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La Délinquance Juvénile en Europe : Le Rôle de l’Art dans l’Éducation des Enfants en IPPJ

 

Sommaire

Sommaire. i

Liste des figures. ii

Liste des tableaux. ii

Liste des acronymes. ii

Introduction générale. 1

Premiere partie       : Approche théorique. 2

  1. Généralités. 2

I.1.. Art. 2

I.2.. Arts plastiques. 3

I.3.. Art thérapie. 4

I.4.. Estime de soi 4

I.5.. Confiance en soi 4

I.6.. Canalisation de la colère. 5

I.7.. Communication. 6

I.8.. IPPJ ou Institutions Publiques de Protection des jeunes. 6

II… Cadre et contexte général de l’étude. 11

II.1. Cadre et contexte général 11

II.2. Approche méthodologique. 11

III.. Les besoins des enfants dans les IPPJ. 12

IV.. Les apports des cours d’art plastique. 14

V… Conclusion partielle. 15

Deuxième partie : Approche pratique. 16

  1. Choix d’une IPPJ pour une exposition d’art. 16

I.1.. La répartition des places disponibles dans les IPPJ. 16

I.2.. Les activités techniques dans les IPPJ. 17

I.3.. Choix de l’IPPJ. 18

II… Organisation d’une exposition d’art. 19

II.1. Objectifs de l’exposition. 19

II.2. Diagramme des activités à réaliser. 19

III.. Aspect du déroulement de l’exposition et résultats attendus. 22

IV.. Correspondance entre les apports de l’art en IPPJ et l’exposition. 24

V… Conclusion partielle. 24

Conclusion générale. 25

Webographie. 26

 

Liste des figures

Figure 1 : IPPJ de Wauthier-Braine   18

Figure 2 : Diagramme des activités organisées pour l’exposition. 20

 

Liste des tableaux

Tableau 1 : Evolution des placements dans les IPPJ. 8

Tableau 2 : Répartition des places disponibles dans les IPPJ  16

Tableau 3 : Activités techniques dans les IPPJ. 17

Tableau 4 : Aspects du déroulement de l’exposition. 22

Tableau 5 : Correspondance entre les apports de l’art en IPPJ et l’exposition. 24

 

Liste des acronymes

API : Accompagnement Post-institutionnel

CEB : Certificat d’Etudes de Base

CNRS : Centre national de la recherche scientifique

CNV : Communication Non Violente

IPPJ : Institution Publique de la Protection de la Jeunesse

SODER : Service d’Observation et de Développement Emotionnel et Relationnel

 

Introduction générale

La délinquance juvénile figure parmi les problèmes difficiles à maitriser en Europe. Cette époque où le monde se modernise davantage influe le comportement des jeunes. « Plus une société est riche, plus elle est criminogène, parce que les tentations et les cibles sont plus nombreuses et plus vulnérables » a affirmé Sébastian Roché, sociologue et chercheur au CNRS français et Secrétaire général de la société européenne de criminologie. Dans les statistiques de la police en France, le nombre de mineurs mis en cause pour diverses infractions a cru de presque 70 % de 1994 en 2004. [1] Les IPPJ ou Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse sont des moyens pour maîtriser ce problème. Ce sont des lieux où sont envoyés les jeunes délinquants qui ont commis des délits. En 2010, une étude a compté 1.834 placements en IPPJ alors qu’en 2009 le nombre de placements était de 1.718. [2] Cela démontre que la délinquance juvénile se fait de plus en plus sentir malgré l’implication des IPPJ dans l’éducation des jeunes. Un appui à cette éducation serait utile pour promouvoir la lutte contre cette délinquance. Un moyen des plus employés dans l’éducation des jeunes est la l’expression. Les IPPJ incitent beaucoup les jeunes à problèmes sociaux à s’exprimer pour pouvoir les comprendre. Les paroles autant que le langage gestuel constituent les moyens les  plus classiques pour communiquer avec ces jeunes. Mais pour leur éducation, il est nécessaire de les aborder avec tact et le plus de discrétion possible pour mieux les aider à s’ouvrir au monde.  Parmi les moyens d’expression figurent l’art. Liu Hongbo dans son étude sur le traitement par les beaux-arts et le traitement psychologique des adolescents victimes d’un cataclysme a prouvé l’importance de la contribution de l’art dans l’éducation de ces enfants. [3]

Raison de cela, la présente étude évoquera l’importance de la place de l’art dans l’éducation des enfants en IPPJ.

Nous verrons dans un premier temps, l’approche théorique avec les généralités, l’étude des besoins des enfants en IPPJ et les apports que peuvent apporter l’art dans leur éducation. Ensuite, une approche pratique sera avancée pour montrer le cas concret de l’application de l’approche théorique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Premiere partie             : Approche théorique

I.      Généralités

I.1Art

  • Définitions

On entend par « art » est un moyen utilisé par l’homme s’exprimer grâce à plusieurs formes de création. Il exprime ses idéologies, ses sentiments, sa façon de voir le monde, ses pensées dans ses œuvres en s’inspirant de son environnement. Ces œuvres peuvent être créées par les propres mains de l’artiste ou par une action. La beauté et l’esthétique sont toujours recherchées dans la création d’œuvre. Si l’œuvre prend la forme d’un objet concret, il s’agit de « beaux arts ». L’art d’interprétation par contre est une action requérant la présence physique de l’artiste. [4] [5]

L’artiste s’exprime par son œuvre d’art. Cette dernière peut également véhiculer des messages qui émeuvent ceux qui la regardent. L’expression des sentiments par l’artiste est partagée dans ses créations et provoque des émotions chez ceux qui contemplent ses œuvres. [6]

Selon Liu Hongbo, « une œuvre d’art est un ensemble de signes symboliques provenus de l’inconscient, il faut une explication et recherche par la langue pour atteindre un effet thérapeutique ».  [7]

La multiplicité des définitions aide à mieux cerner la notion de l’art en considérant les termes utilisés par plusieurs auteurs.

  • Les différentes formes d’art

La notion de l’art s’étend à de nombreux domaines : la musique, la danse, le cinéma, la poésie,… Un autre concept est de classer l’art avec des numéros :

  • Les cinq (5) traditionnels : l’architecture, la sculpture, la peinture, la gravure et le dessin
  • 6ème art : la photographie
  • 7ème art : le cinéma
  • 8ème art : la télévision
  • 9ème art : les bandes dessinées

D’après la définition de Dr  Claus Tiedeman ci-dessus, on peut distinguer les beaux-arts qui s’expriment par la forme d’un objet perceptible (arts plastiques, arts décoratifs, la photographie,..) et l’art d’interprétation (théâtre, dance, musique…)

 

  • Les différents supports et techniques

Les outils utilisés diffèrent selon la forme de l’art. Par exemple, le crayon, les pastels, la craie, le fusain, l’encre, l’aquarelle ou la peinture à l’huile sont utilisés pour les dessins et les peintures. Comme support, le mur, le papier, le bois ou la pierre figurent parmi les options. Le sculpteur se sert également de marbres comme matériaux.

Le résultat final du travail de l’artiste est fortement lié choix de la technique et du support utilisée.

  • Utilité de l’art
  • L’art aide l’homme dans l’expression de sa sensibilité et sa créativité.
  • Dans les temps anciens, les puissants personnages de l’histoire exploitent la beauté de l’art pour prouver leur grandeur (château de Versailles réalisé à la demande de Louis XIV)
  • Les artistes sont toujours à la recherche de la beauté et la création de l’esthétique. Pour y parvenir, ils s’intéressent particulièrement à l’harmonisation des couleurs et les proportions de formes, à l’équilibre. Ils cherchent à exprimer la beauté du monde dans leurs œuvres.
  • L’art cherche toujours à toucher la sensibilité de celui qui le regarde. Il peut amener à des sentiments positifs comme la joie, l’admiration. Mais quelques fois, l’artiste amène le  spectateur à la réflexion, raison de cela certaines œuvres d’art peuvent susciter des émotions négatives par des images de violence par exemple.
  • Les événements historiques ou dramatiques se racontent également à travers l’art, même des histoires vraies y sont narrées.

L’artiste s’inspire de tout ce qui l’entoure : la nature surtout. Mais il peut également tirer ses idées du travail d’autres artistes de son époque ou des temps passés.

 

I.2Arts plastiques

Les arts plastiques se traduisent par l’étude des formes : dessin, photographie,  vidéo, peinture, sculpture, architecture, infographie… ils font partie des beaux-arts à la  des arts d’interprétation se caractérisant par un  spectacle, ou une audition : théâtre, danse, musique, … [8]

D’une façon générale, enseigner les arts plastiques vise à mettre la pensée en marche. Plastique signifie modelable, façonnable ; les formes prennent corps grâce à la sculpture, la peinture, le dessin. [9]

 

 

 

I.3Art thérapie

Faisant partie des disciplines des sciences humaines, l’art-thérapie se situe dans le domaine de la psychothérapie incluant « l’expression et la réflexion tant picturale que verbale ».  La création d’œuvre en usant du matériel d’arts plastiques est associée à la thérapie verbale avec assistance de la thérapeute : usage de deux (2) moyens d’expression.

L’art-thérapie ne requiert aucun talent artistique ni habilités particulières. Dans ce type d’art, le processus créatif et l’œuvre produite sont plutôt vus dans l’angle de la thérapie que dans celui de l’esthétique. L’art-thérapeute joue le rôle de phare qui va guider la personne à exprimer sa créativité et à ‘’traduire‘’ son langage créatif en pistes d’exploration significatives et en prise de conscience personnelle.

Bien que très reconnue dans les hôpitaux et les établissements de santé mentale, l’art-thérapie trouve également sa place dans le domaine de l’éducation, des corporations, de l’interculturel, des services sociaux, du communautaire. [10]

 

I.4Estime de soi

Dans son article, Michelle Larivey définit « l’estime de soi comme le résultat d’une auto-évaluation […], les mesures auxquelles nous vivons en concordance avec nos valeurs. »
L’estime de soi représente les mesures ou les notes que nous donnons à nos propres VALEURS : » à quel point je suis VALABLE ou à quel point je VAUX ? »  [11]

Elle  est liée à l’image que l’on a de soi-même qui dépend de ce que nous croyons de nous. Elle se vérifie par une liste de toutes les qualités et les défauts que nous voyons en nous.

Une personne avec une pauvre image d’elle-même a des difficultés à se trouver des qualités. Elle se déprécie facilement.

L’estime de soi se situe beaucoup plus au niveau du SENTI. Elle répond  à la question  « Comment est-ce que je me sens avec l’image que  j’ai de moi-même ? » [12]

I.5Confiance en soi

Jean Garneau, dans son article « La confiance en soi » la décrit comme étant la sécurité ressentie après l’évaluation réaliste et ponctuelle qu’on a les ressources nécessaires pour affronter une situation particulière. La confiance en soi représente les mesures ou les notes que nous donnons à nos propres CAPACITES : « à quel point je suis CAPABLE ? »  [13]

 

Elle est l’assurance, le courage qui vient de la conscience qu’on a de sa propre valeur. Il ne s’agit pas ici de l’assurance qui vient après avoir expérimenté quelque chose et l’avoir bien appris.

 

 

La personne avec une vraie confiance en elle ne se sépare jamais de ses valeurs même lorsqu’elle tente une toute nouvelle expérience. Elle considère ses valeurs comme faisant partie intégrante de sa personne. Les échecs ne lui font pas perdre de vue ce qu’elle vaut.

 

Une personne sans confiance en elle par contre est ébranlée au moindre échec.

Elle juge ce qu’elle est par ses résultats et non par sa valeur. Elle hésitera ou n’osera pas recommencer par peur  d’un autre échec.

 

Une personne confiante en elle se reconnaît par sa capacité de se confier, de parler ouvertement  d’un échec, sans peur d’être critiquée ou d’être jugée. Plus une personne a peur de se faire juger et n’ose pas se révéler telle quelle est, moins elle a confiance en elle.

 

Remarque : On peut donc dire que l’estime de soi se situe davantage au niveau du SENTI. Tandis que la confiance en soi nous aide particulièrement à passer à l’action, à oser risquer. Elle se situe plus dans le FAIRE. Le fait d’améliorer notre image a pour effet d’améliorer notre estime et par conséquent, va aider à développer davantage de confiance en soi.  [14]

 

 

I.6Canalisation de la colère

La colère est une émotion négative telle  la timidité, la peur… Elle peut être source de conflits lorsqu’elle est dirigée vers autrui. Une colère « rentrée » peut entrainer des maladies si elle n’est pas évacuer.

Le rythme de vie actuelle engendre d’importantes frustrations et de stress. Les gens peuvent se mettre en colère très facilement à cause de cela. Tant d’autres  émotions peuvent également survenir. Dans cette étude, la colère représentera ces types d’émotions qui ont besoin d’être gérés. Les personnes qui sont trop souvent en colère peuvent tomber malades à long terme : des problèmes cardiaques peuvent survenir.

 

  • Manifestation de la colère

Sur le plan physiologique, il existe des faits de la manifestation de la colère : une personne en colère a tendance à serrer les mâchoires ou serrer les poings, elle devient rouge, le débit respiratoire devient rapide et les battements du cœur également. Il existe parfois un profil type des personnes colériques et il ne faut pas juger trop facilement. Ce sont souvent des personnes à tempérament sanguin, les flegmatiques et les bilieux correspondants à d’autres types d’humeur.

Colériques ou pas, il est important de savoir canaliser ce sentiment de colère sachant les risques que l’on peut courir.

  • Risques de la colère

Sur le plan privé, la colère entrave la communication avec autrui, que ce soit avec le couple, les enfants, les parents, collègues, amis,… De ce fait, les relations sociales sont perturbées. Au niveau de la santé, de très fréquentes prises de colères augmentent la tension artérielle. A la longue, ces personnes peuvent être sujettes à des troubles cardiaques ou circulatoires (avec risques d’anévrismes)

 

 

Tout cela justifie la nécessité de la canalisation de la colère, notamment dans notre cas où les sujets sont des enfants dans les  IPPJ. [15]

I.7Communication

La communication fait référence à l’établissement des relations avec autrui. Pour qu’une rencontre soit réussie, il faut une bonne communication. « Rencontrer l’autre, c’est lui parler, mais c’est aussi l’écouter ». Les trois (3) éléments suivants sont indispensables en communication :

  • émetteur (ou destinateur)
  • un récepteur (ou destinataire)
  • qu’un message visuel ou sonore

Il est important que le message (ou signe) provenant de l’émetteur soit compréhensible pour le récepteur pour établir une communication. Il peut prendre la forme d’image, de gestes, de mots,… Même le silence est une forme de message. Ces diverses formes attribuées au message sont appelées « les signifiants », c’est-à-dire, les formes auxquelles le message est présenté au récepteur. Le signifié correspond au sens ou la signification du message transmis. [16]

 

La communication par image est à aborder dans cette étude parce que l’image est un moyen d’expression artistique. Il existe des images fixes (dessins, peintures, gravures…) et des images animées (cinéma, image vidéo…). Les formes et les couleurs sont toutes révélatrices de messages. Parmi les couleurs, on distingue les couleurs froides (celles qui se rapprochent du bleu) des couleurs chaudes (jaune, orangé, rouge) ; les couleurs primaires (jaune, rouge et bleu) des couleurs complémentaires (par exemple, le vert est complémentaire du rouge).

La dénotation d’une image sous entend ce qu’elle montre à son spectateur. Mais ce qu’une image suggère constitue ses connotations. L’image se revêt de plusieurs fonctions :

référentielle : l’image peut être descriptive ou narrative, comme dans les fresques historiques ou les Bandes Dessinées ; ou encore informative ou explicative, comme dans les documentaires, les schémas…

poétique : une image peut susciter des sentiments, elle est dite expressive ; elle peut être symbolique également en véhiculant une idéologie (exemple : le surréalisme) ou une époque

injonctive et argumentative : la caricature, le dessin humoristique, la publicité incitent à la réflexion.

 

L’image peut aussi véhiculer un sens individuel ou collectif (religieux, social, politique), selon les périodes et les créateurs. [16]

 

I.8IPPJ ou Institutions Publiques de Protection des jeunes

  • Définition

Les Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse sont un service public qui accueille des jeunes délinquants confiés par le Tribunal de la jeunesse. En principe, ces jeunes sont tous âgés au minimum de 12 ans et au maximum de 18 ans.

 

Les IPPJ ont des objectifs pédagogiques généraux communs : « favoriser la réinsertion sociale et permettre aux jeunes d’acquérir une meilleure image d’eux-mêmes, notamment par le biais de l’organisation de nombreuses activités scolaires, sportives et culturelles ». Elles assurent la stabilisation comportementale, psychologique et affective des jeunes qui leur sont confiés, ainsi qu’à leur réintégration, si possible dans le milieu familial, ou vers le milieu le plus adéquat. [17]

Ces institutions développent chacune leurs projets pédagogiques dits « intra-muro » sur plusieurs types d’intervention : l’accueil, l’orientation, l’éducation, l’individualisation, observation… Chaque IPPJ offre également un service extra muros : l’accompagnement post institutionnel (API), soit le suivi des jeunes dans leur vie sociale (familiale, scolaire, amicale…

Mais des valeurs de base leur sont communes :

  • l’individualisation : accorder un projet individuel destiné à chaque jeune  pour sa structuration ;
  • l’ouverture : considérer période de placement comme contribution à la réinsertion sociale ;
  • le partenariat :  se placer en tant que partenaire des autorités judiciaires , du jeune et de ses parents.

 

  • Régimes de placement en IPPJ

Il existe plusieurs régimes de placement dans les IPPJ :

 

  • le régime ouvert décrit comme une mesure de placement non coercitive ;
  • le régime fermé décrit comme une mesure de placement privative de liberté ;
  • le placement provisoire, mesure privative de liberté également mais dépend qui notamment de l’absence de place en IPPJ et de la gravité des infractions ;
  • les mesures d’accompagnement post-institutionnel (API), mesures entreprises après la période de placement en régime ouvert ou fermé ; elles se déroulent en dehors de l’institution et qui s’exercent autour trois axes : famille, scolarité et réseau social. [18]

 

  • L’évolution des placements dans les IPPJ

En Communauté française, quatre institutions peuvent héberger des garçons : les IPPJ de Fraipont (régime ouvert et fermé), de Wauthier-Braine (régime ouvert et fermé), de Braine-le-Château (régime fermé) et de Jumet (Ouvert). Les membres des équipes éducatives y étaient uniquement de sexe masculin auparavant. La mixité y est progressivement introduite.

Pour son compte, l’IPPJ de Saint-Servais (régime ouvert et fermé) n’avait accueilli que des filles .

Le centre fédéral fermé de Saint-Hubert s’est substitué au centre d’Everberg pour l’accueil provisoire des jeunes délinquants.

 

Tableau 1 : Evolution des placements dans les IPPJ [18]

API : accompagnement post-institutionnel

SODER : Service d’Observation et de Développement Emotionnel et Relationnel

 

Les nombres de placement  dans les IPPJ semblent constants depuis 2006 à 2010 pour toutes les institutions.  Les IPPJ de Wauthier-Braine et de Fraipont semblent tenir les plus hauts nombres de placements ; puisqu’en effet, ces institutions détiennent les grands nombres de places pour accueillir les jeunes, soit respectivement 74 places et 71 places. Le nouveau service à régime fermé dans l’institution de Wauthier-Braine a été nommé le SODER (Service d’Observation et de Développement Emotionnel et Relationnel). Il tient une capacité de 10 places et accueille les jeunes pour une durée de trois (3) mois non renouvelables.

Le Total de placements des garçons dans les IPPJ a augmenté de 2009 en 2010 : de 1438 à 1535 placements. Ce sont les institutions de Braine-le-Château et de Wauthier-Braine qui détiennent des nombres de placements en croissance entre ces deux (2) années et l’activité responsable de cette croissance est le l’API ou Accompagnement Post-Institutionnel : les jeunes ont besoin de suivi après leur réinsertion dans la société. [18]

 

  • Profil des jeunes en placement

La moitié des jeunes placés en IPPJ n’a pas obtenu leur certificat d’études de base (CEB) alors que l’âge moyen des jeunes est de 15 ans et 9 mois. Il est remarqué également qu’un tiers de ces jeunes a déjà atteint l’âge de 17 ans et nombreux d’entre eux ont connu de nombreuses réorientations et exclusions dans leur parcours scolaire.

Il est aussi évident que la délinquance juvénile touche plus la gente masculine que la gente féminine ; quatre institutions publiques sont destinées  aux garçons contre une institution seulement pour les filles.

Pour la situation parentale, 48,3% des jeunes placés dans ces institutions ont des parents divorcés et/ou séparés, 27% des parents mariés. Les 24,7% ont  des situations parentales très variées : parents concubins, père décédé, père inconnu, parents décédés…

Les placements en IPPJ sont souvent dus à l’absentéisme et le décrochage scolaire (18%), cas fréquemment rencontrés ; aux problèmes familiaux (14%) ; aux problèmes relatifs à la délinquance (11%) et aux problèmes de comportement (10%). [19]

 

  • Activités dans les IPPJ

« La principale mission d’une Institution de Publique de Protection de la Jeunesse est d’accueillir les jeunes mineurs ayant commis des faits qualifiés infractions, âgés de 12 ans et plus (en milieu ouvert ; 14 ans, pour la grande majorité des cas, en milieu fermé) et confiés par le Tribunal de la Jeunesse, en vue de leur éducation et de leur réinsertion sociale. » [20]

L’IPPJ reçoit le jeune mineur avec une équipe d’éducateurs, de formateurs et de surveillants qui sauront l’encadré et l’accompagnés au quotidien. Il sera suivi individuellement par une équipe psycho-médico-sociale qui prendra particulièrement en charge des contacts avec la famille et les intervenants extérieurs. Cette équipe travaillera en collaboration avec les délégués du Service de protection judiciaire les écoles et les institutions privées.

 

Activités pédagogiques de l’IPPJ de Braine-le-Château

Pour avoir une image plus concrète des activités en IPPJ, nous allons prendre l’exemple du projet pédagogique de l’IPPJ de Braine-le-Château.

 

De par leur organisation, cette institution prodigue un enseignement à domicile à temps plein qui est dispensé en 28 périodes de 50 minutes chacune. La période de placement est couverte par une attestation fournie par l’IPPJ qui justifiera l’absence scolaire.

 

Cet enseignement assurera principalement les missions suivantes :

  • d’évaluer les acquis et capacités pédagogiques
  • d’observer et de rapporter du comportement des élèves dans le contexte scolaire
  • d’inculquer ou de restaurer des habitudes scolaires et professionnelles adéquates
  • de permettre, via la création d’un lien au formateur, un réinvestissement de la dimension pédagogique
  • de soutenir le jeune grâce à des interventions qui peuvent dépasser la sphère strictement pédagogique
  • de tendre vers une réinsertion scolaire réussie.

 

Les cours dispensés par les enseignants se composent :

  • d’une évaluationinitiale: pour déterminer le niveau de compétences du mineur et adapter l’enseignement en conséquence
  • de cours généraux: mathématiques, français, sciences, histoire, géographie,… (il est possible de préparer et de passer l’examen d’obtention de CEB (Certificat d’études de base) dans les IPPJ
  • de cours techniques: le travail du bois, l’atelier mécanique-vélo, l’infographie, le dessin, la peinture, le modelage, la sculpture, le jardinage, l’éveil à l’actualité, les jeux d’échec,…
  • de cours sportifs (sport individuel et collectif, natation : la canalisation de l’énergie est fortement favorisée)
  • de cours philosophiques: un travail d’écoute, de dialogue, d’information et de réflexion. (ces cours amènent l’adolescent réfléchir sur son comportement passé, présent et futur).
  • évaluation finale: il s’agit des rapports d’examens médico-psychologiques ; l‘évaluation et l’auto-évaluation des progrès issus de l’enseignement vis-à-vis du relationnel, des comportements et attitudes ;  un bilan complet des acquis scolaires

 

 

  • Les infractions commises par ces jeunes

Concernant les infractions commises par les jeunes, plusieurs faits peuvent être relatés :

  • ATTEINTE AUX BIENS  (vol et extorsion, atteinte violente a la propriété, atteinte astucieuse a la propriété)
  • ATTEINTE AUX PERSONNES (homicide volontaire, coups et blessures volontaires, atteinte à l’honneur et à la considération, atteinte sexuelle, racisme et xénophobie, homicide et coups et blessures involontaires
  • STUPEFIANT (possession de drogue, usage et vente de drogue…)
  • AUTRES FAITS QUALIFIES INFRACTIONS (Possession d’armes, menaces…) [21]

 

II.  Cadre et contexte général de l’étude

II.1        Cadre et contexte général

Les jeunes placés dans les IPPJ sont considérés comme des délinquants ayant commis une ou des infractions. Ils ont des difficultés à vivre en société ; les infractions qu’ils commettent portent atteinte à la société. Raison de cela, c’est le tribunal de la jeunesse même qui les envoie dans les IPPJ pour être éduquer d’une manière plus spécifique que d’ordinaire. Des situations malencontreuses sont à l’origine des comportements de ces jeunes délinquants : famille brisée, problèmes financiers, mauvaises influences,… Les jeunes et adolescents ne sont pas assez équipés ni expérimentés pour faire face à ces problèmes sociaux. Certains réagissent mal quand leurs familles se brisent. D’autres n’ont pas assez de personnalités ni de vives moralités pour résister aux mauvaises influences de leurs camarades et de leur environnement. L’absence d’un ou des parents a des impacts négatifs sur le comportement des enfants faute de déséquilibre dans leur éducation. Tous ces problèmes font que ces jeunes ont des troubles psychologiques, des problèmes émotionnels qui font suite à de mauvaises réactions de leur part et des mauvais comportements. Ils expriment leur rage, leur manque de confiance, leur anxiété dans des comportements asociaux qui mettent à dos la société. Il est important pour les éducateurs de comprendre ces situations pour pouvoir adopter des méthodes adéquates dans l’éducation des ces jeunes délinquants. Quand la famille, les amis, les écoles ne suffisent pas pour inculquer le savoir-être et les bonnes conduites en ces jeunes,  la justice se tourne vers les centres et/ou institutions d’éducation comme les IPPJ.

Les Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse contribuent à la lutte contre la délinquance juvénile. Ces institutions offrent un enseignement spécialisé qui combine des cours généraux identiques au parcours scolaire et des cours  techniques et philosophiques pour aider les jeunes à valoriser leurs atouts et pour qu’ils puissent gagner un estime et une confiance en soi, qu’ils apprennent à canaliser leur énergie dans des choses dont ils pourraient être fiers. Le développement personnel est très promu dans l’éducation de ces jeunes. C’est dans ce domaine qu’intervient l’art. Les jeunes utilisent des moyens peu commodes pour exprimer leur anxiété, leur rage, leurs besoins par rapport aux difficultés de la vie : la violence, la drogue, le vol,… Or, nous disposons de plusieurs moyens pour s’exprimer, pour communiquer et parmi eux figure l’art. Pourquoi l’art a été choisi dans cette étude pour améliorer l’éducation en IPPJ ? Quelle est sa place et quels seront ces apports dans ce genre d’institution où les jeunes souvent réticents vis-à-vis des discussions avec les adultes (moralisateurs) ?

 

II.2        Approche méthodologique

Pour répondre à ces questions, cette étude, divisée en deux parties a abordé l’approche théorique par des généralités sur la problématique développée : art, arts plastiques, les IPPJ… Et comme il est su que les jeunes délinquants dans les IPPJ ne sont pas très coopératifs en ce qui concernent l’enseignement, il a été jugé nécessaire de toucher quelques mots sur la communication et le développement personnel (estime de soi et confiance en soi)

  • Pour parvenir à trouver la place de l’art dans les IPPJ, nous allons étudier les besoins des jeunes placés dans les IPPJ et voir si l’art peut combler ces besoins

 

 

  • Pour démontrer l’importance des cours d’arts plastiques dans les IPPJ, nous étudierons les apports que cette forme d’art peut apporter aux enfants placés dans ces institutions.

 

III.                      Les besoins des enfants dans les IPPJ

Dans les généralités, nous avons pu constater que l’art est un moyen d’expression de la créativité et de la sensibilité.

Chaque personne est concernée par la créativité, pas seulement les artistes. La créativité vient de l’intérieur de chaque personne. Elle prend racine dans la curiosité de la vie en s’inspirant de son environnement. Elle puise sa force dans nos émotions les plus profondes quand notre cœur s’ouvre au monde qui nous entoure. L’art créatif pousse les gens à s’ouvrir à son environnement. « Créer, c’est se libérer du passé, c’est oser s’ouvrir au devenir ». [22]

 

Notre sensibilité est touchée par ce qui se passe autour de nous. Si nous ne sommes pas sensibles, les émotions n’apparaissent pas pour alimenter le sens de  la créativité.

Donc, l’art aide à se découvrir, à exprimer nos sentiments et nos désirs refoulés, à les manifester dans nos créations. Les jeunes placés dans les IPPJ ont besoin de cet art pour pouvoir s’épanouir. Dans leurs conditions, les mots ne suffisent plus pour s’exprimer vu qu’ils ont eu recours à des délits pour lancer des messages de détresse annonçant qu’ils ont besoin d’orientations, de nouveaux moyens de s’exprimer.

Nombreux sont les besoins de l’être humain et en particulier les enfants et les jeunes. Mais dans  notre contexte, les quatre suivants seulement sont considérés :

  • Besoin de se découvrir :

Les jeunes qui ont commis des délits et jugés par la loi avoir besoin d’enseignement plus spécifique dans les IPPJ ont déjà été influencé dans leur identité, dans leur personnalité quand ils étaient confrontés aux problèmes sociaux qui les entourent.

Exemple : « les bagarres sont très fréquentes dans mon quartier, j’ai dû me défendre à chaque fois lorsqu’on m’embête : je suis devenu bagarreur, abonné à la violence. »

Les jeunes ont besoin de se rendre compte de leurs propres valeurs et d’en être fiers, c’est-à-dire, développer leur estime de soi et leur confiance en soi.

Pour développer son estime de soi et sa confiance en soi :

  • Se connaître constitue la première démarche en ce qui concerne l’estime de soi : faire une liste de ses qualités et ses défauts et les accepter
  • Avoir recours à la pensée positive ou autosuggestion : commencer votre affirmation par « Je suis » en dirigeant chacune de vos phrases par des affirmations positives (exemple : « Je suis capable d’y arriver » ou « J’ai des ressources pour y parvenir ») ; inscrire dans un journal vos accomplissements quotidiens en vous concentrant sur le positif et non sur le négatif.
  • Oser s’affirmer : capacité d’exprimer ses pensées, ses désirs et besoins, ses sentiments en respectant l’opinion des autres

 

  • Eviter de ruminer vos défauts, vos faiblesses et vos erreurs. Ces pensées constituent des poisons votre vie et nuisent à votre estime de vous-mêmes
  • Eloigner les préjugés défavorables envers vous-mêmes et ne pas se dénigrer
  • Ne pas transformer chaque erreur en défaut
  • Mettre en évidence les qualités les plus utilisées au lieu d’accorder de l’importance aux erreurs
  • Affronter le regard des autres : si vous détourniez le regard ou baissiez les yeux lorsque les autres vous regardent franchement, cela révèle un manque d’assurance
  • Fixer des objectifs, prendre des risques
  • Tirer profit de ses erreurs
  • Eviter le piège de la comparaison : (exemple : X est plus belle que moi. Y a de meilleures notes que moi aux partiels). Ces comparaisons influencent négativement l’estime de soi. Essayer d’être parfait et de se comparer aux autres nuit à l’estime de soi : c’est la meilleure façon de perdre la confiance en soi.

L’art puise dans nos sentiments les plus profonds, surtout quand notre sensibilité a été touchée par  ce qui nous entoure (beauté d’un paysage, drame, …)

  • Besoin de comprendre son environnement:

Les jeunes placés en IPPJ ne se sont pas bien comportés au niveau de la société. Ils éprouvaient des difficultés à communiquer avec son entourage (dispute mère – fille, absentéisme,…). La famille, l’école, les voisins ont été les premiers éducateurs de ces jeunes. La communication entre ces éducateurs et ces jeunes ne passait pas. Le recours à l’éducation en IPPJ tient justement à apprendre aux jeunes la communication.

Il est important que nous  sommes d’abord responsables de nous – même. Les évènements qui se passent autour de nous sont souvent hors de notre contrôle : quelques fois, nous pouvons les influencer et dès fois, il faut juste les accepter. Ton entourage ne changera pas pour toi, mais toi tu peux changer.

La créativité utilisée en art s’inspire de l’environnement (la nature, la vie quotidienne…).

 

  • Besoin de gérer les émotions:

Il s’agit ici de faire face aux contraintes environnementales, comment réagir face à une telle situation. La colère est l’un des sentiments qui sont prompts à nous atteindre et peuvent à conduire à la violence et autres mauvaises conduites. Pour canaliser la colère, il est nécessaire de :

  • Faire des activités sportives régulièrement afin d’évacuer l’excès de stress et d’énervement.
  • Trouver un loisir qui aide à se détendre agréablement : art, musicothérapie, danse, méditation.
  • Apprendre à lâcher-prise. Analyser vos anciennes prises de colère et prendre du recul. Voir et constater celles qui sont injustifiées.
  • S’exercer dans l’utilisation d’outils de communications interpersonnels, particulièrement la Communication Non Violente (CNV).
  • Apprendre l’assertivité pour défendre ses idées en respectant celles des autres.
  • Pratiquer la respiration et la relaxation par le yoga ou les gymnastiques orientales.

 

De la sensibilité sortent les émotions. La musique, l’art thérapie, la danse… constituent des exemples d’arts qui permettent de mieux gérer les émotions.

 

  • Besoin de s’exprimer, d’être écouté et d’être compris :

Les mauvaises conduites aboutissant à des infractions sont déjà des expressions d’anxiété, de colère, de désespoir… de la part de nos jeunes délinquants. Dans les IPPJ, ils seront amenés à utiliser d’autres moyens de communication et d’expression de leurs ressentiments. L’art fait grandement partie de ces moyens. Les dessins, l’atelier de bois, l’infographie… se pratiquent dans les IPPJ pour l’éducation des enfants. Ces derniers seront écoutés et compris à travers leurs œuvres.

L’art développe la créativité des enfants. Les éducateurs peuvent lire leurs émotions dans leurs œuvres et adapter l’éducation de ces enfants en conséquence.

 

IV.                      Les apports des cours d’art plastique

Et comme il s’agit de l’éducation de jeunes et adolescents de 12 à 18ans, il est préférable d’opter pour les arts plastiques qui utilisent les formes et les couleurs pour exprimer la créativité et la sensibilité. Les arts plastiques rejoignent ses confrères en matière d’apports à la jeunesse.

 

  • L’enseignement des arts plastiques participe à la  construction de la personnalité comme à la formation d’un  citoyen conscient, autonome et exerçant sa responsabilité vis-à- vis des faits artistiques. (estime de soi et confiance en soi)
  • Articulant approches pratiques et  culturelles il fournit aux jeunes les repères culturels nécessaires pour contribuer à la vie sociale. (comprendre son environnement)
  • Il vise à développer chez les enfants des capacités d’expression, et de réflexion dans une  pratique ouverte aux questions relatives à l’art du passé autant  qu’à l’art contemporain. (s’exprimer, se faire écouter et se faire comprendre)
  • Il offre aux jeunes les moyens de  révéler leurs aptitudes
  • Par son caractère concret, l’objet (l’œuvre d’art) renvoie à l’expérience sensible des jeunes. L’observation de tout objet engage à se questionner sur sa fonction et son statut. (gérer les émotions) [23]

 

NB : l’émerveillement est un renforcement de capacités : l’esprit jouissif se développe, c’est important pour les enfants d’avoir le sens de l’appréciation. Cela contribue au développement de l’estime de soi et envers autrui. Cela concerne tout type d’art, même une simple visite de musée donne cet effet.

L’art crée également des liens communautaires, affectifs et sociaux.

Une particularité des arts plastiques est la stimulation des capacités cognitives et intellectuelles des enfants et des jeunes adultes. [24]

 

V.  Conclusion partielle

Cette étude sur la place de l’art dans les Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse (IPPJ) a été abordée par les généralités sur l’art, l’art thérapie, l’estime de soi, la confiance en soi, la canalisation de la colère, la communication et les IPPJ. Ces termes ont été utilisés dans le contenu de la première partie de ce document et touchent essentiellement la réponse à notre problématique : découvrir l’importance de l’art dans les IPPJ et les apports des cours d’arts plastiques. C’est compréhensible que les jeunes placés dans les IPPJ éprouvent des difficultés à vivre en société et souffrent d’un mal dans leur être, raison pour laquelle leurs comportements et leurs conduites entravent à l’ordre publique. Ils réagissent mal face aux difficultés quotidiennes. Les termes développés dans les généralités concernent justement les solutions apportées à ces jeunes. Pour procéder à l’étude, un regard sur les besoins des jeunes en IPPJ  s’est avéré nécessaire, sans oublier les apports des cours arts plastiques dans les IPPJ. Il a été remarqué que les jeunes délinquants ont besoin de se découvrir pour construire leur personnalité. Ils sont amenés à développer leur estime de soi et leur confiance en soi dans la pratique de l’art qui promeut la créativité et la sensibilité. Ces jeunes ont également besoin de comprendre leur environnement, la société qui l’entoure et savoir réagir de la meilleure façon possible. Ils doivent apprendre à mieux communiquer avec autrui sans avoir à mal se conduire. On entend par là un bon contrôle de soi, bien gérer ses émotions pour ensuite canaliser les sentiments négatifs comme la colère dans diverses activités. Cela permet d’évacuer le stress. Le besoin de s’exprimer, d’être écouté et compris est le plus ressenti par les jeunes. Les mots et autres moyens de communication ont été utilisés par les éducateurs ordinaires comme la famille, l’école, le voisinage…Si les jeunes se trouvent dans les IPPJ, c’est que d’autres moyens de communiquer sont sollicités. L’art en est un et semble pratique  dans ces genres d’institutions. L’art permet de s’exprimer, de se faire écouté et compris à travers les œuvres. Les arts plastiques apportent également ces aides aux jeunes par l’harmonisation des formes et des couleurs qui touchent particulièrement  la sensibilité  des enfants et les jeunes.

Dans la deuxième partie, nous allons présenter l’aspect pratique de l’étude avec un ou des cas concrets.

 

Deuxième partie : Approche pratique

Dans cette deuxième partie, l’approche pratique mettra en exergue une proposition de programme de développement personnel par l’utilisation de l’art. Il s’agit d’un programme d’exposition.

I.      Choix d’une IPPJ pour une exposition d’art

Le nombre places ainsi que les activités techniques exercées dans les IPPJ seront considérés comme critère de choix.

I.1La répartition des places disponibles dans les IPPJ

Dans le tableau suivant sont présentées les cinq (5) Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse avec la répartition des places selon les actions pédagogiques.

 Tableau 2 : Répartition des places disponibles dans les IPPJ  [25]

En résumé, seule l’IPPJ de Braine-le-Château adopte un régime strictement fermé avec 43 places au total et l’IPPJ de Jumet un régime strictement ouvert, avec 22 places disponibles. Les trois(3) autres appliquent les deux types de régimes. Mais toutes les cinq (5) IPPJ accordent aux jeunes délinquants des suivis éducatifs extra muros. Wauthier-Braine  détient le plus gand nombre de places disponibles (74), suivi de Fraipont avec un nombre de places de 71.

 

I.2Les activités techniques dans les IPPJ

Nous citerons dans les paragraphes suivants certaines activités éducatives de cinq (5) IPPJ. Il s’agit des cours techniques.

Tableau 3 : Activités techniques dans les IPPJ [26][27][28][29][30]

IPPJ Activités techniques
IPPJ de Braine le Château

 

 

le travail du bois, l’atelier mécanique-vélo, l’infographie, le dessin, la peinture, le modelage, la sculpture, le jardinage, l’éveil à l’actualité, les jeux d’échec,…
L’IPPJ de Fraipont

 

Cours d’habiletés sociales et six ateliers (menuiserie, peinture, art manuel, électricité, apprentissage à l’autonomie, hippo-nature)
L’IPPJ de Jumet

 

La photographie, l’embellissement du bâtiment, la cuisine, l’informatique, le modélisme, le sport, le VTT, la musique,….

L’atelier « Improvisation » : une large zone d’expression individuelle propice à un travail personnel de réflexion notamment par rapport aux faits commis. Il requiert vivement l’utilisation

des qualités personnelles (l’écoute, la connaissance de soi et la confiance en soi, l’esprit de synthèse, l’expression verbale et corporelle)

des potentialités relationnelles (l’écoute de l’autre, la tolérance, le respect, la solidarité, la spontanéité et la sincérité)

IPPJ de Servais

 

à l’intérieur du pavillon : jeux de société, de délassement, bricolages de types variés, débats avec support audio-visuel, télévision (en soirée uniquement) ;

à l’intérieur de la propriété : activités sportives en salle ou de plein air, volley-ball, tennis, basket-ball, roller skate, ping-pong, promenade, vélo, ski de fond ;

à l’extérieur de l’institution (après huit jours de présence) : piscine, marche, vélo, mini-golf, ski de fond ;

Activités spéciales (en une journée complète) : kayak, randonnées, visites de sites à caractère culturel

IPPJ de Wauthier-Braine

 

activités sportives : football, athlétisme, basket, crosse canadienne, VTT, …

activités créatives : bricolage, photographie, musique, psychomotricité, …

activités manuelles : jardinage, travaux de réfection, entretien du parc de l’IPPJ, marché dans les villages et vente de fleurs, …

activités à visée sociale : opération avec des personnes en difficulté : sdf, handicapés moteurs, …

Activités durant les temps libres : jeux de société, billard, tennis de table, kicker, …

Activités à l’extérieure de l’enceinte de l’institution : le vélo, la marche, l’initiation à l’escalade et à la spéléologie, la natation, le kayak, les journées sportives inter IPPJ, les visites culturelles (musées, ressources naturelles, patrimoine).

 

 

Les activités techniques exercées dans ces IPPJ sont nombreuses et d’une très grande variété. L’art occupe beaucoup de places dans les activités des jeunes placés en IPPJ., l’IPPJ de Braine le Château semble la plus orientée vers la pratique de l’art (en gras et en rouge) dans l’enseignement et l’éducation de ses enfants et jeunes délinquants. Par contre, les IPPJ de Servais et de Wauthier-Braine n’en pratiquent que peu, soit respectivement la télévision et la photographie. Mais elles offrent une multitude d’activités diversifiées pour l’éducation des enfants et des jeunes.

 

I.3Choix de l’IPPJ

Cette étude optera pour une IPPJ à régime ouvert pour faciliter l’introduction de ce programme d’exposition ainsi que les échanges avec les éducateurs, les élèves. Comme l’IPPJ de Wauthier-Braine possède le plus gand nombre de places disponibles (74), elle sera choisi pour réaliser le programme d’exposition. En plus, son projet pédagogique permet des activités en dehors de l’institution.

 

Figure 1 : IPPJ de Wauthier-Braine   [31]

 

L’IPPJ de Wauthier-Braine se trouve au cœur de Brabant Wallon à une dizaine de kilomètres de Nivelles et de Braine-l’Alleud. Elle est construite au sein d’un parc de 33 ha et se module en différents pavillons de vie ou de travail. [31]

 

Adresse et contact :

  • Adresse : avenue des Boignées 13 à 1440 WAUTHIER –BRAINE
  • Tél. : 02/367.85.00 fax. : 02/366.00.04
  • Adresse internet : ippj.wauthier-braine@cfwb.be ou didier.delbart@cfwb.be
  • Date de création : 1955

[32]

 

II.                Organisation d’une exposition d’art

L’exposition proposée par cette étude consiste à inspirer les jeunes délinquants par une visite d’un lieu d’exposition d’art et ensuite les inciter à créer eux-mêmes leurs propres œuvres qui seront vouées à une exposition. Qui dit « exposition » dit amener à la portée du regard du public.

 

II.1        Objectifs de l’exposition

La visite du lieu d’exposition a pour objectif de :

  • Eveiller les sens des jeunes délinquants (sens de l’observation, sens cognitif, la sensibilité, sens d’appréciation, sens de la communication, créativité…)
  • Eveiller la réflexion, l’intellectualité, la recherche de  la beauté et de l’esthétique
  • Appeler certains sentiments : de joie, de ravissement, de bien-être, de confiance,
  • Cultiver des états d’esprit et des attitudes : l’esprit critique, volonté ardente, amour des défis, …

L’exposition des œuvres des jeunes placés en IPPJ sera réalisé pour :

  • Exprimer les idées, les sentiments, les intentions… ce qui tient à cœur.
  • Oser s’affirmer, se montrer au monde avec confiance et estime de soi
  • Développer le contact avec l’environnement, les échanges, la communication
  • Gérer les émotions, contrôler de façon raisonnable les réactions

 

Pour ces jeunes, la pratique artistique issue de cette exposition sera une vraie exploration de leur intérieur : exploitation de leurs valeurs, connaissances de leurs limites. Cette exposition se présentera comme une initiation de la réinsertion des jeunes dans la société. Ils feront face au public à travers leurs œuvres qui dévoilent les personnes qu’ils sont. La société ira les découvrir et ces jeunes iront également les découvrir : l’échange et la communication s’établiront à travers l’art.

 

II.2        Diagramme des activités à réaliser

Préparer une telle exposition n’est pas une tâche aisée, l’IPPJ étant une institution publique, une prison pour jeunes délinquants : l’accès ne serait pas facile. Nous allons procéder comme suit pour organiser cette exposition.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 2 : Diagramme des activités organisées pour l’exposition

Le diagramme précédent présente les diverses étapes à suivre pour organiser une exposition d’œuvres d’art.

  • Organisation d’une visite d’exposition d’art

La première grande ligne à suivre consiste à organiser une visite d’un lieu d’exposition d’œuvres d’art pour inspirer les jeunes délinquants de l’IPPJ de Wauthier-Braine. Pour ce faire, il est important de voir les points suivants :

  • Recherche et choix du lieu de visite : l’organisateur doit orienter l’exposition vers le développement personnel de chaque jeune et/ou enfant en IPPJ. Cette visite a pour but d’éveiller chez ces jeunes un intérêt particulier dans la recherche de la beauté dans les œuvres d’art et dans la compréhension des messages et des ressentis des auteurs des œuvres exposées. Pour promouvoir des échanges avec des artistes, il est recommandé d’effectuer la visite dans une école de Beaux-arts. Les jeunes pourront découvrir les œuvres mais également s’échanger des idées avec les étudiants de leur âge.
  • Prise de contact des responsables des lieux pour la visite: cette étape consiste à contacter les responsables des lieux où il y a des expositions d’œuvres d’art, les informer du programme de visite par des jeunes placés en IPPJ de  Wauthier-Braine. Il est préférable de demander une rencontre pour pouvoir leurs exposer le Programme de la visite.
  • Présentation du Programme de la visite: il s’agit d’apporter aux responsables des lieux de visite un document écrit leur expliquant plus explicitement l’intérêt de ce programme.
  • Attente de la réponse des responsables: en effet, les responsables doivent analyser au mieux le document du Programme de la visite, de voir les possibilités de la réalisation de ce programme dans leur établissement d’exposition d’œuvres d’art et ensuite de donner une réponse (positive ou négative) au promoteur du programme. Si un responsable accepte de recevoir les jeunes de l’IPPJ, diverses préparations devront se faire pour qu’ensuite, le promoteur et ces jeunes puissent réaliser leur propre exposition.
  • Préparations des modalités de la réalisation de la visite: ceux-ci sous –entendent la préparation des papiers administratives nécessaires pour obtenir l’autorisation officielle d’une visite au sein de l’entité ayant accepté de recevoir les jeunes de l’IPPJ. La VISITE se fera selon les accords et ententes entre le promoteur et le responsable du lieu de visite.

 

  • Organisation de l’exposition d’art par les jeunes de l’IPPJ de Wauthier-Braine

Cette exposition va permettre aux jeunes de l’IPPJ de Wauthier-Braine de s’exprimer à travers leurs œuvres. Comme ces dernières seront vouées à l’exposition, les jeunes seront amenés à donner le meilleur d’eux-mêmes et surtout ils atteindront un degré juste et justifié d’estime et de confiance de leur personne grâce aux efforts qu’ils donneront à leurs œuvres. Ils découvriront leurs limites, leurs incapacités dans certains domaines. Le promoteur et les éducateurs pourront les orienter et les guider à gérer leurs émotions face aux défaites, d’apprendre des erreurs…

  • Choix du lieu et du thème de l’exposition: il est recommandé de trouver un lieu en dehors de l’IPPJ. L’exposition doit attirer le public, pareillement pour le lieu où elle se déroulera. Le thème sera choisi avec les jeunes de l’institution, de par leurs expériences et leurs inspirations après la visite du lieu d’exposition.
  • Création des œuvres d’art par les jeunes : cette étape dépend du thème choisi. Elle peut s’effectuer dans l’IPPJ. Elle sera assistée et orientée par le promoteur et les éducateurs concernés par l’enseignement d’art, le développement personnel… Il peut s’avérer que cette étape se fait en plusieurs jours, au cas où les jeunes veulent se performer. Il est primordial que chaque jeune soit SATISFAIT de son œuvre avant l’exposition, qu’il ait fait tout son possible, qu’il ait investi ses valeurs pour son œuvre.
  • Exposition des œuvres d’art des jeunes: ce jour important se déroulera dans le lieu choisi. Le public ciblé pourra être des familles et amis des jeunes ou encore des jeunes se trouvant dans la même tranche d’âge que ceux placés dans l’IPPJ. Les œuvres d’art devront donc être déplacés avec les jeunes, de l’IPPJ vers le lieu de l’exposition.
  • Bilan des résultats obtenus de l’exposition: il est toujours conseillé de faire une évaluation après l’exercice d’une activité, d’un plan ou d’un programme (habitude dans les entreprises et les projets de développement). Après cette exposition, les jeunes feront une autoévaluation de l’exposition en général, des œuvres et de leur propre œuvres. Ils donneront leurs impressions, leurs avis, leurs sentiments durant l’évènement, leurs acquis… Le promoteur et les éducateurs feront également une évaluation de l’exposition en se focalisant surtout sur les effets de l’évènement dans le comportement des jeunes : savoir si les objectifs sont atteints, quelles ont été les contraintes, comment elles ont été maitrisées…

 

 

III.                      Aspect du déroulement de l’exposition et résultats attendus

Les étapes à suivre pour l’organisation de l’exposition ont été développées précédemment. Dans les circonstances réelles, nous allons avancer l’aspect du déroulement des activités avec les résultats attendus à chaque étape.

Tableau 4 : Aspects du déroulement de l’exposition

  Aspects du déroulement Résultats attendus
Organisation de la visite d’un lieu d’exposition d’oeuvres  d’art Recherche et  choix du lieu de visite

Faire une liste des lieux d’exposition d’œuvres d’art ; déterminer des critères de sélection ; sélectionner ceux qui intéressent l’exposition prévue pour les jeunes de l’IPPJ de Wauthier-Braine

Les lieux sélectionnés (5 en moyenne) correspondent aux attentes du promoteur de l’exposition (et des jeunes si leur intervention est souhaitée)
Prise de contact des responsables des lieux pour la visite :

Envoyer des e-mails et/ou des demandes aux responsables des lieux d’exposition  concernant la visite de leur lieu d’exposition ; fixer un rendez-vous pour présenter au responsable le Programme de la visite

L’obtention de rendez – vous est importante.
Présentation du Programme de la visite

Cette étape est très importante car la réponse du responsable du lieu de la visite en dépend : apporter un document écrit expliquant le programme, expliquer le but de la visite, relever tous les sujets qui pourraient améliorer le déroulement de cette visite

Le responsable s’intéresse à la visite et coopère pour le bon déroulement de cette visite
Attente de la réponse des responsables 

Pas d’activités particulières à part continuer les rencontres avec les responsables des autres lieux

Une réponse positive est souhaitée de la part d’un de ces responsables
Préparations des modalités de la réalisation de la visite 

Une réponse positive de la part d’un des responsables des lieux de visite suffit pour entamer les procédures administratives : travailler étroitement avec les responsables du lieu pour fixer la date, la durée de la visite, préparer les moyens de transport des jeunes pour la sortie, assurer le bon déroulement de la visite, briefer les étudiants de l’école de beaux-arts pour les échanges avec les jeunes de l’IPPJ (si le lieu est une école de beaux-arts)…

Tous les besoins liés au bon déroulement de la visite seront satisfaits
Organisation de l’exposition des oeuvres des jeunes en IPPJ Choix du lieu et du thème de l’exposition

Rassembler les thèmes proposés par les jeunes de l’IPPJ, choisir un thème en fonction de la possibilité de la réalisation, réserver un lieu pour l’exposition,

 
Création des œuvres d’art par les jeunes 

Organiser des séances de pratiques d’art (dessin, peinture, …) au sein de l’IPPJ (10 à 15 élèves par séance pour faciliter le suivi)

Les jeunes doivent être satisfaits de leurs œuvres.
Exposition des œuvres d’art des jeunes

Exposer les tableaux dans la salle d’exposition, mettre un livre d’or pour chaque œuvre des élèves en IPPJ pour que les visiteurs puissent donner leur impressions, les jeunes seront parmi les organisateurs (hôtesses, guide de la visite de l’exposition…)

Les jeunes se fondent avec la masse de visiteurs, observent les visiteurs apprécier leurs œuvres, discuter avec les visiteurs.
Bilan des résultats obtenus de l’exposition

Diriger une séance pour l’autoévaluation des jeunes délinquants ; faire une séance d’échanges entre jeunes en IPPJ, éducateurs et promoteur de l’organisation pour l’évaluation de l’exposition réalisée, compilation des résultats des évaluations par les éducateurs et le promoteur

Effets positifs sur l’état d’esprit et le comportement des jeunes : développement de l’estime de soi, de la confiance en soi, du sens de la communication, facilité dans l’expression de soi, de ses idées, de ses sentiments

 

IV.                      Correspondance entre les apports de l’art en IPPJ et l’exposition

Ce paragraphe va récapituler l’intérêt de faire cette exposition d’œuvres pour les jeunes placés en IPPJ. Cela permet d’avoir une idée des effets attendus de cette exposition sur la vie ces jeunes.

Tableau 5 : Correspondance entre les apports de l’art en IPPJ et l’exposition

Exposition des œuvres d’art des jeunes en IPPJ de Wauthier-Braine :

OBJECTIFS

APPORTS de l’art

Art : moyen d’expression de la sensibilité et de la créativité

Organisation d’une visite d’un lieu d’exposition d’œuvres d’art (de préférence une école de beaux-arts)

–       Eveil des sens,  stimulation de la créativité et de la sensibilité, recherche d’inspiration en matière d’art

–       Appel des sentiments, développement de personnalité : recherche de la beauté

–       Echanges et sens de la communication

L’art puise dans nos sentiments les plus profonds, surtout quand notre sensibilité a été touchée par  ce qui nous entoure (beauté d’un paysage, drame, …)

La créativité utilisée en art s’inspire de l’environnement (la nature, la vie quotidienne…)

Organisation d’une exposition des œuvres créées par les jeunes placés en IPPJ de Wauthier-Braine

–       Découverte de soi

–       Expression des jeunes à travers leurs œuvres

–       Développement de l’estime de soi et de la confiance en soi

 

De la sensibilité sortent les émotions. L’art permet de mieux gérer les émotions

L’art développe la créativité des enfants. L’art aide à se découvrir, à exprimer nos sentiments et nos désirs refoulés, à les manifester dans nos créations.

 

V.  Conclusion partielle

En somme, cette deuxième partie de l’étude propose la pratique de l’art dans une IPPJ. Grâce à une exposition des œuvres artistiques des jeunes placés en IPPJ, ces derniers peuvent développer de nouvelles mentalités et de façon de pensées. L’IPPJ de Wauthier-Braine a été choisi par son nombre de places disponibles assez élevés. L’organisation de cette exposition se fera en deux (2) phases. Une visite d’un lieu d’exposition d’œuvre d’art va inspirer les jeunes sur le thème et les créations qu’ils voudront pour leurs  propres œuvres et aussi permettra des échanges avec des étudiants en art. L’exposition des œuvres des jeunes en IPPJ constitue la deuxième phase. Elle mettra en pratique la théorie sur les apports de l’art dans l’éducation en IPPJ : les jeunes puiseront de leurs valeurs et de leurs efforts pour créer leurs œuvres, qui, vouées à l’exposition exigeront la beauté de l’intérieur de chaque personne. Cela développera l’estime et la confiance que chacun a de sa personne, créera des liens avec les éducateurs, apprendra les jeunes à connaître leurs limites et les accepter. Comme il s’agit de l’organisation d’un évènement, le promoteur du programme d’exposition se doit d’être méthodique. Tant pour l’organisation de la visite que pour celle de l’exposition elle-même, les apports de l’art se font toujours sentir.

 

Conclusion générale

Cette étude sur l’importance de l’art dans les Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse (IPPJ) a été abordée du fait de l’insistance de la délinquance juvénile. Les IPPJ, en contribution à la lutte contre cette délinquance prodiguent un programme d’enseignement et d’éducation spécifique aux jeunes délinquants qui y sont reçus par la décision du Tribunal de la Jeunesse. Les pratiques artistiques font partie de leur éducation. Cette étude prouvera l’importance de la place de l’art dans ces institutions et évoquera les apports des cours arts plastiques en ces lieux.

Dans la première partie, une approche théorique est abordée par quelques généralités sur les termes liées à la présente étude : l’art, les arts plastiques, l’art thérapie, l’estime de soi, la confiance en soi, la canalisation de la colère, la communication et enfin les IPPJ. De par ces informations, le cadrage et l’approche méthodologique de l’étude ont été plus faciles. Pour pouvoir montrer l’importance de l’art dans l’éducation  en IPPJ, il est nécessaire d’étudier les besoins des enfants et jeunes adultes placés en IPPJ à cause d’une ou plusieurs infractions. Il a été remarqué que ces jeunes ne savaient pas vivre en communauté avec la société et ont des problèmes psychologiques faute de circonstances malencontreuses qui empoisonnent leur vie, leur mentalité. Ces jeunes ont besoin de se découvrir, de découvrir son environnement et apprendre à l’apprécier, d’apprendre à gérer leurs émotions, à exprimer leurs sentiments, les idées,… Il s’agit de construction de personnalité et de développement personnel. C’est important chez les enfants et les jeunes. L’art est source de sensibilité et de créativité, elle pousse les jeunes à exploiter leurs valeurs et à les exprimer ainsi que leurs sentiments dans leurs œuvres. Les enfants peuvent se faire écouter et compris à travers leurs œuvres. Les arts plastiques sont également concernés par ces exploits mais ils agissent surtout dans la stimulation des capacités cognitives et intellectuelles.

Pour la pratique, cette étude a opté en sa deuxième partie pour l’exposition d’œuvres d’arts des jeunes en IPPJ. Cette tâche demande une organisation et a pour but de mettre en pratique la théorie sur l’importance de l’art dans les IPPJ. L’organisation de cette exposition a été scindée en deux (2) phases : une visite d’un lieu d’exposition d’œuvres d’arts et l’exposition proprement dite des œuvres des jeunes en IPPJ. La première phase a pour but d’inspirer les jeunes dans la création d’œuvres d’art en usant de leur sensibilité face à la beauté des  œuvres d’art. Ensuite, dans la deuxième phase, ils seront amenés à s’exprimer à travers leurs œuvres qui seront destinées à l’exposition. Cette idée d’exposer leurs œuvres poussera les jeunes à dévoiler toutes leurs valeurs et capacités pour qu’ils puissent eux-mêmes d’abord contempler avec fierté leurs œuvres ; et que pendant l’exposition ils puissent savourer les regards d’appréciation des visiteurs. Cela permettra à leur estime et confiance en leur personne de grandir. Les échanges et la communication s’y développeront durant l’organisation de l’exposition. Ces jeunes sortiront de cette exposition, fiers et pourvus d’assurance pour leur avenir.

 

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