La position et l’image de l’armée française dans les médias américains
Titre : La position et l’image de l’armée française dans les médias américains
Problématique : Comment les médias américains perçoivent-ils l’image de l’Armée française dans les opérations extérieures et les interventions militaires françaises, notamment, dans le cadre de l’opération SERVAL ?
Introduction
Dans sa constitution, l’Armée française est dirigée par le Président République selon l’article 15 de cette dernière. Il en est ainsi désigné comme, « Le Chef des Armées ». De par cette position, l’actuel Président de la République française, François Hollande a pour rôle de présider les conseils de la défense ainsi que ses comités respectifs en vue de permettre d’établir la stratégie générale de l’armée, ainsi que les moyens et l’emploi de cette dernière. Un autre point majeur dans son rôle est qu’il dispose de tous les droits pour user de l’arme nucléaire.
Par ce constat, toutes les stratégies de déploiement militaire ne peuvent se faire que par le consentement de ce dernier qui, d’ailleurs, est appuyé et accompagné par diverses institutions pour l’élaboration et la mise en œuvre stratégique. Ainsi, que ce soit par le concourt du ministre de la Défense, du CEMA ou le Chef d’État major des Armées, cette stratégie est élaborée à la base de sa validation, avant de pouvoir être appliquée.
Par ailleurs, pour la mise en œuvre de ses stratégies, l’Armée française use de plusieurs institutions et moyens afin de permettre la mise en application des axes et plans d’action militaire. Pour cela, l’armée française est constituée par 4 forces majeures, à savoir, l’armée de terre, l’armée de l’air, la marine nationale ainsi que la gendarmerie nationale.
À travers ses forces, la France s’applique ainsi, à mettre de l’ordre dans le pays, mais également dans le monde à travers les interventions ou les opérations extérieures françaises.
Ainsi, l’Armée française œuvrent sur plusieurs territoires dans le monde en vu d’y apporter la paix et d’y contribuer pour y donner une main forte afin de régler les divers conflits internes. Ces déploiements sont d’ailleurs, fixés sous divers mandat qui l’amènent à collaborer avec diverses institutions et avec des états différents. On peut ainsi citer, ces interventions sous mandat de l’ONU ou de l’OTAN mais également, de l’Union Européenne et la coalition avec l’Océan Indien.
Mais en cette période, les actions de l’Armée française se tournent principalement dans les régions et les états africaines, comme la Centrafrique ou encore le Mali et le Tchad.
Ces interventions font, par ailleurs, coulées beaucoup d’encre dont il mérite de soulever les causes et les constats.
En effet, les antécédents sur les interventions françaises dans le continent n’a pas eu de belles images, à l’instar de la Rwanda ou encore de l’Algérie. Ces interventions, laissent encore des goûts amères chez beaucoup d’individus, qu’ils soient originaires de ces pays ou encore des soldats ayant vécus les évènements.
Ces interventions négatives font l’objet de constats négatifs dans les médias étrangers, certes, mais avec l’implication, l’application et l’engagement de l’Armée française, actuellement au Mali, dans le cadre de l’opération Serval et avec des moyens plus adaptés, la question est maintenant de savoir les conséquences et les enjeux de ces interventions dans les régions de l’Afrique. Mais surtout, dans quel contexte politique les médias perçoivent –ils ses enjeux qui amènent l’Armée française à intervenir dans les États du centre et de l’ouest de l’Afrique. Aussi, il sera bon de savoir pertinemment, les idées perçues par les médias étrangers, et notamment, ceux américains, sur l’intervention au Mali, ses conséquences et les visions sur l’aboutissement de cette stratégie « militaire ».
- Politique générale des interventions de l’armée française
En charge de la défense, de la sécurisation et de la protection du pays français, l’Armée française s’engage également pour tout ce qui concerne ses intérêts nationaux et internationaux. Aussi, dans la mise en application de la politique stratégique, les quatre grandes forces que sont l’Armée de terre, l’Armée de l’air, la Marine nationale ainsi que la gendarmerie nationale s’assure de la réalisation des missions engagées par cette stratégie.
La particularité de l’Armée française c’est que depuis la deuxième guerre mondiale, elle est celle qui possède le plus grand nombre d’effectif, en Europe occidentale. Avec un total de 260 000 engagés[1]. Elle se place à cet effet à la 13ème place au niveau mondial et en termes d’effectif. Une des particularités de l’Armée française également, c’est qu’elle est la quatrième puissance nucléaire dans le monde, après notamment, la Chine, la Russie et les États-Unis.
De par sa mission, l’Armée française met en œuvre, sous la décision du Gouvernement, des actions qui ont pour but de préserver les intérêts de la France que ce soit dans le maintien de l’intégrité national ou la sécurisation et la protection de la population. Mais également, pour la liberté d’exercice de la souveraineté. Elle œuvre aussi dans le but de contribuer à la sécurisation et la défense de l’espace aérienne européen et de la zone méditerranéenne. Enfin, dans le cadre international, l’Armée française donne son appui pour la préservation de la paix et du droit international.
- Position de l’armée française dans l’environnement mondiale
Suivant les deux derniers buts qui guident les actions stratégiques de l’Armée française, celle-ci soutient et contribue aux actions internationales menées sous mandat de l’ONU ou Organisation mondiale des Nations Unies. Elle s’efforce également d’intervenir à travers des coalitions comme l’OTAN ou l’Organisation du traité de l’Atlantique du Nord ou l’Alliance. Mais également, pour la préservation des droits internationaux, l’Armée française s’applique et se déploie suivant des accords bilatéraux entre des pays en conflits.
- La participation française dans les institutions internationales (OTAN – ONU)
Par ces diverses actions et contributions au droit et à la sécurité internationale, l’Armée française se positionne au niveau mondial, à travers des mandats d’action émanant de l’OTAN ou de l’ONU. En effet, c’est à travers l’aval de ces derniers que celle-ci va prendre des mesures pour déployer ces éléments dans un pays hors territoire français.
La France fait partie des pays fondateurs de l’ONU mais également de l’OTAN. Les forces armées françaises font ainsi partie des corps qui s’assurent de la mission du maintien de la paix au niveau de l’ONU et qui œuvrent spécialement sous mandat de ce dernier, dans des pays hors territoire français et en vue de répondre à une crise, dans le pays d’appel. Dans ce cadre, l’Armée française s’engage comme étant des troupes de « casques bleues » ou des « observateurs ». Ces interventions en cas de conflit régionaux et qui font participer l’Armée française, à l’instar des actions de cette dernière, sont menées, entre autre, au Liban à travers l’opération Daman ou encore en Afghanistan, par l’opération Pamir, et suivent la charte des Nations Unies qui stipule la nécessité de mener une « action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression »[2]
Dans son intervention au sein de l’OTAN, la particularité de l’Armée française c’est qu’après avoir fait partie des pays fondateurs, elle a quitté sa structure en 1966 pour y revenir en 1996. Toutefois, ce retour l’a engagé, seulement, dans la structure militaire de cette dernière. A cet effet, un représentant de la France est intégré dans le Comité militaire de l’OTAN.
Un autre point de cette réintégration au sein de l’OTAN, c’est que la France se limite à la planification opérationnelle et non plus à la défense. A cet effet, elle prend part aux diverses interventions de l’OTAN pour des actions au niveau international. Par ailleurs, en 2009, la France a pris le commandement militaire de cette organisation après l’accord du parlement français. Ainsi, c’est à cet effet que l’Armée française s’est vue déployée ses troupes, au maximum, dans les régions de la Bosnie, de l’Afghanistan mais aussi, au Kossovo.
Par ailleurs, dans ses actions impliquant sa contribution avec l’OTAN, les pays Africains, l’Irak ainsi que les pays de la Méditerranée font l’objet d’une attention particulière. Dans ces interventions, l’Armée de l’OTAN collabore avec des traités bilatéraux et engage l’intervention de l’Armée des pays membres, comme celle de la France, afin d’y apporter leurs appuis pour régler les conflits.
On peut citer comme intervention impliquant des conventions bilatérales, la présence de l’Armée de l’OTAN et ainsi de l’Armée française au Darfour, en Soudan, sous l’appel de l’Union Africaine. Il y avait également, la participation dans la guerre contre l’Irak en 2003, mais où cette Armée ne participait que dans les opérations d’organisation. Mais, dans le cadre d’une formation militaire, suivant la demande du gouvernement européen, celle-ci y a également contribué.
Tableau 1 : Déploiement de l’Armée française sous mandat des organismes internationaux en 2014
Type | Organisme | opération | Pays | Nombre d’hommes |
Forces sous mandat international | OTAN | Opération Pamir | Afghanistan | 50 |
Opération Épidote | Kossovo | 350 | ||
ONU | Opération Daman | Liban | 900 | |
Union Européenne | Opération Atalante | Golf d’Aden | 270 |
Source : Wikipedia, forces françaises hors de la métropole
- Relation militaire entre la France et l’Afrique
Pour le cas de l’Afrique, étant intimement lié avec le continent, si on relate l’histoire, l’Armée française y apporte diverses contributions depuis des années. A cet effet, ses interventions peuvent se résumer par le tableau ci-après, pour l’année 2014 :
Tableau 2 : Déploiement de l’Armée française en Afrique en 2014
Type | Opération | Pays | Nombre d’hommes |
Forces temporaires | Opérations Licorne | Côte d’Ivoire | 450 |
Opération Serval | Mali | 2300 | |
Opération Sangaris | Centrafrique | 2000 | |
Opération Épervier | Tchad | 950 | |
Mission Corymbe | Golfe du Guinée | 320 | |
Forces de présence | – | Djibouti | 2000 |
– | Gabon | 900 | |
– | Sénégal | 350 |
Source : Wikipedia, forces françaises hors de la métropole
La relation entre la France et l’Afrique ne date pas d’hier. En effet, avec l’hégémonie coloniale de la France en Afrique, durant la période coloniale, leurs relations n’ont cessé de tisser des liens très étroits. D’où, l’appellation de cette relation « françafrique ». Cette appellation est le fondement des relations qui se basent notamment sur l’influence de la France dans le mécanisme politique, mais également économique et militaire de certains pays d’Afrique. Ainsi, depuis le soutien au tribu Hutus au Rwanda, en passant par les aides accordées à l’Algérie dans la lutte contre le GIA ou encore à travers les interventions militaires dans les pays en conflits comme le Côte d’Ivoire, le Mali ou le Centrafrique, la France se veut toujours être présente dans les anciens pays qu’elle a colonisée pour y apporter son « aide ». Cependant, force est de constater que le terme même de « françafrique » est utilisé par les médias dans son aspect très péjoratif, avec un semblant de relations spéciales entre les deux protagonistes.
Cette relation entre certains pays africains et la France relève de beaucoup de points d’ombre. En effet, dans son origine, la « françafrique » est une politique étrangère française à l’égard des pays africains et qui est dirigée par le ministre des affaires étrangères français. Mais en apportant plus de précision à la forme et à la structure, cette politique « stratégique » est plutôt sous la direction discrète du Président de la République par le biais d’une cellule spéciale au niveau de l’Élysée qui s’appelle, la « cellule africaine de l’Élysée ».
La principale mission de cette cellule étant de préserver les intérêts de la France dans les pays africains. Une des particularités de cette cellule également, c’est qu’elle a été fondée spécialement en 1960, où la période coloniale prenait petit à petit fin, dans le pays africains mais que parallèlement, la cellule a toujours été composée par des personnalités politiques, des hommes d’affaires ainsi que des diplomates. Il n’en revient donc pas si les intérêts économiques de la France dans ces pays soient souvent soulevés et suscite l’intervention stratégique de cette cellule.
Ainsi, avec cette relation, un espace « françafricain » a été mis en place et intégrant les anciens pays coloniaux de la France comme, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, Le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, le Niger, le Mali, le Congo Brazzaville, le Gabon, le Tchad, la Centrafrique, le Cameroun, les Comores, Madagascar ainsi que le Djibouti. Mais il y a également, le Congo, le Rwanda et de Burundi où l’influence de la relation « françafrique » est palpable malgré que ces pays aient été des colonies belges.
Par cette relation, des zones d’ombres se situent toujours sur la principale motivation de la France dans les anciens pays coloniaux. Ce qui est sure c’est qu’elle n’hésite pas a déployé ses forces armées afin de prévenir la mission principale de la cellule africaine de l’Elysée qui est de préserver les intérêts de la France en Afrique. De ce fait et sous la direction du Président Français, des stratégies d’assistance militaire sont mises en place afin de soutenir ces pays africains ou le gouvernement qui est en place et d’y éviter ou limiter toutes formes de menaces terroristes.
- Les interventions de l’Armée française
Depuis 1963, la France accumule ses interventions au niveau internationales avec plus de 228 opérations recensées depuis et jusqu’en 2011.
- Les programmes et projets de l’armée française
L’Armée française a vue ses actions internationales, augmentées depuis 2003 et se recensent dans plusieurs pays dans le monde. Ces interventions font l’objet d’un déploiement de beaucoup de soldats sous 4 types de forces qui sont entre autres, les forces temporaires, les forces sous mandat international, les forces de présence ainsi que les forces de souveraineté. Viennent s’ajouter aux programmes spécifiques de cette dernière, les actions ponctuelles et les frontex.
Si on fait le point sur les programmes et projets de l’Armée françaises, pour cette année 2014, on se résume ainsi, à travers le tableau ci-dessous :
Tableau 3 : Programmes et projets de l’Armée française en 2014
Type | Opération | Pays | Nombre d’hommes | Total des hommes mobilisés |
Forces temporaires | Opérations Licorne | Côte d’Ivoire | 450 | 6100 |
Opération Serval | Mali | 2300 | ||
Opération Sangaris | Centrafrique | 2000 | ||
Opération Épervier | Tchad | 950 | ||
Mission Corymbe | Golfe du Guinée | 320 | ||
Opération Tamour | Jordanie | 80 | ||
Forces de présence | – | Djibouti | 2000 | 4000 |
– | Gabon | 900 | ||
– | Sénégal | 350 | ||
– | Émirats Arabes Unis | 750 | ||
Forces sous mandat international | Opération Pamir | Afghanistan | 500 | 3000 |
Opération Epidote | Kosovo | 350 | ||
Opération Daman | Liban | 900 | ||
Opération Atalante | Golfe d’Aden | 270 | ||
Forces de souveraineté | – | Antilles | 1250 | 7600 |
– | Guyane | 2200 | ||
– | La Réunion et Mayotte | 1900 | ||
– | Nouvelle-Calédonie | 1500 | ||
– | Polynésie | 1000 |
Source : Wikipedia, forces françaises hors de la métropole
En analysant ce tableau, on peut tout de suite s’apercevoir que, dans ces programmes et projets hors du territoire français, la politique stratégique de l’Armée française concentre surtout ses efforts dans les pays africains et surtout, dans les anciens pays coloniaux ou les régions françaises d’outremer.
- Les OPEX de l’armée française
Les OPEX ou Opérations extérieures françaises sont les détachements dits « temporaires » de l’Armée dans des endroits et localités, des pays, en dehors du territoire français.
En 2013, cette force de détachement compte une dizaine de milliers de militaires français déployés et répartis sur une dizaine de territoires dans le monde. Mais les OPEX ne sont pas les seules interventions de l’Armée française à l’extérieur puisqu’elles disposent également des forces de souveraineté ou des forces de présence qui s’assurent de la sécurité militaire dans les territoires en outremer. Cette force compte à peu près 20 000 hommes, stationnés hors du Métropole.
Ainsi, de nos jours, les opérations et interventions militaires françaises hors territoire comptent environ 30 000 soldats actifs.
Un des points majeurs dans l’évolution du déploiement de ces soldats, actuellement, c’est que plus de la moitié concentrent leurs efforts dans la partie centrale et occidentale du continent africain. Le reste assure leurs actions pour une éventuelle intervention en Ukraine et en Syrie, sous l’égide de l’OTAN.
Pour le cas de l’Afrique, on notera les diverses opérations effectuées en Centrafrique comme l’Opération Sangaris ou l’Alerte Guépard. Il y a également l’opération Serval qui intervient au Mali ainsi que l’opération Épervier qui est située au Tchad depuis 1986. En Côte d’Ivoire, l’Armée française intervient à travers l’opération Licorne et la marine nationale assure son intervention en Somalie à travers l’opération Atalante. Enfin, pour un soutien logistique de l’Armée française dans la partie de la Méditerranée orientale, elle s’emploie avec la Mission Médor.
Au sein de l’OTAN, étant un des membres fondateurs de cette organisation, la France contribue fortement dans la mise en œuvre de sa politique d’intervention internationale. Elle s’emploie également pour favoriser les relations avec l’ONU, avec des missions confiées à l’OTAN par cette dernière. Dans ce cadre, on peut citer les interventions menées en Afghanistan dans le cadre de l’opération Pamir ou encore au Kossovo, par l’opération Épidote.
- Le cas de l’opération SERVAL au Mali
Comme vu ci-dessus, la France affiche un intérêt particulier dans sa relation avec les pays africains. Elle s’en relate vu les termes de la mission de la cellule africain de l’Élysée, qui base sa stratégie pour préserver les intérêts de la France dans les pays africains.
Aussi, la figure ci-dessus montre le déploiement des soldats de l’Armée française dans les pays africains.
Figure 1 : Intervention des forces françaises en Afrique
Source : 20minutes.fr (28/02/2014)
Sur cette figure, un intérêt majeur est porté à l’égard de la situation au Mali où, quelques 2300 hommes sont déployés sur le terrain. Ce déploiement entre dans le cadre d’une opération que le gouvernement français tient à cœur, qui est « l’opération Serval »
- Genèse de l’opération Serval
Dans la relation « françafrique », le Mali fait partie des pays qui a été autrefois, une colonie française. Cependant, force est constater que malgré l’indépendance du pays, une forte influence de la France est encore ressentie dans la gestion politique, économique et militaire du gouvernement.
De ce fait et suite au conflit armé dans le pays malien qui l’engage contre les rebelles touareg et l’armée malien, l’ONU a pris une résolution en vue de « reconstituer la capacité de l’armée malienne » afin de prendre le contrôle de la partie nord du pays, ravager par la guerre.
Ainsi, suivant cette résolution, le déploiement de plusieurs opérations a été effectué dans le nord du pays, comme l’opération Serval initié par la France, le MISMA[3] pour le CEDEAO[4] et l’Union Africaine ainsi que le FATIM[5] pour le Tchad.
Suivant ce conflit et à la demande des autorités maliennes, en 2013, la France à travers le Président François Hollande se déclare « prêt à aider l’arrêt de l’offensive terroriste »[6]. De là, le Président étant le Chef de l’Armée, va donner l’ordre d’entamer l’opération Serval après une réunion avec le conseil de défense et où, la durée de l’opération se déterminera en fonction de la nécessité. La participation française dans la résolution du conflit a ainsi débuté durant cette journée du 11 janvier 2013, à travers l’opération Serval.
- Les évolutions de l’intervention à travers l’opération Serval
Suite aux batailles de Konna entre le 1er et le 10 janvier 2013 ainsi que l’engagement au combat entre les rebelles djihadistes touareg et l’armée malien, la France a pris part à l’appui de l’Armée dans la gestion du conflit jugé « terroriste », après la demande du Président Malien Dioncounda Traoré.
En effet, durant la journée du 10 janvier 2013, cette armée s’est vue repliée, car prise en difficulté par la force opposante. Ainsi, dans la soirée de cette défaite, le ministère français des affaires étrangères a demandé le déploiement des forces françaises et d’une mission européenne afin d’arrêter le plus rapidement la progression des forces rebelles dans la partie sud du Mali. Cette demande a été suivie par une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU, provoquée par la France, qui a affirmée son inquiétude face à la prise de Konna par la force rebelle.
Dès la nuit du 10 janvier 2013, l’opération Serval a débuté avec l’arrivée et l’atterrissage des avions français dans l’aéroport de Sévaré. Ainsi, à la suite de la déclaration du Président Français, François Hollande, le 11 janvier 2013, le soutien à l’armée malien afin de repousser l’offensive des troupes rebelles islamistes qui ont contrôlés la partie nord du pays, a été mis en œuvre, à travers l’opération Serval.
Par la suite, des frappes aériennes se sont succédé visant à détruire les véhicules terrestres et aériens de l’ennemi. Un résultat probant a été ainsi, annoncé dès le 12 et le 13 janvier par les hauts responsables de l’Élysée, affirmant des pertes lourdes sur l’adversaire ainsi que l’arrêt de la progression de ce dernier vers la partie sud du pays. L’opération Serval poursuit, à cet effet, les attaques aériennes en vue d’empêcher les risques de prise de la capitale malienne par les groupes rebelles.
Mais ces raids aériens ne sont pas sans conséquence puisque qu’une porte parole de l’ennemi a accusé ces attaques en favorisant la prolifération de menace à l’encontre de la France et des français, en ces termes : « Les Mirage ont bombardé Gao. Ils étaient à 13 000 mètres d’altitude. Qu’ils descendent sur le terrain si c’est des hommes ! On les reçoit à bras ouverts. La France a ouvert, pour tous les Français, les portes de l’enfer. Elle est tombée dans un piège beaucoup plus dangereux que l’Afghanistan, l’Irak ou la Somalie. Et ce n’est que le commencement ! »[7]
Ainsi, dès les journées du 14 et du 15 janvier 2013, on a assisté à la progression des rebelles touaregs avec une force de 400 hommes, qui a pris Diabaly après un combat acharné avec 400 hommes de l’Armée malienne postés sur place. L’opération Serval a pris l’initiative de déplacer les soldats français et maliens postés à Niono, afin de renforcer les actions pour reprendre Diabaly.
D’un autre côté, les forces rebelles se sont également postées à 80 km au nord-est de Ségou, en vue de s’emparer du pont barrage de Markala. Ainsi, les troupes françaises ont dû user de leurs troupes afin de sécuriser la zone.
De là, on a assisté à divers divergences d’opinion et de point de vu sur l’analyse de la situation et les résultats quant aux paroles et aux annonces faites par les autorités locales et les portes paroles de l’Élysée.
En effet, si le 12 janvier, l’armée malienne avait affirmé le contrôle et la reprise de la ville de Konna, le ministre de la défense français, Jean Yves le Drian, a affirmé le contraire le 15 janvier et décide même d’augmenter l’effectif engagé dans l’opération Serval, en passant de 750 soldats à 2500. Le contrôle de la ville n’étant effectif que le 17 janvier.
Un autre point de divergence de la communication est, par rapport au combat qui était engagé à Diabaly et où les autorités locales ont soulevé des raids aériens des troupes françaises, alors que l’Élysée a affirmé par communiqué de presse, l’inexistence de combat procédé par la troupe, dans la ville.
A partir du 22 janvier, les raids aériens français ont continué de plus beau. Ainsi, le camp d’AQMI[8] à Tambouctou, les bases rebelles à Asongo ou encore, les camps militaires à Kidal ont été les théâtres d’attaques aériennes par l’armée française.
Mais dans toute cette intervention, les points majeurs de l’opération Serval étaient sans doute, la prise de Gao qui était sous contrôle des rebelles, mais qui a vu un engagement de combat sévère et la perte de beaucoup de militaire malien ainsi que des civils.
Un autre point majeur dans l’historique de l’opération Serval c’est la prise de Tambouctou, qui a vu la mobilisation de l’engagement de 700. Ainsi, le 28 janvier, le contrôle de ces deux principales villes, a été effectif et annoncé formellement par l’état major des forces armées. De là, les contrôles de villes dans le nord du Mali, avec le concours des forces tchadiennes, nigériennes et françaises, se sont faits progressivement, du 28 janvier au 25 mars 2013.
Ainsi, le 2 février 2013, après la sécurisation des villes de Tambouctou, le Président français et son homologue malien ont démontré leurs déterminations à combattre le terrorisme au Mali, dans le cadre d’une visite de François Hollande dans le pays.
Le 23 Avril 2013, l’opération Serval a été réorganisée pour former le groupement tactique interarmes qui a appuyé le MISMA ou la Mission Internationale de Soutien au Mali sous conduite Africaine et ensuite la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali ou MINUSMA.
Malgré la présence et le positionnement, encore conséquent, de millier d’homme français, dans le cadre de l’opération Serval dans le pays, l’intensité des combats s’est vue nettement atténuer à ce jour.
Ainsi, actuellement, l’opération Serval et le MINUSMA collaborent dans la mise en application de diverses autres opérations déployées dans tout le pays, comme, l’opération Netero qui a mobilisée 600 hommes de la brigade Serval dans la ville de Gao. Il y a également, l’opération Centaure avec l’engagement de 800 soldats pour la sécurisation du processus électoral dans le nord du pays. L’opération dragon, quant à elle, a mobilisé 400 soldats pour sécuriser l’axe Tessalit-Gao. Enfin, l’opération constrictor, se voulait sécuriser les axes reliant la ville de Gao et de Bourem en vu d’affaiblir les troupes rebelles.
En 2014, François Hollande annonce la diminution du nombre de soldat engagé dans l’opération Serval pour 1600 hommes et a vu la libération de plusieurs otages en avril 2014 et malgré la reprise des affrontements dans le nord du pays, le 6 mai 2014, après la mort d’un légionnaire français.
- La France dans les médias américains
- Situation de la relation médiatique entre la France et les médias américains
Depuis les attentats terroristes de 11 septembre 2001, la relation entre les médias français et les médias américains se résument à une incertitude similaire en termes d’analyse et de traitement des renseignements, dans un premier temps.
En effet, en termes d’analyses, l’engouement et les traumatismes causés durant les attentats de New York le 11 septembre ont mis dans l’esprit des journalistes américains, un sens critiques accusant à chaque fois le CIA ou le Central Intelligence Agency, dans les divers actes présumés de terrorismes, comme incompétent. Mais tout ceci, également, parce que l’accusation vient parfois du locataire de la maison blanche.
Dans l’opération Serval, les mêmes impressions se sont relatées dans la divergence des informations diffusées par les médias français, sans recoupement, sur les évènements au Mali, comme le soi-disant contrôle total de Konna le 12 janvier, annoncé dans les médias, alors que l’effectivité de cette action ne s’est faite que le 17 janvier. Il en était de même pour le cas des « raids aériens » présumés à Diabaly, annoncé suivant des sources locales, alors qu’aucune action n’a été relatée de la sorte, selon les avis de l’Élysée.
Dans ces deux cas, la position des médias français et américains, relève du flou et de manque de recoupement dans le traitement de leurs informations. Par ailleurs, chacun d’entre eux, cherche à chaque fois des coupables afin de justifier les actions et ainsi, faire monter l’audimat.
Encore sur les deux cas, les médias français comme les médias américains, se basent sur les informations émanant du pays acteurs et émetteurs, et s’adaptent ainsi, aux informations entendues et vues venant des compères outre Atlantique.
Tel a été le cas dans l’annonce de l’attentat du vol Amsterdam – Détroit en 2009. En effet, suite aux manques d’analyse des médias américains, induisant les auditeurs à l’erreur et accusant le CIA, les médias français, sans le moindre recoupement, ont transposé leurs avis sur les mêmes constats.
Cette transposition sans base, des informations émanant des médias et journalistes américains par les journalistes et les médias français et mêmes européens, ne date pas d’hier. Ces derniers ont toujours été une référence pour ses compères européens. De ce fait, on se demande si dans la recherche de scoop, la vérité sur les informations diffusées est vraiment garantie.
Un autre point concerne le rapport Flynn en 2010, qui a vu pertinemment le manque d’analyse des journalistes français et qui se contentent de recueillir les informations données outre Atlantique.
Cependant, dans ce manque d’analyse des médias français, les médias américains semblent de plus en plus critiques par rapport aux journalistes français.
A cet effet, même le journaliste Arthur Goldhammer, chercheur au sein de l’Univeristé d’Harvard, qualifie les informations émanant des médias français comme du « journalisme sensationnaliste »[9] et en prenant les propos du magazine Newsletter.
Toutefois, l’on se demande si c’est constat ne résulte pas d’une part, par l’impressionnisme des journalistes français à l’égard de leurs collègues américains, ou de la francophobie américaine sur les français et l’impression du french bashling, d’une autre.
- Études de cas sur la position des médias sur l’opération SERVAL
Dans le cas de l’intervention de l’Armée française au Mali à travers l’opération Serval, plusieurs points politiques, économiques et militaires sont jugés importants à étudier dans le processus d’analyse médiatique.
En effet, même la mission de la cellule africaine de l’Élysée, dans le cadre de la françafrique est claire « protéger les intérêts de la France en Afrique. » A cet effet, les médias français comme américains ont leurs mots à dire dans la perception de la mise en œuvre de l’opération Serval.
- Les avis des médias français
Dans la réalisation de l’opération Serval, les médias français soutiennent les dire de l’Armée française à travers la nécessité de garder la souveraineté de la France pour défendre ses intérêts dans ses anciennes colonies. Comme le relate Eric Dénécé et Etienne de l’Ancroz dans leurs lignes sur le magazine en ligne Slate, « Nécessité impérieuse liée à sa souveraineté et la défense de ses intérêts, notre pays doit continuer à disposer d’une force interarmées de réaction rapide. »[10]
Mais suivant leurs analyses également, le Mali comme la France ne peuvent mener seuls cette guerre, vue le contexte actuel, et que chaque conflit doit voir le concours des alliés.
Ainsi, dans l’opération Serval, l’Armée française s’est vue prêtée main forte par ses alliés européens et américains, dans le transport surtout aérien. Dans ce cadre, les analystes médiatiques de l’opération mettent en avant l’importance de cette coopération afin de ne pas permettre à une nation de jouer le rôle de gendarme sur un autre pays.
Suivant ces cas, les médias français considèrent l’opération Serval comme « emblématique » en ayant pu mobilisé la CEDEAO, la force de l’Union Africaine ainsi que de l’Union Européenne et des appuis américains, et qui, en amont, a eu l’accord onusienne.
Pour la Libération, ces lignes voient surtout dans ce conflit, la mise en avant de la coopération entre les États Unis et la France en termes de lutte contre le terrorisme. En effet, dans ces lignes, les analystes de ce dernier perçoivent, dans un premier temps, une action positive menée par la France mais qui n’est pas prioritaire pour un appui conséquent de ce dernier.
Par ailleurs, les activités de l’AQMI, en tant que terroristes ne se positionnent qu’à la cinquième place[11], dans la priorisation des luttes anti-terroristes du Pentagone.
Toutefois, comme les avis des professionnels de City Mag, en février 2013, dans l’opération Serval, il y a bel et bien des enjeux politiques et économiques. Certes, la France veut apporter son aide pour favoriser la mise en application des droits de l’homme et la démocratie, mais une question géopolitique entre également en jeu et où les militaires sont un des pions majeurs pour sécuriser les intérêts de la France en Afrique.
En effet, il s’est avéré que le Mali est la porte d’entrée au Niger, qui possède de grande surface pour le gisement de l’uranium et où des entreprises françaises sont responsables de l’exploitation. Mais aussi, une perspective d’exploitation de diverses ressources énergétiques sont en vue dans cette région qui engagent, les la France pour son propre intérêt économique.
- Les avis des médias américains
Ayant eu l’appui du gouvernement américain dans la réalisation de l’opération Serval, il était normal que les médias américains comme le New York times prennent part à la diffusion d’information.
Ainsi, dans ses lignes de publication du 22 janvier 2013, les journalistes, Lydia Polgreen, Peter Tinti et Alan Cowel, ont mis en avant le renfort de l’Armée américaine dans le transport aérien des soldats de l’opération Serval ainsi que des matériels.
Dans le même communiqué, le média américain fait part des actions aériennes menées par les troupes françaises, dans la ville de Diabaly suivant les dires de Mamadou Traoré et d’autres résidents. Cette information qui a été repris par les médias français et américains qui a été ensuite démentie par les stratèges de l’Élysée.
Encore une fois, la recherche de scoop a primé sur la véracité des informations recoupées par les médias. Cette information a, quant même était reprise par les médias français.
Toutefois, vu par les médias américains, l’analyse sur les difficultés présagées en amont par les autorités français et la tournure des évènements, qui se sont nettement aggravés, étaient réel.
En effet, le renfort apporté par les forces de l’Union Africaine ainsi que de l’ONU dans la réalisation de l’opération Serval, mais également, l’engagement de plus de 2500 soldats durant la phase de maîtrise du conflit, ont mis en avant, l’ardeur et la difficulté de la réalisation et de la gestion du conflit au Mali. Par ailleurs, même après la fin de l’étape de combat la plus rude, la position de la France, en gardant plus de 1600 soldats sur place montre que la situation est encore très fragile.
En outre, dans la guerre engagée par l’Armée française face aux troupes rebelles, le New York times accuse les actions françaises comme portant atteinte à la population civile qui se retrouve dans les tirs croisé entre les deux camps. Même le positionnement des français dans les villes étaient qualifié comme, néfaste à la liberté civile, suivant l’interview effectuée sur des civils qui disaient : « Quand je suis avec mon frère dans les champs, ils nous dérangeaient. Ils nous posaient des questions pour vérifier que nous étions frères et sœurs »[12].
Ici, encore, dès le commencement de l’article, la francophobie américaine se fait ressentir. Cette attitude qui accuse souvent la France, par les américains, comme fainéant, incapable de résoudre un conflit tout seul et même de ne jamais gagner sans l’appui des américains[13]. Aussi, le New York Times, accuse l’intervention française comme attentiste et causant des séquelles psychologiques sur la population.
Dans les lignes éditoriales de l’USA Today, les analyses se font beaucoup plus sur des propos émanant de l’avis de l’Armée française et malienne. Les rédacteurs s’appuient sur les données militaires plutôt que sur les propos de la population, dans la réalisation des reportages dans le cadre de l’opération Serval.
Par ailleurs, les recoupements se font sentir à travers des points de vue des membres de l’Armée malienne, ceux de l’Armée française mais également, avec ceux des autorités locales. Ainsi, dans la diffusion d’information par ce dernier, la prise de l’aéroport de Gao de la main des rebelles, a été le premier succès relaté par les forces armées françaises et maliennes. Ce qui a été suivi par les villes de Kidal et Tombouktou[14].
Ainsi, se montrant beaucoup plus objectif par rapport aux analyses apportées sur l’opération Serval, l’USA Today montre des recoupements émanant des avis de part et d’autre des acteurs. Ceci, notamment à travers les résultats évoqués par l’Armée française mais aussi, l’Armée malienne. Elle s’informe également auprès de l’autorité locale afin d’avoir les avis parallèle mais également, au niveau de la population pour connaître les ressentis.
- Comparaison et synthèse générale sur l’image de l’armée française dans les médias américains
Le gouvernement américain, ayant attendu deux semaines après le début de l’opération Serval au Mali, a apporté son aide mais seulement en terme de transport et de moyen de communication. Cet appui s’est bien fait attendre mais positionne également les américains dans une idéologie et un principe qui veut que les autres pays « alliés » aient leurs indépendances dans leurs interventions militaires et qu’ils ne comptent pas en tout temps, aux forces américaines.
En effet, même si Washington et Paris affichent les mêmes objectifs dans la lutte contre le terrorisme, comme le cas présenté au Mali, les américains sont déçus du retrait des troupes françaises en Afghanistan où ces derniers sont les acteurs principaux.
En termes d’informations médiatiques sur les enjeux de l’opération Serval, force est de constater que les opinions divergent sur les deux pays, américains et français. Et même, dans le cadrage contextuel des acteurs médiatiques américains, les fondements même des analyses apportées sont différents.
Pour les français, malgré les pertes et le budget colossal engagé dans le traitement du conflit entre les rebelles touareg et l’Armée malienne, le résultat est un succès et marque une révolution sur les interventions et la mobilisation des troupes françaises les territoires étrangères. En effet, si on prend l’exemple des forces engagées en Afghanistan, quelques temps plus tôt, cette dernière a vu la mise en application de stratégie plus fine qui n’impliquait que 2500 soldats alors que l’opération en Afghanistan, engageant 4000 hommes était vu comme un échec et mal organisé, par les responsables de l’Armée française.
Toutefois, on peut s’apercevoir que les actions menées par l’Armée française dans le pays et son « appui », ne relève pas seulement d’une guerre de libération pour que le peuple malien retrouve la liberté. En effet, il s’agit bien ici d’enjeu technique et économique qui se base sur la stratégie géopolitique des stratèges de l’Élysée, comme le relate certaines presses françaises avides d’analyse. Malgré tout et selon les dire de beaucoup de médias français et ce, ralliant aux propos des responsables de l’Armée et des autorités maliennes, l’intervention française est la bienvenue.
Néanmoins, vu les divergences d’information émanant des médias français, l’impressionnisme américain se fait encore ressentir, plaçant ces derniers dans un critique sévère quant aux recoupements d’information.
Pour ce qui est des interventions de l’Armée française au Mali, les médias anglo-saxons et surtout, façonnent leurs analyses en accusant l’opération Serval comme une opération qui détruit psychologiquement la population mais aussi, ne se base que sur des fondements de stratégie géopolitique pour la France.
En effet, outre Atlantique, l’opinion sur la guerre menée par l’Armée française à travers l’opération Serval, au Mali, donne des impressions différentes sur la position et l’image que portent les médias américains sur les interventions de l’Armée française.
D’un côté, les journalistes américains font part d’une Armée française incapable de gagner sans l’appui extérieur, de l’autre, les médias américains travaillent leurs informations sur des analyses objectives venant des acteurs locaux.
Quoiqu’il en soit, le french blashing ainsi que la francophobie américaine gagne encore du terrain dans les propos émanant des médias outre atlantique. En effet, à travers les interventions menées par l’Armée française en Afrique et notamment, au Mali et en Centrafrique, il est a relaté que la plupart des médias américains met toujours en avant le colonialisme dans ses lignes éditoriales, à l’instar des propos du New York Times.
Conclusion
Les échecs dans la résolution des conflits au Rwanda, la maîtrise de l’Algérie, la défaite française face aux allemands en 1940 et l’appui américain dans le débarquement en Normandie, tout ceci fait des raisons pour les américains à avoir des ressentiments antifrançais et parallèlement la francophobie américaine. Ce ressentiment se reflète même dans les articles médiatiques américains qui jugent les journalistes français comme attentistes et qui ne font pas de recoupement dans les informations qu’ils diffusent. Les articles américains sur l’opération Serval, menée au Mali, le prouve. D’un autre côté, les lignes en manque d’analyse émanant des médias français n’arrangent pas grand-chose.
Par ailleurs, l’aspect de la politique relationnelle « françafrique » menée par la France en Afrique favorise également le french blashing dans les termes et les lignes éditoriales des médias américains, qui soulèvent sans vergogne des propos accusant le retour du colonialisme à travers les actions françaises dans les pays africains.
Toutefois, l’opération Serval menée par l’Armée française au Mali est saluée par beaucoup de pays dans le monde, à l’instar des États-Unis. Et malgré qu’ayant coûté 100 millions d’euro en à peine un mois et demie d’intervention, dans les débuts de l’année 2013, cette opération se voit être comme une réussite des interventions française hors Métropole.
Cette opération a ainsi fait tomber plus de 500 rebelles mais également 6 soldats français. Et un an après les affrontements sévères, certains médias américains comme Washington, saluent la libération des toutes les zones occupées par les rebelles. Mais également, la mise en condition de la population qui peut vivre normalement.
Et malgré que les attaques se poursuivent à l’encontre de Gao et Tombouctou, les forces restantes et placées sur place sécurisent de fait, ces territoires afin d’éviter d’autres envahissements et prises de pouvoir rebelles. Par ailleurs, les médias américains saluent également la maîtrise de la situation faite par l’Armée française qui a permis au citoyen de se doter d’un nouveau Président et d’un nouveau parlement et tout ceci dans des démarches démocratiques.
Néanmoins, avec les antécédents psychologiques mettant en avant la francophobie américaine et le french bashing, les français se trouvent être toujours les victimes des médias américains. Ceci, à travers sa politique intérieure mais aussi, extérieure où la stratégie françafrique et l’intervention militaire de l’Armée française au Mali, est vue par les médias américains, comme une politique de retour au néocolonialisme et qui est basé plus sur des intérêts économiques que le souci de mettre en avant une politique de libération de la population malienne.
Bibliographie
MATHIEN Michel, L’information dans les conflits armés : Du Golfe au Kosovo, L’Harmattan, Paris, 2001
MATHIEN Michel et ARBOIT Gérald, La guerre en Irak : Les médias et les conflits armés, Bruylant, Bruxelles, 2006
PAYEUX Edith et DELY Elizabeth, Comparaison des Médias France – Etats-Unis, Studyrama, Levallois-Perret, 2012
DENECE Eric, Les médias américains et français et le traitement des questions de renseignements, 2010
VAHID Nick Pay, French blashing : pourquoi la France est la victime préférée des médias anglo-saxons, Le nouvel Observateur, 2014
LARCHER Laurent, un an après, quel bilan pour l’opération Serval au Mali, La croix, 2014
Institut Thomas More, Mali : Les relations franco-américaines à l’épreuve de l’opération Serval, 2013
Maurice D., Mali : les dessous de l’opération Serval, 2013
MAGAYE Gaye, Interventions militaires françaises en Afrique : les dessous d’une nouvelle politique, Radio la voix de la Russie, 2013
Intagrist El Ansari, Opération française au Mali : enjeux, conséquences et l’après guerre, 2013
Sources
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- http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20131203185721/
- http://www.atlantico.fr/decryptage/interventions-france-en-afrique-sont-elles-vouees-etre-polluees-heritage-colonisation-ferhat-mehenni-jean-bernard-pinatel-914410.html
- http://www.franceonu.org/la-france-a-l-onu/dossiers-geographiques/afrique-subsaharienne/mali/article/mali-presentation
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Forces_fran%C3%A7aises_hors_de_la_m%C3%A9tropole
- http://www.lemonde.fr/international/article/2014/04/03/l-armee-francaise-hantee-par-le-genocide-rwandais_4394681_3210.html
- http://www.slate.fr/story/69515/mali-guerre-images-videos
- http://intagristelansari.unblog.fr/2013/07/14/guerre-francaise-au-mali-enjeux-consequences-et-apres/
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Forces_arm%C3%A9es_fran%C3%A7aises
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Serval
- http://french.ruvr.ru/2014_01_20/Interventions-militaires-francaises-en-Afrique-les-dessous-d-une-nouvelle-politique-2916/
- http://www.minurne.fr/mali-les-dessous-de-l-operation-serval-par-maurice-d
- http://www.institut-thomas-more.org/fr/actualite/mali-les-relations-franco-americaines-a-lepreuve-de-loperation-serval.html
- http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Un-an-apres-quel-bilan-pour-l-operation-Serval-au-Mali-2014-01-12-1088242
- http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1133010-french-bashing-pourquoi-la-france-est-la-victime-preferee-des-medias-anglo-saxons.html
[1] « Armées : le Livre blanc de la défense nationale et la sécurité nationale », sur Vie Publique, 3 mai 2013
[2] Chapitre VII de la Charte des Nations Unies
[3] MISMA : Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine
[4] CEDEAO : Communauté Économique du Développement des États de l’Afrique de l’Ouest
[5] FATIM : Forces Armées Tchadienne d’intervention au Mali
[6] François Hollande, vœux au corps diplomatiques, 11 janvier 2013
[7] Porte parole du MUJAO, Omar Ould Hamaha, radio Europe 1, 13 janvier 2013
[8] AQMI : Al-Quaïda au Maghreb Islamique
[9] Franceinfotv.fr, d’où vient le « french bashing » des médias américains
[10] Mali, les cinq leçons de l’opération Serval de l’armée française, Slate.fr, février 2013
[11] Libération, Opération Serval : service minimum de Washington, Janvier 2013
[12] New York Times, Afrique, 22 janvier 2013
[13] Wikipedia, francophobie américaine
[14] USA Today, French forces capture Malian extremist territory, 26 january 2013
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