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L’Apport de l’Énergie Solaire dans le Développement Économique et Social du Milieu Rural Africain: Étude de Cas de Keur Maba Diakhou et Thilla Garang

LISTE DES ACRONYMES

ERD :   Electrification Rurale Décentralisée

GNESD:  Global Network Strategy Development

KWc: Kilowatt crête

KWh: Kilowatt heure

MRA : Milieu Rural Africain

PIB :   Produit Intérieur Brut

PESCM : Programme d’Electricité Solaire  du Confort Minimum

PSE :   Programme Solaire Energie

PV :   Photovoltaïque

BAD : Banque Africaine  de Développement

BM : Banque Mondiale

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CERER : Centre d’Etudes  et de Recherches des Energies Renouvelables

DTE : Détérioration des Termes de l’Echange

FAO: Food and Agriculture Organization

IE: Intensité Energétique

MRA : Milieu Rural Africain

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation mondiale de la Santé

PD : Pays Développés

PIB : Produit Intérieur Brut

PED : Pays en Développement

PPA : Parité du Pouvoir d’Achat

PESCM : Programme d’Electricité Solaire du confort Minimum

SENELEC : Société Nationale d’Electrification

WC : Watt Crête

RESUME

L’étude en question s’est focalisée à évaluer  l’apport de  l’énergie  solaire  dans le développement économique et social  du milieu rural africain, plus particulièrement de la communauté rurale de  Keur Maba Diakhou, par le biais de l’étude représentative du village de Thilla Garang. Elle répond à une situation énergétique difficile dans un contexte de développement. Les ménages ruraux de la localité Thilla Garang sont confrontés à des problèmes d’énergie, insuffisance du niveau d’électrification qui constitue un grand obstacle pour la poursuite des affaires journalières, des activités économiques, ainsi qu’une entrave à la satisfaction du bien-être de base tels que la santé, l’éducation et l’accès à l’eau. Cela entraîne ainsi un recul et creuse le gap en termes de développement économique relativement à la zone urbaine. Le PERACOD, un programme de la coopération sénégalo-allemande dont la tutelle est assurée par la Direction de l’Energie du Ministère de l’Energie en partenariat avec l’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale (ASER) et la Direction des Eaux et Forêts, a installé un mini-central solaire pour pallier à ces difficultés. Le projet Electrification Rurale au Sénégal (ERSEN) est exécuté par le PERACOD/GTZ en renfort des activités d’électrification rurale du pays qui sont mises en œuvre par l’ASER. Nous avons tenté alors d’évaluer les impacts de cette action. Pour ce faire, un échantillonnage aléatoire a été fait ce qui a permis aussi de mesurer la perception de la population à travers un questionnaire exhaustif adressé à 140 ménages. L’analyse des données collectées après traitement a produit de multiples résultats. Concernant la situation énergétique de la population, 60% est connecté au réseau solaire depuis 2009 avec un coût d’accès allant de 5000 à plus de 15000 Fcfa. Dans les ménages, le nombre de personnes actives varie de 1 à 3, avec un taux de 60% pour les ménages ayant 2 individus actifs pendant l’année. Concernant la charge, 80% des ménages prennent en charge entièrement les dépenses de tous ses membres, financés par le propre moyen de subsistance du ménage. On voit aussi que 10% de la population n’arrive pas à subvenir totalement à ses besoins et dépend de soutien familial ou d’autres formes de soutien. Ce qui caractérise la pauvreté en milieu rural. Quant aux services sociaux de base notamment la santé, on voit que la population accorde une importance aux soins médicaux et la population entière recourt aux soins sanitaires en cas de maladie, la fréquentation dépend évidemment de types de maladies. En effet, ils sont même prêts à se déplacer pour des qualités de soins, et dans ce cas, 90% des ménages trouvent que le coût des soins est abordable malgré le nombre insuffisant de structures de santé.

Quant à l’éducation, nous avons vu que 40% des enfants scolarisés participent à d’autres activités productives après l’école dont 40% de ces activités génèrent de revenus. Cependant, 90% de la population estime les résultats scolaires satisfaisants. Une des raisons pouvant expliquer cela est que ces enfants sont tous résidants dans la localité, et que les efforts physiques de déplacement sont nuls, ce qui n’anéantit pas la capacité physique et mentale de l’élève à étudier.

Quant à l’accès à l’eau, toute la population est connectée au réseau hydraulique de façon permanente dont la provenance est la borne fontaine avec des coupures très peu fréquentes, la même source d’eau pour tous les besoins du ménage. Mais le mode de consommation diffère selon les ménages, 15% utilise du javellisant, et 15% filtre. Cependant, 30% de la population rencontre des problèmes de santé avec cette eau, ce qui nuit au bien-être des ménages et risque d’augmenter ses dépenses de santé toutes choses égales par ailleurs. 30% également trouve que la qualité de l’eau est mauvaise.

Nous avons terminé par formuler quelques recommandations  générales et spécifiques allant dans le sens de changements comportementaux de la part de la population. L’électrification de ce village n’a finalement pas amélioré le niveau de vie de tous les ménages, car on note un taux d’électrification de 60% ce qui n’est pas négligeable mais on pourrait faire mieux selon les populations.  En effet, grâce à l’électrification rurale, certains ménages abonnés ont opté pour la diversification de leurs activités économiques (ventes d’eau fraiche, glaces, ou encore des activités menées sur la place du petit marché grâce aux lampadaires). Mais cela n’est pas le cas de tous les ménages, bien que des opportunités  existent, le niveau de la production est encore très faible. En termes de bien être, il n’existe qu’un seul poste de santé, même si ses horaire ont changé grâce à son électrification, cet équipement communautaire est sous équipé et manque de personnels, le niveau d’éducation et d’accès à l’eau ne se sont pas améliorés non plus de façon significative.

On a vu aussi que la réussite d’un tel projet dépend de facteurs exogènes, tels les capacités financières et logistiques, les facilités de recouvrement des crédits alloués à la production, le  fonctionnement institutionnel informel entre autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

L’un des défis majeurs de l’électrification rurale de nos  jours est sa capacité à contribuer au processus de lutte contre la pauvreté en milieu rural. L’électrification rurale aura ainsi un objectif d’amélioration de la qualité de vie des populations rurales mais aussi de faciliter l’éclosion d’activités génératrices de revenus. Les systèmes photovoltaïques ne doivent plus être considérés comme assurant une pré-électrification du monde rural en servant juste à l’alimentation de quelques points lumineux et d’appareils audio-visuels, mais devront  pouvoir alimenter des équipements de production qui permettent une génération de revenu peu ou prou substantiel.

Un accroissement du revenu des ménages qui en bénéficient, essentiellement grâce au gain de temps et à la possibilité de travailler en soirée, lorsque la lumière du jour devient trop faible pour le permettre. D’une manière plus générale, des bénéfices économiques indirects naissent de l’accès à l’information, et de l’amélioration des conditions de vie grâce à l’électricité domestique. De nombreux projets de systèmes solaires sont nés pour répondre à des besoins communautaires tels l’approvisionnement en  eau potable, l’électrification des centres de santé, et les centres d’éducation. Souvent, l’accès à des services sociaux ou communautaires donne lieu à des activités génératrices de revenus. Parmi les équipements, les applications répertoriées sont essentiellement celles agricoles ou artisanales. Quant aux services communautaires  issus de l’électrification, ils rentrent souvent dans le schéma d’applications génératrices de revenus par l’intermédiaire de diffusion de l’électricité ou de services électrique.

Dans la première partie de l’étude, nous allons définir le cadre d’étude. En seconde partie nous entamerons la présentation du cadre de l’étude et l’approche méthodologique et enfin en troisième partie  on avancera l’analyse des résultats et les recommandations.

PREMIERE PARTIE : CADRE DE REFERENCE

PROBLEMATIQUE

En Afrique, les zones rurales y compris les zones arides disposent quasiment d’un bon ensoleillement. Les ruraux exploitent les énergies traditionnelles telles que les déchets de bois, et les combustibles fossiles. Mais le problème d’électrification de ces zones échappe au développement. En effet, il  ne profite pas aux secteurs productifs du milieu rural tels que le domaine santé, éducation voire agricole. Pour les zones arides, le problème d’approvisionnement en eau demeure primordial. Une carence énergétique très notoire règne en milieu rural africain (MRA).

Pourtant, les moyens disponibles pour la maîtrise de l’eau, l’alimentation électrique de machines, l’exploitation, la conservation et la transformation des produits forestières et agricoles restent rudimentaires et dépassées par l’évolution croissante des besoins vitaux des populations. Le MRA reste ainsi, dans sa majorité, marginalisée et oublié quant à la satisfaction des besoins énergétiques de base. C’est pourquoi, compte tenu de la nature des besoins énergétique ruraux, les technologies d’utilisation des  énergies nouvelles, comme le solaire, retrouvent une voie de prédilection dans le MRA.

Ainsi la question se pose, l’abondance de l’énergie solaire dans le MRA est-elle rentable ? Derrière cette question apparaissent les enjeux de l’énergie solaire dans le domaine environnemental et  du développement en tant qu’énergie renouvelable. Malgré l’abondance d’énergie solaire en milieu rural africain, l’exploitation de ce type d’énergie reste marginale. Le problème consiste donc de savoir pourquoi  le MRA  n’exploite pas le solaire. En Afrique de l’Ouest, les premiers projets dans le domaine solaire pour le milieu rural ont été lancés au début des années 80 pour davantage tester l’adaptabilité des technologies aux conditions locales. Dans le cas des photovoltaïques (PV), les tentatives de diffusion ont commencé dans les années 80 d’abord, à travers le PSE[1] et puis les PRS[2] afin d’améliorer les conditions d’approvisionnement en eau (pompage solaire) et en  électricité (diffusion des systèmes PV familiaux) au Niger, Burkina Faso, Mali, Guinée Bissau et Sénégal. Or, depuis plus de deux décennies, l’introduction des technologies d’usage de l’énergie solaire est plutôt positive, en ce qui concerne la satisfaction des besoins domestiques (éclairages et petites électrifications). Cependant, cet effort fut largement concentré sur des projets de type expérimental, orientés vers les secteurs socio-éducatifs et culturels, au détriment de la satisfaction des besoins productifs. Ainsi, afin de permettre l’exploitation entière de l’énergie solaire, il faut introduire les technologies correspondantes. Ce qui constitue un problème de nature primordiale pour le MRA car les questions technologiques ne laissent pas aux zones  rurales africaines d’exploiter ce type d’énergie.

C’est pourquoi même si l’énergie solaire connaît une abondance dans le milieu rural, on ne peut pas l’utiliser comme source d’énergie. L’exploitation de l’énergie solaire concourt elle à la promotion du développement rural ? L’exploitation de l’énergie solaire a-t-elle permis d’accroitre la productivité agricole ? La diversification des activités génératrices de revenu est-elle fonction de l’exploitation de l’énergie solaire ? L’électrification des équipements a-t-elle entrainé une meilleure qualité des services sociaux de base ? Comment le photovoltaïque participe-t-il dans le développement rural ? Quelles sont les conditions favorables ? Telle est la série de questions qui posent la problématique de l’étude en question.

 

CADRAGE THEORIQUE

SECTION 1 : ENERGIE ET DEVELOPPEMENT.

I.1  Notion de développement économique :

Le développement économique est défini comme un ensemble de transformation dans les structures techniques, mentales et institutionnelles permettant l’apparition ou le prolongement de la croissance. S.Kuznets définit la croissance économique d’une nation par : « L’accroissement continu du produit par tête ou par travailleur, le plus souvent accompagné par un accroissement de la population et d’habitude par des changements structurels »[3]. Quoique ce concept de développement fasse l’objet d’une controverse, nous retenons que les conditions suivantes sont nécessaires pour qu’il y ait développement :

– Une croissance économique c’est-à-dire une efficacité économique, augmentation sur une longue période des grandeurs économiques significatives et recherche d’un optimum de Pareto ;

– Amélioration du bien-être social (alimentation de base, santé, éducation massive, espérance de vie, etc.) et de l’équité (justice sociale, réduction des inégalités). En effet, c’est la satisfaction des besoins fondamentaux de la population qui ne dépend pas seulement du niveau de revenu des individus mais exige l’intervention de l’Etat dans la production des biens et services publics combinée avec d’autres éléments comme les institutions par exemple. Ainsi, le développement doit être la suite logique de la croissance économique, autrement dit la croissance est une condition préalable du développement économique. Ce type de développement strictement économique exige comme condition préalable l’existence d’une société dans laquelle la richesse peut être accumulée, dont le revenu et l’emploi sont en mesure de s’accroître progressivement. La relation entre croissance et développement économique ne s’établit nécessairement pas de façon automatique. Dans ce cas, il faut que la richesse produite par la croissance soit bien repartie entre les entités au niveau d’un pays donné. De ce fait, la croissance conduit au développement et celui-ci à son tour favorise la croissance.

 

 

I.2  L’intensité énergétique :                                                                                       

L’énergie et le développement sont deux concepts inséparables surtout à l’heure actuelle lorsque nous parlons de développement durable. En effet, il existe une forte corrélation entre ces deux concepts, mis en avant par l’intensité énergétique. L’exemple du chemin des pays développés (PD) nous le montre. La situation des pays en développement (PED) est difficile. Peu de ces pays ont eu la possibilité de concevoir et de mettre en œuvre des politiques d’économies d’énergie efficaces, à l’instar des pays industrialisés. Les acteurs économiques, dont les industriels notamment, ont à prendre en compte bien d’autres contraintes que celle énergétique et sont souvent peu motivés pour investir dans ce domaine. En outre, certains pays ont inscrit dans leurs priorités le développement d’industries énergétivores, délocalisées du Nord. Aussi a-t-on parfois proposé de représenter le lien développement-énergie par le graphique qui suit :

Graphique N°1 : Représentation du lien entre développement et énergie.

Source : Guide de l’énergie (1988), p.43

En une première phase, l’intensité énergétique (IE) aurait plutôt tendance à croître avec le développement, la plupart des PED se situerait sur la pente ascendante. Alors que, dans une seconde phase, l’intensité énergétique diminuerait avec la croissance et les PD seraient désormais sur la pente descendante.

Devant les problèmes qui se posent aux PED, certains ont avancé l’idée d’un « tunnel » qui permettrait à ces pays d’éviter le sommet et de rejoindre plus rapidement la pente descendante. Ce qui revient donc à poser le problème d’un « autre développement », plus économe en énergie. Cependant, tout système énergétique national a un profond impact structurant sur l’aménagement du territoire (plan d’urbanisme) et les possibilités induites de développement industriel. Il s’en déduit que la nature (gaz, électricité, eau,…) des grands réseaux nationaux va orienter et rendre possible, ou non, certaines options de développement macroéconomique.

I.3 Les interactions énergie-économie et les critères de choix économiques :

Les différents scénarios énergétiques, qui consistent à évaluer les effets économiques pour choisir celui qui apparaît  préférable, compte tenu des objectifs gouvernementaux, peuvent être caractérisés par quatre (4) paramètres dont trois (3) sont assez facilement quantifiables :

  • Le coût de l’énergie pour les utilisateurs, peut avoir un impact sur la consommation des ménages, mais également sur leur taux d’épargne, ainsi que sur la compétitivité des industries ;
  • Les investissements, peuvent avoir un effet de relance, mais impliquent des besoins de financement, d’où un impact sur les ressources financières du pays et sur la capacité de financement des autres secteurs ;
  • La balance des paiements extérieurs.

Le quatrième que l’on a qualifié d’effet « d’infrastructure » est difficile à évaluer. Il concerne les effets induits que le développement du système énergétique pourrait avoir sur les autres activités productives. Dans les PED par exemple, l’extension du réseau électrique peut permettre le développement de l’artisanat, ou de l’irrigation par pompage. Il s’agit donc d’évaluer directement la croissance de la production permise par l’évolution du système énergétique.

I.4  Energie et lutte contre la pauvreté :

Le développement durable en Afrique doit consister en premier lieu à réduire la pauvreté. Par ailleurs, le sommet des Nations-Unies du Millenium l’a réaffirmé. La satisfaction des besoins élémentaires des populations (nourriture, santé, logement, etc.) nécessite, pour la plupart d’entre eux, le recours à l’utilisation de diverses formes d’énergie. Leur rareté ou leur coût trop élevé concourt au maintien et l’accroissement de la pauvreté en particulier dans les zones rurales.

SECTION 2 : QUELQUES THEOREMES ECONOMIQUES LIES A L’ENERGIE :

2.1  L’effet de Détérioration des Termes de l’Echange (DTE) et de Substitution:

Le pétrole est essentiellement la principale ressource énergétique moderne consommée par notre pays. Les fluctuations des prix du pétrole sur le marché international ont donc des impacts directs sur notre pays puisque le pétrole est un produit stratégique donc parfaitement inélastique. La demande ne diminue pas et parfois même, au contraire, elle augmente ce qui pourra entraîner un déséquilibre de la balance commerciale puisque nous importons plus et exportons peu (faible effet de substitution). Cela induit un effet de dépréciation de la monnaie locale.

L’effet d’une dépréciation sur le solde commercial est composé de deux sous effets contradictoires à savoir l’effet de substitution (ou compétitivité) et l’effet DTE (détériorations des termes de l’échange).

  1. a) Effet de substitution :

La dépréciation entraîne l’augmentation de la compétitivité, toute chose égale par ailleurs les prix domestiques et extérieurs restent à leurs niveaux initiaux, ce qui rend plus chères les coûts des importations. Le pays va alors exporter plus et importer moins à condition que la production nationale puisse substituer à l’importation.

  1. b) Effet de DTE :

Par définition, il signifie une détérioration de la solde commerciale suite à un renchérissement des importations consécutif à une dépréciation de la monnaie locale et/ou à une augmentation des prix extérieurs et en absence de toute possibilité de substitution.

Par définition, le TE est le rapport de prix à l’exportation (iX) et le prix à l’importation (ir) qui peut être présenté sous forme d’indice (TE= iX/ir * 100). Si le prix des exportations est supérieur au prix des importations il y a augmentation de TE tandis que si le prix des exportations inférieurs au prix d’importation il y a diminution de TE et donc une DTE. La majorité des pays en développement est dans ce second effet (DTE) puisque leur capacité de production est encore faible avec pour base une économie principalement agricole (production à long terme)

2.2 Le concept des externalités :

Le long de notre étude, les impacts des différentes sources d’énergie seront mis en avant. En effet, certaines énergies, en général les énergies fossiles ont des impacts négatifs sur l’environnement (changement du climat, cataclysmes naturels). Ces énergies sont donc source d’externalités négatives. Ainsi, pour comprendre la nature de ces effets, une étude sur les externalités sera faite dans notre étude.

  1. a) Définition :
  • Une externalité existe lorsqu’un individu par son activité influence le bien-être d’une autre personne sans que cette dernière reçoive ou paye une compensation pour cet effet[4]
  • Des externalités existent lorsque les résultats d’un marché affectent d’autres agents économiques que les acheteurs et les producteurs qui participent à ce marché. La présence d’externalités dans un marché fait que celui-ci est inefficace, ou exploité de façon sous optimale. La quantité d’équilibre ne conduit donc pas à la maximisation du surplus total.
  1. b) Les deux effets et exemples d’externalités :

Lorsque l’effet sur un individu est défavorable, on parle d’externalité négative. Par exemples, la stéréo bruyante dans un bâtiment locatif, la pollution automobile, la fumée de cigarettes, etc. Par contre, lorsque l’effet sur cet individu est favorable, on parle d’externalité positive. Par exemples : immunisation, recherche de nouvelles technologies, restauration de bâtiments historiques, etc.

  1. c) Externalités et inefficacité des marchés :

Il existe plusieurs types d’externalités. Dans notre étude, nous nous limitons aux externalités à la production et à la consommation :

  • Les externalités négatives à la production ou à la consommation conduisent les marchés à produire une quantité toujours trop grande par rapport au niveau de production socialement efficace ;
  • Les externalités positives à la production ou à la consommation conduisent les marchés à produire une quantité toujours trop petite par rapport au niveau de production socialement efficace.

Le théorème de Coase :

Il stipule que si des individus peuvent négocier sans coût supplémentaire à propos de l’allocation de ressources, alors ils vont toujours résoudre le problème d’une externalité par eux-mêmes et allouer les ressources entre eux de manière efficace.

  1. e) Solutions publiques :

Lorsque les externalités sont importantes et que des solutions privées ne peuvent être trouvées, par souci de coût onéreux des conventions, alors le gouvernement peut essayer de les résoudre par la réglementation et les politiques économiques incitatives.

Exemples de réglementation :

Interdire ou rendre obligatoires certains comportements, tels que l’obligation d’immuniser tous les enfants, la réglementation concernant le niveau maximum de pollution qu’une automobile ou une usine peut émettre ou encore l’interdiction de fumer dans les endroits publics; avec l’obligation d’offrir des zones non-fumeurs pour les restaurants.

Politiques économiques incitatives :

– Internaliser une externalité requiert de modifier les incitations de telle manière à ce que les individus prennent en compte les effets externes de leurs actions.

–  Le gouvernement peut internaliser une externalité  négative en imposant une taxe sur les producteurs d’effets néfastes de manière à diminuer la quantité d’équilibre au niveau socialement désirable.

– Des taxes dites de Pigou sont des taxes qui consistent à corriger les effets d’une externalité négative. Par exemple la pollution, alors que la réglementation contraint les entreprises à diminuer les émissions polluantes d’un certain volume, une taxe de Pigou prélève un certain montant par unité de pollution émise. L’essence est habituellement lourdement taxée car il y a au moins trois (3) externalités négatives liées à la consommation d’essence: la pollution de l’air, les embouteillages, et le risque créé sur les autres par les propriétaires de grosses automobiles.

Le développement de tout un pays passe sans doute dans le système de l’énergie. Cependant, la prise en charge des effets néfastes de l’énergie par rapport aux activités économiques et environnementaux est indispensable. Cette attention permet de résoudre les problèmes dans le cadre national et international surtout qu’actuellement on se trouve dans le tourment du réchauffement climatique.

SECTION 3 : LES ENJEUX DE L’ENERGIE SOLAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT DU MILIEU RURAL AFRICAIN (MRA)

3.1. Importance de l’énergie solaire en milieu rural

3.1.1 Les problèmes énergétiques du MRA

Le milieu rural africain dépend essentiellement de la biomasse traditionnelle et surtout des combustibles traditionnels pour satisfaire leurs besoins énergétiques.

La dépendance vis à vis de la biomasse

La biomasse peut être définie par toutes les matières organiques végétales, issues de la photosynthèse. Elle peut être valorisée par combustion en gazéification (voies sèches) ou  par fermentation donnant du méthane ou des alcools (voies humides). Certains résidus organiques comme la bagasse de la canne à sucre et les excréments du bétail, peuvent être sèches et durcis au soleil avant d’être utilisés comme carburant, et même liquéfiés ou gazéifiés pour en tirer davantage d’énergie. Toutefois, l’utilisation de ces excréments comme combustible peut effectuer la fertilité des sols. Le méthane dégagé lors de la décomposition de la biomasse, peut servir au chauffage d’édifice résidentiel. Une majeure partie des déchets des ménages et des industries agroalimentaires s’y rattache.

En milieu rural, les services d’énergie utilisés doivent répondre essentiellement aux besoins vitaux tels que production et cuisson des aliments, chauffage et éclairage. Les bois et ses dérives, les déchets agricoles constituent les sources d’énergie qu’on y utilise les plus souvent en raison de leur disponibilité. L’absence de droit de propriété sur les ressources forestières explique la surexploitation massive des bois comme source d’énergie. Cependant, la disponibilité de ces combustibles diminue largement dans certaines parties en raison de leur exploitation obligeant les femmes et les enfants à couvrir des distances plus longues pour la collecte. Cette collecte monopolise un temps pouvant être consacré  à des activités plus productives, comme celles dans le domaine de l’éducation et de l’agriculture par exemple. En moyenne cette tâche représente 15 heures de travail par semaine avec plusieurs dizaines  de kilomètres de marche.  La consommation domestique se résume en majeure partie à l’utilisation de la biomasse de façon traditionnelle.

Les individus qui dépendent de combustibles traditionnels doivent faire face à une sorte de pollution domestique du fait des feux à ciel ouvert. Les biomasses entraînent notamment à la pollution intérieure des maisons, sources de maladies respiratoires surtout chez les femmes et les enfants ayant tendance de  passer plus  de temps à l’intérieur des habitations. La collecte et l’utilisation de la biomasse produisent aussi des effets néfastes sur l’environnement. Parmi eux on compte la déforestation, l’érosion du sol, la pollution de l’eau ou de l’air…

Tableau 1: Pourcentage de la biomasse domestique en milieu rural d’Afrique de l’Ouest durant l’année 90

Pays Consommation d’énergie en biomasse
Burkina Faso 81,7
Niger 80,6
Togo 71,19
Sénégal 56,2
Bénin 89,2
Guinée 88,9

Source : GNESD. Accès à l’énergie : les résultats. Disponible sur <http://www.gnesd.org/downloadables/energy-acces-l/bulletin%20africanin.pdf. >

Les chiffres figurés dans ce tableau  représentent le pourcentage des biomasses exploitées et utilisées pour satisfaire les besoins domestiques notamment l’éclairage et la cuisson. Par exemple au Burkina Faso, les 87.1 % représentent la partie de la consommation de la biomasse consacrée aux besoins énergétiques à usage domestique.

Le problème d’éclairage en milieu rural

Le tableau suivant montre les puissances et la durée du fonctionnement des sources d’éclairage traditionnel.

Tableau 2 : Les sources d’éclairage traditionnelles

Types Puissance en lumens   Durée
Lampe tempête à pétrole 45 33h/l
Bougie 1 8h
Torches à 2  piles 7 10h

Source: GNESD. Accès à l’énergie : les résultats. Disponible sur http://www.gnesd.org/downloadables/energy-acces-l/bulletin%20africanin.pdf.

Faute d’électrification rurale, l’éclairage demeure un problème pour le MRA. Cela ne touche pas seulement  la vie domestique des villageois mais aussi les centres de soins et les écoles car les services de soins ou d’éducation  s’affaiblissent.

Le problème d’électrification rurale

Le taux d’accès des populations africaines à l’électricité reste parmi le plus faible du monde car on dénombre plus de 83% de la population rurale ne disposant pas d’électricité. La population rurale est considérée comme pauvre et l’accès limité des ménages s’explique en grande partie par les frais de raccordement et les abonnements prohibitifs. Il s’avère donc difficile pour des consommateurs à faible revenu de prendre l’habitude, de mettre de l’argent de côté en vue d’une dépense mensuelle. De plus, d’une part, la faible densité de population combinée à une prépondérance de la population rurale reste une contrainte majeure car elle rend le développement des infrastructures de l’électricité trop onéreux. D’autre part, l’étroitesse du réseau  et son mauvais état sont des problèmes d’autant difficile à surmonter que les pays africains connaissent des fortes contraintes budgétaires. Les seules possibilités d’électrification des zones rurales demeurent donc dans des solutions énergétiques décentralisées, soit des systèmes autonomes qui ne nécessitent pas de raccordement au réseau. L’électrification rurale décentralisée ou ERD a pour objectif d’accorder  un  réseau électrique à la zone rurale sans dépendre en partie ou en totalité du réseau électrique national.

La faiblesse du système agricole

L’agriculture représente la première et souvent l’unique forme de ressource en milieu rural et isolé des pays d’Afrique. Elle est un élément central de l’économie Ouest africaine assurant 30 à 50% du PIB de la plupart des pays. Elle représente la plus grande source de revenus et de moyens de subsistance pour 70  à 80% de la population du milieu rural. Ce secteur assure l’approvisionnement alimentaire et de recettes d’exportation issue de la pratique des rentes. Dans le milieu rural, l’exploitation agricole se présente sous forme familiale dont les objectifs prioritaires consistent à assurer l’autoconsommation, à stocker et à vendre. La taille de l’exploitation est de 5 à 10 ha en moyenne. Les performances du secteur agricole ont été particulièrement faibles car l’Afrique constitue l’un des rares continents où la production agricole par tête continue de chuter  ces 40 dernières années. Cette baisse estimée à 0,34% en Afrique Subsaharienne affecte fondamentalement sur la survie des ménages en raison de l’effritement des revenus et accentue le déficit vivrier.

Trois types d’obstacles fragilisent le domaine agricole du milieu rural. Tout d’abord, il y a les problèmes liés aux caractéristiques naturelles géographiques, le climat extrême (de sécheresse ou de froid) pose des limites aux cultures, à la mobilisation des ressources et plus grave, à la survie de ces populations durant plusieurs mois. En Afrique de l’Ouest, 40% du milieu rural sont arides, ensuite les activités agricoles manquent d’équipements nécessaires à la production dont les infrastructures permettant à irriguer les terres à  cultiver. Ces difficultés techniques handicapent toujours plus la récolte et le secteur agricole du MRA reste toujours considéré par les autorités publiques comme un réservoir à fond perdu, où l’on se soucie plus de prélever que d’investir. Les politiques nationaux mobilisent les ressources de l’agriculture pour financer des politiques urbaines, industrielles ou encore autres. Très peu d’autorités publiques prennent conscience de la nécessité d’investir dans ce secteur et de financer des installations plus performantes pour améliorer les rendements.

3.1.2. L’utilisation des filières solaires pour divers besoins

Les  filières solaires regroupent les cuiseurs solaires, l’électrification PV décentralisé, le pompage, la réfrigération solaire et les séchoirs solaires.

L’électrification photovoltaïque décentralisée

Les systèmes PV offrent bien d’opportunités au milieu rural et isolé car ils permettent d’électrifier les sites isolés. L’électricité est produite sur le lieu même de sa consommation éliminant les problèmes d’approvisionnement et de dépendance énergétique vis à vis du milieu urbain. Ils fonctionnent sans mouvement de pièces, simple d’emploi, aucune compétence particulière n’est exigée puisqu’il suffit de positionner les cellules PV au soleil. De plus, ces systèmes n’ont pratiquement  pas besoin d’entretien, donc les coûts de maintenance sont faibles. Hormis les batteries qui doivent être chargées en moyenne tous les 4 ans, les systèmes PV sont fiables pendant plus de 10 ans et ils fonctionnent sans bruit et sans pollution. Le long de sa vie, un système PV évitera le rejet dans l’atmosphère d’une tonne de CO2.  Les installations individuelles, Les  pompages  par  énergie solaire, La réfrigération solaire, Les séchoirs solaires

3.2. Etude de la rentabilité de l’énergie solaire

3.2.1. Les caractéristiques de l’énergie solaire

Dans ce contexte, il s’agit d’une  répartition de l’énergie solaire en MRA et ses aspects économiques.

Répartition en MRA

D’après la carte mondiale du gisement solaire, 47% de la surface du continent africain bénéficie d’un ensoleillement annuel supérieur à 2100 KWh par mètre carré, 27% entre 1900 KWh et 26% restant entre 1500 KWh et 1900 KWh. Les valeurs les plus élevées de l’ensoleillement se trouvent aux parties les plus denses du peuplement excepté le désert du Sahara et du Kalahari. Ainsi tous les paramètres géographiques sont favorables à une large consommation de l’énergie solaire, et le potentiel solaire moyen en Afrique s’étale entre 5 à 7 kwh/m²/j.

Aspects économiques de l’énergie solaire

Selon Marcel Perrot[5], les facteurs qui caractérisent la valeur économique d’un appareillage solaire pour une installation bien définie sont :

  • la durée annuelle de fonctionnement en heures (ou durée en utilisation pour un « ensoleillement type »), résultant d’une statistique déterminée relative au lieu d’implantation ;
  • la puissance moyenne utile, appelée puissance nominale (Pn) et exprimée en kilowatt ou en kilocalories par heure ;
  • L’énergie annuelle extraite, égale à W= Pn x U (en désignant par U la durée d’utilisation) ;
  • La surface totale occupée au sol, ramenée à l’unité de puissance nominale et exprimée en m²/kW ou en m² par kilocalorie par heure.
  • Les dépenses unitaires, d’exploitation en unité monétaire par kilowatt ou par kilocalorie par heure, qui comprennent les charges d’amortissement, les frais d’entretien et de surveillance, et éventuellement les dépenses de matières consommables ;

3.2.2. La rentabilité des systèmes photovoltaïques

Dans ce cas, il s’agit de vérifier avec sa rentabilité pour les installations individuelles, le rendement du pompage solaire et les séchoirs solaires pour le secteur agricole. Pour le cas des installations individuelles, sa rentabilité sera démontrée en comparant le coût annuel du système PV avec l’amortissement annuel.

La rentabilité des installations individuelles

Les systèmes PV permettent une électrification rurale décentralisée. Afin d’évaluer la rentabilité du système PV, l’exemple ci-dessous illustre la comparaison entre le coût de l’installation du PV individuelle avec le coût de l’énergie la plus utilisée en MRA.

Les coûts de production de l’électricité en Afrique  subsaharienne[6]sont parmi les plus élevés au monde alors que le taux d’électrification y est le plus faible. En effet, on estime environ 30 % en moyenne au début 2011, avec environ 60 % pour les centres urbains et moins de 15 % pour les zones rurales[7]. Toutefois, le faible développement des infrastructures électriques de transport et de production ainsi que le fort taux de croissance de la demande en électricité du continent indiquent que de profonds changements dans les modes de gestion de ce secteur auront lieu dans les années à venir. Les choix technologiques en matière de production, les schémas des réseaux de transport et l’organisation de la gestion des équilibres offre-demande ne sont pas encore figés, mais les grands axes de développement le seront d’ici à 2050. Dès lors, cette situation de retard par rapport à d’autres continents pourrait représenter  de fait une opportunité unique, historique pour l’Afrique,  d’adopter les énergies renouvelables, et notamment l’énergie solaire, de façon rationnelle au sein de ses mix énergétiques, pour en faire le socle de sa planification énergétique.

La technologie photovoltaïque devrait permettre, dans les années à venir,  de produire de l’électricité à un prix très compétitif en Afrique, inférieur à 10 cEUR/kWh dans les régions fortement ensoleillées. Il n’est toutefois pas nécessaire d’attendre que cette technologie atteigne ce niveau de prix pour l’intégrer au mix énergétique. En tant qu’instrument de couverture de la volatilité des prix des hydrocarbures, ce moyen de production est déjà, en 2010, compétitif dans de nombreux pays d’Afrique notamment les pays subsahariens. De plus, les chocs  de prix sur les marchés des hydrocarbures ayant un coût significatif pour les économies africaines, la valeur de cette caractéristique est d’autant plus importante. Ainsi, l’application du PV demeure toujours rentable.

Le rendement élevé du pompage solaire

Dans ce contexte, on concentre l’étude dans  les pays du Sahel. En général, l’eau caractérise un des éléments constituant la survie de la population. Dans le pays du Sahel, notamment le Niger, le Mali et le Burkina, plus de 50% de la population du milieu rural n’a pas accès à l’eau. Cela apparaît du fait que les forages équipés de pompes manuelles produisent de 1 à 6 m3 d’eau par jour et ne sont donc pas adapté que pour les moins de 500 habitants. Ce fait est loin d’être suffisant par rapport aux besoins minimum fixés par l’OMS soit 20 litres par jour par personne. Le pompage manuel a vite montré ses limites majeures. Le débit s’affaiblit en fonction de la profondeur du puits.  Le débit du pompage manuel est donc faible que celui du  pompage solaire.  En termes de quantité, avec un  puits de 20 mètres, on obtient un débit de 5 fois plus que le débit du pompage manuel avec  un module de 1000wc.

En termes de satisfaction, le pompage solaire permet d’augmenter les nombres d’individus ayant accès à l’eau. Si le pompage manuel ne couvre que 300 personnes, le pompage solaire arrive à fournir 1500 personnes avec un module PV 1000wc et un puits de 20 mètres. L’expérience sur le pompage solaire permet donc d’expliquer que l’énergie solaire offre une solution pertinente pour les zones rurales ayant des problèmes d’eau. Elle implique une amélioration du bien-être et la satisfaction de consommation selon les besoins en eau mais néanmoins celle-ci dépend de la profondeur du puits et la capacité du module PV.

3.2.3. La rentabilité dans le secteur agricole

Le rendement agricole du système solaire 

Le pompage solaire permet d’augmenter le nombre des surfaces à cultiver par le phénomène naturel d’irrigation. Cela engendre une hausse du rendement agricole. Ainsi, le revenu s’accroît car les ruraux disposent une augmentation de production leur permettant de collecter des revenus.  En outre, le fait d’avoir des revenus signifie une amélioration du bien-être des individus, c’est à dire que les ruraux peuvent satisfaire leurs besoins. Par ailleurs, une hausse de production agricole désigne également une augmentation des conserves alimentaires. Et de plus cela est amélioré par les séchoirs solaires.

D’où la rentabilité de l’énergie solaire dans le secteur agricole concerne un double enjeu. Le premier est celui de la sécurité alimentaire nécessitant de disposer de semences de qualité afin d’assurer la survie des populations rurales. Le second est celui également de réguler l’offre des productions  périssables par rapport à la demande après conditionnement séchage solaire. Ce deuxième enjeu reste économique et commercial, il vise plutôt à améliorer les revenus des producteurs notamment des fruits et légumes en permettant de traiter le surplus de production afin de les mettre sur le marché en période de rareté ou de l’abondance.  Pour simplifier, le rendement agricole obtenu  par l’énergie solaire est fonction du débit du pompage et du séchoir solaire.

3.3. Les enjeux environnementaux de l’énergie solaire

3.3.1. L’énergie solaire contre le changement climatique

La notion d’effet de serre

On a évoqué le nom Effet de Serre au phénomène crée par des couches de gaz entourant la terre qui, comme une vitre, empêchant une partie du rayonnement infrarouge provenant de la terre de répartir vers l’espace. C’est ce phénomène naturel qui maintient une chaleur suffisante, condition du développement de la vie sur terre. Les pollutions d’origines humaines augmentent la quantité de gaz à effet de Serre (gaz carbonique CO2, méthane CH4, protoxyde d’azote N2O) qui seraient l’origine d’un réchauffement climatique. En effet l’accumulation de gaz va accentuer l’effet de serre qui entraînera par la suite une hausse de températures moyennes de la planète.

Les conséquences  de l’effet de serre

  1. Impact sur l’eau

L’eau se trouve au cœur des perspectives du développement du continent africain, de sa salubrité dépendent la santé et le bien-être. C’est aussi un intrant fondamental pour l’agriculture et d’autres activités productives. Les changements climatiques, du fait du réchauffement et de la désertification, auront des répercussions sur les ressources en eau, la variabilité pluviométrique et voire la croissance économique. Ce dernier est expliqué par le fait que la variabilité pluviométrique constitue des conséquences sur le développement économique.

  1. Impact sur l’énergie

Le changement climatique caractérise une nouvelle gageure pour l’Afrique au moment où elle est déjà durement touchée par le fait du renchérissement du pétrole. Le dérèglement du climat se manifestant par des modifications et des irrégularités du régime des pluies, a déjà largement entamé la capacité de production en se tournant vers des systèmes de charbon et de fioul, aggravant aussi la production de gaz à Effet de Serre.

  1. Impact sur l’agriculture, la foresterie et la pêche

L’agriculture africaine se situe dans une situation de vulnérabilité face aux impacts du changement climatique. Même si l’effet du changement climatique diffèrera probablement d’une région à l’autre du continent, les pays africains constituent majoritairement de l’agriculture sous pluies et subissent donc les effets de l’évolution de la variabilité climatique, des décalages saisonnières et des régimes pluviométriques. Selon les anticipations à long terme, la production agricole pourrait baisser de 28% d’ici 2050, soit plus que dans toute autre région du monde. Les premiers à souffrir seront ceux dont l’emploi et le revenu dépendent de l’agriculture et dont les capacités d’adaptation sont les plus limitées, à commencer par l’agriculture et, a fortiori, les petits producteurs et exploitants.

Le changement climatique aura probablement pour effet d’accroître le nombre de personnes risquant de souffrir de la faim à cause de la baisse des rendements agricoles. L’élévation des températures accroît les sécheresses des espaces forestiers qui, fragilisés, sont de plus en plus  facilement la proie des incendies, des parasites et des maladies.  De plus, le changement climatique risque d’accélérer la baisse de la productivité des pêcheries africaines. Trois facteurs risquent d’accentuer  à savoir la  chute des mers, les fluctuations de la température de l’eau et son acidification. Cela aura des répercussions sur la diversité des espèces de poisson et leur mode de reproduction. Comme le poisson constitue la principale source de protéines pour un très grand nombre d’Africains du milieu rural, les effets du changement climatique sur le secteur de la pêche auront également une incidence sur leur alimentation et leur santé.

  1. Impact sur la santé

Les impacts passibles sur la santé pourraient prendre plusieurs formes. La propagation des maladies sensibles au climat constitue l’un des effets majeurs du changement climatique à la santé. L’élévation des températures et de l’humidité provoquera une extension des aires de transmission du paludisme, et la récurrence des inondations favorisera la propagation des maladies d’origine hydrique, comme le choléra et les maladies diarrhéiques. Par ailleurs, la sécheresse accentue le risque de méningite en prédisposant aux épidémies. Le réchauffement aggrave en outre la pollution de l’air et, portant, le risque de maladies respiratoires très aiguës. De plus, le changement climatique produit une plus forte récurrence des urgences humanitaires provoquées par des évènements météorologiques extrême tels que tempêtes, inondations et sécheresses. Cela conduit donc à une dislocation du tissu local, au manque d’abris, aux maladies, à une malnutrition généralisée et à des pénuries d’eau de boisson salubre.

  1. Paix et stabilité

Le changement climatique risque d’avoir des répercussions notoires sur la paix et stabilité, tant sur le plan mondial que sur le continent africain. Conjugué à d’autres  sources de tensions, notamment la raréfaction de ressources, la croissance démographique et la forte densité de population, il augmente les risques d’instabilité et de conflit.  L’intensification de la concurrence pour l’obtention de ressources rares en terre et en eau, résultant de la dégradation de l’environnement, de  la désertification et de la raréfaction de l’eau, crée un risque de conflit tant à l’intérieur de communauté et des pays qu’entre eux. D’après les rapports des Nations Unies, les évolutions du climat au Sahel au cours des 30 dernières années sont un des motifs à l’origine du conflit au Darfour.

L’instabilité climatique favorise aussi l’intensification des flux migratoires et le risque de tensions régionales. Les déplacements et les mouvements de population dus à des modifications de l’environnement soit progressives, soit soudaines sont appelées à prendre des ampleurs. Ce qui aura des répercussions notables sur la vie et les conditions de vie des personnes concernées dans la mesure où ce phénomène générera de nouvelles socio-économiques et environnementales. L’un des traits dominants de cette évolution devait être l’accélération de l’urbanisation qui ne fera qu’empirer le niveau de chômage et la pauvreté dans les pôles urbains.

  1. Impacts économiques du changement climatique

L’évolution du climat aura des répercussions sur la santé et la productivité de la main d’œuvre. Cela occasionnera des pertes et des dégâts liés à l’agriculture et aux infrastructures, et abaissera la qualité des investissements et des croissances s’en trouveront assombries.

D’après le rapport du STERN (Stern Review of the Economics of Climat Change), les conséquences économiques du changement climatique en Afrique s’expliquent par des pertes pouvant atteindre jusqu’à 20% du PIB alors que le coût estime des actions nécessaires dans l’immédiat pour éliminer une bonne partie de ces risques représenteraient 1% du PIB25

La place de l’énergie solaire

Pour le milieu rural africain, l’utilisation des énergies traditionnelles comme les biomasses, le charbon de bois, le gaz naturel engendrent les pollutions atmosphériques locales et globales.

Cela favorise l’émission de gaz à effet de Serre. D’après Bernard Chabot, voici les contributions des combustibles dans l’émission de gaz à effet de Serre : 1 tep de charbon émet 1t de CO2 ; 1 tep de pétrole émet 0,8 de CO2 ; 1 tep de gaz émet 0,6t de CO2. Ainsi, l’utilisation des énergies renouvelables comme l’énergie solaire offre des atouts sérieux. Les émissions de gaz à effet de Serre, y compris les émissions de C02 provenant des sources énergétiques inépuisables comme le solaire sont très faibles voire nulles. Elle n’émet pas d’oxyde de soufre responsables des pluies acides, ni d’oxyde d’azote et de carbone, ni de gaz carbonique ou de méthane, principaux accusés de l’augmentation de l’effet de Serre.

3.3.2. Lutte contre la désertification avec l’énergie solaire

La gestion des ressources locales

Il s’agit d’une promotion de l’énergie solaire pour que les ruraux accordent une place à ce type d’énergie. On a par exemple, le MRA usant des bois pour satisfaire les besoins de cuisson, de chauffage, ce qui est très risqué car il y a une menace toujours croissante de crise de bois de feu. Face à ce danger, les ruraux africains connaissent d’amples avantages d’exploiter l’énergie solaire dont ils disposent. Il s’agit entre autres d’une meilleure valorisation des potentialités locales qui s’est traduit plus tard par des initiatives notamment en matière d’accroissement de la productivité des ressources en bois, de création de nouvelles ressources forestières, de réorganisation de la filière du bois de feu, mais surtout de mise au point et adaptions de foyers améliorés, d’exécution de programmes, de substitution dans certains endroits.

3.4. Importance de l’énergie solaire dans les autres secteurs

Les secteurs productifs rassemblent à la fois le secteur santé, éducation et l’agriculture pour le milieu rural.

3.4.1. Particularité du  secteur santé

Le problème de l’infrastructure sanitaire du MRA

Le taux d’électrification faible du milieu rural freine la localisation des infrastructures sanitaires dans la fourniture de prestations de qualité.

Rôle de l’énergie solaire dans le domaine sanitaire

La conservation des médicaments et des vaccins représente un accès possible de la population aux soins médicaux (médicaments) et à la prévention (vaccin). Lorsque des villages entiers ne peuvent bénéficier de ce minimum, cela demeure un problème de santé publique. Les réfrigérateurs PV sont composés de panneaux solaires PV, d’une batterie, d’un régulateur, d’un réfrigérateur et ils conservent une température interne comprise entre 0 et 8° C. Avec un réfrigérateur de capacité de 100 litres, il est possible de produire de la glace pour le transport de vaccins hors du poste de santé, soit 1kg en moins de 24 heures.

L’intervention de l’électricité PV peut se présenter sur plusieurs points. Tout d’abord les systèmes d’éclairage photovoltaïque offrent de 3 à 4 heures de lumière par jour y compris une lumière pour les éventuelles interventions techniques aux accouchements. Pour les appareils médicaux, ils nécessitent des certains besoins en électricité pour fonctionner, on peut citer par exemple des stérilisateurs distillateurs, des microscopes et tous les autres appareils indispensables. Il ne faut surtout pas oublier les appareils de communication.

Les stations de pompage solaire pourraient permettre aux patients d’avoir de l’eau chaude pour leur confort et leurs hygiènes personnelles. Les filières solaires permettent d’améliorer le service sanitaire dans le milieu rural afin d’augmenter la qualité du service.

3.4.2. Contribution de l’énergie solaire dans le secteur éducatif

L’énergie solaire et l’éducation

L’énergie solaire a un rôle important dans l’accès à l’éducation et au savoir. Sans électricité, l’instituteur ne peut travailler dans des conditions satisfaisantes et l’écolier ne peut faire ses devoirs le soir. Les systèmes PV peuvent remédier à ces difficultés car ils permettraient d’apporter de l’électricité dans les classes et contribueraient à la lutte contre l’analphabétisme dans les zones rurales isolées.

L’expérience des télévisions solaires au Niger

C’est en  1978  que l’autorité de la République du Niger a décidé de doter le pays d’une télévision de masse destinée à l’éducation des masses populaires. L’objectif était résumé dans la formule suivante «9000 villages, 9000 téléviseurs». La propagation des installations sur l’ensemble du territoire dans les villages dépourvus d’électricité posait le problème du choix d’une source d’énergie autonome, fiable et ne nécessitant que peu de déplacement pour l’entretien et l’approvisionnement. La société Nigérienne de Télévision et de Télécommunication (SNTT) qui fut créé au début des années 1980 a choisi le solaire pour installer les téléviseurs dans les régions rurales. Plus de 1500 postes principalement alimentés par photopiles solaires ont été installé avec succès et une équipe d’une trentaine de personnes s’occupe de l’entretien et la maintenance pour l’ensemble de 7 régions concernées. Depuis 1984, son champ d’activité s’est élargi à d’autres domaines du système solaire révèle les apports nets de ces systèmes sur la satisfaction des besoins de la population et leurs contributions à l’amélioration des conditions de vie. Les services d’installation fonctionnent bien et la maintenance  des équipements audio-visuels est globalement assurée suivant trois types d’intervention à savoir les interventions périodiques (suite à un contrat), les interventions spontanées sur place (à la demande des usagers), les interventions en atelier (pour les pannes plus sérieuses). Ce type d’organisation répond aux besoins des populations, garantit la pérennité des installations et par conséquent assure la pérennité de leurs contributions au développement.

Eclairage au  Mali

Actuellement, le système photovoltaïque installé dans une réserve au Mali, assure l’éclairage, le fonctionnement de petits appareils électriques, fondamentaux pour l’éducation, le commerce, l’artisanat et la vie sociale. Soucieuses de se distraire et de s’informer, les populations rurales jadis non desservies par des réseaux de distribution ont maintenant accès à la télévision, à la musique, à l’informatique et à la communication[8].

3.4.3. Enjeu  de l’énergie solaire dans le développement local

Le cadre de l’électrification rurale

L’énergie solaire participe dans  l’électrification rurale. Cette dernière vise à améliorer les conditions de vie en milieu rural des populations quelle que soit leur zone géographique, en facilitant l’accès à l’électricité, la forme la plus souple de l’énergie.

En effet, l’électricité permet de :

  • Assurer la sécurité dans le milieu, cela reste évident par l’éclairage public et privé, et par le renforcement des communications et télécommunications ;
  • Désenclaver économiquement les zones rurales. En effet, la motorisation non polluante des exploitations agricoles ou artisanales, la réfrigération et la conservation des aliments et des médicaments, le séchage et la conservation des produits agricoles sont quelques-uns des nombreux créneaux sans lesquels l’économie d’une zone enclavée trouve des issues pour assurer sa croissance et sa diversification ;
  • Former et informer les citoyens. La possession individuelle ou collective d’appareil audiovisuel en zone rurale assure, d’une part l’accès à la connaissance, et d’autre part, contribue au raffermissement du tissu social pour une prise de conscience nationale ;
  • Libérer la femme rurale. Cela englobe les tâches quotidiennes de quête de combustibles, de préparation primaire d’aliments, et permet de valoriser le potentiel intellectuel et physique des femmes en zones rurales ;
  • Lutter contre la pauvreté. L’un des indices du développement étant le pourcentage d’individus ayant accès à l’électricité. Donc l’électrification rurale contribue au développement global des pays à la lutte contre la pauvreté.

SECTION 4 : LES LIMITES DE L’UTILISATION DE L’ENERGIE SOLAIRE EN MILIEU RURAL AFRICAIN

4.1. Les difficultés  technologiques du  MRA

4 .1.1. Les problèmes liés à la compétition technologique photovoltaïque

La plupart des filières solaires surtout les systèmes PV sont issus de la haute technologie. Les producteurs des systèmes PV se trouvent notamment au Japon, Etats Unis, Allemagne, France et Espagne. La compétition entre ces producteurs constitue les facteurs expliquant les qualités, les prix ainsi que les quantités des installations PV offertes dans les zones rurales africaines. Ainsi le milieu rural dépend de la compétition technologique du PV de ces producteurs.

Le problème de dépendance technologique du MRA

Pour exploiter l’énergie solaire par PV, le MRA a besoin des technologies correspondantes. Pourtant, l’existence des  producteurs des PV dans les pays du Nord ne facilite pas cette exploitation. Ainsi, le MRA dépend de ces pays pour leurs fournir les produits. On a vu que les quantités, les qualités ainsi que les prix variant selon la compétition technologique qui se mesure par le TE. Ainsi, la consommation du milieu rural en PV, elle sera exprimée en fonction de TE.

L’autonomie de gestion technique des systèmes solaires par la population locale du milieu rural est donc limitée par une  certaine dépendance technologique. Comme la production de la                                              plupart des composants se trouve dans les pays du Nord, les systèmes se composent aussi d’éléments rarement disponibles dans les  pays du Sud. Lors de la fabrication et l’installation, ils ne présentent pas un véritable obstacle à la  diffusion des systèmes. Les systèmes devraient seulement être installés avec tous leurs éléments.

Par contre, cette dépendance technologique peut se faire sentir dès la première panne et pourra mettre en péril la pérennité des systèmes. De plus, le fait que la production du PV se trouve dans le pays du Nord favorise le marché d’occasion, de plus cela est caractérisé par des faibles échanges. Il ne permet pas toujours le remplacement d’un élément défectueux de systèmes PV par exemple. Souvent les constructeurs vendent un système complet avec tous les éléments à assembler et ils sont tenus de respecter certaines normes dans la fabrication de chaque élément du système pris individuellement.

Mais il n’existe pas à proprement parler de standards dans  la compatibilité d’éléments issus de systèmes différents. L’adaptation d’une composante d’un système PV a une autre nécessité, un certain savoir théorique qui n’est pas à la portée immédiate des ruraux. Il s’agit par exemple, du système de l’inclinaison des panneaux pour avoir le meilleur rendement énergétique solaire. En effet, la concurrence entre les différents fabricants induit des verrouillages technologiques. Cela ne favorise donc pas la compatibilité des différents équipements. Cette situation contribue à accroître la dépendance à l’extérieur du pays du Sud y compris le MRA si le marché intérieur n’est pas suffisamment fourni en pièces de rechanges. De nombreux équipements ne pourront être remplacés, faute de pouvoir se les procurer.

4.1.2. Les obstacles sur le  transfert de la technologie solaire

Etude théorique du transfert technologique

D’une manière générale, le transfert technologique comprend quatre phases

Niveau I : Sur la Qualité et Recherche-développement (R&D), les chercheurs communiquent les résultats de leurs travaux. A ce premier stade, le transfert reste encore passif et les chercheurs devront affronter différentes barrières pour assurer la possibilité de la technique.

Niveau II : C’est l’acceptation, le début du partage des connaissances entre développeurs et utilisateurs. Cette phase conduit le plus souvent à des ajustements de la technique par les chercheurs pour permettre l’exportation de la technique. Cela amène à des adaptations sur le terrain qui s’inscrivent dans le registre et restent entièrement à l’appréciation des hommes de terrain. Ici, l’on prend conscience que la diffusion de telles technologies ne peut pas uniquement être produite en laboratoire. Des adaptations sur le terrain sont nécessaires pour les rendre accessibles et utiles aux individus destinataires. L’homme de terrain chargé de mettre en place de tels systèmes doit alors réaliser les adaptations avec de faibles moyens, et si possible avec des matériaux disponibles dans les pays d’accueil en raison des coûts important de ces systèmes.

Niveau III : C’est la mise en œuvre, à ce stade, les exploitants de la technologie sont chargés de la tester. Ils doivent alors avoir le savoir et les ressources pour mettre au point la diffusion de la technique.

Niveau IV : Lors de la phase d’utilisation, la technique est commercialisée et le succès de diffusion peut être apprécié en termes d’acquisition de nouvelles  parts de marché à long terme. A ce niveau, la question d’appropriation de ces techniques aux besoins socio-économiques des utilisateurs locaux demeure essentielle car elle conditionne la pérennité de l’utilisation de techniques.

Figure 1 : Niveau de transfert de technologie

Avec, Niveau I : Qualité et R&D, Niveau II : Acceptation, Niveau III : Mise en œuvre, Niveau IV : Utilisation.

La notion du transfert technologique doit, de ce fait, être entendue dans un sens plus large. Dans les différentes étapes de transfert de technologie, il y a lieu de tenir compte de trois points essentiels à savoir le niveau de définition de besoins, le niveau de formation qui doit intervenir au moment de la mise en œuvre, et le niveau d’impacts de la technologie. Le transfert technologique comprend aussi bien consommation des biens et des services énergétiques que l’appropriation finale par les usagers.

 Faiblesse du milieu rural sur le transfert technologique

En tant que technologie des PV, son application requiert un transfert technologique.

Ce transfert nécessite les connaissances indispensables  pour qu’il soit réussi. Dans le cas du système PV, ces connaissances constituent les groupes de technique du fonctionnement du système  pour favoriser la recherche et le développement. Cela est loin d’être pratiqué par le milieu rural car les zones rurales africaines connaissent une majeure partie de populations analphabètes. Ainsi, ces populations ne pourront pas comprendre et utiliser ces systèmes dans la majorité.

Par ailleurs, l’insuffisance de la sensibilisation des populations rurales aux nouvelles technologies conduit à terme à des non appropriations. C’est pourquoi favoriser les conditions d’un transfert technologie réussi est un élément essentiel de la durabilité. En l‘absence d’une coordination en matière d’investissement, certains choix technologiques peuvent amener à des verrouillages (lock-in) concernant les non appropriation par la société et la non efficacité sur le long terme. Pour ces raisons, la phase de transfert technologique reste une composante essentielle, stratégie industrielle d’une institution.

A partir du moment où une installation dépend soit du soleil, soit de l’exposition à une source de chaleur, sa position revêt une importance majeure pour une utilisation rationnelle. Ainsi, le disfonctionnement d’un système PV découle souvent d’une mauvaise installation : une inclinaison et ou  une orientation inappropriée  des panneaux, une  exposition plus grande aux intempéries ou risque de dommages matériels. En outre, les pannes fréquentes des systèmes sont parfois dues à des réglages imprécis (mauvais serrages des connexions …) ou plus fréquemment, résultent d’une utilisation inadaptée. Un dimensionnement inadapté des équipements peut inciter par exemple à des branchements pirates de batterie et implique un déséquilibre du système d’alimentation et donc un vieillissement prématuré de l’ensemble de l’équipement. Un transfert technologique inadapté résulte d’une négligence qui conduit à une détérioration du matériel. Ainsi la gratuité de la ressource solaire, l’assimilation insuffisante des règles fondamentales du mécanisme des systèmes PV conduisent à une détérioration du matériel du fait de l’absence d’entretien à trois niveaux. Le premier niveau concerne celui d’entretien par les villageois ou par les utilisateurs comme par exemple l’ajout d’eau distillée dans les batteries, le nettoyage des panneaux à l’aide d’un chiffon pour retirer les poussières. Le second touche le niveau d’entretien exécuté par le responsable technique du projet (remplacement de régulateur, de la batterie). Et le dernier s’agit du niveau d’intervention d’un technicien régional en cas de pannes plus importantes.

4.2. Les obstacles financiers    

4.2.1. Les coûts élevés du projet solaire

Les facteurs explicatifs du coût élevé

Dans ce contexte, on s’intéresse au système PV permettant à l’électrification décentralisée du milieu rural. Le système PV est une haute technologie, ainsi, dans ce cadre, c’est un bien classé parmi les biens durables. Plusieurs éléments expliquent  la question « pourquoi le coût lié à l’effet PV est supposé élevé ? »

Dans un premier lieu, la technologie PV dépend du cycle de vie du produit. Ainsi, en tant que production, le système PV suit les différentes étapes de ce cycle de vie cohérent.

D’après Vernon[9] en 1966, la période d’existence du produit se découpe en quatre phases. Ce sont essentiellement la phase de naissance (l’introduction ou le lancement), la croissance (le décollage), la maturité et enfin le déclin. Ces quatre étapes du cycle correspondent à des points d’inflexion dans l’évolution du montant.

Figure 2 : Evolution de la demande dans le cycle de vie d’un produit

Porter M.[10] interprète la théorie du cycle de Vernon de la manière suivante, dans la phase d’introduction, la demande est focalisée autour d’un petit nombre d’adoptes. Dans ce cas, la production réalisée reste en petites séries à des coûts élevés. Les coûts de commercialisation sont également très importants, comparativement au volume des ventes. Un petit nombre de firmes exploitent le marché, notamment celles qui sont à l’origine du nouveau produit. Dans ce cadre-là, les prix du produit s’avèrent très élevés.

Ici, l’importance de la théorie du cycle de vie se trouve dans l’application du système PV. Depuis les années 80, les applications du PV par la production d’électricité sont plus nombreuses notamment grâce à l’agrandissement progressif des marchés. Certes, les contraintes techniques demeurent importantes et les méthodes de production des différentes filières, encore lentes et coûteuses, peinent à passer d’une fabrication industrielle automatisée en séries longues.  Les dix principaux fabricants des cellules PV depuis peu sont en train d’investir dans des chaînes automatisées. Ainsi, la technologie des cellules PV dans son ensemble a engagé sa sortie de la phase de « naissance » et n’est pas encore entièrement dans la phase croissance. Ce qui explique l’élévation du coût du PV sur le prix et l’installation et réduit la demande du consommateur.  Dans un second lieu, en tant que technologie en phase de naissance, les producteurs se trouvent encore à accomplir les étapes du transfert de la technologie car en effet ils cherchent à produire les technologies PV. Ainsi, dans ce cadre-là, les coûts de production augmentent et affectent sur le prix du PV sur le marché.

Evaluation du coût du projet solaire

Le coût du projet PV varie relativement selon les capacités des panneaux à installer.  Pour une installation individuelle, les ruraux doivent payer les prix des panneaux, les coûts de l’installation, ceux de l’entretien et renouvellement des pièces ou petit matériel. Les prix des panneaux PV dépendent de la capacité des panneaux, c’est à dire au prix unitaire du Wc.

Selon l’analyse de RODOT M., BENALLOU A. et  BOUDCHICHE T.[11], un panneau PV produisant 15 à 20 Wc permettent une alimentation minimale pour une famille correspondant à 2 lampes et une radio. Pour alimenter 200 foyers, il faudrait des panneaux produisant environ de 4000Wc. Dans l’étude, aux années 80, le prix d’un Wc s’élève à 15€. Un système à lui seul peut coûter environ 60.000€ à 80.000€. A cette somme, il faut ajouter d’autres coûts comme les prestations de services de certains experts, les bureaux d’études et parfois même les charges de renouvellement de matériel. Pour 660 Fcfa l’Euro, on obtient le tableau suivant.

Tableau 3: Prix minimum du PV

Capacité des panneaux Prix minimum des PV (en Euros) Prix minimum des PV (en Fcfa)
15 Wc 225 148 500
20 Wc 300 198 000

Source : Enquête mémoire Helbongo (2012)

Ce tableau illustre que pour qu’une famille rurale arrive à alimenter 2 lampes et une radio, elle doit payer au moins 148.500Fcfa. En outre, elle doit couvrir d’autres frais supplémentaires comme le frais d’installation, le renouvellement des pièces tels que les batteries pour que le système soit viable.

L’installation individuelle pour l’éclairage, l’alimentation des postes radio ou téléviseurs requiert une puissance de 5 à 200wc. Ainsi, les dépenses varient relativement selon les capacités des panneaux.

Pour des installations collectives, les populations rurales doivent payer le fond de recouvrement. Ainsi donc, les coûts de l’installation sont distribués entre les bénéficiaires. Par exemple, au Mali, durant le cadre du programme régional solaire (PRS) en eau en 1986, les tarifs de la vente en volume s’échelonnèrent de 5 Ffca pour un seau et une bassine de 20 litres et de 40 Fcfa à 10 Fcfa pur un fût de 200 litres. Mais les villages choisissent les plus souvent la cotisation forfaitaire mensuelle par famille qui varie selon la puissance installée. Le tableau suivant donne quelques ordres de grandeur théorique du prix de vente de l’eau, nécessaire pour couvrir les charges supportées par les usagers.

Tableau 4 : Montant de recouvrement de deux pompes PV en Mali (1986)

  Population desservie Montants à collecter Coût du m3 Coût maximal du recouvrement Coût par famille
Pompe P4 (1440 Wc) 150 habitants 70320 Fcfa/mois 129 Fcfa/m3 70000 Fcfa/mois 468 Fcfa/famille/mois
Pompe P6 (3600 Wc) 3700 habitants 87799 Fcfa/mois 65 Fcfa/m3 90000 Fcfa/mois 237 Fcfa/famille/mois

Source: GAY B. Le coût et la rentabilité de l’eau solaire – l’exemple du Mali, programme solidarité eau. Gret. Paris : 1999, p 32.

Dans la pratique, les forfaits s’élèvent à 500 Fcfa pour la pompe p4, 250 pour la pompe P6, et ces prix correspondent au coût estimé par famille et par mois au niveau pratique. Le Somimad, principale entreprise d’installation et de maintenance solaire du Mali fixe le coût moyen annuel de maintenance de la pompe P4 à environ 550.000Fcfa, ce qui revient à 46.000Fcfa par mois. Les contrats de maintenance s’établissent entre 65.000 et 90.000 Fcfa pour prévoir le renouvellement des pièces.

Dans le cadre du projet des jardins maraîchers en Casamance, chaque périmètre a formé un fond de recouvrement des coûts de pompes PV installés. Un forfait annuel de 300.000 Fcfa (soit 457,35€) est versé chaque groupement, soit 25.000Fcfa par mois par groupement. Sachant que ces groupements comptent entre 25 et 85 femmes, la contribution par femme varie donc de 1000 à 234 Fcfa, dont la somme est mobilisée par ces femmes elles même, grâce aux bénéfices engendrés par les pompes. Environ 16% de la contribution (soit 50.000Fcfa) sert à financer, le reste permet d’alimenter le fond pour le renouvellement du matériel. Ces jardins sont équipés de pompes PV depuis 3 à 4ans et le retour sur expérience semble positif. Pour les systèmes thermiques, la prise en charge financière est différente car l’agriculteur paye en une seule fois (lors de la construction) la majorité des dépenses énergétiques qu’il fera. Les frais de maintenance pour les systèmes les plus simples sont plus faibles. Les coquillages constituent des coûts d’entretien de 5€  soit 3.300Fcfa par an pour le renouvellement des claies, de la température de tôles antirouille et la résistance aux ultraviolets.

Ces exemples illustrent que les bénéficiaires devront participer au fond de recouvrement pour faciliter et assurer l’installation du système.

4.2.2. Les limites de la participation financière locale

Les faiblesses du revenu du milieu rural

En milieu rural, 80% de la population s’attache au secteur agricole pour survivre. Ainsi, leurs sources de revenus dépendent en majorité de ce secteur. La majeure partie de la population pratique surtout l’agriculture familiale. Au sein de cette exploitation  familiale, l’accès aux terres et aux biens agricoles s’acquiert généralement par héritage ou autres arrangements sociaux tels que le prêt. Il importe donc d’éviter de voir l’exploitation familiale comme une unité économique isolée et uniquement dédiée à l’agriculture et dépendant exclusivement de ses propres ressources. Dans la plupart des régions d’Afrique de l’Ouest, la production agricole repose sur la main d’œuvre familiale qui, bien souvent non rémunérés, possède l’assurance d’une contrepartie matérielle sous forme des droits et des avantages à  plus long terme. Ceci procure un avantage compétitif certain par rapport à l’agriculture commerciale, car durant les périodes de crise (sécheresse, inondations, autres calamités) où le rendement du travail reste plus particulièrement faible, la main d’œuvre familiale  reste le plus engagé, malgré un faible niveau de rémunération de son effort. En outre, étant une partie du système, les travailleurs familiaux ont un degré de motivation généralement plus élevé que celui d’un salarié agricole conventionnel. De plus, les exploitations familiales s’appuient sur un système complexe de transactions sociales qui renvoie à des droits et l’obligation mutuelle entre chaque membre de la famille et le reste du groupe. L’entretien et l’investissement dans ces réseaux dépendent des valeurs de solidarité et d’entraide. Cela constitue un élément important de la stratégie d’entreprise des ménages car ils peuvent offrir un filet de sécurité de premier plan en cas de crise. Sur le plan économique, on note une forte intégration de diverses activités qui concourent à la satisfaction de besoins immédiats et lointains organisés suivant une certaine hiérarchie. Le système consiste donc à consommer d’abord et stocker ensuite avant de vendre même si dans la réalité le système ne garde par un caractère aussi linéaire. Ainsi, le revenu agricole dépend du rendement agricole. La production agricole est fonction du capital, du travail et de la terre. Ainsi, le rendement agricole dépend essentiellement de ces trois facteurs de production. L’utilisation des méthodes de production traditionnelles persiste encore dans les exploitations agricoles du MRA, les engrais chimiques restent encore plus utilisés et ne constituent pas de rentabilité par rapport aux engrais organiques. La faiblesse de la demande  d’intrants modernes, inhérents à la pratique culturelle entraîne que le taux d’utilisation d’engrais chimique importé est faible. Cela induit donc une faiblesse des rendements pour toutes les cultures. Quant à la technologie, la plupart des  travaux agricoles s’effectuent manuellement. Seuls les paysans privilégiés disposent de la faculté d’utiliser des appareils de production évolués. Ainsi les agriculteurs ruraux devraient servir principalement de leur force physique pour augmenter leur  niveau production.

En outre, les habitants ruraux de l’Afrique de l’Ouest rencontrent une raréfaction des terres à cultiver. Au point de vue d’ensemble, les revenus agricoles du milieu rural sont faibles à cause de la pratique traditionnelle et la raréfaction des terres. Au  Mali par exemple, le revenu agricole par main d’œuvre s’élève à 223Fcfa/j.

Evaluation quantitative du revenu agricole

Au vu d’ensemble, les revenus agricoles du milieu rural ne permettent  pas une installation solaire, encore moins les installations PV individuelles, les revenus agricoles du milieu rural caractérisent une faiblesse à cause de la pratique traditionnelle et la raréfaction des terres.

Tableau 5 : Revenu agricole moyen du ménage rural africain entre 1980-1987

Pays Revenu en Fcfa
Mali 9800
Niger 15000
Sénégal 11200
Côte d’Ivoire 13500

Source : JACQUES Freyssinet. Les revenus des travailleurs agricoles en Afrique Centrale et Occidentale. BIT Genève : 1990, p.24

Dans son étude, JACQUES Freyssinet[12] évalue le revenu du ménage rural d’Afrique de l’Ouest selon les localités rurales. Le tableau ci-dessus montre la répartition du revenu moyen du ménage rural africain. En tout cas, si un ménage rural voudrait installer un panneau PV, il doit installer le minimum de 15 à 20wc pour se fournir l’éclairage. En 1980, le prix de cette installation est de 148.500 à 198.000 Fcfa. En 1985, un panneau PV a coûté 300.000Fcfa. Ces installations ne pouvant pas être réalisées séparément avec les accumulateurs et les ampoules, ainsi, les ruraux doivent payer les prix de ces appareils. Compte tenu de ces coûts, un ménage rural ne prévoit pas subvenir les coûts de l’installation. GUEYE Bara[13] montre dans son étude que le revenu moyen de l’agriculteur du ménage rural varie selon la mécanisation.

La plupart des agriculteurs en milieu rural africain isolé et enclavé utilisent 2 à 3ha de terres pour cultiver, donc face à cela, les revenus des travailleurs n’excèdent même pas le prix du panneau PV soit 148.500 à 198.000 Fcfa en 1980, 300.000 Fcfa en 1985.  Ces études vérifient que la faiblesse de revenu ne  permet pas aux ruraux d’exploiter le système PV. Les ménages ruraux possèdent des revenus très inférieurs au coût minimum d’un panneau PV de 15 à 20Wc.

Les limites de la prise de fond de recouvrement

Le fond de recouvrement constitue son utilité pour permettre une viabilité du système, il caractérise la condition nécessaire de pérennité des systèmes. Il devra rigoureusement approvisionner et gérer. Ce fond de recouvrement prend en charge les coûts de maintenance, les coûts de renouvellement des pièces et ceux de gestion.

L’implication directe de la population rurale dans le recouvrement des coûts du système trouve son utilité face à la durabilité et de sa dynamique de développement. Les quelques exemples analysés ont souligné les difficultés de cette gestion financière autonome mais aussi sa viabilité. Pourtant la prise de participation financière au système par la population locale ne constitue pas une garantie suffisante de pérennité. Bien d’autres obstacles financiers peuvent être identifiés.

Tout d’abord, l’alimentation du fond de recouvrement d’un système peut poser problème pour les secteurs non productifs. En effet, quand on équipe des jardins maraîchers, cela permet de lancer des activités génératrices de revenu, une partie des bénéfices peut donc servir au financement des coûts de maintenance et de renouvellement des pièces du système. Mais lorsqu’on équipe une école ou un dispensaire, il est plus délicat de mobiliser les fonds relatifs. Les services sanitaires ou  scolaires ne peuvent être nécessairement payants. Les familles n’ont pas les capacités financières de payer de tels services utiles. De plus, un rapide calcul coût/ avantage les inciterait à ne plus envoyer les enfants à l’école pour qu’ils rejoignent ceux qui travaillent puis à préférer le marabout du  village au dispensaire. Ce qui freinerait inévitablement alors les perspectives de développement. Ces secteurs ont un besoin d’électricité pour remplir leur rôle essentiel dans l’amélioration des conditions de vie mais ils ne peuvent seuls prendre en charge les frais des équipements. Par conséquent un risque plane au-dessus des populations locales, celui de la dépendance financière vis à vis de l’aide internationale et des ONG, or l’assistance n’est pas la solution pour dynamiser le développement durable.

Les services de santé et d’éducation ne doivent pas être conditionnés par des ressources d’origines étrangères. Par exemple, en Casamance du Sud, les centres de santé équipés de pompe PV stockent bien plus d’eau qu’ils n’en ont besoin. Alors pour alimenter le fond de recouvrement, ils recourent à la vente d’une partie de l’eau pompée à la population voisinant. Cependant, tous les centres de santé ne sont pas équipés de pompe et la viabilité des systèmes solaires demeure donc un problème.

Toutefois, la création d’activité génératrice de revenu  n’est pas pour autant une condition suffisante à une prise en charge durable et autonome. Des éléments exogènes pourront empêcher le dégagement de revenu et de bénéfices. Dans des zones rurales, isolées, la commercialisation et la diffusion des produits sont vite réduits aux échanges familiaux ou aux marchés locaux regroupant quelques autres villages. Or dans la logique de développement, ce marché peut vite devenir trop limité pour répondre aux attentes des producteurs. En cas de surproduction, les prix de produits baisseraient, ce qui amènerait à  des revenus moindres et à de faibles bénéfices. Ainsi, il importe de conduire en parallèle du projet, des études sur l’existence ou non du marché et ses possibilités d’expansion. Il s’agit de cibler les personnes à qui on va proposer le produit, pour quel prix, en quelle quantité et par quel système de distribution.

Ces éléments devront être pris en compte par la population et décidés d’un commun accord avec les producteurs. Par exemple, le cercle des sécheurs (CDS) du Burkina Faso constitue un groupement d’intérêt économique regroupant 8 unités de séchages qui s’occupe uniquement des activités dont la mise en commun présente un avantage indéniable. Il regroupe en effet les commandes d’approvisionnement de petits matériels, d’emballages et en fruits. Ensuite, le CDS regroupe la production et se charge de la vente. Ce type de structure permet de pallier les difficultés de commercialisation des produits séchés dans les pays.

La gestion financière autonome et durable caractérise la prise en charge au niveau financier du renouvellement des pièces. Les systèmes solaires rencontrent des pannes occasionnelles plutôt rares mais chères. La population locale doit donc adopter un comportement préventif consistant à mettre de l’argent de côté en vue d’une éventuelle panne. Or pour des populations en situation économique précaire, il est difficilement possible voire inacceptable qu’une somme soit immobilisée pour des pannes éventuelles. Les problèmes rencontrés au Sénégal pour la maintenance des kits  PV individuels en sont un parfait exemple. La population ne voyant pas les efforts des techniciens opérés dans des réparations majeures sur les systèmes, a vite décidé de ne plus verser les cotisations. Donc, si la population ne peut pour diverses raisons financer le renouvellement de régulateur, de la batterie ou des claies, elle confie leur besoin à l’aide extérieur. En effet, les systèmes de micro finance pouvant financer un renouvellement des pièces n’occupent pas une place développée dans le domaine de l’énergie. Dans les zones rurales, les établissements les institutions financières telles que le micro crédit, les coopératives, les syndicats de crédit, les associations d’épargne peuvent assurer une position centrale du financement. Plusieurs raisons plaident en leur faveur, tout d’abord, les coûts de transaction associés à la fourniture des services financiers par les établissements de micro finance s’élèvent environ 40%  plus bas que ceux des banques commerciales conventionnelles. Ensuite, ces établissements peuvent être des aides à la gestion financière par la collecte des règlements des factures. Ils peuvent aussi servir à canaliser les subventions de développement accordées aux communautés rurales. Ils  offrent donc la possibilité aux communautés localités à réaliser des affaires, à valoriser leurs capacités et à lancer des activités productives. Enfin la plupart des établissements micro financiers s’insèrent dans une logique communautaire, cela transforme les communautés en véritables acteurs et vecteurs de leur développement.

Cependant, la mise en œuvre du crédit en milieu rural se heurte à plusieurs complexités. Tout d’abord, ces zones sont pour la plupart économiquement fragiles, une majeure partie de la communauté vit dans le cas insolvable. Ensuite les garanties de crédit sont sévères pour les secteurs non productifs où les fonds se trouvent imprévisibles et insuffisants pour envisager un crédit étalé sur le moyen terme. Enfin, la collecte de remboursement de fonds représenterait un coût élevé en milieu rural isolé.

Les problèmes d’investissements lourds

L’Etat a particulièrement œuvré pour assurer la cohérence des schémas d’électrification, leur programmation et surtout leur concrétisation en renforçant le niveau de la législation et de la réglementation. L’Etat a intégré  la dimension économique par la mobilisation des forces économiques, sociales et administratives de la nation pour résoudre les problèmes qui se posaient. Dans le cas d’électrification par système PV, cela reste encore une difficulté pour l’Etat sans subventions  ou sans investissements provenant des acteurs financiers étrangers. Malgré le potentiel solaire existant, l’énergie solaire avance difficilement en raison notamment d’un marché solvable restreint et des investissements lourds. Certains composants des systèmes PV nécessitent une grande capacité d’investissement et une main d’œuvre hautement spécialisée. Par exemple, une étude réalisée en 1987 pour le compte de recherche sur l’énergie solaire au Bamako (Mali) montre que la production d’une usine de  PV  d’une capacité de 300kwc, à construire au Mali, exige un investissement de 5millions d’euros, et un surcoût de l’énergie électrique de l’ordre 500% par rapport à une usine implantée en France. Les coûts d’importation des technologies et des biens d’équipement indispensables au projet solaire expliquent l’élévation des investissements nécessaires. Parallèlement, la dévaluation du Fcfa a largement aggravé le problème. Dorénavant, il vaut deux fois plus de moyens financiers pour acquérir les mêmes biens d’équipement qu’auparavant. C’est ainsi que l’Etat africain doit être subventionné pour assurer à bien l’exploitation de ce type d’énergie. Pourtant, la mobilisation des ressources financières ou des subventions internationales n’est pas toujours facile. Le plus souvent, les coûts élevés d’installation et de production combinés à la faible demande ne rentabilisent pas nécessairement l’offre d’énergie électrique liée au système solaire. Les projets d’électrification nécessitent alors une subvention partielle ou totale des équipements.

L’Etat africain rencontre alors ce problème, un contexte qui bloque l’introduction des projets solaires dans le milieu rural même si cela tient une grande importance.  De plus, le phénomène ne profite pas l’entreprise privée à investir sur ce domaine. Même si elle dispose des investissements suffisants, elle n’arrivera pas seule à creuser ce marché sur milieu rural africain. Faute des investissements lourds, elle doit proposer un prix moyen soit un prix confondu avec le coût. Dans ce cas, son but se focalise à chercher du profit et elle peut proposer à un prix élevé surtout quand elle reste le seul offreur. Pour les consommateurs, soit les ruraux, leur demande varie selon le prix fixé par le producteur, et ils ne sont pas incités à consommer l’énergie solaire produite par l’entreprise à cause de leur faible revenu et du prix élevé.  Ainsi, une entreprise privée ayant l’accès de financer  l’exploitation de l’énergie solaire n’est pas incitée d’investir sur ce point car la faiblesse de la demande du milieu rural ne permet pas à ce type d’entreprise de chercher du profit dans ce domaine. Ce fait favorise encore la difficulté du MRA d’entrer sur le service énergétique.

Il est notoire de rappeler que l’électrification par PV se présente par voie décentralisée, cela signifie que le réseau d’électrification ne dépend pas au réseau national. La simplicité de ce système ne facilite certes pas les coûts nécessaires. Ainsi, le SENELEC (Société Nationale d’Electricité) du Sénégal ne couvre qu’une part environnant 3% d’électrification rurale par système PV. Cela signifie que même si la filière solaire offre des solutions pour les besoins énergétiques du milieu rural, les coûts liés à l’insertion ne permettent pas de l’introduire et de l’exploiter. Cela explique davantage les subventions de certaines coopérations internationales. La réalisation de la centrale solaire de DIAKMAO (Sénégal) illustre ce cas. Celle-ci est financée et subventionnée par les Fonds d’aide Internationale et la coopération française en étroite collaboration avec le SENELEC en 1981. Ce projet arrive à couvrir 2000 habitants par la conversion thermique de 25kwc en 220kwh/j, dont l’alimentation en électricité et en eau de centre.

Les points faibles sur les subventions reposent à la dépendance de l’Etat africain à ces investisseurs étrangers. L’Etat africain dépend des aides internationales, aux ONG ou autres investisseurs étrangers pour subvenir les coûts sur le projet solaire. La réalisation de ce projet dépend alors de ce système, or cela ne reste pas facile sans coopération parfois contraignante avec l’étranger.

4.3. Les difficultés socioculturelles

4.3.1.  La résistance technologique du milieu rural

Parmi les étapes du transfert technologique, l’acception socioculturelle constitue un stade nécessaire pour permettre un transfert efficace. Ainsi dans le champ de l’énergie solaire, les bénéficiaires doivent accepter de pratiquer les systèmes pour que la technologie correspondante soit adaptable dans leur milieu. Parfois, ce n’est pas le cas pour l’implantation des technologies solaires dans le MRA. Ils préfèrent plutôt exploiter leurs habitudes traditionnelles.

La culture décrit l’expression de l’adaptation de l’homme à son environnement. La technologie constitue un moyen pour modifier l’environnement pour l’adapter aux besoins de l’homme. Elle consiste donc à modifier les habitudes qui ne permettent pas de satisfaire les besoins. Par exemple, le milieu rural a l’habitude d’utiliser des énergies fossiles pour l’éclairage et l’introduction du système PV change cette habitude par un autre système d’éclairage (le PV). Ainsi, cela établit un rapport entre la culture et technologie. Cette dernière ne compose pas une entité neutre, elle renvoie un système de valeurs, de conditions des intentions pour lesquelles elle a été conçue et réalisée. Elle ne définit pas seulement une réponse technique à des besoins mais elle signifie le reflet d’une culture de ce tout cohérent qui comprend les formes d’organisation sociale, les modes de pensée de la société dans laquelle elle a été créée. Ce n’est plus seulement une technologie que les communautés rurales rencontrent mais c’est une toute autre culture. La technologie solaire véhicule un mode d’organisation particulier, une rationalité basée sur des préoccupations budgétaires, la prévision des pannes techniques etc. Lors de son introduction, le système solaire est confronté à une organisation très différente, une autre forme de rationalité pouvant avoir des expressions très éloignées de la rationalité économique fondée sur le calcul coûts/avantages. Ainsi, le transfert de technologie conduit à une confrontation entre deux modes d’organisation, deux cultures bien spécifiques. Pourtant, cela ne signifie pas que toute insertion d’une nouvelle technologique mène nécessairement à des conflits brutaux, des oppositions vives qui déboucheraient sur la disparition à terme de la culture vivante locale.

L’analyse d’un processus d’appropriation ou de résistance d’une culture face à une nouvelle technologie doit se manifester cas par cas. On ne peut fournir de réponses générales relatives à cette problématique. Il s’agit de déceler la dimension culturelle de l’insertion des systèmes solaires. Dans ce cas, les communautés locales perçoivent un projet de transfert technologique comme une baisse de l’incertitude de la vie signifiant que les sociétés rurales réinterprètent les objectifs du projet comme une possibilité de ne plus vivre dans cette incertitude.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce fait. En premier lieu, les ruraux comparent imaginairement leur pratique traditionnelle avec celle moderne et ils prennent une conclusion de leur propre pensée en se penchant sur leurs habitudes traditionnelles. C’est le cas par exemple des séchoirs solaires au Burkina Faso depuis le lancement des projets. L’étude faite démontre que la pratique traditionnelle des ruraux dans ce pays a diminué le financement des investisseurs à 50%53. Au Burkina Faso, malgré la diffusion des séchoirs solaires, la plupart des individus pratique la conservation, transformation (séchage) de leurs produits agricoles ou maritimes par le solaire brut. Les ruraux de ce pays soulignent qu’il n’y a pas de différence entre le séchage solaire et le  système traditionnel en exploitant directement le soleil. En second lieu, les ruraux interprètent le transfert technologique d’une manière différente, ils ne veulent pas rompre leurs anciennes habitudes avec une nouvelle technologie. Exploiter la nouvelle technologie équivaut pour eux à perdre les valeurs de leurs traditions. Cela veut dire que même si les filières solaires modernes offrent une solution pertinente, pour eux, ils n’acceptent pas de les utiliser. Le fait de la pratiquer consiste à perdre les valeurs culturelles traditionnelles qu’ils disposent depuis longtemps.

Enfin, selon l’étude faite par Percebois J.[14], les problèmes majeurs au cours de la mise en œuvre des projets de développement réalisés dans le MRA proviennent souvent de leur individualisme. La grande majorité des causes d’échecs des projets énergétiques dans le MRA s’explique par les faits de cloisonnement qui les caractérisent dans la mesure où ces projets sont généralement présents comme des facteurs favorables et capables d’induire par eux-mêmes à un succès total. L’auteur montre que la recherche d’adéquation entre les technologies importées et les phénomènes socioculturels des zones de réception demeure primordiale. Et depuis les esprits ont évolués du fait aussi de l’actuel boom des technologies de télécommunication et sa portée. Mais dans ce cas, la règle d’or à observer consiste à rompre avec les méthodes à « pensée unique » d’autrefois avec une conception erronée de transferts de technologies. Ce dernier fut généralement analysé en termes de stock de techniques dont l’écoulement serait libre des pays industriels vers les pays en développement et maîtrisable à terme sans poser de problème particulier.

Ces différentes analyses montrent que dans  certains cas, le milieu rural se méfie aux transferts technologiques. Dans le cadre d’exploitation de l’énergie solaire, les ruraux n’acceptent pas d’utiliser ces technologies correspondantes fautes d’incertitudes, valeurs culturelles qui leurs prédominent. Cela engendre des répercussions considérables sur le transfert de technologie liée à l’énergie solaire. Dans ce cadre, les investisseurs n’ont pas le courage de financer le domaine, car en effet ils trouvent que la domination de la pratique traditionnelle offre le choix de ne pas investir.

4.3.2. La manque de suivi et de contrôle des projets

La maintenance et l’entretien des technologies utilisant des énergies nouvelles et renouvelables sont fondamentaux car de leurs succès dépend la suite logique d’autres projets complémentaires. Ainsi, pour ce faire, cela requiert une certaine organisation de la part des bénéficiaires. Les échecs accumulés dans le domaine de la fiabilité des équipements techniques constituent des freins psychologiques sapant les morales des investisseurs et des consommateurs potentiels. Cela signifie que la maintenance et l’entretien des technologies constituent un des motifs attirant les investisseurs.

Dans la plupart des milieux ruraux d’Afrique, il existe deux niveaux d’organisations rurales. La première organisation est définie par la relation établie des intermédiaires entre la communauté et  le pouvoir public. Ces intermédiaires participent à la fois à la planification des actions municipales, et puis à la mise en œuvre des programmes. Elles orientent le processus d’organisation locale en regroupant syndicats et associations communautaires. Pour les projets,  les intermédiaires peuvent jouer le rôle de liaison entre l’opérateur et les organisations locales, identifier les plus engagées et participer à l’élaboration et mise en place du programme de la sensibilisation. Le second échelon concerne les organisations locales qui favorisent l’établissement des relations de proximité soit les associations communautaires. Ce sont des instances locales de médiations reliant intérêts et objectifs du projet. Ils forment les acteurs locaux de premier plan dans l’organisation de la communauté et la gestion des systèmes. Les associations communautaires se définissent par une identité commune et la cohésion sociale du groupe sur la base d’objectifs généraux. Elles caractérisent les ressorts de discussion et de médiation des conflits avec les entreprises privées d’une part puis avec les organismes étrangers (les bailleurs de fonds) d’autre part. A travers les associations, il est en effet possible de transmettre à l’opérateur les sollicitations de changement de systèmes, éditées par les usagers. Elles peuvent également se porter garantes du nouveau contra établi. L’association peut s’engager dans la gestion financière, assurer par exemple le délai flexible de paiement (un étalement sur plusieurs jours). Elle peut s’engager également pour le paiement des frais d’exploitation des systèmes d’usage communautaire par la création d’un « fond de réserve ». Cela signifie une réserve de ressources  financières visant à régler des factures impayées afin de rendre viable la mise en place des différents projets collectifs.  Les projets d’insertion d’un système solaire reposent sur le concept d’énergie rurale décentralisée soulignant des capacités limitées des Etats à fournir aux populations du milieu rural un service énergétique minimum. Pour autant, les autorités nationales ne sont pas amenées à jouer un rôle primordial dans la mise en œuvre des  systèmes puisque l’un des principaux objectifs reste la valorisation des capacités issues des locales. Ainsi leur participation peut balancer entre opposition et collaboration. Cependant, il importe de souligner que la participation des formes locales et mobilisation collective reste essentielle pour la réussite des projets. La principale caractéristique des projets d’insertion des systèmes solaires réside dans la participation directe de la population locale au projet.

Dans la plupart des microprojets déjà existants, cette organisation rurale n’existe même pas, encore moins pour la maintenance et le suivi des projets. Une fois le projet installé, aucun suivi et contrôle n’est pas en considération. Cela explique la diminution du financement des projets similaires. Depuis le mois de janvier 1987, un village enclavé de Notto Dibass de 500 habitants, se situant dans l’arrondissement de Notto dans la région de Thies au Sénégal bénéficie un projet d’installation d’une centrale PV d’une puissance de 5kwc. Le coût total de cet investissement était de 204 millions de Fcfa, et a été financé à hauteur de 75% par une aide publique provenant de l’Espagne avec une participation de 25% de l’Etat Sénégalais. Depuis l’année 95, le projet réalisé a rencontré une panne technique. Généralement, la réparation de la panne commence à l’organisation des bénéficiaires afin de faire des rapports au responsable. Ce qui n’était pas le cas, aucun suivi et contrôle des projets n’était fait et rompt les avantages de ces villages.

CHAPITRE 2 : CLARIFICATION CONCEPTUELLE

SECTION I : ENERGIE

L’énergie, dans son utilisation finale, prend souvent le sens d’un travail mécanique accompli, c’est son sens étymologique (en grec erg signifiant idée de travail, dérivant lui-même de l’indo-européen werg qui a donné work en anglais et werk en allemand). C’est dans ce sens que l’énergie est simple et facile à comprendre et a été utilisée depuis des millénaires par les moulins à eau ou à vent, qui puisaient directement dans les sources  naturelles d’énergie mécanique renouvelable de l’eau qui chute et du vent qui souffle.

Longtemps,  les hommes ont ignoré le concept global d’énergie, ils utilisaient le feu pour se chauffer, s’éclairer, cuire leurs aliments, fondre les métaux, ils utilisaient leur propre force physique et celle des   animaux domestiqués pour labourer  et transporter. Ils ignoraient que  la  chaleur et le travail étaient deux formes issues d’un même concept global : l’énergie.

Quelques précisions :

Il existe une distinction classique entre :

–  L’énergie primaire, qui est puisée dans les gisements d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel), dans les sources d’énergies renouvelables (cours d’eau, biomasse, vents, radiations solaires) ou dans l’énergie de constitution de la matière (nucléaire) ;

–  l’énergie finale,  qui est livrée à  l’utilisateur sous forme de combustibles, de carburants, d’électricité, etc.

Il est aussi courant de faire la distinction entre :

–  les énergies traditionnelles tels que  le bois  et le charbon de bois, les déchets végétaux et animaux, l’énergie animale, etc., qui ont longtemps été les seuls sources d’énergie de l’humanité et qui jouent toujours un rôle important dans bon nombre de PED à l’heure actuelle. Une majeure partie de ces énergies est autoconsommée par les producteurs, mais une fraction transite aussi par le marché ;

–  les énergies modernes tels que le charbon, les produits pétroliers, l’électricité, etc., qui jouent désormais un rôle dominant dans le monde et qui transitent toujours par des circuits commerciaux.

Le système énergétique:

Par système énergétique, il faut entendre la structure de la consommation, et l’ensemble correspondant des activités de production, de transport et de distribution, qu’il s’agisse de la production nationale ou des approvisionnements extérieurs. En aval du système énergétique s’expriment des besoins en énergie utile, des besoins de chaleur ou de froid, de lumière, de force motrice. Tandis qu’en amont du système se trouvent des ressources, des gisements de combustibles fossiles, cours d’eau, vent, rayonnement solaire, biomasse, etc. entre les deux, le système énergétique est constitué d’un ensemble de filières qui extraient, captent, transforment, transportent l’énergie sous diverses formes jusqu’à la distribution de « l’énergie finale », transformée en « énergie utile » par le consommateur final dans des moteurs, machines, chaudières, fours, appareils de cuisson, réfrigérateurs et climatiseurs, lampes, etc.

La Substituabilité énergétique est la possibilité de remplacement relative ou effective d’une source d’énergie par une autre source.

L’intensité énergétique est la quantité d’énergie nécessaire pour créer une unité de richesse bien définie (NRJ/PIB).

L’innovation est la conception, la production, l’assimilation et l’exploitation réussies de la nouveauté dans les sphères économique et sociale.

L’efficacité énergétique signifie l’utilisation optimale des techniques pour réduire l’utilisation d’énergie.

SECTION 2 : CONCEPTS D’ENERGIE RENOUVELABLE

Les énergies renouvelables sont des énergies de flux, qui sont basées sur des flux sans cesse disponibles. Elles proviennent des rayonnements du soleil, du vent, du ruissellement des eaux, des mouvements des océans, des plantes, de la chaleur de la terre ou d’autres sources. Ces ressources énergétiques constituent des flux permanents. Même si les énergies renouvelables sont théoriquement inépuisables, leurs potentiels peuvent varier en fonction des facteurs climatiques, de la localisation géographique et des possibilités de stockage. Ainsi donc, on peut citer : l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, la biomasse,  la géothermie. Non compris parmi ces types d’énergies renouvelables, le recyclage et la valorisation des déchets industriels et ménagers font partie également des énergies renouvelables car ils sont une source importante d’énergie au niveau local.

Bien souvent, quand on parle d’énergies renouvelables, on pense avant tout à l’avantage financier, économique que cela procure en raison du coût très élevé des ressources traditionnelles notamment, celui du baril de pétrole.

Les énergies  renouvelables, contrairement aux énergies de stocks, sont faiblement émettrices de gaz à effet de serre, et à impact moins important sur l’environnement.  En effet, quel que soit le type d’énergie utilisé, il n’y a aucun incident direct, sans aucune pollution directe et donc, pas de réchauffement climatique au niveau planétaire. Un autre avantage avec les renouvelables est qu’on pourra obtenir des systèmes énergétiques décentralisés. Sur un même territoire, différentes ressources renouvelables peuvent être exploitées simultanément comme par exemple solaire et hydraulique…

La place des énergies renouvelables dans le monde

Une asymétrie fondamentale s’est fait tout de suite remarquée: les  énergies traditionnelles ne paient pas ou paient mais partiellement les pollutions qu’elles engendrent, alors que les énergies renouvelables ne reçoivent que très partiellement des subventions pour compenser le fait de ne pas être polluantes. Généralement, elles sont chères par rapport aux énergies fossiles, seules les aides allouées sous formes de subventions, exonérations fiscales, tarifs de rachat de l’électricité solaire ou éolienne, etc. sont envisagés Mais avec le temps, le prix des équipements nécessaires pour fournir ces énergies renouvelables diminuent. En plus, les coûts et prix des énergies fossiles augmenteront surtout si le prix du CO2 vient encore à renchérir l’usage. Par ailleurs, la capacité installée d’énergie renouvelable a augmenté rapidement au cours de ces dernières années dans le monde entier. Même les pays en développement ont commencé à adopter l’énergie solaire alors que la croissance a été principalement marquée dans les pays développés.

  • En Afrique

Dans les Etats membres du COMESA, le développement de l’industrie des énergies renouvelables prend place dans le contexte des niveaux d’électrification bien différents. Dans  certains pays comme la RDC, le Malawi et l’Ouganda, les taux  d’électrification  sont  très faibles  (moins de 10%). Et justement, dans ces pays surtout dans les milieux plus reculés,  l’énergie renouvelable  est vue comme une solution incontournable qui permettrait  de fournir de l’électricité décentralisée. La fourniture d’énergie y serait  très onéreuse si elle provenait des centres conventionnels de distribution d’énergie. Aussi, elle requiert une forte extension des infrastructures.  Ces Etats membres du COMESA se caractérisent toujours par un énorme potentiel hydroélectrique, qui constitue et constituera toujours la principale source d’énergie renouvelable.

De plus,  toujours dans ces Etats membres du COMESA,  les applications photovoltaïques (PV) sont en hausse et cela pour deux raisons : d’un côté, l’abondance de la ressource d’énergie solaire dans tous ces États et d’un autre côté,  la demande d’approvisionnement en électricité dans les régions reculées.  L’énergie solaire offre un avenir meilleur, des perspectives hautement considérables. Par l’utilisation des systèmes de PV, des institutions rurales domestiques et publiques comme hôpitaux et écoles, les équipements de télécommunication sont électrifiés. De plus, l’énergie solaire permet également de pomper  de l’eau. Quant à l’énergie thermique solaire, elle est  surtout utilisée dans des institutions publiques dans les régions enclavées (hôpitaux, bâtiments gouvernementaux) et des hôtels  pour le  chauffage d’eau.  Et le marché commercial de l’énergie solaire est en plein essor.

En Afrique, les ressources d’énergies renouvelables sont très importantes.  La durée d’ensoleillement varie de 3000 à 4000 heures par an, avec une très bonne  intensité du rayonnement reçu au sol,  qui atteint en moyenne 4 à 6 kW/m2/j.  Le potentiel des ressources en énergies  renouvelables en Afrique  est loin d’être pleinement exploité, essentiellement en raison du faible intérêt politique qu’elles suscitent et des niveaux élevés d’investissement exigés.

Quant à la situation des  filières  renouvelables  en Afrique, l’hydraulique  reste toujours dominante, une ressource menacée par la  sécheresse. Par contre, la petite hydraulique offre une meilleure perspective mais reste encore très peu adoptée.  Concernant l’énergie solaire, la mieux connue en Afrique est celle pour la production de chaleur et d’électricité. La production d’énergie solaire reste plus généralement à petite échelle par des particuliers. De plus, presque chaque pays de l’Afrique subsaharienne dispose d’un grand projet photovoltaïque, néanmoins les projets de solaire photovoltaïque domestique ne sont à la portée de tout le monde. Seules les populations à haut niveau de revenus en bénéficient. La majorité de la population ne peut donc s’en offrir pour son foyer. Mais quand même, le solaire photovoltaïque est jugé efficace et beaucoup plus avantageuse pour les télécommunications, la  réfrigération dans la chaîne  vaccinale et des applications institutionnelles dans des régions rurales isolées.

Si les filières d’énergies renouvelables sont opérationnelles, en Afrique, ce marché reste embryonnaire. Devant la diminution des réserves mondiales de ressources fossiles et de l’augmentation de leur coût, les énergies renouvelables constituent une alternative à la fois rentable et durable. Le recours à ces énergies impliquerait un meilleur accès des populations aux services énergétiques, la réduction de la pauvreté par la création de revenus et la protection de l’environnement. Toutefois, le succès des renouvelables a été limité par une combinaison de facteurs tels que: un cadre institutionnel et des infrastructures déficientes, une planification inadaptée, un manque de coordination et de liaison entre les programmes de renouvelables, des distorsions de tarification qui désavantagent les énergies renouvelables, des coûts  d’investissements initiaux élevés, des stratégies de  diffusion peu efficaces, un manque de  main-d’œuvre qualifiée, des informations de référence de mauvaise qualité et une faible capacité de maintenance.

  • Dans les pays développés :

En réponse à la croissance économique et à la plus forte demande en énergie prévisible, plus de 150 milliards de $EU ont été investis dans les énergies renouvelables en 2009. En 2010, ce chiffre est passé à 240 milliards de $EU, où les États-Unis et l’Europe ont ajouté une grande capacité de production d’électricité à partir de ressources renouvelables.

L’Europe s’est investi dans les fameux « les trois vingt pour 2020» qui consiste à réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau atteint en 1990, à accroitre de 20% l’efficacité énergétique, et enfin à porter de 20% la contribution des énergies renouvelables dans les bilans énergétiques. Cette décision de l’Europe est très ambitieuse mais ne sauvera pas à elle toute seule le monde vue son poids dans le bilan mondial. Les chances de réduire rapidement les émissions deviennent de plus en plus petites à mesure que s’enchaînent les conférences mondiales (Copenhague, Cancún, Durban). Le carbone reste encore le noyau de la croissance économique mondiale.

Par ailleurs, les  contraintes  des énergies propres renouvelables sont très infimes. Mais dans certains cas, comme avec les éoliennes si elles sont installées à proximité de logements résidentiels, peuvent produire quelques nuisances sonores, notamment, lorsque les pales de plusieurs mètres sont à plein régime entrainées par le vent. Elles ont aussi un effet au niveau visuel, le paysage est aménagé, modifié et on y décèle clairement la présence humaine, notamment dans les plaines ou plateaux qui les supportent. Mais, ce type de contraintes est très rare, il suffit de prendre l’exemple des panneaux solaires photovoltaïques, qui sont à peine visibles.

Certes, pour chaque partie du globe, le potentiel des énergies renouvelables est inégal. Plus souvent, les zones peu habités renferment  les meilleurs potentiels en énergies renouvelables, par exemple le cas des déserts, des forêts tropicales.

L’énergie photovoltaïque :

L’énergie solaire photovoltaïque vient de la conversion de la lumière du soleil en électricité au sein de matériaux semi-conducteurs comme le silicium ou recouverts d’une mince couche métallique. Ces matériaux photosensibles ont la propriété de libérer leurs électrons sous l’influence d’une énergie exogène, c’est  l’effet photovoltaïque. L’énergie est apportée par les photons, (composants de la lumière) qui heurtent les électrons et les libèrent, produisant par la suite un courant électrique. Ce courant continu de micro-puissance mesuré en watt crête (Wc) pourrait être transformé en courant alternatif grâce à un onduleur.  L’énergie photovoltaïque se base donc sur l’effet photoélectrique pour produire un courant électrique continu à partir d’un rayonnement électromagnétique. Cette source de lumière peut être naturelle (soleil) ou artificielle (une lampe) Un générateur solaire photovoltaïque est composé de modules photovoltaïques, ceux-ci composés eux-mêmes de cellules photovoltaïques connectées entre elles. L’électricité ainsi produite est disponible sous forme d’électricité directe ou stockée en batteries (énergie électrique décentralisée) ou en électricité injectée dans le réseau.  Les performances d’une installation photovoltaïque dépendent de l’orientation des panneaux solaires et des zones d’ensoleillement dans lesquelles l’emplacement se trouve.

SECTION 3 : L’ECONOMIE DE L’ENERGIE

L’étude de l’énergie nécessite cinq niveaux d’interaction à savoir l’État, les Partenaires Énergétiques (PE), les Bailleurs, les ressources financières et les consommateurs. Les Partenaires Énergétiques ont besoin de ressources financières (fonds de crédit) pour financer les projets  liés à l’économie d’énergie (EE) et de développer par la suite des accords stratégiques avec les bailleurs. L’État doit développer un cadre favorable pour faciliter la distribution des produits et assurer l’Efficacité Énergétique Énergie Renouvelable (EEER) (subventions, labellisation). Les clients finaux ont besoin d’accéder au financement aux actions de sensibilisation pour acheter du matériel plus performant. Ces clients sont constitués par la classe moyenne et surtout les  foyers pauvres.

On s’intéresse ici à l’efficacité énergétique et à la substituabilité de l’énergie renouvelable relativement aux énergies fossiles. L’analyse économique sur les énergies se porte sur le niveau de la loi de rendement décroissant notamment dans les industries extractives et pétrolières car la rareté de l’énergie devient pesante dans la vie de la population pauvre.

3.1. L’Offre d’énergie

Cette offre s’oriente vers la satisfaction des besoins énergétiques essentiels (l’alimentation, l’eau, l’habitat, la santé, l’industrie, l’artisanat et le transport).

Ainsi  la quantification de l’offre se fait par rapport à la production effectuée au niveau des sites énergétiques et se mesure par l’unité de puissance en watts (MW ou KWH), en tonnes équivalent pétrole (tep), en mètre cube ou en tonnes.

Dans le circuit de production d’énergie, les paysans occupent les premiers fournisseurs de bois de chauffage et du charbon de bois, cette observation est importante pour mettre en évidence aux paysans sur le maintien des sources des énergies. Dans la gestion des ressources énergétiques renouvelables, l’offre d’énergie devra tenir compte de notions de soutenabilité faible et de soutenabilité forte dans la satisfaction des besoins fondamentaux.

3.2. La demande d’énergie

La maîtrise de la demande en énergie

Elle se fait  par  les manipulations des principaux éléments de la demande d’énergie qui sont l’évolution démographique et le développement économique. De ce fait la  mesure de la consommation annuelle d’énergie par habitant permet d’évaluer la variation de cette consommation en fonction de la fluctuation des prix. L’intensité énergétique nous sert d’ailleurs à déterminer à quel point la consommation énergétique d’un pays contribue au bien être de la population. Le recours à l’utilisation de l’intensité admet qu’il y a un niveau minimum requis qui va coïncider au seuil de pauvreté énergétique.

Cette maîtrise de la demande en énergie souvent appelée la maîtrise de la demande en électricité regroupe des actions d’économies d’énergie développée du côté du consommateur final, et non du producteur d’énergie. Elle vise à diminuer la consommation générale d’énergie par le biais de la demande plutôt que de l’offre.

3.2.1. La demande globale

La demande ou consommation d’énergie finale est représentée par le volume annuel de cette consommation d’énergie. Elle est structurée par la demande de bois de chauffage par an, la demande de charbon de bois par an, celle de produits pétroliers par an, celle de gaz par an ainsi que celle d’électricité par an. L’accès à des technologies nouvelles et moins polluantes pourrait permettre aux plus démunis de profiter du fruit de développement. Cette alternative énergétique entre dorénavant dans le cadre de l’élargissement de la lutte contre la pauvreté surtout pour le milieu rural.

3.2.2. La demande selon les secteurs

Le bilan énergétique peut se voir également à travers la consommation par secteur en fonction de la consommation d’électricité de basse tension, celle de haute tension et de moyenne tension. On recense notamment les secteurs Ménages, le secteur primaire, secondaire, tertiaire et l’éclairage public. Cependant les ménages tiennent une place particulière car dans tous les pays en développement ils affichent la moitié de la consommation globale d’énergie ainsi que celle de l’électricité.

3.3. Coût de l’énergie

3.3.1. Efficacité économique et énergie renouvelable

Puisque l’efficacité énergétique vise l’utilisation des techniques pour réduire l’utilisation d’énergie, cela entraine en premier lieu une baisse du coût de l’input dans la combinaison productive. Dans ce cas, on devrait opter à sur la source d’énergie la plus efficace (en fonction de la substituabilité) pour permettre une productivité plus  élevée au niveau de chaque secteur de l’économie.

3.3.2. Le poids de l’énergie sur le PIB

Ici on s’intéresse à savoir d’une part le coût du prix de l’énergie sur l’agrégat macroéconomique « le PIB ou produit intérieur brut » et d’autre part l’impact du niveau de l’investissement du secteur énergie sur cet agrégat. L’intérêt consiste à déterminer si à un niveau d’investissement énergétique donné, on peut déduire une augmentation du PIB par habitant. Ainsi, on pourrait voir à la fin si une hausse de l’investissement énergétique va répercuter positivement sur le PIB annuel d’un pays. Cette approche nous donne la quantité d’énergie nécessaire pour créer une unité de richesse, autrement appelé intensité énergétique et pouvant être quantifiée par l’expression NRJ/PIB[15]  (la quantité d’énergie consommée par dollar produit dans l’économie). L’objectif  étant  de créer une unité de richesse à un plus faible coût d’énergie. On remarque d’abord que les pays importateurs d’énergie fossile comme représentent un fort poste d’importation au niveau de sa balance commerciale et cela peut être remédié à l’aide du recours à l’énergie renouvelable. En effet, pour beaucoup de pays africains, la consommation pétrolière dépasse les 10% du PIB «  alors qu’il oscille autour de 2% dans les pays non producteurs membres de l’OCDE »[16]. Une conséquence de ce poids considérable de l’énergie dans le PIB relève au niveau de la corrélation entre consommation d’énergie et développement par industrialisation. En effet, on constate que les pays investissant faiblement en énergie sont marqués par un niveau d’industrialisation plus faible que les pays accusant un investissement énergétique plus élevé.

3.3.3. Les conditions d’optimalité de l’énergie renouvelables

La substitution énergétique est le remplacement d’une source d’énergie par une autre. Cette définition cache en fait deux idées sous-jacentes dont la substitution des parts de marché et la substitution effective.

CHAPITRE III : CADRE OPERATOIRE

OBJECTIF GENERAL :

Evaluer l’apport de l’énergie solaire dans le développement économique et social de la communauté rurale de Keur Maba Diakhou.

OBECTIFS SPECIFIQUES :

Objectif spécifique 1: Déterminer les effets  de l’énergie solaire sur la productivité agricole dans la communauté rurale de Keur Maba Diakhou.

Objectif Spécifique 2 : Analyser le rôle de l’énergie solaire dans l’émergence de nouvelles activités économiques  de dans la communauté rurale de Keur Maba Diakhou.

Objectif Spécifique 3 : Analyser  les effets de l’électrification des équipements sociaux sur la qualité de services fournis.

QUESTION GENERALE DE RECHERCHE :

L’exploitation de l’énergie solaire concourt elle à la promotion du développement rural ?

QUESTIONS SPECIFIQUES :

Question Spécifique 1: L’exploitation de l’énergie solaire a-t-elle permis d’accroitre la productivité agricole ?

Question Spécifique 2 : La diversification des activités génératrices de revenu est-elle fonction de l’exploitation de l’énergie solaire ?

Question Spécifique 3 : L’électrification des équipements a-t-elle entrainé une meilleure qualité des services sociaux de base ?

HYPOTHESE GENERALE DE RECHERCHE :

L’électrification de  la communauté rurale de Keur Maba Diakhou   a éclos  les opportunités de développement économique et social.

HYPOTHESES SPECIFIQUES DE RECHERCHES :

Hypothèse Spécifique 1 : Les  produits agricoles sont conservés et transformés  grâce au développement de l’énergie solaire et les productivités des hommes et des machines augmentent considérablement.

Hypothèse Spécifique 2 : L’exploitation de l’énergie solaire a favorisé l’émergence des  activités génératrices  de revenus.

Hypothèse Spécifique 3 : L’électrification des équipements sociaux améliore considérablement la fourniture des services sociaux de base.

Tableau des variables

HYPOTHESES VARIABLES INDEPENDANTES VARIABLES DEPENDANTES INDICATEURS
Hypothèse générale :

L’électrification  de Keur Maba

Diakhou a éclos les opportunités de

développement économique et social.

Electrification Développement social et

économique

Evolution de la production

Emergence de nouvelles activités

Changement sociaux

HS1 :

Les produits agricoles sont transformés

grâce à la mise en place  de l’énergie

solaire.

Mise en place de l’énergie

Solaire

Transformation des produits

agricoles

Avant l’énergie solaire :

Types de cultures

Production annuelle

Vocation des produits agricoles

Techniques de conservation

Taux annuel de pourrissement

Après l’énergie solaire

Types de cultures

Quantité produite annuellement

Techniques de transformation

Circuits de distribution

Quantité transformée

Taux annuel de pourrissement

HS2 :

L’exploitation de l’énergie solaire a

favorisé l’émergence des activités

génératrices de revenus.

L’exploitation de l’énergie

solaire

L’émergence des activités

génératrices de revenus

Avant l’énergie solaire :

Typologie des activités

Nombre d’actifs par ménage

Type de revenus

Revenus par activité pratiquée

Après l’énergie solaire :

Activités développées

Hausse du nombre d’actifs par ménage

Niveau de confort des ménages

Amélioration du niveau des revenus

HS3 :

L’électrification des équipements

sociaux améliore considérablement la

fourniture des services sociaux de base.

L’électrification des

équipements sociaux

Meilleure qualité des services

sociaux de base

Santé :

Nombre des structures de santé

Services fournis

Etat du plateau technique

Nombre de malades reçus

Profil et caractéristiques des malades

Taux de fréquentation

Education :

Nombre des écoles électrifiées

Nombre des élèves résidents  et non- résidents

Taux de réussite annuelle

Activités extrascolaires

Eau

Niveau d’accès à l’eau potable

Taux de couverture du réseau hydraulique.

Différents usages de  l’eau

Utilisation des autres ressources (mares,

étangs…)

 

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

CHAPITRE IV : PRESENTATION DU CONTEXTE ECONOMIQUE ET ENERGETIQUE DU SENEGAL

La consommation d’énergie finale par habitant au Sénégal est de 0,21 TEP comparée relativement à une moyenne de 0,45 pour la CEDEAO et 0,50 pour l’Afrique[17]. Le secteur énergétique sénégalais est caractérisé par un faible taux d’électrification rurale 23,8% en 2009[18], la vétusté du parc de production de la SENELEC ajoutée à ses problèmes financiers, l’inadéquation entre l’offre et la demande d’électricité, le faible taux d’utilisation du solaire (0,007% des approvisionnements en énergie), l’accès aux services électriques onéreux, la prépondérance de l’utilisation de la biomasse et la forte dépendance aux énergies fossiles.

En effet, la dépendance aux énergies fossiles est la contrainte majeure à laquelle le secteur de l’énergie est confronté. Le prix du baril de pétrole sur le marché mondial  ne cesse de connaître des fluctuations relatives à la géopolitique, aux accidents d’exploitation et à la disponibilité des réserves. Ceci se considère fortement sur la balance commerciale nationale : l’approvisionnement en hydrocarbures provoque d’importantes sorties de devises, impliquant d’importantes saignées financières auxquelles nos Etats ont parfois beaucoup de mal à faire face. La demande énergétique est sans cesse grandissante face à la croissance démographique exponentielle.

Pour ce qui est du secteur des combustibles domestiques, les énergies de cuisson sont essentiellement constituées du gaz butane et des dérivés de la biomasse tels que charbon de bois, et bois de chauffe, le gaz constitue la source d’énergie privilégiée pour les grands centres urbains. Toutefois, il y a un problème d’accessibilité qui se pose à deux niveaux avec l’usage de cette ressource, une forte demande par rapport à une offre assez faible.

Même si la  SENELEC n’arrive pas à fournir convenablement de l’électricité du fait de sa dépendance à la production thermique basée sur le fioul (90% de la part des combustibles dans la production), ajouté à cela une gestion nébuleuse de la société, la conjugaison de ses facteurs entraîne une irrégularité dans la fourniture du service comme en témoigne les nombreux délestages, qui viennent s’ajouter à un prix élevé du kWh.

Malgré ces difficultés, les autorités du Sénégal est à la recherche de solutions pérennes  afin de pallier ces carences  énergétiques dans l’optique d’atteindre les OMD. L’application de ces mesures devrait permettre à moyen et long termes d’améliorer de manière considérable et permanente ce secteur qui est à la base de tout processus de développement économique et social.

Géographie de la commune Rurale de Keur Maba Diakhou.

La communauté rurale de Keur Maba Diakhou est située dans l’arrondissement de Wack Ngouna, département de Nioro, région de Kaolack. Elle couvre une superficie de  242,31 km², pour une population estimée à environ 17 378 habitants en  2003[19] avec une densité moyenne de 71 hab/km². Elle est délimitée au nord par les Communautés rurales de Gainthe Kaye et Taïba Niasséne, à l’ouest par la communauté rurale de Wack Ngouna, à l’Est par la Communauté rurale de Prokhane, et au Sud par la république de Gambie. Elle compte au nombre de 56 établissements humains et se caractérise écologiquement par une dégradation très avancée de ses ressources naturelles et du couvert végétal ligneux en particulier. Seuls trois villages possèdent des emplacements d’Energie Solaire : celui de Ndiayene Poste à l’Ouest, Thilla Garang à l’Est et Ngieyene Mamady au Sud.

CHAPITRE V : APPROCHE METHODOLOGIQUE

1- Méthode de collecte des données

Revue documentaire

Plusieurs documents du PERACOD dont notamment les rapports d’études , le rapport annuel des activités de 2011, l’analyse des effets de la levée de subvention du gaz butane sur la demande du charbon de bois  au Sénégal , les dépliants de présentation des différentes composantes du PERACOD, le SIE Sénégal 2010, les questionnaires des études antérieures, les mémoires de fin d’études entre autres ont été passés en revue. Cela est fait afin de mieux appréhender l’ensemble des tâches qui nous sont assignées et de faire l’état des lieux. Outre cet aspect, la revue est une phase de collecte des données secondaires, elle fournit des éléments pertinents en vue de la conception et de l’élaboration des indicateurs dans un premier lieu et l’analyse des données en second.

2- Recueil de données

Dans un second temps, pour pouvoir constater et évaluer l’apport de l’énergie solaire dans le développement économique et social de la communauté rurale de Keur Maba Diakhou, nous avons procédé à un recueil de données grâce à une enquête exhaustive.

Les indicateurs du cadre opératoire ont servi de base à l’élaboration du questionnaire administré à la cible principale qui est les ménages. Conçu de la manière la plus exhaustive possible, il est composé de 100 questions (dont 19 questions ouvertes) avec plusieurs variables ou modalités de réponses. Ces questions découlent des indicateurs de recherche ayant été avancés dans le cadre opératoire. Il comprend la caractérisation des ménages, la situation énergétique du ménage, avant et après électrification, les activités avant et après électrification, et les questions sur le bien-être de base notamment la santé et l’éducation des individus. L’enquête a été réalisée sur environ 20% de la population totale (732) du village de Thilla Garang (Sénégal) sur la base d’un tirage aléatoire simple. Le choix du site d’étude se justifie par l’existence d’un mini central solaire installé par le PERACOD. Ici pour la source de l’électrification rurale, on a installé une centrale hydrique dans le cadre de la politique de promotion du développement rural.

Historique de l’échantillonnage

Nous avons collecté des données par l’interview face à face auprès des répondants. Les entretiens ont été individuels, planifiés à 45 minutes par individus, mais dans certains cas, l’entretien a duré plus longtemps à cause de la disponibilité du répondant et de la quantité d’informations pertinentes fournies par ce dernier.

La population est l’ensemble des 732 individus du village de Thilla Garang de la communauté rurale de Keur Maba Diakhou. L’échantillonnage se fait comme suit : parmi les 732 individus enquêtés, nous avons fait un tirage aléatoire simple de 20% au prorata de la population totale, ce qui fait un échantillon de 140 individus. La méthode d’échantillonnage est probabiliste. Les principales variables qualitatives traitées sont au nombre de 9 et celles quantitatives au nombre de 72.

Pour simplifier le travail et afin de faciliter l’échantillonnage, pour recueillir les meilleures données plus représentatives et significatives, nous avons procédé à une segmentation de la population. La segmentation de la population est opérée de la façon suivante. Elle repose sur le critère de la production et de bien-être comme ce qui a été souligné dans le cadre opératoire, dont la répartition est comme suit :

  • individus faisant la production (activité économique avant et après électrification)
  • individus ne produisant pas avant mais produisant après électrification,
  • individus n’opérant de production avant et après électrification mais ayant bénéficié des impacts socioéconomiques de l’installation

Cette segmentation de la population est définie à la base de critères stratégiques permettant de mieux cerner le sujet de l’étude et de satisfaire le cadre opératoire. La première catégorie permettra de cerner les individus producteurs ainsi la productivité agricole des individus grâce à l’électrification. La deuxième, soulignera la diversification et l’augmentation des activités génératrices de revenus après l’électrification. Tandis que la dernière permettra de souligner les impacts sociaux de l’électrification évaluée en termes de services sociaux de bases notamment l’éducation, la santé et l’accès à l’eau. Donc nous avons eu une nouvelle base d’échantillon bien définie. Nous avons vu que le premier groupe d’individus possède le plus grand effectif, puis respectivement le second et le troisième groupe dispose d’un petit nombre d’individus.

Nous avons ensuite tiré 20% au prorata du nombre total d’individus du groupe chaque segment, ce qui nous a donné la taille de l’échantillon à 140 individus. L’enquête a été réalisée par un seul étudiant.

Pour ce qui est de la population à enquêter, il s’agit de voir les impacts de l’électrification en zone rural, car notre étude consiste à vérifier les indicateurs et variables du cadre opératoire qui concerne généralement le milieu rural africain particulièrement cette partie Keur Maba Diakhou. Par ailleurs, le sujet de l’étude consiste à étudier l’apport de l’énergie solaire dans le développement social et économique de la communauté rurale de « Keur Maba Diakhou » : Cas des centrales photovoltaïques. Plus particulièrement, le terrain de l’enquête est le village Thilla Garanr, qui est choisi selon des critères spécifiques et significatifs. Le premier est qu’elle est concernée par le projet du Peracod, notamment par l’emplacement d’un mini central solaire. Le second critère est qu’elle comporte la densité de population plus élevée relativement par rapport aux autres villages choisis, donc plus représentatif de la population de la communauté rurale entière et dont la répartition de la population est plus homogène, de plus dans ce lieu, les travaux d’enquête s’avèrent être plus faciles à collecter et les données sont également disponibles.

En effet, le projet PERACOD concerne deux zones géographiques du Sénégal  notamment le Bassin Arachidier et la Casamance qui cible essentiellement des localités :

  • de petite taille qui représentent environ 60% des localités non électrifiées au Sénégal mais sont généralement peu visées par les programmes prioritaires de l’ASER
  • relativement éloignées du réseau MT de la SENELEC (c’est ce qui garantit la compétitivité des solutions solaires décentralisées retenues)
  • comportant des infrastructures sociocommunautaires telles qu’écoles et cases de santé.

Sur la base des enquêtes socio-économiques  des zones ciblées ainsi que des critères d’intervention du projet, et en étroite collaboration avec les autorités locales, 54 villages, dont 8 au moyen de mini-centrales, ont été sélectionnés pour être électrifiés. Dans le souci de rendre le projet accessible aux opérateurs de petite taille, le projet a été scindé en lots à savoir 2 lots pour le Bassin Arachidier et 2 lots pour la Casamance.

Concernant la stratégie  d’identification des ménages,  on a d’abord procédé à l’identification des quartiers à enquêter et pour chacun  un nombre de ménages bien précis à été sélectionné avec  le souci de respecter la représentativité   par rapport à l’échantillon en terme d’effectif et de critères. Deux (2) attitudes ont été adoptées : la première consiste à répertorier sur une liste le nom des chefs de ménages et à tenter de les localiser par le biais des renseignements tirés du voisinage du fait de la proximité des habitations, ou bien de procéder à des changements aléatoires en essayant de respecter les critères prédéfinis.

Une fois dans l’opération (porte à porte, approche personnelle, ou regroupement de ménages), la prise de contact se fait par la présentation de la carte d’identification de l’étudiant accompagnée d’un exposé sommaire de l’étude, de ses objectifs et du questionnaire. Il  est aussi arrivé qu’après ce propos  introductif des personnes manifestent leur incompréhension  voire leur refus à participer à l’enquête.  Face à une telle situation on prend congé de son interlocuteur pour choisir un autre ménage du moment que l’approche participative est la méthode prisée.

Au final, 140 ménages ont été enquêtées de manière aléatoire.

Afin de pouvoir vérifier l’exactitude de certaines informations, on a procédé à l’élaboration des guides d’entretien.

3- Traitement des données

L’élaboration du questionnaire elle a été faite avec Microsoft Word. Les résultats de terrain sont intégrés en annexe. Quant au traitement le masque de saisie a été conçu avec SPSS, toutes les données y ont été saisies. La particularité avec ce logiciel réside dans le fait qu’il permet de faire des analyses croisées contrairement à Microsoft Excel qui a  plutôt été utilisé pour la réalisation de graphiques et des analyses simples. Après avoir entré toutes les données issues des fiches d’enquêtes dans SPSS, il a été procédé à un transfert des données vers Microsoft Excel pour les besoins de la structure.

4- Les difficultés et les limites de l’étude

Elles sont de plusieurs ordres dont notamment:

  • Les contraintes de temps et de disponibilité de certaines personnes ressources.
  • La mentalité de la population qui avait beaucoup de mal à saisir l’objectif de l’étude
  • La réticence de certains individus et le non réponse qui conduisent à l’insuffisance de données à traiter et à interpréter.
  • La difficulté d’obtention de données récentes
  • Le manque de fiabilité des réponses concernant les questions relatives au revenu et au nombre de personnes composant les ménages. Ceci s’explique par des aspects socioculturels.
  • La taille de la population est assez restreinte pour la mesure de certains aspects techniques notamment la mesure de l’efficacité énergétique des différents équipements de cuisson, les critères comparatifs d’efficacité et d’efficience entre les différents foyers.

CHAPITRE VI : ANALYSE DES RESULTATS

Caractérisation de la population et analyse transversale

La population est composée de 62% d’hommes et de 38% de femmes, et âgés variant de 25 à 65 ans, répartie en 5 ethnies et partageant la religion Islam et Christianisme. Dans le cadre de travail, 80% de la population est composée d’agriculteur dont le reste est artisan hormis les retraités avec un niveau d’éducation bas soit 70% ‘individus ayant le niveau d’alphabétisation. Concernant la situation énergétique de la population, 60% est connecté au réseau solaire depuis 2009 avec un coût d’accès allant de 5000 à plus de 15000 Fcfa. Dans les ménages, le nombre de personnes actives varie de 1 à 3, avec un taux de 60% pour les ménages ayant 2 individus actifs pendant l’année. Concernant la charge, 80% des ménages prennent en charge entièrement les dépenses de tous ses membres, financés par le propre moyen de subsistance du ménage. On voit aussi que 10% de la population n’arrive pas à subvenir totalement à ses besoins et dépend de soutien familial ou d’autres formes de soutien. Ce qui caractérise la pauvreté en milieu rural. Quant au niveau d’équipement des ménages, la moitié dispose d’un frigo et 10% possède d’un ventilateur car la région a un climat très chaud et ensoleillé. Cependant 10% possède de téléviseur, 10% de radio, ce qui explique le niveau bas d’éducation et de communication, un facteur d’enclavement aussi. 90% de la population possède un moyen de transport, notamment une charrette. En plus, chaque ménage octroie une certaine dépense allant de 2400 à plus de 5400 Fcfa pour les cérémonies familiales, ce qui caractérise les ménages de Keur Maba Diakhou, à avoir une certaine valeur pour la famille.

Quant aux services sociaux de base notamment la santé, on voit que la population accorde une importance aux soins médicaux et la population entière recourt aux soins sanitaires en cas de maladie, la fréquentation dépend évidemment de types de maladies. En effet, ils sont même prêts à se déplacer pour des qualités de soins, et dans ce cas, 90% des ménages trouvent que le coût des soins est abordable malgré le nombre insuffisant de structures de santé.

Quant à l’éducation, nous avons vu que 40% des enfants scolarisés participent à d’autres activités productives après l’école dont 40% de ces activités génèrent de revenus. Cependant, 90% de la population estime les résultats scolaires satisfaisants. Une des raisons pouvant expliquer cela est que ces enfants sont tous résidants dans la localité, et que les efforts physiques de déplacement sont nuls, ce qui n’anéantit pas la capacité physique et mentale de l’élève à étudier.

Quant à l’accès à l’eau, toute la population est connectée au réseau hydraulique de façon permanente dont la provenance est la borne fontaine avec des coupures très peu fréquentes, la même source d’eau pour tous les besoins du ménage. Mais le mode de consommation diffère selon les ménages, 15% utilise du javellisant, et 15% filtre. Cependant, 30% de la population rencontre des problèmes de santé avec cette eau, ce qui nuit au bien-être des ménages et risque d’augmenter ses dépenses de santé toutes choses égales par ailleurs. 30% également trouve que la qualité de l’eau est mauvaise.

Avant l’électrification

70% de la population pratique la culture sous-pluie avec une spéculation en majorité d’arachide (100% de la population), de mil (90% de la population), Niébé (70% de la population), Sorgho et Gombo (40%), aubergine (30%), et pommes de terre (10%). La production annuelle est traduite par le tableau suivant :

Tableau 6 : Production annuelle de la population de Thilla Garang

Production annuelle (Kg) Nombre de citoyens Fréquence
Moins de 120 28 20.00%
De 120 à 150 0 0.00%
De 150 à 180 28 20.00%
De 180 à 210 42 30.00%
De 210 à 240 0 0.00%
De 240 à 270 28 20.00%
270 et plus 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%

Source : enquête mémoire Helbongo (2012)

Nous pouvons constater que la production annuelle est très faible, ce qui caractérise le milieu rural africain, avec des pratiques productives archaïques, situation qui ne pourra en général qu’assurer l’autosubsistance des ménages avec une très faible quantité commercialisée. Pour les quantités produites allouées à la consommation, 30% de la population ne possède pas de conservation et se contente de stockage simple ce qui entraîne une perte annuelle allant jusqu’à plus de 10 kg. De plus, les paysans ruraux parcourent des distances pouvant aller jusqu’à plus de 10 km pour vendre les produits.

Seulement 20% des populations opère d’autres activités avec des revenus par activités très disparates (20% ont moins de 1000 Fcfa, et 10% plus de 6000 Fcfa). De plus, 40% des enfants scolarisés participent aux activités productives en dehors des heures d’études, ce qui peut nuire aux droits fondamentaux des enfants ainsi qu’aux motivations de ces derniers à exceller sur le plan de l’éducation. Ce qui peut aussi se traduire par un abandon précoce du milieu éducatif par ces enfants pour se focaliser entièrement sur le monde du travail.

Après l’électrification

Savoir si les populations tendent à diversifier leurs spéculations, on a vu que 40% seulement a répondu positivement, avec 40% des raisons soulignant l’amélioration du niveau de revenu. Cependant, 10% seulement de la production totale annuelle a augmenté avec une quantité allant de 100 à 300 kg dont 10% de ces quantités totales est commercialisée. Les produits destinés à la commercialisation 40% sont transformés en farine et en huile, et sur ce, seulement 30% des producteurs utilisent des transformateurs spécialisés. Pour la conservation de la production, après électrification, 40% de la population recourt à l’utilisation de l’énergie solaire. On a vu aussi que 50% de la population utilise l’énergie solaire pour la transformation et un très faible nombre de transformations techniques est apparu grâce à l’introduction du solaire avec une perte de production qui s’élève à seulement 5 kg.

Après électrification, 50% de la population pratique de nouvelles activités dont 40% des activités seulement sont rentables avec des revenus très disparates, ce qui est un problème économique et traduit une perte de 50%. De là, une très grande partie des revenus vont à l’éducation et à la santé, et le reste va dans la construction, l’équipement du ménage, et au soutien familial. Il faut noter qu’il n’y a aucune partie qui va à l’épargne, ce qui explique qu’aucune famille ne possède de compte bancaire. Ainsi, 80% des ménages trouvent que leurs moyens sont justes pour couvrir leurs besoins. Après électrification, 30% des enfants (hors les cours d’études scolaires) participent à la production, ce qui réduit de 10% le nombre d’enfants pouvant améliorer ses études et pouvant augmenter le niveau d’éducation.

L’électrification de ce village n’a finalement pas amélioré le niveau de vie de tous les ménages, car on note un taux d’électrification de 60% ce qui n’est pas négligeable mais on pourrait faire mieux selon les populations.

Analyse socioéconomique des résultats

Nous avons pu des données qui reflètent donc les caractéristiques de la population donnée ainsi que les données permettant de vérifier les hypothèses du cadre opératoire.

Graphique 2 : Répartition de la population selon le caractère qualitative sexe

Source : Enquête de l’auteur

Cette figure montre un plus grand nombre d’hommes par rapport aux femmes. Ce qui explique la plus grande force productive de la population, qui assure aussi le niveau de la sécurité dans cette zone. Néanmoins, les pratiques restent archaïques, ce qui explique la faible productivité des individus.

Une des caractéristiques de cette population est qu’elle est essentiellement composée d’individus adultes comme le démontre le tableau suivant. En effet, on peut donc voir qu’il y a une tendance de la population à vieillir. C’est un caractère spécifique de cette localité car en général, le monde rural africain est très concentré en termes de jeunes gens. Cela signifie, outre les autres variables vérifiant la pauvreté en milieu rural, une certaine vulnérabilité de la population. D’autre part, du point de vue situation matrimoniale (cf graphique situation matrimoniale), ces individus sont soit mariés soit divorcés, ce qui ne fait que confirmer la caractéristique précitée mais aussi souligne que les individus enquêtés sont des personnes engagées à des responsabilités au sein des ménages, s’ils ne sont pour la plupart des chefs de ménages, car la concentration en hommes en vérifiée.

Tableau 7: Répartition de la population selon l’âge

Age Effectifs Fréquence
[15-25] 0 0.00%
[25-35] 0 0.00%
[35-45] 22 16.00%
[45-55] 60 43.00%
[55-65] 58 41.00%
TOTAL OBS. 140 100%

Source : enquête de l’auteur

Graphique 3 : Répartition de la population selon la situation matrimoniale

Source : enquête de l’auteur

Nous pouvons dire que les ménages ayant plus d’enfants sont souvent ceux qui ont moins de revenus. Sociologiquement aussi ce fait trouve son explication, car dans certains pays du continent les enfants sont considérés comme une richesse donc plus on en a, plus on est socialement riche.

Cette population s’active en majorité dans le secteur informel, les  activités socioéconomiques les plus représentatives sont consignées comme suit :

Graphique 4 : Répartition en pourcentage de la population suivant les activités socioéconomiques.

Source : enquête de l’auteur

La classe agriculteur occupe la majeure partie de la population. En général, ce sont des cultivateurs agricoles informels qui pratiquent encore des méthodes archaïques faute de politique de modernité et de difficulté d’adaptation structurelle et culturelle dans le milieu rural. En moyenne, le revenu mensuel s’élève à 1000 Fcfa. Cette catégorie regroupe aussi bien des hommes que des femmes. Les retraités aussi sont bien représentés dans cette classification, des personnes qui le plus souvent ont profité du prix du foncier très accessible  dans ces zones à l’époque pour se procurer des terrains et y bâtir dans la perspective de se départir des charges locatives qui pèsent lourdement sur les revenus mensuels.

Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) au Sénégal est de 209,10 FCFA l’heure. Pour la plupart des conventions collectives, le salaire mensuel de la première catégorie est d’environ 47 700 FCFA[20]. En comparant le montant du SMIG et le revenu mensuel pour la majorité des ménages on aurait tendance à croire que ces ménages sont aisés.

Une autre caractéristique importante de la population est le niveau d’instruction qui permet de savoir si la scolarisation  constitue une priorité dans ces milieux. On peut le constater par le graphique suivant :

Graphique 5 : niveau d’instruction de la population

Source : enquête de l’auteur

Le faible taux de fonctionnaire chez les travailleurs atteste que dans ces zones les personnes n’atteignent pas souvent des hautes études. Ceci explique le faible taux du niveau du supérieur comparé au primaire, au collège et surtout au niveau d’alphabétisation. De même, le fort niveau du taux d’instruction en arabe se justifie par plusieurs motifs. D’abord la mentalité de certains chefs de ménage issus de l’exode rural qui ne ressentent pas le besoin d’inscrire à l’école leur progéniture. Ou encore, faute d’encadrement ou de suivi les enfants abandonnent l’école très tôt et se rabattent sur l’enseignement coranique moins couteux. En grandissant, ces individus-là s’insèrent plus facilement dans le secteur informel justifiant le faible taux de fonctionnaire ou de cadre. Cette situation explique aussi la rigidité des pratiques  productives archaïques qui explique la complexité du sort du milieu rural.

Analyse sur la production et le bien-être

Les résultats de l’enquête ont montré que 60% de la population accède au réseau solaire avec un coût d’accès au réseau en moyenne de 15000 Fcfa. Dans les activités productives, les ménages ruraux du village de Thilla Garang pratiquent différentes cultures d’après le graphique suivant :

Graphique 6 : Pratique de cultures

Source : enquête de l’auteur

Cette graphique explique aussi les caractéristiques des terres cultivables dans cette zone et les lock in stratégiques en termes de savoir. De plus, on recense une faible diversification en matière de cultures, ce qui induit un plus faible niveau de production annuelle, comme le démontre le graphique de la production annuelle de la population en termes de quantités. Dans cette graphique, la quantité (kilogrammes) est portée en abscisse tandis que l’effectif des individus en ordonnée.

Graphique 7 : diversification des cultures

Source : enquête de l’auteur

Pour savoir l’aspect économique et commercial de l’étude, nous avons pu recueillir des données relatives à la destination de la production. Comme montré ci-dessous, on voit qu’aucun ménage ne se spécialise totalement à commercialiser sa production. En effet, la totalité des ménages commercialisent les résidus de leur subsistance, autrement dit, la production est répartie entre consommée et vendue, afin d’améliorer le niveau de revenus. Dans ce même cas, on a vu que 40% de la population conserve sa production à l’aide de l’utilisation de l’énergie solaire, tandis que 20% recourt à la conservation traditionnelle. On peut donc retracer la significativité de l’énergie solaire dans l’économie de cette zone.

Graphique 8 : Destination de la production

Source : enquête de l’auteur

Par les tableaux suivants, nous pouvons constater que l’installation a impliqué des répercussions positives sur la production, la diversification des spéculations et l’augmentation de la production, même si pour cette dernière, on n’enregistre pas une certaine significativité.

Tableau 8: Diversification des spéculations

Disversification des spéculations Effectif d’individus Fréquence
Oui 56 40.00%
Non 84 60.00%
TOTAL OBS. 140 100%

Source : enquête de l’auteur

Tableau 9: Augmentation de la production

Augmentation de la production Effectif d’individus Fréquence
Non réponse 98 70.00%
Oui 0 0.00%
Non 42 30.00%
TOTAL OBS. 140 100%

Source : enquête de l’auteur

Tableau 10 : Quantité de la production

Quantité de la production Effectif d’individus Fréquence
Non réponse 126 90.00%
[100-300]kg 14 10.00%
[300-600]kg 0 0.00%
[600-plus]kg 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%

Source : enquête de l’auteur

Quant à la transformation des produits, nous avons vu que l’utilisation de l’énergie solaire  dans la transformation est destinée à produire des produits de consommation alimentaires, c’est-à-dire les produits de première nécessité.

Transformation des produits

Source : enquête de l’auteur

Donc, même si on a recensé des changements comportementaux de la part de la population, l’électrification de ce village n’a finalement pas amélioré le niveau de vie de tous les ménages, car on note un taux d’électrification de 60% ce qui n’est pas négligeable mais on pourrait faire mieux selon les populations.  En effet, grâce à l’électrification rurale, certains ménages abonnés ont opté pour la diversification de leurs activités économiques (ventes d’eau fraiche, glaces, ou encore des activités menées sur la place du petit marché grâce aux lampadaires). Mais cela n’est pas le cas de tous les ménages, bien que des opportunités  existent, le niveau de la production est encore très faible. En termes de bien être, il n’existe qu’un seul poste de santé, même si ses horaire ont changé grâce à son électrification, cet équipement communautaire est sous équipé et manque de personnels, le niveau d’éducation et d’accès à l’eau ne se sont pas améliorés non plus de façon significative.

CONCLUSION                                                         

L’abondance de l’énergie solaire retrouve son utilité dans le milieu rural africain. Les systèmes d’énergie solaire offrent des réponses adaptées aux divers besoins énergétiques du monde rural. Sa rentabilité s’explique par le fait qu’elle permet d’électrifier d’une manière décentralisée les régions enclavées par les filières  PV. En outre, elle joue dans le champ de développement socio-économique du milieu rural. Les filières solaires PV occupent une grande place dans l’électrification des centres sanitaires, des écoles et même des villages entiers. Généralement, ce sont les secteurs productifs au cœur du développement. Le fait que l’énergie solaire participe à l’électrification rurale, à la protection de l’environnement et au développement des secteurs productifs tels que l’agriculture, la santé, l’éducation et l’accès à l’eau signifie qu’elle se  trouve au centre du développement durable. Dans ce cas, le développement durable issu de ce type d’énergie sera en fonction du niveau de son application dans le milieu rural. Ce  niveau est déterminé par les rendements agricoles, la rentabilité du pompage solaire, le taux d’électrification pour les secteurs productifs, sa part dans la préservation de l’environnement, les autres opportunités comme la création d’emploi etc.

L’importance de cette étude se reflète sur  l’application de l’énergie solaire pour le milieu rural africain, en particulier la CR de Keur Maba Diakhou, afin de résoudre leurs problèmes énergétiques et constater l’impact socio-économique du projet solaire. Cela veut dire exploiter l’énergie solaire en tant qu’énergie renouvelable afin d’atteindre le but du développement durable. Mais nous avons vu que cela nécessite les conditions telles que l’investissement, le transfert technologique mais aussi une acceptation culturelle. Des conditions souvent variables sont indispensables, propres à chaque localité mais néanmoins plus ou moins similaires.

Effectivement, éradiquer le problème du milieu rural grâce à l’énergie solaire serait encore impossible mais partiellement, c’est possible. Car ce problème d’électrification du milieu rural est beaucoup trop important et l’énergie solaire, seule, ne pourra pas résoudre ce problème. Car l’investissement nécessaire n’est pas à la portée des autorités. Néanmoins, des régions isolées ont été électrifiées via l’énergie solaire, ce qui serait très difficile, voire même impossible via d’autres ressources énergétiques et des ménages ont bien vu leur bien-être et leur niveau de revenu augmenter. Cela est induit par le niveau de production, l’accès aux services de bases et une condition favorable aux investissements futurs. Cependant, une question mérite d’être posée : qu’en est-il de l’effectivité des réalisations techniques en tenant compte de l’importance du volume des investissements nécessaires ?

 

 

BIBLIOGRAPHIE 

Articles et Revues :

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APERTET J.,  1961.  De nouvelles sources d’énergie pour les pays insuffisamment développés ?, in : Tiers-Monde, tome 2 n°5. 25 p.

DOROTHEE AST (Dares), MARGONTIER S. (SOeS), 2012.  Les professions de l’économie verte : typologie et caractéristiques. Dares Analyses, N° 018. 13 p.

FAVENNEC J. P., 2009.  L’Energie en Afrique à l’horizon 2050,  Agence Française de Développement et Banque Africaine de Développement. 84 p.

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NADIA B. L’électrification rurale décentralisée dans le Sud. La revue en Sciences de l’environnement, 2004, vol.5, n°1, 14p.

NOEL P. et REINER D., 2008. Energie et changement climatique. 103 p.

RODOT M., 1979. Energie solaire et développement, tome 20 n°78. 246 p.

ROJEY A., 2008. Comment assurer la transition énergétique ? 37p.

SIDWAYA, 2012. Développement énergétique en Afrique : Les enjeux de l’énergie solaire discutés à Ouagadougou. 2 p.

Mémoires :

KAMDEM M., Les déterminants de la pauvreté énergétique en milieu rural au Cameroun.

CAUMON  P. et IMPENS A.C., 2010. L’électrification rurale décentralisée, BlueEnergy, Extrait d’une présentation réalisée pour le Mastère OSE. 48 p.

Ouvrages : 

CHEVALIER J.M., DERDEVET M., DEOFFRON P., 2012. L’avenir énergétique : carte sur table, coll. FOLIO ACTUEL, Ed.  « Gallimard ». 205 p.

DESSUS B., PHARABOD F., 2002. L’énergie solaire, PUF, coll. « Que sais-je ? ». 125 p.

CHEVALIER J.M., 2008. Les 100 mots de l’énergie, PUF, coll. « Que sais-je ? ».127 p.

Rapports :

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EPIA (European Photovoltaic Industry Association), Energie photovoltaïque, l’électricité du soleil.16 p.

PERACOD, 2004. Les applications photovoltaïques génératrices de revenus. 53p

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXES

Les résultats de l’enquête

   

 

Description

   
       
1 Région Kaolack  
Département Nioro du RIP  
Arrondissement Wack Ngouna  
Communauté Rurale Keur Maba Diakhou  
Village Thilla Garang  
       
  Caractérisation    
       
2 Sexe Nb. cit. Fréq.
Masculin 87 62.00%
Feminin 53 38.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
3 Situation matrimoniale Nb. cit. Fréq.
Marié (e) 87 62.00%
Divorcé (e) 0 0.00%
Veuf (ve) 53 38.00%
Célibataire 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
4 Age Nb. cit. Fréq.
[15-25] 0 0.00%
[25-35] 0 0.00%
[35-45] 22 16.00%
[45-55] 60 43.00%
[55-65] 58 41.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
5 Ethnie Nb. cit. Fréq.
Wolof 28 20.00%
Sérère 70 50.00%
Peulh 28 20.00%
Toucouleur 14 10.00%
Djola 0 0.00%
Autres 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
6 Réligion Nb. cit. Fréq.
Islam 114 82%
Chistianisme 26 18.00%
Animisme 0 0.00%
Autres 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
7 Statut Socio-professionnel Nb. cit. Fréq.
Agriculteur 72 80.00%
Artisant 14 10.00%
Commerçant 0 0.00%
Fonctionnaire 0 0.00%
Ouvrier 0 0.00%
Retraité 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
8 Niveau d’étude Nb. cit. Fréq.
Alphabétisation 98 70.00%
Primaire 14 10.00%
Collège 28 20.00%
Lycée 0 0.00%
Université 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
9 Langue Nb. cit. Fréq.
Arabe 70 50.00%
Français 42 30.00%
Autres 28 20.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
11 connexion au réseau Nb. cit. Fréq.
oui 84 60%
non 56 40.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
12 date de connexion Nb. cit. Fréq.
val = 2009 14 10.00%
val = 2010 28 20.00%
val = 2011 42 30.00%
Non réponse 56 40%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
13 Coût d’accès (FCFA) Nb. cit. Fréq.
Entre 5000  – 15000 59 70%
DE 15000 à PLUS 25 30%
TOTAL OBS. 84 100%
       
       
14 Type de cultures Nb. cit. Fréq.
Maraîchage 0 0.00%
Cuture sous-pluies 98 70.00%
Les deux 42 30.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
       
15 Spéculations Nb. cit. Fréq.
Arachide 140 100%
Aubergine 42 30.00%
Beuc 0 0.00%
Carotte 0 0.00%
Chou 0 0.00%
Courge 0 0.00%
Haricot vert 0 0.00%
Gombo 56 40.00%
Mil 126 90.00%
Niébé 98 70%
Oignon 0 0.00%
Patate douce 0 0.00%
Piment 0 0.00%
Pomme de terre 14 10.00%
Sorgho 56 40.00%
Tomate 0 0.00%
TOTAL OBS. 140  
       
       
       
16 Production annuelle (Kg) Nb. cit. Fréq.
Moins de 120 28 20.00%
De 120 à 150 0 0.00%
De 150 à 180 28 20.00%
De 180 à 210 42 30.00%
De 210 à 240 0 0.00%
De 240 à 270 28 20.00%
270 et plus 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
17 Destination de la production Nb. cit. Fréq.
Commerce 0 0.00%
Consommation 14 10.00%
Les deux 126 90.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
18 Ecoulement Nb. cit. Fréq.
Non réponse 14 10.00%
Ecoulement direct sur le marché 28 20.00%
Ecoulement progréssif 98 70.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
19 Distances parcourues Nb. cit. Fréq.
Non réponse 14 10.00%
Oui 112 80.00%
Non 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
20 Distances parcourues1 Nb. cit. Fréq.
Non réponse 14 10.00%
[0-5]km 28 20.00%
[5-10] 70 50.00%
[plus] 28 20.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
21 Lieu d’écoulement Nb. cit. Fréq.
Non réponse 14 10.00%
Oui 14 10.00%
Non 112 80.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
22 Usage de la production consommable Nb. cit. Fréq.
Conservation 98 70.00%
Stokage simple 42 30.00%
Autres (à préciser) 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
23 Pourrissement de la production Nb. cit. Fréq.
Oui 98 70.00%
Non 42 30.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
24 Quantité perdue Nb. cit. Fréq.
Non réponse 14 10.00%
[0-5]kg 28 20.00%
[5-10]kg 70 50.00%
[Plus] 28 20.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
25 Disversification des spéculations Nb. cit. Fréq.
Oui 56 40.00%
Non 84 60.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
26 Raisons de la diversification Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Améliorer le niveau des revenus 56 40.00%
Autres (à préciser 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
27 Augmentation de la production Nb. cit. Fréq.
Non réponse 98 70.00%
Oui 0 0.00%
Non 42 30.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
28 Quantité de la production Nb. cit. Fréq.
Non réponse 126 90.00%
[100-300]kg 14 10.00%
[300-600]kg 0 0.00%
[600-plus]kg 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
29 Destination de la production1 Nb. cit. Fréq.
Non réponse 126 90.00%
Consommation 0 0.00%
Commerce 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
30 Conservation de la production Nb. cit. Fréq.
Non réponse 56 40.00%
Utilisation de l’énergie solaire 56 40.00%
Conservation traditionnelle 28 20.00%
TOTAL OBS. 10 100%
       
       
       
31 Usage des produits de commerce Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Oui 56 40.00%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
32 Transformateurs Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Les femmes 14 10.00%
Les hommes 0 0.00%
Transformateurs spécialisés 42 30.00%
Autres (à préciser) 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
33 Tansformation des produits Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Farine 56 40.00%
Boissons 0 0.00%
Huile 28 20.00%
Produits grillés 0 0.00%
Autres (à préciser) 0 0.00%
TOTAL OBS. 140  
       
       
       
34      
Utités de commercialisation Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Sacs de 50kg 14 10.00%
Bidon de 10L 14 10.00%
Tas 42 30.00%
Pied 0 0.00%
TOTAL OBS. 140  
       
       
       
35 Quantités vendues Nb. cit. Fréq.
Non réponse 7 70.00%
[100-300]kg 3 30.00%
[300-600]kg 0 0.00%
[600-Plus]kg 0 0.00%
TOTAL OBS. 10 100%
       
       
       
36 Prix unitaire (FCFA) Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Moins de 1000 42 30.00%
De 1000 à 2000 0 0.00%
De 2000 à 3000 0 0.00%
De 3000 à 4000 0 0.00%
De 4000 à 5000 0 0.00%
De 5000 à 6000 0 0.00%
6000 et plus 14 10.00%
TOTAL OBS. 10 100%
       
  Transformé vous grace à l’énergie solaire?    
       
37 Transformation Nb. cit. Fréq.
Non réponse 70 50.00%
Oui 70 50.00%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
38 Naissance des techniques de transforma Nb. cit. Fréq.
Non réponse 70 50.00%
Oui 42 30.00%
Non 28 20.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
39 Utilisation des techniques Nb. cit. Fréq.
Non réponse 70 50.00%
Oui, Non 70 50.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
40 Réseau de distribution Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Oui 0 0.00%
Non 56 40.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
41 Perte de la production Nb. cit. Fréq.
Non réponse 70 50.00%
Oui 70 50.00%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
42 Quantité de la production perdue Nb. cit. Fréq.
Non réponse 70 50.00%
[0-5]Kg 70 50.00%
[5-10]Kg 0 0.00%
[10-Plus]kg 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
43 Nouvelles activités Nb. cit. Fréq.
Non réponse 14 10.00%
Oui 28 20.00%
Non 98 70.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
44 Rentabilité des activités1 Nb. cit. Fréq.
Non réponse 112 80.00%
Oui 14 10.00%
Non 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
45 Revenus Nb. cit. Fréq.
Non réponse 98 70.00%
Moins de 1000 28 20.00%
De 1000 à 2000 0 0.00%
De 2000 à 3000 0 0.00%
De 3000 à 4000 0 0.00%
De 4000 à 5000 0 0.00%
De 5000 à 6000 0 0.00%
6000 et plus 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
46 Activités pratiquées par les eleves Nb. cit. Fréq.
Oui 56 40.00%
Non 84 60.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
47 Nombre d’actifs Nb. cit. Fréq.
val = 1 42 30.00%
val = 2 84 60.00%
val = 3 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
48 Charge du ménage Nb. cit. Fréq.
Oui 112 80.00%
Non 28 20.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
49 Moyens du ménage Nb. cit. Fréq.
Oui 126 90.00%
Non 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
50 Soutien familliale du ménage Nb. cit. Fréq.
Oui 14 10.00%
Non 126 90.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
51 Soutien famillial Nb. cit. Fréq.
Non réponse 126 90.00%
val = 15000 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
52 Nouvelles activités1 Nb. cit. Fréq.
Oui 70 50.00%
Non 70 50.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
53 Rentabilité des activités Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Oui 56 40.00%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
54 Revenus1 Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Moins de 14000 14 10.00%
De 14000 à 16000 0 0.00%
De 16000 à 18000 0 0.00%
De 18000 à 20000 0 0.00%
De 20000 à 22000 14 10.00%
De 22000 à 24000 0 0.00%
24000 et plus 28 20.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
       
55 Fonction des revenus Nb. cit. Fréq.
Non réponse 70 50.00%
Epargne 0 0.00%
Construction 14 10.00%
Commerce 42 30.00%
Education 70 50.00%
Santé 70 50.00%
Soutien famillial 56 40.00%
Equipements du ménage 42 30.00%
TOTAL OBS. 140  
       
       
56 Activités extra-scolaires Nb. cit. Fréq.
Non réponse 42 30.00%
Oui 42 30.00%
Non 56 40.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
57 Equipements du ménage Nb. cit. Fréq.
Fer à repasser 0 0.00%
Ventilateur 14 100%
Radio 14 100%
Magnétophone 0 0.00%
Frigo 70 50.00%
Télévision 14 100%
DVD 0 0.00%
Ordinateur 0 0.00%
Moulin 0 0.00%
Machine à coudre 0 0.00%
Poste à souder 2 2.80%
Autres (à préciser) 0 0.00%
TOTAL OBS. 140  
       
       
58 Moyens de transport Nb. cit. Fréq.
Oui 16 90.00%
Non 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
59 Moyens de transport1 Nb. cit. Fréq.
Velo 0 0.00%
Moto 1 1.40%
Voiture 0 0.00%
Charrette 89 64%
Tracteur 0 0.00%
Autres (à préciser) 0 0.00%
TOTAL OBS. 140  
       
       
60 Dépenses familiales Nb. cit. Fréq.
Oui 140 100%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
61 Dépenses familiales1 Nb. cit. Fréq.
Moins de 2400 28 20.00%
De 2400 à 3000 0 0.00%
De 3000 à 3600 28 20.00%
De 3600 à 4200 14 10.00%
De 4200 à 4800 0 0.00%
De 4800 à 5400 56 40.00%
5400 et plus 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
62 Caracteristiques des moyens Nb. cit. Fréq.
Suffisant 0 0.00%
Juste 112 80.00%
Pas suffisant 28 20.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
63 Compte bancaire Nb. cit. Fréq.
Oui 0 0.00%
Non 140 100%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
64 Soins sanitaires Nb. cit. Fréq.
Oui 140 100%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
65 Soins en fonction de types de maladies Nb. cit. Fréq.
Oui 140 100%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
66 Deplacement Nb. cit. Fréq.
Coût des soins 0 0.00%
qualité des soins 140 100%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
67 Coût des soins Nb. cit. Fréq.
Cher 14 10.00%
Abordable 126 90.00%
Moins cher 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
68 Nombre des structures Nb. cit. Fréq.
Suffisant 0 0.00%
Juste 0 0.00%
Pas suffisant 140 100%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
69 Activités des enfants scolarisés Nb. cit. Fréq.
Oui 56 40.00%
Non 84 60.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
70 Generation des revenus Nb. cit. Fréq.
Non réponse 84 60.00%
Oui 56 40.00%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
71 Resultats scolaires Nb. cit. Fréq.
Oui 126 90.00%
Non 14 10.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
72 Enfants non-residents Nb. cit. Fréq.
Oui 0 0.00%
Non 140 100%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
73 Connexion au reseau Nb. cit. Fréq.
Oui 140 100%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
74 Provenance d’eau Nb. cit. Fréq.
Source protégée 0 0.00%
Source non-protégée 0 0.00%
Puits 0 0.00%
Bornes fontaines 140 100%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
75 Utilisation de l’eau Nb. cit. Fréq.
Oui 140 100%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
     
       
       
76 Mode de consommation Nb. cit. Fréq.
En javélisant 21 15.00%
En filtrant 21 15.00%
Autres (à préciser) 98 70.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
77 Problèmes liés à la consommation Nb. cit. Fréq.
Oui 42 30.00%
Non 98 70.00%
TOTAL OBS. 10 100%
       
       
78 Qualité d’eau Nb. cit. Fréq.
Meilleure 0 0.00%
Bonne 98 70.00%
Mauvaise 42 30.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
79 Durée d’eau (Permanence) Nb. cit. Fréq.
Oui 140 100%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
80 Coupures d’eau Nb. cit. Fréq.
Oui 140 100%
Non 0 0.00%
TOTAL OBS. 140 100%
       
       
81 Fréquence des coupures Nb. cit. Fréq.
Oui 0 0.00%
Non 140 100%
TOTAL OBS. 140 100%

 

 

 

 

 

[1] PSE Programme Spéciale  Energie a été enduit au Mali (1986 /1990), Burkina (1983/1980), Guinée Conakry

(1986/1990), au Niger (1985/1993) et sous une forme particulière au Sénégal (1987-1988), c’est une programme de la banque mondiale

[2] PRS : Programme Régional Solaire appuyé par l’Union Européenne.

[3] KUZNETS, Lexique de l’institution agronomique Méditerranéenne, Montpellier, 1976, p.20

[4] James Meade, 1952.

[5] Marcel Perrot, La houille d’or ou l’énergie solaire, Fayard, Paris : 1963,160p.

[6]  Le cas spécifique de l’Afrique du Sud n’est pas pris en considération dans notre étude.

[7] Ifri, L’énergie photovoltaïque : un outil de développement efficace pour les économies subsahariennes, 2013

[8] Mark Hankins. Installations solaires photovoltaïques autonomes : conception et installation d’unités non raccordées au réseau. Dunod, Paris 2012, p 29

[9] Voir VERNON R. International Investment and International trade in the product cycle. Quarterly Journal of

Economics n°80, pp. 190-207

[10] Voir PORTER M. Choix stratégiques et concurrences : techniques d’analyse des secteurs de la concurrence

dans l’industrie. Economica. Paris : 1982, pp.175-178

[11] RODOT.,BENALLOU A.,BOUDCHICHE T. Electrification rural. Sommet Solaire Mondial. Paris : 1993,

51p.

[12] JACQUES Freyssinet. Les revenus des travailleurs agricoles en Afrique Centrale et Occidentale. BIT. Genève

  1. p24

[13] GUEYE B. L’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest, concepts et enjeux actuels.

[14] PERCEBOIS J. L’énergie solaire, perspectives socio-économiques. CNRS. Energie et société. 1975, 34p.

[15] ONU, Coopération énergétique interpays pour renforcer la sécurité énergétique en vue du

développement durable et élargir l’accès aux services énergétiques dans les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral, E/ESCAP/SB/LDC(8)/1, 8 février 2007, p.10

[16] UA,The Infrastructure Consortium for Africa African Union Commission, UA , Addis-Ababa, June 20 2006, p. 5

[17] SIE 2010

[18] SIE 2010

[19] Source, Plan Local  de Développement de Keur Maba Diakhou, Mai 2003

[20] http://www.senegalaisement.com/NOREF/legislation_travail_senegal.html. EXTRAIT du décret portant

sur le SMIG au Sénégal

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