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La réécriture du mythe d’Iphigénie dans les œuvres d’Euripide (Iphigénie à Aulis), de Racine (Iphigénie), de Johnson (The Victim)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La réécriture du mythe d’Iphigénie dans les œuvres d’Euripide (Iphigénie à Aulis), de Racine (Iphigénie), de Johnson (The Victim)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sommaire

 

INTRODUCTION

 

Première partie: La notion de réécriture au théâtre

 

  1. Brève histoire de la réécriture au théâtre (de la tragédie grecque antique à la littérature contemporaine du XXème siècle)

 

  • Définition et portée de la réécriture au théâtre
  • La réécriture au théâtre basée sur l’exemple de la tragédie grecque antique
  • La réécriture au théâtre basée sur l’exemple de la littérature contemporaine du XXème siècle

 

  1. Les formes de réécriture au théâtre (basées sur l’ouvrage de Marie-Claude Hubert : Les formes de la réécriture au théâtre)

 

  • Le mythe, essence de la réécriture au théâtre: le mythe d’Iphigénie au théâtre à travers les trois réécritures d’Euripide, de Racine et de Johnson
  • La manifestation de la réécriture à travers le théâtre
  • La perception de la réécriture (la réécriture comme transformation du texte ou du récit)

 

  • Une perception positive de la réécriture
  • Une perception négative de la réécriture

 

Deuxième partie: La réécriture du mythe ou les variants et les invariants du mythe

 

  1. Les invariants du mythe d’Iphigénie
  2. Les variants du mythe d’Iphigénie
  3. La transposition du mythe antique d’Euripide chez Racine et Johnson

 

 

Troisième partie: Le mythe d’Iphigénie: un mythe purement littéraire?

 

 

  1. La place du mythe dans la littérature : exemple illustré d’Iphigénie
  2. Le mythe à travers le théâtre

 

  • Qu’est-ce qu’un mythe ? Impact du mythe sur la société
  • La réception du mythe littéraire d’Iphigénie
  • La place du lecteur vis-à-vis du mythe : interaction et interdépendance entre mythe littéraire et présence du lecteur

 

 

CONCLUSION

 

BIBLIOGRAPHIE

 

 

 

Première partie: La notion de réécriture au théâtre

 

 

 

  1. Brève histoire de la réécriture au théâtre (de la tragédie grecque antique à la littérature contemporaine du XXème siècle)

 

 

 

  • Définition et portée de la réécriture au théâtre

 

 

 

Généralement, la réécriture décrit l’action de réécrire, c’est-à-dire de choisir un mythe, un livre, une pièce de théâtre ou un simple article et d’écrire une nouvelle histoire à partir de ce dernier. La réécriture a déjà existé depuis les temps anciens, à l’exemple de nombreux ouvrages traitant de la mythologie grecque dont les écrits ont pour source des mythes originaux.

 

 

 

La littérature est indissociable de la réécriture. Cela se manifeste surtout dans les réécritures des mythes dont les auteurs restent inconnus et qui sont réécrits et transformés pour correspondre à l’époque à laquelle la réécriture a lieu. A titre d’exemple, nous pouvons prendre le mythe d’Iphigénie dont la réécriture par Racine effectuée au XVIIe siècle est plus adaptée aux mœurs et coutumes de cette époque qu’à celle où le mythe a commencé à se propager.

 

 

 

La réécriture est également associée au plagiat, comme le confirme Cocteau (1922) : « Le plagiat est la base de toutes les littératures, excepté de la première, qui d’ailleurs est inconnue.[1] ». En effet, The Victim de Johnson est une réécriture du mythe d’Iphigénie empruntant plusieurs passages à l’œuvre de Racine intitulée Iphigénie. Cet emprunt peut être vu comme une forme de plagiat car plusieurs passages d’Iphigénie sont retranscris tels quels dans The Johnson, mais dans la langue anglaise.

 

 

 

Ainsi, la réécriture suscite donc la transformation d’une œuvre ou d’un mythe pour des raisons propres à l’auteur, soit dans une fin d’amélioration ou bien de changement radicale du texte tout en conservant uniquement le fond de l’histoire.

 

 

 

Dans la réécriture, un roman peut subir une transstylisation, cela signifie que le style de l’écriture est changé. C’est le cas d’une versification qui peut être opérée par l’auteur de la réécriture qui changera complètement le roman d’origine en poésie ou en pièce de théâtre. De même, une pièce de théâtre peut également être réécrite et reprise pour devenir une nouvelle, un récit fantastique, etc.

Dans ce contexte, nous pouvons voir que la réécriture est apparue au théâtre depuis son origine. On peut citer l’exemple de la tragédie grecque qui s’est fortement inspirée des différents mythes tels qu’Iphigénie, Ulysse, les dieux de la mythologie grecque, les épopées d’Homère[2].

 

 

 

En parallèle, de nombreuses pièces de théâtre du Moyen-âge telles que les œuvres de Shakespeare sont issues de représentations et d’adaptations de plusieurs mythes, nouvelles, etc. dans un sens, nous pouvons avancer que la réécriture fait partie des fondements du théâtre puisque ces deux éléments sont indissociables. Pour illustrer ce propos, nous allons voir la réécriture au théâtre basée sur l’exemple de la tragédie grecque antique.

 

 

 

  • La réécriture au théâtre basée sur l’exemple de la tragédie grecque antique

 

 

 

La tragédie grecque constitue le point de départ des réécritures. En effet, elle a produit les écrivains tragiques les plus fameux desquels les réécritures découlent, à savoir Sophocle (496 à 406 av. J.-C), Euripide (480 à 406 av. J.-C) et Eschyle (525 à 456 av. J.-C)[3]. Pour rappel, la tragédie grecque antique parle de la mythologie grecque qui narre les épopées de multiples héros aux pouvoirs fantastiques confrontés à un destin supérieur à celui des hommes. Ces héros sont des dieux, des demi-dieux ou des humains très puissants qui doivent franchir un nombre incalculable d’obstacles presque infranchissables et dont la force n’est pas comparable à celle des simples mortels.

 

 

 

La tragédie grecque antique trouve son fondement vers le V et le VIème siècle avant Jésus-Christ et naît d’une utopie religieuse. En effet, elle est issue des célébrations religieuses à l’effigie du dieu de la vigne, du vin et de ses excès : Dionysos. Le terme tragédie lui-même est issu de la composition de deux mots grecs : tragos signifiant bouc et ôdè signifiant chant.

 

 

 

La tragédie grecque antique repose sur le théâtre et sur le jeu d’acteur et l’intervention d’un chœur qui, en temps normal,  chante pour marquer le passage d’un acte à un autre, comme on peut le voir dans Iphigénie à Aulis d’Euripide. A cette époque, le théâtre constituait un point de rencontre entre toutes les classes sociales et servait à la fois d’amusement, de transmission de savoir, de divertissement, etc.

 

 

 

 

 

Euripide, Sophocle et Eschyle peuvent être considérés comme les précurseurs de la tragédie grecque antique. En effet, ces trois écrivains antiques ont su faire des mythes des représentations théâtrales qui ont fait l’objet de plusieurs réécritures bien des siècles plus tard. Euripide était un

[1] Cocteau Jean cité par Giraudoux J. (1922) : Siegfried et le Limousin.

[2] Hubert M-C. (2006) : Les formes de la réécriture au théâtre, France, Publications de l’Université de Provence, 316 pages

 

[3] De Romilly J. (2006) : La tragédie grecque, Presses Universitaires de France – PUF, 192 pages.

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