La Relation Soignant-Soigné : Défis et Perspectives dans la Prise en Charge d’un Patient en Refus de Soin
Sommaire
- L’infirmier: 9
- Législation et rôle infirmier 9
- Principes éthiques. 9
- Le soin. 11
- Le prendre soin. 11
- Le consentement au soin. 12
- Le refus de soin. 12
- La communication dans le soin. 14
- Acteurs en présence. 15
- Communication verbale. 16
- Communication non verbale. 17
- La relation soignant-soigné. 18
- La relation d’aide. 18
- Les soins relationnels. 20
- Facteurs favorisants la relation soignant-soigné. 21
- Cadre pratique. 22
- Méthodologie. 22
- Type d’enquête : entretien semi-directif. 22
- Population cible. 23
- Guide d’entretien. 23
- Résultats. 24
- Recueil des résultats. 24
- Analyse des résultats. 24
- Discussion. 30
- Conclusion. 34
I. Introduction
« On n’est pas soigné uniquement par un savoir technique, mais aussi, et d’abord, par un être humain, le soignant, qui établit une relation d’échange avec le soigné »[1]
Lors de mon stage dans une maison de convalescence en tant qu’élève infirmière de 2ème année, j’étais en charge de Mme R, âgée de 74 ans, 8 enfants et 12 petits enfants, hospitalisée suite une altération de l’état général. Mme R ayant fait une réaction allergique (brûlure au 2ème degré) à un médicament qui a engendrée une dégradation importante de sa santé que ce soit au niveau physique, psychologique, physiologique, social et familial.
A la suite de cela, Mme R a du mal à faire confiance au personnel soignant et se trouve même en situation de refus de soin.
Selon Watson, « les soins infirmiers sont souvent inspirés par le principe de la sollicitude (caring) qui définit le climat du soin et qui selon lui englobe les aspects scientifiques, humanistes, instrumentaux et expressifs ainsi qu’une signification tous indissociables les uns des autres dans l’acte de soins. Le soin commence quand l’infirmière entre dans le champ phénoménal d’une autre personne, qu’elle perçoit et ressent le vécu de l’autre et qu’elle répond de manière à lui permettre d’exprimer ses sentiments ou des pensées qu’il rêvait d’exprimer»[2].
Mais lorsque le patient a perdu toute confiance envers le personnel infirmier suit à un traumatisme antérieur, qu’en sera-t-il du bon déroulement des soins ? De la relation soignant-soigné ?
Dans un premier temps sera délimité le cadre conceptuel de ce travail par le développement du concept du soin suivi du celui du langage et de la communication avant de terminer sur la relation soignant-soigné dans la prise en charge de patient âgé.
Dans un second temps, une enquête se basant par un entretien semi-directif sera réalisé afin d’avoir un état actuel et pratique de la réaction des soignants face à un patient en refus de soin compte tenu d’une rupture totale de confiance envers le personnel soignant.
Finalement, une confrontation des résultats pratiques obtenus avec le cadre conceptuel sera effectuée afin de donner une ou des réponses à la problématique avant de conclure.
II. Situation d’appel et questionnement
Lors de mon stage en tant qu’élève infirmière de 2ème année, dans une maison de convalescence, j’étais en charge d’accueillir dans la structure Mme R, âgée de 74 ans, 8 enfants et 12 petits enfants, hospitalisée pour une prise en charge d’une altération de l’état général.
À la suite d’une hospitalisation, Mme R fait une réaction allergique (brûlure au 2ème degré) à un médicament prescrit. Cet incident entraine chez la patiente, une dégradation importante de sa santé que ce soit au niveau physique, psychologique, physiologique, social et familial.
D’ailleurs, durant le recueil de données, j’ai été interpellée par la longue liste d’allergies médicamenteuses qui accompagne le dossier médical de cette patiente, mais aussi par l’un de ses antécédents médicaux. En effet, il est écrit que lors d’une hospitalisation en 2012 Mme R a présenté un syndrome de Lyell[3] (« Nécrolyse épidermique toxique, désigne une maladie de la peau (dermatose) grave et potentiellement mortelle. Elle se manifeste par la formation soudaine de plaques rouges et de bulles sur différentes parties du corps, comme si la peau avait été exposée à une substance chimique. La maladie semblerait être provoquée par l’intolérance à certains médicaments comme certains anti-inflammatoires, l’aspirine dans certains cas, certains antibiotiques (surtout les sulfamides.)) ».
Ne connaissant pas cette pathologie, j’interroge mes collègues mais personne ne sait ce que c’est, c’est d’ailleurs la première fois qu’ils en entendent parler.
Le lendemain, j’accompagne Mme R pour sa toilette car elle a du mal à rester debout longtemps, elle se fatigue vite.
En l’aidant à se déshabiller, je constate qu’elle a des cicatrices de brûlure presque sur tout le corps. Elle m’explique que lors d’une précédente hospitalisation, on lui a prescrit par erreur un antibiotique à laquelle elle était connue allergique qui a entrainé ces brûlures.
Malgré ses rappels auprès de l’infirmier qui lui a administré son traitement, au sujet de sa liste d’allergies, l’erreur n’a pu être évitée car elle n’a pas été écoutée. Suite à cela, elle a été hospitalisée pendant 3 mois dans un service de grands brûlés. Elle se trouvait entre la vie et la mort. Bien qu’elle s’en soit sortie, elle a gardé de lourdes séquelles telles une hypersensibilité au soleil et aux produits cosmétiques, une sécheresse oculaire, une baisse de la vue et une station debout difficile. Elle m’explique aussi qu’elle est devenue très méfiante et a perdu confiance envers le personnel médical et paramédical.
Après la toilette, j’aide Mme R à s’installer confortablement dans son fauteuil et lui donne son traitement médicamenteux (un antidiabétique et un antihistaminique).
A ce moment, je fais face à une résistance de la part de la patiente. Elle me pose beaucoup de questions sur les médicaments, elle me dit qu’elle ne les reconnaît pas et me rappelle qu’elle fait des allergies.
Je tente de la rassurer en lui expliquant que quelquefois les médicaments peuvent avoir une forme ou une couleur différente de ceux qu’elle prend à la maison, que j’ai bien vérifié et qu’il s’agit simplement de son traitement habituel.
Je lui explique l’importance de poursuivre son traitement pour le diabète pendant son séjour dans la maison de repos.
Mais rien n’y fait, je ressens sa méfiance et surtout sa peur. Je n’insiste pas et informe l’infirmière de la réaction de la patiente. Celle-ci me précise que depuis 4 jours elle les refuse et ce même avec le médecin. L’infirmière me précise que le 1er jour où elle a refusé son traitement, l’équipe soignante a pensé qu’il serait intéressant de lui prévenir des effets néfastes d’un diabète non traité sur sa santé mais malheureusement la dame est resté « sourde ».
Dans l’après-midi, Mme R, reçoit la visite de ses filles, dans un souci de mieux comprendre afin de mieux aider cette patiente, je décide, avec l’accord de l’infirmière, d’aller discuter avec elles.
Je leur fais part du refus de leur mère de prendre ses médicaments. Elles m’expliquent que la réaction de leur mère est normale et qu’il ne s’agit pas d’un « caprice » ; la peur de prendre des médicaments et la méfiance qu’elle éprouve envers le corps paramédical est une attitude qui apparait chez les personnes qui ont été victimes du syndrome de Lyell.
Effectivement, d’après mes recherches, il est dit que l’un des effets secondaires qu’entraîne ce syndrome est le risque émotionnel comme la peur des médicaments, la peur des soignants chez certaines personnes.
A la suite de cela, je me suis entretenu avec le médecin par rapport au cas de Mme R. et selon lui c’est une patiente qui a vécu un véritable traumatisme, (en citant un exemple : le syndrome de Lyell c’est comme si vous étiez dans une maison en feu), elle sort depuis peu du service des grands brûlés, les émotions sont toujours fortes et présentes, il faut donc accepter qu’elle ressente pour le moment cette méfiance envers nous.
Il me fait d’ailleurs la remarque que pour lui, la dame est en stress post-traumatique et qu’il faudra du temps malheureusement pour qu’elle refasse à nouveau confiance dans le corps médical et para médical.
Face au refus de prendre les traitements avec les soignants, le médecin s’est entretenu avec la famille, et d’après celle-ci, leur mère a l’habitude chez elle de gérer seule ses traitements.
Le médecin propose donc à la famille de ramener ses traitements, et nous demande de faire une surveillance sur l’observance des traitements.
L’infirmière constate par la suite qu’elle prend bien ses traitements, qu’elle gère aussi sa glycémie capillaire et la note dans son carnet de suivi.
Face à ce récit, je me sens très mal à l’aise en tant que soignante. Bientôt, je vais être amenée à prendre en charge des malades et à administrer des traitements sur prescription médicale, c’est une responsabilité lourde de conséquences lorsque l’on réfléchit au cas de Mme R.
Pour analyser cette situation, j’ai défini les concepts de santé, de handicap, de qualité de vie, d’émotion, de vulnérabilité et de banalisation de l’humain dans un champ disciplinaire des sciences humaines. Pour parfaire mon raisonnement, j’ai mis directement en lien les concepts cités ci-dessus avec la pathologie dite syndrome de Lyell qui est le fil conducteur de ma situation d’appel. Et enfin, au niveau législatif, je ferai ressortir les notions de compétences et de responsabilités qui relèvent du rôle propre et prescrit de l’infirmier dans les décrets légiférés.
Quelles sont les répercussions de cette erreur médicamenteuse sur la santé de Mme R ?
Le concept de santé[4] est défini selon L’OMS comme tel : « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Le syndrome de Lyell a entrainé chez Mme R :
- des décompensations physiques (baisse de la vue, hypersensibilité au soleil et aux produits cosmétiques, essoufflement au moindre effort, difficulté à rester debout et à marcher)
- des décompensations psychologiques (appréhension des hôpitaux, phobie des médicaments, perte de confiance vis-à-vis du personnel soignants et des médecins)
- des dommages esthétiques (cicatrices de brûlure sur le corps, cicatrices de brûlure sur le visage)
- des atteintes émotionnelles (peur, colère)
En tenant compte de la définition du concept de santé, on peut dire que Mme R n’est plus dans un état de complet bien être.
Le manque de vigilance dans l’administration du traitement a engendré un syndrome de Lyell. Ce syndrome, selon AVIMEDI[5] entraîne chez les victimes des séquelles ophtalmologiques qui peuvent aller jusqu’à la cécité. Cette baisse de la vision est un handicap[6] pour Mme R.
Le concept de Handicap se définit sur trois critères selon la CIF (Classification Internationale du Fonctionnement et du Handicap) :
- une déficience fonctionnelle : diminution de la vue, difficulté pour rester debout, besoin d’une tierce personne ;
- une limitation d’activité : difficulté à la marche, essoufflement au moindre effort ;
- une restriction de la participation : Mme R ne peut plus faire la cuisine, ni s’occuper de ses petits enfants.
Ces multiples séquelles retentissent lourdement sur sa qualité de vie[7] qui est définie comme « la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes ». Depuis qu’elle a été victime du syndrome de Lyell, Mme R est devenue dépendante des soins, elle ne fait plus les activités qu’elle faisait auparavant (s’occuper de son poulailler et de son jardin, recevoir et cuisiner pour sa famille, sortir avec ses amis).
Au vu de la définition ci-dessus, Mme R ne peut plus promouvoir à sa qualité de vie d’avant.
Aussi, son état physique a entrainé des modifications dans son environnement matériel, financier et humain comme par exemple, le réaménagement de sa maison, le besoin d’une tierce personne dans les actes de la vie quotidienne.
La perturbation de sa qualité de vie, a entrainé chez Mme R plusieurs types d’affects. Effectivement, le changement physique, psychologique et social a provoqué des émotions. Le concept d’émotion est défini par Norbert SILLAMY[8] (Psychologue) comme une : « réaction globale, intense de l’organisme à une situation inattendue accompagnée d’un état affectif de tonalité pénible ou agréable ».
Selon le dictionnaire en ligne www.larousse.fr, l’émotion est définie comme une : « réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement »[9].
Dans le cas de Mme R, l’administration médicamenteuse et le manque de vigilance des soignants ont constitué « une stimulation venue de l’environnement », ce qui a entraîné un « état affectif de tonalité pénible » qui se traduit chez elle par la peur.
La peur est souvent présente : « c’est une réaction psychologique, émotionnelle et physique face à la perception d’un danger réel ou supposé. La peur recouvre des sensations très fortes comme l’effroi, la terreur, ou des sensations plus atténuées comme la crainte »[10]. Effectivement, la peur a suscité chez Mme R la crainte du danger supposé, la peur des soignants, la peur des médicaments.
La dégradation de santé et le handicap de Mme R, l’a rendue vulnérable, le concept de vulnérabilité[11] d’après Nicolas ANTENAT (Docteur en philosophie) « traduit une situation de faiblesse à partir de laquelle l’intégrité d’un être est ou risque d’être affectée, diminuée, altérée, elle rend compte d’un état instable qui risque de se dégrader, la dégradation elle-même dépendant de l’état de la personne et des facteurs de fragilités ».
Suite à l’administration d’un antibiotique, la santé de Mme R a été fragilisée. Cela a engendré des complications et a causé une réaction immunitaire importante : « la vulnérabilité est d’autant plus forte que l’individu ne survient pas à identifier ses besoins propres face aux nouvelles prescriptions qui lui sont données »[12]. Effectivement, quand j’ai donné à Mme R un antihistaminique et son traitement pour le diabète (traitement qu’elle prenait déjà chez elle), elle a refusé catégoriquement de les prendre.
La situation narrée et vécue par Mme R me questionne quant à la place de « l’humain » dans un soin technique. N’a-t-on pas banalisé l’humain (notion développée par W.HESBEEN dans son livre sur la pratique des soins)[13] au dépend d’un soin technique ici l’administration du médicament ?
Tout d’abord, pour mieux comprendre ce terme, décortiquons l’expression banalisation de l’humain.
Le terme « banal » selon le site www.cnrtl.lexicographie, souvent utilisé pour décrire un objet, signifie dans ce contexte : « qui ne présente aucun élément singulier, qui est conforme à des normes adaptées au plus grand nombre d’usagers »[14].
Le terme « humain » tiré du livre l’Univers du Soins, peut être défini ainsi : « sa raison (ou pensée, ou encore intelligence), les émotions et sentiments dont il fait preuve »[15].
Si je m’appuie sur ces deux définitions, il reviendrait à dire que banaliser l’humain c’est de ne pas reconnaitre à l’individu sa personnalité, son existence, tel un objet sans aucune spécificité.
La banalisation de l’humain[16] définie par Walter. HESBEEN (Infirmier ; Docteur en santé publique) c’est « l’oubli, au sein des pratiques du quotidien, de l’humanité même de l’humain, de sa singularité, de sa sensibilité. La banalité de l’humain ne permet pas de le bien traiter. En effet, la bientraitance requiert que l’on se montre vigilant pour identifier ce qui est important pour cet autre dans la situation particulière qui est la sienne. Il s’agit, pour bien traiter, de se montrer humblement mais résolument soucieux de ce qui soucie l’autre ».
La banalisation vue par Marie De HENNEZEL (Psychologue), dans son ouvrage Les valeurs du soin : « Croyez-moi, lorsqu’on est dépendant, incapable de communiquer par la parole, les mains attachées et qu’on a des douleurs dans tout le corps, le plus important, ce ne sont pas les perfusions et les pansements, mais plutôt un sourire, un regard, une information rassurante et une main qui ne vous considère pas comme un objet, mais comme une personne. C’est là que la démarche de soin prend tout son sens. J’ai parfois été traitée comme un objet »[17].
Pour W. HESBEEN, banaliser l’humain, renvoie à la non bientraitance de l’individu. D’après lui, pour bien traiter il faut se montrer soit même humain. C’est-à-dire que le soignant doit faire preuve de sensibilité tout en ayant une attitude bienveillante à l’égard de la personne en souffrance. L’exemple cité par M. De HENNEZEL, montre bien que malgré des soins techniques effectués, la personne malade attend du soignant une attitude plus attentionnée, réconfortante et humaine. C’est-à-dire, qu’au delà des soins techniques, le soignant doit opter pour une attitude chaleureuse dans le regard, dans les gestes et dans les mots.
Ces deux auteurs attirent particulièrement notre attention sur le fait que la personne soignée doit être traitée comme sujet et non comme objet de soin. Et si je dois reprendre les termes de la charte du patient hospitalisé celui-ci doit être traité avec égard et ce dans le respect de sa dignité.
Je partage la réflexion de ces deux auteurs car, selon moi, « banaliser l’humain » c’est ne pas favoriser l’écoute, ne pas prendre en compte les ressentis du patient et se baser uniquement sur l’aspect technique et prescrit du soin. En outre, la banalisation de la personne peut entrainer un manque de vigilance car le soignant est en absence d’écoute (il n’entend pas) et en absence d’observation (il ne voit pas).
Dans la situation initiale, Le médecin prescrit un traitement qui est contre-indiqué pour la patiente ; l’infirmier respecte la prescription médicale et applique la thérapeutique. La patiente est observant à ce traitement ; après trois prises, les réactions cutanées apparaissent.
Sur le plan professionnel, avant d’administrer un médicament, l’infirmier fait appel à ses connaissances, ses compétences et à son jugement pour évaluer le patient, le médicament à administrer.
Après avoir mis en lumière les répercussions de cette erreur sur la santé, les émotions et la qualité de vie de Mme R. Je me questionne à présent sur la relation soignant-soigné, en effet, je constate qu’il y a une rupture de confiance dans cette relation. La confiance n’est elle pas la base de toute relation de soin ?
- Comment peut-on accompagner une patiente qui souffre d’un syndrome post-traumatique et en rupture totale de confiance envers le soignant ?
- Bien que la patiente ai peur de la thérapeutique, comment expliquer que malgré cette peur, elle prend ses traitements seule, avec la famille, mais les refuse catégoriquement avec l’infirmier ?
- Le fait que la famille lui ramène les traitements n’est ce pas la signification d’une rupture de la relation soignant-soigné ?
Dans la situation d’appel exposée ci-dessus, je me suis trouvé face à une patiente avec multiples problèmes : une erreur de prescription médicamenteuse, la sécurité du patient mis en jeu, le syndrome de Lyell et ses complications, la rupture de confiance dans la relation soignant-soigné, l’intervention de la famille, la non prise du traitement avec l’infirmier.
C’est une situation qui a donc été pour moi très complexe à traiter, car elle dénombre plusieurs problématiques.
Ainsi, pour analyser au mieux et objectivement cette situation je me suis questionnée sur tous les points, ce qui en ressort pertinemment de cette situation c’est la confiance rompu du patient envers les soignants, car il me semble que la confiance n’est pas qu’un mot qu’on prône à travers le soin mais c’est bien grâce à elle que le soin existe et prend du sens.
Ce qui m’amène ainsi à ma question de départ : En quoi l’absence de confiance du patient envers l’infirmier altère t’il la relation soignant-soigné ?
III. Cadre conceptuel
A. L’infirmier:
1. Législation et rôle infirmier
L’exercice de la profession infirmière est régi par le code de la santé publique, décret du 29 juillet 2004 qui stipule :
Article R4311-2 : « Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. […]. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle :
1° de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l’autonomie de leurs fonction vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familiale ou social. »[18].
Les fonctions de l’infirmière reposent donc principalement sur:
- le bien-être physique et psychologique du patient
- l’administration des médicaments ou autres outils thérapeutiques
- le travail en équipe pluridisciplinaire par l’organisation et la coordination des actions avec le: médecin traitant, pharmacien, kinésithérapeute…
L’infirmière se doit alors d’agir en application de son rôle propre, requérant des connaissances spécifiques sur les pathologies des patients afin de prodiguer les soins adéquats en termes de qualité.
2. Principes éthiques
Etymologiquement, le mot éthique vient du latin ethicus [19]qui suppose un sens moral que l’individu se doit de suivre et d’appliquer dans sa vie en société.
Selon Jean-François Malherbe, « l’éthique est le travail que ses membres consentent à faire les uns avec les autres sur le terrain pour réduire, autant que faire se peut, l’inévitable écart entre leurs pratiques et les balises affichées dans divers textes normatifs censés les régir »[20].
En somme, l’éthique dans le domaine médical renvoie au respect de l’intégrité de la personne qui est d’ailleurs conforté par Emmanuel HIRSCH et Catherine OLLIVET : « renvoient aux fondements des Droits de l’homme, aux valeurs de la démocratie, aux déontologies et bonnes pratiques professionnelles »[21].
La démarche éthique repose sur quatre (04) piliers :
a) Principe d’autonomie
Dérivé du grec « autos » et de « nomos », qui signifie littéralement ses propres règles et/ou loi, l’autonomie peut être traduite comme étant la faculté, la capacité à agir par soi-même sans nécessiter d’aide extérieure à travers une certaine liberté.
Dans le jargon médical, le principe d’autonomie présente des écueils qui sont fonction de la capacité du patient.
Le personnel soignant devra alors assurer qu’une autonomie aussi minime soit-elle puisse se retrouver dans la vie quotidienne du patient à savoir notamment le choix de l’heure du soin et de son bon déroulement.
Dans le cas où le patient n’est plus en état de prendre des décisions, le principe d’autonomie prendra son sens dans les décisions antérieures et/ou prévues du patient et connues de la famille ou d’une personne de confiance ou d’un tuteur selon la législation en vigueur. Sylvie PANDELE de préciser d’ailleurs que : « L’accompagnement se veut ajustement, cheminement, suppléance prudente à la faillite de l’autonomie »[22] .
b) Principe de bienfaisance
Le principe de bienfaisance priorise en premier lieu le bien être et l’intérêt du patient.
Il représente ainsi le pilier de tous soins effectués. Du pont de vue bénéfice –risque, le principe de bienfaisance prime sur le bénéfice du patient.
c) Principe de non-malfaisance
Le principe de non-malfaisance ou encore de non-maléficience s’interprète comme l’application du primum non nocere, fondement de l’éthique médicale, qui est littéralement traduit par « tout d’abord, ne pas nuire » et qui suppose que les risques éventuels pour le patient ne peuvent être tolérés qu’en fonction du bénéfice apporté pour ce dernier, ce principe rejoint donc celui de la bienfaisance dans le rapport bénéfice-risque.
d) Principe de justice
Le concept de justice exige dans le contexte médical un traitement équitable de tout un chacun sans prendre en compte les conditions sociales, la qualité de vie du patient.
Actuellement, le droit social pour l’accès général aux soins est reconnu en ne tenant pas compte du contexte financier de même que du rang social du patient.
B. Le soin
D’après le Dictionnaire des soins infirmiers, le soin se définit comme : « une action ou un ensemble d’actions qu’une personne accomplit pour se soigner ou pour soigner autrui »[23].
1. Le prendre soin
Relativement au mot « soin », le concept du « prendre soin » peut avoir diverses définitions.
Selon Walter HESBEEN : « le concept de « prendre soin » désigne cette attention particulière que l’on va porter à une personne vivant une situation particulière en vue de lui venir en aide, de contribuer à son bien-être, de promouvoir sa santé »[24] et de rajouter que « Prendre soin est un art, il s’agit de l’art du thérapeute, celui qui réussit à combiner des éléments de connaissance, d’habileté, de savoir être, d’intuition qui vont permettre de venir en aide à quelqu’un, dans sa situation singulière»[25].
La philosophie de l’Humanitude stipule que : « Prendre-soin d’une personne, c’est toujours l’aider à prendre soin d’elle-même. C’est à la fois procéder à des actions et à des traitements ciblés sur la pathologie dont elle souffre, pour en réduire au maximum les atteintes et les conséquences, et prendre soin des forces vives de la personne, de tout ce qui en elle est sain et lui permet de résister et de lutter»[26].
Le concept de « prendre soin » repose alors sur un principe de valeurs qui mobilise le désir et la volonté du soignant, à prendre soin selon une démarche professionnelle et réfléchie, qui considère l’aspect humain du patient dans sa pratique infirmière. Autrement dit, outre ses connaissances théoriques et sa maîtrise de la pratique infirmière, le personnel de santé se doit de prendre soin de son patient par le biais de qualité relationnelle et d’humanitude, mais il se doit également de s’assurer du consentement de celui-ci.
2. Le consentement au soin
Du verbe consentir qui signifie «accepter que quelque chose se fasse, acquiescer, être d’accord »[27]. Le consentement au soin représente également un droit : le droit du patient de pouvoir exprimer sa volonté en lui donnant la possibilité de consentir au soin tout en lui permettant de le refuser.
Le consentement aux soins peut alors se définir comme l’adhésion complète, bien que résiliable à tout moment, du patient à son projet de soin
D’ailleurs, la loi du 04 mars 2002, complémentairement à la loi du 22 avril 2005 affirme que « tout acte de soins, qu’il consiste en examen pour diagnostic ou en traitement, doit faire l’objet d’une explication claire, compréhensible et adaptée au patient ; et l’on doit recueillir son consentement pour le pratiquer. » [28]
De ce fait, le concept de consentement au soin place le patient en tant que « partenaire » et non « objet de soins » dans sa prise en charge. Effectivement, le patient ne « subit » plus, il est décisionnaire dans la réalisation et l’exécution des soins que nécessitent sa prise en charge. Il se base également sur la relation de respect et de confiance entre le soignant et le soigné qui validera les actes du soignant.
De plus, la charte du malade hospitalisé (circ. du 06 Mai1995) affirme que «tout patient informé… des risques encourus peut refuser un acte de diagnostic ou de traitement à tout moment ».
En outre, la loi du 02 Janvier 2002 conforte également ce concept de consentement par le développement d’accompagnement personnalisé et la promotion de l’autonomie du patient par « son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision ».
S’il est clair que le soignant se doit de rechercher le consentement du patient, celui-ci est également en droit d’en exprimer le refus.
3. Le refus de soin
Etymologiquement, le refus dérive du latin refutare qui signifie « ne pas accepter ce qui est proposé, présenté »[29].
Le refus de soin peut donc se définir comme étant le non consentement des soins qui lui sont proposés bien que ces derniers puissent lui être nécessaire.
Autrefois, d’un point de vue juridique, le consentement du patient à bien vouloir subir des actes chirurgicaux était le seul consentement requis et nécessaire avant toutes interventions chirurgicales.
Depuis, 2002, le patient est placé au centre des soins. En effet, la loi n°2002-303 du 4 Mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité des soins stipule que «toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qui lui sont fournies, les décisions concernant sa santé […] et qu’aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment » (article L1111-4 du CSP)[30].
De ce fait, un soin ne peut donc être effectué, réalisé sans le consentement préalable du patient qui se voit doter d’un pouvoir de décision lui permettant de refuser un soin. Ce qui affecte énormément le travail des soignants qui peuvent se retrouver en situation de dilemme face à un refus de soin d’un patient dont la vie dépendrait de la réalisation de ce soin.
Il apparaîtrait que «l’épuisement lié aux différents renoncements obligés qu’apporte la vieillesse, les deuils à faire par rapport aux pertes physiques, la perte du statut social antérieur » sont perçus comme « un sentiment de perte de la maîtrise des évènements, voire un sentiment de déshumanisation » chez le patient âgé[31] et peuvent l’inciter à refuser le soin, même juste pour être reconsidérer comme un être humain, une personne à part entière et non un « objet de soins ».
Le refus de soin peut être la conséquence d’un manque voire même d’absence d’informations. Pourtant, la loi du 04 Mars 2002 affirme que : « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences […] Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables » (article L1111-2 du CSP)[32].
L’incompréhension du soin est également un facteur déterminant pour expliquer le refus de soin du patient pour diverses raisons telles une vitesse d’intonation trop rapide pour le patient, un vocabulaire incompréhensible pour le patient, des perturbations environnementales … la nécessité d’adopter un discours adapté au patient : usage de mots simples, attitude empathique … est ainsi primordiale afin de s’assurer de la totale compréhension du patient quant au soin qui sera réalisé.
C. La communication dans le soin
La philosophie du langage repose sur la « Faculté que les hommes possèdent d’exprimer leur pensée et de communiquer entre eux au moyen d’un système de signes conventionnels vocaux et/ou graphiques constituant une langue; p. méton. le langage comme réalisation de cette faculté.»[33]
Etymologiquement, le mot communication est dérivé du mot latin « communis » qui signifie « mettre en commun » et « être en relation avec »[34].
Le terme « communiquer » suggère alors l’établissement d’une relation entre au minimum deux (02) individus à travers le langage une transmission d’information(s) verbale ou non, à savoir : via le langage, des gestes, des mimiques ou encore des attitudes.
Le verbe communiquer peut alors se définir comme une : « action de transmettre un message, une information ; expliquer, faire partager une connaissance ; être en relation avec quelqu’un ; faire partager ; transmettre par contact»[35].
Ainsi, la communication peut être définie comme l’« action de communiquer avec quelqu’un, d’être en rapport avec autrui, en général par le langage ; échange verbal entre un locuteur et un interlocuteur dont il sollicite une réponse » ou l’« action de mettre en relation, en liaison, en contact, des choses.»[36].
Carl Rogers[37] montre trois (03) dimensions dites « rogeriennes » de la communication qui s’avèrent être les piliers du « savoir être » et du « savoir faire » pour le soignant, à savoir :
- Dimension d’empathie : tenir compte du soigné et nécessite la compréhension de ses sentiments sans les accaparer : « Il convient de comprendre le monde du patient comme s’il était le votre, mais sans jamais oublier la qualité de « comme si » ». (Carl Rogers)
- Dimension de congruence ou authenticité : afin qu’il ne puisse y avoir de contradiction entre les paroles et la compréhension de ces dernières d’après l’expression non verbale associée.
- Dimension de considération positive : conjointement à une confiance mutuelle et notamment à la capacité du patient de se prendre en charge car « le seul apprentissage qu’influence réellement le comportement d’un individu est celui qu’il découvre lui-même et qu’il s’approprie » (Carl Rogers).
Le verbe communiquer peut alors se définir comme une : « action de transmettre un message, une information ; expliquer, faire partager une connaissance ; être en relation avec quelqu’un ; faire partager ; transmettre par contact»[38].
Ainsi, la communication peut être définie comme l’« action de communiquer avec quelqu’un, d’être en rapport avec autrui, en général par le langage ; échange verbal entre un locuteur et un interlocuteur dont il sollicite une réponse » ou l’« action de mettre en relation, en liaison, en contact, des choses.»[39].
1. Acteurs en présence
a) Le soignant : l’infirmier
Dans le cadre législatif, l’infirmier est régi par le Code de la Santé Publique du 29 Juillet 2004
L’infirmier défini comme étant «… toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu… »[40].
Par rapport aux actes professionnels, il est stipulé que : « …Les soins infirmiers, préventifs, curatifs, palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade… ».
Cela suggère que le prendre soin du patient soigné ne se limite pas seulement à son corps physique mais doit également tenir compte des dimensions psychosociales du patient. Autrement dit, la nature des soins prodigués doit être à la fois technique et relationnel.
De plus, P. Paille et A. Mucchielli affirment que : « Comprendre, c’est perdre un peu de soi pour gagner un peu de l’autre, accueillir l’inconnu pour se dégager du connu »[41][42].
b) Le soigné
Le soignant, comme stipulé dans l’ouvrage « Communication soignant-soigné : repères et pratiques » se doit de prendre soin de l’Homme à savoir le corps autant que l’esprit.
Ce qui suppose entre autres le respect et la préservation de la dignité du soigné, autrement dit à respecter sa différence, ce qui est largement conforté par la charte du patient hospitalisé (Annexe I) qui porte sur l’accès au service public pour tous, le droit à des soins et à une information de qualité, la liberté individuelle, le consentement, le respect de la vie privée et de l’intimité, et le droit au recours juridique.
De plus, l’article R4312.2 du code de la santé publique rappelle que : « L’infirmier ou l’infirmière exerce sa profession dans le respect de la vie et de la personne humaine. Il respecte la dignité et l’intimité du patient et de la famille.»
2. Communication verbale
Comme son nom l’indique, la communication verbale peut se décrire comme l’échange verbal, entre deux personnes dites d’émettrice de message ou d’information, c’est-à-dire le soignant, et la personne qui reçoit l’information autrement dit le patient ; et inversement lorsque le patient exprime ses besoins. Une interaction entre les deux acteurs est donc primordiale avant tout.
La communication verbale peut ainsi se définir comme l’emploi de la parole à travers des signes linguistiques comme les mots, les phrases, les intonations qui constituent le langage.
Ces signes étant les outils utilisés pour transmettre les messages qui exprimeront : les pensées, les idées, les émotions … bref d’établir une relation entre deux personnes, à savoir la relation soignant-soigné.
En ce qui concerne notamment le rôle de l’infirmier, il est essentiel de rappeler le concept de Carl Rogers qui met l’accent sur l’empathie dans la communication. En effet, afin que le prendre soin puisse se dérouler sans difficultés, l’infirmier se doit d’identifier et de comprendre les besoins de son patient par une écoute attentive.
Cependant, des cas où la communication verbale ne peut s’établir peuvent se rencontrer, en d’autres termes des cas où le verbal atteint son limite et laisse place à la communication dite non-verbale.
3. Communication non verbale
Les termes « non-verbale » supposent l’absence de mots, de parole dans la communication. L’échange se base donc sur les sens pour pouvoir s’établir comme : le toucher, le regard, le gout, l’odorat …
Il s’agit alors de « langage du corps » qui allie : gestes, mimiques, attitudes et même à l’apparence physique : odeur, tenue vestimentaire, maquillage, odeur … tout cela peuvent servir à passer un message, une pensée …
D’ailleurs, Jacques Salome, psychosociologue et spécialiste de la communication, met en exergue l’importance de la communication non verbale, notamment le regard. En effet, selon lui « C’est par mon regard que je deviens sourd ou que j’écoute »[43].
De plus, la communication non verbale apporte une certaine intimité et réciprocité qui facilitent l’établissement de la confiance dans la relation d’aide.
Incontestablement, elle offre au soignant une approche plus humaine qui lui permet de se rapprocher facilement de son patient. Par ailleurs, Laurent Muchielli souligne que l’« On ne peut pas ne pas communiquer (…). Que l’on se taise ou que l’on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d’être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses ″ parlent ″ à notre récepteur ».
La communication non verbale peut donc prendre différentes formes :
- Les gestes et les attitudes : la posture physique, les signes conventionnels …
- Le paralangage qui se porte notamment sur le son de la voix : volume, timbre, rythme … qui permettent d’encadrer les mots et d’exprimer les sentiments
- Le regard qui traduit l’état émotionnel
- Le silence : le silence en dit long, d’ailleurs il est indispensable à l’écoute de l’autre.
- Le toucher : pour établir la confiance mutuelle car très intense et intime
- Les rituels : les modalités de communication propres aux institutions comme des codes
- Le langage d’objet : les accessoires, outils utilisés pour pouvoir communiquer
La communication est essentielle dans la prise en charge des patients vu qu’elle permet, verbale ou non-verbale d’identifier les besoins du patient qui a, selon Salome, comme tout homme : « Besoin de se dire, besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin d’être valorisé, besoin d’intimité et besoin d’exercer une influence sur nos proches », et c’est en identifiant ces besoins que le soignant pourra apporter les soins appropriés.
D. La relation soignant-soigné
1. La relation d’aide
La relation soignant-soigné est un mode de communication thérapeutique : un échange verbal et non verbal qui permet, grâce à un climat de confiance, de mettre l’individu face à ses responsabilités.
Elle repose sur le postulat de Carl Rogers selon lequel « tout individu possède un potentiel suffisant pour gérer tous les aspects de sa vie » et que la relation d’aide « est une situation dans laquelle l’un des participants cherche à favoriser chez l’un ou l’autre ou les deux, une appréciation plus grande des ressources latentes de l’individu ainsi qu’une plus grande possibilité d’expression et un meilleur usage fonctionnel de ces ressources»[44].
Selon lui, chacun à un potentiel individuel suffisant pour trouver sa propre réponse à ses difficultés.
Pour arriver à une telle finalité, le soignant aura comme ligne conductrice « de favoriser chez la personne aidée « une appréciation plus grande des ressources latentes internes à l’individu, ainsi qu’une plus grande possibilité d’expression et un meilleur usage fonctionnel de ses ressources. » [45]
Le rôle du soignant consiste donc à aider le patient à trouver ses propres capacités. L’aide est centrée sur le potentiel de la personne dans le but de lui permettre de trouver sa solution au problème auquel elle est confrontée.
Elle passe par une écoute attentive de la part du soignant et par une attitude empathique c’est à dire compréhensive et sans jugement.
Il est nécessaire d’inclure le patient au centre du projet et de l’aider sans faire et/ou décider à sa place Elle ne peut débuter sans relation de confiance qui permet au patient d’exprimer ses affects (craintes, difficultés, émotions…).
Carl Rogers, psychothérapeute américain, définit la relation d’aide comme « des relations dans lesquelles l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une meilleure capacité d’affronter la vie. »[46]
C’est la personne, elle-même, qui chemine dans sa réflexion : « La relation d’aide est une relation permissive, structurée de manière précise, qui permet au patient d’acquérir une compréhension de lui-même à un degré qui le rende capable de progresser à la lumière de sa nouvelle orientation. Cette hypothèse à un corollaire naturel : toutes les techniques utilisées doivent avoir pour but de développer cette relation libre et permissive, cette compréhension de soi dans l’entretien d’aide et cette orientation vers la libre initiative de l’action.»[47]
Enfin pour Hildegarde Peplau, Docteur en éducation et théoricienne des soins infirmiers, « …une relation d’aide est un système de lien révélant une représentation du monde et un processus d’intégration des besoins: le but, quand on l’étudie, est d’identifier la représentation, le modèle du monde de la personne (…) »[48]
Dans le cadre de la relation d’aide, les interactions sont alors requises afin qu’il puisse y avoir échanges et confiance mutuelle.
C’est ce que Carl Rogers imagine, en nous disant que : « tout être est une ile, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d’autres iles que s’il est prêt à être lui-même et s’il lui est permis de l’être. »[49]
De plus, dans les relations de soins, les représentations des acteurs concernés jouent un rôle non négligeable. En effet, «La représentation est une vision du monde, vision fonctionnelle permettant à un individu de donner un sens à ses conduites (elle détermine ses comportements), de comprendre la réalité à travers son propre système de référence (donc de s’y adapter, de s’y définir une place)»Abric (1999)[50].
Les représentations sont essentielles dans la communication, principalement dans le cadre de la relation soignant-soigné étant donné qu’elles peuvent constituées des stéréotypes ou encore des présuppositions qui s’avèrent être un domaine de vulnérabilité dans la relation. Ce qui peut expliquer le décalage entre les attentes relationnelles du patient et les pratiques relationnelles du soignant.
Dans le cadre de la relation d’aide, les interactions sont alors requises afin qu’il puisse y avoir échanges et confiance mutuelle.
D’ailleurs, Carl Rogers de dire que : « Tout être est une ile, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d’autres iles que s’il est prêt a être lui-même et s’il lui est permis de l’être. »[51]
De plus, dans les relations de soins, les représentations des acteurs concernés jouent un rôle non négligeable. En effet, «La représentation est une vision du monde, vision fonctionnelle permettant à un individu de donner un sens à ses conduites (elle détermine ses comportements), de comprendre la réalité à travers son propre système de référence (donc de s’y adapter, de s’y définir une place)»Abric (1999)[52].
Les représentations sont essentielles dans la communication, principalement dans le cadre de la relation soignant-soigné étant donné qu’elles peuvent constituées des stéréotypes ou encore des présuppositions qui s’avèrent être un domaine de vulnérabilité dans la relation. Ce qui peut expliquer le décalage entre les attentes relationnelles du patient et les pratiques relationnelles du soignant.
En outre, le code de la santé publique, livre III Auxiliaires médicaux – Profession d’infirmier, chapitre 1er, section 1, Actes professionnels ou décret n°2004-802 du 29 juillet 2004, article R. 4311-5, souligne :
- Entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire
- Aide et soutien psychologique
- Observation et surveillance des troubles du comportement.
2. Les soins relationnels
Selon le Robert, « Une relation est une activité ou une situation dans laquelle plusieurs personnes sont susceptibles d’agir mutuellement les unes sur les autres ».
D’après Jacques Salomé, un soin relationnel est « un ensemble de gestes, de paroles, d’attitudes, d’actes et de propositions relationnelles tant dans le domaine du réel, que de l’imaginaire ou du symbolique pour lui permettre de se relier :
- à sa maladie ou à ses dysfonctionnements
- à son traitement
- à son entourage
- à lui-même
- à vous-même ou à l’accompagnant ».
Ainsi, le concept de soin relationnel ramène à l’expression « relation soignant-soigné » dont la relation (soignant-soigné) ou les interactions interpersonnelles[53] favoriserait la guérison rapide du patient.
En outre, l’Article L4311-1 modifié par LOI n°2012-1404 du 17 décembre 2012 – art. 52 stipule notamment que : « L’infirmière ou l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement. » ce qui suppose le prendre soin à travers une communication mutuelle entre le soignant et le soigné et par conséquent, à travers la relation d’aide.
D’ailleurs, cinq (05) actes relevant du soin infirmier et du traitement médical sont retrouvés dans cette notion relationnelle du soin :
- «L’entretien d’accueil privilégiant l’écoute de la personne avec orientation si nécessaire » (Art. R4311-5-40°)
- «Aide et soutien psychologique» (Art. R4311-5-41°)
- «L’entretien d’accueil du patient et de son entourage » (Art. R4311-6-1°)
- «Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe » (Art. R4311-6-2)
- «L’entretien individuel et utilisation au sein d’une équipe pluridisciplinaire de technique de médiation à visée thérapeutique ou psychothérapeutique »(Art. R4311-7-42°)
Les soins relationnels occupent une place fondamentale dans les soins infirmiers.
3. Facteurs favorisants la relation soignant-soigné
a) Concept de confiance
Etymologiquement, confiance dérive du mot « confidentia » qui par rapport à une relation de personne à personne traduit la « Croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, professionnelle… d’une autre personne, qui nous rend incapable d’imaginer de sa part tromperie, trahison ou incompétence »[54].
b) Attitudes
Pour Carl Rogers, la relation d’aide serait favorisée par les attitudes non directives que sont :
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- L’empathie:
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« …être empathique consiste à percevoir avec justesse le cadre de référence interne de son interlocuteur ainsi que les raisonnements et émotions qui en résultent… C’est-à-dire capter la souffrance ou le plaisir tels qu’ils sont vécus par l’interlocuteur, en percevoir les causes de la même façon que lui… »[55]. L’ empathie est donc une attitude dont le but est de permettre à l’ infirmier de comprendre réellement ce que vit le patient, de lui faire comprendre qu’ on s’ intéresse à lui, et de l’ encourager à se livrer davantage par rapport à ce qui lui arrive.
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- L’écoute active ou écoute bienveillante
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C’est une méthode qui consiste à mettre les émotions et les sentiments de manière tacite ou implicite par l’interlocuteur. L’écoute active consiste à saisir ce que le message veut dire, le reformuler pour en vérifier éventuellement la compréhension.
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- Le non jugement
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Repose sur l’acceptation inconditionnelle du patient, sur le respect de sa dignité et sur une compréhension profonde de ce qu’il est et de ce qu’il vit. C’est accepter l’individu tel qu’il est, sans préjugé.
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- Le non verbal
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Rassemble l’attitude et les gestes que le soignant peut faire envers la personne soignée. Avoir une bonne attitude s’est se mettre à la hauteur de son patient et être centré sur lui. On sait que le non verbal est souvent plus que le verbal. C’est par l’observation que l’on peut parfois détecter les émotions qui se dégagent du corps.
IV. Cadre pratique
A. Méthodologie
1. Type d’enquête : entretien semi-directif
L’entretien peut être défini comme étant une situation d’interaction basée notamment sur la communication verbale entre au moins deux (02) personnes et portant sur un sujet ou thème donné.
L’entretien semi-directif permet à celui questionné de répondre librement aux questions ouvertes qui sont consignées dans un guide d’entretien, il s’agit de recueil de données plutôt qualitatives que quantitatives. Effectivement, l’entretien offre à l’interviewé la liberté d’exprimer à sa manière la façon dont il voit les choses relativement aux questions posées.
L’entretien semi-directif a été choisi étant donné la richesse et la précision des informations qu’il apporte et surtout parce qu’il est le plus adapté à la recherche. En l’occurrence, il est indispensable de comprendre et de cerner le vécu, le ressenti et le point de vue du personnel infirmier, par rapport à la prise en charge de patients n’ayants pas de confiance envers le soignant, tout en gardant un contrôle sur le déroulement de l’entretien à travers le guide d’entretien de manière à ne pas dévier du sujet initial.
2. Population cible
Le personnel soignant (infirmier) travaillant dans divers services et assurant la prise en charge des patients constitue la population étudiée dans cette enquête par entretien semi-directif
3. Guide d’entretien
Le guide d’entretien se compose des sept (07) questions suivantes :
- Quel âge avez-vous ? où et depuis quand exercez-vous ?
- Comment prenez vous en charge un patient en rupture totale de confiance vis-à-vis du soignant ?
- Qu’entendez vous par la relation soignant-soigné dans l’administration d’un traitement ?
- Comment réagissez-vous face à un patient autonome qui est non observant au traitement?
- Avez-vous déjà eu le sentiment d’être démuni devant un refus de soin? Si oui, pourquoi? qu’avez-vous mis en place ?
- Quel est l’intérêt selon vous du travail multidisciplinaire dans la prise en charge du patient en refus de soin ?
- Avez-vous des précisions à apporter ?
B. Résultats
1. Recueil des résultats
Les données ont été retranscrites exhaustivement.
2. Analyse des résultats
IDE A
ORTHOPEDIE/BLOC OPERATOIRE |
IDE B
SSR (soins de suites de réadaptation) |
IDE C
SSIAD (service de soins infirmiers à domicile) |
|
Age et expérience | 45 ans Orthopédie : 10 ans
Bloc opératoire : 11 ans |
38ans
Exercice depuis 2004 Psychiatrie, convalescence cardiaque, en médecine, maison de retraite, en SSR |
30 ans
Médecine : 3ans SSIAD : 2 ans |
Prise en charge d’un patient en rupture totale de confiance vis-à-vis du soignant | Etablissement d’une communication avec le patient
Ecoute et patience |
Retour vers le patient
Discussion sur l’intérêt du soin Relais à un collègue |
« A domicile, la relation de confiance est primordiale car on est chez le patient et on entre dans son « intimité » »
Pas de confiance pas de soin Etablissement communication et de la relation d’aide Bienveillance et d’ouverture Ecoute, notamment sur le mal être du patient pour pouvoir établir une relation de confiance soignant/soigné. Appel au psychologue |
Relation soignant-soigné et administration d’un traitement | Moment privilégié pour les 2
Soignant : informations sur le traitement et recueil, retour auprès du patient afin d’optimiser le suivi de la prise en charge et prévenir d’éventuelles complications. Soigné : moment pour se confier, se renseigner se sentir pris en charge. |
Compréhension entre le patient et la personne qui donne le traitement
« que ce soit dans les gestes, dans le regard ou le ton de la voix » |
« ce n’est pas s’occuper (excusez moi du terme) « de sac de pomme de terre » mais bel et bien d’être humain, de personne »
L’interaction est obligatoire Pour une prise en charge optimale, « on travaille main dans la main, un travail d’équipe avec le patient » : le patient apprend du soignant mais le soignant apprend aussi du patient. Collaboration qui va permettre par la suite l’instauration de la confiance |
Réaction face à un patient autonome non observant au traitement | Compréhension de la non observance du traitement
Informations sur complications encourues Prévenir le médecin et informer le reste de l’équipe afin de mettre en place une stratégie de soin dans l’intérêt du patient : « Avoir un même discours au niveau de l équipe en expliquant l intérêt du soin. Faire intervenir la personne de confiance, La famille » |
Explication de l’importance de la prise des médicaments : action et effet du médicament… résultat traitement sur sa santé et sa qualité de vie | Explication de l’utilité du traitement « voila, c’est un médicament anti hypertenseur, vous avez 19 de tension, avec ce traitement votre tension va diminuer, votre cœur sera beaucoup moins fatigué, mais si vous ne le prenez pas, votre cœur sera plus fatigué, malheureusement vous serez hospitalisé. Je ne peux pas vous forcer, mais réfléchissez y. Si vous voulez rester chez vous alors prenez vos médicaments, et si vous estimez que ses traitements ne sont plus trop efficaces, que cela vous donne la nausée par exemple, alors n’hésitez pas a nous en parler, on réajustera auprès de votre médecin »
L’objectif ne consiste pas à faire peur mais à dire la vérité : « Le fait de leur parler franchement pour moi c’est la base de la relation de confiance ». « Un patient qui est autonome, « qui a toute sa tête » doit comprendre l’impact de son refus de soin sur sa santé » Entendre et comprendre pourquoi le patient réagit ainsi. « Si le refus persiste je vois avec le médecin et on augmente le nombre de passage de soignant pour une surveillance optimale, afin de prévenir une dégradation de l’état de santé » |
Sentiment d’être démuni devant un refus de soin | Non, car on a toujours « une solution à un problème » comme passer la main à l’équipe. | Le rôle du soignant est d’aider la personne à se sentir mieux physiquement et moralement.
« Le refus de soin signifie que le patient n’a pas besoin de mon aide » Entretien verbal avant la prise de traitement, surveillance clinique pour prévenir tout risque de dégradation de l’état de santé, de mal- être. « Prendre du temps avec le patient, instaurer un climat de confiance par une écoute attentive, s’assurer d’un environnement calme et bien sûr, opter pour une attitude empathique et communicative» « Si le patient persiste dans son refus, je fais appel à un collègue et par la suite je demande l’avis du médecin » « quelque part « ce refus de soin » c’est pour attirer notre attention, c’est un appel à l’aide » « il est primordial d’instaurer une relation de confiance, des échanges, une écoute » |
« Dès fois on ne comprend pas toujours ce refus, un patient qui refuse un traitement c’est toujours inquiétant et on a l’impression d’être en échec »
Remise en question : attitude, façon d’aborder le problème, comportement … « En SSIAD, le refus de soin, n’est pas seulement dû au patient mais des fois le patient est influencé par la famille » « Quand on se retrouve démuni face à un refus de soin, et afin d’éviter le conflit, je pense qu’il faut passer la main à un collègue » « Ne pas rester sur un échec, il faut en rediscuter plus tard avec le patient et la famille, dans un environnement adapté, favoriser les échanges, l’écoute…pour comprendre ce qui se passe » |
Intérêt du travail multidisciplinaire dans la prise en charge du patient en refus de soin | Renforcement du soin auprès du malade. Augmentation des possibilités « d’affinité ». « Un regard et une oreille différente peut aider le patient à accepter son traitement » | Collaboration, permet une excellente observation du patient
Optimisation de la prise en charge « le patient peut se comporter différemment selon les personnes » Transmissions et échanges d’informations sur l’évolution du patient « Dans le refus de soin, un patient peut avoir un peu plus d’affinité avec tel ou tel soignant et acceptera de prendre le traitement par exemple » |
Echanges d’informations entre les collègues
Explication probable du refus selon les relations tissées précédemment Collaboration avec l’équipe pour trouver des solutions adaptées Prise en charge globale du patient |
Précisions | Sujet très intéressant | Importance de la collaboration pour la bonne prise en charge du patient | Importance de la confiance dans la relation soignant-soigné |
V. Discussion
Face à un patient qui se trouve en rupture totale de confiance vis-à-vis du soignant, la majorité des IDE interviewées dans le cadre de cette étude passe le relais à un autre collègue ou encore un psychologue après avoir essayé d’établir une communication en se munissant de patience tout en étant à l’écoute du patient, un retour vers le patient quant à l’intérêt du soin a été effectué conjointement.
En effet, le début de l’instauration de la relation soignant-soigné commence par la relation d’aide qui elle-même est précédée de l’échange, de l’établissement de communication.
Afin d’assurer une communication efficace, il importe de se mettre à la hauteur du résident et de s’adapter à ce dernier. En effet, la communication est le garant du bon déroulement des soins vu qu’elle permet, verbale ou non-verbale d’identifier les besoins du patient qui a, selon Salome, comme tout homme : « Besoin de se dire, besoin d’être entendu, besoin d’être reconnu, besoin d’être valorisé, besoin d’intimité et besoin d’exercer une influence sur nos proches »[56].
D’ailleurs, les infirmières d’affirmer qu’« il ne faut pas oublier qu’en face de nous on a des êtres humains » et « qu’un jour ca pourrait être nous ».
De plus, la communication non verbale est fortement recommandée en association avec la communication verbale tel toujours entamer par un sourire, se mettre à la hauteur du résident ou encore utiliser des gestes, des mimétismes. En effet, le « langage du corps » allie : gestes, mimiques, attitudes à l’apparence physique : odeur, tenue vestimentaire, maquillage, odeur … qui peuvent servir à passer un message, une pensée, un sentiment … Par ailleurs, Salomé démontre l’importance de la communication non verbale, notamment le regard. En effet, selon lui « C’est par mon regard que je deviens sourd ou que j’écoute »[57]. Incontestablement, elle offre au soignant une approche plus humaine qui lui permet de se rapprocher facilement de son patient. Par ailleurs, Laurent Muchielli souligne que l’« On ne peut pas ne pas communiquer (…). Que l’on se taise ou que l’on parle, tout est communication. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d’être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses ″ parlent ″ à notre récepteur ».
« La confiance en l’autre » est essentielle dans l’instauration de cette communication. En effet, la confiance dans la relation soignant-soigné est issu de l’acte de satisfaction des besoins du patient par le soignant, satisfaction qui va conditionnée la confiance à l’autre à travers une sorte d’engagement reliant le soignant et le soigné.
En pratique, la communication est le pilier de la relation soignant-soigné dont la qualité dépend fortement de l’affection, de l’influence qui découle de la relation à travers l’humanisation des soins et par conséquent l’adhésion du soigné aux soins.
La relation de confiance est essentielle car sans confiance il n’y a pas de soin possible, d’ailleurs une IDE de dire : « A domicile, la relation de confiance est primordiale car on est chez le patient et on entre dans son « intimité » ».
Bienveillance et ouverture sont aussi requis complémentairement à l’écoute afin que le patient puisse exprimer son mal être et par voie de conséquences établir une relation de confiance soignant/soigné.
Dans l’administration du traitement, la relation soignant-soigné est définie par l’échange d’informations selon une IDE. En effet, il s’agirait d’un moment privilégié qui met en jeu le soignant et le soigné dans le sens où le soignant informe le soigné du traitement ainsi que du retour de ce dernier afin d’optimiser la prise en charge et prévenir d’éventuelles complications. De son côté, le soigné considère le moment de l’administration du traitement comme le moment opportun pour se confier quant à ses ressentis tout en se renseignant sur sa prise en charge.
Ce moment spécial du soin requiert ainsi une compréhension entre le patient et le soignant qui donne le traitement « que ce soit dans les gestes, dans le regard ou le ton de la voix » d’après une IDE. En effet, le prendre soin « ce n’est pas s’occuper (excusez moi du terme) « de sac de pomme de terre » mais bel et bien d’être humain, de personne » ce qui suppose la réalisation d’interaction.
Par ailleurs, selon une IDE afin d’optimiser la prise en charge il faut que l’« on travaille main dans la main, un travail d’équipe avec le patient ». Autrement dit, tant le soigné que le soigné apprennent l’un l’autre permettant ainsi la naissance d’une collaboration qui va être le pilier de l’instauration de la confiance.
Face à un patient autonome non observant, il est essentiel de comprendre, de trouver la cause de la non observance du traitement. D’ailleurs, le refus de soin qui se définit comme le non consentement des soins par le patient, soins qui lui sont proposés et lui est nécessaire d’après la loi n°2002-303 du 4 Mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité des soins stipule que «toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qui lui sont fournies, les décisions concernant sa santé […] et qu’aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment » (article L1111-4 du CSP)[58].
Il est à rappeler que le consentement aux soins qui se traduit par l’adhésion complète, bien que résiliable à tout moment, du patient à son projet de soin se doit de mettre le patient en tant que « partenaire » et non « objet de soins » dans sa prise en charge. Effectivement, le patient ne « subit » plus, il est décisionnaire dans la réalisation et l’exécution des soins qui nécessitent une relation soignant-soignée qui se base sur la relation de respect et de confiance.
D’ailleurs, la loi du 04 mars 2002, complémentairement à la loi du 22 avril 2005 affirme que « tout acte de soins, qu’il consiste en examen pour diagnostic ou en traitement, doit faire l’objet d’une explication claire, compréhensible et adaptée au patient ; et l’on doit recueillir son consentement pour le pratiquer. » [59]
Il importe pour le soignant d’expliquer au soigné l’importance de la prise des médicaments, en particulier l’action et effet du médicament ainsi que les résultats attendus du traitement sur sa santé et sa qualité de vie. Comme illustré par une IDE : « voila, c’est un médicament anti hypertenseur, vous avez 19 de tension, avec ce traitement votre tension va diminuer, votre cœur sera beaucoup moins fatigué, mais si vous ne le prenez pas, votre cœur sera plus fatigué, malheureusement vous serez hospitalisé. Je ne peux pas vous forcer, mais réfléchissez y. Si vous voulez rester chez vous alors prenez vos médicaments, et si vous estimez que ses traitements ne sont plus trop efficaces, que cela vous donne la nausée par exemple, alors n’hésitez pas a nous en parler, on réajustera auprès de votre médecin ». En effet, la base de la relation de confiance réside dans la franchise comme le dit si bien une IDE : « Le fait de leur parler franchement pour moi c’est la base de la relation de confiance ». D’ailleurs, « Un patient qui est autonome, « qui a toute sa tête » doit comprendre l’impact de son refus de soin sur sa santé ».
En effet, généralement, le refus de soin peut être la conséquence d’un manque voire même d’absence d’informations ou encore résulté de l’incompréhension du soin suite à diverses raisons comme une vitesse d’intonation trop rapide pour le patient, un vocabulaire incompréhensible pour le patient, des perturbations environnementales …
En cas de persistance du soigné à refuser le soin il est nécessaire d’avertir le médecin et de s’organiser : « Si le refus persiste je vois avec le médecin et on augmente le nombre de passage de soignant pour une surveillance optimale, afin de prévenir une dégradation de l’état de santé ».
En outre le soignant se doit d’avertir le soigné des complications encourues conjointement à l’avertissement du médecin ainsi que du reste de l’équipe afin de mettre en place une stratégie de soin dans l’intérêt du patient. De plus une des IDE de conforter qu’il faut : « Avoir un même discours au niveau de l’équipe en expliquant l’intérêt du soin. Faire intervenir la personne de confiance, la famille ».
Généralement, face à un refus de soin, le soignant se doit toujours de trouver une solution au problème comme aider la personne à se sentir mieux physiquement et moralement étant donné que dans la relation soignant-soigné, il faut « Prendre du temps avec le patient, instaurer un climat de confiance par une écoute attentive, s’assurer d’un environnement calme et bien sûr, opter pour une attitude empathique et communicative» car « il est primordial d’instaurer une relation de confiance, des échanges, une écoute ». En effet, « quelque part « ce refus de soin » c’est pour attirer notre attention, c’est un appel à l’aide ». Si malgré toutes ses approches, le patient persiste dans son refus de soin, le recours à l’avis du médecin tout en faisant appel à un collègue sont requis afin de prévenir tout risque de dégradation de l’état de santé, de mal-être.
D’après une IDE : « Dès fois on ne comprend pas toujours ce refus, un patient qui refuse un traitement c’est toujours inquiétant et on a l’impression d’être en échec », ce qui amène à une remise en question en ce qui concerne l’attitude, le comportement ou encore la façon d’aborder la situation
Il est à noter qu’en SSIAD, le refus de soin peut apparaître suite à l’influence de la famille sur le patient.
En bref, il est essentiel de savoir passer la main car gérer un refus de soin dépend de l’individualité et requiert patience et force émotionnelle surtout que la philosophie de l’Humanitude stipule que : « Prendre-soin d’une personne, c’est toujours l’aider à prendre soin d’elle-même. C’est à la fois procéder à des actions et à des traitements ciblés sur la pathologie dont elle souffre, pour en réduire au maximum les atteintes et les conséquences, et prendre soin des forces vives de la personne, de tout ce qui en elle est sain et lui permet de résister et de lutter»[60].
D’après Claudine Planchette-Brissonnet[61], le travail d’équipe pluridisciplinaire permet :
«- Le gain de temps et d’énergie grâce à une circulation plus rapide des informations.
– La complémentarité, l’élargissement des perceptions et des analyses.
– La diversification des modèles intellectuels, car chaque individu a une perception (une analyse) du réel qui en exclut d’autres. Le fait d’être plusieurs en face d’une situation donnée multiplie les perceptions, donc les analyses. »
Le travail d’équipe pluridisciplinaire favorise alors les échanges de points de vue, le partage de savoirs et d’informations… Autrement dit, l’entraide qui est non-négligeable dans un souci de bien-être d’un patient dont la prise en charge est assez délicate.
Effectivement, ce partage de savoirs et d’expériences apporte un réel avantage dans le sens où chaque professionnel de la santé entretiendrait une relation différente selon les affinités avec le patient lors des soins effectués.
De plus, le travail multidisciplinaire permet le renforcement du soin auprès du malade, en particulier en termes d’affinité : « Un regard et une oreille différente peut aider le patient à accepter son traitement » étant donné que « le patient peut se comporter différemment selon les personnes ».
D’ailleurs, chacun ayant ses propres perceptions tant par rapport à l’attitude qu’au comportement du patient, le recoupement issu des échanges de chacun permettra de mieux cibler les besoins du patient. En outre, dans le refus de soin, un patient peut avoir un peu plus d’affinité avec tel ou tel soignant et acceptera de prendre le traitement par exemple ».
La cohésion d’équipe est prioritaire afin d’assurer la sécurité du patient, renforçant ainsi sa confiance pour le personnel soignant. D’ailleurs, Carl Rogers, psychothérapeute américain, définit la relation d’aide traduit par la relation soignant-soigné comme « des relations dans lesquelles l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une meilleure capacité d’affronter la vie. »[62]
Le travail en équipe pluridisciplinaire est ainsi primordial par la complémentarité des fonctions qui permet de ce fait l’optimisation de la prise en charge.
VI. Conclusion
Le refus de soin, qui est généralement la conséquence d’un manque voire même d’absence d’informations ou encore d’incompréhension, d’un patient impacte grandement sur sa prise en charge surtout qu’il traduit un certain mal être dont les conséquences peuvent être très graves comme la détérioration, la dégradation de l’état de santé, de la qualité de vie.
D’où l’intérêt de tout mettre en œuvre afin que le patient veuille bien adhérer aux soins en toute confiance, en sécurité, en se confiant au personnel soignant par l’établissement d’une communication adaptée pour une relation de confiance qui permettra d’améliorer sa prise en charge. Il est alors essentiel que le soignant ait une attitude empathique, bienveillante, à l’écoute du patient… bref un relationnel humble et honnête afin que la confiance entre le soignant le soigné puisse être gardé tout le long du soin. En effet, c’est la confiance qui validera les actes du soignant tout en gardant le contact que ce soit par la communication verbale ou non-verbale, les gestes, sourires, mimiques et autres étant recommandés afin de mettre le patient en confiance et s’adhérer totalement aux soins.
La prise en charge de qualité du patient ainsi que son optimisation peut s’effectuer avec l’apport d’un travail d’équipe pluridisciplinaire où chacun transmet des savoirs faire et savoirs être afin de mettre en place des outils et des méthodes adaptés pour une prise en charge personnalisé, adapté et de qualité pour le patient.
Les outils de communication actuels permettent-ils d’établir une bonne communication pour amener le patient à consentir aux soins ? Consentement qui s’avère être une éthique dans la relation soignant-soigné ?
VII. Bibliographie
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[1] Zarifian E. La force de guérir (1999), page 85
[2] Watson J., 1990, La théorie du caring de Watson : une approche existentlelle, phénoménologique et spirituelle des soins infirmiers, L’infirmière Canadienne, décembre, 32-33.
[3] Syndrome de Lyell [en ligne], [consulté le 15 octobre2014] disponible sur www.sante-médecine syndrome-de-lyell-
[4] Cours de Jubin P. Sciences biologiques et médicales. Santé, Maladie, Handicap, Accident de la vie UE 2.3 S2
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[9] Définition Emotion ,[en ligne],[consulté le 25 mars 2015] disponible sur www.larousse.fr/dictionnaires/francais/émotion
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[12]Anténat (N). Respect et vulnérabilité chez Levinas, le Portique, Numéro 11-2003 Anténat (N). Respect et vulnérabilité chez Levinas, le Portique, Numéro 11-2003,[en ligne],[consulté le 25 mars 2015] disponible sur http://leportique.revues.org/558
[13] Hesbeen (W),Dupuis (M), Gueibe (R) La banalisation de l’humain dans le système de soin de la pratique des soins à l’éthique du quotidien ED Seli Aslan 2011 p 19.
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[15]Définition du terme être humain l’univers du soin idées reçues et propositions humanistes p.70 édition Séli Aslan 2013
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[17] De Hennezel (M). le souci de l’autre :les valeurs du soin[en ligne],[consulté le 17mai 2015]disponible sur www.cssante.ca
[18] Recueil des principaux textes relatifs à la formation préparant au diplôme d’état et à l’exercice de la profession, Profession infirmier,
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[19] Définitions lexicographiques et étymologiques de « éthique » du TLFi, sur le site du CNRTL.
[20] Jean-François MALHERBE. Sujet de vie ou objet de soins. Fides 2007.
[21] Emmanuel HIRSCH et Catherine OLLIVET (Sous leur direction). Repenser ensemble la maladie d’Alzheimer. Vuibert. 2007.
[22] Sylvie PANDELE. La grande vulnérabilité. Editions Seli Arslan. 2008.
[23] AMIEC Recherche. Dictionnaire des soins infirmiers et de la profession infirmière. 2005, Issy-les-Moulineaux : Editions Masson, p 257.
[24] HESBEEN W., Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.8.
[25] HESBEEN W. Prendre soin à l’hôpital, inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Paris, Masson, 1997, p.35.
[26] GINESTE Y., PELLISSIER J., Humanitude, Comprendre la vieillesse, prendre soin des Hommes vieux, Paris, Armand Colin, 2007, p.207.
[27] Disponible sur : http://www.larousse.fr , consulté le O3 Mai 2015
[28] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[29] Dictionnaire Le Petit Larousse. 2003, Paris : Editions Larousse, p 869
[30] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
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[32] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 30/04/15].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[33] http://www.cnrtl.fr/definition/langage
[34] Dictionnaire étymologique Larousse
[35] http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=communiquer
[36] http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/communication/35554 consulté le 15 Octobre 2014
[37] ROGERS, Carl. Psychologue humaniste américain du 20ème siècle, avec une approche centrée sur la personne, met l’accent sur la qualité de la relation entre le thérapeute et le client
[38] http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=communiquer
[39] http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/communication/35554 consulté le 15 Octobre 2014
[40] Article L4311-1, Code de la Santé Publique, 29Juillet 2004, relatif à l’exercice de la profession d’infirmier
[41] PAILLE, Pascal. Maitre de conférence français contemporain, auteur d’ouvrages sur les ressources humaines. ≪ L’analyse qualitative en sciences humaines. 2003
[42] MUCCHIELLI, Laurent. Sociologue et historien contemporain, directeur du Centre de recherche sociologique sur le Droit et les institutions pénales au CNRS.
[43] SALOME. Psychosociologue français contemporain, formateur, écrivain qui se consacre a la communication.
[44] Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970
[45]HERNANDEZ, Agnès, 2010, La relation d’aide, Privas.
[46]ROGERS, Carl, Développement de la personne, Paris, Dunod, 1968, p29
[47]HERNANDEZ, Agnès, 2010, La relation d’aide, Privas.
[48] Echanges de l’AFIDTN -N°88 – novembre 2009
[49] ROGERS, Carl. « Le développement de la personne ». Paris : Dunod, 1968. p. 19
[50] ABRIC (J-C) Psychologie de la communication. Théories et méthodes Ed Armand Colin Paris 1999 (6-1 p 13, 6-2 p16, 6-3 p 37)
[51] ROGERS, Carl. « Le développement de la personne ». Paris : Dunod, 1968. p. 19
[52] ABRIC (J-C) Psychologie de la communication. Théories et méthodes Ed Armand Colin Paris 1999 (6-1 p 13, 6-2 p16, 6-3 p 37)
[53] PEPLAU, H.E. (1909-1999, américaine, docteur en éducation), Relations interpersonnelles en soins infirmiers, 1952. Paris, InterEditions, 1995, pour la traduction française.
[54] http://www.cnrtl.fr/lexicographie/confiance
[55] Carl Rogers, (1902-1987) psychopédagogue américain, père fondateur de la psychologie humaniste) «La relation d’aide et la psychothérapie» (1942). Editions Sociales Françaises. 1970.
[56] Jacques Salomé. Relation à l’Autre. De l’amour de SOI à l’amour de l’AUTRE. Paru dans “Recto-Verseau” 251 – avril 2014
[57] https://psychotherapeute.wordpress.com/2013/06/05/cest-par-mon-regard-que-je-de-jacques-salome/
[58] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[59] Légifrance. Accueil. Les autres textes législatifs et réglementaires. Rechercher par mots : loi du 4 mars 2002. Loi n°2002-303 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. [en ligne]. [consulté le 04/05/2015].Disponible sur : http://www.legifrance.gouv.fr
[60] GINESTE Y., PELLISSIER J., Humanitude, Comprendre la vieillesse, prendre soin des Hommes vieux, Paris, Armand Colin, 2007, p.207.
[61] PLENCHETTE-BRISSONNET (Claudine) – « Une méthode de travail en équipe à l’usage des travailleurs sociaux et des formateurs » – Edition ESF – 1982 – page 15.
[62]ROGERS, Carl, Développement de la personne, Paris, Dunod, 1968, p29
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