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La constitution d’une garantie conditionnelle sur un marché organisé peut elle contribuer à la réduction des risques de taux ?

SOMMAIRE

INTRODUCTION.. 2

I-Les risques de taux. 4

1-Définition et caractéristiques. 5

2-Méthodes de mesure du risque de taux. 6

3-La gestion du risque de taux. 6

3.1.Les garanties conditionnelles de taux. 7

3.2.Les autres produits financiers. 7

II-Le marché organisé. 8

1-Définition. 8

2/ Fonctionnement du marché organisé. 9

2.1/ Le marché règlementé. 9

2.2/ Le marché libre. 11

III-La couverture du risque de taux au moyen des garanties conditionnelles sur le marché organisé  13

  1. Avantages. 13

1.1.Pour remédier au risque de contrepartie. 13

1.2.Renforce la sécurité dans la transaction. 15

2.Inconvénients : problème lié au coût de la garantie. 16

CONCLUSION.. 16

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

L’émission des titres financiers est actuellement au centre de toutes les discussions du monde de l’entreprise, qu’il s’agisse de petites ou de grandes entreprises, cotées ou non. Les titres sont émis et échangés sur un marché, c’est le marché financier. L’émission ou l’échange de titres peut s’opérer sur un moyen terme comme sur un long terme. Les titres sont des actions ou des obligations.

 

Sur un marché financier, des professionnels jouent le rôle d’intermédiaire dans la mise en relation des ordres d’achat et des ordres de ventes, ces derniers sont considérés comme étant des services d’investissement. Les sociétés de bourse ont aussi été créées par la loi de 1996 sur les services d’investissement, ces sociétés sont actuellement règlementées par le code monétaire et financier.

 

Dans le cadre du marché financier, il existe les marchés financiers organisé qui comme leur nom indique, sont soumis à une règlementation et ce sont des marchés qui font l’objet de contrôle par une autorité de régulation appelée « Autorité des marchés financiers ».

Actuellement, l’article 441-1 de ce code fait entrer en première ligne l’entreprise de marché qui se charge du fonctionnement en général du marché.

 

D’une manière générale, le marché des capitaux peut être à moyen ou à long terme, ce qui nous intéresse dans le cadre de cette étude est celui à long terme qui comprend trois sortes de marchés : les marchés primaires, les marchés secondaires, et les marchés dérivés. Ces derniers comprennent un marché organisé et un marché de gré à gré.

 

Le marché organisé fait l’objet de règlementation stricte dans l’objectif de garantir les risques de taux, les risques de liquidité, les risques de contrepartie et les risques de marché pouvant toucher les investisseurs de titres.

La notion de prêt et d’emprunt se rencontre fréquemment dans le cadre d’un marché financier, aucun investisseur n’est à l’abri du risque de taux que ce soit une société, un établissement financier ou un particulier. Dans une négociation de titres, il est important de se constituer une garantie pour s’assurer de l’exposition aux risques, l’objectif étant de réduire au minimum les risques encourus. Une garantie conditionnelle semble être une meilleure solution pour réduire non seulement les risques de taux mais aussi les autres risques relatifs au marché financier. C’est ce qui nous a conduits à analyser l’existence d’une garantie  conditionnelle de taux sur un marché organisé.

 

Ainsi, les questions suivantes se posent dans le cadre de cette recherche : « La constitution d’une garantie conditionnelle sur un marché organisé peut elle contribuer à la réduction des risques de taux ? Quelles sont les conséquences ? »

 

Afin de répondre à cette problématique, le plan suivant fera l’objet de notre étude :

Partie 1/ Les risques de taux

Partie 2/ Le marché organisé

Partie 3/ La couverture du risque de taux au moyen des garanties conditionnelles sur le marché organisé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I-Les risques de taux

Suite aux changements survenus sur le marché financier dans les années 1980 parmi lesquels peuvent être citées les variations dans l’activité économique, l’inflation, les modifications dans les règlementations, les avancées technologiques, et avec l’augmentation du niveau des taux d’intérêt ainsi que de leur volatilité, le risque de taux d’intérêt est devenu plus grand tant pour les entreprises que les institutions financières. Ces changements ont entrainé des innovations financières dans le domaine de la gestion des risques de taux d’intérêt et ces innovations ont quant à elles, à leur tour, entrainé d’importants bouleversements au niveau des processus et des instruments financiers.

Pour réduire leur exposition aux risques des taux d’intérêt, ces dernières prennent recours à divers produits financiers. A cet égard, la couverture des risques au moyen de contrats conditionnels constitue une issue pour laquelle les organisations précitées optent le plus souvent. Pour pouvoir mieux cerner le sujet abordé dans l’étude ici effectuée, il sera de mise de parler dans un premier temps des risques de taux d’intérêt.

1-Définition et caractéristiques

Les entreprises pour leur développement ou bien pour la réalisation de projets d’investissement ont besoin de financement à court ou à long terme selon le cas. A cet égard, elles prennent alors recours à l’endettement soit auprès d’une institution financière soit sur les marchés financiers. Dans les deux cas, elles doivent alors faire face au risque de taux d’intérêt.

Il est à préciser préalablement qu’il n’existe pas de définition arrêtée du risque de taux d’intérêt, cependant, celui-ci  peut être définit comme étant l’incertitude qui entoure les flux d’intérêts des firmes et institutions financières. Cette incertitude est indissociablement liée   aux fluctuations des taux d’intérêts. Doubi Bi Tra[1] a quant à lui essayé d’apporter plus d’éclaircissement au concept en le définissant comme étant le risque lié à la variation du taux d’une créance ou d’une dette actuelle, future ou conditionnelle, dans la mesure où cette variation se traduit instantanément par une modification de la valeur d’un actif ou d’un passif à taux fixe.

Plus concrètement, il s’agit du risque que l’évolution ultérieure des taux d’intérêts fait courir aux organisations qui sont à la fois titulaires de créances et porteurs de dettes dont les uns sont à taux fixe et les autres à taux variable.

Des précisions s’imposent cependant concernant l’appréhension du concept selon qu’il est envisagé du côté des investisseurs ou bien du côté des emprunteurs. Pour les investisseurs, le risque de taux d’intérêt est inhérent à la dévalorisation du patrimoine ainsi qu’à la diminution des revenus du fait des fluctuations du taux d’intérêt.

Du côté des emprunteurs dont notamment et principalement les entreprises, il s’agit du risque de ne pas pouvoir répercuter l’augmentation d’emprunts à taux variables sur les prix de vente. En d’autres termes, c’est le risque encouru par rapport à une éventuelle augmentation du coût des intérêts en cas d’emprunt à taux variable et le risque encouru vis-à-vis de la diminution des taux d’intérêt en présence d’un emprunt à taux fixe.

Il est à noter que le risque de taux d’intérêt ne concerne pas uniquement les opérations existantes et en cours mais peut également apparaître dans les opérations futures et conditionnelles. Il s’agit de l’un des risques encourus en matière d’investissement obligataire et il doit être identifié au préalable lorsque l’investissement porte des produits dont le prix dépend de l’évolution des taux d’intérêt.

 

2-Méthodes de mesure du risque de taux

Il existe principalement trois méthodes qui permettent de mesurer le risque de taux d’intérêt à savoir la mesure de volume, la mesure de marge et la mesure de valeur.

Tout d’abord en ce qui concerne la mesure de volume, elle permet de déterminer l’assiette du risque de taux d’intérêt. La réalisation de la technique s’effectue à travers plusieurs étapes. En effet, dans un premier temps, il est procédé au recensement des postes à taux variable à refinancer sur une même période de référence. La seconde étape consiste dans le calcul des encours à refinancer. Puis en dernier lieu, le gestionnaire de risque procède alors au calcul du gap de taux.

La démarche par la mesure de volume porte ainsi sur les emplois et les ressources à taux variable. Lorsque la méthode met en évidence un excédent des ressources sur les emplois, l’institution est sur-consolidée ou en position longue en taux. Dans le cas contraire, c’est-à-dire si les emplois excèdent les ressources, l’établissement considéré sera alors  sous consolidé ou en position courte en taux.

Pour la mesure de marge,  elle permet de mettre en évidence la sensibilité de la marge aux taux d’intérêt. Elle sert en effet à évaluer l’incidence de l’évolution des taux sur les résultats de l’institution. Elle apporte plus d’éclaircissement au gestionnaire de risque qui a en sa disposition l’Earnings-At-Risk (EAR). Ce dernier permet d’analyser la dégradation de la marge d’intérêt après une fluctuation des taux d’intérêt. Lorsque la variation des taux d’intérêt est déterminée avec précision, le gestionnaire peut calculer l’EAR.

En ce qui concerne la mesure de valeur, il s’agit d’une méthode qui fait appel à des concepts tels que la Valeur Actuelle Nette ou bien la duration laquelle sert à mesurer la maturité moyenne de l’obligation pondérée par le montant des flux. La technique permet de mesurer l’incidence des variations des taux d’intérêt sur le patrimoine de l’établissement bancaire.

Il est à préciser que chacune de ces méthodes ont leurs avantages et leurs points faibles et pour que l’analyse des risques soit la plus saine possible, elles doivent être associées entre elles.

3-La gestion du risque de taux

Divers instruments sont à la disposition du banquier et de l’entreprise lorsqu’il est question de la gestion du risque de taux d’intérêt et de la protection contre le risque de taux. Ceux-ci peuvent être classés en deux grandes catégories. En premier lieu, il y a les instruments traditionnels  regroupant la couverture contractuelle, l’adossement et l’immunisation, puis il y a les instruments qui font appel aux marchés financiers. Pour la couverture au moyen d’un contrat, le gestionnaire de risque considèrera les possibilités de remboursement par anticipation des emprunts ou de renégociation des taux en cas d’évolution à la baisse des taux. En ce qui concerne l’adossement, il est alors procédé à l’adossement des emplois aux ressources. Ensuite pour l’immunisation, le placement peut être considéré comme immunisé à partir du moment où le taux de rentabilité obtenu à la fin d’une période donnée pour laquelle un investissement est prévu  est égal au taux actuariel prévu initialement.

3.1.Les garanties conditionnelles de taux

Les garanties conditionnelles ont été créées en vue de pallier aux inconvénients de la couverture du risque de taux au moyen des contrats à terme ferme.

En matière de contrats à terme ferme, le gestionnaire cherche à couvrir le risque de taux en compensant les variations de valeurs subies sur une position au comptant, par les variations de valeur d’une position de sens contraire, constituée de contrats à terme. Dans cette catégorie d’instrument, le risque est annulé en bloquant le taux de  manière à obtenir un taux réalisé égal au taux anticipé. Cette approche a cependant pour inconvénient de priver l’entreprise des profits potentiels qui peuvent être liés aux évolutions favorables.

Les garanties conditionnelles quant à elles, à la différence des contrats à terme ferme, permettent de se couvrir contre le risque tout en profitant d’une évolution favorable des taux au cas où les anticipations sont faussées.

Les garanties conditionnelles peuvent porter sur des FRA ((Forward Rate Agreement), des swaps ou des contrats futurs notamment lorsqu’elles  sont conclues sur le marché de gré à gré. Elles peuvent également être conclues sur des marchés organisés. Le seul inconvénient de celles-ci réside cependant dans leur coût élevé.

3.2.Les autres produits financiers

Parmi les instruments qui peuvent contribuer à la couverture du risque de taux d’intérêt, à côté des garanties conditionnelles, il y a bien évidemment les contrats à terme ferme dont il en a déjà été question antérieurement. Il est à préciser que ces derniers font partie des méthodes traditionnelles de gestion du risque de taux avec le terme à terme et le FRA (Forward Rate Agreement).

Le terme à terme constitue l’aboutissement d’une convention entre une banque et une firme et l’objectif est de fixer par avance le taux d’intérêt d’un investissement ou d’un emprunt.

En ce qui concerne le FRA, il s’agit d’une technique qui permet de garantir un taux d’intérêt et ce en dissociant l’opération qui permet de couvrir le risque, de l’opération de prêt ou d’emprunt.

Outre les méthodes traditionnelles, il y a les méthodes modernes dont notamment et principalement les contrats dit swaps, les options, les caps, les floors et les dollars. Les contrats swaps sont des contrats conclus entre deux parties qui s’engagent réciproquement à changer une certaine somme d’argent suivant un échéancier précis. Grâce à eux, les entreprises ont la possibilité d’échanger son avantage comparatif au moyen du swap de taux d’intérêt.

Pour les options, ce sont des contrats qui permettent à un acheteur donné d’acquérir à un moment bien précis des actifs financiers à un prix fixé à l’avance et ce moyennant le versement d’une prime au vendeur.

Puis, concernant les caps, les floors et les dollars, ce sont des contrats qui portent sur des échéances pouvant aller jusqu’à dix ans.Ils représentent des contrats conditionnels négociés de gré à gré.

 

 

 

 

 

 

 

 

II-Le marché organisé

1-Définition

En premier lieu, le marché est constitué par l’endroit ou se rencontre l’offre et la demande, le public s’y rend soit pour acheter quelque chose, soit pour vendre. Comme son nom l’indique, le marché organisé est soumis au respect de certaines règles déterminées, ce qui n’est pas le cas par exemple du marché de gré à gré.

 

Le marché fait l’objet d’organisation par le biais d’une autorité qui se charge de la prise de décision en matière de l’ouverture ou de la fermeture du marché, les types d’offres qui peuvent être constitués, les méthodes de cotation utilisées. Le fait que le marché soit organisé ne signifie pas que l’investisseur ne court aucun risque.

 

La définition de Pierre Vernimmen est la suivante : « Un marche organisé fait que les achats et les ventes ne sont pas bilatéraux comme sur la place du Marché d’un village mais organisés, c est-à-dire centralisés afin d aboutir à un Prix d’équilibre entre l’offre et la demande d’une même unité de lieu. Un marche réglementé ajoute une stratification supplémentaire avec une autorité de Contrôle qui édicte des règles de comportement ( d’admission à la cote, de diffusion d’informations, de sanctions aux manquements etc.) et vérifient qu’elles sont bien appliquées On peut donc trouver des Marchés organisés mais non réglementés comme le Marché Libre à Paris et des Marchés organisés et réglementés comme NYSE Euronext à Paris »[2].

 

2/ Fonctionnement du marché organisé

Comme nous avons pu constater dans le cadre de la définition donnée par Pierre Vernimmen, on distingue le marché organisé règlementé, le marché organisé non règlementé et la forme hybride de marché.

 

2.1/ Le marché règlementé

Lorsqu’on parle de marché règlementé, il vient à l’esprit l’existence d’instruments financiers. En d’autres termes de définition, les instruments financiers sont soumis à un règlement général du marché, ce dernier est édicté par une entreprise de marché ayant reçu un agrément de l’autorité compétente exerçant dans le cadre de l’Etat d’origine de l’entreprise. Le règlement est constitué par :

-les conditions d’agrément en général

-les conditions d’admission, de suspension et même de radiation

-les exigences en matière de transparence avant et après la négociation,…

 

Il est à remarquer que le terme de marché règlementé est récent, il fait partie des innovations apportées par le Directive européenne des services en Investissement (1993) et des dispositions de la loi du 02 juillet 1996 sur la modernisation des marchés financiers.

 

C’est à travers le fonctionnement d’Euronext que l’étude va analyser le fonctionnement d’un marché règlementé afin de faire ressortir les caractéristiques principales de celui-ci.

 

Précédemment, il a été constaté que la règlementation du marché favorise la concentration des offres d’achat et de vente dans un seul marché, donc, en un seul  endroit. Ainsi, un titre qui fera l’objet d’une transmission sur le marché a beaucoup de chance d’être exécuté. Dans ce ca, on dit que le marché est liquide du seul fait qu’il arrive à faire circuler rapidement des ordres d’achat et de vente.

 

De par cette concentration, l’entreprise qui sera en charge de la mise en œuvre de la négociation peut arriver correctement à faire une économie d’échelle, les investisseurs peuvent en profiter en même temps puisque l’entreprise peut se permettre de diminuer le prix de la transaction.

 

Aussi, l’existence de telle concentration permet de faire apparaître les monopoles de fait, ceci en raison du fait que lorsqu’il n’existe pas de concurrents au niveau du marché, celui qui monopolise le marché peut ne pas être encouragé à faire descendre son prix. Face à cette situation, les autorités de régulation ont été poussées à mettre en place des plateformes de négociation qui sont indépendantes, elles sont marquées par l’agressivité du prix.

 

La négociation fait que  tous les participants sont informés de par la diffusion d’un carnet d’ordres et des cours, cela implique que les participants sont traités de manière égale sur le marché, il n’y a pas de traitement privilégié.

Dans le cadre d’un marché règlementé, il existe une chambre de compensation et le déroulement du marché est contrôlé par les autorités de marché. La chambre de compensation intervient pour assurer le paiement du vendeur et la livraison des biens de l’acheteur, et ce, dans un laps de temps déterminé dans les règles préétablies du marché, c’est ce qui fait également la sécurité des transactions dans un marché règlementé. La chambre de compensation fait l’intermédiaire entre l’acheteur et le vendeur, par le mécanisme de novation. Ce qui favorise la conclusion du contrat et en même temps, une transaction anonyme.

De l’autre côté également, le marché règlementé est contrôlée par une autorité de tutelle.

 

Pour ce qui est des services offerts par le marché règlementé, il y a la régulation, l’introduction en bourse, la négociation et la cotation, la compensation et la livraison, la fourniture de données, la technologie.

 

Les règles définies dans le cadre du marché règlementé ont été déjà évoqué précédemment, à titre de rappel, il s’agit des conditions d’admission des instruments financiers ainsi que celles des membres, l’accessibilité au marché, les règles de négociation des instruments, la diffusion des informations disponibles sur le marché ainsi que les modalités de compensation des ordres.

 

Lors de l’introduction en bourse, les émetteurs sont assistés par l’entreprise de marché, le rôle réside dans le conseil en ce qui concerne leur lien avec certains prestataires de services d’investissement, il est important de bien en choisir du fait que c’est le prestataire qui va accompagner l’émetteur dans toutes les démarches de placement des titres de marché.

 

En matière de négociation, celle des produits au comptant d’Euronext se fait à travers une seule plateforme : NSC. En ce qui concerne la cotation, le marché d’Euronext est dirigé par les ordres de vente et d’achat en choisissant le cours le plus avantageux pour permettre l’exécution de maximum d’ordres, un cours officiel est adopté.

Une fois que la négociation est faite, les participants passent par le règlement-livraison qui implique que la propriété des actifs négociés. L’opération se passe au niveau du dépositaire central des titres. La compensation quant à elle consiste à calculer l’ensemble des ordres négociés dans une journée par un acteur sur une même valeur. Il est possible qu’un broker puisse faire face à l’existence de gros volume d’ordres et c’est ici que la compensation intervient en réduisant le volume des transactions à traiter au cours d’une journée.

 

2.2/ Le marché libre

Comme son nom l’indique, le marché libre est un marché organisé mais non règlementé. Avec le marché libre, comme en France, les petites entreprises peuvent lever des capitaux sans obligation de respecter les règles définies sur le marché règlementé. En d’autres termes, le marché libre est organisé par Nyse Euronext mais il n’est pas règlementé. Il n’y a que de très faibles exigences imposées par Nyse Euronext. C’est un marché boursier qui présente beaucoup de dynamisme.

 

La création du marché libre s’est opéré en 1996 avec la réforme des marchés boursiers en France, le marché hors-cote a donné place à ce nouveau marché à l’époque. Le marché libre se fait au comptant, il n’y a pas question de vente ou d’achat à découvert.

 

Le marché libre s’adresse spécialement aux petites et moyennes entreprises, et ce ne sont pas celles siégeant en France mais aussi les celles qui sont étrangères.

 

Contrairement aux marchés boursiers règlementés, l’entreprise a beaucoup de facultés, elle peut se faire connaître au niveau du marché, elle peut lever des capitaux ou tout simplement liquider un patrimoine. Il possible pour un actionnaire de vendre une partie de ses titres. En parallèle, les critères d’admission et d’obligation sont très limités.

 

Il n’existe pas de règles fixant le nombre de titres émis ni même sur le fait de communiquer les bilans des années antérieures. Il est possible pour une société âgée seulement de deux ans de se faire coter sans pour autant fournir des informations sur son bilan.

 

Force est de constater que le marché règlementé se différencie du marché non règlementé sur le plan du risque, l’existence de plusieurs critères peuvent réduire les risques encourus par les investisseurs, donc, en matière de marché non règlementé, l’insuffisance des critères peut exposer facilement un investisseur à plusieurs risques. Pour se protéger dans un marché libre, l’investisseur se trouve dans l’obligation d’acheter avec soin et beaucoup d’études les titres.

 

Le marché libre se fonctionne de la manière suivante : il s’agit en premier lieu d’inscrire le titre sur le marché en question, pour ce faire, l’entreprise doit collaborer avec un membre des marchés règlementés de manière à créer un lien. C’est ce membre qui va inscrire la société sur le marché libre. L’inscription sur un marché libre implique une limitation des obligations légales. En premier lieu, les obligations financières sont limitées aux seules obligations de l’entreprise, en d’autres termes, l’entreprise n’a pas besoin de diffuser les résultats de son activité périodiquement. En second lieu, le dépassement ou le rabaissement par rapport à un seuil capital par un tel actionnaire ne lui oblige pas à le communiquer sur le marché financier. Aussi, il n’y a pas de protection accordée aux actionnaires minoritaires et il n’y a pas de garantie en cours obligatoire.

 

L’investisseur ne dispose donc pas de suffisamment d’informations lui permettant de protéger son titre, c’est l’inconvénient principal du marché libre. Donc, il est toujours prudent pour un investisseur d’entrer dans le cadre d’un marché organisé règlementé.

Ainsi, notre étude se focalisera sur le marché organisé règlementé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III-La couverture du risque de taux au moyen des garanties conditionnelles sur le marché organisé

1. Avantages

1.1.Pour remédier au risque de contrepartie

Le risque de contrepartie peut être définit comme étant le risque pour le créancier de perdre définitivement sa créance dans la mesure où l’emprunteur ne peut pas, même en liquidant l’ensemble de ses avoirs, rembourser la totalité de ses engagements[3].

Il représente en effet la perte potentielle à laquelle la banque risque d’être confrontée en cas de défaillance future de sa contrepartie.

Cette catégorie de risque regroupe essentiellement deux risques de natures différentes à savoir  le risque de livraison et le risque de crédit. Concernant tout d’abord le risque de livraison, celui ci concerne la majorité des opérations de marché intégrant un échange simultané de flux d’intérêts. Le risque de livraison naît lorsque les transferts, lesquels concrétisent pourtant les opérations, ne se réalisent pas simultanément dans le temps. Si le virement de la contrepartie.

Ensuite, pour le risque de crédit, il s’agit du risque d’encourir des pertes suite à la défaillance de l’émetteur[4]. Trois facteurs essentiels se situent à la base du risque de crédit à savoir l’exposition vis-à-vis de l’émetteur, le taux de recouvrement puis la probabilité de défaillance de l’émetteur. L’exposition concerne le montant à risque. Pour le taux de recouvrement, celui-ci concerne le montant qui pourra être récupéré en cas de défaillance. Puis pour la probabilité de défaillance de l’émetteur, les termes parlent d’eux même. Cette dernière se mesure au moyen de modèles mathématiques sophistiqués.

Les  garanties conditionnelles permettent de couvrir le risque de taux sur le marché organisé. Elles permettent d’éliminer le risque de contrepartie. Les transactions qui ont en effet lieu entre les parties sur le marché organisé aboutissent en effet à une promesse d’échange future de flux futurs. En cas de défaillance ou d’impossibilité pour l’une des parties d’honorer ses obligations, la contrepartie risque alors d’être confrontée à une perte d’argent. Des mesures sont certes déjà prises sur le marché organisé pour remédier à ce risque de contrepartie or celui-ci n’est jamais complètement éliminé d’où l’utilité du recours aux garanties conditionnelles.

1.2. Pour remédier au risque de liquidité

Le risque de liquidité peut être définit comme étant le risque de ne pas pouvoir vendre à son prix un titre financier. Il peut se traduire soit par une impossibilité effective de le vendre notamment en raison de l’absence de marché ou de l’absence d’acheteur, soit par une décote de liquidité qu’il faut consentir pour vendre le titre. Ce risque est en effet présent en cas de vente ou d’échange d’un titre. Celui-ci dépend alors de la présence de négociants sur le marché ainsi que du volume de la transaction.

En ce qui concerne la mesure de la liquidité, cette dernière peut être évaluée à partir de la détermination du temps et du coût requis pour la réalisation d’une transaction donnée. Ainsi, dans un marché peu liquide, le temps nécessaire sera plus long et le coût quant à lui sera plus important.

Il est à préciser qu’il existe essentiellement deux catégories de risque de liquidité. Il peut en effet être d’ordre interne ou bien sur le marché financier. Lorsqu’il est d’ordre interne, il se définit comme étant le risque au coût de financement futur d’une entreprise donnée. Le risque de liquidité interne peut être rapproché du risque de contrepartie. En effet, le risque de liquidité augmente avec le risque de contrepartie dans la mesure où le risque de défaut de la part de l’une des parties est plus important.

En ce qui concerne le risque de liquidité de marché, il s’agit de la facilité avec laquelle le propriétaire d’un titre peut le convertir en argent sur une courte période.

Typologie des risques de liquidité

Source : Benoit A. Aubert et al., Mesure intégrée du risque dans les organisations, Presses de l’Université de Montréal, 2004

La liquidité du marché financier peut être considérée comme étant faible à partir du moment où une transaction réalisée par un intervenant sur le marché modifie le prix d’équilibre.

 

Le recours à la garantie conditionnelle de taux sur le marché organisé d’augmenter les chances pour un ordre transmis au marché d’être exécuté. Elle permet en effet de renforcer la liquidité du marché en améliorant la capacité de celui-ci à absorber les ordres d’achat et de vente. En d’autres termes, la garantie conditionnelle contribue à assurer la bonne fin des opérations et transactions effectuées sur le marché.

1.2.Renforce la sécurité dans la transaction

L’adoption d’une garantie conditionnelle sur le marché renforce l’action de la chambre de compensation. A côté de la bourse qui est chargée d’exécuter des ordres, il y a en effet cette dernière qui a pour attributions d’effectuer et de garantir les opérations. C’est à ce dernier niveau que la garantie conditionnelle peut jouer son rôle.

En effet, la garantie conditionnelle avec la chambre de compensation contribueront  ensemble à assurer la bonne fin des contrats conclus entre les parties. Grâce à la présence de cette seconde garantie, ni l’acheteur ni celui qui cède un titre sur le marché n’aura plus à se soucier de savoir si son contractant sera capable ou non de réaliser ce qu’il a promis dans le cadre du contrat conclu.

Ainsi, grâce à la présence de la catégorie particulière de garantie dont il est question ici, la sécurité des transactions sera renforcée dans la mesure la livraison par l’assureur est garantie de même que le paiement par le vendeur et ce dans les délais prévus ainsi que dans le respect des règles de fonctionnement du marché.

2.Inconvénients : problème lié au coût de la garantie

En effet, le principal problème auquel les entreprises peuvent être confrontées en matière de garantie conditionnelle réside dans son coût élevé. Les parties doivent tout d’abord déposer préalablement un dépôt initial qui servira de garantit.

Ensuite, dans la mesure où la valeur des futures sera évaluée périodiquement en se référant au prix du marché lequel est souvent sujet à d’importantes fluctuations, la garantie conditionnelle jouera pleinement son rôle.

Puis finalement, un nouveau versement de la part des parties peut souvent être demandé à chaque fois que le montant initial versé ne suffit plus à garantir le risque de taux encouru.

Au cas où il n’est pas encore nécessaire de faire entrer en jeu la garantie conditionnelle, la somme ayant été versé à ce titre ne bougera pas, cependant, celle-ci pèse quand même lourd sur la trésorerie de l’entreprise ou de l’institution en question. Ainsi, ce type de couverture prive l’entreprise des profits potentiels même en présence d’évolution favorable du marché.

 

 

CONCLUSION

Ainsi, à la différence du marché de gré-à-gré au sein duquel a transaction est conclue directement entre le vendeur et l’acheteur conformément à leur volonté, dans le marché organisé, les transactions s’effectuent à travers la bourse ce qui dans des cas crée des difficultés par rapport à l’adaptation aux besoins des agents.

En raison de cette limite apportée à l’autonomie de la volonté des parties pour les transactions, celles-ci n’ayant d’autres choix que de conclure ou ne pas conclure, ne peuvent se prémunir contre les risques afférents aux opérations en y apportant leur touche personnelle lors de la conclusion des contrats dans le cadre du marché. Parmi ces risques, il y a ceux qui portent sur le taux d’intérêt.

Les agents n’ont alors d’autres  choix que de recourir à divers instruments financiers pour couvrir ces risques et parmi ceux-ci, il y a la garantie conditionnelle de taux laquelle bloque le taux pour faire en sorte que celui-ci soit égal à un taux anticipé à l’avance.

La garantie conditionnelle, comparée à d’autres instruments de couverture de risque de taux a pour avantage de contribuer à la réduction du risque de contrepartie, de remédier aux problèmes de liquidité et de renforcer l’action de la chambre de compensation. Cependant, d’un autre côté, l’inconvénient de celle-ci réside dans son coût élevé par rapport à d’autres techniques.

Il est à préciser finalement qu’il s’agit d’un instrument de couverture efficace mais pas suffisant, une association avec d’autres outils est nécessaire pour un meilleur résultat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages :

-Benoit A. Aubert et al., Mesure intégrée du risque dans les organisations, Presses de l’Université de Montréal, 2004

-Bruno Colmant et al., Les obligations, Concepts financiers et comptables essentiels, De Boeck, édition 2004

-Doubi Bi Tra, Banque, Finance et Bourse, Lexique des Termes Usuels, L’Harmattan, 2011

 

-Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise, Dalloz, 7ème édition, 2009

 

Sites web :

 

-Vernimmen, http://www.vernimmen.net

 

-Risque bancaire, http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1188

 

-Risque des banques, http://evenements.univ lille3.fr/recherche/jemb/programme/papiers/ayachi1_lille06.pdf

 

-Gestion du risque de taux d’intérêt, http://www.cereg.dauphine.fr/UserFiles/File/La%20gestion%20du%20risque%20de%20taux%20interet.pdf

 

Le risque de taux d’intérêt dans le système bancaire français

http://www.acp.banquefrance.fr/fileadmin/user_upload/acp/publications/documents/200506-le-risque-de-taux-d-interet-dans-le-systeme-bancaire-francais.pdf

 

[1] Doubi Bi Tra, Banque, Finance et Bourse, Lexique des Termes Usuels, L’Harmattan, 2011

[2] www.vernimmen.net

[3] Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise, Dalloz, 7ème édition, 2009

[4] Bruno Colmant et al., Les obligations, Concepts financiers et comptables essentiels, De Boeck, édition 2004

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