Étude des Troubles Cognitifs chez les Personnes Âgées : Causes, Suivi et Traitements
Sommaire
II- Le trouble cognitif post AVC.. 4
I-1-Le vieillissement normal 4
I-1-1-Causes à l’origine du vieillissement 4
I-1-2-Les conséquences du vieillissement sur l’organisme. 6
I-2-Le vieillissement pathologique. 7
Cas clinique d’un trouble de la mémoire après 6 mois d’AVC.. 7
2- Antécédents et facteurs de risque cardiovasculaire. 10
Cas clinique d’un déficit cognitif post anoxie cérébrale sur fausse route. 11
Cas clinique d’une démence vasculaire post HTA.. 13
Cas clinique d’un HTA hors norme. 15
III-Le rôle de chaque personnel soignant 16
IV-L’organisation du retour à domicile. 17
INTRODUCTION
La santé fait partie du quotidien de chaque personne, pourtant, plusieurs maladies affectent celle-ci et certaines d’entre eux provoquent des conséquences dans l’avenir. Ces facteurs touchent toutes les tranches d’âge, enfants, adultes et personnes âgées.
Les risques sont moindres chez les sujets enfants et adultes, ils sont surtout aigus chez les sujets plus âgés. Certains facteurs provoquent chez les personnes âgées des conséquences comme les troubles cognitifs. Des troubles qui nécessitent un suivi et un traitement adéquats tant par rapport au sujet atteint du trouble tant par rapport à sa famille.
Le cas des personnes âgées rencontrant des problèmes relatifs à la mémoire se classe dans le cadre de la gériatrie, une discipline médicale consacrée à l’étude de la santé et aux soins des personnes âgées. Il est à remarquer que le déficit cognitif n’est pas dû forcément à une maladie actionnée par vieillesse mais aussi au vieillissement normal. En d’autres termes, les personnes âgées ont des problèmes cognitifs soit en raison de leur âge, ce qui est normal, soit suite à une maladie. Dans ce dernier cas, ce sont surtout les maladies cardiovasculaires qui entraînent les troubles cognitifs chez les personnes âgées.
Notre mémoire a été confectionné dans le but d’éclaircir ce déficit cognitif que rencontre la majeure partie des personnes âgées dans le monde. C’est à travers 4 cas cliniques que l’appréhension de ce déficit cognitif sera acquise de manière à étudier les causes probables, le suivi et le traitement de ceux-ci.
Ces cas cliniques tournent autour des troubles cognitifs post-AVC, les troubles cognitifs post anoxie-cérébrale sur fausse route et les troubles cognitifs post-HTA.
Notre plan d’étude suivra le circuit normal selon chaque cas clinique, allant de l’histoire de la maladie, passant par les causes et se terminent par les suivi et le traitement. De même, les cas ont été rencontrés au centre hospitalier Val de Saône au sein du service de suite et de réadaptation, une présentation de ce centre s’avère crucial.
I-Présentation du centre
Les personnes âgées qui rencontrent des troubles cognitifs nécessitent des soins particuliers par rapport à leur état, vu que leur famille puisse être contrainte à des difficultés. Pour la prise en charge de ces personnes, des établissements de santé interviennent, que ce soit au niveau public que privé. Les établissements privés ont leur propre organisation mais doivent suivre les règles imposées par l’Etat. Les établissements publics donnent le soin au grand public et sont investis d’une mission de service public. Ainsi, l’hôpital public a un grand rôle à jouer.
Nous avons pu nous exercer auprès d’un service SSR (Soins de Suite et de Réadaptation) qui est un hôpital public prenant en charge les personnes âgées objet de notre étude. Le service SSR va dans le même objectif que tout établissement de santé.
Un soin permanent est accordé aux patients et le personnel soignant est suffisamment formé suivant la loi n°91 748 du 31 juillet 1991 dans son article 2.
Le service dans lequel nous avons puisé nos expériences mérite une brève présentation.
Le service est organisé en trois branches : le conseil de surveillance qui se charge du contrôle en général de l’établissement, plus précisément, sur la gestion de celui-ci, le directeur et le directoire. Le conseil de surveillance est subdivisé en trois collèges qui sont composés de représentants venant des collectivités, du personnel même de l’établissement et des usagers. Le Président du conseil de surveillance est Monsieur Michel Alliot. Quant au directeur, il est investit de tous les actes d’administration et de conservation au sein de l’établissement, c’est Monsieur Didier PIQUEREAU qui occupe le poste actuellement. Le directoire assiste le directeur dans tous les actes dont il est investi, ce dernier est à la présidence du directoire.
A part ces trois branches, des conseils représentatifs et consultatifs font aussi partie de l’organisation.
Le centre hospitalier dans lequel nous avons travaillé est celui de Val de Saône, un hôpital qui se concentre surtout sur la filière gériatrique. Il s’agit d’un hôpital de proximité pour les habitants du bassin de graylois. Le centre collabore avec d’autres entités comme le CHU de Besançon mais aussi les établissements installés dans les périphériques.
II- Le trouble cognitif post AVC
I-1-Le vieillissement normal
I-1-1-Causes à l’origine du vieillissement
Deux théories s’opposent concernant le vieillissement. Il y a d’abord une première théorie selon laquelle on vieillit par hasard, c’est le stochastisme. Puis, une seconde théorie, le déterminisme qui dispose que le vieillissement est programmé.
Le vieillissement est un processus normal qui touche tous les êtres vivants quel qu’il soit et cela a existé depuis le début de leur existence. Il s’agit d’une loi biologique fondamentale qui s’inscrit dans les gènes de chaque personne. Les résultats de recherches actuelles se penchent en effet plutôt vers le déterminisme.
Certains spécialistes soutiennent que le déclin des fonctions n’est pas génétiquement programmé tendis que d’autres théoriciens avancent que dans le processus de vieillissement, il y a la participation de gènes dont les actions se manifestent par des réactions extérieurs comme le stress ou les inflammations. Ces réactions se produisent car ces gènes réagissent contre les facteurs nuisibles impliqués dans le vieillissement. Certains mécanismes sont en effet impliqués dans le déclin des fonctions cellulaires et tissulaires dont notamment des processus épigénétiques tels que la glycation non-enzymatique également connue sous le nom de réaction de Maillard. Ces facteurs ont pour principale origine le disfonctionnement des récepteurs ainsi que une libération de peptide produisant un effet nuisible pour le corps. Un autre mécanisme qui peut être cité concerne l’accumulation des radicaux libres. Il s’agit de déchets du fonctionnement cellulaire qui sont éliminés au fur et à mesure par les cellules. Lorsque leur capacité de neutralisation de ces déchets diminue et que ces derniers commencent à s’accumuler, le vieillissement se produits alors.
Des chercheurs ont même avancé des hypothèses selon lesquelles la transmission héréditaire de la longévité ainsi que la différence des durées de vie maximale des espèces animales démontre l’existence possible d’une participation des gènes dans le processus de vieillissement.
D’après le microbiologiste américain Leonard Hayflick, certaines cellules humaines dans une culture de tissus ne peuvent effectuer qu’un nombre limité de divisions avant de mourir. Cela a pour conséquence de démontrer que le vieillissement est programmé génétiquement au sein des cellules et explique les différences de longévité entre les espèces animales ainsi que les écarts entre individus d’une même espèce.
Cependant, il est à préciser qu’il ne s’agit que d’une hypothèse et le débat ainsi que les recherches concernant le sujet continuent.
Outre le milieu interne de l’organisme, la condition de vie en rapport avec la nutrition ainsi que l’effet de l’environnement influe également sur le processus de vieillissement même si cela n’entraîne pas directement une modification de génome.
En effet, il a pu été constaté qu’en moins d’un siècle, l’espérance de vie moyenne dans le monde s’est rallongée de trente ans sans qu’il ne se soit produit une modification apparente du génome humain.
I-1-2-Les conséquences du vieillissement sur l’organisme
La conséquence la plus notable qui se manifeste au niveau de l’organisme est la diminution des capacités fonctionnelles. Il est à remarquer que l’intensité de cette diminution varie d’un individu à un autre et également d’un organe à un autre que les personnes prise en considération soient de même âge ou non.
Par rapport aux fonctions des différents organes, le vieillissement se manifeste par la diminution de l’aptitude de l’organisme à répondre à une situation nécessitant son fonctionnement normal c’est-à-dire une situation qui attende de lui un effort ou une réaction appropriée. Cette diminution de l’aptitude de l’organisme à s’adapter est en rapport avec la réduction de la capacité fonctionnelle. A part cette dernière, la diminution peut aussi avoir pour cause la réduction de la capacité des systèmes de régulation des paramètres physiologiques dans leur fonctionnement.
Le vieillissement affecte de façons différentes les diverses parties de l’organisme et les conséquences varient d’un organe à un autre. On parle notamment de vieillissement cutané, de vieillissement musculaire, de vieillissement de l’appareil broncho-pulmonaire, de vieillissement de l’appareil digestif, de vieillissement sensoriel, de vieillissement des systèmes immunitaires, de vieillissement de l’appareil urinaire, de vieillissement et encore de nombreux autres. Il est à rappeler que chacun diffère en fonction de l’organe pris en considération.
L’étude ici effectuée est surtout en rapport avec le vieillissement du système nerveux même si c’est dans le cadre du vieillissement pathologique. Ce type de vieillissement concerne le cerveau, les neurones, la moelle épinière et les nerfs ainsi que les neurotransmetteurs. Il est marqué par un ralentissement de la transmission synaptique c’est-à-dire de la transmission de neuromédiateur entre neurones ou entre un neurone et une cellule effectrice. Cette communication au moyen des neuromédiateurs permet la transmission d’informations entre eux. L’équilibre entre les neuromédiateurs est en même temps modifié. Le poids du cerveau, le nombre de neurones ainsi que le nombre de dendrites diminue suite à des modifications anatomiques et biochimiques qui se produisent dans le processus de vieillissement.
Outre le ralentissement de la transmission, il y a aussi l’augmentation du temps de réaction. Les effets de ces facteurs atteignent l’ensemble des fonctions du système nerveux central. Il peut se produire une plainte mnésique modérée se rapportant le plus souvent à la mémoire immédiate. Les performances intellectuelles des personnes âgées qu’elles ont acquises depuis leur enfance ne changent pas. La durée du sommeil et sa qualité, la sécrétion de mélatonine par l’épiphyse, la sensibilité des osmorécepteurs hypothalamiques ainsi que la sensibilité proprioreceptive diminuent au fil des années. Quant au système nerveux autonome, il est également sujet à des modifications non négligeables. L’activité du système sympathique, les décharges des nerfs sympathiques et aussi le taux plasmatiques des catécholamines augmentent.
I-2-Le vieillissement pathologique
Le concept de vieillissement pathologique veut que la baisse des performances physiologiques constatée chez les sujets âgés ne relève pas uniquement du vieillissement normal, mais aussi de pathologies surajoutées. De nombreuses maladies peuvent se manifester chez les sujets âgés et touchent généralement un ou plusieurs organes lesquels peuvent avoir été fragilisés auparavant. Est ici qualifié de sujet âgé les personnes de plus de soixante quinze ans. Il existe toute une liste non exhaustive de pathologies concernant les personnes âgées, cependant, celle qui nous intéresse particulièrement se rapporte aux troubles vasculaires cérébraux à l’origine de troubles cognitifs.
Cas clinique d’un trouble de la mémoire après 6 mois d’AVC
Dans un premier temps, il est important de distinguer les troubles de l’attention des troubles de la mémoire. Les deux sont à la fois fréquents après un AVC. Pour les premiers, les ressources d’attention sont physiologiquement limitées et influencées par des facteurs tels que l’âge, l’état de sante global, les facteurs psychologiques, les troubles sensoriels ou les médicaments. Ils peuvent se manifester par une lenteur à faire les choses, des difficultés à se concentrer, une difficulté a inhiber une activité routinière, la nécessité de faire une chose a la fois, une sensibilité plus grande a l’interférence c’est-à-dire que la personne concernée peut facilement être distraite dans ce qu’elle fait.
Ces troubles attentionnels peuvent avoir des conséquences surtout au niveau du système de mémoire à court terme. Ils entrainent des difficultés dans le maintient, la manipulation ainsi que l’assimilation de nouvelles informations.
En ce qui concerne les troubles de la mémoire, ils se manifestent après un AVC lorsqu’une partie d’une région cérébrale impliquée dans le fonctionnement de la mémoire est atteinte. Ces troubles prennent du temps à se manifester et ne s’observent pas au même moment où se produit l’AVC. La répétition de l’AVC au niveau des régions impliquées dans le traitement de l’information, notamment la mémoire, le raisonnement, le langage ainsi que les fonctions exécutives en générale peut induire à une démence vasculaire et affecter l’autonomie du sujet. Au fur et à mesure que ces troubles de la mémoire se produisent, ils peuvent être accompagné d’autres troubles comme ceux de la vision, du langage ou au niveau des gestuels.
Schéma de la face interne du cerveau
1-Histoire de la maladie
Mr PAFUNDI représente un cas qui a été admis dans le service SSR après avoir passé un séjour au centre hospitalier Louis Pasteur. L’individu est de sexe masculin et âgé de 65 ans. Il pèse 88 kilos pour 1,75m. Il a pris sa retraite à l’âge de 60 ans après avoir exercé une longue carrière dans la finance. Il est marié et père de quatre enfants. Il est fumeur mais ne boit de l’alcool qu’occasionnellement.
Début 2011, Mr PAFUNDI a eu des problèmes au niveau de la vision et s’est plaint d’une diminution subite de sa capacité musculaire sur toute la partie gauche de son corps. Il est venu consulter chez son médecin traitant à la suite de laquelle il a été immédiatement admis à l’hôpital dans le service de la médecine gériatrique afin que son état puisse être suivit de près.
Suite à son hospitalisation, son état s’est amélioré car le traitement est intervenu à temps, et il a pu rentrer chez lui après deux semaines. Cependant, après l’hospitalisation, son entourage a pu remarquer qu’il perdait de temps à autres la mémoire et il ne s’en rendait même pas compte, il ne se souvenait pas d’actes qu’il avait fait deux ou trois jours auparavant. Cela s’est empiré surtout à partir du sixième mois et est devenu beaucoup plus fréquent. Il en a passé un court séjour à l’hôpital dans le même service auquel il a été traité auparavant. Par la suite, il a été transféré au service SSR.
2- Antécédents et facteurs de risque cardiovasculaire
Concernant ses antécédents familiaux, aucun de ses ascendants n’a encore fait d’accident vasculaire cérébral ce qui n’est pas le cas pour l’un de ses frères lequel a été victime d’un AVC il y a deux ans. Quoique qu’il n’y ait pas eu d’histoire familiale portant sur un AVC chez les parents de Mr PAFUNDI, le fait que l’un de ses frères en a déjà été victime constitue un facteur risque alarmant qui doit être pris en considération.
Mr PAFUNDI a déjà subi un accident ischémique transitoire (AIT) trois ans auparavant, l’intervention du médecin a été très rapide ce qui lui a permis de se rétablir au plus vite. Outre les antécédents familiaux, l’AIT que le patient à déjà subi est également à prendre en compte. En effet, presque le tiers des accidents ischémiques durables sont tous précédés d’un AIT.
3-Examens complémentaires
Les examens ayant été effectués lors de l’hospitalisation de Mr PAFUNDI (scanner cérébral, examen neurologique, tests comportementaux) ont démontré qu’il a subit un AVC ischémique. Le scanner cérébral a permit de constater qu’il y a eu une occlusion au niveau de l’artère sylvienne également connu sous le nom d’artère cérébrale moyenne, l’IRM-séquences echo-planar n’a fait que confirmer le résultat obtenu du scanner de même que l’examen neurologique. Le patient a parlé d’un affaiblissement soudain de la partie gauche de son corps ce qui peut montrer la présence éventuelle d’une parésie de l’hémicorps gauche. Les évaluations de la force physique du patient pour la partie gauche de son corps ont confirmé l’hypothèse avancée.
Concernant les troubles de la mémoire qui se sont produit dans les mois qui suivent l’AVC, ils ont été sûrement causés par le déficit neuronal occasionné par la lésion qui a eu lieu dans le cerveau lors de l’AVC.
4-Traitement
Pour l’AVC ischémique, il a suivi traitement antiplaquettaire par aspirine en guise d’ antithrombotiques. Pour la dissolution des caillots dans son sang, un traitement thrombolytique par rt-PA a été effectué. Et pour l’anticoagulation, un traitement des thromboses veineuses cérébrales a également été appliqué en plus des deux premiers.
Pour le problème de mémoire, le traitement a été basé sur l’utilisation d’antidépresseurs. Ces derniers permettent d’augmenter le taux de neurotransmetteurs dans les synapses ce qui permet le passage des signaux nerveux.
Cas clinique d’un déficit cognitif post anoxie cérébrale sur fausse route
1-Histoire de la maladie
Mr Bertrand constitue un autre cas qui est passé dans le service SSR après avoir séjourné quelques temps dans un autre hôpital. Il s’agit d’un individu âgé de 62 ans marié et père de deux enfants. Il fait 80 kg pour 1.75m. Il a déjà prit sa retraite. Concernant sa carrière professionnelle, il a travaillé au poste de Directeur technique et commerciale dans une société de télécommunication. Il fume et consomme de l’alcool périodiquement à raison d’un verre de whisky par jour le soir.
En janvier 2010, lors d’un déjeuner dominical avec sa famille, il a perdu l’équilibre et s’est évanoui après avoir fait une fausse route. Cependant, il n’a pas mis longtemps à reprendre conscience. Malgré cela, sa famille l’a tout de suite transporté à l’hôpital. Le médecin qui l’a pris en charge a décidé de le garder quelques jours afin que son état puisse être suivi de près et que des examens puisse être effectués sur lui.
2-Antécédents et risques
Mr Bertrand a déjà subit auparavant un premier AVC qui a entrainé un affaiblissement de tout son coté droit sans cependant aller jusqu’à la paralysie. La consommation périodique d’alcool ainsi que le tabagisme constituent des facteurs qui peuvent être à l’origine d’un AVC. Une fois rétablie après le premier accident, le patient n’a pas pour autant abandonné ses habitudes, il a continué à fumer même s’il n’a plus bu. La fumée dégagée par le tabac contient des produits chimiques qui peuvent entraîner la formation de caillots dans le sang lesquels peuvent à leur tour provoquer un accident vasculaire cérébral.
Pour les antécédents familiaux, aucun des membres de sa famille n’a encore fait d’AVC à l’exception de sa mère dont les circonstances de décès ont été incertaines, le médecin légiste qui a constaté le décès a cependant parlé de la possibilité d’un AVC.
3-Examens complémentaires
L’entretien avec les proches du malade a permit de découvrir que le patient a très souvent été sujet à des fausses routes. D’après les dires du malade, avant qu’il ne se soit évanoui, il a ressenti les mêmes syndromes que lorsqu’il faisait des fausses routes mais cette fois ci, ça a été beaucoup plus intense. L’examen radiologique effectué sur lui a montré qu’il a subit une fausse route bronchique, cependant, vu la fréquence, cela permet de déduire que l’individu est véritablement sujet à un trouble de la déglutition. Généralement, les troubles de la déglutition trouvent leurs origines dans un AVC. La fausse route a entraîné une insuffisance respiratoire. Ensuite, ce dernier a conduit à une anoxie cérébrale laquelle a à son tour causé une paralysie neuronale ce qui explique l’évanouissement de Mr Bertrand. L’anoxie cérébrale n’a pas été sans séquelle en raison du fait que le déficit neuronal a affecté la région hippocampique (d’après l’imagerie cérébrale) et le patient en a été devenu très fréquemment sujet à des troubles mnésiques.
4/Traitement
Les deux cas cliniques (trouble de la mémoire post AVC, déficit cognitif post anoxie cérébrale sur fausse route) présentent une certaine similitude que ce soit au niveau de l’évolution des troubles ou bien concernant le traitement des deux patients (Mr PAFUNDI, Mr Bertrand). Ils ont tout les deux fait un AVC ischémique, ils en ont suivie un traitement par rt-PA (altéplase) injecté par voie veineuse pour la dissolution des caillots. L’objectif du traitement consistait à déboucher l’artère et donc dissoudre le caillot qui la bouche. Il est à préciser que le délai pour administrer ce médicament est très court, il n’y a que 3 heures à partir de l’installation des premiers symptômes.
Lors de leur transfert au service SSR, l’équipe du service a procédé à sa propre évaluation clinique des déficiences et incapacités des deux patients en vue de l’élaboration d’un programme individualisé adapté à chacun et pour l’élaboration d’un projet de réorientation en vue du retour au domicile. Les soins qui ont été prodiguées visaient surtout à guérir les troubles de la mémoire auxquels étaient confrontés les deux individus ainsi que la restauration de leurs capacités. Le traitement était surtout à base d’antidépresseur.
Outre ce qui vient d’être présenté, le second patient était confronté à un trouble de la déglutition. Or il n’en a pas subit de traitement médical spécifique, il a juste suivi un traitement comportemental sur conseil du médecin qui l’a pris en charge. Cela consistait principalement à la modification de la posture lors des repas, des exercices musculaires buccaux, changement des habitudes alimentaires en faveur des aliments dont la texture permet de réduire le risque d’aspiration.
Cas clinique d’une démence vasculaire post HTA
1/Histoire de la maladie
Mme MERAND constitue un cas de démence vasculaire qui est passé au niveau du SSR. Elle est âgée de 82 ans. Elle fait 1,72m pour 60kg. Côté professionnelle, elle a travaillé pendant dix ans comme femme de chambre et a ensuite quitté son emploi pour devenir femme au foyer ainsi que pour bien s’occuper de ses deux enfants. Elle a été mariée mais son mari est décédé il y a quinze ans.
Au cours des trente dernières années, la patiente a toujours été sujet à des hypertensions artérielles modérées et suivait un traitement par Preterax. Ce qui a alerté son entourage concernant son état c’est que quelques semaines avant qu’elle n’ait été transportée à l’hôpital, son caractère s’est altéré, elle était devenue très irritable et renfermée, elle n’a cependant pas présentée des symptômes de troubles mnésiques. Après son hospitalisation à l’hôpital de Dole, elle a été admise directement au service SSR.
2/Antécédents et risques
La fréquence des hypertensions subites par la patiente vu son âge constitue un facteur authentique de risque. Il est à préciser que les effets nocifs des HTA augmentent avec le temps. Outre la démence vasculaire, elle constitue un facteur de risque d’accident cardiovasculaire (insuffisance cardiaque, insuffisance coronaire, AVC hémorragique, aussi et surtout AVC ischémique). Un patient peut être considéré comme hypertendu lorsque la prise de tension artérielle, a des résultats supérieurs ou égaux à 140 mmHg pour la PSA et/ou 90 mmHg pour la PSD.
3-Examen complémentaire
D’après les recherches actuelles, une pression artérielle élevée accélère le développement de la démence. Or la pression systolique augmente naturellement avec l’âge donc plus un individu vieillit et plus il risque d’être sujet à des hypertensions artérielles ce qui est le cas de Mme MERAND. L’imagerie cérébrale (IRM) effectuée sur l’individu a permit de constater une ischémie du tissu cérébral ce qui explique la démence vasculaire de la patiente. Cette ischémie a sûrement été provoquée par les hypertensions que la dame a subit. Ensuite, lors du suivi de l’état de la patiente, il a été constaté que sa pression artérielle a baissé et est bien différente de ce qu’elle était auparavant avant qu’elle n’ait présenté les symptômes qui ont alertés son entourage. L’atteinte de la substance blanche consécutive à l’hypertension entraîne généralement une dysrégulation de la pression artérielle et tend le plus souvent vers l’hypotension. Les tests psychométriques et les échelles d’évaluation de l’autonomie fonctionnelle n’ont effectués au niveau du service SSR n’ont fait que confirmer le résultat obtenu de l’imagerie cérébrale.
4-Traitement
Il a déjà été mentionné antérieurement que pour l’HTA de Mme MERAND, elle suivait un traitement par Preterax. Ce dernier est un antihypertenseur qui contient principalement du périndopril et de l’indapamide. Le premier composant est un inhibiteur de l’enzyme responsable d’une contraction des artères tendis que le second a pour action de renforcer celle du périndopril.
Concernant la démence, suite aux examens effectués, le médecin en charge de la patiente au niveau du service SSR lui a prescrit dans un premier temps d’un traitement thrombolytique suivit après d’un traitement anticoagulant.
Cas clinique d’un HTA hors norme
1/Histoire de la maladie
Le traitement de Mme Mirez constitue un cas qui mérite d’être pris en considération parmi ceux qui sont passés par le service SSR. Il s’agit d’une femme âgée de 78 ans. Elle est marié et mère de trois enfants. Elle fait 1,65 pour 60 kg. Coté professionnel, elle a travaillé comme assistante de direction dans une grande compagnie pétrolière avant d’avoir pris sa retraite à l’âge de 60 ans.
Comme pour le cas de Mme MERAND, elle suivait un traitement antihypertenseur car elle était également souvent sujet à des hypertensions. Ce qui a différencié son cas c’est qu’elle a ensuite dans un premier temps été affectée par des troubles cognitifs légers sans aller jusqu’à la démence. Son cas semblait donc moins grave. Cependant, après le traitement qu’elle a suivit, son état s’est beaucoup détérioré, il s’est avéré qu’elle a fait une hémorragie cérébrale.
2/Antécédents et risques
Il est à préciser qu’effectivement, un tel traitement comporte un risque d’hémorragie cérébrale et implique une prise en charge rapide en milieu spécialisé. En effet, divers facteurs peuvent influer sur l’état du malade notamment des antécédents cardio-vasculaires, les antécédents d’AVC, l’âge, le diabète traité ou non, la dyslipidémie, les maladies cardio-vasculaires et rénales.
3/Examens complémentaires
L’évaluation cognitive du sujet a été effectuée au niveau du service SSR. La technique utilisée était basée sur le MMSE ce qui a permit de mettre en évidence le déficit cognitif de la patiente. Ensuite, des tests neuropsychologiques complémentaires ont été effectués et ont permit d’établir le profil d’efficience cognitive. Le scanner cérébral a par la suite permit de constater qu’il y a eu une lésion de la substance blanche cérébrale ce qui est l’origine du trouble cognitif de l’individu.
3/Traitement
Malgré le fait que la patiente a toujours suivit un traitement antihypertenseur qui devrait avoir pour conséquence de rétablir la tension artérielle à la normale, cela n’a pas abouti au résultat escompté, le malade a quand même subit une hémorragie cérébrale. D’après le médecin traitant au niveau du service SSR, une possibilité d’explication est que la patiente a arrêté brutalement le traitement après que des signes d’intolérance se soient manifestés. Son traitement consistait globalement en des mesures générales de réanimation avec une surveillance rapprochée et des examens neurologiques réguliers. Cela était effectué dans le but de maintenir la tension artérielle basse afin d’éviter l’aggravation de l’hémorragie.
III-Le rôle de chaque personnel soignant
Les services titulaires d’une autorisation de soins de suite et de réadaptation sont normalement formés d’équipes pluridisciplinaires dont les membres ont nécessairement reçu des formations médicales, paramédicales, psychologiques et sociales qui sont nécessaires afin qu’ils puissent exercer l’activité de soins qui leur est autorisée. Dans un même service, il doit y avoir des médecins, des infirmiers ainsi que des assistants de service social. En cas de nécessité, ces derniers peuvent être assistés par les auxiliaires médicaux, le personnel des professions sociales et éducatives avec des psychologues.
Concernant la démarche que cette équipe pluridisciplinaire doit suivre pour chaque catégorie de patient, elle va réaliser pour chaque patient un bilan initial et élaborer avec lui un projet thérapeutique, en liaison avec le médecin ayant prescrit les soins de suite et de réadaptation. Il n’y a pas de durées fixes de projets thérapeutiques, ces derniers seront réévalués périodiquement chaque trois mois.
A propos de l’organisation du service, celui qui est à la tête du service et qui est le titulaire de l’autorisation désigne des médecins qui justifient d’une formation et d’une expérience adéquate dans la fonction de coordonateurs qui va coordonner l’équipe ainsi que l’organisation des soins procurés aux patients. L’une des conditions sine qua non qui doivent être remplies par le service SSR est que le nombre d’effectifs du personnel doit être proportionnel au nombre de patients qui seront effectivement pris en charge et doit pouvoir répondre à l’intensité et à la nature des soins dispensés.
IV-L’organisation du retour à domicile
Pour la prise en charge sur le lieu de vie, cela n’est possible que si dans un premier temps, le lieu de vie dispose des matériels adéquats et que les aménagements nécessaires aient été effectués compte tenu de l’état de santé du malade. Cela est nécessaire non seulement pour le traitement, la réadaptation ainsi que la rééducation du patient mais également et surtout pour sa sécurité.
Ensuite, la prise en charge sur le lieu de vie n’est pas possible si le patient ne dispose pas des encadrements nécessaires c’est-à-dire s’il n’y aura pas d’aide familiale ou professionnelle suffisantes (professionnels de santé et du secteur social) ou si l’individu vit seul à son domicile.
Il est à remarquer qu’au cas où la mise en œuvre d’un projet thérapeutique le requiert, les membres de l’équipe du service SSR peuvent se déplacer dans les lieux de vie du patient, dans les structures de soins de suite et de réadaptation ou de soins de longue durée, les structures médico-sociales ou les structures sociales qui l’accueillent ou sont susceptibles de l’accueillir tout cela bien sûr avec l’autorisation du médecin traitant et de la structure qui a accueilli le patient.
CONCLUSION
Les lésions cérébrales peuvent donc entrainer aussi bien le déficit moteur, des troubles de la sensibilité et des atteintes variées des diverses fonctions cognitives. Les déficiences qui frappent le sujet varient en fonction de la région du cerveau qui est touchée par la lésion. Ensuite, les lésions cérébrales peuvent trouver leurs origines dans un AVC qui peut être ischémique ou hémorragique, une hypertension voire même une anoxie cérébrale. Les cas pris en considération dans l’étude qui vient d’être effectuée permettent de dire qu’il existe véritablement une corrélation entre le déficit cognitif et les problèmes vasculo-cérébraux. Et même si aucun des traitements des quatre cas traité n’est encore arrivé à son terme et qu’aucun des patients ne s’est complètement rétabli actuellement, ces cas permettent de tirer des conclusions pertinentes. Les recherches effectuées dans le domaine permettent de plus en plus de déceler les mystères des mécanismes qui existent dans la corrélation et dans un avenir très proche, ces cas seront complètement maîtrisés malgré l’implication d’un organe très délicat qui est le cerveau et la limite de la portée des expériences pouvant être effectuées sur ce dernier.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
-Barbara Bates, Guide de l’examen clinique, Arnette, 2010
-Carl Vanwelde, Dépression, démence, deux visages du déclin, Presses universitaires de Louvain, 2008
-Frédérique Le Breton, Béatrice Davenne, Accident vasculaire cérébrale et médecine physique et de réadaptation, Springer, 2010
–Xavier Girerd, Sophie Digeos-Hasnier, Jean-Yves Le Heuzey, Guide pratique de l’hypertension artérielle, Masson, 3ème édition, 2009
Webographie :
-http://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_vasculaire_cérébral
-http://www.doctissimo.fr/
-http://fr.wikipedia.org/wiki/Anoxie_cérébrale
-http://fr.wikipedia.org/wiki/Déficit_cognitif_léger
-http://medphar.univ-poitiers.fr/DU_alzheimer/MCI.PPT
-http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_574584/hta-synthese
ANNEXES
Annexe 1: Schéma des deux types d’AVC
Annexe 2: Représentation schématique des facteurs associés à l’HTA
Annexe3 : Statistiques AVC en France
L’AVC : 130 000 cas par an
En France, parmi les 130 000 cas, 75% des survivants gardent des séquelles invalidantes (paralysies, etc.). Dans les pays occidentaux, l’AVC est la première cause de handicap de l’adulte, la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer (30 % des démences sont entièrement ou en partie dues à des AVC) et la troisième cause de mortalité. Un quart de la population atteinte d’AVC à moins de 65 ans.
Des recommandations professionnelles pour améliorer la prise en charge initiale précoce de l’AVC
Aujourd’hui, les délais de prise en charge des patients ayant un AVC sont trop longs en France. Ces recommandations ont les objectifs suivants :
· informer le grand public des signes d’AVC débutant pour acquérir le réflexe d’appeler le 15,
· optimiser la filière de soins initiale, préhospitalière et hospitalière, des patients suspects d’AVC,
· réduire le délai de réalisation de l’imagerie cérébrale indispensable pour pouvoir réaliser la thrombolyse,
· réduire la fréquence et la sévérité des séquelles fonctionnelles grâce à une prise en charge pluridisciplinaire précoce réalisée en unité neuro-vasculaire ou à défaut dans un établissement ayant structuré une filière de prise en charge en coordination avec une unité neuro-vasculaire,
· améliorer les pratiques professionnelles de tous les acteurs de la filière.
Les recommandations « AVC : prise en charge précoce » publiées ce jour complètent les recommandations sur la « Prévention vasculaire après un infarctus cérébral ou un accident ischémique transitoire » parues en 2008. Ces travaux s’intègrent dans le programme pilote sur l’AVC que conduit la HAS actuellement.
Source : http://www.www-sante.com
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