docudoo

JEUNES DELINQUANTS, ETUDE DE LA PERCEPTION FAMILIALE ET ACCOMPAGNEMENT DES FAMILLES : CAS PRATIQUES

 

 

 

 

 

JEUNES DELINQUANTS, ETUDE DE LA PERCEPTION FAMILIALE ET ACCOMPAGNEMENT DES FAMILLES :

CAS PRATIQUES

 

 

 

 

INTRODUCTION

Le sujet de la délinquance des jeunes est né du constat qu’actuellement dans la majorité des cas, on parle le plus souvent de la délinquance dans un point de vue uniquement pénal et sociale alors que les premiers concernés sont les familles. En tant qu’éducatrice, il est donc personnellement et professionnellement important d’aborder ce sujet sous un autre angle. C’est-à-dire à partir du vécu des familles dans leur vie de tous les jours et de leur appréciation de la situation.

Comme l’intitulé du sujet l’indique, cette étude répond à l’intérêt de savoir comment les familles, qui sont aussi au centre de la délinquance de leurs enfants, perçoivent et conçoivent-elles cette délinquance. Aussi, le sujet sera abordé à partir d’une étude terrain menée auprès des familles avec comme outils de travail des questionnaires semi-directives à thème. L’intérêt principal de ce thème précis serait justement d’aider à comprendre ces enfants délinquants et leurs familles. En tant que recherche-action, la présente étude va donc porter plus de précision et d’éclaircissement sur les familles des jeunes délinquants, leur façon de vivre, leurs aspirations, leur impression.

L’utilité de la compréhension de la situation de ces parents et familles entre dans le cadre de la compréhension de ces jeunes et de l’environnement dans lequel ils ont vécu ou ils vivent.

Dans la présente étude, le champ de recherche est situé dans la délinquance des jeunes lato sensu et stricto sensu ainsi que les points de vue des familles. Cette question de la famille est ainsi le pilier de ce mémoire. De plus, la population concernée par cette recherche est le délinquant lui-même, la famille de délinquant mais également la société en général puisqu’il s’agit d’un phénomène qui concerne la personne, mais également c’est une problématique concernant la famille et globalement la société qui en est témoin et observatrice.

L’enquête utilisée dans cette recherche a été menée en France avec des familles d’origines françaises mais également étrangères. Pour l’épistémologie, les études vont aller aussi loin que le thème peut mener car pour mieux comprendre le sujet, il faut déjà connaitre son évolution dans le temps.

Le présent mémoire est une étude orientée vers la pratique basée sur une étude terrain. Toutefois, une étude théorique sera exposée en premier avant d’aborder le vif du sujet qui concerne cette perception de la faille de délinquants.

Pour ce faire, une approche juridique et sociologique sera utilisée afin de mieux comprendre le thème dans un premier temps. Dans la seconde partie, il s’agira d’une recherche-action qui se concentrera sur la compréhension de la délinquance et sur la perception des familles de délinquants. Autrement que le droit et la sociologie, il va principalement s’agir d’une recherche mélangeant analyses sociologique, psychologique et juridique diamétralement convergentes.

Pour mieux mener cette recherche, il se pose la question de savoir quelle est la conception qu’ont les familles des déterminants éducatifs de la délinquance de leurs enfants ?

La délinquance juvénile est un sujet sensible qui touche la société depuis longtemps et qui est toujours d’actualité. C’est une des plus grandes préoccupations familiales, sociales et politiques dans tous les pays. Il n’y pas de génération spécifique pour caractériser la délinquance car celle-ci a toujours existé et existe toujours à l’heure d’aujourd’hui. Entre crise d’adolescence et crise identitaire, il est quelque fois compliqué de définir la nuance existant dans la délinquance et déviance des jeunes et des enfants.

Etant également une problématique personnelle, les jeunes qui tombent dans cette délinquance vont souvent jusqu’à leur limite physique et émotionnelle et dans le même test ils incluent automatiquement les membres de leurs familles qui n’y sont certainement pas indifférents.

Une fois, le jeune se trouve perdu dans ce monde qui semble si différent de celui imposé par les parents et par la société, il est difficile de l’en détaché et la société va finir par donner cette qualification de délinquant car le jeune aurait commis des actes qui vont à l’encontre des règles instituées par la société.

Ces « ces écarts de conduites », dirait-on, sont généralement qualifiés par la loi, de délits ou de crimes et comme le dit si bien un auteur-sociologue « Ces délits ou ces crimes insignes sont en outre entièrement construits selon des catégories psychologiques et selon une étiologie « psychologisante » dont l’élément essentiel est le rôle perturbateur des conflits familiaux »[1]. On va graduellement dans l’acceptation du fait que la délinquance des jeunes est donc la commission d’un écart de conduite qui pourrait être un crime ou un délit. De plus, il est aussi admis que le paramètre familial peut également être une cause probable de cette délinquance. Il sied donc de reconnaitre les liens entre la criminologie qui est l’étude juridique de la délinquance et la psychologie, car il est indéniable que la psychologique est une source irréfutable de cette délinquance chez certains enfants. Ceci ne veut toutefois pas dire que la psychologie est l’unique matière en cause dans ce cas précis.

Justement, la sociologie et la politique sont également à considérer car dans l’étude de la société. Il n’est également du cas de la politique qui met en place les mesures de prévention et de prise en charge des délinquants.

Pour répondre à la problématique visée supra, un questionnaire a été utilisé et les résultats collectés seront par la suite exposés puis analysés dans une partie spécifique. Ainsi, cette étude sera divisée en trois grandes parties qui sont la partie théorique sur la délinquance juvénile (Partie 1) qui va ouvrir le thème de la pratique dont le sujet principal est la perception de la délinquance des jeunes par les familles (Partie 2) pour enfin se terminer par la partie sur le thème des jeunes délinquants et de la justice (Partie 3)

 

PARTIE 1-POINT DE VUE THEORIQUE SUR LA DELINQUANCE DES JEUNES

Jeune délinquants ou enfants délinquants, ce n’est pas vraiment une nouveauté dans la société actuelle. La délinquance juvénile n’est pas non plus un nouvel évènement ou une tendance nouvelle des jeunes d’aujourd’hui. Ce qui fait la différence avec la délinquance juvénile d’auparavant est l’âge de ces jeunes en trouble qui devient de plus en plus jeune avec le temps. Mais quand est-ce qu’un jeune est-il qualifié de délinquant ? Une erreur de jugement suffit-elle à faire d’un enfant un délinquant ? Il est donc essentiel de mettre en place un domaine de définition pour déterminer et délimiter la définition de la délinquance juvénile.

1.      Les jeunes délinquants, qui sont-ils ?

Les jeunes délinquants ont un statut particulier dans la société. Souvent stigmatisés, ces jeunes se retrouvent dans une minorité qui dérange souvent la société. Mais qui sont-ils ? De quelle manière sont-ils devenus des délinquants ? Et il importe surtout d’avoir une définition de ce qu’est un jeune délinquant pour mieux comprendre la situation. Pour cela on a adopté deux conceptions différentes dont la première est sociologique et la seconde juridique.

 

1.      1. Définitions générale de la délinquance juvénile

En évitant les stéréotypes, tous les enfants ayant commis des erreurs ne peuvent pas tous être qualifiés de jeunes délinquants. D’ailleurs, qu’est-ce que la délinquance et comment cela se fait-il que des jeunes soient amenés en commettre. Une approche sociologique est importante pour avoir une compréhension approfondie du sujet. Il est donc intéressant de concevoir cette délinquance chez les jeunes au niveau sociologique puis juridique.

 

a.      Perception sociale de la délinquance des jeunes

Pour pouvoir définir la délinquance des jeunes il est indispensable de connaitre ce qu’est la délinquance en elle-même. La délinquance est ainsi l’ « état de celui qui commet un délit »[2]. D’après cette première définition, est délinquant celui qui commet le délit qui est une infraction légalement puni. La gravité de la délinquance est donc limitée à la commission du délit. Dans une seconde acception, la délinquance est un « ensemble des délits et des crimes, commis en un lieu et en un temps donné »[3]. S’il en est ainsi de la qualification du délinquant et de la délinquance, qu’en est-il alors des jeunes délinquants ?

Dans ce cas-ci, il convient de situer la délinquance dans un cadre précis. Certaines analyses sociologiques, comme celle de Dubet en 1987[4] utilisent le paramètre de la classe sociale pour comprendre la délinquance.

Ainsi, en considérant l’effet externe de la classe sociale, « la délinquance est l’expression d’une société de classes». En effet, ce n’est pas trop la société qui fait du jeune un délinquant mais c’est sa classe sociale. La répression de ce genre de pratique relève en effet de ces classes supérieures qui ont fait de la délinquance juvénile un effet de classe sociale.

Dans un point de vue plus internalisé, le paramètre de la classe sociale est plus évident. Ainsi, il s’agit de la communauté qui dicte les normes, la culture, l’éducation, la conduite à adopter. En bref tous ces éléments qui vont aider à catégoriser un jeune comme étant potentiellement des délinquants[5]. Dans certains cas, la délinquance est ce mal-être né du manque de ressources dû à l’appartenance du jeune à un niveau social plus pauvre. Sinon, dans une situation ou une famille plus aisée, on dirait que le jeune délinquant est en train de faire une révolte.

Malgré tous ces essais de définitions, le délinquant reste celui qui a accompli quelque chose contraire aux règles légales qu’il appartienne ou non à une communauté, qu’il soit dans une classe sociale aisée ou non. Seul celui qui est passé à l’acte[6] est ainsi blâmable et c’est lui qui sera le seul à pouvoir être qualifié de délinquant en ne prenant en compte aucun des paramètres énoncés ci-dessus.

En allant plus loin dans la définition, l’auteur-sociologue Mauger[7] propose d’opérer une distinction entre « délinquance » et « déviance », « délinquance juvénile » et « délinquance », « délinquance des jeunes de la classe populaire » et « délinquance juvénile ». L’auteur a voulu ainsi mettre en évidence l’existence de divers phénomènes qui s’apparentent à la délinquance juvénile mais qui ne l’est pas.

En faisant la synthèse de toutes ces analyses, la délinquance des jeunes peut être définit comme étant la commission d’infraction volontaire ou involontaire indépendamment de la classe sociale ou du niveau de vie et qui affecte la place du jeune dans sa communauté. Justement, un jeune des familles aisées n’est pas forcément un modèle de vertu et un enfant né dans la classe populaire n’a pas forcément comme destiné la délinquance. L’unique risque reste la potentialité se trouvant dans la communauté et la société dans lesquelles l’enfant grandit.

b.      Conception juridique de la délinquance des jeunes

Si la définition sociologique témoigne d’une ambiguïté trop évidente, le droit quant à lui a une définition précise. Les normes sont diverses dans une société qui est amenée à muer et à se développer. Dans une petite communauté comme la famille ou un groupe de personnes, les normes ou les règles peuvent ne pas être formelles. Il s’agirait de conduite à adopter par les jeunes par exemple. Dans ce cas-là, la déviation que prend le jeune par rapport à ces règles préalablement installées ne peut pas, logiquement, être définie comme étant de la délinquance à proprement parler. Mais la société n’est pourtant pas limitée à la famille ou à un groupe limité de personnes. A partir du moment où la conception de la société va dans quelque chose de plus complexe, les normes deviennent plus sérieuses et la qualification de la délinquance prend tout son sens en tant que « comportements qui contreviennent au droit pénal et exposent ainsi leurs auteurs à une peine »[8].

Selon une définition de base donnée par l’encyclopédie Larousse la délinquance juvénile est l’ « ensemble des infractions commises, en un temps et en un lieu donnés, par des mineurs »[9] , cette définition ne montre pas entièrement la partie juridique de cette infraction mais il existe tout de même la notion d’infractions qui renvoie à quelque chose d’interdit. La conception de la délinquance juvénile n’a pas évoluées depuis c’est la manifestation qui a poussé le juriste à considérer la délinquance juvénile comme un phénomène causé par le développement trop rapide de la société et de l’industrie[10]. Il s’agit en effet d’une infraction à la loi, donc d’un acte illégal.

La qualification « jeune » a fait ressortir un traitement spécifique à cette infraction qui, actuellement, fait que « la criminalité imputable aux jeunes délinquants fait depuis longtemps l’objet d’un traitement législatif spécifique qui tient compte de l’âge de l’auteur de l’infraction. Cette condition a pu, au fil de l’histoire, justifier un traitement pénal plus ou moins répressif »[11]. Ainsi, la qualification de ce phénomène est intimement liée à la considération de l’âge de l’auteur. La loi est donc plus ou moins indulgente face à ce phénomène qui semble prendre de plus en plus d’ampleur depuis les années 90 et dont la manifestation est de plus en plus sérieuse vers 2010.

Selon l’ouvrage Dalloz (1988), le délinquant est « l’auteur de tout acte prévu et puni par la loi et qui peut faire l’objet de poursuite de ce chef »[12]. Cette définition légale est assez précise pour limiter les thèmes devant être abordés quand on parle de délinquance des jeunes.

 

1.      2. Les théories sur la délinquance juvénile (revue de littérature)

La délinquance semble être à première vue un thème facile à juger. Mais le seul jugement du cas suffirait-il à comprendre et à analyser les concepts dans la délinquance des jeunes. En effet, il y a beaucoup de question et beaucoup de sujets qu’il faut aborder pour comprendre cette idée de délinquance juvénile depuis ses débuts historiques jusqu’à son évolution au temps d’aujourd’hui.

 

a.      Délinquance des jeunes : imputable à qui, imputable à quoi ?

En règle générale la délinquance ne choisit ni origine, ni genre, ni classe sociale ni niveau d’éducation. Toutefois, il existe la prédisposition chez certains jeunes à cause de certains troubles dans la famille ou encore des facteurs qui rendraient le jeune plus fragile donc plus sensible à toutes les mauvaises influence de l’entourage. Donc, les thèmes visés supra prennent toute leur importance à partir du moment où cela devient des paramètres de définition de la cause de la délinquance.

Dans un constat purement théorique, on traite de l’imputabilité de la délinquance des certains jeunes dans certains pays, notamment en France, à un choc de culture né de l’immigration des familles. Ce choc de culture peut se définir de deux manières selon Sicot (2007)[13] disant que le premier se manifesterait par un problème d’intégration dans la société surtout par rapport à des barrières comme la culture, la langue ou encore la couleur de peau. Le second problème serait l’inadaptation et le manque d’ « intégration économique » par rapport aux revenus et au mode de vie. Dans le même ordre d’idée, on parle aussi de criminalisation et de discrimination des jeunes immigrés par Sicot (2007)[14] ; Bribosia & Rea (2002)[15]. Selon les auteurs Bribosia et Rea, l’immigration en Europe peut représenter un enjeu important pour les pays européens surtout par rapport à la criminalité et par rapport à un jugement supporté par des statistiques qui « correspondent à une discrimination qui pénalise les jeunes immigrés soit parce qu’ils sont les plus stigmatisés, soit parce qu’ils sont exclus du traitement tolérant et de la prise en charge socio-sanitaire accordé aux jeunes autochtones ayant les mêmes comportements.»[16]. L’imputabilité de la délinquance au stéréotype et à la criminalisation des jeunes « descendants d’immigré » a été abordée entièrement de la même manière par Poiret (2003)[17] dans un article par rapport à la sociologie des relations entre différentes ethnies.

 

 

b.      Effet des contextes sociaux sur la délinquance

Des auteurs comme Chamboredon (1971)[18] ont constaté un mécanisme réel de cause à effet entre les contextes sociaux et les cas de délinquance juvénile. Il existe, à part les facteurs abordés tous les jours, d’autres facteurs méritant d’être étudiés. Il en est le cas des chocs entre classes sociales et l’ethnicités.

La victime visible de la délinquance serait certainement la société. En effet, elle a à subir tous les comportements agressifs ou les résultats des infractions de ces jeunes délinquants. Il est donc normal de penser que la première à en pâtir serait la société. Toutefois, en plus d’être une victime, la société s’avère être une cause paradoxale de dette délinquance.

 

c.       Les processus de résolution de la délinquance juvénile

Comme cause et issue de la délinquance juvénile, on a comme principal thème l’éducation et l’enseignement. Burnay (2009)[19] avance une « figure contemporaine de la transmission » où la faille de la transmission du savoir serait un des facteurs de la délinquance. Avec un raisonnement à contrario, on peut donc affirmer qu’une meilleure transmission du savoir serait la solution pour mieux prévenir la délinquance des jeunes. En effet, à part les dimensions personnelles de la délinquance c’est-à-dire les raisons psychiques, personnalité, ou encore l’identité, on doit également prendre en compte l’importance des « dimensions relationnelles, systémiques et institutionnelles ». C’est dans cette dernière dimension que l’on peut situer l’orientation et le système scolaire qui a une responsabilité par rapport aux jeunes qui fréquentent ces institutions. L’auteur Gavray (2007)[20] se rallie à l’idée que « il est difficile de réduire le rôle de l’école, et ce qui s’y joue à une transmission de connaissance et de savoir-faire professionnels, cela encore plus au sein des écoles les moins favorisées et valorisées ».

La transmission du savoir et de la connaissance peut en effet venir autant de la famille que des institutions éducatives. « (…) il s’agit plutôt des conditions et du climat de la transmission, non de son contenu »[21], car effectivement les conditions de l’enseignement à l’école ou au lycée peuvent être propices à un changement d’humeur ou à la frustration du jeune concerné et pareil pour le climat familiale qui a une influence directe sur l’éducation des enfants et des adolescents dans la famille. Il ne s’agit en aucun cas de mettre en cause le système éducatif mais de connaitre l’effet de l’éducation sur un jeune quand elle est organisée dans de bonnes ou de meilleures conditions.

Quant au contrôle de la délinquance, pratiquement on peut maitriser cette délinquance à la source selon Parazelli & Desmeules (2015)[22]. Pour ce faire, il faut envisager plusieurs cas de préventions pour éviter que les cas de déviance ne naissent ou ne s’aggravent et non « une » prévention qui va juste encadrer un seul côté du problème. En effet, l’analyse de la délinquance des jeunes doit être faite selon des conceptions diversifiées d’abord personnelle, sociale, mais également par rapport aux normes qui l’encadrent et à orientation de l’intervention.

Le contrôle est l’un des sujets qui doivent être abordés dans le cadre de la discussion sur la délinquance des jeunes.

Enfin, dans un cadre toujours pratique, il est aussi important de mettre en place un plan de supervision des jeunes délinquants. Pour pouvoir cerner la meilleure façon de gérer et de prendre en charge les jeunes délinquants, il est nécessaire de connaitre les mesures déjà en place. Ainsi, il faut connaitre le fonctionnement de mesures judiciaires et administratives pour la prise en charge et la supervision des jeunes ayant commis des infractions. C’est ainsi que l’auteur et sociologue Coutant (2005)[23] a effectué une recherche par rapport à l’efficacité des dispositifs judiciaires en place. Toujours selon cet auteur, aller vers une répression de ces jeunes serait les mener vers leur perte. Elle propose donc comme solution la réinsertion sociale et la réinsertion professionnelle comme issue à la délinquance et comme moyen de supervision efficace de ces jeunes.

 

 

2.      Influences sur la personnalité des enfants et des jeunes

 

Partant du principe que la délinquance juvénile est un acte répréhensible perpétré par un enfant ou un adolescent qui possède en lui une force de caractère le poussant à agir de la sorte, il sied logiquement de se demander d’où pourrait bien venir ce caractère. Ainsi, on aurait quatre théories non exhaustives mais qui pourraient bien appuyer l’idée de l’origine du caractère du délinquant. Il y a entre autre l’idée de l’héritage venant des parents ou de la famille qui aurait « transférer » ou « inculquer » de façon non délibérée les mauvaises valeurs au jeune.

 

2.      1. Caractère hérité de la famille

La famille est considérée comme étant le premier environnement dans lequel un jeune vit, mise à part son environnement personnel[24]. Normalement, la famille devrait-être un pilier pour un jeune mais dans certains cas toutefois, il semble difficile pour une famille de garder ce statut de pilier car il arrive que la famille soit elle-même source du trouble. Selon une recherche « Familles, jeunes et délinquance : portrait des connaissances et programmes de prévention de la délinquance juvénile en milieu familial » menée par Julie Savignac en 2009, il existe des « facteurs de risque ». Ces facteurs de risques sont définis comme étant « des caractéristiques ou des variables qui, lorsqu’elles sont présentes, font que ces individus sont davantage susceptibles, comparativement à d’autres, d’adopter des comportements qui peuvent leur faire du tort. »[25]. La famille se trouve au milieu de ces facteurs de risque comme étant un élément qui déclenche les troubles chez le jeune ou encore comme étant une cause subjective desdits troubles.

Les impacts des facteurs risques trouvés en milieu familial dépendent toutefois de l’âge[26], selon toujours l’étude visée supra. Ainsi, il peut y exister divers facteurs de risque dans ce cas mais les plus évidents sont ceux liés « au dynamique et au fonctionnement de la famille », aux « caractéristiques des familles », au « quartier de résidence », ceci toujours selon la recherche citée ci-dessus.

 

a.      Comportement des parents et délinquance

Par rapport à la dynamique de la famille, la conduite des parents semble être un des premiers facteurs de la délinquance des jeunes. Dans le cas présent, quand on parle de famille, on entend en premier les parents. En effet, selon la logique, l’enfant acquiert son caractère dès la naissance puis pendant la vie dans le domicile parental dans lequel il pourra probablement prendre en exemple la conduite et les agissements des parents. Voyant ainsi que les parents peuvent être une cause éventuelle des troubles chez l’enfant, la société serait tentée de « présenter aux seuls parents la facture morale, civile, voire pénale des « déviances » ou de la « délinquance » de leurs enfants »[27]. Il est important de faire la distinction entre les familles coupables et les familles victimes car à en juger la pensée globale de la société et quelques fois de l’Etat, les familles sont les principales responsables de la déviance de ces jeunes. Mais est-ce vraiment le cas ?

Certes, la famille, donc les parents servent de base à l’éducation et à la personnalité du jeune il y a donc une responsabilité dans la famille et les parents ne peuvent pas se dédouaner de cette responsabilité. Toutefois, ce ne sont pas toutes les familles qui doivent être jugées de cette façon. En effet, il y a des familles vulnérables et des familles à risque. A l’exemple de la famille dont le père fait des allers et retours en prison, ou encore des parents qui sont violents l’un envers l’autre et envers les enfants. Il peut exister des cas qui sont tout de même extrêmes et qui sont à même de produire des conséquences néfastes chez l’enfant. On parlera donc d’une famille à risque dans ce cas-là. Il arrive, cependant, que la famille soit responsable mais sans le vouloir. Tel est par exemple le cas des familles monoparentales qui représentent également des risques en tant que facteur de la déviance chez les jeunes et les enfants. Sauf que les parents célibataires peuvent ne pas avoir eu le choix et cela ne cause pas forcément la délinquance chez l’enfant.

Dans ce comportement des parents, vient prendre une très grande place la criminalité de ceux-ci. En effet, il y a plus de risque qu’un enfant soit délinquant surtout qu’il y ait une déviance chez le parent en premier. Dans ce cas de figure, le risque est donc très élevé puisque le jeune sera exposé à un facteur plus sérieux que d’autres puisqu’il s’agit de la criminalité d’un des parents qui sera le seul exemple que le jeune aura dans le milieu familial. Enfin, on a la question de la maltraitance de l’enfant qui a certainement un effet considérable sur la mentalité et le comportement futur de ce dernier en l’incitant tacitement à la violence envers autrui. Généralement, l’effet de ces comportements des parents vont se ressentir très rapidement chez l’enfant juste dans sa façon d’être avant de s’aggraver quand arrivent d’autres facteurs à risques qui vont s’y ajouter et influencer le jeune.

 

b.      Structure de la famille et délinquance

Dans cette partie, on parle plutôt de la famille et de sa structure donc famille recomposée, parents divorcés, famille monoparentale[28] sont les trois thèmes les plus souvent interprétés comme étant facteurs de risques. Dans un point de vu général, on ne peut directement interpréter que l’une de ces situations puisse être source d’une déviance chez un enfant. Les « enfants du divorce » ne sont donc pas plus délinquants que les enfants dans une famille normalement constituée et il en est de même pour les enfants élevés par un seul parent. Cependant, il faut reconnaitre que cela peut être un facteur de risque si le comportement du parent en question est sujet à commentaire venant de la société. En effet, à première vue les gens peuvent dire que les enfants vivant dans ce type de structure familiale sont délaissés ou n’ont aucune autorité parentale pour surveiller ou encore n’ont aucune figure à qui se référer alors que la réalité est toute autre. En effet, des recherches menées et publiées par des chercheurs tels que Marcello Aebi (1997, 61) conduisent à la conclusion que les relations entre famille monoparentale ou comme il l’énonce si bien, « famille dissociée »[29], et la délinquance des jeunes ne sont pas réellement inquiétantes. Donc cette caractéristique de la famille ne peut pas être considérée comme étant un facteur de risque majeur. Sinon, il faut tout de même savoir que les crises qui se passent dans la famille ont toujours été une source d’inquiétude[30] légitime des éducateurs, et chercheurs et du gouvernement.

 

c.       Lieu de vie et délinquance

Il serait assez tiré par les cheveux de penser que la résidence dans laquelle un enfant grandi peut être un facteur à risque pourtant cela est bien réel. Il ne s’agit pas ici de l’endroit où la famille vie mais en fait du quartier et des endroits environnant qui vont voir doubler les taux de déviance chez les jeunes. Un quartier pauvre présente, par exemple, plus de risques pour les enfants et les jeunes qui y résident. Effectivement, un enfant est facilement influençable par ce qu’il voit au quotidien et par l’absence d’estime de soi véhiculée très souvent dans ce genre de quartier. De plus, plus le quartier est pauvre, plus il y a de chance que les parents soient au chômage et les enfants déscolarisés et plus le taux de criminalité augmente et ce incluant de jeunes criminels. Il s’agit, en fait, d’un cercle vicieux qui ne peut réellement être rompu que par une intervention stricte venant des élus et des diverses parties prenantes dans le milieu des mœurs et des mineurs ainsi que de la jeunesse.

D’ailleurs, l’autorité parentale aura de moins en moins de place dans les milieux défavorisés puisque les parents seront occupés à trouver des moyens de subsistance tandis que les enfants seront à la merci d’une société dans laquelle la drogue et autres types de substances sont disponibles, où les jeunes ont l’habitude de rester oisifs sans activités significatives, et avec des caractères agressifs, certains vont même en influencer d’autres pour faire de ceux-ci de vrais délinquants « nés de la rue ».

 

2.      2. Facteur social et influence de l’environnement sociale

La société est pour beaucoup dans l’avènement de la délinquance chez un jeune ou chez un enfant car en effet, elle reste le gardien de la vie sociale de ces jeunes. Une recherche menée par Florence Omari dans sa thèse[31] a montré qu’il peut y avoir une corrélation entre tous les variables tels que la famille ou encore la société. Cette recherche a donc pris en compte des indicateurs qui vont donner les différentes interprétations

Pour connaitre les réels effets des relations sociales sur la délinquance ou sur la vie d’une personne en particulier, il aurait fallu avoir un système d’enquête sociale propre. Le système d’enquête sociale est considéré par la Juge Jiang Chen à la Cour Populaire supérieure de Chongqing, comme étant « considérable pour protéger les mineurs en danger, réaliser l’individualisation de la peine, éduquer les jeunes délinquants ». Et à la juge de poursuivre que « les mineurs dits « à risque » peuvent être ceux qui sont en danger physique, souffrent de déficience mentale, sont en mauvaise santé ou dans un environnement d’insécurité, ou ne bénéficiant pas d’une bonne éducation du fait de la précarité de leurs conditions de vie »[32]. Tous ces concepts cités préalablement sont des phénomènes que l’on retrouve le plus souvent dans la société. Durant la Seconde Guerre Mondiale, « les intellectuels français élaborèrent une approche du « milieu social » qui soulignait l’interaction de l’héritage génétique et de l’environnement »[33]. C’est d’ailleurs les relations sociales qui font naitre ces phénomènes chez le mineur sans que la société n’en soit responsable à cent pour cent puisque dans tous les cas, la société reste la structure organisationnelle qui garde et éduque ces jeunes.

Dans tous les cas, il existe une responsabilité de cette société et de la communauté qu’elle continent envers ces jeunes délinquants. Cette responsabilité commence à partir du moment où c’est dans cette société qu’est née la déviance de l’enfant et la responsabilité continue à courir tant que la gravité des actes du jeune augmente. Il y a donc une mission de sauvegarde qui pèse sur la société sans que celle-ci ne le réalise. Dans ce dernier cas il est en premier du rôle de la famille d’appliquer une mesure de sauvegarde mais également aux élus dans la communauté et bien sûr à l’Administration de mettre en place des mesures permettant de juger, de jauger et de résoudre les soucis.

Il existe ainsi deux sphères qui sont étudiés pour comprendre la naissance et la manifestation de la délinquance. En premier on a l’école qui est le premier lieu de manifestation des comportements déviants et le second est la famille. Comme l’affirme Gavray, « si l’école est étudiée comme lieu de manifestations de comportements inadéquats et violent(…) influençant la production de délinquance et le sentiment d’insécurité. De son côté, la famille est confirmée dans son rôle d’agent de socialisation de construction identitaire et affective ». Ces deux milieux ne sont donc pas à ignorer dans l’importance de leur influence sur ces jeunes qui deviennent des délinquants du jour au lendemain.

 

2.      3. Facteur psychologique

Troubles familiaux durant l’enfance, maltraitance, société instable, la puberté sont autant de facteurs qui bouleversent non seulement la vie de l’adolescent mais également ses facultés mentales. Justement, le moment de la puberté est un moment sensible qui se voit apparaitre certaines crises identitaires chez le jeune. Cependant, il arrive quelques fois que le jeune ne gère pas ces bouleversements qu’il en arrive à commettre des actes de révoltes. Les révoltes semblent épisodiquement être le résultat de l’incompréhension de l’entourage.

De plus, il semble que « ces difficultés étaient aggravées dans notre système socio-culturel par l’absence d’une définition précise du rôle et du statut de l’adolescent »[34]. Pour des jeunes ayant déjà été fragilisés durant leur enfance, l’adolescence sera un cap difficile de plus. C’est en effet, une phase obligatoire que tout le monde devra passer pour arriver à l’âge adulte mais pour certains ce sera un autre parcours plus grave. Ainsi, pour la majorité des jeunes délinquants, les signes apparaissent bien avant mais ces signes vont être confirmés puis aggravées par les bouleversements de la puberté[35]. Durant cette période, le jeune va se perdre dans une crise existentielle dans laquelle il ne va trouver aucune réponse à toutes ces questions ce qui va le pousser à en trouver par lui-même. Vu que la société n’a pas mis en place une quelconque mesure pour ce genre de phénomène, il est et reste compliqué de faire face et de résister à cette délinquance qui nait à la puberté.

C’est pour cette raison que vers le début du XXème siècle, la politique française s’est plutôt concentrée sur une approche moins répressive pour être plus protecteur en considérant que « l’enfant délinquant était avant tout victime des circonstances »[36]. Ainsi, au lieu de réprimer comme les Etats-Unis l’ont fait durant cette période, la France va essayer de prôner la thérapie par la réintégration sociale de ces jeunes délinquants. Depuis ce temps jusqu’à aujourd’hui, il est devenu une priorité de pour l’Etat de promouvoir cette réinsertion sociale mais il reste à savoir si les outils mobilisés sont assez efficaces pour ce faire.

 

2.      4. La théorie du « criminel-né »

Peut-on réellement être criminel dès notre naissance ? Si l’on considère, en effet, le concept de « criminel-né »[37], cela voudrait dire que la délinquance serait un caractère inné chez la personne. Ce serait selon Lombroso une « nécessité biologique »[38] que de commettre des actes malveillants. Il a même établis des critères physiques et psychologiques caractérisant le « criminel-né ». En se penchant bien sur le sujet, on peut axer la recherche dans « l’importance des facteurs héréditaires »[39]. Mais logiquement, l’hérédité et la morphologie ne suffisent pas à faire d’une personne un criminel. D’ailleurs, si on réfléchit bien il ne peut y avoir de « criminel-type ». Donc, les facteurs pertinents qui devraient normalement pris en compte dans la présente étude sont l’idée de la famille, de la société et de la psychologie en faisant un simple détour dans une infime possibilité de « criminalité atavique »[40].

 

3.      Classification générale de la délinquance juvénile

Les cas de délinquance juvénile sont apparus bien longtemps avant notre ère qu’on aurait du mal à définir exactement à quel moment cela était apparu. Néanmoins, au fil du temps le phénomène a pris de plus en plus d’ampleur que les observateurs ont pu remarquer que la manifestation du phénomène de délinquance a évoluée. Puis viennent les années 2000 où les gens sont plus concentrés sur les technologies et sur d’autres types de délinquance que l’on a presque entièrement oublié que la délinquance juvénile reste un phénomène d’actualité mondiale. La tendance actuelle montre « une amnésie générale »[41] selon l’auteur Mucchielli, car l’on ne veut admettre une évolution considérable de la délinquance des jeunes.

 

3.      1. Classification des délinquants selon des facteurs extrinsèques

La typologie de délinquance juvénile abordée dans cette partie concerne principalement les facteurs d’enclenchement de la déviance qui sont possibles d’être observés. On ne parle pas réellement de typologie donc mais d’une variante de facteurs qui peuvent favoriser la délinquance chez ces jeunes. On a trois thèmes à aborder sur ce sujet dont le premier est le milieu social, le second la localité et le troisième l’origine du jeune sujet à la déviance.

 

 

a.      Les jeunes délinquants et milieu social

La pauvreté comme facteur poussant les jeunes à la délinquance n’est pas à écarter de la présente étude. En effet, les inégalités sociales encouragent souvent les écarts de conduite chez certains jeunes. Devenus des thèmes banaux aux yeux des observateurs, la pauvreté et les inégalités sociales[42] sont pourtant très importants dans la considération de la délinquance dans une communauté donnée.

Ces inégalités se trouvent par exemple dans l’éducation qui avec le capitalisme devient élitiste et quelques matières, les meilleures bases de l’éducation ne sont pas accessibles à la masse de la population. Il y a donc une exclusion évidente de la classe sociale pauvre. D’ailleurs ce n’est pas la pauvreté en elle qui est la cause principale de la délinquance mais ce sont les causes de la pauvreté qui sont entre autre le capitalisme avéré dans le pays, l’existence de gangs et de diverses organisations « criminelles » dans les quartiers populaires. En effet, le capitalisme crée une différenciation entre différentes classes dans la société et mettant ainsi en évidence les classes les plus pauvres dans lesquelles apparaissent le plus souvent la délinquance ajoutée aux différentes prédispositions aux infractions comme l’absence d’éducation, l’influence des parents et l’influence de la communauté en générale.

 

b.      Les jeunes délinquants et la localité

Cette partie tend à faire un rapprochement entre la délinquance et le milieu ou le jeune et sa famille vivent. Il s’agit donc en premier du lieu d’habitation comme l’énonce Gimenez et Blatier « l’habitat est souvent invoqué dans les discours médiatiques sur la délinquance »[43]. L’auteur Roché[44] a admis dans ses thèmes de recherches la dégradation physique de l’environnement autour du lieu d’habitation. Selon lui, il est essentiel d’estimer la qualité du lieu d’habitation par rapport à quelques critères tels que « les dégradations d’abribus ou de cabines téléphoniques, les graffitis ou les tags, les rassemblements de jeunes au pied des immeubles, les rodéos avec les voitures »[45]. Ces quatre critères suffisent à évaluer l’environnement dans lequel un jeune vit car effectivement dans un « environnement normal » ces quatre items n’existent pas. On peut même étendre cette analyse par rapport aux villes et aux banlieues dont les influences ne sont pas évidentes mais uù la manifestation des actes de délinquances sont quelques fois différenciées. A partir de là, on peut donc mesurer la propension à commettre des infractions diverses même si l’on ne connait pas l’antécédent du jeune. Toutefois, cela ne veut en aucun cas dire qu’un jeune venant de ce type de milieu est toujours un délinquant, mais l’analyse arrive à rapprocher le fait de vivre dans un milieu dégradé et le risque d’être entrainé dans ces comportements, même si cet effet est encore mitigé. Le milieu d’origine du jeune ne peut être considéré comme étant une cause évidente à 100% mais on ne peut l’ignorer comme étant un facteur de déclenchement probable.

 

 

 

c.       Les jeunes délinquants, une question d’origine ?

La question de l’origine des jeunes délinquants en France est très sensible car ne voulant faire aucun amalgame cette question très délicate doit effectivement être posée. Dans un premier temps l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) assume que parler de la délinquance issue de l’immigration peut se faire. Le sujet est toutefois très sensible. Pour conduire ces recherches, l’Observatoire base l’analyse sur l’équation « les Français et les étrangers, les majeurs et les mineurs, les hommes et les femmes »[46]. Le débat sur le sujet mérite toutefois d’être abordé même si cela relève chez certains d’un tabou. C’est ainsi qu’aux Etats-Unis, des recensements basés sur l’origine ont pu être effectués pour « dépasser la logique ethnique ».

L’échantillonnage dans l’étude de l’ONDRP fixe même la proportion des mineurs dans la classification des délinquants d’origines étrangères ou d’origine française selon le Figaro « Elle a déjà révélé, d’une manière générale la part prépondérante des mineurs (53,4) dans les infractions commises par les délinquants suractifs »[47]. Les graphes de l’ONDRP ci-dessous en donnent une vision plus claire.

 

 

 

Répartition des étrangers mis en cause et des infractions principales hors ILE pour lesquelles, ils ont été mis en cause seon le nombre d’infractions principales[48].

 

 

Ce premier graphe montre que les étrangers, de toute nationalité confondue, ont un role à jouer dans la sommission de actes de délinquance. On peut y trouver une proportion assez considérable si ce n’est pas à comparer avec la proportion des nationaux. Ce qu’il faut relever de ce graphe c’est qu’il ne montre pas la répartition par raports aux mineurs ce qui nous intéresse le plus.

Cependant, le tableau ci-dessous va apporter plus d’explications sur le nombre de jeunes impliqués dans les actes de délinquance de tout genre, crimes ou délits, en y incluant les critères Homme, femme, mineurs, majeurs ayant des origines différentes.

 

Repartiction des personnes mises en cause selon le sexe et l’age au sein de chaque regroupement géographique[49].

 

3.      2. Qualification des infractions des jeunes délinquants dans la société

La délinquance juvénile peut se manifester de différentes façons dans une société donnée. Le juriste va toutefois catégoriser ces infractions en deux classes dont les crimes et les délits. De manière générale, on rencontre le plus souvent des jeunes qui commettent des délits que l’on rencontre tous les jours. Cette fréquence des infractions ne leur accorde toutefois pas le caractère banal car l’évolution et la gravité de ces actes méritent que les parties prenantes du secteur se penchent plus sérieusement sur les cas.

 

a.      Les jeunes et les délits

Les activités des jeunes délinquants ont évolué avec le temps et c’est ce qui fait qu’il faut regarder la délinquance juvénile d’un nouvel œil et ne pas oublier que les années avancent et la mentalité des jeunes change mais la délinquance reste la délinquance quel que puisse être ses nouvelles manifestations. Ainsi, aujourd’hui on peut étudier les formes anciennes et formes nouvelles de délinquance.

Parmi les formes les plus classiques de délinquance des jeunes, on a le vol. En effet, partout dans le monde le vol est un des actes qui sont accomplis le plus souvent par ces jeunes dans une société données. Cela peut se traduire notamment par des vols de véhicule ou par des pickpockets. Puis viennent l’évolution des technologies qui ont rendu le vol encore plus intéressant chez les jeunes en difficulté puisque dans la majorité des vols d’objet actuels il s’agit principalement de vol à la tire de téléphone portable et d’ordinateurs portables. La cause peut en être le fait que ces objets sont très faciles à écouler. Le ministre de la justice en France qualifie ces actes d’ « atteinte aux biens ». Selon des statistiques publiées par le ministère de la justice[50], les actes d’atteinte aux biens sans violence particulière représente 43% des infractions commises par ces jeunes. Toutefois, une enquête menée par INSEE[51] auprès des gens victimes de vols et de violence a montré que 44,5% des personnes inquiétées en matière de vol violent sont des mineurs. En effet, selon toujours un article[52] en la matière, les mineurs causent de plus en plus de dégâts en la matière car certaines personnes interrogées sur le sujet ont déclaré qu’il y a au moins un mineur impliqué dans chacun des cas de vol avec violence auquel elles ont assisté.

Sinon, il y a les actes de vandalisme tels que la destruction des biens d’autrui ou encore des biens publics. Ces actes ne sont pas nouveaux et même que cela arrive très souvent surtout dans les quartiers populaires où les passants on le « malheur » de laisser leurs biens tels que leurs voitures ou encore dans les endroits où les habitants vivent usuellement.

Après, il y a lieu également de citer les agressions physiques et sexuelles commises par des jeunes qui sont assez graves car généralement celles-ci sont effectuées volontairement. Ainsi, elles apparaissent généralement entre jeunes du même quartier ou de quartier différents, des guerres de gang et des affrontements diverses pour diverses raisons.

Pourtant, comme l’affirme l’auteur Juliette Rabaux « il est difficile d’admettre qu’un adolescent, voire même un jeune enfant, puisse s’adonner à des actes d’exhibitionnisme, s’attouchements, d’agressions sexuelles ou de viols sur leurs pairs, ou sur des adultes »[53] , et c’est d’ailleurs la conception générale du public alors que « la délinquance n’est pas l’apanage des adultes ». Aucun détail ne doit être laissé au hasard par rapport à cette délinquance sexuelle mais si cela n’apparait pas couramment, cela peut apparaitre chez des enfants déviants qui « s’inscrivent dans une dynamique de déviance sexuelle réelle »[54]. Les actes se trouvant dans ce registre éveillent des interrogations et de l’incompréhension chez les observateurs, les juges des enfants et chez les responsables de soin qui travaillent conjointement dans ces cas-là. En effet, c’est un acte effroyable que personne ne croit possible d’être initié par un jeune. Incontestablement, « la prise en charge de ces mineurs confronte toujours les professionnels à un défi majeur »[55]. Il doit donc y être étudié une solution pérenne, pensée et adéquate sans violence.

Toutefois, de nos jours la délinquance est beaucoup plus encore évoluée. A ces infractions habituelles s’ajoutent les différents trafics tels que le trafic de drogues dures dans les quartiers populaires ou encore la consommation et la vente illégale de médicaments utilisés comme de la drogue. Cependant, une étude[56] a montré que la consommation de drogue est plus rare chez le jeune en dessous de 14 ans en Europe. Généralement, les jeunes qui sont habitués à la drogue sont souvent ces jeunes qui ont de réels problèmes psychologiques nécessitant une intervention professionnelle. Un article[57] a, nonobstant, publié des chiffres inquiétants sur l’augmentation de la consommation de drogue chez les jeunes de 17 ans surtout chez les jeunes filles.

 

b.      Les jeunes criminels existent-ils ?

Il serait difficile de penser qu’un enfant ayant à peine 13 ou 15 ans puisse commettre un meurtre sur d’autres enfants ou sur ses parents, pourtant cela peut arriver. Ce n’est pas réellement le cas de tous les enfants ayant des difficultés et ce n’est certainement pas le cas d’un enfant normal. En effet, les jeunes criminelles sont des jeunes ayant une mentalité en trouble très important. En France, le phénomène n’est pas réellement abordé mais aux Etats-Unis le phénomène continue de croitre et même que le nombre de mineurs criminels[58] dans les prisons pour adulte dépasse la compréhension du public. Effectivement, la loi veut qu’on punisse les jeunes criminels comme des adultes et donc ils sont enfermés dans les prisons pour adulte. C’est par rapport à ce nombre élevé que sont nées les interrogations se demandant si ces jeunes méritaient vraiment d’être traités comme des adultes criminels. Cependant, là n’est pas la question. Il faut d’abord se demander quel genre de crimes sont les plus souvent commis par ces jeunes. On peut trouver par exemple dans des journaux[59] des cas, très rares, de meurtres commis par des adolescents en France. Ces cas sont toutefois rares mais cela ne veut pas dire qu’ils n’existent pas. Il n’y a pas réellement de statistique spécifique pour déterminer les cas criminels impliquant des adolescents et des enfants mais ce que l’on peut dire c’est que depuis les années 90 le taux de criminalité des mineurs a une tendance haussière telle qu’il est présenté dans le graphe ci-dessous.

 

Evolution des mineurs dans la criminalité et la délinquance depuis 1990 à 2011

 

Vols

Crimes et délits

Pourcentage total des mineurs commettant des infractions

 

Source : https://fr.actualitix.com/blog/évolution-de-smineurs-dans-criminalite-et-delinquance-.html

 

 

4.      Les causes majeures de la délinquance

Mise à part les probables origines de la délinquance chez les jeunes abordés préalablement, il existe les facteurs majeurs de la délinquance. Ces facteurs sont les plus couramment adoptés par les observateurs et les parties prenantes dans la prévention et la lutte contre la délinquance juvénile. Ces causes sont généralement des facteurs inhérents à la famille du délinquant et des facteurs internes inhérents à la personne du délinquant.

 

4.      1. Les facteurs internes de la délinquance chez les jeunes

La famille est par considération, la structure qui doit normalement assurer la première socialisation de l’enfant. L’importance de ce rôle est tel que l’on accorde beaucoup d’importance à la structure de la famille, à sa caractéristique et même à la personnalité de chaque membre. Mais parlant de la famille, il est important d’aborder le sujet des parents. En effet, les parents sont les premiers exemples et les premiers « éducateurs » pour un enfant. Il y a donc à considérer dans cette partie les trois paramètres éducation, familles et parents dans cette partie.

 

a.      De l’équation famille, éducation et délinquance

Il existe plusieurs actes et phénomènes qui peuvent être à l’origine de la délinquance de l’enfant ou de l’adolescent. Certains d’entre eux viennent de la manière dont les adultes comme les parents et l’entourage se conduisent et influencent ainsi les jeunes à attirer l’attention de cet entourage familial.

 

  • Laxisme parentale

« Pour certains, les explications de la délinquance se trouverait dans une éducation parentale défaillante », c’est en effet ce que dit une analyse[60] sur la délinquance juvénile. En effet, il y a des valeurs exigées par la société et par la communauté telle que l’école ou encore la communauté religieuse et les valeurs mises en place dans la famille par les parents. Dans les premières, on instaure la discipline alors que dans certaines familles, la discipline est souvent laissée pour faire place à du laxisme inconsidéré.

A partir du moment où les parents laissent libre champs à leurs enfants dans toutes les choses qu’ils effectuent ou dans toutes les décisions qu’ils prennent, il va arriver où à un moment ces enfants vont se perdre à trop profiter de leur liberté. C’est cette irresponsabilité parentale qui va mener l’enfant vers la dérive en pensant qu’il peut tout se permettre et même que dès fois cette déviance va se retourner contre les parents eux-mêmes.

 

  • Sévérité exagérée des parents

Il arrive que des parents soient trop poussés sur les disciplines et sur les ordres qu’ils en oublient l’effet que cela a sur les enfants. En effet, il est possible que la déviance de l’enfant soient entièrement ou partiellement dû aux faits des parents. Il arrive alors que les parents soient confrontés à la déviance de leurs enfants mais bien trop tard. Au 19ème siècle, ces rôles des parents dans la déviance des enfants ont été remarqués et cela a été abordé par des auteurs dans un article[61] sur la délinquance et la famille. En effet, contrairement au laxisme, quand les parents sont trop protectifs ou sont trop sévères voire même brutales. Dans ces cas-là, l’enfant se met à s’isoler dans la peur de se heurter aux parents, et quelques fois quand la pression est trop importante, l’enfant va se mettre à fuguer. A partir du moment où l’enfant se sent libéré de cette emprise des parents, il va au final se révolter et commettre l’irréparable.

 

  • Absence et indifférence des parents

Ici, on parle plutôt des parents qui refuse de donner de l’importance aux enfants qu’ils les laissent se livrer à eux-mêmes. A ce moment-là le jeune va également se laisser aller puis va participer à tous les actes répréhensibles effectués par les autres jeunes délinquants.

Dans certains cas, l’absence de parents n’est souvent pas l’un choix car c’est généralement le cas des orphelins qui sont élevés par d’autres personnes ou le cas de ces orphelins qui ne sont pas pris en charge. Ces divers cas sont à même d’affecter l’enfant dans son jugement et le conduire vers la délinquance.

 

  • Les « nés » de famille dissociée

La politique familiale est un sujet très sensible surtout quand on a un enfant tout au milieu. Ce que l’on peut dire en la matière c’est que les évènements qui tendent à modifier le fonctionnement normal de la famille bouleversent de la même manière les jeunes. Parents divorcés, les parents remariés, les familles reconstituées, les familles monoparentales ont souvent, et certainement, un certain effet sur les enfants. Cela a été un sujet de recherche intéressant les chercheurs[62] qui se préoccupent des possibles effets de ces changements sur les jeunes qui, à l’extérieur, font également face à une société qui se brutalise de jour en jour et où la violence est réellement palpable. L’ensemble de tout cela va causer chez l’enfant ou chez le jeune un sentiment d’insécurité qui va le forcer à devenir lui-aussi violent et facilement influençable.

 

b.      De la théorie de la « démission parentale »

La « démission parentale »[63] est une notion utilisée pour désigner le laxisme des parents mais au-delà de cela, il n’y a pas de définition établie pour cette expression. Toutefois, dans une loi française pour la Prévention de la délinquance du 05 mars 2007, l’expression a eu comme corollaire la notion de « contrat de responsabilité parentale ».

Pour certaines conceptions « « la démission parentale » renvoie pêle-mêle au laxisme, à la mauvaise maitrise des savoirs éducatifs et à l’absence du père »[64]

Cette « démission parentale » est donc difficile à interpréter autant pour les éducateurs que pour les législateurs. Dans certains cas, le laxisme des parents est interprété comme étant une éducation défaillante et non une démission.

Ainsi, si l’on veut essayer de définir la « démission parentale », on pourra dire que c’est le fait pour les parents d’abandonner volontairement et définitivement les enfants en refusant de les éduquer ou d’en prendre soin. En effet, la démission a une signification plus permanente.

Aussi, dans cette essaie de définition, on peut dire que cela a en effet un impact important sur la psychologique de l’enfant qui va se trouver abandonné, seul et livré à lui-même.

 

4.      2. Les facteurs psychiques de la délinquance juvénile

Après avoir vu toutes les causes externes et tous les facteurs probables de la délinquance juvénile, il est important d’aborder le coté psychique de ces causes de délinquance. En effet, la délinquance juvénile peut avoir des causes purement psychologiques et ce à cause de différents facteurs externes. Il faut reconnaitre que la cause immédiate de la délinquance juvénile peut elle aussi avoir une cause initiale qui est parfois externe au jeune concerné.

Dans ce chapitre, vont être développés les troubles mentaux et des troubles suites à des agressions de différents genres.

 

a.      Les adolescents et les troubles mentaux

Entre crise passagère d’adolescence et trouble du comportement voire même troubles mentaux, il faut faire la distinction. Il est pourtant difficile de traiter de ces thèmes sans avoir une connaissance approfondie du sujet ou du moins avoir une connaissance des indicateurs suspects.

Il existe certains signes qu’il ne faut pas minimiser toutefois tels que « le fait de ne pas réussir à se faire des amis (…) baisse de résultats scolaires, problèmes de consommation, absentéisme scolaire »[65]. Mais est-ce qu’un trouble psychique peut-il réellement conduire le jeune à commettre des infractions ?

Le constat montre que « beaucoup de jeunes délinquants souffrent d’un trouble mental et ne sont pas nécessairement diagnostiqués »[66]. Le diagnostic de ces troubles du comportement doit donc intervenir assez tôt pouvoir prendre en charge le jeune à temps. Généralement, on peut travailler sur les signes avant-coureurs avant pour prédire l’instabilité du jeune. Après, il est nécessaire de poursuivre avec la surveillance du comportement de l’enfant. Dans la majorité des cas, pourtant, il arrive qu’on ne puisse prédire les comportements délictueux de l’enfant et on se retrouve confronter à des actes répréhensibles venant du jeune. L’alerte est donc donné mais uniquement au moment où « le mal est fait ».

Selon une étude menée au Canada, les enfants qui ont un comportement agressif, qui relève évidemment des troubles comportementaux, ont tendance à tomber dans d’autres délits plus graves comme la violence contre les biens[67]. Il faut noter que dans cette étude, l’enfant lui-même a déclaré avoir commis des délits entre 12 et 13 ans.

Sinon, il y a aussi ce que l’on appelle « des risques individuels », ces risques sont déclenchés par des facteurs, et d’après la même étude « les facteurs de risque individuels comprennent l’auto-déclaration de l’enfant au sujet de ses interactions avec des amis, de l’image de soi en général, de l’hyperactivité, de la dépression et le rapport du parent concernant les difficultés d’apprentissage »[68].

Par conséquent, un enfant a plus de chance d’être agressif donc de finir dans la délinquance à l’adolescence quand l’un de ses signaux est détecté chez lui. Cependant, pour pouvoir être sûr de comprendre l’état de leur enfant, les parents doivent dépasser le sentiment de déni qui est habituellement ressenti par ceux-ci.

 

 

b.      Délinquance chez les victimes d’agressions

Les cas des enfants et jeunes victimes d’agressions sont spéciaux dans la mesure où la brutalité change la personnalité du jeune. Il en est par exemple du cas de l’enfant qui a subi des violences familiales et qui se replie sur lui-même. Viendra un jour où l’enfant voit le déclic et va se révolter en premier contre la famille brutale.

Dans d’autres cas, l’agression va se faire ressentir comme un mal-être chez l’enfant et au fur et à mesure où le temps passe, l’enfant va ressentir un sentiment lourd en qui le faisant réagir mais dès fois de la mauvaise manière. « Les jeunes agressés ou abusés peuvent en effet devenir délinquants … »[69], c’est une des conséquences sur la capacité d’adaptation social d’un enfant qui a souvent été sujet à des brutalités diverses. Mise à part l’humiliation, les enfants victimes deviennent des cas à parts s’ils ne bénéficient pas d’une aide venant des personnes compétentes pour ce faire.

 

PARTIE 2-PERCEPTION DE LA DELINQUANCE DES JEUNES PAR LES FAMILLES

Cette deuxième partie consacre la problématique principale de ce devoir dans la pratique. Cette enquête terrain a été effectuée chez des familles qui ont déjà vécu l’expérience de la délinquance chez un ou plusieurs de leurs enfants. Pour avoir un maximum de réponses et d’informations, on a dû recourir à un entretien semi-directif. A cause du besoin d’expression des parents interviewés, le questionnaire est devenu plus libre au milieu des interviews ce qui a aidé à connaitre le ressenti de ces parents. Dans tous les cas, toutes les questions posées ont reçu des réponses assez claires pour, du moins, comprendre la situation de ces familles.

Toutefois, il est aussi important d’expliquer la pertinence des questionnaires pour arriver aux résultats demandés. Ainsi, on va voir plus en détail la méthodologie adoptée puis les résultats synthétiques de l’enquête.

 

1.      De la méthodologie : entretien libre et semi-directif

La méthodologie est basée sur une enquête terrain menée auprès des familles. En tant qu’éducatrice, il est plus logique de parler directement aux familles après avoir connu le parcours réel de ces jeunes. Cependant, pendant cette enquête, il a été plus difficile de trouver les personnes à interviewer pour des raisons de « disponibilité » de ces dernières.

 

1.      1. Choix de la méthodologie

Pour rendre l’enquête possible, il a fallu entreprendre des recherches, donc une prospection qui, semblait plus logique, était menée auprès du service de prévention spécialisée de la ville de Valence pour sélectionner les familles pour répondre aux différentes questions. La raison de cette logique en est qu’il y a un nombre très élevé de jeunes délinquants dans les quartiers sous la juridiction de ce service en particulier. Il est donc normal de penser que ce serait également le meilleur endroit pour rechercher les familles de ces délinquants.

 

a.      Les démarches pour trouver des familles à interviewer

La plus grande difficulté dans la recherche de prospects était donc de convaincre tant les éducateurs que les familles à bien vouloir être interviewées. Cela peut-être dû à la peur d’être dévoilé. Mais à la fin, certaines connaissances ont pu finalement aider pour trouver les familles en question qui ont bien voulu être interrogées dans le but de réaliser cette étude.

Durant toutes les démarches accomplies en vue de ce mémoire, il a été constaté que certaines familles abordées ont eu un grand problème de déni par rapport à la délinquance de leurs enfants. C’est une des conceptions qui a été relevée durant les enquêtes. Dès fois, les familles vont aussi dans les réserves ne voulant pas « dénoncer » d’autres familles, dans la peur d’être dévoilé ou toujours à causer du déni. Le fait de ne pas accepter ou de ne pas assumer la délinquance de son enfant serait également une problématique sérieuse dans ce thème de la conception de la délinquance des jeunes par la famille.

Justement, le déni peut également être interprété comme résultant de l’humiliation suite à certains actes de l’enfant que l’on ne veut surtout pas accepter. Pour tout cela, cette enquête est indispensable et importante d’où la seconde problématique de cette enquête qui est : le déni n’est-il pas le premier critère à affronter par les parents, critère souvent évoqué par les jeunes qui donnent le reflet de la transmission des parents ?

Il est certain que ces enfants et ces familles aient besoin d’accompagnement et ce sur trois axes dont l’humilité, le travail sur soi et l’accompagnement pour une meilleure reconversion familiale.

b.      Du fonctionnement des interviews

Ce type d’interview nécessite souvent une démarche transparente surtout dans les objectifs recherchés car les familles sont souvent réticentes quand il s’agit de dévoiler leurs histoires. Toutefois, au début de l’entretien, l’intervention a été faite en toute simplicité en instaurant une relation de confiance et de compréhension entre les parents interviewés et l’intervenant. Certainement, la stratégie était de faire parler les parents sur leurs avis, leurs ressentis, leurs sentiments et leurs perception de la délinquance de leurs enfants. Ont donc été abordés plusieurs thèmes qui vont aider à comprendre le point de vu de ces parents à la base. Il est indéniable qu’un seul interview de ce genre ne va pas entièrement permettre de cerner le problème, mais du moins, les parents en présence ont accepté de parler avec honnêteté et franchise et ont même accepté que la conversation soit enregistré.

Bien avant les entretiens, des hypothèses ont déjà été mises en place telles que les problèmes d’autorités, les problèmes comportementaux, la déscolarisation, la géolocalisation des familles, les conflits parentaux, les antécédents familiaux. Ces hypothèses ont alors été confirmées peu à peu à la fin des entretiens car le vrai problème se situe dans ces cadres-là.

Pour rester dans le cadre de la franchise et de l’honnêteté, le fait d’être éducatrice au CEF de Valences, n’a été révélé aux familles qu’en fin d’entretien. Leurs réponses n’ont donc été influencées en aucun cas par aucun sentiment de justification ou autre mais juste selon leur perception des choses.

 

Conclusion partielle

L’accord de ces familles à être interviewées représente déjà une avancée car cela peut être interprété comme étant un pas vers l’ouverture sur d’autres personnes par rapport aux expériences familiales qui sont, tout de même, des sujets d’ordre personnel. Sinon, il aurait été nécessaire d’effectuer plusieurs descentes dans ces familles pour pouvoir réellement comprendre le parcours de/des enfants délinquants et le parcours des parents face à cette déviance. Malgré tout, une heure d’interview a déjà beaucoup aidé dans la mesure où c’était un moyen de briser le silence des intéressés.

 

 

1.      2. Des questionnaires

Cet entretien a été fait sur la base d’un questionnaire[70] avec des thèmes qui sont l’école, la communication, l’éducation, la relation, l’estime et la famille. Toutefois, dans le déroulement exact des entretiens, les questions-réponses n’ont pas été exactement pareilles pour toutes les familles. Ceci est principalement dû au fait qu’il était plus important de laisser les familles étudiées à s’exprimer avec spontanéité et de les diriger au fur et à mesure par des questions typiques pour chaque thème. D’ailleurs, puisqu’il s’agit d’un entretien face à face, il était indispensable de mettre ces familles à l’aise face aux différentes questions posées car cela va sembler être une invasion ou une immixtion dans leur vie personnelle.

Dans les guides d’entretien donc, seuls les thèmes abordés étaient pareils avec certaines questions typiques mais la façon dont s’est déroulé chaque entretien dépendait de chaque personne interviewée. Ainsi, ont pu être effectué huit entretiens qui vont aider à former cette deuxième partie de cette étude sur la perception de la famille de la délinquance de leurs enfants.

 

2.      Présentation des résultats d’enquêtes

Une fois la recherche des familles à enquêter et l’enquête terminées, il était question ensuite de faire un bilan synthétique des résultats de recherche.

 

 

 

2.      1. Des personnes interviewées

Comme dit précédemment, il n’y avait pas de stratégie particulière dans le fait d’avoir choisis ces prospects. Il était uniquement utile de trouver des familles ayant du vécu en matière de délinquance juvénile par rapport aux cas de leurs enfants, et surtout de trouver des familles prêtes à parler.

Ainsi, ont accepté d’être interviewées huit personnes, tous des parents de jeunes qui ont déjà commis un acte de déviance et/ou de délinquance.

Parmi ces huit parents enquêtés, six sont des mères de famille et deux des pères. Sinon, par rapport à la structure de la famille trois de ces mères de familles élèvent seules leurs enfants, et vivent dans des quartiers populaires. Le nombre d’enfant varie entre deux et quatre dans la majorité des familles. Seule une mère a neuf enfant avec deux en difficultés particulières à cause d’un handicap, deux autres mariés et un était délinquant. Pour ce qui est du reste, ces parents sont tous en couple ou mariés.

Seule une mère de famille parmi les parents enquêtés a une petite expérience dans le suivi d’enfants en difficulté quoiqu’il s’agisse en fait d’une formation qu’elle n’a pu effectuer que bien plus tard, mais qui l’a tout de même aidé.

S’agissant des enfants sujets de la discussion, presque tous sont déscolarisés et ce certainement à cause de difficulté qu’ils ont à accepter l’autorité des parents et des enseignants.

A en juger par la situation de chacune de ces familles, il n’y a pas réellement de structure typique propre à engendrer de jeune délinquant puisque la structure familiale de celles enquêtées sont pareille que ce que veut le modèle standard de famille.

Sinon, il est peut-être vrai que la situation maritale de certaines familles a beaucoup influencé la déviance de l’enfant par rapport à ce problème de cadrage et d’autorité.

Enfin, ces huit personnes interviewées ne constituent pas un échantillon idéal pour ce type d’enquête mais cela a quand même collaboré dans la détermination des sensations de ces familles.

 

 

2.      2. Les principaux points abordés

Pour la pertinence de cette recherche, on a utilisé un questionnaire avec quatre thèmes principaux. Effectivement, pour mieux connaitre et étudier le cas de chaque famille il a fallu aborder ces quatre thèmes d’une importance capitale pour traiter de la délinquance des jeunes.

 

a.      L’école

Le thème de l’école est important pour connaitre du parcours éducatif de l’enfant ainsi juger du début de la déviance, des facteurs possibles, des conséquences de la scolarisation de l’enfant ou de la déscolarisation de celui-ci.

On a vu dans la partie étude épistémologique l’importance de la transmission de savoir et de compétence ainsi que de celle de l’éducation. C’est pour cela qu’il est plus qu’important de parler de l’éducation et de l’école. Toujours dans cette idée d’éducation, aborder ce thème va également permettre de connaitre la perception des parents sur l’importance de l’école dans la vie d’un enfant. Enfin, cela va aider à retracer le parcours scolaire du jeune et à comprendre comment la famille a pu assurer le suivi de l’enfant.

 

b.      La communication

On a essayé de recadrer l’échelle de l’étude à celle de la communication entre les parents et les enfants dans une famille. Il n’y a pas toutefois été abordé la fréquence de la communication mais certainement la valeur de cette communication et la façon de communiquer ainsi que les sujets abordés. Ceci étant fait dans le but de déterminer quel niveau de relation et de communication existe dans la famille interviewé mais aussi de déterminer ce que les parents pensent de la situation passée et actuelle de leur famille.

L’échelle originale pour l’étude de la communication dans une famille se présente de deux manières. En premier lieu, on a les indicateurs d’ouverture de la communication dans ce cas-ci la communication est « positive, libre, compréhensive et satisfaisante »[71]. En second lieu, on aura une communication défaillantes avec quelques problèmes ainsi la communication sera interprété comme étant « peu efficace, très critique ou négative ».

En bref, l’échelle qu’on utilise est basique pour permettre d’avoir une connaissance de base sur la famille et sur sa façon de vivre et de communiquer au quotidien.

 

c.       L’éducation, relation, estime

Le thème de l’éducation est en relation directe avec le thème de l’école. Toutefois, il y a lieu de parler de la manière dont les parents inculquent des valeurs aux enfants et surtout au type de valeur qu’ils inculquent.

Question relationnelle, la différence avec le thème de la communication abordée ci-dessus est que la relation dans la famille peut dépasser la communication. En effet, il existe des enfants qui sont plus proche des parents et de la famille, bien plus que d’autres. Cette capacité de rapprochement peut montrer moins de risque pour le jeune de se marginaliser plus tard. Dans le cas où l’enfant a été plus distant ou moins ouvert même aux membres de la famille va supposer un symptôme de mal être ou d’autres symptômes.

Enfin, l’estime de soi est un thème souvent oublié quand on parle des enfants et des jeunes pourtant c’est un sujet qu’il faut absolument aborder. Autant pour le parent que pour l’enfant, l’estime de soi est primordiale. Avoir une bonne estime de soi suggère donc une bonne santé mentale et comportementale. De plus l’adolescent va certainement mieux s’adapter à la société donc être bien émotionnellement. Par extension, une estime de soi trop élevé va du coup faire monter les attentes du jeune vers quelques choses de peu réaliste ce qui va quelques fois mener le jeune vers la dépression ou des comportements agressifs due à ce désappointement[72].

 

d.      La famille

Comme il a été traité dans la partie théorique du présent devoir, la famille est le centre de notre étude pour pouvoir répondre à la problématique préalablement posée. Ainsi, il est plus qu’indispensable de poser des questions sur la famille quoique celles-ci soient toujours assez sensibles dans la mesure où les questions ont toujours tendance à aller dans la vie privée des gens.

L’intérêt de cette question est de déterminer quels facteurs vont favoriser la délinquance juvénile et paradoxalement il est important de se demander quels facteurs ont permis d’éviter cette délinquance ou ont permis de la prévenir.

Aussi, puisque la famille[73] est une structure qui présente des risques pour le jeune de tomber dans la délinquance, il est intéressant de savoir si c’était le cas pour les échantillons pris pour cette enquête. En même temps, on admet que la famille est également une structure de socialisation et de prévention éventuelle de la délinquance, d’où se situe l’intérêt principal de l’étude.

 

3.      Interprétation et analyse des résultats

D’après le questionnaire utilisé qui est à la fois libre et semi-directif on a pu avoir un résultat répondant à plusieurs questions telles que les probables origines des déviances des enfants selon toujours la conception et la compréhension des parents ayant vu et vécu l’expérience, puis sur les différents thèmes présentant une importance dans la compréhension des jeunes délinquants comme la situation familiale ou encore la situation personnelle et professionnelle des jeunes délinquants.

 

3.      1. Les principales causes de la délinquance de ces jeunes selon les familles

Puisque l’on part dans une conception purement subjective de la délinquance, il est normal de déterminer les avis de ces familles sur les probables causes de la délinquance chez les jeunes. Il y a ainsi différents autres facteurs que les familles avancent comme étant la cause réelle de la déviance ou délinquance de leurs enfants sachant que cela pourrait effectivement correspondre aux différentes origines avancées par les chercheurs et les auteurs.

 

a.      Les questions d’influence dans la délinquance des jeunes

Il a été vu dans la première partie qu’il y avait plusieurs facteurs qui peuvent être à l’origine de la délinquance chez un jeune. L’influence de la société ou de l’environnement social est un des plus palpables car l’entourage est la structure qui participe en premier à l’évolution de l’enfant.

Khadîdja est une des parents interviewés, elle est mère de 9 enfants, dont deux délinquants, et deux enfants en fauteuil roulant, donc vivant dans une situation assez particulière. Un de ces enfants délinquants, le quatrième de la fratrie, a d’après elle un bon caractère et même qu’il est gentil et toujours selon cette mère « c’est quelqu’un de super gentil ». Voilà la première impression de cette famille sur l’enfant délinquant, la délinquance n’était donc pas dans le caractère de l’enfant sachant qu’il arrivait même qu’il aide la mère au quotidien. Pour Khadîdja, la raison qui aurait poussé sons enfant mineur à accomplir des actes graves c’est l’influence de son entourage. En effet, ce jeune a fait 14 mois de prison pour un délit commis en bande organisée. Selon cette mère de famille, la seule raison pourquoi son enfant aurait commis de tels actes est l’influence, à cette dernière d’ajouter « oui voilà une histoire d’influence qui est grave».

Mais d’où vient alors cette influence ?

Puisque l’enfant était mineur voire même en dessous de 15 ans quand il a commis le délit, on peut supposer dans ce cas qu’il n’était pas entièrement maitre de lui-même et n’avait pas encore de jugement par rapport aux mauvais choix qu’il aurait pu faire. L’influence pourrait donc venir de la mauvaise fréquentation qu’il aurait eue parmi ces amis. Et puisque le jeune a été déscolarisé cela a pu aggraver son cas par rapport à cette influence.

Il en est de même du cas du fils de Maria. Maria est marié et a 3 garçons dont les deux premiers sont délinquants dont le père était aussi un grand délinquant qui s’est repenti. Malgré le fait que le père des enfants était lui aussi un délinquant repenti, cette mère de famille considère qu’il s’agit principalement d’une mauvaise influence. « Moi je pense c’est l’influence (…) » « il m’a dit, il voulait faire comme les autres », les paroles de cette mère révèle sa conviction par rapport au fait que l’influence était une des origines les plus importantes remarquées par ces parents. Sachant que ce jeune a déjà été hyperactif depuis son plus jeune âge selon cette mère.

Une troisième mère de famille raconte l’histoire de l’un de ses enfants en argumentant sur le fait que sa famille avait également des antécédents de délinquances, et que pour cette raison les enfants ont voulu prendre exemple sur eux. Selon toujours ce parent, « je crois que c’est un peu depuis que ils ont su que mon père a fait de la prison et qu’on était un peu dans le délit nous aussi que ben après, je crois que ça l’a un peu moins tenu dans le droit chemin ».

 

Ces trois témoignages suffisent à comprendre qu’il y a une réelle histoire d’influence et c’est ce que les parents trouvent et voient par rapport à l’influence que les entourages et les amis ont sur leurs jeunes enfants.

 

b.      Les évènements familiaux particuliers

Généralement, n’ont pas vraiment été abordés les sujets des autres causes qui pourraient déclencher la délinquance à part celles qui sont les plus fréquemment rencontrées. En effet, il arrive quelques fois que l’origine de la révolte de l’enfant soit intrinsèque à la famille et est invincible. C’est ainsi le cas du jeune Q, qui selon ses parents a commis des vols de téléphones portables et est déjà passé devant le juge. Selon les parents, le comportement s’est déclenché au moment où le jeune homme a appris pour la maladie du père. Etant un adolescent, il arrive certaines fois où les adolescents ne comprennent pas toujours le fonctionnement du monde. Pleines de questions se posent et ils vont ressentir beaucoup de doute sur leur personne mais également sur leur entourage. Il est donc possible qu’un évènement, tel qu’il soit, affecte le jugement d’un adolescent et en réponse à celui-ci, ne sachant pas les réactions à adopter, l’enfant va tout simplement trouver une échappatoire. C’est pour cela que les parents, autant le père que la mère, ont dû remarquer le changement au moment de la découverte de cette maladie.

Toujours dans le même cas d’espèce, le jeune a donné comme raison de sa révolte la situation difficile d’un de ses amis. Alors, il est bien possible que l’enfant transfère une certaine frustration dans la situation d’autrui pour ne pas avoir à justifier son comportement.

Sinon, pour le cas du fils de Saïd, père de quatre enfants et mariés deux fois, le comportement de son fils s’est déclenché au moment de sa séparation d’avec sa première femme. Ce type de changement peut très vite mener l’enfant vers la dérive dû au manque de compréhension, vu que la révolte a commencé bien avant. Puis, il y a le moment où l’enfant commence à avoir des fréquentations car selon Saïd « après c’est les fréquentations c’est vrai que on va dire à la préadolescence, on peut dire la préadolescence à l’âge de 10, 11 ans d’ailleurs ». Cela peut se déclencher dès le très jeune âge effectivement.

Dans tous les cas, les parents ont bien descellé le moment exact de la transformation de l’enfant mais n’ont pas su comment il allait réagir à l’extérieur de la demeure familiale.

Dans des cas pareils, le plus important c’est la connaissance de son enfant car au moins les parents savent et sont convaincus que le comportement n’est pas dû à un comportement antérieur.

 

c.       Du manque d’attention envers l’enfant

Il arrive dans une famille que les parents ne soient pas toujours concentrés sur les enfants. En effet, à part les occupations quotidiennes et les tâches obligatoires à la maison, les parents doivent souvent penser à plus de choses comme à leur vie personnelle. Ainsi, quelques moments d’égarement ou trop de temps passé à travailler vont être ressentis par l’enfant comme de l’inattention. Déjà tout petit, un enfant peut se sentir délaissé, et les troubles vont commencer. C’est exactement le cas du fils de Samia, mère s’occupant seule de ses deux enfants. Le fils de Samia n’était pas particulièrement difficile « par contre il a des problèmes avec l’autorité. Parce que je pense à un moment donné je n’ai pas su poser le cadre », c’est donc le ressenti de cette mère qui pense ne pas avoir su comment encadrer le jeune. Justement, cela peut effectivement arriver surtout dans une famille monoparentale spécialement quand il n’y a que la mère. De plus l’enfant a déjà été témoin d’un très mauvais exemple lors de l’incarcération de son père. Il a donc pris les devants, bien trop tôt, en se présentant comme la figure masculine de la famille. A la mère d’ajouter « ben quand son papa a été incarcéré, là il a commencé à se représenter l’image masculine que lui a donné son père c’était la toute-puissance. Son père était un homme reconnu dans le monde de la délinquance ». C’est ce besoin de se démarquer qui a fait que le jeune garçon à commencer à mal se comporter dès les classes de primaire. La difficulté pour la mère de recadrer l’enfant et la difficulté d’être en même temps père et mère ont fait que l’enfant s’est senti libre de défier toute autorité. Cela pourrait être dû à un manque d’attention mais également à une impossibilité ou une incapacité de devenir cette personne qui assoit l’autorité. Aussi, il est probable que l’enfant ait évolués dans sa démarche avec des délits mineurs plus petits puis avec quelques choses de plus graves une fois adolescent. Puis, chez certains enfants, qui ont reçus les mauvais exemples, il y a des messages qui sont très mal reçus tel que cette mère avoue à propos de son fils : « la police c’était quelque chose à combattre ».

 

d.      De la déscolarisation des enfants

Dans les cas des familles interviewées, les enfants ont eu des problèmes à l’école. Toutefois, l’école peut avoir été un cadre ou une structure dans laquelle se sont manifestés les premiers signes de déviance ou de délinquance. C’est uniquement après que va intervenir une déscolarisation. En effet, pour qu’il y ait déscolarisation, il aurait fallu que l’enfant aille à l’école. La déscolarisation peut donc tout aussi bien être une cause de déviance mais également la conséquence de celle-ci. En effet, les délinquants ont souvent tendance à dire que l’école ne sert à rien. Avec un problème avec l’autorité des parents et des enseignants, ces enfants se trouvent dans tous les cas des fauteurs de troubles. La déscolarisation va donc intervenir du jour au lendemain après un abandon volontaire de l’adolescent. Cela peut également résulter d’un genre d’incompréhension de ces enfants par rapport à l’importance de l’école. Selon, Samira, une mère de famille interviewée par rapport à la délinquance de son fils « ben pour l’école pour lui sa servait à rien », une conception pour ces jeunes qui semble légitime pour eux mais qui au fond va résulter surtout d’un manque d’intérêt ou bien d’un mal-être injustifié. Ainsi, si le jeune commence à mal se comporter dès son jeune âge, la déscolarisation ne va se faire que plus tard quand il aura assez de volonté pour décider ainsi.

Pour les parents et pour les éducateurs, il est important de comprendre les relations de cause à effet entre l’école, la délinquance et la déscolarisation. Jusqu’à aujourd’hui l’école a toujours été interprétée par les parents comme étant une nécessité, un passage très important pour que les enfants puissent devenir « quelqu’un » dans le futur. Il semble donc qu’il ne vient pas aux parents l’idée de déscolariser leurs enfants mais que cela découlent d’une volonté délibérée de ces enfants, souvent avec l’influence d’autres enfants déscolarisés. Aussi, les parents ne peuvent plus faire grand-chose à partir d’un certain moment, où la situation ne peut plus être maitrisée.

 

 

Conclusion partielle

Les raisons de la déviance, abordées par ces parents ne sont pas exhaustives mais par rapport à ce qui s’est déjà passé dans leurs propres expériences, ce peut être des causes pertinentes de délinquance chez des enfants. Toutefois, il faut remarquer que dans toutes les familles interviewées l’enfant était quelque peu fragilisé soit à cause d’un évènement majeur tel qu’un divorce ou une incarcération des parents puis avec le temps il va devenir plus marginalisé pour devenir un délinquant. Soit, l’enfant va juste devenir délinquant à cause de mauvais exemples ou de mauvaises fréquentations. Il ne faut cependant pas perdre de vue qu’un jeune délinquant n’est pas né délinquant et certainement, pour certains, ils ne vont pas rester délinquants toute leur vie. On peut interpréter cette délinquance comme de passage dans certains cas. Il arrive qu’à un certain carrefour de la vie ou de l’âge le jeune retrouve une certaine stabilité.

 

3.      2. Situation des familles de jeunes délinquants

La délinquance des jeunes peut être considérée dans un premier abord comme étant une histoire de famille. En effet, la famille est la seconde concernée par la délinquance après le jeune lui-même. Etant la structure qui modélise le jeune, l’organisation et la caractéristique de celle-ci peut effectivement avoir un impact sur l’enfant étant encore très jeune et n’ayant donc pas une réelle capacité de raisonnement.

Ainsi peuvent avoir cet impact là les familles nombreuses et la situation des parents peuvent donc avoir cet impacts sur un des enfants aggravant ainsi son caractère provocateur. « Aggravant » car il se peut que cela n’ait pas l’effet de faire naitre la délinquance chez certains jeunes. Aussi, la condition devant être admise dans ce cas-là doit être la prédisposition du jeune à la délinquance à partir d’un certain âge.

 

a.      Famille monoparentale ou à deux parents

Parmi les familles interviewées, trois sur les huit sont des parents élevant leurs enfants seules. On ne peut toutefois dire que cela a pu ou non contribuer à la déviance de l’enfant. Pour le cas de K par exemple, elle a dû élever ses enfants seule quand le père de ceux-ci les a « laissés temporairement » en retournant vivre en Guinée. L’absence de figure paternelle peut effectivement affecter l’enfant surtout quand il est mineur et en pleine puberté. Ce premier entretien avec cette mère de famille ne donne aucun indice à propos de l’effet de l’absence du père sur les enfants. Toutefois, la difficulté de cette mère à gérer ces nombreux enfants, qui sont au nombre de 9, se ressent et indique qu’en effet, ces enfants ont besoin d’un père et d’une mère disponible. Comme l’a raconté cette mère, d’ailleurs, l’enfant concerné était dans la quatrième place et était « gentil » selon elle, l’aidant dans le quotidien avec les autres enfants se la fratrie. Le jeune a fait cela par amour, par empathie ou par instinct mais à la longue cela pourrait avoir été senti comme étant une trop lourde responsabilité l’appelant à la révolte. Ceci étant, une seule interview ne suffirait pas à connaitre la vraie histoire du jeune et à deviner ce qu’il aurait pu penser en ce temps-là surtout qu’il ne s’agit pas de lui mais des parents cette fois-ci. Ce que l’on peut faire c’est de poser des hypothèses en analysant la structure de la famille, qui au moment de l’interview était marqué par l’absence du père.

Une de ces mères enquêtées est divorcée du père de ses enfants avant que ce dernier n’ait été incarcéré et elle vit seule avec ces enfants, dont un est délinquant. Le fait d’avoir été élevé par une femme, qui plus est monoparentale, présente des effets significatifs chez le jeune dans la mesure où il n’y a pas de figure paternelle. Pour le jeune dans ce second cas, il a voulu se fabriquer lui-même une figure masculine en s’imposant comme étant « la toute-puissance » dans la famille. Il y a donc en même temps le non-respect de l’autorité de la mère par rapport au fait que c’est justement une femme seule mais il existe également le sentiment d’appartenance à la lignée de ce père qui est rude, solide et célèbre pour sa délinquance.

Dans les deux cas, on ne remarque pas vraiment d’effet considérable par rapport à l’absence du père, de plus cinq des parents interviewés ayant des enfants délinquants sont des parents en couple ou mariés. Dans ces derniers cas, il y a toutefois des évènements tels que le divorce et un remariage qui ont certainement eu un impact sur les enfants surtout quand ceux-ci sont dans l’âge de puberté.

Ainsi, la relation de causalité entre la monoparentalité et la délinquance des jeunes n’a pas été confirmée mais cela peut tout à fait être une relation de causalité prise au cas par cas dépendant de la situation de l’enfant.

 

b.      Famille nombreuse

Toujours en considération de la structure de la famille, le nombre de personnes constituant cette famille, plus précisément le nombre de personnes composant la fratrie peut également être considéré comme étant un paramètre entrant dans la raison probable de la délinquance chez un enfant. Le problème ne se situe toutefois pas exactement dans le nombre de frères et sœurs mais se situe dans le manque d’attention qui va prendre le dessus sur l’enfant. Il arrive alors que l’enfant se sente délaissé car les parents s’occupent plus des autres frères et sœurs, surtout des plus jeunes, que de lui-même. Ceci va entrainer l’isolement de l’enfant le menant ainsi à un sentiment « d’indépendance obligée » ou à une révolte.

Un des parents interviewés est une mère de famille, K élève seule ses 9 enfants, dont deux sont handicapés. Même si elle ne s’en est pas plainte durant l’interview, on peut supposer qu’il est difficile de prendre soin de 9 enfants, seule sans qu’il y ait le père ou un autre membre de la famille qui aide. De plus, il est arrivé comme elle l’a dit qu’un de ces fils, celui qui a commis une infraction, l’ait beaucoup aidé à prendre soin des autres enfants mais si celui-ci n’était qu’un enfant également. Tout cela peut entrer dans la simple hypothèse que l’enfant a pris la responsabilité pesant sur sa mère pour lui. Mais, il n’y a cependant aucune situation qui peut confirmer cette hypothèse dans la mesure où l’enquête effectuée était juste basique sans qu’il y ait une intervention ou étude approfondie sur la vie de famille.

 

3.      3. Situation personnelle et professionnelle des jeunes délinquants

Etant des mineurs au moment de la commission de l’acte répréhensible, les jeunes sujets de cette étude sont normalement scolarisés. En effet, ils doivent être à l’école mais ce que l’on a constaté dans chacune des enquêtes c’est que ces enfants ont été scolarisés au début puis au cours de cette scolarisation ont été remarqués leurs déviances telles que le refus de l’autorité, les mauvais résultats à l’école ou encore des absences répétées. Une des mères a dit « il aime bien son école mais il ne travaille pas » pour dire qu’il pourrait s’agir d’un manque de concentration, mais pour d’autres il s’agit d’un manque d’intérêt pour les études scolaires ce qui a fait qu’une des mères a déclaré que son enfant n’aimait pas l’école c’est pour cela qu’il y travaillait mal. De fil en aiguille, ces enfants se retrouvent à abandonner l’école et ce souvent suivant l’influence des autres jeunes oisifs dans les quartiers populaires.

Après avoir passé un cap difficile, certains des enfants concernés par cette enquête rebondissent et décident de reprendre le CAP par exemple. Ceci peut être interprété comme étant la preuve que la délinquance peut être une situation passagère et que les jeunes délinquants peuvent changer. Il n’y a donc pas de situation compromise de façon permanente.

 

4.      Perception des familles sur les mesures à prendre

Dans les cas de délinquance, les familles tombent souvent dans le déni et c’est d’ailleurs la première cause du retard de diagnostic des divers cas de déviance chez les jeunes. D’ailleurs, certains enfants ont cette prédisposition acquise qui vient de l’influence de l’entourage ou des parents délinquants. Cette prédisposition peut tout à fait être gérée de façon à ce que cela ne s’aggrave pas en vraie délinquance.

Le déni de la famille a donc un effet sur la vision que la famille a de la déviance ou de la délinquance de leurs enfants les empêchant de voir l’évidence et la gravité de la délinquance. Dans certains cas, les parents ne trouvent pas vraiment de solution puisqu’ils ne reconnaissent pas l’existence du problème chez leurs enfants. Cependant dans les cas d’espèce, les parents interviewés ont également leurs avis par rapport aux traitements que leurs enfants ont subis lors de ces délits.

 

4.      1. De la prison

Certains des enfants ayant commis des délits sont mis en prison pour cela et passent devant le juge. Pour une des mères enquêtées, la prison n’est pas une solution. Suivant son expérience et son avis personnel cette mère de famille trouve « que ce n’est pas la police la solution, ça les mets en colère. Ils n’aiment pas qu’on les emporte en prison ». La prison serait donc plutôt irritable pour les enfants délinquants et pourrait, selon toujours ce parent, aggraver le cas pour ces jeunes. Elle de continuer que pour elle « ça ne donne pas de leçon, ça détruit la famille, ça détruit l’enfant même (…) non ça corrige pas ». La prison ne semble pas donc être la solution pour cette mère car en prison le jeune peut également subir de la violence et tout autre genre de traitements injustes. La correction à apporter à ces jeunes devrait normalement les aider à changer puis à avancer pourtant dans le cas de la prison le jeune ne va en sortir que plus violent.

D’un autre côté, il devrait être expliqué aux parents et aux jeunes que les Centres Educatifs existent pour les aider car certaines personnes ne font pas la distinction entre prison et centre éducatif.

 

4.      2. Des solutions proposées par les familles

Il serait quelque peu déraisonnable de rechercher des solutions à la délinquance ou de trouver le meilleur moyen de prendre en charge des cas de délinquance sans considérer l’avis des parents. Ainsi, ce qui peut être retenu de l’avis des parents interviewés c’est que les parents et les enfants ont besoin d’être écoutés. L’écoute et le partage sont en effet de vraies armes pour les parents de délinquants car de cette manière, ils savent au moins comment se comporter en cas de déviance de l’enfant et comment faire en sorte que son enfant n’aille pas dans les dérives.

En premier lieu, les parents suggèrent la mise à disposition de structure plus ouvertes pour les jeunes des quartiers car malgré l’existence de structures telles que les MPT, certains parents trouvent que les jeunes se trouvent toujours oisifs.

Quoi qu’il en soit, dans le cas où il n’est pas possible de mettre en place de nouvelles structures, il serait judicieux d’appuyer les structures existantes comme les MPT en leur donnant plus de moyens et de support afin qu’elles puissent assurer leur approche envers les jeunes plus efficacement. Le genre de support demandé serait par exemple de nouvelles activités dans les MPT ou de nouveaux concepts attractifs dans la section jeune.

Sinon, pour certains parents, la communication a son importance avec le partage d’expérience. Ainsi, il serait plus efficace si des jeunes 17 à 30 ans d’une même génération puissent témoigner ou partager leurs expériences en la matière car on conçoit que les messages qui viennent des jeunes de la même génération peuvent être mieux compris par les plus jeunes. Dans cette proposition-ci, il ne s’agit pas des éducateurs qui vont aider les jeunes à effectuer des activités diverses pour avancer car en effet, il s’agit d’un autre type de structure pour accompagner les jeunes à tout moment surtout quand les enfants ne sont plus disposés à écouter les parents. Ce serait donc une structure de suivi qui est disponible à tout moment quand on l’appelle et qui ont des jeunes ayant de l’expérience à l’intérieur pour effectuer le suivi. Selon le parent qui a proposé cette idée, il serait pour rassurant d’avoir des jeunes ayant vécu dans le même quartier pour cela.

Justement, le retour d’expérience est une idée pour aider les jeunes en difficulté à s’en sortir mais surtout pour servir de prévention aux jeunes qui ne sont pas encore tomber dans la délinquance pour qu’ils ne tentent pas la mauvaise expérience. Il faut donc que le jeune, qui n’est pas en réalité un éducateur comme on l’a dit, puisse avoir l’humilité nécessaire pour témoigner auprès des jeunes du quartier par rapport à leur parcours et par rapport à ce qu’ils sont devenus, comme le dit aussi ce père de famille, ils ont besoin de « gens qui ont une certaine expérience, voilà et cette expérience c’est de pouvoir la partager avec l’enfant, avec le jeune »

En second lieu, il serait également avantageux pour les parents d’avoir une structure spéciale pour les aider et les conseiller dans le cas où leurs enfants tombent dans la délinquance. Effectivement, certains parents ne savent pas comment communiquer avec leurs enfants et dans certains cas ils ignorent tout simplement ce que leurs adolescents effectuent en dehors de leur maison. Former les parents est donc une proposition que ces parents demandent car cela pourrait leur être d’une aide considérable pour comprendre comment fonctionnent les jeunes d’aujourd’hui.

En troisième lieu, le manque de communication dans la communauté et la société en générale est le vrai problème car dans le cas d’un des pères de famille enquêtés, par exemple, il ne savait pas qu’il puisse exister des éducateurs de quartier qui peuvent aider et encore moins des personnes qui peuvent aider à résoudre les problèmes avec les enfants. C’est l’information des parents qui est donc primordiale pour ce parent car si les parents ne savent ce qu’il en est comment pourraient-ils aider et éduquer leurs enfants. Donc, le parent ici propose de mettre à disposition des parents des contacts ou des organismes qu’ils peuvent appeler à tout moment pour se renseigner en cas de besoin ou pour demander de l’aide dans certains cas. Il est serait de ce fait mieux de renseigner les parents par tous les moyens (affichages ou autres) de l’existence de ces aides dans les quartiers et de toutes les missions effectuées par ces éducateurs pour le bien des jeunes mais également des parents

 

PARTIE 3- LA JUSTICE ET LA DELINQUANCE DES JEUNES

Cette troisième partie sera consacrée à la prise en charge et à la supervision des jeunes délinquants et de tous les cas de délinquance. Ici seront abordés les arsenaux juridiques, éducatifs et sociaux pour prévenir et résoudre les cas de délinquance juvénile.

Il s’agit d’apporter une vraie solution à la délinquance qui n’a pas trop changé depuis mais qui a prise toutefois de l’ampleur dans la société actuelle. Il est donc important de jauger et des juger les mesures mises en place avec leurs effets réels sur les enfants ou les jeunes et les possibilités d’amélioration de la pratique.

En second lieu, il sera présenté dans cette partie sera exposée une proposition de solution pérenne avec comme base la transmission.

Toute solution ne peut toutefois être proposée que sur la base du droit qui encadre ces délinquants et qui règlemente la supervision des jeunes délinquants. Ainsi sera traité dans la première section la délinquance juvénile aux yeux du droit pénal des mineurs puis dans la seconde section les questions de l’éducation comme solution efficiente à la délinquance des jeunes.

 

1.      De la délinquance juvénile au regard du droit pénal des mineurs

Tous les acteurs sociaux traitant de la délinquance des jeunes discutent du droit pénal des mineurs qui est le sujet principal dans la prévention et la lutte contre la délinquance des adolescents et des mineurs. Mêmes les politiques abordent le sujet car il faut garder à l’esprit que la délinquance juvénile est un thème intéressant également les politiques surtout quand on parle de la démographie, de la famille, de l’immigration ou encore des droits de l’enfant. Quelques fois, on entend dire que le droit pénal des mineurs est trop souple et laxiste[74] et quelques fois on entend l’opinion adverse par rapport à la rigidité de la loi sur les mineurs qui ne prononce que répression envers ces jeunes. Il importe ainsi de savoir s’il est réellement utile d’enfermer ces jeunes ou encore comment faire dans les cas précis de jeunes délinquants. Le sujet est très sensible et pousse souvent à une grande remise en question par rapport à l’utilité des prisons pour mineurs.

 

1.      1. Jeunes délinquants, coupables ou victimes ?

Pour pouvoir juger si les lois applicables actuellement sont laxistes ou trop répressives, il faut d’abord savoir dans quels cas un jeune est-il victime de cette délinquance et dans quel cas il sera considéré comme étant un coupable. Pour la société et pour les observateurs externes, un jeune ou un enfant qui commet une infraction ou un acte malveillant sera considéré comme une victime quand il est encore très jeune c’est-à-dire quand il aurait moins de 13 ans. Dans ce cas-ci, le blâme revient aux parents qui vont être jugés défaillants par l’entourage. A partir d’un certain âge, les observateurs deviennent de plus en plus stricts quant à la considération de l’acte de l’enfant. En effet entre 13 et 15 ans, l’adolescent est en pleine puberté ce qui peut être compréhensible qu’il commette des petits actes de vandalisme. Effectivement, à cet âge-là, le jeune n’est plus un enfant et ce n’est pas non plus un adulte et cette situation crée quelque fois une confusion dans l’esprit de l’adolescent le rendant partiellement irresponsable des actes qu’il aurait commis.

Sinon, au-delà de 15 ans, la société va supposer la culpabilité du jeune, pensant que 15 ans pourraient être l’âge de raison. Vers l’âge de 17 ans, le jeune aura droit à un jugement de culpabilité avérée venant de la population. Depuis l’ordonnance de 1945[75], on ne parle plus vraiment du discernement et on fait plus place à l’éducabilité car on en vient toujours à se poser cette question de l’enfant coupable ou victime de cette délinquance. En effets, depuis l’apparition des « blousons noirs »[76], le pouvoir politique est intervenu pour prévenir également ces cas de délinquance qui viennent à changer la structure et l’image du milieu urbain. Ainsi, il ne s’agit donc plus de punir mais de prévenir et d’essayer une réinsertion efficace de ces enfants délinquants[77]. En effet, depuis l’ordonnance susmentionnée, le principe est les mesures éducatives pour l’enfant délinquant et par dérogation, la répression de la délinquance n’est qu’une exception à ce principe. On considère moins l’adolescent comme un coupable mais comme une victime d’un fléau qu’est la délinquance et qui pourrait ne pas être inhérent à l’adolescent.

Mais comment le jeune peut-il être victime de la délinquance juvénile ?

Les faits sont que les enfants, surtout quand ils sont encore très jeunes, ne sont pas réellement maitres de ce qu’ils pensent ou de ce qu’ils font. Par conséquent, il est difficile de croire que l’enfant puisse avoir une conscience ou une volonté délibérée d’accomplir certaines infractions. Quelques fois, l’enfant fait face à un manque d’affection, d’éducation, d’enseignement, d’affection et de surveillance. Dans ce cas-ci, l’enfant est victime d’un système tout entier qui commence par une famille, défaillante, une société qui ne fonctionne pas normalement, un système éducatif tout aussi défaillant et des institutions de supervisions quasi-inefficace. En bref, quelque part, l’enfant n’a d’autre choix que de devenir délinquant dans certaines situations.

Pour la culpabilité d’un adolescent, il est laissé au juge du mineur, qui est devenu à lui-seul une institution, de juger et d’interpréter cette culpabilité vis-à-vis de la situation existante et surtout par rapport aux lois applicables actuellement.

1.      2. Mesures afflictives contre les jeunes délinquants selon la loi

Comme mesure afflictive, on doit surtout parler de la prison pour les mineurs. La question qui se pose est « faut-il punir les mineurs comme des adultes ? ». En effet, les mesures pénales prises à l’encontre des jeunes délinquants semblent être une suggestion de leur pleine conscience et de leur pleine responsabilité qui peut ne pas toujours être les cas. Alors que la majorité pénale est fixée à 18 ans selon la loi française, cependant cette même loi, un mineur peut être admis en prison au-delà de 13 ans et quand celui-ci aura commis des actes réprimés par la loi.

Pour répondre à la question posée plus tôt, un mineur ne peut être puni de la même façon qu’un adulte surtout par rapport à la directe des peines. Toutefois, les sanctions applicables à un mineur peuvent augmenter au fur et à mesure que celui-ci grandisse.

 

a.      La responsabilité du mineur

On entend par responsabilité pénale le fait pour un mineur de pouvoir être condamné pour une infraction qu’il aura commise. Par ailleurs, il faut mettre en évidence cette nuance avec la majorité pénale qui est de 18 ans et par rapport à laquelle le jeune sera considéré comme un adulte donc avec les mêmes peines et traitements.

Il est important de remarquer que la loi n’a pas fixé d’âge minimal pour cette responsabilité pénale. Cela veut tout simplement dire que peu importe son âge que ce soit un enfant, le mineur pourrait être reconnu coupable d’une infraction mais comme on l’a vu précédemment, la prison est réservée aux adolescents plus de 13 ans. Pour cela, l’enfant sera confié au tribunal pour mineur et non à un tribunal ordinaire. Dans tous les cas, la responsabilité civile pour tous les dommages causés par le mineur sera à la charge des parents qui doivent répondre des dommages-intérêts au bénéfice de la victime.

 

b.      Les sanctions applicables aux mineurs

 

Source : Quelles sont les meures et les sanctions pénales pour les mineurs, Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de la justice, vérifiées en mars 2017, disponible sur https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1837

 

 

 

2.      La prise en charge légale de la délinquance chez les jeunes

Le droit pénal des mineurs actuel offre deux possibilités par rapport à la considération des jeunes d’aujourd’hui. Tel qu’il a été vu précédemment, les mesures éducatives prennent actuellement plus de place. Entre prévention et répression, le juge a le choix entre différentes mesures. Quoi qu’il en soi un jeune délinquant est entièrement responsable devant la loi et la justice et dans la même logique il a droit également à un procès.

 

2.      1. Efficacité de la justice des mineurs

Un grand débat se met en place par rapport à l’efficacité de cette justice des mineurs[78]. Le fait est que le juge possède une large marge de manœuvre par rapport aux décisions qu’ils auront à prendre à l’encontre du jeune. Actuellement, le juge va prononcer plus fréquemment des mesures éducatives pour le mineur et la prison devient dans ce cas une grande exception. Toutefois, il y a des fois où le jeune peut fuir le centre dans lequel il a été admis et dans ce cas précis la justice n’as pas de mesure pour se rattraper. Il en est également le cas pour ces jeunes sursitaires qui, quand ils n’arrivent pas à faire profil bas pendant la période de probation, ne sont pas toujours punis. Tout cela marque une grande faille dans la justice des mineurs qui essaie d’être souple mais dont le laxisme devient quelque fois une faiblesse voire même une preuve de son inefficacité.

Il serait dans ce cas plus logique de donner plus de pouvoir du moins plus d’outils aux juges des mineurs afin que ceux-ci puissent travailler et suivre les jeunes contre lesquels il a énoncé des sanctions.

Le vrai débat se porte toutefois sur l’âge de la responsabilité pénale et de la majorité pénale qui, pour certains, devraient être abaissé. Cela semble toutefois inutile si l’on considère que les tribunaux des mineurs peuvent avoir plus de pouvoir décisionnel.

 

2.      2. Le procès des jeunes délinquants[79]

La procédure devant le tribunal pour enfant dépend principalement de l’âge de l’enfant concerné. De manière générale, le cas est géré par le juge des enfants, dans certains cas, toutefois, quand l’infraction atteint une certaine gravité le cas sera pris en charge par le tribunal pour enfant.

Ainsi, pour ce qui est de l’âge il faut distinguer les enfants moins de 15 ans et les jeunes de 16ans et plus. Le tribunal pour enfant reste compétent pour les contraventions (de 5ème classe)[80], les délits et les crimes. Pour des situations moins sérieuses, le juge des enfants sera directement compétent pour connaitre de l’affaire. Le tribunal pour enfant peut, dans ces cas, être saisi par soit le juge des enfants, soit par le juge d’instruction, soit par le procureur de la république.

Une audience sera fixée à ce but dans un délai de 10 jours à 60 jours après cela sera entendu le jeune confronté au procureur après laquelle audience je juge des enfants va se prononcer. Le juge peut décider de placer le jeune dans le cas où l’affaire nécessite une audience devant le tribunal pour enfants, si non le juge pourrait également prononcer des mesures limitant la liberté du jeune concerné.

Durant cette procédure, le mineur aura le droit et l’obligation d’être assisté par un avocat et de faire tous les recours possible que ce soit par voie d’appel ou d’opposition.

 

3.      Punir ou récupérer ?

Après avoir vu les différents concepts à travers la partie théorique et après avoir abordé différents thèmes dans la partie empirique, on arrive alors à une partie concluante qui va dépendre d’un choix entre la répression des jeunes délinquant et la récupération de ceux-ci. La récupération est ici définie comme étant le fait de replacer le jeune ayant accompli l’infraction et ayant purgé une peine quelconque dans la société. Cette récupération va se manifester soit par la reprise des études ou réinsertion institutionnelle et éducative, ce qui est le cas pour certains jeunes décidant de reprendre par le Certificat d’Aptitude Professionnelle ou un autre type de formation menant à un débouché professionnel. Sinon, la réinsertion professionnelle est tout aussi importante. Ainsi, un jeune qui arrive à trouver une occupation professionnelle aura moins de risque de récidiver. Enfin, la réinsertion concerne également la place dans la société et dans la communauté.

S’agissant des sanctions appliquées à ces jeunes délinquants, mise à part les peines de prison qui peuvent être émises, des mesures éducatives peuvent également être prononcées. Dans cette section, on va surtout parler des centres éducatifs qui sont normalement chargés de la prise en charge de ces jeunes « en trouble » durant un délai fixé par le juge ou le tribunal.

 

3.      1. Des centres éducatifs fermés : éduquer n’est pas punir

L’ordonnance du 02 février 1945 sur les mineurs délinquants dans son article 33 a défini des Centres Educatifs Fermés dits CEF. La loi Perben de 2002 a fait des CEF d’une alternative à la prison. Justement, selon ce que le juge décide par rapport au cas, le jeune peut être admis dans ce type de centre au lieu de la prison.

Ce que l’on fait dans ces centres est de surveiller et de contrôler les jeunes par rapport à leurs comportements et à leur personnalité afin que ceux-ci soient plus stables sont plus gérables. Il va également y avoir un renforcement plus agressif du suivi pédagogique et éducatif dans la mesure où actuellement on parle d’éducabilité du jeune. Ainsi on peut effectivement trouver dans ces CEF simultanément les avantages de l’éducation et la rigueur d’une détention qui n’est pas pareille que celle dans une prison.

 

a.      Enjeux des Centres Educatifs Fermés

Comme son nom l’indique le Centre Educatif Fermé a comme but principal l’éducation. Dans ce type de structure le jeune aura droit à différentes activités qui vont l’aider dans son éducation. Toutefois, au-delà de tout cela, il faut garder à l’esprit que c’est également une mesure afflictive donc une punition, « il renvoie d’abord à un renfermement juridique ».

Les enfants admis en CEF ont des droits précis en corolaire aux droits fondamentaux des enfants, il en est du droit d’expression, du droit à la vie privée et à la protection de celle-ci, le droit de la sauvegarde des relations personnelles, le droit à la santé et le plus significatif, le droit à l’éducation.

Malgré tous ces enjeux, les observateurs et les parties prenantes dans la prise en charge des jeunes délinquants ont soulevé des débats importants sur ces CEF[81]. Le premier débat est à propos des fugues des jeunes admis dans ces lieux. Si ces endroits sont censés être des établissements où les enfants à problème sont pris en charge, les mesures de surveillance et de sécurité ne sont pas tout à fait au point. La seconde situation sujette à débat est celle de la violence que subissent certains adolescents admis, portant largement atteinte aux droits des enfants. Le troisième débat se porte sur l’organisation et la structuration interne de ces centres. Est-ce que les éducateurs ont des pouvoirs quelconques d’encadrement de ces jeunes ? Il y a-t-il assez de personnes pour assurer l’éducation et la surveillance de ces enfants ? L’établissement peut-il réellement assurer la gestion de tous les cas qui surviennent ? Il ne faut pas oublier que les CEF deviennent une « concentrée » de jeunes délinquants ayant des parcours et des cas différents.

 

Exemple de Centre Educatif Fermé : CEF de Valence

Le centre éducatif fermé de valence, un des services de la Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence de la Drôme (SEAD), qui a créé en 2003.

Dans le contexte cité précédemment et dans le respect des valeurs fondatrices associatives, la Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence de la Drôme a accepté de créer l’un des trois centres expérimentaux en France. Le travail engagé au sein de la SEAD depuis plusieurs années s’inscrit dans la notion de «contenance» ou de «contention» institutionnelle tout en restant dans le domaine de l’action éducative dont l’objet est bien l’apprentissage de la liberté et de la responsabilité. Le CEF de Valence souligne la différence faite entre «contenir» et «enfermer», à travers des stratégies éducatives qui peuvent se révéler efficaces, en ayant notamment des effets de soins et dans le respect des politiques de sécurité publique. Ces deux approches, du reste, ne sont pas antinomiques tant contenir la violence, prévenir la récidive, c’est aussi participer à la paix sociale et à l’ordre public.

 

Dans ce contexte précis, la loi du 9 septembre 2002 instituant les Centres Éducatifs Fermés, et ce malgré l’ambiguïté du terme fermé, ouvre de nouvelles perspectives pour les pratiques professionnelles en énonçant de nouvelles contraintes afin d’assurer aux mineurs «un suivi éducatif et pédagogique renforcé et adapté à leur personnalité». Le fonctionnement du CEF de Valence depuis sa création amène à des analyses intéressantes sur l’évolution transversale qui touche le cœur de l’institution.

 

  • Les mineurs accueillis : de plus en plus de décrocheurs scolaires précoces inscrits dans une délinquance mêlant violence et addiction. Des jeunes hermétiques au rappel à la Loi d’où la difficulté de travailler sur les actes et de fait lutter contre la récidive. Entre 2003 et 2016, on note une nette dégradation du respect de l’adulte et de l’autorité. Actuellement, le CEF a une capacité de 12 jeunes.
  • Les prescripteurs : au fil des années, les juges d’instruction se positionnent devant les juges des enfants et on peut noter que des affaires criminelles sont le plus fréquemment à l’origine du placement comme alternative à l’incarcération. La crainte du magistrat s’est fortement estompée même si elle reste présente
  • Travail avec les familles : la présence de l’éducateur « fil rouge » est essentiel car les mineurs viennent de toute la région Auvergne Rhône Alpes et l’éloignement ne permet pas des investigations ou réel travail pour préparer le retour du jeune dans son environnement familial. Lorsque les familles sont elles-mêmes en difficultés sociales ou affectives, lorsqu’il est établi qu’il existe des violences intrafamiliales, il est difficile de soutenir voire d’intervenir de façon pluridisciplinaire auprès du jeune et de sa famille. Deux raisons, la distance et les moyens humains et financiers. En 2003 et pendant plusieurs années, les visites à domicile ou hébergement de parents dans la Drôme facilitaient ce travail parents-enfants-institution. Aujourd’hui, ils ne déploient plus les mêmes moyens.
  • L’éloignement géographique des jeunes : un atout car il permet une rupture accompagnée d’un travail médico-éducatif. Cependant, les moyens de communication et la capacité des adolescents à trouver des stratèges pour rester en contact avec leurs pairs dans leur environnement d’origine, montrent les limites de cet éloignement. De plus, les jeunes placés pour six mois considèrent qu’ils font « leur peine » comme s’ils étaient incarcérés. Cette dynamique a un réel impact sur le travail d’insertion professionnelle dans lequel, nous devons les accompagner. En effet, le jeune attendant la fin de son placement pour rentrer chez lui, a beaucoup de difficultés à se mobiliser dans une ville voire un département qui lui est étranger. Cela signifierait pour lui, qu’il se résigne à ne plus retourner dans son environnement. L’absence d’appropriation du projet d’insertion trouve souvent ses explications dans cette réalité des jeunes.
  • Les personnels : en 2003, l’ouverture du CEF s’est réalisée avec 90% de personnels éducatifs non diplômés. La direction de l’époque faisait le pari de renverser la tendance en recrutant des éducateurs diplômés au fil des années. Plusieurs tentatives ont jalonné ces années d’existence du CEF mais les éducateurs spécialisés et jeunes de surcroît représentent la part importante du turn- over dans la structure.

 

C’est un phénomène qui n’est pas propre à notre institution et la question de cette jeunesse difficile et délinquante, est une préoccupation pour les responsables d’écoles d’éducateurs. En effet, lors d’échanges avec des cadres de la SEAD, la gestion de ces publics avec problématiques multiples (famille, délinquance, déscolarisation précoce, violence…) est souvent au cœur des débats pour savoir comment adapter la formation dans les écoles. En conséquent, les personnels qui constituent le noyau voire le pilier de la structure, émanent de différents terrains comme le sport, l’animation, la médiation ou l’accompagnement professionnel.

 

L’évolution de la prise en charge des adolescents en CEF ne tient pas tant au public qu’aux moyens alloués et à la pression de la demande. En 2015 ils ont reçu 594 demandes écrites et téléphoniques soit une augmentation de 14% par rapport à 2014, 23,23% par rapport à 2013 et 122,5% par rapport à 2012, (521 en 2014, 482 en 2013, 267 en 2012, 226 en 2011, 185 en 2010, 195 en 2009), soit 49,5 demandes par mois pour une quarantaine de jeunes accueillis annuellement. Face à une crise de l’hébergement collectif tant de la PJJ que le SAH, les CEF sont parfois vécus par certains magistrats et éducateurs PJJ comme l’unique solution pour les demandes d’admission ou d’alternative à l’incarcération, omettant les différentes structures existantes et la gradation intéressante du type de prise en charge pour viser directement l’artillerie lourde. Il ne faut pas cependant oublier que les CEF ont été créés en 2003 pour les mineurs délinquants multirécidivistes ou multi-réitérant. Il n’est pas rare aujourd’hui d’être sollicité pour des primo-délinquants, les magistrats considérant que les moyens mis en œuvre, les projets pédagogiques et le séquençage du placement pourraient être intéressants pour le mineur.

 

Le plus gros changement pour le CEF sur les 5 dernières années est la pression de son organisme de tutelle : La Protection Judiciaire de la Jeunesse. En 2012, la DPJJ, dans un mouvement d’économie massif imposé à tous les services, décide d’une diminution du nombre de postes en CEF, pour selon elle aligner les moyens des CEF secteur associatif – secteur public, omettant à cette occasion de comparer nos taux d’occupation. Il est demandé une diminution de presque 4 postes. Depuis 2012, la Sauvegarde de l’Enfance, conteste tous les ans les budgets alloués sur cette question du nombre de poste, introduisant un recours devant le tribunal de la tarification.

 

Dans un souci de consensus, la DPJJ a finalement accordé aux CEF 26.5 ETP contre 24 ETP, mais en augmentant le taux d’occupation de 80% à 85%. Les recours sont toujours en cours sur ces différents aspects. La plus grosse difficulté qu’ils rencontrent n’est donc pas les jeunes pris en charge mais bien les moyens alloués, le nombre de demandes exponentiel et les contrôles accrus qui visent ces structures.

 

Tout en étant reconnu dans l’espace judiciaire et éducatif, le CEF de Valence n’échappe pas à l’évolution de notre société et des réalités socio-économiques qui impactent directement les publics orientés vers le CEF. Les audits et rapports d’inspection soutiennent l’action du CEF de Valence qui poursuit sa réflexion sur le projet individuel de chaque jeune avec le souci de réajuster au mieux sa prise en charge des adolescents.

 

 

b.      Les mesures éducatives[82]

La mesure éducative est par définition une mesure judiciaire prononcée par le juge pour mineur pour les jeunes de 13 à 18ans ayant effectué des infractions considérées comme de la délinquance par le droit pénal en vigueur.

Selon l’INSEE, les mesures éducatives prononcées sont : « la remise aux parents, tuteur ou gardien ou personne digne de confiance ; le placement dans une institution ou un établissement public ou privé, médical ou d’éducation ou de formation professionnelle ; la remise au service de l’assistance à l’enfance ; le placement dans un internat approprié aux mineurs délinquants d’âge scolaire ; la mise sous protection judiciaire ; la mesure d’activité de jour ou de réparation. »[83]

Autrement, la mesure éducative est une « mesure de sureté applicable à des mineurs, (…), qui constitue un mode de traitement obligatoire pour les mineurs de treize ans et facultatif pour ceux de dix-huit ans »[84]

Depuis le traitement de la délinquance des mineurs, on observe trois phases dont le premiers est l’atténuation de peine » le second le discernement et le troisième l’éducabilité.

Dans « l’atténuation des peines, on prenait comme logique le fait que le mineur soit un enfant ou « un mini-adulte » pas conséquent la peine qui va lui être attribuée sera pareille que celle appliquée à l’adulte mais réduite ou atténuée. La raison d’une telle application était la considération de la minorité du jeune qui ne devrait donc pas être traité de façon aussi rigoureuse qu’un adulte.

A partir d’une certaine époque, on avait plus parlé de la capacité de discernement du jeune qui devait donc être jugée selon laquelle au moment de l’acte le mineur possédait-il ou non le discernement nécessaire pour supporter une responsabilité pénale. Ainsi, un jeune qui est atteint de troubles mentaux serait entièrement irresponsable face au droit pénal selon cette théorie du discernement. Dans le cas où un jeune est reconnu comme ayant un discernement, celui-ci sera jugé comme un adulte et dans le cas où son discernement n’est pas établi il bénéficierait de l’absolution mais cela devrait se faire via des mesures éducatives. Dans ce cas-ci la mesure éducative n’est pas à proprement parler une sanction ni une peine, c’est une mesure pour corriger le comportement du jeune.

Ces deux époques témoignent de méthodes plutôt répressives par rapport à la délinquance des mineurs. Biens lus tard, on assiste à l’émergence des mesures moins répressives mais plus éducatives. Donc, on assiste donc à un régime éducatif, mais il faut remarquer que la rupture avec l’ancien régime répressif n’a été vu qu’à partir de l’ordonnance de 1945 à partir de laquelle on ne parlait plus que d’éducabilité du jeune.

 

 

 

  • De quelles natures sont ces mesures éducatives ?

D’après une logique légale, le mineur ne peut subir une vraie sanction pénale égale à celle prononcée pour les adultes mais il doit pourtant répondre de cette responsabilité pénale. La raison d’être du droit pénal est, par conséquent, de punir les coupables et de préserver la société, il est impossible de ne pas considérer les infractions et de ne pas pénaliser le jeune sous prétexte qu’il soit mineur. Le droit pénal a donc dû trouver la meilleure réponse aux infractions commises par des mineurs car c’est le rôle même du droit pénal de punir l’auteur d’un acte contrevenant aux lois pénales et de la même manière à faire en sorte que la personne ne recommence plus qu’il soit mineur ou majeure.

Il a donc été mis en place ces mesures de suretés qui sont très différents des peines qui ont un caractère plus afflictif et infamant. Ainsi quitte à faire endosser au jeune une peine privative de liberté, autant assortir la sanction du bénéfice de l’éducation pour rendre celle-ci plus avantageuse, ainsi on a créé ces CEF pour accueillir des jeunes délinquants qui ne sont plus considérés comme des prisonnier mais comme des adolescents en redressement.

 

  • De la nuance entre peine et mesures de sureté

A un moment donné de son application, la mesure éducative est considérée par certains observateurs mais également par certains acteurs comme des peines. Dans sa raison d’être, la mesure éducative n’a rien à voir avec une peine même si elle est prononcée par une juridiction compétente. Le débat devrait normalement se porter sur le fondement de ces mesures et sur les résultats attendus. En effet, une peine est censée punir l’auteur d’une infraction, réparer les dommages chez les victimes et enfin, prévenir les types d’actes malveillants dans une société donnée. Pourtant, les mesures éducatives, qui sont des mesures de sureté, bien qu’elles privent les jeunes délinquants de leur liberté, elles existent pour le bien du délinquant en premier lieux. Il sera formé pendant un certain temps et une fois le délai écoulé, il lui sera plus facile de revenir dans la société et de recommencer une nouvelle vie.

L’unique point qui devrait fonder le débat devrait-être le fait que les mesures éducatives sont, soit prononcées par le juge pour enfant, soit par le tribunal des mineurs. Dans tous les cas de figure, il n’est plus évident de faire la déférence entre mesure de sureté et mesure éducative par rapport à ce but conservatif du mineur.

 

c.       Buts des mesures éducatives

La mesure éducative est la réponse pénale à des infractions commises par des mineurs. Par la logique du déroulement de l’histoire de la délinquance, il semble normal de considérer que ce concept est né vers 1945 avec la fameuse ordonnance de 1945.

L’idée portée par ce type de mesure et véhiculée par l’ordonnance[85] citée précédemment est l’éducation et rééducation de l’enfant et du jeune.

Avec ce type de mesure, on reconnait donc que l’adolescent délinquant peut ne pas être totalement conscient de sa faute et qu’avec l’éducation l’enfant pourra très vite revenir à un comportement normal. Il se dit que « chaque humain est perfectible et peut se transformer par l’éducation »[86]. L’éducation va jouer un rôle primordial dans la modification de la personnalité et de la mentalité de la personne des délinquants dans ce cas-ci.

La jeunesse du mineur demeure un atout pour pouvoir le resocialiser et le rendre apte à vivre de façon normal même après avoir commis des actes contraires aux lois. D’ailleurs, la puberté constitue une phase de la vie d’une personne, qui correspond à la construction de l’architecture de sa personnalité. Cette personnalité n’est définitive qu’une fois le jeune atteint la majorité. On peut donc considérer que le jeune est plus modelable à cette époque de son évolution. Le développement de la compétence du jeune et la socialisation de celui-ci seront les principaux plans d’action de cette modélisation à l’adolescence. Nonobstant, il sied de connaitre les meilleurs moyens de transmission pour la rendre plus efficace.

 

3.      2. Des enfants enfermé : la prison une option ou une exception ?

Le texte de base pour toute recherche sur la délinquance des adolescents est et reste l’ordonnance de 1945[87] pour la simple raison que celle-ci a apporté un réel changement amendant toute autre conception avant cette date. La tolérance était prônée dans cette ordonnance et c’est ce qui en a fait un texte de référence. Avec le temps, il y a eu besoin de changer les règles et au lieu et place de l’ordonnance, ont été adoptée neuf autre textes. La veille juridique n’est pourtant pas le centre du débat dans cette section, mais la valeur du texte originale a eu un apport significatif sur la pratique de la prévention et de la répression de la délinquance.

Durant, les enquêtes effectuées, on peut nettement comprendre que la plupart des parents enquêtés n’approuvent pas que l’enfant puisse aller en prison suite à des actes comme du vol de téléphone ou autres. Comme pour toute infraction, l’auteur mérite une sanction. Mais pour ne pas déstabiliser le moral déjà fragile de certains jeunes, il était plus sage de parler de mesures éducatives que de prison.

Avec l’ordonnance de 1945, on peut interpréter que la prison est certainement un choix subsidiaire et que le principe était l’éducation et la resocialisation de l’adolescent. L’envoie en prison reste donc une grande exception dans les cas les plus graves. Mais avec les réformes actuelles, est ce que la situation demeure pareille ? En effet, même pour les mesures éducatives dans certains centres, le traitement semblent s’aggraver et ressemble beaucoup au traitement de certains prisonniers. C’est d’ailleurs une raison valable pour la fermeture de certains centres qui sont malgré tout très utiles à la communauté.

Si aller en prison devient une exception pour un jeune, il semble plus compliqué de comprendre le changement dans ces établissements éducatifs pour délinquants adolescents. On parle aujourd’hui de « peine éducative »[88].

 

4.      Prévenir et lutter contre la délinquance des jeunes

Il faut et il est important de toujours continuer les recherches sur les meilleurs moyens d’aborder le sujet de la délinquance des mineurs jamais surtout sur le moyen d’aborder la réponse pénale à celle-ci. Pour prévenir la délinquance de l’adolescent, l’arme la plus efficace serait l’éducation. En effet, l’éducation serait en même temps un moyen de prévenir la délinquance mais également de résoudre les problèmes de délinquance chez certains jeunes qui y ont déjà baigné.

4.      1. L’éducation comme solution pérenne

Ici, quand on parle de l’éducation, on parle plus de deux type d’éducation dont celle procurée par les parents et l’éducation dispensée à l’école ou dans une institution quelconques. Dans les deux cas, on parle toujours de la transmission.

La transmission semble, en effet, être le meilleur concept de base qui va résoudre la réponse et la conception de la délinquance des adolescents actuellement. D’ailleurs, l’étude terrain menée dans le cadre de cette étude a montré, de acon non détaillé, le désappointement des parents mais surtout leur impuissance face à ce qui est arrivé à leurs enfants. Il serait raisonnable de penser que presque tous les parents ayant des enfants délinquants subissent le même dilemme quant à la résolution de leurs problèmes familiaux.

La transmission de l’éducation peut ainsi être avancée comme solution pérenne. Pour cela, il importe de savoir comment va se faire cette transmission, où et quand ?

 

a.      Transmission de l’éducation parentale

Cette idée a été étudiée durant l’enquête terrain par rapport à toutes les questions posées aux parents interviewés. Il est plus intéressant de connaitre comment les parents peuvent-ils rester proche de leurs enfants tout en gardant leur autorité sur eux et en gagner le respect. Suivant des fils d’idées, on peut dire qu’il s’agit tout simplement d’une question de valeur que les parents se doivent de transmettre aux enfants. Ces valeurs sont notamment la politesse, les règles et règlements, les délits, les interdits et les tabous. Ce sont des sujets qui doivent de plus être abordés entre parent et enfant pour toujours asseoir cette question d’autorité. Ce qui est évident c’est que « la transmission automatique » par l’héritage n’existe plus actuellement, car les enfants et les jeunes d’aujourd’hui ne veulent lus devenir comme les parents mais arborent une nouvelle idéologie de l’indépendance et de pseudo-liberté. En effet, des sociologues comme Michel Fize avoue le fait que de nos jours les jeunes n’ont comme référence que les jeunes de leur génération et non plus les parents. Ainsi, plus il y a d’amis qui influence et qui insuffle ce sentiment de jeunesse et de liberté, moins il y aura de d’influence venant de la famille car «L’homme ressemble plus à son époque qu’à son père» selon l’adage.

b.      Comment assurer le transfert des valeurs parentales ?

Les valeurs parentales sont avant tout des valeurs familiales qui se transfert de génération en génération et ce par la façon de vivre de la famille. Actuellement, le monde est en train de changer et les mœurs, les croyances et les valeurs ainsi que la société changent avec cela. L’enfant va donc prendre et assimiler les valeurs existant dans le lieu où il vit avec les parents. Dans ce cas-là les pairs, les amis, l’entourage auront un plus grand pouvoir d’influence sur le jeune.

La transmission des valeurs ainsi que leurs acquisitions par les enfants dépend aussi de canaux extérieurs, après celle des parents comme l’école, l’environnement social (quartier, pairs, …).

Les parents transmettent souvent ce qu’ils ont reçu par leurs parents ou familles adoptives, tout en essayant de pas reproduire leurs erreurs. L’évolution des croyances, des mœurs, de la société font que les transmissions générationnelles changent au fil du temps et des années. Le choix de l’enfant va se construire suivant le lieu de vie de celui-ci. Cette tendance est devenu universelle que le seul moyen d’y arriver est de retourner à la source et de vivre d’après les valeurs véhiculées en tant que parents.

Quant à la mission de l’école elle est d’abord de transmettre des savoirs et non des valeurs. C’est la raison pour laquelle des parents se déchargent de leur rôle en comptant beaucoup sur l’école mais malheureusement on constate souvent les limites de cette façon de procéder et cette espérance. En effet, l’école existe pour l’apprentissage et c’est aux parents de s’assurer la transmission de toutes les valeurs qui méritent d’être transférées aux enfants.

4.      2. Le retour à l’apprentissage

Dans cette partie sera abordé le sujet de la transmission des savoirs et de la compétence. Ce thème est le rôle de structures éducationnelles telles que les écoles. A partir d’ici, le principe sera que toute forme de prévention de la délinquance et de déviance éventuelle des jeunes devra être testée et appliquée dès le plus jeune âge c’est-à-dire à l’école. Avec la transmission de la valeur familiale, il y aura en même temps un autre canal de transmission qui est celui du savoir dont le mélange ne peut que donner un bon résultat pour l’enfant.

Sinon, pour les enfants dont la prédisposition est avérée, la transmission des valeurs à l’école devrait également être envisagée, car l’école devrait fournir un servir palliatif dans le cas où les parents soient défaillant dans leurs rôles.

Pour ce qui est du retour du jeune délinquant à l’apprentissage, le rôle devra normalement revenir à ces CEF et aux éducateurs qui devront normalement effectuer des suivis pour s’assurer que le jeune puisse évoluer dans le sens où le système judiciaire le voudrait.

 

4.      3. Prévenir efficacement la délinquance chez les jeunes

 

Face à la désuétude de la prévention spécialisée, il est préférable de passer à une méthode plus globale qui est la prévention primaire. La base de cette prévention est le soutien des parents car peu importe ce que les politiques peuvent dire, la base de l’éducation c’est la famille, avant d’arriver à l’école. Ainsi, le soutient devrait venir aux parents, pour que ceux-ci puissent élever leurs enfants sans encombrent, gérer les cas de déviance si cela apparait et combattre les problèmes d’éducation au jour le jour. L’école des parents serait, par exemple, une idée pour former les parents sur la façon de faire face à l’évolution de la mentalité des jeunes et de la société actuelles.

D’ailleurs, des parents qui suivent des cours pour devenir éducateurs seraient également très avantageux pour la famille et surtout pour la société. Dans tous les cas la base devrait toujours rester la famille.

L’information, la sensibilisation et la responsabilisation des parents sont également trois choses qu’il faut effectuer au quotidien. La manière de faire dépendra peut-être de qui va effectuer ces opérations mais ce qui a été constaté durant les descentes sur terrains c’est que les parents manquent d’information et quelques fois ils ne comprennent pas leur rôle dans la situation de déviance de leurs enfants. C’est pour éviter cette déresponsabilisation des parents qu’il faut que les partes prenantes dans le secteur travaillent sur ces trois thèmes dans la pratique.

 

5.       Projet pratique pour l’amélioration de la relation parent-enfant

Il s’agit d’un projet d’animation pour aider les parents à assumer leur rôle et leur relation avec leurs enfants : un séjour « parents-enfants » pour faciliter la vie de tous les jours.

Les objectifs directs du projet sont :

  • Construire et animer, avec et pour des familles du quartier, un séjour permettant de les accompagner sur leurs difficultés éducatives
  • Y proposer différentes animations éducatives et culturelles, associant parents et enfants, dans une logique d’ouverture culturelle et permettant de « travailler » sur les clés de réussite éducative

 

 

Les objectifs opérationnels sont :

  • Mobiliser sur le quartier de Fontbarlettes, et en partenariat avec les différents acteurs du quartier, des familles faisant face à des problématiques éducatives
  • Rencontrer les familles, les informer de la démarche et du projet, et les mobiliser au séjour proposé
  • Associer les familles à la construction et à la préparation du séjour

Animer le séjour et faire vivre aux familles, différents temps associant parents et enfants. Evaluer l’expérience, capitaliser les acquis et définir les suites à donner.

 

Le but d’un tel de projet et de renforcer la capacité des parents et de les encourager dans l’éducation des enfants car il existe en effet des familles dont parents et enfants n’ont pas de bonne relation et où les parents ont une difficulté particulière dans l’éducation de leurs enfants. Aussi, pour améliorer ce relationnel, il est venu l’idée de ce séjour parent-enfant comme approche à la réussite de l’éducation des jeunes.

 

 

 

CONCLUSION

 

Les mineurs et la délinquance est un thème qui a été traité plusieurs siècles déjà. Le temps évolue mais les principes applicables en la matière restent les mêmes. Il apparait que l’affirmation de l’évolution de la délinquance des mineurs reste un grand euphémisme à partir du moment où on ne peut pas vraiment dire que les formes de délinquance ont évoluées. Ce qui a évolué c’est la mentalité des jeunes, c’est leur comportement trop libérés et trop indépendant et enfin leur relation avec la société.

 

L’adolescent se trouve souvent au milieu de situation très délicates ou au milieu de plusieurs relations, il y a la relation basique avec les parents qui est une « relation naturelle » guidée par l’appartenance à la famille. Puis en second lieu, il y a la relation de l’enfant à l’école avec les enseignants et les autres élèves. Ensuite, il y a les relations dans les diverses communautés auxquelles il appartient et enfin, il y a la relation avec la société en général.

Toutes ses relations créent pourtant des influences qui vont affecter la personnalité de l’enfant. La relation parent-enfant va par exemple définir les valeurs transmises, les règles en place, le niveau de proximité, la communication et la transmission des valeurs familiales. Une mauvaise relation entre le parent et l’enfant va pourtant apparaitre comme un déclencheur d’un état de mal être chez l’enfant.

 

Tout cela ressort d’une observation extérieur mais pour répondre à la problématique principale qui est quelle est la conception qu’ont les familles des déterminants éducatifs de la délinquance de leurs enfants ? En effet, est ce que les parents comprennent-ils l’enjeu de l’éducation sur leurs enfants ?

Justement les parents se trompent souvent en se dédouanant de l’éducation et en rejetant le tout à l’école alors qu’il y a une plus grande responsabilité imputable aux parents.

 

Pour comprendre le sujet, une enquête terrain a été réalisée. Cette enquête a montré que la situation compliquée de chaque famille, divorce, remariage, abandon, monoparentalité, maladie, ont eu des effets sur les enfants les conduisant à se comporter de manière déraisonnable. Si les parents enquêtés réalisaient tous les actes de leurs enfants, il existe certains parents qui vivent et persistent à vivre dans le déni ce qui empêche les chercheurs de trouver les solutions pour les aider. En second lieu, à part les facteurs de la délinquance, il a également été découvert que l’environnement de vie c’est-à-dire les quartiers populaires a aussi une influence sur le comportement de l’enfant car vivant dans un quartier populaire par exemple il y a plus de chance que le jeune ait de mauvaises fréquentations. En troisième lieu, il a également été remarqué que les parents abordés durant l’enquête sont dépourvus de moyens d’actions pour aider leurs enfants en difficulté. L’incapacité des parents montre déjà leur besoin en soutien et en support autant moral, psychologique que matériel. Par ailleurs, ces parents sont inquiets par rapport au fait qu’en plus d’être impuissants face à la situation, ils manquent également d’informations ce qui va devenir un blocage direct à leur mission de parent.

 

Aussi, comme préconisation, il est réellement encouragé de renforcer les Centres Educatifs Fermés car ce sont des établissements utiles à la réinsertion des jeunes délinquants. Il est également conseillé de mettre à disposition des parents le maximum d’information sur la délinquance et sur toutes les situations qui peuvent affecter leurs enfants, cela peut se faire soit par des rencontres avec des éducateurs ou des assistants sociaux soit par voie d’affichage.

 

De même, il est préconisé de donner des instructions aux écoles de prévenir la délinquance dès la bas en instrumentalisant les valeurs transmises par les parents. Durant, les recherches autant théoriques que pratiques, on a pu voir la valeur réelle de l’éducation. Cela veut dire qu’il y a un enjeu stratégique dans l’éducation et dans les institutions éducatives pour la prévention et pour la lutte contre les cas de déviance des adolescents.

Pour conclure, la réalisation de toutes ces opérations proposées ne peut être accomplie par une seule entité. Il y a donc besoin d’un support venant de toutes les parties prenantes publiques ou privées pour combattre ce fléau qu’est la délinquance adolescente avec des moyens d’actions plus efficients et efficaces.

 

ANNEXES

 

Annexe 1

 

 

 

 

Source : Justice des enfants et des adolescents, 70ème anniversaire de l’ordonnance de 1945 http://www.justice.gouv.fr/publication/o45_chiffre_cle.pdf

 

 

 

 

Annexe 2

 

 

Source : Criminalité-Délinquance https://www.insee.fr/fr/statistiques/2569376?sommaire=2587886#titre-bloc-3 TEF 2017681.pdf

 

 

 

Annexe 3

 

Guide d’entretien auprès des familles suivis par le service de la prévention spécialisée

 

Objectif :

Rencontrer les 2 parents ensemble ou séparément (sauf familles monoparentales) d’un enfant qui a commis un délit qualifié comme tel.

– Nommer les difficultés rencontrées des parents dans les pratiques éducatives de leurs enfants ainsi que leurs conséquences

– Déceler leur origine, et faire un état des lieux

– Evaluer ce qui a été mis en place, si cela répond a répondu aux besoins

– Collecter les nécessités des familles en fonction de ce qui est déjà mis en place.

FAMILLE

  • Quelle est la composition de votre famille ? nombre d’enfants, votre situation maritale, professionnelle ?
  • Quel âge avez-vous ? De quelle nationalité êtes-vous, et vos enfants ? De quelle origine êtes-vous?

ECOLE

  • Est-ce que votre enfant aime l’école ? Est ce qu’il en attend quelque chose ?
  • Votre enfant est-il assidu ? Etes-vous informés des absences de votre enfant ? vous donne-t-il des explications ?
  • Les raisons données vous emblent ils justes ?
  • Est-ce que vous pensez que votre enfant va poursuivre sa scolarité ? jusqu’où ? Pour faire quoi ?
  • Votre enfant vous fait-il des demandes, des remarques quant à l’école ?
  • Comment qualifie-t-il sa scolarité ?
  • Avez-vous rencontré des professeurs et dans quel contexte ?
  • Vous sentez vous écoutés, soutenus, conseillés en tant que parents par les établissements scolaires et les équipes éducatives ?

DELIT- COMMUNICATION

  • Votre enfant a-t-il des difficultés d’apprentissage, de relation avec les jeunes, avec l’autorité ?
  • Vous souvenez-vous quel événement, quelles fréquentations, quelle situation ont mis à jour ces comportements ?
  • A votre avis qu’est ce qui a conduit votre enfant à avoir ce type de comportement, à commettre ce type d’actes ?
  • Que pouvez-vous dire du climat de confiance établi entre vous et vos enfants ? Avez vous pu parler des délits?
  • Comment réagissez-vous lorsque vous avez l’impression que l’enfant se défile, est dans l’évitement ?
  • Pouvez-vous me raconter ce que l’enfant ce que vous pensez être son parcours par rapport à ça ?
  • Avez-vous des échanges avec d’autres parents et vous donnent-ils des conseils ?
  • Avez-vous des personnes de confiance, des organismes avec lesquels vous pourriez-parler des soucis de vos enfants ? Éducateurs, associations?
  • Quelle a été votre réaction en apprenant que votre enfant a commis un délit ?
  • Est-ce que vous communiquez avec votre mari/ou femme (s’il y a) ? ou à vos enfants, votre famille de vos difficultés ?
  • Est-ce que leurs avis vous aident ?
  • Quel relation a-t-il avec son père et pourquoi ?
  • S’il y a déjà eu des conflits parentaux ?
  • Dans quel contexte avez-vous été au courant des difficultés et délits de vos enfants ? (après une réunion, une convocation) en avez-vous parlé ensemble : parents / enfant ou séparément ?
  • Avez-vous trouvé facilement comment aider vos enfants lors de problèmes ?

 

EDUCATION- RELATION – ESTIME

  • Dans votre famille, quelle est la priorité dans l’éducation de vos enfants ? Pourquoi ce thème vous semble-t-il primordial?
  • Avez-vous un contrôle sur les activités, les sorties, le travail scolaire et les fréquentations ?
  • Vous arrive-t-il de vous mettre en colère ?
  • Arrivez-vous à poser le cadre et à être écouté par votre enfant ? et comment ?
  • Pensez-vous qu’une aide extérieure à la famille dans la durée peut améliorer la relation et guider au mieux vos enfants ?
  • Sur quelles valeurs morales basez-vous l’éducation d’un enfant ? Que pensez-vous avoir transmis à vos enfants dans leur éducation ?
  • Quelles sont les occupations, les loisirs, et activités extra scolaires de vos enfants ?

 

SANCTION

  • Au niveau des sanctions, quels types de sanctions posez-vous ? Etes-vous satisfaits?
  • Ont-elles des impacts sur votre enfant ? et si elles sont efficaces et proportionnelles ?
  • Avez-vous une autorité sur votre enfant ? Respect-t-il cette autorité ?
  • Quant à l’autorité, quelle est votre façon de faire et comment leur répondez-vous ?

 

PROPOSITION DE LA FAMILLE – BESOINS

 

  • Au final, si c’était possible avec le recul que souhaiteriez-vous modifier pour éviter les déviances de votre enfant ? (en général pour vous, votre famille) ?
  • Quelle aide ou soutien vous aurez souhaité lors des difficultés rencontrées ?
  • Quelle formation parentale auriez-vous souhaité avoir ? Pourquoi?
  • S’il fallait inventer un service pour les parents, lequel serait-il ?

 

 

 

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Criminologie, Paris, Dalloz, 1988

 

Fishman S., La bataille de l’enfance, Délinquance juvénile et justice des mineurs en France pendant la seconde Guerre Mondiale, 2008, Presses Universitaires de Rennes, p 25-64

 

Mauger G., 2009, La sociologie de la délinquance juvénile, Edition La Découverte, page 30-57, les théories de la délinquance juvénile

 

Reymond-Rivier B., Le développement social de l’enfant et de l’adolescent, Ed. Mardaga, p182-183

 

 

REVUES ET ARTICLES

 

Aebi M, Famille dissociée et criminalité : le cas Suisse, in Bulletin de criminologie N° 23, page 61, 1997

 

Affilé B., Gentil C., Rimbert F., Les grandes questions sociales contemporaines, Ed l’Etudiant, pp 62

 

Beck F., Legleye S., Obradovic I., Mutatayi C., Cohen B., et al. Les plus jeunes adolescents face aux drogues: repérage des usages problématiques et élément de réponse institutionnelle en France. Médecine/sciences, EDP Sciences, 2008, 24 (8-9), pp 758-767

 

Bernard C., Ledoyen A., La prévention de la récidive des agressions sexuelles commises contre les enfants, Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, cat. 2. 115. 20. 4.

 

Bourquin J., « Le mineur de justice : enfance coupable, enfance victime ? », Revue d’histoire de l’enfance »irrégulière » Hors-série /2007, mise en ligne 01 février 2010 disponible sur https://rhei.revues.org/3011

 

Chamboderon J-C., La délinquance juvénile essai de construction d’objet, in Revue Française de sociologie, 1971, volume 12, N° 3, p. 335-377 disponible sur www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1971_num_12_3_1995

 

Crise d’adolescence ou maladie, Guide-info famille du CHU Sainte Justine, AQPAMM, disponible sur www.aqpamm.ca/test/crise-dadolescence–ou-maladie/

 

Deffrennes M, Délinquance : les mineurs responsables de la moitié des vols violents, 15 novembre 2011, disponible sur www.terrafemina.com/societe/societe/articles/8671-delinquance-les-mineurs-responsables-de-la-moitié-des-vols-violents.html

 

Délinquance juvénile, Larousse disponible sur www.larousse.fr/encyclopedie/divers/delinquance_juvénile/41098

Délinquance, Article disponible sur Universalis, https://www.universalis.fr/encyclopédie/delinquance/

 

Dubet F., 1987, Conduite marginales des jeunes et classes sociales, in Revue française de sociologie, Volume 28, N° 2, p 285-286 disponible sur www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1987_num_28_2_2396

 

Etats-Unis. Trop de mineurs dans les prisons pour adultes, 18 avril 2007, par Alexandra Marks disponible sur https://www.courrierinternational.com/article/2007/04/19/trop-d-mineurs-dans-les-prisons-pour-adultes

 

Fournier L., La démission serait-elle un mythe ?, in Changer sa vie, Mensuel n° 205, juin 2009 disponible sur www.scienceshumaines.com/amp/la-demission-parentale-serait-elle-un-mythe_fr_23751.html

 

Giovannoni L., « La « démission parentale », facteur majeur de délinquance : mythe ou réalité ? », Sociétés et jeunesses en difficulté[En ligne], n°5 | Printemps 2008, mis en ligne le 04 août 2008, consulté le 30 septembre 2016. Disponible sur http://sejed.revues.org/3133

 

Glowacz F., Adolescence et délinquances : quand la puberté s’en mêle… De l’intérêt d’une approche biopsychosociale de la délinquance adolescentaire, 13 mai 2010, XIIème Colloque de l’Association Internationale des criminologues de langue française (AICLF), Suisse, disponible sur http://hdl.handle.net/2268/129830

 

Jésu F., Délinquance des jeunes : les parents sont-ils responsables ?, in Journal du Droit des Jeunes, La revue d’action juridique et sociale, page 11-14, 2006/10, n° 206, Ed Association jeunesse et droit disponible sur https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2006-10-page-11.htm

 

Juristat, Centre canadien de la statistique juridique pp.6

Le système d’enquête sociale de la délinquance des mineurs en tirant profit de la pratique judiciaire en France, Juge Jiang Chen à la Cour Populaire supérieure de Chongqing, Ambassade de France à Pékin, disponible sur https://cn.ambafrance.org/Le-systeme-d-enquete-sociale-de-la-delinquance-desgfs-mineurs-Etude-de-l-etablissement-du-systeme-d

 

Méton, définition sociologique de la délinquance juvénile disponible sur www.cnrtl.fr/definition/délinquance

 

Minary J-P., Ansel D., Mariage A., Boutanquoi M., Les jeunes en difficulté et auteurs de violences sexuelles : comment les aider sans violence ?, in Sociétés et Jeunesse en difficulté 2010, disponible sur https://sejed.revues.org/6825

Mounier, in Traité du caractère, 1946, disponible sur www.cnrtl.fr/definition/délinquance

 

Mucchielli L., La dissociation familiale favorise-t-elle la délinquance ? Arguments pour une réfutation empirique in Recherche et prévisions, 2000, vol 61, pp 35-50, disponible sur www.persée.fr/doc/caf_1149-1590_2000_num_61_1_905

 

Rabaux J., Les mineurs délinquants sexuels, in Journal du Droit des Jeunes, 2007/5 n° 265, Ed Association jeunesse et droit, pp 15-21

 

Renneville M, Le criminel-né : imposture ou réalité ? 2005, in Revue hypermédia : Histoire de la justice, des crimes et des peines, disponible sur https://criminocorpus.revues.org/127

 

Sprott J. B., Doob A. N. et Jenkins J. M., Les problèmes de comportement et la délinquance chez les enfants et les jeunes, Statistique Canada – No 85-002-XPF Vol. 21 No 4 au cat. ,

 

Un mineur sur deux a déjà fumé du cannabis, 22 avril 2015disponible sur www.bfmtv.com/santé/la-consommation-de-cannabis-en-hausse-chez-les-jeunes-de-17-ans-879842.html

 

Y a-t-il un lien entre délinquance et familles monoparentales, Mucchielli L., in Atlantico, 2012 diponible sur www.atlantico.fr/decryptage/t-lien-entre-delinsuance-et-familes-monoparentales–laurent-mucchielli-569102

 

Yvorel J. J., « C’est la faute aux parents…. Délinquance juvénile, famille et Justice au XIXe siècle », in Dialogue 2011/4 (n° 194), p. 9-20

 

MEMOIRES ET RECHERCHES

 

Association Capitant, dir. G. CORNU, Vocabulaire juridique, PUF, 8e édition mise à jour, 2007, p. 588

 

Bouyablane T., La délinquance juvénile : comparaison et synthèse, Mémoire pour l’obtention d’une Licence en droit privé, 2006, Maroc

 

Efficacité de la justice pénale des mineurs, Mémoire 2006, extrait disponible sur https://www.doc-du-juriste.com/memoire/efficacite-justice-penale-mineurs-444952.html

 

Enfermement et éducation, pp 113-146, disponible sur https://rhei.revues.org/1038

 

Florence Omari. La délinquance juvénile : les discours des mineurs délinquants comme écho familial: vers une meilleure compréhension de la délinquance à travers la dynamique relationnelle parents-enfant. Psychologie. Université Rennes 2; Université Européenne de Bretagne, 2008.

 

Jeandidier W, Les causes de la délinquance, 1991, in manuel de « Droit pénal général », 2ème éd., Paris, disponible sur https://lecroitcriminel.fr/la_science_criminelle/penaliste/introduction/jeandidier_delinquance.htm

 

KLEIN J, Les mesures éducatives en droit pénal des mineurs, Mémoire M2 Recherche Mention Droit Privé Fondamental, Université paris sud faculté Jean Monnet 2012 / 2013

 

Mucchielli L., Les « centres éducatifs fermés » : rupture ou continuité dans le traitement des mineurs délinquants ?, in Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », n° 7, 2005,

 

Savignac Julie, « Famille, jeunes et délinquance : portrait des connaissances et programmes de prévention de la délinquance juvénile en milieu familial », 2009, publié par Centre National de prévention du crime (CNPC), Sécurité publique, Canada

 

TEXTES REGLEMENTAIRES ET LOIS

Ordonnance du 02 février 1945 sur l’enfance délinquante

 

WEBOGRAPHIE

 

http://hdl.handle.net

http://sejed.revues.org

https://cn.ambafrance.org

https://criminocorpus.revues.org

https://fr.actualitix.com

https://lecroitcriminel.fr

https://rhei.revues.org

https://sejed.revues.org

https://theses.univ-lyon2.fr

www.aqpamm.ca

www.atlantico.fr

www.bfmtv.com

www.cairn.info

www.cnrtl.fr

www.courrierinternational.com

www.doc-du-juriste.com

www.franceinter.fr

www.insee.fr

www.justice.gouv.fr

www.larousse.fr

www.lefigaro.fr

www.persee.fr

www.scienceshumaines.com

www.service-public.fr

www.terrafemina.com

www.universalis.fr

 

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION.. 3

PARTIE 1-POINT DE VUE THEORIQUE SUR LA DELINQUANCE DES JEUNES. 6

  1. Les jeunes délinquants, qui sont-ils ?. 6
  2. 1. Définitions générale de la délinquance juvénile. 6
  3. 2. Les théories sur la délinquance juvénile (revue de littérature) 9
  4. Influences sur la personnalité des enfants et des jeunes. 12
  5. 1. Caractère hérité de la famille. 12
  6. 2. Facteur social et influence de l’environnement sociale. 15
  7. 3. Facteur psychologique. 16
  8. 4. La théorie du « criminel-né ». 17
  9. Classification générale de la délinquance juvénile. 18
  10. 1. Classification des délinquants selon des facteurs extrinsèques. 18
  11. 2. Qualification des infractions des jeunes délinquants dans la société. 22
  12. Les causes majeures de la délinquance. 26
  13. 1. Les facteurs internes de la délinquance chez les jeunes. 26
  14. 2. Les facteurs psychiques de la délinquance juvénile. 29

PARTIE 2-PERCEPTION DE LA DELINQUANCE DES JEUNES PAR LES FAMILLES. 31

  1. De la méthodologie : entretien libre et semi-directif 31
  2. 1. Choix de la méthodologie. 31
  3. 2. Des questionnaires. 33
  4. Présentation des résultats d’enquêtes. 33
  5. 1. Des personnes interviewées. 34
  6. 2. Les principaux points abordés. 34
  7. Interprétation et analyse des résultats. 37
  8. 1. Les principales causes de la délinquance de ces jeunes selon les familles. 37
  9. 2. Situation des familles de jeunes délinquants. 42
  10. 3. Situation personnelle et professionnelle des jeunes délinquants. 44
  11. Perception des familles sur les mesures à prendre. 44
  12. 1. De la prison. 45
  13. 2. Des solutions proposées par les familles. 45

PARTIE 3- LA JUSTICE ET LA DELINQUANCE DES JEUNES. 48

  1. De la délinquance juvénile au regard du droit pénal des mineurs. 48
  2. 1. Jeunes délinquants, coupables ou victimes ?. 49
  3. 2. Mesures afflictives contre les jeunes délinquants selon la loi 50
  4. La prise en charge légale de la délinquance chez les jeunes. 52
  5. 1. Efficacité de la justice des mineurs. 52
  6. 2. Le procès des jeunes délinquants. 53
  7. Punir ou récupérer ?. 53
  8. 1. Des centres éducatifs fermés : éduquer n’est pas punir. 54
  9. 2. Des enfants enfermé : la prison une option ou une exception ?. 61
  10. Prévenir et lutter contre la délinquance des jeunes. 62
  11. 1. L’éducation comme solution pérenne. 62
  12. 2. Le retour à l’apprentissage. 64
  13. 3. Prévenir efficacement la délinquance chez les jeunes. 64
  14. Projet pratique pour l’amélioration de la relation parent-enfant 65

CONCLUSION.. 66

ANNEXES. 68

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. 73

 

 

[1] Chamboderon J-C., La délinquance juvénile essai de construction d’objet, in Revue Française de sociologie, 1971, volume 12, N° 3, p. 335-377 disponible sur  www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1971_num_12_3_1995

[2] Définition de Mounier, in Traité du caractère, 1946, disponible ru www.cnrtl.fr/definition/délinquance

[3] Définition sociologique de Méton disponible sur www.cnrtl.fr/definition/délinquance

[4] Dubet F., 1987, Conduite marginales des jeunes et classes sociales, in Revue française de sociologie, Volume 28, N° 2, p 285-286 disponible sur www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1987_num_28_2_2396

[5] Définition sociologique disponible sur https://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2002.koudou_o&part=60510

[6] Idem.

[7] Mauger G., 2009, La sociologie de la délinquance  juvénile, Edition La Découverte, page 30-57, les théories de la délinquance juvénile

[8] Délinquance, Article disponible sur Universalis, https://www.universalis.fr/encyclopédie/delinquance/

[9] Délinquance  juvénile, Larousse disponible sur  www.larousse.fr/encyclopedie/divers/delinquance_juvénile/41098

[10] Idem.

[11] Bouyablane T., La délinquance juvénile : comparaison et synthèse, Mémoire pour l’obtention d’une Licence en droit privé, 2006, Maroc

[12] Criminologie, Paris, Dalloz, 1988

[13] Sicot F., Conflits de culture et déviance des jeunes de banlieue, in Revue Européenne des Migrations Internationales, Vol. 23, n°2, 2007, pp. 29-56

[14] Ibid.

[15] Bribosia E., Rea A., Les nouvelles migrations : un enjeu Européen, 2002, Ed. Complexe

[16] Ibid. pp. 201

[17] Poiret C., Criminalisation de l’immigration et sociologie des relations interethniques, in Hommes et Migration, Vol 1241, n° 1, 2003, pp. 6-19

[18] Chamboredon J-C., La délinquance juvénile, essai de construction d’objet, in Revue française de sociologie, Vol 12, 1971, pp. 335-377

[19] Burnay N., Figures contemporaines de la transmission, 2009, Langage Arts & Disciplines, https://books.google.com

[20] Gavray C., La délinquance juvénile auto-révélée : le cas de la Belgique, in Carrefours de l’éducation, n° 24, 2007, Universtité de Picardie

[21] Ibid. pp 159

[22] Parazelli & Desmeules, Contrôler la délinquance à la source : une tendance nord-américaine, in Contrôle des jeunes déviants, 2015 Presse de l’Université de Montréal, pp. 41-58

[23] Coutant I., Délit de jeunesse, 2005, Collection « Textes à l’appui – Enquêtes de terrain », La Découverte, Paris, 325 pages.

[24] Environnement inhérent de sa personnalité intrinsèque.

[25] Savignac Julie, « Famille, jeunes et délinquance : portrait des connaissances et programmes de prévention de la délinquance juvénile en milieu familial », 2009, publié par Centre National de prévention du crime (CNPC), Sécurité publique, Canada

[26] Ibid.

[27] Jésu F., Délinquance des jeunes : les parents sont-ils responsables ?, in Journal du Droit des Jeunes, La revue d’action juridique et sociale, page 11-14, 2006/10, n° 206, Ed Association jeunesse et droit disponible sur https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2006-10-page-11.htm

[28] Y a-t-il un lien entre délinquance et familles monoparentales, Mucchielli L., in Atlantico, 2012  diponible sur www.atlantico.fr/decryptage/t-lien-entre-delinsuance-et-familes-monoparentales–laurent-mucchielli-569102

[29] La famille dissociés est par définition »la famille dans laquelle au moins un des parents biologique ou adoptif est absent », Aebi M, Famille dissociée et criminalité : le cas Suisse, in Bulletin de criminologie N° 23, page 61, 1997

[30] Monoparentalité, divorces et délinquance juvénile : une liaison empiriquement contestable, Mucchielli L.,

[31] Florence Omari. La délinquance juvénile : les discours des mineurs délinquants comme écho familial : vers une meilleure compréhension de la délinquance à travers la dynamique relationnelle parents-enfant. Psychologie. Université Rennes 2; Université Européenne de Bretagne, 2008.

 

[32] Le système d’enquête sociale de la délinquance des mineurs en tirant profit de la pratique judiciaire en France, Juge  Jiang Chen à la Cour Populaire supérieure de Chongqing, Ambassade  de France  à Pékin, disponible sur  https://cn.ambafrance.org/Le-systeme-d-enquete-sociale-de-la-delinquance-desgfs-mineurs-Etude-de-l-etablissement-du-systeme-d

[33] Fishman S., La bataille de l’enfance, Délinquance  juvénile et justice des mineurs en France pendant  la seconde   Guerre  Mondiale, 2008, Presses Universitaires de Rennes, p 25-64

[34] Reymond-Rivier B., Le développement  social de l’enfant et de l’adolescent, Ed. Mardaga, p182-183

[35] Glowacz F., Adolescence et délinquances : quand la puberté s’en mêle… De l’intérêt  d’une  approche biopsychosociale de la délinquance adolescentaire, 13 mai 2010, XIIème Colloque de l’Association Internationale des criminologues de langue française (AICLF), Suisse, disponible sur  http://hdl.handle.net/2268/129830

[36] Op. Cit. Fishman S., La bataille de l’enfance, Délinquance  juvénile et justice des mineurs en France pendant  la seconde   Guerre  Mondiale, 2008, Presses Universitaires de Rennes, p 25-64

[37] Notion attribuée à Lombroso en 1876.

[38] Renneville M, Le criminel-né : imposture ou réalité ? 2005, in Revue hypermédia : Histoire de la justice, des crimes et des peines, disponible sur https://criminocorpus.revues.org/127

[39] Jeandidier W, Les causes de la délinquance, 1991, in manuel de « Droit pénal général », 2ème éd., Paris, disponible sur https://lecroitcriminel.fr/la_science_criminelle/penaliste/introduction/jeandidier_delinquance.htm

[40] De l’atavisme » qui se réfère à l’apparition d’un trait de caractère des ancêtres chez un sujet qui ne devrait normalement pas être le cas.

[41] MUCCHIELLI L., « Regard sur la délinquance juvénile au temps des blousons noirs » (1960), in Revue Enfance et psy, p. 132-139 disponible sur https://www.cairn.info/revue-enfance-et-psy-2008-4-page-132.htm

[42] Dang-Vu-Tournyol Du Clos L. Analyse économique des causes de la délinquance juvénile, Etude empirique sur le cas français, Thèse pour l’obtention du grade de Docteur en sciences économiques, 2005 disponible  sur  http://doxa.u-pec.fr/theses/th0231036.pdf

[43] Gimenez C., Blatier C., Famille et délinquance juvénile : état de la question, in Bulletin de Psychologie, 2007/3, n° 489, Groupe d’étude de psychologie, pp257-265 disponible sur https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2007-3-age-257.htm

[44]  Roché S., Les facteurs de la délinquance des jeunes. Analyse à partir d’une enquête de délinquance auto-déclarée, Cahiers de la sécurité intérieure, n° 42,4ème trimestre 2000, pp 37-61

[45] Op cit. Gimenez C., Blatier C., Famille et délinquance juvénile : état de la question in Bulletin de Psychologie, 2007/3, n° 489, Groupe d’étude de psychologie, pp257-265 disponible sur https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2007-3-age-257.htm

 

[46]Laurent Chabrun, Eric Pelletier, Romain Rosso, L’origine des Délinquants, 09 février 2006, in l’Express, disponible sur www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/1-l-origine-des-delinquants_483039.amp.html

[47] Délinquance : une étude révèle la part des étrangers, Jean-Marc Leclerc, 01 juillet 2013, disponible sur  www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/06/27/01016-20130627ARTFIG00609-delinquance-une-etude-revele-la-part-des-etrangers.php

[48] Le profil des  personnes multi mises en cause pour  crimes et délits non routiers en 2009 et 2010 sur le territoire de la préfecture de  police de Paris, Bulletin Statistique de  l’ONDRP, Grand  Angle n° 33, pp 17

[49] Ibid. pp 20

[50] Partie à insérer en Annexe 1

[51] Partie à insérer en Annexe 2

[52] Deffrennes M, Délinquance : les mineurs responsables de la moitié des vols violents, 15 novembre 2011, disponible sur  www.terrafemina.com/societe/societe/articles/8671-delinquance-les-mineurs-responsables-de-la-moitié-des-vols-violents.html

[53] Rabaux J., Les mineurs délinquants sexuels, in Journal du Droit des Jeunes, 2007/5 n° 265, Ed Association jeubesse et droit, pp 15-21

[54] Ibid.

[55] Minary J-P., Ansel D., Mariage A., Boutanquoi M., Les jeunes en difficulté et auteurs de violences sexuelles : comment les aider sans violence ?, in Sociétés et Jeunesse en difficulté 2010, disponible sur https://sejed.revues.org/6825

[56] Beck F., Legleye S., Obradovic I., Mutatayi C., Cohen B., et al. Les plus jeunes adolescents face aux drogues: repérage des usages problématiques et élément de réponse institutionnelle en France. Médecine/sciences, EDP Sciences, 2008, 24 (8-9), pp 758-767

[57] Un mineur sur deux a déjà fumé du cannabis, 22 avril 2015disponible sur www.bfmtv.com/santé/la-consommation-de-cannabis-en-hausse-chez-les-jeunes-de-17-ans-879842.html

[58] Etats-Unis. Trop de mineurs dans les prisons pour adultes, 18 avril 2007, par Alexandra Marks disponible sur https://www.courrierinternational.com/article/2007/04/19/trop-d-mineurs-dans-les-prisons-pour-adultes

[59] A l’exemple du cas relaté dans  le Figaro dont un collégien a frappé une collégienne à mort devant le collège à Florensac. Disponible sur  www.lefigaro.fr/actualité-france/2013/01016-20130123ARFIG-proces-d-un-adolescent-accuse-du-meurtre-d-une-collegienne.php

[60] Affilé B., Gentil C., Rimbert F., Les grandes questions sociales contemporaines, Ed l’Etudiant, pp 62

[61] Jean-Jacques Yvorel, « C’est la faute aux parents…. Délinquance juvénile, famille et Justice au XIXe siècle », in Dialogue2011/4 (n° 194), p. 9-20

[62] Mucchielli L., La dissociation familiale favorise-t-elle la délinquance ? Arguments pour une réfutation empirique in Recherche et prévisions, 2000, vol 61, pp 35-50, disponible sur www.persée.fr/doc/caf_1149-1590_2000_num_61_1_905

[63] Giovannoni L., « La « démission parentale », facteur majeur de délinquance : mythe ou réalité ? », Sociétés et jeunesses en difficulté[En ligne], n°5 | Printemps 2008, mis en ligne le 04 août 2008, consulté le 30 septembre 2016. Disponible sur http://sejed.revues.org/3133

[64] Fournier L., La démission serait-elle un mythe ?, in Changer sa vie, Mensuel n° 205, juin 2009 disponible sur www.scienceshumaines.com/amp/la-demission-parentale-serait-elle-un-mythe_fr_23751.html

[65] Crise d’adolescence ou maladie, Guide-info famille du CHU Sainte Justine, AQPAMM, disponible sur  www.aqpamm.ca/test/crise-dadolescence–ou-maladie/

[66] La délinquance juvénile, article disponible sur Psychologie et coaching, disponible sur https://www.google.mg/amp/s/psychologie.savoir.fr/la-delinquance-juvenile-1/amp/

[67] Sprott J. B., Doob A. N. et Jenkins J. M., Les problèmes de comportement et la délinquance chez les enfants et les jeunes, Statistique Canada – No 85-002-XPF Vol. 21 No 4 au cat. , Juristat, Centre canadien de la statistique juridique pp.6

[68] Ibid.

[69] Bernard C., Ledoyen A., La prévention de la récidive des agressions sexuelles commises contre les enfants, Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, cat. 2. 115. 20. 4.

[70] Guide d’entretien en Annexe 3

[71] Jimenez T.I., Le rôle de la communication familiale et de l’estime de soi dans la délinquance adolescente, in Revue Internationale de psychologie sociale, 2007/2, Tome 20, pp 5-26

[72] Ibid. pp. 8

[73] Familles à risque : les répercussions du milieu familial sur la délinquance juvénile, disponible sur https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/fmls-rsk/index-fr.aspx, analyse tirée de Julie Savignac Familles, jeunes, et délinquance : portrait des connaissances et programmes  de prévention de la délinquance juvénile en milieu familial, Centre National de prévention du crime, sécurité publique Canada. 2009

[74] KLEIN J, Les mesures éducatives en droit pénal des mineurs, Mémoire M2 Recherche Mention Droit Privé Fondamental, Université paris sud faculté Jean Monnet 2012 / 2013

[75] Ordonnance du 02 février 1945 sur l’enfance délinquante

[76] « C’est ainsi qu’on nomme, à la fin des années 50 et au début des années 60, une certaine jeunesse (…) Surgis au cours de l’été 1959, présenté comme un véritable phénomène : des bandes de jeunes, vêtus de blousons noirs, sèmeraient la terreur un peu partout dans le pays (…) le fait divers devient enjeux de société.», Les blousons noirs-Une jeunesse phénomène disponible sur  https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-15-jun-2017

[77] Bourquin J., « Le mineur de justice : enfance coupable, enfance victime ? », Revue d’histoire de l’enfance »irrégulière » Hors-série /2007, mise en ligne 01 février 2010 disponible sur https://rhei.revues.org/3011

[78] Efficacité de la justice pénale des mineurs, Mémoire 2006, extrait disponible sur https://www.doc-du-juriste.com/memoire/efficacite-justice-penale-mineurs-444952.html

[79] Mineur délinquant : procédure devant le tribunal pour enfant, Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de la justice, vérifiées en mars 2017, disponible sur  https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1830

[80] Ce sont les plus graves dans le classement légal des contraventions, c’est le fait de celui qui contrevient à la loi routière.

[81] Mucchielli L., Les « centres éducatifs fermés » : rupture ou  continuité dans le traitement des mineurs délinquants ?, in Revue d’histoire  de l’enfance  « irrégulière », n° , 2005, Enfermement et éducation, pp 113-146, disponible sur  https://rhei.revues.org/1038

[82] Op. Cit.  KLEIN J, Les mesures éducatives en droit pénal des mineurs, Mémoire M2 Recherche Mention Droit Privé Fondamental, Université paris sud faculté Jean Monnet 2012 / 2013

[83] Mesure éducative (pénal), Définition de l’INSEE disponible sur  https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1016

[84] Association Capitant, dir. G. CORNU, Vocabulaire juridique, PUF, 8e édition mise à jour, 2007, p. 588

[85] D. YOUF, Juger et éduquer les mineurs délinquants, DUNOD, 2009, p. 17 et 18

[86] Op. Cit. KLEIN J, Les mesures éducatives en droit pénal des mineurs, Mémoire M2 Recherche Mention Droit Privé Fondamental, Université paris sud faculté Jean Monnet 2012 / 2013

[87]YVOREL E., « A la marge des prisons pour mineurs… » 2005, Revue RHEI

[88] Ibid.

Nombre de pages du document intégral:80

24.90

Retour en haut