Interaction Entre Jeu, Eveil Et Socialisation Des Enfants, Cas Des Creches A Paris
Master II EDUCATION FORMATION ET INTERVENTION SOCIALE SPECIALITE : EDUCATION TOUT LE LONG DE LA VIE
INTERACTION ENTRE JEU, EVEIL ET SOCIALISATION DES ENFANTS, CAS DES CRECHES A PARIS
PLAN DETAILLE
Introduction
Première Partie : Etat des lieux et de la connaissance
Chapitre I – L’enfant, le jeu et l’enfant en crèche : approches conceptuelles
Section 1 Le jeu et l’approche polysémique des grands auteurs spécialisés dans la matière
Section 2 Approche sociologique du jeu
Section 3 Rôle de l’adulte dans le jeu de l’enfant : socialisation et éveil
Chapitre II – Les dimensions du jeu chez l’enfant
Section 1 Caractéristiques multiples des jeux
Section 2 Les composantes du jeu associé à la notion d’éveil
Section 3 Les composantes du jeu associé à la socialisation
Conclusion partielle de la première partie et passage à la deuxième partie
Deuxième Partie : La réalité à propos du jeu chez l’enfant en crèche
Chapitre I – Une méthodologie adaptée à l’étude sociologique des enfants
Section 1 Le cadrage de la recherche
Section 2.Le guide d’entretien, un outil nécessaire au bon déroulement de l’étude sur terrain
Section 3 Déroulement de la recherche
Chapitre II – Les résultats et les analyses
Section 1 La crèche comme espace d’accueil d’enfants
Section 2 Le jeu et ses impacts en termes d’éveil et de socialisation
Section 3 Recommandations pour les crèches :
Conclusion
Introduction
L’importance du jeu dans l’univers et le monde de l’enfant et le caractère indispensable du jeu dans le développement de l’enfant sont reconnus par les institutions internationales comme l’ONU, l’UNICEF. Le droit de l’enfant au jeu est promu par ces institutions, reconnu sur le plan international et intégré dans la déclaration des droits de l’enfant. Ce droit est reconnu dans la plupart des pays surtout occidentaux.
Le droit de l’enfant au jeu est devenu une donne internationale reconnue comme un droit fondamental de l’enfant. Ainsi, le jeu est un droit essentiel de l’enfant qui est reconnu par la convention internationale sur les droits de l’enfant, ratifiée par l’Organisation des Nations Unies en 1989. Cette Convention des Nations Unies sur les droits des enfants du 20 novembre 1989[1] a fait du jeu, parmi les fondements des droits des enfants. L’enfant acquiert alors le droit de jouer à titre d’activité de plaisirs, de pratique récréative. Cela est universellement reconnu, comme l’article 31 le souligne d’ailleurs. En effet, la Convention des Nations Unies stipule, dans divers articles, le fait que le jeu est une activité indispensable et nécessaire à l’enfant et notamment dans l’article 31 : « Tout enfant a droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge.
Dans le monde ancien, les jeux pratiqués tournent autour de la danse de la musique et même du langage et l’on parlait du « jeune roi s’essaie aux mots ». En effet, les éducateurs organisent des séances de lecture de conte au temps du classique. Pour préparer les enfants au développement moteur et à l’habileté, ainsi qu’aux jeux de rôles, l’on présentait des opérations de nature militaire. Il en est de même pour le développement de la socialisation de l’enfant. Les éducateurs s’acharnent à intégrer les enfants dans les us et coutumes culturels.
La pratique des jeux n’est pas du tout récente. Il s’agit d’une activité ancienne vieille de 3000 ans avant Jésus Christ notamment concernant les jeux de hasard selon des recherches archéologiques effectuées dans l’ancienne Babylonie. Ils figurent en ce temps parmi les rites sacrés, comme objet de divination. Plus tard il est conçu comme source de spéculation. L’Empereur Auguste en a profité pour financer des grands travaux et il a réussi. Si en ses débuts la notion de divertissement est soutenue dans la pratique des jeux, plus tard, c’est devenu une opportunité financière. Vers le quinzième siècle, les jeux se propagent sur des étendues plus vastes à travers divers pays. Leur utilité continue à s’amplifier pour devenir ce que sont aujourd’hui les casinos les jeux en ligne et d’autres formes de jeux.
Aussi, si la pratique du jeu se retrouve dans toutes les tranches d’âges des communs des vivants, c’est surtout le jeu au niveau de l’enfant qui est le centre d’intérêt dans cette recherche. Plusieurs questions se posent dans cette perspective. Comment peut-on définir le jeu de l’enfant ? Quelles sont les caractéristiques du jeu de l’enfant ?
Si la vie quotidienne montre que tous les enfants jouent ou aiment jouer. Quels sont alors les différents types de jeu auxquels ces enfants s’adonnent ou qui leur sont proposés ? Lorsque les enfants jouent, pourquoi jouent-ils ? Comment jouent-ils ? Le jeu en tant qu’activité de l’enfant, est-il important dans son développement ? Comment le jeu intervient-il dans le développement de l’enfant ? Plusieurs spécialistes sont unanimes sur le fait que le jeu assume chez l’enfant plusieurs fonctions.
Quelles sont ces fonctions du jeu chez l’enfant ? Ce sont les adultes, notamment les parents, les éducateurs, qui proposent le jeu à l’enfant. A ce niveau, quels sont les rôles et les places que l’adulte assure et occupe dans le jeu de l’enfant ? Ce sont les axes évoqués dans cette étude dans le cadre de développement de l’enfant en vue de voir dans quelles mesures le jeu éveille son intelligence. La notion de socialisation s’acquiert-elle dès le bas âge ? Les crèches sont elles des centres de développement efficace pour les enfants ? Cette étude met en exergue dans un premier temps les approches des grands spécialistes en l’étude du développement infantile et toutes les parties prenantes. Dans un second temps, il s’agit de analyser les pratiques dans les crèches pour élucider les apports positifs et négatifs dans le cadre de leurs activités à la vie de l’enfant.
Deux hypothèses sont émises pour être vérifiées à travers les analyses pour le cas des crèches à Paris. La première hypothèse attache de l’importance au niveau d’éveil de l’enfant à sa sortie de crèche. Cette notion d’éveil revêt plusieurs dimensions. La deuxième hypothèse s’intéresse au développement social de l’enfant, en vertu des termes de socialisation et de sociabilisation. Dans notre recherche, l’enfant dont le jeu est mis en exergue ici est celui dont l’âge n’excède par 10 ans, mais dans notre approche empirique sur le sur le terrain, il a l’âge des enfants admis à la crèche.
Première Partie : Etat des lieux et de la connaissance
La première partie du dossier s’attache à la définition de terminologie ainsi qu’aux diverses approches de la notion de jeux. Il fait référence à des grands auteurs et spécialistes dans diverses disciplines concernant l’éducation des enfants de très bas âges et allant jusqu’à un âge plus avancé. Elle affiche dans ses chapitres plusieurs dimensions du jeu et notamment ses caractéristiques principales aux yeux des enfants, les parties prenantes à ces activités, ainsi que les divers types de jeux avec les supports nécessités sont mis en relief dans cette partie. Parmi les participants à l’éducation de l’enfant à travers les jeux figurent plusieurs professionnels dans des établissements spécialisés dont les crèches.
Chapitre I – L’enfant, le jeu et l’enfant en crèche : approches conceptuelles
Une personne qui n’a pas atteint l’age de puberté est désigné enfant selon le dictionnaire Larousse. Il n’est pas à sa jeunesse ni encore moins à sa majorité. Les spécialistes de l’enfance soulignent que le mot enfant provient du terme latin infans qui traduit l’état d’un être humain « qui ne parle pas encore »[2] et ceci du fait de son niveau de développement pour son bas âge. L’auteur ajoute que la convention internationale des droits de l’enfant définit ce dernier en soulignant que « tout être humain âgé de moins de 18 ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt, est un enfant »[3].
Section 1. Le jeu et l’approche polysémique des grands auteurs spécialisés dans la matière
Qu’est-ce qu’un jeu et que signifie le jeu de l’enfant ? Pour bien cerner les tenants et les aboutissants de la pratique du jeu pour un enfant, il est d’abord nécessaire de définir le jeu, d’élucider ses caractéristiques, et de comprendre sa place dans sa vie.
Parler de jeu renvoie à la pratique de plusieurs activités ludiques ou de loisirs aussi bien pour l’adulte que pour l’enfant. Que recouvre alors le jeu dans sa définition et ses caractéristiques et principalement le jeu de l’enfant ? Quels sont les divers types de jeux qui constituent cet univers, et comment les auteurs les conçoivent-ils ?
Etymologiquement, le mot « jeu » découle du terme latin jocus qui veut dire plaisanterie. Le jeu suppose donc la joie, le plaisir, l’amusement, le badinage, le rire[4]. Le jeu dans sa conception générale est une notion qui présente une pluralité de significations. Aussi peut-on rencontrer dans la littérature des études sur le jeu comme celles de la théorie des jeux, le management par le jeu, le jeu dans la théorie de la décision, et tant d’autres.
Le jeu peut être considéré dans son ensemble comme une des activités des êtres vivants qui leur permet de se détendre, de réaliser leurs loisirs favoris, de se retrouver entre des amis, des semblables, entre des membres de groupes qui partagent les mêmes penchants. Le jeu peut recouvrir des buts précis comme gagner quelque chose (jeu d’argent, jeu sportif, jeu de société), ou permettre d’assouvir des hobbies ou passe temps favoris. Le jeu en général est une activité par laquelle un sujet exprime sa virtuosité à s’amuser, à s’adonner à une activité ludique de détente, de loisir soit par plaisir, par contrainte ou pour des gains ou bien encore pour d’autres objectifs. Le jeu peut aussi se faire respectant de certaines règles contraignantes en tant que règles de jeu.
Plusieurs auteurs ont émis des idées dessus. Bernard Guerrien[5], se référant à la théorie des jeux, soutient qu’il s’agit d’ « une situation où des individus appelés les joueurs sont conduits à faire des choix parmi un certain nombre d’actions possibles, et dans un cadre défini à l’avance (les règles du jeu), le résultat de ces choix constituant une issue du jeu, à la laquelle est associé un gain, positif ou négatif, pour chacun des participants ».
- Le jeu en tant qu’activité ludique
Pour Gilles Brougère, le jeu est une activité ludique[6], qui peut être différente suivant les divers contextes. En matière de définition, tout en soulignant l’impossibilité d’une description objective d’une activité ludique, l’auteur insiste sur le fait que définir le jeu se limite à une description d’utilisation du mot « jeu » ou tout au plus aux activités qu’il désigne. Ainsi, une séquence de combat entre des personnes n’est un jeu que si les protagonistes s’entendent entre eux sur le fait qu’il ne s’agit que d’un jeu. L’auteur en ajoute et dit que le jeu n’est possible que si les acteurs impliqués sont capables d’échanger des signaux véhiculant le message comme « ceci est un jeu ».
Dans cet ordre d’idée, on peut distinguer plusieurs types de jeu comme le jeu d’argent (dans les casinos, jeu de hasard), le jeu sportif, le jeu dangereux, le jeu de hasard, le jeu de cartes, les jeux de sociétés, etc. Ces jeux, en général sont plutôt réservés pour des adultes, par opposition aux jeux d’enfant qui relèvent de plus d’innocence en présentation polysémique des dimensions puériles. La notion de jeu est associée à une polysémie, une généralité, une globalité ou une grande variété ou suivant les acteurs, les contextes, les domaines.
- Le jeu source de plaisir
Le jeu d’enfant fait l’objet de plusieurs définitions suivant les auteurs, les approches et les contextes. Le jeu de l’enfant est ainsi, de manière polysémique, considéré comme une activité, une tâche qui procure du plaisir à l’enfant. Dans ce cadre, le jeu de l’enfant, reconnaît Philippe Gutton[7], est une conduite de plaisir qui prend son sens dans le fantasme qu’il exprime. L’auteur met ainsi en exergue, à travers le jeu, les notions de plaisir qu’il procure, de fantasmes qu’il autorise, et les expressions auxquelles il donne lieu. Ainsi, le jeu à travers l’expression du phantasme permet la réalisation partielle d’un désir qui est refoulé dans la réalité. Le jouet sert, ajoute l’auteur, à substituer l’objet refoulé. Il constitue un objet qui subit la manipulation de l’enfant lui permettant de pénétrer dans le monde symbolique. Ainsi, le jeu est une activité ou une tâche qui a la particularité de procurer du plaisir à l’enfant
- Le jeu et son caractère subjectif
Le jeu se manifeste aussi en langage primaire de l’enfant. Son langage dans l’action, lui permet de vivre son monde intérieur et livrer ses émotions dans son monde imaginaire[8]. Tentant de proposer une définition au jeu de l’enfant, l’auteur précise que le jeu est toute activité qui procure du plaisir à l’enfant[9], car la notion du plaisir y est indissociable. Du moment que l’enfant n’y éprouve pas du plaisir, il ne s’agit pas alors d’un jeu pour lui. L’auteur dans son analyse de l’activité ludique enfantine a essayé de se placer au point de vue de l’enfant pour déceler le plaisir.
Aussi, un jeu qui procure du plaisir à un enfant peut ne pas en procurer à un autre, ce qui amène à reconsidérer le plaisir qui recouvre alors un caractère subjectif. En ce sens, l’auteur souligne que pour parler du jeu, il faut que l’enfant manifeste un intérêt à le pratiquer et surtout qu’il soit dans un état d’esprit particulier pour en éprouver du plaisir. Aussi, l’enfant, selon l’auteur, doit avoir l’« attitude de jeu », c’est-à-dire être spontané, être curieux et imaginatif, afficher son sens de l’humour, son goût des risques et des initiatives. L’objectif du jeu doit être avant tout d’avoir du plaisir et de ne pas se prendre au sérieux, et l’attitude y représente l’essence. Le jeu de l’enfant est alors une affaire très subjective.
- Le jeu une activité indispensable et incontournable chez l’enfant
Le jeu est appréhendé par d’autres comme une activité. En ce sens, comme le voit Winnicott[10], le jeu chez l’enfant est une activité naturelle et universelle qui s’impose sans autre formalité. Ainsi, l’enfant est automatiquement porté vers le jeu. Cette propension de l’enfant au jeu est universelle puisqu’elle s’observe chez les enfants partout dans le monde. Les professionnels qui exercent des activités de psychanalyse et psychothérapie ont souvent leur point de vue significatif. Aussi, sont-ils amenés à constater que le jeu fait office de vecteur d’établissement de relations intergroupe, et se décline en une forme de communication, dont l’analyse est utile en psychothérapie.
Suzy Cohen, n’en fait pas exception concernant le jeu et le désigne comme activité. Elle souligne qu’il en est une dont la spécificité renvoie à son caractère normal, humain et indispensable. Le jeu est donc, explique l’auteur, une activité normale et indispensable pour le développement régulier de l’enfant. C’est, ajoute-t-elle, une activité humaine par excellence ayant une importance telle que sans elle, le développement normal de l’enfant n’est pas possible. Le jeu est également décrit par Suzy Cohen comme l’une des plus sérieuses des actions de l’enfance.[11] Le jeu est donc un besoin spécifique et vital dès la naissance.
Section2. Approche sociologique du jeu
Sur le plan sociologique, Ludovic Gaussot[12] a tenté de formuler à partir de son approche socio-développementale tiré de la recherche et l’investigation documentaires une définition sociologique du jeu. Dans cette optique, le jeu est « une activité ludique qui peut être conçue comme une réalité seconde, ou une activité de second degré, ou encore comme une situation fictive dans le sens de ceci est un jeu qui suspend, neutralise momentanément l’espace-temps ordinaire, ouvrant une aire intermédiaire, un espace d’expériences permettant une exploration et une expérimentation libre et réglée, frivole et sérieuse »[13] illustrant le jeu social.
- Le jeu source d’interrelation avec les adultes
Le jeu de l’enfant peut être considéré, reconnaît une autre spécialiste en la matière notamment Francine Ferland[14], comme la vie en miniature, ou encore le rêve de la vie au quotidien. Il permet à l’enfant de tester le monde des adultes, et est pour lui une source d’apprentissage comme nous le verrons plus loin. Le jeu de l’enfant, ajoute l’auteur, est un objet de plaisir et est une voie privilégiée pour interagir avec les autres (enfants et adultes). Le jeu représente, au sens de Francine Ferland, l’activité la plus importante de l’enfance, au même titre que Suzy Cohen a reconnu précédemment son caractère indispensable pour l’enfant : « Le jeu, c’est avant tout, une attitude subjective où plaisir, curiosité, sens de l’humour et spontanéité se côtoient, qui se traduit par une conduite choisie librement et pour laquelle aucun rendement spécifique n’est attendu ».[15]
- Le jeu lien de rapport social
Le jeu, même celui de l’enfant, se distingue par sa multiplicité, ce qui fonde les types de jeux. Aussi, peut-on distinguer, avec Fabien Joly[16] et les autres[17], le jeu sportif, le jeu réglé (règles simples ou complexes), le jeu de société, le jeu spontané, le jeu imaginaire, le jeu symbolique, le jeu de hasard, le jeu à risque, les jeux d’assemblage, les jeux sociaux, etc. La notion d’imitation aussi fut développée dans le temps et fut perçu à titre de rapport social et lien de passage entre les enfants et les adultes.
- Le jeu source d’affinité et d’amitié
Dans ces conditions, la présence d’adultes comme éducateurs s’avèrent indispensables pour évaluer et suivre le déroulement desdits jeux. Il arrive même que ces adultes y participent pour animer le jeu et aider les enfants Les conditions de configuration et de charge des jeux sont étudiées dans les établissements spécialisés pour en faire des instruments de progrès et de socialisation des tout petits.
- Le jeu expression de langage et de contact humain
Les jeux ne sont pas réalité comme le dit M Fayol, (Congrès AGIEM, 1985). Le jeu de la bobine de Freud, repris par les analyses lacaniennes est considéré comme la prémisse de langage. En effet chez les bébés qui ne sont pas encore en mesure de parler, il faut noter qu’il crie et pleure suivant leur humeur changeante. Ces réactions sont non seulement appréhendées comme extériorisations de besoins comme la faim, les mouilles, les envies de dormir et autres désirs.
- Le jeu outil d’ouverture social de l’enfant
Selon Suzy Cohen, eu égard de son stade de croissance et de découverte du monde qui l’entoure, l’enfant trouve dans le jeu un instrument d’exploration. En ce sens, le jeu devient un facteur qui permet à l’enfant d’interpréter et de comprendre ou de supposer le monde. Le jeu est, disent les observateurs, un facteur de prescription du monde chez l’enfant. Le jeu sert aussi de courroie de transmission entre un monde enfantin et un mode extérieur. Plus précisément, le jeu est un facteur de lien entre le monde de l’enfant et sa perception du monde extérieur.
- Le jeu en tant que travail psychique
Le jeu de l’enfant est marqué, concède Fabien Joly[18], par une extrême richesse et une complexité qui traduisent sa symbolisation et ses autres impacts sur le développement de l’enfant. Sur le plan thérapeutique, le jeu est si important chez l’enfant d’après tous les cliniciens et spécialistes du soin psychiatrique, explique Fabien Joly, qu’« on devrait proposer le jeu comme on prescrit un médicament »[19]. En ce sens et sur ce plan et d’après notre auteur « le jeu est un travail psychique et psychomoteur complexe, un parcours, une trajectoire subjective et un processus expérimental qui ne va jamais de soi », et recouvre donc des tenants et des aboutissants multiformes en psychopathologie, en travail subjectif (psychique, cognitif, social, psychomoteur), en ses fonctions et modalités opératoires et élaboratrices.
L’éducation implique des risques à prendre, des essais jusqu’au tâtonnement. Les erreurs peuvent survenir. Et les éducateurs ne se lassent pas de répéter les choses à plusieurs reprises pour bien fixer les notions à transmettre dans la tête des enfants. Ainsi, les jeux, quelque soient les objectifs suivis, d’ordre moteur, d’ordre intellectuel, d’ordre psychique et social, ne présentent aucun danger particulier en tant qu’activité principale de l’enfant.
Section3 Rôle de l’adulte dans le jeu de l’enfant : socialisation et éveil
C’est un devoir de l’adulte de jouet avec l’enfant. Il ne se limite pas à leur donner des jouets, mais ils doivent l’initier à s’en servir à les manipuler. Ils profitent de ces occasions pour leur expliquer les notions douleurs, de formes et autres traits caractéristiques.
L’aptitude pédagogique participative et naturelle des éducateurs aide les enfants à s’exprimer et à sortir de leurs frustrations Ainsi, petit à petit cela lui façonne un comportement propre
Le rôle des adultes s’avère incontournable dans le cadre du jeu dans une optique de progrès cérébral manuel et culturel de l’enfant, le degré d’assimilation de l’enfant est manifesté par son évolution surtout en matière d’éveil et de socialisation.
L’enfant ainsi défini plus haut dans sa classe d’âge et ses activités, ne peut se dissocié de l’adulte pour vivre seul. Cela fait implique l’intervention d’individu ou de groupe d’individus dans les différents stades de son évolution infantile. Dans le cadre familial, ce sont les parents, grands parents, frères et sœurs, tout l’entourage familial. Ils observent l’enfant comme un trésor la plus valeureuse et tout le monde lui procure les plus grands soins et lui attache la plus grande attention.
En outre, l’entourage externe comme les voisins, les groupes d’appartenances religieuses ou sociales des parents, les éducateurs sociaux, les travailleurs et professionnelles de la petite enfance dont crèches et centres d’accueil divers participent positivement dans ce cadre où évolue l’enfant. Ces adultes interviennent à certains niveaux différents comptes tenus de leur place par rapport à l’enfant.
La place de l’adulte se résume en ces caractéristiques
-L’adulte comme garant de la qualité du jeu –
– L’adulte comme le pourvoyeur de la confiance à l’enfant au jeu
– L’adulte comme organisateur du jeu
– L’adulte comme tenant de la sécurité des jouets
- L’adulte comme garant de la qualité du jeu
Le rôle de l’adulte ici se manifeste dans l’objectif poursuivi par le jeu. La qualité se mesure par rapport aux évaluations finales. Cela veut dire que le jeu exercé a influé l’enfant à des points de vu précis comme exercice physique, jeu de rôles.
- L’adulte dans le choix du matériel du jeu
Le choix des jeux est délicat. Il faut considérer la classe d’age de l’enfant, le sexe, le physique et surtout la tendance éprouvée chez l’enfant. Il appartient à l’éducateur d’adapter les jeux à chaque enfant pour ne pas le frustrer.
- L’adulte comme le pourvoyeur de la confiance à l’enfant au jeu
La fermeté de l’éducateur est ici sollicitée, ainsi que son aptitude à mettre l’enfant en confiance .Cette confiance s’exprime au niveau de la réussite de l’enfant dans le jeu pour lui attribuer la notion de fierté. L’approche amicale joue dans ce cas un rôle important de la part de l’adulte.
- L’adulte comme organisateur du jeu
Non seulement il choisit le jeu et les supports, mais il prend part effectif à l’organisation temporelle et spatiale du jeu.
- L’adulte comme tenant de la sécurité des jouets et du jeu
Cette notion de sécurité tient une place primordiale dans le rôle des éducateurs. Effectivement il faut garder les enfants contre les risques de blessure ou de maladie transmissible. Il faut éviter de laisser les enfants aux risques des intempéries (s’amuser sous la pluie ou sous un soleil ardent). La sécurité fait aussi appel aux mouvements terroristes actuels. Les jeux dangereux ne sont pas non plus admis aux enfants.
Par ailleurs, les adultes tiennent des rôles plus orientés dans le cadre de jeu de l’enfant.
- L’adulte comme incitateur
- L’adulte comme communicateur
- L’adulte comme catalyseur de la compréhension
- L’adulte comme l’aide à la perception
- L’adulte comme catalyseur de l’imagination
- L’adulte comme coordinateur
- L’adulte comme incitateur et communicateur et coordinateur
Inciter les enfants à jouer, c’est leur donner une vivacité et des ferveurs et vitalités. Une bonne communication est utile pour pousser l’enfant à agir. L’adulte se voit ainsi en tant qu’animateur et organisateur du jeu, dans le sens distribution des rôles et responsabilisation des enfants.
- L’adulte en tant qu’aide et catalyseur
L’intervention de l’adulte se résume dans le sens d’appui au cas ou l’enfant en a besoin. Si des problèmes relationnels se présentent, il contribue dans l’arbitrage.
- Les assistantes maternelles
Il existe des institutions et organisations qui sont des professionnels pour l’assistance de ces tout petits. Ce sont les assistantes maternelles, les puériculteurs et les puéricultrices, les auxiliaires de puériculture, les médecins pédiatres, les psychologues. Jusqu’en 1992, une catégorie d’assistantes maternelles est composée de femmes qu’on appelait communément des nourrices. Ce sont de même les anciennes nounous auxquelles la loi a donné un statut professionnel en les faisant appeler désormais par « assistantes maternelles[20] ». La loi de 1992 a accordé un statut juridique à ces femmes qui gardent et s’occupent des enfants en l’absence de leurs parents, en leur conférant un statut professionnel et en les appelant officiellement « assistantes maternelles ».
Elles sont donc des femmes dans leur quasi-totalité, reconnaît Suzon Bosse-Platière[21], même si ce métier est ouvert aussi aux hommes. L’observation a montré que les femmes choisissent d’être assistante maternelle non seulement pour gagner leur vie et participer au budget familial, mais aussi pour concilier ce travail avec l’éducation de leurs propres enfants. La maternité est ainsi l’un des facteurs qui génère le choix de ce métier. Celui-ci permet ainsi aux femmes qui l’exercent d’acquérir de nouvelles compétences professionnelles en matière d’éducation et d’en faire bénéficier à leurs propres enfants. L’exercice de ce métier passe par une sélection organisée par les services sociaux des conseils généraux (services de la PMI : Protection Maternelle et Infantile) et qui débouche sur le fameux « agrément ».
La fonction effective de l’assistante maternelle est l’accueil éducatif des enfants au domicile privé (de l’assistante maternelle) en tant qu’employée des parents des enfants accueillis. Lorsque les parents légalisent (déclarent) l’embauche d’assistante maternelle, ils perçoivent en général l’allocation AFEAMA (Aide aux familles pour l’emploi d’une assistante maternelle). Une formation est obligatoire pour les assistantes maternelles suivant la loi de 1992. La formation pour acquérir et maîtriser les capacités à prendre en charge un enfant, doit se dérouler dans les 5 ans qui suivent l’embauche de l’assistante maternelle, et est de 60 heures sur 5 ans dont 20 heures les deux premières années.
Si l’assistante maternelle doit prendre en charge les enfants à son domicile privé, ses compétences peuvent être utilisées dans une crèche, ce qui entraîne qu’elle fait partie des professionnels qui y travaillent. De nos jours, à côté des assistantes maternelles, des assistantes paternelles[22] assument les mêmes tâches de prise en charge globale des enfants, depuis les bébés jusqu’au enfants scolarisables.
- Les puériculteurs et les puéricultrices
La puériculture est un métier dont la création remonte à 1947 dans le cadre des politiques de la santé des enfants et de la lutte contre leur mortalité.[23] Ce métier a évolué et de nos jours la puéricultrice en général devient une infirmière spécialisée dans le développement des jeunes enfants selon explique Nicole du Saussois. Ceux-ci peuvent être en bonne santé ou malades. La puériculture intervient dans le volet sanitaire des enfants et dans l’information des parents. En 2008, près de 12 000 puéricultrices[24] exerçaient en France. La moitié travaille en crèche et dans les structures de la PMI. Dans leurs fonctions, elles aident les enfants à bien grandir et sont à l’attention de leur bien-être. Si en crèche, la puéricultrice occupe la plupart du temps des postes de direction, elle est aussi impliquée dans les projets éducatifs notamment au développement des enfants.
- Les auxiliaires de puériculture
Les auxiliaires de puériculture, comme leur fonction le prouve, travaillent et assistent le premier responsable, auprès des enfants et répondent aux besoins des enfants de tous les profils. Ils contribuent à une prise en charge globale de ces enfants en relation avec les autres professionnels qui opèrent auprès de la petite enfance[25], comme les éducateurs, les psychologues, les puéricultrices, ainsi que bon nombre d’autres. Les auxiliaires de puéricultrice participent à l’organisation des activités d’éveil des enfants et peuvent accompagner les parents dans leurs devoirs auprès de leurs enfants.
- Le médecin pédiatre
Parmi les professionnels du soin et de la santé des enfants se trouvent les pédiatres. Et dans toutes les structures d’accueil des enfants, un pédiatre doit être rattaché. Il a pour rôle de suivre la santé des enfants avec l’aide des spécialistes le cas échéant.[26]
Cas particulier de la crèche :
Les crèches sont des espaces d’accueil d’enfants suivant leur classe d’âge. Elles disposent d’équipements collectifs à cet effet et sont instituées plus particulièrement en milieu urbain. Ce sont des lieux publics artificiels, par opposition à la maison d’une assistante maternelle, destinés à l’accueil des enfants pendant le temps d’absence de leurs parents.[27] Elles doivent en ce sens être des lieux les plus riches et vivants possibles et permettre de créer un univers à l’enfant et à son âge. La crèche c’est aussi cette structure qui, durant l’indisponibilité des parents, reçoit les enfants et leur permet de se développer au milieu d’autres enfants de leur âge.[28]
Les principaux rôles et fonctions de la crèche se résument en ces termes.
- l’accueil des enfants
- la garde pendant les heures ou les enfants lui est confiée
- le suivi du développement global de l’enfant
- la construction de l’identité de l’enfant et élaboration d’un lien social
Nicole du Saussois désigne la crèche en tant qu’espace d’accueil des enfants de 2 mois à 3 ans.[29]Elle revêt plusieurs critères et détiennent des rôles parentaux au cours de leurs activités. Les facteurs les plus importants se résument ainsi :
- -un lieu salubre et convenable pour la santé et la protection des enfants
- -un espace ergonomique, bien aménagé propre, frais et avec un minimum de confort
- une zone paisible loin des bruits et des pollutions accablantes
- un endroit propice à l’éveil de l’enfant et à sa socialisation.
La vie de l’enfant dans une crèche constitue le noyau de ce dossier. Cette partie d’étude sera analysée plus en détail plus loin en deuxième partie. Elle sera appuyée d’entretiens suivis d’études comparatives et de recommandations. La deuxième partie a donc pour mission de décrire d’une manière sérieuse la valeur et la place que tient la crèche en matière de développement de l’enfant tout en répondant à des hypothèses.
Chapitre 2 Les dimensions du jeu chez l’enfant
Ce chapitre traite des caractéristiques des jeux et les outils appropriés à l’activité ludique
Section 1 Caractéristiques multiples des jeux
Comment caractériser le jeu de l’enfant ? Quelles sont les principales caractéristiques du jeu de l’enfant ? Les auteurs mentionnent pour caractériser le jeu d’enfant, les postures qui peuvent être adoptées, les règles qui peuvent le régir, les supports du jeu comme les objets servant à jouer, la nature de la matière et de l’esthétique dans la conception des matériels du jeu. Cette étude parle des jeux qui sont pour les enfants. Comme il a été explicité plus haut, certains jeux sont réservés aux adultes pour des raisons spécifiques. Pour les enfants dont il est question, cette activité est dressée en vue d’objectifs bien définis. Pour comprendre la valeur attribuée socialement et du point de vue éducationnelle, il faut voir dans un premier temps les types de jeux adaptés aux enfants de bas age. Dans un second temps, il y a lieu de parler des supports appropriés pour y parvenir.
- Les types de jeu en fonction de l’age
Les jeux varient selon la classe d’ages des enfants. Les jeux et les jouets peuvent se différencier suivant les âges de la vie, explique Ludovic Gaussot, car pour préserver la moralité de l’enfance, pour éduquer l’enfance et pour la civiliser, certains jeux sont frappés d’interdit auprès de l’enfant comme les jeux de hasard, les jeux d’argent. Aussi, le jeu d’enfant est-il sélectionné, rationalisé réglé, contrôlé, discipliné, comme le dit l’auteur.
Les enfants de premier age font des jeux de mouvements, jouent en fonction de leur main, de ce qui est à la portée de cette main ou du pied ou même de leur langue.
- Les jeux libres vers l’imitation
L’enfant plus avancé joue d’habitude librement à des jeux qu’on peut appeler jeux libres où il imite des grandes personnes comme papa, maman, et bien d’une autre grande personne proche de lui. Plus tard, il se taille en la personne des gens plus importantes auxquelles il s’associe ou qu’il voit et qu’il prend en modèle. Ce sont des personnes qui assument certains métiers, tels le policier, le gendarme, la maîtresse, le chauffeur, le pilote, le conducteur de train, autres. Ces jeux permettent aux enfants de donner libre cours à leur imagination, à leur inventivité. Ces types de jeux affectionnent beaucoup d’enfants à tout âge, dès que l’enfant devient autonome et mobile.
Le jeu présente une certaine variété en ce sens que l’activité ludique peut être plus ou moins du jeu suivant les circonstances, les acteurs, les pratiques et les frontières ou limites qui peuvent être floues. Eu égard à ces caractéristiques ludiques, l’activité peut être rapprochée ou éloignée du jeu, d’où le concept de la malléabilité. Le jeu a donc une nature diversifiée dans ce que l’auteur[30] appelle ses expressions particulières. Cette diversité et cette particularité du jeu de l’enfant en fait une activité à posture malléable, car le jeu d’enfant est changeant
Cette malléabilité s’illustre par le fait que le jeu d’enfant véhicule une série de valeurs et d’intérêts. Ce jeu prend des formes différentes, et on peut le transformer en y ajoutant ou retranchant des éléments. Ce jeu peut permettre à l’enfant d’apprendre comme nous le traiterons plus loin, lui permettre d’être calme, contribuer à libérer les parents. Ce sont ces multiples états que peut recouvrir le jeu qui lui confèrent la posture de la malléabilité. Celle-ci découle aussi de la possibilité que donne le jeu de faire semblant, de faire des simulations, de modifier les règles du jeu à volonté.
Les jeux à règles qui requièrent le respect de certaines conventions (jeux de cartes, jeux de ballon, Monopoly, autres jeux dans ce genre, exigent pus de capacité intellectuelle. En effet, il faut adopter certaines attitudes réfléchies par rapport aux autres participants. En outres certains rôles sont en relation avec les autres. D’où, il doit coordonner ces rôles qui sont souvent interdépendants. Dans ces conditions, les jeux réglementés implique un degré de maturité d’esprit et sont mieux pratiqués par les enfants de classe d’âge supérieur. Des notions de la réciprocité, de la réflexivité et de la capacité à se mettre à la place de l’autre entrent en ligne de compte.
3 Les supports de jeux
Pour Winnicott et Dolto les jeux et les supports sont des « objets transitionnels », disponibles aux centres d’accueil avec les doudous. Les activités ludiques préconisées sont indispensables à l’apprentissage d’une vie. Mais en outre elles jouent le rôle de lien entre le passé, le présent et l’avenir c’est-à-dire qu’ils créent une «zone proximale» transportable. Les supports ou outils affectés au jeu chez l’enfant sont désignés couramment jouets. Ils reflètent les deux aspects ci-après ;
- Modes de socialisation des enfants
- Miroir de l’enfant
On peut distinguer plusieurs catégories d’objets à titre de support.
- Supports de significations culturelles
- Supports dans les apprentissages scolaires : jouets éducatifs
- Supports de sanction scolaire
Il existe d’autres types de support plus recherchés comme livre, où il trouve beaucoup de dessins aux fins de coloriage. Il arrive même où il y fait des dessins à sa façon. Il arrive qu’il aime déchirer ces livres.
Dans ces conditions, les supports doivent être adaptés aux besoins de l’enfant selon son âge et son sexe –
- La tendance chez les fillettes
Tel est le cas des petites filles qui recherchent le doudou .Cette réaction exprime inconsciemment la féminité au sens affectif du terme. A vrai dire, la condition de femme se tisse dès le premier âge de l’enfant par des gestes naturels manifestant d’ores et déjà le futur. Un doudou n’a rien de spécial en lui-même, mais il reflète l’incarnation de l’attitude maternelle, l’amour, la douceur. Cette relation de la fillette avec son doudou se passe très tôt. Il arrive dès fois où à un âge plus avancé, la fille s’en sépare durement. Il en est de même pour sa poupée ou pour d’autres jouets qui lui tiennent à cœur.
- La tendance chez les garçons
Pour les petits garçons, la notion de force et de virilité s’exprime déjà dès les premiers âges. Ils préfèrent alors le jouet plus lutteur comme balle, billes, toupies, le ballon. Quelque soit le niveau de classe d’âge, cette manifestation de force, de lutte, de bagarre se retrouve toujours d’une façon relativement flagrante
- Le coté esthétique du jouet
On peut aussi attribuer des valeurs esthétiques à ces supports pour lui enseigner la notion de l’esthétique et de la beauté. Par ailleurs, il ne faut pas oublier les dimensions artistiques, la magie des plastiques ou matières dans la conception du jeu. Néanmoins, l’éducateur doit exiger de l’enfant la qualité du jeu pour redorer sa personnalité.
- Autres caractéristiques des jeux
Certains jeux sont caractérisés de jeux éducatifs, et de jeux pédagogiques. D’autres sont créatifs ou non créatif selon les cas. L’essentiel c’est que les jeux rentrent dans le développement de l’enfant. Les jeux sont préférés par certains enfants sans tenir en compte des intérêts qu’ils portent. Les jeux varient selon des préférences ludiques Ces préférences sont-elles relatives à l’âge, au sexe et même à l’origine sociale ? Ces interrogations sont celle que les chercheurs, comme Ludovic Gaussot[31]se sont posées en étudiant les conduites ludiques chez l’enfant et l’adolescent.
- Particularité de l’espace comme support de jeu
L’espace fait référence une place physique, une étendue vaguement délimitée de lieu ou de terrain. L’espace peut aussi faire allusion à la notion de temps pour exprimer une étendue de durée. Dans un sens plus figuré, il peut se décliner en un élément non tangible comme l’espace numérique. Dans cet ordre d’idée, il existe plusieurs espaces palpables et non palpables dans les jeux adonnés aux enfants.
-Espace de mouvement
Pour le développement physique de l’enfant, l’espace doit lui permettre de jouer et faire des mouvements, c’est l’espace mouvement. Il peut être à l’intérieur ou à l’extérieur d’une salle.
-Espace physique
L’espace physique se réfère à un endroit quelconque réel ou l’enfant peut s’installer pour ses occupations propres. Il doit répondre au critère d’ergonomie précédemment explicité.
-Espace comme aire de jeu
L’espace doit être propice au jeu au point de vu sécurité, au point de vue surface et au point de vue liberté personnelle de l’enfant.
Dans une crèche, l’espace acquiert un sens plus élargi et exprime divers aspects.
- Espace de vie et de jeu
- Espace de parentalité et de jeu
- Espace de jeu total
Plusieurs types de jeux sont exercés au niveau des établissements spécialisés pour les enfants, dans des espaces appropriés comme les exemples ci-après :
- Espace de jeu et de relation
- Espaces de jeu modulables
- Une structure de jeu intégré au décor
D’autres configurations de l’espace de jeux sont aussi pertinentes ;
- L’espace de jeu au même niveau que les autres activités
- L’espace de jeu suivant le lieu de vie
- L’espace de jeu au centre de toutes les activités
- L’espace de jeu dans les minis – crèches
- L’espace de jeu dans les crèches familiales
La notion d’espace dans une approche plus large encore, s’adresse aux utilisateurs. Dans cette option, il s’agit de prendre l’espace comme réservé à des classes d’âges :
- Aux nourrissons qui ne marchent pas et qui ne s’assoient pas encore
- Aux bébés qui savent s’asseoir mais ne marchent pas
- Aux bébés qui marchent sans qu’ils puissent parler
- Aux bébés qui marchent et qui parlent
- Aux enfants plus grands
- Aux enfants fragiles
- Aux enfants malades
- Aux enfant en bon état de santé
Enfin, l’espace pour classer et ranger les jouets au sein d’un établissement spécialisé doit enseigner la notion de rangement, de propreté et d’ordre. Cela veut dire qu’à chaque jouet il faut une place, et à chaque place réservée il y a un jouet. Dans cette optique l’enfant ne doit pas laisser traîner ses outils mais suivre des règles préétablies. Les places des équipements et matériels ludiques sont énumérées à titre d’exemple : Mezzanine, escalier d’accès, toboggan, échelles, pont de singe, bassin, jouets, trotteurs, autres. Le jeu de manière générale présente des caractéristiques relatives entre autres à ses règles, à ses postures, aux supports, à sa conception, à son esthétique.
Section2 Les composantes du jeu associé à la notion d’éveil
L’éveil de l’enfant se retrouve en trois niveaux soit l’éveil émotionnel et psychique, l’éveil intellectuel et l’éveil physique. Cette section va étudier dans un premier temps l’éveil de l’enfant dans sa dimension physique à travers les jeux. Ensuite, dans un second temps, il s’agit de voir en profondeur la dimension émotionnelle et intellectuelle de la portée de jeux sur le petit enfant.
- Les composantes sensori-motrices des jeux /éveil physique de l’enfant
Le développement de l’enfant est observé en premier lieu à son physique c’est-à-dire son corps en terme de longueur et de poids. Les jeux d’exercices physiques ont reçu une justification hygiénique, médicale, pédagogique, patriotique, reconnaît Ludovic Gaussot[32], à divers niveaux du développement de l’enfant et notamment dans son développement physique. Il faut comprendre par là, les composantes motrices du jeu de l’enfant .Lorsque l’enfant joue, il fait des mouvements en saisissant en manipulant les jouets, il fait des gestes, il remue ses membres (jambes, pieds, bras, mains). L’enfant utilise ainsi ses muscles. Tous ces mouvements inhérents au jeu construisent alors la motricité de l’enfant. L’enfant apprend et perfectionne ses mouvements, surtout ceux des mains et doigts, et les coordonne. L’apprentissage et la maîtrise des mouvements par l’enfant à travers le jeu illustrent les composantes motrices de ce dernier.
L’enfant continue à développer ses mouvements car il acquiert déjà plus de force. Ce qui implique plus d’attention de la part de la responsable de garde que ce soit ses proches ou que ce soit les auxiliaires en crèche. Cette phase caractérise les premiers mouvements individuels effectués par l’enfant où il demeure encore presque tout seul dans son berceau. Il commence à jouer inconsciemment dans les premiers temps car il ne comprend rien concernant les jeux. Plus tard, le nourrisson prend plus de conscience de ce qui lui arrive et est en mesure de contrôler mieux ses mouvements. Les règles sont désignées motrices.
Par ailleurs, les composantes sensorielles du jeu de l’enfant, à travers les jouets, les matériels et installations ludiques, lui suscitent une stimulation sensorielle. L’enfant touche et manipule les jouets ainsi que tous les autres dispositifs du jeu qu’il a en sa présence. Ces objets aiguisent les sens de l’enfant soit le sens de la vue, le sens du toucher, le sens de l’ouie, le sens de l’odorat. Ces contacts leur apprennent notamment les formes, les couleurs, la grosseur, la matière, la consistance. Dans cette optique, le jeu recouvre des dimensions sensori-motrices pour l’enfant. C’est l’éveil physique.
La symbiose physiologique est associée à la notion de développement sensori-moteur. A ce stade le nouveau né demeure et vit auprès de sa mère avec les soins multiples qu’elle entretient avec lui. L’enfant est en contact relativement permanent avec sa maman et dépend d’elle à tout point de vue. Cette période que Wallon appelle sous le terme « symbiose physiologique » s’étend jusqu’à six mois environs période durant laquelle le bébé est au lait maternelle. Le jeu de l’enfant se limite ici au niveau sensori-moteur. Il n’y a ni règles ni préceptes. La maman pourrait lui adresser des mots dans son langage. Mais cela ne va pas loin.
- Le jeu expression d’aptitude aux mouvements et manifestation de non handicap
Jouer c’est essentiel à l’enfant, assurent B. Conforti et al.[33], quel que soit la structure au sein de laquelle le jeu est pratiqué. Si à très bas âge, jouer est un acte qui s’organise autour des jouets, dès que l’enfant est autonome et mobile cet acte s’illustre par des jeux plus élaborés comme les déguisements et les devinettes, etc.. Ce sont alors aux professionnels de la structure de veiller, avec imagination, patience, et sensibilité pour que l’acte de jouer puisse contribuer, ajoutent nos auteurs, au développement relationnel, intellectuel, culturel et corporel du jeune enfant. L’enfant continue à développer ses mouvements car il acquiert déjà plus de force. Ce qui implique plus d’attention de la part de la responsable de garde que ce soit ses proches ou que ce soit les auxiliaires en crèche. A ce stade, le jeu d’enfant n’a pas d’objectifs précis, ou n’est pas programmé pour l’atteinte d’un but précis, c’est qu’il recèle une incertitude quand à sa finalité. C’est uniquement pour jouer à travers des manipulations, des imaginations, les expérimentations, et des tâtonnements. L’issue du jeu d’enfant est caractérisée par son incertitude. En ce sens, on ne sait pas comment finit le jeu d’enfant : il réussit à manipuler le jouet ou l’objet, il continue son jeu ou s’arrête et s’y désintéresse. Le jeu est alors marqué par des postures incertaines.
Certains chercheurs ne dissocient pas le développement physique de celui de la psychique. Ils s’appuient sur le fait que l’intelligence et la force physique vont de pair sans se dissocier pour réaliser un acte donné. Patrick Ben Soussan étudie le développement de l’enfant dans son ensemble sans disjoindre les deux notions bien que le découpage s’apparaît à ce qui est visible physiquement.
Face à tous ces apports et impacts à et sur l’enfant, l’acte de jouer s’illustre au sens de Fabien Joly[34] comme un carrefour complexe présentant une richesse et une complexité, comme une trajectoire processuelle et un travail permanent dans la ‘‘pluridimensionalité’’ humaine. Lorsque l’enfant joue ou lorsqu’on le voit jouer, écrivent les experts en la matière, il déploie des attitudes, des comportements, des postures, des élans, des intensités d’implication (dans son jeu) qui sont les composantes de celui-ci. Quand l’enfant joue, il se passe beaucoup de choses qu’un adulte non averti ne perçoit guerre en terme d’imagination, d’expression, de sentiment, des diverses habiletés de l’enfant. Ces attitudes multiformes de l’enfant durant le jeu sous-tendent les composantes de cette activité ludique.
Ainsi, en s’adonnant au jeu, l’enfant met en œuvre plusieurs attitudes qui illustrent certaines composantes de son jeu. Il figure parmi les auteurs qui ont apprécié d’approfondir le développement de l’enfant. Son ouvrage intitulé « Des âges, des jeux et des jouets » distingue des niveaux différents et évolutifs ;
- Le premier âge
- Les 3 premiers mois (en position couchée)
- De 6 à 9 mois (position assise)
- Dès les premiers pas jusqu’à 2ans, phase d’entrée dans le jeu
Le premier âge
C’est une période très délicate où le nourrisson s’amuse avec son corps même à titre individuel. Il bouge inconsciemment les doigts, la tête, les pieds. La seule personne qui l’aide dans ses débuts est sa mère .Son environnement se résume en des soins corporels limités en bain, massages. Malgré la musique ou les odeurs, ou autres bruits, le nouveau né ne fait pas de réaction spéciale sauf en cas d’enfant précoce. La notion d’éveil n’est pas encore perceptible à ce niveau de croissance car l’enfant demeure encore à un stade précaire.
Les 3 premiers mois (en position couchée et avant la station assise
L’auteur remarque déjà l’apparition d’un changement quant à la perception de l’enfant. Si avant, il demeure insensible et indifférent à tout ce qui se passe, à ce stade ses yeux commencent à suivre à regarder de manière intelligente ses alentours. Les organes de sens entament petit à petit leurs fonctions comme saisir un jouet adapté à son age, comme ramener des choses à la bouche,comme réagir au contact de sa peau à l’occasion d’une piqûre ou autre toucher qui lui fait mal. L’organe d’audition s’éveille, il commence à entendre et à écouter des bruits. Les jouets adaptés à cette phase doivent répondre à des critères de sécurité pour éviter les accidents.
Pour parfaire le jeu de cet enfant, il faut un espace lui remettant de prendre des positions changeantes comme s’allonger, tourner, prendre les jouets. La surface doit être propre, loin d’objet susceptible de blesser et d’objet dangereux dont médicaments ou des récipients contenant des liquides quelconque. Que l’espace soit aplanie et ferme. Il est inutile de lui présenter trop de jouets pour lui laisser le temps de les connaître à se façon. Le berceau ne constitue pas le lieu le meilleur. Pour accélérer la motricité du bébé, il faut le laisser se débrouiller tout seul des fois pour ramper, faire les quatre pattes, se mouvoir selon ses grés. Les organes du goût sont aussi à éveiller par le changement de repas assez souvent.
Selon cet auteur, des actions pratiques et douces comme des chansons légères aident les enfants à dormir certes, mais aussi à éveiller son sens auditif et à développer son affectivité. Les assistantes maternelles l’ont bien fait en chantant, en berçant, en les portant dans leurs bras avec douceur.
De 6 à 9 mois (position assise) jusqu’à la marche… et après
Le développement au niveau sensoriel se manifeste de manière plus explicite et plus directe. En effet, l’enfant commence à se servir de ses doigts de façon plus précise : « la préhension s’améliore, vers 8 mois, pince pouce – index » comme le dit l’auteur. Cela exprime une augmentation, de la force physique et une amélioration au niveau de l’habilité en terme de manipulation. Il commence à comprendre les formes et devient capable de jouer avec les cubes. Il les encastre, les prend, la lance, et manifeste par la même occasion ses sentiments, comme colère par des pleurs, joie par des rires ou autres réactions.
Cela présume le vouloir de réagir chez l’enfant en réplique de ce que les autres lui font. Don, il commence à reconnaître ce qui se passe autour de lui en tant qu’être humain doté de faculté normale. Il manifeste son choix en jouet, éprouve le désir d’échanger le sien contre le jouet de son voisin. D’habitude à ce stade, il accuse des préférences les jeux avec des bruits sonores et musicaux et ceux qu’il peut déplacer facilement soit en poussant soit en tirant. De même, les toupies lui sont convenables.
Dès les premiers pas et pendant toute la seconde année
L’enfant a fait ses premiers pas et se sent fier. Sa force physique lui attribue des possibilités plus élargies qui lui affectent une autonomie naissante. Ce qui développe sa motricité et le pousse à faire d’autres explorations. De plus c’est le moment où il pénètre le monde du langage, il cherche des jouets plus panachés, s’efforce dans les coloriages. Dans ces conditions, et l’auteur l’a bien dit, « il veut réaliser des choses, et en est tout fier » et cela à n’en plus finir. Le développement de l’imagination de l’enfant est non maîtrisable car, avec une grande vivacité, il n’arrête de découvrir. Le jeu acquiert dans ces conditions, une valeur -profession de l’enfant au même titre qu’une activité d’habitude et de métier. Il le fait et le pratique tous les jours de son enfance à l’image d’une grande personne qui va régulièrement à son bureau. Il s’occupe de son métier de jeu à longueur de journée sans sa fatiguer ni se plaindre et construit ainsi son monde et son avenir car c’est en jouant qu’il se développe.
- Les composantes cognitives
En fait, le jeu met en lumière des composantes cognitives Si le jeu conduit l’enfant à accomplir des mouvements, il est aussi à l’origine de l’imagination et de la pensée chez l’enfant. Avec le jeu, l’enfant imagine des situations, se projette dans son monde imaginaire, avec des partenaires de jeu imaginaires. Ses capacités cognitives et mentales sont sollicitées, ce qui confère au jeu des dimensions cognitives pour l’enfant. L’enfant développe ainsi sa pensée, son imagination, et ses capacités mentales à travers le jeu. Sa cognition est mise en exercice et participe au plaisir qu’il ressent. L’enfant met en oeuvre ses capacités mentales ou cognitives pour apprendre les jeux, pour connaître les différents jeux auxquels il se livre, pour les distinguer au fur et à mesure. Il peut par exemple en jouant apprendre à distinguer les animaux entre ceux qui sont à quatre pattes et ceux à deux pattes. La dimension cognitive est l’un des aspects les plus importants du jeu de l’enfant. Ainsi, comme le reconnaît Philippe Gutton[35], le jeu permet à l’enfant d’exprimer ses fantasmes et se plaçant des dans situations imaginaires lorsqu’il joue. L’enfant apprend en jouant et développe ses connaissances, ce qui illustre les dimensions cognitives du jeu.
Les jeux de façon générale, participe au développement mental des enfants. Les jeux conduisent les enfants à des imaginations, à un travail mental d’inventivité, à opérer des processus mentaux qui contribuent au développement cognitif. Les jeux d’enfants mettant souvent en relation deux ou plusieurs enfants, ceux-ci connaissent ces processus mentaux qui se construisent, selon Vygotsky[36], dans ces interactions entre enfants, entre enfants et adultes et donc dans ces interactions sociales durant les jeux. Ces processus mentaux qui naissent des activités ludiques aident à la structuration du moi et du surmoi chez les enfants. Ainsi, Tous ces jeux d’enfant qui se basent sur des situations fictives ou ces jeux fictifs contribuent, d’après l’analyse de Jean Château[37], à bâtir et à consolider l’ensemble de modèles et de normes intimes qui sous-tend ce que les psychanalystes nomment le surmoi. Le système qui permet la cognition chez l’enfant y est développé à travers le jeu.
Les jeux dans leur diversité notamment le jeu avec des rôles, les jeux avec des situations fictives (jeux de poupée par exemple) permettent aux enfants de développer un monde subjectif dans leur imagination qui les aide à construire leur identité sociale de manière cognitive, et à extrapoler cette subjectivité pour déboucher sur la réalité. Il en résulte un passage à travers les jeux de la subjectivité à l’objectivité, ou de l’imagination à la réalité, de l’identité personnelle à la construction de l’identité sociale. Les jeux sont, comme le souligne de même Edith Fournier[38], à l’origine du développement des compétences socio – cognitives chez l’enfant.
Dans cette perspective le jeu devient une base d’apprentissage. La notion d’apprentissage s’entrevoit au cœur des jeux. Le jeu contribue à l’apprentissage de l’enfant et surtout son à l’éducation informelle et formelle. A travers le jeu et la manipulation des jouets, explique Ludovic Gaussot[39], l’enfant s’approprie individuellement la culture, expérimente les codes sociaux, et se construit personnellement par l’appropriation de la réalité sociale et des identités. Il construit les rapports sociaux, les normes sociales et identitaires, et les valeurs culturelles. L’enfant construit et apprend les normes comportementales. En ce sens, le jeu contribue à l’éducation informelle de l’enfant. C’est dans ce sens qu’on peut dire que l’institution (crèche, école maternelle, école primaire ou collège) forme l’enfant par le jeu. Mais comme l’enfant joue aussi à la maison, c’est que cette dernière participe de même à la formation ou à l’éducation de l’enfant par le jeu. C’est aussi dans ce cadre qu’on parle des jeux éducatifs qui ont connu une large diffusion dans les diverses couches sociales de la société.
Dans le cadre de l’apprentissage formel de l’enfant, les pédagogues déterminent les normes pédagogiques des jeux, et de leur interface en tant qu’apprentissages premiers. Le jeu en tant que facteur de développement de l’enfant comme nous l’avons vu, peut se comprendre dans le cadre plus large d’investissement de la prime enfance comme objet pédagogique permettant à l’enfant de jouer en apprenant ou d’apprendre en jouant. L’enfant par le jeu, apprend en se distrayant et se distrait en apprenant.
- Les composantes émotionnelles et affectives du jeu
Le développement de l’enfant dans son champ émotionnel et intellectuel évoque les attitudes et comportements dans les termes suivants ;
-
- L’affectif
- La créativité et de l’imagination
- La confiance
- L’autonomie
- La concentration
- La spontanéité
De même, il faut noter les composantes affectives du jeu. Lorsque l’enfant joue, il est souvent heureux. Cet état dans lequel il se retrouve en jouant lui permet d’éprouver du plaisir, et le jeu suscite alors chez lui des sentiments de bonheur. Il exprime sa spontanéité, prend des initiatives et est soumis à des émotions positives comme la joie, le rire, etc. L’enfant peut prêter diverses émotions à ses personnages de jeu dont certains seront contents, d’autres fâchés ou encore tristes. Il s’attachera plus à certains personnages, et repoussera d’autres. Cet exercice ludique est ainsi producteur d’attitudes affectives chez l’enfant. Le jeu de l’enfant comporte donc des composantes ou dimensions affectives comme le plaisir, la joie, le rire, l’attachement, le rejet, la colère autres sentiments
- Les composantes psychomotrices du jeu
L’éveil est une notion associée à la réactivité de l’enfant à son début de vie. Cet éveil se concrétise par plusieurs activités qui concourent au développement psychomoteur, au plein développement harmonieux de l’enfant[40]. La crèche constitue un espace, selon B. Conforti et al.[41], dont la structure infantile participe à l’éveil et à l’acquisition d’autonomie de l’enfant en collectivité. Ce sont toutes ces activités proposées aux enfants qui stimulent les échanges entre eux et permettent leur éveil. Ainsi, la crèche assume non seulement des fonctions relatives aux soins adaptés aux enfants, explique Nicole du Saussois[42], mais elle s’illustre surtout comme un lieu qui contribue à l’éveil des enfants Dans la crèche, les premières préoccupations de l’équipe professionnelle sont la santé, l’alimentation, les soins quotidiens et le sommeil de l’enfant. Le jeu facilite la croissance et la santé de l’enfant, dit Winnicott.
Une fois ces besoins primaires satisfaits, la crèche se charge d’offrir un environnement propice à éveiller l’enfant au monde extérieur. Ces activités sont entre autres les animations, les ateliers créatifs, l’accompagnement de chaque enfant au rythme de son développement avec le respect de son individualité, la contribution à la formation de la personnalité de chaque enfant en développant toutes ses possibilités.
- Les composantes créatives et l’imagination
La question est donc de savoir comment se déroule l’éveil des enfants à travers les jeux. Le jeu peut présenter une fonction symbolisante, avoue René Roussillon[43], lorsqu’il a un enjeu psychique inconscient qui est « mis en jeu ». Dans ce cas, le jeu au sens de l’auteur peut prendre la valeur d’une exploration des situations subjectives, d’une création et re-création de la subjectivité, d’une découverte ou d’une invention d’une nouvelle forme de relation ou de rapport à soi-même ou à l’autre. Le jeu symbolisant est alors celui qui présente un enjeu inconscient par la symbolisation de l’expérience subjective, par les potentiels non encore advenus, et à explorer et à découvrir, par la latence de son expression manifeste.
L’acte de jouer engendre la constitution chez l’enfant d’une expérience de création qui sous-tend une forme fondamentale de la vie, au point que certains spécialistes affirment que le jeu est indispensable à la vie chez l’enfant. C’est ce que démontre Winnicott[44] en soulignant que jouer une expérience créative, une expérience qui se situe dans le continuum espace – temps, et une forme fondamentale de la vie.
- Les composantes divertissantes
Le jeu est préconisé comme initiateur de la notion de loisir et inducteur de plaisir. Le jeu implique l’accomplissement d’un acte, et conduit certains chercheurs à parler de l’acte de jouer. C’est en ce sens que Philippe Guitton[45] analyse l’acte de jouer comme le moment où l’enfant manipule un système appelé jeu dans lequel il s’inclut. L’auteur illustre son analyse en citant un jeu composé d’une armée de soldats que l’enfant manipule sur une table. Jouer c’est donc manipuler un jeu durant un temps ou un moment donné. L’enfant qui joue est souvent l’organisateur du jeu en étant le jouant, et il s’inclut dans le jeu en étant le joué. Dans l’exemple de l’armée faisant la guerre, l’enfant peut se considérer comme atteint par une balle, en faisant le blessé ou le mort. L’auteur explique ce phénomène ludique en insistant sur le fait que dans les activités de jeu, un dédoublement fondamental est décrit entre le jouant et le joué, car lorsqu’il s’agisse d’un objet comme un jouet manipulé ou d’un rôle tenu, l’enfant à la fois organise le jeu et y figure en tenant un rôle ou une place. Jouer conduit ainsi l’enfant à un dédoublement de la personnalité, qui comme nous le verrons plus loin, lui permet de se développer sur tous les plans.
Pour d’autres auteurs encore comme Francine Ferland[46], jouer c’est s’adonner à une activité pour se divertir, pour en tirer du plaisir. Et l’enfant joue pour jouer. Ainsi, jouer, pour l’enfant, c’est découvrir son environnement, c’est éprouver un sentiment de maîtrise. C’est aussi, selon cet auteur, imaginer et créer, c’est s’exprimer, et surtout expérimenter son plaisir. En effet, en jouant, l’enfant fait de nombreuses découvertes, notamment les valeurs et les règles de son environnement, le monde dans lequel il vit, son corps. L’enfant y manipule des objets et découvre leurs caractéristiques, leurs fonctionnements (ballon, jouet, sable, eau…). L’enfant y développe des réactions avec les personnes, identifie les réactions des personnes de son environnement suivant que son jeu est bon ou mauvais. L’enfant en jouant commence à maîtriser sa personne (il joue s’il veut, agit s’il veut, sourit s’il veut, pleure s’il veut, crie sil veut.). Il prend des initiatives quand il veut et commence à éprouver ses capacités. En jouant, l’enfant commence à rencontrer des problèmes et difficultés ludiques et y cherche des solutions. Il imagine et crée donc en jouant par ses fantaisies, sa débrouillardise. Il expérimente ses habiletés créatives et se livre à des imaginations de toutes sortes (copains, amis, enfants, parents, professions, etc.).
- Les composantes intuitives du jeu-
Cette notion apparaît comme une expression de début d’intelligence en classe d’age 4 .Elle est considérée comme fin de la fonction sensorielle. L’âge du jeu symbolique, explique Nicole du Saussois[47], se situe autour de la troisième année de la naissance de l’enfant. Cette période est caractérisée par le début de l’intelligence pré – opératoire en ce sens que l’enfant commence à se concentrer, à réfléchir, à inventer. Ses fonctions sensorielles sont achevées, et l’enfant prend conscience de ses différences par rapport aux adultes, se rend compte que ses jeux ne sont pas la réalité. L’enfant imite les adultes par le jeu, ce qui revêt une très grande importance car cela lui permet de construire sa personnalité. Dans cette imitation, l’enfant apprécie certains jouets propices aux déguisements ou lui permettant d’avoir l’allure d’un adulte en miniature.
Cette étape de la vie ludique de l’enfant lui permet d’assimiler les conduites sociales, et petit à petit les règles de jeux. Il connaît à partir de cette période le développement cognitif qui lui permettra d’intérioriser ou de mémoriser les actions. Dans la classe d’age compris entre 2.5 ans et 4 ans, l’enfant passe de son raisonnement jusque là intuitif à la pensée logique, et ainsi à une réflexion plus élaborée.
- Les composantes de l’autonomie
Le jeu exprime la liberté et de l’aptitude à la décision. Jouer renvoie à un processus qui suppose la liberté et la décision estime Gilles Brougère[48], en ce sens que la liberté du joueur est un préalable caractéristique du jeu. En effet, explique l’auteur, toute contrainte de jouer est antinomique du jeu. Colas Doflu[49], a d’ailleurs abondé dans le même sens lorsqu’il a reconnu que « l’homme doit avoir au moins l’impression d’être libre de jouer ou de ne pas jouer ». Ensuite jouer suppose d’avoir accepter les règles du jeu ou du moins les avoir définies. Accepter ou définir reviennent à décider d’accomplir des actes de jeu d’où l’importance de la décision. Jouer c’est alors décider.
Section 3 Les composantes du jeu associé à la socialisation
D’après son approche, Wallon ose affirmer que la notion de socialisation d’un e personne se manifeste naturellement car l’homme est « génétiquement social » .Il ne nie pas le renforcement de cette socialisation progressivement dans le temps. Mais, il soutient que c’est un processus inter relié et associé avec la notion de l’affectivité.
- Communication des sentiments envers son entourage
En jouant l’enfant qui ne parle pas encore s’exprime quand même par le jeu, et exprime ses sentiments et ses émotions (rire, sourire, cri, colère). L’enfant communique ainsi ce qu’il ressent en jouant par le biais d’une communication propre à lui que l’adulte ne comprend pas toujours. Le petit fait référence à l’extériorisation du désir d’affection. Parmi les réactions y afférentes se placent les cris et pleurs incompréhensibles au début. L’enfant éprouve le besoin d’une autre présence autour de lui. Il l’exige en faisant des réactions qui lui sont personnelles. Il appartient aux parents de comprendre et d’agir en conséquence. Dans le cas où cet enfant est élevé et gardé en crèche, les auxiliaires en puériculture dans l’établissement se doivent de bien suivre et gérer cette réactivité. En expérimentant ses habiletés créatives et ses imaginations, l’enfant se trouve transporté dans son mode de plaisirs immenses où il ressent de multiples sensations : nouveauté, défi, incertitude, curiosité, découverte.
Ce sont toutes ces sensations qui sous-tendent, au sens de Francine Ferland, le plaisir que l’enfant expérimente au travers du jeu. Pour l’auteur, le jeu, tout en procurant du plaisir à l’enfant, engendre une activité intense qui est source de plusieurs composantes chez cet être en miniature qu’est l’enfant.
A partir de la classe d’age 3 les jeux sont orientés vers la socialisation car à cet age commence la naissance de l’individualisme qui est le principal obstacle aux jeux collectifs. La phase suivante dans cette approche de Piaget s’inscrit pour les enfants plus évolués et d’un âge compris entre deux ans et cinq ans. C’est le stade de l’égocentrisme. Ces enfants en général sont capables de marcher et de parler. Leur problème majeur réside en leur individualisme car ils n’ont encore la notion claire de ce qu’est l’autre. En conséquence, les jeux qui leur conviennent sont orientés dans ce sens où ils jouent à titre individuel tout en demeurant avec les autres. Les règles de l’imitation sont à évoquer progressivement au bénéfice de tous.
- Soumission aux règles vers un début de socialisation
Les règles impliquent une soumission à des dispositions diverses. Les jeux supposent l’adoption de certaines attitudes que Gilles Brougère[50] désigne par les postures du jeu. L’auteur a déjà souligné le fait que jouer suppose de ne pas se prendre au sérieux, c’est-à-dire de préciser souvent pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté que « c’est pour jouer ». Aussi, cette tendance à ne pas se prendre au sérieux en jouant engendre certaines postures qui se rencontrent dans le jeu d’enfant : la frivolité, l’incertitude, l’incertitude, la malléabilité.
La coopération naissante qui marque la véritable socialisation dans son début attend les environs de sept ans selon Piaget Il invoque le stade « coopération naissante »dans son analyse. Cela implique, selon lui, que les relations entre enfants dans le sens de la réciprocité commence à se faire percevoir. Il parle de « coopération naissante » c’est-à-dire de communication directe en prenant conscience de l’existence de l’autre. A ce stade, il est nécessaire d’établir des règles communes pour éviter affrontement entre enfants et vers un contrôle réciproque. Ce qui n’empêche pas que les règles ne sont pas toujours à la portée de tous car l’évolution varie suivant les personnes. L’enfant s’efforce de dépasser son partenaire.
Pour Piaget, ce n’est qu’à la onzième année voire même douzième année, que l’enfant est disposé à la socialisation.
Les enfants sont capables d’assimiler les règles sans opposition, dans les jeux ou dans d’autres activités scolaires et parascolaires. Ils les comprennent de manière homogènes .C’est la phase par excellence de passage à la vie sociale, d’adolescent puis de jeune et plus tard d’adulte. Les diverses règles pour de bonne conduite y sont admises. Pour ce dossier, il ne s’agit pas de s’étendre davantage sur le problème de l’adolescent. Il se limite au niveau de la vie en crèche. Ainsi, les phases présentées par Piaget, en son temps, intéressent partiellement le devoir en matière de socialisation.
- Relation éducateur/enfant divergences d’objectifs
Les réactions alternantes et réciproques dans le cadre de socialisation se déclinent en la recherche de comprendre le partenaire. La théorie de stade d’évolution, énoncée par Wallon avance également un passage de l’enfant par une période non précise où le sujet entame une indentification des individus. A cette étape, l’enfant essaie de déterminer et d’évaluer la place et l’importance d’une personne dans son environnement sans vraiment le prendre de manière individuelle. C’est-à-dire que l’enfant intègre la personne dans son panorama ou dans son univers en tenant compte des quelques caractéristiques qui font que la personne ressemble au sujet lui-même.
La réaction alternante et réciproque proposée par Wallon est basée sur une évaluation globale de l’individu à partir d’un échange. L’enfant effectue alors une sorte de discussion lui permettant de bien cerner la personne. Il cherchera à comprendre la réaction de son partenaire et de faire autant. Ceci traduit que l’enfant, bien que la présence d’un jeu ne soit pas impérative, peut apprendre à évoluer dans son environnement et interagir avec ses semblables. Bref, l’enfant commence à socialiser. En qualifiant la réaction d’alternante, Wallon exprime une idée de choix de la part de l’enfant. Il peut effectuer et répéter la mimique pour renforcer la relation entre lui-même et son partenaire. Il peut aussi ne pas le faire pour montrer un sentiment. En effet, il n’est pas rare que quand le bébé boude, il refuse d’exécuter les consignes qu’il est contraint de faire. Ceci étant, l’enfant de bas âge peut déjà comprendre la socialisation et son interaction avec les autres. Il comprend, bien que de manière peu explicite que ses actions peuvent avoir des effets sur les autres tout comme les gesticules des autres peuvent être répétées par lui-même et influencer les autres.
L’enfant commence alors à percevoir son pouvoir manipulateur, qu’il pourra utiliser à sa guise, voire exploiter pour obtenir ce qu’il veut. En parlant de jeux, l’enfant pourra l’utiliser à titre de jeux sans vraiment sentir que ce qu’il fait est pris au sérieux par les adultes. La fréquence de pleur peut alors augmenter bien que leur origine n’existe réellement pour l’enfant mais ce dernier joue avec ses réactions et apprécie sa capacité à maîtriser ces gestes et comportement. C’est pour cela que l’enfant pleure et rit en même temps ou entre un laps de temps anormalement réduit. En parlant de socialisation, les enfants peuvent intégrer les autres enfants dans son monde et parviennent facilement à jouer avec eux, sans de réel attachement.
Le jeu d’enfant implique souligne Gilles Brougère la futilité car il s’agit de s’amuser. Il suppose la gratuité ou une activité sans conséquence du fait que celle-ci consiste à faire semblant. Le jeu d’enfant lui fournit ainsi l’occasion d’essayer ou d’éprouver des combinaisons de conduites qu’il ne ferrait pas s’il n’y avait pas le jeu. En essayant et en expérimentant des situations durant le jeu, l’enfant adopte des attitudes de frivolité, d’insouciance qui sont les caractéristiques du jeu.
L’éducateur, quant à lui connaît ses attributions et il veille à atteindre ses objectifs quelle que soit la façon dont l’enfant perçoit les activités. L’enfant n’a pas à l’origine des buts bien précis, il joue, il essaye, il découvre suivant ses manipulations, son penchant à faire des gestes, à s’aventurer dans des horizons inconnus et de découverte. N’ayant pas d’objectifs précis et prédéfinis, le jeu d’enfant est à la fois flexible (peut changer à tout moment) et frivole (sans but défini). C’est une activité primaire qui est en principe soumise aux lois physiques, explique Gilles Brougère, car le jouet peut tomber, se casser, ou l’enfant peut tomber et se blesser. En ce sens, la posture de l’enfant durant le jeu est celle de la frivolité. Devant ces incidents, les éducateurs prennent des attitudes positives et incluent les pertes dans le cadre global de l’éducation mais peuvent saisir l’occasion pour enseigner à l’enfant la notion d’attention.
- La constitution de groupe à l’origine de la socialisation
L’enfant élargit son cercle d’évolution. Il se socialise davantage avec les gens autour de lui. Wallon dans ses ouvrages affirme que les enfants se perçoivent comme étant un membre à part entière d’un groupe et que son intervention peut apporter des changements dans ce groupe. Raison pour laquelle les petites filles et les petits garçons ont tendance à former des clans. Ils sont fiers de leur appartenance et exclut toute intrusion, susceptible de menacer la cohésion du groupe.
Les petites filles tendent à s’unir avec des idées de coopérations et en instaurant une atmosphère propice à un rapprochement entre les membres du groupe. Les petites filles se livrent des secrets entre elles et renforcent leur lien à travers des communications verbales. La divulgation de ces secrets devient par la suite des sources de dispute et sera considérée comme une trahison de haute importance bien que le secret lui-même ne soit pas vraiment assez pondérable.
Les petits garçons, par contre, s’unissent et forment des groupes plus structurés. La place de celui qui domine se fait disputée et cette forme sera conservée jusqu’à l’adolescence. Pour les petits garçons, il leur est tout à fait acceptable de voir leur semblable dominer sur eux alors que les petites filles refusent toute différence de rang, susceptible de modifier la structure du groupe.
- La compétition intergroupe comme renforcement de la socialisation
Elle est à la base de la cohésion et de l’adhésion des membres d’un groupe de mâle, l’accent est mis sur la coopération et l’égalité pour les groupes de filles. La rivalité entre clans consolide la force du groupe car chaque trouvera sa puissance dans la synergie et la valeur apportée par la solidarité. Cet état des choses sera conservé jusqu’à l’adolescence et pendant la jeunesse voire à la maturité si aucun changement fondamental ne survient tourmenter la vie de la personne.
- Le degré de socialisation atteint d’après le jeu
L’évidence de la socialisation en trouve en classe d’age 4. Cette phase commence à partir de l’âge de trois ans jusqu’à l’âge de cinq ans. Elle peut se chevaucher avec le stade précédent où l’enfant apprend à évoluer dans son environnement et à intégrer les autres individus dans son monde, c’est-à-dire entrer dans une socialisation plus évidente. A ce niveau, l’enfant apprend à définir son « moi » et évalue le « moi » des autres. Il s’initie aux relations avec les autres et estime sa place comme étant un élément de son environnement et de l’univers familial. L’enfant perçoit alors des liens entre les individus comme par exemple « papa et maman » ou « maman et moi ». Ce lien va encore plus loin car l’enfant intègrera la notion d’appartenance en mettant en relation les objets à leur propriétaire. L’enfant devient alors sensible à ses objets et parait jaloux si les objets lui appartenant sont touchés par d’autres personnes qu’il ne reconnaît pas comme étant membre de son sphère, soit la famille.
Conclusion partielle de la première partie et passage à la deuxième partie
Conviction des parents face aux jeux
Dans tous les cas, le jeu et le jouet semblent admis par les parents comme ayant un rôle éducatif, mais à des degrés divers suivant les couches sociales. Ainsi, dans les milieux populaires le jouet est offert à l’enfant à volonté et on le laisse en faire librement usage, l’essentiel étant de lui montrer qu’on l’aime. Mais dans les couches sociales supérieures, le jouet est considéré comme un moyen éducatif et est choisi avec soin par les parents afin de privilégier l’usage éducatif.[51]
En récapitulation des fonctions positives développées plus haut, les vertus des jeux sont multiples selon les auteurs:
- Le jeu initie l’enfant au loisir et au plaisir (Gille Brugère)
- Le jeu rentre dans la représentation du désir chez l’enfant à partir du jouet (Philippe Gutton)
- Le jeu dans la projection du désir, du plaisir chez l’enfant (Philippe Gutton)
- Le jeu se décline en facteur de la perception chez l’enfant
- Le jeu aide l’enfant dans la perception de l’objet ou du corps tels les Joues (Philippe Gutton)
- Le jeu conduit l’enfant dans l’identification de l’objet ou du corps (jouet) (Philippe Gutton)
- Le jeu lui permet de voir et de connaître l’image du corps comme le dit (Philippe Gutton)
- Le jeu intervient dans la motricité de l’enfant
- Le jeu encourage le déplacement de l’enfant ((Philippe Gutton)
- Le jeu développe les activités motrices de l’enfant (Philippe Gutton)
- Le jeu favorise le développement de l’interactivité chez l’enfant
- Le jeu incite chez l’enfant, l’interactivité par rapport aux autres (Gille Brugère)
- Le jeu prend une place prépondérante dans l’autonomisation (autonomie) de l’enfant indépendance et dans sa séparation par rapport à l’adulte)
- Le jeu accélère l’acquisition de l’indépendance de l’enfant et sa séparation par rapport à ses parents (Gille Brugère)
- Le jeu comme moyen pour la mère de conférer une autonomie progressive à l’enfant (Philippe Gutton)
- Le jeu se présente comme vecteur du passage des fantasmes à la réalité chez l’enfant
- Le jeu devient expressions fantasmatiques et de la mise en forme du fantasme selon Philippe Gutton
- Pour les enfants le jeu équivaut à la réalité (Philippe Gutton)
L’instauration des crèches réponses à tous ces problèmes
L’enfant de cet âge, laissé dans des crèches sera alors plus enclin à développer sa sociabilité car sa sphère d’évolution semble assez large avec la présence des puéricultrices, des éducatrices et autres enfants de son âge qui le côtoient quotidiennement. L’attachement entre les enfants et l’attachement entre enfants et personnel d’encadrement naissent et peuvent se renforcer. Par conséquent, la socialisation se passe de manière plus flagrante. A titre d’illustration, les enfants énumèrent « leurs » amis, « sa » maîtresse ainsi que toute personne ayant des relations directes avec lui. C’est à ce niveau que se reflète la haute importance de la première maîtresse, une personne quasi inoubliable pour l’enfant et ayant des impacts majeurs dans sa vie future.
La crèche elle-même est un facteur de l’éveil de l’enfant. Et en y jouant alors, l’enfant profite des conditions d’éveil que la crèche présente. En effet, Nicole du Saussois[52] reconnaît que la crèche dans ses multiples fonctions offre un environnement qui facilite l’éveil de l’enfant au monde extérieur. La crèche propose plusieurs activités aux enfants parmi lesquelles se trouve le jeu. Et ce dernier participe ainsi au développement psychomoteur, et au plein épanouissement de l’enfant. Le jeu concoure ainsi à la formation de la personnalité et de l’individualité de l’enfant. Ce sont des éléments constitutifs de l’éveil de l’enfant. Pour conclure, le jeu lui permet donc de découvrir son monde et le monde extérieur, d’éprouver des sentiments qu’il arrive plus ou moins à extérioriser, d’imaginer des fantasmes des hallucinations, d’exprimer ses besoins et ses désirs, de s’amuser et de s’adonner à une activité pour se divertir ou en tirer du plaisir, c’est décider de ce qu’il veut.
Le développement régulier et normal de l’enfant sans le jeu, n’est pas possible (Suzy Cohen).Le physique acquiert par le jeu des fonctions de base pour la croissance normale de l’enfant dans sa vie car ils apportent à l’organisme des effets bénéfiques au niveau de la mémoire, du langage, du choix, des abstractions, des principes et des règles, des analyses des notions de structures et de jugement critique
Deuxième Partie : La réalité à propos du jeu chez l’enfant en crèche
Si la première partie a permis de développer les concepts de jeu, de jeu de l’enfant, des caractéristiques de ces jeux d’enfant, il y a été illustré aussi bien les divers types de jouets qui constituent l’un des supports du jeu chez l’enfant ainsi que la diversité des jeux dont jouissent les enfants. Cette approche exploratoire a conduit à la mise en évidence des raisons, des fondements et l’importance du jeu chez l’enfant. La crèche s’est révélée comme étant un des principaux lieux où l’enfant s’adonne aux jeux. Si les crèches sont multiformes, elles suivent presque la même organisation du temps, de l’espace et de ses acteurs.
Si le jeu à la crèche participe au développement de l’enfant notamment en contribuant à son éveil et sa socialisation, par quels processus les fonctions du jeu chez l’enfant sont-ils assumés ? Comment le jeu est-il organisé à la crèche ? Quel temps et quel espace sont-ils affectés au jeu de l’enfant à la crèche ? Les crèches dans leur diversité sur le terrain sont-elles impliquées de la même façon dans la pratique du jeu de l’enfant ? Que pensent les acteurs impliqués directement dans le jeu de l’enfant à la crèche comme les éducateurs, les puéricultrices et auxiliaires puéricultrices, les psychologues, les assistantes maternelles, les médecins pédiatres ainsi que toute autre personne impliquée dans le soin des enfants? En quoi, selon tous ces intervenants de la crèche, le jeu de l’enfant y contribue à son développement ? Dans ce développement, le jeu participe t-il d’après ces acteurs à l’éveil et à la socialisation de l’enfant ? C’est à ces questions pratiques que la présente recherche sur terrain cherche à apporter des éléments de réponse. Aussi, une enquête auprès du personnel des crèches a été effectuée afin de cerner la pratique du jeu dans leur établissement, l’organisation de ce jeu de l’enfant, et les apports à l’enfant sur le plan de développement notamment de l’éveil et de la socialisation.
Pour ce qui est de cette deuxième partie, le premier chapitre portera sur les démarches méthodologiques, notamment à propos des études sur terrain. Ensuite, les éléments saillants des résultats de la recherche seront explicités dans le chapitre 2. Les interprétations qui s’imposent, et la vérification des hypothèses et la réponse à la problématique seront traitées dans le dernier chapitre.
Chapitre I Une méthodologie adaptée à l’étude sociologique des enfants
La méthodologie privilégie essentiellement l’observation, les enquêtes face à face, les analyses de données et les interprétations des chiffres statistiques obtenus à travers les échanges avec le personnel des crèches. La méthode se veut scientifique afin de répondre de manière objective aux questions énumérées précédemment et afin de trouver des vérifications et des répliques pertinentes découlant des hypothèses formulées.
Le déroulement de la recherche d’information primaire est basé sur des entretiens face à face, suite à un rendez-vous obtenu via un entretien téléphonique, faisant office de prise de contact. Envois de courriers, demandes verbales de rendez-vous et autorisation d’enquête comptent parmi les démarches administratives indispensables au bon déroulement de l’étude sur terrain. Il est à remarquer que le public des crèches, composé d’enfants et de parents, en sus du personnel, se montre très réticent face à toute tentative d’approche des enfants. Aussi, il s’avère très difficile d’obtenir des accords pour la conduite de l’enquête même auprès du personnel seulement.
Cette méthodologie permet de présenter les cadres de cette étude sur terrain, le matériel et la population de l’étude, et enfin les phases du déroulement des entretiens.
Section 1 – Le cadrage de la recherche
Le cadrage est un passage obligatoire permettant de clarifier les champs de l’étude. Pour parvenir à l’objectif principal de cette étude qui est de répondre à la problématique de recherche de départ et de procéder avant à la vérification des hypothèses de travail, aussi, après un rappel de ces éléments de base, la zone géographique concernée par l’enquête, et la sociologie de la population visée seront alors précisées.
La problématique, sujet de cette recherche, porte sur l’importance du jeu dans la socialisation et l’éveil de l’enfant. L’étude sur terrain sera alors focalisée entièrement sur ces deux axes. Elle essaiera de retracer toute relation causale, interdépendance ou toute interaction des jeux sur le développement de l’enfant. Etant donné l’intervention du personnel des crèches dans le déroulement des jeux, cette participation directe ou indirecte sera aussi étayée.
Après avoir étudiée de manière approfondie les recherches théoriques concernant les littératures sur l’enfance, le jeu et les parties prenantes dans la vie des enfants, il s’avère être important d’étudier les applications de ces théories auprès des crèches. Deux hypothèses ont été formulées.
Hypothèse n° 1 :
Le jeu à la crèche, par le groupe d’enfants qu’il met en présence et les contacts et les échanges (émulations) entre les enfants (paires) et avec les professionnels de la crèche (éducateurs) qu’il suscite, contribue à la socialisation de l’enfant.
Hypothèse n°2 :
Le jeu à la crèche, bénéficiant du professionnalisme et de l’expérience des intervenants dans la pertinence du choix des jeux, des jouets et des matériels ludiques bien adaptés, soutient l’éveil de l’enfant.
- Les cadres de l’étude :
Dans cette section seront explicités tous les aspects et facteurs extérieurs autour de la recherche. Ils auront des incidences indirectes sur le bon déroulement de l’étude mais ne l’affecte pas directement.
- Le cadre géographique de la recherche :
Pour mener cette étude sur terrain, en partant de la problématique de recherche et des hypothèses à vérifier, le cadre géographique et sociologique du terrain est délimité. L’étude sur terrain à travers les enquêtes est localisée sur la région parisienne, notamment à Paris et dans les communes des départements environnants de Paris. Ce sont ainsi, les crèches installées à Paris et dans ces communes franciliennes. Elles ont été choisies à cause la diversité de la population et le nombre de crèches qui y sont implantées. Cette sélection est également motivée par une volonté de disposer d’une représentativité appropriée. Les crèches, lieu de prédilection des enfants, seront alors celles présentes dans le centre ville et aux alentours, en périphérie et dans des zones relativement proches.
- Le cadre sociologique de la recherche :
Sociologiquement, la population enquêtée est composée de personnes qui présentent des profils de professionnels de l’enfance. Ce sont donc des intervenants de compétences diversifiées comme les responsables de crèches, les puéricultrices et auxiliaires de puériculture, les psychologues et les éducateurs. Les directrices des crèches sont aussi concernées car elles sont les premières responsables et preneurs de décision dans les politiques générales de la gestion des crèches. Elles concourent alors dans les expériences et les décisions importantes comme l’aménagement des espaces, l’achat et renouvellement des parcs de jeux ainsi que bon nombre d’autres points, susceptibles d’avoir impact sur la vie et le développement des enfants.
La population et l’échantillonnage
Pour avoir une représentativité pertinente reflétant la population parisienne en termes de crèches et d’établissements dédiés à la petite enfance, l’échantillon est composé de 25 crèches. Etant donné les réponses positives reçues à travers les démarches et demandes d’entretien, les répondants ont donné des réponses plus ou moins complètes vu le temps imparti alloué par les enquêtés. Ceci étant, nombreuses questions ne sont pas répondues alors que d’autres sont plus développées et approfondies. Quelques réponses sont inclues en annexe. Les réponses brèves obtenues par téléphone ont été assez compliquées à collecter et à analyser mais ces avis ne seront pas ignorés.
Les profils de la population:
La population est constituée de toute personne travaillant dans les crèches, connaissant la réalité du terrain et qui satisfont le souci de représentativité de toute catégorie des acteurs présents dans les crèches. Quelques directrices et des responsables de crèche participent alors à l’étude pour représenter la catégorie des dirigeants. Dans la plupart des cas, ces enquêtés sont à la fois responsables des crèches et intervenants dans les activités de la crèche, c’est à dire qu’elles assument les tâches administratives et les activités de soins aux enfants (y compris les animations). Les profils sont alors les directrices et responsables qui sont à la fois puéricultrices. Certaines crèches de petite envergure, les interviewés sont des assistantes maternelles. La population des acteurs du soin et des éducateurs pour la petite enfance étant assez nombreuse, il serait convenable de procéder à un échantillonnage pour étudier de manière approfondie ce qui se passe effectivement dans les crèches de quelques dimensions que ce soit.
La taille d’un échantillon de population :
Vu toute la difficulté pour rencontrer par les professionnels des crèches, un échantillon de 25 crèches sur toute la région parisienne a été choisi. Ces crèches répondent parfaitement aux exigences de représentativité de la population car certaines d’entre elles sont implantées dans le centre de la ville alors que d’autres sont installées dans les régions périphériques. Quelques établissements sont de grande envergure aussi bien par rapport aux nombres de salariés et l’espace alloué aux activités des enfants tandis que d’autres se suffisent d’un nombre d’employés réduit et d’un local peu étendu pouvant seulement recevoir deux dizaines d’enfants.
Etant donné l’exigence du métier et les règlements inhérents à la sécurité des enfants, il a été convenable de baser l’échantillonnage selon le principe de convenance. En effet, les parents peuvent intenter l’établissement en justice si ce dernier admet l’introduction de personnes étrangères aux activités de soin des enfants au sein de la crèche. C’est aussi la raison pour laquelle les réponses par téléphone ont été privilégiées chez certains répondants. Toujours est-il que ce fait n’entache en aucun cas la pertinence de la recherche sur terrain.
Section 2. Le guide d’entretien, un outil nécessaire au bon déroulement de l’étude sur terrain :
Les outils déployés pour cette recherche sont essentiellement le guide d’entretien. Les principaux éléments de cette étude sur terrain sont constitués du matériel de l’étude, c’est-à-dire le guide d’entretien et l’échantillon de population enquêtée. Pour ce qui est des outils de travail, un guide d’entretien joint en annexe de la présente étude, dédié à servir de base aux enquêtes auprès des crèches a été élaboré. Etant un simple guide, il évoquera seulement les grandes lignes à aborder le long de l’échange avec le personnel des crèches sans s’imposer comme étant des véritables questionnaires. En effet, l’enquêteur essaiera d’orienter les réponses suivant les besoins en informations et garder les échanges dans une atmosphère propice à la spontanéité, afin de réduire autant que possible les biais de subjectivité. La nature et le profil de la population sont aussi définis au cours de cette étape préliminaire.
- Les bonnes de questions, pour des réponses reflétant la réalité des crèches
Le privilège est donné aux questions ouvertes, en ce sens qu’elles laissent aux répondants la possibilité de fournir les réponses qui leur conviennent, sans être obligés de choisir ces réponses parmi une série de propositions. Ceci permet de ne pas influencer les enquêtés et de recueillir des réponses qui reflètent fidèlement la réalité en matière de pratiques de jeux d’enfants.
- Les rubriques mises en exergue par le guide d’entretien
Divers concepts sont traités par le guide d’entretien. Ces premiers sont regroupés par thèmes relatifs à la crèche, allant de l’existence et la place du jeu à la crèche, à l’organisation de la crèche, en passant par les types de jeux pratiqués, les rôles des intervenants et professionnels dans la pratique du jeu par les enfants ainsi que bon nombres d’autres points tournant autour de la problématique. D’une manière plus ou moins exhaustive, ce sont essentiellement :
– La situation de la crèche :
Ce groupe rassemble les divers items suivants :
- le nom de la crèche
- le nombre d’enfants accueillis
- les types de professionnels
- la composition des locaux de la crèche
– Les types de jeux :
Ils comportent :
- l’existence et le choix des jeux
- l’organisation du jeu
- Le choix des jeux
– Les jouets dans la crèche :
Ce groupe d’items comprend :
- l’existence et les types de jouets
- le besoin de jouets
- les préférences dans les jouets
– Les équipements de jeux :
Ce groupe traite de l’existence et des types d’équipements.
– L’espace jeux :
Ces articles couvrent :
- l’existence de l’espace et de sa proportion par rapport à la crèche
- le choix et l’organisation de l’espace jeux dans la crèche
- l’accès aux jeux
- les caractéristiques.
– L’importance du jeu la crèche :
Les concepts abordés dans ce groupe sont :
- la part du temps consacré au jeu
- l’importance du jeu et ses apports pour l’enfant à la crèche
- la liberté d’accès ou l’accès planifié suivant le moment
– Les comportent et préférences durant le jeu :
Ils concernent :
- les façons de jouer des enfants et leurs préférences
- les préférences durant le jeu et leurs explications
–La participation au jeu des professionnels :
Sont inclus de ce groupe de thèmes :
- la participation aux jeux et des jeux exigeant cette participation
- Interprétation du penchant ou non de l’enfant au jeu
– Les fonctions et apports du jeu en crèche :
Ce groupe d’items porte sur
- l’apport du jeu en crèche
- les fonctions du jeu en crèche
- la contribution à l’éveil
- la contribution à la socialisation
- le jeu et le développement de l’enfant
– L’intérêt du jeu en crèche.
Ces points sont abordés dans les discussions mais ils sont regroupés dans l’analyse et la présentation des résultats selon la ressemblance ou la dissemblance des réponses ainsi que l’interaction de chaque variable avec d’autres points et facteurs.
Section 3- Le déroulement de la recherche
C’est la phase de l’enquête proprement dite qui explique les formalités accomplies, les modes de passation des guides d’entretien, et les difficultés rencontrées.
- les conditions de l’étude et la passation du guide d’entretien
Aucune formalité particulière n’a été accomplie. La démarche se limite à contacter les crèches par téléphone, par des visites sur place pour formuler une demande d’entretien sur le jeu de l’enfant. Les crèches qui l’ont souhaité ont accordé les rendez-vous. Certaines ont pris le guide d’entretien par avance pour le lire et préparer les réponses avant la rencontre alors que d’autres responsables de crèches ont préféré répondre par téléphone les questions.
En ce qui concerne l’administration du guide d’entretien, faisant office de questionnaire, tout s’est passé par entretien semi directif, ou remis à l’avance et rempli comme mentionné précédemment. Cette enquête s’est déroulée durant les mois de Janvier 2010 jusqu’à juin 2010. Lorsqu’il s’agit des entretiens, la durée moyenne est de 40 minutes, car ces durées variaient d’une demi-heure à 50 minutes. Pour les entretiens téléphoniques, ils sont d’une durée moindre à cause des problèmes inhérents à la disponibilité des répondants. Les réponses ont été transcrites à partir des enregistrements des entretiens. Certains enquêtés ont répondu directement en remplissant les guides. Toutes ces réponses ont été transcrites ensuite et aucune réponse n’a été négligée.
- les difficultés au cours de la recherche
Les difficultés sont de divers ordres. Elles ont été rencontrées lors de l’enquête, à partir des demandes d’autorisation pour effectuer les échanges avec le personnel des crèches. Toutefois, elles ont été dépassées grâce à diverses tactiques, telles que utilisation de téléphone et négociation diverse.
a – Difficultés matérielles :
C’est le temps matériel pour faire les entretiens car les crèches refusaient systématiquement et évoquaient le fait qu’elles sont trop chargées et n’ont pas le temps pour répondre à des questions.
b – Difficultés administratives :
Elles sont inhérentes au fait que les crèches demandaient toujours le cadre dans lequel les entretiens se dérouleront. Elles évoquaient par exemple des raisons de règlement intérieur pour s’opposer aux enquêtes. En effet, ce texte règlementaire stipule expressément une interdiction d’accepter des personnes étrangères à l’activité dans la crèche sous peine de voir une action en justice se déclencher. Les parents semblent réticents, hésitants et inquiétés, voire craintifs face à l’ingérence de personnes étrangères dans la vie et le développement de leurs enfants. Cela pourrait provenir du souci de sécurité physique et psychologique des enfants qui ne sont pas encore aptes à recevoir des questionnements ou des sondages peu adéquats de quelques sortes que ce soit. Ainsi, nombre d’établissements refusent de faire entrer les enquêteurs pour effectuer des études.
c – Difficultés sociologique et psychologiques :
Ces problèmes sont liés à la sécurité de la crèche et à celle des enfants. Les expériences ont montré que des personnes qui passent pour des enquêteurs effectuaient des gestes malveillants qui compromettaient la santé psychologique des enfants de moins de 3 ans. Pour satisfaire les exigences des parents, diverses dispositions ont été imposées afin d’éviter d’éventuel problème.
Les technologies dont téléphone constituent des outils nécessaires pour le bon déroulement des recherches sur terrain. Elles ont permis de passer outre les difficultés et les réticences, considérées comme une barrière à l’exécution des études. Ainsi, l’application des cours théoriques a été facilitée. Si la population parait éparpillée et très nombreuse, l’échantillonnage trouve toute son importance dans cette étude afin de connaître ce qui se passe effectivement dans la réalité, quelle que soit la condition et les facteurs environnants autour des soins des bébés et des enfants, notamment en matière de jeux.
Chapitre II – Les résultats et les analyses
Ce chapitre cherche à analyser les fonds du jeu assigné dans les crèches pour savoir s’ils sont indispensables au développement de l’enfant dans les circonstances actuelles. D’après les chercheurs, les enfants s’adaptent et se développent à travers le jeu.[53]Celui-ci assume alors un rôle très important dans le développement de l’enfant sur plusieurs plans, notamment physique, affectif, cognitif, comme nous allons le voir. Cette place du jeu dans le développement de l’enfant est mise en exergue au travers des observations et analyses qui attestent que le jeu est véritablement une activité sérieuse, éducative, pédagogique.[54]En ce sens, il contribue précise l’auteur Gilles BROUGERE, au développement affectif, sensori-moteur, cognitif, intellectuel et social de l’enfant. Le jeu est chez l’enfant, ajoute-t-il, une activité essentielle, nécessaire à son équilibre et à son développement global, psychomoteur, affectif et social. Dans quelles mesures le jeu développe-t-il l’enfant ? La crèche est-elle une structure incontournable pour y arriver ?
Section 1 La crèche comme espace d’accueil d’enfants
A titre de rappel, la crèche est un établissement spécialisé, un centre d’accueil destiné à des enfants. Ses rôles et fonctions sont principalement orientés à accueillir les enfants, à les protéger pendant l’absence de leurs parents qui les lui confient. C’est une activité professionnelle au sens lucratif de son but.
Ses actions ne se limitent pas là mais s’étend dans un domaine plus noble en terme d’éducation c’est-à-dire, le suivi et la participation au développement global de ceux-ci. Par la même occasion, elle oeuvre à la édification de l’identité de l’enfant et tisse en lui ou lui permet d’élaborer un lien social.
La situation de la crèche détermine les clients qui confient leurs enfants auprès de l’établissement. Si les clients émettent leurs choix selon divers critères dont proximité de la crèche par rapport au domicile, réputation de l’établissement, présence de psychologue et compétence relationnelle du personnel ainsi que bon nombre d’autres paramètres, les établissements imposent également des critères par rapport à leur capacité et selon leur convenance ainsi qu’à partir des conditions de travail imposées par la loi comme le nombre d’enfants qu’un puériculteur peut prendre soin.
- les objectifs dans la mise en crèche
Les objectifs, parmi les missions primordiales de la crèche se résument ainsi et se traduisent en deux grands axes d’études, soit l’éveil et la socialisation du tout petit. Cette section analytique s’étale sur les processus d’éveil physique et mental des enfants et l’importance du jeu à cet effet. Les analyses dans le sens de la socialisation à comparer avec les points de vues des grands auteurs auront aussi leurs places.
Variables et facteurs
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Entretien 1
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Objectifs
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Eveil et développement- socialisation /aide aux parents savoir rassurer les parents | Soins quotidiens Eveil et développement- socialisation /sécurité enfants |
Dans la pratique, les établissements ne pensent pas à définir leur type comme les théoriciens les catégorisent. En présentant leur crèche, les responsables se contentent de dire l’essentiel, soit l’emplacement de leur établissement et leur envergure sans entrer dans des détails très précis à propos de la mission, qui pourra déterminer leurs types. « Notre mission porte surtout sur l’aide des parents désireux de confier leurs bébés à des personnes sérieuses et aptes à donner à leurs enfants les meilleures conditions d’éveil. » dit une puéricultrice. Pour cette personne en particulier, il lui est important de mentionner le but des parents clients mais cela ne révèle pas le type d’établissement. Toutefois, l’envergure, incluant la dimension de l’espace occupée par la crèche et le nombre de personnel y travaillant, permet de discerner qu’il s’agit d’une grande crèche.
Les différents types de crèches
En France, selon B. Conforti et al.[55], on dénombre près de 145 000 places en crèches collectives. Ces crèches qui sont donc aussi bien de quartier ou d’entreprise que mini ou parentales, sont des structures collectives qui accueillent tous les jours des enfants de moins de 3 ans. Elles sons installées dans des locaux spécialement conçus, qui garantissent alors une prise en charge globale des tout-petits.
Les crèches collectives rassemblent sous cette appellation, une variété de crèches. Il y a lieu de distinguer :
- Les grandes crèches
- Les mini – crèches
- Les crèches parentales
- les crèches d’entreprise
Les grandes crèches : crèches collectives
Elles sont communément appelées crèches collectives du fait de leur grande taille en terme du nombre d’enfants accueillis. Forme la plus ancienne des crèches dont l’existence remonte à deux siècles en France, elle a une capacité d’accueil qui varie de 20 jusqu’à une centaine même d’enfants. Les enfants y vivent en petit groupe et sont pris en charge par des professionnels qui sont le plus souvent des femmes. Dans leur nature, ces grandes crèches peuvent être municipales, associatives, appartenant à des entreprises. Leur structure intéresse des enfants âgés de 2 mois et demi à 3 ans. Elles sont dirigées par une puéricultrice diplômée d’Etat ou par un éducateur de jeunes enfants si elles se chargent de moins de 40 enfants.[56]
Les crèches familiales :
Ce sont des modes de garde d’enfants par lesquels ceux-ci sont reçus au domicile d’une assistante maternelle, salariée d’une crèche. Chez cette dernière sont installés par la crèche du matériel comme des lits et des jouets. Mais sa particularité réside dans le fait que, régulièrement, au moins une demi-journée dans la semaine, les enfants laissés aux soins des assistantes maternelles sont amenés dans un espace aménagé afin d’être immergée dans la vie collective. La crèche familiale travaille sous la direction d’une puéricultrice ou d’un médecin ou encore d’un éducateur, bien qu’elles reçoivent à leur domicile les enfants.
Suivant les statistiques, la France, en 1999[57], disposait de près de 1 098 crèches familiales, avec 27 500 assistantes maternelles pour 63 800 enfants. En effet, les crèches familiales se sont rapidement développées ces dernières années[58], car elles offrent un double avantage notamment en permettant à l’enfant d’évoluer dans un cadre familial en même temps qu’il profite d’un encadrement professionnel.
Dans cette perspective, la directrice de la crèche de rattachement et un pédiatre font régulièrement des visites au domicile de l’assistante maternelle. Cependant, l’instauration de l’AFEAMA ou Aide aux familles pour l’emploi d’une assistante maternelle en 1992 ralentissait le développement de cette activité de garderie.
Les mini – crèches :
Elles sont créées, explique Suzon Bosse-Platière[59], dans les années 1970, et sont des structures aussi bien municipales qu’associatives. Elles accueillent entre 15 et 20 enfants, et ont les mêmes fonctions que les autres crèches collectives. Dans leur fonctionnement, leur petite taille en fait des crèches de proximité, car elles se situent d’habitude dans les mêmes immeubles où vivent les parents et familles qui y apportent leurs enfants. Ce ne sont pas des locaux construits pour accueillir des enfants, mais plutôt un grand appartement transformé en lieu d’accueil dédié aux enfants. L’équipe professionnelle est tout aussi réduite que le nombre d’enfants. Ces crèches répondent au besoin de rapprocher le lieu d’accueil des enfants du lieu de vie et d’habitation des parents, permettent aux professionnels et parents de mieux se connaître. Ils facilitent grandement la vie des parents qui travaillent à plein temps et rentrent très tard le soir. Adaptés à un mode de vie instable, cette forme de crèche est aussi d’une aide majeure pour les mères célibataires.
Les crèches parentales :
Concepts plus récents, les crèches parentales sont des structures qui diffèrent des autres types de crèches. Elles ont des objectifs et des fonctionnements spécifiques. Elles résultent de ce qu’on pouvait appeler « les crèches sauvages », et sont souvent créées et gérées par un collectif de parents dans un quartier. Ces parents éprouvent un grand besoin de trouver des gens de confiance pour la garde de leurs enfants mais pour des raisons diverses, plus personnelles que professionnelles, ils ne parviennent pas à remédier à ce problème. Ils manifestent le désir d’assumer pleinement leur rôle parental et d’éducation. Ce sont les parents eux-mêmes qui assurent la prise en charge des enfants accueillis, et ce à tour de rôle. Ils font appel à une (ou un) professionnelle éducatrice de jeunes enfants qui les relaie pour une meilleure continuité. Eu égard à l’augmentation des crèches sauvages qui se créent, et face à la pénurie de place dans les crèches officielles, les administrations de tutelle a très vite imposé à ces crèches sauvages, l’embauche au moins d’un ou d’une professionnelle diplômée. Celle-ci est censée assurer la qualité de l’accueil des enfants et rendre ces crèches conformes aux règles minimales de l’accueil. Ce sont donc des crèches créées par des parents regroupés en association sur autorisation du président du conseil général. Elles sont de même, comme les autres crèches placées sous le contrôle des services de la PMI (Protection Maternelle et Infantile).[60]
Les crèches d’entreprise :
Ces structures d’accueil de l’enfance sont en nombre très restreint en France, mais sont développées dans d’autres pays comme les Pays-Bas. Les formes les plus illustratives de la crèche d’entreprise en France sont caractérisées par les crèches hospitalières. Elles sont fondées et financées par l’hôpital lui-même, mais elles bénéficient tout de même des autres sources de financement comme celles de la CAF. Elles accueillent les enfants des employées de l’hôpital. Ces crèches hospitalières peuvent être ouvertes aux enfants des parents résidents dans la commune. Pour ce dernier ce cas, les communes y prennent alors en charge un certain nombre de places.
- Le personnel travaillant dans la crèche : des professionnels et des auxiliaires
Il s’agit de l’ensemble des professionnels qui travaillent à la crèche. Ils sont chargés de la surveillance, des soins, et de l’éducation des enfants. Leur nombre est réglementé selon le développement et l’état des enfants. Par exemple, il suffit d’une professionnelle pour encadrer 5 enfants lorsqu’ils ne marchent pas encore. De même, lorsqu’ils marchent, il en faut une pour 8 enfants.[61]
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Entretien 1
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Entretien 2 |
Entretien 3 |
Entretien 4 |
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Responsable/interviewé | Responsable 5 ans d’expérience/ femme | Directrice | Directrice | Directrice depuis 10ans | Directrice depuis 13ans |
Ressources humaines | 12 personnes dont 1 éducateur, des stagiaires en puériculture | Educatrices/ puéricultrices | Educatrices/ puéricultrices | Educatrices/ puéricultrices, équipe de 10 personnes | Educatrices/ auxiliaires et puéricultrices, 20 au total |
Qualité éducateurs : sociable, gentil et ferme pour les règles. Catalyseur, modèle | Donner des conditions propices à l’éveil et à la socialisation | ||||
Intervention psychologue
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(1) psychologue | Psychologue à titre ponctuel | Psychologue à titre ponctuel | Psychologue à titre ponctuel | Le psychologue forme les éducateurs. (Réussir les cas éveil intellectuel et psychomoteur et socialisation) |
Masculinité/ féminité | 4 pours classe 3 | Sans précision mais préférence aux femmes | Sans précision | 20 | |
4 pour classe2, 2 pours classe 1, les femmes sont plus maternelles | Suivre la loi quant au nombre moyen d’auxiliaires par rapport au nombre d’enfants dans la classe d’age –
Les femmes semblent plus maternelles |
Les ressources humaines, inventoriées dans le tableau sont les travailleurs oeuvrant pour le compte de la crèche qu’ils y passent entièrement leur journée ou qu’ils interviennent de manière ponctuelle. En sont alors concernés les puéricultrices, les auxiliaires, les psychothérapeutes et tout autre intervenant, utile à la sécurité et à l’épanouissement des enfants. Les établissements en disposent tous mais leur différence se trouve au niveau de leur nombre et de la présence des psychologues.
Le responsable de la crèche : la directrice : Dans la plupart des cas vus à travers les études sur terrain et non moins mentionnés dans le tableau précédent, la professionnelle qui dirige la crèche est souvent une puéricultrice diplômée d’Etat. Mais il peut aussi s’agir d’un éducateur de jeunes enfants. La direction de la crèche assure les tâches inhérentes à l’administration comme inscription, admissions, suivi au sens général du terme. Elle et s’occupe de la gestion de la structure et joue le rôle d’interface avec toute partie prenante travaillant directement ou indirectement avec la crèche.
Les psychologues : Quelques établissements font appel au service d’un psychologue mais la plupart des crèches n’y ont pas recours. « Nous faisons appel ponctuellement à un psychologue si nous sommes face à un problème difficile. » évoque une responsable de crèche alors qu’une autre intègre effectivement un psychologue parmi le personnel. Certaines ne le mentionnent pas la présence ni le service de ce professionnel comme suit : « Plusieurs auxiliaires et quelques puéricultrices étoffent le personnel et nous venons d’embaucher d’autres éducatrices pour faire face aux nombres d’enfants admis. » où l’enquêté délaisse complètement cette éventualité. Il s’agit d’une différence assez frappante se fait constatée au niveau des points de vue des dirigeants. Ces derniers trouvent que le service d’un psychologue est pratiquement inutile sauf problème grave car les enfants, à cet âge, ont encore besoin de se développer à leur guise. L’intervention d’un psychologue pourra avoir des effets non maîtrisables car les parents peuvent s’opposer ou n’adhèrent pas aux modèles d’éducation préconisés par le professionnel en psychologie. Alors une fois à la maison, les enfants pourront basculer vers des conditions défavorables à leur épanouissement.
D’une manière globale, plus de la moitié des établissements enquêtés ne reconnaissent pas la véritable importance de l’intervention d’un psychologue au sein de l’établissement, surtout pour les jeux. Ceci ne veut pas dire que ces psychologues sont exclus de la vie de la petite enfance. Ils interviennent pour résoudre les problèmes de conflits et tout ce qui concerne les difficultés des enfants à socialiser avec les autres enfants, bénéficiant des services de la crèche. Les sujets de développement, notamment l’éveil des enfants peuvent aussi être soumis aux professionnels de la psychologie. Raison pour laquelle, quelques crèches, d’environ 12% optent pour des services ponctuels. Notre analyse ne se focalise pas sur la présence ou non d’un psychologue dans l’établissement mais ce fait parait assez saillant pour l’étude des jeux car ce professionnel peut orienter les jeux, les annuler dans les programmes ou les renforcer selon le cas des enfants et leur niveau de développement. On a pu constater, selon les dires des professionnels que la présence des psychologues constitue des forces importantes dans la réussite des enfants en termes d’éveil et de socialisation vis-à-vis des parents. Certaines crèches ne sont pas vraiment orientées vers ces deux axes de développement mais se limitent aux soins des enfants et à leur occupation pendant la journée étant donné l’âge des enfants.
Les puéricultrices : hormis le psychologue qui intervient régulièrement ou de manière permanente dans le soin des enfants, les puéricultrices et les éducatrices comptent également parmi les personnes très présentes au sein des crèches. Non seulement elles soignent les enfants mais surtout leurs dévouements et leurs compétences rassurent les parents. L’observation des crèches dévoile que le nombre de puéricultrices y travaillant varie de 2 à 12 alors que les éducatrices comptent au nombre de 2 à 8 personnes selon l’envergure des établissements. « Pour les 24 grands on a quatre auxiliaires, pour les 18 moyens on a quatre auxiliaires, pour les bébés deux auxiliaires, et une éducatrice, un psychologue. » dit une puéricultrice pour évoquer leur nombre, avec un souci de répartition claire des tâches. « Nous …travaillons en équipe de 10 personnes pour assurer la sécurité des enfants et pour leur donner le meilleur soin, c’est-à-dire les donner à manger, les aider à dormir, jouer avec eux pour qu’ils soient heureux. » affirme une autre ou encore « 20 personnes chargées de la puériculture, l’éducation et les soins divers » selon une directrice.
Ceci s’explique par la manière dont ces établissements s’occupent des enfants en partageant les responsabilités et les tâches. Il s’avère que les crèches avec de nombreuses puéricultrices et éducatrices sont plutôt rares par rapport à ceux ayant un nombre réduit d’acteurs. En effet, les crèches préfèrent embaucher des auxiliaires au lieu de recruter d’autres professionnels car elles privilégient les formations pratiques au sein de leur établissement par rapport aux études théoriques in muros. D’après les observations, le nombre moyen de puéricultrices et d’éducatrices est de 3. C’est-à-dire la plupart des établissements emploient 3 puéricultrices et 3 éducatrices quel que soit le nombre d’enfants pris en charge, reflétant ainsi le fait que les établissements respectent les mesures imposées par les textes règlementaire régissant le droit de l’enfant.
- L’aménagement.
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Entretien 1
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Entretien 4 |
Entretien 5 |
Surface totale crèche | Sans précision | Endroit calme, lieu pour dormir | Sans précision | Salle et espace de jeu/ espace libre, | |
Surface jeu | Toute la crèche | Espace bien étudié | Pour les bébés : peu de surface et peu de jouets mais beaucoup de couleurs | Salle entière, jardin, espace vert, | Aire de jeu adapté zones pour jeu psychomoteur, |
Jardin / pour développement physique et pour force | Pour vivre avec les autres –demander pardon- pour socialisation | Vivre avec les autres –demander pardon- pour socialisation | Double but le physique et l’interaction avec les autres | Animaux | |
Musculations | Vivre avec les autres –demander pardon- pour socialisation | Double but : le physique et l’interaction avec les autres, éviter le contact direct des plantes et des allergènes |
- Les gros matériels en immobilisation : Ils désignent les éléments fondamentaux de base comme :
- Les immeubles avec plusieurs salles dont salle de jeu, salle à manger, salle pour dormir, salle pour bureaux.
- La grande cour à ciel ouvert, espace de jeu, espace vert y compris le jardin et l’espace pour plantes
- Les autres esplanades couvertes pour jouer en cas de pluie ou ensoleillement intense.
- Les nécessaires de literie convenable et en nombre correspondant aux enfants accueillis.
- Les cuisines appropriées et salles à manger avec tables et chaises convenables aux tailles des enfants.
- Les ustensiles et vaisselles spéciales enfants.
- Les toilettes proportionnelles aux nombres d’enfants
- Les salles d’eaux appropriées et bien entretenues
- Les petites pharmacies d’urgence
Ainsi que d’autres éléments qui constitueraient un plus
- L’aménagement des locaux de la crèche : « Etant donné que c’est une petite crèche, il n’y a pas d’espace jeu proprement dit. Dans un petit espace comme on a, elle s’aménage constamment plusieurs fois par jour pour avoir des zones de jeux. Comme par exemple la pièce où on est entré, la voie par laquelle on entre et on sort de la crèche, qui est aussi l’endroit où on installe les tables pour les repas et pour le goûter et on installe des jeux plusieurs fois par jour, le matin » « On a 3 à 4 petits pôles différents qui sont un coin livre, un coin repos, un coin table, un coin symbolique qui sont aussi renouvelés en permanence selon les choses qu’on propose dans la journée. » révèle une directrice à propos de l’aménagement de la surface de la crèche pour les jeux. « Nous disposons de plusieurs espaces dédiés aux jeux pour enfants » stipule une autre directrice de crèche ayant une plus grande envergure.
Le local regroupe des espaces formant l’établissement tels que dortoirs, espaces de jeux, salle réfectoire, jardins et sables, salles de chants et salle pour les éducations diverses. La plupart des établissements en disposent alors que d’autres se suffisent à des zones remodelables selon les besoins. Ce dernier cas surtout constaté dans les établissements d’envergure relativement réduite. Optant pour des clients très jeunes, soit des nourrissons et des enfants de moins de 2 ans, quelques crèches proposent seulement des espaces aménagés pour devenir des dortoirs pour enfants. Les espaces dédiés aux jeux sont très limités et sont considérés comme peu utiles car les enfants passent leur journée à dormir ou à écouter de la musique.
Dans la plupart des cas, la proportion des espaces destinée aux jeux dans les crèches est relativement supérieure à la moitié de l’établissement. « Nous disposons d’un espace bien étudié pour permettre l’épanouissement des enfants, sans qu’ils soient soumis à des contraintes comme l’exiguïté de la chambre ou la fragilité des meubles. Nous jouons également sur la couleur pour stimuler ou apaiser les enfants. » D’après l’observation effectuée dans les crèches où les enquêtes se sont bien déroulées, il a été constaté que ces espaces peuvent être entièrement dédiés aux jeux alors que dans certains établissements, les endroits sont à la fois, de manière non simultanée, utilisés aux jeux, au repos et à toute autre activité nécessaire au développement des enfants.
L’observation des crèches permet d’évoquer que l’organisation des jeux répond à des critères bien définis par les directrices de crèche ou par des psychologues présents comme consultants dans les crèches. L’organisation des jeux montre une certaine régularité et une certaine alternation. Tantôt les enfants sont amenés à effectuer des mouvements en vue de les stimuler et de les aider à développer leur réflexe et leur physique ; tantôt ils sont appelés à se relaxer, à se reposer et à estomper leur excès de zèle. « Entre deux siestes en dehors des moments du repas, donc il y a beaucoup de la manutention, de déménagement, et puis dans les trois sections.» affirme une directrice.
- Les jouets
Variables | Entretien 1
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Entretien 2
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Entretien 3 | Entretien 4 | Entretien 5 |
Classe1 | Transats | Lumière, et décoration avec couleurs très flashées | Lumière, et décoration avec couleurs très flashy | Lumière, et décoration avec couleurs très flashées autre jouet de symbiose | Suivi des éducateurs |
Type de jouet | Ballon, toboggan | Ballon, toboggan balançoires | Ballon, toboggan balançoires tapis poupées cubes | ||
Risques et caractéristiques des jouets ainsi que quelques observations des enquêtés | Possibilité d’agressivité face aux jouets ou dans les jeux / solution créer plusieurs pôles | Heurts et bagarre –besoin de présence d’auxiliaires | Lumière, et décoration avec couleurs très flashées autre jouet de symbiose |
Les jouets sont multiples et variables selon les classes d’age, le sexe et autres considérations comme objectifs suivis à travers le jouet. Quelques catégories de jouets sont énumérées à titre d’exemple et d’illustrations :
- jouet à caractère roulant
- jouet à caractère sonore
- jouet à multiples couleurs
- jouet dont le volume est adapté à la taille des enfants
- Esthétique
- Les types de jouets :
Toutes les crèches auprès desquelles ont été effectuées les études, qu’elles soient des crèches collectives ou qu’il s’agisse des crèches d’entreprises, disposent de jeux. Si les premières privilégient le développement des enfants à partir de leur jeune âge, les dernières focalisent leurs actions sur le bien-être physique de bébés, pour permettre à leurs parents de se concentrer sur leur travail, à l’avantage de la société qui l’emploie et à celui du salarié lui-même.
Les jouets mis à la disposition des enfants peuvent varier selon l’âge et le genre des enfants mais leur existence est sans conteste importante. La diversité et le renouvellement dépendent également du type de crèche car ces investissements peuvent coûter cher à la crèche en termes de coût d’acquisition, de stockage ou de logistique.
- Le besoin et la recherche de jouets
Les jouets servent essentiellement à occuper, à détourner l’attention des enfants ou encore à éveiller leur sens. La nature et la propension des enfants à découvrir leur environnement et leur corps les poussent à chercher des supports ludiques ou des supports neutres pouvant être utilisés à cet effet. « On place alors de jeux de construction, des toboggans et des balançoires ainsi que divers tapis de jeux où sont étalés les animaux, les poupées et les voitures. » dit une puéricultrice alors qu’une autre affirme. Alors s’il a rien, il peut prendre un bout de bois et imaginer qu’il est un chasseur. Il peut jouer sans rien mais avec des éléments de la nature. Il lui faut un médium. S’il n’y a pas de médium, il n’y pas de jeu. Le médium peut donc faire office de jouet comme tout autre objet qui peut tenir ce rôle, comme un bâton ou autre. » D’après les enquêtes, les auxiliaires proposent des jouets aux enfants tout au long de la journée mais elles prévoient aussi du temps pour les laisser à leur imagination à travers des moments pour des jeux libres. C’est à ce moment que les enfants inclinent leur cœur et leur esprit à des activités plus libres, imaginaires et créatifs.
Source d’éveil, ces types de jeux entraînent les enfants à créer leur propre univers, à déployer leur créativité et à utiliser à bon scient leur imagination. Ces types de jeux intéressent particulièrement cette étude car ils favorisent de manière conséquente l’éveil des enfants. En effet, d’après les enquêtes sur terrain, les enfants qui s’adonnent à des créations de jeux sont ensuite plus ouvertes à des apprentissages avec l’équipe d’encadrement.
- L’idée de préférence des jouets.
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préférences | Garçon : voitures sables toboggan | Garçon jeu collectif:voitures- sables toboggan | Garçon jeu plus virulent | Garçon jeu plus virulent | |
Filles : marionnettes sable toboggan | Filles jeu individuel : marionnettes poupées | Filles jeu plus douces | Filles jeu plus douces | ||
Jeu évolue avec age | Jeu évolue avec age | Jeu évolue avec age |
Les informations données par les enquêtées divergent sur ce point. Certains évoquent que les enfants se suffisent généralement aux activités que le personnel d’encadrement propose alors que d’autres avancent des points de vue différents, affirmant l’impact du genre (féminité prononcée, masculinité précoce, état de garçon manqué), l’effet de l’humeur et de la santé physique, le temps (pluie, beau temps, crachin, neige), l’âge influencent sur la préférence dans les jeux. Cette préférence des enfants portant sur les jouets peut aussi se traduire par leur comportement. « Il va pleurer, il va devenir coléreux, agressif. » tel est l’affirmation d’une directrice à propos du comportement des enfants s’ils n’ont pas à leur disposition des jeux. Cela reflète l’humeur et l’attitude des enfants vis-à-vis des jeux compte pour les établissements en général. C’est-à-dire, certaines crèches sont peu animées avec des enfants peu enthousiastes alors que d’autres semblent plus vivantes avec des enfants très intéressées. Ces termes évoquent alors l’ambiance globale des crèches et la façon dont se comportent les enfants. « Vous savez que les enfants peuvent passer des heures et des heures à jouer avec leurs amis moyennant jouet et chansons ludiques. » dit une puéricultrice. Etant intéressés, voire passionnés par les jouets, les enfants prennent leur temps à faire des activités incitant leur participation.
A part la préférence, d’autres paramètres entrent en jeu dans le choix de jouets. Si la sécurité des enfants compte pour beaucoup aux yeux des parents, les crèches se doivent d’instaurer des mesures fermes et précises que ce soit en matière de sécurité physique que psychologique. Ils doivent être
- simple :
En effet, les objets doivent fonctionner et se faire manipuler aisément car les enfants de bas âge peuvent ne rien comprendre à leur utilisation.
- propre :
Les enfants ont tendance à mettre à la bouche tout objet à leur portée pour en connaître leur goût ou pour le sucer. Bien que leurs mains soient propres, ils peuvent toujours être contaminés par des jouets ou d’autres objets.
- non tranchant :
Les enfants qui manipulent les jouets peuvent se blesser facilement car ils ne connaissent rien dans les endroits et le revers des choses.
- non pointu :
Tout objet mis à leur disposition ne doit pas être susceptible de piquer les enfants. Il arrive que même les outils banals comme les stylos s’enfoncent dans le bras des enfants et ne puissent être retirés que moyennant des opérations chirurgicales.
- non lourd :
Les enfants ont toujours tendance à tâter ou à soulever les objets qu’ils trouvent à leur portée pour en mesurer le poids et pour l’utiliser comme jouet. S’ils le soulèvent et n’en supportent pas le poids, ils peuvent le laisser tomber et casser l’objet en question.
- non nocif :
Les enfants aiment découvrir, goûter, palper et sentir les objets ou toute autre matière qu’ils voient. Ils peuvent alors inhaler les produits composant les jouets ou boire les liquides dans les jouets comme un yoyo. Si ces produits sont nocifs, ils peuvent y perdre la vie ou tomber malade.
- suffisant en nombre :
La question de partage est une notion peu connue des enfants. Il n’est pas rare que les enfants entrent en conflit face à des répartitions non équitables des jouets. Certes, les enfants ne sont pas rancuniers mais les bagarres et les conflits de tout genre peut envenimer l’ambiance de jeu. Viennent alors les compétitions et les bouderies au détriment de la socialisation.
Il appartient à chaque établissement d’adapter leur milieu à ces exigences basiques. Ces jouets sont utilisés à travers des activités ludiques et des jeux.
- L’organisation du temps, des activités et de l’espace d’une crèche
Variables | Entretien 1
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Entretien 2
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Entretien 3 |
Entretien 4 |
Entretien 5 |
Activités_ : besoins fondamentaux | Nourrir/ changer /aider à dormir
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Nourrir/ changer /aider à dormir
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Nourrir/ changer /aider à dormir | Manger /soins/ dormir : première responsabilité de la crèche
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Manger /soins/ dormir |
Une organisation d’une structure donnée fait référence à l’existence de ressources humaines, d’organigramme, de matériels, de fonds, d’activités à but lucratif ou non. L’organisation de la crèche, quelle que soit sa taille, vise des objectifs bien précis. D’une part elle se présume être un centre d’éveil, d’éducation et de développement de l’enfant. D’autre part, elle se prétend être le responsable de la socialisation de son client protégé.
Plusieurs dimensions de l’éducation en crèche sont mises en exergue dans cette étude. Ce sont des éléments basiques mais qui sont fondamentaux dans la structure de la crèche. Les espaces et le temps à travers les activités au sein de la crèche s’avèrent le noyau d’une bonne organisation. En effet, la notion d’espace pour l’enfant ne se limite pas à des données mesurables en aire. Il s’agit aussi des éléments intangibles et relationnels. Dans cet ordre d’idée, Il existe alors un espace sensoriel, où les organes de sens prennent source, un espace du corps réservés aux mouvements divers, un espace de relation en vue des rapports sociaux.
Les temps de vie à la crèche, sont matérialisés par l’arrivée au lieu et le départ du lieu. Il en est de même pour le moment réservé aux jeux, le temps de repos, les heures de repas et de goûters. En outre, bon nombre d’activités impossible à énumérer y sont exercées pour atteindre les objectifs suivis.
Le rythme d’assimilation par les enfants varie suivant les crèches et les enfants eux-mêmes. Néanmoins, les diverses activités qui y sont dépendent des responsables et surtout des capacités techniques relationnelles et éducationnelles des auxiliaires en puériculture. Une catégorie d’activité dure à peu près 30 minutes 1h30 pour se harmoniser avec les rythmes de enfants. Pendant ces 30 minutes, diverses petites activités sont effectuées dans différents pôles organisés simultanément.
Section 2 : Le jeu et ses impacts en termes d’éveil et de socialisation
L’entretien essaie d’aborder l’existence et le choix des jeux déployés pour le plaisir des enfants. Ils font généralement l’objet d’un investissement ou d’un budget périodique afin d’avoir des assortiments selon les besoins des enfants. L’âge, le genre et le tempérament des enfants déterminent les jeux à installer. Le climat peut aussi influencer leur choix car ils peuvent avoir besoin d’un espace pour se rafraîchir ou de l’ombre quand il fait plus chaud alors qu’ils veulent rester à l’intérieur par temps froid. Raison pour laquelle, le parc de jeux s’avère être assez large et profond pour satisfaire leur exigence. « Moi par exemple, j’opte souvent pour les activités adaptées à l’humeur des enfants et au temps. S’il fait beau, je laisse les enfants profiter du soleil, s’il pleut, place aux jeux intérieurs comme la peinture, le dessin et les constructions. » avance une puéricultrice. Alors qu’une autre affirme « Tous les jeux moteurs, les voitures, les toboggans, les jeux d’eau, tout ce qui est sable, la marche,… tous les jeux de construction, Les jeux symboliques, les animaux, …..Les chants, les marionnettes, les comptes, les diapos, on leur fait des petites séances de cinéma, … » et «C’était une vague pendant une période, par exemple on ouvrait une section ou une pièce, et il y avait par exemple des cartons, comme des boites et ainsi les enfant jouent avec. Les enfants jouent avec comme si c’est une maison, des voitures etc.… Pour eux les cartons leurs suffisent et pendant deux heures et puis après il y a eu la vague des jeux hétéroclites, c’est à dire les bouteilles en plastique. C’est à l’enfant de saisir l’objet de toute sorte pour en faire ce que lui dit son imaginaire… »
A titre de rappel, la confrontation des hypothèses ci après avec la réalité et les expériences vécues en crèche à Paris va porter lumière sur la réalisation ou non des objectifs escomptés. Les points de vue des experts ne seront pas négligés mais ils seront également à comparer par rapport à ce qui se passe effectivement sur terrain.
Hypothèse n° 1 :
Le jeu à la crèche, par le groupe d’enfants qu’il met en présence et les contacts et les échanges (émulations) entre les enfants (paires) et avec les professionnels de la crèche (éducateurs) qu’il suscite, contribue à la socialisation de l’enfant.
Hypothèse n°2 :
Le jeu à la crèche, bénéficiant du professionnalisme et de l’expérience des intervenants dans la pertinence du choix des jeux, des jouets et des matériels ludiques bien adaptés, soutient l’éveil de enfant.
- Les types de jeux
Type de jeu | Entretien 1
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Entretien 2
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Entretien 3 |
Entretien 4 |
Entretien 5 |
Créatif |
Peinture Cubes et assemblages
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Peinture Cubes et assemblages
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Peinture Cubes et assemblages |
Peinture Cubes et assemblages |
Peinture Cubes et assemblages et constructions |
Fonctions |
Eveil sens et plaisir
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Eveil faculté intellectuel et plaisir et compétitions
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Eveil faculté intellectuel et plaisir et compétitions découvertes | Eveil faculté intellectuel et plaisir et compétitions découvertes | Eveil faculté intellectuel et plaisir et compétitions découvertes |
Jeu sur table | Puzzle logo cubes
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Puzzle et jeu de créations | Puzzle et jeu de créations jeu de constructions | ||
motrice | Manutention pour classe 3 et 2
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Ballons comme outil
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Ballons comme outil | Ballons comme outil | Ballons comme outil |
Tapis et portique pour classe 1 et 2
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Toboggan | Toboggan | Toboggan | ||
Interaction avec les autres
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Double but le physique et l’interaction avec les autres | Jardin toboggan balançoire | Jardin toboggan balançoire | ||
Vivre avec les autres –demander pardon- pour socialisation | |||||
symbolique | Toboggan
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Toboggan
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toboggan | toboggan | toboggan, poupées, marionnette |
Expérience /copier adultes | Expérience tend à copier adultes
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Expérience tend à copier adultes | Expérience tend à copier adultes | Expérience tend à copier adultes | |
Tactile | Découverte du corps
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Découverte du corps
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Découverte du corps | Découverte du corps | Découverte du corps |
Eveil du toucher | |||||
sensoriel | Nodules- hochets-(3 à 6mois)
Surtout pour les bébés
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Nodules -hochets-(3 à 6mois)
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Hochets et d’autres jouets | Hochets et d’autres jouets | Hochets et d’autres jouets |
Activités collectives | Chanson
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Chanson
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Développer quotient émotionnel et quotient intellectuel
Pas de moquerie Pas d’agressivité Pas de blessure |
Inter réagir avec les autres les plus grands influencent les petits | Inter réagir avec autres enfants, influence des grands sur les petits |
marionnette | marionnette | ||||
Jeu de société besoin de présence d’adulte
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Suivi permanent des éducateurs pour éviter les frustrations |
Comportement des enfants dans les jeux | Attache affective avec le jeu, possibilité d’existence d’agressivité,
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pleurer, devenir coléreux, agressif.
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Type de jeu | les jeux psychomoteurs, les activités créatives, les jeux symboliques- jeux libres | les jeux psychomoteurs, les activités créatives, les jeux symboliques- jeux libres | Heurts et bagarre –besoin de présence d’auxiliaires | ||
Découverte et éveil | Découverte et éveil | ||||
Eveil sens auditif- organe visuel/ | Eveil des organes de l’ouie- organe visuel, de l’odorat, du toucher- | Eveil des organes de l’ouie- organe visuel –de l’odorat- du toucher- | Eveil des organes de l’ouie- organe visuel –de l’odorat- du toucher- | Exploration stimulation et découverte : bruits et sons | |
Lumière, son décoration avec couleurs très flashées | |||||
Jeux collectifs
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Chanson, marionnettes,
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Chanson, marionnettes,
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Jeu collectif : présence auxiliaire : socialisation | Jeu collectif : présence auxiliaire : manifestation de socialisation | Jeu collectif : présence auxiliaire : manifestation de socialisation |
Activité d’éveil et développement psychomoteur basé sur jeu | Nombre 4 : psychomotrice, symbolique, manutention, Jeu libre
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Explorer découverte épanouissement et sociabilité. | Vivre avec les autres socialisations, besoins de professionnalisme |
Si Piaget, en 1964, avance que la coopération naissante ne se fait constatée que vers l’âge de 7 ans, les observations dans les crèches à Paris à travers cette étude en 2010 montre effectivement une évolution très nette et palpable car les enfants paraissent plus ouverts vis-à-vis de leur camarade et vis-à-vis des auxiliaires. Par conséquent, en 46 ans, soit presque un demi-siècle plus tard, des changements de comportement semblent caractérisés la différence des générations et l’évolution de la culture.
Plusieurs facteurs peuvent être considérés comme étant à l’origine de ces changements :
àImpact des nouvelles méthodes en communication avec les bébés en gestation, cas de l’haptonomie.
L’haptonomie suppose une relation plus développée des parents avec le bébé bien que ce dernier reste encore dans le ventre de sa mère. A travers des caresses, des discussions ou seulement le fait de poser la main sur le ventre de la mère, un lien étroit et une relation de complicité entre l’enfant et ses parents se tissent. D’après les expériences, il s’avère que les enfants subissant de tels traitements deviennent plus autonomes, plus ouverts et plus enclins à répondre aux actes d’éveil. Ces discussions et interactions entre parents et enfants peuvent aussi être considérées comme des jeux pour l’enfant parce qu’il peut réagir aux incitations des parents (stimuli) par des agitations. Ceci se traduit par une forme de socialisation dans une sphère assez restreinte. La relation entre parents et enfant ou mère et enfant se renforce alors dans ce contexte. Quand l’enfant naît, la relation passe à travers l’allaitement puis se conforte par l’intermédiaire des activités ludiques et les activités de soin que l’enfant et l’adulte font ensemble. C’est par exemple le cas des lectures, des découvertes d’images ou encore les coiffages. Raison pour laquelle, les petites filles jouent à la poupée dès leur jeune âge pour exécuter les soins qu’elles reçoivent sur d’autres objets.
à L’approche sensori-motrice des jeux
En ce qui concerne l’approche sensori-motrice des jeux pour les enfants, il est à souligner que l’haptonomie peut aider l’enfant à changer de position dans le ventre de la mère. A travers les échanges entre parents, faisant office de jeux, le bébé apprend déjà à vivre en société et à s’adapter selon les consignes plus ou moins claires émises par les parents. C’est-à-dire que les enfants n’ont pas besoin d’atteindre un stade d’évolution bien défini comme la naissance ou la capacité à marcher, pour mettre en pratique sa capacité à sentir et à mouvoir.
Etant donné l’orientation sensori-motrice des enfants de bas âge, le privilège doit être donné aux jeux faciles, ne nécessitant pas une profonde compréhension ni une règle difficile à respecter. Les toboggans sont très appréciés des enfants, tout comme les ballons et les jeux très simples. Les toboggans par exemple initient les enfants à la notion de queue et tour ainsi que le déroulement équitable des jeux. Ces enfants ne peuvent pas encore entrer dans les notions de compétitions pour ne pas les frustrer ou les démotiver dans leur vie en crèche, pénalisant ainsi la réussite en éveil et en socialisation. « Certains, notamment les aînés, sont plus ouverts et plus dominateurs. D’autres, les benjamins se montrent souvent plus dociles et moins sociables. A travers les jeux, ils peuvent changer et devenir plus doux ou plus vivant selon les cas. » Dit une directrice. Par conséquent, il est à mentionner que le caractère des enfants influence les jeux.
àLes recherches portant sur la socialisation des enfants à partir de la grossesse et les premiers mois.
A l’issu des études scientifiques, des nouvelles solutions et des nouvelles pratiques sont proposées aux mères de famille pour leur bien-être et celui de leurs enfants. En est aussi concerné les méthodes permettant de développer la psychologie des enfants et de leur physionomie. A part l’haptonomie, les scientifiques proposent l’utilisation des mots pour éveiller la compréhension de enfants. Nommer les objets pour faciliter la mémorisation de leur fonction et pour qu’ils soient comme faisant partie intégrante dans la vie des enfants.
Cette étude ne focalise pas sur l’haptonomie mais son impact sur la socialisation n’est pas négligeable car elle, peut être considéré comme un jeu et une activité agréable au départ par les enfants. Pour développer l’esprit combatif de l’enfant, le jeu représente un instrument de taille. Quand les enfants jouent ensemble dans les jeux de société comme au ballon par exemple, il faut leur apprendre qui est l’équipe vainqueur et qui est l’équipe vaincue. Cela les aide à percevoir les causes de la défaillance, l’esprit d’équipe et surtout la notion de compétitivité, notion qui sera utile dans la vie actuelle au sein de laquelle se développe la concurrence.
Le jouet s’avère être le partenaire essentiel de l’enfant dans le jeu car il arrive qu’il le nomme et s’adresse à lui comme avec une personne. Mais cette activité ludique prime aussi l’existence d’autres partenaires comme les autres enfants ou les éducateurs et auxiliaires en crèche et même les parents ou les proches familles comme grand frère ou soeur. Il y a ainsi une interaction entre les différents partenaires et une interrelation non négligeable faisant allusion à la sociabilité. Il y a donc lieu de voir le degré de sociabilité de l’enfant avec les différents partenaires. Actuellement avec la technologie de pointe en recrudescence, les jouets deviennent de plus en plus variés et existent en quantité considérable pour tous les âges en particulier pour les enfants quelque soit leur classe d’âge. Un enfant qui joue seul n’en est pas pour autant solitaire. Au contraire, il établit et développe une relation avec ses jouets surtout si ces derniers sont de modèles avancés en technologie. Certains auteurs évoquent, en cas de jeu solitaire de l’enfant, qu’il existe « un fond complexe de relation sociale », en faisant allusion aux « observateurs, donneurs de jouets ». Ce qui rappellent les attentes des éducateurs et auxiliaires en crèche et même les parents en achetant un jouet dans le sens de l’investissement. Quelque soit le montant de l’investissement en jouet, les attentes peuvent varier entre les crèches et les parents. Si l’activité ludique relative à l’utilisation du jouet ne produit pas le profit attendu, c’est-à-dire le détournement de l’attention de l’enfant ou l’apprentissage, cela ne doit pas être considéré comme un échec pour se décevoir. En effet, l’avancement et le rythme de chaque enfant diffèrent et malgré les efforts déployés par les éducateurs, les résultats diffèrent l’un par rapport à l’autre.
Une autre dimension à étudier, la relation sociale entre deux enfants passe à travers le jouet. Vouloir aller chez un voisin pour se servir du jouet de celui –ci exprime et traduit un aspect de la socialisation. En effet, pour contacter ce voisin, il doit s’adresser à lui avec sa façon personnelle. De plus, il faut un certain niveau de négociation et de persuasion pour arriver au but. Enfin, il peut arrive que le propriétaire ne cède pas son jouet, mais l’invite à jouer ensemble. Il peut également arriver que le propriétaire l’invite à revenir la prochaine fois. Dans ce cas, le demandeur doit doubler de ruse et de tactique pour parvenir à ses fins. Ce degré de communication est une manifestation de l’évolution en sociabilité et en relations humaines. Ces cas se révèlent également en crèche comme pour négocier les tours en toboggans ou pour disposer des jouets dédiés à des groupes d’enfants.
En faisant intervenir la notion de médiatisation dans le jeu des enfants, les chercheurs font allusion aux bagarres entre enfants sans écarter toujours le sens de la relation sociale de l’un à l’autre. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que les enfants qui se battent ne le font pas avec rancune mais plutôt comme passager. Ce nouvel élément de relation commune aux enfants, au contraire, leur permet d’établir inconsciemment des règles de conduites entre eux, de construire quelque chose et de jouer ensemble. Des études ont prouvé que des batailles entre de très jeunes âges pour avoir le même jouet se déclinent en extériorisation et communication d’un désir commun. « On arbitre les conflits » dit une puéricultrice pour évoquer ses interventions en cas de batailles dans la crèche au cours des activités ludiques, notamment dans les jeux collectifs.
La socialisation se décline en processus d’appréhension par l’enfant de son environnement proche. Il collecte progressivement, en lui-même des éléments sociaux en terme de valeurs, consignes, ordres, recommandations diverses. Il apprend à se soumettre aux règlements à l’intérieur de son centre d’accueil. Les punitions adaptées à son niveau lui sont assignées en cas de non conformité. Le responsable lui enseigne pédagogiquement à connaître le bien par rapport au mal, l’injustice contre l’équité. Les traits de personnalité requis et imposés par l’environnement social doivent se transmettre aux tout-petits pour qu’ils puissent construire leur propre personnalité. L’intégration dans un groupe au sein de la crèche implique l’acquisition progressive des valeurs véhiculées dans le centre à travers les jeux et les autres outils éducatifs.
- Les fonctions du jeu
Variables | Entretien 1
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Entretien 2
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Entretien 3 |
Entretien 4 |
Entretien 5 |
Fonctions des jeux | Nature même des enfants | ||||
Certains n’aiment pas le jeu | Besoin de stimulation | ||||
Certains excellent de zèle | Besoin de temporiser pour éviter les risques d’hyperactivité |
Si les jeux libres sont présents dans toutes les crèches, ce n’est pas le cas pour les autres catégories de jeux tels que jeux symboliques ou les jeux psychomoteurs. D’après les discussions avec les responsables des crèches, les jeux comptent beaucoup pour les enfants mais leurs grands nombres ni leur renouvellement ne sont pas une option. Les jeux libres sont utilisés pour les 88% des établissements car ils ne requièrent pas de coût exorbitant en ce qui concerne l’infrastructure et les coûts d’acquisition.
Si le jeu d’enfant peut être fait sans la participation d’une autre personne, il est souvent fait avec un adulte (la maman, le papa, les membres de l’entourage familial, la puéricultrice à la crèche) ou avec d’autres enfants. « C’est-à-dire qu’il y a des moments où ils ont besoin que l’adulte vient vers eux et joue avec eux. » dit une puéricultrice. Notons l’utilisation du mot « besoin ». L’enfant éprouve effectivement des besoins de socialisation et d’interaction avec une autre personne. D’après Maslow, le besoin est un état inné. Il est alors tout a fait normal si l’enfant ressent ce besoin dès son jeune âge. Cette participation d’un autre acteur dans le jeu implique des échanges (de regards, de réponse à un geste, de mimiques, de manipulation des éléments du jeu …) et crée ainsi une relation entre l’enfant et l’autre partenaire de jeu. Il en résulte le fait que le jeu est à l’origine de lien, de partage, de communication, de complicité et donc de relations sociales que développe l’enfant. Le jeu permet une altérité qui conduit l’enfant à considérer l’autre ou en tenir compte. Le jeu présente ainsi pour l’enfant des composantes sociales
Une socialisation qualifiée de réussie est caractérisée par une relation avec l’autre engendrant une occasion de plaisir à vivre, à expérimenter, à jouer, et non cause de désagréments, de contraintes ou d’inquiétudes, voire de peurs.[62] Si la crèche est bien organisée avec la présence indispensable des professionnels de l’enfance, les très jeunes enfants qui y sont accueillis, peuvent alors tirer avantage de cette vie communautaire. Chacun de ces enfants peut alors se sentir suffisamment supporté par les autres, porté dans un intérêt profond que les autres ressentent pour lui, et qu’il a appris à connaître. Il y construit une relation de confiance qui sous-tend sa socialisation car il peut alors aller vers les autres sans crainte. Il connaît donc une socialisation précoce et réussie.
Les jeux et les jouets, qui sont des outils d’exploration du monde pour les enfants, selon Ludovic Gaussot[63], sont pensés pour contribuer au développement de l’enfant et lui permettre son appropriation individuelle de la culture. C’est un lien tissé progressivement au cours du temps. Cette optique de l’auteur regroupe les dimensions culturelles et éducationnelles des jeux. Cela implique une intégration et l’accession de l’enfant dans un groupe social, en apprenant et en développant les valeurs sociales et morales véhiculées au sein de ce groupe à travers le jeu et spécifiquement ceux propres à cette société comme explicité plus haut.
Etant donné l’utilité des jeux pour l’occupation des enfants et pour attirer leur attention, il faut que ces activité soient diversifiées pour que les enfants puissent choisir et s’adonner aux activités qu’ils préfèrent malgré leur jeune âge.
- Les rôles du jeu
Variables | Entretien 1
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Entretien 2
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Entretien
3 |
Entretien 4 |
Entretien 5 |
Rôle de jeu
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Plaisir
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Découvrir corps, amis environnements, plaisir
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divertissement, Découvrir corps, les autres environnements, plaisir
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divertissement, Découvrir corps, plaisir, les autres environnements | C’est un besoin essentiel de leur activité fonction principale, plaisir, divertissement, |
Eveil et épanouissement
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Réflexe considérer les autres
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Les enfants qui jouent sont plus sociables et ouverts apparition chez certains de rôle de leadership précoce
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Cas particulier des enfants à initier aux rires | Faire rire apaiser et éveiller les enfants | Espace varié pour tous les jeux | Espace varié pour tous les jeux |
Le jeu conduit à établir des relations entre enfants et entre groupes comme le renforce Winnicott. Le jeu, surtout ceux contenant des règles, exige un apprentissage à tenir compte l’autre, à respecter certaines conventions, à apprendre la réciprocité envers les partenaires de jeux. Ainsi, les jeux de cartes ou de ballon, par exemple, initient les enfants à définir les rapports des uns avec les autres (les coéquipiers et les adversaires ou membres de l’équipe adverse, ou moi par rapport à l’autre). Les notions de la réciprocité sont progressivement acquises grâce à ces jeux de règles ; ce qui permet à l’enfant de construire des relations sociales de groupe, d’apprendre l’altérité et de mieux évoluer dans le groupe social.
D’après Wallon[64], la conscience de soi émerge de la relation avec les autres, de la vie en société, et, en ce sens, le jeu est un excellent facteur pour l’intégration des relations avec les autres et la vie en société chez l’enfant.
Le temps que l’enfant consacre au jeu peut être considéré, souligne Ludovic Gaussot[65], comme une phase importante dans le travail d’inculcation des normes de la socialisation. Cet apport du jeu dans la socialisation de l’enfant est traité par Mead[66] dans sa théorie interactionniste de la socialisation. L’auteur montre l’articulation entre le jeu, la construction de soi et la construction sociale de la réalité. Il en résulte un point de convergence entre la sociologie du jeu et la psychologie humaine. Ainsi pour l’auteur, le jeu libre, tout comme le jeu avec des règles ou réglementé, sont finalement des instruments aussi bien de la structuration du soi que de la construction de la place au sein du monde social.
L’enfant qui joue à quelque chose ou à quelqu’un, notamment la petite fille parlant à sa poupée à la manière dont lui parle sa mère, ou jouant au professeur ou au policier, endosse divers rôles sociaux et intègrent dans son mental et dans son comportement social les fondements de ses rôles humains. Il les comprend, les intègre et les internalise finalement. Il se construit alors un Soi en même temps qu’il apprend les rôles des membres de la société et donc y prend sa place. Le jeu construit psychologiquement l’enfant tout en lui permettant de construire les bases de sa socialisation.
L’enfant joue en faisant semblant, voire en imitant les grandes personnes (sa maman, son papa, ses frères et sœurs, la maîtresse, le policier, le gendarme, etc.). En jouant ces différents rôles, l’enfant joue librement le jeu. Il s’adonne ainsi à ce qui est désigné de jeu symbolique.
En revenant aux effets pédagogiques analysés plus haut, il faut tirer part de l’apport de sociabilité dans le cadre éducatif des jeux. En effet, l’invention des jeux éducatifs s’est fondée sur plusieurs connaissances notamment les connaissances psychologiques, psychomotrices, etc. Celles-ci ont rendu les jeux performants et adaptables aux différentes compétences requises socialement. Ainsi, à la préoccupation du jeu éducatif, s’est ajoutée celle du jeu d’autonomie personnelle et surtout du jeu aidant à la construction de la sociabilité de l’enfant. Pour Ludovic Gaussot, le jeu de sociabilité apporte aux enfants les compétences à l’apprentissage social que développent d’autres jeux comme ceux qualifiés de société.
- Les partages et la socialisation dans le jeu
Variables | Entretien 1
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Entretien 2
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Entretien
3 |
Entretien 4 |
Entretien 5 |
Autres cas de socialisation | à faire après activité motrice et avant repas ou goûter | Enfants Timides : risque de frustration plus tard | Eviter les heurts, ne pas taper les autres grandir sainement |
Chanson ludique et jeu collectif |
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Possibilité d’agressivité / solution créer plusieurs
Pôles
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Aînés : tendance imposer et dominer
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Socialisation et
relation avec les autres- politesse -comprendre la douleur et faire mal aux autres
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Socialisation et relation avec les autres- politesse demander pardon | ||
Besoin de vivre avec les autres- comprendre les autres. Connaître la limite pour le respect d’autrui
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Pas de moquerie
Pas d’agressivité Pas de blessure
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à faire après activité motrice et avant repas ou goûter
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pour apprendre à vivre en société
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pour développer socialisation et contact avec les autres
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Le jeu se trouve comme vecteur de partage. Dans leurs activités ludiques, les enfants font des échanges de danses, de cris, de façons et de chants diverses. Dans le cadre socioculturel, les éducateurs ne doivent pas limiter ni négliger les apports personnels et spontanés des enfants. Il faut se rendre à l’évidence car pendant les vacances par exemples où les enfants vont chez des parents plus éloignés de la ville, il apparaît qu’ils ont appris aux sources des activités ludiques de coutumes et us socioculturels auprès des villages. Cela font références aux jeux traditionnels à toutes les classes d’âges. Cet ordre d’idées ne cherche pas à bouleverser les programmes d’éduction au niveau des espaces d’accueil d’enfants mais c’est à titre de remarque et de conseil pédagogique. En somme, le jouet présente des aspects ludiques certes, mais aussi il acquiert une valeur de vecteur de partage et de socialisation.
A ce propos, Gilles Brougère nuance ce fait en rapprochant le jeu imaginaire de celui à règles, car concède-t-il, même les jeux avec des règles préétablis produisent, malgré tout, une situation imaginaire. La règle en question est pour l’auteur, un ensemble de conventions ou normes, ou encore ce qui est imposé ou adopté comme ligne directrice de conduite. Cette règle est souvent variable et n’est pas assimilable a une loi, en ce sens qu’elle peut être ignorée ou non appliquée sans pour autant causer des sanctions comparables à celles inhérents au non respect des textes règlementaires. La règle ne s’impose que si les joueurs l’acceptent de façon explicite ou implicite. La règle du jeu n’est pas obligatoire, et la non participation au jeu conduit à échapper à la règle du jeu si elle existe. L’existence ou non des règles du jeu est ainsi une caractéristique du jeu, et celles-ci sont plurielles, variables, modifiables, négociables et relatives au type de jeu, aux joueurs, à leur communauté, au lieu ou à l’espace du jeu.
Comme le mentionne Ludovic Gaussot[67], les jeux surtout réglementés permettent aux enfants de parvenir à assumer les rôles des autres, et de passer ensuite à un autre stade de développement où on comprend les rôles organisés dans un tout unifié. Les enfants commencent à comprendre l’univers des règles et de la loi qui traduit le fait qu’on ne doit pas faire ceci ou cela. Le jeu conduit l’enfant à établir la conscience de soi d’une part, et celle de la collectivité d’autre part. Il intègre les relations de groupe et à l’autre. L’enfant à travers le jeu, intègre les attitudes des autres envers lui, maîtrise ses attitudes envers eux, entre au contact de l’activité sociale. Ces prescriptions de cohabitation influent beaucoup sur le comportement des enfants et les guident. Plus tard, même quand ils seront grands, ils y puisent leur modèle et leur façon de se conduire dans la vie. Pour réussir la socialisation de l’enfant, la crèche se doit de l’aider, de l’instruire, sur les règles et les us relatifs à sa société. Le deuxième volet de la socialisation réside dans l’incorporation de l’enfant au milieu au sein duquel il évolue. Il s’agit de contact humain avec les autres enfants plus petits que lui ou plus grands que lui, des relations humaines avec les éducateurs, des relations humaines avec l’entourage. Dans le cadre du jeu, les relations sont relativement réglementées.
Il n’y a du jeu que si le joueur possède toute sa liberté de jouer ou non, a reconnu Gilles Brougère[68]. Le joueur doit être en mesure de prendre la décision de jouer en toute liberté. Ainsi, la première règle fondamentale du jeu est cette liberté du joueur, c’est à dire, permettre à l’enfant de choisir de jouer. Cela suppose une autre alternative. Lorsque le jeu n’intéresse plus l’enfant, il s’y désintéresse et doit être en mesure de s’y désintéresser. Cette liberté du joueur est un des principes engendré ou une des caractéristiques produites par les « règles du jeu »[69]. Les règles du jeu comprennent ainsi la liberté de jouer, la décision de jouer de la part du joueur. Certains spécialistes admettent que le jeu puisse ne pas comporter de règle et font ainsi la distinction entre les jeux de règles et les jeux sans règle. En ce sens, les jeux sans règles peuvent s’observer chez les enfants à bas âge d’une part, puis chez les adultes d’autre part dans certaines activités où on dit par exemple que « tous les coups son permis ».
Mais d’autres spécialistes comme Vygotski[70] soulignent qu’il n’existe pas de jeux sans règles, car même un jeu imaginaire contient déjà des règles de comportement en dépit du fait qu’il ne s’agisse pas de jeu avec des règles explicites et formulées à l’avance. Pour l’auteur, même un enfant qui joue avec une poupée en imaginant être la mère et la poupée l’enfant, adopte ou obéit déjà aux règles du comportement maternel.
- Le rôle du personnel d’encadrement dans les jeux :
Cela concerne le temps alloué aux jeux par le personnel d’encadrement qui peut intervenir pour arbitrer les conflits, animer les séances de jeux ainsi que toutes autres activités collectives ou libres, nécessitant la direction ou la présence d’un adulte. « Ils adorent, ils adorent, ils adorent que l’adulte joue avec eux. » dit une puéricultrice dans les entretiens.
Variables | Entretien 1
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Entretien 2
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Entretien
3 |
Entretien 4 | Entretien 5 |
Intervention indispensable des adultes en jeu libre et activités collectives | La puéricultrice ou l’auxiliaire choisit le jeu
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intervention des auxiliaires dans les choix et l’animation des jeux
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dirigés et adapté aux enfants et au climat (rôle accentué du personnel encadreur)
arbitrage des conflits |
Choix et orientation du jeu selon l’humeur et classe d’âge | Animation suivant programme |
Le psychologue conseille à propos des jeux nouveaux pour les enfants
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Le psychologue forme les auxiliaires
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Exploration stimulation et découverte : bruits et sons
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avec surveillance | Socialisation et relation avec les autres- politesse et civisme respect règles. |
« Mais l’intervention d’un adulte est souvent indispensable pour que les enfants se socialisent et se côtoient convenablement et en toute sécurité. Les puéricultrices interviennent de manière permanente ou encadrent de temps en temps le déroulement des jeux pour assurer la sécurité des enfants. Vous savez, les parents sont très stricts sur la santé de leur enfants et des petites blessures peuvent devenir de graves problèmes pour notre crèche si on ne veille pas sur les enfants, alors qu’il y a des enfants brutaux et des enfants très doux, qui risquent subir les expériences des autres. » dit une directrice de crèche.
-Intervention des auxiliaires dans les jeux, source d’équilibre et d’équité : L’intervention des auxiliaires ou des puéricultrices trouve toute leur importance dans cette analyse car la socialisation des enfants dépend également de leur perception de leur personne et celle des autres. En effet, les enfants plus timides peuvent développer leur sens relationnel à travers les jeux collectifs alors que les autres enfants relativement dominateurs, apprennent à mieux se maîtriser à l’occasion des jeux. Certes, cela requiert une forte intervention des auxiliaires pour atténuer le tempérament ou la propension des autres à contrôler totalement les jeux. Les auxiliaires entrent également en jeu afin de rétablir toute forme de déséquilibre perçu dans les jeux. C’est par exemple le cas des jeux de rôle ou les jeux nécessitant une idée d’équité dans la participation.
La présence des adultes donne une importance aux jeux aux yeux des enfants. En effet, cela est perçu de manière positive de la part des enfants. Bien que le jeu lui-même n’intéresse pas effectivement l’enfant, ce dernier pourra être enthousiasmé par le animations et mots chaleureux prononcés par l’auxiliaire. Raison pour laquelle, la sélection d’un personnel à la fois professionnellement compétent et relationnellement efficace est de rigueur afin de réussir le développement social des enfants et leur éveil.
Relation entre taux d’éveils, jeux et personnels d’encadrements : En interprétant la relation entre les jeux disponibles, installés dans les crèches et initiés par les puéricultrices qui interviennent dans le soin et l’animation des journées des enfants, on constate qu’il existe une relation entre le taux d’éveil et le jeu. Bien que ce ne soit pas un lien de causalité directe, c’est-à-dire le jeu à la crèche ne constitue pas essentiellement le principal facteur d’éveil de l’enfant mais il existe une relation entre le jeu à la crèche et le taux d’éveil des enfants. Ainsi, les jeux sont jugés utiles dans les crèches pour l’éveil des enfants mais d’autres facteurs pourront avoir des impacts sur cet éveil. Face à des jouets, les enfants goûtent l’objet concerné, le palpe… Le jouet « avec des motifs assez gros, de couleurs très flashées » comme le dit la directrice d’une crèche invite l’enfant à des gestes d’éveil.
Par conséquent, les enfants laissés seuls avec des jeux amènent un certain éveil des enfants mais ceci ne donne pas les résultats escomptés. En effet, ils peuvent ne rien comprendre aux jeux s’ils n’y sont pas initiés. La présence et l’intervention des puéricultrices et auxiliaires deviennent alors indispensables à l’éveil des enfants. D’autres facteurs entrent alors dans le développement des enfants. Peuvent avoir des impacts les facteurs environnementaux tels que cadres, lumières, pollution, bruits et espaces dans lequel évoluent les enfants. Les psychologues évoquent que le milieu peut avoir des conséquences plus prononcées sur les enfants par rapport aux prédispositions physiques et génétiques. Les adultes influents qui interagissent entre les enfants peuvent alors favoriser leur éveil.
Ainsi, la présence des adultes, constitués par le personnel d’encadrement est requise pour le bon déroulement des activités ludiques, visant la socialisation et l’éveil des enfants. La présence des professionnels de la crèche et leur disponibilité à veiller à la sécurité rassurent les enfants et leur donne progressivement confiance pour aller vers leurs compères. Il y a alors des plaisirs intenses et renouvelés qui se poursuivent ultérieurement avec l’âge et dans les autres structures comme l’école maternelle. Les enfants acquièrent des compétences sociales. En fin de compte, l’enfant qui a connu la crèche est mieux préparé à affronter sa jalousie et celle des autres en divers domaines (jouets, attention, habillements, etc.), et il a ainsi commencé son processus de socialisation de façon précoce. La crèche joue ce rôle de socialisation précoce. Certains auteurs parlent de socialisation au berceau.[71]
- Le nombre d’enfants dans les groupes d’ages dans les crèches
Ils sont regroupés dans des classes d’âge. Les crèches proposent 4 catégories selon l’âge. D’une manière générale, ces catégories mettent en exergue des petits enfants de bas âge ou des nourrissons, des enfants pouvant marcher, d’autres pouvant parler et enfin, les plus grands.
Variables | Entretien 1
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Entretien 2
|
Entretien
3 |
Entretien 4 | Entretien 5 |
Nombre enfant | 52 | 42 | 40 | Des dizaines 45 | 80 |
Classe d’age1/3 à 15mois | 10- | 8 | 8 | 10 | 22 |
Classe d’age2 /15à24 mois | 18 | 12 | 12 | 15 | 23 |
Classe d’age3/24à 36mois | 24 | 16 | 16 | 10 | 26 |
Classe d’age4/ plus de 3 ans | sans | 6 | 4 | 10 | 19 |
Quelques répondants acceptent de donner exactement le nombre et la catégorie d’âge des enfants que leur établissement reçoit. D’autres, par contre, refusent catégoriquement de mentionner les nombres exacts mais donnent seulement des idées évasives comme les bébés ou les enfants plus grands. Selon l’envergure de l’établissement, certaines crèches reçoivent 20 bébés environ alors que d’autres parviennent à s’occuper jusqu’à une cinquantaine d’enfants, y compris les nourrissons et les enfants plus grands, d’environ 2 à 3 ans. Mais la vie commune de ces enfants ne peut être effective que moyennant socialisation et sociabilisation.
La socialisation de l’enfant par la crèche se réalise par son intégration sociale dans un cadre où il rencontre des professionnels de la petite enfance de même que d’autres enfants de son âge[72]. Le fait de s’habituer à se cadre, d’y prendre confiance et d’éprouver le plaisir d’y revenir et d’y rester pendant le temps de l’accueil participe à sa socialisation. Si l’éducation à pour rôle principal de former le citoyen de l’avenir, la crèche est l’espace formel pouvant assurer cette fonction, et ce dès le premier âge de l’enfant. En matière de développement du tout petit, il faut mettre en exergue et insérer dans le programme éducatif au sein de ces institutions des méthodologies appropriées visant à la socialisation.
Cette notion est fondée sur l’entente avec les autres, rehaussée de cohésion et d’acceptation. La socialisation se décline en enjeu de taille au sein des crèches. C’est aussi un défi car les tout petits ayant été chouchouté seul par ses proches voire ses intimes se voit imposé de vivre avec les autres. L’inexistence donc d’affinité préalable affecte les relations inter enfants, et peuvent avoir des retombées sur le comportement de chacun au début. Les enfants se sentent forcés, malgré eux, de se comporter en société. Des préceptes et règles sont à supportés à longueur de journée jusqu’à l’adaptation totale de l’enfant. Ce qui n’est pas facile ni pour l’enfant lui-même, ni pour le personnel de la crèche.
Plus tard, dans les plus grandes classes, l’enfant restera individuel et timide si dès son premier âge, il n’a pas acquis le degré de sociabilisation nécessaire. Il existe des outils pédagogiques de mesures de la socialisation. Cependant cette étude ne va pas le développer. Il arrive même que les chercheurs présentent des sociogrammes en fonction. Les activités ludiques interviennent chez l’enfant dans le processus de construction sociale de la réalité et des identités. En ce sens, Ludovic Gaussot[73] dans ses recherches a montré qu’à travers le jeu et les jouets, l’enfant s’expérimente, se construit personnellement, expérimente et construit les rapports sociaux, les normes et les valeurs culturelles. Le jeu et le jouet ont ainsi une place importante sur le plan sociologique dans la construction et le développement de l’enfant. Selon Francine Ferland, derrière ce jeu de l’enfant se cachent diverses composantes dont les plus fondamentales sont les composantes sensorielles, motrices, cognitives, affectives, sociales.[74]
La crèche en accueillant l’enfant assume un rôle dans sa socialisation précoce. C’est là, un des intérêts majeurs, explique Suzon Bosse-Platière[75], de l’accueil des jeunes enfants dans une telle structure. Cette fonction de la crèche est visible chez les enfants lorsqu’ils intègrent l’école maternelle. En effet, les observations ont montré que lorsque l’enfant a été accueilli et a eu une expérience de la crèche (et aussi de la halte garderie), ils s’adaptent mieux à l’école maternelle. Dans les faits, les enfants par le biais de la crèche acquièrent l’habitude de voir d’autres enfants, vivent des situations de différentiation par rapport aux autres enfants, en terme de formes, d’habillements, de jouets, des personnels professionnels des crèches accordant leur attention à d’autres enfants. Ces enfants étant passés par la crèche s’habituent à l’ouverture à l’autre, apprennent le plaisir de vivre ensemble et de partager avec les autres. Ce processus est progressif car les enfants accueillis en crèche se rencontrent tous les jours et régulièrement. Ces retrouvailles créent des habitudes et des points de repères.
La précocité de enfants peut avoir des impacts sur l’importance des jeux. En effet, des enfants précoces peuvent choisir les activités qui leur conviennent sans tenir compte des suggestions des auxiliaires. Ceci sous entend que leur éveil se passe bien avant l’intervention de ces auxiliaires. Les jeux serviront alors de moyen d’épanouissement des enfants où ils trouveront du temps pour exprimer leur préférence, de faire éclore ou affermir leur personnalité.
Considérant que la présence des puéricultrices et leur intervention peuvent avoir des impacts sur le développement des enfants, indiqués par le taux d’éveil des enfants, c’est-à-dire le niveau d’ouverture des enfants face aux stimuli extérieur, le niveau de réflexe des enfants qui sortent de leur dépendance totale vers une certaine autonomie. Bien que les indicateurs objectifs peuvent ne pas satisfaire le souci de mesure du taux d’éveil, les personnes enquêtées ont été capables d’estimer le niveau d’éveil des enfants selon leur langage, leur réaction, leur compréhension globale et leur taux de réponses face aux questionnements et aux expositions diverses (réaction face aux jouets, aux doudous, à la présence de leur camarades) ainsi que les animations. En est aussi concerné la découverte des enfants de leur corps et de leur environnement. Certains enfants, qualifiés d’éveillés, répondent aux stimuli et sortent de leur inertie facilement alors que d’autres, du même âge semblent plus nonchalants, se meuvent difficilement et paraissent ne rien comprendre aux animations diverses mais imitent seulement les autres.
Cette mesure peut être discutée car les apparences externes et les comportements ne constituent pas entièrement l’éveil des enfants. Ce sont seulement la partie émergée de l’iceberg, cachant une autre partie plus large et plus développée, qui contient d’autres éléments plus stables et plus influents. Toutefois, le caractère jeune des sujets suscite une approche plus délicate en vue de respecter la fragilité psychologique des enfants.
Ainsi, les hypothèses stipulant que :
Hypothèse n° 1 : Le jeu à la crèche, par le groupe d’enfants qu’il met en présence et les contacts et les échanges (émulations) entre les enfants (paires) et avec les professionnels de la crèche (éducateurs) qu’il suscite, contribue à la socialisation de l’enfant.
Hypothèse n°2 : Le jeu à la crèche, bénéficiant du professionnalisme et de l’expérience des intervenants dans la pertinence du choix des jeux, des jouets et des matériels ludiques bien adaptés, soutient l’éveil de enfant
Ont été vérifiées.
Récapitulation :
Cette récapitulation permet d’avoir une idée générale sur l’analyse. C’est surtout l’intervention des adultes qui impacte le développement des enfants. Les jeux restent des moyens indispensables mais ils ne remplacent en aucun cas les parents et les puéricultrices ni les éducatrices car il a été vu que la relation entre jeu et éveil existe mais il ne s’agit pas d’un lien de causalité. Certes, le jeu y contribue mais il ne constitue pas un moyen irremplaçable.
Cette analyse montre que malgré les nouvelles technologies qui tendent à rendre une place importante dans l’éducation et la socialisation, les moyens techniques ne suffisent pas mais la chaleur humaine et l’interaction entre les hommes restent les meilleurs moyens pour éduquer et développer les enfants. Cette étude soutient également que les moyens techniques, dont jeux, sont utiles pour faciliter les apprentissages et ils constituent une aide majeure pour les plus jeunes mais leur effet reste limitatif.
La place du jeu dans l’apprentissage est sans conteste importante car les jeux sont étroitement liés avec le développement des enfants. Les éducatrices et les puéricultrices ainsi que les auxiliaires doivent alors essayer d’améliorer sans cesse les jeux à proposer aux enfants pour qu’ils suivent une évolution adéquate par rapport à leur âge.
La relation entre les jeux et le développement des enfants dans tous les plans est incontestable. En effet, les jeux nécessitant des interventions d’adultes comme les marionnettes, la ronde, jeux de rôle, les chants, les narrations ou encore les toboggans ( les auxiliaires assurent la sécurité des enfants à ce niveau) apportent des bouffés d’oxygène aux enfants. La présence d’adulte responsable dans les jeux rassurent les enfants et favorise leur éveil. Le sourire, la voix chaleureuse, l’ouverture du personnel d’encadrement catalyse l’apprentissage et l’intérêt des enfants.
Les jeux tiennent une place de choix dans le développement psychomoteur et dans l’épanouissement social des enfants. Ils les aident à connaître et à évoluer dans un nouvel environnement nouveau, autre que le sein de sa mère et la chaleur réconfortante de son père.
Section 3 Recommandations pour les crèches :
1 : Une structure du personnel et une infrastructure adaptées aux jeux
La forme idéale des crèches, favorables au développement des enfants peut être considérée d’après les acteurs principaux en puériculture, étant donné la place de la crèche dans la vie des enfants et dans la pratique du jeu.
– Une bonne structure des ressources humaines pour une meilleure réussite.
A l’instar des crèches collectives, les établissements ayant pour mission l’épanouissement se doivent de constituer leur équipe selon des modèles bien définis. En effet, la dimension humaine du centre est un point très important pour les crèches. La priorité doit être donnée aux puéricultrices, qui sont chargées des soins principaux des enfants et qui sont aussi occupées à initier les enfants aux jeux. Les éducatrices, perçues comme telles, doivent focaliser leur prestation vers une approche plus ludique et moins contraignante afin de mieux captiver l’attention de enfants et de les amener à un éveil effectif.
Cette étude a pu retracé que le nombre moyen en personnel de soin est de 6, composé essentiellement de 3 éducatrices et de 3 puéricultrices, y compris les auxiliaires. Ce nombre pourra être augmenté selon le volume d’activité de la crèche pour que les enfants soient bien soignés et bien entretenus, favorisant ainsi la pratique des jeux dans des conditions propices à l’éveil et à la socialisation.
L’empathie et la capacité de compréhension des gestes et de l’humeur demeurent les principaux critères personnels dans la sélection d’employés au cours des embauches éventuelles. En effet, la place occupée par le personnel de soin et d’éducation affecte de manière directe le développement des enfants.
Ces critères restent aussi valables pour d’autres cas, à part les crèches. Ils peuvent alors être considérés par les parents qui ont recours au service des nourrices ou des baby-sitters.
– Une infrastructure spacieuse pour les enfants :
Les acteurs en puériculture sont unanimes sur l’importance de l’étendu des espaces dédiés aux jeux. Un endroit bien large, sans obstacle ni objet susceptible d’empêcher le bon déroulement des jeux et l’épanouissement des enfants. Il est impératif que les crèches investissent dans les installations et les aménagements afin de disposer d’un minimum d’espace acceptable pour le déploiement de la potentialité et de la vitalité des enfants. Le privilège doit être donné dans la mesure du possible à un environnement naturel afin de familiariser les enfants avec la nature et bénéficier des avantages inhérents à cet aspect naturel du milieu. En effet, vu la fragilité des enfants, il leur est important d’être en contact avec les plantes, non seulement pour des objectifs cognitifs mais surtout pour leur santé. Si les plantes éjectent une grande quantité d’oxygène, cela aura des effets bénéfiques sur les enfants dont le système nerveux est encore en phase de croissance. Pour le développement normal physique et psychique des enfants, il sera recommandé d’apporter des touches de verdures, de sables et d’un espace aquatique bien sécurisé et adapté à l’âge des enfants. De tels aménagements favorisent le développement des enfants en termes d’éveil et de socialisation.
Par exemple, des petits bacs de sable et des petits points d’eau ( piscine artificielle) seront installées dans l’enceinte de la crèche afin de maximiser le plaisir des enfants dans les jeux collectifs ou individuels, se déroulant des ces endroits.
. La sécurité au sein de la crèche
Pour connaître l’enfant, il faut le regarder jouer. En effet, c’est là qu’il s’exprime le plus. Ses réactions traduisent ce qu’ils pensent ce qui le préoccupent et surtout ce qu’il souhaite. Le bon éducateur de crèche décèle vite ces agissements et interagissent en fonction. Sont-ils agressifs ? Sont-ils peureux ?sont-ils courageux ? Comment ils évoluent en société ? La sécurit& dans les crèches doivent répondre à ces questions pour permettre un meilleur éveil et une socialisation adéquate.
Les filets de sécurité et une luminosité appropriée sont aussi importants aux yeux des enfants que pour les parents. En effet, le fait de voir les systèmes de sécurisation des endroits dédiés aux jeux rassure les parents. Pour la luminosité, les rayons diffus renforçant la lumière naturelle entrant dans les espaces de jeux soulagent la peur du noir des enfants et les stimulent. Le cerveau des enfants doit être initié à répondre adéquatement aux stimuli comme la lumière. Ainsi, ils développent progressivement un meilleur réflexe et tout ce qui concerne l’éveil. Le fait de jouer dans des espaces bien éclairés influe sur le comportement des enfants. Ils seront plus épanouis s’ils se sentent en sécurité. Ils maîtriseront mieux leur peur du noir et pourront grandir normalement, sans phobie. Le jeu pourra intervenir sur ce point. En effet, les activités ludiques de type « tunnel » peuvent familiariser les enfants à un passage dans le noir. Il en est de même pour les jeux de cachettes où ils pourront trouver refuge dans des espaces plus ou moins lugubres. Dans les circonstances actuelles où le terrorisme prend du terrain, les mesures de sécurité au sein de la crèche doivent être un des préoccupations majeures des responsables. Ils doivent attacher le maximum d’attention à cela et organiser leurs activités dans ce sens.
Par ailleurs, ils doivent en sus
- veiller à ce que les enfants ne se blessent
- éviter les accidents de toute nature
- éliminer la culpabilisation des adultes
Ces mesures rentrent dans les responsabilités des crèches.
- Les jeux, comme outil de socialisation et d’éveil
La diversification de jeux et leur renouvellement forment le capital à mettre en valeur au sein d’une crèche. Il revient aux dirigeants, composés des directrices et des responsables financiers des crèches, d’imposer un budget consacré au parc de jeux et aux jouets. Il s’agit d’un atout majeur, indispensable au développement des enfants comme il a été conclu précédemment. Avant trois ans, les gestes des enfants se réduisent généralement à l’imitation et à l’exploration ainsi qu’à la manipulation.
Ainsi, les acteurs de puériculture, il est important de bien gérer les gestuels et les vocabulaires qui seront retenus et répétés par les enfants bien que ces derniers ne comprennent pas systématiquement leurs verbes et leurs gestes. L’on peut considérer les enfants comme des champs nouveaux. Seules les graines qui y seront semées qui se développeront. Si les éducateurs se hasardent à expérimenter sur ces enfants, ces derniers vivront suivant le mode de fonctionnement, les gestes et les vocabulaires acquis très tôt.
Il est aussi important de déceler les traits personnels de l’enfant et de tenir compte des réalités familiales et environnementales des enfants pour mieux canaliser les activités ludiques qui serviront d’apprentissage pour redresser les traits trop pesants, faisant office de défaut quand l’enfant grandira. Cela se reflète dans les jeux où les gestes malveillants de la part des enfants ne sont pas compris comme tel. La présence et l’intervention permanentes d’un adulte sont alors fortement recommandées.
La socialisation dans les programmes
Plus tard, cette approche se voit étalée dans les programmes scolaires en éducation physique sportive. En effet, les nouveaux programmes de 2002 en font allusion et élargissent les portées jusqu’aux formations du citoyen pour une vie commune. A noter en passant que la discipline vise en plus à intégrer l’enfant à la vie collective avec ses semblables compte tenu des contraintes que cela apportent.
Les activités physiques comme l’EPS comptent parmi les moyens et les processus permettant aux enfants de développer leur personnalité dans l’environnement dans lequel il évolue. Ils y apprennent comment interagir avec les autres et se comporter dans un contexte bien défini et bien réglementé tout en poursuivant des objectifs précis ou des buts relativement vagues.
A titre d’illustration, c’est à travers le sport collectif par exemple que les enfants apprennent à être fair-play. Ils acquièrent alors des valeurs morales et des valeurs sociales, utiles à une vie harmonieuse en société. Grâce au personnel encadreur qui joue le rôle de coach, ils forgeront leur personnalité et leur manière de percevoir les autres ainsi que leur manière d’interagir avec eux.
Les règles de jeu deviennent alors des contraintes à respecter dans les interactions sous peine de se faire expulser du terrain de jeu. Par analogie à la vie quotidienne, ces activités traduisent le fonctionnement en société où les lois et les divers textes règlementaires régissent la vie en société et l’interaction avec les autres sous peine d’aller en prison ou de payer des amendes.
Quelque soit le niveau de développement de l’enfant dans une structure sociale qualifiée de spatio-temporelle comme la crèche, les objectifs demeurent inchangés :
- -Lui permettre de façonner sa personnalité au sein d’un groupe sociale
- -De trouver son identité de manière progressive
- -Développer en lui sa compréhension des valeurs sociales
- -Inculquer en lui les règles de la vie collective
- -Fortifier son physique
- -Se découvrir en terme d’aptitude physique
Inexistence de la limite du jeu dans la vie
Le jeu n’appartient pas tout de même aux seuls enfants. Des recherches effectuées dans les universités prouvent que les étudiants qui jouent beaucoup réussissent mieux. Tels sont les cas des étudiants de l’université Paul Sabatier, dans la discipline sciences et médecine. A l’issue d’une enquête réalisée en 1993, il apparaît que, le deuxième cycle groupe des étudiants qui ont beaucoup joué depuis des années. 77.5% d’entre eux aiment jouer 66% travaillent par paires et 33%disent que l’attrait du jeu consiste au travail dont ils ne se rendent pas compte. Par ailleurs, à l’issue d’une autre enquête portant sur les activités orales, exercées sur des étudiants en IUT, les jeux sont ratifiés et il y a eu 87.3% qui s’y mettent. Dans les classes, les étudiants aimant les jeux sont souvent les meilleurs et occupent les premières places.
Il n’est pas rare que les amis d’enfance ou d’adolescence tiennent une place de choix et laissent des traces indélébiles dans le cœur de chacun. A ce stade, les enfants ou les pubères, deviennent plus fermés à cause des changements physiques et des modifications psychologiques subis au cours de la puberté ou peu avant cette période transitoire. Le fait de se renfermer sur eux-mêmes provient des fluctuations hormonales impactant leurs humeurs et les changements de personnalité qui se trament au sein de son psychisme.
Si le pubère a tendance à imiter les vedettes ou d’autres modèles jugés importants dans leur vie, il se forgera une personnalité nouvelle avec des valeurs spécifiques à cette personnalité. Si Wallon le qualifie de stade des « valeurs sociales », il souhaite mettre en exergue une approche orientée vers l’interaction du sujet et de la société de manière plus généralisée. Les stars internationales de cinéma ou de musique entrent en jeu dans la vie du sujet car elles l’influencent de manière assez profonde. Vecteurs de valeurs sociales, les individus ayant de fortes influences sur le sujet deviennent des modèles de socialisation. C’est-à-dire que les sujets imitent leur façon d’être et leur manière de se vêtir pour devenir quasi totalement comme ces individus. Le fait de suivre « à la lettre » les modes et tendances vestimentaires véhiculées par les stars compte également parmi les traits de personnalité de la personne, des paramètres qui interviennent dans leur interaction avec leurs semblables et leur introduction dans un univers de leurs amis.
Si Wallon en parlait en 1959, actuellement, l’imitation des stars et les influences de grandes marques de type Dora L’exploratrice, des modèles non négligeables pour les enfants atteignent de plus en plus les sujets jeunes. Ces paramètres entrent alors dans leur socialisation entre eux. A titre d’illustration, les enfants ayant des vêtements ou des effets scolaires à l’effigie de ces « stars » s’imposent et semblent bien perçus par les autres enfants. Ces « stars » deviennent alors des sources de puissance. Généralement, les enfants en possession de ces biens arrivent à mieux influencer et à mieux se socialiser avec les autres enfants. Ces émissions télévisées sont aussi perçues comme des jeux car elles requièrent des interventions des enfants et une approche plus ludique de l’apprentissage.
Conclusion générale
Le jeu a toujours été une activité de la personne depuis son premier âge jusqu’à la fin de sa vie. Plusieurs auteurs se sont prétendus à analyser cette notion. Les approches sont multiples .Les uns attachent de l’importance à la valeur éducatives des jeux au sens pédagogique du terme. Les autres orientent leurs recherches vers un axe plus psychologique, psychothérapeutiques, d’autres encore dans le domaine social .A vrai dire, les études sont basées sur le même fondement, le jeu de l’enfant .Les résultats de toutes ces recherches aident les responsables de crèches à améliorer leur professionnalisme pour le bien de l’humanité.
L’enfance est une période de première vie d’une personne. Le rôle des parents, et notamment celle de la mère, constitue le pivot de cette phase de la vie car c’est le moment où s’effectue le développement de cet enfant. Le principal activité des parents est d’élever leurs enfant Mais les temps sont durs et étant donné les problèmes quotidiens de la vie actuelle, les femmes sont obligés de passer cette responsabilité aux mains d’autres personnes étrangères pour le petit dans un premier temps et qui deviennent à la longue leurs parents, leurs protecteurs, leurs éducateurs. Cela attribue une lourde responsabilité citoyenne à la crèche, responsabilité à laquelle elle ne peut se désister et à laquelle elle doit déployer ses efforts pour construire une bonne base de départ à la vie des enfants qu’elle accueille.
Les analyses statistiques ont prouvé qu’il existe des relations entre le jeu à la crèche et l’éveil des enfants. De même, la socialisation de l’enfant peut s’acquérir à travers les jeux pratiqués en ces mêmes espaces. Mais c’est surtout l’intervention des auxiliaires et éducateurs en tant que guide et modèle qui influe intensément au développement des enfants dont ils ont la responsabilité de garde et d’éducation.
Une crèche sérieuse dispose des moyens matériels et humains leur permettant de se vaquer à leur activité. Leur attribution se résume principalement en activité ludique orientée dans un sens éducationnelle du point de vue éveil et sociabilité de l’enfant.
L’exécution de ces tâches nobles se réalise à travers des jeux, des jeux de choix, des jeux étudiés et adaptés aux besoins des enfants par classes d’âges.
Il leur appartient aussi de veiller à la santé physique des enfants avec les soins que cela demande. Les autorités publiques ont eu leurs mots à dire dessus ainsi que les grandes organisations internationales lesquelles ont reconnu le jeu comme droit des enfants.
La pratique des jeux, en tant qu’outils pédagogiques, ne s’arrête pas aux bas âges mais tout au long de la vie la personne éprouve le besoin de jouer. L’objectif n’est peut-être pas le même pour un enfant et un adulte .mais une chose est certaine, le jeu fait partie intégrante de la vie et le plaisir que l’on y puise n’a pas de limite.
[1] – ROSENCZVEIG Jean-Pierre (sous la dir.), La Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant du 20 novembre 1989 en 89 questions, Editions IDEF, 1991, pp. 20 et s.
[2] – SAUSSOIS Nicole (du), Les métiers de l’enfance, Editions Vuibert, Paris, 2005, p. 17.
[3] – Idem
[4] – FERLAND Francine, Et si on jouait ? Le jeu chez l’enfant de la naissance à six ans, Editions Hôpital Sainte Justine, Paris, 2002, p. 21.
[5] – GUERRIEN Bernard, La théorie des jeux, Editions Economica, Paris, 1993, p. 5.
[6] – BROUGÈRE Gilles, Jouer / Apprendre, Editions Economica, Paris, 2005, p. 39.
[7] – GUTTON Philippe (1973), Le jeu chez l’enfant, Editions G.R.E.U.P.P., Paris, 1988, pp. 30 et s.
[8] – Idem, p. 25.
[9] – Idem, pp. 31 et s.
[10] – WINICOTT D. W. (1975), Jeu et réalité, Editions Gallimard, Paris, 1975, p. 90.
[11] – Idem, p. 24.
[12] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[13] – Idem.
[14] – FERLAND Francine, Et si on jouait ? Le jeu chez l’enfant de la naissance à six ans, Editions Hôpital Sainte Justine, Paris, 2002, pp. 17 et s.
[15] – Idem, p. 34.
[16] – JOLY Fabien, « Le travail du jouer et ses déclinaisons », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 9-17.
[17] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[18] – JOLY Fabien, « Le travail du jouer et ses déclinaisons », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 9-17.
[19] – Idem.
[20] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, pp. 9-10.
[21] – BOSSE-PLATIERE Suzon, Je fais garder mon enfant, Editions Stock, Paris, 2000, p. 54.
[22] – SAUSSOIS Nicole (du), Les métiers de l’enfance, Editions Vuibert, Paris, 2005, p. 64.
[23] – SAUSSOIS Nicole (du), Les métiers de l’enfance, Editions Vuibert, Paris, 2005, p. 97.
[24] – CONFORTI B, FOSSEUX S., ENGUEHARD M., Travailler avec des enfants : puéricultrice, animatrice, pédiatre…, Editions Studyrama, Levallois-Perret, 2008, p. 18.
[25] – SAUSSOIS Nicole (du), Les métiers de l’enfance, Editions Vuibert, Paris, 2005, p. 68.
[26] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, p. 57.
[27] – BOSSE-PLATIERE Suzon, Je fais garder mon enfant, Editions Stock, Paris, 2000, p. 99.
[28] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, p. 54.
[29] – SAUSSOIS Nicole (du), Les métiers de l’enfance, Editions Vuibert, Paris, 2005, p. 196.
[30] – BROUGERE Gilles, op. cit.
[31] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[32] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre, praticien hospitalier, Marseille,
bensoussanp@marseille.fnclcc.fr
[33] – CONFORTI B, FOSSEUX S., ENGUEHARD M., Travailler avec des enfants : puéricultrice, animatrice, pédiatre…, Editions Studyrama, Levallois-Perret, 2008, p. 44.
[34] – JOLY Fabien, « Le travail du jouer et ses déclinaisons », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 9-17.
[35] – GUTTON Philippe (1973), Le jeu chez l’enfant, Editions G.R.E.U.P.P., Paris, 1988, pp. 30 et s.
[36] – VYGOTSKI Lev S., « Play and its Role in the Mental Development of the Child », Soviet psychology, Spring 1967, vol. V, n°3, pp. 6-18.
[37] – CHATEAU Jean, L’enfant et le jeu, Editions du Scarabée, Paris, 1967, pp. 134 et s.
[38] – FOURNIER Edith, « Le jeu chez l’enfant de deux à sept ans », Sociologie et sociétés, 10, 1, 1978, pp. 149-165.
[39] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[40] – Idem, p. 198.
[41] – CONFORTI B, FOSSEUX S., ENGUEHARD M., Travailler avec des enfants : puéricultrice, animatrice, pédiatre…, Editions Studyrama, Levallois-Perret, 2008, p. 14.
[42] – SAUSSOIS Nicole (du), Les métiers de l’enfance, Editions Vuibert, Paris, 2005, p. 197.
[43] – ROUSSILLON René, « Le jeu et la fonction symbolisante », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 21-32.
[44] – WINICOTT D. W. (1975), op. cit., p. 103.
[45] – GUTTON Philippe (1973), Le jeu chez l’enfant, Editions G.R.E.U.P.P., Paris, 1988, p. 105.
[46] – FERLAND Francine, Et si on jouait ? Le jeu chez l’enfant de la naissance à six ans, Editions Hôpital Sainte Justine, Paris, 2002, pp. 22-27.
[47] – SAUSSOIS Nicole (du), Les métiers de l’enfance, Editions Vuibert, Paris, 2005, p. 180.
[48] – BROUGÈRE Gilles, Jouer / Apprendre, Editions Economica, Paris, 2005, p. 52.
[49] – DUFLO Colas, Jouer et philosopher, Editions Presse Universitaire de France, Paris, 1997, p. 70.
[50] – BROUGÈRE Gilles, Jouer / Apprendre, Editions Economica, Paris, 2005, pp. 56 et s.
[51] – VINCENT S., Le jouet et ses usages sociaux, Editions La Dispute, Paris, 2001, pp. 22 et s.
[52] – SAUSSOIS Nicole (du), Les métiers de l’enfance, Editions Vuibert, Paris, 2005, p. 198.
[53] – BROUGÈRE Gilles, Jouer / Apprendre, Editions Economica, Paris, 2005, p. 34.
[54] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[55] – CONFORTI B, FOSSEUX S., ENGUEHARD M., Travailler avec des enfants : puéricultrice, animatrice, pédiatre…, Editions Studyrama, Levallois-Perret, 2008, p. 14.
[56] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, p. 57.
[57] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, p. 58.
[58] – CONFORTI B, FOSSEUX S., ENGUEHARD M., Travailler avec des enfants : puéricultrice, animatrice, pédiatre…, Editions Studyrama, Levallois-Perret, 2008, p. 16.
[59] – BOSSE-PLATIERE Suzon, Je fais garder mon enfant, Editions Stock, Paris, 2000, p. 118.
[60] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, p. 59.
[61] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, p. 57.
[62] – BOSSE-PLATIERE Suzon, Je fais garder mon enfant, Editions Stock, Paris, 2000, p. 107.
[63] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[64] – WALLON H., « Le rôle de « l’autre » dans la conscience du « moi » », Enfance, 3-4, 1946, 1959, pp. 279-286.
[65] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[66] – MEAD G. H. (1934), L’Esprit, le soi et la société (trad. Mind, Self and Sociiety), Editions Preses Universitaires de France, Paris, 1963, cité par Gaussot Ludovic, op. cit..
[67] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[68] – Voir supra.
[69] DUFLO Colas, Jouer et philosopher, Editions Presse Universitaire de France, Paris, 1997, p. 61.
[70] – VYGOTSKI Lev S., « Play and its Role in the Mental Development of the Child », Soviet psychology, Spring 1967, vol. V, n°3, cité par Gilles Brougère, op. Cit., p. 54.
[71] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, p. 57.
[72] – DOLEUX Catherine, Le guide des modes de garde, crèche, nounous, baby-sitter : trouver la formule idéale au moindre coût … et voilà le bébé, Editions Prat, Issy-les-Moulineaux, 2001, p. 57.
[73] – GAUSSOT Ludovic, « Approche socio-développementale des conduites ludiques chez l’enfant et le préadolescent », in JOLY Fabien (sous la dir.), Jouer … Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique, IN PRESS Editions, Paris, 2003, pp. 33-50.
[74] – FERLAND Francine, Et si on jouait ? Le jeu chez l’enfant de la naissance à six ans, Editions Hôpital Sainte Justine, Paris, 2002, pp. 27-31.
[75] – BOSSE-PLATIERE Suzon, Je fais garder mon enfant, Editions Stock, Paris, 2000, p. 54.
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