La communication de crise auprès des personnes âgées : enjeux et spécificités dans les institutions de prise en charge.
PLAN
INTRODUCTION
- ETAT DE L’ART
- Généralités
1.1. Institutions et personnes âgées
1.1.1. Définitions et missions
1.1.2. Types d’institutions
1.1.3. Le concept de personnes âgées
1.2. Etat des lieux en France
1.2.1. Effectifs
1.2.2. Le problème du vieillissement
- Communication et crise
2.1. Crise et personne âgée
2.1.1. Communication et vieillissement
2.1.2. Notion d’identité personnelle
2.2. Autour de la communication
2.2.1. Personne âgée et besoin de communiquer
2.2.2. Communication verbale et non verbale
2.3. Les techniques de communication disponibles
2.4. Les nouvelles techniques de communication
2.4.1. La communication non-verbale
2.4.2. La réminiscence
2.4.3. La musicothérapie
- La relation soignant/soigné
3.1. La relation d’aide
3.2. Le concept d’humanitude
- ENQUETE EXPLORATOIRE
- Méthodologie de l’enquête
1.1. Le choix des outils
1.2. La population
1.3. Les limites de l’enquête
- Guide de questionnement
- Résultats des données de l’enquête et essai d’interprétation
- Analyse
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Dans la communication, on retrouve le concept de l’émetteur qui « émet » afin de faire connaître ses représentations et ses émotions à un récepteur donné qui deviendra émetteur, à son tour, pour transmettre sa réponse. La communication interpersonnelle occupe une place essentielle dans notre société, du fait qu’elle permet d’entrer en relation avec ce qui nous entoure, la société. Cependant, quand on se retrouve face à un conflit, à cause d’une maladresse dans l’expression ou d’une mauvaise compréhension, l’art de communiquer devient soudainement difficile à cerner.
Dans une relation conflictuelle, travailler à améliorer la communication engage de préciser la nature et le niveau, ou la situation réelle problème, en l’occurrence, à déterminer l’une des deux parties qui n’accepte pas le comportement de l’autre. Toutefois, et c’est bien la raison pour laquelle ceci n’est pas toujours chose facile, cette détermination se situe au niveau du « ressenti » de chacun.
Ceci est plus que vrai dans la notion de relation soignant-soigné. En effet, entre la prise en compte des besoins du patient, en l’occurrence de la personne âgée, et la considération réciproque, qui doit s’établir dans toute relation saine, notamment de la part du patient et de son entourage à l’égard du patient, cette dimension de la prise en charge qui considère la communication peut se révéler être complexe et délicate.
A toutes ces réalités vient s’ajouter celle de la personne âgée, non que ce soit la personne âgée qui pose problème, mais la réalité de la prise en charge, notamment au niveau social, illustrant la considération de la personne elle-même, mais aussi dans une dimension démographique. Nous verrons, entre autres, que la population française est vieillissante, et si cela ne pose problème aujourd’hui, c’est un fait qui devra être pris en considération. Aussi, le grand nombre d’institutions qui prennent en charge les personnes âgées peut illustrer une approche, notamment politique, d’une volonté d’améliorer la prise en charge des personnes âgées, mais peut très vite devenir un handicap dans la mesure où il flotte un sentiment de non confiance autour de ces institutions.
Notre tâche est alors de cerner le concept de communication de crise autour de la personne âgée de façon à comprendre comment les institutions (maisons de retraite, EPHAD, et autres institutions) en charge de personnes âgées doivent communiquer en cas de crise. Aussi, on verra s’il est possible ou non de construire un schéma de réponse formalisé étant donné que la cible est une tranche de la population ayant des spécificités bien particulières (compte tenu de leurs âges, leurs problèmes de santé, la peur du changement..).
Pour ce faire, notre travail sera divisé en 2 parties, une partie théorique qui s’attachera à définir les concepts, et une autre, exploratoire, qui nous permettra d’aller sur le terrain, afin de répondre à notre problématique : existe-t-il un schéma de communication spécifique aux personnes âgées en cas de crise au sein des institutions pour personnes âgées ?
- ETAT DE L’ART
- Généralités
L’accès en établissement des sujets âgés est une situation compliquée. Une approche spécifique est souvent à considérer, pourtant très contraignante, et en général pour des causes différentes qui ne se cantonnent juste pas à une situation de santé mesurable, mais également aux moyens mobilisables, à la disparition des soutiens relationnels. Le mécanisme conduisant à l’accès en établissement fait connaitre clairement les réductions de l’aide informelle, mais également les réductions des facultés d’appui des structures présentes. L’idée de réduction se réfère à des procédés d’évocations dirigés par des lois (ce que l’on peut faire, et ce qui est déterminé comme dépassant la « limite »). Elle inclut l’opinion d’une personne ou les opinions croisées de plusieurs personnes. Elle reflète à une gestion studieuse à manœuvrer l’aléa et l’hésitation, qualification des moyens qui existent et des circonstances trouvées.
1.1. Institutions et personnes âgées
« La politique de la vieillesse révèle une grande hétérogénéité d’acteurs et de financeurs, rendant les dispositifs d’aide peu compréhensibles par les personnes et leur famille. Cette extrême diversité s’exprime tout d’abord au niveau des décideurs. Les communes et leurs CCAS, depuis de très nombreuses années animent et construisent des politiques en direction des personnes âgées. Interlocuteurs privilégiés de ces dernières, ils gèrent des foyers-logements, des maisons de retraite, des services d’aide et de soins à domicile, etc., ils expérimentent également des coordinations, des politiques intergénérationnelles. Toute évolution de la politique de la vieillesse devra tenir compte de cette réalité. Les Conseils Généraux, rendus compétents par la loi de décentralisation en matière d’aide sociale, sont devenus des décideurs essentiels dans le cadre de la loi de janvier 1997 sur le PSD. Si certains ont une approche très financière de cette responsabilité, d’autres ont développé de véritables politiques de coordination gérontologique, mobilisant l’ensemble des acteurs, et participent à des politiques de formation en direction des professionnels. La plupart, dans le cadre des schémas gérontologiques départementaux, interviennent dans la réhabilitation des structures d’hébergements. Un certain nombre d’entre eux font part de leur souhait d’être dessaisis du PSD ».
Ce qui est dit en dessus démontre la politique française pour les personnes âgées qui essaye de tout mettre en œuvre pour un bon placement des personnes âgées dépendantes et un épanouissement à domicile, pour celles qui sont autonomes, ou qui peuvent rester chez elles, tout en se faisant aider. C’est une chose louable, certes, que de vouloir le bien et l’épanouissement de nos aînés, d’autant que la France est un pays qui devient de plus en plus vieux au regard de sa population.
En effet, d’après l’INSEE, entre 1950 et l’an 2000, les plus de 85 ans ont été multipliés par six et, qu’en projection, ce même chiffre sera multiplié par 20 en 2020. Concernant la population des centenaires, on en comptabilisait 5000 en 1990 pour 8000 en l’an 2000 et il y en aura 21000 dès 2020.
L’explication de ce vieillissement résulte, d’une diminution de la natalité et d’une diminution du taux de mortalité chez les plus de 60 ans. C’est dans le cadre de la politique et du financement de la santé que l’Assurance Maladie prend en partie en charge les soins médicaux. Parallèlement, dans le cadre de leurs actions sociales, les Caisses de Retraite développent et pourvoient le financement du maintien à domicile, initiant les actions préventives, constituant la plus grande source de financement du maintien à domicile.
Les structures gestionnaires de l’aide aux personnes âgées sont aussi concernées par cette complexité dans les services de soins à domicile comme dans les structures d’accueil des personnes âgées, les gestionnaires responsables en même temps de ces deux types d’offre étant rares, renforçant la dichotomie entre hébergement et domicile. Deux principales fédérations nationales : l’UNADMR et l’UNASSAD gèrent les services à domicile, constituées de communes ou d’associations. Pour des raisons fiscales, les associations mandataires et intermédiaires se sont développées. La complexité du maintien à domicile réside dans l’organisation autour de deux types d’aide séparés dans leur financement : les soins infirmiers, et l’aide à domicile, cette dernière relevant d’une aide extra-légale des caisses de retraite de financements différents : le PSD, et le financement par les particuliers.
Ainsi, les intervenants auprès de la personne âgée sont nombreux, surtout lorsque la perte d’autonomie est lourde. Des infirmières, des aides soignantes, des aides ménagères, des kinésithérapeutes…etc., peuvent se succéder au domicile de la personne âgée dans la journée ou dans la semaine, sans qu’il n’y ait toujours de coordination entre ces professionnels, médecins généralistes et SSIAD en prennent parfois l’initiative.
Les associations à but non lucratif, hôpitaux, collectivités locales et sociétés privées développées dans des secteurs géographiques gèrent les structures d’hébergement, à cause de l’absence de places en institutions et l’absence de modes de prise en charge spécifique.
Enfin, l’Etat, les Caisses de Retraite, les collectivités locales et surtout, les personnes et leurs familles constituent également des financeurs. Cependant et en dépit de cette complexité, il faut reconnaître la richesse des initiatives développées au niveau local.
A un tout autre niveau, les conséquences du grand nombre d’intervenants auprès des personnes âgées peuvent être positives, notamment pour les parents solitaires, dont les membres de la famille sont éloignés, par exemple. En effet, résultat de la recomposition de la famille, secondaire à l’éclatement de la famille, principalement, la relation entre parents et enfants n’est plus la même et a des conséquences considérables quant à l’avenir affectif des sujets âgés.
1.1.1. Définitions et missions
Face à une personne victime de perte d’autonomie, la part médicale de la prise en charge doit décrire les aspects de la dépendance de la personne et d’en connaître les étiologies, afin d’établir la relation entre maladie et dépendance. Toutefois, cette recherche des causes est difficile, mais obligatoire avant toute intervention et aide.
Actuellement, un système qui permet l’évaluation de cette dépendance a été mis en place en France dans le but de définir le degré de dépendance d’une personne âgée. Il s’agit de la grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie Groupe Iso Ressources). Ce système de classification s’est imposé comme étant un outil de référence quant à l’évaluation de la perte d’autonomie, et utilisé par l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) dans le cadre de l’attribution des allocations[1].
La disparité des pathologies des personnes âgées admises en institution constitue la difficulté des structures de répondre aux besoins de tous. En effet, cela varie de l’invalidité physique à la détresse mentale. Cela implique que les équipes soignantes mélangent plusieurs spécialités voire des intervenants extérieurs si besoin.
Le choix des institutions est important et est orienté selon le degré de perte d’autonomie de la personne âgée :
- Les foyers logements : sont réservés pour les personnes isolées, mais sans incapacité importante,
- Les maisons de retraite sans section médicale : concernant les personnes à incapacités modérées à moyennes,
- Les EHPAD ou SSR, ou maisons de retraite médicalisée : sont spécifiques aux lourdes incapacités.
Toutefois, peu importe le type d’institution choisi, toute prise en charge de dépendance requiert une organisation et une approche multidisciplinaire et une équipe multiprofessionnalisée, à laquelle la coordination et la collaboration sont obligatoires à l’efficience de la prise en charge et au bien-être du patient.
Les EHPAD ou « établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes » sont destinés à recevoir des personnes âgées en perte d’autonomie. Maison de retraite et EHPAD sont à distinguer. Une maison de retraite devient EHPAD lorsqu’elle signe une convention tripartite avec le CGARS ou Conseil Général et l’Agence Régionale de Santé authentifiant l’engagement dans une démarche de qualité et un travail multidisciplinaire concernant le projet de vie individualisé du résident et sur l’application quotidienne des moyens liés à l’hébergement, la dépendance et le soin[2].
Les EHPAD sont des établissements médicalisés disposant, de façon ininterrompue, d’une équipe soignante qui assure les soins indispensables selon la situation de chaque résident[3]. C’est pour cela qu’on appelle aussi les EHPAD maison de retraite conventionnée.
La dépendance se définit comme l’incapacité à effectuer les gestes essentiels et les actes anodins de la vie quotidienne. Ici, elle apparaît tout simplement avec l’avancée en âge. Ces personnes ont besoin d’un accompagnement régulier de la part de leur famille ou de professionnels des services à la personne[4]. C’est pour toutes ces raisons que le but principal d’un EHPAD est de créer un milieu avoisinant autant que possible celui du domicile de la personne âgée et où elle puisse retrouver des habitudes de vie adaptées à ses désirs, ses besoins et à l’évolution de sa santé[5]. Un EHPAD doit garantir, selon les termes de la convention, la qualité de la prise en charge des personnes et des soins qui sont prodigués doit insister en particulier sur la formation du personnel, pour toujours plus de qualité, qu’il en existe plusieurs aujourd’hui et face aux nombreuses conventions en constante évolution auxquelles actuellement[6].
Quant aux SSR, autrefois connus sous le terme de moyen séjour, ils sont déterminants pour la réautonomisation du patient et son retour à son milieu de vie. En effet, le passage aux SSR a toujours été associé à la convalescence. Il s’inscrit aujourd’hui comme étant une véritable prise en charge entre le court séjour et l’hospitalisation à domicile (HAD).
Ainsi, les SSR contribuent dans la rééducation du patient, à la suite de son hospitalisation, ou non, pour une affection aiguë médicale ou chirurgicale. Ils impliquent à la fois une action préventive par l’éducation et l’apprentissage adaptée à la maladie et/ou au handicap, une réadaptation dans le but de remédier à tout déficit transitoire et surtout un accompagnement psychologique. Les services de SSR accueillent généralement des patients nécessitant un suivi médical après une opération lourde de médecine ou de chirurgie, notamment des personnes âgées porteuses d’une prothèse totale de hanche, les SSR sont alors à orientation gériatrique.
La prise en charge d’une personne âgée est d’autant plus délicate que difficile que ses patients sont sujets à des polypathologies ou même à des risques de dépendance, à part les problèmes sociaux et ceux liés au vieillissement. Toutes ces données sont à prendre en compte pour la prise en charge d’une personne âgée lors d’une hospitalisation, car cette personne âgée en hospitalisation sera plus dépendante qu’un sujet jeune.
Dans tous les cas, en sachant que la réinsertion du patient et sa faculté à retrouver son autonomie dépendent en grande partie des soins qu’il aurait reçus, la qualité de la mission des institutions pour personnes âgées est devenue une priorité. Cela commence avec le personnel soignant composé d’une équipe pluridisciplinaire.
1.1.2. Types d’institutions
Plusieurs catégories d’établissements d’hébergement pour les personnes âgées existent.
Selon le type d’établissement, mais aussi le fait qu’il dépend du secteur public ou privé, les conditions d’accès et de prise en charge varient. Aussi, selon la vocation à accueillir des personnes âgées autonomes, en perte d’autonomie ou dépendantes, les établissements peuvent être plus ou moins médicalisés.
Le degré d’autonomie est un critère important pour le choix du placement, en effet, la personne âgée étant, dans la plupart des cas, dépendante de par la perte de certaines fonctions cognitives et ayant besoin d’un tiers pour effectuer certaines tâches. Dans ces cas précis, les formes de placement dans lequel elle peut être placée est un EHPAD (Etablissement d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes). Ils ont pour cela signé une convention tripartite avec le département et l’Etat garantissant ainsi l’accompagnement des pensionnaires, la qualité du personnel et l’hygiène. Les personnes fortement dépendantes nécessitant également des soins médicaux en permanence peuvent être admises dans les unités de soins longs durés (USLD) qui relèvent, eux, du secteur hospitalier. Pour les personnes âgées malades, il existe également les maisons de retraite dites «médicalisées». Elles accueillent les personnes malades nécessitant un traitement et une surveillance médicale, pour une courte ou une longue durée.
Pour les personnes âgées autonomes quant à elles, elles peuvent rester chez elles ou vivre chez leurs enfants ou chez leurs parentés en l’occurrence leur frère ou sœur.
En résumé, les différents placements sont les suivants :
– Au domicile de la personne âgée, qu’elle vive seule ou en couple : on désignera ce type de
Résidence « Chez soi ». Les logements-foyers, considérés dans les enquêtes Insee comme des logements autonomes, sont rattachés à cette catégorie ;
– la personne âgée vivant chez une tierce personne : dans près de trois quarts des cas, la personne chez laquelle vit la personne âgée dépendante est un des enfants (fils ou fille) ; dans 17 % des cas, il s’agit d’un frère, d’une sœur ou d’un autre membre de la famille (neveu, nièce, cousin, cousine, belle-sœur…). Les autres cas sont des petits-enfants, quelques voisins ou amis, des domestiques ou lorsque la personne se déclare pensionnaire, il peut s’agir d’accueil familial. Comme généralement, il s’agit d’un membre de sa famille, on désignera ce type de résidence « Famille » ;
– la personne âgée résidant dans un établissement : maison de retraite publique ou privée, médicalisée ou non, service de soins de longue durée. On désignera ce type de résidence « institution ».
Tableau 1 : Catégories d’institutions pour personnes âgées
Nature de l’établissement | Publics accueillis | Offre d’hébergement et services proposés |
Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) | Personnes âgées dépendantes et dont l’état nécessite une surveillance médicale | Structures médicalisées assurant une prise en charge globale de la personne âgée, incluant l’hébergement en chambre ou en logement, les soins médicaux et de surveillance, les repas et divers services spécifiques |
Unité de soins de longues durées (USLD) | Personnes âgées les plus dépendantes et dont l’état nécessite une surveillance médicale constante | Structures très médicalisées assurant une prise en charge globale de la personne âgée, incluant l’hébergement en chambre, les soins médicaux et de surveillance, les repas et divers services spécifiques |
Unité de soins spécifiques Alzheimer | Personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’un syndrome apparenté | Structures spécialisées répondant à des critères précis d’adaptation architecturale, de qualification du personnel, de participation des familles et de soins spécifiques |
Résidence services | Personnes âgées autonomes, valides ou semi-valides | Appartements individuels bénéficiant d’équipement et de services collectifs facultatifs (restauration, services ménagers, services médicaux, activités culturelles et de loisirs) |
Maison d’accueil rurale | Personnes âgées autonomes ou en légère perte d’autonomie | Appartements indépendants bénéficiant d’espaces de vie collectifs |
En termes d’accueil, les maisons de retraite constituent les premières structures avec environ 488 600 personnes de la population en communauté, soit 30 %. En moyenne, l’âge y est de 84 ans contre 80 ans en 1990, date à laquelle 360 000 personnes résidaient dans une maison de retraite (21 % de la population en communauté). Ainsi, du fait du vieillissement de la population, ce mode d’hébergement a commencé à se développer.
C’est l’âge de 50 ans qui a commencé à définir les premiers pensionnaires en maison de retraite, le nombre augmentant à un maximum de 29 400 personnes jusqu’à l’âge de 87 ans, pour diminuer ensuite du fait de la mortalité. Toutefois, l’hébergement en maison de retraite augmente proportionnellement et de manière constante avec l’âge : 14 % à 87 ans ; 26 % à 92 ans ; 29 % à 97 ans.
Le maintien à domicile est devenu beaucoup plus systématique, récemment, jusqu’à 85 ans. Au contraire, à partir de 90 ans, c’est le placement en institution qui s’est fortement développé, âge auquel l’entrée en maison de retraite est souvent secondaire à une significative dégradation de l’état de santé et aux difficultés des accompagnateurs, même dans les simples gestes de la vie quotidienne.
1.1.3. Le concept de personnes âgées
Selon le contexte, le concept de personne âgée varie. En effet, la complexité du vieillissement réside dans la progression. Selon l’OMS, une personne âgée est définie à partir de l’âge de 60 ans, âge ayant retenu, pour certaines dispositions sur les personnes âgées, dans le système de réglementation français.
Dans le domaine gériatrique, notamment en termes de fragilité, perte d’autonomie, ou encore de polypathologies, les problématiques concernent surtout les sujets de 80 ans, et moins les sujets âgés de 60 à 70 ans. Pratiquement, bien plus que l’âge civil, c’est la vulnérabilité qui cerne les personnes relevant de la gériatrie. Bien effectivement, aucun âge particulier ne renvoie à l’entrée dans la vieillesse, mais plutôt à un état d’inaptitude fonctionnelle subjective ou objective selon les personnes âgées elles-mêmes.
En termes d’effectif, la part des personnes âgées de 60 ans ou plus a eu tendance à augmenter pendant une période de 50 ans, atteignant 21% actuellement.
Dans ce sens, Michel Duee et Cyril Rebillard déclarent : « La population des 75 ans et plus sera ainsi multipliée par 2,5 entre 2000 et 2040, pour atteindre plus de 10 millions de personnes en France…. Chez les hommes comme chez les femmes, le taux de dépendance reste faible jusqu’à 75 ans, puis augmente rapidement avec l’âge. L’âge moyen des dépendants est de 78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes ».
Selon Alexandre Manoukian: « Le vieillissement est par définition une source extraordinaire d’expériences. Quelles soient heureuses ou non, voulues ou non, ces expériences représentent des sommes d’informations pour lesquelles la mémoire, le jugement, mais aussi l’attention, la concentration sont nécessairement sollicités. Ainsi, le vieillissement normal accroit la masse de connaissance d’un individu, c’est son effet positif. Mais, alors que les capacités intellectuelles sont toujours actives, il est souvent à l’origine d’une baisse de la performance. […] ». Il existe plusieurs façons d’appréhender la vieillesse.
La manière positive énoncée par A. Manoukian se rapproche au plus près des valeurs qui devraient être communes à chaque soignant amené à prendre en charge des personnes vieillissantes. Cependant, une valeur étant abstraites chaque personne va développer ses équivalences concrètes sous forme de représentation réelle de ce quelle signifie. Ceci va permettre aux valeurs de vivre et de se transformer au contact de la réalité quotidienne et de notre développement émotionnel, philosophique et spirituel.
L’OMS a officiellement choisi l’âge du départ à la retraite comme passage vers le 3ème âge.
Il faut donc appréhender le mécanisme de vieillissement, que cela soit d’un point de vue social ou en termes de maturité en âge. Caradec établit une vision par les conceptions de la libération et du détachement. Elaine Cumming et William Henry[7] suggèrent que le vieillissement est habituellement suivi d’une libération de l’individu qui vieillit, c’est-à-dire une réduction de responsabilités de la personne dans la société, une diminution de ses relations sociales et une transformation de ses liens, beaucoup plus focalisés sur les rapports émotifs que sur un lien fonctionnel. Cette libération est un mécanisme pratique qui permet de se rapprocher d’une certaine stabilité. Quoique quelques jugements fondamentaux aient revendiqué les bases de ces études, on constate actuellement des prolongements de ces études concernant la convention des individus âgés dans des « mondes sociaux »[8]. L’étude sociologique du vieillissement s’est métamorphosé, et se soucie plus du vécu du vieillissement selon : le fait de commencer à devenir vieux, et le fait d’être vieux. Dans ces mécanismes, quelques uns plus importants que d’autres, considèrent le vieillissement comme, avant tout, un fait relationnel. Les rapports maintenus avec la société et les réciprocités habituelles sont co-producteurs du vieillissement. Les facultés des sujets âgés sont également des indices qui, pour les sujets âgés, les classent dans la catégorie des individus âgés. Le problème des relations avec les personnes établit donc un indice de la libération du sujet âgé. Il existe trois périodes importantes du vieillissement, appelées par Caradec « moments de transition », informant ce vécu : la retraite, la viduité et l’accès dans une maison de repos.
- La vieillesse : une construction sociale
On mélange en général vieillissement et vieillesse. Si on reconnait le vieillissement au sein des divers symptômes identifiables par tous, surtout sur l’organisme, les apparences de la vieillesse sont beaucoup plus imprécises.
La référence sur l’âge ne suffit pas alors que c’est celle-ci qui a été soulignée par les spécialistes de la démographie pour déterminer le début de la vieillesse.
Le concept des mauvaises représentations de la vieillesse doit être soulevé : « La démographie nous enseigne que cet abaissement de la mortalité serait suivi, toutes choses égales d’ailleurs, d’un abaissement de la natalité. On aura donc une population plus âgée, plus chétive, mais non pas plus nombreuse »[9].
Selon P. Bourdelais, « La prégnance de la catégorie statistique des plus de 60 ans, vieillards, utilisée continûment depuis le XVIIIe siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale, a peu à peu défini une catégorie et conduit à une telle acceptation de l’immuabilité du seuil de la vieillesse que les analyses sociales, la politique de la vieillesse et les perspectives démographiques s’en trouvent profondément marquées »[10]. Ce chercheur suggère un âge changeant, autrefois, d’accès dans la vieillesse, en se posant la question ci-après : « A quel âge devrait se situer le seuil d’entrée dans la vieillesse pour que la part des personnes âgées ne s’accroisse pas dans la population française ? ». « Les catégories d’âge ne sont pas seulement des éléments structurants de la société, elles en sont aussi le produit »[11]. Débutant de l’idée d’évaluation des âges dans la société, L. Rosenmayr a essayé d’exposer une étude sociologique des âges de la vie. D’après celui-ci, la structure sociale, notamment le morcellement de l’emploi, agit sur la périodicisation des âges. Il affirme que deux nouvelles classes sociales sont nées sous l’emprise du capitalisme industriel à la fin du 19ème siècle : la catégorie de la retraite et la catégorie de l’adolescence.
Autrefois, l’entrée à la retraite symbolise l’accès dans la classe sociale des individus âgés. Néanmoins, le changement économique et les difficultés du travail, qui ont conduit à l’installation des retraites anticipées, entraine la variation de l’âge d’entrée à cette classe. Anne-Marie Guillemard pouvait aussi écrire que : « Une nouvelle définition de la vieillesse se construit sous nos yeux qui commencerait plus tôt dans le cycle de vie (dès 50 ans pour certains travailleurs de la sidérurgie)…».
Les études de P. Bourdelais, Rosenmayr et Guillemard représentent totalement la forme injustifiable de la notion de vieillesse. Saül Karsz a développé que la vieillesse est une instauration sociale : « une chose est de constater qu’en effet la vieillesse est un fait, une autre d’examiner le statut effectif de ce fait, le registre précis dont il relève. Registre du réel, telle l’économie ou la biologie, ou registre de l’imaginaire, celui des croyances et des représentations ? »[12].
Pour accéder à cette classe universelle évoquée de la vieillesse, il existe deux points essentiels : la volonté personnelle et la sommation vieillesse. Les individus qui sont plus vieux que d’autres d’une manière chronologique, comme les désigne S. Karsz, sont obligés d’ accepter de franchir dans la vieillesse. La volonté de la personne peut surgir délibérément ou de façon inconsciente et peut prendre l’aspect de la contestation. Il se fonde dans la dissemblance à l’égard d’une autre personne qui « procède à un rappel à l’ordre ». La sommation vieillesse inclus une règle d’évidence et participe à la « (re)socialisation des personnes chronologiquement âgées ». La sociologie désigne trois constituantes importantes à cette instauration :
– un fondement matériel : la vieillesse biologique,
– la traduction naturaliste de ce vieillissement appelée « lecture biologiste de la biologie »,
– la croissance des études de la vie (étude biologique, physiologique, gérontologique, …) qui fournissent un fondement abstrait à la structure de la vieillesse.
La vieillesse est donc le fruit des réciprocités entre la personne et l’entourage social.
- Autonomie et dépendance
L’autonomie est un mot d’origine grecque : otosnomein : se gouverner soi-même. Pour Gentry, « l’autonomie est la capacité et le droit d’une personne de choisir ses règles de conduite, l’orientation de ses actes, et les risques qu’elle soit prête à encourir ». La dépendance, du latin dependrere signifie « être suspendu à quelque chose ». Ce terme a connu un double sens ;
– l’un négatif qui exprime la soumission d’une personne à l’autre
– l’autre positif, vecteur d’échanges, ce qui souligne que la vie en société est faite d’interdépendance.
Le terme de « dépendance » peut être utilisé chaque fois qu’une personne dépend d’une intervention technique extérieure (déambulateur, médicaments…) ou de l’aide partielle ou totale d’une autre personne (infirmier …).
Tout en sachant que l’autonomie d’une personne lui offre la possibilité de s’autogouverner, d’orienter ses choix selon ses aspirations, d’être indépendant physiquement, psychiquement et socialement, la perte d’autonomie renvoie à la perte de toutes ces facultés.
Les personnes âgées, que ce soit à domicile ou en institution, sont, en général, les principales victimes de la perte d’autonomie.
D’après l’OMS :
– « la déficience correspond a toute altération d’une structure ou d’une fonction anatomique, physiologique ou psychologique »;
– « l’incapacité est définie par une réduction de la capacité à effectuer une activité d’une façon et dans les limites considérées comme normales pour un être humain », et est souvent secondaire à une déficience ;
– « le handicap est défini comme un désavantage pour un individu résultant d’une déficience ou d’une incapacité qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle considéré comme normal pour un être humain (compte tenu de l’âge, du sexe et des facteurs socioculturels) ».
En un mot, le concept de dépendance est définit par le fait qu’une personne ait besoin de faire appel à une autre pour accomplir les actes de la vie quotidienne, tels que la toilette, l’habillement, l’alimentation, le déplacement, …
Au même titre que n’importe quelle personne, le sujet âgé à des besoins que l’on peut retrouver dans la pyramide de Maslow:
- Besoins vitaux, fondamentaux (manger, se vêtir, avoir un toit 😉 Besoins de sécurité, de protection ;
- Besoins d’appartenance, d’identité ;
- Besoins de reconnaissance, d’être apprécié ;
- Besoins de réalisation de soi.
Ces besoins peuvent être classés en deux grandes familles. Les besoins vitaux et de sécurité qui font partie de ce que l’on peut appeler : des besoins primaires (l’avoir) et les autres besoins qui peuvent être identifiés comme des besoins secondaires (l’être). Cette théorie nous permet de mieux comprendre les besoins directement liés à l’homme, mais elle limite le champ d’action humain au corps et met de côté l’aspect spirituel. Il est donc judicieux de compléter cette pyramide de Maslow par le concept énoncé par Carl Rogers qui définit l’homme comme une entité composée d’un corps, d’un esprit et d’une âme. L’esprit et l’âme permettent de donner un sens à la vie et inscrit chacun des besoins, cités plus haut, dans un lien de relation. Dans ce contexte, les besoins de la personne vieillissante par différents besoins que l’on peut qualifier de secondaires, mais n’interviennent pas moins dans leurs facultés, notamment de communication :
- Rencontrer, rentrer en relation (se présenter au patient introduire les gestes par la parole …),
- Les besoins du corps (les personnes âgées au même titre que n’importe qu’elle être a des besoins de confort, de respect de l’intimité et de dignité),
- Besoins de relation proprement dite (comme toute personne, il a besoin d’échanger et de partager avec ceux qui prennent soins de lui),
- Besoins spirituels (« le vieux » ne peut plus s’appuyer sur sa valeur sociale puisque la société ne lui en accorde plus. Il est à nu, dans sa vulnérabilité, il se pose des questions sur ce qui l’attend sur sa propre finitude).
« La dépendance n’est pas liée à l’âge, mais à des situations pathogènes de nature médicales, psychologiques ou sociales »[13]. Néanmoins, l’aléa de croissance de l’interdépendance avec celui du vieillissement des individus menace plus les hommes de façon économique et politique.
Néanmoins, l’extension de l’espérance de vie ne se manifeste pas forcément par une élévation du chiffre d’années de vie avec inaptitude. L’espérance de vie sans inaptitude en France, a vraiment beaucoup augmenté par rapport à la totalité d’espérance de vie de 1981 à 1991 et la prévalence des sérieuses inaptitudes a baissé pour les personnes moins de 80 ans.
De ce fait, trois conceptions existent simultanément et se décroissent en divers scénarios[14]:
– augmentation de la morbidité (ou contagion des maladies allongées) : les longues années de vie obtenues seront des années de vie avec inaptitude.
– conservation de la morbidité (ou de la stabilité) par lequel l’âge moyen de commencement des pandémies et le moment de la mort se retarderont en parallèle.
– diminution de la morbidité qui envisage que l’âge moyen du début des pandémies sera décalé du moment du décès et que les évolutions de la médecine vont permettre aux individus touchés d’une inaptitude passagère de continuer leurs occupations.
Les soutiens quotidiens (les proches, les relations) et les soutiens professionnels appartiennent au domaine médico-social. Au moins un individu à partir de 65 ans, d’après l’INSEE, tire parti d’un soutien familial ou de professionnels pour les activités et les gestes quotidiens.
La plupart des individus dépendants sont soutenus par le voisinage (avec l’entretien intérieur) dont un tiers et plus de façon particulière. Ce sont avant tout les enfants, surtout les filles, et le mari qui fournissent ce soutien. Un professionnel accorde le soutien pour six individus sur dix. Certains de ces individus perçoivent en même temps le soutien des familles et le soutien des professionnels.
1.2. Etat des lieux en France
Selon la DREES, le vieillissement de la population s’accélère depuis 1980, avec 1/3 de la population âgé de plus de 60 ans d’ici 2040, soit plus de 20 millions de personnes. En France, en 2006, l’espérance de vie était de 84 ans pour les femmes et de 77,1 ans pour les hommes. Durant ces dix dernières années, les hommes ont gagné 3.1 ans et les femmes 2.1 ans. Ainsi, le nombre des personnes âgées de plus de 80 ans qui risquent la dépendance augmente chaque année. Actuellement, 1,2 million de personnes âgées sont aujourd’hui concernées par la dépendance, la perte d’autonomie des personnes âgées devenant le centre des préoccupations, car l’espérance de vie ne cesse de croître : « entre 2000 et 2040, la population de 75 ans et plus sera multipliée par 2,5 ».
La population française a accru de 1,9 million pour parvenir à 58,5 millions d’habitants, entre 1990 et 1999, en revanche 1,2 million des personnes à partir de 60 ans a participé à cette élévation. Cette classe indique dès ce moment-ci 21,3 % de la population contre 18,1 % en 1962[15]. D’après les prédictions de l’INSEE, le pourcentage de cette tranche d’âge ne cessera pas d’augmenter jusqu’à aller au-delà du chiffre des moins de 20 ans. L’extension de la période de la vie et le vieillissement des progénitures du baby-boom traduisent ces probabilités. Dans ces cas, en 2040, 1 français sur 3 aura 60 ans et plus, contre 1 sur 5 actuellement. Selon les prévisions de l’INSEE, c’est la classe des individus âgés à partir de 85 ans qui augmentera beaucoup: certainement, leur chiffre doublera entre 1985 et 2015[16].
De l’après-guerre jusqu’aujourd’hui, les personnes âgées de 100 ans croissent de manière considérable. En France, en 1950, elles comptaient 200; en 1999, il y a eu 11 593 de personnes âgées de 100 ans, même plus, qui demeurent dans l’Hexagone, dont 2074 personnes en Ile de France[17]. Selon l’INSEE, en 2050, ce chiffre augmentera à 150 000. Ceci masque une énorme incertitude et concernerait, en réalité, 750 000 individus de 100 ans, justification provenant des évolutions de la médecine : « Ces perspectives seront forcément lourdes de conséquences sur les choix économiques et de société. Elles déboucheront aussi sur d’autres interrogations plus fondamentales comme l’euthanasie »[18].
Cet état des lieux nous oriente vers l’affirmation que la population française est vieillissante. Cette situation est d’autant plus dangereuse que la majeure partie de la population ne pourra plus se prendre en charge, car manque de personnel, par exemple, manque de travailleurs, et manque d’institutions pour prendre ce beau monde en charge.
1.2.1. Effectifs
Vers l’année 1999, 20 % et plus des Français étaient âgés de plus de 60 ans, quasi 8 % avaient plus de 75 ans (INSEE, 2000). Néanmoins, l’exactitude de l’âge n’est plus ce qu’elle était. Le perfectionnement des modes de vie, de la nourriture, et l’évolution de la médecine et la croissance de la politique de protection, ont exclu les faits en relation avec la démarcation de la vieillesse. On demeure longuement en bonne état physiologique. Une personne retraitée est une personne active, autonome sur le plan social et économique, qui a encore, en moyenne, une durée de vie 20 à 25 ans, soit une durée plus longue que celle de la jeunesse. La diminution des capacités vitales ne survient que par la suite, dans les 75 ou 80 ans, par lesquels 70 % des vieilles personnes nécessitant le soutien d’un autre pour réaliser les travaux domestiques, par exemple cuisiner, faire les emplettes, le nettoyage ou la gérance de leur dépense et revenue, etc. (INSEE,1996).
A partir de1960, dans le domaine de la politique de vieillesse, le maintien à domicile prime. Pourtant, lorsque la corrélation de l’organisme s’ajoute à la corrélation familière, lorsqu’une lésion apparait ou quand le sujet nécessite des traitements, lorsqu’il n’est plus capable de réaliser tout seul les activités de la vie courante, (AVQ) par exemple manger, faire la toilette, mettre les vêtements mêmes diriger son abstinence ( dont 27 % des individus de 80 ans et plus d’après l’INSEE en 1996) ou que sa quiétude et celle de son entourage exigent un contrôle presque constant, l’orientation vers un établissement est inévitable. Le vieillissement de la population couplé au développement du grand âge traduit l’augmentation permanente des individus qui vivent en établissement. Quasi 6 % des personnes âgées de plus de 60 ans, 12 % des plus de 75 ans et 25 % des plus de 85 ans demeurent actuellement en établissement (INSEE en 2000) en France.
Selon les hypothèses retenues par l’INSEE en 1996, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans augmentera de 3,7 millions en 1996 à près de 6 millions en 2020, et le nombre de personnes âgées de 85 ans et plus augmentera dans le même temps de 1,1 million à 2,1 millions, alors qu’il ne s’élevait qu’à 150.000 en 1950. A plus long terme, les plus de 75 ans et les plus de 85 ans seraient respectivement de 11 millions et 4,7 millions en 2050 ;
les personnes âgées de plus de 70 ans auront désormais eu moins d’enfants que n’en ont eues les personnes âgées de plus de 70 ans aujourd’hui : en effet, les baby-boomers ont eu moins d’enfants que leurs parents. En d’autres termes, la charge des personnes âgées dépendantes pèsera désormais sur des fratries plus réduites.
D’après l’INSEE, 65 % des personnes âgées dépendantes demeurent chez elles et 11 % chez un membre de leur famille. Ainsi, moins d’1/4 sont en institution, mais parmi elles plus de 50% présentent des problèmes d’orientation ou de cohérence alors que cette proportion est de 37 % pour les personnes hébergées par leur famille et 22 % pour celles demeurant chez elles.
Parmi les personnes dépendantes demeurant chez elles ou dans leur famille, neuf sur dix bénéficient d’aide familiale ou professionnelle régulière du fait d’un handicap ou problème de santé : dans près de la moitié des cas, ces deux types d’aide s’ajoutent et, dans 40 % des cas, l’aide n’est apportée que par la famille.
Naturellement, les personnes ne bénéficiant d’aucune aide (ni familiale, ni professionnelle) sont, en effectif comme en proportion, plus nombreuses parmi celles vivant chez elles (12 % contre à peine 2 %). Pour les personnes âgées demeurant chez un membre de sa famille, on peut définir l’aidant principal : 62 % des aidants ont moins de 60 ans ; mais 13 % d’entre eux ont 70 ans ou plus. Les personnes âgées dont l’aidant principal n’est, lui-même, plus très jeune, présente une dépendance relativement lourde : elles sont toutes dépendantes physiquement (COLVEZ 1 à 3) et 8 des 13 % ont des problèmes d’orientation ou des troubles du comportant.
Actuellement, 1,2 million de personnes âgées sont aujourd’hui concernées par la dépendance dont :
- 1,16 million d’entre elles bénéficie de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) et
- plus de 480 000 sont accueillies en Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou en Unités de soins de longue durée (USLD).
La perte d’autonomie des personnes âgées devient le centre des préoccupations, car l’espérance de vie ne cesse de croître : « entre 2000 et 2040, la population de 75 ans et plus sera multipliée par 2,5 »[19].
En résumé, cet état des lieux montre bien l’augmentation prochaine de l’effectif des personnes âgées en France dans les années à venir. Dans cette optique, il est nécessaire et intéressant de connaître les formes et types d’établissements et d’institutions que l’on consacre aux personnes âgées.
1.2.2. Le problème du vieillissement
Selon les Nations Unies (ONU)[20], « Le vieillissement de la population est sans précédent dans l’histoire humaine et le 20ème et le 21ème siècle seront témoin d’un vieillissement encore plus rapide que pour le siècle qui vient de s’écouler ». Contrairement à l’intérêt sur la préoccupation au sujet du vieillissement de la population, les concepts utilisés dans l’analyse sont restés statiques.
Avec les progrès de mesure de la santé et de l’espérance de vie, le vieillissement de la population pose un problème pour les démographes parce que le sens du « nombre d’années de vie » a changé. En Europe occidentale, en 1800, par exemple, moins de 25% des hommes auraient survécu à 60 ans, tandis qu’aujourd’hui, ce taux a augmenté à plus de 90%. Aujourd’hui, une personne âgée de 60 ans est considérée comme une personne d’âge moyen, tandis qu’elle était considérée comme étant une personne âgée en 1800.
Actuellement, les personnes âgées effectuent régulièrement des tâches considérées comme étant faites pour les jeunes personnes, seulement quelques années plus tôt. Les personnes âgées ont tendance à avoir moins d’invalidités que les personnes du même âge il y a des décennies, et il est maintenant certain que le déclin cognitif est ainsi reporté. La notion d’âge est devenue plus compliquée parce que l’espérance de vie a augmenté et les sujets bénéficient de plus en plus d’années restantes à vivre à chaque âge. Cette augmentation de l’espérance de vie ne peut pas être séparée de l’amélioration de la santé. Les estimations et les prévisions de l’ONU portent sur l’espérance de vie à la naissance pour tous les pays de 1950 à 2050, mais les statistiques sur la santé sont rares et souvent assez subjectives. Bien que l’espérance de vie ait considérablement au changé au fil du temps et varie considérablement selon les pays, des mesures du vieillissement fondées sur l’âge chronologique ne prennent pas ces variations en compte. Deux indicateurs couramment utilisés du vieillissement, la proportion de la population de 65 ans et le ratio de dépendance des personnes âgées supposent que les gens deviennent « vieux » à 65 ans, même si généralement, les personnes de 65 ans vivent aujourd’hui bien mieux que celles dans le passé.
Une conséquence inévitable de la transition démographique et le passage à la baisse de la fécondité et de la mortalité constituent l’évolution de la structure par âge de la population mondiale. De nombreuses sociétés, notamment dans les régions les plus développées, ont atteint un niveau de pyramide des âges de la population jamais vu dans le passé. De nombreux pays en développement dans le milieu de la transition démographique connaissent des changements rapides en termes de nombre relatif d’enfants, la population en âge de travailler et les personnes âgées.
La croissance de la population âgée retient souvent l’attention. Toutefois, le rythme du vieillissement est plus rapide dans les régions les moins développées que dans les régions les plus développées. En raison des changements rapides dans la structure par âge, l’adaptation au changement qui s’étale sur un horizon de temps plus long étant souvent difficile pour les sociétés, la vitesse de vieillissement de la population a des implications importantes pour les politiques gouvernementales, comme celles concernant les régimes de retraite, les soins de santé et la croissance économique.
Cette situation de vieillissement de la population aggrave le phénomène d’autonomie et de dépendance des personnes âgées, notamment, en termes d’effectifs, dans un avenir proche[21], et notamment, pour ainsi dire tout problème concernant de près ou de loin la personne âgée, dont le moyen de communication.
- Communication et crise
Etymologiquement, relation[22] vient de « relier, créer un lien ». C’est donc l’ensemble des échanges entre le soignant et le soigné dans le cadre de soin.
Cet échange se déroule par la communication verbale (échanges langagiers) ou non verbale (geste, attitude, mimique, regard).
Selon le Dictionnaire encyclopédique des soins infirmiers[23], la relation soignant-soigné se définit comme « le lien existant entre deux personnes de statut différent, la personne soignée et le professionnel de santé. Cette relation nécessite trois attitudes :
- un engagement personnel du soignant, le malade étant accepté sans jugement de valeur, tel qu’il est, avec un autre mode de raisonnement, d’autres réactions et d’autres sentiments ;
- une objectivité, pour éviter une déformation de ce qui est vu et entendu
- un minimum de disponibilité.
La relation soignante n’est pas une relation de salon, elle a pour but l’aide et le soutien de la personne soignée jusqu’à son retour vers l’autonomie. Elle permet d’identifier les demandes de la personne et d’analyser les interactions».
En Sciences humaines[24], deux approches de la relation soignant-soigné sont décrites :
- « la relation soignant-soigné peut donc se décliner comme un kaléidoscope, comportant à des degrés variables, différentes dimensions : éducative, thérapeutique, coopérative, autoritaire, acceptation, dépendance voire maternage. »
- « la relation soigné-soignant est une relation d’inégalité et d’espérance, susceptible de réveiller toutes les quêtes antérieures et tous les conflits qui peuvent y être liés, relation passant par le corps et s’exprimant par la parole, telles nous semblent être les caractéristiques de la relation de soin. »
Il existe trois grandes formes de communication :
- le silence,
- la violence,
- le dialogue.
Le refus de la communication peut s’exprimer à travers ces trois modes par plusieurs façons[25] :
- L’annulation : «c’est lorsque l’un des protagonistes manifeste clairement et explicitement, verbalement, ou non verbalement qu’elle ne souhaite pas communiquer.»
- Le rejet : «lorsqu’au moins l’un des protagonistes rejette plus moins systématiquement le contenu de ce que l’autre lui communique.»
- Le déni : «lorsqu’il semble exister un pseudo accord sur le contenu, sur ce que l’on dit, alors qu’il existe plus fondamentalement un refus d’établir réellement la relation avec d’autres individus.»
En parlant de sentiments et de communications dans le cadre du relationnel, on parlera de :
- transfert : étymologiquement, « porter au-delà », se définit comme une répétition actuelle de modalités relationnelles vécues dans le passé voire pour les adultes, durant l’enfance. « Le transfert se définit comme une répétition actuelle de modalités relationnelles vécues dans le passé[26]».
Lacan a montré que le transfert est un phénomène inter humain mettant en jeu des mécanismes d’identification, de projection, d’introjection. La situation de soins permet la projection d’images communes et spontanées (ex : le patient peut transférer sur l’infirmière comme mère protectrice, dont il attend le maternage, qu’elle prenne soin de lui).
Il peut être positif, ou négatif (méfiance, voire agressivité).
- Contre-transfert : le soignant va utiliser d’autres relations issues de son passé qu’il va réactualiser, et va réagir avec son propre vécu antérieur. Le contre-transfert positif favorise une action thérapeutique plus efficace, et le contre-transfert négatif s’exprime souvent par le refus de la communication ou des actes manqués préjudiciables au soigne.
Pour identifier le contre-transfert, quatre étapes sont nécessaires :
- définir l’image que le patient a de vous (image protectrice, …)
- détecter l’effet que cela produit au niveau de ses propres affects, de ses propres émotions
- trouver une solution pour adapter cette émotion (trouver les raisons de l’émotion)
- appliquer une technique pour réadapter le relationnel et le rendre mutuellement profitable (discussion).
- empathie : l’empathie est une attitude et non une technique.
Blouin et Bergeron définissent l’empathie comme «la capacité de se mettre à la place de l’autre et de ressentir ses sentiments et ses émotions (…) le soignant ne devient pas patient, il s’efforce de regarder les difficultés du patient sous le même angle que ce dernier[27].»
Selon Carl ROGERS, l’empathie se définit de la façon suivante : « il convient de comprendre le monde du patient comme c’était le votre, mais sans jamais oublier la qualité ‹comme si›, Car si l’on perd ‹comme si›, on tombe dans l’état d’identification ».
L’empathie repose sur la capacité du soignant à pouvoir éprouver le sentiment du patient, et pouvoir communiquer à son propos, sans s’identifier à l’autre, mais ressentir et penser sur ce que le patient pense et ressens sans faire siennes ces données, une attitude empathique permet au patient de se sentir plus en confiance avec le soignant qui tente de le comprendre.
L’empathie sert de support aux relations infirmière-patient qui est centrée sur la personnalisation des soins : recueil de données, évaluations des besoins et des ressources du patient et de sa famille, élaboration d’une démarche clinique, pluridisciplinaire, prise de décisions, de soins avec le patient, aide à la gestion des émotions du patient (stress, angoisse,…..), gestion des problèmes sociaux, réconfort.
- Jorland s’est intéressé aux résultats de recherche menée dans différents pays sur l’empathie chez les infirmières et les médecins. Les résultats montrent que « plus les infirmières, font preuve d’empathie, moins les patients sont anxieux, dépressifs ou furieux. Autrement dit non seulement l’empathie favorise le traitement thérapeutique, mais elle facilite la relation thérapeutique. En faisant l’effort de comprendre leurs patients, les infirmières se facilitent la tâche[28]».
L’empathie demande une attention particulière au soignant, pour ne pas souffrir avec le patient, pour ne pas céder à une compassion excessive, il est nécessaire que le soignant trouve une bonne distance relationnelle à l’autre.
L’objectif est donc que le soignant puisse donner sens à son acte technique pour le rendre acceptable pour le malade, constituant toute la dissemblance entre l’acte réalisé sur le corps « objet », et le sens qu’il peut prendre pour la personne soignée à travers son corps « sujet ». Ainsi, le soin n’est pas seulement prodigué au malade de façon banale et habituelle, mais cela doit lui servir à apporter bien-être.
2.1. Crise et personne âgée
C’est tout un bon état de santé que la capacité de communiquer détermine : autonomie, indépendance, bien-être général. Cependant, quand l’organisme est sujet au vieillissement, il subit une diminution des réserves physiologiques qui le rend plus fragile. On ajoute souvent un vieillissement pathologique au processus physiologique du vieillissement, lequel est associé l’apparition de maux, faisant en sorte que quel qu’il soit, le vieillissement a des effets sur la communication, nos sens nous aidant à l’expression. En effet, la communication ne doit pas être limitée à la parole, car il est nécessaire de considérer : le langage des sens. Les perturbations de ces fonctions, chez les personnes âgées, restreignent la communication avec le milieu environnant et changent leur place dans les relations avec autrui.
- La parole et le langage
Chez la personne âgée, la voix devient plus grave et grelottante, avec une modification de la mélodie se modifie et un ralentissement du rythme. Aussi, à cause de la fatigue musculaire et de l’état de la dentition, l’articulation ralentie et devient moins nette. Cependant, le langage ne vieillit pas, malgré le changement avec l’âge des caractéristiques de la voix, ni dans le vocabulaire ni dans la structure, et évolue selon des transformations cognitives. A titre d’exemple, un retard des réactions aux stimuli (intellectuels, psychiques ou physiques), un trouble de la structure du lexique (manque du mot) accentué sur les noms de personnes découlent d’une baisse de la rapidité mentale. Malgré la présence des mots, c’est surtout l’accessibilité qui pose problème. En outre, à cause d’une faible capacité à agencer les stratégies, les sujets âgés seraient sujets à plus de difficultés dans le traitement volontaire de l’information comme dans la nécessité de grandes capacités attentionnelles, au cours de recherches actives par exemple. Concernant les troubles de la compréhension, dans une certaine mesure, ils découlent de la presbyacousie, de la réduction des aptitudes attentionnelles ainsi que de la prédisposition de la mémoire de travail, limitée. Ceci nécessite de la vigilance et une certaine patience de sorte de laisser au sujet âgé libre champ à l’expression, à l’écoute et à la communication, avant qu’il ne perde la faculté à cette dernière.
- L’audition
Toute communication devient difficile avec la perte auditive, renseignant sur l’environnement. La perception de l’environnement diminue avec la perturbation de l’audition, générant ainsi un sentiment d’angoisse, une faible communication et une désocialisation certaine. Certes, les personnes ont besoin de se faire entendre mais la faculté à pouvoir entendre ne doit pas être lésinée pour autant, et pourtant, les problèmes auditifs sont fréquemment identifiés à partir de l’âge de 60 ans, avec 80% des personnes âgées de plus de 80 ans concernées par des problèmes de presbyacousie (sénescence auditive). Lorsque la personne entend moins bien, on assiste à une modification de la perception par ces troubles, (la personne entend moins bien), et lorsqu’elle confond les sons et les mots, c’est la capacité de discrimination et de compréhension qui sont atteintes. En conséquence, la fatigue survient plus vite chez les personnes victimes de surdité parce qu’elles sont obligées de fournir plus d’efforts de concentration et d’attention. L’apparition de la surdité aboutit donc, souvent, à une rétraction par rapport à la vie relationnelle, sociale ou familiale, dû au fait qu’en plus du fait que la personne éprouve de grandes difficultés à suivre convenablement la conversation, elle doit faire, également face, à la culpabilité secondaire à l’incompréhension des autres, aboutissant fréquemment à l’exclusion par rapport à la communication. Lorsque le personnel médical n’arrive pas à trouver un appareillage, le développement de canaux de communication s’avère nécessaire, les difficultés en rapport à la fabrication de cet appareillage devant être signalé, que la personne en porte déjà ou non. Aussi, pour pallier à cette déficience, il est nécessaire d’adapter le comportement: parler de façon claire, lente et assez fort, avantager une ambiance calme, se mettre en face de la personne pour que cette dernière puisse lire sur les lèvres, la mimique et les gestes…
- La vision
Chez la personne âgée, la vue est très souvent troublée, affectant la perception de l’entourage: évaluation mauvaise des distances, champ visuel déficitaire, mauvaise reconnaissance des objets, déplacements difficiles, lecture pénible, tout cela dans la vie quotidienne. Nombreuses sont les conséquences pour la personne, entre la distanciation par rapport à une partie du monde ; la perte de l’identité, des capacités fondamentales, de la facilité à communiquer ; réduction du pouvoir d’appréciation de ce qui est plaisant ; transformation de la personnalité. A cet effet, il est nécessaire d’exprimer de la vigilance par rapport à l’emplacement des objets autour de la personne, de soi-même, l’espace de circulation de la personne et à l’entretien de ses lunettes. D’autres canaux de communication doivent être mis à disposition de la personne âgée malvoyante tout en l’aidant à la perception de notre présence, en la touchant par exemple.
- La bouche, le goût
Pour son utilisation « mécanique » (alimentation, parole) et son esthétique, la bouche ayant une réelle valeur sociale, on doit accorder une certaine importance à la cavité buccale. Aussi, même si cela s’inscrit dans une moindre mesure, le vieillissement affecte également le goût, ses insuffisances entraînent des préjudices à l’alimentation. Cependant, le goût est synonyme de nourriture, senteur, saveur… partage de convivialité, relations autour d’une table, etc. Donc, le goût est aussi vecteur de communication, l’entretenir est essentiel. Enfin, une bouche soignée encourage la communication verbale et favorise les échanges.
- Le corps, les muscles
Au fur et à mesure que les années passent, les muscles, eux aussi, sont sujets à des changements notables avec une diminution de la masse, de la force et du tonus musculaire aboutissant à un manque de flexibilité et une réduction de l’amplitude des gestes, une répartie musculaire plus étendue et une asthénie plus prompte. Les conséquences sur la communication de ces modifications peuvent être importantes, de sorte que la personne âgée ne puisse plus adapter correctement ses attitudes (verbales et non verbales), avec une réaction plus lente qu’auparavant. Pourtant, l’expression corporelle (le geste, la mimique) reste un délateur évident de l’état physique et moral malgré le fait que le vieillissement rend plus ardus les mouvements, elle permet de discuter du langage du corps. Ainsi, le corps qui vieillit est sujet à diverses transformations qui vont chacune affecter de façon importante la communication, à laquelle il faut répliquer par un adaptation de l’entourage de son comportement selon les difficultés.
- La cognition
En dehors de toute pathologie, un rétrécissement du champ d’action du langage il est fréquent chez la personne âgée: un appauvrissement du langage découle souvent de l’isolement familial et social, devenant exclusivement informatif. La conséquence du manque d’interlocuteur est, ainsi, la une perte du message à transmettre. De même qu’en vieillissant, en effet, le sujet actif devient passif, et les fonctions du langage ne sont plus à même pour suivre le même mouvement. Étonnamment, les personnes âgées en institution sont à la fois isolées être assemblées. Rassemblées, car elles vivent en groupe, mais écartées, car un vide relationnel se crée. Ces personnes ne vivent plus la transmission des sens, des valeurs et des connaissances essentielles à la bonne fondation des générations suivantes. Elles se recroquevillent alors sur elles-mêmes jusqu’à accommoder leur intérêt sur leur corps[29]. Les expressions psychosomatiques apparaissent et les lamentations font place à l’échange. Souvent, ces signes sont distingués comme étant des problèmes à la communication alors qu’au contraire, lorsque l’utilisation des mots n’est plus possible normalement, ils constituent un moyen de réparer ou d’entretenir la relation avec l’extérieur. Selon le gériatre Jean Metellus, l’une des première annonce du vieillissement serait, « la perte de la fonction de communiquer qui, chez la personne âgée, se manifeste par le contenu du discours, discours centré sur le passé et qui ne se nourrit que du passé, bref du monologue. Le sujet vieillissant puise sa parole dans son passé et reste inattentif au présent. C’est pourquoi son discours est pauvre de mots »[30]. Avec le temps, le sujet construit un rapport souvent en rapport au passé. De cette façon, ordinairement, ce n’est pas dans le temps qui se déroule, arrive et se renouvelle qu’il s’inscrit, mais dans le temps révolu. Le langage de l’homme perd, lui aussi, de sa puissance et vieillit avec le corps et les performances intellectuelles de l’homme, se réduisant inévitablement avec le temps qui passe. La fonction du langage que l’on use exclusivement pour établir la communication ou garder le contact, la fonction phatique, est celle qui est la moins employée à cause de la distance entre une certaine utilisation des mots par la génération dont le sujet âgé est issu et celle de la jeune génération. Puisqu’elle exige une sorte de complicité entre les partenaires, cette fonction n’est pas pratique à utiliser par la personne âgée, n’ayant pas assez de partenaires avec qui dialoguer et n’étant pas en contact avec les gens de sa génération. A cet effet, ce sont donc aux soignants, en institution, de choisir les modes de communication les plus adaptés aux personnes âgées.
2.1.1. Communication et vieillissement[31]
Chez l’être humain, la communication constitue le dixième besoin fondamental, établi par Virginia Henderson[32]: communiquer avec les autres et exprimer ses affects et nécessités, ses appréhensions et ses sentiments. Selon elle : « La finalité du besoin correspond à la nécessité, pour chaque individu, de transmettre et de percevoir des messages cognitifs ou affectifs, conscients ou inconscients et d’établir des relations avec autrui par la transmission ou la perception d’attitudes, de croyances et d’intentions. Les mécanismes pour l’atteindre sont la mise en jeu des organes sensoriels, l’échange d’informations par l’intermédiaire du système nerveux périphérique et central, l’apprentissage et l’utilisation des codes et des modes de la communication, la capacité à établir des contacts avec le monde » . 47
Ce schéma de communication présente, toutefois, certaines insuffisances :
- le sens est unilatéral : passivité du destinataire;
- il n’y aucune prise en compte de la communication non-verbale;
- il n’existe aucun chevauchement possible dans cette linéarité;
- le destinateur ne peut pas s’adapter au destinataire ;
- le sens de la langue est prédéfini, sans qu’il ne puisse y avoir aucune interprétation possible.
Selon certaines études[33], le discernement auditif des sujets âgés soit corrigé par une temporisation d’un débit donné et des changements dans l’intonation. Toutefois, il faut veiller particulièrement à ne pas tomber dans l’infantilisation en gardant à l’esprit que malgré les difficultés qu’elle peut rencontrer, la personne âgée reste un émetteur entier, un sujet communicante.
2.1.2. Notion d’identité personnelle
C’est à Emile Durkheim que revient le mérite de la conception des bases des représentations collective et individuelle, définitions actualisées avec les trouvailles heuristiques de Serge Moscovici, qui a élaboré le concept de la représentation sociale, visant à conceptualiser les relations sociales d’une personne face à son entourage. Cette notion de représentation sociale peut avoir divers sens. Toutefois, la définition qui nous concerne est la suivante : la représentation sociale peut être définie comme étant « une perception, image, mentale, etc.…, dont le contenu se rapporte à un objet, à une situation, à une scène, etc.… du monde dans lequel vit le sujet »[34].
Cette définition renvoie à la notion d’existence d’un processus de relation entre contenu, objet, et sujet. Ceci contribuerait à dire que toute personne, individu, entretient, dans sa vie, une relation d’interaction avec son environnement, par la création de représentations qui lui sont propres, à travers des conceptions qui lui sont bien particulières, ses propres savoirs et compétences, pouvant être expérimentées par un groupe d’individu.
Ces bases communes servent à l’interprétation par l’individu d’une réalité habituelle pour lui permettre l’adaptation selon les situations en présence dans le but d’aboutir à la maîtrise de son entourage. Dans ce sens, si une personne se retrouve dépourvue, il lui sera impossible d’aborder la notion d’appréhension des situations nouvelles et inconnues, outre le fait de l’adoption de connaissances et de représentations nouvelles, essentielles à la communication. A cet effet, selon Moscovici, « le concept de représentation sociale désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens commun, dont les contenus manifestent l’opération de processus génératifs et fonctionnels socialement marqués. Plus largement, il désigne une forme de pensée sociale. Les représentations sociales sont des modalités de pensée pratique orientée vers la communication, la compréhension et la maîtrise de l’environnement social, matériel et idéel. En tant que telles, elles présentent des caractères spécifiques au plan de l’organisation des contenus, des opérations mentales et de la logique. Le marquage social des contenus ou des processus de représentation est à référer aux conditions et aux contextes dans lesquels émergent les représentations, aux communications par lesquelles elles circulent, aux fonctions qu’elles servent dans l’interaction avec le monde et les autres »[35]. Ceci informe sur les attitudes des personnes membres d’un groupe, lesquelles diffèrent lorsque, pour la même situation, la personne est face à elle-même pour la résolution du problème. Ici, d’près Moscovici, le sens commun revêt une réflexion individuelle, « cette représentation a des incidences directes sur le comportement social et l’organisation du groupe et va jusqu’à infléchir le fonctionnement cognitif lui-même ».
« Le sujet confronté à une majorité (…) adopte les représentations du grand groupe quelquefois en dépit de ses propres perceptions. (…) les représentations partagées par plusieurs individus apparaissent comme plus fortes et plus convaincantes que celles d’un individu unique qui n’a pour appui que son propre jugement »[36].
En effet, la construction psychique de l’individu repose sur l’élaboration de son propre système de pensée et de réflexion afin de pouvoir créer sa propre identité. Aussi, il doit être capable d’user de ses connaissances communes, repères essentiels à l’insertion sociale. Aussi, selon Mannoni, les représentations sociales « ont toujours un sujet et un objet : elles sont toujours représentation de quelque chose pour quelqu’un » et leurs interprétations peuvent évoluer dans le temps, « le contenu de la représentation varie parfois (…) le cas du 5toxicomane (…) est passé par certaines phases différemment connotées. Le regard social (…) a évolué du registre moral (la faute) au registre légal (le délit) avant d’atteindre le registre médical (la maladie) en passant par le registre existentiel (style de vie,…). On constate ainsi une mutation de la représentation sociale (…). Les termes mêmes qui véhiculent la représentation du toxicomane se transforment (…). ».
Ce sont également les représentations sociales qui régissent les modes de communication codifiées pour des échanges plus efficaces.
Au sein d’une institution, tout individu possède une identité sociale. Cette conception comprend le socius, témoignant de sa fonction. Selon Ricoeur, le socius se définit comme « l’autre anonyme pensé par l’intermédiaire de son métier ou de sa fonction sociale indépendamment de sa personnalité, de ses expériences ou de ses convictions privées »[37].
Dans le cas d’une personne handicapée, un « socius conditionnel » vient s’associer au socius fonctionnel. En effet, le statut de handicapé vient se substituer à sa nature humaine, avant de se compléter à son socius conditionnel prédéfini. C’est de cette façon que l’individu acquiert une nouvelle identité sociale, représentée de façon collective et métaphorique par les termes « dément, attardé, … ».
Cette nouvelle conception identitaire suppose un affect au niveau de la condition physique ou psychique. En effet, dès le moment où un individu se voit déployer de sa capacité de mouvement (capacité animale), tout en conservant sa capacité à penser (capacité humaine), le handicap est dit physique.
L’identité personnelle étant l’expérience d’avoir sa personnalité et de se trouver dans son essence, l’identité sociale de celui qui est handicapé physique renvoie à la conception d’invalidité, relative à une atteinte de l’enveloppe corporelle, illustrée socialement par la vulnérabilité, l’incapacité et la dépendance.
A l’opposé, chez le handicapé psychique, la capacité motrice est conservée ou peu affectée, et la capacité à penser est celle qui est sujette à un ébranlement considérable jusqu’à une véritable annihilation.
C’est le cas du sujet atteint de la maladie d’Alzheimer qui a perdu ses repères de réflexe et de mémoire et dont l’autonomie psychique est atteinte, partiellement ou totalement selon le degré de la maladie. Cette dépendance psychique empêche toute faculté à réfléchir avec raison et cohérence aboutissant à la prise de décision, à la faculté de choisir ce qui est meilleur.
Aussi, l’atteinte de la personnalité chez le patient malade d’Alzheimer, c’est tout le statut de « personne « qui lui est déployé. En effet, chez ce type de patient, sujet à l’absence de mémoire et à l’oubli, c’est véritablement la condition humaine, en termes de personnalité et d’essentialité qui se retrouve affectée.
Par ailleurs, le schéma corporel fait également partie intégrante de l’identité personnelle. Le schéma corporel se définit comme la connaissance, la représentation, le vécu, que chaque individu se fait de son propre corps qui lui permet de se situer dans l’espace. L’acquisition de ce schéma corporel permet d’établir les frontières du corps et de mieux en situer les limites.
L’image corporelle se définit comme la « représentation qu’une personne à de son propre corps dans l’espace et dans le monde[38]». Celle-ci est propre à chacun, elle est liée à son sujet et à son histoire. Elle se construit et se remanie tout au long du développement de l’enfant. Dès lors, Françoise DOLTO distingue 3 modalités d’une même image du corps : « image de base, image fonctionnelle et image érogène, lesquelles toutes ensemble constituent et assurent l’image du corps vivant et le narcissisme du sujet à chaque stade de son évolution ». L’image du corps joue un rôle important dans la socialisation tout au long de sa vie. Elle se construit dès la naissance puis grâce à l’exploration de l’environnement affectif et social. L’image corporelle se différencie du schéma corporel par le fait que le schéma c’est ce que l’on est réellement, c’est ce que tout le monde voit, alors que l’image, c’est ce que l’on s’imagine être.
Le bien-être se définissant comme étant un « Etat agréable du corps et l’esprit. Une sensation de bien-être total [39]», la relation entre le bien-être et le corps est définie par l’accord parfait entre le schéma corporel et l’image corporelle. En effet, l’image corporelle peut nous être renvoyée par l’attitude des gens et l’image qu’ils ont de nous. Or, cela se répercute très vite sur le schéma que nous allons donner à notre corps. Il est nécessaire d’être « bien dans sa tête, pour s’accepter dans son corps », et la réciproque est aussi vraie.
2.2. Autour de la communication
En Maison de Retraite, la communication fait partie de la vie, en régissant les pratiques professionnelles spécifiques aux personnes âgées. Elle est capitale pour la qualité de l’accueil de chaque individu et encourage son entrée et son intégration en institution. Aussi, en même temps que d’être un objectif dans les pratiques elle constitue un moyen efficient dans le travail en équipe.
Une envie de transparence de l’organisation et du fonctionnement d’établissement est reflétée à travers le parti pris de la communication. Un exemple d’outils de communication essentiels est traduit par le document de présentation de la Maison de Retraite, le règlement intérieur, le contrat de séjour, etc.
En outre, au nom du respect de ses droits, informer la personne âgée remplit besoin pour son incorporation. En effet, la personne est considérée comme étant associé du processus d’accompagnement et d’aide qui lui est approvisionnée. Au même titre, l’information de la famille forme un but important dans le respect des droits de la personne âgée et de la déontologie.
Derrière l’envie de communiquer se trouve une volonté à l’explication, la dédramatisation, d’entente en cas de tensions ou d’inquiétude, de compréhension. Il s’agit également de défendre le bien-être de chacun.
2.2.1. Personne âgée et besoin de communiquer[40]
Plus qu’un échange de paroles, la communication est: « un processus dynamique verbal et non verbal permettant à des personnes de se rendre accessibles l’une à l’autre, de parvenir à la mise en commun de sentiments, d’opinions, d’expériences et d’informations ».
Cette composante importante de l’être humain, au sens large, trouve son expression de la petite enfance à la vieillesse : par exemple s’auto-affirmer, choisir ses vêtements comme ses relations sociales, etc. La communication ne s’inscrit pas comme étant un processus dans lequel il s’agit d’un émetteur qui envoie un message à un récepteur, autrement, elle serait synonyme d’information.
Échanger des informations, voilà ce qu’est communiquer, avec des échanges sur différents modes : communication non verbale (mimiques, sourires, gestes, etc.) ou verbale (langage écrit ou parlé).
A travers le fait de parler, certaines inflexions porteuses de sens sont exprimées par la voix, c’est le « paraverbal », comprenant :
- les paroles (le verbal compte pour 7%),
- la musique (le ton de la voix ou paraverbal pour 13%) et
- la danse (le non verbal compte pour 80%).
Les communications non verbales et paraverbales sont souvent inconscientes, tandis que la communication verbale est généralement consciente.
On émet plus d’informations que l’on pourrait le penses, et on capte aussi plus d’informations qu’on peut le croire. C’est ainsi que la forme du message constitue un facteur essentiel et considérable pour la détermination de l’un des aspects les plus sérieux de la communication : la relation.
Dans la mise en forme du message, ce sont les techniques les plus simples qui sont les plus efficaces : adoption d’une posture, gestes et mimique réfléchissant ceux de l’interlocuteur, expression avec volume sonore et cadence analogues.
Le procédé de la communication est représenté par une boucle de réaction dans laquelle chaque partenaire exerce une emprise continue sur l’autre, de façon consciente ou non. Ceci explique le fait d’être attentif à la réplique de son interlocuteur, impliquant de faire appel à l’exercice et de développement du sens de l’observation de sorte à pouvoir percevoir chaque signe, aussi minimum qu’il puisse être.
Aussi, la flexibilité est nécessaire de telle sorte à pouvoir tenir compte de ce qui a été distingué, en changeant sa manière de communiquer avec l’évolution des feed-backs.
Ne pas avoir la faculté de communiquer constitue un chantage à l’équilibre émotif. Or, la solitude physique dans laquelle se trouvent souvent les personnes âgées limite leurs relations avec les autres et avec leur entourage, se faisant sur un mode de dépendance, à la longue.
La transformation du réseau social secondaire au placement en institution entraîne une diminution des relations sociales. Les personnes âgées sont finalement sujets au repli sur elles-mêmes.
2.2.2. Communication verbale et non verbale
La communication se définit comme l’action de communiquer, de transmettre quelque chose à quelqu’un[41].
Dès les premiers contacts, le soignant a pour objectif de pouvoir trouver les bons moyens pour entrer en communication avec le patient. Cela implique d’être capable de l’écouter, de l’observer, de comprendre ses paroles et son comportement.
Elle fait partie intégrante de la Pyramide de Maslow tout comme Virginia Henderson qui considère la personne comme un être biologique, psychologique et social qui tend vers l’indépendance dans la satisfaction de ses quatorze besoins fondamentaux.
« La communication est un échange avec les autres et avec l’environnement sur un mode verbal ou non verbal au niveau sensori-moteur, intellectuel et affectif [42]».
Il existe différents modes de communication :
- Verbale : qui se pratique par des mots, mais s’élabore aussi par l’utilisation de la voix, de la parole, de l’intonation, ainsi que de l’écriture et de la langue des signes.
Claude Elwood Shannon et Warren Weaver, « Il est nécessaire d’utiliser un vocabulaire simple pour transmettre un message, faire des phrases courtes avec une seule idée à la fois. Il faut ensuite s’assurer que le message à bien été compris. En psychiatrie lorsqu’un patient est agressif, le mieux est de lui parler posément, d’une voix calme et ne pas prendre ce qu’il dit pour soi, sinon on risque d’envenimer la situation. Ce n’est pas évident, mais il ne faut surtout pas oublier qu’on est un soignant et non pas là, en tant que monsieur tout le monde. [43]»
- Non verbale : elle est définie par I. Celestin-Lhopiteau et P .Thibault-Wanquet comme « le non verbal – à savoir la posture, l’expression du visage, les gestes qui accompagnent le discours, les rythmes respiratoires – confirme ou infirme le verbal. Savoir décrypter ces signaux, souvent inconscient chez un patient et témoin de son état intérieur, permet au soignant de mieux communiquer avec celui-ci, de s’adapter au mode de communication du patient, afin d’aider au changement.[44]»
Différents supports sont utilisés, tels que la distance physique (la proxémie), la gestuelle expressive, les mimiques, les odeurs, les soupirs, les sons, les couleurs, le toucher, les positions du corps, les attitudes, les sourires, les regards, mais aussi les grimaces, froncement de sourcils, larmes, gémissements et parfois des cris.
Une communication efficace soignant-soigné est une fonction clinique centrale dans la construction d’une relation thérapeutique, qui est le cœur et l’art de la médecine. Ceci est important dans la prestation des soins de santé de haute qualité. L’insatisfaction des patients et les plaintes sont dues à la dégradation de cette relation. La communication et les relations interpersonnelles englobent la possibilité de recueillir des informations en vue de faciliter un diagnostic précis, donner des instructions thérapeutiques, et d’établir des relations chaleureuses avec le patient[45]. Ce sont les compétences cliniques essentielles à la pratique médicale, avec l’objectif ultime de fournir un meilleur résultat et la satisfaction des patients, essentiels pour la prestation efficace de soins de santé.
Les compétences de communication de base sont insuffisants pour créer et maintenir une relation soignant-soigné thérapeutique réussie, qui se compose des perceptions et des sentiments partagés quant à la nature du problème, les objectifs de traitement et de soutien psychosocial, les compétences interpersonnelles étant construites sur cette base de compétences de communication. Une communication appropriée intègre à la fois le patient et le soignant selon des approches centrées. L’objectif ultime de toute communication soignant-soigné est d’améliorer l’état de santé du patient et les soins médicaux.
Les aptitudes à la communication impliquent à la fois le style et le contenu. Les compétences de l’écoute attentive, l’empathie et l’utilisation de questions ouvertes sont quelques exemples de communication habile. L’amélioration de la communication soignant-soigné a tendance à augmenter la participation des patients et l’observance du traitement, la satisfaction de l’influence du patient, l’observance, la santé et l’utilisation des soins afin d’améliorer la qualité des soins et les résultats cliniques[46].
Par exemple, l’annonce de mauvaises nouvelles aux patients représente une tâche de communication complexe et difficile dans la pratique médicale, l’établissement de relations étant particulièrement important dans ce genre de situation. Les facteurs importants tels que la compréhension des points de vue et surtout le partage d’informations sont essentielles à la connaissance et les attentes du patient. En outre, l’incommunication, la mauvaise communication peuvent avoir des conséquences graves, gênant la compréhension du patient, les attentes de traitement, et la participation à la planification du traitement. En outre, une mauvaise communication diminue la satisfaction des patients aux soins médicaux, le niveau d’espoir, et l’adaptation psychologique ultérieure.
L’habileté relationnelle consiste à pouvoir interpréter, déchiffrer ces éléments comme des supports d’informations qui formeront le fil conducteur pour l’aboutissement de la communication.
En somme, « La chose la plus importante en communication, c’est d’entendre ce qui n’est pas dit » (Peter DRUCKER).
2.3. Les techniques de communication disponibles
Les patients qui ne sont pas en mesure de communiquer verbalement s’exposent au risque de sous-estimation et d’insuffisance de soulagement, notamment en période de crise, les plus à risque étant les patients handicapés, souffrant de troubles cognitifs et les patients âgés de plus de 85 ans[47]. Cependant, les indices comportementaux devraient également être considérés comme une forme d’auto-évaluation et doivent être considérés comme tels chez les patients qui ne peuvent pas communiquer verbalement.
Les indices non verbaux qui peuvent indiquer un état de crise comprennent une diminution de l’activité ou de l’agitation, les sourcils froncés, les grimaces, les pleurs, les gémissements, le retrait de l’interaction avec les autres, la posture raide et l’irritabilité[48]. Des signes physiologiques qui peuvent indiquer une éventuelle douleur, comme la pression artérielle élevée ou un pouls rapide, peuvent être aussi bien présents. Il est important de noter que l’absence d’indices comportementaux ou physiologiques ne signifie pas que la douleur est absente[49].
Il peut être difficile de reconnaître qu’un comportement particulier indique la douleur, surtout si le comportement normal du patient est mal ou peu connu.
Notamment, les patients âgés, non communiquant ou souffrant de troubles cognitifs doivent recevoir un traitement de la douleur lorsque l’objet de procédures ont prouvé l’existence de douleur par d’autres (tels que les changements de pansement) ou si les conditions de développement de la douleur ont été signalés par d’autres (tels que les ulcères de pression ou de fractures). En cas de doute, la meilleure solution consiste à administrer des médicaments contre la douleur et d’évaluer la réponse du patient.
« Au même titre que le sexe ou l’origine ethnique, l’âge est utilisé comme critère définissant diverses catégories sociales […]. Dès lors […] les individus d’une génération donnée sont supposés partager un certain nombre de caractéristiques communes. Cette attribution de traits propres à une classe d’âge n’est pas sans conséquence sur l’utilisation du langage et plus largement sur la communication interpersonnelle »[50].
Les adultes jeunes ont des pensées liées au langage des personnes âgées, en foi de quoi, ils peuvent être capables d’adapter ils ajustent leur langage lorsqu’ils communiquent avec leurs aînés. On observe, en fait, souvent, une infantilisation des personnes âgées par le personnel soignant et l’entourage dans leurs comportements, surtout en institutions, celle-ci étant généralement déplacée par rapport au niveau des aptitudes de la personne âgée. Malgré le fait que c’est d’une bonne intention que cela parte, la guidante voulant assister la personne âgée à saisir et à suivre la communication, cela n’en reste pas moins un obstacle important à éviter, puisque cette posture consolide l’impression de dépendance et d’incapacité du vieillard.
Aussi, le temps du personnel soignant et des intervenants techniques, dans les établissements de santé de petite et moyenne capacité, est rare. Ceci contribue à la mobilisation du personnel qu’en cas de nécessité, en leur donnant la potentialité concernant la qualification du degré d’urgence de la situation. Tout en améliorant ses conditions de travail, et donc de la qualité des soins fournis, de sorte à augmenter le rendement du personnel, le système de communication se doit être assimilé à la bonne marche de l’établissement de santé. Dans une institution pour personne âgée, le personnel soignant doit être en relation proche avec les résidents au quotidien. Le personnel technique est responsable du maintien en condition opérationnelle de tout l’ensemble de systèmes et d’équipements. La diffusion des bonnes informations aux bonnes personnes et au bon moment constitue une des assurances de protection contre les risques et d’assistance tant des résidents que du personnel[51].
2.4. Les nouvelles techniques de communication
Chacune des techniques proposées ci-dessous propose un cheminement spécifique pour favoriser la communication avec les personnes âgées en institution, à titre d’information, sans avoir la prétention de fournir de recettes à suivre aveuglément, le plus important étant d’adapter les propositions en fonction de la personnalité et de la sensibilité su sujet âgé. Même s’il n’y a pas de remède miracle, en faisant appel à ces méthodes, il s’agit essentiellement de se donner les moyens d’améliorer le quotidien des personnes âgées en institution.
2.4.1. La communication non-verbale
Interagir avec d’autres personnes procure soutien, confort, amour et affection. Il n’y a aucune indication que ces besoins doivent diminuer avec l’âge. Pourtant, comme les gens vieillissent, ils subissent plusieurs changements qui interfèrent avec le développement de leurs contacts sociaux. En raison du déclin de la fonction physique, les personnes âgées voient leur contact social diminuer.
Pour les personnes en fonction de soins, une situation peut se développer dans lequel la personne âgée est principalement tributaire de l’infirmière es infirmières qui dispense des soins infirmiers. Cela signifie que, mis à part le fait que les infirmières doivent avoir une bonne aptitudes à la communication afin d’évaluer les besoins des patients et de fournir des soins qui est adapté à l’individu, il y a aussi un besoin de communication pour créer une bonne relation interpersonnelle dans laquelle il y a une place pour les rencontres, l’affection et l’empathie. Ces aspects de la communication peuvent être exprimé verbalement ou non verbalement. Cependant, la plupart des auteurs s’accordent à dire que le comportement non-verbal est un élément essentiel comme étant une méthode pour transmettre de la chaleur, de l’amour et de soutien[52]. La communication non-verbale peut même être le mode prééminent pour créer des liens avec d’autres personnes.
La communication non verbale comprend toutes les formes de communication qui n’impliquent pas la parole (Greene et al. 1994). La perception de la communication non-verbale implique tous les sens, devenant important lorsque les personnes âgées développent des problèmes qui affectent leur capacité de communication verbale. Par exemple, le toucher est de plus en plus important pour les personnes malvoyantes.
La communication humaine est en grande partie non-verbale, qui comprend en réalité 55 à 97% du message transmis, selon Gross[53]. La communication non verbale a des fonctions différentes. La communication non-verbale :
- transmet des attitudes interpersonnelles et des états émotionnels;
- soutient ou contredit la communication verbale et
- fonctionne comme un substitut à la langue, si la parole est impossible.
Il y a de nombreux aspects de la communication non- verbale. Les comportements non-verbaux qui ont été jugés essentiels dans la tentative d’une personne à développer une relation avec une autre personne ont été décrits comme suit[54] :
- le regard : occupe une place particulière dans la communication non-verbale. Il correspond à un signal pour la préparation dans l’initiation d’une interaction avec les autres. Le maintien, modéré à des niveaux élevés, d’un contact visuel direct transmet un sentiment d’intérêt en la personne avec qui l’on communique. Inversement, parlant avec quelqu’un avec les yeux détournés peut endommager le renforcement des relations, car il est interprété comme l’expression d’une indifférence, un détachement et une aversion. Pour exprimer la chaleur et l’empathie, le soignant doit établir un contact visuel avec le patient. En outre, il a été démontré que le contact visuel, à niveau approprié, contribue positivement à la perception de l’autre de la compétence d’un individu et de sa crédibilité.
- le hochement affirmatif de la tête : possède une fonction sociale évidente. Il existe trois fonctions du hochement affirmatif de la tête selon Schabracq[55]: la régulation de l’interaction, le soutien de la langue parlée et l’intérêt porté sur le rapport et le contenu de la communication. Ainsi, le hochement affirmatif de la tête, tout en écoutant, témoigne de la transmission d’un intérêt certain. Un soignant qui hoche la tête à son patient aide ce dernier à raconter son histoire et le mettre en confiance.
- le sourire : être souriant peut être l’un des caractéristiques les plus importants d’un soignant qui souhaite établir de bonnes relations avec ses patients. Le sourire est positivement jugé par d’autres personnes et est considéré comme un signe de bonne humeur et de chaleur.
- le positionnement du corps : le positionnement du corps d’une personne peut indiquer s’il est écoute, assiste et participe. Une position penchée en avant est une façon de montrer la sensibilisation et l’immédiateté. Au cours de l’interaction avec une autre personne, elle suggère clairement l’intérêt à cette personne. Cette position penchée en avant est aussi un signe d’attention, combiné avec le sourire, le contact avec les yeux et l’attention verbale, elle communique une attitude de participation. Ce comportement stimule l’autre personne de sorte à ce qu’elle continue de parler.
- le toucher : est un aspect très important dans l’établissement de relations et a le potentiel de transmettre l’affection, les soins et le confort. Un toucher expressif est relativement spontané et affectif, et n’est pas nécessaire pour la réalisation d’une tâche. En soins infirmiers, ce dernier type de toucher est rarement utilisé par rapport au toucher instrumental[56].
2.4.2. La réminiscence
La thérapie de la réminiscence est une intervention infirmière indépendante qui peut être utile dans le maintien ou l’amélioration de l’estime de soi et la satisfaction de vie des personnes âgées, mais les effets de la thérapie de la réminiscence sont difficiles à mesurer[57].
La thérapie de la réminiscence est définie par l’American Psychological Association (APA) comme « l’utilisation des histoires de vie – écrit, oral, ou les deux – afin d’améliorer le bien-être psychologique. La thérapie est souvent utilisé avec les personnes âgées »[58]. Cette forme d’intervention thérapeutique respecte la vie et les expériences de l’individu dans le but d’aider le patient à maintenir une bonne santé mentale. La majorité des recherches sur la thérapie de la réminiscence qui a été fait avec la communauté des personnes âgées[59].
Avec l’augmentation de la population âgée, la réminiscence est devenue une technique populaire dans les hôpitaux, les soins de jour, les maisons de soins et d’accueil pour personnes âgées. Les activités de réminiscence jouent un rôle positif dans l’amélioration de la qualité de vie des personnes, notamment celles confrontées à des difficultés liées à l’avancement de l’âge et peuvent être un facteur prédictif significatif de la capacité d’une personne âgée pour faire face aux difficultés.
Les avantages de la thérapie par la réminiscence portent surtout sur les personnes âgées qui sont souvent isolées et accaparées de leurs identités, pour lesquels les souvenirs commencent à faiblir, et dont les problèmes quotidiens submergent les souvenirs du passé. Établir un moyen permettant de se connecter avec ses souvenirs antérieurs peut aider à rétablir ses liens et ses repères. D’autres avantages incluent:
- l’augmentation de la capacité à communiquer,
- le soulagement de l’ennui, une distraction à l’égard des problèmes quotidiens,
- un soulagement des symptômes de dépression, aidant à faire face au vieillissement,
- un rétablissement du sens à la vie de la personne grâce à la connexion avec le passé et la réaffirmation du sentiment d’importance de cette personne,
- une augmentation de l’estime de soi et le sentiment d’appartenance au monde,
- une garantie des histoires et des souvenirs pour les générations futures.
Plusieurs études ont démontré que l’utilisation de la réminiscence peut aider les personnes âgées à développer de nouvelles relations et répondre aux besoins psychosociaux et de développement. La thérapie de la réminiscence peut être utilisée pour :
- augmenter la socialisation,
- réduire l’isolement,
- augmenter l’estime de soi,
- prévenir ou réduire la dépression,
- augmenter la satisfaction de la vie, et améliorer l’adaptation sociale[60].
Bien que la réminiscence semble offrir ces avantages, elle peut être sous-utilisée, peut-être en raison de l’absence d’un modèle de fonctionnement normalisé. En 1995, Soltys et Coasts (1995) ont fourni le modèle SolCos[61]. Ce modèle de réminiscence comprend trois grandes composantes: les processus, les éléments et les résultats.
La composante du processus inclut les compétences, des facteurs d’influence, et l’environnement à laquelle se rapporte la réminiscence. La composante des éléments comprend les stimuli et les réponses. La composante des résultats comprend le sens des aptitudes de l’individu à la communication, l’identité, l’estime de soi et la validation des expériences poursuivies. Bien ce modèle conceptualise et articule visuellement le processus de réminiscence, les auteurs ont reconnu que des recherches supplémentaires sont nécessaires de sorte de s’assurer de son efficacité selon une stabilisation des fonctions à des niveaux internationaux. Le modèle de la réminiscence de Kovach[62] est axé sur l’estime de soi et a proposé que la réminiscence soit une source de connaissance auto-référente qui influence e l’estime de soi d’une personne. Elle considère la réminiscence comme un processus de l’acquisition de la signification existentielle personnelle et comme un mécanisme pour l’adaptation au stress. Le modèle de Kovach est une représentation du processus cognitif, mais le processus cognitif de la réminiscence dans des conditions différentes pourrait changer la fonction du traitement. Une étude des relations entre les catégories de la réminiscence et l’estime de soi, l’humeur, la vie la satisfaction et le comportement au cours du temps, ainsi que lors périodes de stabilité et de transition, peuvent permettre la poursuite perfectionnement et l’élargissement de ce modèle.
2.4.3. La musicothérapie
La musique, un stimulant sonore, a la capacité bien documenté pour stimuler les réactions physiques. La musique est également indiquée pour évoquer des réponses psychologiques, par exemple, elle peut réduire l’agitation dans des patients confus et agités. Il est également allégué que la musique peut :
- réduire l’anxiété situationnelle,
- créer des changements d’humeur importants,
- faciliter la communication et
- améliorer la mobilité[63].
Dans la dernière décennie, il y a eu une augmentation notable de l’utilisation de la musique dans le domaine des soins de la santé. Les articles anecdotiques décrivent subjectivement les avantages que la musique peut offrir, et les recherches ont systématiquement évalué les effets de la musique sur les patients. D’après les résultats et les conclusions de ces recherches, il est évident que la musique porte sur les loisirs, le détournement et la thérapie par la musique étant reconnu comme un outil thérapeutique important, avec possibilité de grande application. L’expérience de l’écoute constitue la base de la discussion des pensées ou des sentiments provoqués par la musique. Le musicothérapeute cherche à construire une relation communicative et interactive avec le patient, ce qui rend significatives les réponses les plus limitées de l’individu[64].
Pour les personnes âgées, le potentiel de la musique comme étant un stabilisateur du milieu est important. Bailey (1985) suggère que le patient identifie son état émotionnel suivant un ressenti dans un morceau de musique, il est alors possible d’introduire d’autres styles ou des instruments de sorte à modifier l’humeur.
Même si elles sont encore conscientes, la capacité des personnes âgées à communiquer diminue, pouvant conduire à plus de caractéristiques psychologiques et sociales qui s’aggravent en parallèle avec leur capacité à communiquer, très réduite. Typiquement, le territoire personnel de la personne âgée en institution est limité au lit, étant aussi régulièrement envahi par les soignants pour entreprendre des activités telles que le lavage et l’habillement. Dans la tentative du patient pour se sentir en sécurité avec lui-même, un comportement d’auto-stimulation peut-être initié. Un cercle vicieux commence dès le moment où la capacité du patient à réagir à des stimuli diminue, ce qui provoque une détérioration face à une stimulation donnée par les soignants, résultant à une nouvelle détérioration de réaction. Norberg remonte au défi de communiquer efficacement avec les patients et suggère que les stimuli affectant les liens sensoriels peuvent être les plus efficaces, le but de son étude étant de comparer les réactions à trois types de stimuli – la musique, le toucher et la présentation de l’objet[65].
Une musique synchrone avec l’humeur peut agir comme un catalyseur, libérer les émotions et ouvrir de meilleurs canaux de communication. En effet, la musique dans sa nature multidimensionnelle, permet à la personne âgée de toucher des niveaux psychologiques, spirituels et sociaux de la conscience. C’est cette qualité qui permet à la musique d’atteindre les patients au cours de l’isolement de la douleur ou de la maladie, la détérioration du cerveau ou une capacité décroissante à communiquer. Grâce à l’intervention, une communication significative peut être rétablie entre les patients, les familles et le personnel. Dans ce cas, la musique peut être utile dans la mesure d’une éventuelle réorientation, la reconstruction de liens sociaux et la moralisation. La musique peut être utilisée comme un détournement de la tristesse ou de la colère souvent déclenchée par le départ des visiteurs, par exemple. Ce détournement ne cherche pas à priver l’individu de son droit aux sentiments, mais le thérapeute écoute et tente uniquement de détourner son attention à travers la diffusion de musique.
Les personnes âgées, qui n’ont pas nécessairement reçu une éducation musicale, ont une compétence expérientielle dans tout ce qui concerne le domaine du son musical, comme connaître les chansons, se souvenir des événements musicaux qui sont importants pour eux, les événements sociaux liés à la musique (comme des danses) et des instruments de musique. Ce « bagage musical » que les personnes âgées apportent avec elles, ce qui concerne leurs expériences passées, des sentiments, des réussites et de la culture, devient une matière sur laquelle le musicothérapeute travaille. Les personnes âgées sont donc considérées comme des personnes à potentiel élevé, dont l’espoir, les désirs et les besoins doivent être activés, préservés, conservés et respectés. La musicothérapie travaille sur les parties saines des patients âgés et l’objectif principal est d’améliorer les compétences restantes, dont celle de la communication, la musique devenant un moyen de s’occuper des personnes âgées en les aidant à accepter le processus du vieillissement et / ou l’acceptation de la mort.
Afin de travailler contre le déclin physique, mental et psychologique et la détérioration, les institutions pour personnes âgées ont commencé à utiliser des activités d’animation et de prévention / thérapeutique de sorte que les patients âgés soient impliqués dans des activités manuelles, verbales et musical.
Une des activités musicales souvent utilisés dans les maisons de soins infirmiers est la musicothérapie, aidant les personnes âgées à s’exprimer et à communiquer. Toutefois, la session doit inclure d’autres activités de santé et de bien-être et animation afin que les objectifs suivants soient remplis:
- le traitement doit valoriser pleinement les patients;
- l’intérêt des patients âgés doit être activé et maintenu afin qu’ils socialisent activement et positivement;
- le traitement doit conserver son autonomie cognitive, sensorielle et fonctionnelle;
- le traitement doit offrir des moments de bien-être pour les patients;
- le traitement doit améliorer la qualité de vie en institution;
- le traitement doit recouvrer ou maintenir les compétences restantes, même chez les patients qui sont touchés par la détérioration mentale[66].
La musique est unique en ce qu’elle peut pénétrer l’esprit et le corps directement, quel que soit l’intelligence ou la condition de l’individu. La musique agit en stimulant les sens, évoquant des sentiments et des émotions, elle provoque des réponses et confère de l’énergie au corps physiologique et à l’esprit mental. La musique peut être réussir à réduire le handicap social, émotionnel, physique et communicatif encourus par la personne âgée[67].
- La relation soignant/soigné
En France, le cadre règlementaire de la relation d’aide se réfère au code de la santé publique[68].
Dans sa définition la plus simple, le terme relation signifie « la rencontre de deux personnes »
Pour que cette rencontre ait lieu, les deux personnes doivent se reconnaitre et se respecter comme des êtres humains égaux. C’est l’essence des soins dans la relation du professionnel de santé et d’une personne. Tout naît de cette rencontre. La relation d’aide est le fil conducteur des soins infirmiers, la base de confiance que le soigné met dans le soignant. Il s’agit d’une relation bilatérale et non unilatérale[69].
Cette relation d’aide en soins infirmiers désigne les processus par lesquels l’infirmier va pouvoir prendre le rôle d’aidant auprès d’une personne en difficulté afin de l’aider à surmonter une crise. Elle se différencie de l’aspect relationnel en soins infirmiers. Pour un professionnel, la relation d’aide est avant tout un savoir être. La relation est centrée sur la personne en demande ou en souffrance. Elle permet de l’accompagner dans son parcours de vie. Le point culminant de la relation d’aide est de reconnaître le ressenti de la personne soigné, reconnaître ses affects, ses émotions, c’est la reconnaître en tant qu’être humain.
C’est à Carl Rogers, dont l’approche repose sur une philosophie humaniste, que nous devons la théorie de la relation d’aide[70]. Dans sa philosophie, la relation avec l’autre est primordiale, elle est un instrument de guérison, mais aussi une aide à la réalisation de soi pour la personne soignée. La relation d’aide est donc un soin.
Il pourra s’agir entre autres d’un accompagnement pour aider un patient dans son face à face avec la réalité, lui donnant les points d’ancrages constructifs (besoin, désir et demande de la part du patient).
3.1. La relation d’aide
Une relation d’aide entre le soignant qui est l’aidant et le soigné qui est l’aidé est une relation soignant/soigné. Elle se fait habituellement autour d’un soin. Dans le milieu psychiatrique elle doit se positionner surtout lors de l’entretien, en laissant de côté nos perceptions, certaines habitudes sans projection ni interprétation et nos références culturelles. L’objectif étant de comprendre dans un premier temps le ressenti de l’autre, de faire passer l’acceptation de soi par l’autre.
Selon Walter HESBEEN, le concept du prendre soin désigne « cette attention particulière en vue de venir en aide au patient, de contribuer à son bien-être, de promouvoir sa santé. On observe ainsi combien la concrétisation de cette aide sera tributaire de la représentation que le soignant a de la Santé. L’attention s’inscrit dans la perspective d’apporter de l’aide à la personne, donc d’apparaitre comme un professionnel aidant pour celle-ci dans sa situation singulière et en utilisant les compétences professionnelles qui caractérisent les acteurs de telle ou telle profession ».
D’autre part, selon celui-ci « Le réel respect d’autrui n’est pas fondé sur les différences, mais bien sur l’équivalence de dignité reconnue à chaque personne, quelles que soient leurs caractéristiques. Par essence, les êtres sont tous différents et présentent tous des particularités qui leur sont propres (…). Il ne s’agit donc pas de respecter la différence de l’autre, mais bien de respecter cette autre en la singularité de son existence. [71]»
La confiance réciproque du soignant et du soigné doit en général s’obtenir dès le premier contact à l’accueil. L’infirmier doit posséder ces 3 critères : le savoir, le savoir-faire, et également un savoir-être. C’est cet ensemble qui va aider à instaurer une relation de confiance entre le soignant et le soigné. Le soignant doit avoir une attitude gracieuse, aimable, joviale, douce, qui va favoriser l’approche et donc de mise en confiance du patient. L’infirmier doit être disponible pour écouter et créer le climat de confiance indispensable pour une bonne relation.
3.2. Le concept d’humanitude
Par définition, l’humanitude constitue un ensemble de concepts et de pratiques pour entretenir la relation entre sujets âgés indépendants et son entourage. Yves Gineste et Rosette Marescotti[72] ont vulgarisé ce concept d’humanitude selon une approche de soins inscrite dans la reconnaissance de l’humanité de l’autre par la mise en œuvre de moyens de conservation des qualités humanitaires. Cette approche s’inscrit dans une philosophie de soins qui a pour but de favoriser le rapprochement entre soignant et soigné, progresser dans la prise en charge de la personne dépendante tout en respectant son autonomie.
L’humanitude concerne les concepts suivants :
- La verticalité : qui consiste à favoriser le maintien en position debout. En effet, en institution, les patients ne sont maintenus en position levée selon une durée suffisante, selon diverses raisons, notamment lors de la toilette ou l’accompagnement, pendant lequel le fauteuil roulant est souvent favorisé ;
- Le regard : pratiquement, plus la dépendance de la personne est poussée, moins le regard est fréquent. En effet, le regard doit être :
- Horizontal : dirigé vers la personne, dans le but de lui préserver de tout sentiment d’infériorité,
- Axial : droit dans les yeux pour favoriser la compréhension, et tendre,
- Proche et prolongé : dans lequel le soin s’effectue du côté où le regard est plus facile à capter.
- La parole : qui consiste à expliquer, notamment, à annoncer un soin puis l’expliquer ;
- Le toucher : en institution, le toucher est plus souvent technique, dans le soin et la préparation physique, que communicatif. Or, dans l’humanitude, il s’agit de favoriser le « toucher tendresse »[73] ;
Ainsi, pour aller contre le mutisme, le refus de s’alimenter, l’agressivité, envers les soignants, la plus efficace des alternatives, en complément des traitements médicamenteux, est constituée par l’Humanitude. Aussi, l’implication de la tendresse dans l’accompagnement tout en considérant l’autonomie des malades contribue au mieux-être, voire une disparition complète des troubles du comportement de façon radicale.
- ENQUETE EXPLORATOIRE
Dans cette partie, nous allons tenter de donner du sens à la situation de départ en mettant en lien les éléments de la phase théorique développée au préalable, et ceux de celle que voici, afin d’en dégager des hypothèses explicatives. En premier lieu, nous tenterons d’abord d’étayer notre méthodologie d’enquête dans le but d’expliciter les moyens auxquels nous avons eu recours pour le recueil des informations, en même temps de situer l’intérêt des données dans la solution à notre problématique.
Pour ce faire et pour mettre en évidence la communication avec la personne âgée en déficit de communication, j’ai choisi d’enquêter auprès de professionnelles qui s’occupent d’une population âgée justement non communicante, au sein d’une institution spécialisée, que l’on taira le nom ici, par respect de l’anonymat.
- Méthodologie de l’enquête
La démarche méthodologique utilisée dans cette enquête est qualitative, comme énoncé ci-dessus. Ce type d’enquête consiste à définir au préalable un guide de questionnement assez large que l’on soumet à l’interviewé, de façon à orienter plus ou moins les réponses selon le besoin de l’enquête mais tout en laissant s’exprimer l’interlocuteur de manière ouverte. Ainsi, après consolidation des objectifs de recherche et l’affinement de certaines questions, l’outil d’enquête final se constitue d’un questionnaire composé de quelques questions pour une grande partie « ouvertes ». En effet, cet instrument a semblé le mieux adapté puisqu’il permet d’obtenir des données d’ordre qualitatif et d’avoir accès aux points de vue des professionnels.
1.1. Le choix des outils
Suite à l’approbation de l’équipe enseignante, la grille d’entretien a pu être établie. Cette dernière contribue à répondre aux questionnements concernant le thème. Dans ce sens, chaque question correspond à un objectif principal. Le choix des outils de recueil, notamment via les entretiens, les lieux de recueil ont été fixés par l’équipe pédagogique. Ainsi, trois entretiens ont été réalisés, avec l’utilisation du même outil de recueil. Les entretiens ont été réalisés dans un service de longs séjours.
1.2. La population
Concernant la réalisation de mes trois entretiens, deux infirmières ont été interviewées le même jour, l’une étant en début de service et l’autre en fin de service. Le dernier entretien, a eu lieu quelques jours après, conformément à la disponibilité de l’infirmière. Pour chaque entretien, l’anonymat a été garantit et l’enregistrement contribuerait à la retranscription des échanges. La préparation des entretiens avec les infirmières, à travers la grille d’entretien, a été envoyée par mail, sans qu’aucune question ne transparaisse, pour garantir la spontanéité des réponses.
1.3. Les limites de l’enquête
En premier lieu, la taille de notre échantillon est limitée à trois infirmières, ce qui pourrait influer sur le caractère objectif ou non concernant nos résultats. Aussi, les entretiens n’ayant pas été faits successivement, on peut supposer que, notamment pour la troisième infirmière, qui a d’ailleurs répondu par écrit, les réponses n’ont pas été spontanées et voire préparées.
- Guide de questionnement
Pour la tenue de l’enquête, le questionnement suivant a été établit, et proposé aux infirmières pour orienter leurs réponses, dans le but de répondre à notre problématique :
- Comment définirez-vous une personne non-communicante ? comment les représentez-vous ?
- Comment définirez-vous l’acte de prise en charge en matière de soin ? notamment chez la personne non communicante ?
- Comment procédez-vous pour identifier les obstacles liées à la prise en charge des personnes non communicantes ?
- En quoi consistent les stratégies d’adaptation du patient, du soignant et de son entourage ?
Il est à remarquer que l’objectif principal de l’enquête est de cerner les différentes représentations de l’infirmière concernant la personne âgée non-communicante et les stratégies mises en œuvre dans le but de lui fournir des soins de qualité.
- Résultats des données de l’enquête et essai d’interprétation
Lors de l’entretien, les premières réponses concernent la représentation de la personne non-communicante pour le personnel infirmier. Selon nos interviewées, la non-communication correspondrait :
- D’abord à une déficience dans la communication elle-même ;
- puis à une réponse d’opposition, chez des personnes atteintes de mutisme et qui sont en situation de désaccord, ou juste de refus de communication ;
- enfin à une communication inadaptée, avec des réponses incohérentes ou incompréhensibles, notamment dans le cas du patient malade d’Alzheimer, ou de toute autre maladie neuro-dégénérative de la personne âgée.
En outre, la représentation d’une personne non-communicante par les infirmières correspond à :
- une souffrance de communication verbale dans la plupart des cas ;
- une incapacité totale à communiquer.
Par ailleurs, on a également noté que, selon les infirmières, une personne non-communicante correspond à une personne sujette à:
- des absences d’expression faciale,
- des absences gestuelles,
- une absence totale de réponse à des sollicitations.
Les infirmières ont exprimé la difficulté que représentent l’établissement et l’entretien d’une relation avec ce type de patient qui ne communiquent pas communément.
Quant à la conception de la prise en charge en termes de soin, nos interviewées pensent que :
- prendre soin se définit par la considération du respect envers le patient,
- prendre soin implique la volonté de bien faire,
- la préservation des relations de courtoisie vis-à-vis du patient contribue à conserver sa dignité,
- prendre soin contribue à donner des informations au patient selon des explications sur le soin et des repères à la personne non-communicante, pour aider le patient à conserver sa place identitaire.
Ainsi, d’après nos infirmières, cette relation d’aide ne peut être établie que si :
- elles grandement disponibles afin de répondre aux attentes de la personne non-communicante,
- elles ne connaissent les habitudes de vie du patient.
Prendre soin fait donc partie intégrante des caractères professionnels de l’infirmière.
Aussi, selon les infirmières :
- l’investissement personnel est très important dans cette notion de « prendre soin » au quotidien,
- les difficultés sont toutefois très éprouvantes dans la relation avec la personne non-communicante.
Les infirmières s’accordent à dire qu’en termes de « prendre soin », une remise en question permanente leur sont exigées, notamment face à la personne non-communicante, ce qui illustre un changement positif dans leurs fonctions soignantes et d’après les questionnements relatifs à la qualité des soins qu’elles prodiguent. Selon elles, la mentalité sociale tend à évoluer, propice à un changement favorable dans les représentations, notamment sociales, des personnes non-communicantes et de leur prise en charge.
Dans cette notion de prise en charge, les infirmières ont identifié bon nombre de sources d’obstacles, empêchant son optimisation chez la personne non-communicante. Ainsi, elles estiment :
- que le manque de disponibilité gêne la prise en charge du sujet non-communicant. Ce manque de temps déteint sur l’interprétation des besoins du patient ;
- que c’est justement le déficit de communication qui ne permet pas d’évaluer le soin en termes d’efficacité et en réponse aux attentes,
- que la méconnaissance du niveau de perception de la personne non-communicante, et que la méconnaissance du degré de compréhension constitue une adversité à une prise en charge de qualité,
- que l’incapacité physique constitue aussi un obstacle à la communication non-verbale du patient,
Enfin, le fait que la personne non-communicante ne manifeste aucune réponse complique l’échange.
Ainsi, pour pouvoir communiquer avec son entourage et l’équipe soignante, le patient non-communicant tente par lui-même d’établir des stratégies d’adaptations à travers des signaux envoyés par les patients :
- le gestuel et l’utilisation de lettres à l’aide de l’ordinateur ou d’ardoise, constituent l’essentiel des moyens auxquels le patient a recours,
- le recours à l’expression du visage, des yeux, pour l’expression des besoins sont également utilisés,
- certains patients sont capables de mettre en place une expression verbale,
- des fois, il s’agit de l’expression des appréhensions et des refus par des réactions de défenses, notamment la crispation du visage.
Enfin, les infirmières ont affirmé mettre en place des stratégies pour favoriser le maintien de la relation avec la personne non-communicante :
- elles ont recours à trois de leurs sens, l’ouïe, la vue et le toucher afin de détecter toute attente ou demande,
- elles tentent de cerner le patient en décryptant leurs observations, et ont recours aux interprétations pour satisfaire au mieux les besoins du patient, et/ou
- elles utilisent la parole pour communiquer et informer, ou tout simplement pour expliquer les gestes techniques.
- Analyse
A la lecture des résultats de notre enquête, il semble que les représentations personnelles sont issues de celles collectives, émanant de l’environnement social. D’autre part, avoir une même base de représentation commune est utile pour l’insertion et l’intégration sociale, bien qu’il soit tout à fait possible d’avoir ses propres perceptions, à travers ses expériences, tout en adoptant le sens commun des choses. Dans notre enquête, la pratique portait sur les personnes âgées non-communicantes, dans leur globalité, dont la non-communication portait surtout sur la non utilisation des moyens de communication communs et dans laquelle c’est la déficience dans la capacité de communiquer verbalement qui est la plus importante. D’ailleurs, on l’a vu, la communication peut être verbale ou non-verbale. C’est sur cette dernière que les patients misent pour communiquer, tandis que le soignant pourra répliquer par la parole, les expressions corporelles, le regard, le toucher, base de l’humanitude. Bien effectivement, les personnes averties uniquement pourront communiquer avec des personnes qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer. Pratiquement, avoir un déficit ou une inadaptation communicative ne signifie pas du tout être déficient moteur ou cérébral. Toutefois, les représentations à l’égard de ce type de personnes ont évolué, qui se voient de plus en plus conquérir leur statut de personne entière. Ce qui nous conduit au concept de « prendre soin ».
Dans la prise en charge, la majeure partie des obstacles est représentée par le manque de temps, ce qui entrave la communication, déjà difficile, avec le patient. En outre, les soins techniques et administratifs viennent s’ajouter à la lourdeur de la charge et au manque de temps. Par ailleurs, cette difficulté de communication à laquelle s’ajoute le manque de temps, les infirmières ne sont pas à l’abri d’une difficulté de perception et de compréhension dans les soins et tout ce qu’elles essayent de lui prodiguer, que ce soit dans les actes, les gestes, et toutes les attentions à leur égard. En effet, en termes d’efficacité, il est difficile de ne pas s’en remettre à ses ressentis et ses affects. Or ces derniers n’existent pas forcément car ne sont pas exprimés par le patient. Aussi, il est plus pratique d’avoir une relation d’aide et de l’entretenir avec des patients qui ont gardé leur faculté de communication verbale, ce qui accentue encore plus le sentiment de frustration des infirmières. A cet effet, la certitude de l’efficacité des soins à l’égard d’une personne non-communicante est difficile à évaluer, et il faudra sans doute se reposer sur le ressentit de satisfaction après l’accomplissement du travail.
Concernant les stratégies d’adaptation, le patient non-communiquant tend à utiliser un langage gestuel pour exprimer ses besoins fondamentaux et participer à la relation d’aide mise en place par l’infirmière, succédée par l’expression faciale. En effet, « Ce n’est pas parce que la personne ne communique pas verbalement que l’infirmière ne doit pas favoriser l’écoute. Les silences peuvent être des modes de communication, les mimiques, et les gestes… [74]». D’après notre enquête, dans cette communication non conventionnelle, l’utilisation d’au moins trois de nos cinq sens est nécessaire, l’ouïe, la vue et le toucher. Dans ce sens, la notion de toucher-tendresse inscrit dans le concept de l’humanitude aide le patient à se conscientiser quant à son image et son schéma corporel, mais également à instaurer un climat de confiance. Selon Walter HESBEEN, il s’agit de « Tisser des liens de confiance : la chaleur, l’écoute, la disponibilité, la simplicité, l’humilité, l’authenticité, la compassion ». Du côté des infirmières, c’est le décryptage qui est le pus utilisé pour s’adapter au mode d’expression du patient. Toutefois, le vécu, professionnel et personnel, influence l’interprétation, qui sera alors différente selon le soignant.
En somme, il semble évident que la mise en place d’une communication adaptée à chaque patient est essentiel non seulement pour le confort du soignant, malgré la charge que cela représenterait, mais aussi au bien-être véritable du patient, surtout dans le cas de la personne âgée dépendante. Je ne pense pas qu’il existe un mode de communication règlementaire pour tel ou tel type de patient, le plus important est de considérer le côté humain du soin et de l’adapter en fonction du besoin et du malade que l’on a en face de soi, car chaque patient est unique.
CONCLUSION
« Nous arrivons parfois à penser le corps comme un objet, ou nous craignons de le penser ainsi : quand nous ne savons plus entrer en relation avec le malade ? [75]». Telle est la question à laquelle on fait face lorsqu’on se trouve devant une difficulté de prise en charge, qui est toujours le cas chez la personne âgée. En effet, le concept de prendre soin peut être difficile à appliquer, car cela impliquerait de s’engager sur l’obligation de s’investir dans une relation à la fois d’aide mais également initiée par la distance relationnelle. Par ailleurs, si cette relation d’aide doit se baser sur la confiance et le respect, tout en mettant en exergue la communication, le soignant doit lui aussi se tenir prêt contre tout ce qui pourrait influencer ses compétences, notamment un sentiment d’impuissance à l’égard du patient que l’on aurait « trop humaniser », à tel point de mêler sens commun et vécu personnel.
Toutefois, cela ne devrait en aucun cas expliquer la négligence que l’on tend à exprimer aux personnes âgées dépendantes, et encore plus quand c’est l’objet même de le personne, son identité, qui est affecté. En effet, la priorité pour tout soignant est de toujours garantir le bien être du patient, et tous ses actes devraient s’orienter en conséquences. Aussi, malgré les difficultés de la personne âgée, que cela découlerait d’un état physiologique en rapport au vieillissement, ou d’un état pathologique, le plus important est de savoir appréhender la personne, en particulier lorsqu’il s’agit d’une personne âgée, souvent en état de « crise physiologique » de communication.
Ce travail nous a permis de comprendre qu’en réalité il n’existe pas de personne âgée en crise, car le vieillissement étant physiologique, il sera toujours difficile de cerner le contexte et la personne, le tout est de s’assurer de ses bonnes dispositions, notamment à la communication avec un groupe de personne, à la fois fragile et particulière. Ainsi, il existe bien des techniques spécifiques que l’on peut et que l’on doit adapter dès que l’on parle de prendre en charge une personne âgée, cela s’inscrit surtout dans le concept de l’humanitude dans le soin, le comportement, le langage de la bouche et du corps.
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