatedan | ||||||
needsfurtherelaboration |
Authors |
Year |
Construct |
Constructconceptualization |
Objectofaffect |
Type
ofresearch |
Findingsandimplications |
BranzeiandZietsma | 2003 | Passionandlove | Nocleardefinitionprovided | Opportunities | Conceptual | Passionandloveinvolvepositiveillusions, |
whichmayleadtocognitivebiasesand | ||||||
greateropportunityexploitation | ||||||
Cardon | 2008 | Passion | Anenduringfeelingthatislikelytobe | Ventureorventure- | Conceptual | Passionpromotestransformational |
highlyintenseandpositivelyvalent | relatedobjects | leadershipandemotional display,which | ||||
influenceemployeepassionand | ||||||
engagement | ||||||
Cardon,Zietsma, | 2005 | Passion | Attachmentandidentificationof | Venture | Conceptual | Passionleadstoharderworkwithgreater |
Saparito,Matherneand | entrepreneurswiththeirventures | effort,persistenceandenthusiasm.Passion | ||||
Davis | leadstointenseidentificationwiththe | |||||
venture,butthismaynotnecessarilybe | ||||||
functional | ||||||
Chen,Yao,Kotha | 2009 | Passion | Attitudeheldbytheentrepreneur | Venture | Empirical | Anentrepreneur’scognitivepassionhasa |
indicatingdevotionandenthusiasmfora | significantpositiveeffectonventure | |||||
proposedbusinessventure | capitalists’fundingdecisions,whilethe | |||||
effectofaffectivepassionisnon-significant | ||||||
CrossandTravaglione | 2003 | Emotional | Appraisalandexpressionofemotion; | Nospecificfocus | Empirical, | Entrepreneurswerefoundtoshow |
intelligence | regulationandutilizationofemotion | identified | interview | “extremelyhighlevels”ofappraisal, | ||
data | expression,regulationandutilizationof | |||||
emotions,includingforproblemsolving | ||||||
andpersistenceontasks | ||||||
Fillion | 1991 | Energy | Thetimeandintensityallocatedto | Work | Empirical | Energyhasreciprocaleffecton |
entrepreneurialactivities | entrepreneur’sWeltanschauung–the | |||||
prismforobservationandsensemaking. | ||||||
Workinglonghoursisnotenough; | ||||||
intensityisalsorequires | ||||||
HuyandZott | 2007 | Emotion | Entrepreneurs’actionstoelicitmodify or | Stakeholders | Empirical | Successfulentrepreneursareadeptto |
regulation | maintaindesiredemotionalstates(usually | displayingpassionandenthusiasmto | ||||
pleasanthigh-activationemotion) | othersaswellaslow-activationpositive | |||||
emotiontoconveyself-control.This | ||||||
increasestheinvestors’confidenceinthe | ||||||
businessandhelpsmobilizeemployees | ||||||
efforts | ||||||
MaandTan | 2006 | Passion | Desiretocreatesomethinginsanelygreat, | Nospecificfocus | Conceptual | Entrepreneurshipistheembodimentof |
excertundeniableimpactonsocietyand | identified | passion.Itmakesentrepreneursbelievein | ||||
makehistory | whattheyaredoing.Whichisimportant | |||||
forrealizingtheirentrepreneurialdreams | ||||||
andachievingsuccessagainstallodds |
Authors |
Year |
Construct |
Constructconceptualization |
Objectofaffect |
Type
ofresearch |
Findingsandimplications |
Murnieksand | 2006 | Passion | Anintenselongingrelatedtosalientrole | Activities | Conceptual | Passionemergeswhenentrepreneurial |
Mosakowski | identity | identityissalient.Passionhelps | ||||
entrepreneurscopewithnegative | ||||||
experiences | ||||||
Shane, Lockeand | 2003 | Passion | Selfishloveofwork | Work | Conceptual | Passioncanfacilitateopportunity |
Collins | recognition,ideadevelopmentand | |||||
opportunityexecution(resourceassembly, | ||||||
organizationaldesign,marketmakingand | ||||||
productdevelopment) | ||||||
Smilor | 1997 | Passion | Enthusiasm,joyandzeal;persistentdesire | Venture | Conceptual | Passioncomesfromthatenergeticand |
tosucceed | unflaggingpursuitofaworthy,challenging | |||||
andupliftingpurpose.Itemergeswhenone | ||||||
hasfreedomandopportunitytopursue | ||||||
one’sdream | ||||||
Souitaris,Zerbinatiand | 2007 | Inspiration | Theinfusionofsomeideaorpurposeinto | Activityfromastart-up | Empirical | Inspirationcomesfromtheemotional |
Al-Laham | themind,andtheawakeningorcreationof | program | chemistrybetweenindividualsand | |||
somefeelingofimpulse | particularopportunity,whichaffectstheir | |||||
decisiontoexploit mattersbeyondthe | ||||||
rationalmodelspresentedinprevious | ||||||
entrepreneushipresearch | ||||||
Sundararajanand | 2007 | Positiveemotion | Positive(andnegative)emotionsare | Opportunities | Conceptual | Positiveemotionistriggeredbyamatch |
Peters | definedbycombinationsofemotion | betweenentrepreneurialmotivesandideas. | ||||
prototypessortedbyvariousdegreesof | Self-efficacyandpriorknowledgemoderate | |||||
pleasureandactivation | emotionalexperience | |||||
Winnen | 2005 | Passionand | Passionisanemotion;passionisthe | Venturestart-up, | Empirical | Passionisanemotionthatinfluences |
emotional | motivatingforceinentrepreneurship | success, work,tasks, | opportunityrecognition,mission,vision, | |||
intelligence | product | decision,persistenceandtheplanning | ||||
process, whenengagedinnewventuring. | ||||||
Thefocusofpassiondiffersamong | ||||||
entrepreneurs |
Source : Cardon et al. (2009)
- De la passion à la vision entrepreneuriale
Dans notre quotidien, la passion est un mot usé très fréquemment. Elle revient aussi très souvent dans les discours des politiciens, les récits de vie des sportifs ou des artistes et des entrepreneurs (les «Success Stories»). Sur le plan académique, la passion est une thématique présente dans plusieurs disciplines : la philosophie, la littérature, la psychosociologie, la théologie, la psychologie et plus récemment l’entrepreneuriat (Fisher, 2011 ; Cardon et al, 2009).
Etymologiquement, le terme « passion » est d’origine grecque, « prakein » qui désigne ce à quoi il est impossible de résister. Elle est perçue par divers auteurs comme une « maladie de l’âme », nécessitant la recherche de « remèdes ». Ce n’est que très récemment que le concept de la passion a été étudié en psychologie. Il est défini comme « un état affectif qui se manifeste par un attachement exacerbé, exclusif et durable à un objet, au point de dominer la personnalité du sujet et de déterminer son comportement » (Rognon, 1997).
Vallerand et al. (2003 définissent la passion comme « une activité que la personne aime, qu’elle trouve importante et pour laquelle elle investit du temps et de l’énergie » (Vallerand et al, 2003). Ce sont d’ailleurs les premiers chercheurs à explorer la passion pour une activité. Pour qu’une activité soit considérée comme une passion, ces auteurs distinguent trois critères : l’amour de l’activité, la valorisation de l’activité et un investissement de temps et de l’énergie dans l’activité. C’est dans ce sens que Vallerand et al (2003) proposent une approche dualiste selon laquelle il existe deux types de passions : les passions harmonieuses et les passions obsessives.
Les résultats d’études empiriques effectuées par Vallerand et al. (2003) démontrent que la passion harmonieuse est associée à des conséquences affectives et cognitives positives tandis que la passion obsessive est associée à des conséquences affectives et cognitives négatives (Vallerand et al, 2003; Ratelle et al, 2004 ; Mageau et al, 2005).
Cardon (2009), lui, a présenté la passion entrepreneuriale comme étant un sentiment positif, intense, accessible et consciemment vécue par l’entrepreneur. C’est un sentiment qui découle de l’engagement dans des activités entrepreneuriales, ce qui rejoint la notion d’activité dans la conception de Vallerand et al (2003). Les résultats de ses travaux de recherche empiriques ont également révélé que la passion est au cœur même de l’action entrepreneuriale (Cardon et al, 2013).
D’après ces définitions apportées, le concept de la passion serait effectivement à l’origine du déclenchement d’une démarche entrepreneuriale. En effet, la passion joue de multiples rôles dans la création d’une entreprise. Elle permet, entre autres, aux entrepreneurs l’acquisition des ressources comme le capital (Chen et al. 2009), des compétences humaines adéquates et nécessaires (Cardon, 2008). De plus, elle contribue à l’identification des opportunités entrepreneuriales (Baron, 2008 ; Baron et Ward, 2004) et facilite l’innovation à travers l’engagement (Bierly et al, 2000). Elle facilite la persévérance et la persistance dans l’aboutissement par les entrepreneurs de leurs objectifs (Cardon, 2008 ; Chen et al, 2009). Dans ce sens, la passion est un critère fréquemment utilisé par les entrepreneurs pour définir leurs performances (Schindehutte et al, 2006).
Cette première partie abordera ainsi les différentes visions alternatives de l’entrepreneuriat ainsi que les dimensions de la décision d’entreprendre. De la passion donc naît une envie d’entreprendre, de créer son entreprise. Ce qui nous amène à voir dans une deuxième partie comment cette passion influe sur la vie d’une entreprise, mène-t-elle à la réussite ou à l’échec ? Les entrepreneurs créent-ils une entreprise pour vivre de leur passion ? Une passion partagée influence-t-elle le désir de monter une entreprise ? Tels seront les questions abordées dans notre deuxième partie.
- L’influence de la passion entrepreneuriale sur la réussite d’une entreprise
Quelles sont les différentes raisons qui poussent les acteurs à créer une entreprise ? Celles-ci peuvent être multiples mais celles qui sont basées sur la passion ont beaucoup plus de chance de connaître la prospérité.
Pour mieux appréhender l’influence de la passion entrepreneuriale, nous analyserons la théorie de l’identité dans la mesure où il existe plusieurs situations qui engendrent la création d’une entreprise. Dans le modèle proposé par Cardon et al. (2009), la passion est vécue dans une expérience de sentiments positifs et intenses. Ce sont des sentiments éprouvés pour des activités décisives pour l’identité de l’entrepreneur (Baum et Locke, 2004 ; Baum et al, 2001 ; Chen et al, 2009 ; Pertulla, 2011). La centralité de cette identité entrepreneuriale est focalisée sur trois domaines spécifiques : l’invention (invention), la création (foundation) et le développement (developpement).
Concernant la théorie de l’identité de Stryker (2000), celle-ci prend en compte la multiplicité des identités grâce à la notion de saillance (Farmer et al, 2011 ; Murnieks, 2007). En se basant sur cette théorie, Cardon et al, (2009) ont découvert que les identités de l’entrepreneur sont structurées dans une « hiérarchie de saillance » (Stryker et Bruke, 2000). Ce qui signifie que plus une identité est saillante, plus il y aurait de chance que l’entrepreneur l’active dans les différentes situations d’une démarche entrepreneuriale.
Ensuite, pour pouvoir entamer la démarche de création d’entreprise, l’entrepreneur est supposé développer une intention entrepreneuriale. Au cours de cette étape, l’entrepreneur n’a pas encore identifié une opportunité mais il est animé par une passion et a l’intention de créer un projet. Bird (1988) définit cette intention entrepreneuriale comme étant « l’état d’esprit qui dirige l’attention de l’individu et qui le mène à l’action ». Plusieurs auteurs également intéressés par cette première étape du processus entrepreneurial (Ajzen, 1991 ; Bird, 1988 ; Shapero, 1982 ; Kreuger, 1993) ont analysé les variables personnelles et les facteurs cognitifs de l’entrepreneur pouvant influencer son intention de création. Ces auteurs ont conclu à l’identification de trois variables : la perception de l’individu quant à la faisabilité, à la désirabilité de la création d’une organisation et à la perception du support social.
Par ailleurs, si l’intention est à l’origine du comportement, alors quels sont les causes de cette intention ? Selon Krueger (2005), trois éléments clés sont souvent cités : je veux « I want to » ce qui correspond à la désirabilité perçue, je peux « I can » : ce qui correspond à la faisabilité perçue, et je vais « I will » : ce qui peut correspondre à la passion d’après lui. Krueger (2005) a analysé deux points fondamentaux sur le fonctionnement de la passion entrepreneuriale et sa relation avec l’intention. Cela concerne la place de la passion dans le modèle d’intention entrepreneuriale, et du niveau dans lequel la passion pourra faire la différence entre les entrepreneurs.
- Conceptualisation théorique et soutien empirique de la passion
Toujours dans ce cadre de l’originalité, notre mémoire explicitera dans cette conceptualisation théorique et soutien empirique de la passion à travers l’analyse de la passion proprement dite ainsi que les bienfaits des activités nées de cette passion sur les personnes concernées.
Comme précédemment décrite, la passion est la vive inclinaison vers un objet que l’on poursuit, auquel on s’attache de toutes ses forces et également une affectivité violente qui nuit au jugement[34]. Vallerand l’a défini comme une forte inclinaison que l’on aime, que l’on trouve importante et dans laquelle on investit du temps et de l’énergie.
Décrite ainsi, la passion se présente sous deux concepts : celle harmonieuse et celle obsessive, se distinguant à partir de chaque expression et agissement individuels.
- La passion harmonieuse
En effet, la passion harmonieuse traduit une forte motivation amenant un individu à la réalisation de ses activités, tout en étant libre. Cette conception harmonieuse de la passion occupe amplement une grande place dans la détermination et la description de chaque individu parce qu’elle permet à ce dernier d’avoir un pouvoir de contrôle sur ses activités. Et s’ajoutant à cela, ce contrôle qu’exerce un individu permet un contrôle harmonieux des autres activités lesquelles complètent la réalisation de la démarche entrepreneuriale ainsi qu’à l’essence même de la vie d’un individu. On peut dire de ce fait que la passion harmonieuse est une grande déterminante de l’âme et du corps de l’individu. Prenons l’exemple des personnes œuvrant pour la bienfaisance, sans contrainte ni rémunération, pour l’amour de cette activité, le sentiment d’offrir de l’aide, grâce à la passion harmonieuse.
- La passion obsessive
La passion obsessive quant à elle, reconnait une légère contradiction, en ce sens que bien qu’elle soit également une motivation poussant l’individu à s’engager dans son activité, le sentiment qui s’y dégage se présente plutôt comme une obligation : l’obligation de s’attacher aux activités, l’obligation de les achever, l’obligation de les maintenir. On peut dire qu’avec la passion obsessionnelle, ce n’est pas l’individu qui contrôle les activités mais c’est plutôt ces activités qui contrôlent l’individu. Et ce contrôle peut entraîner des effets néfastes assez considérables chez l’individu sur son identité, ses activités relationnelles voire sur sa démarche entrepreneuriale. L’exemple concret qu’on peut citer est la passion pour les jeux des grands casinos, cultivant chez les adeptes le risque d’occuper une place disproportionnée dans son identité.
Il y va sans dire que ces deux conceptions de la passion entraînent des conséquences peu négligeables. Vallerand nous expose deux types de conséquences suivant les deux conceptions de la passion. D’après ce dernier, l’intériorisation autonome de chaque individu permet l’entier engagement dans ses activités. Par conséquent, en accomplissant des activités passionnantes, l’individu qui entretient une passion harmonieuse se sent plus concentré, imprégné et vit davantage les sentiments positifs qui s’y dégagent. L’individu entretenant une passion obsessive par contre, aura la difficulté à s’imprégner dans ses activités vue cette pression qu’il ressent par rapport à ses désirs et pouvant entraîner des relations conflictuelles dans l’accomplissement de ses activités.
De tout ce qui précède selon Vallerand, à chaque passion ses conséquences. Pour ceux qui entretiennent une passion harmonieuse y vivront des conséquences positives et éventuellement ceux entretenant une passion obsessive engendreront des conséquences négatives.
- Le déclenchement du processus entrepreneurial
Au processus entrepreneurial s’associe différentes étapes, qui sont issues de la passion, pour la concrétisation des activités.
En effet, la passion ne s’active pas toute seule ; l’individu l’accompagnant fait en sorte de la concrétiser par des activités. Ainsi, cette passion est caractérisée par la découverte de l’opportunité, entraînant l’intention d’entreprendre par la planification de la démarche à entreprendre pour finaliser avec la mise en œuvre.
Mais pour une bonne compréhension de notre étude, quid du processus entrepreneurial ?
Le mot processus vient du mot latin pro : vers l’avant ; cessus, cedere : aller marcher[35]. Le mot processus signifie donc aller vers l’avant, s’apparente au mot procédure.Le dictionnaire Larousse défini le processus comme une « suite continue d’opérations, d’actions constituant la manière de faire, de fabriquer quelque chose » et aussi la « manière que quelqu’un, un groupe, a de se comporter en vue d’un résultat particulier répondant à un schéma précis ».
Comme sus défini, poussé par la passion entraînant l’intention d’accomplir des activités, la volonté de l’entrepreneur se traduit par des aptitudes émotionnelles.
Mais bien que la passion soit la source de l’intention de créer, d’accomplir, souvent traduit en facteur positif ; le facteur négatif joue également un rôle dans le déclenchement proprement dit du processus entrepreneurial, d’où entrent en scène les facteurs positifs et négatifs. Pouvant être ainsi considérés comme facteurs positifs par exemples la rencontre avec un client potentiel, l’obtention d’un financement etc. Les facteurs négatifs quant à eux, puisent leur source suite à une insatisfaction personnelle ou professionnelle, licenciement, chômage etc.
De toute évidence, le déclenchement du processus entrepreneurial survient après un changement interne ou externe à l’entrepreneur
Mais quoiqu’il en soit, le processus entrepreneurial ne saura être déclenché sans une décision définitive émanant de l’entrepreneur.
- Les dimensions de la décision d’entreprendre
La fonction de l’entrepreneur comme le manager l’amène à prendre des décisions cruciales. La création d’une organisation, l’initiative, la participation à un processus organisationnel, ainsi que toutes situations requérant des décisions où il faut souvent une rapide décision. Et parmi toutes ces décisions que le l’entrepreneur doit prendre, il y en a une spécifique au créateur d’entreprise, qu’un manager salarié ne prend pas : la décision de créer une entreprise nouvelle.
C’est cette décision qui permettra de le définir en tant qu’entrepreneur ou non. Donc partant de l’intention d’entreprendre, laquelle est déterminée par une large vision de l’entrepreneur, la décision de ce dernier se réfère à certains domaines théoriques.
- La décision d’entreprendre comme un processus rationnel
Pendant longtemps, le concept de l’entrepreneuriat n’a pas priorisé la théorie des économistes, ou ces derniers s’y sont intéressés de façon accessoire. C’est l’auteur M. Casson[36], un des premiers auteurs modernes qui a défini ce concept dans son ouvrage L’Entrepreneur. Il en a déduit son regret par rapport au grand manque dans la théorie économique contemporaine due à cette indifférence.
Ainsi pour combler ce manque, M. Casson a avancé une théorie laquelle classe l’entrepreneur en tant que coordinateur parce que pour lui c’est l’entrepreneur qui assure la coordination d’un projet entrepreneurial. Et cette coordination est cruciale pour le bon fonctionnement de l’entreprise, d’où son affirmation : « L’Entrepreneur intervient en négociant avec les personnes concernées, de façon à s’approprier au moins une partie, sinon la totalité des avantages de la coordination. » [37]
- La décision d’entreprendre comme logique d’action
En se référant à Amblard, la logique d’action est l’articulation entre l’acteur historiquement, socialement et culturellement constitué, et la situation d’action. L’équation ci-après illustre donc la sociologie des actions :
Action + situation = logique d’action[38]
L’acteur est défini comme une simple stratégique, identitaire et culturel, et aussi social-historique, groupal et pulsionnel.
La situation d’action quant à elle, concerne le contexte historique et institutionnel mais encore un espace symbolique, mythique. Autrement dit, il s’agit de retrouver les logiques à l’œuvre, de reconstituer les fonds. Comme affirme A. Fayolle : « elles constituent de puissants moteurs qui vont diriger l’acteur et son projet vers le passage à l’acte d’entreprendre. »[39] L’application du concept de la logique d’action, que ce soit le travail d’une équipe ou individuel, est constituée par des éléments rassemblés autour de trois pôles » :
- Le pôle personnelcomme indique Arocena : « Placés entre ce qu’il vit et les projets vers lesquels il tend, les motivations sont au centre du pôle personnel » [40] L’on peut déteminer de par cette affirmation que le pôle personnel fait référence à la biographie du créateur : son histoire personnelle, sa région d’origine, les divers lieux où il a vécu ou travaillé ; les différentes formations suivies, les parcours universitaires, sa mobilité professionnelle dans la même Entreprise ou dans plusieurs Entreprises, ses motivations quant à ses projets d’entreprendre.
- Le pôle relationnel indique l’environnement du créateur, les réseaux de relations qu’il s’est construit dans sa vie quotidienne, à tous les niveaux. Ainsi, l’environnement familial permet au créateur de faciliter l’accomplissement des activités, le réseau professionnel est nécessaire à certains moments de la création ; et le réseau social au sens large est crucial dans le processus entrepreneurial car concerne le milieu local et ses mécanismes, relations avec des membres d’institutions diverses, administrations, commerciales et politiques.
- Le pôle professionnel quant à lui considère le vécu professionnel et la connaissance de la vie en entreprise, les acquis professionnels pouvant être la maîtrise d’un savoir-faire, la maîtrise de la gestion, l’expérience de la vie en Entreprise.
- La décision d’entreprendre comme construction de sens
On peut signifier par construction de sens : le projet économique va de pair avec le projet de vie. En effet, la réussite dans le projet économique permet l’épanouissement du créateur dans sa vie en générale, ce qu’il a prévu comme objectif d’ailleurs. L’échec économique par contre peut affecter la vie du créateur dans le sens négatif comme la dégradation dans la relation familiale, le divorce, la maladie etc.
- Les caractéristiques de l’esprit entrepreneurial
Dans une langue courante, nous citerons ici les caractéristiques permettant d’aboutir les activités entrepreneuriales :
- La prise de risque pour l’évaluation de l’efficacité et de la compétence d’un entrepreneur.
- L’intelligence et la vivacité pour le respect et la confiance des clients.
- Le leadership, savoir prendre les devants.
- La stabilité physique, sociale et émotionnelle pour pouvoir gérer les situations tendues.
- La passion pour la facilité de convaincre.
- Le charisme : savoir transmettre l’étincelle de quelqu’un qui croit en ce qu’il dit et sûr de lui.
- L’honnêteté et être digne de confiance pour attirer et fidéliser les clients.
- L’énergie pour atteindre la ligne d’arrivée.
- Savoir se limiter dans le temps pour une bonne organisation.
- L’optimisme pour l’affirmation de soi.
- De la passion à la phase de réalisation des activités entrepreneuriales
A présent le sens du mot créativité ne nous est plus étranger, cependant il y est certaine confusion avec l’innovation, ce qui est consciemment probable dans le domaine entrepreneurial, vu que la créativité et l’innovation vont de pair dans la réalisation d’un projet.
Nous verrons dans les points suivant la créativité proprement dite, ainsi que la phase de réalisation du projet, une fois le concept entrepreneurial créé.
- Morin et B. Cherré ont avancé leur recherche depuis 1993 sur le sens du travail et ils ont en déduit sur soixante-quinze cadres francophones au Québec,[41] six caractéristiques d’un travail ayant du sens en ce que :
- un travail fait de manière efficiente mène à quelque chose c’est-à-dire mène à ce à quoi on a voulu faire ce travail ;
- un travail que a du sens est intrinsèquement satisfaisant : c’est une activité intéressante et on a du plaisir à l’accomplir ;
- un travail qui a du sens est source d’expériences de relations humaines satisfaisantes : renforce encore plus les relations avec les collègues dynamiques et intègres ;
- un travail qui a du sens assure la sécurité et l’autonomie : le travail est déjà une source de revenu, qui procure un sentiment de sécurité ;
- un travail qui a du sens est un travail qui tient occupé : ce qui est tellement logique vue que le travail est une occupation.
- L’essence de la créativité dans le concept entrepreneurial
La créativité qu’on va analyser dans cette sous-partie est la créativité propre à l’entrepreneuriat lequel, étant décrit comme un processus qui conduit à la création d’une nouvelle organisation (Gartner 1995) et impulsé par un ou plusieurs individus qui se sont associés pour l’occasion (Verstraete, 2003)[42]. Ces individus s’activent dans l’entrepreneuriat dès qu’ils sont en face d’opportunité d’affaires et c’est cette opportunité que l’entrepreneur met en avance pour créer une communauté afin justement de perpétuer l’opportunité qui a permis l’initiative d’entreprendre.
Comme nous l’avons sus-définie, la passion est donc un moteur de mise en œuvre de la planification des activités entrepreneuriales. Souvent considérée en tant que facteur déterminant de la persévérance, de la persistance et de la réussite, l’on peut dire que la passion s’associe avec la réussite.
Les points suivants apporteront une analyse précise sur l’objectif émanant de la passion.
- Créer une entreprise pour vivre de sa passion
Vivre de sa passion est la suite logique de la décision d’entreprendre comme construction de sens. En effet, comme expliqué supra, le rêve de pouvoir faire quelque chose qui nous correspond nous procure du plaisir à accomplir le travail.
Cette sous-partie sera explicitée à travers de différentes expériences partagées par des entrepreneurs qui sont des entrepreneurs très ordinaires, bien loin des stars médiatiques aux réussites hors du commun[43] :
- Sébastien Chatelier, jeune créateur d’Animagora :« Mon parcours est orienté vers la création d’entreprise allié à une réelle passion des animaux. »
- Alain Mevellec, fondateur de Myfacture.com : « Je pense que ma plus grande réussite est d’ordre personnel : avoir quitté Paris pour La Rochelle.
Créer une entreprise en province, c’est beaucoup moins de stress, des collaborateurs qui n’arrivent pas avec une heure de RER dans les pattes et dans notre domaine, Internet, ça ne fait aucune différence, puisque nos clients sont partout. » - Aurélien Amacker, blogueur entrepreneur : « J’ai toujours adoré voyager et j’ai passé deux ans en Australie où j’ai monté une activité commerciale et réussi à mettre de l’argent de côté. A 30 ans ma priorité c’est maintenant de gagner une certaine liberté en continuant à être mon propre patron et en pouvant travailler depuis n’importe où dans le monde. Internet c’est typiquement le moyen de réaliser cela. »
- Antony Glaziou, fondateur de 2S3i: « L’entreprenariat induit l’autonomie et suppose d’être apte à assumer pleinement la responsabilité des décisions stratégiques à prendre au nom de l’entreprise et de ses collaborateurs. C’est de fait une opportunité incroyable de ressentir un réel plaisir et une certaine fierté (toute chose égale par ailleurs) de « mener son équipe vers la victoire ». »
- Fabien Snauwaert, fondateur de BillingueAnglais.com : « Personnellement, je pense que le fait d’entreprendre correspond avant tout à une envie… Une envie d’indépendance; de faire quelque chose de sa vie que l’on a CHOISI, plutôt que subir; une envie de réussite; et une envie de bien vivre, pas de vivre uniquement pour travailler… »
Ces témoignages auxquels ces Entreprises prennent plaisir à partager leur expérience de l’Entrepreneuriat démontrent leur épanouissement dans leurs activités. Ce qui nous permet d’affirmer que créer une entreprise pour vivre de sa passion rend heureux.
Mais à cet effet, de par cette passion, quelle opportunité ou occasion peut nous encourager à immerger dans le monde de l’entrepreneuriat ?
- Les différentes situations de créations
La passion, avons-nous explicitée, se présente de deux facettes : harmonieuse et obsessive. L’on peut en déduire des éventuelles situations issues de différentes raisons mais nous prendrons exemples de cas concrets, lesquels permettront de comprendre la logique de l’entrepreneuriat.
L’objectif de la scolarisation dès l’enfance est l’obtention de diplôme pour trouver un travail convenable, pouvant assouvir nos besoins ainsi qu’à nos objectifs futurs.
Cependant, il y est des cas où une fois l’emploi trouvé, l’individu n’y trouve pas la satisfaction sur quoi il s’est battu pour obtenir cet emploi. En effet, la routine y prend place, le stress fatigue et le peu de passion qui reste disparaisse. Ce qui creuse un éloignement avec l’objectif visé au départ. Et c’est à partir de cette désillusion que naisse la passion de créer sa propre Entreprise, mais seuls les passionnés arriveront à l’aboutissement de leurs projets entrepreneurials.
En outre, nombreux futurs entrepreneurs abandonnent leur étude pour créer et vivre de leur passion. Le leadership en eux s’éveille dès leur plus jeune âge puisque, ce qui les pousse vivement à vivre de leur passion sur l’entrepreneuriat. Ce cas d’espèce rejoint Platon dans sa définition de la passion, laquelle s’oppose à la raison.
Il y en a par ailleurs, dès leur enfance, soutenu et guidés par leur parents et proches, met en œuvre ce qui les passionne. Un exemple concret des différents castings pour rôle d’enfant dans un film aux Etats-Unis. Etant donné que le cinéma est une véritable industrie dans ce pays, nombreux casting courent dans chaque coin de rue. Nombre des enfants retenus pour le rôle ne connaissent pas les bancs de l’école. Ce cas précis est présent plutôt dans les pays développés.
Et sinon la base de la force d’un projet est la passion et le partage de la passion. C’est-à-dire que des entrepreneurs partagent leur passion à d’autres passionnés pour former une communauté réflexion pour servir de base du marché pour la création d’Entreprise. Ces entrepreneurs sont les entrepreneurs dits « tribal ».
Et ce partage de passion permet de créer une vision d’aller encore plus loin pour les passionnés qui sont déjà en train de réaliser leur projet. Et on peut dire que cette passion pour l’accomplissement des activités entrepreneuriales fait naître la passion d’entreprendre par accident. En effet, le projet de l’entrepreneur tribal est le projet qui se fait « en marchant » sans vision de long terme ni de plan préétabli et souvent sans accompagnement[44].
En outre, nombreux futurs entrepreneurs abandonnent leur étude pour créer et vivre de leur passion. Le leadership en eux s’éveille dès leur plus jeune âge puisque, ce qui les pousse vivement à vivre de leur passion sur l’entrepreneuriat. Ce cas d’espèce rejoint Platon dans sa définition de la passion, laquelle s’oppose à la raison.
Il y en a par ailleurs, dès leur enfance, soutenu et guidés par leur parents et proches, met en œuvre ce qui les passionne. Un exemple concret des différents castings pour rôle d’enfant dans un film aux Etats-Unis. Etant donné que le cinéma est une véritable industrie dans ce pays, nombreux casting courent dans chaque coin de rue. Nombre des enfants retenus pour le rôle ne connaissent pas les bancs de l’école. Ce cas précis est présent plutôt dans les pays développés.
Et sinon la base de la force d’un projet est la passion et le partage de la passion. C’est-à-dire que des entrepreneurs partagent leur passion à d’autres passionnés pour former une communauté réflexion pour servir de base du marché pour la création d’Entreprise. Ces entrepreneurs sont les entrepreneurs dits « tribal ». Et ce partage de passion permet de créer une vision d’aller encore plus loin pour les passionnés qui sont déjà en train de réaliser leur projet.
Et on peut dire que cette passion pour l’accomplissement des activités entrepreneuriales fait naître la passion d’entreprendre par accident. En effet, le projet de l’entrepreneur tribal est le projet qui se fait « en marchant » sans vision de long terme ni de plan préétabli et souvent sans accompagnement[45]. Nick Woodman est un exemple concret de l’entrepreneur tribal : créateur et dirigeant de GoPro Caméra, ayant créé l’appareil photo invisible en faisant du surf : un appareil photo portable si pratique que l’on oublie qu’on l’a avec soi. De nombreux prototypes ont été développés par Nick Woodman, testés et améliorés par ses amis surfeurs avant d’arriver à son appareil photo grand-angle que la communauté des surfeurs va s’arracher avant que, forte de cette base de succès, elle ne parte à la conquête du monde.
- La mobilisation de ressources peu diversifiées
Souvent le découragement des passionnés à s’immerger dans le monde de l’entrepreneuriat réside dans le manque de ressources. Pourtant c’est cette prise de risque qui entraîne les passionnés et façonne les entrepreneurs.
En effet, une entreprise nouvellement créée en moins de trois ans rencontre des difficultés, dont la rareté des moyens requis au développement de l’entreprise que ce soit humains, matériels ou financiers etc.
Cette sous-partie nous explicitera davantage cette carence de moyens et la stratégie appropriée pour y faire face.
Si on prend l’exemple de comparaison entre deux entreprises : l’une nouvellement créée et l’autre existe depuis des années. Certes fondée sur une bonne base et puissante balise, les expériences que connaît l’ancienne ne seront pas encore acquises par la nouvelle. Et pourtant le processus de création d’entreprise étant long et assez consommateur de ressources et compétences variées, requièrent des besoins en matière d’agencement des ressources et de détention des compétences spécifiques de la part de l’entrepreneur. Ces ressources sont :
- Le financement nécessaire pour le démarrage de la réalisation de projet : crédits bancaires octroyés, investissement provenant des capitalistes de risque, aides et subventions allouées par l’Etat etc ;
- Les informations fiables recueillies auprès des fournisseurs, clients, investisseurs, conseillers, et servant à réduire l’ambigüité régnant autour du projet ;
- Les origines concernant le support local touchant la réputation des partenaires de l’entrepreneur, qui peut avoir des effets sur la recommandation et influencer à la hausse la légitimité de l’entrepreneur.
Des partisans de l’approche sociale soutiennent la réflexion consensuelle menée par plusieurs auteurs dans l’entrepreneuriat. Ils affirment que le réseau relationnel du porteur de projet a un multi-rôle protagoniste mais touche plusieurs aspects inter-reliés du processus de création d’une Entreprise.
Ce que l’on peut dire donc que le mouvement du capital social du porteur de projet dépend du réseau de relations sociales, ainsi que de l’augmentation du nombre de contacts et de connaissances de l’entrepreneur et elle débouche le plus souvent sur une acquisition évolutive des ressources externes essentielles.
- La dynamique de la passion dans le processus entrepreneurial
- La théorie de l’identité et la passion entrepreneuriale
Cardon a avancé que la passion permet de dégager des sentiments positifs et intenses pour les activités centrales à l’identité de l’entrepreneur[46]. Ainsi, partant de la théorie de l’identité de Stryker, laquelle prend en compte la multiplicité des identités grâce à la notion de saillance, comme le démontre Mirnieks et Cardon en ce que l’identité est structurée dans la « hiérarchie de saillance ». Ce qui veut dire que plus l’identité est saillante, plus il y a de chance que l’entrepreneur l’active dans différentes situations au cours du processus entrepreneurial.
On peut déduire ainsi que le rôle et l’identité entrepreneuriale sont des puissants catalyseurs de l’action entrepreneuriale parce que la valorisation de cette identité contribue à des aperçus importants pour la recherche entrepreneuriale et aide à la compréhension des comportements des entrepreneurs et de leurs effets sur les organisations nouvellement créées.
- Les effets positifs dégagés par la passion
La passion contribue dans la recherche d’émotions plus ou moins vives. Et ce sont ces sentiments intenses inhérents à la passion qui engendrent les effets positifs sur les individus dans le processus entrepreneurial. Baron démontre que l’affect positif facilite la génération des idées et la reconnaissance des opportunités par l’encouragement, la créativité et la flexibilité cognitive. Il y a également la précision de la perception, la motivation pour l’exercice des activités et l’auto régularisation.
Et la recherche effectuée à cet effet a permis de constater que les individus vivant leur passion sont plus adaptés aux stimuli émanant de l’environnement et savent reconnaître les nouvelles opportunités pour le projet entrepreneurial.
Cet affect positif permet également à l’entrepreneur de prendre des décisions efficientes, qui le valorisent en tant qu’entrepreneur[47]. On peut conclure que l’affect positif a un impact positif sur la santé, permettant à l’entrepreneur de supporter le stress et cette passion le permet également de transmettre des émotions positives ainsi que l’optimisme aux employés et partenaire dans la création d’entreprise nouvelle. Ce que Baron qualifie de contagion de la passion.
- Le rôle de l’auto-efficacité influencé par la passion
Lorsque l’entrepreneur s’engage dans l’accomplissement des activités relatives à l’identification et à l’évaluation des opportunités, il est exposé à une inclinaison forte envers la recherche de nouvelles idées, le montage et le développement de nouveaux produits et le diagnostic de l’environnement pour des opportunités dans des marchés habituels.
La reconnaissance d’opportunité est une dimension centrale dans le processus entrepreneurial. Les sentiments positifs intenses expliqué supra constituent la dimension de la passion entrepreneuriale et influencent ainsi la perception de l’individu par rapport à son environnement. L’individu reconnaissant ce sentiment a tendance à être plus créatif (15), ce qui permet de dire que l’affect positif embarque dans la reconnaissance d’opportunité à travers la créativité.
Et cette grande place occupée par la passion dans le processus entrepreneurial influence ces points explicités et mène vers la réussite dans la réalisation du projet.
II – Partie empirique
Cette sous-partie présentera les résultats de l’enquête menée durant le processus de réalisation de notre étude. Ainsi, nous verrons la méthodologie à travers le questionnaire posé aux quelques participants, les résultats de l’enquête proprement dit, ainsi que le perspective d’avenir que ces quelques participants envisagent pour leur objectif entrepreneurial.
- Méthodologie
Notre sujet expose le montage d’entreprise à partir d’une passion partagée dans la vie quotidienne. Nous avons sélectionné le questionnaire suivant afin de récolter le plus de témoignages possible et d’évaluer l’implication de la passion au sein de l’entrepreneuriat.
Le questionnaire sélectionné a permis de démontrer si chaque participant a monté une activité à partir d’une passion et s’il ou elle partage cette passion dans la vie quotidienne.
- Présentation du questionnaire
Le questionnaire a été présenté sous la forme suivante
- Historique et motivations
- Quelle est votre activité professionnelle ?
- Comment en êtes-vous arrivé à ce stade ?
- Quels sont les intérêts de votre communauté ? partagez-vous la même passion ?
- Si vous avez monté une entreprise ensemble ? comment l’idée vous est-elle venue ?
- Etapes du parcours
- Avez-vous les mêmes compétences que ceux qui partagent votre activité ?
- Diriez-vous que votre activité connaît-elle
- Le succès
- La réussite
- L’échec
- Autre
- Quelle est selon vous la principale cause à cela ?
- D’après vous, qu’est-ce qui est le plus important et prend le dessus ?
- Votre passion
- Votre activité
- Autre
- Rôle de chaque entrepreneur passionné
- Si vous en avez un, quel est votre rôle spécifique dans votre entreprise ?
- Comment voyez-vous votre entreprise dans dix ans ? qu’aimeriez-vous changer dans vos activités ?
- Pensez-vous qu’actuellement, chacun de vous s’épanouit pleinement dans le cadre de l’entrepreneuriat ?
1 2 3 4 5
Þ Pas du tout o o o o o Complètement
- Finalement diriez-vous que le fait de s’associer grâce à une passion commune facilite le montage d’une entreprise ?
1 2 3 4 5
Þ Pas du tout o o o o o Complètement
- Présentation des résultats
Les témoignages recueillis émanent :
- D’une gérante
- D’un consultant en NTIC
- D’un musicien d’une manière semi-pro
- D’un moniteur de surf
- D’une restauration
- D’un moniteur de surf
- D’un commis de cuisine
- D’un art-thérapeute
Pour mieux comprendre ces résultats au questionnaire, nous présenterons les réponses de chaque participant à chaque question sous-forme de tableau ou de diagramme
2.1 Historique et motivations
- Quelle est votre activité professionnelle ?
L’activité professionnelle de chaque participant varie, comme nous l’avons déjà susmentionné
- Comment en êtes-vous arrivé à ce stade ?
Participants | Réponses |
Une gérante | La volonté, la préparation, l’investissement |
Un consultant en NTIC | Au fur et à mesure de mes expériences et implications au travers différents projets |
Moniteur de surf | Passionné par le surf depuis tout petit, j’ai voulu construire ma vie en restant dans le surf, j’ai donc choisit de monter mon école de surf avec mon meilleur ami car j’aime le contact avec les gens et transmettre ma passion |
Musicien de manière semi-pro | Par la création d’un projet de groupe d’une part, et le fait de se créer un réseau de professionnel d’autre part |
Moniteur de surf | Après plusieurs années de compétitions |
Restauration | Ecole d’hôtellerie restauration |
Commis de cuisine | Métier de famille |
Art-thérapeute |
- Quels sont les intérêts de votre communauté ? Partagez-vous la même passion ?
Participants | Réponses |
Une gérante | La moto, le rock, les voitures… oui je partage |
Un consultant en NTIC | L’entrepreneuriat est quelque chose qui me motive et qui motive énormément de gens, notamment avec le statut auto-entrepreneur. |
Moniteur de surf | J’ai pas mal de copains qui font du rugby et de la pelote mais oui mon entourage proche et font tous du surf ! |
Musicien de manière semi-pro | So l’on parle de musicien, on partage la même passion qu’est la musique. Si on parle de prestation, on parle de la même passion qui est la scène. |
Moniteur de surf | Le meilleur à prendre dans le surf que ce soit dans les cours de surf ou freesurf reste de loin le voyage. |
Restauration | Juste ceux avec qui j’ai fais mes études de restauration sinon les autres sont toujours emballés par mon métier / ma passion. |
Commis de cuisine | La cuisine. Oui |
Art-thérapeute | Oui même passion. |
- Si vous avez monté une entreprise ensemble, comment l’idée vous-est elle venue ?
Participants | Réponses |
Une gérante | J’ai monté l’entreprise seule. |
Un consultant en NTIC | L’idée m’est venue d’un commercial avec qui j’ai échangé et qui m’a dit que c’était monnaie courante de s’autoproclamer auto-entrepreneur. |
Moniteur de surf | David et moi nous sommes deux potes d’enfance, nous avons appris à surfer ensemble à Bidart et on avait les mêmes idées professionnelles donc cette école s’est construite assez naturellement ! |
Musicien de manière semi-pro | Dans ce genre de situation, c’est pour la plupart du temps l’idée d’une personne qui est amenée à recruter dans le but de se constituer une équipe capable de supporter et mettre en œuvre le projet. Dans d’autre cas de figure, c’est une bande d’amis qui se lancent dans un, concept qui plait à tous. |
Moniteur de surf | Suite logique d’année d’amitié répondant à la même passion. |
Restauration | En discutant avec l’une de mes camarades avec qui j’ai noué des liens pendant mes études et avec qui je travaille très bien. |
Commis de cuisine | Nous n’avons pas monté d’entreprise |
Art-thérapeute | Eventuellement une association pour promouvoir l’art-thérapie notamment. |
- Etapes du parcours
- Avez-vous les mêmes compétences que ceux qui partagent votre activité ?
Participants | Réponses |
Une gérante | Non |
Un consultant en NTIC | Non, j’ai des compétences supplémentaires en Webmarketing. Ressources Humaines. |
Moniteur de surf | Je suis un bon surfeur du Pays Basque, et un moniteur de surf voilà tout. Cependant je suis ultra motivé et investi là-dedans ! |
Musicien de manière semi-pro | Fondamentalement oui, même si nous avons nos différences en matière de compétences. Chacun est comme il est. Certains sont des techniciens, d’autres des créatifs. Le but est que chacun apporte sa patte afin de créer un mélange d’idées qui pourra amener à une personnalité musicale. |
Moniteur de surf | Oui |
Restauration | Pas exactement |
Commis de cuisine | Non |
Art-thérapeute | Pour la plupart |
- Diriez-vous aujourd’hui que votre activité connait-elle :
- Quelle est, selon vous la principale cause à cela ?
Participants | Réponses |
Une gérante | Le marché en évolution |
Un consultant en NTIC | La motivation, l’envie de vouloir faire partager sa passion |
Moniteur de surf | Le surf c’est ma vie, j’en ai besoin pour être heureux et agréable autour de moi donc je donne tout ! |
Musicien de manière semi-pro | Le travail et les contacts à priori. |
Moniteur de surf | Le surf me permet non pas seulement de s’amuser ou se divertir mais aussi de se familiariser dans un environnement qui n’est pas le nôtre |
Restauration | La cuisine sera toujours parmi nous, elle nous est essentielle. |
Commis de cuisine | L’apprentissage, les émissions de télé autour de la cuisine |
Art-thérapeute | Pour un métier peu connu, il n’y a que le temps qui fait son œuvre ou pas ! |
- D’après vous, qu’est-ce qui est le plus important et prend le dessus ?
3.3 Rôle de chaque entrepreneur passionné
- Si vous en avez un, quelle est votre rôle spécifique dans votre entreprise ?
Participants | Réponses |
Une gérante | Gérante |
Un consultant en NTIC | Responsable de la communication et de l’information. |
Moniteur de surf | |
Musicien de manière semi-pro | Je n’ai pas vraiment de rôle spécifique au sein du groupe, se ce n’est que je suis plus assidu que les autres en ce qui concerne l’organisation, la gestion des mails… |
Moniteur de surf | Gérant |
Restauration | |
Commis de cuisine | Commis |
Art-thérapeute |
- Comment voyez-vous votre entreprise dans dix ans ? qu’aimeriez-vous changer dans vos activités ?
Participants | Réponses |
Une gérante | Avec une ouverture sur le département et hors département |
Un consultant en NTIC | Dans 10 ans nous souhaitons devenir un service officiel agréé du gouvernement. Pour l’instant je ne souhaite rien changer. |
Moniteur de surf | Je me vois toujours dans l’eau avec les clients et je ne pense pas faire grossir ma boîte pour devenir une usine car je pense que ma passion serait touchée. |
Musicien de manière semi-pro | Je n’en ai aucune idée. Très honnêtement, le milieu de la musique est très loin du milieu de l’entrepreneuriat même s’il existe de nombreux points communs. Nous sommes nombreux à vouloir multiplier les expériences musicales, c’est possible que le projet se meurt un jour. Mais d’ici là on essaye là de s’amuser. |
Moniteur de surf | Développer l’activité vers quelque chose encore inconnu, être les premiers à proposer quelque chose qui n’existe pas encore. |
Restauration | |
Commis de cuisine | En réussite, avoir plus de temps personnel. |
Art-thérapeute |
- Pensez-vous qu’actuellement, chacun de vous s’épanouit pleinement dans le cadre de l’entrepreneuriat ?
- Finalement, diriez-vous que le fait de s’associer grâce à une passion commune facilite le montage d’une entreprise ?
- Discussion
- Sur l’historique et motivations
- A priori, la volonté de chacun a été un acteur important, ayant permit aux participants de gravir des échelons afin de s’épanouir dans leur métier actuel à la question « Comment en êtes-vous arrivé à ce stade ?». Comme nous avons déjà explicité auparavant, la volonté est un facteur générateur de la passion, cette enquête nous le démontre davantage. En effet :
- Sans la volonté d’investir, de se préparer pour l’ultime objectif, la gérante ne serait devenue telle aujourd’hui.
- Pour le consultant en NTIC, les multiples expériences ont engendré la volonté de créer son projet, à partir également de différents projets créés avec d’autres connaissances.
- Pour le moniteur de surf, la passion pour le surf est déjà gravé voire inné en sa personne, ce qui a crée la volonté de réaliser un projet dans ce domaine.
- Egalement pour le musicien de manière semi-pro, l’expérience acquise avec d’autres projets de groupe a poussé la volonté de monter son propre projet entrepreneurial.
- Etant passionné par la cuisine, la passion pour la restauration a juste suivi l’achèvement de la formation au sein de l’école d’hôtellerie et restauration
- On peut dire un héritage de passion pour le commis de cuisine, donc une passion qui se poursuit de génération en génération.
- Aux questions « Quels sont les intérêts de votre communauté ? Partagez-vous la même passion ? », les participants ont tous été assidus dans leurs réponses, ce a permis d’obtenir un résultat assez diversifié :
- La gérante partage d’autres passions dans sa communauté comme la moto, le rock, les voitures etc.
- Chez le consultant en NTIC, l’entrepreneuriat incarne une grande motivation, laquelle permet une large évolution, que le consultant saurait maintenir pour le bénéfice de sa passion.
- Le moniteur de surf démontre que la passion pour le surf permet de s’ouvrir et s’élargir dans d’autres horizons. Cette passion ne ferme pas la porte pour des amis dont la passion est axée dans d’autres domaines, ce qui permet également des échanges enrichies en culture.
- Le musicien est entouré de passionné qui partage la même passion que lui. L’art est dans ce cas une passion immortalisée.
- L’autre moniteur de surf fait connaître le complément qui fait que le surf est une passion inégalable : le voyage.
- Dans la restauration, chacun des éléments partagent tous la même passion.
- C’est également ce que l’on peut dire sur le commis de cuisine : la cuisine est le seul intérêt et il partage la même passion avec ses collègues.
- Quant à l’art-thérapeute, il partage tout simplement la même passion.
- Nous avons percé un peu plus sur l’initiative de chacun des participants avec les questions : « Si vous avez monté une entreprise ensemble, comment l’idée vous-est elle venue ? »
- A la réponse de la gérante qui affirme qu’elle a monté son entreprise seule, nous pouvons imaginer le nombre de périples qu’elle a dû traverser pour arriver à son stade actuel. Il n’est pas inutile de préciser que l’idée qui se créer avec l’imagination va toujours de paire avec la volonté au cours du processus entrepreneurial ;
- Le consultant en NTIC a eu son étincelle en échangeant avec d’autres idées, ce qui a été pour lui la voie vers la réalisation de son projet ;
- Quant au moniteur de surf, la passion l’a accompagné durant toute son enfance avec son ami, ce qui a permit de réaliser leur projet en toute sérénité ;
- Le musicien explique deux suites logiques : ou que l’idée émane d’une personne qui rassemble une équipe, avec laquelle elle partage la même passion. Ou que l’idée émane d’un groupe d’amis déjà qui décide de réaliser l’idée conçue. Mais que ce soit l’une ou l’autre, la passion est toujours omniprésent pour pouvoir entamer le processus de réalisation du projet ;
- L’autre moniteur de surf affirme tout simplement la passion partagée avec des amis qui se poursuit par la réalisation d’un projet ;
- La restauration quant à elle, a été réalisée grâce à une passion partagée avec des collègues ;
- Même si l’entreprise n’existe pas pour le commis de cuisine, la passion demeure sa motivation dans l’accomplissement de ses tâches ;
- L’art-thérapeute explique que son projet émane d’une association pour promouvoir l’art-thérapie, pour ainsi dire que la passion pour son métier est concrétisée.
- Sur les étapes du parcours
- Concernant la question « Avez-vous les mêmes compétences que ceux qui partagent votre activité ? »: la plupart des participants ont répondu par le négatif. En effet, les compétences supplémentaires dans le processus entrepreneurial s’avèrent nécessaire étant donné que la polyvalence est un facteur fondamental de la réussite dans la réalisation des projets ou tout simplement de faire de sa passion son métier.
Ainsi, sur ce point, chacun peut avoir ou ses propres compétences ou des compétences communes avec d’autres collègues. Mais que ces compétences se complémentent ou s’unissent, la présence de la passion reste un point commun.
- Les participants semblent ne pas connaître l’échec dans leur activité. En effet, à la question : « Diriez-vous aujourd’hui que votre activité connaît-elle : le succès ? la réussite ? l’échec ? »:
- La gérante nous confie que son activité est en stade de démarrage positif et c’est encourageant.
- Le musicien en cochant la case « le succès », précise que : « Succès dans le sens où nous avions pu faire de nombreuses dates. La réussite par contre, c’est pas encore ça. C’est le cas à partir du moment où tu en vis. Chacun son point de vue. »
- L’art-thérapeute apporte une précision comme étant un métier pas encore courant, son activité est en cours ou de réussite ou de succès.
Le reste des participants ont plutôt répondu par la réussite et le succès. C’est dire que la satisfaction personnelle est assouvie, vu que la passion a été l’élément fondamental du démarrage de chaque activité.
- Ce taux élevé de succès et de réussite a une explication plutôt diversifié selon chacun :
- La gérante émet une opinion de marché en évolution
- Le consultant en NTIC répond par la motivation, l’envie de vouloir faire partager sa passion, ce qui est plus qu’une évidence.
- Le moniteur de surf affirme aussi que c’est la passion qui est la clé de la réussite parce que la réussite est le fait d’être épanouit dans ce que l’on entreprend.
- Motivé par la passion, le travail et les contacts avec d’autres horizons permettent la montée en flèche vers le succès, pour le musicien.
- Pour l’autre moniteur de surf, son activité le comble de divertissement et ainsi lui permet de s’ouvrir vers d’autre environnement.
- La cuisine et l’art de cuisiner représente pour le restaurateur une passion immortalisée, facteur de réussite.
- Pour le commis de cuisine, le fait d’apprendre de quelque manière que ce soit a généré la réussite et le succès.
- Quant à l’art-thérapeute, il laisse le temps répondre à cette question.
- A la question: « D’après vous, qui est le plus important et prend le dessus ? », le graphique nous montre que la passion est plus important que l’activité a raison de 71,4% contre 42,%. Ici tout le monde s’est exprimé de façon directe qu’il vaut mieux un travail qui épanouit, qui motive, pouvant enrichir la connaissance. Et ceci même peut-être avec une rémunération moindre par rapport aux tâches à effectuer.
Ce qui montre que les travailleurs préfèrent un métier intéressant qu’un travail assez bien payé mais ennuyeux.
- Rôle de chaque entrepreneur passionné
- Chacun des participants a décrit son rôle au sein de sa communauté. Que ces actifs sont leaders dans leur communauté ou non, chacun assume une grande responsabilité laquelle semble les motiver.
- Aux questions : « Comment voyez-vous votre entreprise dans dix ans? Qu’aimeriez vous changer dans vos activités?», les participants tirent de cette enquête une perspective assez conservatrice pour préserver leur passion. On peut remarquer que l’enquête s’est plutôt focalisée sur un métier à objectif de développement que de production, ce qu’a fait remarquer le musicien en comparant son métier d’avec l’entrepreneuriat.
Concernant la forte conservation de la passion, ce qui attire notre attention est la réponse du moniteur de surf : « Je me vois toujours dans l’eau avec les clients et je ne pense pas faire grossir ma boîte pour devenir une usine car je pense que ma passion serait touchée ».
Ce que nous pouvons expliquer de par sa vision de sa passion c’est que pour lui, l’amour du surf est un plus inestimable qui lui éprend avec une force irrésistible, lui faisant oublier les contraintes de sa situation quotidienne. Sa passion l’envahit et le pousse à aller toujours plus loin pour assouvir sa soif de comprendre et de réaliser. Le surf le rend heureux, ce qui le permet d’assumer avec aisance et facilité la pénibilité de ce qu’il accomplit.
Nous pouvons déduire que son engagement absolu envers le surf tend à le détourner vers d’autres objectifs comme la création d’entreprise ou le fait de grossir sa boîte comme il affirme, parce que sa soif permanente de découvrir, de connaître et d’expérimenter est tellement forte.
La question qui nous intrigue alors, c’est que chaque passion mène-t-elle toujours vers l’entrepreneuriat ? Après avoir connu l’avis du moniteur de surf, il faut croire que non. Mais quelle serait donc cette passion ?
En effet, au niveau du travail, la passion a une considération assez noble car enrichit la personne d’énergie, de volonté et d’intelligence. Un travailleur sans passion est donc celui qui accomplit son labeur par obligation, volonté et devoir. Le passionné oublie cette obligation de travailler.
Enfin, le moniteur de surf parle de « passion touchée », c’est-à-dire qu’en apportant une touche d’élargissement au sein de sa communauté, le bien-être que sa passion apporte ne serait plus intacte, voire violé. Parce que pour lui, il faut être heureux au travail et être dans une dynamique de projet et prendre du plaisir dans la relation avec les autres sont les deux conditions du bonheur au travail.
- Suite à cette question de perspective d’avenir, qui a permit de montrer la nécessité du bonheur au travail, la question « Pensez-vous qu’actuellement, chacun de vous s’épanouit pleinement dans le cadre de l’entrepreneuriat ?» avec un taux de 50%, la plupart des participants ont répondu le degré d’épanouissement sur la case 3, 33,3% sur la case 5 et 16,7% sur la case 4. En tout cas, personne ne prétend être malheureux dans le cadre de son activité.
- Et enfin, et non des moindres, à la question : « Finalement, diriez-vous que le fait de s’associer grâce à une passion commune facilite le montage d’une entreprise ? ». Des réponses assez positives sauf pour la gérante qui a, sans doute déjà vécue une mauvaise expérience avec d’autres associés.
En effet, le fait de s’associer avec d’autres passionnés ne bénéficie pas de des avantages, il se peut que les inconvénients soient considérables tels que :
- L’obligation de s’adapter à son nouveau statut d’associé ;
- La contrainte de s’adapter à l’atmosphère de l’entreprise et trouver sa place dans l’ensemble de la direction ;
- Le devoir de prendre des initiatives et apprendre à défendre son point de vue sans pour autant piétiner l’autorité du créateur de l’entreprise ;
- Le devoir d’intervenir en situation de crise ;
Mais a priori, une association peut résoudre plusieurs problèmes et aider à surmonter de nombreux obstacles par le partage de responsabilités, les diversifications des idées, la motivation, la sécurité du patrimoine personnel etc. Et le reste des participants sont du même avis.
Conclusion
De tout ce qui précède, il en ressort que la passion entrepreneuriale a des effets sur le comportement de l’entrepreneur dans les différentes étapes de sa démarche : de sa création à son développement. En effet, la passion entrepreneuriale varie selon chaque étape du processus (Cardon, 2013) compte tenu de plusieurs variables cognitives et comportementales.
L’objectif de notre étude est d’établir un lien entre les dimensions de la passion entrepreneuriale et les différentes étapes du processus entrepreneurial. Nous avons dirigé notre réflexion en étudiant le modèle de la passion de Cardon (2009) et la théorie de l’identité (Stryker et Burke, 2000). En conséquence, nous avons pu conclure que l’identité de l’entrepreneur et ses sentiments positifs intenses constituent les deux dimensions formant la passion entrepreneuriale (Cardon, 2009).
Nous avons également su définir la passion entrepreneuriale comme étant une forte inclinaison de l’entrepreneur envers les activités en rapport avec son projet. L’analyse dans durant cette étude nous a permis une compréhension de la démarche de conceptualisation de la passion entrepreneuriale suivant deux étapes du processus de création d’entreprises et l’initiative de proposer des recherches pour l’approfondissement de la création dans les travaux futurs.
L’étude théorique de la passion entrepreneuriale nous a permis de rencontrer nombreux auteurs lesquels ont permis d’illustrer abstraitement les dimensions de la passion tant sur le plan professionnel que sur le plan économique et politique.
Par ailleurs, nous avons pu découvrir à travers l’étude empirique la passion pour les non entrepreneurs, ce qui a été une découverte assez spontanée vue que le vif du sujet a été focalisé sur le rôle de la passion dans le processus entrepreneurial.
Ainsi, nous pouvons répondre à la problématique : « La passion est-elle à l’origine de la démarche entrepreneuriale ? ».
La plupart des entrepreneurs serait du même avis qu’à l’origine d’un projet entrepreneurial, quatre éléments composant la réussite s’avère indispensable à savoir : un métier, un savoir-faire, une expertise, et surtout une passion qui est le moteur de la réussite de l’entrepreneur. Pour ainsi dire que sans la passion, les autres éléments seront des efforts inutiles pour la réalisation d’un projet.
Toutefois, la passion n’abouti pas toujours à la création d’entreprise mais également à un épanouissement personnel. L’exemple concret que nous avons vu est la réponse du moniteur de surf qui veut conserver sa passion pour son bonheur au travail, sa motivation.
De tout ce qui précède, nous pouvons affirmer que la passion, présentée sous toutes ses formes constitue la force qui nous propulse dans l’accomplissement de notre activité entrepreneuriale. Mais qu’elle permet d’aboutir à une création d’entreprise ou non, la passion pour une activité permet de maintenir notre bien-être au travail, qui permettra à son tour la satisfaction de ce qui a été accompli.
Références
Ajzen, I. (1991). « The Theory of PlannedBehavior ». OrganizationalBehavior and HumanDecisionProcesses, 50: 179-211.
Amiot, C.E., Vallerand, R., Blanchard, C. (2006). « Passion and PsychologicalAdjustment: A Test of the Person-Environment Fit Hypothesis ». Personality and Social Psychology Bulletin, 32, (2): 220-229.
Baron, R.A., Hmieleski, K. M., Henry, R.A. (2012). «Entrepreneurs’ dispositional positive affect: the potentialbenefits—and potentialcosts—of being ―up.‖ ». Journal of Business Venturing. 27(3):310–24
Baron, R.A. (2008). «The role of affect in the entrepreneurial process». Academy of Management Review, 33: 328–340.
Baron, R.A., Ward, T. B. (2004). «Expanding entrepreneurial cognition’stoolbox: Potentialcontributorsfrom the field of cognitive science». Entrepreneurship Theory and Practice, 28: 553–573.
Baron, R.A. (2004). «The cognitive perspective: avaluabletool for answeringentrepreneurship’s basic ―’why’ questions». Journal of Business. Venturing. 19(2) : 221–39
Baron, R.A. (2007). «Entrepreneurship: A process perspective». In: J. R. Baum, M. Frese, R. A. Baron (eds.): The Psychology of Entrepreneurship. Mawhah, NJ: Lawrence ErlbaumPublishers, pp.19–40.
Baum, J.R., Locke, E.A., Smith, K.G. (2001). «A Multidimensional Model of Venture Growth». The Academy of Management Journal, 44(2): 292-303.
Baum, J.R., Locke, E.A. (2004). «The Relationship of Entrepreneurial Traits, Skill, and Motivation to Subsequent Venture Growth», Journal of Applied Psychology, 89: 587-598.
Berthou, B. (2004). «La Passion», Studyrama.
Bierly, P.E., Kessler, E.H., Christensen, E.W. (2000). «Organizationallearning, knowledge, and wisdom». Journal of Organizational Change Management, 13: 595–618. Bird, B. J. (1989), «Entrepreneurial Behavior». Scott, Foresman and Company, Glenview, Illinois.
Burke, P. (2004). « Identities and Social Structure » in Social Psychology Quarterly, 67, 1.
Cardon M.S. (2008). «Is passion contagious ? The transference of entrepreneurial passion to employees». Human Resource Management Review, 18: 77-86.
Cardon, M S., Glauser, M. (2011). «Entrepreneurial Passion: Sources and Sustenance». Wilson Center for Social Entrepreneurship. Paper 3.
Cardon, M. S., Gregoire, D.A., Stevens, C.E., Patel, P.C. (2013). «Measuring entrepreneurial passion: Conceptualfoundations and scale validation ». Journal of Business Venturing 28: 373–396.
Cardon, M. S., Wincent, J., Singh, J., Drnovsek, M. (2009). «The nature and experience of entrepreneurial passion». Academy of Management Review, 34: 511-532.
Cardon, M. S., Sudek, R., Mitteness, C. (2009). «The Impact Of Perceived Entrepreneurial Passion On Angel Investing». Frontiers of EntrepreneurshipResearch, 29, 2, Article 1. Available at: http://digitalknowledge.babson.edu/fer/vol29/iss2/1
Carter, N. M., Gartner, W. B., Shaver, K. G., Gatewood, E. J. (2003). «The careerreasons of nascent entrepreneurs». Journal of Business Venturing 18: 13–39.
Chell, E. J., Haworth, M., Brearley, S. (1991). «The Entrepreneurial Personality», London: Routledge.
Chen, X.-P., Yao, X., Kotha, S. (2009). «Entrepreneur passion and preparedness in business plan presentations: A persuasion analysis of venture capitalistsfundingdecisions». Academy of Management Journal, 52: 199–214.
Dubois F., Terral P., « Dictionnaire sociologique de l’entreprenariat, Entrepreneurs passionnés », Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P), p.244-258
Frese, M. , Gielnik, M. (2014). «The psychology of entrepreneurship». AnnualReview of Organizational Psychology and OrganizationalBehavior, 1, 13:1–13.26
Fisher, R. (2011). «Passion, resilience, obsession and sustained entrepreneurial action: the path to entrepreneurial success». Thesissubmitted for the degree of Doctor of Philosophy, Faculty of Business and Enterprise Swinburne University of Technology Victoria, Australia.
François L.Rousseau, R.J. Vallérand « Le rôle de la passion dans le bien-être subjectif des aînés», Revue québécoise de psychologie, vol. 24, no 3, 2003
Krueger, Norris F. (2005). «From Keynes’ ‘Animal Spirits’ to Human Spirits Passion as the Missing Link in Entrepreneurial Intentions». Available at SSRN: http://ssrn.com/abstract=1162337 or http://dx.doi.org/10.2139/ssrn.1162337.
Krueger, N. F. J., Reilly, M. D., Carsrud, A. L. (2000). «Competingmodels of entrepreneurial intention». Journal of Business Venturing, 15: 411–432.
Krueger, N. (1993). «The impact of prior entrepreneurial exposure on perceptions of new venture feasibility and desirability». Entrepreneurship Theory and Practice, 18(1): 5–21.
Laaksonen, L., Ainamo, A., Karjalainen, T.M. (2011). «Entrepreneurial passion: an explorative case study of four metal music ventures». Journal of Research in Marketing and Entrepreneurship, 13, 1.
Lecoq, J., Rimé, B. (2009). « Les passions : aspects émotionnels et sociaux ». Revue européenne de psychologie appliquée, 59 : 197–209
Morris, M.H., Allen, J.A., Kuratko, D.F., Brannon, D. (2010). «Experiencing Family Business Creation: DifferencesbetweenFounders, Nonfamily Managers, and Founders of NonfamilyFirms» Entrepreneurship: Theory and Practice, 34, 6: 1057-1084.
Murnieks, C., Mosakowski, E. (2007). «Whoam I? Lookinginside the entrepreneurial identity». In A. Zacharakis et al. (Eds.), Frontiers of entrepreneurshipresearch. Babson Park, MA: BabsonCollege. (Available online at: http://www.babson.edu/entrep/fer/2007FER/cv_p5.html)
Perttula, K.H., Cardon, M.S. (2011). «Passion», in Cameron, K, and Spreitzer, G (eds), Handbook of Positive OrganizationalScholarship.
Philippe, F., Vallerand, R.J. (2007). «Prevalence rates of gambling problems in Montreal, Canada: A look at oldadults and the role of passion». Journal of Gambling Studies 23: 275– 283.
Ratelle, C.F., Vallerand, R.J., Mageau, G.A., Rousseau, F.L., Provencher, P.J. (2004). « When passion leads to problematicoutcomes: A look at gambling». Journal of Gambling Studies 20: 105–119.
Rauch, A., Frese, M. (2000). «Psychologicalapproaches to entrepreneurial success: A general model and an overview of findings». International Review of Industrial and Organizational Psychology, 15:101–142.
Rauch, A., Frese M. (2007). «Let’s put the person back intoentrepreneurshipresearch: A meta-analysis on the relationshipbetween business owners’ personality traits, business creation and success». European Journal of Work and Organizational Psychology 16:353– 385.
Rognon, F. (1997). «Passions : Textes expliqués – sujets analysés», Hatier, collection Profil – Notions philosophiques. Rony, J.A. (1980). « Les Passions ». P.U.F., Paris.
Rousseau, F.L., Vallerand, R.J. (2008). « An examination of the relationshipbetween passion and subjective well-being in olderadults». International Journal of Aging and HumanDevelopment, 66: 195–211.
Shapero, A. (1982). «Social dimensions of entrepreneurship». In C. A. kent et al. (Eds.), The encyclopedia of entrepreneurship (pp. 72-89). Englewood Cilffs, NJ: Prentice-Hall.
Schindehutte, M., Morris, M., Allen, J. (2006). «Beyond Achievement: Entrepreneurship as ExtremeExperiences, Small Business Economics, 27:349-368.
Schmitt, C. (2003). « De la formation à l’entrepreneuriat à la formation en entrepreneuriat », Lille, Grand Atelier MCX-APC.
Stryker, S., Burke, P. J. (2000). «The past, present, and future of an identitytheory». Social Psychology Quarterly, 63: 284-297.
Thorgren, S., Wincent. J. (2013). «Passion and habitualentrepreneurship». International Small Business Journal, 0(0) 1–12.
Vallerand, R.J., Blanchard, C.M., Mageau, G.A., Koestner, R., Ratelle, C., Léonard, M., Gagné, M., Marsolais, J. (2003). « Les passions de l’âme: On obsessive and harmonious passion ». Journal of Personality and Social Psychology, 85 : 756–767.
Vallerand, R.J., Mageau, G.A., Elliot, A., Dumais, A., Demers, M.-A., Rousseau, F.L. (2008). « Passion and performance attainment in sport». Psychology of Sport &Exercise 9: 373–392.
Vallerand, R.J., Miquelon, P. (2007). « Passion for sport in athletes». In: Jowett, S., Lavallée, D. (Eds.), Social Psychology in Sport. HumanKinetics, Champaign, IL.
Vallerand, R.J., Rousseau, F.L., Grouzet, F.M.E., Dumais, A., Grenier, S. (2006). « Passion in sport: A look at determinants and affectives experiences». Journal of Sport &Exercise Psychology 28: 455–478.
Verstraete T., (1999). « Entrepreneuriat : connaître l’entrepreneur, comprendre ses actes », L’Harmattan, Collection Economie et Innovation. 207p.
Zhao, H., Seibert, S. E., Lumpkin, G. T. (2010). «The relationship of personality to entrepreneurial intentions and performance: A meta-analyticreview». Journal of Management, 36(2): 381-404
[1]Rognon, F. (1997). «Passions : Textes expliqués – sujets analysés», Hatier, collection Profil – Notions philosophiques. Rony, J.A. (1980). « Les Passions ». P.U.F., Paris.
[2]Lecoq, J., Rimé, B. (2009). « Les passions : aspects émotionnels et sociaux ». Revue européenne de psychologie appliquée, 59 : 197–209.
[3]Bird, B. (1989), Entrepreneurial behaviour. Glenview, IL : Scott, Forseman et Co.
[4] Baum, J.R., Locke, E.A., Smith, K.G. (2001). «A Multidimensional Model of Venture Growth». The Academy of Management Journal, 44(2): 292-303.
[5] Carter, N. M., Gartner, W. B., Shaver, K. G., Gatewood, E. J. (2003). «The careerreasons of nascent entrepreneurs». Journal of Business Venturing 18: 13–39.
Chell, E. J., Haworth, M., Brearley, S. (1991). «The Entrepreneurial Personality», London: Routledge.
Rauch, A., Frese M. (2007). «Let’s put the person back intoentrepreneurshipresearch: A meta-analysis on the relationshipbetween business owners’ personality traits, business creation and success». European Journal of Work and Organizational Psychology 16:353– 385.
[6]Rauch, A., Frese, M. (2000). «Psychologicalapproaches to entrepreneurial success: A general model and an overview of findings». International Review of Industrial and Organizational Psychology, 15:101–142.
[7]Frese, M. , Gielnik, M. (2014). «The psychology of entrepreneurship». AnnualReview of Organizational Psychology and OrganizationalBehavior, 1, 13:1–13.26.
[8]Laaksonen, L., Ainamo, A., Karjalainen, T.M. (2011). «Entrepreneurial passion: an explorative case study of four metal music ventures». Journal of Research in Marketing and Entrepreneurship, 13, 1.
[9] Cardon, M. S., Wincent, J., Singh, J., Drnovsek, M. (2009). «The nature and experience of entrepreneurial passion». Academy of Management Review, 34: 511-532.
[10]Vallerand, R.J., Blanchard, C.M., Mageau, G.A., Koestner, R., Ratelle, C., Léonard, M., Gagné, M., Marsolais, J. (2003). « Les passions de l’âme: On obsessive and harmonious passion ». Journal of Personality and Social Psychology, 85 : 756–767.
[11]Vallerand, R.J., Blanchard, C.M., Mageau, G.A., Koestner, R., Ratelle, C., Léonard, M., Gagné, M., Marsolais, J. (2003). « Les passions de l’âme: On obsessive and harmonious passion ». Journal of Personality and Social Psychology, 85 : 756–767.
[12]Philippe, F., Vallerand, R.J. (2007). «Prevalence rates of gambling problems in Montreal, Canada: A look at oldadults and the role of passion». Journal of Gambling Studies 23: 275– 283.
[13]Vallerand, R.J., Mageau, G.A., Elliot, A., Dumais, A., Demers, M.-A., Rousseau, F.L. (2008). « Passion and performance attainment in sport». Psychology of Sport &Exercise 9: 373–392.
Vallerand, R.J., Miquelon, P. (2007). « Passion for sport in athletes». In: Jowett, S., Lavallée, D. (Eds.), Social Psychology in Sport. HumanKinetics, Champaign, IL.
Vallerand, R.J., Rousseau, F.L., Grouzet, F.M.E., Dumais, A., Grenier, S. (2006). « Passion in sport: A look at determinants and affectives experiences». Journal of Sport &Exercise Psychology 28: 455–478.
[14]Rousseau, F.L., Vallerand, R.J. (2008). « An examination of the relationshipbetween passion and subjective well-being in olderadults». International Journal of Aging and HumanDevelopment, 66: 195–211.
[15]Amiot, C.E., Vallerand, R., Blanchard, C. (2006). « Passion and PsychologicalAdjustment: A Test of the Person-Environment Fit Hypothesis ». Personality and Social Psychology Bulletin, 32, (2): 220-229.
[16]Cardon, M. S., Wincent, J., Singh, J., Drnovsek, M. (2009). «The nature and experience of entrepreneurial passion». Academy of Management Review, 34: 511-532.
[17]Cardon, M. S., Gregoire, D.A., Stevens, C.E., Patel, P.C. (2013). «Measuring entrepreneurial passion: Conceptualfoundations and scale validation ». Journal of Business Venturing 28: 373–396.
[18]Chen, X.-P., Yao, X., Kotha, S. (2009). «Entrepreneur passion and preparedness in business plan presentations: A persuasion analysis of venture capitalistsfundingdecisions». Academy of Management Journal, 52: 199–214.
[19]Cardon M.S. (2008). «Is passion contagious ? The transference of entrepreneurial passion to employees». Human Resource Management Review, 18: 77-86.
[20]Baron, R.A. (2008). «The role of affect in the entrepreneurial process». Academy of Management Review, 33: 328–340.
Baron, R.A., Ward, T. B. (2004). «Expanding entrepreneurial cognition’stoolbox: Potentialcontributorsfrom the field of cognitive science». Entrepreneurship Theory and Practice, 28: 553–573.
[21]Bierly, P.E., Kessler, E.H., Christensen, E.W. (2000). «Organizationallearning, knowledge, and wisdom». Journal of Organizational Change Management, 13: 595–618. Bird, B. J. (1989), «Entrepreneurial Behavior». Scott, Foresman and Company, Glenview, Illinois.
[22] Ma, H., Tan, J. (2006). «Key Components and Implications of Entrepreneurship: A 4-P Framework». Journal of Business Venturing, 21: 704-725.
Shane, S., Locke, E. A., Collins, C. J. (2003). «Entrepreneurial motivation». Human Resource Management Review, 13: 257–279.
[23]Breugst, N., Domurath, A., Patzelt, H., Klaukien, A. (2012). «Perceptions of Entrepreneurial Passion and Employees’ Commitment to Entrepreneurial Ventures». Entrepreneurship Theory and Practice, 36(1), 171–192
Cardon M.S. (2008). «Is passion contagious ? The transference of entrepreneurial passion to employees». Human Resource Management Review, 18: 77-86.
[24]Elsbach, K.D., Kramer, R.M. (2003). «Assessingcreativity in Hollywood pitch meetings: Evidence for a dual process model of creativityjudgments». Academy of Management Journal, 46: 283-301.
Chen, X.-P., Yao, X., Kotha, S. (2009). «Entrepreneur passion and preparedness in business plan presentations: A persuasion analysis of venture capitalistsfundingdecisions». Academy of Management Journal, 52: 199–214.
[25] Bird, B. J. (1989), «Entrepreneurial Behavior». Scott, Foresman and Company, Glenview, Illinois.
[26]Schindehutte, M., Morris, M., Allen, J. (2006). «Beyond Achievement: Entrepreneurship as ExtremeExperiences, Small Business Economics, 27:349-368.
[27] Morris, M.H., Allen, J.A., Kuratko, D.F., Brannon, D. (2010). «Experiencing Family Business Creation: DifferencesbetweenFounders, Nonfamily Managers, and Founders of NonfamilyFirms» Entrepreneurship: Theory and Practice, 34, 6: 1057-1084
[28]Baum, J.R., Locke, E.A. (2004). «The Relationship of Entrepreneurial Traits, Skill, and Motivation to Subsequent Venture Growth», Journal of Applied Psychology, 89: 587-598
Baum, J.R., Locke, E.A., Smith, K.G. (2001). «A Multidimensional Model of Venture Growth». The Academy of Management Journal, 44(2): 292-303.
Chen, X.-P., Yao, X., Kotha, S. (2009). «Entrepreneur passion and preparedness in business plan presentations: A persuasion analysis of venture capitalistsfundingdecisions». Academy of Management Journal, 52: 199–214.
Perttula, K.H., Cardon, M.S. (2011). «Passion», in Cameron, K, and Spreitzer, G (eds), Handbook of Positive OrganizationalScholarship.
[29]Farmer, S., Yao, X., Kung-McIntyre, K. (2011). «The Behavioral Impact of Entrepreneur Identity Aspiration and Prior Entrepreneurial Experience». Entrepreneurship Theory and Practice, 35 (2): 245-273.
Murnieks, C., Mosakowski, E. (2007). «Whoam I? Lookinginside the entrepreneurial identity». In A. Zacharakis et al. (Eds.), Frontiers of entrepreneurshipresearch. Babson Park, MA: BabsonCollege. (Disponible en ligne à l’adresse : http://www.babson.edu/entrep/fer/2007FER/cv_p5.html
[30]Gecas, V. (1982). «The self concept». AnnualReview of Sociology, 8 : 1-33
[31]Fauchart, E., Gruber, M. (2011). «Darwinians, Communitarians and Missionaries: The Role of FounderIdentity in Entrepreneurship». Academy of Management Journal, 54, (5): 935 – 957
[32]Hogg, M. A., Deborah, J. T., White K. M. (1995). «A Tale of TwoTheories: Critical Comparisons of Identity Theory and Social Identity Theory». Social Psychology Quarterly 58:255–69.
Stets, J. E., Burke, P. J. (2000). «Identitytheory and social identitytheory». Social Psychology Quarterly, 63: 224-237.
[33]Farmer, S., Yao, X., Kung-McIntyre, K. (2011). «The Behavioral Impact of Entrepreneur Identity Aspiration and Prior Entrepreneurial Experience». Entrepreneurship Theory and Practice, 35 (2): 245-273.
Fauchart, E., Gruber, M. (2011). «Darwinians, Communitarians and Missionaries: The Role of FounderIdentity in Entrepreneurship». Academy of Management Journal, 54, (5): 935 – 957.
Murnieks, C. Y., Mosakowski, E., Cardon, M. S. (2012). «Pathways of Passion: IdentityCentrality, Passion, and BehaviorAmong Entrepreneurs». Journal of Management 0149206311433855, Première publication Fevrier 3, 2012, DOI: 10.1177/0149206311433855
[34]Dictionnaire Robert micro poche.
[35]http://www.memoireonline.com/04/15/9008/Etudes-du-processus-entrepreneurial-modele-de-creation-d-une-PME-dans-le-contexte-economique-et-so.html#_Toc335898627
[36]Mark Casson (né en 1945) est un professeur d’économie à l’University of Reading in England.
[37]Casson, 1991, p.54
[38]Amblard et al. Dans « Les nouvelles approches sociologiques des organisations » (1996, p. 204)
[39]Fayolle, 2003, p.113
[40]Arocena et al. 1983 p.62
[41]Les trois dimensions de la décision d’entreprendre. Cairn.info. www.cairn.info.
[42]Roland CONDOR et Virginie HACHARD « Management de projet et entrepreneuriat : pistes de réflexion pour la conduite du projet entrepreneurial » Ecole de Management de Normandie
[43]http://www.pourquoi-entreprendre.fr/lentrepreneuriat-rend-heureux/
[44]http://www.revuegestion.ca/entreprendre/vivez-votre-passion
[45]http://www.revuegestion.ca/entreprendre/vivez-votre-passion
[46]Baum et locke, 2004 ; Baum et al. 2009 ; Pentulla, 2011
[47]Estrada et al. 1997 ; Isen et Means 1983
Nombre de pages du document intégral:50
€24.90